aires libres magazine n°12 - décembre 2012

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  • 7/29/2019 Aires Libres Magazine n12 - Dcembre 2012

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    Laccessibilit au quotidien Dcembre 2012numro 12

    Belgique-Belge

    P.P. P.B.

    6099 CHARLEROI X

    BC 1477

    4 reportage en imagesLe vote accessible Namur

    7 dossierVieillir, comme gouverner,cest prvoir

    18 loisirsLa ptanque

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    s chaisards au foss !

    es bilingues, ils vont par o ?!

    ne guide hoquetante

    Rampe avec zone de dtresse pour chaisard sans frein

    Mais non, les PMR ne sont pas tous des clowns...!

    A bon entendeur...

    Pots de fleurs et panneau publicitaire non sensibiliss la cause des PMR

    Les chaisards lvent le coude plus souvent qued'autres.

    Sanitaires sportifs

    >> 2 aireslibres Dcembre 2012

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    Quand je serai vieux, je serai insupportable

    Je serai insupportable car, dabord, je ne serai jamais vieux.

    Je naccepterai pas que les jeunes qui restent me cataloguent de la sorte.

    Jamais je ne voudrai tre cart de ma vie, ni perdre mon autonomie.

    Quil soit le 3me, le 4me ou mme le 5me, mon ge ne sera pas un problme.

    La vie restera toujours devant moi.

    Dailleurs, regardez ceux dont le mtier est de prvoir, ont-ils lair de se tra-

    casser ?

    Alors, que se passe-t-il ? Do vient lurgence ?

    Le vieillissement de la population vous est prsent dans ce numro comme un

    fabuleux enjeu de socit. Environnement, mobilit, accessibilit sont mis en

    perspective avec la cause des ans. Ces derniers sont en train de transformer laralit et par l mme le concept du vieillissement.

    Le babyboom est devenu le papyboom, cest la fte quoi !

    Vincent Snoeck

    Directeur

    diteur responsable :Gamah asbl Vincent SnoeckRue de la Ppinire, 23 5000 NamurTl. : 081 24 19 37 Fax : 081 24 19 50www.gamah.be [email protected]

    Parat tous les 6 mois

    Bureau de dpt : 6099 Charleroi X

    Coordinateurs : Anne-Sophie Marchal et Patrick Bartholom

    Mise en page : Knok Design www.knok.be

    Illustrations : Michal Walravens

    http ://macravens.skynetblogs.be - 0476 30 32 69Ont collabor la conception et la rdaction de ce numro :Marie-Ange Vandecandelaere, Thomas Deremince,Patrick Bartholom, Sarah Logan, Chantal Mons,Anne-Sophie Marchal, Vincent Snoeck.

    SommaireM'enfin ! 2

    Edito 3

    Reportage en images :Le vote accessible Namur 4

    Dossier :Vieillir, comme gouverner, cest prvoir 7

    Entretiens :Bertrand Ippersiel

    & Pierre-Marie Chapon 15

    Vos loisirs :La ptanque 18

    Tout s'explique :La zone de prhension 22

    Edito

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    Le vote accessible NamurRendre les lections accessibles tous ne consiste pas seulement mettre en place des rampes daccs aux bureaux

    de vote. La ville de Namur la bien compris et propose un accueil exemplaire des personnes mobilit rduite (PMR).

    Ces multiples bonnes pratiques sont le fruit dune collaboration entre diffrents services de la Ville (lections, voirie, bti-

    ment et mobilit) et le Collectif Accessibilit de Namur.Pour ces dernires lections, la grande majorit des bureaux de vote tait accessible aux PMR. Ne reste plus qu trans-

    mettre lenvie dautres communes dagir de la sorte

    Marie-Ange Vandecandelaere et Thomas Deremince

    Renseignements : Ville de Namur | Service Mobilit (coordination accessibilit Elections) | Htel de Ville | 5000 NamurPascale Derhet | 081/24 60 87 | [email protected]

    Collectif Accessibilit Namur | Rue des Tanneries, 55 | 5000 Namur

    Samuel Vandenbrande | 081/24 48 16 | [email protected]

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    1. Les agents lectoraux communauxarborent un gilet fluo qui les rendfacilement identifiables. Ils sontdisponibles pour le public afindapporter une aide ventuelle. Ilsont bnfici, au pralable, dunesensibilisation laccueil despersonnes handicapes.

    2 et 3. Ds lentre, un documentrenseigne sur les facilits misesen place sur le site en faveur delaccueil des PMR.

    4 et 5. Des panneaux indiquant lesemplacements rservs aux PMRsont prsents depuis la voirie.

    6. Les emplacements destationnement rservs sont placs proximit immdiate des bureauxde vote.

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    7. Si lentre nest pas de plain-pied, des plans inclinsamovibles permettent laccs aux bureaux de vote.Cependant, leur pente ncessite parfois un coup de main.

    8. Des siges sont rpartis dans les zones dattente afin depouvoir sy reposer, tout en conservant sa place dans la file.

    9. Un isoloir adapt est prsent dans chaque bureau de vote.Sa taille, plus large et plus profonde, et sa tablette abaissepermettent son utilisation par les personnes en chaiseroulante.

    10. Une loupe est disponible dans chaque bureau de vote afindaider les personnes malvoyantes ou bien encore lespersonnes distraites ayant oubli leurs lunettes de lecture.

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    Vieillir,comme gouverner,cest prvoir

    Le vieillissement de la population notre vieillissement est-il une ralit ou un clich colport par les mdias ? Dansune socit qui comptera toujours plus de seniors, sommes-nous vraiment sous la menace de cette bombe financire etsociale que reprsentent la dpendance, le cot des soins desant et les questions conomiques lies laccueil des anset leurs retraites ? Nombreux sont les chercheurs qui tudient

    et dbattent de ces questions. Nous en abordons quelques-unesdans ce dossier. Il en ressort surtout que bien vieillir estquelque chose qui santicipe, en tant quindividu ou au niveau dela socit, afin de prparer le meilleur avenir possible pour tous.

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    LEurope ride : cette formule

    provocatrice est ne de limaginaire

    de Grard-Franois Dumont, go-

    graphe, conomiste et dmographe

    franais, spcialiste des questions de

    vieillissement. Au-del de la formule,

    limage recouvre une ralit mesu-rable : la population vieillit effective-

    ment. Depuis le dbut des annes 70,

    la fcondit est en recul et n'assure

    plus le remplacement des gnrations

    prcdentes.

    La part de la population jeune dans

    la population totale se rduit : de

    23,48% en 1960, elle a dgringol

    18,10% en 1990 pour poursuivre sa

    descente jusque 16,85% en 2008.

    Elle semble maintenant se stabi-

    liser autour de ce niveau (source :

    http ://perspective.usherbrooke.ca).

