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  • Rpublique Algrienne Dmocratique et Populaire

    Ministre de lEnseignement Suprieur et de la Recherche Scientifique

    Universit dOran - Facult des Sciences

    Laboratoire de Nutrition Clinique et Mtabolique

    Mmoire en vue de lobtention du diplme de Magister En

    Nutrition Clinique et Mtabolique

    Thme

    Prsent par : Melle. OULDCADI Houria

    Devant le Jury : Prsidente : Mme. BOUCHENAK M. Professeur lUniversit dOran Directrice : Melle. AIT YAHIA D. Professeur lUniversit dOran Examinateur : Mr. CHEKROUN A. Professeur lUniversit dOran Examinateur : Mr. SAHRAOUI T. Professeur lUniversit dOran

    Anne Universitaire : 2011-2012

    Amlioration des troubles mtaboliques et oxydatifs par les changements de style de vie, chez

    les patients atteints de Syndrome Mtabolique

  • Ce modeste travail est le fruit dau moins deux ans de pratique, et est enfin arriv

    terme. Pour ce, je remercie Dieu de mavoir donn patience et force pour pouvoir raliser ce

    travail.

    Mes remerciements vont aussi toutes les personnes qui, de prs ou de loin, ont

    particip dans la conception de ce manuscrit.

    Un profond remerciement va Pr. BOUCHENAK M., Directrice du Laboratoire de

    Nutrition Clinique et Mtabolique (LNCM). Je vous remercie madame de mavoir ouvert la

    porte de votre laboratoire et de mavoir donn la chance dtre parmi vos tudiants de

    magister, vos enseignements et directives maccompagneront le long de mes parcours

    professionnel et personnel.

    Je tiens remercier Pr. AIT YAHIA D., pour mavoir encadr le long de la

    ralisation de ce travail ainsi que pour avoir partag son exprience et ses connaissances avec

    moi. De mavoir orient, aid et encourag. Ce travail ne serait ce quil est sans votre aide et

    encadrement madame. Veuillez trouver ici mon profond respect et toute ma reconnaissance.

    Je remercie aussi ;

    Pr. CHEKROUN A., professeur luniversit dOran pour mavoir fait lhonneur de

    participer au jury. Veuillez accepter Monsieur mes sincres remerciements.

    Pr. SAHRAOUI T., je vous remercie monsieur davoir accept dexaminer ce travail.

    Je vous remercie dtre prsent tout moment de besoin. Jespre que vous trouverez ici ma

    profonde gratitude.

    Je remercie aussi tout le personnel des polycliniques de recrutement des patients qui

    mont facilit la ralisation de ce travail, leur tte, Dr. BENCHOUK Z. Mdecin la

    polyclinique de lEmir Khaled, Dr. BEKKARA A., mdecin au sein de la maison du

    Diabte et Dr. YELLES CHAOUCHE BOUHAMED N., spcialiste en Mdecine Interne

    au centre socio-mdical de NAFTAL.

    Je tiens aussi remercier Mme. BEKKOUCHE SENHADJI L. pour mavoir

    accompagn tout au long de ce travail, de mavoir soutenu et davoir t une amie et un co-

    encadreur pour moi. Merci

  • Je ddie ce mmoire aux personnes les plus chres au monde, mes chers parents qui

    mont toujours soutenu physiquement et moralement et qui mont encourag avec leur

    sagesse et exprience. Jespre quils seront satisfaits en lisant ce manuscrit. Quils

    retrouvent ici tout mon amour et ma reconnaissance.

    Que Dieu vous garde pour moi et vous donne une longue vie en bonne sant.

    Je ddie ce travail la personne qui mavait appris la persvrance et le vrai sens de

    la recherche scientifique. A la personne qui mavait donn sans rien demand. A madame

    Professeur ELKEBIR FZ., ma Directrice. Jespre quun jour je lui exhausserai son rve.

    Merci pour tout Madame.

    Je ddie ce travail aussi :

    A mon mari Mohammed Rda. Je te remercie davoir t l pour moi et de mavoir

    apport le soutien moral tout au long de ce travail.

    A ma sur Chahinez et mes frres Serradj Mounir et Abdelkader

    A mes grands-parents et toute ma famille et ma belle famille

    A mes chres amies qui mont toujours soutenu moralement et mont aid dans la

    ralisation de ce travail. A Leila, Amina, Ilhem et Fatiha

    A toute lquipe du Laboratoire de Nutrition Clinique et Mtabolique (LNCM),

    enseignants et chercheurs

    A mes amis de la promotion ; Amina, Hassina, Nawel, Latifa, Sabrine et Mustafa.

    A toute lquipe du Laboratoire de Biologie du Dveloppement et de la

    Diffrenciation (LBDD)

  • Introduction Gnrale .............................................................................................................. 1 Syndrome Mtabolique Physiopathologie du syndrome mtabolique ....................................................................... 3

    1. Introduction ................................................................................................................ 3 2. Historique du Syndrome Mtabolique ................................................................... 3 3. Dfinition du Syndrome Mtabolique ................................................................... 4 4. Prvalence du Syndrome Mtabolique ................................................................... 6 5. Physiopathologie du Syndrome Mtabolique ....................................................... 7

    5.1. La rsistance linsuline.................................................................................... 8 5.2. La dyslipidmie athrogne ............................................................................... 9 5.3. Obsit et Tissu adipeux .................................................................................. 11 5.4. Hypertension artrielle ..................................................................................... 12

    6. Stress oxydatif et Syndrome Mtabolique ............................................................ 14

    Approches nutritionnelles de prvention et de traitement du Syndrome Mtabolique .......................................................................................................... 17

    1. Stratgies nutritionnelles de prvention et du traitement du Syndrome Mtabolique .............................................................................................................. 17

    2. Activit physique ..................................................................................................... 21

    Populations et Mthodes 1. Population tudies ................................................................................................. 24

    1.1. Population ayant un Syndrome Mtabolique ............................................... 24 1.2. Critres dligibilit de la population ............................................................ 24

    1.2.1. Critres dinclusion ....................................................................... 24 1.2.2. Critres dexclusion ....................................................................... 25

    1.3. Population Tmoin ............................................................................................ 25 2. Evaluation du profil nutritionnel .......................................................................... 25

    2.1. Les conseils nutritionnels ................................................................................. 26 3. Prlvement sanguin ............................................................................................... 27

    3.1. Prparation des rythrocytes ............................................................................ 27 3.2. Sparation des diffrentes fractions de Lipoprotines plasmatiques ........ 27

    4. Analyse biochimique ............................................................................................... 28 4.1. Dtermination du Glucose, des Lipides et des Protines plasmatiques et

    de lHbA1C ........................................................................................................... 28 4.2. Dtermination des concentrations en lipides des lipoprotines ................. 28 4.3. Dtermination des teneurs en Cratinine, Acide urique et Ure du

    plasma .................................................................................................................. 28 4.4. Dtermination des teneurs en Albumine plasmatique et Fibrinogne ...... 28

    5. Evaluation du Stress Oxydatif ............................................................................... 29 5.1. Mesures des substances ractives lacide thiobarbiturique (TBARS) du

    plasma et des rythrocytes............................................................................................ 29 5.2. Dtermination des Hydroperoxydes du plasma et des rythrocytes .......... 29 5.3. Dtermination des Drivs Carbonyls du plasma et des rythrocytes .... 29

  • 5.4. Dtermination de lactivit anti-oxydante de la Catalase au niveau du plasma et des rythrocytes ....................................................................................................... 29

    6. Analyse Statistique ................................................................................................ 30

    Rsultats I. Caractristiques anthropomtriques des populations tudies ....................... 31

    II. Evaluation de ltat socio-conomique ............................................................... 31 III. Evaluation de la consommation alimentaire ..................................................... 32

    III.1. Apport nergtique de la ration alimentaire avant et aprs lintervention nutritionnelle ................................................................................. 32 III.2. Evaluation de la dpense nergtique avant et aprs lintervention nutritionnelle .......................................................................................................... 33 III.3. Apport qualitatif de la ration alimentaire avant et aprs lintervention nutritionnelle ................................................................................. 34 III.4. Rpartition de la ration alimentaire entre les diffrents repas de la journe en % de lAET ........................................................................................... 36 III.5. Evaluation des groupes daliments ............................................................. 37 III.6. Estimation de lapport quotidien en cholestrol et en fibres avant et aprs lintervention nutritionnelle....................................................................... 37 III.7. Apport en sels minraux et en vitamines de la ration alimentaire ......... 38

    IV. Concentrations plasmatiques en glucose, protines et en lipides et HbA1C ................................................................................................................. 39

    V. Teneurs en cholestrol total et en triglycrides des lipoprotines et rapport dathrognicit ........................................................................................ 39

    VI. Teneurs plasmatiques en ure, cratinine et acide urique avant et aprs lintervention nutritionnelle ................................................................................. 40

    VII. Teneurs en fibrinogne et en albumine du plasma ........................................... 41 VIII. Evaluation du stress oxydatif avant et aprs lintervention nutritionnelle .... 41

    VIII.1. Dtermination des TBARS, hydroperoxydes et carbonyles du plasma et des rythrocytes ........................................................................................................ 41 VIII.2. Mesure de lactivit antioxydante de la Catalase plasmatique et rythrocytaire ................................................................................................................ 42

    Discussion .............................................................................................................................. 44 Conclusion Gnrale et Perspectives ................................................................................. 53 Rfrences Bibliographiques .............................................................................................. 57 Annexes .................................................................................................................................. 74

  • Tableau I. Les diffrentes dfinitions du syndrome mtabolique ................................... 5

    Tableau II. Caractristiques cliniques des populations................................................... 31

    Tableau III. Caractristiques socio-conomiques des populations ................................ 32

    Tableau IV. Dpense nergtique et rapport AET/dpense nergtique avant et

    aprs lintervention nutritionnelle ..................................................................................... 33

    Tableau V. Rapport n-6/n-3 de la ration alimentaire ........................................................ 34

    Tableau VI. Rpartition de la ration alimentaire entre les diffrents repas de la

    journe avant et aprs lintervention nutritionnelle ........................................................ 36

    Tableau VII. Rpartition de la ration alimentaire par groupe daliments chez les

    patients ayant le syndrome mtabolique avant et aprs lintervention

    nutritionnelle ......................................................................................................................... 37

    Tableau VIII. Apports journaliers en cholestrol et en fibres ........................................ 38

    Tableau IX. Apports journaliers en sels minraux et en vitamines................................ 38

    Tableau X. Teneurs en glucose et en lipides du plasma avant et aprs

    lintervention nutritionnelle ................................................................................................ 39

