al7se11tepa0013 sequence 01

66
1 Séquence 1 – SE11 Séquence 1 Sommaire 1. Dans un monde aux ressources limitées, comment faire des choix ? 2. Pourquoi acheter à d’autres ce que l’on pourrait faire soi-même ? 3. Que produit-on et comment le mesure-t-on ? 4. Comment répartir les revenus et la richesse ? 5. L’équilibre emplois ressources Les grandes questions que se posent les économistes © Cned - Académie en ligne

Upload: souadhassane

Post on 04-Feb-2016

253 views

Category:

Documents


2 download

DESCRIPTION

Al7se11tepa0013 Sequence 01

TRANSCRIPT

Page 1: Al7se11tepa0013 Sequence 01

1Séquence 1 – SE11

Séquence 1

Sommaire

1. Dans un monde aux ressources limitées, comment faire des choix ?

2. Pourquoi acheter à d’autres ce que l’on pourrait faire soi-même ?

3. Que produit-on et comment le mesure-t-on ?

4. Comment répartir les revenus et la richesse ?

5. L’équilibre emplois ressources

Les grandes questions que se posent les économistes

© Cned - Académie en ligne

Page 2: Al7se11tepa0013 Sequence 01

2 Séquence 1 – SE11

Ce premier chapitre du pro-

gramme de première a pour

objectif de vous faire découvrir

des éléments sur la manière dont

les agents économiques font

leurs choix.

Introduction

Les notions à découvrir et à acquérir (d’après le pro-

gramme officiel) sont les suivantes :

� Utilité

� Contrainte budgétaire

� Prix relatif

Notions à acquérir

■ Sensibilisation : Quels choix feriez-vous ?

Le choix d’un spectacle

NomNom TypeType Prix (euros)Prix (euros)

Eddy Mitchell Concert 75

Jamel Debouze Humour 48

Claude Monet Exposition 13,5

Mamma Mia Comédie musicale 65

Stéphane Rousseau Humour 49

Cali Concert 35,20

Jean Louis Aubert Concert 45

Mozart l opéra rock Comédie musicale 74

Questions

� Vous êtes l’heureux gagnant d ’une place de concert/spectacle/

exposition, vous avez le choix entre les événements ci-dessus. Quel

choix faites-vous ? Justifi ez-le.

� En panne d’ inspiration pour les anniversaires de votre père et de votre

meilleur(e) ami(e), vous décidez de leur offrir une place de spectacle à

chacun. Vous les accompagnerez et allez donc acheter deux fois deux

places. Quels choix faites-vous ? Qu’est-ce qui les justifi e ?

� En comptant vos économies vous constatez que vous avez, pour

vos cadeaux un budget maximum de 50€ par place. Quels sont les

déterminants de vos choix ?

Exercice 1

1Dans un monde aux ressources limitées, comment faire des choix ?

© Cned - Académie en ligne

Page 3: Al7se11tepa0013 Sequence 01

3Séquence 1 – SE11

■ Problématique

Dans une société où nous sommes sans cesse amenés à consommer

nous devons en permanence faire des choix. Comment choisit-on ? Les

individus vont choisir ce qu il y a pour eux de meilleur parmi ce qui leur

est accessible. On peut se demander ce que signifi e être « le meilleur »

et « être accessible », deux éléments primordiaux dans l’élaboration de

nos choix.

Les individus font des choix en fonction de leur budget et des prix

Les individus font des choix qui sont défi nis et limités,

entre autres, par leur budget. En économie le budget

est généralement appréhendé par la notion de revenu

disponible.

1. La notion de contrainte budgétaire

Les consommateurs vont choisir les meilleurs biens parmi ceux qu’ils

peuvent acquérir. Ces derniers dépendent donc de leur budget. On parle

alors de contrainte budgétaire.

Supposons qu’il existe une certaine gamme de biens

(exemple : des places de spectacles) parmi lesquels

le consommateur peut choisir. Dans la réalité il

existe un grand nombre de biens, mais ici nous rai-

sonnerons avec 2 biens (1 et 2) en quantités x1 et x2

afi n de simplifi er l’explication. Nous pouvons alors

représenter simplement les choix du consommateur.

Cependant le consommateur est contraint par son bud-

get (que nous noterons R), par conséquent si le prix du

bien1 est p1 et le prix du bien 2 est p2, la contrainte budgétaire s’écrira alors :

p1 x 1 + p2 x 2 ≤ R.

p1 x 1 est la somme que le

consommateur consacre au bien

1 p2 x 2 celle qu’il consacre au

bien 2.

Tous les paniers de biens ne sont

donc pas accessibles au consom-

mateur.

A

Le revenu disponible est le revenu dont dispose un ménage pour consommer et épargner.

bi 1 t 1 t l

Le panier de biens du consommateur (x1, x2) correspond à quelle quan-tité de bien1 (x1) et quelle quantité de bien2 le consommateur décide d’acheter.

La contrainte budgétaire signifie que le montant que le consommateur dépense pour les deux biens ne peut être supérieur au budget total dont il dispose.

© Cned - Académie en ligne

Page 4: Al7se11tepa0013 Sequence 01

4 Séquence 1 – SE11

L’ensemble des paniers de biens accessibles pour les prix p1 et p2 et

un revenu R donnés est appelé ensemble budgétaire du consommateur.

Si le consommateur consacre tout son budget à

acheter le bien 1, la quantité maximum x1=R/p1, il

consommera alors 0 bien2, de la même manière, si le

consommateur consacre tout son budget à acheter le

bien 2, la quantité maximum x2=R/p2, il consommera

alors 0 bien1.

La droite de budget est l’ensemble des paniers de

biens (x1, x2) qui coûtent exactement m.

La droite qui relie les 2 quantités maximales de chaque bien que

l’individu peut acheter avec R est appelée droite de budget. Elle s’écrit

donc : p1x1+p2x2=R

L’ensemble budgétaire est composé de tous les paniers de biens qui

sont accessibles pour des prix et un revenu donnés.

Faire quelques achats

Au marché vous souhaitez acheter des fruits. Vous hésitez entre du

raisin à 3€ le kilo et des mandarines à 4€ le kilo. Pour ces courses vous

disposez d’un budget de 12€.

Questions

� Quelle quantité maximale de chaque fruit pouvez-vous acheter ?

� Soit x1 les quantités de raisin et x2 les quantités de mandarines,

quelle est la contrainte budgétaire ?

� Représentez la droite de budget en plaçant en abscisses les quantités

de raisin et en ordonnées les quantités de mandarines.

� Si tout le budget est dépensé, quelle quantité de mandarines pourriez-

vous acheter si vous avez déjà acheté 2 kg de raisin ?

2. La contrainte budgétaire varie avec les revenus et les prix

Quand les prix et les revenus varient, l’ensemble des biens que le

consommateur peut acquérir se modifi e également.

Représentation graphique

x2

x1R/p1

R/p2

Droite de budget

Exercice 2

© Cned - Académie en ligne

Page 5: Al7se11tepa0013 Sequence 01

5Séquence 1 – SE11

a. L’impact d’une évolution du revenu

Si le revenu s’accroit, la droite de budget va se déplacer. Toutes

choses égales par ailleurs (c’est-à-dire si les prix n’ont pas bougé), le

consommateur va pouvoir acquérir davantage de biens.

x2

x1R/p1 R’/p1

R/p2

R’/p2

Droite de budget

Représentation graphique

Une augmentation de revenu (passage

de R à R’) entraîne un déplacement

parallèle et vers le haut de la droite de

budget.

b. L’impact d’une variation des prix

Imaginons une situation où seul le prix d’un bien

bouge. En d’autres termes ni le revenu ni le prix des

autres biens ne sont modifi és. On peut alors dire que

le prix relatif change.

Que se passe-t-il sur la droite de budget ?

Variation de prix, modification de choix

Soit x1 du raisin et x2 des mandarines. Le prix des mandarines est de 4€,

le prix du raisin, en fi n de saison, passe de 3€ (p1) à 4€ (p1’). Le budget

maximal est toujours de 12€.

Questions

� Rappelez (cf. exercice n°2) les quantités maximales que vous pourriez

acheter aux prix p1 et p2.

� Représentez graphiquement la droite de budget.

� Quel est le prix relatif initial du raisin ?

� Au prix de p’1, quelle quantité maximale de mandarines pouvez-vous

acheter ?

� Au prix de p’1, quelle quantité maximale de raisin pouvez-vous

acheter ?

� Représentez sur le même graphique que pour la question 2 la nouvelle

droite de budget.

Prix relatif ou valeur d’échange d’une marchan-dise 1 par rapport à une marchandise 2 est la quan-tité de 2 qui s’échange contre une unité de 1.

modification de choix

La pente de la droite de budget indique le prix relatif

du bien 1 par rapport au bien 2. Donc si le prix relatif

évolue, la pente va elle aussi être modifiée.

Exercice 3

© Cned - Académie en ligne

Page 6: Al7se11tepa0013 Sequence 01

6 Séquence 1 – SE11

� Quel est le prix relatif fi nal du raisin ?

Comment a évolué la droite de budget ?

De la même manière, si seul le prix du bien 2 bouge, seules les quantités

du bien 2 vont être affectées.

x2

x1R/p1

R/p2’

R/p2Droite de budget

Représentation graphique

Une augmentation du prix du bien 2

entraîne une diminution de la pente de

la droite de budget. Le prix relatif du bien

1 par rapport au bien 2 diminue.

Si le prix des 2 biens augmente dans les mêmes proportions le prix relatif

ne change pas. La pente reste donc inchangée.

Cela est équivalent à une baisse du revenu. Exemple, si le prix des 2

biens double c’est comme si le revenu avait été divisé par 2. La droite de

budget se déplace mais la pente est conservée.

Les individus font des choix rationnels

1. Les choix des individus dépendent de leurs besoins

a. Qu’est-ce qu’un besoin ?

� Exemple de besoins : besoin de

manger, de se vêtir, de commu-

niquer, d’être informé

Remarque

B

Un besoin est le constat d’un manque, d’une carence, d’un sentiment de privation accom-pagné du désir ou de la nécessité de le faire disparaître. Les besoins peuvent être d’ori-gine physiologique, d’ordre affectif, culturel, social, intellectuel ou spirituel.

x2

x1R/p1R/p1’

R/p2Droite de budget

Représentation graphique

Une augmentation du prix du bien 1

entraîne un accroissement de la pente

de la droite de budget, qui représente

le prix relatif du bien 1 par rapport au

bien 2.

© Cned - Académie en ligne

Page 7: Al7se11tepa0013 Sequence 01

7Séquence 1 – SE11

■ Comment s’expriment les besoins ?

� À l’échelle individuelle par un désir ou un sentiment de manque.

� À l’échelle collective, ils peuvent se manifester sur les marchés

et s’expriment alors par une demande. L’analyse économique ne

tient ainsi compte que des besoins qui peuvent être satisfaits par

l’acquisition et la consommation de biens et de services offerts en

quantité limitée (principe de rareté) par l’activité productive.

b. Les besoins sont subjectifs et dépendent des circonstances

Faire quelques achats

Questions

� Associez les biens et besoins correspondants :

BesoinBesoin BiensBiens

Se nourrir

Se loger

Épargner

Se divertir

Louer un appartement

Acheter un hamburger

Réserver une chambre d’hôtel

Acheter un appartement

Manger dans un restaurant gastronomique

Ouvrir un livret A

Aller au cinéma

� Répondez par vrai ou faux à chacune de ces 2 affi rmations et illustrez

par un exemple issu du tableau précédent :

– Un bien ne répond jamais à un seul besoin .

– Un même besoin peut être satisfait par divers biens.

Pour connaître les préférences d’un individu, nous avons besoin de savoir

les biens qu’il est susceptible d’acquérir mais aussi, les circonstances

dans lesquelles il peut les consommer (l’époque, le lieu, le temps ).

En effet un individu peut évaluer un bien de façon différente selon les

circonstances.

Exercice 4

© Cned - Académie en ligne

Page 8: Al7se11tepa0013 Sequence 01

8 Séquence 1 – SE11

Choisir selon les circonstances

Question

Indiquez quel bien vous choisiriez.

Type de bienType de bien CirconstancesCirconstances ChoixChoix

Parapluie Parasol Sous l’orage

Parapluie Parasol Dans le désert

Source (eau) Gisement de diamants Lors d’un forage

Un verre d’eau Un diamant Seul(e) dans le désert

Les individus classent et hiérar-

chisent leurs besoins en opposant

ainsi le nécessaire et le superfl u.

Cependant on ne peut construire

une échelle universelle des be-

soins. Le superfl u et le nécessaire

sont eux-mêmes subjectifs.

Ainsi un verre d’eau semble davantage nécessaire qu’un diamant si l’on

se trouve dans le désert.

Ici nous étudierons des choix simples où les circonstances sont assez

évidentes.

Les hiérarchies relèvent ainsi de la subjectivité et/ou de la culture.

c. La hiérarchie des besoins dépend de leur utilité

À l’époque victorienne, les économistes parlaient de l’utilité comme un

indicateur du bien-être général d’un individu. L’utilité était donc une

mesure numérique du bonheur. Dès lors on comprend aisément que les

consommateurs font leur choix de manière à maximiser leur utilité c’est-

à-dire à être le plus heureux possible.

Cependant la mesure de l’utilité n’est pas sans poser

de problèmes. Comment évaluer la quantité d’utilité

associée à différents choix ? L’utilité d’un individu est-

elle la même que celle d’un autre ?

Les économistes ont donc abandonné l’idée que l’uti-

lité correspondrait à une mesure du bonheur (diffi cile

à appréhender) : dans la théorie microéconomique

classique, l’utilité d’un panier de biens mesure la sa-

tisfaction globale qu’un individu retire de la consom-

mation de ce panier de biens.

Quelle est la variation de l’utilité d’un individu consommant un bien s’il

reçoit un peu plus de ce bien ?

Exercice 5

Ainsi un verre d’eau semble davantag

Les besoins sont essentiellement sociaux et culturels : ils sont relatifs à une société don-née, à son niveau de développement, à son système social. La notion de besoin est donc relative.

Quelle est la varia

L’utilité est désormais conçue comme une façon de décrire les préférences d’un consommateur.

L’utilité est l’aptitude d’un bien à satisfaire les besoins d’un agent écono-mique.

© Cned - Académie en ligne

Page 9: Al7se11tepa0013 Sequence 01

9Séquence 1 – SE11

Le taux de variation de l’utilité du bien 1 quand sa

quantité augmente est appelé utilité marginale.

L’individu compare seulement les utilités marginales :

le diamant étant beaucoup plus rare que l’eau, son

utilité marginale, donc sa valeur, est supérieure à

celle de l’eau. Cependant comme nous l’avons déjà évoqué, l’utilité est

fonction de l’échelle de préférence de l’individu et il n’existe pas une

échelle universelle des préférences.

Un individu a un besoin : boire de l’eau.

Nombre de verresNombre de verres Utilité totaleUtilité totale

Utilité marginaleUtilité marginale

(Supplément d’utilité procuré (Supplément d’utilité procuré

par la dernière unité de bien par la dernière unité de bien

consommée)consommée)

1 10 10

2 18 8

3 24 6

4 27 3

5 28 1

6 28 0

L’utilité marginale diminue avec la satisfaction du besoin.

La loi fondamentale de satisfaction des besoins est l’utilité marginale

décroissante.

Les agents économiques font des calculs afi n d’obtenir le maximum

de satisfaction pour le minimum d’effort ou le minimum de ressources

utilisées.

Les ressources sont les moyens de satisfaire les besoins. Il existe ainsi des ressources primaires : matières premières, énergies primaires, et des ressources produites : biens de production et biens de consommation.

