algerie : référentiel technique de l'élevage caprin

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Collection Brochures Agronomiques ALGERIE : Référentiel technique de l'élevage caprin. D'après un document de l'ANOC Maroc. Edition 2016 Brochure mise en forme par Djamel BELAID Ingénieur Agronome.

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Page 1: ALGERIE : Référentiel technique de l'élevage caprin

Collection Brochures Agronomiques

ALGERIE : Référentiel technique del'élevage caprin.D'après un document de l'ANOC Maroc.

Edition 2016

Brochure mise en forme par Djamel BELAID

Ingénieur Agronome.

Page 2: ALGERIE : Référentiel technique de l'élevage caprin

INTRODUCTION

Caprins, quels résultats au Maroc ?Chefchaouen, une expérience encourageante .

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Ce document est produit par l'ANOC Maroc. La miseen page est encore provisoire.Djamel BELAID

Au Maroc, l’élevage représente une grande part du PIBagricole, qui se situe entre 25 et 30 %. Cette activité,qui joue encore un rôle socio-économique important,concerne près de 70 % de la population rurale.

Une adaptation aux conditionsclimatiquesL’élevage de petits ruminants compte quelque 21millions de têtes, dont 5 millions de caprins, estpratiqué par environ un million d’exploitationsagricoles. Le cheptel caprin est caractérisé par sonadaptation aux conditions climatiques du pays, et setrouve concentré essentiellement dans les zones demontagne et de parcours dégradés, où il constitue uneactivité économique importante de la population. Sur leplan social, la chèvre contribue à la formation durevenu et à la couverture de besoins en lait et vianded'une large couche de la population dans la plupart deszones difficiles.

Z O O M Par ailleurs, l'élevage caprin assure l'approvisionnementen matières premières (peaux, cuir, poil...) de l'artisanatet l'industrie de cuir.

Dans les zones de montagnesDans les zones de montagnes, les caprins font preuved’une grande plasticité et sont présents dans les partiesles plus pauvres, où les ovins ne peuvent survivre.

Dans ces zones de montagne, le cheptel caprin estessentiellement destiné à la production de viande. Lesraces caprines locales reconnues par leur adaptation auxconditions difficiles mérite d’être mieux exploitées.

L'expérience de l'ANOCL’expérience de l’ANOC, dans le domaine dudéveloppement de l’élevage caprin dans les régions demontagne, particulièrement celle de Chefchaouen, esttrès encourageante.

Fromage Marocain origine chèvre. Photo Mme Zineb Errati ayantà Chefchaouen une unité de production de fromage de chèvre.

CONSEILS De nombreuses vidéos existent sur you tube concernantdes élevages caprins au Maroc. Ndlr.

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COMPOSITION GENETIQUE

Quelles races de chèvres au Maroc?De nombreuses races locales et importées.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE L’ELEVAGECAPRIN AU MAROC

IMPORTANCE DE L’ELEVAGECAPRIN AU MAROCEffectif des caprins au MarocLe cheptel caprin au Maroc compte environ 5 331 600têtes dont 4 144 300 femelles (DPAE, 2005). 83% desexploitations ont moins de 20 têtes et 2,6% possèdentdes troupeaux de plus de 60 têtes.

Répartition géographique des caprins au MarocPresque 90% de l’effectif caprin se localise en zones demontagnes et de parcours dégradés Ce sont les grandeschaînes de montagnes, notamment le Haut Atlas, le Rif,le Moyen Atlas et l’Anti-Atlas. La proportion descaprins dans ces zones oscille entre 30 et 55%. Parcontre, dans les périmètres irrigués et le bour favorable,la part des caprins ne dépasse guère les 1 à 2%.

COMPOSITION GENETIQUE DUTROUPEAU CAPRIN AU MAROCAu Maroc, la notion de race caprine reste peu définiecompte tenu de la grande diversité des populationscaprines résultant du brassage et croisementsincontrôlés entre les différents types de caprins. Il estalors difficile de distinguer des races caprines bienindividualisées aussi bien sur le plan phénotypique quegénétique.

Z O O M On parle seulement de populations caprines qui sontau nombre de trois notamment la population du Nord,la population de montagne et la population des Oasis.En plus de ces populations locales, il existe aussicertaines races caprines importées.

Population du NordPopulation caprine locale du NordCette population comprend des individus dont la taille

est petite, de couleur noire avec poils courts. Le poidsadulte enregistré dans la région de Chefchaouen est de28 kg chez le mâle et 23 kg chez la femelle.

Population caprine métissée du Nord (Romia)Cette population est le résultat d’un métissage entre lapopulation caprine locale du nord et certaines racesespagnoles notamment la Murciana Granadina,Malaguiña et la population de l’Andalousie. Elle a unetaille plus grande que celle de la population locale avecune tête assez large et allongée. Les cornes sontpointues et orientées vers l’arrière, les oreilles sontlongues et pendantes, et la robe est multicolore(blanches fauves, grisâtre, marrons ou noir). Elle estcaractérisée par son bon potentiel laitier.

Population caprine de montagneConnue aussi sous le nom de la chèvre noire demontagne, elle se localise dans les Moyen et Haut Atlaset elle est exploitée essentiellement pour la productionde viande. Elle a une petite taille et couverte de poilslongs et noirs. Cette population comprend deux variétésà savoir la variété Yahiaouia et la variété Attaouia.

Population des oasisAppelée aussi la chèvre du Draâ, elle possède une robehétérogène (marron, noire tachetée). A l’instar de larace D’man ovine, la chèvre noire du Draâ est trèsprolifique (160 à 200%). Le poids adulte de la chèvrede Draâ est 32 kg dans la vallée de Draâ.

CONSEILS Comme pour les ovins, la préservation des races locales de chèvres est primordiale. Il s'agit d'animaux adaptés aux conditions locales, ces races constituent despools de gènes qui peuvent servir à des programmes de croisements. Ndlr.

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COMPOSITION GENETIQUE

Quelles races de chèvres au Maroc? ?De nombreuses races locales et importées.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Races importéesCe sont des races d’origine étrangère et qui sont la raceAlpine, la race Saanen et la race Murciana Granadina.Elles se trouvent exclusivement dans des fermesprivées à vocation laitière ou dans des fermes d’Etat.

Race AlpineC’est une race d’origine française. Elle est de taillemoyenne à poils ras, avec une poitrine profonde, unbassin large et peu incliné et des membres solides cequi donne des aplombs corrects. La chèvre Alpine estune forte laitière, disposant d’une mamellevolumineuse bien attachée en avant comme en arrière.

Z O O M Les trayons sont parallèles et dirigés vers l’avant. Lepoids de la chèvre varie entre 50 et 70 kg et celui dubouc entre 80 et 100 kg.

Race SaanenC’est une race trapue, solide, de tempérament calme quis’adapte très bien aux différents modes d’élevage. Lachèvre Saanen se caractérise par un fort développementavec un poil court, dense et soyeux. La robe est

uniformément blanche et la tête présente un profil droit.Son épaule est large et bien attachée avec un garrotfermé et bien développé. Les aplombs sont corrects etla mamelle est bien attachée et large à la partiesupérieure. Elle est caractérisée par sa bonneproduction laitière. Le poids de la chèvre de 50 à 90 kget celui du bouc est de 80 à 120 kg.

Race Murciano-GranadinaOriginaire de la région de l’Andalousie au sud del’Espagne, cette race a une grande taille. La chèvreprésente un cycle ovarien continu et les moisd’automne correspondent à une plus grande activitésexuelle avec une prolificité élevée environ 200%.

CONSEILS Elle est principalement exploitée pour son aptitudelaitière.

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SYSTEMES D'ELEVAGE

Quels systèmes d'élevage?Pastoral, agro-pastoral ou intensif.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 3. SYSTEMES D’ELEVAGE CAPRIN AU MAROCQuatre types de systèmes de production sont distingués.Il s’agit du système pastoral, agropastoral, semi-intensifet le système intensif.

3.1. Système caprin pastoralLe système pastoral caprin est largement dominant àl’échelle nationale. Il est basé principalement surl’utilisation de la végétation spontanée, parcours etforêts qui couvrent une part importante des besoinsalimentaires des caprins. Les races élevées dans cesystème de production sont rustiques avec uneproduction orientée vers la viande. Ce système deproduction est essentiellement rencontré dans le sud-ouest marocain (la plaine du Sous, le Haut AtlasOccidental et l’Anti Atlas Occidental), le Haut Atlas, leRif, le versant sud du Haut Atlas et de l’Anti Atlas.

3.2. Système caprin agro-pastoralIl est caractérisé par la contribution des ressources del’exploitation dans l’alimentation des caprins (Résidusdes culture et chaumes) avec une supplémentation. Cesystème est rencontré dans les zones irriguées, quipermettent de pratiquer certaines cultures fourragères.

CONSEILS Dans le système agro-pastoral, le bouc est enpermanence avec les chèvres ce qui donne lieu à deschevrettages presque toute l’année avec un pic enFévrier – Avril.

3.3. Système caprin semi-intensifCe système est basé sur l’utilisation des ressourcesforestières pendant la période de faible production surl’exploitation. Les caprins exploités dans ce systèmesont des sujets croisés entre la population locale et lesraces Alpine et Murciano-Granadina. Ce systèmecommence à développer dans Nord du Maroc et àproximité de quelques centres urbains.

3.4. Système caprin intensifA l’instar de la race ovine D’man. L’alimentation de lachèvre D'man est apportée sur place et constituéeprincipalement de luzerne verte, de foin de luzerne, dedéchets de dattes et de paille. La complémentationautomnale et hivernale est constituée de maïs, d'orge,de son et de pulpe de betterave sèche Ce système inclutégalement les élevages caprins périphériques desagglomérations urbaines et ceux des oasis.

Z O O M Il commence à se développer autour des centres urbainsoù la demande en fromage commence à se développer.Il est basé sur l’exploitation des races améliorées enparticulière la race Alpine.