    Tableau XI. Teneurs en lipides des lipoprotines et rapports dathrognicit avant

    et aprs lintervention nutritionnelle ................................................................................. 40

    Tableau XII. Concentrations plasmatiques en ure, acide urique, cratinine et

    clairance de la cratinine ...................................................................................................... 40

    Tableau XIII. Teneurs en fibrinogne et en albumine du plasma ................................. 41

    Tableau XIV. Marqueurs du stress oxydatif plasmatique et rythrocytaire avant et

    aprs lintervention nutritionnelle ..................................................................................... 42

    Tableau XV. Rpartition de lapport nergtique global de la ration alimentaire

    chez les patients SM compare aux recommandations du rgime mditerranen

    (RM) ........................................................................................................................................ 77

    Tableau XVI. Apport qualitatif de la ration nergtique totale en glucides, lipides

    et protines en % de lAET ................................................................................................... 78

    Tableau XVII. Teneurs plasmatique et rythrocytaire de la catalase ............................. 79

  • Figure 1. Prvalence du syndrome mtabolique selon la dfinition de NCEP

    ATPIII. ........................................................................................................................................ 6

    Figure 2. Syndrome mtabolique. .......................................................................................... 7

    Figure 3. Dyslipidmie et insulino-rsistance au cours du SM. ....................................... 11

    Figure 4. Implication des adipokines scrtes par le tissu adipeux sur de

    nombreux processus physiologiques et mtaboliques ...................................................... 12

    Figure 5. Mcanismes proposs pour le dveloppement de lhypertension artrielle

    au cours du syndrome mtabolique ..................................................................................... 13

    Figure 6. Stress oxydant et insulinorsistance : les bases molculaires impliques ...... 16

    Figure 7. Rle de linactivit physique (Sdentarit) dans la physiopathologie du

    syndrome mtabolique, diabte de type II et des pathologies cardiovasculaires .......... 23

    Figure 8. Apport nergtique des diffrentes composantes de la ration alimentaire

    par rapport lAET journalier ............................................................................................... 33

    Figure 9. Apports qualitatifs de la ration nergtique globale en glucides,

    protines et lipides .................................................................................................................. 35

    Figure 10. Activit antioxydante de la Catalase aux niveaux plasmatique et

    rythrocytaire ........................................................................................................................... 43

  • AET Apport nergtique total

    AFSSA Agence Franaise de scurit sanitaire des aliments

    AGMI Acide gras mono-insatur

    AGPI Acide gras poly-insatur

    AGS Acide gras satur

    AHA American Heart Association

    Apo-B Apo-lipoprotine B

    Apo-AI Apo-lipoprotine AI

    Apo-CII Apo-lipoprotine CII

    CE Cholesteryl Ester

    CETP Cholesteryl Ester Transfer Protein

    C-HDL Cholestrol des HDL

    C-LDL Cholestrol des LDL

    CRP C-Reactive Protein

    CT-HDLs Cholestrol total des HDL

    CT-HDL2 Cholestrol total des HDL2

    CT-HDL3 Cholestrol total des HDL3

    DID Diabte insulino-dpendant

    DHA Docosahexaenoc acid

    DNID Diabte non insulino-dpendant

    EAO Espces oxygnes actives

    EGIR European Group for the study of Insulin Resistance

    EPA eicosapentaenoc acid

    FADH2 Flavine adnine dinuclotide phosphate rduite

    FFA Acides gras libres

    GLUT-4 Transporteur de glucose de type 4

    Hb Hmoglobine

    HbA1C Hmoglobine glycosyle

    HDL Lipoprotines de haute densit

    HDL2 Lipoprotines de haute densit de la sous-classe 2

  • HDL3 Lipoprotines de haute densit de la sous-classe 3

    HMG-CoA 3-hydroxy-3-methylglutaryl-coenzyme A

    HOMA Homeostesis Model of Insulin Resistance

    HTA Hypertension Artrielle

    IDF Fdration Internationale de Diabte (International Diabetes Federation)

    IKK I kappa B kinase

    IL6 Interleukine-6

    IRS-1 Insulin Receptor Substrate-1

    8-ISOPGF2 8-isoprostaglandines F 2

    ISSFAL International Society for the Study of Fatty Acids and Lipids

    LCAT lcithine : cholesterol acyltransfrase

    LDL Lipoprotines basse densit (Low Density Lipoprotein)

    LDL-ox Lipoprotines basse densit oxydes

    NADP Nicotinamide Adnine Dinuclotide Phosphate

    NCEP ATPIII National Cholesterol Education Panel-Adult Treatment Panel III

    NEFA Acides gras non essentiels

    NO Nitric Oxide

    PA Pression artrielle

    PAD Pression artrielle Diastolique

    PAI-1 Inhibiteur de lactivateur du plasminogne-1

    PAS Pression artrielle Systolique

    PI3K Phospho-Inositol 3 kinases

    PL Phospholipide

    RM Rgime Mditerranen

    RNS Radicaux libres azots

    ROS Radicaux libres oxygns

    SOD Superoxyde Dismutase

    TA Tissu Adipeux

    TBARS Thiobarbituric Acid Reactive Substances

    TG Triglycrides

    TNF- Tumor Necrosis Factor-

    VLDL Lipoprotines trs basse densit

  • Introduction gnrale

    1

    INTRODUCTION

    Les maladies cardiovasculaires sont la premire cause de mortalit dans le monde

    selon lOrganisation Mondiale de la Sant (OMS). La prsence simultane des six facteurs

    de risque qui sont : lhypertension artrielle, un indice de masse corporelle important,

    lhyperglycmie, lhypercholestrolmie et la sdentarit cause 19 % de mortalit

    cardiovasculaire lchelle mondiale (OMS, 2009).

    Laugmentation des facteurs de risques associs aux maladies cardiovasculaires et

    au diabte tels que lobsit, lhypertension artrielle, linsulinorsistance et les

    dyslipidmies a fait merger la notion du syndrome mtabolique (SM). Le nombre de

    sujets atteints de SM ne cesse daugmenter dans les pays dvelopps et les pays en voie de

    dveloppement. Les anomalies lipidiques et le stress oxydatif observs au cours du SM et

    du diabte de type 2 ont une responsabilit importante dans laugmentation du risque

    cardiovasculaire caractristique de ces populations. Cette pidmie, qui est rvlatrice

    dun problme croissant de sant publique, est lie des conditions principalement

    environnementales, o les erreurs alimentaires occupent une place prpondrante.

    La prvention nutritionnelle du SM est, en consquence, un objectif de sant

    publique important, et lidentification de facteurs nutritionnels susceptibles de combattre

    le SM est un enjeu socio-conomique important. Lamlioration des habitudes de vie se

    situe au cur des stratgies prventives visant la prise en charge du SM. Toutefois, il

    nexiste pas actuellement de consensus prcis quant aux meilleures recommandations

    nutritionnelles pour traiter le SM. La prise en charge du SM vise rduire les composantes

    du SM et par voies de consquences les risques dapparition daccidents cardiovasculaires

    et/ou de diabte type 2. Dans le contexte damlioration du risque cardiovasculaire, la

    dyslipidmie athrogne constitue lune des plus importantes cibles thrapeutiques. Les

    principales approches recommandes pour normaliser ou amliorer les composantes du

    SM sont les changements de style de vie, notamment la perte de poids chez les sujets

    obses, laugmentation de lactivit physique et ladoption dun rgime anti-athrogne.

    Alors que la stratgie nutritionnelle la plus approprie pour attnuer le risque de MCV

    associ au syndrome mtabolique reste dterminer, plusieurs chercheurs ont propos

    que l'adoption d'un rgime de type Mditerranen reprsenterait le rgime optimal

  • Introduction gnrale

    2

    favoriser dans cette situation. Ce rgime consiste consommer une grande quantit

    d'aliments de source vgtale riches en antioxydants et en fibres alimentaires, du poisson

    et de lhuile dolive.

    L'objectif gnral du prsent mmoire visait comparer limpact des modifications

    hygino-dittiques (perte de poids, activit physique et habitudes alimentaires) sur

    diverses composantes du syndrome mtabolique et ce, afin d'identifier le rgime

    alimentaire et les constituants de l'alimentation les plus susceptibles d'tre bnfiques ou au

    contraire nfastes pour la prvention et le traitement du syndrome et de mener une prise en

    charge optimale du syndrome mtabolique.

    Ce mmoire comporte quatre sections :

    Une premire partie bibliographique introduisant les notions du SM et les

    approches nutritionnelles dans la prvention et le traitement du SM.

    Une seconde partie dcrivant populations et mthodes utilises lors de

    linvestigation.

    Une troisime partie exposant les rsultats et les discussions. Elle comporte dune

    part la comparaison de lenqute nutritionnelle avec les apports recommands du rgime

    mditerranen et dautre part, linfluence du suivi du rgime de type mditerranen sur le

    statut mtabolique, oxydatif et inflammatoire des sujets atteints de SM et des volontaires

    sains.

    Une quatrime partie conclusive et uvrant sur plusieurs perspectives.

  • Physiopathologie du syndrome mtabolique

    3

    SYNDROME METABOLIQUE 1. Introduction

    Le syndrome mtabolique, connu aussi sous le nom de syndrome X, nest pas une

    maladie spcifique mais dsigne plutt la coexistence de plusieurs facteurs lis un

    dsquilibre mtabolique et qui reprsentent des facteurs de risque de diabte de type II et

    des maladies cardiovasculaires qui demeurent selon lOMS la premire cause de mortalit

    lchelle mondiale (17 millions de morts par an) (OMS, 2011).

    Bien que lhrdit soit une des causes de ce syndrome, la grande majorit des cas

    sont plutt lis un style de vie sdentaire et une mauvaise alimentation (Hivert, 2011).

    2. Historique du syndrome mtabolique

    Le syndrome mtabolique avait t pressenti, ds 1923, par Kylin qui avait dj

    dfinit cette poque que le SM est une constellation de facteurs de risques

    cardiomtaboliques. Longtemps rest dans loubli, ce concept a t ractiv par Vague qui

    eut le mrite de lier ce syndrome avec, dune part, lobsit dite androde, dautre part,

    lathrosclrose, deux lments-cls du syndrome mtabolique unanimement reconnus

    actuellement : ds 1956, Vague avait, en effet, mis laccent sur la relation troite entre

    obsit masculine , diabte sucr, goutte et athrosclrose. La relation de ce syndrome

    avec linsuline na t voque que quelques 30 annes plus tard lorsque Modan et

    collaborateurs, en 1985, ont reconnu dans lhyperinsulinmie un lien entre lhypertension,

    lobsit et la diminution de tolrance au glucose. Peu aprs, dans la prestigieuse

    banding lecture lAmerican Diabetes Association de 1988, Reaven a introduit la

    notion dinsulinorsistance et a popularis ce syndrome sous le nom nigmatique de

    syndrome X. Un an plus tard, Kaplan avait dnomm la combinaison dune obsit

    tronculaire, dune diminution de tolrance au glucose, dune hypertriglycridmie et

    dune hypertension, le deadly quartet (Kaplan, 1989). Depuis lors de nombreuses

    tudes se sont intresses ce syndrome et ont confirm son troite relation avec la morbi-

    mortalit cardiovasculaire. Le syndrome X est maintenant plutt appel syndrome

    dinsulino-rsistance (Scheen et Luyckx, 2003).

