aménagements pastoraux au mali - jean mbayahaga (prodezem, ctb mali)

Aménagements pastoraux et sécurisation de l’élevage au Sahel dans un contexte de changement

climatique(PRODEZEM, Mali)

PLAN DE L’EXPOSÉ I. Pastoralisme / Changement climatique au Sahel – Analyse du contexte général– Effets des changements climatiques

II. Expériences d’aménagements pastoraux pour la sécurisation des systèmes d’élevage et l’adaptation au changement climatique

III. Pistes de réflexions et d’actions pour la sécurisation des systèmes de production pastoraux et l’adaptation au changement climatique

IV. Services connexes pour une revalorisation économique des aménagements pastoraux.

V. Conclusion.

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I. Pastoralisme et changement climatique au sahel: analyse contextuelle

Région sahélienne: avec une pluviométrie: 300 à 600 mm/an.Les communautés humaines dépendent des secteurs sensibles au climat: -Elevage – Eau – fourrages;- Agriculture- Eau

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I. Pastoralisme au Sahel et changement climatique: analyse contextuelle: Constats des éleveurs

• Depuis quelques décennies, le volume des pluies a fortement diminué avec une descente des isohyètes vers le Sud (environ 200km);

• Une année sur deux enregistre une faible pluviométrie;• Les sols dégradés gagnent du terrain;• Il faut creuser beaucoup plus en profondeur les puits

pour avoir une colonne d’eau acceptable;• La fertilité des animaux a diminué et fluctue en fonction

des volumes des pluies: 25 et 55% au lieu de 65% communément observée en zone tropicale.

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Evolution de la pluviométrie

Depuis le milieu du dernier siècle, la zone sahélienne connaît des sécheresses à répétition

dont les plus dures sont celles de 1973-74 et 1983-84 qui ont entrainé de fortes mortalités du bétail.

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Pastoralisme et changement climatique: Effets / impacts des changements climatiques (Mutations observées)

• Descente des troupeaux vers le Sud à la recherche des pâturages et points d’eau (au Mali, la région agricole de Sikasso détient 20% du cheptel)

• Les agriculteurs ont acquis des animaux et sont devenus des éleveurs;

• Les anciens éleveurs qui ont perdu les animaux louent les services aux nouveaux éleveurs;

• Les grands troupeaux sont devenus propriété de grandes familles, commerçants, fonctionnaires (au Niger, en 2012, 20% des ménages nantis détiennent 63% du cheptel)

• Passage du nomadisme vers la transhumance; le contexte agropastoral est émaillé de conflits fonciers agricult/éleveurs.

!!!!Facteur favorisant: le recul de la Mouche tsé-tsé.6

Evolution des isohyètes dans l’ensemble des pays du CILLS de 1895 à 2000.

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Pastoralisme et changement climatique: Effets / impacts des changements climatiques

• Réduction du couvert végétal (quantité, qualité => diminution de biodiversité floristique et perte de niches écologiques pour la faune)

• Durcissement des sols , baisse de la porosité et de l’activité microbiologique des sols;

• Augmentation des phénomènes de ruissellement et érosion;• Diminution de l’infiltration de l’eau dans le sol et par

conséquent, faible recharge des nappes aquifères = Menaces sur la durabilité des puits et des forages?.

• Au niveau du bilan Carbone, les effets sont mitigés: l’élevage bovin est reconnu producteur de gaz à effet de serre , mais on lui reconnait des effets fertilisants notamment!.

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Pertes d’animaux Baisse du cheptel

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• Réponse des pouvoirs publics: Les grandes sécheresses de 73-74 ont induit une prise de conscience des effets des changements climatiques sur les ressources naturelles: agriculture/élevage:

o création du CILSS (avec des résultats mitigés à l’instar de la grande muraille verte!)

odémarrage de politiques nationales d’aménagements pastoraux et agropastoraux avec l’appui de PTF’s: Banque Mondiale, USA, Europe …

II. Expériences d’aménagements pastoraux pour la sécurisation des systèmes d’élevage et l’adaptation au changement

climatique

Types d’aménagements développés par pays sahélien:• Burkina Faso: Aménagement de zones pastorales rassemblant

plusieurs activités de nature à favoriser la sédentarisation des hommes et du bétail (sur 187 zones pastorales identifiées seules 26 sont aménagées). Utilisation préférentielle de l’eau de surface (barrages). Politique essoufflée!

• Niger: aménagement de zones pastorales et stations de multiplication du bétail. Utilisation des eaux profondes: puits et forages. Politique qui continue.

• Mali: Aménagements de périmètres pastoraux ouverts au bétail pendant la saison sèche. Utilisation des eaux profondes: puits et forages. La vision demeure, mais son financement n’est pas à hauteur de souhait.

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Analyse de l’expérience malienne•Porte d’entrée: les ressources en eau (facteur limitant).•Depuis le plan quinquennal 174-78, réalisation de 14 Périmètres Pastoraux (PP): de 16.000 à 20.100 ha chacun•Intervention Belge (2009-2016): Réhabilitation de 4 anciens PP et création de 3 nouveaux PP.•Processus:

o Identification de vastes zones à potentialités fourragèreso Création de points d’eau: forages (80 à 130m) + Equipementso Organisation des éleveurs pour gestion des infrastructures et parcours o Lutte contre les feux de brousse et érosion.o Développement de services connexes: santé animale, parcs de

vaccination multifonctionnels, sélection animale,…

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Mise en place des mécanismes de gestion durable des investissements•Organisation des éleveurs en sociétés coopératives avec organes de gestion.•Comité de gestion tient au moins 3 réunions:

o Début de campagne pour: évaluation biomasse et détermination de la charge et règles d’accès (3000 à 3500/bovin, 500à600/PR, les transhumants ont droit de passage et ne paient pas).

o Milieu de campagne: évaluation à mi-parcourso Fin de campagne: bilano Paiement des frais de fonctionnement et de la taxe communale

( 25.000FCFA/an)•Le comité de surveillance approuve les comptes et le bilan. •Les services techniques assurent l’appui/conseil.

