aide publique au développement

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Table des matières Introduction :………………………………………………………………………………1 II-Définition et l’objectif de l’aide publique au développement................................................ 3 1/Définition................................................3 2/Objectifs.................................................4 3/ Les fondements théoriques................................4 I-Evolution de l’aide publique au développement..............5 II-Performance macroéconomique de laide au développement.....6 III-Efficacité de l’aide au développement....................6 IV-Fongibilité de l’aide.....................................8 1.Effet de l’aide sur la réduction de la pauvreté...........8 V-Mesures et correction de l’aide au développement...........9 VI-Conclusion............................................... 12 RESUME :« L’aide publique au développement est une vérité globale et un mensonge local ». Mots clés : Aide publique, inégalité, pauvreté, mesures de correction

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Table des matières

Introduction :………………………………………………………………………………1

II-Définition et l’objectif de l’aide publique au développement..............................................3

1/Définition.............................................................................................................................3

2/Objectifs...............................................................................................................................4

3/ Les fondements théoriques..................................................................................................4

I-Evolution de l’aide publique au développement......................................................................5

II-Performance macroéconomique de laide au développement..................................................6

III-Efficacité de l’aide au développement...................................................................................6

IV-Fongibilité de l’aide...............................................................................................................8

1.Effet de l’aide sur la réduction de la pauvreté......................................................................8

V-Mesures et correction de l’aide au développement.................................................................9

VI-Conclusion...........................................................................................................................12

RESUME :« L’aide publique au développement est une vérité globale et un mensonge

local ».

Mots clés : Aide publique, inégalité, pauvreté, mesures de correction

ARTICLE/

PERCETION DE L’AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT

EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE.

Boukary Kassogué Chercheur Enseignant IPR/IFRA de

Katibougou Mali.

Email : [email protected]

Introduction :« L'inégalité des conditions entraîne l'inégalité des richesses, mais l'inégalité des richesses

n'amène pas l'inégalité des besoins » (Anthelme Brillat-Savarin). Le monde d’aujourd’hui est

scindé en deux. D’un côté il y a les riches et de l’autre les pauvres. Cela peut sembler

simplificateur. Mais la réalité est ainsi faite : d’un côté des milliers d’enfants meurent chaque

jour de la faim et des milliers de personnes décèdent chaque jour de maladies faute de soin ;

de l’autre les gens consomment sans compter et cherchent à gagner toujours plus.

Concrètement ces inégalités se voient au travers de différents indicateurs tant humains

qu’économiques. Il est également possible de regarder les inégalités sous l’angle économique.

Le développement économique désigne les évolutions positives dans les changements

structurels (démographiques, techniques, industriels, sanitaires, culturels, sociaux, etc.) d'une

zone géographique ou d'une population. De tels changements engendrent l'enrichissement de

la population et l'amélioration des conditions de vie. L’APD est considérée comme dons ou

prêts des pays riches vers les pays pauvres. Il est indispensable pour mieux gérer la

mondialisation, pour favoriser la croissance et le développement sans négliger la question

cruciale de la redistribution, des inégalités et de la pauvreté.

L’amélioration de l’efficacité de l’aide est pour la communauté internationale un objectif

fondamental. Il s’agit d’améliorer le contenu, la gestion et la réalisation des activités de

coopération pour le développement dans un souci d’optimisation des ressources disponibles.

Nous allons dans un premier temps définir et montrer les objectifs des APD, dans un second

temps étudier les fondements théoriques de APD, dans un troisième temps l’efficacité de

l’APD et en fin les mesures correctives pour améliorer l’efficacité notre étude va s’articuler

autour de ces parties.

En ce début du troisième millénaire si fécond en réflexions sur la réforme de l'Aide Publique

au Développement (APD), de nombreux acteurs du développement s'inquiètent de la

réduction des engagements, voire le gel de certains programmes, après plusieurs décennies de

coopération intensive. Une initiative d'autant plus justifiée que le paysage de l'appui au

développement a beaucoup évolué ces dernières années en raison de la multiplication des

acteurs et des institutions engagées dans la coopération.

