améliorer la prise en charge des risques liés aux nac, ce qu’il faut savoir à l’officine

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24 formation dossier Actualités pharmaceutiques n° 520 Novembre 2012 C ertaines notions de base relatives à la protec- tion des animaux peuvent se révéler utiles à rappeler au vu de la façon dont certains pro- priétaires s’occupent de leurs compagnons. Par leur ignorance du mode de vie et des besoins de leur animal, trop de propriétaires malmènent leurs nou- veaux animaux de compagnie (NAC) qui souffrent de malnutrition, d’enfermement, de dépression... Quelques règles législatives à connaître Pourtant, les animaux ont des droits et les propriétai- res des règles fondamentales à respecter. Déclaration universelle des droits de l’animal La Déclaration universelle des droits de l’animal est composée de dix articles 1 . Article 1 : tous les animaux ont des droits égaux. Article 2 : toute vie animale a droit au respect. Article 3 : − aucun animal ne doit être soumis à de mauvais traitements ou à des actes cruels ; − si la mort d’un animal est nécessaire, elle doit être instantanée, indolore et non génératrice d’angoisse ; − l’animal mort doit être traité avec décence. Article 5 : − l’animal que l’homme tient sous sa dépendance a droit à un entretien et à des soins attentifs ; − il ne doit être en aucun cas abandonné ou mis à mort de manière injustifiée. Article 10 : l’éducation et l’instruction publique doi- vent conduire l’homme, dès son enfance, à observer, à comprendre et à respecter les animaux. Loi française de protection des animaux La loi française 2 , confortée par la convention euro- péenne pour la protection des animaux de com- pagnie 3 , interdit d’exercer des mauvais traitements envers les animaux domestiques ainsi qu’envers les animaux sauvages apprivoisés ou tenus en capti- vité. Elle interdit notamment à toute personne qui, à quelque fin que ce soit, élève, garde ou détient des animaux domestiques ou des animaux sauvages apprivoisés ou tenus en captivité 2  : − de les priver de la nourriture ou de l’abreuvement nécessaires à la satisfaction des besoins physiologi- ques propres à leur espèce et à leur degré de déve- loppement, d’adaptation ou de domestication ; − de les laisser sans soins en cas de maladie ou de blessure ; − de les placer et de les maintenir dans un habitat ou un environnement susceptible d’être, en raison de son exiguïté, de sa situation inappropriée aux condi- tions climatiques supportables par l’espèce considé- rée ou de l’inadaptation des matériels, installations ou agencements utilisés, une cause de souffrances, de blessures ou d’accidents ; − d’utiliser, sauf en cas de nécessité absolue, des dispositifs d’attache ou de contention ainsi que de clôtures, des cages ou plus généralement tout mode de détention inadaptés à l’espèce considé- rée ou de nature à provoquer des blessures ou des souffrances. La loi de protection des animaux réglemente éga- lement la vente des animaux. Un règlement qui est bien loin d’être toujours appliqué 2  : « Toute vente d’animaux de compagnie doit s’accompagner, au moment de la livraison à l’acquéreur, de la délivrance d’une attestation de cession, d’un document d’in- formation sur les caractéristiques et les besoins de l’animal contenant également, au besoin, des conseils d’éducation. » La facture tient lieu d’attestation de cession pour les transactions réalisées entre des professionnels. Ces textes visent à responsabiliser le public. Pour- tant, la maltraitance des animaux est encore trop présente en France. Trop d’animaux souffrent de Améliorer la prise en charge des risques liés aux NAC, ce qu’il faut savoir à l’officine Une mauvaise prise en charge des risques liés aux nouveaux animaux de compagnie (NAC) est observée. Les lois protégeant les animaux sont méconnues et les problèmes de santé publique qu’entraînent les NAC pourraient être évités. Le pharmacien, en tant que professionnel agissant pour le respect de toute forme de vie, doit pouvoir informer son public avec discernement.

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Page 1: Améliorer la prise en charge des risques liés aux NAC, ce qu’il faut savoir à l’officine

24formation

dossier

Actualités pharmaceutiques • n° 520 • Novembre 2012

Certaines notions de base relatives à la protec-tion des animaux peuvent se révéler utiles à rappeler au vu de la façon dont certains pro-

priétaires s’occupent de leurs compa gnons. Par leur ignorance du mode de vie et des besoins de leur animal, trop de propriétaires malmènent leurs nou-veaux animaux de compagnie (NAC) qui souffrent de malnutrition, d’enfermement, de dépression...

