adieu la vie, adieu l'amour - dossier de presse du documentaire

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Page 1: Adieu la vie, adieu l'amour - Dossier de presse du documentaire
Page 2: Adieu la vie, adieu l'amour - Dossier de presse du documentaire

« CETTE GUERRE, ON NE SAVAIT PAS POURQUOI ON LA FAISAIT, ON SE BATTAIT

CONTRE DES GENS COMME NOUS... TOUTE DÉSOBÉISSANCE MENAIT DE VERDUN À

CAYENNE... AU PIRE, AU PELOTON D’EXÉCUTION. »

Lazare PONTICELLI, dernier poilu de la Grande Guerre (1897-2008).

Page 3: Adieu la vie, adieu l'amour - Dossier de presse du documentaire

« Adieu la vie, adieu l'amour, adieu toutes les femmes,

c'est bien fini, c'est pour toujours,

c'est à Craonne sur le plateau qu'on doit laisser sa peau… »

La chanson de Craonne dont l'auteur demeure inconnu fut interdite jusqu'en 1972 pour atteinte au

moral des armées. Elle oppose les « vivelots » (civils protégés) aux « purotins » (fantassins exposés).

Il n'y est pas question de mutinerie mais de lassitude.

Au printemps de 1917, elle exprime le sentiment général d'être sacrifié inutilement. Les soldats n'en

peuvent plus. Ce ne sont pas des pacifistes ou des politiques, pas plus que des objecteurs de

conscience dont le statut n'existe pas encore. Ils souhaitent simplement de meilleures conditions de

vie dans les tranchées et ne plus mourir vainement.

Page 4: Adieu la vie, adieu l'amour - Dossier de presse du documentaire

S O M M A IR E

Synopsis ........................................................................................................................ 5

Note d’intention des auteurs-réalisateurs ..................................................................... 8

Note de réalisation...................................................................................................... 11

Note d’intention du producteur délégué .................................................................... 13

Les personnages du film ............................................................................................. 15

Le Film........................................................................................................................ 16

Fiche technique .......................................................................................................... 25

Biographie de Michel Brunet ..................................................................................... 26

Biographie de Dominique Hennequin ....................................................................... 27

Biographie de Nomades TV....................................................................................... 28

Annexes ...................................................................................................................... 29

Pistes d’archives....................................................................................................... 29

Les réhabilitations en France .................................................................................. 29

Les réhabilitations dans d’autres pays ..................................................................... 29

Proposition de loi .................................................................................................... 30

Courrier du Secrétariat d’État à la Défense et aux Anciens Combattants ............. 31

Devis ........................................................................................................................... 32

Plan de financement ................................................................................................... 33

Contacts...................................................................................................................... 34

Page 5: Adieu la vie, adieu l'amour - Dossier de presse du documentaire

!

Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 5 ! page

S Y N O P S IS

Le 11 novembre 1998 lors des cérémonies du 80ème anniversaire de l'armistice à Craonne (Aisne),

Lionel JOSPIN alors Premier Ministre avait souhaité que « les soldats fusillés pour l'exemple,

victimes d'une discipline dont la rigueur n'avait d'égale que la dureté des combats, réintègrent notre

mémoire collective nationale ». En pleine cohabitation, l'initiative avait déplu au Président Jacques

CHIRAC. Il faudra attendre dix ans pour que la

réhabilitation des 675 fusillés pour l'exemple sous

l'uniforme français soit à nouveau évoquée et cette

fois au plus haut niveau de l'État. Le 11 novembre

2008 à l'Ossuaire de Douaumont, le Président

SARKOZY fixe une orientation forte : « Le temps est

venu d'honorer tous les morts du conflit sans

exception ».

Certains ont été fusillés pour « refus d’obéissance devant l’ennemi » ou « abandon de poste »,

d’autres se sont mutilés volontairement. Parmi les fusillés, il y avait aussi des « droits communs » et

des « déserteurs ».

Qui étaient ces soldats envoyés au peloton d'exécution pour délit de lâcheté ou pour

mutinerie ? Quelle est leur histoire ?

Nous partageons l’espoir des familles de soldats fusillés, dont le deuil reste insupportable près de

cent ans après la fin du conflit. Leur grand-père s’appelait Joseph DAUPHIN ou Jean-Julien

CHAPELANT. Nous suivons leur combat pour une réhabilitation.

Nous rencontrons ces familles dans le village natal de leur aïeul. Nous

tentons, à travers les journaux de marche de leurs régiments et les lettres

de poilus à leurs familles, de faire revivre le quotidien de ces fusillés. A

l’aide de mots ou de dessins, les poilus racontent le froid, la boue, la fatigue

physique et psychologique, les ordres contradictoires, l’horreur des

combats... Autant d’éléments qui peuvent justifier la lassitude ou le

renoncement.

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Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 6 ⏐ page

Avec le Général André BACH, qui a consacré une partie de sa vie à l’étude des dossiers des fusillés,

nous consultons les archives du Service Historique de l'Armée de Terre au Fort de Vincennes. Nous

décryptons les comptes-rendus des Tribunaux de Guerre longtemps tenus secrets. Nous découvrons

la rigueur d’une justice militaire qui ne laisse pas de place aux circonstances atténuantes et

condamne à mort des poilus, privés d’avocats et incapables de se défendre, pour des raisons parfois

futiles.

Au Ministère de la Défense, nous rencontrons les membres de la commission chargée d'étudier les

dossiers des fusillés de la Grande Guerre en vue d'une réintégration dans la mémoire nationale.

Comment travaille cette commission ? De quels moyens dispose-t-elle pour faire la lumière sur des

exécutions que le Général JOFFRE jugeait « absolument indispensables pour renforcer l'ardeur des

troupes » ? Pourquoi tarde-t-elle à rendre justice aux fusillés ? Est-elle réellement indépendante et

n’est-elle pas liée au bon vouloir des pouvoirs publics ?

En contrepoint, nous donnons la parole à des experts historiens et chercheurs. Quel est le point de

vue du Général André BACH, de Nicolas OFFENSTADT et de Rémy CAZALS ? Spécialistes de

cette période, ils resituent le destin des fusillés dans le contexte sociologique et historique de

l’époque et nous aident à faire la part entre les excès de l’armée et la réalité des combats.

Dans une enquête de terrain, nous partons à la recherche de fusillés oubliés, inhumés à la hâte dans

un coin de cimetière. Sans pierre tombale, la sépulture est parfois cachée par un buisson. Passionné

par la Grande Guerre, Jean-Claude FLAMENT recherche activement les familles, reconstitue

l’histoire de leur aïeul et tente d’organiser le retour des corps dans les villages d’origine en attendant

leur réhabilitation.

Pourquoi le sujet est-il toujours aussi sensible aujourd’hui ? Y aura-t-il une réhabilitation

collective par voie législative comme en Grande-Bretagne en 2006 ou plutôt des réhabilitations « au

cas par cas » comme cela était envisagé par Jean-Marie BOCKEL, Secrétaire

d'État aux Anciens Combattants en 2008 ?

Lors de l’inauguration du monument de Vingré en 1925, le père de Paul-

Henri FLOCH (condamné à mort et fusillé pour abandon de poste puis

réhabilité avec six autres fusillés) confesse : « Notre famille a vécu dans une

atmosphère affreuse, de suspicion et de honte injustifiée ».

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Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 7 ⏐ page

Malgré les promesses politiques et à trois ans du centenaire du début de la Grande Guerre (2 août

1914), le combat pour la réhabilitation des « fusillés pour l'exemple » continue.

Avec l’aide de plusieurs associations, les familles ne cesseront la lutte qu’à l’inscription du nom de

leur aïeul sur le monument aux morts avec la mention « Mort pour France ».

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Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 8 ⏐ page

N O T E D’ IN T E N T IO N D E S A U T E U R S- R É A L IS A T E U R S

A quelques mois de la commémoration du centenaire de la Grande Guerre, la France et tous les

participants du conflit se préparent à rappeler l’inimaginable. Rien qu’en France, cette guerre

industrielle a mobilisé 8 millions de soldats, tué 1 3000 000 d’entre eux et fait 3 millions de blessés.

Pourquoi alors mettre en exergue le cas de 2 500 condamnés à mort et de 675 fusillés ? Faut-il

s’apitoyer sur le sort de ces condamnés désignés par l’armée française comme lâches, automutilés,

déserteurs, insoumis ? Cette histoire dans l’Histoire vaut-elle un film ?

