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Sommaire
Introduction
I. Caractéristiques de la plantes .................................................................................................. 4
1) Origine géographique, propagation et domestication ................................................................ 4
2) Espèces existantes et caractéristiques génétiques et agronomiques ......................................... 4
3) Mécanismes de reproduction ..................................................................................................... 5
II. Méthodes de création variétale et de sélection naturelle ........................................................ 5
1) Principales techniques de création variétale .............................................................................. 5
2) Principales techniques de sélection ............................................................................................ 6
III. Techniques particulières pour deux variétés ............................................................................ 9
Conclusion
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INTRODUCTION
En trente ans, le palmier à huile est devenu une des principales plantes oléagineuses. La production d’huile de palme, huile semi‐concrète extraite de la pulpe du fruit est passée de 1,5 millions de tonnes au début des années 60 à 15,6 millions de tonnes en 1995. Dans le même temps, sa part dans la production mondiale d’huiles végétales a progressé de 7 à 20 %, ce qui la place en deuxième position, derrière l’huile de soja et devant les huiles de colza et de tournesol. En 1995, les principaux pays producteurs et exportateurs d’huiles de palme et de palmiste sont la Malaisie, l’Indonésie, la Papouasie‐Nouvelle‐Guinée, la Cote d’Ivoire et le Cameroun. La progression remarquable de la production d’huile de palme résulte en premier lieu de l’amélioration des techniques culturales et de la diffusion de variétés à haut rendement, dont les effets se sont fait sentir à partir du début des années 60 en réduisant considérablement les coûts de production et en stimulant le développement des plantations, ce qui a en retour encouragé les recherches. Depuis, des rendements de 6 tonnes d’huile de palme par hectare et par an sont couramment obtenus dans les meilleurs environnements, et le potentiel des hybrides sélectionnés récemment dépasse 8 tonnes.
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I. Caractéristiques de la plantes
1) Origine géographique, propagation et domestication
L’espèce Elaeis guineensis, originaire du golfe de Guinée, se rencontre encore sous forme spontanée depuis le Sénégal jusqu’à l’Angola. Sa répartition couvre la zone équatoriale jusqu’à la Tanzanie. Son utilisation est immémoriale. Il est connu des voyageurs maritimes depuis le XVème siècle et des écrits témoignent d’un commerce de ses produits avec l’Europe depuis le XVIIIème siècle. Au XIXème siècle sa culture a été encouragée, notamment au Bénin, tandis que le commerce s’intensifiait. Il a été introduit en Amérique Latine, à Bahia au Brésil, dès le XVIème siècle, et en Asie du Sud Est, dans le jardin botanique de Bogor en Indonésie, en 1848.
Les premières plantations industrielles ont été créées en 1910 en Asie et en Afrique, mais seulement dans les années 50 en Amérique Latine. Actuellement, la culture de palmier à huile est pratiquée dans une quarantaine de pays du monde tropical et équatorial : en Afrique, de la Sierra Leone au Zaïre et au Burundi ; à Madagascar ; en Asie, de l’Inde à l’Indonésie ; en Papouasie‐Nouvelle‐Guinée et en Amérique Latine, du Honduras à l’Equateur et au Brésil (HARTLEY, 1988 ; JACQUEMARD, 1995).
L’espèce E. oleifera est originaire de la zone tropicale humide de l’Amérique Latine. Elle se rencontre à l’état spontané du Honduras au Panama et dans les bassins de l’Orénoque et de l’Amazone (HARTLEY, 1988). En Amazonie, elle est souvent associée à des sols anciennement cultivés, les terra preta dos Indios, ce qui atteste son utilisation par les populations autochtones (DE MIRANDA‐SANTOS et al. 1985). Elle n’est pas exploitée industriellement, mais son hybride avec E. guineensis, bien que peu fertile, remplace E. guineensis dans les régions où celui‐ci est victime de pourritures du cœur, notamment en Colombie, en Equateur et au Brésil (LE GUEN et al. 1991).
2) Espèces existantes et caractéristiques génétiques et agronomiques
E.guineensis est une monocotylédone arborescente de la famille des aracacées, tribu des cocoïnées. Sa formule chromosomique est 2n = 2X = 32. Il est planté à raison de 13O à 143 arbres par hectares et commence à produire 2 à 3 ans après la plantation. Il est exploité jusqu’à 25 à 30 ans. A l’âge adulte, il présente une belle couronne de 30 à 45 palmes vertes de 8 à 9 Mètres de long surmontant un stipe cylindrique. Le système racinaire, formé à partir d’un plateau situé à la base du stipe, est de type fasciculé.