Quelques règles législatives à connaîtrePourtant, les animaux ont des droits et les propriétai-res des règles fondamentales à respecter.

Déclaration universelle des droits de l’animal

La Déclaration universelle des droits de l’animal est composée de dix articles1.• Article 1 : tous les animaux ont des droits égaux.• Article 2 : toute vie animale a droit au respect.• Article 3 :

− aucun animal ne doit être soumis à de mauvais traitements ou à des actes cruels ;− si la mort d’un animal est nécessaire, elle doit être instantanée, indolore et non génératrice d’angoisse ;− l’animal mort doit être traité avec décence.• Article 5 :

− l’animal que l’homme tient sous sa dépendance a droit à un entretien et à des soins attentifs ;− il ne doit être en aucun cas abandonné ou mis à mort de manière injustifiée.• Article 10 : l’éducation et l’instruction publique doi-vent conduire l’homme, dès son enfance, à observer, à comprendre et à respecter les animaux.

Loi française de protection des animaux

La loi française2, confortée par la convention euro-péenne pour la protection des animaux de com-pagnie3, interdit d’exercer des mauvais traitements

envers les animaux domestiques ainsi qu’envers les animaux sauvages apprivoisés ou tenus en capti-vité. Elle interdit notamment à toute personne qui, à quelque fin que ce soit, élève, garde ou détient des animaux domestiques ou des animaux sauvages apprivoisés ou tenus en captivité2 :− de les priver de la nourriture ou de l’abreuvement nécessaires à la satisfaction des besoins physiologi-ques propres à leur espèce et à leur degré de déve-loppement, d’adaptation ou de domestication ;− de les laisser sans soins en cas de maladie ou de blessure ;− de les placer et de les maintenir dans un habitat ou un environnement susceptible d’être, en raison de son exiguïté, de sa situation inappropriée aux condi-tions climatiques supportables par l’espèce considé-rée ou de l’inadaptation des matériels, instal lations ou agencements utilisés, une cause de souffrances, de blessures ou d’accidents ;− d’utiliser, sauf en cas de nécessité absolue, des dispositifs d’attache ou de contention ainsi que de clôtures, des cages ou plus généralement tout mode de détention inadaptés à l’espèce considé-rée ou de nature à provoquer des blessures ou des souffrances.La loi de protection des animaux réglemente éga-lement la vente des animaux. Un règlement qui est bien loin d’être toujours appliqué2 : « Toute vente d’animaux de compagnie doit s’accompagner, au moment de la livraison à l’acquéreur, de la délivrance d’une attestation de cession, d’un document d’in-formation sur les caractéristiques et les besoins de l’animal contenant également, au besoin, des conseils d’éducation. »La facture tient lieu d’attestation de cession pour les transactions réalisées entre des professionnels.Ces textes visent à responsabiliser le public. Pour-tant, la maltraitance des animaux est encore trop présente en France. Trop d’animaux souffrent de

Améliorer la prise en charge des risques

liés aux NAC, ce qu’il faut savoir à l’officine

Une mauvaise prise en charge des risques liés aux nouveaux animaux de

compagnie (NAC) est observée. Les lois protégeant les animaux sont méconnues

et les problèmes de santé publique qu’entraînent les NAC pourraient être évités.

Le pharmacien, en tant que professionnel agissant pour le respect de toute forme

de vie, doit pouvoir informer son public avec discernement.

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Actualités pharmaceutiques • n° 520 • Novembre 2012

Les nouveaux animaux de compagnie, un engouement non dénué de risques

carences alimentaires. Confinés dans des cages trop étroites, ils manquent d’activité physique, souf-frent de dépression... Température, luminosité, ou encore degré d’humidité sont trop souvent inadap-tés à leurs besoins physiologiques. Il est donc pri-mordial de faire prendre conscience aux propriétai-res qu’un animal ne peut véritablement être heureux que lorsque des démarches d’information sur son espèce (mode de vie, besoins physiologiques...) ont été entreprises.