Aujourd’hui, certains documents d'archives, comptes-rendus de conseils de guerre enfin révélés ou

des images d'époque confinées durant un siècle dans le secret défense permettent de mieux

appréhender la réalité du terrain. Dans les tranchées et sous les bombes (jusqu' à 500 obus par

minute durant l'offensive du Chemin des Dames), les poilus ont vécu, c’est peu de l’écrire, un

véritable enfer. Il suffit de lire ces lettres de poilus à leur famille pour s’en convaincre. Comment

accepter cette politique de la chair à canon (130 000 victimes au Chemin des Dames en dix jours) ?

Comment accepter ces destins tragiques, ces vies gâchées pour quelques mètres de terre gagnés ?

En s'intéressant à ces soldats perdus, pour la plupart issus de la paysannerie (quelques mois plus tôt

ils étaient encore aux champs), nous reconstituons le vécu du front. Nous comprenons que le froid,

la lassitude, la mort omniprésente et le « shell schock », cette fatigue du combattant traumatisé

psychologiquement par les combats, peuvent expliquer bien des comportements d'insoumission.

« Se battre d'accord, tenir des positions d'accord mais se faire massacrer pour rien, pas d'accord ! »

diront les mutinés après l’offensive Nivelle qui fit 100 000 morts en dix jours.

Pour mener les troupes à la bataille, le commandement instaure une justice de terreur instrumentée

par les généraux. Une effroyable machine de guerre qui anéantit « pour l'exemple » des centaines

de poilus. Cette réalité froide et inhumaine donne lieu à des exécutions immédiates sans jugements

équitables. On est pris d’un sentiment d’injustice et d’effroi devant

ces pelotons qui exécutent des poilus tirés au sort ou condamnés

sans raison et, parfois, sans avoir pu se défendre car ne parlant que

le breton ou le basque. Ce film doit donc rendre justice à

ces fusillés injustement sacrifiés et apporter, à quelques

mois du centenaire, sa contribution au dossier de la réhabilitation.

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Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 9 ⏐ page

Ce combat, mené dès la fin des hostilités par la Ligue Française des Droits de l'Homme a permis

quelques réhabilitations au cas par cas : les fusillés de Vingré dans l’Aisne en 1921, les caporaux de

Souain dans l’Aisne en 1934, etc.

Mais le cas de 675 fusillés, des poilus qui ont refusé de sortir des tranchées durant l'offensive Nivelle,

et dont les familles attendent toujours une réhabilitation, n'a jamais été traité (en particulier les

fusillés des mutineries de mai et juin 1917).

Nous laisserons aussi la parole à ceux qui sont hostiles à leur réhabilitation et qui ne considèrent pas

ces « fusillés pour l’exemple » comme des victimes.

Aujourd'hui l'idée de réhabiliter les « fusillés de 14-18 » est défendue tant par les historiens que par

le monde politique. Ainsi, le livre du Général André BACH, ancien chef du SHAT (Service

Historique de l'Armée de Terre), Fusillés pour l'exemple 14-15 (Éditions Tallandier) ainsi que l’ouvrage

d'un autre historien, Nicolas OFFENSTADT (Les fusillés de la Grande Guerre et la mémoire collective,

Éditions Odile Jacob) constituent-t-ils des témoignages d'une grande richesse sur ce dossier.

« Le temps est venu d'honorer tous les morts du conflit, sans exception » affirme dans son discours

du 11 novembre 2008 à Douaumont, le président Nicolas SARKOZY. Cette déclaration incite les

familles des fusillés à réactiver leurs recherches. Elle les autorise à consulter les archives des conseils

de guerre auparavant tenues secrètes. Elle stimule les associations qui relancent leur lobbying de

réhabilitation. L'espoir est revenu, la honte a disparu mais la frustration est toujours

là. Il y a donc un réel intérêt contemporain à réaliser ce film. Le combat des

familles, le travail récent des historiens, la mise en place de la commission de

réhabilitation sont autant d’éléments forts qui affirment la pertinence de ce

documentaire.

Journaliste indépendant, passionné par l’histoire, Michel BRUNET rassemble livres et documents

sur la Grande Guerre depuis de nombreuses années.

Il s’intéresse aux « fusillés pour l'exemple » alors qu’il lit, plus jeune, les cartes postales envoyées du

front par son grand-père pendant la bataille de Verdun. Ce dernier se voulait rassurant à chaque

ligne, mais la peur y était omniprésente. Effectuer la corvée de soupe sous le feu de l'ennemi, on

avait, au plus fort des combats, que très peu de chances de s'en sortir... Néanmoins il l'a fait et il en

est revenu. Il a été décoré. Il n'en a jamais parlé. S'il avait refusé les corvées il aurait sans doute été

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Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 10 ⏐ page

sanctionné... Un jour d’été en rentrant de Lorraine vers Paris, Michel BRUNET s’est arrêté près de

Verdun, à Fleury devant Douaumont où deux sous-lieutenants ont été fusillés pour s'être repliés

après avoir perdu 165 hommes sur les 200 que comptaient leurs bataillons. Et l'idée de retracer dans

un documentaire la destinée des ces soldats qui avaient reculé sans se déshonorer s'est imposée un

peu plus.

D’origine lorraine, Dominique HENNEQUIN ressent toujours une émotion particulière en visitant

les villages détruits de Verdun ou l’Ossuaire de Douaumont. Il a souvent évoqué les épisodes de la

Grande Guerre dans des reportages réalisés lorsqu’il était correspondant d’une grande chaîne

nationale dans la région.

Les deux réalisateurs s’associent pour réaliser un véritable documentaire d’enquête. Ils souhaitent

faire un film vivant, incarné et apporter de nouvelles pièces au dossier de la réhabilitation des poilus

condamnés à mort.

Page 11: Adieu la vie, adieu l'amour - Dossier de presse du documentaire

 

Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 11 ⏐ page

N O T E D E R É A L IS A T IO N

La guerre de 1914-1918 a nourri un important fonds documentaire. Tous les épisodes de la Grande

Guerre ont été racontés sous des formes le plus souvent historiques, alternant images d’archives et

témoignages de spécialistes.

Malgré les centaines de documentaires réalisés, tout n’a pas été dit sur la Première guerre mondiale

et le combat pour la réhabilitation des fusillés est toujours d’actualité.

Nous ne souhaitons donc pas réaliser un « film d’archives » de

plus. Nous allons partir de la réalité contemporaine : le combat

des familles, les investigations des historiens dans les caves du

Fort de Vincennes ou dans les cimetières de l’Oise et de la

Somme, le travail concret de la commission de réhabilitation.

Nous éviterons donc les entretiens posés, privilégiant les

questions dans l’action (le Général BACH consultant des

cartons d’archives, Jean-Claude FLAMENT visitant les cimetières de la Somme…). Dans un film

incarné, nous montrerons que 14-18 est plus que jamais un sujet d’actualité.

Nous allons mener une enquête et rechercher dans les sites des champs de bataille, les cimetières, les

archives du Fort de Vincennes, les traces de ce passé finalement assez proche à l’échelle de

l’Histoire.

Traitement des images d’archive

Des archives cependant, il y en aura. Elles seront animées ou photographiques.

Nous espérons pouvoir bénéficier du fonds déposé au Centre Image Lorraine (ancien CRI) de

Nancy. Ce fonds bénéficie d’une aide du Ministère de la Culture pour être numérisé en 2011. Il

comprend notamment un reportage photographique complet et inédit sur une exécution. Nous

souhaitons utiliser l’infographie (cinéma 4D, After Effect) pour faire vivre ces photos et leur donner

un aspect dynamique et en relief en décomposant l’image.

Les images animées (Fonds d’archives américaines NARA - ERE production, ECPAD…)

pourraient être numérisées et bénéficier d’une nouvelle technologie (Flashscan) permettant d’éviter

le défilement à perforation en offrant une qualité nouvelle. L’image ne saute plus et offre la

possibilité de revisiter les archives d’une façon originale donnant l’impression d’un premier

visionnage. Une fraîcheur inédite qui nous rapprochera plus facilement de la réalité.

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Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 12 ⏐ page

Les carnets de Louis BARTHAS apporteront un témoignage exceptionnel du front. Ses cartes

postales notamment, envoyées à sa famille, témoignent avec une précision rare de l’humeur des

tranchées. Nous les traiterons selon la technique utilisée pour les photos de façon à les rendre

vivantes.

Musique

La musique jouera un rôle important. La « chanson de Craonne » en sera la mélodie « fil rouge », le

refrain décliné du film.

