albert camus (1)

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Une introduction

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Une introduction

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Discours de réception du prix Nobel de littérature, 1957Les vrais artistes ne méprisent rien; ils s'obligent à comprendre au lieu de juger.Albert Camus, 10 décembre 1957, à Stockholm, dans NobelPrize.org, paru 10 décembre 1957.

Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse.Albert Camus, 10 décembre 1957, à Stockholm, dans NobelPrize.org, paru 10 décembre 1957.

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LE CONTEXTE HISTORIQUE DE L’ÉTRANGER, 1942 (La première moitié du 20e siècle): *

Après les horreurs de la Première Guerre mondiale, la guerre à finir toutes les guerres, le monde entre dans une période caractérisée à la fois par une profonde joie de vivre, par une volonté de faire la fête (années 20) et une angoisse aussi intensive (années 30).*

Le monde artistique fait les expérience dans un monde où il n’y a plus de mécènes et donc plus de limites que l’imagination: le dadaisme, le surréalisme, le cubisme, l’Age d’Anxiété.*

Freud et l’inconscient: l’être humain est souvent contrôlé par le ça (the id) et le libido (ses pulsions sexuelles) – la Grande Guerre et la Deuxième Guerre mondiale démontrent que sa Raison domine difficilement ses pulsions instinctives.*

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Sentiment de la mort des civilisations face à la barbarie humaine Les années folles

– vie extravagante, sensualité, jazz

La liberté de la femme – mode féminisme, l’indépendance – robes plus courte, coiffure à « la garçonnier ».

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Les années 30:*

La Grande Dépression

Le nazisme et la montée des dictatures en Allemagne.

L’intolérance, le racisme du fascisme, l’holocauste

1939-45: La Deuxième Guerre mondiale

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Nietsche exerce de plus en plus d’influence sur les philosophes

Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! Comment nous consoler, nous les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde a possédé jusqu'à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau. …(Le Gai savoir, 1882)

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Dans les arts Cézanne, Picasso: Un manque de mécènes = l’individualisme et l’expérimentationVision fragmenté de la réalité – cubisme

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L’Age de l’Anxiété: le Cri de Munch. 1893

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En littérature Cendrars, Apollinaire

Cendrars – poète du progrès. Il parle de l’aventure et du voyage (thème: villes, machines, vitesse, occupent une place privilégiée dans son œuvre.

Apollinaire – innovation poétique. Il a le goût pour l’image

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Dadaïsme – mouvement surréaliste– volonté d’aller au-delà de toute réalité

Inspiré par Freud et l’idée de l’inconscientAragon – écrivain Dali, Max Ernst et Magritte –peintres http://www.youtube.com/watch?v=PUGwqm7Q-vo&feature=relatedPicassohttp://www.guardian.co.uk/culture/video/2009/mar/30/pablo-picasso-whitechapel-galleryDada, Surréalisme cherchent à exprimer la fonctionnement de la

pensée en dehors de contrôle de la raisonL’écriture automatique – les rêves, l’inconscient, et l’imagination Invention, liberté refus de la logique,

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Après la Deuxième Guerre mondiale L’existentialisme et la philosophie de l’absurdeJean Paul Sartre (et Albert Camus qui ne veut pas être étiqueté

comme existentialiste)

L’existentialisme: Sartre: Les vérités absolues n’existent plus. L’homme est seul dans un monde qui n’a pas de sens

L’idée fondamentale est que la liberté d’être se fait lui-même à partir de ses propres choix

L’être humain cherche la cohérence dans un monde sans signification.

Sartre est d’accord avec Nietsche en disant que Dieu est mort: il croit à l’athéisme et est donc athée

http://www.youtube.com/watch?v=Vgpy5Nj0LTE&feature=related

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Camus: Une introduction

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La vie de CamusNé en 1913, à Mondovi, en Algérie Son père est tué à la guerre en 1914Une enfance de pauvreté Il fait des études de philosophie, mais la

tuberculose l’empêche de devenir professeur.Il partage son temps entre le journalisme, le

théâtre, la mise en scène, et l’écriture.

