adi magazine n4

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PAROLES de PREM RAWAT Numéro 4 ADI SIGNIFIE ANCIEN : CE QUI A LES QUALITéS D’UNE SAGESSE ANCIENNE. CE QUI VIENT DES TEMPS ANCIENS. CE QUI A LES QUALITéS PROVENANT DE L’âGE, DE L’EXPéRIENCE VéCUE OU D’UNE LONGUE PRATIQUE. CE QUI EST VéNéRABLE. La paix commence avec vous et moi, page 31 LA PAIX NE COMMENCE PAS AVEC DES PAYS, DES NATIONS, NI DES GOUVERNEMENTS. LA PAIX COMMENCE AVEC VOUS, AVEC MOI.

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Page 1: ADI Magazine N4

Paroles dePrem raWaT

Numéro 4

ADI sIgnIfIe AncIen : ce quI A les quAlItés D’une sAgesse AncIenne. ce quI vIent Des temps AncIens. ce quI A les quAlItés provenAnt De l’âge, De l’expérIence vécue ou D’une longue prAtIque. ce quI est vénérAble.

La paix commence avec vous et moi, page 31

lA pAIx ne commence pAs Avec Des pAYs, Des nAtIons, nI Des gouvernements.

lA pAIx commence Avec vous,Avec moI.

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PREM RAWAT

ISSUE #4

ADI MEANS ANCIENT: BEING OLD IN WISDOM AND EXPERIENCE; DATING FROM A REMOTE PERIOD; OF GREAT AGE; HAVING THE QUALITIES ASSOCIATED WITH AGE, WISDOM, OR LONG USE; VENERABLE.

Peace begins with you and me,

PEACE BEGINSNOT WITH COUNTRIES,NOT WITH GOVERNMENTS. PEACE BEGINSWITH YOU,WITH ME.

ADI Magazine est édité en français par Médiathèque France, association à but non lucratif, BP 31168, 87053 Limoges cedex 2. Directeur de la publication : Jocelyne Casta.Responsable de la rédaction : Dominique Houlet. Impression : Cloître Imprimeurs, ZA Voie express,RN 12 – 29800 Saint-Thonan. ISSN 1966-9801

Si vous souhaitez faire part de vos remarques sur la forme ou le contenu de ce magazine, vous pouvez écrire à [email protected].

Distribution et ventes : [email protected].

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le message de paixde prem rawatPrem Rawat parcourt le monde depuis plus de 40 ans pour inviter les gens à trouver la paix en eux. Il est aussi appelé Maharaji, un titre honorifique qui lui a été attribué en Inde alors qu’il était enfant.

Son message est d’une grande simplicité. Lors d’une allocution qu’il a été invité à donner au centre des Nations Unies à Bangkok, en Thaïlande, il a déclaré : « Chacun doit ressentir la paix dans sa vie. De toutes les choses que nous avons essayées, il en est une à laquelle nous n’avons jamais donné la moindre chance. Cette chose-là, c’est la paix. Si notre cœur devait espérer une chose, peut-être devrait-il espérer la paix. La paix que nous recherchons se trouve en nous. Elle réside dans notre cœur et attend d’être ressentie. Je peux vous aider à la connaître. Ce n’est pas le monde qui a besoin de paix, ce sont les gens. Lorsque les gens seront en paix, le monde sera en paix. »

A ceux qui souhaitent réellement connaître la paix dans leur vie, il propose inspiration et indications. « Je n’offre pas que des mots, dit-il, j’offre un moyen de porter son attention en soi pour y goûter la paix. »

Né en Inde, il s’exprime pour la première fois en public à l’âge de trois ans et, à quatre ans, il est publié pour la première fois. A huit ans, il commence à présenter son message de paix à travers l’Inde. A treize ans, il est invité à parler à Londres et à Los Angeles. Depuis, plus de 10 millions de personnes à travers le monde ont assisté à ses conférences dans 250 villes et 50 pays.

Son message est aujourd’hui diffusé dans plus de 90 pays et il est traduit en 70 langues. La diffusion de ce message est entièrement financée par des dons et par la vente des documents permettant de le faire connaître. Prem Rawat ne reçoit aucune rémunération pour ses conférences ou les documents vendus : lui-même et sa famille s’assument financièrement de manière indépendante.

Il a créé la Fondation Prem Rawat, qui relaie son message de paix et mène d’importantes actions humanitaires à travers le monde.

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Au cours d’une année de voyages presque continus, Prem Rawat s’adresse à toutes sortes de gens – jeunes ou âgés, riches ou pauvres, citadins ou villageois. Ses propos, publiés ici dans une traduction de l’anglais, proviennent de ces occasions. Ils ont été révisés pour une lecture aisée mais leur style oral a été conservé. Les photographies figurant dans ce magazine ont été prises lors de conférences, mais pas nécessairement pendant celles qui sont retranscrites dans ce numéro.

« en quête de liberté,j’ai trouvé l’esclavage. »Dans un monde en changement constant, page 41

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lA questIon clé pAge 7Les définitions de la paix sont nombreuses, mais d’où vient le désir de paix ? C’est une question clé, car si le désir de paix est inné, si la paix est un besoin fondamental pour l’être humain – comme la nourriture, l’air, le sommeil, l’eau – alors nous ne pouvons pas vivre sans elle. Sans

elle, pas d’équilibre.

le fAIt numéro un pAge 12Nous dépensons beaucoup de temps et d’énergie pour nous sentir bien dans notre corps. Mais prenons-nous aussi du temps pour faire en sorte de nous sentir bien dans notre existence ? Ou bien apprenons-nous à

vivre sans harmonie, à vivre avec la colère, la confusion ?

croIre, rAIsonner – ou sAvoIr pAge 20Aujourd’hui, nous sommes devenus très doués pour le raisonnement. Nous raisonnons. Et nous croyons. Il fut un temps où les choses devaient être factuelles. Savoir devait être bien réel. Aujourd’hui, nous avons échangé le fait de savoir contre celui de croire. Mais il y a des choses que

l’on doit savoir.

lA pAIx commence Avec vous et moI pAge 31Les gens disent qu’il y a besoin de paix dans le monde. Non, il y a besoin de paix dans votre monde. Parce que s’il n’y a pas de paix dans votre monde, il n’y aura de paix nulle part. La paix ne commence pas avec des pays, des nations, ni des gouvernements. La paix commence avec vous. La paix

commence avec moi. La paix commence avec chacun d’entre nous.

DAns un monDe en cHAngement constAnt pAge 41Il n’y a eu que deux constantes dans ma vie. L’une, c’est le changement. Et l’autre, c’est le désir d’être comblé, d’être satisfait, d’être heureux, de sentir son cœur toujours plus empli de gratitude. Ce désir de ressentir a été une constante de ma vie. Tout comme les changements

extérieurs l’ont été.

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PAgE 6Prem Rawat

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on ne vous a jamais enseigné le désir d’être en paix, tout comme on ne vous a jamais appris à rire ou à pleurer. un bébé sait rire et pleurer. un bébé sait comment être. c’est inné. ce sont des choses fondamentales que l’on n’a jamais eu à vous enseigner. le désir de paix est lui aussi fondamental.

la paix est un besoin qui vient du cœur. chaque jour, ce désir nous pousse à être comblé, à trouver la pièce manquante du puzzle.

Chacun a sa propre définition de la paix. Certains pensent que la paix est l’absence de guerre. Certains pensent que la paix est l’absence de bruit. Et d’autres croient que la paix, c’est regarder un beau paysage.

Les beaux sites ne manquent pas dans le monde. Et il y a des endroits extrêmement silencieux. Alors pourquoi ne sommes-nous pas en paix ? La paix est-elle uniquement extérieure ? Ou est-ce la manifestation de quelque chose qui se passe à l’intérieur d’un être humain ? Les définitions de la paix sont nombreuses, mais d’où vient le désir de paix ?

UN BESOIN FONDAMENTALC’est une question clé, car si le désir de paix est inné, si la paix est un besoin fondamental pour l’être humain – comme la nourriture, l’air, le sommeil, l’eau – alors nous ne pouvons pas vivre sans elle. Sans elle, pas d’équilibre.

Si vous installez quelqu’un dans une très belle chambre avec un canapé confortable, un papier peint sublime aux murs et une vue magnifique, mais sans air, cette personne ne pourra pas apprécier la chambre. Elle va cogner sur la porte ou sur les murs pour qu’on la laisse sortir.

Vous ne pourrez pas lui dire : « Allons ! L’air, n’est qu’une petite partie de l’histoire. Vous avez la chambre, le papier peint, le canapé et vous avez une belle vue. Détendez-vous ! Profitez-en ! »

lA questIon clé

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Mais quand il manque un élément fondamental, les explications ne suffisent pas. On ne peut pas convaincre quelqu’un d’affamé que tout va bien, qu’il n’a pas besoin de manger. Ni dire à quelqu’un de fatigué : « C’est bon, vous n’avez pas besoin de dormir. » Quand il s’agit d’un besoin de base pour un être humain, il ne peut y avoir de compromis. Ce besoin doit être satisfait.

Qui sommes-nous ? Que sommes-nous ? Sommes-nous la somme de toutes les technologies qui existent dans le monde ? Tous ces hauts immeubles, ces routes, ces avions, ces téléphones portables, ces appareils photo, ces satellites dans l’espace ? Sommes-nous uniquement les créateurs de tout cela ?

Imaginez qu’un petit clou s’enfonce dans votre pied et vous blesse. Quelqu’un vient vous dire : « Allons, comment un petit clou peut-il vous déranger autant ? Après tout, vous êtes le créateur de tous ces grands navires et de tous ces avions. »

Mais tout ce qui vous importe, c’est d’ôter le clou, parce que vous avez mal. Les explications n’y feront rien. Il faut supprimer la douleur.

Il en va de même pour le sentiment de paix. On ne vous a jamais enseigné le désir d’être en paix, tout comme on ne vous a jamais appris à rire ou à pleurer. Un bébé sait rire et pleurer. Un bébé sait comment être. C’est inné. Ce sont des choses fondamentales que l’on n’a jamais eu à vous enseigner. Le désir de paix est lui aussi fondamental. Un être humain n’est tout simplement pas complet sans la paix.