  • Physiopathologie du syndrome mtabolique

    4

    3. Dfinition du syndrome mtabolique

    La dfinition du syndrome mtabolique a t discute depuis plusieurs annes afin

    de faciliter son diagnostic par les cliniciens et plusieurs groupes dtudes ont tabli des

    critres pour le dfinir (Tableau 1).

    En 1998, lorganisation mondiale de sant (OMS) rvle que le diagnostic du

    syndrome mtabolique ncessite le dosage de linsulino-rsistance et pourrait tre

    appliqu lensemble de la population quelle soit diabtique ou non (Alberti et Zimmet,

    1998). Cette dfinition assume que le syndrome mtabolique augmente lintolrance au

    glucose, lhyperinsulinmie et le diabte, en plus dau moins deux autres anomalies

    cliniques ou biochimiques.

    EGIR, le Groupe Europen pour lEtude de lInsulino-rsistance, donne en 1999 une

    dfinition applique seulement aux non diabtiques base sur la notion de linsulino-

    rsistance et qui requiert le dosage de linsuline plasmatique jeun plus au moins deux

    autres critres cliniques ou biochimiques qui diffrent de ceux des critres didentification

    de lOMS (Balkau et Charles, 1999). A son tour, un groupe dexperts amricains du NCEP

    ATP III propose une dfinition plus simplifie que celle de lOMS en 2001. Ils ont

    remplac le paramtre de linsulino-rsistance par la prsence dau moins trois des cinq

    critres suivant (Huang, 2009)

    Obsit androde : avec tour de taille chez les hommes >102cm et >88cm chez les

    femmes.

    Triglycridmie 1,50 g/l

    Cholestrol-HDL < 0,40 g/l chez lhomme et < 0,50 g/l chez la femme

    Glycmie 1,10 g/l

    Pression artrielle 130/85 mmHg

    En 2005 le Fond International du Diabte (IDF) donne une dfinition au syndrome

    mtabolique qui utilise les mmes critres que ceux prsents dans les autres dfinitions

    mais considre lobsit comme le plus essentiel des paramtres valus mme en absence

    de linsulinorsistance (Zimmet et al., 2005). De toutes les dfinitions donnes au

    syndrome mtabolique, la dfinition de NCEP ATPIII est la plus facile appliquer

    cliniquement et pidmiologiquement en raison de son utilisation de critres spcifiques

    qui sont mesurs rgulirement (Huang, 2009).

  • Physiopathologie du syndrome mtabolique

    5

    Tableau I. Les diffrentes dfinitions du Syndrome Mtabolique (Bauduceau et al., 2007)

    EGIR (1999)

    Insuline + au moins deux autres critres

    OMS (2001)

    Hyperglycmie + au moins deux autres critres

    NCEPATPIII (2001)

    Au moins trois des cinq critres suivants

    IDF (2005)

    Tour de taille + au moins deux autres

    critres Tour de taille

    Homme>94cm

    Femme >80cm

    TT/TH : Homme >0,90

    Femme >0,85

    Ou IMC >30kg/m

    Homme>102cm

    Femme> 88cm

    Homme 94cm

    Femme 80cm

    (Europe)

    Triglycrides >1,80g/l ou

    traitement

    1,50g/l 1,50g/l >1,50g/l

    HDL-Cholestrol

    < 0,40g/l

    Homme

  • Physiopathologie du syndrome mtabolique

    6

    4. Prvalence du syndrome mtabolique

    En concordance avec lobsit qui saccrot de plus en plus, la prvalence du

    syndrome mtabolique connait la mme volution dans les pays dvelopps comme dans

    les pays sous dvelopps. Cependant, la comparaison entre les tudes de prvalence est

    difficile aux vues des diffrents critres du SM retenues pour chacune. Elle varie en

    fonction de lge, du sexe, des populations et de lethnie (Azizi et al., 2003).

    En 2005, Eckel et collaborateurs ont publi dans The Lancet la prvalence du

    syndrome mtabolique selon la dfinition NCEP ATPIII dans diffrents pays (Figure 1)

    Une haute prvalence du syndrome mtabolique a t reporte des pays du Sahara

    africain et des pays du Moyen-Orient ; au Sud Africain, au Maroc, Oman, en Turquie et en

    Iran, les prvalences ont atteint respectivement 33,5 %, 16,3%, 21%, 33,4% et 33,7%. Au

    Venezuela 31,2% et au Brsil urbain 25,4% (Misra et Khurana, 2008).

    Une enqute ralise dans deux wilayas algriennes, Stif et Mostaganem, par la

    direction de la prvention du Ministre de la sant, de la population et de la rforme

    hospitalire en collaboration avec le bureau de liaison de lOMS en Algrie, a rvl que

    sur lensemble des personnes enqutes au niveau des deux wilayas 2,9% prsentent un

    syndrome mtabolique, selon le sexe, elle est de 3,1% chez les hommes et de 2,6% chez les

    femmes avec une prvalence plus leve chez les personnes diabtiques 21,9%, que chez

    les personnes hypertendues 7,1% ou les personnes obses 6,4% (OMS, 2005).

    En 2006, la prvalence du syndrome mtabolique en Algrie tait de 5,8%

    (Thanapoulou et al., 2006), alors quen 2008 on estimait 26,33% le taux de prvalence du

    syndrome mtabolique dans 17,37% pour les hommes et 32,7% pour les femmes.

  • Physiopathologie du syndrome mtabolique

    7

    Figure 1. Prvalence du syndrome mtabolique selon la dfinition de NCEP ATPIII

    (Eckel et al., 2005)

    5. Physiopathologie du Syndrome Mtabolique

    Ltiologie du SM est complexe et multifactorielle. Bien que la littrature

    scientifique sur le sujet soit abondante et croissante, la nature exacte des interactions entre

    les diverses composantes du SM demeure mal comprise. Ltat actuel des connaissances

    suggre cependant que la rsistance linsuline et lobsit joueraient toutes deux un rle

    prpondrant dans le dveloppement des complications observes chez les individus

    atteints du SM. Ces deux conditions seraient quant elles intimement impliques dans le

    dveloppement de lathrosclrose associe au SM.

    Le syndrome mtabolique se dfinit actuellement comme lassociation complte ou

    partielle dune hypertrophie du tissu adipeux abdominal, viscral en premier lieu mais

    aussi sous-cutan, dune rsistance linsuline, de troubles de la tolrance au glucose,

    dune dyslipidmie et dune lvation de la pression artrielle (Capeau et al., 2006)

    (Figure 2).

    Dun point de vue physiopathologique, le syndrome mtabolique est caractris par

    une dyslipidmie, une dysfonction endothliale et une altration de la coagulation et de la

    fibrinolyse (Palomo et al., 2006)

  • Physiopathologie du syndrome mtabolique

    8

    Figure 2. Syndrome mtabolique (Huang, 2009)

  • Physiopathologie du syndrome mtabolique

    9

    5. 1. La rsistance linsuline

    Linsulino-rsistance est un tat correspondant une altration de la rponse des

    cellules-cibles linsuline (cellules adipeuses, musculaires, hpatiques)

    (Zeyda et Stulnig, 2009).

    La rsistance linsuline de lorganisme entrane diffrentes consquences selon le

    tissu dans lequel elle est prsente. En ce qui a trait au mtabolisme glucidique, la

    rsistance linsuline est associe avec des anomalies du transport transmembranaire de

    glucose au muscle squelettique (Kelley et al., 1996). Au foie, elle se manifeste par

    laugmentation de la gluconogense et de la glycognolyse (Gastaldelli et al., 2000). La

    rsistance linsuline de ces tissus engendre une hyperglycmie et une hyperinsulinmie

    compensatoire.

    A linstar de lobsit viscrale, la rsistance linsuline influence aussi le

    mtabolisme lipidique. Linsuline inhibe la lipolyse du tissu adipeux (Jensen et al., 1989).

    Au contraire, en tat de rsistance linsuline, la concentration plasmatique en acides gras

    libres peut tre augmente en raison dune lipolyse acclre du tissu adipeux (Eriksson et

    al., 1999). Des tudes ont montr que lhyperinsulinmie tait associe une augmentation

    de la lipogense de novo (Park et al., 1997), suggrant un mcanisme par lequel

    lhyperinsulinmie chronique observe en tat de rsistance linsuline pourrait

    contribuer la surproduction de TG et de VLDL. La rsistance linsuline serait aussi

    accompagne dun catabolisme ralenti des lipoprotines riches en TG, en raison dune

    diminution des concentrations des lipoprotines lipases dans les tissus priphriques,

    particulirement au tissu adipeux (Eckel et al., 1995). Ces altrations mtaboliques

    favorisent laugmentation plasmatiques des TG, mais galement la diminution des

    concentrations plasmatiques de cholestrol-HDL et la formation de lipoprotines de faible

    densit (LDL) athrognes petites et denses.

    La prsence de la rsistance linsuline au foie, muscle et au tissu adipeux est

    associe une augmentation de la production de cytokines pro-inflammatoires et une

    dficience en cytokines anti-inflammatoires (Esposito & Giugliano, 2004). Dautre part,

    certaines cytokines, notamment le TNF-, peuvent cause la rsistance linsuline en

    modifiant lactivit enzymatique ncessaire au bon fonctionnement de la signalisation

    intracellulaire de linsuline (Hotamisligil et al., 1996).

  • Physiopathologie du syndrome mtabolique

    10

    Finalement, il existe galement un lien entre la rsistance linsuline et

    lhypertension. Leffet vasodilatateur de linsuline (Steinberg et al., 1994) peut tre inhib

    en prsence de rsistance linsuline. Laugmentation des concentrations plasmatiques

    dacides gras libres en tat de rsistance linsuline aurait un effet vasoconstricteur

    contribuant favoriser la rabsorption du sodium, la stimulation de lactivit du systme

    nerveux sympathique et donc lhypertension artrielle (Tripathy et al., 2003). Certains

    auteurs suggrent que la contribution de la rsistance linsuline au dveloppement de

    lhypertension lie au syndrome mtabolique soit relativement mineure comparativement

    celle de lobsit (Hanley et al., 2002).