Si en ce qui concerne les ressources primaires, le caractère limité est

aisément perceptible : exemple épuisement des réserves pétrolières, il

en peut en être de même pour tout type de ressources. Ainsi les biens et

services offerts le sont généralement en quantité limitée.

celle de l’eau Cep

L’utilité marginale désigne l’utilité de la dernière unité de bien consommée.

Exemple

© Cned - Académie en ligne

Page 10: Al7se11tepa0013 Sequence 01

10 Séquence 1 – SE11

2. Les choix dépendent de la rareté

a. Qu’est-ce que la rareté ?

Il existe des ressources en quantité

suffi sante (ex : le soleil, l’air…),

pour ces éléments, il n’y a pas de

rareté.

Ces biens sont appelés biens

libres et sont peu nombreux. La

plupart des biens sont rares.

La rareté est une tension entre les besoins et les ressources disponibles

pour les satisfaire.

De ce point de vue, tout est rare : les ressources naturelles, l’argent,

le temps, l’information… par conséquent, la rareté d’une ressource

implique ainsi son rationnement, ce qui nécessite de faire des choix, de

calculer, de se comporter de façon rationnelle.

Le choix des ressources pose alors la question de la rationalité

économique : il faut maximiser la satisfaction sous la contrainte de la

rareté. Les individus vont donc devoir procéder à un ou des arbitrages

(entre travail et loisir par exemple) afi n de déterminer leurs préférences.

b. Les conséquences de la rareté

Rareté et prix

Des producteurs de fruits produisent des pommes et des poires. Quelque

soit le fruit, ils ont le même rendement c’est-à-dire que dans le même

temps ils peuvent produire 1 kg de poires ou 1 kg de pommes.

Un parasite s’attaque aux pommiers et nuit à leur production : il faut

désormais 1 kg de poires pour obtenir 0,5 kg de pommes.

Questions

� Quel est le prix relatif des pommes en termes de poires ?

� Quel est le nouveau prix relatif des poires en termes de pommes ?

� Complétez le texte suivant :

Les .................................. (pommes/poires) sont relativement sont plus

rares que les .................................. (pommes/poires), donc leur prix exprimé

en équivalant poires .................................. (augmente/diminue). Ce qui est

rare est donc .................................. (cher/bon marché).

L té t t i t l b

La rareté est « ensemble de toutes choses, matérielles ou immatérielles, qui sont sus-ceptibles d’avoir un prix parce qu’elles sont rares, c’est-à-dire à la fois utiles et limitées en quantité, forme la richesse sociale ».

Walras

Exercice 6

© Cned - Académie en ligne

Page 11: Al7se11tepa0013 Sequence 01

11Séquence 1 – SE11

L’économie est donc la science des choix, elle étudie la façon dont s’effec-

tuent les choix des agents économiques en fonction des ressources dispo-

nibles et de leurs besoins.

Rareté

Ressources besoins

Pour lutter contre la rareté les agents peuvent procéder à l’échange : cela va

être l’objet du chapitre n°2.

À retenir

© Cned - Académie en ligne

Page 12: Al7se11tepa0013 Sequence 01

12 Séquence 1 – SE11

2 Pourquoi acheter à d’autres ce que l’on pourrait faire soi-même ?

Ce second chapitre invite à

découvrir des éléments sur la

manière dont les agents éco-

nomiques font des choix et ce

dans une dimension macro-

économique contrairement à

l’approche microéconomique du

premier chapitre.

Introduction

Les notions à découvrir et à acquérir (d’après le pro-

gramme officiel) sont les suivantes :

� Échange marchand

� Spécialisation

� Gain à l’échange

Notions à acquérir

■ Sensibilisation : Faire soi-même ou faire-faire ?

Que feriez-vous ?

Je sais le faire Je sais le faire

moi-mêmemoi-même

Je ne sais pas le Je ne sais pas le

faire moi-mêmefaire moi-même

Je le fais Je le fais

moi-mêmemoi-même

Je l’achète Je l’achète

généralement généralement

à d’autresà d’autres

Préparation du petit-déjeuner

Confection d’un croissant

Confection d’un repas de midi

Fabriquer un jeans

Coudre un ourlet

Établir un entraînement sportif

Établir un diagnostique médical

Questions

� Complétez le tableau ci-dessus.

� Pourquoi alors ne produit-on pas tout ce dont on est capable nous-

même ?

Il y a donc des biens que nous sommes incapables de produire nous

même faute de moyens, de compétences pour ces biens, il n y a qu’une

seule solution pour se les procurer : échanger.

L’échange peut être fait sous forme de troc (un bien contre un bien), mais

la plupart du temps dans nos sociétés il prend la forme d’un échange

Exercice 7

© Cned - Académie en ligne

Page 13: Al7se11tepa0013 Sequence 01

13Séquence 1 – SE11

contre de la monnaie. Dans les deux cas, pour que l’échange se fasse, il

faut qu’une valeur ait été attribuée aux marchandises échangées :

– u n prix (en € par exemple) dans le cas d’un échange d’un bien contre

de la monnaie,

– une quantité d’un autre bien dans le cas du troc.

On dit alors que l’échange est marchand :

Échange marchand = mode de circulation des biens et ser-vices impliquant une évaluation, une négociation, un accord de deux volontés et un transfert entre les parties.

C’est une transaction entre partenaires par laquelle sont cédés des biens et des services contre d’autre biens et services estimés équivalents.

Cependant il existe aussi des biens que nous sommes capables de

produire. Dans certains cas nous allons les produire nous-mêmes dans

d’autres nous allons le faire-faire par d’autres et en général cela se

traduit aussi par un échange marchand.

À l échelle d un pays, tous les biens ou presque

peuvent être produits. Et pourtant, nos voitures

viennent parfois d’autres pays européens, nos

vêtements d’Asie. Et certains pays se sont même

spécialisés dans la production de certains biens.

■ Problématique

Ainsi on peut se demander pourquoi alors que

presque tous les biens peuvent être produits, fait-

on pourtant appel à des importations ? En d’autres

termes : quels avantages procurent l’échange ?

Les avantages théoriques de l’échange

1. Échanger peut procurer des gains individuels (microéconomiques)

Acheter des plats cuisinés, faire appel à une femme de ménage, faire

garder ses enfants par une nourrice sont autant d’activités que l’on

décide de faire-faire par d’autres alors que nous pourrions nous-mêmes

La spécialisation est le processus par lequel une unité économique (une entreprise ou un pays par exemple) se consacre à la production d’un éventail plus restreint de biens et de services que la gamme de biens et de services qu’elle consomme.

A

© Cned - Académie en ligne

Page 14: Al7se11tepa0013 Sequence 01

14 Séquence 1 – SE11

cuisiner, faire le ménage ou encore garder nos enfants. Comment, au

point de vue individuel cela peut-il se justifi er ?

Une première justifi cation peut être subjective : nous aimons ou pas faire

tel ou tel type d activité. Une seconde justifi cation peut tenir au fait d’un

« manque de temps ». Cet argument souvent rencontré peut en fait être

étudié de manière économique en s’intéressant à ce qu’on peut faire de

notre temps et ce qu’on peut en tirer comme gain.

L’avocat et la secrétaire

Maître Dupont est avocate, lorsqu’elle travaille sur ses dossiers, elle

facture aux clients des honoraires de 200€/heure. Elle est aussi très

rapide pour taper ses lettres et comptes rendus puisqu’en 1 heure elle

est capable de saisir 10 pages. Une secrétaire postule à son cabinet et

indique sur son CV qu’elle tape 5 pages à l’heure. Maître Dupont la ren-

contre et lui demande ses prétentions salariales qui sont de 20 € de

l’heure.

Questions

� En quoi Maître Dupont dispose-t-elle d’un avantage par rapport à la

secrétaire pour faire du traitement de texte.

� Complétez le tableau ci-dessous :

Gain lié au travail Gain lié au travail

d’avocatd’avocat

Coûts liés au Coûts liés au

travail de saisi de travail de saisi de

10 pages10 pages

Gain/perte Gain/perte

global(e)global(e)

Maître Dupont tape

elle-même

Maître Dupond

embauche

� Montrez que Maître Dupont a cependant intérêt à embaucher cette

secrétaire.

Échanger peut donc se montrer intéressant même pour une personne ne

possédant a priori pas d’avantage spécifi que.

Des économistes ont tenté de justifi er l’échange en s’intéressant non

pas aux comportements individuels mais en étudiant l’échange au

niveau d’une nation.

Nous allons donc à partir d’ici, et contrairement au chapitre précédent

et à ce qui vient d’être fait dans l’introduction raisonner de manière

macroéconomique. Nous allons donc nous intéresser non pas aux

comportements d’un ou de quelques agents économiques, mais nous

allons raisonner à une échelle plus globale.

Exercice 8

© Cned - Académie en ligne

Page 15: Al7se11tepa0013 Sequence 01

15Séquence 1 – SE11

Les différentes théories économiques expliquent les échanges par des

différences entre les pays, différences qui se traduisent dans les prix

relatifs des biens (cf. chap. 1 pour la notion de prix relatif). Chaque pays

a alors intérêt à participer aux échanges et à se spécialiser dans les

activités où il est relativement plus effi cace que les autres.

2. Échanger peut procurer des gains collectifs (macroéconomiques)

a. Échanger génère des avantages absolus selon Smith

A. Smith (1723-1790), économiste classique, raisonne

dans le cas de deux pays, ne produisant chacun que

deux biens. Les coûts de production unitaire des deux

biens sont mesurés en nombre de travailleurs.

L’exemple du drap et du vin chez Smith

Quantités de travailleurs nécessaires à la production Quantités de travailleurs nécessaires à la production

d’une unité de chacun des biensd’une unité de chacun des biens

Portugal Royaume-Uni

Drap 80 20

Vin 40 60

Questions

� Dans quel pays faut-il le moins de travail pour produire une unité

de drap ? Quel pays dispose donc d’un avantage absolu dans la

production de drap ?

� Dans quel pays faut-il le moins de travail pour produire une unité de

vin ? Quel pays dispose donc d’un avantage absolu dans la production

de vin ?

Sachant que nous échangeons des biens de valeurs équivalente et qu’ici

la valeur est mesurée par le nombre de travailleurs :

� Quelle quantité de drap faut-il échanger au Portugal pour obtenir 1

unité de vin ? Au Royaume-Uni ? Où semble-t-il alors préférable d’ache-

ter du vin ?

� Quelle quantité de vin faut-il échanger au Portugal pour obtenir 1 unité

de drap ? Au Royaume-Uni ? Où semble-t-il alors préférable d acheter

du drap ?

Un pays dispose d’un avan-tage absolu sur son parte-naire dans un bien lorsqu’il peut le produire avec moins de travail.

Exercice 9

© Cned - Académie en ligne

Page 16: Al7se11tepa0013 Sequence 01

16 Séquence 1 – SE11

� Complétez le texte suivant :

Si le Portugal se spécialise dans la production de vin, c’est-à-dire

transfère les travailleurs occupés à la production de drap vers la pro-

duction de vin, il y aura ................ unité de drap en moins de produite

mais ................ unités de vin en plus de produites.

Au total, au Portugal il y aura ................ unité de drap et ................ unités

de vin produites.

De même, si le Royaume-Uni se spécialise dans la production de

drap, il peut produire ................ draps en plus pour ................ unité de vin

en moins.

Au total au Royaume-Uni il y aura ................ unité de vin et ................ unités

de drap produites.

Les pays se différencient par des productivités du travail différentes dans

les deux biens.

� Repère :

– La productivité est la production divisée par la quantité de facteur de

production nécessaire à celle-ci.

– La productivité du travail est donc la production divisée par la quantité de

travail nécessaire à cette production.

À retenir

Pour Adam Smith (1723-1790), chaque État a intérêt à se spécialiser

dans la production et l’exportation de produits pour lesquels il dispose

d’avantages absolus c’est-à-dire de coûts de production plus faibles

qu’à l’étranger.

À quantité de travailleurs donnés, il est donc possible d’obtenir par la

spécialisation internationale une production de biens supérieure à celle

obtenu en situation d’autarcie.

Quantité de drapsQuantité de draps Quantité de vinQuantité de vin

AutarcieAutarcie

Portugal 1 1

Royaume-Uni 1 1

Total 2 2

Après spécialisationAprès spécialisation

Portugal 0 3

Royaume-Uni 4 0

Total 4 3

© Cned - Académie en ligne

Page 17: Al7se11tepa0013 Sequence 01

17Séquence 1 – SE11

Smith affi rme que les pays, dès lors qu’ils disposent d’un avantage

absolu, ont mutuellement intérêt à se spécialiser et à s’ouvrir.

La spécialisation et l’échange international sont un jeu à somme positive,

c’est-à-dire que chacun gagne à échanger. Parallèlement, l’échange

serait aussi un instrument de pacifi cation des rapports sociaux.

Productivité et avantages absolus

Nombre de travailleurs nécessaires pour produire Nombre de travailleurs nécessaires pour produire

une unité de bienune unité de bien

Pays APays A Pays BPays B

Bien 1 10 12

Bien 2 50 40

Questions

� Exprimez la productivité du travail pour chacun des biens dans chaque

pays.

� Pour chaque bien, quel est le pays le plus productif ?

� Complétez les propositions suivantes :

Le pays A dispose d’un avantage absolu dans la production du bien

......

Le pays B dispose d’un avantage absolu dans la production du bien

......

■ Limite de la théorie des avantages absolus

Que se passe-t-il si un pays ne dispose d’aucun avantage absolu ?

L’avocat a-t-il besoin d’une secrétaire ?

Un avocat envisage de recruter une secrétaire pour dactylographier ses

rapports, courriers et autres documents qu’il doit produire dans le cadre

de son activité professionnelle. Il rencontre plusieurs secrétaires, cha-

cune subissant un test de dactylographie.

Il réalise suite à ces tests que les candidates au poste sont moins perfor-

mantes dans ce domaine que lui-même.

Exercice 10

Exercice 11

© Cned - Académie en ligne

Page 18: Al7se11tepa0013 Sequence 01

18 Séquence 1 – SE11

Questions

� Que préconise la théorie des avantages absolus ?

� En quoi cela peut-il sembler illogique ?

Pour Smith, si un pays (ou un individu dans notre exemple) ne dispose

d’aucun avantage absolu, il ne peut prendre part aux échanges.

C’est pour lever cette limite que Ricardo a développé un modèle d’avan-

tages comparatifs (ou relatifs).

À retenir

b. Échanger génère des avantages comparatifsselon Ricardo

Pour Ricardo (1772-1883), à la différence de Smith, tout pays peut

participer à l’échange même s’il ne dispose pas d’un avantage absolu. Il

reprend les hypothèses de Smith (2 pays, 2 biens)

Comprendre les avantages comparatifs

Quantité de travailleurs nécessaires à la production Quantité de travailleurs nécessaires à la production

d’une unité de chacun des biensd’une unité de chacun des biens

PortugalPortugal Royaume-UniRoyaume-Uni

Drap 90 100

Vin 80 120

Drap/vin

Vin/drap

Questions

� Quel pays dispose d’un avantage absolu dans le drap ? Dans le vin ?

� Calculez les rapports vin/drap et drap/vin pour chaque pays et com-

plétez le tableau.

� Complétez les propositions suivantes à l’aide de vos résultats :

Pour produire 1 unité de vin en plus, le Portugal doit renoncer à

................. unité de drap et le Royaume-Uni à ................. unité de drap.

Pour produire 1 unité de drap en plus, le Portugal doit renoncer à

................. unité de vin et le Royaume-Uni à ................. unité de drap.

Exercice 12

© Cned - Académie en ligne

Page 19: Al7se11tepa0013 Sequence 01

19Séquence 1 – SE11

� Dans quelle production le Portugal est-il le plus efficient ?

� Dans quelle production le Royaume-Uni est-il le moins inefficient ?