Interprétée par un groupe contemporain et adaptée dans différentes versions, cette chanson qui a

marqué son époque et reste longtemps en mémoire lorsqu’on l’écoute, fera le lien entre 14-18 et

notre enquête contemporaine.

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Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 13 ⏐ page

N O T E D’ IN T E N T IO N D U P R O D U C T E U R D É L É G U É

L’histoire des « fusillés pour l’exemple » touche, au plus profond de nous. En effet, comment

imaginer l’horreur suprême : un commandement qui fait tirer contre son camps... Ce n’est

malheureusement pas un cas unique de contradiction pour la lutte de pouvoir ou de territoire, notre

histoire mondiale est pleine de guerres civiles, dictatures sanguinaires ou autres conflits insensés.

Cette histoire nous touche aussi car elle trouve un écho aujourd’hui encore. Comment ne pas être

sensible à la démarche de ces familles ou de ces bénévoles qui tentent de redonner de la dignité à

des hommes morts il y a quasiment un siècle ? Comment ne pas plaindre ces lignées familiales qui

subissent la sournoiserie de la honte et du tabou, alors que leur aïeul a été la victime d’une injustice

fatale ? Comment ne pas avoir une pensée compatissante pour celles, moins informées, qui sont

dans l’incertitude et qui portent ce fardeau déshonorant ?

Faut-il simplement accepter le fait que la guerre est sale ou doit-on, cent ans après, encore élever la

voix ?

L’objectif du film se trouve là : rappeler le contexte pour mieux comprendre les

enjeux qui se jouent aujourd’hui, au niveau de la cellule familiale, des communes qui abritent

les monuments aux morts, mais aussi à l’échelon le plus élevé, celui de la Nation, qui devra

demander pardon si elle décide de réhabiliter ces fusillés-là.

L’approche que proposent Michel BRUNET et Dominique HENNEQUIN est vivante, ancrée

dans le réel d’aujourd’hui. En réalisant ce documentaire d’enquête ils entraînent le spectateur dans

les méandres de son histoire, mais aussi dans les tourments de l’âme humaine.

Et puisqu’ils évoquent des histoires familiales, souvent tenues secrètes, toujours vécues

douloureusement, ils souhaitent rendre un film sensible, traité avec tact.

Ce documentaire énonce un point de vue sur un fait historique encore lourd de

conséquences. Nous espérons qu’il contribuera à susciter le débat.

Nous sommes heureux de prolonger notre collaboration avec Michel BRUNET. Nous apprécions

sa rigueur et sa ténacité de réalisateur de reportages, nous pensons qu’il apporte beaucoup à ce

documentaire. Avec Dominique HENNEQUIN, lui aussi amateur d’histoire, ils croisent leur regard

et leur sensibilité.

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Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 14 ⏐ page

Le film qu’ils proposent s’inscrit parfaitement dans notre ligne éditoriale qui

consiste à (s’)interroger pour mieux comprendre les grands enjeux de société et,

quand cela est nécessaire, dénoncer les injustices.

France Télévisions, par le biais de France 3 Picardie et France 3 Languedoc-Roussilon, a

immédiatement adhéré à notre projet et nous en sommes très heureux.

Le film sera tourné en grande partie dans ces deux régions, mais il devra trouver un écho au niveau

national. Notre vœu est qu’il soit diffusé le plus largement afin qu’il réponde à sa vocation

d’information et prolongateur de débat.

Étant lorrains, nous saurons aussi exploiter et mettre en valeur toutes les - nombreuses - ressources

de notre territoire. Qu’il s’agisse de l’utilisation de fonds documentaires ou de production et de

postproduction, et au moment où en Lorraine se dessine la création prochaine d’un Pôle image,

nous mettrons tout en œuvre pour continuer à développer l’activité audiovisuelle dans notre région.

Alexandra CRAVOTTA

Directrice de production

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Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 15 ⏐ page

L E S P E R S O N N A G E S D U F IL M

Général André BACH

Ancien chef du Service

Historique de l'Armée de

Terre. Auteur de « Fusillés

pour l'exemple 14-15 »

(Éditions Tallandier, 2003).

Rémy CAZALS

Professeur d’histoire

contemporaine à

l’Université de Toulouse,

membre du collectif de

recherche international et de

débat sur la guerre de 14-18

Nicolas OFFENSTADT

Professeur et Historien.

Auteur de « Les fusillés de la

Grande Guerre et la mémoire

collective » (O. Jacob, 2002).

Jean-Claude FLAMENT

Retraité, historien amateur.

Enquête dans les cimetières

de l’Oise pour retrouver la

trace des fusillés.

Jean-Jacques BECKER

Président du Mémorial de

Péronne, Professeur et

historien. Chargé de la

Mission Commémoration du

90ème anniversaire de

l'Armistice de 1918.

Marc BLONDEL

Président de la Fédération

Française de la Libre Pensée.

L’un des Sénateurs ayant proposé un projet de

loi pour la réhabilitation des fusillés pour

l’exemple.

Georges BARTHAS, petit-fils de Louis

BARTHAS, auteur des carnets, témoignage

essentiel de la vie des tranchées.

Célestin DAUPHIN petit-neveu de Joseph

DAUPHIN, habitant la commune de Tauves dans

le Puy de Dôme.

Fernand URLANDE, Maire de Tauves.

La petite-fille de Jean-Michel SURAUD,

fusillé à Verderonne dans l’Oise.

Page 16: Adieu la vie, adieu l'amour - Dossier de presse du documentaire

 

Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 16 ⏐ page

L E F IL M

Fort de Vincennes, Archives du Service Historique des Armées

Une introduction évoque le contexte historique, point de départ du film.

Travelling avant. La caméra avance lentement au milieu des rayonnages du Fort de Vincennes. De

part et d’autres, des étagères chargées de cartons d’archivages. Fondu en surexposition. Le travelling

avance au milieu de la tranchée. Toujours de part et d’autres, des poilus attendent de monter au

combat.

Le commentaire raconte : Septembre 1914. Dès le début de l'offensive

allemande le Général JOFFRE obtient du gouvernement une justice d'exception.

La rapidité de l'attaque a surpris ses troupes et JOFFRE craint un nouveau

recul. Le Général juge les exécutions « absolument indispensables » pour renforcer

l'ardeur des poilus et faire régner un climat de terreur au sein des régiments.

(Images des champs de bataille de la Somme aujourd’hui).

Retour en fondu dans les rayonnages du Fort de Vincennes. La caméra avance jusqu’à un homme

qui approche d’une étagère. Cet homme est le Général André BACH, ancien chef du Service

Historique de l'Armée de Terre (SHAT). Il consulte des dossiers. On

peut y lire une sentence : « Condamné à mort ».

Au nom de la justice militaire, les soldats convaincus de manque de combativité sont

passés par les armes à l'issue des délibérations des conseils de guerre. Dès les premiers

jours de la guerre, le Ministre de la Défense fait abolir les possibilités de recours en

grâce et en révision. Il institue ensuite les conseils de guerre spéciaux (le Général du

régiment assisté de deux officiers constituent le Tribunal). En cas de condamnation à

mort, la sentence est exécutée dans les 24 heures, la plupart du temps, le lendemain

matin. (Photos d’exécutions - CIL Lorraine).

Le peloton d'exécution est composé de six soldats issus du même régiment que le condamné. Certains soldats refusent de

tirer. Ils sont à leur tour condamnés et envoyés au bagne dans les colonies.

Qui étaient ces condamnés et quelle est leur histoire ? Étaient-ils tous des insoumis

ou des lâches ou simplement des soldats épuisés par la guerre, victimes d’un système

injuste qui condamnait parfois des innocents tirés au sort au peloton d’exécution ?

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Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 17 ⏐ page

En illustration la stèle de Vingré (Aisne) en hommage aux six soldats

fusillés du 298ème RI le 4 décembre 1914 pour abandon de poste en

présence de l'ennemi. On peut y lire l'inscription suivante : « Hommage

des anciens combattants du 298ème RI à la mémoire de leurs camarades

morts innocents, victimes de l'exemple ».