La paix est un besoin qui vient du cœur. Et chaque jour, ce désir nous pousse à être comblé, à trouver la pièce manquante du puzzle.

LE VENT DU MONDESi vous assemblez un puzzle dont il manque une pièce, vous continuerez à essayer et à essayer encore jusqu’à ce que vous trouviez la pièce manquante. C’est ce que fait le monde. Essayer et essayer encore. On invente un meilleur mot, une meilleure formule, une meilleure description. On écrit un meilleur livre. Et nous disons : « Ça fera l’affaire. »

Autrefois, on disait que nous venons tous du même endroit, et que nous avons tous atterri en un même lieu. Mais dès que le vent du monde nous a touchés, nous avons été dispersés. Quand on regarde les gens, on dit qu’ils sont « jeunes » ou « vieux ». Ce sont nos critères. On entend quelqu’un dire quelques mots et l’on se demande : « Américain ? Italien ? Chinois ? Japonais ? »

Quand on voit un sac de marque, on ne voit pas uniquement un sac – nous voyons un sac de marque et nous disons : « Joli ! ». Quand nous regardons un autre être humain, nous ne disons pas : « Joli ! ». Nous disons : « D’où êtes-vous ? ». C’est cela, le

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vent du monde. Nous avons oublié comment voir un être humain. Nous avons même oublié comment nous voir nous-mêmes. Quand on se voit dans le miroir, on regarde les imperfections – la barbe, les cheveux – et l’on dit : « Qu’est-ce que c’est ? Mais qu’est-ce que c’est que ça ? »

La paix dont je parle est celle que même un soldat peut ressentir au milieu d’un champ de bataille.

Qui êtes-vous? Vous êtes né, et c’était un miracle incroyable. J’emploie le mot miracle. Dans certains endroits du monde, beaucoup de gens pensent que c’est un miracle si du lait se met à couler du plafond. Ce n’est pas un miracle. C’est très relatif. Si du lait coule du plafond dans la maison du voisin, c’est un miracle. Mais si c’est dans votre chambre que le lait dégouline, vous allez dire : « Ah, c’est vraiment un problème ! » MIRACLEQu’est-ce qu’un miracle? Vous êtes un miracle. Le fait que vous soyez en vie est un miracle. Le savez-vous ? Le comprenez-vous ? Le souffle qui vient en vous chaque jour est un miracle.

Le fait que vous existiez est un miracle. Le fait que vous puissiez ressentir est un miracle. Le fait que vous puissiez le savoir est un autre miracle. Et enfin, le fait que vous puissiez comprendre cela est encore un autre miracle.

la paix dont je parle est celle

que même un soldat peut ressentir

au milieu d’un champ de bataille.

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Dans le cœur de chaque être humain – je dis bien de chaque être humain – danse le désir d’être en paix. Pas nos définitions de la paix, mais la vraie paix. La paix qui est en nous. Nous voulons la paix sociale, mais d’où vient le tumulte du monde ? Qui se bat ? Ce sont les individus. C’est là l’origine de ce tumulte. Et pour qu’il disparaisse, il doit d’abord disparaître chez les individus. Chez les gens comme vous et moi.

Alors, et seulement alors, on pourra commencer à imaginer la possibilité, la réalité de cette paix si douce, si douce.

Beaucoup de gens essayent d’apporter la paix dans le monde, mais elle n’a pas besoin d’être apportée d’où que ce soit. La paix existe déjà en vous. Elle a toujours été là, et aussi longtemps que vous vivrez, elle sera là.

REgARDEZ EN VOUSLa paix dont je parle est celle que même un soldat peut ressentir au milieu d’un champ de bataille. C’est une paix qu’un prisonnier peut vivre entre les murs d’une prison.

Beaucoup de gens disent : « Toute ma vie, j’ai recherché quelque chose. Je ne sais pas ce que c’est, mais je cherche cela depuis toujours. » Est-ce que cela pourrait être la paix ? Est-ce que ce serait la plénitude ? La même chose, sous des noms différents.

Peu importe qui vous êtes – riche ou pauvre, cultivé ou pas, grand ou petit, la peau sombre ou claire – si vous êtes un être humain, vous voulez ressentir la paix. C’est ce que nous voulons tous. Incontestablement et de façon irrévocable.

Très humblement, je vous dis que ce que vous recherchez est en vous. La paix pour vous, en tant qu’individu, est tout à fait possible. Pas impossible, mais vraiment, vraiment possible.

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qu’est ce qu’un miracle ?vous êtes un miracle.

le fait que vous soyez en vie est un miracle.le savez-vous ?

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nous n’aimons pas la souffrance. nous sommes prêts à tout pour y échapper. nous désirons constamment nous sentir bien. c’est notre nature. voilà comment vous êtes. voilà qui vous êtes – ne vous leurrez pas.

en y regardant de près, il semble que nous soyons ici pour ressentir de la joie. nous voulons trouver du plaisir dans tout ce que nous faisons. que veut notre cœur ? Il veut aussi se réjouir. et qu’est-ce qui réjouit notre cœur ? voilà la question.

Parce que vous existez, vous entreprenez un voyage. À quoi ressemblera ce voyage ? Vous l’ignorez. Nous l’ignorons tous. Un vaisseau vous est confié – ce corps humain – et par le simple fait qu’il respire, qu’il existe, il entreprendra ce voyage. Il ira là où, en vérité, personne n’est encore jamais allé.

Vous pouvez vous dire : « Est-ce que mon voyage ne va pas être identique à celui de mon voisin ? » Non. Parce qu’il y a un nombre infini de petites variables qui rendront votre voyage différent de tout autre. Votre façon de percevoir, de penser, de comprendre, est totalement unique.

LES STATISTIQUES ET LA RÉALITENous avons tendance à tout généraliser et à faire des moyennes, mais si vous cherchez à voir un peu au-delà des chiffres, vous comprendrez que chaque nombre est unique.Quand vous conduisez, le risque d’une crevaison est peut-être de 0,01 pour cent. Bien. Mais si cela vous arrive ? Ça ne servira à rien de vous dire : « Je n’ai pas pris de roue de secours, parce que mes chances de ne pas crever étaient de 99,99 pour cent. »

Quand vous faites des statistiques, vous ne tenez pas compte de la réalité. Et c’est avec la réalité que vous devez composer jour après jour, pas avec des statistiques. À quoi ressemblera votre journée, aujourd’hui ? Et demain ? Même si vous faites le même travail, les mêmes choses tous les jours, il n’y aura jamais deux journées identiques.

Que représentent donc ces statistiques ? Rien du tout. Ce n’est qu’après votre mort que l’on pourra faire des calculs et dire : « Ces chiffres correspondent bien aux

le fAIt numéro un

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statistiques sur cette personne parce qu’il ou elle a connu deux très mauvaises années, cinq années vraiment bonnes et ainsi de suite… » Mais tant que vous êtes en vie, chaque jour est différent. Et pas seulement en termes de « bon » ou de « mauvais » – la question est de savoir quel regard vous portez sur ce qui est bon ou mauvais.

Certains jours, les choses peuvent aller vraiment mal, mais vous ne les verrez pas comme ça, parce qu’au fond de vous, vous vous sentirez bien et vous vous direz : « Tout va bien, ce n’est pas si terrible. » Mais il peut y avoir un autre jour où en fait tout va vraiment très bien, mais comme vous ne vous sentez pas bien, vous pensez : « À quoi bon ? Tout va mal. » Tout cela varie.

LE POINT ZÉROAlors comment faire ce voyage ? Qui êtes-vous ? Quel est le but de ce voyage ? Et pourquoi doit-on le faire ? Pour comprendre, il vous faut partir du point zéro. Pas du point cent. Vous avez entendu beaucoup de choses. Vous avez lu beaucoup de livres. Il y a beaucoup d’informations qui trottent dans votre tête – du genre : « Qui est Dieu et où se trouve-t-il ? » Pas vrai ? « Où est Dieu ? » Tout le monde lève le doigt et dit : « Là-haut. »

On vous dit ensuite que si vous agissez bien, vous irez au paradis et que si vous vous comportez mal, vous finirez en enfer. L’enfer, c’est terrible. Personne ne veut y aller. Le paradis, c’est bien. C’est là où vous voulez aller. Donc vous devez vous comporter de telle ou telle façon et si vous faites toutes ces bonnes actions, vous irez au paradis.

C’est ce genre d’informations qui trotte dans votre tête. C’est pourquoi vous avez besoin de partir du point zéro – sans aucune information. Et de considérer ensuite les faits, pas les idées. Le fait numéro un, c’est que vous êtes vivant. Mais qui êtes-vous ?

Vous essayez en permanence de trouver le confort. Il vous faut un lit bien douillet. Il vous faut un bel oreiller bien mœlleux. Peut-être aussi que vous ne voulez pas avoir à chercher un verre d’eau la nuit si vous avez soif, alors vous posez une bouteille d’eau tout près de votre lit. Vous ne voulez pas non plus avoir à vous inquiéter de l’heure, alors vous placez un réveil près du lit.

Que faites-vous quand vous allez vous acheter des chaussures ? Il ne vous suffit pas d’entrer dans un magasin et de dire : « Donnez-moi une paire de chaussures. » Vous les essayez. Vous faites quelques pas. Pourquoi ? Pour vous assurer qu’elles n’ont pas déjà été portées ? Non. Vous les essayez pour vous assurer qu’elles sont confortables.

Quand vous achetez des lunettes, vous ne dites pas : « Donnez-moi une paire de lunettes. » Non. D’abord vous les essayez pour voir si elles vous conviennent. Et ensuite vous vous regardez dans un miroir pour voir comment elles vous vont.

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Quand il fait très chaud, vous ne vous sentez pas bien, alors que faites-vous ? S’il n’y a pas moyen d’échapper à la chaleur, vous vous éventez avec un prospectus ou une revue. Tout fera l’affaire pour vous sentir mieux.