� Complétez le texte suivant :

Dans cet exemple le Portugal a intérêt à se spécialiser dans la

production de ................. et le Royaume-Uni dans la production de

.................. En effet, en se spécialisant et en échangeant, le Portugal

peut obtenir contre 1 unité de vin jusqu’à ................. drap au lieu de

................. en autarcie. De même, le Royaume-Uni peut obtenir contre 1

unité de drap, jusqu’à ................. unité de vin contre ................. en autarcie.

Ainsi les deux pays tirent un avantage de l’échange.

Selon Ricardo, même si un pays dispose d’avantages

absolus dans la plupart des activités, il doit néan-

moins se spécialiser dans les activités pour lesquelles

il dispose d’avantages comparatifs.

Un avantage comparatif consiste, pour les produc-

teurs les plus efficaces, à produire un bien ou un ser-

vice au coût unitaire relatif (c’est-à-dire comparé aux

coûts unitaires des autres producteurs) le plus bas ou,

pour les producteurs les moins efficaces, au coût uni-

taire relatif le plus faiblement supérieur.

La théorie des avantages comparatifs montre que les

pays ont intérêt à se spécialiser dans la production où

ils disposent de l’avantage comparatif le plus fort (ou

du désavantage comparatif le plus faible). Ainsi les

quantités de biens obtenues au niveau mondial sont

supérieures en situation de libre-échange aux quanti-

tés obtenues en situation d’autarcie.

À retenir

Pour Smith et Ricardo, la spécialisation et l’ouverture sont préférables à l’autarcie car les pays ne peuvent perdre à l’échange, même si la répartition du gain de l’échange peut être inégale entre pays.

© Cned - Académie en ligne

Page 20: Al7se11tepa0013 Sequence 01

20 Séquence 1 – SE11

Les échanges à l’origine d’une division internationale du travail source d’inégalités

1. Les échanges favorisent la division internationale du travail

Les échanges qu’ils soient entre individus ou internationaux sont

nécessaires puisque :

– d’une part un individu ou un pays n’est pas en mesure de tout produire

lui-même,

– il est généralement plus intéressant de se spécialiser là où on est le

meilleur (ou le moins mauvais).

Ainsi, si on raisonne au niveau des pays, certains ont

des besoins de matières premières qui n’existent pas

chez eux alors que d’autres souhaitent obtenir des

produits de haute technologie. Chaque pays peut

donc se spécialiser dans la production d’un certain

type de biens et pratiquer des échanges avec des

pays disposant d’une autre spécialisation.

Celle-ci n’est jamais fi gée même si pendant longtemps elle fut fondée

sur l’échange de matières premières et de produits de base provenant

des pays en développement contre des produits manufacturés exportés

par les pays industriels. A cette DIT dite traditionnelle a succédé une DIT

moins rigide puisque de nouveaux pays (ex. les NPI) peuvent rapidement

jouer un rôle important dans les échanges.

2. Les gains de l’échange ne sont pas les mêmes pour tous

a. L’échange peut être inégal et générateurde dépendances

L’échange est dit inégal lorsqu’il maintient les pays en développement

dans la production de produits de base (d’origine agricole et minière)

et les condamne à servir de débouchés aux produits manufacturés des

pays industrialisés.

La spécialisation peut conduire à une forme de dépendance. Ainsi si

les partenaires de l’échange qui servent de débouchés connaissent un

ralentissement de leur activité, les pays producteurs qui exportaient

verront leurs commandes diminuer et leur activité ralentir.

B

Celle ci n’est jama

La DIT : la Division Interna-tionale du Travail désigne la répartition des différentes spécialisations entre tous les pays du monde.

© Cned - Académie en ligne

Page 21: Al7se11tepa0013 Sequence 01

21Séquence 1 – SE11

b. Des spécialisations qui ne se valent pas toujours

Les pays (les PMA) qui sont spécialisés dans des productions (matières

premières) dont les cours peuvent varier n’ont peu eu les mêmes gains

à l’échange. Ainsi en augmentant la quantité exportée (exportations en

volume) ils n’augmentent pas forcément leur revenu dans la mesure où

la valeur de cette production chute. Ceci est une limite à la théorie des

avantages comparatifs car toutes les spécialisations ne se valent pas.

Des spécialisations génératrices d’inégalités ?

Les travaux sur la spécialisation internationale parviennent à un même

constat commun : les pays les plus dynamiques apparaissent comme

étant ceux qui sont spécialisés dans les produits dont la demande mon-

diale progresse le plus rapidement. Les pays d Asie orientale et du Sud

se trouvent dans cette situation. Ils ont avantageusement amélioré leur

potentiel d’échanges dans les produits à forte demande [ ] et se sont

désengagés des produits en régression. [ ]

Inversement la spécialisation d’autres pays du Sud apparaît comme non

pertinente [ ].

La spécialisation des pays anciennement industrialisés est-elle particu-

lièrement significative de la dérive actuelle de la division internationale

du travail. En effet, ils reculent dans les produits les plus dynamiques,

comme l’électronique qu’ils abandonnent aux pays émergents. En

revanche, ils renforcent leurs avantages dans les produits à haute teneur

en innovation et à forte valeur ajoutée (mécanique, chimie, pharmacie,

aéronautique ) qui restent hors d’atteinte non seulement des économies

dynamiques, mais aussi a fortiori hors de portée de la majorité des PED.

L. Abdelmalki, R. Sandretto, « La nouvelle géographie du commerce

international », Cahiers français n°325, 2005.

Questions

� Donnez des exemples de produits à forte demande.

� Quels pays évoquent le passage souligné ? Comment se sont-ils spé-

cialisés ?

� Qu’ est-ce qu’une « bonne » spécialisation ?

Être spécialisé dans une production pour laquelle la demande

régresse est pénalisant pour l’économie qui voit la croissance de ses

revenus ralentir. Ainsi les NPI ont modifi é leur spécialisation et se sont

concentrés sur des productions porteuses (ex : l’électronique, chantiers

navals, textile). Les pays les plus industrialisés se sont tournés vers la

production de biens à haute technologie telles que l’aéronautique, la

chimie pour lesquels ils ne sont pas encore concurrencés par les NPI et

les P.E.D. Cette dernière affi rmation peut cependant être relativisée du

fait de la capacité de l’Inde grâce à une main-d’œuvre qualifi ée (capital

humain) à produire des médicaments et réussir une industrialisation par

« le haut » car ces secteurs font face à une demande croissante.

Exercice 13

Doc. 1Doc. 1

© Cned - Académie en ligne

Page 22: Al7se11tepa0013 Sequence 01

22 Séquence 1 – SE11

c. L’impact des termes de l’échange

Les termes de l’échange sont un rapport entre les prix

des exportations d’un pays ou d’un groupe de pays et

les prix des importations de ce même pays ou groupe

de pays. Ils représentent le pouvoir d’achat des

exportations.

Si cet indice augmente cela signifi e que le prix des

exportations augmente plus vite que le prix des

importations. Ainsi il lui faut exporter moins pour obtenir le même panier

de biens importés. Cela correspond à une amélioration des termes de

l’échange.

À l’inverse si cet indice diminue, cela signifi e que le prix des exportations

augmente moins vite que le prix des importations, et il faut exporter plus

pour obtenir le même panier de biens importés. Cela correspond à une

dégradation des termes de l’échange.

Exercice d’application sur les termes de l’échange

Soit un pays qui n’exporte qu’un bien : X et n’importe qu’un bien : M

Indice des Prix des biens X et M en €Indice des Prix des biens X et M en € 20002000 20102010

X 100 110

M 100 120

Questions

� Calculez l’indice des termes de l’échange pour 2000.

� Calculez l’indice des termes de l’échange pour 2010. Interprétez l’évo-

lution des termes de l’échange.

Les économistes « tiers mondistes » ont souvent fait de la question de la

dégradation des termes de l’échange des pays en voie de développement

un argument central prouvant que l’échange est inégal. Cependant, il faut

comparer cela au type de spécialisation : certains pays selon leurs spéciali-

sations (gagnantes) ne subissent pas une dégradation des TDE et d’autres

(spécialisations perdantes) la subissent…

À retenir

importations Ains

Indice des termes de l’échange (TDE) =  indice des prix des exportations/indice des prix des impor-tations × 100.

Exercice 14

© Cned - Académie en ligne

Page 23: Al7se11tepa0013 Sequence 01

23Séquence 1 – SE11

Les effets des échanges

1. Échanger accroît la compétitivité

L’échange international permet aux producteurs de produire à plus

grande échelle et de réaliser ainsi des économies d’échelle. Ces

économies d’échelle permettent d’être plus compétitif du point de vue

du prix.

C’est l’effet taille des marchés ou effet de dimension.

D’autre part, l’échange permet la mise en concurrence des producteurs

ce qui les incitent à diminuer leurs marges et/ou rechercher des gains de

productivité afi n d’améliorer la compétitivité-prix des produits.

Enfi n en se spécialisant, les producteurs vont réaliser des effets

d’apprentissage, ce qui va aussi leur permettre de baisser leurs coûts de

production et donc d’accroître leur compétitivité-prix.

La compétitivité ne se joue pas que sur les prix mais également sur la

qualité, l’image de marque du produit. Ainsi la compétitivité hors-prix

est un élément important dans les échanges. La concurrence stimule

donc aussi la compétitivité hors prix.

Une économie d’échelle signifie que plus la quantité produite augmente plus le coût unitaire de production diminue.

La compétitivité désigne la capacité à maintenir ou à accroître ses parts de marché.

La compétitivité prix : Lorsque la compétitivité porte sur des produits comparables en termes de qualité, la compétitivité dépend du prix des produits.

La compétitivité produit ou hors prix tient à ce qu’un produc-teur se maintient ou progresse sur un marché en raison de la nature de ses produits.

2. Échanger permet la diversification

Songez à toutes les choses dont nous disposons aujourd’hui parce

que nous pouvons les importer [ ]. Songez aussi aux choses dont dis-

posent les habitants d’autres pays parce qu’ils les achètent chez nous,

ou ailleurs. Regardez autour de vous et voyez tout ce qui disparaîtrait

si nous ne pouvions plus importer. Grâce aux importations nous avons

un plus grand choix de produits et de services aux caractéristiques plus

variées. [ ]

C

Remarque

Doc. 2Doc. 2

© Cned - Académie en ligne

Page 24: Al7se11tepa0013 Sequence 01

24 Séquence 1 – SE11

Ce ne sont pas seulement les consommateurs de produits finis étrangers

qui ont plus de choix. Les importations sont utilisées comme matériaux,

composants et équipements pour la production locale. La gamme des

produits finals fabriqués par les producteurs nationaux et les services

qu’ils fournissent s’en trouve élargie. [ ] Parfois, le succès d’un produit

ou d’un service importé sur le marché intérieur peut aussi encoura-

ger des producteurs locaux à entrer en lice, ce qui élargit le choix des

consommateurs.[ ]

OMC, 10 avantages du système commercial de l’OMC, 2003.

Selon l’OMC, un des principaux avantages des échanges internationaux

pour les consommateurs est l’accroissement des produits susceptibles

d’être consommés. Ainsi, par le biais des importations nous pouvons

consommer des fruits, des légumes variés quel que soit la saison, du

café ou du chocolat ce qui serait impossible en autarcie. De la même

manière quantité de biens : musique, fi lms, séries TV, textile proviennent

du reste du monde.

Les importations, qui pour partie,

constituent aussi des consomma-

tions intermédiaires vont per-

mettre aux producteurs nationaux

de diversifi er leur offre. Enfi n, face

à la concurrence des importations

les producteurs nationaux vont tenter de résister en améliorant l’offre de

la concurrence et/ou en innovant.

À retenir

ÉchangerÉchanger

Effet Effet

de dimensionde dimension

Effet Effet

d’apprentissaged’apprentissage

Augmentation Augmentation

de la concurrencede la concurrence

Effet Effet

de diversificationde diversification

Baisse des prixBaisse des prixLa gamme des biens La gamme des biens

et services produitset services produits

Le consommateur Le consommateur

choisit dans une gamme choisit dans une gamme

plus vasteplus vaste

Commentaire

Consommation intermédiaire =  bien incor-poré ou détruit au cours du processus de production.

© Cned - Académie en ligne

Page 25: Al7se11tepa0013 Sequence 01

25Séquence 1 – SE11

Ainsi les consommateurs bénéfi cient d’un choix plus large à des prix plus

bas. Ils voient alors leur satisfaction augmenter.

L’importation de produits permet de bénéfi cier d’une production moins

chère (ex : textile) et favorise ainsi le pouvoir d’achat des consommateurs

du pays importateur.

© Cned - Académie en ligne

Page 26: Al7se11tepa0013 Sequence 01

26 Séquence 1 – SE11

3 Que produit-on et comment le mesure-t-on ?

Dans ce chapitre nous adopterons un point de vue

macroéconomique c’est-à-dire que nous étudierons

les relations existant entre les agrégats économiques

principaux que sont le PIB, le revenu, la consomma-

tion ou l’investissement ; la comptabilité nationale

nous offre ce cadre, c’est-à-dire une représentation

schématique et quantifiée de l’activité économique

d’un pays. Nous répondrons au préalable aux trois

quetions suivantes :

A. Qui produit ?

B. Comment mesure-t-on la production ?

C. Qu’est-ce que le PIB? Et les limites du PIB.

Introduction

Les notions à découvrir et à

acquérir (d’après le programme

officiel) sont les suivantes :

� Production marchande et non

marchande.

� Valeur ajoutée et sa mesure.

� PIB et la critique de cet indica-

teur.

Notions à acquérir

Qui produit ?

1. Les secteurs institutionnels

Les différents acteurs de la vie éco-

nomique sont regroupés dans des

ensembles considérés comme

pertinents. Les unités, dites insti-

tutionnelles, constituent les uni-

tés de base de la comptabilité

nationale : ce sont des unités sus-

ceptibles de posséder elles-

mêmes des actifs, de souscrire

des engagements, de s’engager

dans des activités économiques et

de réaliser des opérations avec

d’autres unités.

Les secteurs institutionnels regroupent les unités institutionnelles ayant

des comportements économiques similaires caractérisés par leur fonc-

tion principale et la nature de leur activité.

A

La production est l’activité humaine condui-sant à la création de valeur. Plus précisé-ment la définition qu’en donne l‘INSEE est la suivante :

Activité exercée sous le contrôle et la res-ponsabilité d’une unité institutionnelle qui combine des ressources en main-d’œuvre, capital et biens et services pour fabriquer des biens ou fournir des services, et résul-tat de cette activité. Les processus pure-ment naturels, sans intervention ou contrôle humain, ne font pas partie de la production.

© Cned - Académie en ligne

Page 27: Al7se11tepa0013 Sequence 01

27Séquence 1 – SE11

On distingue cinq secteurs institutionnels résidents : (résidents veut dire

personnes ou institutions qui résident en france, sur le territoire natio-

nal).

� Les sociétés non financières : les SNF.

� Les sociétés financières : les SF.

� Les administrations publiques : les APU.

� Les ménages.

� Les institutions sans but lucratif au service des ménages : les ISBLSM.

L’ensemble des unités non-résidentes, dans la mesure où elles entre-

tiennent des relations économiques avec des unités résidentes, sont

regroupées dans le reste du monde.

Le reste du monde est donc le 6e secteur institutionnel. (5 résidents et

un non-résident).

� Les SNF que l’on désigne souvent par « les entreprises » ont donc pour

fonction principale la production.

� Les SF ont pour fonction principale de fournir des services d’intermé-

diation financière (comme les banques et assurances) ; la fonction

principale des banques par exemple est de collecter l’épargne et de

distribuer des crédits ; pour les assurances prélever des primes et

indemniser.

� Les APU regroupent les administrations d’état (justice, police, armée,

éducation nationale, trésor public etc.), les administrations locales

(toutes les administrations de la commune, du département, et de la

région) et l’administration de sécurité sociale.