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PRODUCTIONS CAPRINES

Quelles types de productions ?Viande, lait et cuir.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ PRODUCTIONS CAPRINES

Production de viandeLa production de viande caprine à l'échelle nationale estévaluée à environ 20 000 tonnes, soit 7% de laproduction nationale en viande rouge. Selon lesstatistiques d'abattage, les zones les plusconsommatrices en viande caprine sont: Ouarzazat,Azilal, Haouz, Tafilalet, Guelmim, Al Hoceima etChefchaouen.

Production laitièreLa production de lait de chèvres est estimée à environ30 millions de litres, soit 4% de la production nationale.Cette production est orientée essentiellement versl'autoconsommation. Sa valorisation sous forme defromage est le fait des femmes d'éleveurs et concernede très faibles volumes. Le passage au stade artisanalou semi-industriel en est encore à sa phase dedémarrage (Tanger, Tétouan, Chefchaouen, Larache,Rabat, Haouz, Ouarzazate...).

Production de poils et cuirLe troupeau caprin au Maroc assurel’approvisionnement du secteur de l’artisanat et del’industrie en matières premières. En effet, le troupeaucaprin produit environ 460 tonnes en poils et assure11% des besoins nationaux en cuir.

Z O O M

CONSEILS

Tadjine de viande de chèvre.

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REPRODUCTION

Quelle conduite de reproduction?Chez la femelle, une durée de cycle de 21 jours.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ CONDUITE DE LA REPRODUCTION DES CAPRINSPERFORMANCE DE REPRODUCTION

Saison sexuelleChez la femelleLes caprins ont une activité sexuelle saisonnière. Lasaison de reproduction correspond à la période desjours décroissants; les chèvres viennent naturellementen chaleurs d’août à décembre. Les mises bas ontgénéralement lieu de janvier à avril, mais la plupart deschevrotages sont répartis sur les mois de janvier etfévrier. La chèvre du Draâ, à l’instar de la race ovineD’man, présente une cyclicité étendue sur toute l’annéeavec une légère baisse en mois de février.

Chez le mâleLe bouc est capable de produire des spermatozoïdespendant toute l’année. Cependant, des modificationssaisonnières de l’activité spermatogénétique ont étéobservées. En effet, le volume de l’éjaculat est plusimportant de septembre à février avec uneconcentration élevée en spermatozoïdes et une motilitéimportante avec augmentation de la fertilité. Lecomportement sexuel du mâle dépend aussi de l’activitésexuelle de la femelle à travers des stimuli olfactifsrésultant de l’oestrus et des stimulations visuelles.

PubertéPuberté chez la femelleElle dépend de la période de naissance de l'animal, duniveau alimentaire et de la cohabitation des boucs avecles chèvres d'une façon permanente ou temporaire. Elleest généralement atteinte à l’age de 6 à 7 mois. En cequi concerne les chèvres présentant une cyclicitépendant toute l’année, la chèvre de Draâ peut atteindrela puberté à un âge précoce et se reproduire à l’âge de 5mois. Tandis que l’âge à la puberté de la chèvre du nordest de 12 mois dans la région de Chefchaouen. Unesous alimentation de ces chèvres, peut provoquer unretard de la puberté.

Puberté chez le mâleChez le mâle, la puberté est atteinte généralement entre30 et 40% du poids adulte, mais le pouvoir de sereproduire ou la puberté comportementale n’est atteintequ’en 40 à 50% du poids adulte. Le jeune bouc peutêtre utilisé pour la lutte à l’âge de 6 à 7 mois, mais àcondition de ne lui confier que de léger service pourqu’il puisse se développer normalement.

Durée de l’oestrus et du cycle oestraleLa durée du cycle sexuel est de 21 jours en moyenne.La durée des chaleurs est de 32 à 36heures. La venue enchaleurs se manifeste par les signes suivants : nervosité,chevauchement des autres chèvres, bêlementsfréquents, la chèvre agite la queue, la vulve estcongestionnée et laisse écouler du mucus, il y amomentanément perte d’appétit et baisse de laproduction laitière.

Sexe ratioEn général, le sexe ratio varie selon la race et lesystème d’élevage. En cas de monte libre, il fautprévoir des lots de 20 à 30 chèvres par bouc. Le sexeratio dépend également de l’âge du bouc. En effet, lesexe ratio doit être diminué de moitié pour les jeunesmâles de l’année puisqu’ils ne disposent pas d’assez desperme.

Age à la première mise basL’âge au premier chevrettage est en moyenne de 12mois, puisque les premières chaleurs apparaissent àl’âge de 5 à 7 mois.

Intervalles entre chevrottagesThéoriquement après chaque mise-bas on a unanoestrus de lactation caractérisé par l'absenced'ovulation 25 jours environ après la mise bas. Lafécondation ne serait donc possible qu'après 2 mois àpartir du chevrottage, donc une durée de 7 mois environentre mise-bas sachant que la durée moyenne degestation est de 150 jours. Cependant, d'autres valeursde l'intervalle entre mises bas sont notées dans le Hautet l'Anti-Atlas, respectivement de 8-12 mois et 10 mois.Pour les chèvres D'man, la plupart a un intervalle de 6 à7 mois donnant lieu à des possibilités de 2 chevrottagespar an.

Paramètre de reproductionTaux de prolificitéLa prolificité dépend particulièrement du tauxd’ovulation, de la race, de l’âge de la chèvre, de lapériode de lutte de l’environnement et del’alimentation. D’après le tableau ci-dessous, la chèvreAlpine est la plus prolifique avec un taux de prolificitéde 160%, suivie de la chèvre du Draâ un taux deprolificité variant de 140 à 160%.

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Tableau 1: Taux de prolificité selon le génotype et larégion au MarocPopulations ou races Taux de prolificité (%) Régions100 LoukousPopulation locale 103 Béni ArousPopulation croisée du Nord 107,79 Oued Nakhla(Tétouan)103108 Ouezzane120 Population du Nord126 ChefchaouenChèvre de Draâ 140160 OuarzazateAlpine 160 Domaine Douiet

Taux de fertilitéSelon le tableau ci-dessous, le taux de fertilité auniveau de la population locale varie selon les régions.En effet, il est de 65% à Ouazzane et de 98% àChefchaouen. En plus pour la même population localeet la même région Ouazzane, il a varié de 65% à 98%selon les auteurs. La population croisée du Nord aprésenté un taux de fertilité de 95,24%.

Tableau2: Taux de fertilité selon le génotype et larégion au MarocTaux de fertilité (%) Population Région6582,2695Ouazzane

80,85 Khénifra96,02 Oued Nakhla98 Population locale Chefchaouen95,24 Population croisée du Nord Chefchaouen

Taux de féconditéLa fécondité renseigne sur l’aptitude d’une femelle àproduire des gamètes viables. La fécondité estinfluencée par le mode de conduite de la reproductiondu troupeau et le type génétique.

Tableau 3: Taux de fécondité selon le génotype et larégion au MarocTaux de fécondité (%) Populations ou Races Régions78,52 Loukous81 Béni Arous84,28 Population locale Ouazzane91,875 Oued Nakhla (Tétouan)110,2 Population croisée du Nord Chefchaouen101,87 Station Tiouzinine150 Race Alpine Domaine Douiet Z O O M

CONSEILS

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REPRODUCTION

Quelle reproduction pour les boucs?Prévoir 1 bouc pour 25-30 femelles.

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Rappels physiologiquesLa spermatogenèse démarre en moyenne vers 4-5mois d'âge. Elle est ensuite sous la dépendance deplusieurs facteurs:• durée de la photopériode: les caprins ont une activitésexuelle maximale en période de jours courtsdécroissants (automne);• niveau alimentaire : les excès ou carencesénergétiques, azotés, en minéraux ou vitamines, ont deseffets négatifs sur la spermatogenèse.• l'état sanitaire de l'appareil génital, mais aussi l'étatgénéral de l'animal, ont une influence sur laspermatogenèse.

Z O O M La durée de la spermatogenèse dans le testicule et lesglandes annexes est de 2 mois. Il est donc nécessaire deprévoir au moins 2 mois à l'avance pour la préparationdes reproducteurs mâles.

Conditionnement "lumineux"La succession de jours longs (16 h d'éclairement par24 h) et de jours courts (8 h d'éclairement par 24 h) estnécessaire pour stimuler la spermatogenèse.

Les jours longs peuvent être remplacés par des"flashes lumineux": 2 heures d'éclairement 16 à 17 haprès une aube fixe.

Les jours courts peuvent être simulés par la posed'implants de mélatonine.

Aspects sanitairesL’éleveur doit prévoir un déparasitage interne aumoins 2 mois avant le début des saillies ouéventuellement les récoltes de semence.

Contrôle des organes génitauxFourreau et pénisDéceler et soigner les ulcérations provoquées la plupartdu temps par un manque d’hygiène. Le paillage régulierpermet de prévenir en général ce genre de problème.

Testicule et épididymesAvant l’utilisation des boucs, une palpation destesticules et des épididymes permet de déceler lesinflammations (orchite ou épididymite). En casd'infection, il sera enflé, plus dur et douloureux autoucher.

L'épididyme, dont la queue peut être bien repérée aubas du testicule, est normalement élastique à la pressiondes doigts.

Elle est plus grosse et très dure dans le cas d'uneépididymite. Il en est de même de la tête de cet organequi est plus difficile à localiser au sommet du testicule.La réforme des animaux atteints est la seule solutionpratique.

Autres soinsVeiller à tailler les onglons suffisamment tôt avant ledébut de la période de monte. Ceci évite lesdéformations d'aplombs et facilite le déplacement pourla recherche des femelles en chaleur.