On assiste actuellement à une réévaluation fondamentale des dispositifs d'aide, qu'ils soient

bilatéraux ou multilatéraux. Cependant, un consensus existe aujourd'hui pour reconnaître que

l'aide internationale octroyée aux pays pauvres, bien qu'ayant été sans conteste d'un apport

substantiel pour la consolidation voire l'amélioration de leurs conditions sociales n'a pas pour

autant atteint globalement, les résultats escomptés.

L'Aide Publique au Développement (APD) ne peut constituer le seul moyen d'assurer le

financement du développement, mais elle constitue la variable sur laquelle les nations ont un

véritable et même devoir moral, au nom, aujourd'hui du bien de l'ensemble de la collectivité.

En effet, l'APD reste la principale source de financement extérieure et les pays en

développement et leurs partenaires sont obligés de miser sur l'aide pour briser le cercle

vicieux de la faiblesse des revenus, de l'épargne et du manque d'investissement dans lequel de

nombreux pays sont enfermés.

L'aide a pris le chemin de l'Afrique pour de multiples raisons, une d'entre elles étant le

développement. Les pays africains comptent parmi les bénéficiaires d'aide les plus importants

au monde. Beaucoup d'entre eux reçoivent un montant net d'aide au développement qui

équivaut à 10% de leur Produit National Brut (PNB). Le début d'une nouvelle approche «

officielle » de l'évaluation de l'efficacité de l'aide en Afrique, très différente de celle fondée

sur le modèle de la conditionnalité.

Suite au programme d'ajustement structurel, depuis 1980 le Sénégal met en œuvre un vaste

programme économique et financier appuyé par les institutions de Breton Wood notamment

la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI). Avec une bonne conduite

dans le suivi et le respect des différentes mesures de réformes déclinées dans ces programmes

économique et financier, le Sénégal est éligible depuis Juin 2000 à l'initiative Pays Pauvre

Très Endetté (PPTE) afin de lui permettre d'assurer la viabilité à moyen terme de sa dette

extérieure et pour soutenir les efforts de réduction de sa dette extérieure et du maintien de la

viabilité de celle-ci.

· L’aide affecte-t-elle positivement et significativement le taux de croissance économique du

Sénégal ?

· L’aide contribue-elle à une amélioration du bien être de la population ?

II-Définition et l’objectif de l’aide publique au développement

1/Définition

L’APD est gérée par le Comité d’Aide au Développement (CAD), qui est la principale

instance chargée des questions relatives à la coopération avec les pays en voie de

développement à l’Organisation de coopération et de développement économique. La

littérature économique retient plusieurs définitions de l’APD, dont celle du CAD de l’OCDE,

en caractérisant celle-ci comme « des dons, (n’entraînant pas une obligation juridique de

remboursement pour le bénéficiaire), et des prêts, (entraînant toutefois le remboursement de la

somme transférée), préférentiels prévus au budget et transférés des pays riches vers les pays

en voie de développement». C’est dans cette logique, que l’AFD propose de définir l’APD,

comme étant un outil public dont l’objectif absolu est de favoriser le développement

économique essentiellement des pays les moins avancés (PMA), à travers un accroissement

des financements de certains secteurs considérés comme étant d’intérêt général tels que

l’éducation, la santé, les infrastructures, mais également dans certains cas, des guerres civiles

(à travers l’armement), et ainsi parvenir à une amélioration du niveau de vie. Autrement dit, il

s’agit d’un transfert financier d’un Etat considéré comme étant « développé» vers un autre

Etat dit alors « sous développé » pour en théorie favoriser son développement à long terme. Il

est important de distinguer la notion d’APD dite bilatérale de celle dite multilatérale. L’aide

bilatérale est destinée directement à un pays en développement, cette coopération est un outil

politique de développement d’après l’OCDE, servant les intérêts des Etats membres du CAD.