Protection des espèces sauvages

Signée en 1973 et ratifiée en 1977 par la France, la Convention de Washington, ou Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), a pour objet de protéger les espèces animales et végétales menacées d’extinction, par le contrôle des mouve-ments portant sur des animaux vivants.Les dispositions prévues par la Convention de Washington ne s’appliquent qu’aux mouvements internationaux, ce qui signifie qu’une fois importés licitement, les animaux ou produits dérivés peuvent circuler librement dans les pays.Les espèces animales protégées au titre de la conven-tion sont regroupées en trois catégories, en fonction du degré de menace pesant sur elles4,5 :− les espèces les plus menacées sont répertoriées à l’annexe I et leur commerce international est interdit. Seules les importations dont la demande est justifiée au plan scientifique sont autorisées, sous réserve de répondre à une procédure très stricte ;− l’annexe  II regroupe les espèces considérées comme moins menacées que les précédentes. Leur commerce international est possible si un per-mis d’exportation a été délivré par l’autorité habilitée du pays d’origine et qu’au vu de ce permis, la Direc-tion de la protection de la nature a délivré un permis d’importation ;− les espèces inscrites à l’annexe III ne font l’objet d’une protection de type annexe II que si le pays de provenance en fait la demande expresse.Il est difficile de connaître la provenance des animaux et notamment les conditions dans lesquelles ils sont nés. Pour la majorité des animaux exotiques, un pré-lèvement dans la nature est bien plus rentable qu’un élevage. Ainsi, le futur acquéreur a tout intérêt à ne se fier qu’aux annexes de la convention et à renoncer aux animaux relevant de l’annexe I.

Certificat de capacité

En France, le commerce, l’élevage, l’éducation, le dressage, ou encore la présentation au public d’animaux ou d’espèces non domestiques, ne

sont autorisés que si au moins une personne, en contact direct avec les animaux, possède un cer-tificat de capacité attestant de ses connaissances relatives aux besoins biologiques, physiologiques, comportementaux et à l’entretien des animaux de compagnie6.Un particulier possédant peu d’animaux et n’en fai-sant pas commerce peut s’estimer dispensé de ce genre de formalité. Pourtant, dans certains cas, ce certificat peut également lui être demandé. L’obten-tion du certificat de capacité devient indispensable en cas de possession : d’un nombre important d’ani-maux ; d’espèces rares, protégées, menacées, fragi-les ; d’espèces pouvant porter atteinte à l’environne-ment (tortues de Floride...) ; d’animaux dangereux.En effet, le particulier obtient alors le statut d’éleveur d’agrément : dans ce cas, la seule détention d’un animal sauvage constitue un élevage d’agrément.L’élevage d’agrément doit être à but non lucratif (éle-vage amateur) et le nombre d’animaux qu’il compte est limité. Les animaux doivent alors, selon leur espèce, être marqués par une puce, un tatouage, une bague ou une boucle auriculaire.Afin d’obtenir un certificat de capacité, le particu-lier doit s’adresser à la direction départementale des services vétérinaires, devenue Service régional de l’alimentation (SRAL), qui lui fournira la liste des piè-ces à fournir pour constituer un dossier. La demande d’autorisation doit ensuite être adressée au préfet, qui décidera de la délivrance du certificat de capacité.De plus, la délivrance et le maintien de l’autorisation sont subordonnés à la tenue, par le bénéficiaire, d’un registre d’entrée et de sortie des animaux, des espè-ces ou des groupes d’espèces dont la détention est soumise à autorisation.Ces règlements sont loin d’être toujours respectés7, pourtant, la détention de ces espèces sans être titulaire des autorisations requises constitue une infraction au Code de l’environnement. La sanction peut atteindre six mois d’emprisonnement et 9 000 € d’amende8,9.

Sanctions

La loi française prévoit des sanctions (tableau 1) lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité de l’animal ou lorsque des animaux sont détenus illégalement10,11.

Tableau 1 : Mauvais traitements, les sanctions encourues en France

Abandon d’animaux 3 000 € + 2 ans de prison

Détention illégale d’espèces nécessitant un certificat de capacité 9 000 € + 6 mois de prison

Donner sans nécessité et volontairement la mort à un animal domestique 1 500 €, 3 000  € si récidive

Sévices graves, de nature sexuelle, actes de cruauté 30 000 € + 2 ans de prison

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Améliorer la prise en charge des risques liés aux NAC, ce qu’il faut savoir à l’officine

Actualités pharmaceutiques • n° 520 • Novembre 2012

Bien qu’insuffisamment appliquées, et très peu connues du grand public, ces sanctions consti-tuent une partie des outils de la protection de ces animauxCes sanctions, loin d’être toujours appliquées en pratique, ne suffisent pas à rendre responsables les propriétaires d’animaux, qui d’ailleurs, dans la grande majorité, ignorent ces lois. La législation représente pourtant un outil dans la prise en charge de ces NAC en croissance, mais elle ne suffit pas. L’information du public est primordiale, mais il faut aussi informer et former tous les acteurs de santé.

Place du pharmacien d’officine dans la prévention et le conseilLe pharmacien d’officine, premier acteur de santé de proximité, a un rôle indéniable à jouer dans la préven-tion des risques liés à la possession d’un NAC, ainsi qu’en cas d’accident.