Conduite d'élevage des boucs-Placer le local des boucs près d'un lieu de passagefréquent: cela peut les rendre moins agressifs lorsqu'ona besoin d'eux ;-Réveiller l'ardeur sexuelle quelques jours avant ledébut des saillies, en présentant plusieurs fois unechèvre (si possible en chaleur) ;-Sex-ratio : prévoir 1 bouc adulte pour 25 - 30 femellesen monte libre, et 5 à 6 saillies par jour en monte enmain.

CONSEILS Lors d'utilisation de jeunes mâles de l'année,diminuer ce ratio de moitié car, bien qu'ardent, le jeunebouc n'a pas de réserves spermatiques.

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REPRODUCTION

Quelle conduite de reproduction?Synchronisation des chaleurs par éponges vaginales.

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Préparation des femellesIl faut choisir des femelles ayant un développementcorporel suffisant. Les chèvres lourdes, celles qui sonten bon état d’embonpoint ont des taux d’ovulationélevées et des pertes embryonnaires faibles. Il fautégalement procéder à la réforme des chèvres nonproductives. La réforme doit concerner entre 15 et 25% de chèvreschaque année.

Parallèlement, les chèvres réformées sont remplacéespar les meilleures chevrettes issues du troupeau ouachetées de l’extérieur. Les chevrettes peuvent êtremises à la reproduction lorsque leur poids atteint 2/3 dupoids vif adulte de la race.

Au même tire que pour les brebis, la suralimentationdes chèvres (flushing) commence généralement 1 moisavant la lutte et doit se poursuivre pendant celle -ci.(200 à 400 g de céréales par chèvre/ jour selon l’étatdes animaux). Elle permet aux chèvres de retrouver leur poids perdudurant la période lactation et se remettre en bon étatcorporel.

La maîtrise de l’activité sexuellesaisonnière Comme chez les ovins, la maîtrise de l’activité sexuellesaisonnière fait appel à différentes techniques :– les traitements de maîtrise des cycles sexuels:traitements hormonaux de synchronisation oud’induction des chaleurs par éponges vaginales;– l’effet bouc et chèvres induites;– les traitements de manipulation de la photopériode,etc.

La synchronisation hormonale des chaleurs:l’utilisation des éponges vaginalesCette technique est basée sur les mêmes principes quecelle utilisée chez les brebis. Elle est appliquée selonune modalité dite de traitement court, qui grâce à l’effetlutéolytique de la PGF2, permet de raccourcir la duréede pose de l’éponge à 11 jours.

L’effet bouc, l’effet chèvres induites

Comme chez les ovins, en fin de période d’anoestrussaisonnier, l’introduction d’un bouc dans un troupeauaprès une période de séparation minimale de troissemaines provoque une reprise de l’activité sexuelle.

Elle se traduit par des ovulations synchrones dansles 2 à 3 jours qui suivent, le plus souvent suivi d’uncorps jaune de courte durée.

Après ce cycle court, l’activité ovarienne et lecomportement d’oestrus sont rétablis, à condition quel’on ne soit pas trop éloigné de la saison sexuelle.

Z O O M Un effet identique (appelé « effet chèvres induites »)est obtenu par la présence de chèvres en chaleurs aprèsinduction hormonale des chaleurs à l’aide d’épongesvaginales.

CONSEILS La réussite de l’effet bouc est liée au respect desconditions suivantes.- Les boucs doivent être logés dans un local distant d’aumoins 100 m de celui des femelles.

- Les lots de chèvres à stimuler sont séparés des boucspendant au moins trois semaines.

- Les chèvres ne doivent pas être en activité ovarienne.

- Les boucs doivent être actifs ; les résultats sontfonction des conditions de leur préparation.

- Le nombre de boucs doit être suffisant : on préconise1 mâle pour 10 à 20 femelles.

- Le contact entre mâles et femelles doit être permanentet effectif : « un bouc au milieu des chèvres plutôtqu’un bouc dans un couloir ou derrière une claie ».

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ALIMENTATION

Quelle type de conduite alimentaire?Des besoins spécifiques selon les productions.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ CONDUITE ALIMENTAIRE DES CAPRINS

INTRODUCTIONLe bien-être et la productivité de la chèvre dépendentdans une large mesure d’une alimentation conforme àses besoins. Cela signifie:� Favoriser l’ingestion dans les phases aux besoinsélevés par du fourrage de bonne qualité et par unetechnique d’affouragement respectant les besoins de lachèvre;� Adapter l’apport en nutriments et minéraux auxdifférentes phases du cycle de production, telles que lagestation et la période d’allaitement;� Distribuer les aliments en fonction de leurspropriétés et de leurs teneurs en nutriments;� Eviter les troubles dus à l’alimentation.

ALIMENTATION DE LA CHEVRE LAITIERE ENSTABULATIONAu cours de son cycle de production, la capacitéd’ingestion et les besoins de la chèvre varient de façonimportante.Pendant le tarissement et durant les 3 premiers moisde gestation, la chèvre gagne un peu de poids en raisondu bilan énergétique positif. Les besoins de gestationapparaissent durant des deux derniers mois degestation.

Pendant, cette période les besoins de la chèvreaugmentent, alors que sa capacité d’ingestion stagnevoire même diminuent vers la fin de gestation en raisonde la pression exercée par le foetus sur les réservoirsgastriques. Il en résulte un bilan énergétiqueprogressivement négatif associé à une mobilisationcroissante des graisses de réserves.

Z O O M Après la mise-bas, les besoins de la chèvre augmententrapidement, car la production laitière maximale de lachèvre est atteinte vers la fin de la deuxième semaine etla troisième semaine de lactation.

Néanmoins, la capacité d’ingestion augmentebeaucoup plus lentement et n’atteint quand à elle sonmaximum qu’entre la 5ième et la 8ième semaine delactation.

Ce décalage entre les besoins et les apports se traduitpar une mobilisation inévitable des réserves corporelles

pour faire face aux besoins de lactation. La perte depoids peut atteindre 3 à 6 kg pendant les 3 à 4premières semaines de lactation. Ensuite, le bilan tend àl’équilibre puis devient positif et la mobilisation deréserves cesse. Pendant les 5ième et 6ième mois delactation, les chèvres reconstituent ses réservescorporelles.

Apports alimentaires recommandés pour la chèvreaux différents stades de productionLe tableau donne les apports alimentaires recommandéspour une chèvre de 60 kg à l’entretien et en foin degestation.

Tableau 4: Apports alimentaires journaliersrecommandés pour une chèvre de 60 kg à l’entretien eten fin de gestation (INRA, 1988).UFL PDI (g/j) Ca (g/j) P (g/j) Entretien 0,79 50 4 3Gestation : 4ième mois de gestation5ième mois de gestation0,90 1,01 79 107 7 10 3,8 4,5NB:- Les besoins énergétiques varient de 0,10 UFL pourune différence entre animaux de 10 kg.- les besoins protéiques varient de 6,2 g/j par 10 kg depoids vif.- Pour les minéraux, les différences de 10 kg de poidsvif entre animaux modifient l’apport de 0,5 g.Pendant la lactation, les besoins de la chèvre pour laproduction d’un litre de lait à 35% de matière grassesont:- 0,385 UFL (une variation du taux de matière grasse de10 p. 1000 modifie ce besoin de 0,065 UFL). Pendantle 1er et le 2ième mois de lactation, les besoinsénergétiques peuvent être minorés en tenant compte dela mobilisation inévitable des réserves corporelle de lachèvre. Il faut noter que la perte de 1 kg de poidsfournit 3,7 UFL et que le gain de 1 kg de poidsnécessite 3,9 UFL. A partir du 4ième mois de lactation,les besoins énergétiques doivent être majorés.-45 g de PDI. Des déficits peuvent être tolérés pendantle 1er et le 2ième mois de lactation. à partir 4ième moisde lactation, il faut ajouter les besoins de croissance quicorrespondent au gain de poids de la chèvre-4 g de calcium et 1,5 g de phosphore.

CONSEILS Le rapport Ca/P doit être proche de 2.

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ALIMENTATION

Chèvre laitière, quelle alimentation?Tenir compte du tarissement, gestation et lactation.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Stratégie d’alimentation de la chèvre laitière

Du tarissement à 6 semaines avantl’agnelageDès le tarissement, l’objectif est de préparer à lachèvre à la prochaine lactation. Pour cela,l’alimentationde la chèvre pendant cette période doit lui permettred’une part, de reconstituer ses réserves corporelles, etd’autre part lui évite de mobilier une part importantedes réserves en fin de gestation.Au cours de la reconstitution de ses réservesadipeuses, la chèvre a besoin de 4 UFL pour stocker 1kg de gras. Ainsi, avec un objectif de 6 kg sur unepériode de 100 jours (soit 60 g/j), il faudra 0,24UFL/jour. Du tarissement à 6 semaines avant laparturition, la concentration énergique de la ration doitrester faible (0,65 UFL/kg de MS).

CONSEILS Il est préférable d’alimenter la chèvre à base d’unfourrage de bonne qualité afin de réduire l’apport deconcentré pendant cette période.

Fin de gestationLa période de fin de gestation constitue, enparticulier, une phase critique. A cette période, lesbesoins de la chèvre augmentent tandis que sa capacitéd’ingestion diminue; le foetus, qui exige des quantitéscroissantes de nutriments, encombre l'abdomen etcomprime le rumen, de sorte qu'en fin de gestation, iln'est pas toujours possible de couvrir les besoins del'animal en particulier en énergie.

La chèvre peut alors commencer à mobiliser sesréserves lipidiques pour répondre à un déficiténergétique, causé par l'augmentation du poids, doncdes exigences nutritionnelles du fœtus et de sesannexes. La distribution, en fin de gestation, d'uneration trop encombrante ou de mauvaise ingestibilitéaccroît l'intensité de la mobilisation des réserves etréduit la possibilité de néoglucogénèse ce qui augmentede ce fait les risques de toxémie de gestation.