    5.2. La dyslipidmie athrogne

    La dyslipidmie caractristique du SM fait partie intgrante de toutes les dfinitions

    proposes jusqu prsent (Alberti et al., 2005, Grundy et al., 2005). Elle est considre

    comme un des lments responsables de lathrogenicit du syndrome et constitue un

    facteur de risque indpendant des maladies cardiovasculaires associes au syndrome

    mtabolique et au diabte de type 2 (Alexander et al., 2003). Cette dyslipidmie

    athrogne est caractrise par des concentrations leves de TG et de lipoprotines

    contenant de lapolipoprotines (apo) B, des concentrations faibles de cholestrol-HDL et

    la prsence de particules LDL petites et denses (Ginsberg & Stalenhoef, 2003, Brunzell et

    Ayyobi., 2003, Grundy, 2006, Huang, 2009,). Alors que des tudes pidmiologiques,

    cliniques et cellulaires ont permis de mieux saisir la physiopathologie de cette

    dyslipidmie, ce sont les tudes permettant dvaluer les mcanismes contrlant

    lhomostasie des lipoprotines qui ont grandement contribu la comprhension de ce

    systme complexe qui est le mtabolisme in vivo des lipoprotines. Les anomalies

    lipidiques sont non seulement quantitatives mais aussi qualitatives ; ayant chacune un

    caractre particulirement athrogne (Vergs, 2007). Les principales anomalies

    quantitatives sont lhypertriglycridmie et la baisse du taux du cholestrol des HDL. Les

    anomalies qualitatives comprennent essentiellement des VLDL de grandes tailles, un

    enrichissement des LDL et HDL en triglycrides, une oxydation des LDL et, en cas de

    diabte, une glycation des apolipoprotines (Vergs, 2007).

  • Physiopathologie du syndrome mtabolique

    11

    Lhypertriglycridmie est lanomalie lipidique la plus frquemment observe en

    prsence de la rsistance linsuline. Thoriquement, lhypertriglycridmie rsulte soit

    dun taux de production hpatique accrue ou dun taux de catabolisme ralenti dapoB-100

    et de VLDL ou dune combinaison des deux (Lewis et al., 2002, Chan et al., 2006). Des

    tudes chez lanimal (Federico et al., 2006, Levy et al., 2006) et chez lhumain (Duez et al.,

    2006, Hogue et al., 2007) suggrent quune production excessive de lipoprotines dorigine

    intestinale contenant lapoB-48 accompagne la rsistance linsuline, contribuant

    augmenter les concentrations plasmatiques de TG.

    De nombreuses tudes pidmiologiques indiquent que des concentrations

    plasmatiques faibles de cholestrol-HDL ou de leur protine principale, lapoA-I,

    reprsentent un facteur de risque important des MCV (Gordon et al., 1989). La prsence

    de concentrations plasmatiques abaisses de cholestrol-HDL est une des composantes du

    SM.

    Ds que linsulino-rsistance bloque leffet inhibiteur de linsuline sur la lipolyse

    adipocytaire, les adipocytes accentuent la libration des acides gras libres, qui seront

    transports vers le foie (Figure 3). Le foie assemble les acides gras dans les triglycrides

    pour former les VLDL. Par action de la CETP, les VLDL changent leurs TG avec le

    cholestrol estrifi des LDL et des HDL. En suite, Les lipases agissent avec les LDL riches

    en TG pour crer des LDL petites et denses. Lapolipoprotine A-1 est libre des HDL

    riches en TG au niveau rnal et en dautres niveaux, ce qui cause la diminution de la

    disponibilit des HDL. Ces ractions produisent la triade nomme Phnotype

    lipoprotique athrognique qui est la coexistance dune hypertriglycridmie avec un

    niveau bas de HDL et un niveau lev des LDL petites et denses (Miranda et al., 2005)

    La prsence de LDL petites et denses est une caractristique de la dyslipidmie

    athrogne associe au SM (Hulthe et al., 2000, Rizzo et Berneis, 2007). Toutefois, cette

    composante nest pas incluse dans les dfinitions en raison de la charge de travail et des

    cots levs que reprsenterait sa mesure dans un contexte clinique. Plus les VLDL sont

    riches en TG, tel quobserv en prsence dobsit, de rsistance linsuline et du SM, plus

    il y aura de TG disponibles pour tre transfrs aux LDL. Les LDL, ainsi enrichies en TG

    deviennent des substrats intressants pour la lipase hpatique et dans une moindre

    mesure pour la lipase endothliale. Lhydrolyse des TG est favorise et la particule LDL

  • Physiopathologie du syndrome mtabolique

    12

    devient plus petite et plus dense (Berneis & Krauss, 2002). Le pouvoir athrogne des

    LDL petites et denses est attribuable, entre autres, leur susceptibilit accrue loxydation

    (Steinberg et al., 1989), leur plus grande affinit pour les protoglycans de la paroi

    artrielle et leur affinit rduite pour les rcepteurs hpatiques (Campos et al., 1996).

    Figure 3. Dyslipidmie et insulino-rsistance au cours du SM. (Miranda et al., 2005)

    5.3. Obsit et tissu adipeux

    Certains chercheurs considrent linsulinorsistance comme un facteur mdiateur

    du syndrome mtabolique et non pas la cause primaire. Ces derniers considrent le

    stockage de lnergie dysfonctionnel comme la voie fondamentale du syndrome (Miranda

    et al., 2005). Chez lhomme, on distingue plusieurs localisations anatomiques du tissu

    adipeux : les tissus sous-cutans et profonds en particulier viscraux tous deux impliqus

    dans le mtabolisme nergtique et le tissu de soutien, mtaboliquement peu actif (graisse

    prirnale, priarticulaire) (Zeyda et Stulnig, 2009).

    Le tissu adipeux nest pas un tissu inerte de dpt dnergie, mais plutt un tissu

    qui scrte activement une varit de substances, connues sous le nom dadipokines

    (Palomo et al., 2006; Bahia et al., 2006) avec des actions autocrine, paracrine et endocrine

    qui contribuent probablement accrotre le diabte de type II et les maladies

    cardiovasculaires (Bahia et al., 2006).

    Ainsi, il est maintenant dmontr quen plus de librer des acides gras, le tissu

    adipeux scrte galement des lments du systme rnine-angiotensine, de lantigne de

  • Physiopathologie du syndrome mtabolique

    13

    linhibiteur-1 de lactivateur du plasminogne (PAI-1) et des protines regroupes sous le

    nom dadipokines (Onat et al., 2007).

    Lobsit est plus particulirement laccumulation de graisse viscrale, est associe

    des complications mtaboliques importantes et reprsente en fait llment central de

    lensemble daltrations regroupes sous le terme de syndrome mtabolique.

    Ainsi, certaines adipokines sont relies au systme immunitaire (interleukine-6; IL-6

    et facteur de ncrose tumorale-alpha; TNF-), d'autres la pression sanguine

    (angiotensinogne), au mtabolisme des lipides et du glucose (adiponectine) ou encore la

    prise alimentaire et l'quilibre nergtique (leptine) (Trayhurn, 2005) (Figure 4).

    Lobsit viscrale serait aussi implique dans ltiologie de lhypertension par

    plusieurs mcanismes. Une rponse vasoconstrictrice accrue en rponse langiotensine II

    a t observe chez des hommes obses normotendus (Nielsen et al., 2004). Ceci pourrait

    sexpliquer par larrive massive dacides gras libres au foie en prsence dobsit

    viscrale, laquelle entrane la stimulation du systme nerveux sympathique, affecte la

    vasorelaxation induite par loxyde nitrique et favorise la dysfonction endothliale

    (Velarde & Berk, 2005).

    Figure 4. Implication des adipokines scrtes par le tissu adipeux sur de nombreux

    processus physiologiques et mtaboliques (Trayhurn, 2005)

  • Physiopathologie du syndrome mtabolique

    14

    5.4. Hypertension artrielle

    Lhypertension artrielle est une importante composante du syndrome

    mtabolique. En 2008, Yanai et al., ont publi un article qui souligne les mcanismes qui

    induisent lhypertension artrielle (Figure 5).

    Lobsit viscrale, linsulinorsistance, le stress oxydant, la dysfonction

    endothliale, le systme rnine-angiotensine, laugmentation des mdiateurs

    inflammatoires et lapne obstructive du sommeil, ont t proposs autant que facteurs

    possibles du dveloppement de lhypertension artrielle au cours du syndrome

    mtabolique (Yanai et al., 2008).

    Linsuline a un effet vasodilatateur et affecte la rabsorption rnale de sodium. Il a

    t propos quen situation dinsulinorsistance, leffet vasodilatateur est perdu mais

    leffet rnal est prserv. Aussi, linsuline augmente lactivit sympathique qui contribue

    au dveloppement de lHTA (Capeau et al., 2006).

    Les adipocytes scrtent de langiotensinogne et sont capables de transformer

    langiotensine I en angiotensine II (Capeau et al., 2006). Laccumulation de la graisse

    viscrale lve lactivit du systme rnine-angiotensine, due une lvation de la

    production de langiotensinogne qui favorise lHTA (Halpern et al., 2010).

    Dautres tudes exprimentales avaient dj indiqu que la leptine pourrait tre un

    autre facteur dans la physiopathologie de lHTA puisquelle cause une hyperactivit

    sympathique (Hall et al., 2001).

    Les facteurs cits au-dessus peuvent induire lhyperactivit sympathique, la

    vasoconstriction, laugmentation du fluide intravasculaire et la diminution de la

    vasodilatation, ce qui mne au dveloppement de lhypertension au cours du syndrome

    mtabolique (Yanai et al., 2008).

