5 les coûts partiels
Post on 07-Aug-2015
283 Views
Preview:
TRANSCRIPT
Chapitre 5 : les coûts partiels
L'imputation rationnelle des charges fixes
Principe
Amélioration de la méthode des coûts complets
Objectifs : neutraliser les effets des variations saisonnières
d’activité sur les coûts unitaires et évaluer l’effet de ces variations sur le résultat
de l’entreprise
ExempleUne entreprise fabrique un produit P dont le coût de production se scinde en :
Charges variables (ou opérationnelles): Consommation de matières premières = 1kg par produit, à
10 dh/kg Main d’œuvre = 0,25 heure par produit à 80 dh/ heure
Charges fixes (ou de structure): Pour une production mensuelle de 10 000 produits :
120.000 dh.
Calculer le coût de production total et unitaire pour les niveaux de production suivants: 5000, 8000, 10000 et 12000 produits
Solution
Niveau de production
5000P 8000P 10000P 12000P
Charges variables:
- Matières 1ères
-Main d'œuvre
Charges fixes
50000
100000
120000
80000
160000
120000
100000
200000
120000
120000
240000
120000
Coût total 270000 360000 420000 480000
Coût unitaire 54 45 42 40
Mise en œuvre de la méthode
L’application de la méthode se fait en quatre étapes : Identifier les charges fixes Calculer le Coefficient d’Imputation Rationnelle
(activité réelle/ capacité normale) Incorporer les charges fixes réelles de la période
au coût de revient des produits au prorata du CIR Identifier et interpréter la différence entre les
charges réelles de la période et les charges incorporées au coût des produits
Les charges retenues
toutes les charges variables (directes et indirectes)
les charges fixes (directes et indirectes) représentatives de « l’activité normale »
La notion « d’activité normale» correspond à l’utilisation normale de la structure existante.
Coefficient d’imputation rationnelle CIR
CIR = Taux d’activité =
Si CIR< à 100 %, il y a sous-activité. Sinon, il y a suractivité.
niveau réel d'activité de la périodeniveau normal d'activité
Calcul du coût d'imputation rationnelle des produits
CV réelles
+ CF imputées (CF réelles * CIR)
= Coût total
Coût unitaire = Coût total / Quantités produites
Coût de la sous-activité et boni de la suractivité
Cas de la sous activité : Activité réelle<activité normale CIR < 1 CF imputées < CF réelles coût de la sous activité = CF réelles - CF
imputées
Le coût de la sous-activité est une différence de traitement comptable négative, qui doit être retranchée du résultat analytique pour obtenir le résultat de la comptabilité générale.
Cas de la suractivité
Activité réelle>activité normale CIR > 1
CF imputées > CF réelles
boni de la suractivité = CF imputées - CF réelles
Le boni de la suractivité est une différence de traitement comptable positive, et donc, doit être rajoutée au résultat analytique pour établir la concordance avec le résultat de la comptabilité générale.
Application
L'entreprise TME fabrique et vend normalement 7000 produits P.Le coût variable du produit est de 490DHLes charges fixes mensuelles sont de 1.750.000DHOn suppose une production de 5000 unités en mars et 8000 unités en avril
TAF : Pour chacun des deux mois, calculer le coût
complet et le coût de l'imputation rationnelle En déduire les différences sur le niveau d'activité
Les approches basées sur la distinction « coût
fixe / coût variable »
Typologie des charges dans l’entreprise
CHARGES
DIRECTES
INDIRECTES
VARIABLES
Matières premières, frais de distribution, sous-
traitance, etc.
Énergie (eau, fuel, électricité), petit
outillage, fournitures diverses, etc.
FIXES
Main-d’œuvre, dotations aux amortissements des machines affectées à la
fabrication des produits, etc.
Personnel administratif, dotations aux
amortissements des bâtiments et machines (hors production), etc.
Coût total, charges fixes et charges variables
Le coût total d'un objet de coût est quasi toujours la
somme d'un ensemble de charges variables et d'un
ensemble de charges fixes CT = CV + CF
Certaines charges, dites semi-variables, ont un profil
d'évolution semblable à celui d'un coût total Ex : le coût de la téléphonie comprend des éléments de
charges fixes (l'abonnement) et de charges variables (le coût
des communications)
Les différents types de coûts
Attention aux "faux amis" !