Sur fond de paysage de l’Aisne, un groupe de musiciens entame la chanson de Craonne :

« Adieu la vie, adieu l'amour, adieu toutes les femmes, c'est bien fini, c'est pour toujours, c'est à Craonne sur le plateau

qu'on doit laisser sa peau… »

TITRE du film

Fort de Vincennes, Archives du Service Historique des Armées

Le Général BACH ouvre un nouveau carton. Il situe le lieu : « Ici, vous trouvez 10 300 cartons. Dans

toute ma carrière, j’en ai consulté 95%. Ces archives ont été ouvertes exceptionnellement à l'occasion du 80ème

anniversaire de l'Armistice de 1918 ». Il emporte le carton qu’il vient d’ouvrir. Dans la salle des archives,

il l’ouvre et consulte un dossier, celui de Jean-Julien CHAPELANT, un cas célèbre de fusillé. Il nous

explique : « On assiste rapidement à des procès pour refus d'obéissance devant l'ennemi et

abandon de poste (désertion). Ici, vous avez le dossier de Jean-Julien CHAPELANT. Son

histoire a été évoquée dans le film de Stanley Kubrick « Les sentiers de la gloire ». Ce film a

été interdit en France jusqu'en 1972 pour atteinte au moral des armées. »

Court extrait du film : on prépare l’exécution. On apporte un brancard puis

on l’installe verticalement contre un arbre.

Secteur du bois des Loges au Nord de Roye (Somme), à l'aube

Paysage et fondu vers des photos sépias qui se décomposent en relief.

Nicolas OFFENSTADT, historien, raconte le 7 octobre 1914 : « Les soldats français sont épuisés après

sept jours et sept nuits de combats et de bombardements ininterrompus. La 3ème compagnie du 98ème RI est encerclée par

les Allemands, qui ne sont plus qu'à trente mètres des positions françaises. Le commandant de la compagnie est tué. Il

n'y a plus de munitions. Des hommes se rendent. Un mitrailleur parti chercher des renforts est abattu. Le sous-

lieutenant Jean-Julien CHAPELANT, Chef de la section de mitrailleuses prend en charge les survivants. Avec quatre

soldats, il rejoint les lignes allemandes (selon certains témoins entendus 20 ans plus tard par la Cour spéciale de justice

militaire il aurait été capturé et ne se serait pas rendu). Mais un officier allemand lui ordonne de retourner vers les

positions françaises pour convaincre les poilus de se constituer prisonniers. Agitant un mouchoir blanc, il fait quelques

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Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 18 ⏐ page

pas et tombe entre les lignes, la jambe traversée par un tir français. Pendant deux jours et deux nuits, le sous-lieutenant

Chapelant va rester sans secours sur le champ de bataille. Les Allemands ne vont pas le chercher. »

Le Général BACH au fort de Vincennes complète : « Le 9 octobre, il est ramené difficilement dans les lignes

françaises. Le 10 octobre, Jean-Julien CHAPELANT est traduit devant le conseil de guerre

spécial du 98ème RI qui le condamne à mort pour « capitulation en rase campagne ». Son chef de

corps lui propose un revolver « pour se tuer lui-même et éviter la honte du peloton d'exécution ». Il

refuse. « Je ne suis pas un lâche, on le saura plus tard ». On attache son brancard dressé contre un

pommier pour le fusiller. Court extrait des « Sentiers de la gloire ».

Le père de Jean-Julien CHAPELANT a passé toute sa vie à tenter de le réhabiliter. Aidé de la Ligue

des Droits de l'Homme, il espère vainement casser le jugement. Le 6 juillet 1933, la Cour spéciale

de justice militaire confirme la décision du conseil de guerre d'octobre 1914 en ces termes : « Il était

du devoir des chefs de tenir jusqu'au bout, même à l'arme blanche ». Le nom de CHAPELANT est

gravé sur le monument aux morts de son village à Ampuis (Rhône) mais le sous-lieutenant demeure

condamné devant l'histoire.

Paris Vème arrondissement

Marc BLONDEL, Président de la Fédération Française de la Libre Pensée témoigne. Il constate

que malgré les combats menés depuis des décennies, les

réhabilitations sont exceptionnelles. Pour se souvenir des fusillés,

les libre penseurs se réunissent chaque 11 novembre (Images infos

France 3). Le rassemblement le plus important a lieu devant le

monument aux morts de Gentioux (Creuse). Dans ce village de

moins de 300 habitants, 54 hommes sont morts à la guerre lors de

la mobilisation. Au pied du monument, un écolier désigne, le

poing serré, l'inscription « maudite soit la guerre ».

Un libre penseur prend la parole parmi le groupe et entame la lecture de la lettre de Marcel

GARRIGUES à sa famille. Ce poilu, tué au combat en 1915 évoque dans son courrier une

exécution à laquelle il a participé : « Le crime était accompli… Puis à vous pauvres, on vous dit que le moral est

excellent mais on ne vous dit pas que chaque jour et presque dans chaque division y en a plus de vingt qui passent le

conseil de guerre… ».

Peyriac-Minervois dans l’Aude

Dans le cimetière, au milieu des vignes, Rémy CAZALS, historien, cherche la tombe de Louis

BARTHAS. Le poilu enterré là n’a pas été fusillé mais il a bien failli l’être. Il nous explique

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Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 19 ⏐ page

pourquoi : « Au printemps de 1916, son colonel lui ordonne de faire effectuer une corvée en plein jour à la vue des

mitrailleurs allemands mais Barthas ne veut pas exposer ses hommes de « l'escouade minervoise » inutilement. Il est

« cassé » de son grade de caporal pour « refus d'obéissance » et se voit déjà tomber sous les balles du peloton d'exécution.

Ce ne sera pas le cas et plus tard, il retrouve ses gallons et participe à la bataille de Verdun. »

Rémy CAZALS nous rappelle le contexte de l’époque : « En 1914,

il s'agit surtout de comportements individuels. La majorité des condamnés à

mort se sont volontairement mutilés un pied ou une main : laisser traîner sa

main au-dessus de la tranchée était passible du conseil de guerre. En 1915 et

1916, on assiste à des procès pour « refus d'obéissance devant l'ennemi » et

« abandon de poste » (désertion). Les condamnations concernent à cet instant de

la guerre des comportements collectifs et les exécutions reprennent en nombre en

1917 avec la répression des mutineries (554 condamnations à mort et 49 exécutions). Citons pour exemple les

mutineries du Chemin des Dames en réaction à l'offensive Nivelle au cours de laquelle 130 000 soldats sont tués en

dix jours. C’est aussi à cette époque qu’on assiste à des scènes de fraternisations avec l’ennemi. »

Non loin du cimetière, la famille BARTHAS est réunie ce dimanche autour de la table familiale.

Elle consulte les carnets de guerre de son arrière-grand-père Louis. Ces 19 carnets racontent la

Grande Guerre et ses excès. Simple tonnelier, Louis BARTHAS a écrit de façon simple et directe sa

guerre dans les tranchées. Ce reportage sur le vif comme le faisait Albert Londres est exceptionnel.

Il est illustré par des dessins. On revit du point de vue du simple poilu les offensives de 1915 sans

préparation d’artillerie, les fraternisations entre Français et Allemands et les mutineries de 1917.

Louis BARTHAS note tout et révèle ce qu'on ne lit jamais dans les autres témoignages

de la guerre de 14. Son petit-fils Georges BARTHAS témoigne : « Ce sont 19 cahiers

d'écolier écrits à la plume et illustrés de cartes postales envoyées du front à ma famille. Le témoignage est

remarquable, simple, direct, bien écrit. Mon aïeul a été ouvrier agricole puis tonnelier. Il était militant

syndical, pacifiste et antimilitariste. Il fut mobilisé pendant quatre ans et demi comme caporal dans le

280ème RI de Narbonne surnommée « l'escouade minervoise ». »

Il ouvre les carnets et lit quelques extraits au fil des pages :

« Attaquer coûte que coûte sans tenir compte des pertes. »

« Si ta section n'avance pas on va lui tirer dessus. »

« Souffrir stoïquement ou être broyé à la moindre tentative de révolte. »

« Français et Allemands se regardèrent, virent qu'ils étaient des hommes tous pareils, ils se sourirent, des propos

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s’échangèrent, des mains se tendirent et s'étreignirent, on se partagea le tabac, le jus et le pinard. »

« Je vous y prend, vous serez fusillé demain, qu'on arrête cet homme ! »

« Le 30 mai 1917 à midi il y eut une réunion pour constituer un « soviet » à l'exemple des Russes. »

A partir du reportage photographique complet d’une exécution conservée au CIL de Nancy, nous

évoquons les condamnations à mort en série. Tous les poilus n’auront pas en effet la chance de

Louis BARTHAS. Certains seront mêmes tirés au sort pour passer devant le peloton d’exécution.