  • Physiopathologie du syndrome mtabolique

    15

    Figure 5. Mcanismes proposs pour le dveloppement de lhypertension

    artrielle au cours du syndrome mtabolique (Yanai et al., 2008)

    6. Stress oxydatif et syndrome mtabolique

    Chez les sujets en surpoids et dveloppant un SM sinstalle un stress oxydatif non

    contrl. Cause ou consquence de linsulinorsistance, qui est la caractristique majeure

    du SM. Ce stress oxydant entrane des dommages cellulaires et vasculaires qui conduisent

    aux complications oxydatives du diabte (rtinopathies et glomrulopathies). En parallle,

    chez ces patients, les dfenses antioxydantes sont abaisses, aggravant ainsi le stress

    oxydant. Les

    composantes du SM, obsit, rsistance linsuline, hypertension, sont associes un

    stress oxydant (Hopps et al., 2010) qui pourrait jouer un rle important dans les

    pathologies lies au SM comme les MCV et le diabte de type 2 (Ceriello et Motz, 2004),

    ceci suggre que le stress oxydant pourrait tre un vnement prcoce dans ces maladies

    plutt quune consquence ou un lment isol. Les patients ayant un SM ont une

    Insulinorsistance

    Adiposit

    Hyperactivit sympathique Stress oxydatif

    Hypertension

    OS

    NEFA

    Vasodilatation

    Oxyde nitrique

    Leptine

    Mdiateurs inflammatoires (IL-6, TNF-, etc)

    Vasoconstriction

    Rtention sodique

    Angiotensinogne

    Endotheline-1

    Angiotensine II

    Sensitivit saline

    Fluide intravasculaire

  • Physiopathologie du syndrome mtabolique

    16

    diminution des dfenses antioxydantes (diminution de la vitamine C et E et lactivit

    plasmatique de la superoxyde dismutase) et une augmentation de la peroxydation

    lipidique et protique (Armuctcu et al., 2008). Lobsit observe chez les patients SM est

    associe un stress oxydant et notamment une augmentation des concentrations

    sriques de TBARS et urinaires du 8-isoPGF2 (Furukawa et al., 2004). La rsistance

    linsuline est associe au stress oxydant (Figure 6). Laugmentation des flux dacides gras

    libres librs par les adipocytes. Suite laugmentation des acides gras libres circulants et

    des actyl CoA produits par -oxydation, sont forms du NADH et FADH2, donneurs

    dlectrons la chane respiratoire mitochondriale. Leur augmentation va conduire la

    surproduction des espces oxygnes actives (EOA)(O2.-) au niveau mitochondrial et aux

    mcanismes dltres. Il a t dmontr que les EOA sont impliqus dans le progression

    de la rsistance linsuline ainsi que dans le dysfonctionnement des cellules (Evans et

    al., 2002) conduisant au diabte. Le stress oxydant, ladiposit et le rsistance linsuline,

    composantes cl du SM, sont impliqus dans le dveloppement de lhypertension (Yanai

    et al., 2008).

    En condition physiologique normale, loxygne (O2), indispensable la vie, par le

    biais de la chane respiratoire mitochondriale, se convertie en H2O, mais cause de

    limperfection de cette chane, il produit en permanence (0,4 4% de lO2) au niveau des

    mitochondries des espces oxygnes actives (EOA), dont font partie les radicaux libres,

    dotes dune proprit oxydante qui les mne ragir dans lenvironnement o elles sont

    produites, avec des substrats biologiques (lipides, protines, ADN, glucose).

    Au niveau molculaire, les EOA peuvent aussi agir comme messagers secondaires

    et activer diffrents facteurs ou gnes impliqus dans le dveloppement de diverses

    pathologies.

    Il a t dmontr que des concentrations leves des LDL oxydes ont t associes

    une lvation de lincidence du syndrome mtabolique (Holvoet et al., 2008). Les LDL

    oxydes ne sont pas prsentes dans le sang abondamment car elles sont gnralement

    dgrades par le foie via des rcepteurs scavenger. Une quantit minime circulante des

    LDL ne subit pas une oxydation complte et de ce fait, ne sera pas reconnue par les

    rcepteurs scavenger, ce qui explique sa prsence dans la circulation (Holvoet et al., 2008).

  • Physiopathologie du syndrome mtabolique

    17

    Les mcanismes impliquant cette association sont sujettes plusieurs tudes

    rcentes afin dexpliquer la relation entre la concentration des LDL-ox et les diffrentes

    composantes du syndrome mtabolique et par la suite trouver une nouvelle approche

    thrapeutique.

    Ainsi, il a t dmontr quune relation troite existe entre le syndrome mtabolique

    et lobsit abdominale, cette relation est explique par 2 mcanismes : la masse leve du

    tissu adipeux pourrait augmenter la production de larachidonate-5-lipoxygnase, qui

    catalyse loxydation des LDL. De plus, le tissu adipeux augmente la production de la SOD,

    qui prvient loxydation des LDL.

    Holvoet et al., (2008) ont suggr que les LDL-ox contribuent soit directement par

    une hyperplasie et hypertrophie des adipocytes par laccumulation excessive des lipides

    dans les pr-adipocytes par rapport laugmentation du nombre des cellules ou la

    diffrenciation soit indirectement par augmentation de linfiltration des monocytes ou

    macrophages actives, qui lve ladipogense (Holvoet et al., 2008). Les LDL-ox ont aussi

    une relation avec la dyslipidmie, explique par la rduction du stockage des triglycrides

    et leurs scrtions par les LDL-ox. (Holvoet et al., 2008). Les LDL-ox augmentent la

    production des triglycrides par la stimulation de lexpression de la lipoprotine lipase et

    par induction de laccumulation des acides gras au niveau adipocytaire.

    Lhypertriglycridmie est aussi associe avec un niveau lev des LDL petites et denses,

    qui est particulirement sujet loxydation et a t dmontr que ces petites molcules

    taient plus athrogniques que les les particules normales des LDL (Holvoet et al., 2008).

    Il a t dmontr que les LDL-ox augmentent la production de ladiponectine qui,

    contrairement dautres adipokines, est rduite chez les obses et elle rgulent lexcs de

    production des espces oxygne ractives sous des conditions dhyperglycmie (Holvoet

    et al., 2008).

    Une autre relation entre lhyperglycmie et le syndrome mtabolique a t aussi

    dmontre. Cette relation est due une rduction du signal de linsuline et du stockage de

    glucose. En plus, les LDL-ox causent la mort des cellules des lots pancratiques.

    Lhyperglycmie est lie une augmentation de loxydation des LDL autant que le

    glucose abme la proprit antioxydante de lalbumine srique (Holvoet et al., 2008).

  • Physiopathologie du syndrome mtabolique

    18

    Figure 6. Stress oxydant et insulinorsistance : les bases molculaires impliques (Evans et al., 2005)

  • Prvention nutritionnelle et Syndrome mtabolique

    19

    Stratgies nutritionnelles de Prvention et du traitement du syndrome

    mtabolique

    Au cours de ces dernires annes, lintrt port au syndrome mtabolique relve

    dune part de sa prvalence leve et croissante (Desroches et Lamarche, 2007, Camerom

    et al., 2004), et dautre part de son association un risque accru de diabte de type 2, de

    MCV et de mortalit prcoce (Hu et al., 2004). Le SM est associ un risque 1,5 3 fois

    plus lev de dvelopper une MCV (Alexander et al., 2003, Sattar et al., 2003, Dekker et

    al., 2005, Turhan et al., 2005) et ce, tant chez la femme que chez lhomme. La prvention

    nutritionnelle du SM est, en consquence un objectif de sant publique important, et

    lidentification des facteurs nutritionnels susceptibles de combattre le SM est un enjeu

    socio-conomique important.

    Il nexiste actuellement pas de consensus quant aux recommandations

    nutritionnelles visant la prvention ou le traitement du SM et ce, possiblement en raison

    du manque dtudes portant sur la comparaison du profil nutritionnel dindividus avec ou

    sans SM. En effet, de telles tudes pourraient contribuer identifier les constituants de

    lalimentation offrant un effet protecteur ou au contraire ceux ayant un effet nfaste

    lapparition du SM. Il est conseill aux personnes atteintes de SM de modifier leurs

    habitudes de vie. Un rgime alimentaire sain et la reprise dune activit physique rgulire

    sont des solutions efficaces pour le traitement du SM (Anderssen et al., 2007). Concernant

    le rgime alimentaire, la dclaration scientifique de lAHA sur la prise en charge du SM

    propose dadopter en plus de la restriction calorique totale qui permet de rduire la masse

    grasse, un rgime alimentaire de meilleure qualit pour rduire les effets athrognes de

    certains aliments (Grundy et al., 2005). Celui-ci devra avoir une faible teneur en acide gras

    trans, en sodium, en sucres simples et contenir davantage de lgumes, de grains entiers et

    de fruits.

    Le SM reprsente une menace puisquil expose au danger considrable

    daugmentation des MCV et de diabte de type 2. Toutefois, en permettant didentifier les

    individus risque de faon prcoce, le diagnostic du SM constitue une opportunit pour

    mettre en uvre des stratgies prventives qui contribueront limiter lapparition de ces

    maladies. La prvention et le traitement du SM sont abords de faon similaire et revtent

    un caractre multifactoriel, tout comme son tiologie. La perte de poids, la rduction de

  • Prvention nutritionnelle et Syndrome mtabolique

    20

    lobsit abdominale, et la correction des facteurs contribuant au risque cardiovasculaire et

    au diabte de type 2 constituent les principales cibles du traitement du SM. La prise en

    charge des diffrentes composantes du SM seffectue par une modification du mode de vie

    visant ladoption de saines habitudes alimentaires et la pratique rgulire dactivit

    physique. Toutefois, lorsque ces interventions se rvlent inefficaces ou insuffisantes pour

    corriger les anomalies relies au SM, un traitement pharmacologique peut tre envisag.

    La prise en charge clinique des patients avec SM consiste prvenir le

    dveloppement des MCV. Les stratgies recommandes pour normaliser ou amliorer les

    composantes associes au SM sont le changement du style de vie, notamment, la perte de

    poids, laugmentation de lactivit physique et ladoption dune alimentation anti-

    athrogne. Plusieurs chercheurs ont propos que ladoption dun rgime de type

    mditerranen reprsente le rgime optimal favoriser dans cette situation.