L'appellation de la méthode, "direct costing" donne à penser que l'on n'incorpore que les charges directes, alors que ce sont les charges variables qui sont en fait incorporées dans le calcul du coût de revient !
La méthode du "Direct Costing" : un exemple
Prod. A Prod. B Prod. C Total
C.A. 100 000 200 000 300 000 600 000
Ch. Var. 60 000 140 000 240 000 440 000
Marge CV 40 000 60 000 60 000 160 000
Ch. Fixes 100 000
Résultat 60 000
La méthode du "Direct Costing" évolué ou du "Coût spécifique"
La méthode du coût spécifique est une
méthode de calcul du coût de revient
intermédiaire entre le "Direct costing" et le
calcul en coût complet
La méthode du coût direct : principe de fonctionnement
Charges variables Charges fixes
Charges directes
-Matières premières-Sous-traitance-MO directe
Amortissement du matériel spécifiqueMO affectable à un seul produit
Charges indirectes
Matières consommablesEnergieTransports
Frais administratifsAmortissements généraux et impôts
La méthode du coût spécifique :un exemple
Prod. A Prod. B Prod. C Total
CA 100 000 200 000 300 000 600 000
CV 60 000 140 000 240 000 440 000
Marge s. CV = brute
40 000 60 000 60 000 160 000
CF direct 10 000 30 000 20 000 60 000
Marge s. coût spéc
30 000 30 000 40 000 100 000
CF indir. 40 000
Résultat 60 000
Le concept de seuil de rentabilité
1- notion de SR
2- utilisation du SR dans la prise de décision
3- SR et mesure du risque
Notion de seuil de rentabilité
Le seuil de rentabilité de l’entreprise est le chiffre d’affaires pour lequel elle couvrirait la totalité de ses charges, sans bénéfices ni pertes
Pour un chiffre d’affaires égal au seuil de rentabilité, on a donc :R=0 CA = CV + CF CA-CV = CF,
d’où Marge sur coût variable = CF
Calcul :
Avec : Tx M/CV = Taux de marge sur coût variable = (M/CV)/CA
SR = CF
Tx MCV =
CA *CF
MCV
Notion de seuil de rentabilité
Soit des CF de 525.000, un taux de charges variables de 65 % (donc un taux de marge sur coûts variables de 35 %),
le seuil de rentabilité s’élève à 525.000 / 0.35, soit 1.500.000
Preuve : 1.500.000 = CF + CV = 525.000 + (0.65 * 1.500.000)
Seuil de rentabilité et temps Deux cas à distinguer:
L'activité est régulière sur l'année L'activité est irrégulière
Cas de l’activité régulière : si le chiffre d’affaires se répartit régulièrement sur l’année, l’application d’une simple règle de proportionnalité permet de déterminer quand l’entreprise atteint son seuil de rentabilité
Pour notre exemple, si le CA est de 2.000.000, le seuil de rentabilité est atteint le 360 * (1.500.000 / 2.000.000), soit le 270ème jour de l’année
Seuil de rentabilité et temps cas d’une activité irrégulière : il faut passer par le calcul du
chiffre d’affaires cumulé et de la marge sur coût variable correspondante à chaque période ; soit les CA :
Le taux de M/CV est le même : 35%
Trim. 1 Trim. 2 Trim. 3 Trim.4
300 000 600 000 400 000 700 000
Seuil de rentabilité et temps Soit un taux de marge sur coût variable de 35 % ; on peut alors
calculer le tableau suivant :
Trim. 1 Trim. 2 Trim. 3 Trim. 4
Ventes 300 000 600 000 400 000 700 000
CA cumulé 300 000 900 000 1 300 000 2 000 000
Marge sur CV cumulée
105 000 315 000 455 000 700 000
Le seuil de rentabilité est atteint lorsque la marge sur Coût Variable cumulée atteint les coûts fixes de 525.000Par interpolation, (525.000 – 455.000)/(700.000 – 455.000) * 90 jours, soit le 25ème jour du 4ème trimestre
L'utilisation du SR dans la prise de décision
Objectif :
Saisir l'impact sur le SR en cas : D'une modification de la structure des charges De changement du prix de vente
L'utilisation du SR dans la prise de décision
Supposons que le CA de 2 000 000 soit un maximum dans les conditions actuelles d’exploitation
Pour développer les ventes, il faudrait : Soit modifier la structure en embauchant du personnel fixe
commercial, d’où une augmentation des charges fixes à 770.000, le taux de marge sur coût variable étant inchangé
Soit diminuer de 5 % le prix de vente, de façon à rendre le produit plus compétitif et à permettre ainsi l’augmentation des quantités vendues
Dès lors, Quelle conséquence la modification de structure a-t-elle
sur le seuil de rentabilité ? A quelle condition cette modification est-elle rentable ?