    Dautre part, la dure de vie s'est

    allonge : si l'esprance de vie avoi-

    sinait 45 ans en 1900, elle atteignait

    66 ans en 1950 et 78 ans en 1998.

    En 2010, elle a quasiment atteint 80

    ans et pourrait se hisser 85 ans en

    2050. La pyramide des ges se pr-sente donc comme rtrcie la base

    en s'largissant en son sommet.

    Voil pour les faits. Mais quen est-il

    de notre perception de la vieillesse ?

    Il semble quelle nvolue plus : une

    approche fataliste et maussade,

    aujourd'hui fige, a t adopte ds le

    dbut du XXe sicle. La vieillesse a t

    associe aux ides de dpendance,

    de perte d'autonomie, de maladie etde handicap. Des chercheurs comme

    Robert Butler parlent dgisme

    envers les ans pour dcrire un pro-

    cessus social par lequel des personnes

    sont strotypes et discrimines en

    raison de leur ge, attitude proche du

    racisme et du sexisme. Nos socits

    occidentales adoptent en effet des

    comportements dvalorisant les per-

    sonnes du fait de leur ge alors que lajeunesse, son apparence, ses valeurs,

    sa culture, sont ports aux nues.

    Vieux : une notion relativeLe vieillissement dmographique est

    une certitude mais la vieillesse reste

    toute relative. Le vieux des annes

    50 ne ressemble en rien celui de

    2010. Dans notre socit, les pro-

    grs sociaux, techniques et mdicauxpermettent d'accumuler des annes

    supplmentaires dans de bonnes

    conditions. L'ge d'entre dans la

    vieillesse recule donc tandis que le

    vieillissement dmographique poursuit

    son ascension. Un nom a t donn

    ce phnomne prsent dans de nom-

    breux pays : la rvolution grise .

    Ce changement fondamental reste

    pourtant silencieux et peu pris en

    compte. Car la population vieillit en

    douceur. Le fait est admis tacitement

    et jusqu prsent, il ninterpelle sou-

    vent que pour la question du paiement

    des pensions. Discrets dans larne

    politique en tant que groupe social,

    les ans ne constituent pas (ou pas

    encore) des partis, norganisent pas

    de manifestations pour exiger quon

    prenne en compte leurs attentes. Pour-

    tant, le dfi majeur pour notre avenir

    est moins celui de la dpendance que

    celui du vieillissement de la popula-

    tion , concluait un groupe de travail

    intitul Socit et vieillissement ,

    constitu en France dans le cadre d'un

    dbat national sur la dpendance (voir

    rfrences compltes en fin darticle).

    Vieillissement nest pas

    synonyme de dpendanceUne population qui vieillit est actuel-

    lement perue au niveau politique

    comme source de trois problmes : la

    Source : statbel.fgov.be

    Nous entronsde plus en plus

    tard dans lavieillesse !

    La part de lapopulation jeune

    se rduit.

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    techniques, humaines mais aussi envi-

    ronnementales.

    Dans cette optique, vieillir nest plus

    apprhend comme porter un fardeau

    de plus mais poursuivre le cours de sa

    vie. Cette attitude se peroit dans la

    volont de nombreux seniors : la plu-

    part rechignent changer leurs habi-

    tudes, tre la charge de quelquun

    et suivre un rythme quils nont pas

    choisi. Qui na pas entendu un aeul

    assurer sans ciller que les maisons

    de repos, cest pour les vieux ! .

    Et bien souvent, ils ont raison : leur

    niveau dautonomie nexige pas den-

    cadrement particulier.

    Cohrence insuffisante des

    politiques daccompagnementMaintenir la personne vieillissante

    dans son habitat, son quartier, ses habi-

    tudes et son rseau social n'implique

    pas seulement dorganiser des soins

    mais galement de prendre en compte

    le logement et l'environnement.

    Il s'agit d'accompagner la personne

    qui avance en ge dans ses volutions

    probables et de les planifier dans son

    cadre de vie. Il faut pour cela travailler

    conjointement dans divers domaines :

    le logement, l'environnement, l'accs

    aux biens et services, les transports,

    la culture, les aides humaines

    En Belgique, ces secteurs relvent de

    la comptence de diffrents niveaux

    de pouvoir (fdraux, communau-

    taires et rgionaux) dont les politiques

    ne sont pas assez coordonnes pour

    apporter une rponse globale. Croiser

    les regards et les comptences est

    indispensable. Penser les personnes

    ges comme intgres dans leurs

    milieux (et notamment le milieu local)

    exige une conception de l'amnage-

    ment du territoire qui n'isole pas les

    problmatiques qui les concernent,

    mais qui au contraire intgre dans

    toutes les politiques leur prsence,leurs spcificits et leurs besoins ,note Philippe Tizon, chercheur lUni-

    versit de Pau.

    Des quartiers amis des ans Vieillir dans des conditions qui favo-

    risent lautonomie, le bien-tre et la

    participation implique de prendre en

    compte lenvironnement et les infras-

    tructures o les ans voluent : loge-

    ment, espaces extrieurs et transport.

    dpendance, la sant et les questions

    conomiques (manque de places dans

    les maisons de repos et dans les hpi-

    taux, cots levs des pensions et des

    soins de sant). Les actions mises

    sur pied cherchent donc pallier les

    dficiences lies lge. Or le vieillisse-ment nentrane pas systmatiquement

    des pertes : les chercheurs saccordent

    pour constater que le dclin de lauto-

    nomie ne concerne quune minorit de

    personnes trs ges. Et souvent il ne

    rsulte que de l'inadquation entre

    les capacits de l'individu g et son

    environnement. Une large fraction des

    citoyens cheveux blancs reste donc

    autonome.

    Bien vieillir se prpareCes constats amnent une conclu-

    sion vidente : il est plus intressant

    daxer les mesures daccompagnement

    autour du bien vieillir , cest--dire

    prparer, pour tous, le meilleur avenir

    possible. Par exemple en permettant

    aux ans de rester aussi longtemps

    que possible en bonne sant, actifset autonomes. La perte dautonomie

    est plus souvent volutive que brutale

    et elle peut tre freine, voire vite,

    moyennant des actions mdicales,

    Attendre que

    la personne soitdpendante pourlui donner une aide,c'est plus chercher

    compenser despertes que tenterde conserver les

    capacits de la

    personne Serge Clment

    Un environnementaccessible favorise le

    vieillissement actif.

    aireslibres Dcembre 2012 9 <

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    retarde ou limite la perte dautonomie

    des personnes ges. Cest donc un

    des facteurs dterminants dans la pr-vention des risques et un levier dcisif

    pour permettre le bien vieillir . Dans

    les prochaines annes, la production de

    logements neufs ne permettra pas de

    faire face lensemble des demandes

    lies lvolution dmographique. Il

    faudra donc galement mettre laccent

    sur la rhabilitation. Ds prsent,

    la conception ou la rnovation de

    logements doit permettre aux diff-rents types dusagers dy vivre le plus

    longtemps possible, tout en gardant

    ces logements attractifs pour tous.