    Une perte de poids modre reprsentant 5-10% du poids initial et entrane par

    une diminution de lapport nergtique quotidien amliorait nettement toutes les

    composantes du SM (Case et al., 2002, Lofgren et al., 2005). De plus, la perte de poids a

    t associe une diminution des concentrations plasmatiques de TG (Dattilo et

    Kris-Etherton, 1992) et une augmentation des concentrations plasmatiques de

    cholestrol-HDL (Kaser et al., 2004) ainsi qu une augmentation de la taille des particules

    LDL (Markovic et al., 1998) et une diminution de la production hpatique dapoB-100

    chez lhomme (Riches et al., 1999) et de TG-VLDL chez la femme (Mittendorfer et al.,

    2003). Des tudes menes en Finlande et aux Etats-Unis ont dmontr lefficacit dune

    intervention visant ladoption dun style de vie sain dans la prvention du diabte de type

    2 et des complications relies au SM. Dans le Finnish Diabetes Prevention Study, 522

    hommes et femmes prsentant un surplus de poids et une intolrance au glucose ont t

    randomiss soit dans un groupe tmoin, dans un groupe dintervention visant une perte

    de poids 5%, < 30% de lapport nergtique journalier provenant des matires grasses et

  • Prvention nutritionnelle et Syndrome mtabolique

    21

    denvergure Diabetes Prevention Program mene auprs de plus de 3000 individus

    intolrants au glucose a confirm ces rsultats en dmontrant quune intervention

    intensive visant la modification des habitudes de vie (perte de poids 7%, rgime

    hypocalorique et faible en gras, 150 minutes dactivit physique par semaine) tait

    associe une diminution du risque dapparition du diabte de type 2 de 58%. Cette

    intervention tait suprieure un traitement pharmacologique antidiabtique, la

    metformine et au groupe tmoin (Knowler et al., 2002). Une analyse subsquente

    effectue au sein de cette mme cohorte a montr que 53% des participants rencontraient

    les critres diagnostiques du syndrome mtabolique leur entre dans l'tude. Aprs un

    suivi de trois ans, la rgression du syndrome mtabolique tait plus

    frquente dans le groupe d'intervention que dans le groupe placebo (38% vs 18%, P <

    0,002) et aucune diffrence n'a t observe entre les groupes metformine et placebo pour

    ce qui est de la rgression du syndrome mtabolique (23% vs 18%, P > 0.05). Parmi tous les

    individus ayant particip l'tude (n=3234) et au terme d'un suivi de trois ans, la

    prvalence du syndrome mtabolique est passe de 55% au dbut de l'tude 61% dans le

    groupe placebo, de 54% 55% dans le groupe metformine et de 51% 43% dans le groupe

    intervention intensive (Orchard et al., 2005).

    De nombreuses tudes rapportent quautant dattention mriterait dtre porte aux

    interventions visant lamlioration globale de la qualit de lalimentation. De ce fait, des

    types spcifiques dalimentation ou de groupes daliments ont t associs la prsence de

    SM. Un apport nergtique lev ainsi que la consommation de produits craliers

    raffins, dalcool, de ptisseries et de sucreries ont t associs aux diverses composantes

    du SM et ce, indpendamment des changements de poids corporel (Wirfalt et al., 2001).

    Cependant, la consommation de glucides complexes, de fibres alimentaires, de lgumes,

    de fruits, de protines de soja, de produits laitiers et de gras insaturs t associe une

    faible incidence de SM (Reaven, 2000, Grundy et al., 2002, Davy et Melby, 2003). Ces

    caractristiques dune alimentation "anti SM" ont montr lintrt de la communaut

    scientifique pour certains types dalimentation et notamment pour le rgime de type

    mditerranen. En effet, les bases traditionnelles de ce modle alimentaire incluent une

    consommation leve de fruits, de lgumes, de lgumineuses, de crales grains entiers

  • Prvention nutritionnelle et Syndrome mtabolique

    22

    et dacides gras monoinsaturs, une consommation modre de poisson riches en acides

    gras omga 3, de produits laitiers (yagourts et fromage), une faible consommation de

    viande et de sucreries (Garaulet et De Heredia, 2010). La proportion de lapport

    nergtique provenant des matires grasses tend varier selon la situation gographique

    des populations habitant au pourtour de la mer Mditerranenne et peut reprsenter de

    25% plus 35% de lapport nergtique quotidien (Trichopoulou et Lagiou, 1997). En

    ralit, cest la synergie des nombreux nutriments et phytonutriments prsents dans le

    rgime mditerranen ainsi quun mode de vie actif qui contribuent prvenir les

    maladies (Garaulet et De Heredia, 2010). Des tudes scientifiques saccordent pour

    recommander ladoption dun rgime mditerranen pour traiter de faon optimale les

    maladies coronariennes (Krauss et al., 2000, Kris-Etherton et al., 2001), mais aussi du SM

    (Aude et al., 2004, Panagiotakos et Polychronopoulos, 2005, Meydani, 2005). Une tude

    randomise dune dure de deux ans effectue auprs dindividus atteints de SM a

    indiqu que comparativement aux individus soumis un rgime faible en gras, ceux qui

    on avait enseign les principes du rgime mditerranen avaient des concentrations

    plasmatiques plus faibles de CRP, dIL-6, de cholestrol total et des TG et une amlioration

    de leur fonction endothliale et de leur sensibilit linsuline et des concentrations plus

    leves de C-HDL (Esposito et al., 2004). De plus, une rgression de 48% de la prvalence

    du SM a t observe. Lalimentation de type mditerranenne est riche en antioxydants,

    en fibres alimentaires et en plusieurs vitamines et sels minraux qui pourraient expliquer

    son effet bnfique sur la sant. Des travaux ont montr que les individus atteints de SM

    avaient des concentrations plasmatiques dantioxydants (vit C, E et carotnodes) et de

    certains minraux (Ca, Mg) plus faibles que les individus sans SM (Ford et al., 2003,

    Palmieri et al., 2006, Coyne et al., 2009, Czernichow et al., 2009).

    La consommation de lhuile de poisson, riche en acides gras omga-3, est associe

    une diminution des TG plasmatiques (Kris-Etherton et al., 2002). Au cours dune tude

    contrle et randomise en 2003, Chan et collaborateurs ont dmontr que la prise

    quotidienne de 4 g dhuile de poisson pendant six semaines par des sujets atteints de SM

    avait entran une diminution du taux de production de lapoB-100 des VLDL sans

    toutefois en modifier le taux de catabolisme.

  • Prvention nutritionnelle et Syndrome mtabolique

    23

    Activit physique

    De manire gnrale, lactivit physique permet de rduire la prvalence du SM. En

    effet, selon ltude de Katzmarzyk et al., (2003) la prvalence du SM dans une population

    de 621 personnes sdentaires des deux sexes (17-65 ans) a diminu de 30,5% suite un

    programme dactivit physique rgulier. Plus exactement suite ce programme, 43% des

    personnes atteintes du SM avaient une diminution des TG, 16% une augmentation des

    HDL-C, 38% une diminution de la pression artrielle, 9% une diminution de la glycmie et

    28% une diminution du tour de taille. Lactivit physique a un effet bnfique sur la

    plupart des lments du syndrome mtabolique et permet de prvenir le diabte de type 2

    et les pathologies cardiovasculaires (Duclos, 2007) (Figure 7).

    Des diminutions significatives du tour de taille, de la masse grasse viscrale et de la

    masse grasse abdominale sous cutane ont t retrouves par diverses tudes lors dun

    programme dactivit physique engendrant une perte de poids chez les personnes obses

    et chez des personnes atteintes du SM (Slentz et al., 2004, Johnson et al., 2007, Irving et

    al., 2008, Christiansen et al.,2009).

    Lorsque lactivit physique est associe un rgime alimentaire elle permettrait de

    potentialiser la perte de poids et de masse grasse abdominale (Catenacci et Wyatt, 2007).

    Dans ces conditions, labsence ou les faibles augmentations de perte de poids ( 1,5 kg)

    retrouves dans certaines tudes sexpliqueraient galement par la faible quantit

    dactivit physique propose (Catenacci et Wyatt, 2007).

    Lactivit physique rgulire permettrait damliorer certaines altrations du

    mtabolisme glucidique retrouves chez les personnes atteintes du SM (Dumortier et coll.

    2003) grce plusieurs mcanismes bien distincts. Tout dabord, elle permettrait

    daugmenter le contenu, la transcription et le nombre de rcepteurs de GLUT-4 (Kim et

    al., 2004) entranant ainsi une meilleure captation du glucose par la voie non

    insulinodpendante. De plus, lactivit physique potentialiserait lutilisation du glucose

    par la voie oxydative en augmentant le nombre, la taille des mitochondries, et lactivit de

    lhexokinase (Mercier et al., 1999). Ainsi, linsulinorsistance et le taux de glucose jeun

    peuvent tre amliors par la pratique rgulire dactivit physique.

    Ces effets bnfiques sur le mtabolisme glucidique permettent dexpliquer

    lamlioration du contrle glycmique sur le long terme.

  • Prvention nutritionnelle et Syndrome mtabolique

    24

    Lactivit physique aurait un impact favorable sur les dsordres lipidiques (HDL-C,

    LDL-C, TG, VLDL) chez les adultes obses et/ou diabtiques de type 2 et/ou

    dyslipidmiques (Slentz et al., 2007, Camhi et al., 2009). Couillard et al., (2001) tudient

    les rponses de nombreuses lipoprotines suite un entranement arobie de 20 semaines

    engendrant une perte de poids chez des hommes quils catgorisent en fonction de leurs

    anomalies lipidiques. Ils dmontrent que les hommes prsentant une obsit abdominale,

    un taux lev de TG et un faible taux de HDL-C amliorent de manire plus significative

    leurs dsordres lipidiques comparativement aux autres. Les travaux de Nguyen et ses

    collaborateurs, en 2010 ont rvl une rduction de la prvalence du syndrome

    mtabolique, une amlioration du profil lipidique et une rduction des concentrations

    dinsuline et de leptine (Lofgren et al., 2005).

    Les effets bnfiques de lactivit physique rgulire sexpliqueraient par une action

    directe sur le contrle de la PA et de faon indirecte grce la perte de poids quelle peut

    induire. Lactivit physique rgulire reste tout de mme bnfique puisquune

    amlioration de 2 mm Hg entranerait une rduction de 6% de la mortalit par accident

    cardiaque et de 4% de la mortalit attribue aux maladies cardiovasculaires (Cornelissen

    et Fagard, 2005).

  • Prvention nutritionnelle et Syndrome mtabolique

    25

    Figure 7. Rle de linactivit physique (Sdentarit) dans la physiopathologie du

    syndrome mtabolique, diabte de type II et des pathologies cardiovasculaires

    (Duclos, 2007).

    En conclusion, les composants du SM sont associs diffremment en fonction des

    personnes. Cette grande htrognit dans la manifestation du SM pourrait sexpliquer

    en partie par les diffrentes susceptibilits gntiques dvelopper les composantes du

    SM. Il est actuellement difficile dexpliquer clairement les diffrentes interactions entre

    tous les composants du SM. Ce manque de connaissances sur la physiopathologie du SM,

    associ labsence de consensus sur sa dfinition a engendr de nombreuses remises en

    question de ce syndrome (Kahn et al., 2005). Pourtant, il sagit dun moyen dalerte pour

    traiter les patients prsentant des anomalies mme modres. Ainsi, la prise en charge de

    ce syndrome permettrait dviter lapparition dun panel de maladies chroniques et de

    prvenir les complications. Dans cette investigation, nous nous intressons tout

    particulirement aux modifications des habitudes alimentaires, composante intgrante

    dans la prise en charge du SM.

  • Populations & Mthodes

    26

    Populations et Mthodes

    Le travail effectu est une tude cas/tmoins, longitudinale et multicentrique

    portant sur des sujets atteints de syndrome mtabolique, recruts de Fvrier 2009 Juillet

    2010.