Comme nous l’explique Nicolas OFFENSTADT, les motifs de condamnation à mort sont parfois

ridicules : François-Marie LAURENT, accusé de s'être coupé une phalange pour échapper aux

combats alors qu'il avait été blessé, ne peut se défendre devant le conseil de guerre. Il ne parle que le

breton. Il est fusillé le 19 octobre 1914 à Châlons-sur-Marne. Augustin SANTERRE avait froid aux

pieds. Pour se réchauffer, il frappe ses galoches l'une contre l'autre. Son lieutenant lui ordonne

d'arrêter. Comme il refuse, il le tue d'une balle dans la tête (30 septembre 1914 à Neuville dans

l’Aisne).

Verneuil en Halatte dans l’Oise

Jean-Claude FLAMENT, 70 ans, est à sa table de travail. De nombreux documents (journaux de

marche des régiments, comptes-rendus des conseils de guerre) sont installés sur le bureau.

Cet historien est amateur de la Première guerre mondiale. Il vit sur le site des grandes batailles de

1916 et visite systématiquement tous les cimetières, en repérant les tombes suspectes, en se rendant

aux archives municipales, départementales, ou de la Défense pour y

rechercher la trace des fusillés. « Il y a eu un nombre indéterminé d'exécutions pour

des raisons futiles. Signalons aussi de nombreuses exécutions sommaires notamment dans les

troupes coloniales, rappelle-t-il. Le 15 décembre 1914 par exemple, un ordre écrit autorise

les officiers à faire fusiller dix tirailleurs d’Afrique du Nord tirés au sort en cas

d'indiscipline du régiment (Front de l'Yser). Il existe très peu de documents d'archives

connus sur les exécutions sommaires au sein des troupes coloniales ».

Il nous rappelle la réalité des exécutions : « Il y a eu 675 soldats

fusillés sous l'uniforme français dont 620 soldats français ; 2 500

condamnations à mort ont été prononcées par les conseils de guerre ; 60%

des exécutions ont eu lieu en 14 et 15. La répression des mutineries du

Chemin des Dames s'est traduite par 554 condamnations à mort dont 49

furent exécutées en 1917.

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1 800 condamnations à mort ont été commuées en peines de travaux forcés (déportations vers les bagnes et chantiers

coloniaux) à Cayenne, au Maroc, en Algérie, à Madagascar. La plupart des poilus déportés sont morts au bagne dans

des conditions que leurs familles ignorent encore. Les tribunaux militaires ont prononcé 140 000 décisions. »

Jean-Claude FLAMENT s'est fixé comme objectif de faire entrer dans les mémoires la

reconnaissance des mutins en tant que soldats morts pour la France. « Toutes les familles ont le droit de

savoir où repose leur soldat, c'est un devoir de mémoire», affirme-t-il.

Ce retraité mène de véritables investigations. Récemment il s'est « mis » sur la piste de trois soldats

fusillés après une mutinerie au mois d'août 1916. Il vient de recevoir un document du Général

BACH et l’appelle pour le remercier. Dans l’échange, le Général précise qu’il faut chercher du côté

de Verderonne où s'est tenu un conseil de guerre.

Jean-Claude FLAMENT lit consciencieusement les

documents. Ce sont des rapports du conseil de guerre.

Il nous explique le contexte : « Il s’agit de la 2ème Division

d'Infanterie Coloniale. C’est l’été. Après plusieurs jours et nuits

d'offensive ininterrompue, 47 hommes quittent leur tranchée,

épuisés et vont se rafraîchir dans le canal de la Somme tout

proche. Ils passent en conseil de guerre pour abandon de poste. Il

faut faire des exemples. Le 7 juillet, trois soldats du 8ème RIC (CHEVESTRIER, LORHO et SURAUD) sont jugés

et fusillés à Verderonne sur la place du village. »

Verderonne dans l’Oise

L’historien pénètre dans la mairie de Verderonne. Il demande le cadastre et souhaite étudier le plan

du cimetière. Le plan est précis. Dans un coin, on a ajouté une mention au crayon de papier

signalant la sépulture de trois fusillés.

Au cimetière, il retrouve le lieu de la sépulture mais il n’y a aucune tombe, pas même une plaque.

Les fusillés ont été mis en terre puis oubliés par le temps. La honte et l’oubli, une nouvelle fois.

Dépêché sur les lieux, le Maire du village ne savait même pas qu'il y avait là des poilus passés par les

armes. Il s’engage à demander au Conseil municipal d’édifier une tombe et d’organiser une céré-

monie.

Tauves, Puy de Dôme

Nous nous rendons chez Célestin DAUPHIN. L’homme apporte un important dossier

administratif. Des pièces officielles, des lettres aux Ministres et aux Présidents de la République

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successifs ont été soigneusement classées dans des pochettes en plastique.

Petit-neveu de Joseph DAUPHIN, Célestin mène depuis des années le

combat de sa famille pour la réhabilitation de son aïeul, fusillé en 1917. Il

nous dit pourquoi ce combat a un sens, près de cent ans après son

exécution.

En partant des documents de Célestin et de la photo de son aïeul, nous

évoquons le destin tragique de ce poilu. Comme nous l’explique son petit-

neveu, Joseph DAUPHIN était soldat du 70ème bataillon de chasseurs à

pied. Il a été condamné et exécuté pour « propos séditieux » à Ventelay

dans l’Aisne en 1917. Ivre, il avait chanté trop fort « j'ai deux grands bœufs dans mon étable » puis

il avait tiré deux coups de fusil en l’air. Pourtant, Joseph DAUPHIN n’était pas un mauvais soldat.

Il avait été décoré à plusieurs reprises pour conduite héroïque au combat. François BRUGIERE,

son camarade de régiment, refuse de faire partie du peloton d'exécution : « Si on m'oblige à tirer, la balle

ne sera pas pour Dauphin mais pour le commandant du peloton ». Condamné pour désobéissance et

insubordination, il est déporté en Algérie où il mourra dans un pénitencier des suites de mauvais

traitements comme 2 000 autres soldats.

Aidé de Fernand URLANDE, le Maire de Tauves qui a fait inscrire ce fils du village sur le

monument aux morts, Célestin DAUPHIN mène le combat pour la réhabilitation. Mais en vain. À

la différence de la Grande-Bretagne qui réhabilite en 2008 par voie

législative 306 fusillés. « Les fusillés n'étaient pas des lâches mais des combattants

rendus fous par la souffrance », écrira le rapporteur de la loi sur la réhabilitation

des fusillés de la Grande Guerre au Parlement britannique.

Le 11 novembre 1998, Lionel JOSPIN, alors Premier Ministre déclare à Craonne (Aisne), lors du

80ème anniversaire de l'Armistice : « Il est temps de réintégrer pleinement ces fusillés pour l'exemple dans notre

mémoire nationale ». (images d’archives France 3)

Lionel JOSPIN évoquait alors la mémoire des fusillés du Chemin des Dames (454 condamnations à

mort, 49 poilus fusillés pour lâcheté ou indiscipline). Ces propos sont vivement critiqués par Jacques

CHIRAC et Phillipe SEGUIN, alors Président du RPR.

Nicolas SARKOZY relance le débat le 11 novembre 2008 à Douaumont en fixant une orientation

forte : « Le temps est venu d'honorer tous les morts du conflit sans exception ». (images d’archives France 3)

Le 16 Avril 2008 le Conseil Général de l'Aisne se prononce solennellement pour que les autorités

Hommage à Joseph  Dauphin  

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françaises reconnaissent les soldats fusillés comme des soldats à part entière afin que leurs noms

soient inscrits sur les monuments aux morts.

Le Département de l'Aisne a fait des fusillés de Vingré des citoyens d'honneur du département.

(images de paysages de l’Aisne et Monument de Vingré)

Sénat, Palais du Luxembourg, Paris

En décembre 2008, 24 sénateurs ont élaboré un projet de loi relative à la réhabilitation collective

des fusillés pour l’exemple de 1914-1918 (annexe au procès verbal de la séance du 19 décembre

2008). Comme nous l’explique un Sénateur qui a participé à ce projet, l'article unique de la cette

proposition était le suivant : « Les « fusillés pour l'exemple » de la Première guerre mondiale font l'objet d'une

réhabilitation générale et collective et en conséquence la Nation exprime officiellement sa demande de pardon à leurs

familles et à la population du pays tout entier. Leurs noms sont portés sur les monuments aux morts de la guerre de 14-

18 et la mention « mort pour la France » leur est accordée ». Le projet de loi n'a jamais abouti.