Néanmoins, cette coopération consiste également à mettre l’accent sur la générosité, la

performance et la reconnaissance de l’expertise en termes d’investissement à l’égard des

populations qui en bénéficient. L’aide publique est multilatérale lorsque celle-ci transite par

une organisation internationale telle que la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire

Internationale, la Commission Européenne, la Banque Européenne d’Investissement, la

Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement. Cette forme de coopération

permet de gérer des projets de développement à l’échelle nationale (contrairement à celle dite

bilatérale s’intéressant généralement aux projets locaux), résoudre des problèmes dont la

complexité dépasse les possibilités de l’aide bilatérale.

2/Objectifs

L’objectif essentiel est la croissance économique et la réduction de la pauvreté des pays en

développement. L’ APD s’est fixé comme priorités la réduction de la pauvreté et la

consolidation de la paix, dans le droit fil des OMD, mais aussi amélioration du taux

d’alphabétisation ou encore recul de certaines maladie ; la nécessité d’intégrer ces contraintes

environnementales aux objectifs de développement économique et social les évaluations

environnementales stratégiques de l’OCDE visent à favoriser l’intégration de préoccupations

liées à l’environnement, à la diversité biologique, au changement climatique et à la lutte

contre la désertification dans les politiques et programmes de coopération au développement

3/ Les fondements théoriques

Le modèle de croissance keynésien d’Harrod et Domar (1939-1946), ont permis de

déterminer le niveau d’aide nécessaire pour atteindre un objectif de croissance équilibrée. En

effet, l’aide est évaluer de manière à combler un déficit externe (Importations – Exportations)

et un également un déficit interne (Investissements – Epargne). Afin d’accélérer le

développement, il conviendrait de stimuler la croissance et la consommation dans les pays

pauvres, et y faire émerger des marchés potentiellement rentables pour leurs entreprises. C’est

dans cette logique, que le modèle suggère que pour accroître son taux de croissance, il est

nécessaire d’augmenter le taux d’épargne, en supposant que la productivité du capital soit

constante. Force est de constater que l'épargne privée est insuffisante dans les pays pauvres, et

que celle-ci a un rôle fondamental dans l’équation du modèle d’Harrod et Domar, puisque

l’épargne est une variable importante de la croissance et donc du développement, c’est

pourquoi, les pays pauvres font appel à l’épargne étrangère et donc à l’aide publique au

développement pour permettre la hausse du taux d’épargne, finançant de ce fait un taux

d’investissement et décroissance relativement plus élevés.

I-Evolution de l’aide publique au développement

L'Aide Publique au Développement (APD) peut être définie comme l'ensemble des apports de

ressources fournis à un pays par un autre pays ou un organisme multilatéral. L'Aide est un

recours pour les pays africains afin de sortir du cercle vicieux de la pauvreté. L'Aide au

Développement est constituée par l'Aide Publique au Développement (APD) et de l'Aide

Privée. Mais tout au cours de ce travail nous allons nous intéresser à l'APD car elle a fait

l'objet de nombreuses discussions lors des grands sommets, elle constitue aussi un véritable

espoir pour les Pays les Moins Avancés pour atteindre les Objectifs Millénaires de

Développement d'ici 2015. Par ailleurs, l'aide a pris le chemin de l'Afrique pour de

nombreuses raisons dont la principale est le développement. L'objectif de l'aide est d'élever le

niveau de vie et de réduire la pauvreté. C'est la raison pour laquelle les pays africains

recouvrent un montant net d'APD équivaut à 10% de leur Produit National Brut.

Le Sénégal, du fait de sa situation géographique et de sa stabilité politique ne fait pas

exception. Dans la section 1 qui suit, le contexte économique de l'aide est passé en revue

avant d'analyser dans la section 2, son évolution et sa répartition sectorielle. Finalement, dans

la section 3, le dispositif d'orientation de l'aide est examiné.

