« un voyage à notre-dame de garaison, le pèlerinage … · de notre-dame de garaison est faite...
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« Un voyage à Notre-Dame de Garaison, le pèlerinage des Pénitents blancs de Toulouse en 1705
Estelle Martinazzo CRISES Université Montpellier III
En 1520, la Vierge Marie apparaît à une jeune bergère de Garaison dans les Pyrénées.
En ces lieux, des miracles se produisent, les foules accourent avec des offrandes et l’on
construit une chapelle, enrichie et ornementée au fil des années (Larouy 1936). La renommée
de Notre-Dame de Garaison est faite et au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, les pèlerins
viennent nombreux jusqu’à la chapelle. Dans ce sanctuaire marial, le lieu le plus frappant est
sans doute le narthex, espace où l’on pénètre avant d’accéder à la nef. Les nombreux
médaillons et ex voto qui y sont représentés sont en effet autant d’illustrations populaires et
colorées des miracles survenus depuis le XVIe siècle (Recroix 1981, 1990). En outre, huit
fresques peintes sur les arcs voûtés représentent les processions et pèlerinages de pénitents,
bleus, noirs, gris ou blancs. En effet, dès 1604, des pénitents toulousains se sont rendus en
pèlerinage à Notre-Dame de Garaison1. Pourtant, le premier récit de voyage conservé date
seulement de 1705, il s’agit de la relation de voyage des pénitents blancs, consigné dans leur
registre officiel d’admission à la confrérie.
Société de secours mutuel, la confrérie pénitente se distingue des confréries
traditionnelles car ses membres portent le sac, cet habit qui assure leur anonymat. Ils se
livrent aussi à la discipline morale et physique, aux œuvres de charité et à des processions lors
de certaines fêtes religieuses. Fondée en 1571 dans le couvent du Tiers-ordre de Saint-
François ou « Béguins », les pénitents blancs de Toulouse se sont dotés de statuts dès 1575.
Avec leur habit blanc et l’écusson des cinq plaies du Christ, ils imposent très vite leur
présence en contribuant au renforcement de la dévotion eucharistique au XVIIe siècle
(Pecquet 1972).
Lorsque les pénitents blancs décident d’effectuer ce pèlerinage à Garaison en 1705,
c’est au cœur des « années de misère » (Lachiver 1991) et la relation de voyage en est très
évocatrice car « se trouvant affligée du fléau de la guerre qui déchire l’Europe depuis
plusieurs années et pour surcroît d’affliction son roy estant malade, l’Église gallicane s’est
1 Les pénitents gris se rendent pour la première fois à Notre-Dame de Garaison afin de supplier Notre-Dame d’obtenir la guérison du bon roi Henri IV.
mise en prière pour demander à Dieu de détourner son peuple de si grands maux »2. En ces
temps de calamités, le pénitent s’efforce d’apaiser la colère de Dieu par l’intercession et
l’offrande de sa souffrance (Pecquet 1965). Ainsi, lors de ce voyage expiatoire, ponctué de
nombreuses étapes, la procession des pénitents blancs constitue un événement pour les
villages traversés. Être pèlerin, c’est « accomplir des voyages de dévotion pour s’acquitter de
quelque vœu » selon le Dictionnaire universel (Furetière 1690). C’est ce voyage qu’il
convient à présent de mieux comprendre, afin de voir si un rituel est fixé. Qu’est ce qui fait le
succès de la dévotion mariale ? En quoi le pèlerinage est un voyage très particulier ? Peut-on
dire que le pèlerinage contribue au renforcement de la dévotion mariale ?
Préparer le voyage
Au XVIIe siècle, les statues, images miraculeuses et pèlerinages connaissent un succès
prodigieux. Toutes ces dévotions sont encouragées par les autorités religieuses et les jésuites
(Lottin 2005). Très récemment, Bruno Maes, en publiant le manuscrit du père Vincent
Laudun, a mis en exergue la renommée et la culture orale liée aux sanctuaires, montrant que
la renommée des saints et des miracles se transmet de bouche à oreille, avec la naissance au
cours du XVIIe siècle, d’une véritable relation collective aux sanctuaires (Maes 2008). Les
confréries pénitentes entrent parfaitement dans cette perspective en décidant d’effectuer, en
procession, le pèlerinage à Garaison.
