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Molsheim Q DIMANCHE 20 MARS 2016 52 [email protected] ALTORF Semaine de la langue française et de la Francophonie Mauvais en orthographe ? Prenez un coach ! A rnaud Gandillet, 40 ans, a toujours eu le goût de la langue française et des mots bien écrits. Aujour- d’hui, cet Altorfois monte son entre- prise AGProgression, une activité de coaching en orthographe pour les particuliers et les sociétés. Pourtant, le quadragénaire n’était pas prédes- tiné à une telle carrière. Le passionné de mots s’est d’abord lancé dans le milieu scientifique. Après son doctorat, il part travailler dans un laboratoire en tant que cher- cheur à Manchester, puis à Londres. À son retour en France, il traverse une période difficile. De chercheur, il passe à chômeur. Les opportunités s’amenuisent à mesure que le temps passe. C’est alors qu’il se remémore des événements marquants. À l’âge de quatorze ans, il était l’un des plus jeunes participants à un concours d’orthographe organisé au Sénat. Au début des années 2000, il participait au jeu télévisé Motus, au cours du- quel son coéquipier et lui gagnaient la partie sans laisser à leurs adver- saires le temps de prendre la main. « Beaucoup de besoins en Alsace » De bons souvenirs, évoqués avec ten- dresse. Qui aujourd’hui prennent tout leur sens. « J’ai toujours su que j’avais ces deux compétences : l’or- thographe et la pédagogie », avoue Arnaud. Il décide alors d’entamer sa reconversion. Pour faire ce qu’il aime, mais aussi et surtout pour être utile aux gens. « Il y a vraiment beaucoup de be- soins en Alsace », s’alarme le coach. Et pour cause. Le Bas-Rhin est le département qui a essuyé le plus mauvais score au Certificat Voltaire – un test de validation de niveau d’orthographe et de langue française —, avec un total de 362 points sur 1 000. Pourtant, faire des fautes d’orthographe peut être un handicap dans la vie professionnelle. « J’aime- rais que les gens prennent conscien- ce qu’un employeur qui commence à lire une lettre de motivation truffée de fautes, va souvent la jeter avant d’arriver à la fin », prévient Arnaud. L’amateur de mots propose donc ses services à ceux qui ont envie de progresser. Il a conscience que beau- coup de gens ne prennent pas de cours parce qu’ils ont honte. « Dans mon métier, je suis tenu au secret professionnel, rassure-t-il. Je ne dé- voile jamais l’identité de mes élè- ves. » Apprentissage de tous les jours Les prestations à domicile réalisées par Arnaud bénéficient d’une réduc- tion fiscale de 50 %. Avant d’entamer un contrat, Arnaud fait un bilan des compétences de chaque stagiaire pour évaluer le nombre d’heures de cours nécessai- res. Le coach espère transmettre sa passion de la langue française. Pour l’heure, il avoue qu’il lui est déjà arrivé de faire quelques petites fau- tes d’orthographe. « On a toujours à apprendre », sourit-il. R JOHANNA HÉBERT Q AGProgression : 09 50 18 93 39. La maîtrise de l’orthographe et de la grammaire est aussi un marqueur social. PHOTO ARCHIVES DNA Un ancien chercheur sur le cancer aide désormais la société d’une tout autre manière : il propose des cours d’orthographe. Arnaud Gandillet : « J’aimerais que les gens prennent conscience qu’un employeur qui commence à lire une lettre de motivation truffée de fautes, va souvent la jeter avant d’arriver à la fin. » PHOTO DNA MOLSHEIM Salon du savoir faire

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Page 1: ALTORF Mauvais en orthographeantigone.coop/wp-content/uploads/2016/04/2016-03-20-dna... · 2016. 4. 26. · également associées au salon cette année : le parc du Petit Prince à

MolsheimQ DIMANCHE 20 MARS 2016 52

[email protected]

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ALTORF Semaine de la langue française et de la Francophonie

Mauvais en orthographe ? Prenez un coach !