Le Sénégal est l'un des pays les plus stables de l'Afrique. Le Sénégal est également un pilier

du développement économique de la région sub-saharienne et joue un rôle prépondérant dans

son processus de développement, puisqu'il coordonne ce qui se fait et travaille en étroite

collaboration avec ses partenaires internationaux dans un grand nombre de domaines. Ainsi,

l'économie sénégalaise est en pleine croissance, mais le revenu qui en résulte n'est pas réparti

équitablement, faisant du Sénégal l'un des pays les plus pauvres. L'Aide Publique au

Développement reçue par le Sénégal s'inscrit dans un contexte d'amélioration des indicateurs

macroéconomiques et de réduction considérable de la pauvreté.

II-Performance macroéconomique de laide au développement

Depuis 1960, l'économie sénégalaise est marquée par une croissance de la population en

moyenne annuelle plus rapide que celle du PIB brut, (respectivement +3% et +2,6%).

L'économie sénégalaise souffre principalement d'un manque de compétitivité qui entraîne un

déficit extérieur persistant. Les coûts des facteurs de production sont relativement élevés

(salaires, matières premières, frêt) et handicapent la croissance du Sénégal. Les exportations

sont faibles en volume et ne sont pas suffisamment diversifiées. Les flux de capitaux privés

restent modestes. Pendant longtemps, l'économie sénégalaise a privilégié le maintien du

niveau de consommation au détriment de l'épargne et de l'investissement. Le secteur productif

n'est pas suffisamment performant. L'agriculture, insuffisamment diversifiée et modernisée,

reste encore fortement dépendante des conditions climatiques. Elle connaît une baisse de la

production par tête et sert de plus en plus à l'autoconsommation devant la faiblesse des

investissements et le manque de compétitivité des filières d'exportation (DPS, Notes de

conjoncture 2004-2005).

En vue d'approfondir les réformes entamées au lendemain de la dévaluation du FCFA, le

gouvernement du Sénégal a élaboré le document-cadre de politique économique à moyen

terme 1998-2000 présenté au cours de la IX réunion du groupe consultatif tenue à Paris en

Avril 1998. A la suite de cette rencontre, la communauté internationale a réitéré son adhésion

et son appui aux options stratégiques de développement du Sénégal. Ainsi, le pays a bénéficié

des conditions de Naples permettant d'alléger la dette extérieure, d'une part, et d'autre part,

d'un soutien financier pour le financement des projets d'investissement. Par ailleurs, des

réformes structurelles importantes ont permis la mise en place progressive d'un

environnement favorable au développement de l'initiative privée, une accélération d'une

croissance plus forte et mieux repartie.

III-Efficacité de l’aide au développement

L'analyse de Burnside et Dollar (1997, 2000) est au coeur du débat sur l'efficacité de l'aide qui

a animé la communauté internationale dans les années 1990. Ainsi, cette analyse marque un

tournant dans l'étude de l'efficacité de l'aide, puisqu'elle aborde la question des conditions

macro-économiques favorables à une plus grande efficacité ouvrant ainsi la voie à un vaste

champ de recherche, alors inexploré. Ensuite, la recherche menée par ces auteurs a eu des

implications politiques très importantes, puisqu'elle fonde les recommandations exprimées

dans le rapport Assessing Aid publié par la Banque mondiale en 1998. Elle est également une

avancée majeure de la réflexion menée par la Banque sur une allocation sélective de l'aide

fondée sur les performances et dont certains bailleurs de fonds bilatéraux se sont inspirés pour

élaborer leurs stratégies d'aide au développement.

Depuis le début des années 1990, l'aide internationale était fortement en baisse et traversait

une crise de légitimité liée notamment à la fin de la guerre froide et à la recrudescence des

études critiques de son efficacité. En effet, les conclusions pessimistes des analyses de

l'efficacité macro-économique de l'aide, combinées à la mise en lumière des coûts sociaux et

humains des programmes d'ajustement structurels ont amené la Banque Mondiale à relancer le

débat sur l'efficacité de l'aide. C'est justement suivant ce contexte que les travaux de Burnside

et Dollar (1997 ,2000) ont été élaborés.