E. oleifera se distingue visuellement de la première espèce par la croissance lente de son stipe, qui devient rampant à avec l’âge et par l’aspect de ses feuilles, dont les folioles sont situées dans un seul plan. Une proportion importante de ses fruits se développe de façon parthénocarpique, et l’huile extraite de sa pulpe présente une forte teneur en acides gras insaturés, qui lui confère une fluidité comparable à celle de l’huile d’olive.
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3) Mécanismes de reproduction
Le palmier à huile E. guineensis est une plante pérenne, monoïque. Chaque feuille de la plante de palmier à huile porte à son aisselle une inflorescence unisexuée. Les inflorescences mâles et femelles alternes sur le même arbre par cycles successifs de durée variable, induisant un régime de reproduction allogame. La pollinisation est principalement entomophile. Le palmier à huile produit toute l’année des régimes volumineux et compacts de 10 à 30 kilos portant entre 500 et 3000 fruits.
L’hybride F1 obtenu par croisement des deux espèces est obtenus sans difficulté. D’un aspect vigoureux, il présente par ailleurs des caractéristiques intermédiaires entre celles de ses deux parents. Son intérêt économique est cependant réduit du fait d’une stérilité partielle.
L’embryogenèse somatique in vitro est la seule méthode de multiplication végétative disponible. Elle constitue un atout précieux pour cette plante allogame à long cycle de multiplication. La cryoconservation des embryons zygotiques et somatique permet de pallier la durée de conservation limitée des semences (3 ans au maximum).
II. Méthodes de création variétale et de sélection naturelle
1) Principales techniques de création variétale
‐ Constitution de la collection des plantes géniteurs
Le sélectionneur dispose d’un éventail de provenance très diversifié. La sélection de palmier à huile repose sur l’existence de cinq origines géographiques différentes. Des brassages entre les individus de ces origines aboutissent à l’obtention de croisements et à l’expression d’un fort accroissement de la productivité par hectare.
On distingue les origines : Indonésie‐Malaisie, Angola, Zaïre, Côte d’Ivoire, Nigeria.
Cependant, au sein de chaque programme d’amélioration, l’effort tend à se concentrer sur un petit nombre de provenances améliorées, avec un risque d’érosion de la variabilité. Afin de restaurer la variabilité, deux options sont offertes : la première consiste à introduire de nouvelles populations spontanées, la seconde à incorporer des descendances d’individus de qualité reconnue provenant d’autres programmes d’amélioration.
Pour introduire des populations non améliorées, on opère en trois étapes : sélection sur descendance avec un testeur amélioré, autofécondation des géniteurs introduits, nouveaux tests de descendance au sein de l’autofécondation des parents retenus à la première étape. Si les individus à introduire proviennent de populations déjà améliorées, on les intègre directement dans la population de base du cycle suivant.
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‐ L’hybridation
Le recours à l’hybridation interspécifique permet d’accéder à une diversité plus accrue, mais la première génération d’hybrides E. guineensis × E. oleifera est marquée par une production moyenne de régimes et un faible taux d’extraction de l’huile, conséquence d’une mauvaise fertilité.
L’exploitation des qualités intrinsèques d’E. oleifera (haute teneur en acides gras insaturés, croissance en hauteur réduite et surtout tolérance à certaines maladies) s’est orientée vers un programme qui vise en priorité à introduire ces qualités au sein des meilleures combinaisons d’E. guineensis, tout en restaurant la fertilité. Après avoir identifié les meilleures combinaisons interorigines et les meilleurs croisements intra combinaisons, on effectue le choix des meilleurs individus. Ensuite, on réalise des séries de rétrocroisements, qui sont de deux types. Dans le premier, on essai de reproduire, au sein de la partie guineensis du génotype, une combinaison (le plus souvent Deli × Afrique) performante.
2) Principales techniques de sélection
Il existe un consensus parmi les centres d’amélioration du palmier à huile pour retenir un certain nombre d’objectifs de sélection.
Tableau : objectifs de sélection du palmier à huile.
Objectif Importance Augmentation du potentiel de production d’huile.
Prioritaire : principal facteur de rentabilité des plantations, doit aller de pair avec les caractères d’adaptation.
Tolérance à certaines maladies (fusariose, pourriture du cœur, ganoderma).
Indispensable dans de nombreuses régions affectées ou menacées par une ou plusieurs maladies.
Tolérance à des conditions de culture marginales.
Nécessaire en particulier dans les zones sèches et d’altitude.
