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1. Généralité sur l’eau potable (eau destinée à la consommation humaine)
Principes de base : L’eau potable ne doit pas porter atteinte à la santé humaine, doit être agréable à
boire, doit être disponible en permanence, en quantité et pression suffisante.
et doit respecter la réglementation
1.1. Définition réglementaire
L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) précise pour de nombreux paramètres, des valeurs
minimales à respecter
Directive européenne 98/83/CE du 3 novembre 1998
Décret 2001/1220 du 20 décembre 2001
Arrêté du 11 janvier 2007 relatif aux limites et références de qualité des eaux brutes et des
eaux destinées à la consommation humaine.
Code de la santé publique : articles R.1321-1 à R. 1321-63
1.2. Quantité nécessaire en France
Quantités
évaluées
km3 % % hors
énergie
Commentaires et évolution
Population 6 18 40 Quantité stabilisée malgré l’augmentation de la population
Industrie 4 12 27 Forte diminution depuis 1970 (-39%), mais augmentation des forages
Agriculture 5 15 33 Prélèvements sous estimés, mauvaise efficacité des systèmes
d’irrigation par aspersion
Energie 19 56 93 % restitué avec augmentation de la température, présence de
biocides, 7% évaporé
total 34 100 Prélèvement = 550 m3/hab/an
La consommation moyenne est de 140 à 150 L /habitant/ jour
Elle est variable selon le degré d’urbanisation : environ 100 L
en milieu rural et proche de 200 en ville
La capacité de production et la quantité à produire et le
réseau de distribution doivent tenir compte :
- De la population raccordée permanente et saisonnière
- Des besoins des industriels
- Des activités tertiaires
- Des fuites du réseau (les fuites estimées en 2006
représentaient 22% de la quantité produite, tout au long des
900 000 km de réseau)
- des besoins potentiels pour la lutte contre les
incendies
- de la nécessité de fournir de l’eau en permanence (sans interruption) et à une pression minimale
garantissant un débit suffisant pour les usages prédéfinis.
- de la quantité nécessaire pour maintenir la qualité dans le réseau (nettoyages et purges)
1.3. Organisation de la gestion de l’eau
En régie (directe ; autonome ; personnalisée)
Par délégation (affermage ; concession ; contrat d’entretien)
La surveillance de l’eau distribuée est réalisée par l’Agence Régionale de Santé (ARS)
2. La ressource en eau 2.1. Les prélèvements d’eau pour la production d’eau potable
Ressource pour l’adduction en eau potable AEP (évaluation RNDE):
Eau souterraine
Eau de surface
France 60% 40%
Bretagne 20% 80%
Alsace 80% 20%
De nombreux efforts ont été réalisés en Bretagne pour réduire les consommations d'eau des citoyens ainsi
que les pertes d'eau liées aux fuites dans les réseaux de distribution. Ceci à eu pour répercussion positive
de réduire les prélèvements d'eau destinés aux usages domestiques.
• Pour fiabiliser l’approvisionnement en qualité on a recours en priorité à l’eau souterraine
– Meilleure qualité : qualité stable et moins sujette aux pollutions grâce à la filtration par le sol
– Abondante et bien répartie dans certaines régions : le Bassin parisien, l’Alsace, l’Aquitaine,
possèdent d’immenses nappes à différentes profondeurs dans les roches calcaires du tertiaire.
• Recours à l’eau de surface et à l’interconnexion pour fiabiliser l’approvisionnement en quantité
– En absence de nappes importantes dans certains secteurs, pour garantir la quantité, on prélève
dans les fleuves, et si besoin (Côtes d’Armor, Vendée…), on réalise des barrages qui grâce à
l’interconnexion, permettent de suppléer les carences des autres secteurs. Cela permet en
particulier de garantir l’approvisionnement en période estivale dans les zones touristiques
(85 ;56 ; 22 : secteur St Quay Binic), et de compenser le trop faible débit des rivières en période
d’étiage (22 : secteur de Langueux…).
2.2. Les eaux souterraines
Structure des aquifères (les schémas sont extraits du cahier pédagogique n°4 de l’AELB)
Les réserves d’eau souterraines se trouvent dans les espaces de la roche réservoir sous forme de pores ou de
fissures.
Les roches meubles présentent une porosité élevée. L’eau circule librement dans les espaces entre les grains
comme dans un filtre à sable. Plus les éléments sont grossiers, plus les espaces sont importants et mieux
l’eau circule. (grès, sables, altérite ou arène granitique, graviers , arène glacière,…)
Les roches compactes au contraire ne possèdent pas d’espaces pouvant contenir de l’eau. L’eau ne peut
circuler que s’il y a des fissures( granite, calcaire…).