Leur fonction principale est de fournir des services non marchands et

de prélever impôts et taxes pour les financer.

� Les Ménages sont des individus ou groupes d’individus considérés

tant dans leur fonction de consommateurs que dans celle, éventuelle,

d’entrepreneurs produisant des biens marchands ou des services

marchands ;

(les ménages consomment et seule une partie d’entre eux sont à leur

compte et produisent.

Les agriculteurs exploitants, artisans, entrepreneurs individuels).

� Les ISBLSM : Les institutions sans but lucratif au service des ménages

(ISBLM) regroupent l’ensemble des unités privées qui produisent

des biens et services non marchands au profi t des ménages. Leurs

ressources principales proviennent de contributions volontaires en

espèces ou en nature effectuées par les ménages en leur qualité

de consommateurs, de versements provenant des administrations

publiques, ainsi que de revenus de la propriété.

Exemple

© Cned - Académie en ligne

Page 28: Al7se11tepa0013 Sequence 01

28 Séquence 1 – SE11

Il s’agit donc d’ associations sportives et culturelles, de syndicats, de

partis politiques, d’églises etc

� Le reste du monde : Les comptes du reste du monde retracent les

relations économiques entre les unités qui font partie du territoire

économique et celles qui n’en font pas partie.

Tous les secteurs institutionnels ont des relations avec le reste du

monde ; on inscrit dans ce compte l’ensemble de ces relations : ainsi

pour une entreprise qui exporte la valeur de ses exportations sera

inscrite dans lecompte reste du monde.

En résumé : nous pouvons caractériser les secteurs institutionnels de la manière suivante :

Secteurs institutionnelsSecteurs institutionnels Fonction principaleFonction principale Ressource principaleRessource principale

Les SNF

(les entreprises au sens

large)

Produire des biens et services

marchands

Le chiffre d'affaires réalisé

c'est-à-dire le résultat

de leurs ventes

Les ménages

(y compris les ménages

entrepreneurs)

Consommer (et produire pour

ceux qui produisent des biens

et services marchands à leur

compte)

Les revenus perçus

de leur travail

APUProduire des services

non marchands

Impôts et taxes c'est-à-dire

les prélèvements

obligatoires

ISBLSMProduire des services

non marchands pour les ménages

Cotisations des adhérents,

dons et subventions

Sociétés financières

Produire des services financiers-

marchands c'est à dire financer et

assurer les activités

économiques.

Dépôts bancaires, épargne,

placements des ménages et

entreprises primes (pour les

assurances)

Reste du monde

Sert à comptabiliser les

importations et exportations

entre la France et le reste

du monde

À retenir

2. Le circuit économique

Nous pouvons mettre en évidence les interdépendances entre secteurs

institutionnels sous la forme d’un circuit économique :

© Cned - Académie en ligne

Page 29: Al7se11tepa0013 Sequence 01

29Séquence 1 – SE11

France

Entreprises

Banques

Ménages

Marchédu

travail

Marchédes

biens &services

Reste dumonde

État

Agent économique

Biens& services

Paiementdes biens

Paiementdes biens Impôts

Salaire

Travail

Salaire

Travail

Impôts

Biens non-marchands

Prix des importations

Prix des exportations

Exportations

Importations

Biens non-marchands

Ép

arg

ne

Inve

stis

sem

en

t

Inté

rêts

Inté

rêts

Biens& services

Marchédes

capitaux

Légende :

Flux réel Flux monétaire

■ Compréhension du circuit économique

Dans un circuit économique nous voyons que les secteurs intitutionnels

entretiennnent des relations économiques et sociales ; leurs relations

passent par des marchés (nous sommes dans une économie régie par

des mécanismes de marché) :

– Les entreprises (les SNF) passent par le marché du travail pour recruter

leur main d’oeuvre (flux physique) et paient en échange des salaires

(flux monétaire),

– par le marché des capitaux pour investir et trouver des capitaux (flux

monétaire), par le marché des biens et services pour écouler leurs pro-

duits. (flux physique).

Les Ménages sont en relation avec le marché du travail où ils offrent leur

travail (flux physique), avec le marché des biens et services pour satis-

faire leurs besoins (flux phyique) et le paiement des biens et services

(flux monétaire) ; ils dépendent de l’État pour les services publics (flux

physique) et ils paient leurs impôts et cotisations en contrepartie. (flux

monétaire).

Enfin Ménages et entreprises sont en relation avec le reste du monde

puisque nous importons et exportons des biens et services, du tourisme

et des échangs de capitaux ; de plus des actifs sortent du marché du tra-

vail (émigration) pour aller vers le reste du monde et à l’inverse d’autres

actifs entrent sur notre marché du travail (immigration).

Exemple

© Cned - Académie en ligne

Page 30: Al7se11tepa0013 Sequence 01

30 Séquence 1 – SE11

■ Quelle est la part de chaque secteur dans la production totale ?

Valeur ajoutée par secteur institutionnel à prix courants en 2009Valeur ajoutée par secteur institutionnel à prix courants en 2009

Milliards d'eurosMilliards d'euros %%

Sociétés non financières (SNF) 956,3 55,5

Sociétés financières (SF) 86,2 5

Administrations publiques (APU) 311,9 18,2

Ménages y compris entrepreneurs individuels 345,1 20

Instit. ss but lucr. au service des ménages (ISBLSM) 22,2 1,3

Total des secteurs résidents 1 721,7 100

Ce tableau nous permet de voir qui produit dans l’économie française.

Sur un total de richesses produites de 1 721,7 milliards d’euros en 2009

les SNF réalisent plus de la moitié de la production (55,5 %), les admi-

nistrations 18,2 % et les ménages 20 %.

3. Production marchande et non marchande, biens et services marchands et non marchands

Pour répondre à la question qui produit ? Il faut aussi savoir distinguer :

� Pro duction marchande

� Production non marchande

� Production autoconsommée

Production marchande

Production écoulée ou des-tinée à être écoulée sur le marché. Elle comprend : les produits vendus à un prix économiquement signifi-catif (c’est-à-dire un prix couvrant plus de 50 % des coûts de production) ; les SNF ont une production marchande (ainsi que les ménages producteurs) et les SF.

Production non marchande

La production non marchande inclut les services non marchands fournis gratuite-ment ou à des prix qui ne sont pas écono-miquement significatifs, par les unités de production aux consommateurs finaux. Ces activités de services se rencontrent princi-palement dans l’éducation, la santé, l’action sociale, l’admin istration ; donc les APU, les ISBLSM ont une production non marchande.

© Cned - Académie en ligne

Page 31: Al7se11tepa0013 Sequence 01

31Séquence 1 – SE11

Production pour usage final propre (production autoconsommée)

Biens ou services qu’une unité institutionnelle produit et conserve pour sa consommation finale ; les ménages ont une production autoconsommée en raison des services qu’ils se rendent à eux-mêmes sans passer par le marché (jardins fami-liaux par exemple).

En seconde vous avez déjà appris à distinguer Biens et Services, mar-

chands et non marchands… on peut ajouter une classification selon leur

usage : sont-ils destinés à la consommation intermédiaire, à la consom-

mation finale ou à l’investissement ?

ProductionProduction

Production pour satisfaire un besoinProduction pour satisfaire un besoin

Biens économiquesBiens économiques

Biens matériels, produits Biens matériels, produits

avec des facteurs rémunérés, avec des facteurs rémunérés,

pour être venduspour être vendus

Utilisés pour Utilisés pour

produireproduire

Formation Formation

brute de brute de

capital fixecapital fixe

FBCFFBCF CFCF

Consommations intermédiairesConsommations intermédiaires

Consommation finaleConsommation finale

CFCFCICI CICICFCF

Services Services

vendus sur un vendus sur un

marchémarché

Satisfaction Satisfaction

directe d’un directe d’un

besoinbesoin

Services Services

fournis fournis

(administrations)(administrations)

Prestations immatérielles Prestations immatérielles

produites avec des facteurs produites avec des facteurs

rémunérésrémunérés

ServicesServices

© Cned - Académie en ligne

Page 32: Al7se11tepa0013 Sequence 01

32 Séquence 1 – SE11

Nous pouvons relier cette production avec les organisations chargées de

les produire ainsi que leurs objectifs :

Type Type

d’organisationd’organisation

Entreprises

privées

SNF

Entreprises

publiques

SNF

Administrations

publiques

APU

Mutuelles

Coopératives

Associations

ISBLSM

Associations

au service

des ménages

ISBLSM

Type de productionType de production

Biens et services

marchands

Services

non marchands

Biens

et services

marchands

Services non

marchands

ExemplesExemples

Une automobile

Service d’un médecin

Étudier dans un

lycée

Adhérer à une

mutuelle de

santé

Les restos

du coeur,

secours

catholique

Objectif(s)Objectif(s)

Profit

Satisfaction

besoins

solvables

Service public

Intérêt collectif

Gestion démocratique

Solidarité

Exercice d’auto-évaluation n°1

Comprendre Biens et services, marchands et non marchands.

Allez sur le site de l’Insee : www.insee.fr et suivez les instructions

suivantes :

Accès par public (en haut à droite), puis rubrique « enseignants-étudiants

– chercheurs », puis accéder au site : « apprendre avec les données de

l’Insee », choisir l’exercice « consommation ».

Le bandeau à gauche indique :

Faîtes les exercices correspondant

au Quoi ?

Vous rentrez dans chaque sous

rubrique :

• Biens et services

• Services marchands

• Services non marchands

Des questions sont posées ; vous y répondez et vous vérifiez votre

réponse en cliquant sur la question : la réponse apparaît.

Combien ?

Quoi ?

Qui ?

Pourquoi ?

Quels effets ? Tests ?

© Cned - Académie en ligne

Page 33: Al7se11tepa0013 Sequence 01

33Séquence 1 – SE11

Le circuit économique

1. Ménages

4. Institutions financières

3. Sociétés non financières

2. Les administrations publiques

6.

5.

� Complétez les cases 5 et 6.

� Identifiez par leur terme économique précis puis représentez les opé-

rations suivantes dans le circuit économique : (en utilisant des flèches

pour indiquer l’origine et la destinée du flux)

a) Les administrations publiques versent 300 milliards d’euros aux

ménages en allocation diverses.

⇒ notion économique : .................................................................

b) Les ménages demandent de l’argent à leur banque pour acheter un

bien immobilier (50 milliards).

⇒ notion économique : .................................................................

c) Les entreprises versent 150 milliards d’euros à l’État :

⇒ notion économique : .................................................................

d) Les administrations achètent pour près de 70 milliards aux

entreprises françaises en biens de production.

⇒ notion économique : .................................................................

e) Les ménages versent 340 milliards d’euros à l’État.

⇒ notion économique : .................................................................

f) Les entreprises demandent 50 milliards d’euros aux banques.

⇒ notion économique : .................................................................

g) Les entreprises françaises vendent pour 400 milliards d’euros sur

les marchés étrangers.

⇒ notion économique : .................................................................

Exercice 15

© Cned - Académie en ligne

Page 34: Al7se11tepa0013 Sequence 01

34 Séquence 1 – SE11

Comment mesurer la production ?

La production intérieure (celle réalisée par des agents résidents) est la

somme des productions marchandes, c’est-à-dire celle des biens et des

services vendus sur un marché et des productions non-marchandes qui

correspondent à la production des services rendus sans paiement d’une

contrepartie immédiate.

Si la valeur de la production retenue est celle de la production vendue

(biens et services marchands) ou fournie gratuitement (services non-

marchands), un même produit peut être compté plusieurs fois, puisque

certains biens et services sont achetés par des producteurs pour être

incorporés dans les produits qu’ils fabriquent. Pour avoir une mesure

sans double emploi de la production, il faut retenir la valeur ajoutée,

c’est-à-dire tenir compte du fait qu’une partie de la production vendue

est transformée par des producteurs pour élaborer de nouveaux produits.

Cette notion a été abordée dans le cadre de l’enseignement exploratoire

mais nous y revenons de manière plus approfondie.

En seconde (voir le cours de seconde) nous avons distingué :

1. Chiffre d’affaires et valeur ajoutée

Pour produire du pain, il est fréquent que trois entreprises interviennent :

une exploitation agricole qui fait pousser du blé, une minoterie qui

transforme le blé en farine et une boulangerie qui fabrique le pain à

partir de la farine. Le schéma suivant résume la situation :

Semence blé Farine Pain

Exploitation

agricole

richesse créée

par l'exploitation agricole

Minoterie Boulangerie

richesse créée

par la minoterie

richesse créée

par la boulangerie

richesse créée

par l'ensemble

des 3 entreprisesContribution des entreprises

à la production nationale de richesses

Imaginons que le chiffre d’affaires (CA) de l’exploitation agricole soit

de 100, celui de la minoterie 170 et celui de la boulangerie de 250 ;

l’addition de ces trois CA est de 100+170+250=520.

B

© Cned - Académie en ligne

Page 35: Al7se11tepa0013 Sequence 01

35Séquence 1 – SE11

Or 520 n’est pas la richesse réellement créée par ces trois entreprises ;

520 est la valeur totale de la production de ces trois entreprises, le chiffre

d’affaires cumulé des trois entreprises.

L’économiste va chercher à calculer la contribution réelle de chaque

entreprise ; pour ce faire il dispose d’un concept la valeur ajoutée.

Nous constatons en effet que le blé se retrouve dans la farine puis dans

le pain : donc il est compté trois fois ; en conséquence il faut déduire

de la production de chaque entreprise les achats qu’elle a effectué

pour réaliser sa propre production (on les appelle les consommations

intermédiaires).

– Ainsi pour l’exploitation agricole la production de 100 est aussi sa

valeur ajoutée (on considère que les semences lui appartiennent ; elle

n’a pas à les acheter à un semencier donc elle ne déduit rien).

– La minoterie pour produire de la farine a acheté du blé pour une valeur

de 100 : donc sa valeur ajoutée est de 170 – 100 = 70.

– La boulangerie pour produire son pain a acheté de la farine pour une

valeur de 170 donc sa valeur ajoutée est 250 – 170 = 80

Au total la valeur ajoutée des trois entreprises est de 100 + 70 + 80 =

250.

La valeur ajoutée de 250 est bien égale à la production finale de la bou-

langerie (250).

La TVA est une taxe qui s’applique à la valeur ajoutée et non au CA ;

une TVA de 17,6 % sur 250 € par exemple donne 44 euros payés par le

consommateur alors que si l’on applique la taxe sur le CA : 17,6 % sur

520 € la taxe serait de 91,52 euros.)

La production fi nale taxe incluse est donc de 250 + 44 = 294.

Le chiffre d’affaires (520) n’est donc pas la valeur ajoutée

(250) des entreprises.

La valeur ajoutée ainsi calculée est brute c’est-à-dire que

nous n’avons pas tenu compte de l’amortissement :

L’amortissement est la perte de valeur d’un bien de production durable, du fait de l’usure (uti-

lisation) ou de l’obsolescence (changements technologies ou besoins), c’est-à-dire l’usure du

capital fixe (une machine par exemple), au cours d’une période donnée.

L’entreprise doit prendre en compte la nécessité de le

remplacer dans quelques années. Par exemple, elle

achète 2 000 € un ordinateur qui sera remplacé dans 5

ans. Donc, elle va prendre en compte 400 € d’amortisse-

ment par an.

À retenir

Chiffre d’affaires (CA)

– CI = VAB

VAB

– Amortissement = VAN

Valeur ajoutée nette (VAN) =

VAB – amortissement

Remarque

© Cned - Académie en ligne

Page 36: Al7se11tepa0013 Sequence 01

36 Séquence 1 – SE11

2. PIB marchand et non marchand

En généralisant l’exemple ci-dessus (entreprise agricole, minoterie et

boulangerie) à l’ensemble des unités de production marchande nous

obtenons le PIB MARCHAND qui correspond donc à la somme des

VALEURS AJOUTEES de toutes les unités marchandes.