    Ces habitations doivent tre conues

    la base pour satisfaire les besoins

    du plus grand nombre et pouvoir vo-

    luer selon les exigences spcifiques

    des personnes vieillissantes. Pour

    Muriel Boulmier, experte en logement

    et auteure de plusieurs rapports sur

    les questions de dpendance, il faut

    placer le curseur de telle manire

    que les adaptations permettent dac-

    compagner le vieillissement le plus

    longtemps possible (jusquau plus

    haut degr de dpendance possible),

    mais tout en convenant un public qui

    vieillit longtemps autonome .

    Les logements adaptables rencontrent

    parfaitement ces attentes. Il sagitdhabitations dont laccs est ais

    pour tous, depuis les abords jusquaux

    pices principales de lhabitation (cui-

    sine, sjour, chambre, salle de bains

    et toilettes). Ses quipements sont

    aisment utilisables par les personnes

    ges et apportent un confort dusage

    supplmentaire pour les autres occu-

    pants. Enfin, ces logements sont

    conus pour pouvoir tre transforms

    aisment, grce des travaux simples

    et peu coteux, pour rpondre aux

    besoins spcifiques dun occupant

    dont la mobilit se rduit1.

    Et il faut assurer larticulation entre

    ces trois espaces indiscutablement

    lis. Pour rsumer de faon simpliste,il sagit dliminer les obstacles,

    rels ou ressentis, en crant des

    milieux favorables. Dans leur rap-

    port, Annick Morel & Olivier Veber

    affirment : Comme le handicap, laperte dautonomie des personnes

    ges, dont lorigine est impu-table une dficience ou unepolypathologie, sinscrit dans

    une dynamique entre la per-sonne et son environnementhumain et matriel qui peutaccrotre ou au contraire

    rduire/compenser lesincapacits. La prven-tion de la perte dauto-

    nomie est donc mdicaleet/ou sociale voire "envi-ronnementale". Dans tousles cas, elle ncessite quesoit envisage linterac-tion entre ces diffrentesdimensions .

    Vieillir lendroit de

    son choixOutre le

    placement en

    maison de repos, deuxchoix soffrent gnrale-

    ment aux ans : rester dans

    leur logement en ladaptant

    ou emmnager dans une

    habitation plus approprie.

    Lenjeu pour la collecti-

    vit est de leur garantir ce

    choix. Or loffre actuelle de

    logements suffisamment

    adapts ne permet pas de

    rpondre, en nombre et

    en qualit, ces besoins.

    Pourtant lamnagement

    des habitations existantes

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    Vieillir dans un environnementfavorableUn milieu favorable joue un rle capitaldans le maintien domicile. En effet,

    les personnes qui avancent en ge

    souhaitent rester le plus longtemps

    possible dans leur habitation surtout

    pour ne pas vivre le vieillissement

    comme une rupture, un arrachement

    leur cadre de vie. Ainsi, adapter lenvi-

    ronnement extrieur est tout aussi

    essentiel quamnager le logement.

    Un environnement de qualit est doncun lment dterminant pour vieillir

    en restant actif et conserver sa vie

    sociale. Des espaces verts de qualit,

    des trottoirs scuriss, des bancs, des

    toilettes publiques sont autant de

    facteurs qui favorisent les dplace-

    ments quotidiens des seniors.

    Si bnficier despaces publics acces-

    sibles est un pr-requis essentiel pour

    se dplacer, ce nest pourtant pas suf-fisant. Certains lments cls peuvent

    inciter les personnes vieillissantes

    circuler dans le quartier, dans la ville,

    comme les commerces et services

    de proximit : picerie, boulangerie,

    boucherie, poste, salon de coiffure,

    librairie, banque, etc. Ainsi que les

    sites culturels : muse, cinma,

    glise, salle dexposition Combins

    une accessibilit satisfaisante, il nemanque plus ces points dattraction

    quune offre correcte de transport en

    commun pour que les ans puissent

    tous investir sans contrainte lespace

    public.

    1. Dans son numro 4 (disponible sur www.gamah.be/aires-libres), Aires Libres dtaillait ce concept de logement adaptable. Lesinformations techniques sont dveloppes dans le Guide daide la conception dun logement adaptable tlchargeable ladressewww.cawab.be/pdf/guide_aide_conception_logement_adaptable.pdf.

    Une offre de transportpublic satisfaisantepermet de maintenirla mobilit de tous, ycompris des personnesvieillissantes.

    L'absence de commerces de proximit et des amnagements de pitre qualit entravent l'autonomie des ans.

    aireslibres Dcembre 2012 11 <

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    difficults pour changer de position et

    des problmes dquilibre, apprcie-

    ront que les chauffeurs adoptent unstyle de conduite fluide et quils soient

    sensibiliss leurs difficults.

    Les lignes de transport rgulires ne

    pourront certainement pas combler

    toutes les attentes ces gards, par-

    ticulirement dans des contextes plus

    ruraux. Cest pourquoi il est important

    de continuer dvelopper le transport

    la demande pour les personnes plus

    ges.

    Circuler mieux pour vivre mieuxLa mobilit physique des ans est

    troitement lie aux caractristiques

    de leur cadre de vie. Ne pas pouvoir

    circuler de manire autonome a sou-

    vent des consquences majeures surla personne ge : isolement social,dtrioration de ltat de sant, perte

    dautonomie et ventuellement, dim-portantes charges pour la socit ,constate Paula Negron-Poblette dans

    la revue VertigO. Les formes urbaines,

    les territoires o vivront les ans de

    demain, ne doivent pas crer de situa-

    tions dexclusion envers les popula-

    tions mobilit rduite, que cela soit

    d leur ge ou tout autre facteur.

    Au contraire, ils doivent leur assurer

    une pleine participation la vie

    sociale et socitale.

    En voluant dans des territoires dans

    lesquels ces trois grands aspects

    (logement, espaces extrieurs, trans-

    port) auront t pris en compte, les

    ans verront coup sr leur qualit de

    vie grandement amliore. Il ne sagit

    pas pour autant dliminer les services

    daide (assistance domicile, soutien

    des aidants proches) qui resterontindispensables pour les seniors.