Dans ces conditions, une augmentation de la densitéénergétique du régime par un apport d'alimentsconcentrés tend à réduire cette mobilisation desréserves et le risque de toxémie de gestation. Ainsi, à

partir du 4ième mois de gestation. Il est recommandé dedistribuer pendant cette période des aliments concentrécontenant des céréales à raison de 100- 200 g au débutjusqu’à 400- 600 g à la mise bas. La concentrationénergétique doit s’élever de 0,75 UFL/kg DE MS aucours du 4ième mois de gestation jusqu’à 0,85UFL/kgde MS juste avant la mise bas.

Il est aussi intéressant d’introduire dans l’alimentconcentré une source azotée riche en protéines nondégradées dans le rumen (PDIA). Il est égalementsouhaitable de respecter le rapport Ca/P en fin degestation et éviter les excès du calcium dans la ration(fièvre vitulaire).

En lactationEn début de lactation, les besoins de la chèvreaugmentent très rapidement alors que sa capacitéd’ingestion est encore limitée. Le déficit énergétique dela ration et couvert par la mobilisation des réservescorporelles. La mobilisation de 1 kg de gras estéquivalente à un apport de 3,7 à 3,9 UFL. Cependant, une mobilisation excessive des lipidescorporelle expose la chèvre à des risques de cétose. Ilest ainsi, recommandé d’offrir à la chèvre un régime àconcentration énergétique élevée (supérieur à 0,90FL/kg de MS).

Z O O M Concernant les apports de matières azotées; pendantla première et la deuxième semaine de lactation, undéficit en PDI dans la ration de 80 à 90 g puis de 20 à30 g est toléré. Au contraire, à partir de la troisièmesemaine, les besoins en PDI doivent être entièrementcouverts par les apports alimentaires recommandés,étant donné que la chèvre possède de faibles réservesprotéiques.

CONSEILS Après le pic de lactation, la concentration énergétiquede la ration diminue régulièrement pour atteindre 0,80UFL/kg de MS au 5ième – 6ième semaine de lactationet 0,75 UFL/kg de MS pendant le derniers mois delactation.Pendant la lactation, la ration doit contenir 7 g decalcium et 3,5 g de phosphore par kg de MS.

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ALIMENTATION

Quelle ration pour les chèvres laitières?Faire coïncider les apports d' énergie et d'azote.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Ration pour les chèvres laitièresRation ne contenant que du fourrage

Les rations ne contenant pas de concentréconcernent essentiellement les chèvres à l’entretien,taries et celles en début de gestation (jusqu’au 3ièmemois de gestation). Pour un fourrage donné, la quantité de MS ingéréepas la chèvre est calculée par la formule :

QI= CI / UEL du fourrage

QI : quantité ingéréeCI : Capacité d’ingestionUEL : Valeur d’encombrement du fourrage

CONSEILS Les quantités brutes de fourrages secs sont calculéesen majorant de 15 à 20% les quantités de MS ingérées.Il convient également des les majorer de 10 à 15% pourtenir compte des refus.

Ration composée de fourrage et de concentré

Ces rations sont distribuées généralement aux chèvresen fin de gestation et en lactation. Le calcul d’une ration composée de fourrage et deconcentré suit le même principe que celui utilisé pour lavache laitière :

• Estimation des besoins totaux de la chèvre (UFL,PDI, Ca, P) : Entretien + Production• Détermination de la composition des alimentsdisponibles (UFL, PDI, Ca, P, …) et leurs valeursd’encombrement (Tables INRA);• Détermination des quantités des fourrages et dumélange d’aliments concentrés en résolvant un systèmeà deux équations :- la première équation exprime que ces quantitésdoivent couvrir les besoins énergétiques de la chèvre(en UFL);- la seconde exprime que ces quantités doiventrespecter la capacité d’ingestion des animaux.- Les déficits en Ca et en P sont couverts par l’apportd’un complément minéral vitaminé (CMV).

NB: les quantités de fourrages doivent tenir compte dupourcentage de refus.

Recommandations pratiquesDistribution des aliments

-Les aliments concentrés doivent être présentés depréférence sous forme de grains broyés grossièrement.

-Les CMV peuvent mélangés aux aliments concentrésou être dispersés sur les fourrages.

-En ce qui concerne le rythme de distribution de laration, pour une même quantité de concentrés,l’augmentation du nombre de repas augmentel’efficacité de la ration.

-Dans tous les cas, il ne faut pas dépasser 400 g/repas.

-Il est souvent utile de vérifier les quantités réellementdistribuées et celles ingérées.

-Un tarage de temps en temps des diverses boitesservant à la distribution est nécessaire.

-L’utilisation des rations totales mélangées (RTM)donne par ailleurs, des résultats satisfaisants.

Equilibre PDI/UFLComme toutes les sources d’énergie et d’azote ne sontpas utilisées à la même vitesse dans le rumen, il fautfaire coïncider autant que possible les apports de cesdeux types de nutriments.

CONSEILS Pour éviter les alcaloses qui apparaissent lors d’undéséquilibre entre PDIN et PDIE, il faut vérifier que :(PDIE – PDIN) / UFL <=12

En effet, grâce au recyclage de l’urée endogène dansle rumen, la chèvre pourrait compenser un déficit PDIE- PDIN = 25 g/j.

Z O O M StocksLe calcul des apports pour chaque lot et pour tout letroupeau permet de prévoir les besoins du troupeaudurant toute la lactation et de prendre ses dispositionssuffisamment tôt en cas de manque.

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ALIMENTATION

Quelle conduite alimentaire des boucs?Des besoins spécifiques tel le zinc pour la spermatogénèse.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ CONDUITE ALIMENTAIRE DES BOUCSEn dehors de la période de saillies, les besoins desboucs se limitent aux besoins d’entretien. Les boucspeuvent recevoir du fourrage sans complémentation àconditions qu’ils soient de bonne qualité.

A partir d’un mois à un mois et demi avant la périodelutte, les besoins de boucs doivent être majorés de 15%,ou plus selon l’état corporel de l’animal.

Ces apports doivent être maintenu durant toute lapériode lutte, voire même, jusqu’à 4 à 5 semaines aprèsla fin des saillies pour permettre aux boucs qui ontbesoin de reconstituer leur réserves. La ration des boucsdoit être complétée par 300 à 600 g d’aliment concentrécomposé principalement de céréales.

NB : - Les rations des boucs doivent avoir des teneurslimitées en phosphore (2,5 g/kg de MS) pour éviter lesrisques de lithiase urinaire.

Tableau 5: Apports alimentaires journaliersrecommandés et capacité d’ingestion des boucs (INRA,1988).Apports recommandés Capacité d’ingestion Poids vif(kg) Stade physiologique UFL PDI (g) Ca (g) P (g) MS(kg) UEL60 Entretien Lutte 0,87 1,00 50 53 4,0 4,6 3,0 3,41,33 1,8970 Entretien Lutte 0,98 1,13 56 65 4,5 5,2 3,5 4,01,47 2,0080 Entretien Lutte 1,10 1,26 62 72 5,0 5,8 4,0 4,61,60 2,1190 Entretien Lutte 1,21 1,39 67 77 5,5 6,3 4,5 5,11,74 2,22100 Entretien Lutte 1,32 1,52 73 84 6,0 6,9 5,05,7 1,87 2,33

Par ailleurs, une eau propre et fraîche doit être présenteen permanence à la disposition des animaux. En casd'insuffisance, l'appétit de l'animal diminue.

Avec des rations à base de céréales et de fourragesconservés, il faut prévoir une distribution de vitamines(par exemple A.D3.E) 2 mois avant le début de lareproduction, puis une nouvelle fois juste avant lespremières saillies. Cette supplémentation de vitaminesn'est pas indispensable s'il y a affouragement en vert.

Parmi les céréales pouvant être utilisées, l'avoine estréputée "échauffante" et stimulante. En ce qui concerneles minéraux, les besoins en calcium et phosphore sontà peu près couverts par les teneurs des fourrages et descéréales.

CONSEILS Un excès de phosphore peut provoquer des cas delithiase urinaire (calculs). En cas de risque, distribuerdu chlorure d'ammonium dans l'eau de boisson.

Z O O M Pour les oligo-éléments (dont le zinc indispensabletout au long de la spermatogenèse), il est recommandéde mettre à la disposition des animaux, des pierres àlécher à teneur garantie en oligo-éléments, spécialespetits ruminants.

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CHEVRETTES

Quels soins aux chevrettes?Viser une reproduction vers 7-8 mois.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ ELEVAGE DES CHEVRETTES

INTRODUCTIONL'élevage des jeunes est un investissement nécessaireet prioritaire chaque année dans un élevage de chèvres:pour maintenir constant ou pour accroître l'effectif, etpour améliorer le potentiel génétique du troupeau. Les chevrettes d’élevage sont destinées aurenouvellement du troupeau.

Une conduite alimentaire adaptée de ces dernièresleur permet d’atteindre un développement satisfaisant(2/3 du poids vif adulte de la race) pour être sailliesvers l’âge de 8 mois.

CONSEILS Les recommandations pratiques dans ce chapitre sontconçues pour une conduite optimale, avec une mise-basvers 12-13 mois pour les chèvres de race Alpine enparticulier.

CROISSANCE DES CHEVRETTESUne conduite optimale des chevrettes pendant lapériode d’élevage, doit permettre une première misebas à l’âge de 12 à 13 mois, ce qui correspond à unemise à la reproduction à l’âge de 7 à 8 mois.

Ainsi, des GMQ objectif doivent être fixés durant lesdifférentes périodes d’élevage de la chevrette.

-de 0 à 4 mois, et surtout dans les deux premiers mois,il faut viser une forte croissance.

Le GMQ (Gain Moyen Quotidien) objectif pendant cespériodes doit être:- de 180 g/j à 200 g/j durant les 2 premiers mois;- de 150 g/j de 2 à 4 mois.

-de 4 à 7 mois (reproduction) : freinage de la

croissance. Fixer un GMQ objectif de 100 à 110 g/j.-de 7 mois à la mise-bas, le GMQ objectif doit être de100 g/j.

