5. introduction à la 15 - cli-cadarache.org
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15 Pièce 0
Introduction à la 5.5.5.5.
radioactivité et à son
utilisation dans l’industrie
La radioactivitéLa radioactivitéLa radioactivitéLa radioactivité 5.1-
La radioactivité naturelle a été découverte par le physicien français Henri
Becquerel.
En mars 1896, il remarqua qu’un film photographique conservé dans un
emballage opaque, mis à proximité d’uranium, avait réagi. Une fois
développé, il présentait le même aspect que s’il avait été accidentellement
exposé à la lumière. Il en conclut que l’uranium émettait spontanément et
sans s’épuiser des rayonnements invisibles.
À la suite des travaux d’Henri Becquerel, Pierre et Marie Curie isolèrent en 1898 le polonium et le radium,
des éléments radioactifs inconnus présents dans le minerai d’uranium.
La radioactivité, propriété naturelle de certains atomesLa radioactivité, propriété naturelle de certains atomesLa radioactivité, propriété naturelle de certains atomesLa radioactivité, propriété naturelle de certains atomes 5.1.1-
Dans la nature, la plupart des noyaux d’atomes sont stables.
Cependant, certains atomes ont des noyaux instables, ce qui est dû à un excès, soit de protons, soit de
neutrons ou encore à un excès des deux. Ils sont dits radioactifs et sont appelés radio-isotopes ou
radionucléides. Les noyaux d’atomes radioactifs se transforment spontanément en d’autres noyaux
d’atomes, radioactifs ou non. La chaîne se termine toujours par une ultime transformation en atome
stable.
16 Pièce 0
Structure de l’atome
Par exemple, après plusieurs étapes, l’uranium 238 tend à se transformer en une forme stable, le plomb
206. Cette transformation irréversible d’un atome radioactif en un autre atome est appelée désintégration.
Elle s’accompagne d’une émission de différents types de rayonnements.
Les caractéristiques chimiques d’un atome sont déterminées par son nombre de protons (ou son nombre
d’électrons qui est identique), le nombre de neutrons pouvant être variable. Si un même élément chimique
a des représentants avec des nombres de neutrons différents, on parle alors d’isotopes. Par exemple, le
carbone a deux isotopes, le « 12 » qui n’est pas radioactif et le célèbre carbone 14. Le numéro représente
la somme des neutrons et des protons de l’isotope (6 neutrons et 6 protons pour le carbone 12, 8
neutrons et 6 protons pour le carbone 14).
Les différents rayonnementsLes différents rayonnementsLes différents rayonnementsLes différents rayonnements 5.1.2-
La radioactivité s’accompagne d’une émission de particules assimilable à un rayonnement. On rencontre
principalement 4 types différents de rayonnement :
� le rayonnement «rayonnement «rayonnement «rayonnement « alphaalphaalphaalpha »»»» qui est une émission de noyaux d’hélium (2 protons, 2 neutrons) ;
� le rayonnement «rayonnement «rayonnement «rayonnement « bêtabêtabêtabêta »»»» qui est une émission d’électrons ;
� le rayonnement «rayonnement «rayonnement «rayonnement « gammagammagammagamma » » » » qui est une émission de photons (ce sont des « grains » d’énergie, de la
même famille que la lumière) ;
� le rayonnement neutroniquerayonnement neutroniquerayonnement neutroniquerayonnement neutronique qui est une émission de neutrons, ce dernier rayonnement ne se rencontre
que dans les fissions d’atomes, spontanées ou provoquées.
17 Pièce 0
Les différents rayonnements
Ces rayonnements ont chacun leurs caractéristiques. A forte dose, ils sont tous nocifs. Ils peuvent être
arrêtés par différents types et épaisseurs de matériaux :
� les rayonsrayonsrayonsrayons «««« alphaalphaalphaalpha »»»» sont très peu pénétrants et sont arrêtés par une simple feuille de papier ;
� les rayons rayons rayons rayons «««« bêtabêtabêtabêta »»»» par une feuille d’aluminium ;
� les rayons rayons rayons rayons «««« gammagammagammagamma »»»»etetetet les neutronsles neutronsles neutronsles neutrons par une épaisse couche de béton ou plusieurs mètres d’eau.