Dans le même temps le Secrétaire d'État à la Défense, Jean Marie BOCKEL nomme une

commission pilotée par le service historique de la Défense, chargée d'étudier les dossiers « au cas par

cas »...

Ministère de la Défense, Paris

Cette commission se réunit régulièrement pour évoquer les différents dossiers en cours. Nous

assistons à l’une de ses séances. Le Président nous en explique le principe : « Il appartient à cette

commission composée d'historiens, de juristes, d'associations et de représentants du Service Historique de la Défense de

proposer l'annulation des condamnations à la Cour de Cassation, au cas par cas en recommandant que les fusillés

soient reconnus « morts pour la France » afin que leurs noms puissent être gravés sur les plaques

des monuments aux morts pour le centenaire de la Guerre de 14-18 ».

Nous interrogeons la commission. Pourquoi Joseph DAUPHIN, poilu médaillé

et condamné pour une raison futile n’a-t-il pas encore été réhabilité ? Quand y

aura-t-il une décision pour l’ensemble des condamnés pour l’exemple ?

Parmi les historiens, la réhabilitation collective ne fait pas l'unanimité.

Ainsi, Jean-Jacques BECKER, Président d'honneur du Centre International de Recherche de

l'Historial de la Grande Guerre de Péronne n'approuve pas cette idée. Selon lui, il y a eu parmi les

fusillés des « droits communs » et il estime que l'expression « pour l'exemple » est inappropriée dans

la mesure où les jugements ont été prononcés en fonction du code militaire.

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Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 24 ⏐ page

Un exemple récent montre que le dossier est toujours « brûlant ». Ainsi, le 4 novembre 2009, une

stèle rendant hommage à deux sous-lieutenants fusillés sans jugement le 11 juin 1916 est inaugurée

à Fleury devant Douaumont. Réhabilités en 1926, Pierre MILLANT et Henri HERDUIN étaient

accusés d'avoir quitté le champ de bataille sans ordre.

Pour Serge BARCELLINI, Contrôleur général des armées et Directeur de la mission Histoire au

Conseil Général de la Meuse, « leur dossier est inattaquable, ce ne sont ni des mutins ni des déserteurs et ils

n'auraient jamais dû être fusillés ». Le Conseil Général décide de leur rendre hommage en édifiant une

stèle à leur mémoire. Mais le Secrétaire d'État aux Anciens Combattants, Hubert FALCO, n'assiste

pas à la cérémonie, pas plus que le Maire de Verdun, Arsène LUX qui déclare : « Ce genre d'initiative

risque d'affecter le moral des Armées actuellement engagées en Afghanistan ». Et d'ajouter : « De nombreux

combattants de 14 ont été tués en partant à l'assaut et n'ont jamais été mis en avant, quelles vont être les réactions de

leurs familles ? » (Images France 3 et tournage sur le site de la stèle).

Verderonne dans l’Oise

Jean-Claude FLAMENT a retrouvé l'une des familles enterrées à Verderonne. La petite-fille de

Jean-Michel SURAUD, âgée aujourd'hui de 70 ans découvre les documents recensés par l’historien.

Elle ne connaissait pas l’histoire de son aïeul. Elle imagine que ce secret de famille embarrassant n’a

pas franchi les générations.

Le Maire de la commune a fait couler une dalle pour offrir une tombe aux fusillés. Des ouvriers

municipaux posent la plaque qui porte les trois noms : Louis CHEVESTRIER, Justin LORHO et

Jean-Michel SURAUD, l’arrière grand-père que découvre aujourd’hui, avec beaucoup d’émotion

sa petite-fille.

Une petite cérémonie officielle est organisée. Le Maire, puis la petite-fille, Jean-Claude FLAMENT

prennent la parole et rendent hommage aux poilus fusillés.

En alternance avec la cérémonie, Célestin DAUPHIN, le Général BACH, Georges BARTHAS

concluent le film.

La cérémonie est terminée, la délégation quitte le cimetière. La petite-fille de Jean-Michel

SURAUD reste seule. Elle dépose un petit bouquet de fleurs bleues, blanches et rouges sur la tombe

de son aïeul. Un employé municipal referme la porte du cimetière la laissant dans son recueillement

et ses prières.

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Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 25 ⏐ page

F IC H E T E C H N IQ U E Type de film Documentaire Durée 52 minutes Format 16/9 Support de tournage XDCam HD PLANNING Développement printemps 2011 Tournage mai à juillet 2011 Post-production septembre 2011 Livraison octobre 2011 PRINCIPAUX COLLABORATEURS Écriture et Réalisation Michel BRUNET, Dominique HENNEQUIN Tournage France 3 Monteur Alain RIES Monteur son et mixeur Yvon KRUPP Producteur délégué Nomades TV Directrice de production Alexandra CRAVOTTA Assistante de production Anaïs KLEINPRINTZ Administration de production Charlotte HENNEQUIN SITES DE TOURNAGE Craonne (Aisne) - Chemin des Dames Fontenoy (Aisne) Vingré (Aisne) Ventelay (Aisne) Souain (Aisne) Verderonne (Oise) Verneuil en Halatte (Oise) Historial de la Grande Guerre de Péronne (Somme) Beauvraignes (Somme) Château des Loges (Somme) Verdun (Meuse) - Fleury devant Douaumont Tauves (Puy de Dôme) Cimetière de Peyriac-Minervois dans l’Aude Fort de Vincennes (Archives du Service Historique de l'Armée de Terre) Sénat, Palais du Luxembourg - Paris Ministère de la Défense- Paris

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Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 26 ⏐ page

B IO G R A P H IE D E M IC H E L B R U N E T

2009-2010 : Journaliste indépendant 1991-2008 : Chef de Service - Rédacteur en Chef,TF1 1988-1991 : Reporter Correspondant - Toulouse, TF1 1973-1988 : Reporter et présentateur à Sud Radio, Europe 1, Radio France, RMC

Réalisation de magazines :

L'enfer du "périph" (Nomades / TF1, 2010 - Reportages)

Mayotte, l'île aux 8000 bébés (Nomades / TF1, 2009 - Reportages)

Aveyron connection (TF1, 2005 - Reportages)

Le chèque de la haine (TF1, 2002 - Reportages)

Un si joli stade (TF1, 1998)

Les motards de la loi (TF1, 1997 - Droit de savoir)

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Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 27 ⏐ page

B IO G R A P H IE D E D O M IN IQ U E H E N N E Q U IN

Réalisateur et producteur, Dominique Hennequin a été correspondant régional de TF1 pendant une dizaine d’années. Attiré par les formats longs, il réalise des reportages pour les magazines d’information et des films documentaires diffusés sur les grands médias français (TF1, M6, France 2, France 3, ARTE, TV5 Monde…). Irak, Afrique, Corée du Nord, Dominique Hennequin a voyagé dans le monde entier, privilégiant toujours dans son traitement l’aspect humain. Passionné par la nature et les ques-tions d’environnement, il réalise plusieurs documentaires primés dans des festivals. Dominique Hennequin a par ailleurs produit plusieurs documentaires touchant aux domaines de l’actualité, de l’histoire, du patrimoine, de l’art et de la nature. Dominique Hennequin est marié et père de trois enfants. Parmi sa filmographie récente

2011 Irak, la paix ou le chaos Documentaire 52’ pour Public sénat, Reportage 26’ pour ARTE 2010 URANIUM , l’héritage empoisonné Documentaire, PUBLIC Sénat-52’ 2009 ISLAY, dans le secret du whisky Documentaire, ARTE 52’ et 43’ 2008 Mon bout de Loire Documentaire, ARTE GEO- 52’ et 43’ 2007 L’Animal dans la ville Documentaire, Production Vidéoscop, Diffusion : Université de Nancy 2 / France 5 43’ L’homme qui aimait les requins Documentaire réalisé par Dominique Hennequin et Pascal Lorent Coproduction : Medienkontor/ARTEG.E.I.E/Nomades TV Primé au Festival de l’Oiseau et de la Nature-2007 2005 Corée du Nord : de l’autre côté du monde Documentaire, Coproduction Nomades/HIKARI/avec la participation de TV5 Monde DiffusionTV5 Monde, 52’

Bonobos, le dernier refuge Documentaire, Coproduction : Medienkontor/ARTE G.E.I.E /Nomades Diffusion ARTE 52’ Primé au Festival de l’oiseau et de la Nature/2006

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Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 28 ⏐ page

B IO G R A P H IE D E N O M A D E S TV

NOMADES TV a une vocation généraliste ouverte sur le monde. NOMADES TV part à la découverte des autres et raconte des histoires d’hommes au plus près de leur quo-

tidien. NOMADES TV interpelle et enquête sur les grands enjeux de société, dénonce les dérives et les injustices,

révèle la face cachée du monde. NOMADES TV filme la beauté de la planète, met en avant les initiatives citoyennes et accompagne les

aventures humaines novatrices. NOMADES TV s’appuie sur une équipe de professionnels confirmés qui adhèrent au projet éditorial et par-

tagent une volonté commune de contenu et de qualité. NOMADES TV produit et réalise des films documentaires pour les principaux diffuseurs français, européens

et internationaux. Plusieurs de ses productions ont été primées dans des festivals reconnus. En production : Les Bleus de la mine Documentaire réalisé par Alain Chrétien Coproduction NOMADES TV/France Télévisions Pour un peu d’éternité Documentaire réalisé par Bruno Cohen Coproduction NOMADES TV/France Télévisions Parmi les productions récentes : 2011 Irak, la paix ou le chaos ?