En juillet 1705, par ordonnance épiscopale, l’oraison des quarante heures est
proclamée dans toutes les églises du diocèse de Toulouse. Ainsi animés d’une piété toute
particulière, les pénitents blancs se réunissent en assemblée générale et font le vœu de partir
en pèlerinage à Notre-Dame de Garaison tous les sept ans. Six commissaires, trois laïcs et
trois ecclésiastiques, sont envoyés auprès du vicaire général de l’archevêque, par qui
permission de faire le voyage est accordée. Un livret de pèlerinage est spécialement édité et si
l’exemplaire de 1705 ne nous est pas parvenu, on peut très certainement en reconstituer
l’esprit à travers le Réglemens pour la procession que doivent faire messieurs les Pénitens
blancs de Toulouse (Réglemens 1765). Ces livrets sont imprimés lors de chaque pèlerinage à
une centaine d’exemplaires et permettent, en plus de la relation du voyage de 1705, de mieux
comprendre l’esprit qui animait les confréries pénitentes. De plus, les pénitents, passant par la
ville de Lombez, se sentent obligés d’envoyer une délégation auprès de « monsieur l’évêque »
2 ADHG, 19 J 10, fol. 93.
pour « lui faire compliment ». On y envoie donc deux commissaires et le départ est fixé au
dimanche 13 septembre 1705.
Trente-huit confrères participent à cette longue marche et d’autres sont cités à la fin de
la relation car ils contribuent indirectement au pèlerinage : celui qui a doré la croix, celui qui a
fait graver les images de la Vierge et un confrère qui a donné de l’argent3. Les pénitents
portent en effet leur sac, cet habit qui les couvre intégralement et chacun tient aussi à la main
un bâton avec l’image de la Vierge, ce que l’on voit fort bien sur les fresques du narthex.
Prêtres, laïcs, marguilliers et officiers de la compagnie participent au pèlerinage4. On
attend d’eux un comportement des plus exemplaires, ainsi « nul confrère ne sera admis au
voyage qu’il n’ait obtenu la permission de Monsieur le Prieur, qu’il ne veuille y assister en
sac blanc et décent et en bas blanc, suivant notre premier Institut » (Réglemens 1765 : 1). Les
confrères doivent respecter un cérémonial strict en marchant deux à deux, chacun portant à
tour de rôle la croix. Le début et la fin du voyage se font nu-pieds mais le reste du trajet au
bon vouloir de chacun.
Décence et modération sont aussi de rigueur. On rappelle à chacun des participants
que « Monsieur le recteur du voyage assisté de la compagnie, exercera pendant le voyage la
correction fraternelle qui pourra s’étendre, si le cas est assez grave jusqu’à mettre le confrère
hors du nombre » (Réglemens 1765 : 10). Les femmes sont bien entendu interdites de
pèlerinage afin d’éviter toute distraction. En effet, « comment se flatter d’apaiser la colère de
Dieu, et de ne pas appesantir sa main sur nous, si nous avons le malheur de devenir un sujet
de scandale ? Loin de nous une idée qui doit saisir de crainte et d’horreur qu’au contraire le
parfum de nos exemples répande partout une odeur agréable » (Réglemens 1765 : 12). La
spiritualité de la discipline est donc le point d’aboutissement des pénitents car ils souhaitent
vivre des souffrances identiques au Christ et opter pour une discipline exemplaire.
La préparation du pèlerinage est aussi spirituelle : jeûne les vendredi et samedi
précédents, confession et communion le samedi à la chapelle. Une offrande pour les
chapelains a été préparée et est exposée à tous les confrères avant le départ. Les pénitents
montrent, que par leur exemple, le dépassement d’eux-mêmes et le caractère de leur
pénitence, ils ont une valeur de salut public. Ainsi tout est réuni pour ce voyage spirituel.
3 ADHG, 19 J 10, fol. 107. 4 Les marguilliers sont les laïcs qui sont en charge de gérer les revenus d’une église, paroissiale ou autre.
Le pèlerinage, un voyage spirituel
Dès 1705, le trajet est fixé et les itinéraires varient peu au XVIIIe siècle. Reprennent-
ils un trajet déjà pratiqué auparavant par des pèlerins toulousains ? C’est probablement le cas
car l’on retrouve des étapes identiques chez les pénitents gris au XVIIIe siècle alors qu’ils ont
initié ce pèlerinage en 1604 (Prières 1764). Les différentes étapes de ce voyage sont appelées
« stations » dans les sources. La station est d’abord une pause ou un moment de repos. Mais
sous l’Ancien régime, il s’agit aussi de cérémonies qui se font avant la messe, pendant
lesquelles les prêtres viennent chanter une prière devant le crucifix ou l’image de la Vierge.