Face à cette courbe-objectif de croissance de lachevrette, il existe un certain nombre de repères, depoids minimums à des âges-types:-À la naissance: en moyenne les animaux à garderdoivent peser au moins 3,5 kg;-Au sevrage: les chevrettes doivent peser autour de 15kg, vers 2 mois;-A la mise à la reproduction: les animaux doiventpeser autour de 30 kg pour les Alpines et 35 kg pour lesSaanen, vers 7 à 8 mois.

Z O O M Les principaux facteurs qui influencent la croissancede la chevrette sont :

- l'état de santé : hygiène générale, surveillancesanitaire, traitement,

- les conditions de logement : espace, ambiance,équipement,

- l’homogénéité et la taille du lot : réduction de laconcurrence entre les animaux à l'auge,

- l'alimentation : quantité et qualité des aliments,équilibre des rations.

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CHEVRETTES

Quelle alimentation des chevrettes?Une alimentation spécifique pour chaque âge.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ L’ALIMENTATION ET L’ELEVAGE DESCHEVRETTES AUX DIFFERENTS STADESCLESA titre d'exemple, les besoins minimums, pour chaquemois, en terme du PDI et d'énergie, pour obtenir à 7mois une chevrette de 33 -34 kg sont:Age (mois) 1 2 3 4 5 6 7Energie (UFL/j) 0,43 0,52 0,59 0,68 0,77 0,81 0,80PDI (g/j) 64 70 69 68 67 65 60

Cependant, l'éleveur raisonnera plus souvent parpériode d'élevage, lui permettant notamment de vérifierrégulièrement si ses objectifs sont atteints : naissance etphase lactée, sevrage, sevrage – 4 mois, 4 mois - mise àla reproduction, reproduction – mise-bas.

De la naissance au sevrageChoix des animaux-Eliminer les animaux présentant des tares: doublestrayons, abcès, malformation génitale...-Ne retenir que des animaux qui font un certain poids,qui sont vigoureux et qui ont un certain appétit dès lespremières heures après la naissance.

AlimentationDès la naissance, et au moins dans les 2 heures qui lasuivent, il faut administrer à la chevrette 1/4 de litre decolostrum. Cette consommation de colostrum,indispensable à l'immunité de la chevrette, devra sepoursuivre pendant au moins 24 heures.

Phase lactéeDans le cas où la chèvre est traite, les chevrettesdoivent recevoir du lait reconstitué à partir du 2ièmejour après la naissance, la consommation du laitreconstitué se poursuit jusqu’au sevrage.- Du 2ième jour au sevrage: apporter progressivementdu lait reconstitué en fonction de l’appétit. Il faut viserun apport journalier de 1,8 à 2 litres de lait reconstitué,et prolonger cette distribution jusqu'au sevrage.- Préparation: Il faut bien veiller à la température dedilution (eau à 50-55°C) et de distribution (lait

reconstitué proche de 40°C).- Concentration : obtenir un lait reconstitué dosant à 35g de MG/litre de lait reconstitué, soit :- 210 g poudre/litre d'eau, si poudre à 20 % MG- 200 g poudre/litre d'eau, si poudre à 21 % MG- 190 g poudre/litre d'eau, si poudre à 22 % MG- 180 g poudre/litre d'eau, si poudre à 23 % MG- 170 g poudre/litre d'eau, si poudre à 24 % MG

Fourrages et concentrés- Durant les 15 premiers jours, apporter une paille debonne qualité et un foin très fibreux à volonté pourarriver au sevrage à 200-300 g/jour- A partir de la deuxième quinzaine, apporter à volontéun concentré chevrette de démarrage à 18% de M.A.T.(aliment du commerce ou un mélange 3/4 céréales +1/4 soja + minéraux).

CONSEILS Soins-Désinfection du cordon ombilical à la naissance,-Veiller à la propreté de l'eau et du matérield'abreuvement (gouttières, multitétines,…),-Avant le sevrage, traiter contre la coccidiose, etéventuellement, selon l'avis du vétérinaire, vaccinercontre la paratuberculose (à 8-15 jours) et lapasteurellose (à 1 mois).

Le sevrageIl s'effectue lorsque les animaux ont atteint un poidsd’au moins 15 kg à l’âge de 2 mois si la croissancedurant la phase lactée a été correcte.

A deux mois, si les animaux pèsent moins de 12 kg, ilfaut les réformer; s’il pèsent entre 12 et 15 kg : retarderle sevrage et prolonger l’alimentation lactée jusqu’à 15kg.

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CHEVRETTES

Quelle alimentation des chevrettes?Une alimentation spécifique pour chaque âge.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Du sevrage à 4 moisAprès sevrage, les aliments solides doivent êtredistribué à volonté jusqu’à une ingestion maximale de500 g d’aliment concentré qui est atteinte vers la fin du3ième mois. Ensuite, lorsque la quantité de fourrageingérée augmente, l’apport en concentré doit être réduitjusqu’à 100 à 200 g au 7ième mois selon la qualité dufourrage.

Alimentation- Le but, durant cette période, est de développer lapanse de la chevrette, donc : apporter un foin de bonnequalité et appétant: jusqu'à 800 g par jour et parchevrette à 4 mois. Continuer à apporter de la paille enlibre-service dans un râtelier.- Apporter du concentré, à 18 % de M.A.T, puis 16 %,jusqu'à 400 grammes par jour et par chevrette.En cas de distribution de concentré fermier, ne pasoublier les C.M.V. Après le sevrage, l’apport deconcentré doit être ajustée au rythme de la croissancesouhaité.

CONSEILS Soins-Surveiller la coccidiose,-Éventuellement, vaccin contre l'entérotoxémie etrappel du vaccin contre la pasteurellose.

De 4 mois à la mise à la reproductionA 4 mois, la chevrette a au moins 24 kg (25 kg en raceSaanen). Il faut atteindre un minimum de 30 kg pour lesAlpines et 35 kg pour les Saanens au moment de lamise à la reproduction.

AlimentationL'objectif est d’optimiser la rumination, par l'apport detrès bons fourrages. La ration sera constituée de foin (au moins 1,2 kg), depaille au râtelier et de concentrés à 16%M.A.T: 400 g à700 g. selon la qualité du foin et les nécessités derattrapage de poids. Pour une quantité journalière importante deconcentrés, fractionner les apports en plusieurs repas.

CONSEILS Soins-15 jours avant la saillie: apport de vitamines A, D, E,K

-Éviter le stress au moment de la mise à lareproduction, de type changement de bâtiment.-Avant la mise à la reproduction, sortir le fumier etdésinfecter le local.-Éventuellement, 3 semaines avant la mise à lareproduction, vacciner contre la fièvre Q et lachlamydiose.

De la mise à la reproduction à la mise-basLa période critique se situe pendant le premier moisde gestation. Pendant cette période, il faut éviter leschangements brusques de régime alimentaire et leschangements de bâtiments.

AlimentationLa ration est composée du foin de très bonne qualitédont les quantités distribuées augmenterontprogressivement, et des concentrés dont la quantitédistribuée ne dépassera pas 600 grammes par jour. Voiciquelques repères pour l'alimentation des chevrettes enfin de gestation : - UFL/ kg MS: 0, 85- PDI/ kg MS: 85 g/kg- 10 à 15 % d'amidon- 25 % de cellulose

SoinsPour assurer une bonne croissance et un bondéveloppement des chevrettes, il ne faut pas oublier :

– les stocks nécessaires, en foin de bonne qualité(une chevrette c'est au total 350 kg de fourrageset 150 kg de concentrés),

– Des longueurs à l'auge suffisantes, qui doiventêtre selon les périodes

– Phase lactée Sevrage – 4 mois 4 moisreproduction

Reproduction–mise bas

Longueur à l’auge (en cm/chevrette)12 à 15 30 33 35

Z O O M NB: L’alimentation des chevrettes à base du foin deslégumineuses donne de meilleurs résultats. Le pâturageest déconseillé aux chevrettes, en raison de leur faibleniveau d’ingestion et leur sensibilité aux parasitoses.

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CHEVRETTES

Quelle reproduction des chevrettes?Détecter au plutôt les animaux vides.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ REPRODUCTION DES CHEVRETTESLes animaux ayant atteint une croissance suffisante(âge et poids minimums) sont mis à la reproduction.

Deux types de techniques sont envisageables selon lasituation et les objectifs de l’élevage:-la saillie naturelle, en saison sexuelle principalement,-la synchronisation des chaleurs avec la monte en main.

Cette technique est déconseillée pour les chevrettes,car les résultats de fertilité sont en moyenne inférieurs à50 %, avec une forte variabilité selon les élevages.

Saillie naturelle, en saison-En cas de monte libre, prévoir des lots de 20 à 30chevrettes par bouc.-Préparer les boucs (flushing): de 0,3 à 0,6 kg decéréales.

CONSEILS Commencer 6 à 8 semaines avant le démarrage dessaillies. Eviter l'excès de phosphore dans l'alimentation.

Synchronisation des chaleurs et monte enmainCette technique pourra être utilisée en saisonsexuelle, et obligatoirement si l'on recherche des mises-bas en avance de saison.

Z O O M Le protocole est le suivant pour les chevrettes :-J 0 : Pose de l'éponge vaginale, éponge agnelle (FGA

40 milligrammes)-J 9 : Injection de PMSG : 250 UI et d'Estrumate : 0,2ml (50 microgrammes)-J 11 : Retrait de l'éponge 48 heures après injection-J 12 : 24 heures après le retrait de l'éponge, début de lareproduction avec monte en mainLes injections sont intramusculaires.

CONSEILS Il est nécessaire de rompre l'hymen des chevrettes unequinzaine de jours avant la pose de l'éponge (afind'éviter les adhérences consécutives au saignement aumoment de la rupture de l'hymen lors de la pose).