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DISCOURS: DU 10 DÉCEMBRE 1957 Ce discours a été prononcé, selon la tradition, à l'Hôtel de Ville de Stockholm, à la fin du banquet qui clôturait les cérémonies de l'attribution des prix Nobel. Je ne puis vivre personnellement sans mon art. Mais je n'ai jamais placé cet art [13] au-dessus de tout. S'il m'est nécessaire au contraire, c'est qu'il ne se sépare de personne et me permet de vivre, tel que je suis, au niveau de tous. L'art n'est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d'émouvoir le plus grand nombre d'hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes. Il oblige donc l'artiste à ne pas s'isoler ; il le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle. Et celui qui, souvent, a choisi son destin d'artiste parce qu'il se sentait différent, apprend bien vite qu'il ne nourrira son art, et sa différence, qu'en avouant sa ressemblance avec tous. L'artiste se forge dans cet aller retour perpétuel de lui aux autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s'arracher. C'est pourquoi les vrais artistes ne méprisent rien ; ils s'obligent à comprendre au lieu de juger. Et, s'ils ont un parti à prendre en ce monde, ce ne peut [14] être que celui d'une société où, selon le grand mot de Nietzsche, ne régnera plus le juge, mais le créateur, qu'il soit travailleur ou intellectuel.

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Le rôle de l'écrivain, du même coup, ne se sépare pas de devoirs difficiles. Par définition, il ne peut se mettre aujourd'hui au service de ceux qui font l'histoire : il est au service de ceux qui la subissent. Ou, sinon, le voici seul et privé de son art. Toutes les armées de la tyrannie avec leurs millions d'hommes ne l'enlèveront pas à la solitude, même et surtout s'il consent à prendre leur pas. Mais le silence d'un prisonnier inconnu, abandonné aux humiliations à l'autre bout du monde, suffit à retirer l'écrivain de l'exil, chaque fois, du moins, qu'il parvient, au milieu des privilèges de la liberté, à ne pas oublier ce silence et à le faire retentir par les moyens de l'art.

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La vie de CamusPendant la Deuxième Guerre mondiale, il milite dans

la Résistance en dirigeant le journal clandestin Combat.

En 1942, il publie L’Étranger et attire l’attention sur la philosophie de l’absurde.

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Essayez d’y répondre vous-même!

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La philosophie de l’absurde *Le sentiment de l’absurde naît, d’après Camus et

selon Sartre, d’un besoin humain d’ordre et de cohérence dans un monde qui n’a, ni sens, ni cohérence.

Face à l’absurde, l’être humain n’arrive pas à expliquer le sens de la vie, de la mort ou de la souffrance

Synonymes de l’absurde: l`arbitraire, le non sens, l’absence de sens

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L’absurde….??????“ L’absurde naît de cette confrontation entre l’appel

humain et le silence déraisonnable du monde.” (Le Mythe de Sisyphe)

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Le mythe de Sisyphe

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SisypheSelon le mythe grec de Sisyphe, le héros du même

nom se voit condamné pour avoir offensé les dieux de l’Olympe. Sa punition consiste de pousser au sommet d’une montagne un rocher qui roule inéluctablement vers le bas chaque fois qu’il arrive en haut.

Camus utilise le mythe pour représenter l’absurdité de la condition humaine.

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et l’Homme?Comme Sisyphe, condamné à pousser éternellement

son rocher, l’Homme est voué à subir un enchaînement automatique d’expériences absurdes. Mais c’est dans la prise de conscience de cette situation qu’il est libéré, car il se révolte contre l’absurde. *

‘Je me révolte, donc je suis’ (L’Été, 1954) *Ce n’est pas la révolte en elle-même qui est noble, mais ce

qu’elle exige. (L’Homme révolté) *

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Citations célèbres: quels thèmes pouvez-vous en dégager?

Rien n’est moins spectaculaire qu’un fléau et par leur durée même, les grands malheurs sont monotones. (La Peste)

On croit difficilement aux fléaux lorsqu’ils vous tombent sur la tête. (La Peste) Ce n’est pas la souffrance de l’enfant qui soit révoltant en elle-même mais le

fait que cette souffrance ne soit pas justifiée. Il n’y a pas de destin qui se surmonte par le mépris. (Le Mythe de Sisyphe) Le bien public est fait du bonheur de chacun. Peut-on être un saint sans Dieu, c’est le seul problème concret que je

connaisse aujourd’hui. (La Peste) Je préfère être du côté des opprimés que du côté des opprimeurs. (La Peste) Faire souffrir est la seule façon de se tromper. (Caligula) Le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l’ignorance et la

bonne volonté peut faire autant de dégâts que la méchanceté, si elle n’est pas éclairée.