Croissance en hauteur modérée des stipes. Déterminante pour la durée de vie économique de la plantation (inférieure à 5O cm / an).
Réduction de l’encombrement des arbres. Déterminante pour augmenter la densité et intensifier la culture.
Amélioration de la fluidité de l’huile. Secondaire, bien qu’une huile fluide soit plus attractive sur le marché.
Source : André CHARRIER et al, 1997.
Deux méthodes de sélections sont actuellement suivies : la sélection récurrente réciproque, utilisée par la plupart des centres de recherches africains et la sélection familiale et individuelle mise en œuvre en Malaisie.
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La sélection familiale et individuelle
La méthode de sélection familiale et individuelle a été mise au point au Malaisie. Elle vise avant tout à exploiter l’aptitude générale à la combinaison. Comme dans la sélection récurrente réciproque deux groupes sont constitués au sein desquels sont sélectionnés des parents mâles et femelles, mais l’objectif est d’éviter la consanguinité dans le matériel génétique produit. La sélection est fondée sur le résultat des croisements intragroupes plantés en essai. Les meilleures familles sont utilisées pour la production en masse de semence commerciale, tandis que les meilleurs individus de ces familles sont intercroisés pour produire la génération de sélection suivante. Cette sélection permet d’établir la différence entre les caractères génotypiques et phénotypiques.
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III. Techniques particulières pour deux variétés
‐ Création de la variété « tenera »
Les recherches ont porté principalement sur l’augmentation de la productivité de plante et de celle du processus de transformation dans le cadre des plantations industrielles produisant pour l’exportation et pour l’industrie locale. Au départ, on a sélectionné des souches supérieures du type dura local, mais dès la fin des années 30, il est apparu que les meilleurs résultats pouvaient être obtenus par croisement de ces souches avec une autre souche locale pisifera, on a ainsi obtenu l’hybride tenera (SURRE et ZILLER, 1963).
Plus précisément, Il a été mis en évidence, en 1941, l’hérédité monofactorielle de l’épaisseur de la coque du fruit. Ainsi, il existe trois types de palmiers : ‐ le palmier de type Dura à coque épaisse et homozygote AA, ‐ le palmier de type Pisifera sans coque et homozygote aa, ‐ le palmier de type Tenera à coque mince et hétérozygote Aa.
Le croisement D x P = 100% Tenera.
La variété Dura produit des fruits à une coque épaisse tandis que le Pisifera donne des fruits sans coque. Le tenera possède un caractère intermédiaire, c'est‐à‐dire, coque mince. Elle est obtenue en fécondant des pieds mères Dura avec du pollen de Pisifera.
Elle a un potentiel élevé. Dans les conditions d’eau excellentes, elle peut vous surprendre avec un rendement de 40T de régime à l’hectare. Mais elle est résistante à la sécheresse, résistance dont il faut aider la manifestation à travers la mise en condition lors de l’installation de la culture à savoir : planter aux écartements de 15m x 9m, ce qui donne environ 80 plants à l’hectare et non 143 plants
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CONCLUSION
L’histoire de l’amélioration du palmier à huile se poursuit. Les difficultés liées aux caractères pérennes de la plante n’ont pas empêché l’amélioration génétique de progresser à un rythme soutenu, en s’appuyant sur un secteur industriel prospère et dynamique. Il reste cependant de nombreux défis à relever. Le rendement maximal potentiel est loin d’être atteint. L’avenir de la culture passe par une croissance de la production à l’hectare, en particulier dans les pays où les coûts de la main d’œuvre tendent à croitre. Il réside aussi dans le renforcement de la tolérance envers les stress biotiques et abiotiques, notamment les maladies, dans le maintien de la croissance en hauteur et de l’encombrement dans les limites raisonnables, dans la simplification des procédures de récolte, entre autres grâce à des variétés à fruits non déhiscents. Répondre à ces objectifs suppose une bonne exploitation de la variabilité génétique disponible par les méthodes classiques d’intercroisement et de sélection, que viendront étayer des techniques avancées telles que le clonage et la sélection assistée par marqueurs. On peut ainsi espérer obtenir des résultats dans des délais raisonnables.
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BIBLIOGRAPHIE
- André CHARRIER, Michel JACQUOT, Serge HAMON, Dominique NICOLAS, 1997. L’amélioration des plantes tropicales, 623p.
- Le Guen V., Ouattara S., Jacquemard J.C.. 1990. Oléagineux, Article de périodique, Cirad 2007, 45 : 523-531.
- http://www.cirad.fr/ur/genetique_forestiere