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Fiches Pathologie AMÉNAGEMENTS INTÉRIEURS « Parquet et risques à l'humidité » Le constat Les désordres affectant les parquets bois ont comme principale cause leur sensibilité à l'humidité qui peut se traduire par : Des gonflements ou retraits. Le développement de champignons lignivores. Le diagnostic des désordres Deux grandes causes peuvent être à l'origine de désordres liés à l'humidité : La première concerne la mise en œuvre prématurée du parquet dans des chantiers dont l' état ne le permet pas encore : Clos et couvert non totalement assurés Travaux de maçonnerie, carrelage, marbrerie intérieure non encore terminés Support non suffisamment sec La deuxième est relative à la réhumidification du parquet en service dont les causes peuvent être nombreuses : Fuite du clos et couvert Remontée d'humidité dans le support Non maîtrise du taux d'humidité des locaux Dans les cas extrêmes ou l'humidité dans le bois est maintenue au-dessus de 20 % pendant une longue période, il faut redouter une attaque par les champignons lignivores contre lesquels les parquets considérés en classe de risque 1 ne sont pas protégés. Les points sensibles Rappels Le bois est un matériau anisotrope dont le comportement à l'humidité est différent selon que l'on se place dans un plan tangent, radiant, longitudinal aux fibres. A titre d'exemple, nous donnons ci-après les ordres de grandeur du retrait tangentiel et du retrait radial de différentes espèces : Espèces Retrait tangentiel (%) Retrait radial (%) Iroko 5,5 3,5 Framiré 5,5 3,7 Châtaignier 6,9 4,2 Noyer 8,1 6,0 Chêne 9,3 6,0 Pin maritime 9,0 4,5 Hêtre 12,3 6,0 Ce phénomène explique l'importance que revêt la coupe du bois sur " quartier " ou sur " dosse " (selon son emplacement dans la bille) vis à vis du comportement à l'humidité différent (voir lexique des bois abattus). Ex : Une lame découpée sur " dosse " aura beaucoup plus tendance à tuiler. Afin d'éviter tout désordre, il faut : Fabriquer Stocker Mettre en oeuvre Utiliser le parquet dans des conditions hygrométriques voisines La fabrication du parquet Les différents DTU préconise des bois stabilisés entre 7 et 11 % d'humidité afin de limiter les variations ultérieures. Certains fabricants disposent de lots dont l'état d'équilibre hygroscopique est stabilisé soit en partie haute, soit en partie basse de la fourchette, ce qui permet d'adapter au mieux le parquet aux conditions locales (bâtiment neuf, existant). Le transport et le stockage avant pose Toutes les précautions doivent être prises pour limiter les reprises d'humidité (emballage des lames, stockage dans un endroit sec et ventilé....) Les conditions de mise en oeuvre Là encore, des conditions strictes doivent être respectées en ce qui concerne l'avancement du chantier et l'humidité du support. Séchage suffisant du support (3 %), des maçonneries et enduits (5 %). Travaux de revêtements sols durs collés ou scellés terminés Vitrage posé, mise à l'abri des intempéries des pièces à parqueter Installations de plomberie-chauffage étanchées Température des locaux 15°C Aucune réhumidification importante des locaux n'est à craindre Taux d'humidité des locaux compris entre 45 et 65 % L'utilisation Toutes les précautions doivent être prises pour éviter des amplitudes importantes du taux d'humidité des locaux. Les conseils de prévention Le bois est un matériau vivant sensible à l'humidité, et il est très difficile de contrôler hors équipement technique spécifique l'état hygrométrique des locaux. Cette hypothèse posée, il faut tenter d'amoindrir les conséquences des mouvements hygrométriques des bois en : Choisissant un bois relativement stable vis à vis des variations hygrométriques

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Fiches Pathologie

AMÉNAGEMENTS INTÉRIEURS

« Parquet et risques à l'humidité »

Le constatLes désordres affectant les parquets bois ont comme principale cause leur sensibilité à l'humidité qui peut se traduire par :

● Des gonflements ou retraits.

● Le développement de champignons lignivores.

Le diagnostic des désordresDeux grandes causes peuvent être à l'origine de désordres liés à l'humidité :

La première concerne la mise en œuvre prématurée du parquet dans des chantiers dont l'état ne le permet pas encore :

● Clos et couvert non totalement assurés

● Travaux de maçonnerie, carrelage, marbrerie intérieure non encore terminés

● Support non suffisamment sec

La deuxième est relative à la réhumidification du parquet en service dont les causes peuvent être nombreuses :

● Fuite du clos et couvert

● Remontée d'humidité dans le support

● Non maîtrise du taux d'humidité des locaux

Dans les cas extrêmes ou l'humidité dans le bois est maintenue au-dessus de 20 % pendant une longue période, il faut redouter une attaque par les champignons lignivores contre lesquels les parquets considérés en classe de risque 1 ne sont pas protégés.