Nous dépensons beaucoup de temps et beaucoup d’énergie pour nous sentir bien dans notre corps. Mais prenons-nous aussi du temps pour faire en sorte de nous sentir bien dans notre existence ? Ou bien apprenons-nous à vivre sans harmonie, à vivre avec la colère, avec la confusion ? Si c’est ce que nous faisons, cela équivaudrait à acheter une paire de chaussures avec un clou qui rentre dans le pied. Quand vous mettez les chaussures, elle vous font mal, mais comme elles vous plaisent, vous vous dites : « Parfait, voilà ce qu’il me faut. » Ça n’a pas de sens. Ça ne doit pas être ainsi.

Nous n’aimons pas la souffrance. Nous sommes prêts à tout pour arrêter de souffrir C’est notre nature. Vous pouvez parler, penser, voir, écouter, goûter, sentir. Mais vous aimez sentir ce qui est agréable. Une mauvaise odeur ? Vous faites instantanément : « Pouah ! » Une bonne odeur, vous faites : « Mmm ! »

Qu’aimez-vous entendre ? Tout ce qui vous fait plaisir. Qu’aimez-vous voir ? Tout ce qui vous fait plaisir. Voilà comment vous êtes faits. Voilà qui vous êtes – ne vous leurrez pas. L’EXPÉRIENCE ULTIMEEn y regardant de près, il semble que nous soyons ici pour ressentir de la joie. Nous voulons trouver du plaisir dans tout ce que nous faisons. Que veut notre cœur ? Il veut aussi se réjouir. Et qu’est-ce qui réjouit notre cœur ? Voilà la question.

Il nous a été donné un corps qui aime le bien-être. Peu importe qui nous sommes et les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons, nous voulons toujours nous sentir bien. Et nous voulons aussi nous sentir bien en nous-mêmes. Alors, le but de ce voyage n’est peut-être ni la douleur, ni la souffrance, mais l’expérience ultime. Maintenant.

Pour vous, qu’est-ce que l’expérience ultime ? Personnellement, je dirais que l’expérience de l’ultime est une expérience ultime. Qu’est-ce que l’ultime ? L’ultime est cette puissance qui rend tout possible – qui anime l’univers tout entier.

Je ne vais pas tenter de définir l’ultime, parce que l’une des définitions de l’ultime est qu’il est indéfinissable. Je ne vais pas tenter d’expliquer ce qu’est l’infini. Ni vous, ni moi ne pouvons comprendre ce qu’est l’infini.

Et ne cherchez pas à comprendre l’univers – il est en perpétuel changement. Vous ne parviendrez jamais à en saisir la dimension. Aucune unité de mesure n’est assez grande. Ce qui est fascinant n’est pas de comprendre l’univers, mais de comprendre

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ce qui anime l’univers. Le fait est qu’il se trouve aussi en nous – et nous pouvons en faire l’expérience.

Pourquoi devriez-vous en faire l’expérience ? Voilà où ça devient très beau. Quand vous faites l’expérience de l’ultime, vous vous emplissez de paix, vous vous emplissez de clarté, vous vous emplissez de joie. Quand vous faites cela, vous faites l’expérience du vrai, du plus vrai des bonheurs. Voilà d’excellentes raisons. Quand je regarde ce voyage de la vie et que je comprends ce qu’il peut rendre possible, je veux vraiment l’entreprendre.

LA PRÉSENCE ET l’ABSENCEDe quoi avez-vous besoin pour ce voyage ? Avez-vous besoin de la colère ? De la peur ? Elles vous ont été données, mais la bonté aussi vous a été donnée. Il y a la confusion, mais la clarté aussi. Il y a la douleur, mais aussi la joie. Et il est très important de savoir laquelle est une absence et laquelle est une présence.

L’obscurité n’est pas une présence. Elle n’est qu’une absence de lumière. La cruauté n’est pas non plus une présence. Ce n’est qu’une absence de bonté. La douleur non plus n’est pas une présence. Ce n’est qu’une absence de joie. La souffrance n’est pas une présence. Ce n’est qu’une absence de paix.

Dans de nombreuses civilisations, les gens priaient le soleil. Le soleil avait beaucoup d’importance pour eux. Il apportait chaleur, lumière et vie, alors ils le priaient. Mais ils ne pouvaient pas faire grand chose dans l’obscurité. Eh bien, la lumière chasse l’obscurité ! On nous a appris qu’Edison a inventé l’ampoule électrique mais on avait compris bien avant lui que la lumière chasse l’obscurité.

C’est la raison pour laquelle les gens allumaient des feux, la nuit. Vous n’avez pas à inventer une machine pour chasser l’obscurité, puisque l’obscurité n’est rien par elle-même. Apportez de la lumière et l’obscurité disparaîtra. Apportez de la joie et la souffrance disparaîtra. Apportez de la clarté et les doutes disparaîtront. Est-ce aussi simple que cela ? Oui.

VOTRE LISTE DE « PAS ÇA » Supprimer les doutes est impossible, mais introduire la clarté dans votre vie est tout à fait possible. Avez-vous une liste des choses que vous ne voulez pas dans votre vie ou bien une liste de celles que vous voulez ? C’est une bonne question, car la plupart des gens n’ont pas une seule chose à mettre sur la liste de ce qu’ils veulent. Ils ne savent

vous sentez-vous bien dans votre existence ?

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que ce qu’ils ne veulent pas : « Je ne veux pas la confusion. Je ne veux pas être pauvre. Je ne veux pas souffrir. Je ne veux pas ci. Je ne veux pas ça. »

Peut-être dites-vous : « Mon Dieu, je ne veux pas m’égarer », « Mon Dieu, faites que je n’aille pas en enfer », « Mon Dieu, délivrez-moi des peines et des souffrances ». Ce ne sont pas les bonnes prières. Vous essayez d’inventer la machine à chasser l’obscurité. Votre prière devrait être : « Je veux connaître le paradis maintenant ». Et non pas : « Ne m’envoie pas en enfer ! » Qu’est-ce que l’enfer ? C’est tout ce que le paradis n’est pas. L’enfer n’est pas une présence. C’est simplement l’absence de paradis.

Si je veux construire une maison et que je commence par dire à l’architecte : « Venez, je vais vous montrer toutes les maisons auxquelles je ne veux pas que la mienne ressemble », combien de photos faudra-t-il prendre ? Combien de repérages faudra-t-il faire ? Je m’imagine lui dire : « Partons explorer les quartiers sud-est de la ville et je vous montrerai toutes les maisons auxquelles je ne voudrais pas que la mienne ressemble. Pas à celle-ci ni à celle-là, ni à celle-ci, ni à celle-là… »

Ce pauvre architecte dirait : « Que puis-je faire avec cette liste de “je ne veux pas” ? Il me faut la liste de ce que vous voulez. » Donc, que voulez-vous dans votre vie ? Vous voulez la paix. Pourquoi ? Parce que c’est tellement bon. Vous voulez ressentir la joie, parce que c’est tellement bon. Vous voulez la compréhension. Et vous voulez vivre le paradis. Maintenant !

ALLÉgEZ VOTRE FARDEAUOn entend parfois les gens dire : « Je n’aime pas mon voyage. Je le trouve insupportable. » C’est évident. Vous vous êtes bien trop chargé. Vous n’arrivez pas à porter vos bagages, ils sont trop lourds. Porter toutes ces idées vous fait mal au dos. Allégez votre fardeau. N’emportez que l’essentiel, vous n’avez besoin que de ça. La clarté vous fera traverser aisément la plupart des problèmes. Elle est ainsi.

Vous n’avez pas besoin d’une machine sophistiquée pour chasser l’obscurité, munissez-vous simplement d’une lampe. Et quand vous rencontrez l’obscurité, allumez la lampe. C’est stupéfiant. Même si elle n’est qu’absence, la confusion pèse si lourd que son poids est pratiquement incalculable.

La clarté, elle, est si légère que l’on sent à peine son poids lorsqu’elle se manifeste. L’avez-vous remarqué ? La douleur pèse si lourd. Et la joie ? Elle pèse tellement peu qu’on se sent soi-même plus léger. Voilà de bonnes choses à emmener avec soi. Elles ne pèsent quasiment rien, et permettent même de se sentir plus léger. Vous serez gagnant sur tous les tableaux.

Voilà ce qui est possible. Faites ce voyage. Ne soyez pas timide. C’est un excellent voyage. Vivez le paradis ici et maintenant. Il n’y a pas de mystère. L’existence sur cette terre est conçue pour que vous viviez dans la paix et la joie.

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vous n’avez pas à inventer une machine à chasser l’obscurité, puisque

l’obscurité n’est rien par elle-même.

Apportez de la lumière, et l’obscurité disparaîtra.

Apportez de la joie, et la souffrance disparaîtra.

Apportez de la clarté,et les doutes disparaîtront.

est-ce donc aussi simple que cela ?oui.

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vous souvenez-vous de votre fascination pour les avions quand vous étiez enfant ? vous couriez autour de la maison, les bras tendus comme des ailes, imitant le bruit de l’avion. vous ne pouviez pas monter en avion, alors vous faisiez semblant, car c’était tout ce que vous pouviez faire.

mais si un pilote vous disait : « Allons faire un tour en avion ! » Alors vous n’auriez plus besoin de faire semblant, plus besoin d’étendre les bras. vous n’auriez plus besoin de croire, ni de raisonner, vous pourriez savoir.

Nous jugeons notre vie à l’aune de ce qui s’y passe. Mais cela change constamment. Certains disent : « Les changements ont du bon. » Mais ce n’est pas toujours le cas. Les changements sont les bienvenus s’ils sont en accord avec nos projets. Ils sont les bienvenus s’ils se produisent au bon moment et pas inopinément. Les changements ont du bon si ce qu’ils apportent nous convient.

Il y a bien longtemps, nos ancêtres vivaient dans les arbres. Ils avaient peur des animaux qui voulaient les manger. Ils grimpaient alors dans les arbres, c’était inconfortable, mais si quelqu’un essayait de leur expliquer que les changements avaient du bon, ils auraient dit : « Non, non, non. Il faut commencer la journée en vie et espérer être toujours en vie au moment d’aller se coucher, puis de se réveiller à nouveau. C’est ça qui est bon. »

Cela devait être terrifiant. Petit à petit, ils sont passés des arbres aux cavernes. Et depuis, il y a eu de nombreux changements.