Le pèlerinage des pénitents blancs comporte donc quatorze stations et dure environ
une semaine. A chaque arrêt, la croix est relevée car tous les pèlerins ont tour à tour le droit
de porter la croix. Les pénitents se rendent tout d’abord à la cathédrale Saint-Etienne faire une
station à voix basse car ils arrivent pendant la messe des chanoines. Ils ont en effet passé
depuis 1611 un contrat avec l’église métropolitaine et les chanoines sont en quelque sorte
obligés de réciter des messes en faveur de l’archevêque, du prévôt du chapitre et des
chanoines (Pecquet 1973). Sortis de Toulouse, ils atteignent en premier lieu la paroisse de
Tournefeuille où ils font une station dans un petit oratoire privé dédié à la Vierge. Dans
chaque paroisse traversée, le curé, les vicaires et les habitants viennent à la rencontre de cette
procession. Ainsi à Plaisance ou à Fonsorbes, la croix est encensée par le curé qui donne sa
bénédiction. Les paroissiens apportent de plus presque toujours leurs reliques afin de les faire
encenser par les confrères thuriféraires5. Une des dernières paroisses traversées dans le
diocèse de Toulouse est celle de Sainte-Foy de Peyrolières, où la station se fait non pas dans
l’église paroissiale mais comme bien souvent dans un petit oratoire dédié à la Vierge. Les
confrères prennent leur repas et sont logés dans les paroisses. Ainsi le pèlerinage a un coût
financier et au XVIIIe siècle, la quote-part de chaque pèlerin s’élève à 30 livres. Pour ce qui
est de l’intendance, un fourgon qui transporte les bagages suit la procession.
Les pénitents blancs sont aussi rejoints par d’autres confréries. À Lombez où ils
arrivent le 14 septembre 1705, les pénitents bleus de la ville viennent à leur rencontre et
ensemble, ils se livrent à la cérémonie de l’adoration de la croix, qu’ils encensent
mutuellement, sont reçus à l’entrée de la ville par le grand vicaire et les chanoines. Cette
procession défile sous les fenêtres du palais de l’évêque, ce dernier étant trop âgé pour se
déplacer puis le prieur des pénitents blancs donne la bénédiction dans l’église cathédrale.
Dans la chapelle des pénitents bleus, parée d’illuminations du Très Saint Sacrement pour
5 Les confrères thuriféraires sont ceux qui portent l’encens.
l’occasion, ils font la prière du soir puis passent la nuit à proximité. De même, à Boulogne-
sur-Gesse, les pénitents blancs de Toulouse sont accueillis par les pénitents blancs de la ville
et font station dans leur chapelle.
Au matin du 16 septembre, une délégation de deux prêtres est envoyée à Notre-Dame
de Garaison pour informer les chapelains de l’arrivée imminente des pèlerins pénitents :
« nous entrâmes dans ce saint lieu, deux à deux et nus pieds, suivis de près de quatre cents
personnes » écrit le narrateur. La messe est donnée, les pèlerins se lavent les pieds, prennent
leur repas en silence puis assissent aux vêpres. Le 17 septembre, la journée est consacrée à la
communion et aux prières. Enfin, le 18 septembre 1705, une grande messe de requiem pour
tous les confrères décédés est célébrée. À leur retour à Toulouse, les pénitents noirs et les
confrères qui ne faisaient pas partie du voyage les retrouvent en procession aux portes de la
ville, preuve de l’importance que revêt le pèlerinage à Garaison et la dévotion mariale.
Pèlerinage et renforcement de la dévotion mariale
Les nombreuses peintures du narthex de la chapelle de Notre-Dame de Garaison ont
été réalisées par un seul artiste à partir de 1699 ; elles illustrent le rôle joué par les pèlerinages
et les dévotions mariales, notamment l’importance que les processions pénitentes avaient dans
la vie de ce sanctuaire (Rocroix 1990).
Les chapelains ont en effet cherché à populariser certains miracles choisis dans une
œuvre parue pour la première fois en 1630, Le Lys du Val de Garaison (Molinier 1630).
L’auteur de cet ouvrage est un membre de la confrérie des pénitents noirs, écrivain et orateur
toulousain reconnu, Etienne Molinier (1580-1647). Il cherche par cet ouvrage à mettre en
valeur l’importance de la pénitence pour l’ensemble des pèlerins qui se rendent à Garaison,
certains passages sont très éloquents car :
La première chose qu’ils doivent faire en arrivant est de commencer par rendre grâces de l’heureux sucez de leur voyage […] la supplier [la Vierge] principalement de leur obtenir la grâce de faire une bonne et entière pénitence par une humble confession de leurs péchés, accompagnée d’une douleur sincère de les avoir commis, d’une forte résolution de changer de vie, de satisfaire à la justice de Dieu et de quitter toutes les occasions du péché.