Les pays aidés doivent alors avoir de bonnes institutions pour que l’aide améliore le bien être

de leurs populations. La Déclaration de Paris comprend trois principes autour desquels sont

articulés les engagements pris conjointement par les donateurs et les pays partenaires en

matière d’efficacité de l’aide

L’appropriation

Les pays partenaires exercent une réelle maîtrise sur leurs politiques et stratégies de

développement et assurent la coordination de l’action à l’appui du développement Les pays

partenaires s’engagent à :

S’investir du premier rôle dans l'élaboration et la mise en œuvre de leurs stratégies

nationales de développement, dans le cadre d’un vaste processus de consultation.

Traduire ces stratégies nationales de développement en programmes opérationnels

axés sur les résultats intégrant une hiérarchisation des priorités, tels qu’exprimés dans

les cadres de dépenses de moyen terme et les budgets annuels.

Assurer la conduite de la coordination de l’aide à tous les niveaux et des autres

ressources affectées au développement, en consultation avec les donneurs et en

encourageant la participation de la société civile et du secteur privé.

Alignement

Les donneurs font reposer l’ensemble de leur soutien sur les stratégies nationales de

développement, les institutions et les procédures des pays partenaires. Ils doivent accepter

d’aligner leur soutien global sur les stratégies nationales de développement, les institutions et

les procédures nationales, et en particulier d’avoir recours de préférence aux systèmes

nationaux (gestion des finances publiques, système de passation des marchés, vérification des

comptes, suivi et évaluation, évaluations sociales et environnementales) pour les programmes

d’aide gérés par le secteur public, autant d’éléments essentiels pour renforcer l’appropriation.

Les pays bénéficiaires doivent accepter en contrepartie d’améliorer leurs systèmes et leurs

institutions, avec le soutien des donneurs

Harmonisation

Les actions des donneurs sont mieux harmonisées et plus transparentes, et permettent une plus

grande efficacité collective. L’harmonisation recouvre l’échange informel d’informations

entre donneurs, la création de groupes de coordination entre donneurs ainsi que la

simplification des procédures et la mise en place de dispositifs communs pour concevoir,

gérer et mettre en œuvre l’aide.

IV-Fongibilité de l’aide

Le concept de fongibilité de l'aide fait référence à la possibilité, pour le gouvernement

receveur, de réduire ses propres dépenses dans le secteur ciblé par l'aide pour transférer ses

fonds à d'autres secteurs. Elle a donc pour conséquence un relâchement de la contrainte

budgétaire du pays receveur et l'aide s'ajoute simplement aux ressources totales de l'Etat. Elle

empêche ainsi les bailleurs de fonds de cibler l'aide comme ils l'entendent. L'analyse

économétrique menée par Feyzioglu, Swaroop et Zhu (1998) aborde la question suivant trois

dimensions. Tout d'abord, les auteurs tentent de déterminer si l'aide augmente les dépenses du

gouvernement ou permet au contraire au pays de réduire les taxes ou le déficit public. Sur un

échantillon de 38 pays, les résultats de l'étude montrent qu'un dollar d'aide n'augmente les

dépenses du gouvernement que de 33%, suggérant un degré élevé de fongibilité.

1.Effet de l’aide sur la réduction de la pauvreté

Pour comprendre l'effet de l'aide sur la réduction de la pauvreté, certains auteurs ont invoqué

son impact sur la croissance économique : si l'aide contribue à la croissance et que la

croissance contribue à la réduction de la pauvreté, alors l'aide permet de lutter contre la

pauvreté. Cependant, ce raisonnement repose sur l'hypothèse que l'aide n'a pas d'effet direct

sur la pauvreté et que son effet passe essentiellement par la croissance. Cette approche est

remise en cause par les résultats d'un certain nombre d'études, qui soulignent un effet direct de

l'aide sur des indicateurs de développement humain, ou encore un effet indirect qui passe par

d'autres canaux que celui de la croissance. Ainsi par exemple, Burnside et Dollar (1998)

analysent l'effet de l'aide sur la baisse de la mortalité infantile, un indicateur de bien-être des

populations très fortement corrélé au niveau de pauvreté et dont les données sont disponibles

pour de nombreux pays. Leur étude économétrique suggère que dans un bon environnement

de politiques économiques, l'aide permet de réduire la mortalité infantile. Plus récemment,