Ce qui a évolué le plus rapidement, c’est notre manière de penser. Le corps de l’homme ne s’est pas adapté aussi rapidement que son esprit. C’est difficile à croire, mais nos yeux ne voient pas toujours en couleurs. Notre vision périphérique est en

croIre, rAIsonner… ou sAvoIr

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noir et blanc pour permettre un décodage plus rapide des images, et c’est le cerveau qui interprète les couleurs. Si quelque chose entre dans notre champ de vision périphérique, on peut le détecter plus rapidement en noir et blanc. À l’époque où la vision périphérique permettait de détecter un tigre ou un lion qui bondissait, peu importait sa couleur ou ses rayures. Aujourd’hui, on s’en soucie, parce que l’on est probablement armé d’un appareil photo ou, si l’on remonte quelques années en arrière, d’un fusil.

RAISONNER ET CROIRESi vous étiez un homme des cavernes et que vous entendiez la sonnerie d’un téléphone portable, vous seriez terrifié, car vous imagineriez que c’est un monstre ou un animal prêt à vous dévorer. Et il n’y a pas si longtemps, nous vivions encore dans des cavernes. Mais notre manière de penser a évolué.

Aujourd’hui, nous sommes devenus très doués pour le raisonnement. Nous raisonnons et nous croyons. Il fut un temps où les choses devaient être factuelles. Savoir devait être bien réel. Aujourd’hui, nous avons échangé le fait de savoir contre celui de croire.

Voici un exemple : vous avez invité deux amis. L’un d’eux est arrivé et l’autre n’est toujours pas là. Alors vous demandez à celui qui est arrivé : « Crois-tu qu’il va venir ? » Il répond : « Je crois » – et le mot clé ici est crois – « qu’il ne tardera pas. » Et quand vous lui demandez ce qui lui fait dire ça, il dit : « Parce que » – et voici le raisonnement derrière la croyance – « il est toujours ponctuel. »

Ce raisonnement est faussé. Il ne prend pas en compte le fait que l’ami ait pu avoir un accident et que, malgré sa ponctualité habituelle, il n’arrivera pas.

Ou bien disons que vous êtes au volant et que quelqu’un vous demande : « Penses-tu avoir assez d’essence pour arriver ? » Et vous répondez : « Je crois bien. » Sur quoi votre réponse se base-t-elle ? « Je sais que ma destination se situe à 90 km et qu’il me reste un demi-réservoir. Je sais aussi qu’avec un plein d’essence, je parcours 360 km, donc j’ai largement assez d’essence. » Vrai ? Non. Ce raisonnement ne tient pas compte du

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fait que que vous pouvez vous perdre en cours de route. Sur certains tronçons, les sorties d’autoroute sont rares et très espacées, donc si vous vous trompez d’autoroute, c’est fichu.

Nous avons nos croyances et nous avons nos raisonnements. La plupart du temps, cela semble nous suffire. A la question souvent posée : « Croyez-vous en Dieu ? », beaucoup répondent : « Oui, je crois en Dieu. » On leur a dit que les étoiles, la lune, le soleil et la terre sont la preuve que Dieu existe. Ils ont en conclu – par le raisonnement – qu’il doit y avoir un Dieu.

Quand les gens ont des problèmes, que les choses ne se passent pas comme ils le souhaitent, ils se posent des questions. Quand ils ont un pneu crevé et ne savent pas s’il y a une roue de secours dans le coffre, et qu’ils découvrent qu’en fait il y a en une, ils disent : « Il y a un Dieu après tout ! » Car tout s’est arrangé pour eux. Mais quand ils ont eu cette crevaison, ils n’ont pas dit: « Ah ! Il y a un Dieu après tout car je viens de crever. » Non, ils ont probablement proféré des jurons.

Le monde nous pousse à croire. Le monde nous pousse à raisonner. Mais il y a certaines choses qu’on doit savoir.

Il y a une grande différence entre raisonner, croire et savoir. Vous souvenez-vous de votre fascination pour les avions, quand vous étiez enfant ? Vous couriez autour de la maison, les bras tendus comme des ailes, en imitant le bruit de l’avion. Vous ne pouviez pas monter en avion, alors vous faisiez semblant, car c’était tout ce que vous pouviez faire.

Mais si un pilote vous disait : « Allons faire un tour en avion ! » Alors vous n’auriez plus besoin de faire semblant, plus besoin d’étendre les bras. Vous n’auriez plus besoin de croire, ni de raisonner, vous pourriez savoir. MARCHER SUR DES BRAISESMaintenant la question est : que choisissez-vous de faire de votre vie ? Être inconscient est un choix. Être conscient est un choix. Être inconscient semble la solution de

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facilité. Vous pensez qu’être inconscient vous fait économiser de l’énergie, mais ce n’est pas le cas. Quand vous en subissez les conséquences, il faut une énergie énorme pour y faire face.

Quelles sont les conséquences de l’inconscience ? Douleur et souffrance. Si vous avez déjà souffert, vous savez l’énergie que cela demande. Tout d’abord, vous perdez le sommeil. Et puis cela vous coûte très cher. Vous devez acheter des mouchoirs, des livres, passer des coups de fil. Vous devez trouver un soulagement à cette souffrance imbécile et atroce. Et tout ce qui peut la soulager fait alors l’affaire. Voilà les conséquences de l’inconscience.

En fait, on pourrait penser qu’être conscient demande bien plus d’énergie. Mais ce n’est pas le cas. Cela fait économiser les mouchoirs, les livres, les appels téléphoniques, parce que l’on est heureux. Le bonheur ne coûte rien. Tout ce qui touche au bonheur est gratuit. Quand vous êtes heureux, vous ne vous demandez pas : « Dois-je appeler quelqu’un ? Dois-je faire ceci, dois-je faire cela ? Dois-je pleurer, dois-je lire un livre ? » Non, vous êtes simplement serein. Tout va bien.

L’inconscience n’est pas bon marché du tout. Elle coûte du temps et de l’argent. Vous devez partir en vacances pour vous changer les idées. Votre corps vous dit : « Quelque chose ne va pas. Ce que tu fais ne me convient pas. » Il hurle. Ça s’appelle le stress. Et quelles sont les conséquences du stress ? Demandez à un docteur. Et que dit la société ? « Apprenez à gérer votre stress. »

D’ailleurs, ce sont ces mêmes personnes qui vous apprenaient à marcher sur des braises. C’était à la mode dans les années 1990. Les gens participaient à des séminaires où ils apprenaient à contrôler toutes sortes de choses, et la dernière étape consistait à marcher sur des braises. Bon, mais où auriez-vous besoin de marcher sur des braises ? Le seul endroit où cela pourrait être vaguement utile, c’est en Argentine, où on fait d’immenses barbecues. Ils s’y font à même le sol, et les gens utilisent de longues piques pour y placer la nourriture. Donc, si ces gens-là savaient marcher sur les braises, j’imagine que leur tâche en serait facilitée.

Voilà où mène le raisonnement. Il vous dit qu’après avoir marché sur des braises, vous aurez conquis quelque chose. Si vous remontiez toute la chaîne de l’inconscience qui vous a conduit à marcher sur des braises, vous y trouveriez l’imbrication de nombreux raisonnements. Et cette chaîne n’est pas courte. Vous avez cru et cru encore. Et raisonné et raisonné encore plus.

À tel point que, même si vous vouliez vous débarrasser de cette chaîne, vous ne pourriez la rompre de vos mains tant elle vous entrave. Et pour assombrir encore le tableau, vous voulez être libre, mais vous avez oublié jusqu’à la sensation de liberté. Vous voulez comprendre, mais vous avez oublié comment comprendre. Alors, que se passe-t-il ? La confusion règne.

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SAVOIR OU CROIRESavoir n’engendre pas de confusion. Très jeune, j’ai commencé à parler en public. Un homme qui était dans l’armée avait entendu parler de moi et voulait me rencontrer.Mais il se demandait : « Qu’est-ce qu’un petit garçon va bien pouvoir m’apprendre ? Peut-être lui enseignerai-je une chose ou deux. »

Il est alors venu chez moi, en Inde. Je faisais mes devoirs, et des gens discutaient avec lui sous la véranda. Le militaire s’amusait à discuter avec eux, car chacun était, à sa manière, un intellectuel qui préférait les raisonnements au côté pratique. Quand on sait une chose, il n’est pas nécessaire d’argumenter. Mais quand tout n’est que raisonnements et croyances, la place est libre pour les discussions.

Après avoir discuté un moment, l’un d’eux est venu me dire : « Quelqu’un est venu te voir. » Je pouvais les entendre discuter de l’endroit où je me trouvais, alors j’ai demandé la permission d’interrompre mes devoirs et je suis allé dans le salon. Il donnait sur la véranda. Il y avait une porte vitrée et un rideau. J’ai ouvert la porte et j’ai écouté à travers le rideau. J’ai entendu l’homme dire : « Chaque jour, je prie la lumière. » Et la discussion continuait, alors je suis entré discrètement et je me suis assis sans rien dire. Il m’a regardé et je l’ai regardé.

Je lui ai dit : « Alors, que faites-vous ? »« Je prie, je prie la lumière. »

J’ai répondu : « C’est bien. Je suis sûr qu’il n’y a pas de mal à prier la lumière, mais il n’y a sûrement aucun mal à la voir non plus, n’est-ce pas ? L’avez-vous vue aussi ? Ou ne faites-vous que la prier ? » Cela a changé sa vie.

Prier la lumière, c’est comme frapper à une porte. Elle ne s’ouvre pas, mais vous continuez à frapper. Frapper devient un rituel. Que feriez-vous si quelqu’un ouvrait la porte ? Vous ne sauriez quoi faire, parce que personne ne vous a jamais parlé d’autre chose que de la porte. Vous êtes obnubilé par le fait de frapper à la porte.

vous voulez être libre, mais vous avez oublié ce qu’est

la sensation d’être libre.

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quand le cœur est enfin comblé,vous êtes satisfait.

l’instant devient infini.chaque souffle devient précieux.tout trouve sa place.

le brouillard est dissipéet vous voyez.

tout est si beau, si parfait.ce qui était obscur, ce qui était caché,baigne dans la lumière.

et comme vous recouvrez la vue,la peur disparaît.

savez-vous ce que c’est que de vivre sans peur ?

le savez-vous ?