    Vieillir en conservant samobilitDe nombreuses tudes dmontrent

    que la mobilit dcrot avec lge,

    mais il est intressant de pointer

    lanalyse de Serge Clment et de ses

    co-auteurs selon qui les personnesde plus de 65 ans sont toutefois aussimobiles que les autres catgoriesdge si lon limine les dplacementslis lactivit scolaire ou profes-sionnelle . Cest partir de 80 ans

    seulement que la mobilit chute signi-

    ficativement. Et en attendant, com-

    ment se dplacent les ans ? Parmi

    leurs moyens de dplacements privil-

    gis lauto est utilise de plus en plus

    longtemps, surtout pour les personnes

    rsidant en banlieue ou dans des vil-

    lages. Cela dit, une part non ngli-

    geable des seniors dcide de ne plus

    conduire. Il faut alors veiller ce que

    leur dmotorisation ne provoquepas un isolement dautant plus que les

    ans de demain, avec leur esprance

    de vie accrue, vivront plus dannes de

    mobilit sans voiture !

    Pouvoir utiliser les transports en

    commun de faon autonome est impor-

    tant pour vieillir en restant actif. Mais

    ces moyens de transport doivent pr-

    senter plusieurs caractristiques pourque les ans les utilisent aisment :

    ils doivent avant tout tre disponibles

    proximit de leur habitation ; loffre

    doit tre fiable et suffisamment varie

    tant en termes de frquence que de

    destinations ; le matriel roulant et

    les arrts doivent tre accessibles.

    Car monter et descendre des marches,

    rester debout dans un vhicule en

    mouvement, attendre debout est

    peu confortable pour de nombreux

    ans (et peu agrable pour nimporte

    quel usager !). Enfin les personnes

    ges, qui connaissent souvent des

    Chris Paulis, anthropologue,

    propos de la socit

    multignrationnelleDocteur en anthropologie l'Uni-versit de Lige, Chris Paulisintervenait en novembre dernierau colloque Le vieillissementde la personne handicape lorsdu forum Handicom. Selon elle, les grands-parents reprsen-

    tent aujourdhui prs de 50 % delespace de temps-vie : on a desgrands-parents qui ont eux-mmesdes enfants en mme temps que

    leurs enfants ont leurs premiers.De plus, quatre gnrations viventensemble dsormais. La socitmultignrationnelle incite ou inviteles personnes vieillissantes res-

    ter actives : voyager, consommer,bouger son corps ou sa tte (crer,apprendre). Une vieillesse inac-

    tive est considre comme un malvieillir. Or les PMR nont pas accsaussi aisment, une fois la retraitevenue, toutes ces invitations.Donc les PMR sont stigmatises

    doublement car leur handicap dedpart sajoutent dautres difficul-

    ts lies au vieillissement. Le handi-cap devient un obstacle au vieillis-sement actif normal selon lanorme actuelle. Les personnes plusdifficilement mobiles sont peruescomme faibles et fragiles. Et dansles reprsentations sociales, la fai-blesse est aussi associe une fai-blesse de caractre. Avec le risqueque lestime de soi dune PMR

    vieillissante diminue plus rapide-ment surtout dans une socit iden-

    titaire, cest--dire qui fait grandcas de lindividu, ptrie de jeunismeet dinjonctions au bien-tre.

    Zone de rencontreintergnrationnelle

    > > 12 aireslibres Dcembre 2012

  • 7/29/2019 Aires Libres Magazine n12 - Dcembre 2012

    13/24

    Pour un nouveau socle depolitiques publiquesPour offrir aux personnes vieillis-santes de demain des logements

    adaptables, situs dans des environ-

    nements favorables et bien desservis

    par les transports en commun, cest

    ds aujourdhui que des politiques

    publiques transversales tant au

    niveau fdral, rgional que local

    doivent tre mises en place. Face

    cette volution dmographique, les

    politiques publiques ne doivent doncpas uniquement se concentrer sur

    lhbergement et le paiement des pen-

    sions. Dans leur tude, Pierre-Marie

    Chapon et Florent Renard insistent

    sur la ncessit de dvelopper unerflexion sur la notion dhabitat quisuppose lintgration de lenvironne-ment du logement .

    Le vieillissement de la popula-

    tion, mme sil apporte un lot de

    contraintes indites, peut tre consi-dr comme une chance. Lassumer,

    cest nous obliger rflchir un nou-

    veau socle des politiques publiques

    en matire de transport, durbanisme,

    de logement et de prvention. Nan-

    moins, le monde politique nest pas le

    seul pouvoir intervenir afin dassurer

    une vieillesse agrable tous. Il est

    vident que les concepteurs et plani-

    ficateurs despaces et de btimentsdoivent repenser leurs pratiques en

    intgrant ce nouveau dfi.

    De plus, chacun, nous pouvons agir.

    Tout dabord, en considrant les ans

    comme des individus ayant toujours

    une place dans la socit. Mme sils

    ne travaillent plus, ils jouent un rle

    prpondrant diffrents niveaux

    sociaux. Ce sont des acteurs tant de la

    vie conomique que sociale, culturelle

    et politique.Enfin, nous pouvons tous adopter

    ds maintenant des comportements

    prventifs qui nous permettront,

    nous ans de demain, de bien vieillir.

    Pour cela, tout au long de notre vie,

    choisissons mieux notre habitat, fami-

    liarisons-nous avec les transports en

    commun, dveloppons notre rseau

    social, entretenons notre sant, etc.

    Changeons donc de point de vue en

    apprhendant lallongement de la

    dure de vie sous une perspective

    rjouissante. Comme le dit Jacques

    Salom : Vieillir ensemble, ce nestpas ajouter des annes la vie, maisde la vie aux annes .

    Marie-Ange Vandecandelaere &Anne-Sophie Marchal

    Rfrences> Ladaptation de lhabitat lvolution dmographique : un chantier

    davenir, Muriel Boulmier, p. 31

    > Prise en compte du vieillissement dans les documents durbanisme

    et de planification - Une ncessaire classification des territoires,

    Pierre-Marie Chapon, Laurent Renard, In Etudes foncires n141, sep-

    tembre - octobre 2009

    > Usages, normes, autonomie : analyse critique de la bibliographieconcernant le vieillissement de la population, Serge Clment, Christine

    Rolland, Christine Thoer-Fabre, Universit Toulouse Le Mirail & CIRUS-

    CIEU, Fvrier 2005, pp. 8, 32 et 43

    > Socit et vieillissement - Rapport du groupe n1 sur la prise en charge

    de la dpendance, Annick Morel & Olivier Veber, France, Ministre des

    solidarits et de la cohsion sociale, p. 17

    > Arrimer les comptences individuelles des personnes ges et

    laccessibilit des territoires de banlieue pour une mobilit durable,

    Paula Negron-Poblette, VertigO la revue lectronique des sciences de

    lenvironnement, Hors-srie 11, mai 2012> Si je mcoutais, je mentendrais, Jacques Salom

    > Vieillissement : sant et socit Dfis et perspectives, Philippe Tizon,

    Universit de Pau et des Pays de l'Adour, 2005, p. 15

    lire aussi surwww.gamah.be

    > Le conseil accessible sur

    les arrts de bus (disponible

    sur www.gamah.be, onglet

    documentation/conseils-acces-

    sibles/transport)

    > Le concept de logement

    adaptable, dtaill dans

    le numro 4 dAires Libres

    (disponible sur www.gamah.be/

    aires-libres)

    tlcharger surwww.cawab.be

    > Le Guide daide la

    conception dun logementadaptable

    aireslibres Dcembre 2012 13 <

  • 7/29/2019 Aires Libres Magazine n12 - Dcembre 2012

    14/24

    Depuis quasi 30 ans, l'Union europenne choisit chaqueanne un thme d'action. L'objectif est d'interpeller les

    gouvernements sur le sujet et de sensibiliser un public le

    plus large possible pour faire voluer leurs reprsenta-

    tions et actions.