Constat de gestationPour bien contrôler la reproduction de ses chevrettes,et l'organisation de l'ensemble de son troupeau, il estnécessaire de détecter au plut tôt les animaux vides.

CONSEILS Cette détection de gestation se fait par échographie, àpartir de 35 jours après la mise à la reproduction de lachevrette.

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BATIMENTS

Quel aménagement des bâtiments?Un aménagement fonctionnel et économique (I).

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ LES BATIMENTS D’ELEVAGE CAPRIN

INTRODUCTIONDans l’élevage caprin, le bâtiment d’élevage est unélément important pour la bonne conduite du troupeau,sur le plan du travail, de la santé des animaux et vis-à-vis des investissements.

Ce chapitre s'attache à rappeler certains éléments debase lors de l'aménagement ou de la construction d'unechèvrerie; l'objectif étant qu'elle soit le plusfonctionnelle possible, qu'elle assure un bon confortaux animaux et qu'elle soit réalisable économiquement.

IMPLANTATIONIl est très important de respecter une bonneimplantation, car elle conditionne ensuite l’ambiancedu bâtiment. L’orientation doit tenir compte des ventsdominants et de la luminosité naturelle optimum dubâtiment. L’orientation la plus fréquente, en ventilationstatique, est la disposition dans l’axe sud-ouest, nord-est ou sud-nord, la façade ouverte (si elle existe) étantcôté est ou côté sud / est, pour donner un minimum deprise aux vents dominants.

CONSEILS Mais ceci doit être adapté aux spécificité locales :vents dominants, relief du terrain, taille et forme de laparcelle.

AMBIANCE DANS LES BATIMENTSLes principaux éléments à prendre en compte sont : latempérature, l’humidité et la quantité d’ammoniac del’air.

La températureLa chèvre est un animal qui supporte plutôt bien lefroid, mais seulement s'il s’installe progressivement.Des variations brutales modifient l'humidité de l’air etentraînent de la condensation sur les structuresmétalliques. Les températures pour un bâtiment sont:-optimum: 10 à 12° C, surtout éviter les variationsbrutales;-minimum: éviter que les abreuvoirs gèlent et biennourrir les chèvres;-maximum: 27° C (dans la mesure du possible).

L'humidité- Une chèvre évapore 1,2 à 1,5 litres par jour; à cela,s’ajoute l'urine qui s'évapore des litières. - Les fuites d'abreuvoir ou infiltration d'eau sont aussi àsurveiller de près pour éviter une surcharge d’humidité.

Z O O M Il est indispensable que cette eau soit évacuée àl'extérieur du bâtiment.

CONSEILS L’humidité dans une chèvrerie ne doit pas dépasser80 % d’humidité relative, mesurable par unhygromètre)

L’ammoniacLa litière dégage une quantité importante d'ammoniacqui, s'il n'est pas évacué, devient irritant pour lesbronches de l'animal et compromet sa santé.

CONSEILS Un curage régulier du fumier, permet de limiter lesdégagements d’ammoniac, de garder un volumesuffisant d’air sain et de lutter activement contre lesmouches.

L’isolation et la ventilationL’isolation et la ventilation permettent de réguler latempérature, l’humidité, et le niveau d’ammoniac.

IsolationL’isolation de la toiture peut permettre une meilleurefluidité de l’air. Elle se comprend plus pour l’été quepour l’hiver. Le choix du matériau de bardage doit êtreadapté pour limiter la diffusion du froid et du chaud.

CONSEILS Les bâtiments en bois sont naturellement plus isolantsque les bâtiments métalliques et évitent lacondensation.

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BATIMENTS

Quel aménagement des bâtiments?Un aménagement fonctionnel et économique (Ii).

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ AMBIANCE DANS LES BATIMENTS (suite)

VentilationLe renouvellement de l'air doit être de 30m3/heure/animal, l'hiver, et de 120 à 150 m3 l'été. Ilfaut veiller à ne pas dépasser une vitesse de 0,5 m/s, auniveau des animaux.

Une trop forte ventilation dans certaines parties d'unbâtiment entraîne des courants d'air, qu’il convientd’éviter.

Pour assurer la ventilation, deux moyens sont possibles:- La ventilation statiquePour cela, il est préférable que les entrées d'air soientréglables entre l'hiver et l'été.

- La ventilation dynamiqueLorsque la configuration ou l'emplacement du bâtimentne permettent pas une bonne ventilation statique, lerecours à des extracteurs électriques peut êtreintéressant.

Z O O M Elle apporte aussi un confortd'utilisation, car souvent, avec des volets réglables, enpériode de mi-saison, l'éleveur ne sait plus commentfaire, ouvrir ou fermer, et souvent il abandonne.

Le principe est de réduire les entrées d'air (par rapportà la ventilation statique) et de réguler les mouvementsd'air à l’intérieur du bâtiment par des extracteurs situés

dans des cheminées.

Ces extracteurs fonctionnent plus ou moins vite etfréquemment selon la température du bâtiment.

Il est par contre nécessaire de modifier la températurede consigne de déclenchement de l’extraction entre l'étéet l'hiver.

L'éclairageNaturelLes ouvertures doivent représenter le 1/20ème de lasurface au sol avec éclairage latéral de préférence.Artificiel- Pour éclairer les animaux, un double néon pour deuxtravées dans l'axe de l'aire de couchage, avec 1 W/m.

- Si l’éleveur utilise le traitement lumineux afin dedéclencher les chaleurs en modifiant de façonartificielle la durée du jour...

CONSEILS … l'objectif est d'avoir 200 lux au niveau des yeux del'animal, ce qui correspond dans pratique à 2 Wnéon/m² d'aire paillée

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Page 21: ALGERIE : Référentiel technique de l'élevage caprin

BATIMENTS

Quelles dimensions du bâtiment ?Une surface fonction de la taille des animaux et de leur stade

physiologique._ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

LES DIMENSIONSLa surface nécessaire par individus est fonction de lataille de l’animal et de son stade physiologique. Lesnormes retenues sont illustrées dans le tableau suivant.

Tableau 6: Quelques données sur le logement deschèvres laitièresSuperficie (m2/tête) Longueur de la mangeoire(cm/tête)- Chèvre adulte 1,5 40- Chevrette de 7 à 12 mois 1,0 35- Chevrette de 2 à 7 mois 0,8 33- Bouc 3,00 45Logement- Aire d’attente 0,25 à 0,30 –

QUELQUES TYPES DE BATIMENT YPE DEBATIMENT CHOISIR ?Chaque type de bâtiment convient à une situationdonnée, et possède des avantages et des inconvénients.Sont présentés ici des schémas à titre indicatifs.

Type 1 : construction longitudinale (distribution del’alimentation par tracteur). Ce type de bâtiment est plus adapté à la distributionrapide de l'alimentation et il est de conception simple.

Z O O M Il est par contre, moins adapté à la circulation desanimaux et n’offre pas de possibilité d’extension.

Type 2 : construction transversaleCe type de bâtiment permet la facilité de distribution del'aliment au troupeau.Type 4 : conception tunnelLes avantages de ce type de bâtiment sont :

-la rapidité de montage, -le faible coût,-et une bonne isolation.

Ils sont par contre, moins adaptés pour les raisonssuivantes:-durée de vie de 6 à 10 ans;-circulation des animaux difficile ;-nécessité de bardage intérieur; -problème de ventilation ;-accès seulement par un pignon; -pas de luminosité naturelle.

Lot 2 Lot 1Lot 3 Lot 4Bloc Couloir de distribution techniqueLot 3Lot 1 Lot 2Lot 4Bloc technique

CONSEILS On consultera sur internet les revues d'élevage du groupe Réussir afin d'avoir plus d'informations sur les bâtiments. Ndlr.

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BATIMENTS

Quel aménagement interne pour lesbâtiments?

Le bâtiment doit être fonctionnel._ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

AMENAGEMENT INTERNE DU BATIMENT

Le solRéaliser un nivellement et un compactage ou bien unassemblage de calcaire broyé compacté, auquel onajoute, après compactage, 1 sac de ciment pour 20 m2.Étendre et compacter en mouillant abondamment lerouleau. Cette préparation à l’avantage d’offrir un solstabilisé, durable et perméable.

CONSEILS Les étapes à respecter pour assainir l’aire paillée sontles suivantes- Réaliser un drainage autour du bâtiment, voire sousle bâtiment- Rehausser l’aire paillée avec du calcaire broyéEn dernier ressort, couler une dalle imperméabilisée

Circulation des animauxLes chèvres se déplacent deux fois par jour pour latraite. Il convient d’établir la circulation la plusjudicieuse. Les marches et les pentes obligent leschèvres à sauter, freinent la circulation et sont àl'origine de traumatismes au niveau des articulations.

Couloir bétonnéPrévoir 4 m de largeur de couloir bétonné pour unecirculation aisée des tracteurs et du matériel dedistribution. Un couloir bétonné surélevé permet:- un nettoyage aisé,- une bonne vision du troupeau,- une adaptation à tous les types de systèmesalimentaires.

Les auges- Les auges ne sont pas adaptées à la distributionmécanique.- Il faut prévoir une marche à la bonne hauteur afinqu’une chèvre mange toujours debout. - Une hauteur de 55 cm semble optimale entre lamarche et la base du cornadis.

Contention des animauxLes cornadis

Il existe différents types de cornadis :- en bois: peu bruyant, le bois utilisé doit être très dur- en fer: limite l'apparition d'abcès caséeux.

Les cornadis permettent d'immobiliser les chèvres envue de traitements sanitaires, de soins ou pendant lapériode de reproduction.

Z O O M Ils permettent également de modérer le gaspillage enlimitant le fourrage tombé sur la litière. Les chèvres mangent sans être dérangées par leurscongénères. C'est surtout vrai si les concentrés sontdistribués en grande quantité.