Gomanee et al (2003) mettent en évidence une influence positive de l'aide sur l'indicateur de

développement humain et sur la réduction de la mortalité infantile, l'effet qui passe par le

financement de dépenses publiques favorables aux plus pauvres. Il faut toutefois rappeler que

des résultats sensiblement différents ont été mis en évidence par Mosley et al. (1987) et

Boone (1996), dont les analyses économétriques suggèrent l'absence d'effet de l'aide sur la

mortalité infantile. Enfin, Kosack (2003) souligne que l'aide n'a un effet sur l'indicateur de

développement humain que dans les régimes démocratiques.

V-Mesures et correction de l’aide au développement

Les recommandations insisteront surtout sur la gestion des ressources de l'aide car c'est le

principal problème du gouvernement Sénégal. L'Aide au Sénégal vise pour l'essentiel à la

réduction de la pauvreté et à l'amélioration des indicateurs sociaux, elle doit plutôt être

concentrée sur la promotion des investissements et des exportations qui sont des facteurs clé

de la croissance économique.

Au niveau de la santé, L'adoption de financements innovants c'est-à-dire des ressources

supplémentaires autre que l'Aide Publique au Développement par les Organisations non-

gouvernementales (ONG), des volontaires, peut contribuer à une amélioration considérable de

ce secteur. L'éducation est le secteur le plus financé par les donateurs, des efforts notoires

doivent y être consacrés comme la qualité de l'enseignement et le taux d'échec élevé au niveau

de l'enseignement supérieur et l'augmentation de plus en plus grandissante de chômeur

diplômé. Un autre élément crucial pour l'efficacité de l'Aide est le renforcement et la

mobilisation des capacités internes ainsi que la poursuite des réformes techniques visant à

améliorer le rythme de décaissement des fonds et d'exécution des dépenses notamment à

travers la décentralisation et la déconcentration de la gestion budgétaire, à alléger les

procédures et les délais de passation des marchés, à mieux maîtriser la qualité des coûts

unitaires ainsi qu'à mettre en place des fonds de contrepartie et des ressources pérennes au-

delà de l'intervention des bailleurs. Et enfin, plusieurs mesures pourraient contribuer à

améliorer les capacités dont le gouvernement doit disposer pour gérer efficacement ses

ressources provenant de l'aide. Premièrement, les donateurs devraient procéder à une

simplification et harmonisation des procédures. En effet, une multitude de projets engendre de

nombreux effets pervers. Il est non seulement impossible d'en assurer la bonne coordination,

mais leur nombre entraîne un « pompage » de la fonction publique par les agences de

développement. C'est ce constat qui a motivé la communauté internationale à revenir à l'appui

budgétaire c'est-à-dire verser l'Aide directement au budget de l'Etat plutôt que de le distribuer

à des projets indépendants. Cette approche présente le double avantage d'unifier les

procédures de décaissement, prenant la forme de celles de l'Etat, et d'assurer une meilleure

intégration de l'aide étrangère dans les objectifs stratégiques du gouvernement, gage de

pérennité des actions de développement. Ce mouvement en faveur de l'appui budgétaire est

bien cerné au Sénégal, puisqu'il est à présent utilisé par la Banque Mondiale, l'Union

Européenne, la France et les Pays Bas. Deuxièmement, améliorer la gestion de l'aide par la

mise en pratique des principales conclusions retenues lors du sommet de Monterrey au