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Cette puissance qui est censée être partout est constamment rattachée à un endroit spécifique. Même pour le raisonnement, cela semble irrationnel. Mais c’est pourtant ce qui se passe.

L’ENFER DE DANTEAu XIVe siècle, un pape envoie Dante en exil. Dante n’apprécie pas du tout.

Il se met à écrire un livre, La Divine Comédie, dans lequel il décrit l’enfer. Et il entre vraiment dans les détails. Il y fait froid et c’est atroce. Une fois qu’il a terminé de décrire l’enfer, il place le pape au beau milieu. Depuis, nous avons une description de l’enfer, noir sur blanc. Nous savons à quoi il ressemble. Alors que Dante essayait simplement de régler ses comptes.

Ensuite, il y a les artistes. Ils n’ont jamais vu l’enfer, mais ils lisent la description que Dante en a fait et ils le peignent. Voilà pourquoi nous avons ce problème récurrent.

D’un côté, nous avons des explications et des peintures détaillées de l’enfer. Les dents, les griffes, les yeux, la température. Il y fait si froid que Satan en est bleu, alors que des feux y brûlent partout.

De l’autre côté, nous n’avons que des peintures peu détaillées du paradis. On y trouve un portail, un ciel bleu, quelques nuages, une petite lumière, un angelot avec des ailes. C’est tout. Très basique, très ennuyeux, le tout dans un décor vaguement contemporain.

Par le raisonnement, on se dit que s’il y a un Dieu, il doit être comme nous, plein de jugements. Il y a le bien d’un côté et le mal de l’autre. Très peu de nuances : « Si vous faites ceci, ceci et cela, vous irez en enfer. » Chaque religion a un enfer et un paradis et une liste des actions qui mènent en enfer et de celles qui mènent au paradis. Si vous êtes bon pour l’enfer, il y a une liste de choses que vous pouvez faire pour vous retrouver au paradis. C’est très commode.

Je ne vais pas dire : « Et si le paradis se trouvait ici ? » Je sais qu’il est ici. Je ne vais pas dire : « Et si l’enfer c’était ici ? » Je sais que l’enfer est ici. Comparé aux douleurs et aux souffrances mentales que les êtres humains peuvent endurer, frire dans de l’huile bouillante ressemble à un bain dans de l’eau tiède.

Et le paradis ? Le sentiment de joie, le sentiment de satisfaction, le sentiment de paix. Le sentiment d’être amoureux. Quand un être humain est amoureux, il éprouve une plénitude intérieure. Y a-t-il une chose dans le paradis des descriptions, dans le paradis des raisonnements, qui soit à ce niveau ? Non. Quand un être humain est heureux parce qu’il ressent cette paix intérieure, cela surpasse toutes les descriptions raisonnées du paradis. Au paradis, la température est censée être parfaite. Mais quand

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on est satisfait, peu importe qu’il gèle ou que ce soit la canicule. On est satisfait, un point c’est tout. C’est le pur, pur paradis. C’est alors que la vraie divinité danse sur le visage d’une personne, et c’est unique.

La divinité danse ? Oui, elle danse. La clarté et la simplicité aussi. Elles viennent toutes à vous, l’une après l’autre. Jamais seules. Elles viennent toutes, pour vous. Les possibilités sont infinies. Toutes les questions ont trouvé réponse. Voilà ce qui arrive lorsque la clarté se manifeste. Alors vous comprenez. Les réponses deviennent évidentes. Et la satisfaction est là aussi. Et la paix, la sérénité, la joie viennent, l’une après l’autre.

Lorsque le cœur est enfin comblé, vous êtes satisfait. L’instant devient infini. Chaque souffle devient précieux. Tout trouve sa place. Le brouillard est dissipé, vous vous mettez à voir.

Tout est si beau, si parfait. Ce qui était obscur, ce qui était caché, baigne dans la lumière. Et comme vous recouvrez la vue, la peur disparaît. Savez-vous ce que c’est que de vivre sans peur ? Le savez-vous ? Vous dirigez peut-être 600 personnes. Vous êtes le patron et rien ne vous fait peur. Vraiment ? Rien de moins sûr. Dès que vous passez le seuil de chez vous, vous rencontrez la peur. Au bureau, tout le monde respecte vos règles. Mais à la maison, c’est à vous de respecter les règles de votre famille. Au bureau, chacun espère que vous n’allez pas le rejeter. Maintenant, vous êtes à la maison et c’est vous qui espérez que votre famille ne vous rejettera pas. Résultat, vous avez peur.

Quand quelque chose n’est pas dans la lumière, et que vous ne savez pas ce que c’est, la peur est là.

Voici les possibilités : nul besoin de vivre dans la peur. On peut ressentir un vrai paradis en soi. Pas besoin de raisonner à son propos, ni d’y croire, vous pouvez le connaître.

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beaucoup de gens disent : « paix, paix, paix. » et pourtant, chaque jour, c’est guerre, guerre, guerre. en fait, ils se trompent de paix. la véritable paix est toujours en vous. et quand vous pourrez ressentir cette paix-là, il y aura la paix. Dans votre monde.

la guerre ne pousse pas sur les arbres. la guerre se nourrit de la haine qui habite l’esprit des gens. la paix ne pousse pas sur les arbres. elle croît dans le cœur des gens. c’est là que vous la trouverez, en vous. cherchez-la. faites tout ce qu’il faut pour trouver cette paix véritable et être satisfait.

Un homme avait une petite entreprise. Bien sûr, en tant qu’homme d’affaires, il souhaitait gagner le plus d’argent possible.

Un jour, on frappe à sa porte. Il ouvre, et un homme est là, quelqu’un de très belle allure. Cet homme sort une pierre de sa poche et la donne à l’homme d’affaires en lui disant : « Cette pierre a un pouvoir. Quand on la met en contact avec du métal, celui-ci se transforme aussitôt en or. »

Puis il le prévient : « Je ne vous donne pas cette pierre, je vous permets simplement de l’utiliser pendant un certain temps. Un jour, je viendrai la reprendre, et ce jour-là, il n’y aura ni négociation, ni prolongation, ni délai possibles. Vous devrez me la rendre. »

Pour l’homme d’affaires, son rêve le plus fou est devenu réalité. À présent, il peut être riche au-delà de l’imaginable. Tout ce qu’il a à faire, c’est toucher du métal avec la pierre pour qu’il se transforme en or. Il est fou de joie.

lA pAIx commence Avec vous et moI

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Mais c’est un homme d’affaires et il ne veut pas dépenser son argent inutilement. Il reste très prudent. Il appelle pour s’informer du cours du métal, et ce jour-là, le courtier lui dit : « Le cours est un peu élevé. » Comme le prix du métal a augmenté, il se dit : « Je vais attendre qu’il baisse. » Et il attend.

Et tous les jours, il appelle pour savoir où en est le prix du métal. Mais il ne cesse d’augmenter.

Et puis un jour, on frappe à sa porte. L’homme est revenu et lui dit : « Je viens reprendre ma pierre. »

Affolé, l’homme d’affaires s’exclame : « Une seconde ! Je vais voir si je peux trouver du métal chez moi. »

Mais l’homme lui dit : « Non. Rappellez-vous, nous avons conclu un marché. Je suis revenu et vous devez me rendre ma pierre. » Il prend la pierre et s’en va.

Qui est cet homme d’affaires ? C’est chacun de nous. Quelqu’un est venu et nous a donné la pierre – le cadeau de la vie – en nous disant : « Avec elle, ton rêve peut devenir réalité. Tu peux être heureux. Tu peux être comblé. »

Et qu’avons-nous répondu ? « Pas tout de suite. Je vais attendre. Peut-être quand je serai un peu plus âgé, quand j’aurai un peu plus de temps. » Mais bizarrement, plus on vieillit et moins on a de temps.

Alors un jour, quelqu’un frappe à notre porte et nous dit : « Je viens reprendre le cadeau de la vie. »

les gens disent qu’il y a besoin de paix dans le monde.

non, c’est dans votre monde qu’il y a besoin de paix.

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Et que disons-nous ? « Ah, mais j’aurais voulu faire ceci, j’aurais voulu faire cela. C’est affreux, j’aurais dû le faire. » Mais il n’y a plus de négociation. Lorsque le cadeau de la vie doit être rendu, il doit être rendu. Il n’y a ni demain, ni après-demain, ni aucun autre jour.

LE BIENNous avons beaucoup à faire, beaucoup de responsabilités à assumer dans notre vie, mais nous avons une autre responsabilité, celle de reconnaître le cadeau qu’est la vie, celle de reconnaître la joie et la beauté de la vie. Parce que c’est la seule chose qui peut vraiment nous combler.

Je vais de pays en pays. Je vois différentes cultures. Mais je vois aussi que dans son cœur, chaque être humain a le même désir d’être comblé.

Nous avons tous le même besoin, le même désir. Nous avons tous besoin d’être comblés, d’être en paix. Une paix qui ne serait qu’une idée ne suffit pas. Nous avons besoin d’une paix que nous pouvons ressentir chaque jour, à chaque instant. Chaque instant de notre vie est extrêmement précieux et ne doit pas être gaspillé.

Quand cet instant deviendra-t-il précieux pour vous ? La sagesse n’est pas de réaliser l’importance d’une chose quand elle n’est plus là. La sagesse, c’est de réaliser l’importance de ce que l’on a, et non de ce que l’on n’a pas.

Mais nos ambitions reposent sur ce que nous n’avons pas.

Il y a un beau dicton : « Le mendiant rêve qu’un jour il deviendra roi. Mais de quoi rêve le roi ? Dans ses cauchemars, il rêve qu’il devient mendiant. » Un roi ne rêve pas de devenir roi. Un mendiant ne rêve pas de devenir mendiant. Le mendiant rêve de devenir roi et le roi rêve qu’il devient mendiant.

Tout ce qui se passe dans le monde, tous les changements, toute cette agitation, se passent également dans la vie de chacun. Tristesse, joie, bons moments, mauvais moments, richesse, pauvreté. Peu importe notre culture, nous voulons tous éviter ce qui est négatif.

Dans toutes les cultures, les gens veulent ce qui est bon, ce qui est de bon augure. Mais en fait, qu’est-ce qui est de bon augure dans votre vie ?