L’eau qui circule dans les fissures des roches compactes carbonatées (calcaire, craie), dissout
progressivement la roche et agrandi les fissures jusqu'à former un réseau de galerie souterraines appelé
Karst. Dans ces réseaux karstiques, l’eau circule très rapidement et sa qualité est très dépendante des
conditions météorologiques de surface.
Certaines roches sont peu poreuses et ne présentent pas de fissures (marnes, argiles,…) elles forment des
horizons imperméables ou peu perméables qui contiennent l’eau dans les roches sus-jacentes, et délimitent
le niveau inférieur des nappes.
Fonctionnement de la nappe
Schéma n°1
Schéma n°2
En Bretagne, le socle est composé de roches cristallines très peu solubles, les nappes qui se forment dans les
zones d’altération de la roche (altérites) ou dans les secteurs fissurés, sont faiblement minéralisées, très
douces (pauvres en calcium) et légèrement acides. Les aquifères sont peu épais et discontinus. Ils ne
permettent pas de pomper à fort débit.
Schéma n°3
Les nitrates dans les eaux souterraines
Sur le plan de la qualité, ces eaux sont souvent riches en nitrates. L’ion nitrate NO3-, très soluble, est entrainé
par infiltration. La concentration en nitrate des nappes est directement liée au type d’agriculture pratiquée.
Les cultures des légumes dans les secteurs de Paimpol et de Saint Pol de Léon sont à l’origine des
concentrations les plus élevées. Viennent ensuite les secteurs de culture du maïs et en zone d’excédents
structurels. Dans ces secteurs, la quantité de déjections animales est supérieure aux besoins des cultures,
l’excédent non retenu est facilement entrainé par les pluies hivernales efficaces qui contribuent à recharger
les aquifères.
Dans certains forages profonds, peu oxygénés, la présence de fer sous forme réduite permet une activité
bactérienne qui contribue à éliminer les nitrates par dénitrification. Certains forages ont donc une
concentration en nitrate proche de 0 mg/l alors que les puits et rivières environnantes ont une concentration
souvent supérieure à 25 mg/l (valeur guide).
La concentration limite dans l’eau distribuée est de 50 mg/l. La concentration limite pour avoir le droit de
prélever une eau souterraine dans le but de produire de l’eau destinée à la consommation humaine est de
100 mg/l. Certains forages du nord Finistère ont été fermés pour cette raison.
Sur 54 points de surveillance en Bretagne, le BRGM (Bureau de la Recherche Géologique et Minière) a
recensé 19 points > 25 mg/l (35%) et 17 > 50 mg/L (32%) soit 67% > valeur guide.
La nappe phréatique alluviale de la vallée du Rhin est également fortement contaminée par les nitrates.
Les pesticides dans les eaux souterraines
Au cours de l’année 2007 , en France 1963 points ont fait l’objet d’une surveillance. 497 pesticides
différents ont été recherchés au moins une fois. Sur 41% des points de suivi, la présence de pesticides
n’a pas été mise en évidence. A contrario, des pesticides ont été détectés au moins une fois dans 59%
des points suivis avec, dans la majorité des cas, une concentration totale moyenne faible (<0,1µg/l).
Toutefois, pour 22,2% des points d’eau, les concentrations moyennes en pesticides sont non
négligeables (entre 0,1 et 0,5µg/l). Ces points sont localisés dans tous les secteurs cultivés,
n’épargnant que les zones de socle : centre de la Bretagne et du massif central, Pyrénées, Alpes et
Corse.
Pour 70 points, soit 3,8% des stations, les concentrations moyennes sont fortes, dépassant la norme
de qualité de 0,5µg/l et atteignant 5µg/l, pour 2 d’entre eux.
Concentration totale en pesticides dans les eaux souterraines (données 2007)
Total stations
Concentration totale en pesticides (moyenne annuelle)
Pas de
quantification
Moins de 0,1 en
µg/l
Entre 0,1 et 0,5
en µg/l
entre 0,5 et 5 en
µg/l Plus de 5 en µg/l
Nb % Nb % Nb % Nb % Nb % Nb %
1 827 100 749 41 603 33 405 22,2 68 3,7 2 0,1
Source : Agence de l'eau - Ministère en charge de la santé – BRGM. ; Traitement : SOeS.
2.3. Les eaux de surface
Très dépendantes des conditions climatiques et de l’activité humaine, les eaux de surface sont de qualité très
variable et souvent médiocre. Elles nécessitent, la plupart du temps, un traitement complet dans un objectif
de production d’eau potable. La raréfaction des zones humides a pour effet de réduire sensiblement le débit
d’étiage des rivières ce qui diminue la quantité disponible à cette période et peut même provoquer l’arrêt
des unités de traitement.