Mexique en 2002. La mise en œuvre effective par les pays donateurs des principes arrêtés et

l'engagement du Sénégal à fournir de réels efforts peuvent changer la donne en augmentant

les montants et l'efficacité de l'aide. A cet égard, les bailleurs doivent entreprendre un

véritable travail de réingénierie de la politique d'aide et à définir de nouvelles orientations de

l'aide. Il s'ensuit qu'il convient d'apporter un plus grand soutien aux services du gouvernement

qui sont chargés de l'élaboration de la politique, de la planification et de l'évaluation, ainsi que

de la préparation du budget de l'État. Il est peut-être encore plus important de respecter

davantage les méthodes du gouvernement en matière de préparation du budget et de la

planification des investissements pendant le cycle de l'aide. À l'heure actuelle, le Sénégal

prépare, avec l'aide de la Banque mondiale, des programmes triennaux d'investissements

publics et des stratégies d'investissement par secteur qui accroissent considérablement la

cohérence des efforts du gouvernement en matière de développement. Les donateurs devraient

veiller à ce que les activités d'aide soient intégrées à cette préparation, afin que l'on puisse

bien prévoir les conséquences de l'aide en ce qui concerne les dépenses de fonctionnement

pour une longue période. Ainsi, la définition d'un tableau de bord de l'exécution des

programmes discuté en conseil de ministre, mis à la disposition des citoyens, par le biais d'une

publication mensuelle, serait un moyen très efficace de faire pression sur les ministères de

tutelle et de les conduire à se surpasser pour obtenir des résultats dans leur secteur. Un dernier

facteur est que l'aide ne doit pas être considérée comme une manne qui incite le pays à ne

réduire les efforts internes ou à devenir moins productifs.

Des principes supplémentaires couronnent le tout en vue d’assurer une efficacité

maximale de l’aide (gestion axée sur les résultats en matière de développement et

responsabilité mutuelle) mais aussi renforcer l’efficacité de l’aide dans les États fragiles.

Gestion axée sur les résultats

Gérer les ressources et améliorer le processus de décision en vue d’obtenir des résultats

La gestion axée sur les résultats consiste à gérer et à mettre en œuvre des programmes ou des

projets d’aide en se concentrant sur les résultats souhaités et en utilisant les données

disponibles en vue d’améliorer le processus de décision. Les membres du CAD .L ’accordent

sur le fait que la gestion axée sur les résultats mérite davantage d’attention et ils reconnaissent

qu’il s’agit d’une démarche de longue haleine pour laquelle il y a encore à résoudre des

problèmes considérables de capacités locales et de méthodologie. Dans le même temps, les

donneurs sont soumis à une pression accrue de la part des parlements, des gouvernements et

de la société civile qui exigent que les effets de l’aide sur la vie des personnes en situation de

pauvreté soient démontré .La mise en place d’un suivi et d’une évaluation, ainsi que de

capacités statistiques, au niveau des pays est un préalable indispensable pour pouvoir instaurer

une « culture du résultat ».

Responsabilité mutuelle

La notion de responsabilité renvoie au fait que les donneurs et les pays partenaires sont

tenus de rendre compte à leurs citoyens des résultats obtenus en matière de développement.

La « responsabilité mutuelle » renvoie au fait que les donneurs et les pays .Les donneurs

disposent de plusieurs moyens pour œuvrer à la responsabilité mutuelle dans les pays

partenaires : renforcer les capacités, organiser des évaluations mutuelles, renforcer les

approches participatives aux stades de la définition des stratégies et de l’évaluation des

progrès réalisés dans la mise en œuvre de ces stratégies, ou encore fournir en temps voulu aux

partenaires des informations transparentes et complètes sur les apports d’aide pour leur

permettre de rendre pleinement compte aux instances parlementaires et aux citoyens de

l’utilisation faite des ressources budgétaires

Renforcer l’efficacité de l’aide dans les États fragiles

Les Etats fragiles sont un défi majeur pour l’efficacité de l’aide. Au-delà des enjeux de

définition des « Etats fragiles », la question est de savoir auprès de qui et comment intervenir

lorsque le pays est en conflit, que les institutions étatiques ne fonctionnent plus, que la

sécurité de la population n’est plus assurée et que la légitimité des gouvernements est réduite

