actusoins n° 8 - mars-avril 2013

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MAGAZINE GRATUIT MARS - AVRIL 2013 I N°8 Toute l’actualité infirmière A LA UNE EXTERNALISATION, PRÉCARITÉ... LES INVISIBLES DE L’HÔPITAL PRATIQUES BIOFILM DES PLAIES CHRONIQUES 7 QUESTIONS POUR UNE MEILLEURE PRATIQUE VIE PROFESSIONNELLE CHÔMAGE INFIRMIER MYTHE OU RÉALITÉ ?

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ActuSoins, toute l'actualité infirmière

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Page 1: ActuSoins n° 8 - Mars-Avril 2013

magazine gratuitmars - avril 2013 I N°8

Toute l’actualité infirmière

A LA UNE

ExtErnalisation, précarité...

Les invisibLes de L’hôpitaL

PRATIQUES

Biofilm dEs plaiEs chroniquEs7 questions pour une meiLLeure pratique

VIE PROFESSIONNELLE

chômagE infirmiErmythe ou réaLité ?

Page 2: ActuSoins n° 8 - Mars-Avril 2013

* Prix d’un appel local depuis un poste fixe. Ce tarif est susceptible d’évoluer en fonction de l’opérateur utilisé. MACSF assurances - SIREN n° 775 665 631 - SAM - Entreprise régie par le Code des Assurances - Siège social : Cours du Triangle - 10 rue de Valmy - 92800 PUTEAUX

Notre engagement, c’est vous.

Depuis 1935, la MACSF est une mutuelle d’assurance créée par et pour les

professionnels de la santé. Notre engagement est de les accompagner dans

leur vie personnelle comme dans leur cadre professionnel.

Retrouvez-nous au Salon de la Santé et de l’Autonomie : Stand N62 - Hall 1

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jour après jour ?

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Page 3: ActuSoins n° 8 - Mars-Avril 2013

Il y a quelques années, tout l’enjeu pour un nouveau diplômé d’IFSI était de ne pas se tromper sur le choix de son premier poste. À aucun moment, l’hypothèse même d’une période de chômage n’était envisa-geable, au contraire de beaucoup de ses camarades de lycée ayant choisi d’autres filières.

La donne a-t-elle changé ? Il semble en tout cas, à lire vos nombreux commentaires, que certaines régions soient particulièrement exposées à une pénurie de postes infirmiers.

Plans d’économies drastiques, fermetures de struc-tures de proximité… Le secteur médico chirurgical embauche manifestement moins qu’il y a quelques années, même si la région parisienne et l’est de la France restent épargnés.

Mauvaise nouvelle pour la profession ? Beaucoup d’infirmières, par atavisme, n’ont jamais appris à se vendre, à affirmer leurs compétences et à négocier leurs conditions d’embauche, y compris lorsque le contexte de pénurie était en leur faveur.

Maintenant que le rapport de force s’inverse dans toute une partie de la France, obtenir des conditions de travail optimales risque de se révéler encore plus délicat. n

Thomas Duvernoy – réDacTeur en chef acTusoins

A LA UNE - Les « invisibles »

de l’hôpital : Enquête sur ces agents de l’ombre qui font tourner les

établissements

PRATIQUES- Biofilm des plaies chroniques7 questions pour mieux les prendre en charge- Escarres : de nouvelles recommandations

SALONS DE LA SANTE ET DE L’AUTONOMIE - Trois salons réunis, qui veulent attirer les soignants- Zoom sur un concept ambulatoire innovant

PORTRAIT- Violette, le soin par la gestion du stress

SOIGNANTS D’AILLEURS- Infirmière en Haïti : Face aux changements

SE FORMER- Évaluation et prise en charge de la douleur :

La formation continue en voie de mutation

VOS DROITS- Impôts : comment alléger la facture ?

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Éditeur : ActuSoins SARL - 57 Rue de L’Ouest - 75014 Paris - R.C.S. PARIS 520180688 - Tél : 01 77 37 30 20

Directeur de la publication Kamel Boudjedra • Numéro de commission paritaire : 0613 W 90939 ISSN 2256-6260

Dépôt légal : à parution • Rédacteur en chef : Thomas Duvernoy ([email protected]) • Ont collaboré à ce numéro : Laurent Klein, Delphine Bauer, Rosa Leal, Malika Surbled, Caroline Guignot, Ariane Puccini, Joël Ignasse, Nicolas Beaumont, Laure Martin • Photo de couverture : © Juliette Robert • Illustrations : Derek

• Maquette - intégration : Clément Arvin-Bérod • Impression : Rotocayfo - Sta. Perpetua de Mogoda 08130 Barcelona • Routage : Routage Catalan • Contact publicité : 09 54 53 45 45 - [email protected] • Contact annonces d’emploi : 09 54 53 45 45 - [email protected] • Tirage : 100 000 exemplaires

VIE PROFESSIONNELLE- Ni Bonnes, Ni Nonnes Ni Pigeonnes : Les soignants en colère s’organisent- Chômage infirmier : mythe ou réalité ?