Les points sensibles

Rappels

Le bois est un matériau anisotrope dont le comportement à l'humidité est différent selon que l'on se place dans un plan tangent, radiant, longitudinal aux fibres. A titre d'exemple, nous donnons ci-après les ordres de grandeur du retrait tangentiel et du retrait radial de différentes espèces :

Espèces Retrait tangentiel (%) Retrait radial (%)

Iroko 5,5 3,5

Framiré 5,5 3,7

Châtaignier 6,9 4,2

Noyer 8,1 6,0

Chêne 9,3 6,0

Pin maritime 9,0 4,5

Hêtre 12,3 6,0

Ce phénomène explique l'importance que revêt la coupe du bois sur " quartier " ou sur " dosse " (selon son emplacement dans la bille) vis à vis du comportement à l'humidité différent (voir lexique des bois abattus).

Ex : Une lame découpée sur " dosse " aura beaucoup plus tendance à tuiler.

Afin d'éviter tout désordre, il faut :

● Fabriquer

● Stocker

● Mettre en oeuvre

● Utiliser

le parquet dans des conditions hygrométriques voisines

La fabrication du parquet

Les différents DTU préconise des bois stabilisés entre 7 et 11 % d'humidité afin de limiter les variations ultérieures. Certains fabricants disposent de lots dont l'état d'équilibre hygroscopique est stabilisé soit en partie haute, soit en partie basse de la fourchette, ce qui permet d'adapter au mieux le parquet aux conditions locales (bâtiment neuf, existant).

Le transport et le stockage avant pose

Toutes les précautions doivent être prises pour limiter les reprises d'humidité (emballage des lames, stockage dans un endroit sec et ventilé....)

Les conditions de mise en oeuvre

Là encore, des conditions strictes doivent être respectées en ce qui concerne l'avancement du chantier et l'humidité du support.

● Séchage suffisant du support (3 %), des maçonneries et enduits (5 %).

● Travaux de revêtements sols durs collés ou scellés terminés

● Vitrage posé, mise à l'abri des intempéries des pièces à parqueter

● Installations de plomberie-chauffage étanchées

● Température des locaux ≥ 15°C

● Aucune réhumidification importante des locaux n'est à craindre

● Taux d'humidité des locaux compris entre 45 et 65 %

L'utilisation

Toutes les précautions doivent être prises pour éviter des amplitudes importantes du taux d'humidité des locaux.

Les conseils de prévention

Le bois est un matériau vivant sensible à l'humidité, et il est très difficile de contrôler hors équipement technique spécifique l'état hygrométrique des locaux.

Cette hypothèse posée, il faut tenter d'amoindrir les conséquences des mouvements hygrométriques des bois en :

● Choisissant un bois relativement stable vis à vis des variations hygrométriques

● Adaptant l'humidité des bois à celui qu'il aura à l'équilibre dans les locaux

● Prévoyant des joints périphériques évitant le blocage du bois sur les structures

● En contrôlant strictement les conditions de mise en oeuvre du parquet et en assurant par la suite des conditions d'utilisation évitant les fortes variations hygrométriques de l'air

N'utiliser le parquet que dans des pièces sèches et adapter son classement UPEC à celui des locaux.

Fiche mise à jour : février 2009

© Copyright SMABTP, 2002 - Tous droits réservés © Copyright Agence Qualité Construction, 2006 - Tous droits réservés

Fiches Pathologie - Glossaire

AMÉNAGEMENTS INTÉRIEURS

« Parquet et risques à l'humidité »

RetraitContraction provoquée par un abaissement de taux d'humidité du bois. Les tensions internes provoquées par les retraits ont pour effet soit de réduire les dimensions extérieures du matériau et de le déformer (gauchissement du bois), voire de provoquer leur rupture.

LignivoreQualifie un champignon qui se nourrit de la cellulose du bois. La mérule , également appelé champignon des maisons, est de loin le champignon le plus redoutable pour le bois.

AnisotropeQui possède des caractéristiques différentes selon la direction considérée : les pierres de carrière, le bois, sont en général anisotropes. L'anisotropie désigne cette caractéristique.

TuilerQui subit un tuilage.