Tous les pèlerins doivent ainsi se livrer à la pénitence. Mais les confréries pénitentes, par le
dépassement d’eux-mêmes, la décence et la rigueur, devaient être des modèles pour
l’ensemble des pèlerins. Ainsi, dans le narthex, les nombreuses représentations de pénitents
devaient contribuer à édifier les pèlerins à peine entrés dans la chapelle. Les processions de
pénitents font aussi la renommée de ce sanctuaire, au même titre que la culture orale ou la
littérature de dévotion. Preuve de son succès, l’ouvrage d’Etienne Molinier est réédité en
1647, en 1700 puis en 1847.
Le pèlerinage permet aussi le rassemblement des différentes compagnies de pénitents
autour de la piété mariale, malgré leurs divergences. Ces contacts contribuent très
certainement à une émulation mutuelle et au développement du culte marial, au même titre
que la dévotion eucharistique. En 1705, les pénitents blancs, traversant les différentes villes,
sont amenés à rencontrer d’autres confréries mais la relation de voyage n’offre que peu de
détails. Les processions constituaient un événement dans le cadre urbain et ces rencontres peu
communes ont été tout d’abord décrites dans un registre des pénitents blancs de 1752 :
[…] Lesdits sieurs pénitents blancs du voyage de Garaison firent l’adoration de la croix avec lesdits sieurs pénitents noirs et messieurs les pénitents noirs passèrent devant, les sieurs pénitents blancs et messieurs les pénitents de Garaison furent faire station à Saint-Nicolas, à la Daurade, chez les pénitents noirs qui accompagnèrent les pénitents blancs à leur chapelle et se retirèrent avec la paix du seigneur.
Deux tableaux peints au XVIIIe siècle illustrent cette scène6. Le tableau Départ pour
le pèlerinage de Notre-Dame de Garaison le 1er septembre 1752 représente tout d’abord les
pénitents noirs. On aperçoit, au second plan, un ensemble de pénitents blancs en sac venir la
croix levée au devant des noirs tandis qu’une foule bigarrée, assiste à la cérémonie. Dans le
tableau Retour de Garaison le 8 septembre 1759, les pénitents blancs sont cette fois partis en
pèlerinage et les noirs viennent les retrouver aux portes de la ville de Toulouse. La scène se
déroule au faubourg Saint-Cyprien, près de la porte de l’Isle et d’un couvent – Notre-Dame de
la Porte – aujourd’hui disparu. A l’horizon, le peintre a représenté quelques-uns des
nombreux clochers de la ville. Tous les pèlerins sont nu-pieds et la foule, à l’arrière-plan, les
regarde avec intérêt. Pierre Barthès, annaliste amateur, a recensé les événements survenus à
Toulouse entre 1737 et 1780 et a lui aussi décrit ces différents pèlerinages aux préparatifs
minutieux. Dans les Heures perdues, il décrit un des retours des pénitents blancs, qui se fit au
bruit de la mousquetade du guet (Lamouzèle 1914).
Pourtant, les contacts entre pénitents toulousains ne sont pas toujours cordiaux.
Barthès, pénitent gris, évoque une de ces relations conflictuelles qui eut cours lors d’un
6 ADHG, 1 J 29, « article inédit du Comte Bégouen sur les pénitents blancs toulousains ». Dans la base Palissy du ministère de la culture, un de ces tableaux est recensé dans la chapelle et église des Minimes de Toulouse, mais il n’est à l’heure actuelle pas visible. http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine/ Ces représentations de processions pénitentes sont cependant relativement nombreuses car on peut contempler une gravure au Musée des Toulousains de Gamelin qui date de 1778. Cet auteur fait partie des 37 pénitents noirs du voyage à Garaison en 1778.
pèlerinage vers Garaison. Ainsi, les deux confréries devaient se rejoindre à Plaisance et il
évoque à cette occasion que :
Messieurs les pénitents blancs ne firent aucun compte des gris et ne voulurent bouger de table ou
ils étaient pour lors excepté quelques uns de leurs confrères, ayant quitté leurs sacs se
promenaient dans la place de Plaisance en veste, en bounet comme pour se moquer de l’autre
compagnie, qui les auroit eclipsé, soit par la beauté des fourgons et des équipages, soit par la belle
ordonnance de la procession, la conjonction et le zèle des confrères.
Ce pèlerinage se produisit au même mois de la même année et symbolise fort bien la rivalité
certaine, teintée d’animosité qui opposaient les différents pénitents. Ainsi, il est possible de se
demander si le vœu des pénitents blancs en 1705 d’effectuer un pèlerinage vers Garaison tous
les sept ans n’est pas un moyen supplémentaire pour rivaliser d’honneurs avec les pénitents
gris de Toulouse.
Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, les autorités ecclésiastiques ont cherché à
développer la dévotion mariale et le culte eucharistique. Ainsi, les créations de confréries du
Rosaire sont par exemple encouragées lors des visites pastorales. Les pèlerinages devaient
aussi contribuer à amplifier la dévotion mariale et la communiquer aux populations
environnantes, notamment dans les campagnes les plus reculées. Les processions pénitentes,
avec leurs croix, leurs images et leurs habits particuliers devaient constituer un spectacle
édifiant.
On comprend aussi au terme de cette étude pourquoi les représentations de pénitents
scandent le décor du narthex de Notre-Dame de Garaison. La foule devait là encore être
édifiée à la vue de ce spectacle. Le pèlerinage de 1705 semble marquer le début d’une longue
suite de voyages toulousains vers ce sanctuaire et pour les pénitents la fidélité et la dévotion à
la Vierge ne se démentent pas tout au long de cette période. Cette étude vient donc nuancer
l’image qu’ont généralement les historiens du déclin du culte marial au XVIIIe siècle. La
décadence, voire la disparition des formes éclatantes de religiosité et de dévotion mariale
repérées au XVIIe siècle n’est pas avérée pour les pénitents toulousains.
Illustrations en annexe (clichés auteur) : Illustration 1 : vue d’ensemble sur le narthex de Notre-Dame de Garaison Illustration 2 : vue d’ensemble sur les processions de pénitents bleus et de pénitents noirs Illustration 3 et 4 : deux détails de la procession des pénitents blancs.
Références bibliographiques
Furetière, Antoine (1690) Dictionnaire universel, contenant généralement tous les mots François tant vieux que modernes de toutes les sciences et des arts, La Haye : A. et R. Leers. Gorsse (de), Pierre (1927) « De Toulouse à Garaison, relation inédite du pèlerinage des Pénitents gris en 1754 » in Revue historique de Toulouse, 12 p. Lachiver, Marcel (1991) Les années de misère, la famine au temps du Grand Roi, 1680-172, Paris : Fayard. Lamouzèle, Edmond (1914) Toulouse au XVIIIe siècle d’après les Heures perdues de Pierre Barthès, Toulouse : J. Marqueste. Larrouy, père Antoine (1936) Notre-Dame de Garaison, édition abrégée et illustrée de la Petite histoire de Notre-Dame de Garaison Paris : Éd. J. David et E. Vallois. Lottin, Alain (2005) La dévotion mariale de l’an mil à nos jours, actes du colloque tenu au musée de Boulogne sur Mer, 22-24 mai 2003, Arras : Artois presses université. Maës, Bruno (2008), Pèlerinages et sanctuaires mariaux au XVIIe siècle, Manuscrit du père Vincent Laudun, dominicain, Paris : éditions du CTHS. Pecquet, Marguerite (1972), « La Compagnie des Pénitents blancs de Toulouse », in Annales du Midi, pp. 213-224. Pecquet, Marguerite (1973), « La fondation des Pénitents blancs de Toulouse », in Annales du Midi, pp. 335-347. Pecquet, Marguerite (1985), « Des compagnies de pénitents à la compagnie du Saint-Sacrement », in XVIIe siècle, n° 69, pp. 3-36. Recroix, Xavier (1981) Les peintures du narthex de la chapelle de Garaison, Castelnau Magnoc : collège de Garaison. Recroix, Xavier (1990) Le sanctuaire de Notre-Dame de Garaison, Bagnères-de-Bigorre : Éd. Pyrénéennes.
Sources imprimées
Molinier, Etienne (1630) Le Lys du Val de Guaraison, ou il est traicté en général de tous les poincts qui concernent la dévotion des Chapelles votives de la Vierge et en particulier de l’origine et des miracles de la Chapelle de Guaraison, Toulouse : R. Colomiez. Réglemens pour la procession que doivent faire messieurs les Pénitens blancs de Toulouse sous l’invocation du saint nom de Jésus, à la Chapelle Notre-Dame de Garaison, par permission de Messieurs les Vicaires généraux de Monseigneur Loménie de Brienne […], A Toulouse : Joseph Dalles, 1765.
Prières et réglemens pour la procession que Messieurs les Pénitens gris de Toulouse, sous l’invocation de Saint-Jean Baptiste doivent faire à la chapelle notre Dame de Garaison le 30 août 1764 […], A Toulouse, chez J.H. Guillemette, 1764.
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