    2012 a t proclame anne europenne du vieillis-

    sement actif et de la solidarit entre les gnrations .

    Le vieillissement actif est dfini par l'OMS comme unprocessus qui consiste optimiser les possibilits de vieen bonne sant, de participation et de scurit afin d'ac-crotre la qualit de vie pendant la vieillesse. Il permetaux personnes d'atteindre leur potentiel de bien-tretout au long de leur vie et de participer la socit selonleurs besoins, dsirs et capacits, tout en leur fournis-

    sant la protection, la scurit et le soutien dont elles ontbesoin.

    Des initiatives ont ainsi t menes durant toute l'anne

    par les Etats membres, les collectivits rgionales et

    locales, des organisations, des entreprises... afin de favo-

    riser la participation des seniors dans notre socit sans

    qu'ils soient victimes de discrimination.

    En Belgique, de nombreuses actions ont t dveloppes

    (par exemple, des confrences, des campagnes de pr-

    vention, des rencontres intergnrationnelles...). Plus d'info

    www.beactive2012.be/fr

    http ://europa.eu/ey2012/ey2012.jsp ?langId=fr

    VILLES-AMIES DES ANSFin juin 2012, l'OMS lanait le rseau mondial des

    Villes-amies des ans . Consciente que le vieillissement

    de la population est une ralit dans de nombreux pays,

    l'OMS a souhait crer une plate-forme pour aider lesvilles crer des environnements urbains qui permettentaux personnes ges de rester actives et de continuer participer, en gardant une bonne sant, la vie sociale.

    L'OMS n'a cependant pas attendu 2010 pour travailler sur

    le sujet. En effet, ds 2006, les lments essentiels d'un

    milieu favorable au vieillissement actif ont t recenss

    grce la mise en place de groupes de discussion tra-

    vers le monde. L'ide tait de raliser un tableau complet

    des mesures bnfiques pour les seniors dans les villes.

    Les rsultats de ce travail ont t publi dans le Guidemondial des villes-amies des ans . Huit thmes y sont

    dclins : les espaces extrieurs et les btiments, les

    transports, le logement, la participation au tissu social,

    le respect et l'inclusion sociale, la participation citoyenne

    et l'emploi, la communication et l'information, le soutien

    communautaire et les services de sant extra-hospita-

    liers.En Belgique, la ville de Bruxelles a obtenu le label Ville-

    amie des ans . En Wallonie, dans le cadre de l'anne

    europenne du vieillissement actif et de la solidarit

    entre les gnrations, le concept de commune/ville/

    rgion amie des ans a t lanc. Un appel projets a

    d'ailleurs rencontr un vif succs en dbut d'anne.

    Plus d'info

    www.who.int/ageing/projects/age_friendly_cities_

    network/fr/index.htmlhttp ://gouvernement.wallonie.be/vieillir-en-res-

    tant-actif-communeviller-gion-amie-des-n-s-liste-des-

    projets-retenus

    > > 14 aireslibres Dcembre 2012

  • 7/29/2019 Aires Libres Magazine n12 - Dcembre 2012

    15/24

    Lavenir des villesest multignrationnelRencontre avec Bertrand Ippersiel (ICEDD),spcialiste de lamnagement urbain. Il voqueles dfis que le vieillissement des populations

    et laugmentation dmographique lancent auxpolitiques du logement.

    Entretien ralis par Patrick Bartholom

    tions, saisir cette occasion pour dve-

    lopper des projets qui rpondent

    l'volution des besoins de la popula-

    tion. Il faut rendre possible lorganisa-

    tion de la mixit intergnrationnelle.

    Quels sont les dfis duvieillissement dans le domaine

    qui vous occupe ?Il existe un dfi quantitatif : il faut un

    logement pour tout le monde dans un

    contexte daugmentation dmogra-

    phique due au vieillissement et la

    migration intra-europenne. Ensuite

    un aspect qualitatif : comment faire

    pour accder des services qui ne sont

    pas de proximit immdiate, comme la

    Poste, lhpital On peut lenvisager

    de faon centralise (construction de

    maisons de repos) ou dcentralise

    (services aux personnes). Pour lins-

    tant la logique est centralisatrice. Cela

    devient dailleurs un march : de gros

    oprateurs montent des projets dans

    une logique conomique, pour laquelle

    il faut une masse critique. Mais pour-

    tant cela a-t-il du sens dimplanter une

    maison de repos en plein champ ? On

    ne fait jamais le dcompte des externa-

    lits positives que gnre une maison

    de repos implante en milieu urbain.

    Ce qui nous amne au dernier aspect :

    la mobilit.

    Elle est lie au concept de territoires

    centraux qui est actuellement en

    dbat : ce sont les centres-villes, les

    quartiers, les villages o les personnes,

    quelles que soient leurs limites en

    mobilit, peuvent accder pied des

    services de base et de consommation

    courante. Cela implique une organi-

    sation de lespace public o le piton

    devient prioritaire. Pour les territoires

    plus loigns se pose la question de

    la mobilit et de la faon de repenser

    les transports publics. Faut-il dve-

    lopper un principe dgalit, o tout lemonde a droit aux mmes services, ou

    un principe dquit : chaque territoire

    doit pouvoir tre mis en uvre selon

    son plus haut potentiel. Cela signifie

    notamment de sorienter vers un sys-

    tme plus hirarchis, avec de grandes

    lignes de bus de haute frquence et par

    ailleurs des services complmentaires

    pour les zones plus diffuses, avec des

    logiques de rabattement (taxi social).Cest une question videmment poli-

    tique

    Existe-t-il une faon

    dhabiter propre la

    Wallonie ?Le Wallon est trs peu mobile dans

    son logement. Cest li la fiscalit, au

    fait que nous sommes trs nombreux

    tre propritaires, et que nous habi-

    tons des logements de grande super-

    ficie : 105 m2 habitables par logement,

    chiffre toutefois en constante dimi-

    nution depuis 15 ans. Ces logements

    sont de moins en moins bien adapts

    lvolution actuelle des familles

    (population vieillissante, famille mono-

    parentale, recompose, etc.). Mais ce

    problme est aussi une opportunit si

    lon dveloppe des politiques dhabitat

    qui favorisent la cohabitation inter-

    gnrationnelle, une piste qui peut

    aider les politiques damnagement du

    territoire rpondre au dfi dmogra-

    phique venir.