Sensibilisation aux risques

Les risques liés aux NAC sont multiples. Le pharma-cien est un interlocuteur de choix pour sensibiliser les acquéreurs et futurs acquéreurs de NAC. Il peut, en effet, mettre en garde ces derniers quant au tra-fic d’espèces, encourager les démarches d’adop-tion dans des refuges et associations de protec-tion des NAC, ainsi que l’achat d’animaux nés en captivité12,13.Le pharmacien se doit d’insister sur les règles d’hygiène élémentaires (se laver les mains après avoir touché l’animal, proscrire les baisers...) qui pourraient restreindre efficacement les zoonoses si elles étaient respectées. Il doit également promouvoir des soins vétérinaires réguliers, notamment les vaccinations et le dépara-sitage des animaux. Le pharmacien peut aussi inciter son interlocuteur à s’informer, par la lecture de livres spécialisés, sur le mode de vie et d’entretien de l’animal, ses besoins physiologiques, afin que le propriétaire et son com-pagnon puissent vivre en harmonie.

Conduite à tenir en cas d’urgence

Le pharmacien d’officine voit régulièrement et de plus en plus souvent arriver, dans ses locaux, des patients atteints de diverses blessures, en demande d’un premier avis médical, voire d’un pre-mier soin. Il est donc indispensable qu’il acquiert les bons réflexes afin d’éviter toute complication (tableau 2)14. En fonction de la situation vaccinale, la marche à sui-vre est différente (tableau 3)14.

Tableau 2 : Conduite à tenir en cas de morsures et de

griffures

Désinfection Savonnage prolongé et rinçage

Antiseptique iodé (Bétadine®) ou à base d’ammonium IV

(Biseptine®)

Eau oxygénée pour limiter l’anaérobiose

Statut vaccinal du patient

Tétanos

Signes de gravité  (diriger vers les urgences)

Plaie profonde de la main, atteinte tendineuse, vasculaire,

nerveuse, etc.

Antibiotiques Si plaies étendues, profondes, très souillées, vues

tardivement, inflammation

Antalgiques Paracétamol

Éviter aspirine et anti-inflammatoires non stéroïdiens

(AINS)

Tableau 3 : Indication de situation antitétanique

Situation vaccinale documentée

Risque modéréPlaie minime propre

Ulcère

Intervention chirurgicale

Risque majeurPlaie étendue

Plaie souillée

Plaie vue tardivement

Vaccination complète :− dernier rappel < 5 ans

− dernier rappel

entre 5 et 10 ans

− dernier rappel > 10 ans

Pas de VAT ni Ig

Pas de VAT ni Ig Rappel VAT (et Ig à

250 UI si chimiothérapie

ou déficit de l’immunité

cellulaire)

VAT et Ig à 250 UI

Vaccination absente ou incomplète

VAT et Ig à 250 UI

VAT : vaccination antitétanique ; Ig : Immunoglobuline antitétanique ; UI : Unités internationales.

• Le tétanos

Les gammaglobulines antitétaniques d’origine humaine ont une demi-vie de 28 jours. Leur injection permet la couverture immunitaire jusqu’à l’action effi-cace du vaccin. Comme pour l’administration de tout produit d’origine humaine, l’accord signé du patient est obligatoire. La posologie des immunoglobulines antitétaniques doit être de 500 UI si le sujet pèse plus de 80 kg ou s’il est vu plus de 24 heures après la blessure.Le tétanos, maladie grave, chère par sa prise en charge et lourde de conséquences, ne devrait plus exister en France. En effet, le vaccin antitétanique est peu onéreux et très efficace (près de 100 %). La vac-cination est obligatoire pour tout enfant de moins de 18 mois et pour les militaires. Malheureusement, la diminution importante des cas de tétanos rend la population moins attentive à sa vaccination14.• La rage

Le deuxième gros risque est la rage, maladie mortelle, qui, malgré sa quasi-disparition de nos régions, est à redouter lors d’une morsure ou griffure par un ani-mal errant tel que chiens, furets et chauves-souris,