Caractéristiques des rayonnements
18 Pièce 0
La décroissance naturelle de la radioactivitéLa décroissance naturelle de la radioactivitéLa décroissance naturelle de la radioactivitéLa décroissance naturelle de la radioactivité 5.1.3-
Les éléments radioactifs ne se transforment pas instantanément, mais au hasard tout en suivant une loi
statistique en fonction du temps. Si l’on considère à un instant donné une grande quantité d’isotopes
radioactifs identiques, on s’apercevra qu’au bout d’un temps « T », la moitié se sera transformée, il n’en
restera donc plus que la moitié. Au bout de 2 fois « T », il n’en restera plus que le ¼ (la moitié de la
moitié), au bout de 3 fois « T » le 1/8, etc. Au bout de 10 fois « T », il n’en reste plus qu’un millième
environ (exactement 1/1024).
« T » est appelé la période radioactivepériode radioactivepériode radioactivepériode radioactive, elle est caractéristique d’un isotope donné et peut être très
variable, d’une fraction de seconde à plusieurs milliards d’années, selon l’isotope considéré.
La décroissance naturelle de la radioactivité
19 Pièce 0
La réaction en chaîne, la criticité et l’enrichissement de l’uraniuLa réaction en chaîne, la criticité et l’enrichissement de l’uraniuLa réaction en chaîne, la criticité et l’enrichissement de l’uraniuLa réaction en chaîne, la criticité et l’enrichissement de l’uraniummmm 5.1.4-
Certains atomes sont assez fragiles et peuvent se casser
(on parle de fission de l’atome) s’ils sont percutés par
d’autres éléments, le plus souvent un neutron. Dans
certaines conditions, ce phénomène peut conduire à une
réaction en chaîneréaction en chaîneréaction en chaîneréaction en chaîne. Celle-ci se produit lorsqu'un neutron
cause la fission d'un atome fissile produisant un plus grand
nombre de neutrons qui à leur tour causent d'autres
fissions. Une réaction en chaîne non contrôlée, qui se
produit avec une quantité suffisamment importante de
combustible fissile (masse critique) peut mener à une
explosion d'énergie, c'est le principe d'une bombe
atomique. La réaction en chaîne peut aussi être contrôlée
et utilisée dans un réacteur nucléaire pour produire de
l'énergie.
Le schéma ci-contre illustre le principe de la réaction en
chaîne qui se produit dans les réacteurs nucléaires qui
produisent de l’électricité en France.
���� Un atome d'uranium-235 absorbe un neutron, et se
divise en 2 nouveaux atomes (produits de fission),
relâchant 3 nouveaux neutrons et de l'énergie.
����. L'un des neutrons est absorbé par un atome d'uranium-238, et ne continue pas la réaction. Un autre
neutron est simplement perdu et ne continue pas la réaction. Cependant, un neutron rentre en collision
avec un atome d'uranium-235, qui se divise et relâche deux neutrons et de l'énergie.
���� Ces deux neutrons entrent en collision avec des atomes d'uranium-235, qui se divisent et relâchent de
1 à 3 neutrons, qui peuvent encore entretenir la réaction.
Selon le milieu dans lequel se déroule la réaction en chaîne, celle-ci peut être :
� soussoussoussous----critiquecritiquecritiquecritique : elle finit par s’éteindre d’elle-même car trop de neutrons produits sont perdus et il n’en
reste plus assez pour entretenir la réaction ;
� critiquecritiquecritiquecritique : il y a autant de neutrons utiles produits que de neutrons servant à la fission ;
� sursursursur----critiquecritiquecritiquecritique : il y a plus de neutrons utiles produits que de neutrons servant à la fission.
Les réacteurs nucléaires sont critiques lorsqu’ils fonctionnent à puissance constante. Tous les autres
milieux où se trouvent de la matière fissile sont toujours maintenus largement sous-critiques pour éviter
qu’une réaction en chaîne non souhaitée se déclenche, par exemple en concentrant trop de matière fissile
en un seul endroit. Des calculs de physique nucléaire permettent de garantir qu’un milieu contenant de la
matière fissile restera sous-critique ou pas. Le principe est assez simple, il suffit de jouer sur les quantités
de matière fissile, leur concentration et les conditions géométriques de leur entreposage.