A rnaud Gandillet, 40 ans, atoujours eu le goût de lalangue française et desmots bien écrits. Aujour-

d’hui, cet Altorfois monte son entre-prise AGProgression, une activité de coaching en orthographe pour les particuliers et les sociétés. Pourtant,le quadragénaire n’était pas prédes-tiné à une telle carrière.Le passionné de mots s’est d’abord lancé dans le milieu scientifique. Après son doctorat, il part travailler dans un laboratoire en tant que cher-cheur à Manchester, puis à Londres. À son retour en France, il traverse une période difficile. De chercheur, ilpasse à chômeur. Les opportunités s’amenuisent à mesure que le tempspasse.C’est alors qu’il se remémore des

événements marquants. À l’âge de quatorze ans, il était l’un des plus jeunes participants à un concours d’orthographe organisé au Sénat. Au début des années 2000, il participaitau jeu télévisé Motus, au cours du-quel son coéquipier et lui gagnaient la partie sans laisser à leurs adver-saires le temps de prendre la main.

« Beaucoup de besoins en Alsace »

De bons souvenirs, évoqués avec ten-dresse. Qui aujourd’hui prennenttout leur sens. « J’ai toujours su que j’avais ces deux compétences : l’or-

thographe et la pédagogie », avoue Arnaud. Il décide alors d’entamer sa reconversion. Pour faire ce qu’il aime, mais aussi et surtout pour êtreutile aux gens.« Il y a vraiment beaucoup de be-soins en Alsace », s’alarme le coach. Et pour cause. Le Bas-Rhin est le département qui a essuyé le plus mauvais score au Certificat Voltaire – un test de validation de niveaud’orthographe et de langue française—, avec un total de 362 points sur1 000. Pourtant, faire des fautesd’orthographe peut être un handicapdans la vie professionnelle. « J’aime-rais que les gens prennent conscien-ce qu’un employeur qui commence àlire une lettre de motivation trufféede fautes, va souvent la jeter avantd’arriver à la fin », prévient Arnaud.

L’amateur de mots propose donc ses services à ceux qui ont envie de progresser. Il a conscience que beau-coup de gens ne prennent pas de cours parce qu’ils ont honte. « Dans mon métier, je suis tenu au secret professionnel, rassure-t-il. Je ne dé-voile jamais l’identité de mes élè-ves. »

Apprentissage de tous les joursLes prestations à domicile réalisées par Arnaud bénéficient d’une réduc-tion fiscale de 50 %.

Avant d’entamer un contrat, Arnaud fait un bilan des compétences de chaque stagiaire pour évaluer le nombre d’heures de cours nécessai-res. Le coach espère transmettre sa passion de la langue française. Pour l’heure, il avoue qu’il lui est déjà arrivé de faire quelques petites fau-tes d’orthographe. « On a toujours à apprendre », sourit-il. R

JOHANNA HÉBERT

Q AGProgression : ✆09 50 18 93 39.

La maîtrise de l’orthographe et de la grammaire est aussi un marqueur social. PHOTO ARCHIVES DNA

Un ancien chercheur sur le cancer aide désormais la société d’une tout autre manière : il propose des cours d’orthographe.

Arnaud Gandillet : « J’aimerais que les gens prennent conscience qu’un employeur qui commence à lire une lettre de motivation truffée de fautes, va souvent la jeter avant d’arriver à la fin. » PHOTO DNA

MOLSHEIM Salon du savoir faire

L’apprentissage, chemin vers l’emploi

LA TRADITIONNELLE petite cé-rémonie d’ouverture s’est tenueen présence de Laurent Furst, député-maire, du sous-préfet Mohamed Saadallah, du prési-dent de la Chambre des métierset de l’artisanat de la grande région Bernard Stalter, des con-seillers départementaux Chan-tal Jeanpert et Philippe Meyer, des présidents des communau-tés de communes de Rosheim etMarlenheim, et de nombreux maires.Les personnalités ont fait le tour des stands qui se répartis-sent sur les deux étages de l’hô-tel de la Monnaie : 64 artisans (dont de nombreux meilleurs

ouvriers de France), représen-tant une cinquantaine de mé-tiers différents, présentaient ce qui se fait de mieux dans l’arti-sanat régional alsacien, avec denombreuses démonstrations,dégustations et restauration.