    1. Populations tudies

    1.1.Population ayant un syndrome mtabolique

    Les sujets ont t recruts aprs examens clinique et biologique. Parmi les individus

    prsentant un syndrome mtabolique, consultants la Maison du Diabte et la

    Polyclinique de lEmir Khaled et interviews, seulement vingt patients (5 hommes et 15

    femmes, dge moyen de 53,65 8,36 ans; indice de masse corporelle 27,85 3,08 kg/m2)

    ont t slectionns. La prsence du syndrome mtabolique a t dtermine selon la

    dfinition propose par le National Cholesterol Education Program-Adult Treatment

    Panel III (NCEP ATPIII, 2001). Ces patients ont t inclus dans ltude aprs avoir rempli

    et sign un consentement clair. La confidentialit des donnes a t respecte et les

    examens cliniques les prlvements ont t faits dans un cadre confidentiel. Tous les

    patients taient sous traitement antidiabtique oraux (dont 8 patients taient sous

    sulfamides, 16 sous biguanides et 3 sous glinides), hypolipmiants (dont 3 sous fenofibrate

    et 10 sous inhibiteurs de lHMG-CoA rductase, statine) et antihypertensifs (5 sous

    enzymes de conversion, 5 sous angiotensine II, 2 sous -bloquants et 13 sous inhibiteurs

    calciques). Les examens cliniques et les prlvements ont t raliss au niveau des

    laboratoires des centres de recrutements des patients.

    1.2.Critres dligibilit de la population

    1.2.1. Critres dinclusion

    Les patients recruts dans ce travail sont de 2 sexes, gs de 40-70 ans et prsentant

    une obsit abdominale (tour de taille 85cm chez les femmes et 95 cm chez les

    hommes et un diabte de type 2 (glycmie jeun < 1,26 g/l), associs une ou plusieurs

    autres composantes du SM (Pression artrielle 140/90 mmHg, dyslipidmie :

  • Populations & Mthodes

    27

    triglycrides 1,5 g/l, cholestrol-HDL < 0,50 g/l chez les femmes et < 0,40 g/l chez les

    hommes).

    1.2.2. Critres dexclusion

    Sont exclues de cette tude toute personne atteinte de cardiopathie; un infarctus du

    myocarde ou ischmie coronarienne, ainsi que les personnes prsentant un diabte svre

    ou DID ou toute autre maladie svre.

    La premire partie de cette investigation documente le profil nutritionnel ainsi que les

    caractristiques anthropomtriques et le profil mtabolique des patients leur entre dans

    ltude (J0). La 2me partie des travaux porte sur leffet des changements de style de vie,

    notamment la perte de poids, laugmentation de lactivit physique et ladoption dune

    alimentation anti-athrogne par le suivi des conseils nutritionnels pendant 3 mois (J90)

    sur les composantes du SM. Pour ce faire, les 20 patients SM recruts J0 ont t assigns

    alatoirement aux conseils nutritionnels. Seulement 15 malades ont suivi les conseils

    nutritionnels dun rgime de type mditerranen.

    1.3.Population tmoin

    Une population de 18 (H/F, 5/13) volontaires sains (ge moyen 48 6 ans; IMC 24,85

    1,13 kg/m2) recrute la polyclinique Jean Craft dOran, donneurs de sang bnvoles ne

    prsentant ni syndrome mtabolique ni autre pathologie est prise comme tmoin, aprs un

    examen clinique et un questionnaire la recherche dune symptomatologie clinique et de

    facteurs de risque. Aprs entretien, toutes les personnes ayant une histoire en relation avec

    les antcdents familiaux (obsit, diabte, maladies cardiovasculaires) sont exclues de

    ltude.

    2. Evaluation du profil nutritionnel

    Lenqute nutritionnelle est mene auprs des participants ayant un SM lentre de

    ltude (J0) et aprs 3 mois (J90) de suivi des conseils nutritionnels afin dvaluer les

    apports nergtiques des sujets (totaux, % lipides, % protides et % glucide). Pour cela,

    chaque individu a reu les recommandations ncessaires pour remplir correctement les

  • Populations & Mthodes

    28

    carnets alimentaires. Ainsi, ils ont dtaill les aliments et les boissons consomms pendant

    les 3 jours prcdents les prlvements sanguins.

    Lestimation du statut nutritionnel a t effectue laide de deux questionnaires

    (Annexe).

    Un questionnaire prsentant le statut socio-conomique ; il rvle le niveau de

    vie du patient, son niveau scolaire, son activit professionnel, son niveau social, le

    nombre de salaris par foyer, le type de logement et la taille du mnage. Ce

    questionnaire renseigne aussi sur son activit physique, quil soit sdentaire, activit

    physique modre ou intense. Ce questionnaire rvle aussi les anomalies

    pathologiques diagnostiques par le mdecin traitant ainsi que le traitement suivi, et la

    prsence de pathologies similaires ou autres chez ces antcdents familiaux.

    Un questionnaire qui rsume ltat nutritionnel du patient afin dvaluer la

    ration alimentaire. Ce questionnaire a couvert la prise alimentaire des 3 jours de

    lenqute. Des modles tridimensionnels ont t employs pour dterminer la

    dimension des portions (cuillres, tasse, verres, assiettes, etc).

    Les conseils nutritionnels :

    Les conseils nutritionnels ont t inspirs du rgime mditerranen (Garaulet et al,.

    2010) qui a prouv son effet prventif sur les maladies cardiovasculaires.

    Le rgime propos aux patients tait un rgime hypocalorique denviron

    1600 kcal/jour (Annexe).

    Pour les glucides, le conseil tait de consommer principalement des glucides

    complexes. Le pain complet ainsi que les autres formes de crales compltes de mme

    que le riz, les ptes, les lgumineuses et les pommes de terre. Mais le miel, la confiture, le

    chocolat et les autres sucres rapides taient fortement dconseills.

    Pour les lipides, lhuile dolive (2 c soupe/jour) tait pratiquement la source

    essentielle de lipides ajouts, les produits laitiers crms taient recommands alors que

    les graisses animales (beurre, crme, etc) devraient tre limites.

    Le poisson (sardine ou le thon en conserve) devait tre consomm 2 4 fois par

    semaine. La volaille tait prfre la viande rouge, les abats taient interdits.

  • Populations & Mthodes

    29

    Consommation des aliments dorigine vgtale riches en 3 tes que les noix (3 =

    3cernaux/jour, 3 = 7,49g/100) et des graines de lin (3 = 16,7 g/100, 6 = 4,2 g/100)

    raison de 2 c caf moulues au maximum/jour.

    Il tait aussi conseill de consommer des fruits et lgumes 3 fois par jour, crus ou

    cuits, frais ou secs, avec une prfrence pour les produits de saison pour assurer un apport

    suffisant en fibres alimentaires et en antioxydants.

    Lenqute alimentaire tait faite avec un questionnaire de rappel sur 3 jours. 2 rappels de

    24 h taient galement effectus. Le calcul de la quantit des aliments ingrs a t faite

    laide du logiciel Diondine version 4.

    3. Prlvement sanguin

    Le sang des patients et des tmoins est prlev aprs 12 heures de jeun au niveau de

    la veine du coude dans des tubes contenant de lacide citrique (acide citrique, 8g par L;

    citrate trisodique, 22 g par L ; dextrose, 24,5 g par L ; pH 4,5) comme anticoagulant et

    centrifugs 3500 tr/min pendant 15 min 4c. Le culot ainsi obtenu est utilis pour la

    prparation des rythrocytes. Le plasma ainsi recueilli et les rythrocytes sont conservs

    -70C.

    3.1.Prparation des rythrocytes

    Les hmaties laves 3 fois avec une solution de NaCl 150 mM (1 :5, V : V) (solution

    isotonique) sont obtenues par une centrifugation du sang 3000 x g pendant 20 min 4C.

    Le surnageant qui reprsente lhmolyst est collect pour le dosage de lhmoglobine

    totale (Hb). Le culot dhmaties est lav et les hmaties sont remises en suspension dans

    une solution de NaCl 150 mM (1 :5, V :V) (solution isotonique).

    3.2.Sparation des diffrentes fractions de lipoprotines plasmatiques

    Les lipoprotines de faible densit (VLDL, d < 1,006 et LDL, 1,006 < d < 1,075) sont

    prcipites par du phosphotungstate (Prolabo, Paris, France) + MgCl2 (Merck) selon la

    technique de Burnstein et al., (1970). Les sous-fractions HDL2 (1,085 < d < 1,21) et HDL3

    (1,21 < d < 1,210) sont isoles par du sulfate de dextran (Sigma Chemical Company, St Louis,

  • Populations & Mthodes

    30

    PO BOX 14508) + MgCl2 selon la mthode de Burnstein et al., (1989). Toutes les

    centrifugations sont effectues 4000 tours/min pendant 30 min.

    4. Analyses biochimiques

    4.1. Dtermination du glucose, des lipides et des protines du plasma et de

    lhmoglobine glyque (HbA1C)

    La teneur en glucose du plasma est dtermine par mthode enzymatique (kit GOD-

    PAP, Allemagne). Lhmoglobine glycosyle (HbA1C) est mesure par chromatographie

    changeuse de cations sur micro-colonnes (kit Spinreact, Espagne). Lhmoglobine totale est

    dtermine sur lhmolysat dilu par la lecture de la densit optique une longueur donde

    = 415 nm. Les concentrations en protines totales du plasma sont dtermines par la

    mthode de Lowry et al., (1951), utilisant le srum albumine bovine comme standard (Sigma

    Chemical Company, St Louis, MO, USA). Les teneurs en cholestrol total, en triglycrides et

    en phospholipides sont dtermines par mthode colorimtrique enzymatique (kit

    Spinreact, Espagne).

    4.2. Dtermination des concentrations en lipides des lipoprotines

    Les teneurs en cholestrol total et en triglycrides des VLDL, LDL, HDL2 et HDL3 sont

    values par les mthodes dcrites prcdemment.

    4.3. Dtermination des teneurs en cratinine, acide urique et ure du plasma

    Les concentrations en cratinine, en ure et en acide urique du plasma sont mesures

    selon la technique enzymatique (kit Human, Allemagne).

    4.4. Dtermination des teneurs plasmatiques en albumine et en fibrinogne

    Lalbumine est value par technique enzymatique (kit Human, Allemagne). La

    concentration en fibrinogne est mesure par mthode enzymatique (kit Biofibri, Belgique).

    Le fibrinogne se transforme en fibrine en prsence de trombine. Le temps de formation du

    caillot est inversement proportionnel la concentration de fibrinogne.