Tuilage : Soulèvement des angles d'un revêtement de sol, soit suite à un collage déficient, soit sous la poussée de l'humidité enfermée dans le support

Reprise d'eau, ou d'humiditéAbsorption d'eau ou d'humidité de l'air par un matériau, après une dessiccation (bois, matériaux céramiques...). Le dessiccation désigne le fait, pour un corps, de se dessécher en éliminant de l'eau qu'il contient.

La dessiccation des bois, qui contiennent près de la moitié de leur poids en eau lors de l'abattage, est nécessaire : pour qu'ils soient utilisables en construction, leur teneur en eau ne doit plus excéder 20% (17% pour les bois dits secs à l'air).

Classe de risque 1Norme NF EN-335-1 durabilité du bois et des matériaux dérivés du bois - définition des classes de risque d'attaque biologique.

3. Termes et définitions

3.1 protégé

soumis à des mesures de conception et de construction destinées à empêcher une exposition excessive aux effets directs des intempéries

3.2 classe d'emploi 1

situation dans laquelle le bois ou le produit à base de bois est sous abri, non exposé aux intempéries et à l'humidification

3.3 classe d'emploi 2

situation dans laquelle le bois ou le produit à base de bois est sous abri et non exposé aux intempéries mais où une humidité ambiante élevée peut conduire à une humidification occasionnelle mais non persistante

3.4 classe d'emploi 3

situation dans laquelle le bois ou le produit à base de bois n'est ni sous abri ni en contact avec le sol. Il est, soit continuellement exposé aux intempéries, soit protégé des intempéries mais soumis à humidification

3.5 classe d'emploi 4

situation dans laquelle le bois ou le produit à base de bois est en contact avec le sol ou avec de l'eau douce et est ainsi exposé en permanence à l'humidification

3.6 classe d'emploi 5

situation dans laquelle le bois ou le produit à base de bois est en permanence exposé à de l'eau salée

EtatExtrait du DTU 51.2 : parquets collés - article 6.4 - état du chantier.

En complément des dispositions fixées au paragraphe 6.2.7, la pose du parquet ne doit être effectuée que si les conditions ci-après sont toutes satisfaites dans les locaux à parqueter et les locaux avoisinants :

● a) séchage suffisant du gros oeuvre, des enduits et des raccords (taux d'humidité des maçonneries et enduits au plus égal à 5 %) ;

● b) travaux de mise en oeuvre terminés pour le carrelage et les revêtements durs scellés ou collés ;

● c) vitrages posés et mise à l'abri des intempéries des pièces à parqueter ;

● d) vérification de l'étanchéité des installations sanitaires et de chauffage ;

● e) pas de réhumidification importante ultérieure des locaux ;

● f) température des locaux ≥ 15 °C ;

● g) plinthes non posées ;

StockerExtrait du DTU 51.2 : parquets collés.

article 6.1 - conditions de stockage sur chantier

Les parquets approvisionnés doivent être placés à l'abri des intempéries et mis en dépôt dans des locaux propres, parfaitement secs, non sujets aux condensations de vapeur d'eau, chauffés si nécessaire. Les parquets doivent être à l'abri des remontées d'humidité. Lorsque les produits sont emballés, les emballages doivent rester intacts pendant le stockage. Les éléments sont empilés de manière à ne subir aucune déformation, ils doivent être isolés du sol. Les colles doivent être stockées à une température supérieure à 10 °C. Les produits de lissage doivent être entreposés dans des locaux à l'abri de l'humidité (et du gel en ce qui concerne les résines d'addition éventuelles). Les autres fournitures sont stockées dans les conditions définies par le fournisseur.

6.2.6 Dispositions relatives aux risques de remontées d'humidité

Le dallage ou le plancher ne doit pas être susceptible d'exposer le parquet à des remontées ou infiltrations d'humidité sous quelque forme que ce soit.

Note : Les dallages relèvent du DTU 13-3 de mars 2005. Le dallage sur terre-plein nécessite des précautions particulières :

● risque de sous-pressions (pressions venant par le dessous) accidentelles et passagères dues à des remontées de la nappe phréatique. Dans ce cas, une étanchéité du type " cuvelage " est réalisée conformément à la norme NF P 11-221 à (Référence DTU 14.1) entre la forme et le corps du dallage ;

● pas de risque de sous-pressions accidentelles et passagères de la nappe phréatique mais risque de remontées capillaires de vapeur d'eau. Dans ce cas, une couche anticapillarité doit être disposée entre la forme et le corps du dallage.