20 Pièce 0
Très tôt, les scientifiques se sont aperçus qu’un des isotopes de l’uranium était très propice à la réaction
chaîne : l’uranium 235. Malheureusement, celui-ci est présent à l’état naturel en de très faibles
proportions dans le minerai d’uranium ; son abondance naturelle est de 0,716 %, l'uranium naturel étant
constitué à 99,284 % d'uranium 238. Les réacteurs nucléaires d’EDF ne pourraient pas fonctionner avec
de l’uranium naturel ; ils resteraient en permanence largement sous-critiques et il serait impossible de
déclencher la réaction en chaîne. Il est nécessaire « d’enrichir » l’uranium pour en faire du combustible,
c’est-à-dire d’augmenter sa proportion en uranium 235. C’est une opération très complexe, car les deux
uraniums, 235 et 238, ont exactement les mêmes propriétés chimiques ; on utilise leur légère différence
de masse (l’uranium 235 est un peu plus léger). Actuellement les réacteurs nucléaires d’EDF utilisent de
l’uranium enrichi à 3-4%. Les armes nucléaires de fission nécessitent un taux d’enrichissement en
uranium 235 beaucoup plus élevé (supérieur à 80%).
LLLLes principales unités de la radioactivitées principales unités de la radioactivitées principales unités de la radioactivitées principales unités de la radioactivité 5.1.5-
Les trois principales unités de la radioactivité sont le :
� becquerelbecquerelbecquerelbecquerel (Bq)(Bq)(Bq)(Bq) qui exprime la quantité de radioactivité ;
� graygraygraygray (Gy)(Gy)(Gy)(Gy) qui mesure son énergie ;
� sievertsievertsievertsievert (Sv)(Sv)(Sv)(Sv) qui en quantifie les effets.
Ces trois unités sont nécessaires pour définir complètement un rayonnement radioactif.
L’image ci-contre, où une personne
envoie des balles à une autre,
.permet de faire l’analogie avec la
radioactivité et de symboliser la
relation entre les trois unités de
mesure.
� le nombre de balles envoyés
peut se comparer au becquerel
(quantité de radioactivitéquantité de radioactivitéquantité de radioactivitéquantité de radioactivité) ;
� la force avec laquelle les balles
sont envoyées peut se comparer
au gray (énergie reçueénergie reçueénergie reçueénergie reçue) ;
� les marques laissées sur le corps selon la nature des balles en mousse ou en matériau plus dur au
sievert (effet produiteffet produiteffet produiteffet produit).
Le becquerelLe becquerelLe becquerelLe becquerel 5.1.5.1
Un échantillon radioactif se caractérise par son activité qui est le nombre de désintégrations de noyaux
radioactifs par seconde qui se produisent en son sein. L’unité d’activité est le becquerel, de symbole Bq.
21 Pièce 0
1 Bq = 1 désintégration par seconde
Cette unité est très petite. L’activité s’exprimera donc le plus souvent en multiples du becquerel :
� le kilobecquerel (kBq) = 1 000 Bq ;
� le mégabecquerel (MBq) = 1 million de Bq ;
� le gigabecquerel (GBq) = 1 milliard de Bq ;
� le térabecquerel (TBq) = 1 000 milliards de Bq.
Pour détecter et mesurer les rayonnements émis par les isotopes radioactifs, on dispose de différents types
de détecteurs extrêmement sensibles qui mesurent couramment des activités plus d’un million de fois
inférieures aux niveaux qui pourraient avoir des effets sur notre santé.
Quelques exemples d’activité radioactive naturelle de notre environnement :
� le granitegranitegranitegranite : 1 000 becquerels par kg ;
� le corps humacorps humacorps humacorps humainininin : un individu de 70 kg a une activité de l’ordre de 8 000 becquerels, dont environ
5 000 becquerels dus au potassium 40 (dans les os) ;
� le laitlaitlaitlait : 80 becquerels par litre ;
� l’eau eau eau eau de mer de mer de mer de mer : 10 becquerels par litre.