Barres d’arrêts horizontalesElles peuvent suffire pour les animaux alimentés avecles concentrés mélangés au foin. Prévoir des cornadisdans un lot pouvant faciliter la contention et lesmanipulations.

BarrièresIl est intéressant de prévoir des séparations dans les lotsou des modifications de la taille des lots par la mise enplace de gonds ou de tubes en U, de part et d’autre deslots.

Les abreuvoirs- Un abreuvoir pour 25 chèvres, placé de 1 m à 1 m 30de hauteur pour éviter les souillures avec un marchepied à 60 cm de hauteur qui est utile lorsque l'épaisseurdu fumier est faible.

- Le modèle à poussoir est le plus recommandé, car iloffre de l'eau propre en permanence.

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MALADIES

Quel encadrement sanitaire ?Un encadrement à renforcer.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ QUELQUES PATHOLOGIES CAPRINES AUMAROC

INTRODUCTIONAu Maroc, la chèvre n'a bénéficié ni d'encadrementsanitaire, ni d'intérêt de recherches en matière de santéanimale.Le mode de conduite des troupeaux caprins, la fortepromiscuité près des puits et de dayas et les fortsdéplacements sont les causes favorisant la contagion.Les fortes périodes de disette qui font apparaître lessyndromes de malnutrition rendent le caprin moinsrésistant aux facteurs pathogènes. Les maladies les plusimportantes concernent les maladies infectieuses et lesmaladies parasitaires et es maladies métaboliques.

LES MALADIES INFECTEUSESLes entérotoxémiesLes entérotoxémies sont causées par des toxines d’unebactérie appelée Clostridium perfringens. Cette maladieoccasionne des mortalités énormes au niveau des jeuneschevreaux. En plus, il n’y a pas de traitement efficacecontre cette maladie et seule la bonne conduitealimentaire et la vaccination peuvent protéger l’animal.

Les avortementsL’avortement correspond à l’expulsion du foetus avantqu’il ne soit viable. On distingue deux typesd’avortement : infectieux et non infectieux.

Z O O M L’avortement non infectieux est causé par des facteursnon infectieux, en particulier les gènes létaux, dans cecas l’avortement est souvent précoce, des facteurshormonaux, l’ingestion de plantes toxiques et lamalnutrition (notamment déficits en vitamine E et A,Mn, I et Cu).L’avortement infectieux est causé par de nombreusesmaladies comme la Listériose et la Campilobactériosequi entraînent des avortements précoces, laChlamidiose, la Brucellose, la Salmonellose et laListériose qui causent des avortements tardifs.La Chlamydiose est la principale cause des avortementsinfectieux chez les caprins au Maroc. Pour éviter lesavortements causés par la Chlamydiose, il faut vaccinerles chèvres par des vaccins monovalents ou polyvalentsadministrés 2 à 4 semaines avant et après la lutte.

1.3. Encéphalo-arthrite-virale caprine

C’est une maladie causée par un rétrovirus qui semultiplie à l’intérieur des globules blancs notammentles lymphocytes et les leucocytes. Ce rétrovirus setransmet essentiellement soit par l’ingestion ducolostrum et du lait contaminés, lors de la traite ou soitdans le sang par l’utilisation répétée d’aiguillesd’injection ou de prise de sang. Cette maladie apparaîtsous plusieurs formes notamment la forme articulairequi est appelée aussi le gros genou, la forme mammairecaractérisée par la présence de lésions mammaires et undéséquilibre de la mamelles du point de vue volume, laforme nerveuse chez les chevreaux de 3 à 6 mois et laforme pulmonaire.Jusqu’à présent, il n’existe pas de vaccin ou traitementsdisponibles contre cette maladie. Ainsi, les mesuressuivantes peuvent être prises :-Contrôler les caprins introduits au niveau desfrontières et au niveau des exploitations parl’application de deux examens sérologiques à intervallede 6 à 12 mois ;-Utiliser du matériel à usage unique lors de l’injectionou la prise de sang et désinfecter les pinces de tatouage.

MammitesLes mammites se traduisent par l’infection oul’inflammation d’une partie ou de la totalité de lamamelle suite à la multiplication d’agents pathogènes.Elles sont à l’origine de la diminution de la productionlaitière en quantité et en qualité. Il existe quatre typesde mammites chez la chèvre notamment la mammitestaphylococcique à évolution gangréneuse, lesmammites pasteurelliques, les mammitesmycoplasmiques et d’autres mammites cliniques

Types de mammites Agent causal Symptômes Mesuresà prendreMammite gangreneuse Staphylococcus aureus-Fièvre et la perte de l’appétit- Le quartier atteint devient froid et se détache de lachèvre;- Arrêt de la sécrétion lactée-Traitement des chèvres atteintes avec une dosemassive d’antibiotiques ;- Vaccination des chèvres.Mammite pasteurellique Pasteurella hemolytica-Fièvre élevée et de boiterie ;- Le lait devient séreux ;- Chute de la production laitière.--------

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Mammites mycoplasmiques -Mycoplasma capricolum, -Mycoplasma putrefaciens-Mycoplasma mycoïdes- Agalaxie brutale, - Arthrites, - Kératites-Effectuer le diagnostic bactériologique;

– Traiter avec les macrolides;–

CONSEILS Eliminer les chèvres non guéris.

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MALADIES

Quelles maladies parasitaires?Des maladies internes mais aussi externes.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ LES MALADIES PARASITAIRES

Maladies parasitaires internesLes maladies parasitaires internes les plus répandueschez les caprins sont la Fasciolose hépatique, lesStrongyloses digestives et les Strongylosesrespiratoires.

Fasciolose hépatique ou DistomatoseCette maladie entraîne une diminution du poids et deretard de croissance. La Faciolose hépatique est unemaladie automno-hivernale dans le Rif et le MoyenAtlas. Cependant, dans le Gharb, la Faciolose est unemaladie de printemps et début été.

Strongyloses digestivesC’est une maladie causée par les Strongylidés ouTrichostrongylidés qui se localisent dans la caillette etl’intestin.le tableau donne les fréquences d’apparitionde quelques strongles digestifs dans certaines régionsdu Maroc.

Tableau 7: Fréquences des strongles digestifs danscertaines régions du MarocAgents pathogènes Fréquence (%) RégionTrichostrongylus spp 83Téladorsagia spp 73Trichurus spp 42Moyen AtlasTrichurus spp 67Trichostrongylus spp 62

Téladorsagia spp 49,12ChefchaouenLes Strongyloses digestives apparaissent dans les zonesde parcours, ce qui constitue une grande menace pourles caprins et elles sont à l’origine de la diarrhée, deretard de croissance et de perte de poids.

Strongyloses respiratoiresStrongyloses respiratoires sont causées par des parasitesqui se localisent dans l’appareil respiratoire et qui sontà l’origine de grandes pertes économiques notammentle retard de croissance, perte de poids et même lamortalité des animaux.

Le parasitoses externesLa gale et les tiques occasionnent des pertesconsidérables dans la production des poils.

Z O O M

CONSEILS

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MALADIES

Quelles maladies métaboliques?Les concentrés peuvent induire des troubles nutritionnels.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ MALADIES METABOLIQUESL'amélioration de la qualité des fourrages et des apportsd'aliments concentrés et déshydratés génère uneélévation de la productivité laitière des chèvres; maiscela induit aussi l'augmentation des troubles de santéd'origine nutritionnelle. Les erreurs de rationnement àsavoir la sous alimentation, la suralimentation, lesdéséquilibres alimentaires, ainsi que certaines pratiquesde distribution des aliments provoquent desperturbations de la rumination et des processus dedigestion des aliments qui vont alors affectés le bonfonctionnement de l'organisme.Les maladies métaboliques les plus importantesacidose, cétose, alcalose, occupent la première placedes pathologie qui affectent les élevages intensifs.

L’acidose ruminaleC'est une intoxication due à l'accumulation excessivedans la panse des acides gras volatils qui sont produitnormalement lors de la dégradation microbienne desaliments très énergétiques. La composition des rationset les pratiques de distribution des aliments favorisentl'acidose, lorsqu'il y a :

- Excès d'amidon : ensilage de maïs, céréales,concentrés ;- Excès de sucre (mélasse betterave) ou d'acidelactique (ensilage d'herbe) ;- Manque de fibre et de cellulose : manque de foin,niveau de refus élevé ;- Changement brutal de ration : absence de transitionalimentaire ;- Absence de substance tampon (bicarbonate desoude) dans les rations à risque.

Le traitement consiste à rétablir le pH sanguin etruminal par des perfusions de solution tampon,d'apporter en intraveineuse de la vitamine B1, et decorriger la ration pour rétablir la rumination (réductiondu concentré, apport de paille).

L’alcaloseC'est une intoxication due à l'accumulation excessived'ammoniac dans le rumen. Le pH du rumen s'élèvevers 7,5 et plus et il devient très défavorable à l'activitéde la flore ruminale. La chèvre paraît ronde. Les crottesse ramollissent en bouses de couleur noire etl'apparition d'entérotoxémie est fréquente. Cettemaladie résulte généralement de:

- l'excès de l'apport azoté et le déséquilibreazote/énergie de la ration;- l’excès d'azote notamment non protéique par lesfourrages verts jeunes, l'ensilage d'herbe surtout s'il estmal conservé, les foins très feuillus, les tourteaux;

CONSEILS L'apport d'eau vinaigrée, de propionate de souderéduit l'alcalinité du rumen.

Il est nécessaire de corriger la ration dans tous les cas:réduire l'apport azoté global et non protéique.

Remplacer de l'azote non protéique par une source deprotéines protégées: Luzerne déshydratée, tourteautanné...

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MALADIES

Quelles maladies métaboliques?Cétose et autres maladies.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ La cétoseC'est une intoxication due à l'accumulation de corpscétoniques qui résultent de la transformation desgraisses corporelles par le foie, lorsque le glucosesanguin manque. Elle affecte surtout la chèvre en fin degestation et plus rarement au début de la lactation. Cetteacidose est provoquée par une diminution de la capacitéd'ingestion de la chèvre (baisse de l'appétit), et sonchoix pour le concentré plutôt que pour le fourrage. Lachèvre trop grasse à la mise-bas peut mobiliserdavantage de graisses corporelles.