LE POT C’est le va-et-vient du souffle. Chaque fois qu’il vient en vous, il vous apporte le cadeau de la vie. Il vous apporte votre existence. Pas demain, pas hier, maintenant – en ce moment. Et en ce moment où vient le souffle, il n’y a rien de négatif. C’est bon. C’est bon, c’est bon et c’est bon. grâce à lui, vous avez la vie.

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Si nous ne comprenons jamais ce que signifie le cadeau qui nous a été offert, nous essayerons alors de trouver un sens à tout le reste. Et c’est ce que nous faisons. Nous cherchons un sens – le véritable sens de l’existence – dans tout le reste.

Un proverbe dit : « Tu es venu au monde les mains vides et tu en repartiras les mains vides. » Ce proverbe n’existe pas par hasard. C’est ce que les gens ont constaté : tout ce que nous faisons pour être comblés, en fin de compte, ne nous apporte pas la plénitude. À la fin, nous devons tout laisser derrière nous.

Imaginez un pot de terre percé d’un grand trou. Vous aurez beau y verser toute l’eau des océans, il n’en restera pas une seule goutte.

Si nous n’arrivons pas à reconnaître la valeur de notre vie, nous sommes comme ce pot troué. Ce trou, c’est notre ignorance, et peu importe ce que vous mettez dans le pot. Vous pouvez y mettre de l’or, un tas de belles choses – il ne retiendra rien.

Mettez une seule goutte d’eau dans un pot sans trou et elle y restera. Mettez la compréhension de la vie dans ce pot. Mettez-y la beauté de votre existence. Vous voyez ce que je veux dire ? C’est très important. Beaucoup de gens pensent qu’il n’y a pas de différence entre ce qui se passe à l’extérieur et ce qui se passe à l’intérieur. Mais il y a une grande différence. À l’extérieur, vous changez constamment. Vous changez, changez et changez encore. À l’intérieur, il n’y a pas de changement. Je vois vieillir les gens que je connais. Leur visage change, leur corps aussi. Mais leur cœur reste le même, car le cœur est intemporel. L’immortalité que vous cherchez à l’extérieur se trouve en fait à l’intérieur.

LE CŒUR FAIT PARTIE DE VOUSEn vous se trouve la magie. En vous, la danse de la vie se déploie. En vous se joue un spectacle magnifique. Voulez-vous en être le témoin ? Voulez-vous le voir ? Voulez-vous comprendre ce qui vous a été donné ? Non pas ce que vous avez créé, mais ce qui vous a été donné ?

Il y a un très beau proverbe chinois qui dit : « Il est sage de connaître ses amis, mais la véritable sagesse, c’est de se connaître soi-même. » À des milliers de kilomètres de là, un philosophe grec a dit : « Connais-toi toi-même. » Et en Inde, quelqu’un d’autre a dit : « Ce que vous cherchez est en vous ».

Est-ce un hasard ? Aujourd’hui, nous entendons quelqu’un dire : « Ce que vous cherchez – la vraie beauté, la joie à l’état pur – se trouve en vous ». Et les gens disent : « C’est très sage. Très bien. » Et puis… rien.

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Pourquoi ne pas découvrir ce qui est en vous ? Pourquoi ne pas entrer en contact avec la perfection qui est en vous ? Pourquoi ne pas comprendre ce que votre cœur essaie de vous dire ? Le cœur fait partie de vous.

Trouveriez-vous agréable qu’on vous attache une jambe et qu’on vous dise : « Vous ne pouvez plus utiliser cette jambe-là, mais seulement l’autre » ? Vous seriez obligé de sautiller. Alors, pourquoi ignorons-nous notre moi intérieur et essayons-nous uniquement de faire ce que notre moi extérieur désire ? Ce moi intérieur fait partie de nous. Et si nous n’entendons pas sa simple requête, alors c’est toute l’histoire de notre vie que nous n’entendons pas.

QU’EMPORTONS-NOUS AVEC NOUS ?S’il est vrai que nous venons au monde les mains vides et que nous en repartons les mains vides, alors qu’est-ce que la vie ? Il y aura de bons moments, et il y aura de mauvais moments. Des hauts et des bas, encore et encore.

Vous vous levez le matin. Vous quittez votre domicile pour aller au bureau. Vous quittez le travail pour rentrer chez vous. Vous faites des allers-retours incessants. Et à quoi pensez-vous ? Vous pensez à vos problèmes : « Je dois faire ceci, je dois faire cela. » Des problèmes, encore des problèmes.

J’ai lu autre chose – un constat très intéressant : « Vous travaillez tellement pour gagner de l’argent que vous en perdez la santé. Et ensuite, vous dépensez tout cet argent pour retrouver la santé. »

la guerre se nourrit de la haine qui habite l’esprit des gens.

la paix croît dans le cœur des gens.

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Ce n’est pas une très bonne affaire, parce que vous n’arrêtez pas de perdre. Nous savons beaucoup de choses, mais connaissons-nous la valeur de notre souffle ? Nous savons beaucoup de choses, mais savons-nous comment voler dans le royaume du cœur ? Si nous l’ignorons, alors un jour viendra où tout ce que nous savons ne sera d’aucune utilité.

LA FORMULE DE LA PAIXIl y a deux sortes de paix dans ce monde. L’une d’elles est une formule. Et l’autre doit être ressentie. La formule de la paix, beaucoup la connaissent. Lorsque je demande aux gens : « Voulez-vous la paix ? », certains disent : « Je suis en paix. J’ai une famille formidable, un bon travail, une belle maison, donc je suis heureux. Je vais bien. » Mais tout cela disparaîtra un jour.

Si vous demandez à un riche s’il est en paix, il va dire : « Oui, je suis en paix. » « Pourquoi pensez-vous être en paix ? » « Et bien, j’ai ceci, j’ai cela – je suis en paix. Je vais bien. » Si vous posez la même question à un moine, il vous répondra : « Oui, je suis en paix parce que je n’ai ni ceci, ni cela. »

Voilà la paix selon des formules. Tout le monde a une formule de la paix, et c’est pour cela qu’il y a autant de guerres, parce que la paix selon des formules n’apporte pas la paix.

Si vous faites une photo du soleil, vous ne pouvez pas vous attendre à ce qu’elle éclaire votre maison la nuit. Ce serait bien, cela économiserait beaucoup d’électricité et d’argent, mais une photo du soleil ne produit pas de lumière. Le soleil, si.

La paix conceptuelle est comme une photographie du soleil. Les gens parlent de paix et lisent des livres sur la paix, ce qui est bien – mais un jour ou l’autre, on doit la connaître, on doit la ressentir.

Si vous désirez la paix véritable, vous devez la ressentir – pas une fois, mais chaque jour de votre vie. Vous devez pouvoir aller en vous chaque jour, pour ressentir cette joie, cette beauté, cette sérénité. Chaque jour.

LA PAIX DANS VOTRE MONDELes gens disent qu’il y a besoin de paix dans le monde. Non, il y a besoin de paix dans votre monde. Parce que s’il n’y a pas de paix dans votre monde, il n’y aura de paix nulle part.

Beaucoup de gens disent : « Paix, paix, paix. » Et pourtant, chaque jour c’est guerre, guerre, guerre. En fait, ils se trompent de paix. La véritable paix est toujours en vous. Et quand vous pouvez ressentir cette paix-là, il y a la paix. Dans votre monde.

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La guerre ne pousse pas sur les arbres. La guerre se nourrit de la haine qui habite l’esprit des gens.

La paix non plus ne pousse pas sur les arbres. Elle croît dans le cœur des gens. C’est là que vous la trouverez, en vous. Cherchez-la. Faites tout ce qu’il faut pour trouver la paix véritable dans votre vie, et être comblé.

La paix ne commence pas avec des pays, des nations, ni des gouvernements. La paix commence avec vous. La paix commence avec moi. La paix commence avec chacun d’entre nous.

En fait, je ne fais que vous rappeler ce que vous savez déjà. Depuis que vous êtes enfant, vous savez tout cela, mais vous l’avez oublié, parce que tout le reste est devenu plus important. À présent, peut-être que le temps est venu pour vous de vous souvenir.

pourquoi ne pas découvrirce qui est en vous ?

pourquoi ne pas comprendre ce que votre cœur essaie de vous dire ?

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Il y a deux sortes de maîtres. l’un dit : « Je vais goûter ce bonbon, et ensuite je t’en parlerai, j’écrirai un livre. » mais quand on demande à un vrai maître : « quel est le goût du bonbon ? », il fouille dans sa poche, en sort un bonbon et dit : « tiens… mange. » le premier maître va dire : « Il a une saveur assez douce, un peu brûlée, sucrée. » et il ne s’arrête pas là. Il gaspille du papier, des arbres et des arbres, pour essayer de décrire l’indescriptible.

un vrai professeur dit : « tu veux la plénitude ? ressens-la. c’est possible. la paix ? pas de problème. tu peux avoir la paix dans ta vie. »

Ce dont je veux parler revient en fait à une seule chose : la reconnaissance de ce qui nous a été donné, de ce qu’est la vie. Je veux célébrer chaque jour et chaque instant qui m’est offert, parce que c’est mon seul ancrage dans le voyage de ma vie.

Tout est éphémère, c’est la nature des choses. L’univers n’est jamais immobile, il change constamment. Rien dans l’univers, pas même l’univers lui-même, ne dure indéfiniment. Il fut un temps où il n’existait pas et il y aura un temps où il ne sera plus. Vous aussi, il fut un temps où vous n’étiez pas, et un jour vous ne serez plus. Votre vie, ce n’est pas quand vous n’existiez pas. Et ce n’est pas non plus quand vous ne serez plus. Il s’agit du temps où vous êtes là.

J’ai vu une émission, à la télévision, sur un livre qui parle de ce qui arrive après la mort. Ils n’arrêtaient pas de dire que ce livre était incroyable. Mais pour moi, qu’un être vivant soit obsédé par la mort, c’est de la folie. Cela revient à se réveiller le matin, à se doucher puis à se couvrir le corps de pansements en se disant : « Il se peut que je sois blessé ici, ou là. » Et très vite, nous ne serions plus vêtus de vêtements, mais juste de pansements – à cause de ce qui pourrait arriver.