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Contraintes pour la durabilité des ouvrages et de l’exploitation des parcours

• Coût de l’énergie car le prix du Gasoil monte! Système mixte

• Faible niveau technique des éleveurs pour assurer la maintenance des équipements .

• Faible niveau d’organisation des éleveurs.• Faible niveau d’implication des Collectivités territoriales

(contrôle de la gestion).• Risque de dégradation des parcours.• Risque de feux de brousse.• Risque d’occupation anarchique par des exploitants privés.

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II. Expériences d’aménagements pastoraux pour la sécurisation des systèmes d’élevage et l’adaptation au changement climatique: leçons d’expériences

Cas 1:Réhabilitation/création de périmètres pastoraux:• (+) Mise en place de nombreux Equipements et de bonne qualité mis en place (forages,

châteaux d’eau, abreuvoirs, panneaux solaires, groupes électrogènes, locaux en dur…)• (+) Disponibilité d’eau potable pour le bétail et les hommes• (+) Augmentation significative du temps de séjour des troupeaux dans les PP (de 60-90 j à

240 j)• (+) La taille des PP est compatible avec une gestion raisonnée de la capacité de charge sans

contrainte physique réelle à la mobilité (adéquation entre pratiques modernes et traditionnelles de l’élevage)

• (-) Gestion encore assez moyenne des PP par les OPA• ! Les créations et réhabilitations des périmètres pastoraux sont opérations onéreuses au

regard du nombre de bovins hébergés temporairement (plus de 120.000 € / par PP soit autour de 50 € / tête). De plus, la gestion et leur entretien posent de nombreuses difficultés sur le plan de la durabilité.

Cas 2: Récupération de sols dégradés hors périmètres:• (+) Implication , formation et équipement des populations bénéficiaires• (±): action encore limitée: 500 ha/1000ha de terres de parcours dégradés récupérés.

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II. Expériences d’aménagements pastoraux pour la sécurisation des systèmes d’élevage et l’adaptation au changement climatique: leçons d’expériences

Cas 3: Lutte contre les feux de brousse hors périmètres:• (+) Responsabilisation des Communes, des populations et des brigades anti-feux• (+) Forte réduction de la pratique des feux de brousse (d’environ 180.000 ha en situation de

référence à 8.700 ha en 2015).

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III. Pistes de réflexion et d’actions pour la sécurisation des systèmes de production pastoraux

Consolidation des acquis Cas 1:Réhabilitation/création de périmètres pastoraux: • Mutualisation maintenance des équipements• Renforcement des capacités des organes de gestion des sociétés coopératives, des services techniques et des communes•Appui aux services techniques pour l’évaluation annuelle de la biomasse et détermination de la charge•Poursuite de la prévention de la lutte contre les feux de brousse et réalisation des pare feux (HIMO)•Appui au processus d’Immatriculation des périmètres pastoraux.•Appui à la mise en œuvre de la Charte pastorale•Appuis aux CT dans l’élaboration des schémas d’aménagements du territoire notamment pour la délimitation des espaces pastoraux/agricoles.

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III. Pistes de réflexion et d’actions pour la sécurisation des systèmes de production pastoraux

Consolidation des acquis:Cas 2: Récupération de sols dégradés hors périmètres:•Appuis aux Collectivités territoriales dans l’intégration de la récupération des sols dégradés dans leur schémas d’aménagements du territoire.•Appui aux populations dans la régénération des sols dégradés et leur gestion

Cas 3: Lutte contre les feux de brousse hors périmètres: •Poursuite de la lutte contre les feux de brousse et réalisation des feux (HIMO).

= Cette consolidation permettra l’intégration des aménagements pastoraux (PP, espaces pastoraux/agricoles, les pistes à bétail, la récupération des sols dégradés etc.) dans les schémas d’aménagements des Collectivités territoriales , une lutte renforcée contre les feux de brousse pour une exploitation paisible des ressources naturelles.

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IV. Services connexes pour une revalorisation économique des aménagements pastoraux.

• Banques d’aliment bétail gérées par les éleveurs pour rendre disponibles les intrants d’élevage: un service de proximité performant!

• Réseau de santé animale de proximité pour améliorer la couverture sanitaire du bétail: Cabinets vétérinaires ruraux..

• Des équipements marchands structurants pour appuyer l’émergence des filières animales (marchés à bétail; aires d’abattages, mini laiteries etc.

• Un programme de sélection du zébu Maure pour augmenter la productivité du bétail et la diffusion du progrès génétique.

= les acquis relatifs à ces Services ont fait l’objet de notes de capitalisation.

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V. Conclusion Les aménagements pastoraux intégrés au sein des programmes de

développement locaux sont incontournables pour sécuriser l’élevage. Cependant les PP n’apportent que des réponses partielles aux effets des changements climatiques et des menaces pèsent sur leur gestion durable.

L’implication des populations et des Collectivités territoriales a donné des acquis intéressants qui permettent de garantir potentiellement cette durabilité.

Il serait intéressant de: - délimiter et clôturer au sein de chaque PP une parcelle témoin pour le suivi

de la biodiversité floristique et ainsi prévenir la dégradation floristique des parcours pâturés.

- d’envisager une étude des isotopes de l’eau afin de voir si les nappes souterraines se rechargent à hauteur de souhait pour entreprendre des actions de recharge des aquifères.

Ensemble, préservons les ressources pastorales pour les générations futures!.

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Merci pour votre aimable attention

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