Le cas du dallage sur terre-plein inondable n'est pas considéré.

Séchage suffisant du supportExtrait du DTU 51.2 : parquets collés - article 6.2.7 - degré d'humidité du support.

Lors de la pose, le support en mortier ou en béton doit présenter une humidité n'excédant pas 3 % de la masse sèche. Pour les autres supports relevant de l'Avis Technique (chapes d'anhydrite par exemple), les humidités à respecter y sont précisées.

Note : En pratique, la siccité du support est appréciée en utilisant un humidimètre approprié. Rentrent dans cette catégorie : les humidimètres électriques dûment étalonnés et la méthode du carbure de calcium. Cette dernière méthode qui nécessite le prélèvement d'un échantillon, est particulièrement fiable.

La siccité du support peut être appréciée en répandant sur le sol une solution de phénolphtaléine à 2 % dans de l'alcool à 90°. Plus le support est humide, plus la solution vire rapidement au violet.

Dans la méthode de référence, la masse sèche est déterminée après passage en étuve ventilée à 70 °C jusqu'à poids constant pour les chapes ciment et à 50 °C pour les chapes d'anhydrite.

En ce qui concerne les délais de séchage dans les conditions habituelles de ventilation, on se base, pour les chapes rapportées, sur une semaine et demie par centimètre d'épaisseur en période sèche, en majorant ce temps de 50 % en période humide.

Pour les dallages et planchers béton, les délais sont sensiblement plus longs ; ils peuvent atteindre plusieurs mois pour un dallage.

L 'emploi de fluidifiants dans le béton peut réduire les délais de séchage. D'autres techniques peuvent être mises en oeuvre, telles que l'emploi de déshumidificateurs.

Taux d'humidité des locaux

6.5 humidité des locaux et du parquet

Les parquets conformes à la présente partie de ce document sont destinés à des locaux secs. Compte tenu du taux d'humidité auquel ils sont livrés, leur mise en oeuvre ne doit être entreprise que si l'air ambiant est à un état hygrométrique compris entre 45 % et 65 % (voir également le paragraphe 7.6).

Note : Le cas échéant, le maître d'ouvrage peut faire procéder à une déshumidification des locaux par préchauffage et ventilation.

Lorsque les conditions climatiques (par exemple hors métropole) ne permettent pas d'obtenir un taux de 45 % à 65 %, il faut approvisionner des parquets ou à défaut les stabiliser à une humidité correspondant à celle des locaux où ils seront mis en oeuvre.

Note : Dans une atmosphère constante, le bois atteint une humidité dite d'équilibre donnée dans le tableau suivant :

Hydrométrie de l'air ambiant en pourcentage 30 40 50 65 75 85

Humidité d'équilibre du bois en pourcentage 6-7 7,5-8,5 9-10 12-13 14-15 18-19

Il s'agit d'humidités moyennes. Les variétés d'essence de bois, les variations hygrométriques de l'air, l'inertie du bois (notamment en fin de stabilisation) ne permettent pas d'atteindre ces valeurs. Le taux d'humidité à la livraison fixé par les normes de fabrication est donc établi en fonction de l'état hygrométrique moyen rencontré en métropole. les états supérieurs à 65 % et inférieurs à 45 % sont exceptionnels.

On peut mesurer le taux hygrométrique moyen de l'air à l'aide soit d'un psychromètre, soit d'un thermohygromètre électronique.

Pour les parquets en bois de bout, l'air ambiant, au moment de la pose, doit avoir les mêmes conditions hygrométriques que lors de l'exploitation future des locaux. D'autre part, les éléments de parquets en bois de bout doivent être étalés dans les locaux au moins 48 h avant leur pose.

Bibliographie

Textes de référence

● DTU 51.2 Parquets collés.

● DTU 51.1 Parquets massifs et contrecollés.

● DTU 51.11 Pose flottante des parquets et revêtements de sols contrecollés.

● Norme NF B 54.000 à NF B 54.011 (Boutique Afnor)

Documentation

● Guide pour le classement UPEC des locaux (CSTB - cahier 3515 de janvier 2005)

● Ouvrage du CTBA Guide des essences de bois (Editions Eyrolles)

● Ouvrage Poser et entretenir parquets et sols stratifiés (Editions Eyrolles)

● A télécharger au format PDF : Colle pour parquet.

Internet

● Site internet de l'institut technologique FCBA.

● Site internet lebois.com : comporte de nombreux lien vers de fabricants ou organismes en rapport avec les parquets.

Fiche mise à jour : mai 2009

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