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dossier

Actualités pharmaceutiques • n° 520 • Novembre 2012

Les nouveaux animaux de compagnie, un engouement non dénué de risques

d’autant plus que l’importation des NAC, majoritaire-ment illégale, n’est pas contrôlée.Ainsi, en cas de morsure d’un furet, d’une chauve-souris ou d’un chien, errant ou inconnu et dont la cap-ture et la surveillance par un vétérinaire ne peuvent pas être envisagées, le traitement doit être débuté d’emblée auprès d’un centre antirabique.Ce traitement après exposition comprend des injections de vaccins (Rabipur® ou Vaccin rabique Pasteur®) auxquelles est associée, dans certains cas, une sérothérapie. Dans le cas où l’animal est capturé, il doit être surveillé par un vétérinaire qui délivre un certificat de non-contagiosité à J0, J7 et J1414.• Les envenimations

Les envenimations constituent un risque majeur avec bon nombre de NAC. Ces dangers sont pourtant bien souvent négligés des propriétaires, dont l’habitude érode la vigilance.La sensibilisation aux risques est donc essentielle, d’autant plus que les traitements, notamment pour les serpents, sont très difficiles d’accès. Une enve-nimation nécessite d’être traitée le plus rapidement possible.

Le pharmacien doit donc avoir trois réflexes :− l’hospitalisation ;− l’appel du centre antipoison ;− la recherche du risque antitétanique.Il existe aujourd’hui deux centres antipoison référents en matière de prise en charge des envenimations par les NAC, à Lyon et Marseille14,15.

ConclusionBien que le commerce des animaux soit réglementé et que des lois concernant leur bien-être existent, de nombreuses failles demeurent. De même, le public reste largement insuffisamment informé des risques sanitaires liés aux NAC. Par ses qualités reconnues de conseil et d’écoute, le pharmacien d’officine joue un rôle important dans la prévention et l’information du public. �

Mélanie Ranaivojaona

Docteur en pharmacie, Limoges (87)

[email protected]

Déclaration d’intérêts : l’auteur déclare ne pas avoir

de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

Notes1. Déclaration universelle des droits de l’animal.

http//:www.protection-des-animaux.org/declaration.php

2. La protection des animaux. http//:www.protection-des-animaux.

org/legislation-La-protection-des-animaux.html

3. Convention européenne pour la protection des animaux

de compagnie. http//:www.protection-des-animaux.org/legislation-

Convention-europeenne-sur-la-protection-des-animaux-en-

transport-international.html

4. École Alfort, Faculté de médecine vétérinaire. Animaux familiers

autres que chiens et chats : entretien et pathologies. Distrivet SA.

Tome 162;1986.

5. Convention de Washington. Convention sur le commerce

international des espèces de faune et de flore sauvages menacées

d’extinction. http//:www.cites.org/fra/disc/text.shtml#II

6. Code de l’environnement. Sous-section 1 : certificat de capacité.

Établissements détenant des animaux d’espèces non domestiques.

http//:www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?idArticle=LEGIARTI000

006837769&idSectionTA=LEGISCTA000006188796&cidTexte=LEGI

TEXT000006074220&dateTexte=20120101

7. Dutau G, Rancé F. Les nouveaux animaux de compagnie et leurs

risques allergiques. Revue Française d’Allergologie. 2009;49:272-8.

8. Ministère de l’Écologie, du Développement durable, des

Transports et du Logement. La détention ou l’acquisition d’un animal

non domestique par un particulier. http//:www.developpement-

durable.gouv.fr/Detention-ou-acquisition-d-un.html

9. Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la

Ruralité et de l’Aménagement du territoire. Vous détenez un animal

d’espèce non domestique ou souhaitez en faire l’acquisition ?

http://ddsv55.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Regl_Faune_sauv_

cle03bfce.pdf.

10. Article R. 655-1. Des atteintes volontaires à la vie d’un animal.

http//:www.protection-des-animaux.org/legislation-Des-atteintes-

volontaires-a-la-vie-d-un-animal.html

11. Protection des animaux. Des sévices graves ou actes de cruauté

envers les animaux. www.protection-des-animaux.org/legislation-

Des-sevices-graves-ou-actesde-cruaute-envers-les-animaux.html

12. Prudence avec les nouveaux animaux de compagnie :

ils multiplient les zoonoses ! http//:www.e-sante.fr/prudence-

avec-nouveaux-animaux-compagnie-ils-multiplientzoonoses/

actualite/1593

13. Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche,

de la Ruralité et de l’Aménagement du territoire. http//:www.

animaletsociete.fr/contributions/Contribution-de-Marguerite-Cie.pdf.

14. Kaouadji K, Kaker N, Vallet B. Morsures, griffures et

envenimations : conduite à tenir en urgence. EMC. Médecine.

2004;1:337-51.

15. De Haro L. Envenimation par les nouveaux animaux de

compagnie en France métropolitaine. Réanimation. 2009;18:617-25.