DAns un monDe en constAnt cHAngement

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Vous ne devriez pas être obsédé par ce qui pourrait arriver, vous devriez être obsédé par ce qui arrive – vous êtes vivant maintenant et c’est ce qu’il faut célébrer. Il ne s’agit pas de contemplation, mais d’expérience. Il ne s’agit pas d’une théorie, mais de la réalité. Savez-vous que la réalité n’existe pas dans le passé ? Et qu’elle n’existe pas dans l’avenir ? La réalité ne peut exister qu’à un seul moment, et c’est maintenant.

S’il existe une vérité, alors cette vérité est maintenant. Et il n’y a pas de plus grande vérité à dire que : « Je suis vivant. »

QUEL CHOIX JE FAIS ?Je suis venu au monde et je n’en ai aucun souvenir, comme la plupart des gens. Il y a une photo de moi, quand j’étais petit, et je me souviens du moment où elle a été prise. À partir de là, je me souviens de certaines choses. Il s’est passé beaucoup de choses dans ma vie. Beaucoup d’histoires et beaucoup de blessures de guerre. Et je sais que tout, dans ma vie, a changé.

Tout ce que je croyais ne jamais voir changer, a changé. Tout ce que je ne voulais pas voir changer, a aussi changé. Et heureusement, tout ce que je voulais vraiment voir changer a également changé. Il n’y a eu que deux constantes dans ma vie. L’une, c’est le changement. Et l’autre, c’est le désir d’être comblé, d’être satisfait, d’être heureux, de sentir son cœur toujours plus empli de gratitude.

Vous pouvez acheter beaucoup de choses, dans ce monde, et vous vous en lasserez, croyez-moi. Mais vous ne vous lasserez jamais, jamais, d’un cœur débordant de gratitude – peu importe combien de fois cela vous est déjà arrivé. Chaque fois que votre cœur s’emplit de reconnaissance, c’est comme si c’était la première fois. Nouveau ? Oui. Exceptionnel ? Oui. gratifiant ? Il n’y a pas de plus grande gratification.

Ce désir de ressentir a été une constante de ma vie. Tout comme les changements extérieurs l’ont été. Tous les jours, je dois prendre beaucoup de décisions. Parfois, elles se précipitent à une allure folle. Il y a des jours où je suis submergé de questions, il en vient de tous les côtés – des questions, des questions, des questions. On me demande même ce que je veux manger.

Mais ce ne sont pas des questions importantes. La question importante, c’est : qu’est-ce que je choisis chaque jour ? Je dois m’investir. Le temps s’écoule. Je n’y peux rien. Rien. Je ne peux ni l’accélérer, ni le ralentir. Il continue juste à passer, à passer, et à passer.

Qu’est-ce que je fais de mon temps ? Est-ce que je le garde ? Est-ce que je le maîtrise ? Est-ce que je le saisis ? Ou est-ce que je le laisse simplement s’écouler ? Il vient et s’en va, vient et s’en va. Et je reste là à m’étonner : « Quoi ? Quoi ? Quoi ? » C’est ce qui peut arriver.

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Je me souviens que lorsque j’étais jeune, les gens plus âgés me disaient : « Plus tu vieillis, et plus le temps passe vite. » Je comprends cela maintenant. Mais je comprends aussi que le temps ne va ni plus vite, ni plus lentement. Il s’écoule au même rythme, c’est seulement ma perspective qui a changé.

LE MUET QUI MANgE DES BONBONSL’être humain cherche l’immortalité dans un monde mortel. Désolé. Vous ne devriez pas chercher l’immortalité, vous n’allez pas la trouver.

Cherchez l’immortel, il réside en vous. Il a toujours été là et il y sera toujours. Alors, vous pourrez faire en sorte que le temps travaille pour vous au lieu que ce soit à vous de travailler pour lui.

Savez-vous que vous avez une intégrité ? Pas pour ce que vous avez réussi – mais juste en tant qu’être humain, parcourant cette terre, à qui a été donnée la chance d’être, de ressentir, de comprendre. Mais dans ce monde, on vous a dérobé votre intégrité. On vous a dérobé la compréhension de qui vous êtes.

Comment empêcher qu’on vous vole ? Comment préserver votre intégrité ? Comment la conserver ? Au XVe siècle, le poète indien Kabir a dit que personne, personne, n’est pauvre. Et pourtant, Kabir était si pauvre qu’il a écrit qu’il n’avait pas la moindre idée de la provenance de son prochain repas. Que voulait-il alors signifier, en disant que personne n’est pauvre ? « Personne n’est pauvre, tout le monde est riche. Mais nous avons oublié d’ouvrir le paquet que nous avons apporté avec nous et c’est pour cela que nous sommes sans le sou. » Voilà ce qu’il a dit. Quel paquet ? Sommes-nous vraiment venus avec un paquet ? Oui. Où est-il ? Il est juste ici, dans cette existence humaine.

Ce paquet de la vie humaine contient des richesses inimaginables. La gratitude, la plénitude, la compréhension, la joie. Comprenez-vous vraiment ce que le mot joie signifie ?

Il n’y a pas de plus grande vérité à dire que :

« Je suis vivant. »

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La joie vient lorsque vous ressentez l’immortel en vous. C’est cela qui vous remplit de joie. Et à quoi ressemble la joie ? Elle est indescriptible. À quoi la plénitude ressemble-t-elle ? On ne peut pas la décrire. À quoi la paix ressemble-t-elle ? On ne peut pas la décrire. Et Kabir dit : « On ne peut la décrire, c’est comme un muet qui mange des bonbons. »

Ce n’est pas parce qu’une personne ne peut pas décrire le goût des bonbons, qu’elle ne peut pas les apprécier. Son plaisir n’a rien à voir avec son incapacité à le décrire. Si elle voulait le décrire, même sans être muette, tout ce qu’elle pourrait dire serait : « Mmm. Mmm. Mmm. »

Il y a deux sortes de maîtres. L’un dit : « Je vais goûter ce bonbon, et ensuite je t’en parlerai, j’écrirai un livre. » Mais quand on demande à un vrai maître : « Quel est le goût du bonbon ? », il fouille dans sa poche, en sort un bonbon et dit : « Tiens… mange. »

Le premier maître va dire : « Il a une saveur assez douce, un peu brûlée, sucrée. » Et il ne s’arrête pas là. Il gaspille du papier, des arbres et des arbres, pour essayer de décrire l’indescriptible.

Un vrai professeur dit : « Tu veux la plénitude ? Ressens-la. C’est possible. La paix ? Pas de problème. Tu peux avoir la paix dans ta vie. » Mais lorsque ce professeur sort le bonbon de sa poche et qu’il le tend aux gens, ils demandent : « Qu’est-ce que c’est ? » « C’est le bonbon que je suis en train de manger. Vous vouliez savoir quel goût il a, alors prenez-le. Pourquoi ne le goûtez-vous pas vous-même ? »

Et les gens disent : « Non, non ! » Pourquoi ? Parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils veulent.

DIFFICILE À SATISFAIREJe vais vous donner un exemple avec une petite histoire. Il y avait en Inde un empereur du nom d’Akbar. Il y a beaucoup d’histoires à son sujet. Il est devenu empereur très jeune et il a fini par unifier l’Inde en un immense empire. Il avait donc une cour, et dans cette cour, il y avait un courtisan qui s’appelait Birbal et qui était très brillant.

Les autres courtisans étaient très jaloux de Birbal parce qu’Akbar l’aimait beaucoup. Il montrait toujours beaucoup d’intelligence. Mais un jour où il est en retard, l’empereur demande : « Où est Birbal ? » Les autres courtisans répondent : « Votre majesté, il est en retard ! Il est en retard à votre cour ! »

Et ils en rajoutent, disant que ce qu’il fait est vraiment mal, jusqu’à ce qu’Akbar se mette très en colère : « Pourquoi est-il en retard ? Ne sait-il donc pas que je suis l’empereur ? Je suis là et lui n’y est pas. » Finalement, quand le pauvre Birbal arrive, l’empereur est furieux.

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« Pourquoi es-tu en retard ?– Sire, je m’occupais de mon neveu. Il est venu me rendre visite et je m’occupais de lui. – Alors, ton neveu est plus important que moi ? demande l’empereur.– Non, sire, ce n’est pas le cas. Mais comme vous le savez, je dois m’en occuper et il est très difficile à satisfaire.– N’importe qui peut satisfaire un petit enfant ! – Si vous le dites, Majesté. Peut-être que oui, peut-être que non. Je ne sais pas.– Je suis l’empereur. Que pourrait-il désirer que je ne puisse lui donner ? – Je ne sais pas, Sire, si vous arriveriez vraiment à le calmer. »

Akbar se dit : « Ça y est ! Cette fois, je tiens Birbal ! Je le tiens ! Malgré toute son intelligence, il ne peut pas faire une chose aussi simple. » Et il lui dit : « Appelle ton neveu ! »

Quand le neveu arrive, un petit garçon d’environ cinq ans, Birbal lui dit : « Incline-toi devant l’empereur. »

Akbar demande : « Alors, que veux-tu ? » Le petit garçon répond : « Je veux de la canne à sucre. »« Pas de problème ! »

On apporte une canne à sucre, on la donne au petit garçon et il fond en larmes.« Pourquoi pleures-tu ? demande Akbar. Tu voulais de la canne à sucre et je t’en ai donné. – Je pleure parce que je ne peux pas la manger. Elle n’est pas épluchée, et elle n’est pas coupée. – Pas de problème ! » répond Akbar, et il regarde Birbal d’un air de dire « Tu es fou. » Puis il demande qu’on épluche la canne à sucre et qu’on la rapporte.Donc on l’épluche, on la coupe et on la donne au garçonnet. Mais il prend le bol et se met à pleurer de plus belle.

