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Migration et alimentation Nicolas Bricas (Cirad, UMR Moisa) Natacha Calandre (Ehess, Centre Edgar Morin) Colloque « Durabilité, identité et alimentation » Montpellier – 12 janvier 2010

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Page 1: ALIMI

Migration et alimentation

Nicolas Bricas (Cirad, UMR Moisa)Natacha Calandre (Ehess, Centre Edgar Morin)

Colloque « Durabilité, identité et alimentation »

Montpellier – 12 janvier 2010

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Une idée reçue

• « Dans les pays en développement, etnotamment les pays africains, lesproductions locales ont été longtempsméprisées par les citadins, dont leshabitudes alimentaires ont été façonnéespar la publicité des grandes firmes agro-alimentaires et par l’aide alimentaire. »(Brunel, 2009 : Nourrir le monde, vaincrela faim, p.24)

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L’occidentalisation du monde ?• Urbanisation• Extension de l’économie de marché• Mondialisation• Industrialisation=• Convergence vers un modèle « occidental » ?• Mimétisme alimentaire (Scardigli, Touré)• Macdonaldisation de la société (Ritzer) ?• Coca-colonisation du monde ?• Transition alimentaire et nutritionnelle (Popkin) ?

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Hydrates de carbone, graisses etprotéines dans la ration calorique

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France Chine

Brésil Japon

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Convergence nutritionnelle,convergence culturelle ?

• Toutes ces analyses s’appuient sur unecaractérisation de l’alimentation en termede consommation (ration, apports)

• Evolution culturelle conçue :– Soit comme une assimilation du modèle

occidental– Soit comme une résistance à ce modèle et

l’affirmation d’identités spécifiques

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Une vision souvent dualiste• Global• Standardisé• Importé• Exogène• Artificiel• Distanciation• Industriel• Moderne• Filières longues

• Local/Terroir• Typicité• National• Endogène• Authentique/Naturel• Proximité• Artisanal• Traditionnel• Filières courtes

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Une approche en terme de stylealimentaire

• Aliments et mets consommés• Pratiques alimentaires

– Acquisition– Transformation et préparation culinaire– Prise alimentaire

• Représentations– Des aliments– Des pratiques

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Une pluralité de repères identitaires

Couscous de mil (céré)

TRADITION RURALE

SOCIALISATIONURBAINE

INDIVIDUALISME

Repas du soir

Interdits alimentairespatronymiquesApprov. non marchand

(indalé/sarice)

Repas du midi

Riz au poisson(ceebu jën, mbaxaal)

Marchés hebdomadaires

Produits de cueillette

Thé vert(3 normaux)

Repas du matin

Entre-repas

Tangana PainBrochettes

Granules de mil au lait caillé (laax)

Chawarma

Recettes Journaux, TV

Resto populaire(gargote)

Marché dequartier (urbain)

Boutique

Nem

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Multiplicité d’influences

• Locales (régions du pays)• Régionales (Côté d’Ivoire, Bénin)• Internationales (France, USA, Vietnam,

Liban)

• Métissages (intégration)• Agencements (juxtaposition)• Inventions

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Conclusion• Pas de rejet des cultures ou des produits

alimentaires locaux. Pas de résistance non plus.Un bricolage vivant.

• Pas de transition linéaire d’un modèle vers unautre, mais plutôt une diversification paragencements ou métissages.

• Bien qu’en situation précaire, forte attention à laqualité des aliments (origine, fraîcheur, salubrité,goût, naturalité, etc.) : la qualité n’est pasréservée aux sociétés de satiété.

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Conclusion

• Les cultures des migrants font l’objet d’uneattention croissante pour les défendre oules valoriser (alimentation ethnique).

• Cette mode n’est pas sans risque :– Risque de figer, dans une vision patrimoniale,

une alimentation vivante qui ne cessed’évoluer

– Risque de privilégier la défense des identitésau lieu de la lutte contre les inégalités