Le grayLe grayLe grayLe gray 5.1.5.2
Le gray est l’unité de mesure de l’énergie des rayonnements. Elle permet d’apprécier la quantité de
rayonnements absorbés ou dose absorbée - par un organisme ou un objet exposé aux rayonnements.
Le sievertLe sievertLe sievertLe sievert 5.1.5.3
Les effets biologiques des rayonnements sur un organisme exposé se mesurent en sievert (symbole Sv).
L’unité la plus courante est le millisievert, ou millième de sievert (mSv).
A titre indicatif, on évalue l’effet sur l’Homme de la radioactivité naturelle en France à une moyenne de
2,4 mSv par an. Cette valeur n’est qu’une moyenne, elle est moins élevée dans les régions calcaires et un
peu plus dans les régions granitiques. Dans certaines régions du monde (notamment en Inde, dans le
Kérala), elle peut s’élever jusqu’à 70 mSv.
22 Pièce 0
Les isotopes radioactifs naturelsLes isotopes radioactifs naturelsLes isotopes radioactifs naturelsLes isotopes radioactifs naturels 5.1.6-
Lors de la formation de la Terre, il y a environ 5 milliards d’années, la matière comprenait des atomes
stables et instables. Mais depuis, les atomes instables se sont désintégrés par radioactivité et la plupart
d’entre eux ont fini par atteindre la stabilité. Cependant, il existe toujours quelques atomes radioactifs
naturels :
� les radio-isotopes caractérisés par une très longue période comme l’uranium 238 (4,5 milliards
d’années) et le potassium 40 (1,5 milliard d’années). Ils n’ont pas encore eu le temps de tous se
désintégrer depuis qu’ils ont été créés ;
� les descendants radioactifs des précédents comme le radium 226 qui résulte de désintégration de
l’uranium 238. Le radium 226 se transforme lentement en un gaz lui-même radioactif, le radon 222 ;
� les radio-isotopes créés par l’action des rayonnements cosmiques sur certains noyaux d’atomes. C’est
le cas, par exemple, du carbone 14 qui se forme en permanence dans l’atmosphère.
Ces isotopes radioactifs naturels sont présents sur toute la planète, dans l’atmosphère (carbone 14, radon
222), dans la croûte terrestre (uranium 238 et uranium 235, radium 226…) et dans notre alimentation
(potassium 40).
Les isotopes radioactifs artificielsLes isotopes radioactifs artificielsLes isotopes radioactifs artificielsLes isotopes radioactifs artificiels 5.1.7-
Ils sont produits soit dans un réacteur nucléaire, soit dans des accélérateurs de particules où l’on accélère
des particules pour les faire se percuter avec des atomes. Soit les particules sont absorbées, soit elles font
exploser l’atome.
Certains isotopes (cobalt 60, iridium 192…) sont utilisés comme source de rayonnements pour des
radiographies gamma (de la même famille que les radiographies classiques, mais beaucoup plus
pénétrantes) ou comme source d’irradiation pour la radiothérapie ou pour des applications industrielles.
Dans les réacteurs nucléaires, les atomes sont brisés par des neutrons, on appelle cette réaction « la
fission » qui produit d’autres atomes, les fragments de la fission. Ces nouveaux atomes sont le plus
souvent radioactifs (par exemple strontium 90, césium 137…). Certains ne sont pas utilisés et font partis
des déchets radioactifs. Les réacteurs nucléaires sont le plus souvent utilisés pour la production
d’électricité.
23 Pièce 0
L’Homme L’Homme L’Homme L’Homme et la radioactivitéet la radioactivitéet la radioactivitéet la radioactivité 5.2-
Le risqueLe risqueLe risqueLe risque 5.2.1-
L’Homme est exposé en permanence aux rayonnements, par exemple à ceux du soleil. La lumière
s’accompagne de rayonnements invisibles connus sous le nom de rayonnements ultraviolets et infrarouges.
L’Homme est également exposé à d’autres rayonnements invisibles de très forte énergie qui proviennent de
l’espace, les rayonnements cosmiques.
Les rayonnements les plus énergétiques arrachent les électrons aux atomes sur leur trajectoire qui se
chargent alors positivement. Les atomes voisins qui accueillent les électrons se chargent négativement.