Ne pas enlever les qualificationsLe président Gérard Jost consta-te que « la passion existe, la recherche de l’excellence aussi,il n’y a qu’à ouvrir les yeux ». Ilnote qu’aujourd’hui certes, il y a des entreprises qui souffrent, mais qu’elles ont besoin d’un coup de main pour sauver leursemplois.L’association s’est toujours bat-tue pour montrer que les mé-tiers de l’artisanat sont des mé-tiers d’avenir. « Cette année,l’accent est mis sur la parité, la passion n’a pas de sexe. » Virgi-

nie Klingler, présidente d’une association de femmes d’arti-sans, s’est exprimée à ce sujet en quelques mots.Bernard Stalter a, lui, relevé dans son discours que plu-sieurs artisans ici vont embau-cher à court terme. Il a regretté que l’indemnité compensatoire ait été supprimée. « Il ne faut pas enlever leurs qualificationsaux artisans », a-t-il affirmé. Chantal Jeanpert, en costume d’Alsacienne, qu’elle est fière deporter, explique que « l’emploi des jeunes est un souci majeur pour elle, et l’apprentissage est une voie royale pour eux ».Laurent Furst parle, lui, dustress que lui procure le chan-tier de la place de la Liberté toute proche, un chantier à 3,7 M€ essentiel à la ville. Il est certain que ces difficultés ne décourageront pas les visiteurs.

Pour terminer, Mohamed Saa-dallah a pris la parole pour in-diquer que « sa première préoc-cupation est l’emploi, et plus particulièrement celui créé par les artisans ; l’apprentissage est un véritable raccourci vers l’emploi ; je reste à votre dispo-

sition pour vous aider, n’hési-tez pas ».Plusieurs associations se sont également associées au salon cette année : le parc du Petit Prince à Ungersheim et l’asso-ciation Semeurs d’étoiles du pè-re Ledogar. R

J.-M. R.

Q Le salon est ouvert du 18 au 28 mars. Horaires : du vendredi 18 au jeudi 24 mars, de 14 h à 18 h (mercredi jusqu’à 17 h, dimanche de 10 h à 18 h) et du vendredi 25 au lundi 28 mars, de 10 h à 18 h.

Pour Gérard Jost, « la passion existe, la recherche de l’excellence aussi, il n’y a qu’à ouvrir les yeux ». PHOTO DNA

Vendredi soir, le 38e salon du savoir-faire de Molsheim a été inauguré par le prési-dent Gérard Jost.

Skelington
Texte surligné
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RégionQ DIMANCHE 20 MARS 2016 13

SOCIÉTÉ Concours

La dictée passionnément

E t si on faisait une dictée ? Uneproposition qui peut être prisecomme un jeu ou comme un piè-ge. Le simple mot « dictée » a

engendré bien des sueurs froides parmi des générations d’écoliers sous la mena-ce du zéro qui vous colle l’étiquette du cancre.Cette image menaçante de la dictée ap-partiendrait à l’histoire ancienne, affir-me Maryse Zimmermann, inspectrice del’Éducation nationale pour le premier degré dans le Bas-Rhin, en charge de la mission Langue et langage. « L’idée ac-tuelle de l’école est de changer le regarddes élèves et des enseignants sur la dictée qui a été trop longtemps considé-rée comme un exercice d’évaluation fi-nale. On ne parle plus de faute, mais d’un droit à l’erreur qui fait partie d’un processus d’apprentissage. »Aujourd’hui, les élèves ne doivent plus connaître l’angoisse de la dictée, mais acquérir « une capacité de raisonne-ment sur la langue ». Il faut raisonner l’orthographe, comme on peut le faire pour les mathématiques, et pratiquer régulièrement la dictée, qui doit être « un exercice quotidien » dans les éco-les primaires, selon la ministre Najat Vallaud-Belkacem.« La dictée a toujours eu une place plus importante en France que dans d’autrespays à cause de la complexité de notre

langue. L’apprentissage du français est plus long que l’apprentissage de l’alle-mand ou du latin. Pour ces langues, toutce que l’on entend se prononce et le nombre de difficultés est réduit », note Gilbert Guinez, inspecteur pédagogique régional de Lettres, avant de remarquer que « les Italiens ont simplifié leur lan-gue depuis longtemps ».En France, toute réforme de l’orthogra-phe provoque de vifs débats. « L’ortho-graphe reflète notre histoire », expliqueMaryse Zimmermann. Elle véhicule éga-lement des images fortes. « Dans les réseaux d’éducation prioritaire, intégrerles codes de l’orthographe, même les plus compliqués, est un signal d’inté-gration, d’appartenance à la commu-nauté ».