Documentaire réalisé par Dominique Hennequin Coproduction NOMADES TV/PUBLIC SENAT/Arte GEIE 52’ et 26’

2010 Uranium : l’héritage empoisonné

Documentaire réalisé par Dominique Hennequin Coproduction NOMADES TV/PUBLIC SENAT 52’

2009 ISLAY, dans le secret du whisky

Documentaire réalisé par Dominique Hennequin ARTE - 52’ et 43’

2007 L’homme qui aimait les requins

Documentaire réalisé par Dominique Hennequin et Pascal Lorent Coproduction Medienkontor/ARTE G.E.I.E /Contrechamp/Nomades TV 52’ Primé au Festival de l’oiseau et de la Nature/2007

2006 Les deux Corées Documentaire réalisé par Dominique Hennequin Coproduction Nomades TV/HIKARI/avec la participation de TV5-Monde. 52’

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A N N E X E S

Pistes d’archives

Reportage photographique d’une exécution : CIL Lorraine.

Fonds d’images de 1914-1918 : NARA, Ere Production, ECPAD...

Carnets de Louis BARTHAS (Famille BARTHAS).

Monuments aux morts pacifiste d'Aniane, d'Ouveillan et de Clermont l'Hérault (Hérault).

Monument aux morts de Vingré (Aisne) à la mémoire des six fusillés du 298ème RI.

Monument aux morts de Royère de Vassivière (Creuse), à la mémoire du soldat Félix BAUDY

(fusillé à Flirey- Meurthe et Moselle - avec quatre autres soldats du 63ème RI) et réhabilités par la

Cour spéciale de justice militaire en juin 1934. Sur le monument figure l'inscription suivante :

« Maudite soit la guerre, maudits soient les bourreaux, Baudy n'est pas un lâche mais un martyr ».

Les réhabilitations en France

Les six fusillés de Vingré (298ème RI), condamnés et exécutés pour « insoumission » dans l’Aisne en

1914. Le caporal FLOCH, les soldats BLANCHARD, DURANTET, GAY, PETTELET,

QUINAULT ont été réhabilités en 1921 par la Cour de Cassation.

Les caporaux de Souain (336ème RI), condamnés et exécutés pour refus de bondir hors des tranchées

(Marne - 1915). Les caporaux MAUPAS, LEFOULON, LECHAT et GIRARD ont été réhabilités

par une Cour spéciale de justice en 1934.

Appuyée par la Ligue des Droits de l'Homme, la veuve de MAUPAS, institutrice, va faire de la

réhabilitation des fusillés son combat. Elle y parviendra, non sans avoir subi de fortes pressions,

notamment de son inspecteur d'académie qui l'oblige à quitter son école. L'histoire des caporaux de

Souain a été traitée dans le téléfilm « La veuve Maupas » (Alain Moreau, France 2 - 2009).

Les réhabilitations dans d’autres pays

L'Italie reconnaît 750 fusillés pour l'exemple. La France 675. L'Allemagne 48. Le Canada 25. Le

Royaume-Uni 306. La Nouvelle Zélande 5.

En 2006, la Grande-Bretagne a réhabilité par voie législative ses 306 fusillés. La Nouvelle-Zélande

avait fait de même en 2000 et le Canada en 2001.

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N° 148

SÉNAT SESSION ORDINAIRE DE 2008-2009

Annexe au procès-verbal de la séance du 19 décembre 2008

Proposition de loi

relative à la réhabilitation collective des fusillés pour l'exemple de la guerre de 1914-1918, PRÉSENTÉE Par M. Guy FISCHER, Mmes Michelle DEMESSINE, Éliane ASSASSI, Marie-France BEAUFILS, M. Michel BILLOUT, Mmes Nicole BORVO COHEN-SEAT, Annie DAVID, M. Jean-Claude DANGLOT, Mme Évelyne DIDIER, M. Thierry FOUCAUD, Mmes Brigitte GONTHIER-MAURIN, Gélita HOARAU, MM. Robert HUE, Gérard LE CAM, Mmes Josiane MATHON-POINAT, Isabelle PASQUET, MM. Ivan RENAR, Jack RALITE, Mmes Mireille SCHURCH, Odette TERRADE, MM. Bernard VERA, Jean-François VOGUET, François AUTAIN et Jean-Luc MÉLENCHON, Sénateurs (Renvoyée à la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées, sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues par le Règlement.) EXPOSÉ DES MOTIFS Au cours d'un conflit dont tous les historiens s'accordent à démontrer la sauvagerie, des soldats, plus tard dénommés les «fusillés pour l'exemple», furent passés par les armes après des conseils de guerre improvi-sés et sommaires et sous des prétextes divers : sentinelle endormie, insulte à officier, battue en retraite sans autorisation, mutinerie, désertion... Selon les travaux les plus récents, le nombre des fusillés pour l'exemple est évalué à plus de 600 pour plus de 2 500 condamnations à mort prononcées sur 140 000 jugements. Et ces études n'intègrent pas, faute de documents archivés, les exécutions sommaires, impossibles à re-censer du fait de leur nature-même. Il est important de replacer ces faits dans le contexte d'une guerre qui a marqué l'entrée dans le massacre de masse : mobilisation de 70 millions d'hommes dans le monde, 10 millions de morts, 20 millions de bles-sés, 640 000 veuves, 760 000 orphelins, 740 000 mutilés... ces chiffres ne traduisant pas, bien sûr, un trau-matisme à grande échelle dont les stigmates se voyaient déjà dans les tranchées. Sur un front qui n'était qu'un immense charnier, sous les obus et la mitraille, des hommes ont souffert, douté, ont eu peur ; d'aucuns ont refusé de partir à l'assaut, de tuer à l'époque où le statut d'objecteur de conscien-ce n'existait pas, ou encore d'obéir à des ordres donnés par des officiers incapables de protéger leurs hom-mes. Malgré les conditions exceptionnelles dans lesquelles ont agi - ou refusé d'agir - ces hommes, souvent très jeunes, l'absence de toute disposition de réhabilitation persiste à les faire considérer comme des lâches ou des traîtres, flétrissant ainsi leur mémoire et jetant l'opprobre sur leurs descendants. Malgré un mouvement pour leur réhabilitation qui débuta dès la fin de la première guerre mondiale, seules quelques réhabilitations isolées furent obtenues. Depuis maintenant quatre-vingt-dix ans, des associations poursuivent et prolongent les actions diversement engagées sur le plan individuel par les familles. Avec elles, les auteurs de cette proposition de loi estiment qu'il est plus que temps de mettre un terme à un tel déni et de réunir enfin en une seule et même mémoire apaisée tous ceux qui, durant cette guerre, sont morts pour la France. Le 11 novembre 2008, les paroles prononcées par le Président de la République à la Nécropole Nationale de Douaumont ont traduit l'exacte vérité de ce qui s'est passé dans l'horreur des tranchées et que plus au-cun historien sérieux ne conteste. Aujourd'hui, pour concrétiser ces propos, il ne s'agit pas de rouvrir les procès individuellement, pas plus de pardonner, de gracier ou d'amnistier, mais de réhabiliter pleinement, publiquement, collectivement, c'est-à-dire accorder réparation d'un déni de justice majeur dont ont été victimes des innocents, victimes d'un sys-tème qui les a broyés. Ce n'est qu'en accédant à cette demande que le Président de la République rendrait justice à tous ceux, frères de combat, qui ont payé de leur personne et permettrait enfin que l'ensemble des morts de la Grande Guerre réintègre la mémoire nationale. PROPOSITION DE LOI Article unique Les « fusillés pour l'exemple » de la première guerre mondiale font l'objet d'une réhabilitation générale et collective et en conséquence la Nation exprime officiellement sa demande de pardon à leurs familles et à la population du pays tout entier. Leurs noms sont portés sur les monuments aux morts de la guerre de 14-18 et la mention « mort pour la France » leur est accordée.