Qualité physico chimique des eaux superficielles en Bretagne
- Nitrates :
Entre les années 1980 et 1993, on observe une croissance des fortes concentrations en nitrates dans les eaux de
surface bretonnes, puis un pallier entre 1993 et 1999, suivi d'une baisse des concentrations jusqu'en 2002.
Depuis la courbe montre une stagnation des valeurs. En 2008, la concentration annuelle régionale selon le
percentile 90 moyen était de 38,2 mg/l de nitrates, soit légèrement inférieure à l'année 2007 avec 39 mg/l.
Le percentile 90 (Q90) est l'indicateur retenu pour la caractérisation de l'état des masses d'eau, en application
de la DCE. Le Q90 n'est pas une moyenne, il représente pour un point d'observation donné la concentration
pour laquelle 90 % des mesures étaient inférieures. Dans ce graphique est représenté pour chaque année le Q90
moyen c'est-à-dire la moyenne des Q90 de tous les points suivis en Bretagne par le réseau de contrôle de
surveillance de l'Agence de l'eau Loire-Bretagne.
9 captages d’eau superficielle, en contentieux avec l’Europe, ont été fermés ou sont menacés de fermeture
pour cause de dépassement chronique de la valeur
limite de 50 mg/L autorisée pour la production
d’eau potable (L’Ic ;
- Phosphore total
La baisse des teneurs en phosphore dans les cours
d'eau bretons, amorcée depuis 1998, est liée en grande
partie au meilleur traitement des eaux usées urbaines
et à la suppression des phosphates dans les produis
lessiviels.
(Seq-Eau).
Pesticides dans les eaux superficielles en France
Les suivis mettent en évidence une dispersion importante et une présence généralisée des pesticides dans
les milieux aquatiques superficiels, le plus souvent en très faible quantité. Les teneurs en pesticides issues
des résultats d’analyse permettent d’établir des concentrations totales en pesticides et, lorsqu’elles existent,
de vérifier le respect des normes par substances. Ces normes font partie des objectifs de qualité de la
directive cadre sur l’eau.
Des pesticides ont été décelés, en 2007, sur près de 91% des points de mesure. Toutefois, une majorité de
stations présente des concentrations totales en pesticides en moyenne annuelle inférieures à 0,5 µg/l. Les
stations au-delà de ce seuil se situent dans les régions céréalières, de maïsiculture ou de viticulture,
notamment dans le bassin parisien, en Adour-Garonne et le long du Rhône. Les pesticides sont présents
toute l’année avec cependant un nombre de substances et des concentrations, plus élevées lors des pluies
de printemps et de début d’été.
Dix-sept stations présentent une moyenne annuelle supérieure à 5 µg/l, dont la plupart se situent sur le
bassin Seine Normandie. Deux seulement font partie du réseau de contrôle de surveillance mis en œuvre au
titre de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE), les autres dépendant de réseaux complémentaires.
Répartition par bassin des stations selon leur concentration totale en pesticides
Aucune
quantification
< 0.1 µg/l Entre 0.1 et
0.5 µg/l
Entre 0.5 et
5 µg/l
> 5 µg/l Total
stations
Artois Picardie nb de stations 0 12 43 32 1 88
% sur le bassin 0 13,6 48,9 36,4 1,1
Rhin Meuse nb de stations 12 39 49 26 0 126
% sur le bassin 9,5 31,0 38,9 20,6 0
Seine Normandie nb de stations 2 124 154 117 11 408
% sur le bassin 0,5 30,4 37,7 28,7 2,7
Loire Bretagne nb de stations 26 266 120 19 1 432
% sur le bassin 6 61,6 27,8 4,4 0,2
Adour Garonne nb de stations 50 283 68 54 2 457
% sur le bassin 10,9 61,9 14,9 11,8 0,4
Rhône
Méditerranée
Corse
nb de stations 72
2
72
3
67
1
51
0
2
0
264
6
% sur le bassin 27,4 27,8 25,2 18,9 0,7
Total France nb de stations 164 799 502 299 17 1781
% 9,2 44,9 28,2 16,8 0,9
Sources : Agences de l'eau. Traitement : SOeS
Sur un peu plus de 9% des stations, aucun des pesticides recherchés n'a été décelé en 2007. Ces stations sont
majoritairement situées dans les régions peu agricoles ou à agriculture peu intensive : quart Sud-est,
Auvergne. Le nombre de pesticides recherchés sur ces stations varie, mais est souvent important : plus d’une
centaine sur le bassin Rhin Meuse, de 50 à environ 300 substances en Loire Bretagne dans l’année, près de
90 en Rhône Méditerranée Corse.