L’orthographe est un marqueur culturel et socialUne bonne maîtrise de l’orthographe aide aussi à avoir une bonne image de soi. Le regard des autres sur une person-ne qui fait ou non des fautes est égale-ment différent. « On est très attaché à l’orthographe, car dans la représenta-tion de notre société, c’est un marqueurculturel et social. »On peut cependant être un très bon ingénieur avec des difficultés en ortho-graphe, relativise Gilbert Guinez. Pour cet inspecteur, le débat actuel sur la

réforme de l’orthographe doit être apai-sé. « On se focalise sur une centaine de mots, mais on ne s’intéresse pas aux accords du participe passé des verbes pronominaux que personne ne maîtrise,pas même les académiciens. »Nous sommes plus exigeants sur l’or-thographe en 2016 qu’au XVIe siècle, poursuit l’inspecteur, en soulignant queles grands auteurs faisaient beaucoup

de fautes. « L’orthographe n’a été fixée qu’au XVIIe siècle avec les grammai-riens. »Dans sa longue histoire, la dictée se ferapasse-temps, à la cour de Napoléon III, qui commit 75 fautes à la fameuse dic-tée de Mérimée en 1857. Un siècle plus tard, en 1985, Bernard Pivot remisl’exercice au goût du jour.Cet engouement pour la dictée, que l’on

retrouve dans l’intérêt des Françaispour le jeu Des Chiffres et des Lettres, « est très fort, car les gens ont envie de retrouver les apprentissages de l’éco-le », rapporte Gilbert Guinez. Cepen-dant, « on ne retrouve pas cet engoue-ment chez les jeunes qui sortent de l’école ».Cela pourrait changer. Sur le fond, l’en-jeu orthographique à l’école a perdu de son importance, « l’essentiel est dans larédaction », insiste Maryse Zimmer-mann. Mais pour apprendre l’orthogra-phe aux élèves, l’Éducation nationale nemanque pas d’idées. Après la tradition-nelle dictée préparée et l’autodictée ap-prise par cœur, les professeurs des éco-les disposent aujourd’hui d’unedouzaine de types de dictées : la dictée négociée faite en groupes d’élèves, la dictée recopiée au verso de sa feuille, qui oblige à un effort de mémoire, la dictée effacée au tableau pour retrouverles mots, ou encore la dictée en mar-chant…De quoi faire aimer la dictée et l’ortho-graphe ? Mais la dictée n’est pas le remè-de miracle. « Le dire, le lire, l’écrire fait partie d’un tout qui est lié. C’est le côté positif des nouveaux programmes », analyse Maryse Zimmermann. Pour Gil-bert Guinez, la tragédie est ailleurs : « Ilfaut redonner le goût de lire ». R

J.F.C.

Gilbert Guinez et Maryse Zimmermann, inspecteurs à l’Éducation nationale : « Il existe une douzaine de types de dictées. » PHOTO DNA – MICHEL FRISON

Ce n’est pas une, mais quatre dictées au moins qui étaient proposées aux petits et grands samedi en Alsace. Deux inspecteurs de l’académie de Strasbourg évoquent l’histoire de la dictée, une passion bien française qui fait beaucoup parler.