« Qu’y a-t-il maintenant ? » Le petit garçon répond : « J’ai changé d’avis. J’en veux une entière. »

Akbar continue à penser : « Birbal, tu faisais une telle affaire pour si peu ! » Et il donne un nouvel ordre : « Apportez-lui une canne à sucre entière. »

Une canne à sucre entière est apportée à nouveau et le petit redouble de sanglots. Akbar lui demande : « Pourquoi pleures-tu encore ? Tu voulais de la canne à sucre, on t’en a apporté. Puis tu l’as voulu coupée et on te l’a coupée. Puis tu as changé d’avis, tu en as voulu une entière et l’on t’en a ramené une entière. Pourquoi pleures-tu à nouveau ? »

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Et le petit répond : « Je ne veux pas une nouvelle canne à sucre entière. Je veux celle qui a été coupée, mais entière. » C’est alors qu’Akbar comprit le sens des mots difficile à satisfaire. Pour nous, c’est pareil. Que voulons-nous ? Nous ne savons pas.

VOTRE CORDE VERS L’IMMORTELImaginez que vous soyez descendu dans les catacombes sous le sol de Paris. Il y fait nuit noire et vous déroulez une corde derrière vous, pour pouvoir retrouver le chemin de la sortie. Vous vous êtes pas mal enfoncé dans les sous-sols et soudain, bien que vous ayez pris soin de dérouler la corde, vous ne la trouvez plus nulle part. Ça vient juste d’arriver. Qu’allez-vous faire ?

Question de bon sens. Vous devez retrouver la corde, car si vous y parvenez, vous pourrez retrouver la sortie. C’est bien pour ça que vous avez déroulé une corde. Si vous vous rendez soudain compte que vous l’avez lâchée quelque part, vous allez vous arrêter net sur place et la chercher et, avec un peu de chance, la trouver. Et vous allez dire : « Je l’ai ! »

La soif de plénitude et de paix est comme cette corde. Trouvez votre soif, c’est votre corde vers l’immortel, votre guide vers ce que vous avez cherché toute votre vie et allez chercher le reste de votre vie. Et de quoi s’agit-il ?

LIBERTÉ OU ESCLAVAgE ?Quand vous étiez jeune, vous vouliez être plus âgé. Vous pensiez que ça serait mieux. Vous alliez pouvoir quitter la maison et avoir un endroit bien à vous pour vivre. Et puis vous avez cet endroit bien à vous. Mais là, vous vous grattez la tête et vous pensez : « Je me suis seulement libéré de mes parents. Je ne me sens pas tout à fait libre.

À quoi la plénituderessemble-t-elle ?

on ne peut pas la décrire. c’est comme un muet qui mange des bonbons.

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Bon, d’accord ! Je vais avoir ma propre voiture. J’aurai mon propre travail. J’aurai la sécurité financière… C’est ça ! » Et c’est parti. Vous trouvez votre travail. Vous êtes prêt pour votre avenir.

Et puis vous vous dites : « Que s’est-il passé ? J’ai tout ça, je devrais être heureux maintenant. Je devrais me sentir libre, mais j’ai l’impression d’être un esclave. Je dois travailler pour ce type qui est sur mon dos toute la journée. Tous mes collègues me donnent des ordres. Et c’est juste travail, travail et travail. En cherchant la liberté, j’ai trouvé l’esclavage. » Alors vous vous dites : « Ah, maintenant je sais : je vais me marier ! Fonder une famille ! » Liberté, liberté, liberté. Et où est-ce que ça vous amène ?

Vous cherchiez juste la liberté. Et tout d’un coup, c’est « pour le meilleur ou pour le pire » et « jusqu’à ce que la mort vous sépare » et « oui, je le veux. » Et vous pensez : « Maintenant je suis libre, j’ai trouvé la liberté. » Jusqu’au lendemain matin au réveil, quand vous entendez : « Chéri… » Le mot chéri précède de peu : « Où est mon petit-déjeuner ? », « C’est quoi cette pagaille dans le salon ? Qui a mis cette pagaille ? », « Range tes affaires », « Rentre à telle heure », « Non, tu ne peux pas. Tu ne le feras pas, tu n’as pas le droit. Tu ne dois pas. »

Puis la liberté devient : « Un bébé, un bébé, un bébé ! Je veux un bébé ! »

Alors, vous commencez par la partie agréable. Bientôt, il y a un bébé dans une sorte de poche sous l’estomac. Tout va bien et vous pensez : « C’est si mignon. Nous aurons notre équipe de foot, ou notre équipe de hockey. Nous ferons ci, nous ferons ça. Nous irons là. Nous réaliserons ceci, cela… » Puis le bébé arrive.

Vous êtes chez vous. La journée a été longue, surtout pour la mère. Elle aimerait bien se reposer, mais les hommes ont l’habitude de croire qu’ils ont eu une journée toute aussi longue.

Et le bébé ? Bien sûr, le bébé n’a ni pendule ni montre. « Ouin ! Ouin ! » « Chéri, va voir ce qu’il a. » « Quoi ? Quoi ? »

Et ensuite ? Promotion, promotion, promotion. Argent signifie liberté. Mais quand la promotion arrive enfin, l’inflation est si élevée, qu’en fait vous rétrogradez au niveau financier. Vous êtes plus endetté que ce que vous n’imaginiez.

Ne vous méprenez pas, je ne suis pas contre le fait d’avoir un bébé, une famille ou un travail. Mais remettez les choses à leur vraie place. Pourquoi voulez-vous une famille ? Pourquoi voulez-vous un travail ? Pourquoi voulez-vous partir de chez vous ? Ne le faites pas sous de faux prétextes, car si c’est le cas, devinez qui sera le plus déçu ? Vous.

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Pendant ce temps, depuis que cette histoire de liberté a commencé, et même avant, quelque chose était en train d’aiguiser son couteau, en vous attendant. Vous voulez une définition de la patience ? Le temps. Le temps a de la patience. Il attend. Il est hyper intelligent, ne voit absolument aucune différence entre un mendiant, un roi, un empereur. Pour le temps, tout le monde est pareil.

ET SI DIEU ÉCOUTAIT ?De nos jours, les gens prient Dieu pour tout. Je crois qu’ils le confondent avec le Père Noël. À la télé, j’ai vu des soldats prier avant de partir au combat : « Mon Dieu, donne-moi la force de tuer tous mes ennemis. » Vous imaginez un peu si les ennemis demandent aussi : « Dieu, donne-moi la force d’écraser mes ennemis. » Dieu en rit probablement : « Ils demandent la même chose des deux côtés. »

Et si Dieu écoutait ? Est-ce vraiment ce que vous voulez dire ? Imaginez que celui qui a créé l’univers, le créateur du temps, de l’infini, vous écoute, rien que vous. Que lui diriez-vous ? « Aide-moi à réussir mes examens. » Vraiment ? « Fais que je vive plus longtemps. » Vraiment ? « Fais que je devienne riche. » Vraiment ? Je veux dire, vraiment ?

Réfléchissez-y. Le créateur de chaque grain de poussière et de chaque étoile – qui sera là longtemps après que les êtres humains auront été effacés par le temps – vous écoute. Qu’aimeriez-vous lui dire ?

Je vais prendre un autre exemple. Imaginez que votre époux ou votre épouse est à l’hôpital dans un coma profond, depuis longtemps. Les médecins ont prédit qu’il (ou elle) sortira du coma pendant cinq secondes, seulement cinq secondes, et qu’ensuite il (ou elle) s’en ira pour toujours.

Qu’aimeriez-vous lui dire ? Vous avez des tas de questions, mais vous l’aimez beaucoup. Vous avez cinq secondes, c’est tout, cinq petites secondes. Que diriez-vous ? « Ma chérie, au fait, où est la tondeuse à gazon que tu as achetée ? », « Je me demandais où sont tes dernières volontés. » Vraiment ?

Si c’était moi, je m’en tiendrais à ce qui compte le plus. Je laisserais tomber la tondeuse. Je laisserais tomber le testament. Je laisserais tomber ma question sur les clés de la maison. Tout ce que je dirais c’est : « Je t’aime. » Pas « On n’a que cinq secondes. Est-ce que tu m’aimes ? » Non. « Je t’aime. »

gRATITUDELa réalité devient très simple quand tout se ramène à ce qui est important dans la vie. Et si mon Dieu m’écoutait, la seule chose que j’aimerais lui dire c’est : « Merci ».

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Il y a une grâce extraordinaire dans la vie de chaque être humain. Mais peut-être qu’en regardant votre vie, vous voyez ce qui manque. Je vous suggère de commencer à regarder votre vie et de voir ce qui est là. Peut-être que vous regardez votre existence en faisant la liste de tout ce que vous n’avez pas.

Je vous suggère de commencer à voir ce que vous avez. Peut-être regardez-vous tout ce que vous n’avez pas accompli. Je vous conseille de commencer à regarder ce que vous avez accompli.

Il ne s’agit pas de psychologie, ni de vous regonfler le moral pour que vous vous sentiez bien. L’accomplissement dont je parle, c’est le souffle. C’est un miracle.

Aimez-vous les miracles spectaculaires ? Ou bien aimez-vous les vrais miracles ? Si vous aimez les miracles spectaculaires, vous allez devoir faire beaucoup d’efforts. Mais si vous aimez les vrais miracles, vous n’avez qu’à considérer votre respiration. C’est un miracle incroyable qui se produit à chaque instant de votre vie.

en cherchant la liberté,j’ai trouvé l’esclavage.

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savez-vous que la réalitén’existe pas dans le passé ?

et qu’elle n’existe pas dans l’avenir ?

la réalité ne peut exister qu’à un seul moment,

et c’est maintenant.

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Internet

www.wopg.orgLe site international de référence, “Words of peace global”, sur lequel on peut visionner et télécharger des conférences de Prem Rawat traduites en français.

www.parolesdepaix.frPour découvrir le message de Prem Rawat.

www.maharaji.netLe site de Prem Rawat, également connu sous le nom de Maharaji.

www.thekeys.maharaji.netLe message de Prem Rawat ne se limite pas à des mots. Il offre un moyen pratique pour trouver la paix en soi, qu’il appelle la Connaissance. Les Clés sont une série de vidéos qui ont été conçues pour aider à se préparer à la Connaissance.

InformAtIons frAncopHones

En France : [email protected]épondeur téléphonique : 01 48 40 68 05

En Belgique : [email protected]épondeur téléphonique : 02 521 86 04

En Suisse : www.contact-info.chRépondeur téléphonique : 0848 000 345

Au Canada : www.wordsofpeace.caRépondeur téléphonique : 514 381 9071

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