Cas de la modification de structure
Le seuil de rentabilité passe à 770.000 / 0,35, soit 2.200.000
Le nouveau commercial doit donc dégager seul un chiffre d’affaires additionnel de 2.200.000-1.500.000=700.000
Cas d’un changement de prix Le changement de prix implique un nouveau taux de marge sur
coût variable Actuellement, pour un prix de 100, le CV est de 65 ; or, la baisse de
5 % du prix, sans modification des conditions de production, conduit à un prix de 95 pour un CV inchangé de 65,
soit un taux de marge de : (95 – 65) / 95, soit 31.58 %
Le nouveau SR = 525.000/31.58% = 1.662.500 La progression du chiffre d’affaires est de 10.83 % le taux d’augmentation des ventes en quantités est donc égal :
1.1083 / 0.95, soit 16.66 %
Seuil de rentabilité et mesure du risque
Pour une entreprise, le fait d’avoir un CA (actuel ou prévu) proche du SR souligne le risque qu’elle court de se retrouver en perte
Exemple : la société A produit dans ses propres usines, la société B sous-traite une part importante de sa production
Calculer le SR de chacune des sociétés En conclure quant au risque encouru par chacune d'elles
Société A Société BCV 15000 Ventes 25000 CV 21000 Ventes 25000
CF 8000 CF 2000
Rés. 2000 Rés. 2000
CA 25000 CA 25000
Seuil de rentabilité et mesure du risque
Toutes deux ont le même chiffre d’affaires et dégagent le même résultat
Pour A, le taux de marge sur coût variable est de (25 000 – 15 000) / 25 000, soit 40 % et le seuil de rentabilité est de CF / taux de marge, donc 8 000 / 0.4, soit 20 000
Pour B, le taux de marge sur coût variable est de (25 000 – 21 000) / 25 000, soit 16 % et le seuil de rentabilité est de 2 000 / 0.16, soit 12 500
La société B, très flexible en termes de coûts variables, se situe bien au-delà de son seuil de rentabilité (donc plus sûre) que A, qui dégage pourtant une marge plus de 2 fois supérieure
La marge de sécurité et l'indice de sécurité
La marge de sécurité = Chiffre d’affaires – Seuil de rentabilité
L'indice de sécurité =
Pour la société A, nous obtenons donc : ( 25 000 – 20 000) / 25 000 = 20 % et pour la société B (25 000 – 12 500) / 25 000 = 50 %
Le niveau de son chiffre d’affaires par rapport au seuil de rentabilité donne donc à B une position moins risquée que celle de A
Lorsque les charges fixes sont importantes, le seuil de rentabilité est atteint plus tard, même si le résultat final est satisfaisant : l’entreprise est alors plus fragile en cas de chute du niveau d’activité
Marge de securite
CA
Le coefficient de levier opérationnel
Répond à la question : quelle serait la variation du résultat correspondant à une variation donnée du chiffre d’affaires ?
R désignant le résultat et CA le chiffre d’affaires, le levier opérationnel est défini par le rapport : (R / R)/(CA / CA)
Le levier opérationnel est le rapport entre la variation relative du résultat et la variation relative du chiffre d’affaires (= élasticité du résultat par rapport au chiffre d’affaires)
Pour notre exemple, le levier opérationnel : Pour A est de
(1 000 / 2 000) / (2 500 / 25 000) = 5 et pour B, il est de
(400 / 2 000) / (2 500 / 25 000) = 2 : A est donc beaucoup plus sensible aux variations du chiffre d’affaires que B et est de
ce fait plus vulnérable
top related