Les atomes chargés positivement ou négativement sont appelés ions. Les rayonnements capables de
provoquer de telles réactions sont dits ionisants et le phénomène s’appelle l’ionisation. Cette ionisation
peut endommager les cellules vivantes.
Les effets des rayonnements ultraviolets du soleil sont connus de tous. Si, à faibles doses, ils apparaissent
assez inoffensifs, à forte dose, ils peuvent présenter des dangers. Par exemple, des expositions prolongées
au soleil provoquent des coups de soleil, des brûlures dues à la présence des rayonnements ultraviolets. À
long terme, elles peuvent même être la cause de cancers.
Selon la dose reçue et le type de rayonnements, leurs effets peuvent être plus ou moins néfastes pour la
santé, immédiats ou différés :
� une forte exposition aux rayonnements ionisantsforte exposition aux rayonnements ionisantsforte exposition aux rayonnements ionisantsforte exposition aux rayonnements ionisants (de l’ordre de 1 Sv) provoque des effets immédiats sur
les organismes vivants comme, par exemple, des brûlures plus ou moins importantes pouvant
conduire, dans le cas de très fortes expositions (plusieurs dizaines de Sievert), à une issue fatale ;
� les expositions à des doses plus ou moins élevéesexpositions à des doses plus ou moins élevéesexpositions à des doses plus ou moins élevéesexpositions à des doses plus ou moins élevées de rayonnements ionisants peuvent avoir des effets à
long terme (jusqu’à plusieurs d’années) sous la forme de cancers et de leucémies. Ces effets se
manifestent de façon non systématique, on ne peut pas les prédire pour une personne donnée.
Les rayonnements alpha, qui sont de grosses particules (noyaux d’hélium), sont rapidement freinés
lorsqu’ils pénètrent à l’intérieur d’un matériau ou d’un tissu vivant et déposent leur énergie localement. Ils
sont donc, à dose absorbée égale, plus perturbateurs que des rayonnements gamma, lesquels pénètrent
plus profondément la matière et étalent ainsi leur dépôt d’énergie.
Le risque biologique n’est pas uniforme pour l’ensemble de l’organisme. Il dépend de la radiosensibilité de
l’organe exposé et du type de rayonnement. On peut ainsi, pour des raisons thérapeutiques, exposer un
organe à un rayonnement très concentré et très important et guérir le malade, alors que si ce rayonnement
était dirigé sur tout le corps ou sur des organes plus sensibles, il tuerait le patient.
24 Pièce 0
Les modes d’exposition aux rayonnementsLes modes d’exposition aux rayonnementsLes modes d’exposition aux rayonnementsLes modes d’exposition aux rayonnements 5.2.2-
Selon la manière dont les rayonnements
atteignent l’organisme, on distingue deux
modes d’exposition : externe ou interne.
L’exposition externeL’exposition externeL’exposition externeL’exposition externe aux rayonnements (ou
irradiation externeirradiation externeirradiation externeirradiation externe) se produit quand on se
trouve à proximité de substances radioactives
sous forme de nuage ou de dépôt sur le sol
ou encore de sources à usage industriel ou
médical. L’exposition externe peut concerner
tout l’organisme ou une partie seulement de
celui-ci. Elle cesse dès que l’on n’est plus sur
la trajectoire des rayonnements (cas par
exemple d’une radiographie du thorax).
L’exposition L’exposition L’exposition L’exposition interneinterneinterneinterne (encore appelée
contamination internecontamination internecontamination internecontamination interne) se produit quand des
substances radioactives se trouvent à
l’intérieur de l’organisme. Celles-ci
provoquent une irradiation interne. Les
substances ont pu pénétrer par inhalation,
par ingestion, par blessure de la peau et se distribuent ensuite dans l’organisme. L’exposition ne cesse que
lorsque les substances radioactives ont disparu de l’organisme après un temps plus ou moins long par
élimination naturelle et décroissance radioactive ou par traitement. Tous les radioéléments ne sont pas
éliminés naturellement (respiration, urines…) à la même vitesse. Certains peuvent s’accumuler dans des
organes spécifiques (os, foie…) avant d’être évacués du corps. Pour chacun des éléments radioactifs, on
définit, en plus de sa période radioactive, une période biologique, temps au bout duquel la moitié de
l’activité d’une substance radioactive a été éliminée de l’organisme, par des voies naturelles.