Pour le plaisir, la compétition, ou l’acte militant

QUOI DE MIEUX qu’une dictée pour clore cette semaine de la francophonie ! Après les Dicos d’or, le championnat d’ortho-graphe créé par Bernard Pivot (1985-2005), les demi-finales du concours Les timbrés de l’orthographe ont réuni, hier pour leur sixième édition, des milliers de candidats dans 23 villes de France et 120 villes de 50 pays avec le soutien de la fondation Alliance française. Cette année, la dictée avait été écrite par Luc Ferry.En Alsace les amateurs d’orthographe ont eu le choix entre plusieurs concours.Fidèles à ce rendez-vous, les associa-tions Alliance française de Wasselonne et de Strasbourg ont proposé hier matin la dictée des Timbrés de l’orthographe. Puis, l’après-midi, à l’Université de Strasbourg, près de 400 candidats alsaciens et lorrains ont planché sur cette même dictée lors d’une grande finale régionale organisée par La Poste et la fondation Alliance française. Ce même jour, les clubs du Rotary français organisaient leur propre dictée à Stras-bourg et Colmar pour aides des associa-tions engagées dans la lutte contre l’illettrisme.Si Jacques Fleck, vice-président de l’Al-liance française Strasbourg, regrettait de ne pas avoir été associé à la manifesta-

tion régionale de l’après-midi, les 24 candidats accueillis le matin à la média-thèque André-Malraux dans la salle du patrimoine – tout un symbole – avaient des motivations très différentes. « “Vas-y pour voir” m’a dit ma femme qui m’a inscrit », témoigne Bernard, un passionné de lecture âgé de 66 ans. Il

est loin d’être le seul à avoir été poussé par une épouse, ou des amis. Mais personne n’est venue à contrecœur. « C’est pour le plaisir », raconte Yan, une étudiante chinoise de 22 ans, en France depuis 2014. « C’est pour le fun », expliquent à leur tour Mariette et Ève, avant d’ajouter : « C’est aussi pour

le challenge et la défense de la langue française ». Des arguments qui revien-nent souvent. « Le français est une langue riche, joyeuse, subtile, c’est notreidentité, il faut la respecter, faire un effort pour ne pas perdre notre patrimoi-ne », assure Martine. Des mots égale-ment entendus, l’après-midi à l’univer-

commun l’amour de la lecture. RJ.F.C.

Des centaines d’Alsaciens ont participé hier à des dictées. Le plaisir est leur principale source de motivation, mais il en existe bien d’autres.

Près de 400 candidats, dont de nombreux enfants, ont participé hier après-midi à l’université de Strasbourg au concours Les Timbrés de l’orthographe. PHOTO DNA – MICHEL FRISON

DES CHIFFRESAUX LETTRESReconversion peu commune que celle d’Arnaud Gandillet. Scientifique de formation, ancien chercheur, il a décidé après une phase d’inactivité de renouer avec ses amours de jeunesse : l’ortho-graphe. Se rappelant qu’il a été plus jeune un crack des chausse-trappes du français (il avait participé à 14 ans à un concours d’orthographe au Sénat, et gagné quelques années plus tard un jeu télévisé basé sur les mots), l’Altorfois se lance à 40 ans comme coach d’ortho-graphe – accompagnateur profession-nel, en version hexagonale. Et selon lui, ce n’est pas le travail qui manque en Alsace : pour preuve, la dernière place du Bas-Rhin au classement du certificat Voltaire. Les lacunes à l’écrit sont pour-tant grandement handicapantes au quotidien, souligne-t-il en évoquant par exemple la rédaction de lettres de candidature. Lui, en tout cas, est bien parvenu à conjuguer passion et projet personnel. H.M.

sité de Strasbourg, dans la bouche d’une mère de famille de Niederhergheim. Parmi les nombreux enfants qui ont participé au concours, comme Gabin, 8 ans, de Riedisheim, Lætitia, 11 ans, de Mulhouse, Imane, élève de CM2 à Staf-felfelden, ou encore les 18 petits Stras-bourgeois de l’école Schwilgué sélection-nés par leur maîtresse, certains viennent pour le seul plaisir d’écrire, d’autres ont l’ambition « de participer à la finale à Paris ». Mais tous ont en

ART ET CULTUREQ Au Centre Pompidou-Metz, la nature se décline sur le mode du Sublime. Et nous rappelle, en près de 300 œuvres, qu’aucun spectacle ne peut rivaliser avec elle dans le grandiose. Page 19

Skelington
Texte surligné