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Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 31 ⏐ page

Courrier du Secrétariat d’État à la Défense et aux Anciens Combattants

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Titre (provisoire) du film : Adieu la vie, adieu l'amourProduction : NOMADES TVCo-Ecriture et co-réalisation Michel Brunet, Dominique HennequinVersion originale : FrançaiseDurée en minutes: 52 mn

Tournage 20 joursMontage + mixage 20 + 5 jours

Quan

tité

Unité

Type

Coût

Unitai

re

%

29 450,00 20%

2 F DA 1 000,00 2 000,00

Droits d'auteurs Réalisation 2 F DA 5 600,00 11 200,00Droits musicaux : œuvre originale 1 F DA 1 000,00 1 000,00Droits musicaux : recréation chanson populaire 1 F DA 250,00 250,00Droits images d'archives 15 mn Fa 1 000,00 15 000,00

49 765,00 34%Réalisateurs 2 F SB 8 400,00 16 800,00France 3 : OPV - cadreur & lumière 20 J SB 255,00 5 100,00France 3 : Ingénieur son 20 J SB 265,00 5 300,00France 3 : Directeur photo 3 J SB 360,00 1 080,00France 3 : Machiniste 2 J SB 180,00 360,00Musiciens : enregistrement Chanson du Craonne 4 F SB 200,00 800,00Monteur 20 J SB 257,00 5 140,00Mixeur 5 J SB 275,00 1 375,00Vidéographiste 4 J SB 235,00 940,00Experts scientifiques 2 F SB 500,00 1 000,00Voix-off 2 F SB 700,00 1 400,00Directeur de production 25 J SB 230,00 5 750,00France 3 : Chargé de production 8 J SB 340,00 2 720,00Administrateur comptable 1 F H 2 000,00 2 000,00

28 241,89 19%1% de 14 450,00 144,50

Charges sociales sur artistes 56% de 2 200,00 1 232,00Charges sociales sur techniciens (hors tournage) 63% de 31 005,00 19 533,15France 3 : Charges sociales sur techniciens tournage 63% de 14 560,00 7 332,24

13 980,00 9%DEPLACEMENTS AVANT TOURNAGEAuteurs - réalisateur 10 F Fa 150,00 1 500,00Production 6 F Fa 150,00 900,00DEPLACEMENTS TOURNAGEFrance 3 : Véhicule pour tournage + essence + péage 20 F Fa 85,00 1 700,00SNCF réalisateurs : Lorraine <-> Paris 3 F Fa 150,00 450,00SNCF réalisateurs : Picardie <-> Lorraine 2 F Fa 180,00 360,00SNCF réalisateurs : Lorraine/Paris <-> Aude 2 F Fa 200,00 400,00SNCF réalisateurs : Lorraine/Paris <-> Puy de Dôme 2 F Fa 200,00 400,00Production 2 F Fa 150,00 300,00DEPLACEMENTS APRES TOURNAGERéalisateur 5 F Fa 150,00 750,00Production 4 F Fa 150,00 600,00DEFRAIEMENTSIndemnités de repas avant tournage 10 F Fa 20,00 200,00Indemnités de repas pendant tournage 80 F Fa 20,00 1 600,00France 3 : Indemnités de repas pendant tournage 46 F Fa 20,00 920,00Indemnités de repas après tournage 10 F Fa 20,00 200,00Indemnités de repas production 10 F Fa 20,00 200,00Indemnités d'hébergement 40 U Fa 80,00 3 200,00REGIE ET DIVERSRégie 1 F Fa 150,00 150,00Documentation 1 F Fa 150,00 150,00

20 210,00 14%MATERIEL PRISES DE VUEFrance 3 : Camera complète 20 J Fa 250,00 5 000,00France 3 : Moniteur 20 J Fa 100,00 2 000,00

2 F Fa 100,00 200,00MATERIEL PRISES DE SON

20 F Fa 150,00 3 000,00MATERIEL ECLAIRAGEFrance 3 : Matériel d'éclairage 20 J Fa 150,00 3 000,00MACHINERIE ET MATERIELS SPECIAUXFrance 3 : traveling + chariot 1 J Fa 250,00 250,00

Box montage image complet 20 J Fa 250,00 5 000,00Export fichiers son (OMF) 1 F Fa 10,00 10,00Flashscan pour images d'archive animées 1 F Fa 500,00 500,00

Box de montage son complet 5 J Fa 250,00 1 250,00SUPPORTS - LABORATOIRES 4 579,00 3%LABORATOIRE VIDEOFrance 3 : Etalonnage HD 3 J Fa 700,00 2 100,00France 3 : Reports son et vidéo 1 F 1 952,00 1 952,00France 3 : Bandes vidéo 1 F 227,00 227,00Copies DVD 100 F Fa 3,00 300,00PUBLICITE 1 100,00 0,7%Publicité : avant-première 1 F Fa 500,00 500,00France 3 : Publicité : avant-première 1 F Fa 500,00 500,00France 3 : Frais de communication post-production 1 F 100,00 100,00

147 325,89 100%11 786,07

4 419,78

10 312,81

173 844,55

DEVIS DETAILLE EN EUROS

FRAIS FINANCIERS 3%

IMPREVUS 8%

DEVIS PREVISIONNEL

TRANSPORTS - DEFRAIEMENTS - REGIE

SUJET

CHARGES SOCIALESCharges sociales sur auteurs

MONTAGE IMAGE

Œuvre originale : idée et écriture

PERSONNEL

Légende :F = forfait, J = jour, hr = heure, H = honoraires, SB = salaire brut, DA = droits d'auteur, Fa = Facture

DROITS ARTISTIQUES

DROITS D'AUTEURS

TOTAUX

FRAIS GENERAUX et ASSURANCE 7%

TOTAL HT

SOUS-TOTAL

MOYENS TECHNIQUES

Consommables matériel prises de vue (disques durs)

France 3 : Matériel de prise de son

STUDIO SON ET AUDOTORIUM

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Titre (provisoire) du film : Adieu à la vie, adieu à l'amourProduction : NOMADES TVCo-Ecriture et co-réalisation Michel Brunet, Dominique HennequinVersion originale : FrançaiseDurée en minutes: 52 mn

Tournage 20 joursMontage + mixage 20 + 5 jours

en euros % statut

Coproduction France 3 Picardie et Languedoc Roussillon : numéraire 16 000,00 9,20% acquis

Coproduction France 3 Picardie et Languedoc Roussillon : industrie 42 641,24 24,53% acquis

Pré-achat chaîne nationale 10 000,00 5,75%

Pré-achat chaîne spécialisée 6 000,00 3,45% en demande

CNC (compte de soutien sélectif) 25 000,00 14,38% en demande

Région Lorraine : aide à la production 25 000,00 14,38% en demande

Procirep 8 000,00 4,60% en demande

Angoa 2 000,00 1,15% en demande

Apport Nomades TV : industrie 5 000,00 2,88% acquis

Apport Nomades TV : numéraire 1 203,31 0,69% acquis

Apport en industrie collecteurs d'archives 5 000,00 2,88% en demande

Mémorial du Chemin des dames (Vingré) 10 000,00 5,75% en demande

Offices de tourisme : apport en industrie 1 000,00 0,58% en demande

Régions, Conseils généraux, Communautés de communes 17 000,00 9,78% en demande

TOTAL HT 173 844,55 100,00%

PLAN DE FINANCEMENT EN EUROS

PLAN DE FINANCEMENT

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Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 34 ⏐ page

C O N T A C T S

NOMADES TV 8 rue Clovis 57000 Metz Tél : 03 87 37 28 37 Fax : 03 87 32 90 94 Dominique Hennequin, Producteur-réalisateur 06 60 10 30 50 [email protected] Alexandra Cravotta, Directrice de production 06 86 40 81 50 [email protected]