Substances dépassant le plus fréquemment le seuil de 0.1 g/l dans les eaux bretonnes en 2008_2009
substance Fréquence de
dépassement %
Concentration max
rencontrée (g/l)
Fréquence de
quantification %
usage
AMPA 50 6.1 67 métabolite du glyphosate
Glyphosate 30 3 43 Herbicide total
Métaldehyde 14 0.58 55 molluscicide
Isoproturon 13 3.9 32 Herbicide des céréales
oxadixyl 11 0.296 17 Fongicide interdit en2003
Métolachlore 10 1 30 herbicide du maïs
Chlorprophame 8 2.48 17 Herbicide sélectif
2.4. Protection de la ressource
Les périmètres de protection :
- Périmètre immédiat :
- Périmètre rapproché :
- Périmètre éloigné : amélioration des pratiques agricoles et de toutes les activités pouvant être à
l’origine de pollution diffuses
Pour atteindre la conformité de façon accélérée sur les 9 prises d'eau en contentieux, une accélération de la mise en place des mesures en cours a été réalisée, des mesures additionnelles sont appliquées sur les bassins versants amont : • renforcement qualitatif et quantitatif des contrôles des exploitations agricoles ; • limitation des apports azotés au sol (MAE : mesures agro-environnementales 140 et 160 kg/ha au lieu de 170) et diminution de l'intensification de la production animale. Il est à noter que ces mesures s'appliquent également sur les bassins versants des prises d'eau suspendues.
La mise en place de périmètres de protection des captages d’eau destinée à la consommation humaine et la surveillance des prescriptions associées améliorent la sécurité sanitaire en réduisant le risque de pollution microbienne ou toxique massive et brutale en contrôlant les activités susceptibles de générer des pollutions accidentelles pouvant avoir un impact sur la qualité des eaux d’adduction. Elle complète les mesures générales de protection des ressources en eau contre les pollutions diffuses ou ponctuelles générées dans le bassin-versant amont des prises d’eau superficielle ou dans la zone d’appel des eaux souterraines provenant de puits ou forages.
département 22 29 35 56 Total Bretagne
% de captage protégés
90,8 % 72,7 % 93,8 % 77,0 % 82,0 %
débit total des captages en milliers de m3
152 779 191 118 175 256 172 746 691 899
Débit des captages avec DUP en milliers de m3
139 665 107 295 166 440 142 731 556 131
% d’eau produite sous protection
91,4 % 56,1 % 95,0 % 82,6 % 80,4 %
Source : Conseils Généraux, MISE, DDAF, DDASS, SMG 35, DDEA
PÉEN Les données présentées traitent de tous les captages d’eau destinée à la distribution collective d’eau potable en Bretagne, que la ressource exploitée soit souterraine ou superficielle, utilisée régulièrement ou en secours. À ce titre, est considérée comme entité de captage toute installation composée d’un seul ouvrage de pompage ou d’un champ captant faisant l’objet d’un dossier de DUP (Déclaration d’Utilité Publique) unique. Avec plus de 80 % des ouvrages disposant d’un arrêté de DUP, la Bretagne est nettement en avance sur le niveau national pour ces procédures puisque celui-ci n’est que de 56,6 % en moyenne pour l’ensemble des départements français (Direction Générale de la Santé – Bilan national - août 2009). www.observatoire-eau-bretagne.fr
2.5. La mobilisation de la ressource (captage)
Les eaux souterraines
– Différentes technique de prélèvement peuvent être utilisées selon la ressource : - puits, - forage,
- champs captant, - captage de source
Comportement de l’eau dans une nappe captive :
– réglementation pour les eaux souterraines:
Pour tout forage une déclaration en mairie est obligatoire si > 10 m (code des mines).
Au titre de la loi sur l’eau, 3 arrêtés du 11 septembre 2003 précisent les conditions de prélèvement et
peuvent nécessiter un autorisation préfectorale.
Si le forage ou le prélèvement sont concernés par la nomenclature « eau », un dossier d’incidences doit être
réalisé.
Les prélèvements dans les « zones de répartitions » sont soumis à une réglementation plus stricte.
Les entreprises ICPE sont dans l’obligation de déclarer les volumes prélevés.
Une redevance est payée par les usagers pour financer les actions de reconquête de la qualité de l’eau.
Info sur : www.bretagne.ecologie.gouv.fr
Les eaux superficielles
Sur les rivières, la prise d’eau nécessite un aménagement permettant de créer une hauteur d’eau suffisante
pour s’affranchir des fluctuations de débit et de hauteur d’eau, et permettant d’installer un système de
dégrillage et les pompes de reprise. On a recourt parfois à la création d’une retenue
Dans les barrages, plusieurs hauteurs de prise d’eau sont prévues pour permettre de s’adapter au variations
de niveau et de qualité de l’eau selon les saisons.
Schéma n°5 : forage
Schéma n°4 : puits
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