25 Pièce 0
L’exposition de L’exposition de L’exposition de L’exposition de l’Homme l’Homme l’Homme l’Homme aux rayonnementsaux rayonnementsaux rayonnementsaux rayonnements ionisantsionisantsionisantsionisants 5.2.3-
En France, l’exposition annuelle de l’Homme aux rayonnements ionisants est en moyenne de
3,5 milliSievert. Les rayonnements artificiels sont du même type que ceux émis par des sources naturelles
et leurs effets sur de la matière vivante sont, à dose égale, identiques. Ce sont essentiellement les
radiographies médicales ou dentaires.
Exposition de l’Homme aux rayonnements
LaLaLaLa radioprotectionradioprotectionradioprotectionradioprotection 5.2.4-
Pour se prémunir des risques d’exposition externe, il faut :
� s’éloigner de la source éloigner de la source éloigner de la source éloigner de la source de rayonnements, car leur intensité diminue avec la distance ;
� mettre un ou plusieurs écransécransécransécrans entre la source de rayonnements et les personnes (murs de béton, parois
en plomb et verres spéciaux chargés en plomb).
C’est une des raisons pour lesquelles les installations nucléaires sont en général aussi massives.
D’autre part, il faut réduire au strict minimum indispensable la durée d’exposition des travailleurs aux
rayonnements. Pour cela, une méthode de travail a été mise au point, elle est appelée ALARA ( As Low As Reasonably Achievable), « aussi faible que raisonnablement possible ».
Il s’agit pour toute intervention conduisant à une exposition aux rayonnements de faire la preuve qu’il
n’existe pas d’autre solution raisonnablement possible pour diminuer encore l’exposition des travailleurs.
Dans tous les cas, l’exposition des travailleurs est limitée.
26 Pièce 0
Prévention d’une exposition interne et externe
Chaque intervention est minutieusement préparée de manière à ne pas perdre de temps. Pour les
interventions les plus délicates, on peut aller jusqu’à construire une maquette, grandeur réelle, pour que
les opérateurs puissent répéter autant que nécessaire les gestes qu’ils auront à faire. On fait également de
plus en plus appel à la réalité virtuelle. Cependant les interventions qui nécessitent ce genre de
dispositions sont très rares.
Pour se prémunir des risques d’exposition interne, il faut empêcher par tous les moyens possibles que les
produits radioactifs rentrent en contact avec l’Homme. Deux moyens existent : le confinement et les
protections individuelles s’il est nécessaire de pénétrer dans une zone confinée.
27 Pièce 0
Les normes de radioprotectionLes normes de radioprotectionLes normes de radioprotectionLes normes de radioprotection 5.3-
La prise de conscience du risque d’une exposition excessive aux rayonnements ionisants a amené les
autorités à fixer des normes réglementaires. Ces limites correspondent à un risque supplémentaire minime
par rapport au risque naturel, ce qui le rend acceptable.
Depuis 1928, la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR, ICPR en anglais) rassemble
des médecins, physiciens, biologistes, etc de tous pays. Cette autorité scientifique indépendante émet des
avis en matière de radioprotection, guides pour les réglementations propres à chaque État.
L’UNSCEAR (United Nations Scientific Committee on the Effects of Atomic Radiation) réunit des scientifiques
représentant 21 nations. Il a été créé en
1955 au sein de l’ONU pour rassembler le
maximum de données sur les niveaux d’exposition dus aux diverses sources de rayonnements ionisants et
leurs conséquences biologiques, sanitaires et environnementales. Il constitue un bilan régulier de ces
données, mais également une évaluation des effets en étudiant les résultats expérimentaux, l’estimation
des doses, les données humaines.
L’Union européenne reprend ces avis dans ses propres normes ou directives. La
limite de dose est de 1 milliSievert par an pour la population et de 20 milliSievert
par an en moyenne sur 5 ans pour les travailleurs qui sont soumis à un contrôle
médical spécifique
Le législateur divise par vingt les doses admissibles des travailleurs pour la population car il considère que
celle-ci comporte des sujets de tous âges, de tous états de santé et qui ne sont pas suivis médicalement.
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