Pour les services non-marchands produits par les administrations et les

ISBLM, la valeur de la production fi nale ne peut pas être mesurée par la

production vendue (chiffre d’affaires) puisqu’il n’y a pas de vente donc

pas de chiffre d’affaires (CA) ; quel est le CA de l’éducation nationale, de

la justice, de la police etc etc…

Par convention, les économistes

considèrent que la valeur de cette

production est égale à la somme

des coûts de production (consom-

mations intermédiaires, rémuné-

rations des salariés, consomma-

tion de capital fi xe et impôts liés

à la production) supportés par les

administrations pour produire ces

services non-marchands (cela revient à considérer que la valeur fi nale de

la production est équivalente au coût total de production).

Le PIB non marchand est la somme des valeurs ajoutées des branches

non marchandes calculées de la manière indiquée ci-dessus.

Exercice d’auto-évaluation n°2 : Comprendre valeur ajoutée et PIB

Même démarche que l’exercice d’auto-évaluation n°1 :

Vous choisissez cette fois l’exercice « croissance » : le bandeau indique :

Combien ? Qui ? quoi ? Pourquoi ? Quels effets ? QCM

Choisir : Combien ? Cliquer dessus et choisir « séquences animées : de

la VA au PIB ».

Vous faîtes la totalité des étapes de 1 à 7. (Les étapes 8 à 9 seront

abordées plus tard…)

Le produit intérieur brut : le PIB et sa critique

1. Le PIB

Le PIB mesure le résultat final de l’activité de production de toutes les

unités productrices résidentes : c’est donc la somme des richesses créées

(

La valeur ajoutée des branches non-mar-chandes est donc égale à la somme suivante correspondant au coût de production :

rémunérations des salariés + consommation de capital fixe (amortissements) +  impôts liés à la production.

C

© Cned - Académie en ligne

Page 37: Al7se11tepa0013 Sequence 01

37Séquence 1 – SE11

pendant une période, en général une année, dans un pays : on dira par

exemple que le PIB de la France en 2009 valait 1907,1 milliards d’euros.

Nous pouvons distinguer dans ce

PIB, le PIB marchand et le PIB non

marchand.

PIB total = PIB marchand + PIB non marchand

Avec cet agrégat nous avons donc la mesure officielle des richesses produites

en un an dans un pays ; c’est une grandeur de la première importance qui sert :

� à comparer les pays entre eux (le pays qui a le PIB le plus élevé est le

pays le plus puissant),

� à mesurer leurs niveaux de vie (en divisant le PIB par le nombre d’habi-

tants nous obtenons le PIB/hbt) donc le pays qui a le PIB/HABT le plus

élevé a le niveau de vie le plus élevé.

� à mesurer sur un an la croissance économique des pays (il suffit de

comparer le PIB d’une année avec l’année antérieure),

� il sert aussi à calculer de multiples ratios : (exemples les plus fréquents

en économie) :

→� (FBCF/PIB)*100 = taux d’investissement pour un pays

→ [prélèvements obligatoires (impôts + cotisations sociales)/PIB]*100

= taux de prélèvements obligatoires

→ (importations/PIB)*100 = propension à importer

→ (exportations/PIB)*100= propension à exporter

→ degré d’ouverture d’un pays :

(Importation+Exportation)/2*100

PIB

→ (Déficit public/PIB)*100 = déficit public en % du pib

→ (dette publique/PIB)*100 = dette publique en % du pib

Cependant cet agrégat n’est pas sans soulever quelques critiques et par-

fois certains économistes dénoncent même « la dictature » du PIB !

En effet ce dernier ne mesure que ce qui a une valeur marchande.

2. Critiques du PIB

a. Le PIB est influencé par l’évolution des prix

En effet la valeur du PIB dépend à la fois des quantités produites mais

aussi des prix ; chaque année les prix varient (souvent à la hausse) il faut

donc en tenir compte lorsque nous sommes amenés à faire des compa-

raisons dans le temps ce qui est très fréquent en économie.

PIB :  Somme des valeurs ajoutées brutes (des résidents) +  impôts sur les produits (la TVA par exemple) nets des subventions reçues par le producteur.

© Cned - Académie en ligne

Page 38: Al7se11tepa0013 Sequence 01

38 Séquence 1 – SE11

Le PIB est, chaque année, calculé en valeur ou en euros

courants (PIB courant).

L’économiste est obligé de calculer le PIB en volume

ou euros constants (on parle aussi de PIB constant)

dés lors qu’il va comparer le PIB d’une année par rap-

port à une autre année prise comme année d’observa-

tion ou année de base.

Pour passer d’un PIB courant d’une année à un PIB constant de la même

année il faut donc connaître l’indice des prix :

Le PIB français et l’évolution des prix.

20082008 20092009

PIB en milliards d’euros courants 1948,5 1907,1

Indice des prix (base 100 en 2000)

(les prix de référence sont ceux de l’année

2000)

118,7 119,3

PIB en volume (milliards d’euros constants

c'est-à-dire les euros de 2000)1641,53 1598,57

Ainsi sur la période 2008-2009 les prix ont augmenté d’un indice de

118,7 à 119,3 sur la base des prix de l’année 2000 soit une augmenta-

tion de 0.5 % 119,3–118,7 *100

118,7

Le PIB courant a diminué, entre 2008 et 2009, de 1948,5 à 1907,1

milliards d’euros courants soit une baisse de 2,13 % (récession écono-

mique en 2009).

Le PIB en volume :

– En 2008, calculé sur la base des prix de 2000, il est de

(1948,5/118,7)*100 = 1 641,53 milliards d’euros constants.

– En 2009 il est de (1907,1/119,3)*100 = 1598,57 en milliards d’euros

constants.

Si nous calculons l’évolution du PIB en volume de 2008 à 2009 nous

obtenons : (1598,57/1641,53)*100 = 97,38

Le PIB a diminué de 100 – 97,38 = 2,62 %.

Les « euros courants » signifient que les calculs sont faits avec les prix de l’année, ceux affichés sur les étiquettes ou payés. On parle aussi de prix nominaux.

En volume signifie que l’inflation a été élimi-née : les prix de l’année de base sont utilisés pour calculer le PIB. La hausse de la produc-tion en volume n’est donc due qu’à la hausse des quantités produites.

Exemple

© Cned - Académie en ligne

Page 39: Al7se11tepa0013 Sequence 01

39Séquence 1 – SE11

Le % de baisse est assez comparable (en valeur -2,13 % et en volume –

2,62 %) car nous avons connu une forte récession économique en 2009

et les prix ont peu augmenté ce qui explique la faible différence.

PIB en volume = (PIB en valeur/indice prix) *100.

À retenir

Exercice d’auto-évaluation n°3 : Notion de valeur et de volume

Sur le site de l’INSEE « insee.fr », (même méthode que dans l’exercice

d’auto-évaluation n°1), choisir l’onglet « croissance », puis la rubrique

« combien », puis « valeur-volume », choisissez « calcul des taux de crois-

sance » et « évolution du PIB ».

b. Toute l’économie informelle échappe au PIB

Les activités domestiques sont une

part importante de sous-estima-

tion du PIB puisqu’on passe plus

de temps aux travaux ménagers

qu’aux activités professionnelles

au cours d’une vie. Dans les pays

en développement, l’économie

informelle (donc la sous-estima-

tion du PIB) est encore plus forte

(plus de corruption mais aussi plus

de relations traditionnelles).

0

Suisse

Autrich

eÉta

ts-U

nisJa

pon

Royaum

e-Uni

Pays-B

asAust

ralie

Pologn

eFr

anceCanada

Allem

agne

Irlande

Danemark

Norv

ègeSuède

Belgiq

ueEsp

agne

Italie

Hongrie

Grèce

5

10

15

20

25

30

35%

0

5

10

15

20

25

30

35%

L’économie informelle ou souterraine désigne l’ensemble des activités légales mais non déclarées, marchandes (travail clandestin), non marchandes (activités domestiques, entraide, bénévolat) et l’ensemble des acti-vités illégales et marchandes (corruption, marché de la contrefaçon, drogue, prosti-tution…).

© Cned - Académie en ligne

Page 40: Al7se11tepa0013 Sequence 01

40 Séquence 1 – SE11

Comme vous le constatez sur ce graphique l’économie souterraine peut

être plus ou moins importante selon les pays : par exemple la Grèce qui

connaît des difficultés très importantes actuellement a une économie

souterraine qui représente 30 % de son PIB officiel d’où moins de ren-

trées fiscales et plus de fraudes à l’impôt etc. ceci n’est pas sans lien

avec le déficit public de l’État grec. La France avec 15 % d’économie sou-

terraine n’apparaît pas comme un pays gravement touché, mais 15 %

d’un PIB de 1907 milliards d’euros font 286 milliards de « richesses »

créées au sein de l’ économie souterraine ! somme non négligeable.

c. Coût écologique et coût social

Le PIB est un agrégat : il additionne mais ne soustrait jamais les coûts qui

peuvent résulter de l’activité de production.

Ces coûts peuvent être des coûts sociaux (maladies, stress…) mais aussi

écologiques qui ne sont même pas chiffrés (sont-ils chiffrables ?). En

économie, on appelle cela des externalités.

La pollution est une externalité, comme le stress lié

aux cadences de travail, les maladies liées au tabac

ou à l’alcool, les embouteillages liés au choix poli-

tique du « tout automobile ».

Non seulement ces nuisances ne sont pas soustraites

du PIB mais leur réparation augmente celui-ci. Pour

augmenter le PIB, il vaut mieux polluer et dépolluer

que ne pas polluer.

Pour avoir une meilleure mesure du développement,

on a donc créé d’autres indicateurs.

L’IDH (indicateur de développement humain) = PIB + autres critères

(espérance de vie, taux de scolarisation).

(indicateurs qui seront vus en terminale…)

d. Enfin, un indicateur qui ne tient pas compte des inégalités de répartition

En France les 10 % les moins bien lotis ne perçoivent que 3,7 % de la

masse totale des revenus, et les 10 % les mieux lotis en reçoivent un

quart Une répartition particulièrement inégalitaire. Une part 6,5 fois

plus importante. L’écart est certes bien moindre que dans les pays en

développement, mais il montre que même après redistribution (les

impôts et les prestations sociales) le gâteau des revenus ne profite pas

à tout le monde de la même façon. Au total, les 40 % les plus démunis

ne reçoivent que 22 % de l’ensemble des revenus. (voir observatoire des

inégalités www.inegalités.fr.).

Effets externes ou exter-nalités : activité d’un agent ayant des répercussions sur l’activité d’un autre agent sans reversement. (Ex : horticulteur à côté d’un apiculteur mais aussi la pollution).

Exemple

© Cned - Académie en ligne

Page 41: Al7se11tepa0013 Sequence 01

41Séquence 1 – SE11

À consulter (suggestion) le site : www.touteeconomie.org la bibliothèque

virtuelle des JECO (journée de l’économie, chaque année à Lyon depuis

2008).

Rubrique → conférences → année 2009 → conférence du 13 novembre

2009 → Thème « au-delà du PIB » vidéo disponible.

Travail sur documents

À quoi sert la croissance si elle ne rend pas heureux ?

Depuis un demi-siècle au moins, les États ont utilisé le produit intérieur

brut (PIB) comme indicateur de bien-être. Mais, s’il n’y a plus de

corrélation entre le PIB et le bonheur, cela remet en cause l’un des

objectifs clés des politiques publiques, qui est de maintenir le PIB sur

une trajectoire ascendante. Le problème de l’utilisation du PIB comme

indicateur du bien-être, c’est qu’il ne mesure que des éléments auxquels

on peut donner une valeur monétaire. En conséquence, il ne rend pas

compte des choses qui prennent de l’importance pour les gens une fois

que leurs besoins élémentaires ont été satisfaits. Ainsi, le temps est

devenu si précieux pour beaucoup d’entre nous qu’on le surnomme « la

nouvelle monnaie », et pourtant le PIB ne le prend pas en considération.

Pis encore, le PIB compte souvent comme des gains des choses qui

rendent en fait les gens plus malheureux. Prenons le deuxième niveau

de la pyramide de Maslow, qui représente le besoin de sécurité. Lorsque

la criminalité augmente, l’accroissement des dépenses en systèmes

de surveillance, alarmes antivol, armes à feu et bombes antiagression

contribue à la croissance du PIB. Mais les gens sont moins heureux parce

qu’ils se sentent moins en sécurité. L’augmentation du taux de divorce

fait aussi progresser le PIB parce qu’elle se traduit par des dépenses

accrues en frais d’avocat, en aide psychologique, en logement. […]

De même, le nombre croissant de dépressions, une maladie qui fait

des ravages dans les sociétés occidentales, vient grossir le PIB en

raison des sommes considérables dépensées en antidépresseurs et en

psychothérapie. Or cela nuit énormément à l’estime de soi. Nous pouvons

faire des extrapolations à partir de la croissance du PIB et voir où nous en

serons dans cent ans. Grâce aux miracles de la croissance composée, un

accroissement annuel de 2 % nous rendrait sept fois plus riches d’ici à

2103, et pas moins de dix-neuf fois plus riches si cet accroissement était

de 3 %. Que ferions-nous de notre immense richesse ? Aurions-nous dix-

neuf fois plus de voitures, dix-neuf fois plus de maisons et chacun sa

fl otte d’avions et de yachts ? Et où mettrions-nous tout cela ? Aurions-

nous dix-neuf fois plus de vacances ? (…)

Plutôt que d’attendre d’en arriver là, on peut imaginer de redéfi nir

le progrès en cessant de faire du PIB un synonyme de bien-être et en

se donnant pour objectif d’accroître le bonheur, et pas seulement la

richesse.

Richard Tomkins - Financial Times 2003.

Exercice 16

Doc. 1Doc. 1

© Cned - Académie en ligne

Page 42: Al7se11tepa0013 Sequence 01

La France prône une nouvelle mesure des richesses

Mesurer le bonheur, est-ce vraiment possible ?

En recevant le rapport Stiglitz, Nicolas Sarkozy a déclaré qu’il faut en

fi nir avec la « religion du chiffre actuelle ». Ce rapport, fruit d’un an de

réfl exion de la Commission sur la mesure des performances économiques

et du progrès social, propose de développer de nouveaux instruments

de mesure de la richesse des nations. Notamment en mettant davantage

l’accent sur la mesure du bien-être de la population plutôt que sur celle

de la production économique. A bas le PIB (Produit intérieur brut),

vive le PNN (Produit national net), qui prend en compte les effets de la

dépréciation du capital dans toutes ses dimensions, naturel, humain.Cet

indicateur équivaudrait au PIB mais diminué de toutes les dépréciations

possibles (coût sur l’environnement, coût social, coût sur le bien-être,

etc...).

Le PIB est censé mesurer la valeur de la production de biens et services.

Or dans un secteur clé, celui du gouvernement par exemple, nous ne

disposons d’aucun outil pour le faire. La production est souvent mesurée,

très simplement, en fonction de l’apport. Donc si le gouvernement

dépense plus – même s’il est ineffi cace – la production augmente.

Au cours des 60 dernières années, la part gouvernementale dans la

production du PIB a augmenté de 21,4 % à 38,6 % aux États -Unis, de

30,4 % à 44,0 % en Allemagne, en France 27,6 % à 52,7 %, de 34,2 % à

47,6 % au Royaume- Uni.

Parallèlement, l’amélioration de la qualité (de meilleures voitures au lieu

d’une plus grande quantité de voitures) représente nos jours une part

très importante de l’augmentation du PIB. Or, l’amélioration de la qualité

est diffi cilement quantifi able. Le système de soins de santé en est un

bon exemple : la majeure partie est fi nancée de manière publique tandis

que la plupart des avancées sont qualitatives.