    Pourquoi et comment

    organiser cette cohabitation

    intergnrationnelle ?Ses avantages sociaux sont les rseauxde solidarit entre les gens. Lors des

    oprations de rnovation urbaine, il

    faut veiller ne pas casser ces rela-

    Bertrand Ippersiel,responsable de projets lICEDD, membre de laChambre des Urbanistes deBelgique : Nos enfantsne vivront plus dans le

    mme type dhabitat quenous une des rponses

    sera le regroupement des

    gnrations, familial ou non.

    aireslibres Dcembre 2012 15 <

  • 7/29/2019 Aires Libres Magazine n12 - Dcembre 2012

    16/24

    Pour une vision prospectivedu comment vieillir Pierre-Marie Chapon, directeur de la recherche de lICADE, une socit franaise de promotion debureaux, habitations, centres commerciaux et amnagements urbains, peroit un rel changementde perspective, plutt encourageant, dans les politiques damnagement urbain en faveur des ans.Mais lurgence du changement reste de mise.

    Entretien ralis par Patrick Bartholom

    LICADE est une filiale dela Caisse des Dpts etConsignations, qui elle-mmeest active dans le financementdes quipements collectifs.Vous travaillez spcifiquement

    sur les questions devieillissement. Commentexpliquer lintrt de votreentreprise pour ce thme ?Nous sommes impliqus parce quenous travaillons beaucoup avec lespouvoirs publics. En tant quentre-prise actionnariat public, nous nousdevons non seulement de respecterles normes (la loi handicap de

    2005 par exemple), mais aussi dtreun modle dinspiration en diffrentesmatires telles que le dveloppementdurable ou le vieillissement. Commechercheur l'Universit Lyon 3, jecontribue aussi rgulirement des rapports sur la question, pour lecompte du gouvernement.

    Votre article Prise en comptedu vieillissement dans les

    documents durbanisme et de

    planification dcrit une sortedidal thorique. Commentcet idal se confronte-t-il aux

    lois du march, lexplosiondes prix du foncier, la crisedu logement ? Peut-il lesinfluencer ?Oui ! On assiste vritablement unchangement de paradigme. Rennespar exemple, on met en action len-semble des pratiques recommandesdans larticle en question. Les respon-sables ont considr que tenir comptedu vieillissement relevait galementdu dveloppement durable et ils onttravaill sur les plans locaux durba-nisme en reprenant notamment leconcept denvironnement gogra-phique favorable (EGF). Ils ont ra-lis des sondages pour dfinir ces EGF 200 m de rayon autour du logementet les ont cartographis lchelle delagglomration. partir de l, ils ontexig des promoteurs quils ralisentdans ces zones au minimum 20 % delogements adapts aux besoins despersonnes ges.

    Autre exemple concret : le Dparte-ment du Rhne a mis en place unecharte : Rhne + vivre chez soi ( lire sur http://bit.ly/SvpNvE). Elleengage les promoteurs et bailleurssociaux raliser 20 % de logementsadapts dans les programmes neufs,

    sous rserve quils soient effective-ment implants dans des EGF. Il ny apas dobligation lgale mais cest trsincitatif. a permet de faire bouger leschoses. Concrtement, avant 2010, onnavait quasiment pas de logementsadapts dans le Rhne, aujourdhui400 sont en construction.

    Quest-ce qui peut aider

    mettre ces questions lagendapolitique ?Au dbut vous parlez dans le dsert,les gens ne comprennent mme pas dequoi il sagit ( logement adapt ? ) etpuis il arrive un moment, force defaire des rapports qui finissent sur destagres, o un dclic a lieu. Notrenouvelle ministre a compris limpor-tance davoir du logement adapt, ou

    mieux du logement universel, ce quiest notre objectif. Il y a urgence caren France seulement 6 % du parc delogements est adapt aux besoins despersonnes ges

    > > 16 aireslibres Dcembre 2012

  • 7/29/2019 Aires Libres Magazine n12 - Dcembre 2012

    17/24

    Cette ncessit de concevoirdes environnements adapts,est-ce une mauvaisenouvelle, cest--dire dessurcots, ou une occasion dedveloppements conomiques

    supplmentaires ?Le vieillissement a toujours fait peur

    aux dmographes, on a toujours parl

    du pril vieux , on se heurte un cer-

    tain gisme (un racisme anti-vieux ),

    alors que les ans sont de grands

    consommateurs. La construction de

    logements adapts va mettre en place

    tout un cycle industriel, crer de la

    richesse, faire vivre les entreprises qui

    vont quiper tous ces logements.

    Quelles sont les tapes venirdune planification urbaine etdu logement qui tienne comptedu vieillissement ?Travailler sur lurbain ncessite nor-mment de temps : 10, 20, 30 ans auminimum. Il faut des dmarches enphase avec le dveloppement durable,des logiques de centralit des quar-tiers et aussi du pri-urbain. Car tousles gens qui ont achet leur pavillonen priphrie dans les annes 60 ne

    voudront pas revenir en centre-ville.Le gros dfi sera de susciter de la cen-tralit dans le pri-urbain, de recrerdu logement adapt/adaptable dans

    les petits centres qui existent dj.II faudra les renforcer par exempleen crant des maisons mdicales. Oron a dj un gros problme de dmo-graphie mdicale en France, en milieurural et en banlieues

    On assiste, surtout dans le Midi, lclosion de villages pour sniors,des lotissements ferms accueillantdes jeunes retraits actifs, en pri-phrie des villes, loin des transports.Le problme se posera, dici 15 ans,quand cette population va ncessiterdes soins et des services alors queloffre publique nest pas disponibledans ces endroits. Ce sont des risquespour les collectivits qui laissent sim-planter de tels projets, ce nest pasassez rglement. Je prconise unevision prospective qui tienne comptede la faon dont vont vieillir ces habi-tants. A minima il faut quon effectueune tude pour sassurer quon pourraoffrir aux personnes une qualit de

    vie correcte. galement informer lesgens, agir en prvention les gens ontdu mal anticiper : personne na enviede se voir vieillir

    Mais on est face une politique court terme, de marketing lectoral,de coupage de ruban Cest beau-coup plus difficile dorganiser unepolitique socio-conomique sur lelong terme que de donner un terrain un promoteur en lui demandant dyfaire quelque chose en un an

    lire :le rapport Vivre chez soi La problmatique du vieillissementabord notamment sous l'angle dela mobilit, du logement adaptable,des amnagements urbains...