Il faut créer le bonheur pour protester contre l’univers du malheur. Il n’y a pas de honte à préférer le bonheur. (La Peste)

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Thème: Ce qui vient après la mort est futile. (Le Mythe de Sisyphe) Il n’y a pas d’amour à vivre sans désespoir de vivre.(L’Envers et

l’Endroit)Ceux qui aiment vraiement la justice n’ont pas droit à l’amour. (Les

Justes) Il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à

mépriser. (La Peste) Maintenant je sais que l’homme est capable de grandes actions. Mais

s’il n’est pas capable d’un grand sentiment, il ne m’intéresse pas. (La Peste)

Je ne connais qu’un seul devoir, c’est celui d’aimer. (Carnets)

Il y a seulement de la malchance à ne pas être aimé: il y a du malheur à ne point aimer. (L’Été, 1954)

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ŒUVRES PRINCIPALESL’Etranger – 1942Le Mythe de Sisyphe (un essai philosophique) – 1942 La Peste – 1947L’Homme révolté -1951La Chute – 1956CaligulaL’Envers et l’endroit

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La philosophie de l’absurde Face au sentiment de l’absurde, Camus propose la

révolte au lieu de la résignation. Bien que certains aspects de la vie manquent de sens, il faut se battre contre ce fait. Continuer à vivre tout en étant conscient de ce fait comprend une forme de révolte.

.

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Il ne faut pas se désespérer!En reconnaissant l’absurde, l’Homme est délivré de

toute illusion et peut chercher le bonheur en goûtant le présent, comme le fera le protagoniste Meursault dans l’Étranger.

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Camus est porteur d’un humanisme sans illusions ni mensonges et garde sa foi en l’être humain, malgré l’absurdité de la vie

Sa participation à la Résistance Française au risque de sa vie illustre ce point: `Je préfère être du côté des opprimés que du côté des oppresseurs’. (Tarrou, Rieux de La Peste)

Malgré l’absurdité de la vie, cette dernière est précieuse. (Meursault, Rieux, Tarrou)

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Thèmes caractérisant ses oeuvres * L’absurdeL’athéisme: la croyance qu’un Dieu créateur, bienfaiteur qui

veuille sur nous n’existe pasLa marginalisation (être étranger)L’honnêteté et la fidelité à soi dans un monde construit de

conventions sociales mises en place afin de masquer l’absurde

La culpabilité, l’innocenceLa peine de mort, la justiceLa lutte contre l’absurdeLa liberté individuelle L’humanisme et l’amour de l’être humain, le désir d’aider

autrui

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Citations de l’Étranger Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J'ai reçu un télégramme

de l'asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C'était peut-être hier.L'Étranger, Albert Camus, éd. Gallimard, 1972 (ISBN 2-07-036002-4), partie I, chap. I, p. 9

C'est alors que tout a vacillé. [...] Tout mon être s'est tendu et j'ai crispé ma main sur le revolver. La gâchette a cédé, j'ai touché le ventre poli de la crosse et c'est là, dans le bruit à la fois sec et assourdissant que tout a commencé. J'ai secoué la sueur et le soleil. J'ai compris que j'avais détruit l'équilibre du jour, le silence exceptionnel d'une plage où j'avais été heureux. Alors, j'ai tiré encore quatre fois sur un corps inerte où les balles s'enfonçaient sans qu'il y parût. Et c'était comme quatre coups brefs que je frappais sur la porte du malheur.L'Étranger, Albert Camus, éd. Gallimard, 1972 (ISBN 2-07-036002-4), partie I, chap. VI, p. 95

Tout le monde sait que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue.L'Étranger, Albert Camus, éd. Gallimard, 1972 (ISBN 2-07-036002-4), partie II, chap. V, p. 173

Quand il m'arrive quelque chose, je préfère être là.L'Étranger, Albert Camus, éd. Gallimard, 1972 (ISBN 2-07-036002-4), partie II, chap. V, p. 172 (

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Cont. Que m'importaient la mort des autres, l'amour d'une mère, que m'importaient son Dieu,

les vies qu'on choisit, les destins qu'on élit, puisqu'un seul destin devait m'élire moi-même et avec moi des milliards de privilégiés qui, comme lui, se disaient mes frères.L'Étranger, Albert Camus, éd. Gallimard, 1972 (ISBN 2-07-036002-4), partie II, chap. V, p. 183 (voir la fiche de référence de l'œuvre)

Si près de la mort, maman devait s'y sentir libérée et prête à tout revivre.L'Étranger, Albert Camus, éd. Gallimard, 1972 (ISBN 2-07-036002-4), partie II, chap. V, p. 185 (voir la fiche de référence de l'œuvre)

[…] s'il me parlait ainsi ce n'était pas parce que j'étais condamné à mort ; à son avis, nous étions tous condamnés à mort.L'Étranger, Albert Camus, éd. Gallimard, 1972 (ISBN 2-07-036002-4), partie II, chap. V, p. 176 (voir la fiche de référence de l'œuvre)

Il n'était même pas sûr d'être en vie puisqu'il vivait comme un mort.L'Étranger, Albert Camus, éd. Gallimard, 1972 (ISBN 2-07-036002-4), partie II, chap. V, p. 180 (voir la fiche de référence de l'œuvre)

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