Comparer différents pays comporte le même lot de problèmes que de

faire des comparaisons dans le temps. Les Etats-Unis dépensent plus

que tout autre pays (par tête et en pourcentage du revenu) pour son

système de santé, mais obtiennent une mauvaise performance.

Un autre changement frappant dans beaucoup de sociétés réside dans

les inégalités. Si quelques banquiers s’enrichissent massivement, le

revenu moyen augmente, même si le revenu de la plupart des individus

refl ue. Donc les statistiques du PIB par tête ne se font pas le refl et exact

de la vie des citoyens.Joseph Stiglitz, Les fétichistes du PIB. Les Echos 14/09/09.

Question

Retrouvez à partir de ces trois textes les critiques adressées à l’indicateur

du PIB

Doc. 2Doc. 2

Doc. 3Doc. 3

© Cned - Académie en ligne

42 Séquence 1 – SE11

Page 43: Al7se11tepa0013 Sequence 01

43Séquence 1 – SE11

4 Comment répartir les revenus et la richesse ?

La production engendre des

revenus car il faut rémunérer

tous ceux qui ont participé direc-

tement ou indirectement à la

production; c’est ainsi que nous

passons d’une répartition pri-

maire des revenus à une réparti-

tion secondaire après une phase

de redistribution des revenus.

Introduction

Les notions à découvrir et à acquérir (d’après le pro-

gramme officiel) sont les suivantes :

� Salaire

� Profit

� Revenus de transfert

Notions à acquérir

La répartition primaire des revenus

Une fois les richesses produites dans l’économie par tous les secteurs

institutionnels, que deviennent-elles ?

Il faut d’abord payer les dépenses directement liées à l’activité

productive :

� Les dépenses liées à l’utilisation de salariés (rémunération du travail) :

la rémunération des salariés contient les salaires et les cotisations

sociales qu’elles soient versées par l’entreprise ou par le salarié ;

– du point de vue de l’entreprise ce qui compte c’est le coût du travail,

le « coût salarial » : ce qu’elle paie en salaire brut + les cotisations

patronales obligatoires = coût salarial.

– du point de vue du salarié, ce dernier reçoit un salaire brut auquel

on lui retire des cotisations salariales d’où un salaire net = salaire

brut - cotisation sociales.

� Et les impôts liés à la production (TVA et autres impôts liés à la

production).

� Ce qui ne va pas aux salariés ou à l’État reste momentanément dans les

comptes des producteurs et constitue l’excédent brut d exploitation

(EBE) ou pour les travailleurs indépendants (non-salariés), un revenu

mixte.

(EBE/VA)*100 est le taux de marge de l’entreprise.

A

© Cned - Académie en ligne

Page 44: Al7se11tepa0013 Sequence 01

Au niveau micro économique nous avons le partage de la valeur ajoutée nette suivant :

VAN

– salaires

salariés sécurité sociale état Entreprise

– impôts = EBE– cotisationssociales

Que fait-on de l’EBE ?

– Impôtssur

bénéfice

– Intérêt – Dividende = Épargnebrute

EBE

Épargne brute = EBE - (impôt sur bénéfice + intérêt + dividendes)

D’où :

Le taux d’épargne = (épargne brute/valeur ajoutée nette)*100

Voici pour la France les données pour 2008 en milliards d’euros courants :

Produit intérieur brut (PIB)Produit intérieur brut (PIB) 1950,11950,1

Rémunération des salariés 1007,1

Impôts sur la production nets des subventions 256,6

Excédent brut d’exploitation et revenu mixte brut 686,4

© Cned - Académie en ligne

Page 45: Al7se11tepa0013 Sequence 01

45Séquence 1 – SE11

Partage de la valeur ajoutée entre salaires et profits

Salaires

(rémunération totale du travail)

Profits

(excédent brut d’exploitation)

Salaires nets

Cotisations sociales des salariés

Cotisations sociales des employeurs

Excédent brut d’exploitation

Ces deux graphiques illustrent le partage de la valeur ajoutée entre

Entreprises au sens large et Salariés :

Que constate-t-on ?

« Depuis un siècle, selon l’économiste Philippe Askenazy, chercheur

au Centre national de la recherche scientifi que (CNRS), auteur d’une

comparaison internationale sur le partage de la VA en France et aux

Etats-Unis (Economie et statistique n°363-364, 2003), quels que soient

les pays du monde auxquels on s’intéresse, on trouve, si l’on s’intéresse

aux grandes masses bien sûr, un rapport deux tiers pour les salaires/un

tiers pour la rémunération du capital. C’est le cas au Japon, aux Etats-

Unis, au Royaume-Uni, etc. »

Certes, il y a des variations autour de ce nombre d’or (2/3-1/3) que les

accidents conjoncturels ne suffi sent pas à expliquer. L’exemple français

est, sur ce point, assez instructif. À regarder de près l’évolution du

partage de la valeur ajoutée en France, on peut défi nir quatre périodes.

(Lire les deux courbes parallèlement : l’une rémunération des salariés/

valeur ajoutée illustre la part qui va aux salaires et l’autre EBE/VA illustre

la part qui va aux profi ts).

B

© Cned - Académie en ligne

Page 46: Al7se11tepa0013 Sequence 01

46 Séquence 1 – SE11

22,0

19

49

19

50

19

51

19

52

19

53

19

54

19

55

19

56

19

57

19

58

19

59

19

60

19

61

19

62

19

63

19

64

19

65

19

66

19

67

19

68

19

69

19

70

19

71

19

72

19

73

19

74

19

75

19

76

19

77

19

78

19

79

19

80

19

81

19

82

19

83

19

84

19

85

19

86

19

87

19

88

19

89

19

90

19

91

19

92

19

93

19

94

19

95

19

96

19

97

19

98

19

99

20

00

20

01

20

02

20

03

20

04

20

05

20

06

20

07

20

08

20

09

24,0

26,0

28,0

30,0

32,0

34,0

62,0

64,0

66,0

68,0

70,0

72,0

74,0

76,0

Rémunération des salariés/Valeur ajoutée

Excédent brut d’exploitation/Valeur ajoutée (Taux de marge)

� La première - les années 1960 et le début des années 1970 - montre

une certaine stabilité du rapport entre salaires et profits : la France est

en pleine croissance, le chômage est faible, les salaires augmentent,

mais les gains de productivité réalisés permettent de maintenir les

bénéfices des entreprises.

� En 1973, le choc pétrolier (+ 25 % de hausse des prix de l'énergie entre

l'été 1973 et l'été 1974) casse cet équilibre. Les salaires indexés sur

le taux d'inflation progressent, le rapport salaires-profits se modifie

en faveur des salaires et ce jusqu'en 1983, qui inaugure la troisième

période.

� Celle d'une chute féroce de la part de la VA dédiée aux salaires : « Les

économistes l'expliquent surtout, reprend Philippe Askenazy, par la

désindexation des salaires sur les prix et la politique de rigueur menée

par Jacques Delors [alors ministre de l'économie] pour rétablir la com-

pétitivité française. Mais il faut plonger davantage dans les structures

économiques du pays pour comprendre le rééquilibrage brutal qui

s'opère alors en faveur des entreprises. » Le chercheur cite ainsi deux

secteurs : le textile et la sidérurgie, piliers de l'industrie à l'époque, où

le partage de la VA était dans le premier cas à plus de 100 % pour les

salaires et pas loin de 100 % pour le second « tant les deux secteurs

accumulaient des pertes et étaient gardés sous perfusion ». Une bulle

qui s'est effondrée lors du remodelage de la politique macroécono-

mique.

� Dernière période enfin, celle qui s'ouvre au début de la décennie 1990,

où l'on revient à une stabilité entre salaires et profits, comme dans

les années 1960, mais à un niveau plus favorable (entre deux ou trois

points de mieux) pour les profits. Le fort taux de chômage, qui ne met

© Cned - Académie en ligne

Page 47: Al7se11tepa0013 Sequence 01

47Séquence 1 – SE11

pas les organisations syndicales en position de force pour négocier

une hausse des rémunérations, ajoutée à la pression des actionnaires

sur les dirigeants d'entreprise pour améliorer la profitabilité, ne per-

met pas aux salariés de regrignoter le terrain perdu.

Si nous isolons la période 1980-2000, qui est la plus souvent représentée

pour illustrer le partage défavorable de la valeur ajoutée vis à vis des

salariés, nous obtenons les statistiques suivantes :

19811981 19901990 19951995 20002000

Valeur ajoutée 100,0 100,0 100,0 100,0

Masse salariale 71,2 64,6 63,4 63,6

Impôts sur la production nets des subventions 2,3 2,8 3,6 3,8

Excédent brut d'exploitation (EBE)Excédent brut d'exploitation (EBE) 26,526,5 32,632,6 33,033,0 32,632,6

Revenus distribués aux apporteurs de capitaux 11.4 11.2 11.8 12.3

dont Intérêts 8,5 6,7 6,8 5,3

dont Dividendes 2,9 4,5 5,0 7,0

Impôt sur les bénéfices 3,1 3,4 2,9 4,0

Primes d'assurance dommage 1,7 1,6 1,5 1,1

Transferts courants et revenus divers - 0,9 - 1,2 - 0,4 - 0,2

Autofinancement (Epargne brute) 11.2 17.7 17.2 15,4

D’après Xavier Timbeau, Le partage de la valeur ajoutée en France, Revue de

l’OFCE janvier 2002.

Lecture du tableau pour l’ année 2000

À partir d’une valeur ajoutée de 100 ce qui va aux salaires est de 63,6,

aux impôts nets de subventions 3,8 d’où un EBE = 32,6

100 — 63,6 – 3,8 = 32,6

L’EBE sert à rémunérer les apporteurs de capitaux (12,3) (sous forme

d’intérêts et de dividendes distribués) + à payer les impôts (=4) +payer

les primes d’assurances (1,1) + divers (0,2).

Reste pour l’autofi nancement (épargne) = 15,4 (Epargne qui servira à

investir pour les entreprises).

32,6 – 12,3 – 4 – 1,1 + 0,2 = 15,4

Entre 1981 et 1995, la part des salaires a baissé de près de 8 points.

Mais ces 8 points de valeur ajoutée ne sont pas allés aux « capitalistes »

(la part des revenus du capital est restée stable), ils sont allés à l’impôt

(1,1 points) et, surtout, à l’autofi nancement (6 points). Si l’on compare

1981 et 2000, le constat est similaire : la baisse de la part des salaires

(7,6 points) a pour contrepartie l’augmentation de la part des impôts

(+ 2,4 points) et l’autofi nancement (+ 4,2 points).

Sous l’effet du désendettement, le poids des intérêts se réduit.

Corrélativement, l’augmentation de la part des dividendes traduit le

retour à une situation bénéfi ciaire et la préférence des entreprises pour

le fi nancement par action plutôt que par emprunt.

Commentaire

© Cned - Académie en ligne

Page 48: Al7se11tepa0013 Sequence 01

48 Séquence 1 – SE11

La valeur ajoutée fait l’objet d’une lutte pour un partage équitable des

richesses produites : quelle part va rémunérer le travail ? Quelle part pour

le capital ? Quel part pour l’Etat ?

À cette distribution primaire (au sens de première) des revenus vient

s’ajouter un mécanisme de redistribution des revenus destiné à corriger

cette première répartition et à fi nancer les besoins collectifs.

Valeur ajoutée et sa répartition

Une entreprise travaille 11 mois dans l’année et produit chaque mois

25000 chemises. Chaque chemise est vendue 150 €. Ses dépenses

annuelles sont les suivantes :

– 10 boutons par chemise, chaque bouton lui coûtant 2 €.

– 1000 litres de teinture par mois, à 10 € le litre.

– 40 000 € de facture téléphonique.

– 400 000 mètres de tissu, chaque mètre ayant été facturé par le

fournisseur 5 €.

– L’entreprise a investi dans des machines à coudre pour une valeur de

100 000 €, celles-ci seront à renouveler dans 10 ans.

– 20 millions d’€ de salaires et de charges sociales.

– L’équivalent de 8 % de la valeur ajoutée nette en impôts sur la

production.

– 35 % de l’EBE en impôts sur les bénéfi ces.

– dividendes versés 2 000 000.

– De plus, l’entreprise s’est endettée l’année précédente à hauteur de

100 000 €, et le taux d’intérêt qu’elle doit supporter est de 6 % l’an.

Questions

� Calculer la VAB, puis la VAN de cette entreprise.

� Calculer l’EBE de cette entreprise et son taux de marge.

� Calculer le montant de l’épargne brute de cette entreprise, puis son

taux d’épargne.

De la répartition primaire des revenus à la répartition secondaire

Le revenu primaire brut n’est pas le revenu effectivement mis à la

disposition des ménages. Pour trouver le revenu disponible brut des

ménages, il faut tenir comp te des prélèvements obligatoires et des

prestations sociales reçues (revenus de transfert).

Conclusion

Exercice 17

C

© Cned - Académie en ligne

Page 49: Al7se11tepa0013 Sequence 01

49Séquence 1 – SE11

Les prélèvements obligatoires sont constitués par les impôts portant sur

le revenu ou le patrimoine, et par les cotisations sociales qui viennent

en déduction du salaire brut pour donner le salaire effectivement perçu

(salaire net), mais il faut aussi retrancher les cotisations employeurs qui

ont été prises en compte dans le calcul de la rémunération du travail.

Montant du revenu disponible brut pour les années 1995,2000 et 2009

en France :

Revenus primairesRevenus primaires

(milliard d’euros)(milliard d’euros)

Revenus de tranfertRevenus de tranfert

(milliard d’euros)(milliard d’euros)

Prélèvements Prélèvements

obligatoiresobligatoires

AnnéesAnnéesRevenus Revenus

mixtesmixtes

Salaires Salaires

brutsbruts

Cotisations Cotisations

sociales sociales

employeursemployeurs

Revenus Revenus

de la de la

propriétépropriété

Prestations Prestations

sociales sociales

en espècesen espèces

Autres impôtsAutres impôtsCotisations Cotisations

socialessocialesAutresAutres

Revenu Revenu

disponible disponible

brutbrut

19951995 90,190,1 452,7452,7 172,4172,4 171,3171,3 237,2237,2 52,752,7 75,375,3 269,4269,4 45,045,0 786,6786,6

20002000 100,0100,0 552,5552,5 201,9201,9 204,9204,9 273,3273,3 59,359,3 133,2133,2 289,5289,5 46,246,2 923,0923,0

20092009 119,1119,1 747,3747,3 267,0267,0 297,8297,8 398,0398,0 81,281,2 160,2160,2 395,10395,10 61,461,4 1293,71293,7

Lecture des données pour l’année 2009

revenus primaires =revenus primaires =

revenus mixtes 119,1

+

salaires bruts 747,3

+

cotisations sociales employeurs 267

+

revenus de la propriété 297,8

Total du revenu primaire = 1431,2 milliards d’€

Du revenu primaires au revenu Du revenu primaires au revenu

disponible brutdisponible brut

revenus primaires 1431,2

+

revenus de transfert +(398 + 81,2)

+

Prélèvements obligatoires –(160,20 + 395,1 + 61,4)

Revenu disponible brut 1293,7 milliards d’€

© Cned - Académie en ligne

Page 50: Al7se11tepa0013 Sequence 01

50 Séquence 1 – SE11

Le revenu disponible des ménages au sens de la Comptabilité nationale

couvre les revenus de la population dans leur intégralité. Il fait la somme

des revenus du travail, des revenus de la propriété et des revenus de trans-

fert de l’ensemble des ménages. Il peut être brut ou ajusté selon la prise

en compte, ou non, des services collectifs individualisables (éducation et

santé par exemple) et des prestations en nature (remboursement des frais

médicaux).