à néant. Les agences de coopération se trouvent face à une série de dilemmes. Elles ont

tendance à travailler directement avec la société civile afin de toucher les personnes dans le

besoin, mais cela tend à affaiblir davantage les capacités de l’Etat à assurer les services

publics de base. Lorsque la situation est particulièrement grave (violations systématiques des

droits humains, prolongation d’un régime autocratique à travers le soutien de l’aide

extérieure), la question se pose de savoir s’il faut poursuivre l’aide ou l’assortir d’une stricte

conditionnalité politique et économique. A l’heure actuelle, la majorité des pays du Nord

reconnaît qu’un maintien de l’aide est préférable, car laisser des « orphelins de l’aide » accroît

les risques de déstabilisation, mais il n’y a pas d’accord sur la démarche à suivre.

VI-Conclusion

l’APD est perçu comme un instrument de coopération internationale et d’accompagnement

des marchés s’orientant sur des plans d’ajustements structurels, ayant pour objectif une

optimisation du niveau de « bien être minimum » d’une population marginalisée, à travers le

financement de projets respectant l’environnement naturel et social. Autrement dit,

développer cette notion de développement durable. L’aide au développement peut dans la

majorité des pays contribuer au décollage économique, toutefois son efficacité exige

l’utilisation d’une bonne politique de gestion en améliorer son impacte au niveau des pays en

voies de développement.

D'une manière générale dans la littérature économique, la notion d'efficacité de l'aide au

développement n'apparaît pas très claire. On peut regrouper les auteurs en deux catégories. Il

y a d'un côté ceux pour qui l'aide n'a un effet sur la croissance que si le pays bénéficiaire

applique de bonnes politiques économiques. D'un autre coté, il y a ceux pour qui l'aide n'a pas

répondu aux attentes dans les pays en développement mais a été d'un apport considérable dans

les secteurs tels que la santé et l'éducation. Toutes ces études se faisant sur les données de

panels, nous avons choisi de particulariser le cas du Sénégal. La présente étude a donc essayé

de déterminer si l'aide publique au développement a un impact positif et significatif sur le

taux de croissance économique. Cette analyse a montré qu'au Sénégal, l'APD a eu un effet sur

la croissance par le biais de l'investissement, les importations et les dépenses publiques. Il a

été aussi question dans ce travail de voir comment l'aide contribue à l'amélioration des

secteurs sociaux tels que la santé et l'éducation. Pour ce faire, le modèle linéaire à équations

simultanées a été utilisé et comme technique d'estimation, le choix s'est porté sur les doubles

moindres carrés. En effet, le niveau de l'aide peut affecter positivement la croissance

économique et améliorer considérablement le bien-être de la population sénégalaise.

BIBLIGRAPHIE

Cours coopération pour le développement Dr BENJAMEN NDONG

Livre vert de la Commission européenne : L’appui budgétaire de l’UE en faveur des pays tiers

JANVIER 2011.

Les forces et faiblesses de la politique agricole du Bénin de 1990 jusqu'à  nos jours, et les

défis d'avenir pour le pays par C. Modeste HOUNGBEDJI C. Modeste

Université d'Abomey Calavi - Maà®trise en Sciences Economiques 2009

République du Sénégal Conseil National de concertation et de coopération rurale

Lotissement CICES Lot n° 58A - BP : 249 – Dakar RP - Tel. : (221) 33 827.74.53 – Fax:

(221) 33 827 70 88 - e-mail : [email protected] - Site web: www.cncr.org

BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT

REVUE DES OPÉRATIONS D’AIDE D’URGENCE HUMANITAIRE

ET PROPOSITIONS POUR L’AVENIR