    Ce rapport, auquel Pierre-MarieChapon a contribu, a t prsenten 2010 Nora Berra, Secrtaired'tat franaise en charge desAns. http://bit.ly/TrdLBT

    Pierre-Marie Chapon est docteur en gographie,directeur de la recherche au sein de lICADE.Cest un spcialiste de la question des enjeuxterritoriaux face au vieillissement. Il a t nommen 2012 rfrent pour la France par l'Organisationmondiale de la sant pour le programme Villes etcommunauts amies des ans .Son blog : www.inventerdemain.fr Recensement des environnements favorables (200 m et 300 m) sur Rennes Mtropole

    :

    aireslibres Dcembre 2012 17 <

  • 7/29/2019 Aires Libres Magazine n12 - Dcembre 2012

    18/24

    La ptanqueTout le monde connat le jeu de ptanque. Mais saviez-vous qu'il

    s'agit de l'adaptation du jeu de boules ? En effet, l'origine, le jeuse pratiquait sur un terrain de 10 15 mtres de long. Le joueur,

    avant de lancer sa boule, devait prendre son lan et raliser

    3 sauts. Autant dire qu'il fallait tre en bonne sant pour pratiquerce sport.

    En 1907, Jules Hugues, champion de

    la discipline, se voit contraint d'aban-

    donner son loisir favori en raison des

    rhumatismes qui l'empchent de rester

    debout et de se mouvoir aisment.

    Il se retrouve contre-cur specta-teur. Ses quipiers modifient alors les

    rgles en oprant trois changements.

    Le joueur lance sa boule sans lan. Il

    place ses pieds joints dans un cercle.

    Il joue sur un terrain plus petit.

    Ces trois modifications vont rapide-

    ment tre adoptes par de nombreux

    joueurs. Et voil que la ptanque

    actuelle le jeu de ps tanqus

    (les pieds joints en provenal) est

    ne.

    se pratiquait sur un terrain de 10 15 mtres de long. Le joueur,avant de lancer sa boule, devait prendre son lan et raliser

    3 sauts. Autant dire qu'il fallait tre en bonne sant pour pratiquerce sport.

    r umat smes qu emp

    e out et e se mo

    se retrouve contteur. Ses quipiers m

    rg es en oprant tro

    e oueur ance sa o

    p ace ses p e s o nts

    oue sur un terra n p

    es trois modificati

    ment tre a optes p

    oueurs. t vo

    actue e e eu e

    (les pieds joints en

    n e.

    Le Tabuchet

    La ptanque, ce nestpas spcialement un

    sport de vieux commebeaucoup le pensent.

    Il y a beaucoup dejeunes qui y jouent.

    Olivier (ducateur etentraneur de boccia)

    Sophie, jeune femmeinfirme moteur crbral,apprcie particulirementle tournai de bocciaorganis chaque anne.

    La boccia se joueavec des boulesen cuir rempliesde petites billes.

    > > 18 aireslibres Dcembre 2012

  • 7/29/2019 Aires Libres Magazine n12 - Dcembre 2012

    19/24

    Que se serait-il pass si JulesHugues avait eu, non pas

    des rhumatismes, mais desproblmes de vue ?Ses amis auraient sans doute trouv

    une autre parade pour intgrer leur

    grand joueur dans les comptitions...

    Aujourd'hui, des personnes dfi-

    cientes visuelles jouent des parties

    de ptanque adapte. Le terrain

    ressemble une grille de combat

    naval : il est quadrill en 7 lignes et7 colonnes. Le joueur cale ses pieds

    sur un pas de tir en forme de T afin

    d'tre toujours bien plac au centre.

    L'objectif reste le mme : lancer ses

    boules (les mmes que celles utilises

    pour la ptanque traditionnelle) le

    plus prs possible du cochonnet. Les

    points sont calculs en fonction de la

    proximit avec ce dernier (25 points si

    elle le touche, 15 points si la boule est

    dans la mme case que le cochonnet,

    5 si elle se trouve dans une case adja-

    cente...).

    Pour avoir une reprsentation plus

    prcise de la partie, les joueurs dis-

    posent d'un gabarit, c'est--dire unmodle rduit du terrain sur lequel

    sont piques des punaises correspon-

    dant chaque boule.

    Pour qu'aucun participant ne soit

    avantag, chacun porte des lunettes

    occultantes.

    Les points sont comptabiliss par un

    arbitre voyant, qui met aussi jour le

    gabarit.

    Et si Jules Hugues avait eu desproblmes de motricit auxmembres suprieurs ? Quellesastuces ses amis auraient-ilspu dployer ?Ils auraient certainement jou la

    boccia ! Ce sport est devenu une

    discipline paralympique et lors des

    derniers Jeux Londres, une quipebelge a dailleurs remport la mdaille

    de bronze dans une des preuves

    (paires BC 3).

    Ce que jaime dansla boccia, cest que

    je peux participer etjouer. Cest moi quidirige, qui dcide. Sophie (jeune femme IMC,

    joue avec une rampeet un aidant)

    t ou ch ?

    Cou l !

    aireslibres Dcembre 2012 19 <

  • 7/29/2019 Aires Libres Magazine n12 - Dcembre 2012

    20/24

    La boccia est une preuve de prcision

    et de contrle musculaire pour ces

    athltes handicaps. Les diffrences

    avec le jeu traditionnel de ptanque

    sont plus nombreuses. Elle se joue

    avec des boules en cuir remplies de

    petites billes, plus petites et pluslgres afin dtre plus prhensibles.

    Deux quipes (de un, deux ou trois

    joueurs) s'affrontent au cours d'un

    match. Conventionnellement, les

    rouges s'opposent aux bleus. Les

    douze boules sont ainsi aisment

    reconnaissables. Le cochonnet, aussi

    appel jack, est blanc.

    La zone de lancer est spare en 6couloirs dans lesquels se positionnent

    alternativement les joueurs de chaque

    quipe. Afin de ne favoriser personne,

    les comptiteurs changent d'aire

    chaque manche. Dans les compti-

    tions, le terrain (de 12,5 mtres sur 6)

    est d'office situ en intrieur.

    Le joueur effectue le lancer selon sa

    dextrit.

    Lors des comptitions officielles, enfonction de leur degr de motricit, les

    athltes sont rpartis en 4 catgories :

    > la classe BC 1 est rserve aux per-

    sonnes qui n'ont que trs peu, voire

    pas, de motricit des membres

    suprieurs. Les joueurs peuvent

    tre aids d'un assistant. Ce der-

    nier est prsent pour stabiliser

    ou ajuster le fauteuil roulant du

    sportif. Il peut galement passer laboule au joueur.

    > le groupe BC 2 n'accepte pas les

    assistants. Les athltes ont un

    handicap modr des membres

    suprieurs et jouent de manire

    autonome.