Le revenu disponible des ménages représente donc la masse de revenus

touchée par l ensemble des ménages une année donnée.

À retenir

Exercice d’auto-évaluation n°4 : Selon la même procédure décrite

dans l’exercice d’auto-évaluation n°1, allez sur le site de l’insee.fr

Cette fois ouvrir l’onglet « revenus » :

– Pour le chapitre revenus primaires (à gauche de l’écran) : faire l’exercice

sur les « salaires » en plaçant les étiquettes dans les bonnes cases.

– Pour le chapitre « revenu disponible ».

– Selon la comptabilité nationale : faire l’exercice en utilisant les signes

+ ou –, distinguer revenu disponible brut et revenu disponible ajusté.

– Puis exercice : classer les revenus dans leurs catégories.

L’effet de la redistributiondes revenus

1. Quels sont les objectifs de la redistribution ?

En transférant des ressources qu’elles prélèvent sur les revenus primaires

vers les ménages, les administrations publiques visent d’abord à modi-

fier le partage initial du revenu national de façon à rendre supportables

les inégalités et à lutter contre les différentes formes de la pauvreté.

En outre, la redistribution est un moyen de socialiser des risques (chô-

mage, maladie, vieillesse notamment) ; elle est donc un vecteur du lien

social, en même temps qu’elle permet de stabiliser les revenus des

ménages. Elle participe ainsi au soutien de la consommation et consti-

tue sur ce point un instrument de politique de relance de la demande.

Enfin, la redistribution permet de satisfaire des besoins individuels et

collectifs que le marché ne prendrait pas en charge, faute d’une rentabi-

lité à court terme suffisante (éducation, santé…).

D

© Cned - Académie en ligne

Page 51: Al7se11tepa0013 Sequence 01

51Séquence 1 – SE11

2. Quel bilan peut-on faire de la redistribution ?

Revenu maximum Revenu maximum

des 20 % plus modestesdes 20 % plus modestes

Revenu minimum Revenu minimum

des 20 % plus aisésdes 20 % plus aisésRapportRapport

Avant redistribution 7080 € 48540 € 6,86

Après impôts et prestations 10380 € 39280 € 3,78

Augmenté des transferts

en nature des services publics17300 € 44180 € 2,55

Après taxes indirectes (TVA, TIPP) 15010 € 38910 € 2,59

Données France : 2006

Ce tableau est extrait de France portrait social (Insee – 2008). Il s’agit ici

des effets de la redistribution sur les niveaux de vie.

Le niveau de vie : c’est le revenu disponible mais par individu. On ne vit pas de la même façon avec 1 000 euros seul ou avec une famille de 4 enfants. Mais chaque personne d’un ménage ne réduit pas de la même façon le niveau de vie : un bébé ne consomme pas autant qu’un adulte. On divise donc par un système de parts, que l’on appelle des «unités de consom-mation». Ces unités sont généralement calculées de la façon suivante : 1 part (donc une unité de consommation) pour le premier adulte du ménage, 0,5 pour les autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 pour les enfants de moins de 14 ans.

Pour un ménage composé de deux adultes et deux enfants de plus de 14

ans : le nombre de parts est égal à 1 + (3 * 0,5) = 2,5 parts.

Le revenu du ménage est divisé par 2,5 pour obtenir le niveau de vie par

unité de consommation.

Lecture du tableau

Avant redistribution, le niveau de vie des 20 % les plus aisés est au mini-

mum 6,86 fois plus élevé que celui des 20 % les plus modestes, mais il

l’est de 3,78 fois plus après impôts et prestations sociales.

Les services publics de santé, d’éducation et de logement fournissent

des prestations en nature gratuites ou subventionnées. Leur rôle dans

la réduction des inégalités est central : le montant global de ces services

est bien plus important que les prestations monétaires. Au total, selon

l’Insee, ils expliquent 70 % de la réduction de l’écart de revenus entre les

plus riches et les plus pauvres. C’est ce qui explique qu’ils ont davantage

d’impact sur la redistribution des revenus.

Exemple

Constat

© Cned - Académie en ligne

Page 52: Al7se11tepa0013 Sequence 01

Si on prend en compte la valeur en nature de ces services publics, le

rapport entre les 20 % les plus aisés et les 20 % les plus pauvres passe

de 3,78 à 2,55.

En revanche, les impôts dits « indirects » comme la TVA sur la consom-

mation ou la taxe sur l’essence (TIPP) accroissent les inégalités relatives

de revenus : si on en tient compte, le rapport remonte à 2,59. Certes, les

plus aisés consomment plus et donc paient, globalement, plus d’impôts

indirects que les autres. Mais, rapporté à leur revenu, le niveau de ces

impôts est nettement inférieur à ce que paient les plus pauvres. L’expli-

cation tient au niveau de l’épargne : alors que les plus pauvres consom-

ment quasiment l’ensemble de leurs revenus, les plus riches en épar-

gnent un tiers. Les impôts indirects ne portent donc que sur une fraction

du revenu des plus aisés.

L’effet de la redistribution n’est pas négligeable ; elle joue à la fois par les

prélèvements effectués, par les prestations versées et surtout par les trans-

ferts en nature des services publics en particulier la santé, l’éducation et

le logement social ; ces services sont gratuits ou délivrés à faible coût ; Ils

répondent au souci de garantir aux personnes un accès a priori identique

aux soins, à l’éducation ou aux services de logement, quel que soit leur

niveau de ressources. Ils répondent ainsi davantage à un objectif d’équité

que de redistribution, et sont de ce fait généralement écartés du champ de

la redistribution. D’un point de vue comptable, ces transferts en nature ne

font pas partie du Revenu disponible brut mais s’y ajoutent pour constituer

un second agrégat appelé le revenu disponible brut ajusté.

→ Voir exercice n°4 d’autoévaluation pour cette notion de revenu dispo-

nible ajusté.

À retenir

52 Séquence 1 – SE11

© Cned - Académie en ligne

Page 53: Al7se11tepa0013 Sequence 01

53Séquence 1 – SE11

5 L’équilibre emplois ressources

Nous avons vu qu’après la phase de production (PIB)

nous avions la phase de répartition des revenus;

qu’advient-il ensuite des ressources produites ? Que

fait-on des richesses créées ? À quoi servent-elles ?

C’est l’objet de ce dernier chapitre.

Introduction

Les notions à découvrir et à

acquérir (d’après le programme

officiel) sont les suivantes :

� Équilibre emplois/ressources

Notions à acquérir

L’équation d’équilibre comptable macroéconomique

Toutes les ressources mises à la disposition des agents économiques

d’un pays sont utilisées : on dit qu’il y a Égalité entre les ressources et

les emplois.

Une fois réalisée, la production est distribuée, elle est utilisée par les

agents économiques.

Les emplois (c’est-à-dire les utilisations de la production) ne dépendent

pas de la nature des biens et services mais de leur destination. Il faut

distinguer les opérations sur biens et services qui concernent uniquement

des agents résidents et celles qui mettent en relation un résident et un

non résident. Dans le deuxième cas de fi gure on parle d’importations

et d’exportations. Pour chaque produit, le total des utilisations est

forcément égal au total des ressources (c’est-à-dire des biens et services

qui sont mis à la disposition des utilisateurs intérieurs ou extérieurs) :

nous avons cette première égalité :

Production +  importations =  consommations intermédiaires +  consommation finale +  formation brute de capital fixe + exportations + variations de stocks

Le premier membre de l’égalité rappelle que les ressources disponibles

pour une économie peuvent être produites dans cette économie ou bien

être produite par le reste du monde et achetée par des agents résidents

(importations).

A

© Cned - Académie en ligne

Page 54: Al7se11tepa0013 Sequence 01

54 Séquence 1 – SE11

Le second membre fait apparaître les consommations intermédiaires

(présentées dans le point 1.3 B) et les autres utilisations possibles

puisque les biens et services peuvent prendre la forme de biens et

services destinés à la consommation fi nale ou de biens de production

(équipements, bâtiments…) appelés FBCF (formation brute de capital

fi xe) ou encore être exportés.

On remarquera que si les consommations intermédiaires fi gurent dans

cette expression cela implique que la production enregistrée dans le

membre de gauche est mesurée par le chiffre d’affaire et non pas par la

valeur ajoutée.

L’égalité s’écrit le plus souvent de la manière suivante :

PIB + importations = consommation finale + formation brute de capital fixe + exportations + variations de stocks

Les variations de stocks corres-

pondent au fait que les ressources

disponibles ne sont pas entière-

ment utilisées (variation positive)

ou qu’elles sont insuffi santes pour

satisfaire les besoins exprimés

(variation négative). Dans le pre-

mier cas les stocks anciens sont

augmentés dans le second cas les

stocks anciens sont réduits.

Exercice d’auto-évaluation n°5

Sur Insee.fr

choisir l’onglet « Investissement »

puis « quels effets », puis « contribution de la FBCF à la croissance »

enfin « l’équilibre emplois-ressources : un exercice ».

– Déplacer les étiquettes au bon endroit.

– Donnez l’équilibre emplois -ressources en milliards d’euros pour l’an-

née 2009 ?

(Réponse en cliquant sur les chiffres de 2009 en milliards d’euros courants)

Exercice d’auto-évaluation n°6

Reprendre l’exercice n°3 d’autoévaluation et finir les étapes 8 et 9.

Conclusion de cet exercice : Ces trois approches du PIB s’inscrivent dans

la logique du circuit économique : → la production → (crée) les revenus

→ (permettent) les dépenses → (donnent vie à la production…)

Emplois Ressources

Consommation finale (C)

Formation brute

de capital fixe (FBCF)

Variation de stocks (VS)

Exportations (X)

Produit intérieur brut (PIB)

Importations (M)

© Cned - Académie en ligne

Page 55: Al7se11tepa0013 Sequence 01

55Séquence 1 – SE11

� Approche par la production (par l’activité, la production des branches)

PIB = VAB au prix de base + Impôts sur les Produits –Subventions sur les Produits

Avec impôts sur les produits = droits de douane + TVA + Taxes spécifiques (tabac,

alcool…)

Et Prix de base = Prix facturés par le producteur – Impôts sur produits + Subventions

sur produits (agricole…)

� Approche par la demande et équilibre ressource – Emploi en produits

PIB = CF + FBCF + X – M

Ou encore

PIB = CF Ménages + CF Apu + CF Isblsm + FBCF + Acquisitions nettes d’actifs + stocks

+ X – M

X = exportations, M = importations, CF = consommation finale

� Approche par les revenus

PIB = Rémunération des salariés + EBE et Revenus Mixtes Bruts + Impôts sur la produc-

tion et les importations – Subventions

Impôts sur la production = Taxe d’apprentissage, taxe professionnelle…

À retenir

L’équilibre emplois-ressources

À partir des données ci-dessous, calculez la valeur du PIB de la France

en 2008 de trois manières différentes (les données sont en milliards

d’euros), préciser s’il s’agit d’une approche par la demande, par la

production ou par les revenus.

Rémunération des salariés

= 1007,1

Importations de biens et services

563,8

Impôt sur la production

et les importations moins

les subventions

(293 – 36,4)

Impôts sur les produits

moins les subventions

sur les produits

(210,1 – 12,5)

e

Excédent brut

d’exploitation

et revenus

mixtes bruts

686,3

Somme des valeurs ajoutées

au prix de base = 1752,4

Consommation finale

=1565

Exportations de biens

et services

515,6

FBCF

432,6

Variation des stocks = 0

(négligeables)

Exercice 18

© Cned - Académie en ligne

Page 56: Al7se11tepa0013 Sequence 01

56 Séquence 1 – SE11

Les sources de déséquilibre

1. Déséquilibre de la balance commerciale

La balance commerciale est le compte qui retrace la valeur des biens

exportés et la valeur des biens importés. Pour calculer la balance

commerciale, la comptabilité nationale procède à l’évaluation des

importations et des exportations de biens à partir des statistiques

douanières de marchandises. Si la valeur des exportations dépasse celle

des importations, on dit qu’il y a excédent commercial ou que la balance

commerciale est excédentaire ; si les importations sont supérieures aux

exportations, le pays a un défi cit commercial ou sa balance commerciale

est défi citaire.

France

Millions d’eurosMillions d’euros 20082008 20092009

Exportations 411 138 340816

Importations 466 279 383847

Solde (ou balance commerciale) – 55141 – 43031

Taux de couverture 82.2 % 88.8 %

Source : les douanes.

Le taux de couverture du commerce extérieur est le rapport entre la valeur

des exportations et celle des importations entre deux pays (ou deux

zones). Il peut être relatif à un produit ou à l’ensemble des échanges.

Si le taux est inférieur à 100 ce qui est le cas ici alors les exportations

françaises ne couvrent pas nos importations, nous avons donc un défi cit

de la balance commerciale (ce qui est le cas pour 2008 et 2009).

2. Une croissance cyclique

La croissance (ou non) du PIB s’explique à partir de ses composantes :

Comment a évolué la consommation ?

Comment a évolué l’investissement ?

Comment a évolué le solde extérieur ?

Ce sont les moteurs de la croissance économique d’un pays.

La croissance est donc instable et cyclique car les déterminants de la

consommation, de l’investissement et des exportations ne sont pas tou-

jours maîtrisables.

B

Exemple

© Cned - Académie en ligne

Page 57: Al7se11tepa0013 Sequence 01

57Séquence 1 – SE11

La consommation dépend du comportement des consommateurs, l’in-

vestissement des prévisions des chefs d’entreprise et les exportations

de notre compétitivité et de notre capacité à exporter des biens et ser-

vices dans le reste du monde.

0,0

1,0

2,1

3,1

1,0

2,0

3,0en %

2005 2006 2007 2008 2009

Solde du commerce

extérieur

Variation de stocks

Investissement

Consommation

Produit intérieur brut

(PIB)

Les bâtons de la consommation sont sur toute la période positifs y com-

pris en 2009 : la consommation des ménages participe à la croissance

chaque année. C’est même le facteur le plus favorable. En 2009, par

exemple, la consommation des ménages contribue à 1 point de crois-

sance, mais du fait des effets négatifs des autres facteurs le PIB a dimi-

nué de 2,6 %.

La croissance du PIB a été négative en 2009 (-2,9 %) et l’investissement

a diminué la croissance de plus d’un point. Lorsque la hausse de la

demande ralentit, il n’est pas nécessaire d’augmenter les capacités de

production et l’investissement total diminue. L’investissement étant un

achat de biens d’équipement ou de bâtiment, sa baisse réduit la crois-

sance.

Le commerce extérieur a un rôle négatif depuis 2005. Les importations

progressent plus vite que les exportations, or les importations limitent la

production nationale.

L’augmentation de la production est irrégulière (regarder les bâtons noirs) :

la croissance s’accélérait légèrement entre 2005 et 2007, elle s’est forte-

ment réduite en 2008 et est devenue négative en 2009.

À retenir

© Cned - Académie en ligne

Page 58: Al7se11tepa0013 Sequence 01

58 Séquence 1 – SE11

Corrigés des exercices

Le choix d’un spectacle

� La justifi cation est probablement d’ordre subjectif : vous préférez tel

artiste, tel spectacle vous intéresse…

Vous avez donc probablement choisi dans cette programmation ce

qui vous semble être « le meilleur ».

� Le choix va être déterminé comme précédemment par vos goûts mais

aussi peut être par ceux de la personne à qui vous souhaitez offrir ce

cadeau et donc faire plaisir. Ainsi le cadeau de votre père ne sera peut

être pas le même que celui de votre ami(e).

� Les choix des cadeaux vont se faire comme précédemment d’après

vos goûts et ceux de la personne à qui vous souhaitez offrir la place

mais aussi en fonction de votre budget qui est limité.

Faire quelques achats

� Quantité maximale de raisin : 12/3 = 4. Vous pouvez acheter jusque

4 kg de raisin.