  • Populations & Mthodes

    31

    5. Evaluation du stress oxydatif

    5.1. Mesure des substances ractives lacides thiobarbiturique (TBARS) du

    plasma et des rythrocytes

    Les teneurs en substances ractives lacide thiobarbiturique (TBARS) du plasma et

    des rythrocytes sont dtermines par la technique de Quintanilha et al., (1982). Le dosage

    des TBARS est ralis sur 0,1 ml de plasma dilu dans leau distille (qsp 1 ml) ou 200 l

    drythrocytes. A cette solution, sont ajouts 2 ml de mlange ractionnel contenant de

    lacide thiobarbiturique 0,017 mM et du buthylhydroxytolune 3,36 M. Lincubation se fait

    100C 7pendant 15 min, puis les tubes sont placs dans un bain glac pendant 5 min. Les

    incubations sont centrifuges pendant 10 min 100 x g. La densit optique du surnageant de

    couleur rose est mesure 535 nm. Les rsultats sont exprims en mol MDA/l de plasma

    ou mol MDA/mg Hb.

    5.2. Dtermination des hydroperoxydes du plasma et des rythrocytes

    Les hydroperoxydes plasmatiques et rythrocytaires sont dtermins selon la

    mthode de Eymand & Genot, (2003). Le principe est bas sur loxydation du Fer ferreux

    Fe++ en fer ferrique Fe+++ par les hydroperoxydes lipidiques. Le Fe+++ form est complex

    son tour par le xylnol orange (acide diactique-o-crsolsulfonephtaline-3,3-

    bismthylimino), le chromogne form est absorb 560 nm. Les rsultats sont exprims en

    mol/l de plasma ou mol/mg Hb.

    5.3. Dtermination des drivs carbonyls du plasma et des rythrocytes

    Le contenu en carbonyles des protines a t mesur par la formation de drivs

    hydrazones de ces protines, en utilisant le 2,4 dinitrophnylhydrazine (DNPH) selon la

    mthode de Levine et al., (1990). Labsorbance de la solution est mesure au

    spectrophotomtre en utilisant pour coefficient dabsorption molaire des carbonyles 420

    nm, = 22 000 M-1cm-1. Les rsultats sont exprims en nmol/l de plasma ou nmol /mg Hb.

    5.4. Dtermination de lactivit antioxydante de la catalase au niveau du

    plasma et des rythrocytes

    Lactivit de la catalase (CAT EC 1.11.1. 6) du plasma et des rythrocytes est mesure

    par spectrophotomtrie du taux de dcomposition du peroxyde dhydrogne 240 nm selon

  • Populations & Mthodes

    32

    Aebi, (1974). La dtermination se fait par projection sur une courbe dtalonnage la suite

    de la ralisation de la droite de rfrence partir dune solution mre de H2O2 (10 mmol/L).

    Lactivit de lenzyme est exprime en U/g protines de plasma ou U/mg Hb.

    6. Analyse statistique

    Les rsultats sont prsents sous forme de moyenne SEM. Lanalyse statistique des

    donnes est conduite en utilisant STATISTICA (version 4.1, Statsoft, Tulsa. OK). La

    comparaison des moyennes est ralise par le test t de Student. Les moyennes sont

    considres comme significativement diffrentes lorsque P < 0,05.

    Les donnes de lenqute nutritionnelle obtenues chez les patients SM sont compares par

    rapport aux recommandations du rgime mditerranen. Cependant, les rsultats des

    caractristiques anthropomtriques et le profil mtabolique des sujets SM sont compars par

    rapport aux tmoins. # J0 vs T, *J90 vs J0.

  • Rsultats

    33

    I. Caractristiques anthropomtriques des populations tudies

    Le Tableau II reprsente les caractristiques anthropomtriques des populations

    tudies. Comparativement aux tmoins, les patients SM sont en moyenne plus gs

    et ont un profil anthropomtrique plus dtrior caractris par une augmentation

    du poids (14%), de lIMC (12%), et du tour de taille (24%). Les pressions artrielles

    systolique et diastolique sont significativement plus leves chez les individus SM

    par rapport aux tmoins. Aprs 3 mois de suivi du rgime de type mditerranen, le

    poids, lIMC et le tour de taille ont tendance diminuer mais de faon non

    significative par rapport J0. La pression artrielle systolique est rduite de 4% chez

    les sujets J90 par rapport J0, alors quaucun effet notable na en revanche t

    constat pour la pression artrielle diastolique.

    Tableau II. Caractristiques cliniques des populations avant et aprs lintervention nutritionnelle

    Tmoins J0 J90 Sex-ratio (H/F) 5/13 5/15 3/12 Age (ans) 48,00 6,00 53,65 8,36 55,60 8,31 Poids (kg) 65,00 6,75 73, 83 12,34# 69,00 10,11 IMC (kg/m) 24,85 1,00 27,85 3,08# 26,68 2,86 TT (cm) 79,61 4,74 98,91 9,32# 95,82 6,63 PAD (mmHg) 6,50 0,92 8,55 0,69# 8,45 0,52 PAS (mmHg) 11,39 1,75 14,09 0,49# 13,50 0,45*

    Chaque valeur reprsente la moyenne SEM. La comparaison des moyennes est effectue par le test t de Student entre J0 vs Tmoins et J90 vs J0, #J0 vs Tmoins, *J90 vs J0, *,#P < 0,05.

    II. Evaluation de ltat socio-conomique

    Le Tableau III regroupe les caractristiques socio-conomiques de la

    population tudie. Nous remarquons que 60% de la population SM tudie est sans

    activit professionnelle et seulement 45% a une activit physique moyenne et 55%

    sont sdentaires. De plus, nous constatons que la population tudie est une

    population dun niveau socio-conomique moyen vu le nombre de personnes dans la

    mme famille qui est majoritairement suprieur ou gal 4 personnes ainsi que son

    lieu de rsidence qui est essentiellement dans un appartement individuel chez 65%

  • Rsultats

    34

    ou semi-collectif chez 10% de la population. Il est noter que la population tudie

    est dun niveau scolaire plus ou moins moyen avec seulement 10% de patients

    analphabtes et 40% de la population ont un niveau dtudes suprieur qui sont des

    cadres dans des entreprises publiques.

    Tableau III. Caractristiques socio-conomique des populations Tmoins SM Activit professionnelle

    Avec 72 % 40 % Sans 28 % 60 %

    Niveau scolaire Analphabte 0 % 10 % Primaire 17 % 50 % Suprieur 83 % 40 %

    Habitation Appartement 88 % 65 % Semi-collective 6 % 10 % Villa 6 % 25 %

    Taille du mnage Moins de 04 personnes 34 % 10 %

    Au moins 04 personnes 66 % 90 %

    Activit physique Faible 0 % 55 % Moyenne 94 % 45 % Intense 6 % 00 %

    III. Evaluation de la consommation alimentaire

    III. 1. Apport nergtique de la ration alimentaire avant et aprs lintervention nutritionnelle

    Nos rsultats montrent que lapport nergtique journalier total de la

    population SM est de 6,04 2,55 MJ/24h J0, infrieur celui du RM (9-10 MJ/24h)

    selon (Garault et al, 2010) (Figure 8). Nous remarquons que lapport nergtique

    global des glucides est plus lev (55,72%) comparativement au RM (46%), alors que

    celui des lipides est plus faible (27,40% vs 39% du RM). Lapport nergtique en

    protines est semblable celui du RM (16,88% vs 15% de lAET).

    Aprs 3 mois de suivi du rgime de type mditerranen, lAET nest pas

    modifi significativement par rapport J0 (6,43 2,06 MJ/24h) mais il est plus faible

    que celui du rgime mditerranen. Lapport nergtique des lipides est augment

    de 31% par rapport celui du groupe J0 mais se rapproche de la valeur du RM.

  • Rsultats

    35

    Cependant, lapport nergtique des glucides tend diminuer de manire non

    significative par rapport J0 mais reste similaire au RM. Lapport nergtique des

    protines est semblable par rapport au J0 et au RM.

    III.2. Evaluation de la dpense nergtique avant et aprs lintervention

    nutritionnelle La dpense nergtique a t calcule laide dun questionnaire renseignant

    sur lactivit physique des patients. Les rsultats ne rvlent aucune diffrence

    significative de la dpense nergtique J90 par rapport J0 (Tableau IV). De plus,

    le rapport AET/dpense est similaire entre les 2 groupes de patients.

    Tableau IV. Dpense nergtique et rapport AET/dpense nergtique avant et aprs lintervention nutritionnelle

    J0 J90 Dpense nergtique (MJ/24h)

    7,66 1,70 8,34 2,48

    AET/Dpense nergtique 0,84 0,42 0,83 0,40 Chaque valeur reprsente la moyenne SEM. La comparaison des moyennes

    est effectue par le test t de Student entre J90 vs J0, * P < 0,05.

    III.3. Apport qualitatif de la ration alimentaire avant et aprs lintervention

    nutritionnelle La consommation en sucres simples et complexes chez les patients atteints de

    SM J0 se rapproche de celle du RM (Figure 9). Comparativement aux patients du J0,

    les individus ayant suivis les conseils nutritionnels prsentent un apport faible en

  • Rsultats

    36

    sucres simples, les valeurs passent de 23,43% 18,72% et un apport lev en sucres

    complexes qui passe de 76,58% 81,29%.

    Lapport protique J0 est proche de lapport recommand pour les 2 types de

    protines; les protines vgtales (59,40% J0 vs 60% RM) et les protines animales

    (40,61% J0 vs 40% RM). Les individus ayant adhrs pendant 3 mois au rgime de

    type mditerranen dclarent une consommation augmente de 13% de protines

    animales et une diminution de 9% de protines vgtales.

    Lapport qualitatif de la ration lipidique des patients SM se rapproche des

    apports recommands du rgime mditerranen. Nous notons une augmentation de

    58% de la proportion en acides gras saturs (AGS) consomme J0 par rapport

    lapport recommand. Cependant, la consommation des acides gras monoinsaturs

    (AGMI) et polyinsaturs (AGPI) est diminue de 13% et 32% respectivement, et les

    valeurs sont plus faibles que celles du RM. La consommation des acides gras saturs

    a diminu de 29% et celle des acides gras polyinsaturs a augment de 72% aprs 3

    mois de suivi des conseils nutritionnels. Les valeurs en AGS sont passes de 39,57%

    27,91 et celles des AGPI de 17,04% 29,26%.

    Le Tableau V reprsente lapport de la ration alimentaire en 3 et 6 et le

    rapport 6/3. Lapport en AGPI (3) consomm est 4,5-fois plus lev chez les

    patients J90 par rapport J0, alors que