    > la catgorie BC 3 regroupe des

    sportifs avec de grosses difficults

    motrices. Ils utilisent tous au moinsun accessoire : une rampe pour

    faire glisser la boule dans la bonne

    direction, un dispositif d'assistance

    fix sur leur tte/leur bras/leur

    bouche pour donner l'impulsion

    la boule...

    Un assistant peut aider le joueur. Dans

    ce cas, il se positionne dos au terrain

    et ne peut pas parler avec son athlte

    qui reste le seul matre de ses tirs.> la classe BC 4 est destine aux

    joueurs ayant des problmes

    moteurs qui ne sont pas lis une

    Dans la boccia, cestle sport en lui-mme

    que jaime.a fait travailler mes

    membres suprieurs etma concentration, touten jouant.

    Pascal(homme traumatis crnien,joue de manire autonome)

    Il n'y a point de

    rhumatismes etd'autres mauxsemblables que l'on ne

    puisse prvenirpar ce jeu :

    il est propre tousges, depuis la plus

    tendre enfance jusque

    la vieillesse. Rabelais

    Toutes les semaines, l'asbl

    Embarquement Immdiatpropose des entranements deboccia dans la rgion de Lige.

    Pascal, qui frquente le centre

    "Le Tabuchet" Lige, participeassidment aux entranementsde boccia. Le Tabuchet

    > > 20 aireslibres Dcembre 2012

  • 7/29/2019 Aires Libres Magazine n12 - Dcembre 2012

    21/24

    dficience crbrale. Ils ont tou-

    tefois des grosses difficults de

    mobilit au niveau des bras. Ces

    sportifs n'ont pas le droit d'tre

    aids par une tierce personne.

    En conclusion, nous constatons que

    la ptanque est un jeu s'adaptant

    particulirement bien tous : jeunes,

    ans, personnes valides ou moins

    valides.

    Le matriel et les quipements nces-

    saires sont peu nombreux et relative-

    ment bon march. Tout le monde peut

    assez facilement y jouer. De plus, elle

    se pratique sur quasi tous les terrains.

    Au besoin, les rgles peuvent tresimplifies afin de permettre aux per-

    sonnes handicapes mentales de pro-

    fiter de ce sport. Certaines prfreront

    jouer la boccia pour des questions

    de concentration, de manipulation des

    balles et de scurit.

    En dfinitive, s'il existe diffrentes

    manires de jouer, le jeu permet tous

    de se faire plaisir ! Que demander de

    plus ?

    Sarah Logan &Anne-Sophie Marchal

    Les rgles officielles sont trs strictes donc ce nestpas vident. La boccia cest avant tout un plaisir donc onsadapte en fonction des joueurs. Olivier (ducateur et entraneur de boccia)

    Le Tabuchet

    Le Tabuchet

    Olivier, entraneurde boccia auTabuchet, aideses joueurs rester concentrset prcis lors destournois.

    Les assistants se placentdos au terrain afin de laisser

    le joueur seul matre de ses tirs.

    aireslibres Dcembre 2012 21 <

  • 7/29/2019 Aires Libres Magazine n12 - Dcembre 2012

    22/24

    La zonede prhension

    La hauteur

    Afin de se situer dans la zone de prhension dune per-sonne en chaise roulante, les quipements doivent res-

    pecter une certaine hauteur par rapport au sol.

    On constate que, le coude appuy sur laccoudoir, la per-

    sonne conserve toujours force et prcision pour manipuler

    un dispositif.

    La hauteur de prhension la plus confortable est la hauteur

    dappui. Elle correspond la hauteur de lavant-bras pos

    plat sur laccoudoir de la chaise roulante. On saccorde

    ds lors placer les dispositifs entre la hauteur dappuiet la hauteur limite de lavant-bras relev vers le haut, le

    coude toujours pos sur laccoudoir.

    Laire de rotation devant lquipement

    Pour pouvoir manipuler un dispositif en tant positionnede manire adquate, la personne en chaise a besoin des-

    pace pour se mouvoir. Une aire de rotation minimale, libre

    de tout obstacle, doit alors tre prsente face lquipe-

    ment.

    La distance horizontale dapproche

    Les types de chaise roulante (manuelle ou lectrique) et

    de repose-pieds influencent les limites de prhension

    lhorizontale. Plus leur encombrement est important, plusla personne aura des difficults sapprocher de lquipe-

    ment quelle souhaite manipuler, tant de profil que de face.

    On entend par zone de prhension, lespace dans lequel une personne peut atteindre et manipuler unquipement ou un dispositif de commande (robinet, clavier, interrupteur, vanne, poigne de porte etde fentre, systme doccultation).Nous partons du principe que la zone de prhension dune personne en chaise roulante correspond celle dune personne valide assise de taille moyenne.

    La zone de prhension dune personne en chaise roulante est limite tant en hauteur qu lhorizontale. Que la manipu-

    lation du dispositif se fasse de profil ou de face, trois lments doivent tre pris en compte :

    > la hauteur de lquipement ;

    > laire de rotation face celui-ci ;

    > la distance horizontale dapproche.

    Chantal Mons

    > > 22 aireslibres Dcembre 2012

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    Pour une prhension de profil

    Une zone dapproche libre de tout obstacle doit tre prvue de part et dautre de lquipement. Les commandes seront donc

    places une certaine distance des murs ou de tout angle rentrant (par exemple : une vanne thermostatique).

    Pour une prhension de face

    On constate que lemprise des jambes de la personne assise et des repose-pieds limite directement lapproche. Cest le

    cas par exemple pour actionner un robinet plac sur un lavabo.

    Deux mesures doivent alors absolument tre prises :

    1. prvoir un dgagement sous la tablette, suffisamment profond et large, afin que les personnes en chaise roulante

    puissent glisser leurs jambes ;

    2. positionner le dispositif porte de main.

    0 cm

    0

    00

    0

    Distance

    horizontale

    d'approche

    Distance horizontaled'approche

    Profondeur ncessairede dgagement

    Hauteurncessairededgagement

    50

    5060

    75

    0 cm

    AiredeRotation150cm

    AiredeRotation150cm

    aireslibres Dcembre 2012 23 <

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    diteurresponsable:Gamahasbl

    VincentSnoeck

    RuedelaPpinire,

    23

    5000Namur

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    Lors de l'valuation, nous prenons en comptetoutes les rductions de mobilit : personnes en

    chaise, personnes marchant difficilement, per-sonnes aveugles ou malvoyantes, personnessourdes ou malentendantes, personnes avec dif-ficult de comprhension.

    Le bilan de l'tude est intressant tant pour lapersonne mobilit rduite (PMR) que pour leprofessionnel ou le propritaire. Le gestionnairesait quel niveau il doit agir pour amliorer l'ac-cessibilit et la PMR connat les obstacles qu'ellerisque de rencontrer.

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