Quantité maximale de mandarines : 12/4 = 3. Vous pouvez acheter

jusque 3 kg de mandarines.

� 3 x 1 + 4 x 2 ≤ 12

�x2

x142

3

1,5

Droite de budget

� Résolution graphique : Vous placez en premier la quantité de raisins :

2, puis vous déterminez l’intersection avec la droite de budget pour

trouver la quantité de mandarines : 1,5

Résolution mathématique :

2 x 3 + 4 x 2 = 12

4 x 2 = 6

X2 = 6/4 = 1,5

Vous pourrez acheter 1,5 kg de mandarines.

Exercice 1

Exercice 2

x1 : Les quantités de raisin

x2 : les quantités de mandarines

© Cned - Académie en ligne

Page 59: Al7se11tepa0013 Sequence 01

59Séquence 1 – SE11

Variation de prix, modifi cation de choix

� Au prix de p1 = 3, on peut acheter au plus 4 kg de raisin.

Au prix de p2 = 4, on peut acheter au plus 3 kg de mandarines.

� Cf. question 6.

� 4 unités de raisin = 3 unité de mandarine donc :

1unité de raisin = 3/4 de mandarine

Le prix relatif est donc de 3/4.

� Le prix des mandarines n’a pas bougé, par conséquent la quantité

maximale est la même : 3 kg.

� Le changement de prix affecte la quantité de raisin qu’on peut acheter.

Avec 12€, on peut acheter au maximum 3 kg de raisin.

Raisins

Mandarines

3210

1

2

3

4

� 3 unités de raisin = 3 unité de mandarine donc

1 unité de raisin = 1 unité de mandarine

Le prix relatif est donc de 1.

Seules les quantités en abscisses sont affectées par la modifi cation

de la droite de budget, en conséquent c’est la pente de cette dernière

qui augmente.

BesoinBesoin BiensBiens

Se nourrir •

Se loger •

Épargner •

Se divertir •

• Louer un appartement

• Acheter un hamburger

• Réserver une chambre d hôtel

• Acheter un appartement

• Manger dans un restaurant gastro-

nomique

• Ouvrir un livret A

• Aller au cinéma

Exercice 3

Exercice 4

© Cned - Académie en ligne

Page 60: Al7se11tepa0013 Sequence 01

60 Séquence 1 – SE11

� – Un bien ne répond jamais à un seul besoin : vrai

L’achat d’un appartement peut correspondre au désir de se loger

et/ou d’épargner.

– Un même besoin peut être satisfait par divers biens : vrai

On peut épargner en ouvrant un compte d’épargne et/ou en achetant

de l’immobilier.

Choisir selon les circonstances

Type de bienType de bien CirconstancesCirconstances ChoixChoix

Parapluie Parasol Sous l’orage parapluie

Parapluie Parasol Dans le désert parasol

Source (eau)Gisement

de diamantsLors d’un forage

Diamants, car ont plus de

valeur que d’eau

Un verre d’eau Un diamant Seul(e) dans le désertL’eau car est plus utile dans

ce contexte

Les individus classent et hiérarchisent leurs besoins en opposant ainsi

le nécessaire et le superfl u. Cependant on ne peut construire une échelle

universelle des besoins. Le superfl u et le nécessaire sont eux-mêmes

subjectifs. Ainsi un verre d’eau semble davantage nécessaire qu’un

diamant si l’on se trouve dans le désert.

Ici nous étudierons des choix simples où les circonstances sont assez

évidentes.

� 1 kg de pommes = 1 kg de poires

Le prix relatif des pommes est donc de 1

� 1 kg de pommes = 02kg de poires

Le prix relatif des pommes est donc de 2

� Les pommes (pommes/poires) sont relativement sont plus rares que

les poires (pommes/poires), donc leur prix exprimé en équivalant

poires augmente (augmente/diminue). Ce qui est rare est donc cher

(cher/bon marché).

� Il n y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses.

� Manque de temps.

La qualité ne serait pas la même.

Cela nous reviendrait à plus cher que d acheter un produit tout fait.

� Maître Dupont met deux fois moins de temps pour saisir 10 pages que

la secrétaire.

Exercice 5

Exercice 6

Exercice 7

Exercice 8

© Cned - Académie en ligne

Page 61: Al7se11tepa0013 Sequence 01

61Séquence 1 – SE11

Gain lié au travail Gain lié au travail

d’avocatd’avocat

Coûts liés au Coûts liés au

travail de saisie travail de saisie

de 10 pagesde 10 pages

Gain/perte Gain/perte

global(e)global(e)

Maître Dupont tape

elle-même0 200 -200

Maître Dupond

embauche200 40 160

� En tapant elle-même ses rapports, l’avocate perdrait 200€ par heure

puisqu’elle ne consacrerait pas ce temps à l’avancement de ses

dossiers.

Si Maître Dupont embauche cette secrétaire à 20 euros/heure, l’avo-

cate devra certes la payer 2 heures soit 40 € pour saisir la même

quantité de pages qu’elle mais en renonçant à taper elle-même elle

peut consacrer 1 h de plus à ses dossiers, heure au cours de laquelle

elle gagnera 200€.

� Pour produire 1 unité de drap il faut 20 travailleurs au Royaume-Uni

contre 80 au Portugal, le Royaume-Uni dispose donc d’un avantage

absolu sur le Portugal dans la production de drap.

� Pour produire 1 unité de vin il faut 40 travailleurs au Portugal contre

60 au Royaume-Uni. Le Portugal dispose d’un avantage absolu sur le

Royaume Uni dans la production de vin.

� Pour obtenir 1 unité de vin il faut ½ unité de drap au Portugal.

Pour obtenir 1 unité de vin il faut 3 unités de drap au Royaume-Uni.

Il semble donc préférable d’acheter du vin au Portugal.

� Pour obtenir 1 unité de drap il faut 2 unités de vin au Portugal.

Pour obtenir 1 unité de drap il faut 1/3 unité de vin au Royaume-Uni ?

Il semble donc préférable d’acheter du drap au Royaume-Uni.

� Si le Portugal se spécialise dans la production de vin, c’est-à-dire

transfère les travailleurs occupés à la production de drap vers la

production de vin, il y aura 1 unité de drap en moins de produite mais

2 unités de vin en plus de produites.

Au total au Portugal il y aura 0 unité de drap et 3 unités de vin produites.

De même si le Royaume-Uni se spécialise dans la production de drap,

il peut produire 3 draps en plus pour 1 unité de vin en moins.

Au total au Royaume-Uni il y aura 0 unité de vin et 4 unités de drap

produites.

� Rappel :

Productivité du travail = quantités produites/quantités de travail

Exercice 9

Exercice 10

© Cned - Académie en ligne

Page 62: Al7se11tepa0013 Sequence 01

62 Séquence 1 – SE11

Pays A, bien 1 : 1/10, en moyenne un travailleur du pays A produit un

dixième de bien 1.

Pays A, bien2 : 1/50, en moyenne un travailleur du pays A produit un

cinquantième de bien 2.

Pays B, bien1 : 1/12, en moyenne un travailleur du pays B produit un

douzième de bien 1.

Pays B, bien2 : 1/40, en moyenne un travailleur du pays B produit un

quarantième du bien 2.

� Pour le bien 1, la productivité est la plus élevée dans le pays A.

Pour le bien 2, la productivité est la plus élevée dans le pays B.

� Le pays A dispose d’un avantage absolu dans la production du bien 1.

Le pays B dispose d’un avantage absolu dans la production du bien 2.

� La théorie de Smith préconise que l’avocat devrait exercer en tant

qu’avocat et en même temps s’occuper des tâches de dactylographie.

� Selon la théorie des avantages absolus les secrétaires candidates ne

pourraient exercer leur métier alors que l’avocat devrait, en plus de

ses tâches effectuer le travail d’une secrétaire.

� Le Portugal dispose d’un avantage absolu dans les deux biens.

� Drap/vinDrap/vin 1,125 0,83

Vin/drapVin/drap 0,88 1,2

� Pour produire 1 unité de vin en plus, le Portugal doit renoncer à 0,88

unité de drap et le Royaume-Uni à 1,2 unité de drap.

Pour produire 1 unité de drap en plus, le Portugal doit renoncer à

1,125 unité de vin et le Royaume Uni à 0,83 unité de drap.

� Le Portugal est plus effi cient dans la production de vin comparativement

à celle de drap.

� Le Royaume-Uni est plus effi cient ou moins ineffi cient dans la

production de drap comparativement à celle de vin.

� Dans cet exemple le Portugal a intérêt à se spécialiser dans la

production de vin et le Royaume-Uni dans la production de drap. En

effet, en se spécialisant et en échangeant, le Portugal peut obtenir

contre 1 unité de vin jusqu’à 1,2 drap au lieu de 0,88 en autarcie. De

même, le Royaume-Uni peut obtenir contre 1 unité de drap, jusqu’à

1,125 unité de vin contre 0,83 en autarcie. Ainsi les deux pays tirent

un avantage de l’échange.

� Textile, électronique, aéronautique.

� Afrique + partie de l’Amérique latine. Pays qui se sont spécialisés

dans les produits primaires.

Exercice 11

Exercice 12

Exercice 13

© Cned - Académie en ligne

Page 63: Al7se11tepa0013 Sequence 01

63Séquence 1 – SE11

� Une « bonne » spécialisation est une spécialisation dans des biens

pour lesquels la demande augmente. Si ce n’est pas le cas, un pays a

intérêt à changer de spécialisation, ce qui n’est pas toujours possible

et suppose une intervention active de l’État.

� TDE = (100/100) x100 = 100

� TDE = (110/120) x100 = 91,7

Entre 2000 et 2010, il y a une dégradation des termes de l’échange,

il faut donc exporter plus pour importer la même quantité de biens.

1. Ménages

4. Institutions financières

3. Sociétés non financières

2. Les administrations publiques

6. Reste du monde

5. ISBLSM

� a) Les administrations publiques versent 300 milliards d’euros aux

ménages en allocation diverses.

⇒ notion économique : revenus sociaux.

b) Les ménages demandent de l’argent à leur banque pour acheter un

bien immobilier (50 milliards).

⇒ notion économique : emprunt bancaire.

c) Les entreprises versent 150 milliards d’euros à l’Etat :

⇒ notion économique : Impôt sur bénéfices.

d) Les administrations achètent pour près de 70 milliards aux entre-

prises françaises en biens de production.

⇒ notion économique : investissement public

e) Les ménages versent 340 milliards d’euros à l’Etat.

⇒ notion économique : prélèvements obligatoires (impôts+taxes)

Exercice 14

Exercice 15

© Cned - Académie en ligne

Page 64: Al7se11tepa0013 Sequence 01

64 Séquence 1 – SE11

f) Les entreprises demandent 50 milliards d’euros aux banques

⇒ notion économique : subventions.

g) Les entreprises françaises vendent pour 400 milliards d’euros sur

les marchés étrangers.

⇒ notion économique : exportations

Document 1

Dans ce document nous trouvons la critique traditionnelle du PIB comme

indicateur d’accroissement de nos richesses qui a aussi pour ambition

de mesurer notre niveau de bien être…

On peut parler de la « dictature » PIB dès lors qu’il est la seule référence,

pour les responsables économiques et politiques, de la mesure de notre

bien être : si le PIB s’accroît nous sommes censés être plus heureux !

Le document rappelle les lacunes du PIB : il ne mesure que ce qui a une

valeur monétaire, marchande:

Quid des activités informelles : le travail domestique sans valeur mar-

chande mais si important pour l’équilibre social ? Le rôle des associa-

tions sans valeur marchande mais sans lesquelles le bien être ne serait

plus le même ? Enfin l’économie souterraine, non évaluée dans le PIB

ou si peu, qui prend une place grandissante dans certains pays et qui

sert de « soupape de sécurité » et de régulation au système économique

et social. D’autre part le PIB ne se préoccupe pas de l’utilité, pour le

bien être, des biens et services produits : sommes-nous plus heureux

parce que nous avons plus de sécurité ? plus de pollutions ? plus de

catastrophes naturelles? Tous ces éléments contribuent pourtant par les

activités qu’ils génèrent à la hausse du PIB…. Le PIB n’est donc pas le

« Bonheur national brut » comme le suggère l’auteur.

Document 2

Le rapport Stiglitz propose de nouveaux instruments de mesure de la

richesse : on mesure avec l’accumulation nette les atteintes portées

à l’environnement et qui occasionnent des coûts : désormais les nui-

sances ne seront plus comptées comme positives dans le calcul du bien

être a contrario du PIB… d’où l’idée de substituer au PIB le PIN (produit

intérieur net).

Document 3

Enfin, le PIB par tête n’est qu’une moyenne qui peut cacher de profondes

inégalités au sein de la population et un mal développement. On peut

avoir une faible croissance du PIB par tête et un développement humain

élevé parce que la richesse est mieux répartie.

La commission Stiglitz propose d’utiliser le revenu médian, qui séparer

la population en deux parties égales et non le revenu moyen pour bien

mesurer l’élévation du niveau de vie de la population et d’y ajouter des

indicateurs plus qualitatifs.

Exercice 16

© Cned - Académie en ligne

Page 65: Al7se11tepa0013 Sequence 01

65Séquence 1 – SE11

Les limites du PIB ont été prise en compte par le PNUD qui a ajouté au

PIB par tête l’espérance de vie et des indicateurs de scolarisation pour

construire l’IDH qui est censé mieux mesurer la satisfaction des besoins

humains au delà des simples besoins matériels. D’autres économistes

ont proposé d’autres indicateurs composites : l’indicateur de santé

sociale ou l’indicateur de bien être économique. Ces indicateurs retien-

nent une batterie de critères démographiques, sanitaires, sociaux, qui

cherchent à mesurer l’amélioration du bien être de la population. La

commission Stiglitz ne va pas au-delà !

� Calculer la VAB, puis la VAN de cette entreprise :

CA= 25 000*11*150 = 41 250 000

CI = (10*2*25 000*11) + (1000*10*11) + 40 000 + (40 0000*5)

= 5 500 000 + 110 000 + 40 000 + 2 000 000

= 7650000

VAB = 41 250 000 – 7 650 000

=33 600 000

VAN = VAB – amortissement

= 33 600 000 – (100 000/10)

= 33 590 000

� Calculer l’EBE de cette entreprise et son taux de marge

EBE = VAN – (salaire et charges sociales + impôt sur production )

= 33 590 000 – [20 000 000 + (33 590 000*0,08)]

= 10 902 800

Taux de marge = (EBE/VAN)*100

= (10 902 800/33 590 000)*100

=32,4%

� Calculer le montant de l’épargne brute de cette entreprise, puis son

taux d’épargne.

Epargne brute = EBE – (impôt sur bénéfice + intérêts + dividendes)

Impôt sur bénéfice = 35%*10 902 800 = 3815980

Intérêt = 6% *100 000 = 6000

Épargne brute = 10 902 800 – (3 815 980 + 6 000 + 2 000 000)

= 5 080 820

Taux d’épargne = (épargne brute/VAN )*100

=(5 080 820/33 590 000)*100

=15,12%

Exercice 17

© Cned - Académie en ligne

Page 66: Al7se11tepa0013 Sequence 01

66 Séquence 1 – SE11

Approche par la demande

PIB = VAB au prix de base + Impôts sur les Produits – Subventions sur

les Produits

= 1 752,4 + 210,1– 12,5

= 1 950

Approche par les revenus

PIB = Rémunération des salariés + EBE et Revenus Mixtes Bruts

+ Impôts sur la production et les importations – Subventions

= 1 007,1 + 686,3 + 293 – 36,4

= 1 950

Approche par la demande

PIB = CF + FBCF + X – M

= 1 565,6 + 432,6 + 515,6 – 563,8

= 1 950■

Exercice 18

© Cned - Académie en ligne