Z O O M L'excès de matières azotées favorise la mobilisation desgraisses, la sous alimentation énergétique tropimportante (amidon), l'augmentation trop rapide duconcentré énergétique provoque une acido-cétose.

Autres maladiesLe tableau suivant donne un aperçu des causes les plusimportantes de maladies dues à l’alimentation de mêmeque les mesures préventives à appliquer.

Troubles Causes Mesures de préventionBasses teneurs en graisse du lait-Manque de fibres dans la ration; distributionimportante et unique des concentrés;- Concentrés distribués à jeun;- Egouttage incorrect de la mamelle- Distribuer de la cellulose bien fibreuse (au moins 18%de cellulose dans la ration);- Distribuer les concentrés en plusieurs portions;- Donner d’abord le fourrage, ensuite les concentrés;- Egoutter correctement

Toxémie de gestation (Déficit énergétique→chèvresadultes)- Déficit énergétique avant la mise bas;- Stress (longues marches, regroupements)- Apport énergétique adapté (compléter la ration avecde l’orge);- Pas de changements brusques de rations;- Eviter le stress

Maladie du muscle blanc (carence en sélénium et envitamine E →surtout chevreaux)- Ration pauvre en sélénium et en vitamine E;- Ration riche en acides gras insaturés (herbe de

printemps, huile de foie de morue)- Complémentation en sélénium et en vitamine E aumoyen de sels minéraux;

Bradsot (Entérotoxémie →surtout chevreau/jeunechèvre-Alimentation excessive de jeune herbe, de lait, deconcentrés;-Changement brusque de la ration;-Stress (froid, regroupements, interventionsvétérinaires).- Eviter les excès d’aliments;- Compléter la jeune herbe avec du foin;- Eviter les changements brusques de rations;- Eviter le stress;- VaccinerListériose (Ensilage de mauvaise qualité→ jeunechèvre/chèvre adulte)Ensilages de mauvaise qualité (pH supérieur à 5.0)Ne donner que des ensilages de bonne qualité; éviter lestress

Z O O M Un guide québecois sur les maladies des chèvresMaladies caprines - symptômes et diagnostics - offreune approche pratique de la santé des chèvres.

La société des éleveurs de chèvres laitières de race duQuébec vient d’éditer un guide sur les Maladiescaprines - symptômes et diagnostics.

Très pratique, le guide de 127 pages peut aider à poserun premier diagnostic en fonction des signes cliniquesobservés.

De nombreux arbres décisionnels facilitent lediagnostic et de courtes descriptions des maladiespermettent de cerner l’origine, le développement et latransmission des maladies ainsi que les risques et lestraitements ou préventions possibles. Sources : Réussir.fr

CONSEILS Plus d’infos sur www.chevrelaitiere.qc.ca

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PRODUITS

Quelle valorisation des produits?Valorisation du lait et de la viande.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ CHAPITRE 7: VALORISATION DES PRODUITSDE LA CHEVRE

1. VALORISATION DE LA PRODUCTIONLAITIERELes produits laitiers caprins jouissent d’une bonneréputation. Cependant, le lait de chèvre est rarementvalorisé en tant que tel: soit il est simplementautoconsommé, soit il est mélangé à d'autres laitsdestinés à la transformation fromagère (notamment lelait de vache).Les pratiques liées à la transformation relèvent d'unsavoir-faire traditionnel où les conditions d’hygiènesont rarement respectées.Le manque d'infrastructures (eau courante, électricité)fait qu'il est souvent difficile à l'éleveur d'appliquer unehygiène de traite, ce qui conduit à un lait fréquemmentcontaminé et impropre à la transformation. En outre, lesous-équipement des ateliers fermiers ou artisanaux, lemanque de formation du personnel et le non-respect desnormes sanitaires, seraient à l’origine de l'irrégularitédes fabrications et la réticence du public.Par ailleurs, la commercialisation du produit estgénéralement informelle et directe de producteur àconsommateur (vente sur les marchés hebdomadaires etau bord des routes). CONSEILS Ainsi, si l’on améliorer l’image des produits fermiers etartisanaux, ils convient d’adapter les pratiquestechnologique et commerciale requise pour unedistribution en milieu urbain et dans les grandessurfaces: approvisionnement régulier, volumesconstants et garantis, qualité constante,conditionnement adéquat, attractif et informatif. Lesrésultats d'expériences (…) montrent que lavalorisation du lait de chèvre sous forme de fromagesassure une bonne rentabilité de la production laitièrecaprine. En conséquence, à l’instar des actionsentreprises à Chefchaouen dans le cadre du projet dedéveloppement de l’élevage caprin dans la zone, qui sesont concrétisées, entre autres, par l’organisation deséleveurs, la création d’une unité pour la transformationdu lait de chèvre (fabrication de jben) et d’autresfromageries qui ont vu le jour à Ouarzazat, Haouz,Douiet et Tanger. Les mêmes actions peuvent êtreenvisagées dans d’autres régions à vocation caprine.Les programmes de développement de l’élevage caprindevraient apporter :

� Le soutien nécessaire à l'organisation de l’élevagecaprin (coopératives, associations...).� La dotation des éleveurs en aliments de bétail dans lecadre des opérations de vulgarisation, l'organisation defoires-concours, comme moyen de sensibilisation etd'incitation des éleveurs à la promotion de la chèvre.� Création des unités pour la transformation du lait dechèvre. Ces unités seraient alimentées à partir de laproduction laitière des éleveurs, auxquels sera confiéeégalement la gestion de l'unité� Création de centres de collecte de lait dans les zonesles plus éloignées réunissant la traite de plusieurséleveurs.� Formation du personnel travaillant dans la collecte etla transformation du lait, notamment en matièred’hygiène. Etc.� sensibiliser les éleveurs/producteurs fermiers auproblème de l'hygiène de la traite et de la fabricationfromagère;Au Maroc, le marché des fromages de chèvre, et plusencore celui du lait frais, sont souvent très restreints,voire inexistant. L'effort essentiel d'une démarche dedéveloppement du secteurcaprin laitier serait celui de la conquête de marchésnouveaux :� Donner une large publicité au produit;� Mieux connaître les marchés, en étudiant notammentleurs potentialités à absorber une production plusimportante de lait.Il convient également d’améliorer la distribution :� En améliorant le conditionnement, la présentation(emballage attractif et informatif);� En améliorant les conditions de transport desproduits, et leur stockage avant la vente chez legrossiste ou le détaillant.VALORISATION DE LA VIANDE CAPRINELa viande caprine jouit d’une image positive de la partdu consommateur. Elle est synonyme d’une viandediététique, et constitue souvent l’alternative à laconsommation des autres viandes rouges chez lespersonnes diabétiques. Pour cette raison, le marché desviandes caprines gagne de plus en plus de l’importance,et la demande en viande caprine est de plus en plus enplus forte. Z O O M (…) La viande caprine est très maigre,seulement 3,03 g de gras et très faible en gras saturé,comparativement aux autres viandes. Aussi, elle estaussi très faible en énergie. La viande caprine est ainsireconnue pour sa qualité diététique.

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COMMERCIALISATION

Quels circuits de commercialisation?Viser le renforcement du rôle des éleveurs dans les circuits de

commercialisation._ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ CIRCUIT DE COMMERCIALISATIONLes produits de l’élevage caprin sont orientés vers troisdestinations principales: l’autoconsommation, la venteou le remplacement des animaux. A l’instar de la viandeovine, le contexte général de la viande caprine estégalement caractérisé par la complexité des réseaux decommercialisation des animaux, la faiblesse de la partde la valeur finale qui revient au producteur, la faibleimplication des organisations d’éleveurs dans lanégociation des ventes des animaux et l’absence desystèmes d’information accessibles aux éleveurs.

CONSEILS La valorisation du produit « viande caprine » doit alorsreposer sur l’amélioration du circuit decommercialisation à travers :

– le renforcement du rôle de l’éleveur dans lescircuits de commercialisation des animaux surpied (par son implication directe dans lesplateformes de commercialisation des animaux)et,

– l’établissement des liens entre les éleveurs etles chevillards ou bouchers, grandes surfacesetc…dans les grands centres urbains du Maroc.

CONCLUSIONMalgré la place qu'occupe l'élevage caprin au niveaumarocain, il n'a bénéficié d'aucune politique dedéveloppement à l'instar des programmes exécutés auprofit de l'ovin et du bovin (plan moutonnier et planlaitier). Ce n'est que récemment qu'on commence àreconnaître à la chèvre un rôle important au niveausocio-économique (une production non négligeable de

viande, lait, peau, poil et fumier, ce qui assure unapport régulier de trésorerie pour les éleveurs).En effet, l'élevage caprin touche un nombre importantd'éleveurs ayant de faibles revenus agricoles (71% ducheptel caprin se trouve chez des exploitants nedépassant pas 5 ha de superficie exploitée et située dansdes zones défavorisées et enclavées). Il a aussi un rôlenutritionnel important puisqu'il assure un apportprotéique animal aux populations rurales.

Z O O M Tout cela permet aux exploitants les moins fortunés desubsister et de limiter leur exode. Les rares actionsentreprises pour le développement des caprins rentrentdans le cadre des projets régionaux exécutés à l'échellede certaines D.P.A. ou à l'échelle des ORMVA etquelques interventions de l'ANOC à noter:- station caprine pour la race Draâ à Ouarzazate;-station caprine de Tahanaout pour la race alpinefrançaise à Marrakech;- station caprine de Bellota pour la race alpine françaiseà Chefchaouen;- création du premier groupement caprin d'une trentained'éleveurs dans la province de Chefchaouen…..Source : ANOC MAROC