EDITO

Chômage infirmier :vErs unE invErsion

du rapport dE forcE ?

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ActuSoinS 3 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

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Actusoins • à la une

ActuSoinS 4 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

© Ju

liette

Rob

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L’hôpital public doit faire des économies drastiques. premiers touchés ? Les agents de nettoyage, de restauration, de blanchisserie, ces petites mains qu’on ne voit même pas. Entre renforcement de la productivité et volonté de réaliser des économies, l’hôpital précarise ses agents de services hospitaliers (ASH) comme les agents recrutés au sein d’entreprises privées, chargées de l’externalisation de ces services. Enquête chez ces “agents de l’ombre”.

150 millions, c’est le montant des économies que doit réaliser l’AP-HP pour l’année 2013. Une somme énorme qui accentue encore le sentiment de “casse”

sociale chez les fonctionnaires de santé. Au premier plan, les Agents de Services Hospitaliers, les catégories C, les sans grande qualification, sont les premiers à souffrir de cette politique, qui vise selon la CGT à “supprimer 1000 emplois supplémentaires.” Mais cette situation dépasse lar-gement la capitale et s’applique à l’ensemble du territoire.

Flore, la trentaine, est ASH depuis plus de 5 ans à Toulouse, à l’hôpital des enfants. Elle s’y occupe du ménage. Son expérience est celle de beaucoup d’autres ASH. “Quand je suis arrivée, il y avait de la solidarité dans l’équipe. Mais rapidement, on a senti une pression sur nous, on a eu des évaluations mais sans aucune explication de la part de la direction. Et constamment ce sentiment d’être surveillée, de quelqu’un qui repasse derrière nous pour vérifier le moindre grain de poussière. Récemment, une collègue m’a raconté que la cadre de santé est passée après moi, pour vérifier que je n’avais pas oublié le derrière des portes battantes... Il y a des vérifications sur la quantité de Manugel que l’on utilise, les cadres de santé font de petites marques pour vérifier les doses, ce genre de choses.”

Ce quotidien, cette pression, elle en a assez bien sûr. Sans compter “le manque de reconnaissance“ sociale. “Souvent, on ne nous dit même pas bonjour ou merci. C’est comme

si on devait toujours être à disposition, alors que l’on peut être occupée, ou en pause”, s’insurge-t-elle. Comme beau-coup de ses collègues, elle a aussi peur d’être bougée de site, si les relations avec le cadre de santé sont mauvaises, “d’être punie.”

L’une de ses collègues en a fait les frais, elle a été mutée ailleurs. Les rumeurs d’externalisation de certaines surfaces de nettoyage qu’elle a entendues l’année dernière, ne sont pas là pour la rassurer pas non plus, le nettoyage de la ma-ternité étant déjà complètement externalisé. Côté salaire, Flore gagne 1344 euros nets, mais peine à joindre des deux bouts. “Avec un enfant en bas âge et une maison à payer, heureusement que je ne suis pas toute seule, sinon je ne m’en sortirais pas. La plupart de mes collègues ASH sont obligés de vivre à deux ou en coloc. L’une d’entre elles en fin de mois ne mange même que des pâtes pour avoir de quoi acheter des menus équilibrés à son fils”, raconte-t-elle, compatissante. Et inquiète.

ActuSoinS 5 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

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Les invisibLes dE l’hôpital

“Souvent, on ne nous dit même pas bonjour ou merci. C’est comme si on devait toujours être à disposition, alors que l’on peut être occupée,

ou en pause ”

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L’argument de la sécurité de l’emploi en tant que fonction-naire n’est plus suffisant, avance Joran Jamelot, aide-soi-gnant et syndicaliste CGT à l’Hôpital Européen Georges Pompidou. Cette “sécurité de l’emploi” ne compense plus les évolutions d’un métier qui se précarise, au point que les salaires ne sont plus suffisants pour trouver un logement décent. Il y a quelques années, les catégories C sans concours commençaient à 115% du Smic, aujourd’hui, ils commencent à 98% du Smic, avant l’octroi de l’indem-nité différentielle. Preuve qu’à charge de travail égale, le salaire ne suit plus.

Yann Guittier, membre de la CGT à l’Hôpital Debré à Pa-ris, le confirme : en terme de logement, “les catégories C sont dans la galère, c’est la régression sociale.” Lui-même connaît des collègues qui sont à la rue. “C’est alors le re-cours au système D, à la famille, mais les gens n’en parlent pas.” La raison ? Les conditions de plus en plus compli-quées pour pouvoir bénéficier du patrimoine de l’AP-HP qui met normalement des appartements à disposition des fonctionnaires les plus modestes pour les attirer face aux loyers prohibitifs et des attributions locatives qui ne profitent pas toujours à ceux qui en auraient le plus besoin.

vers une externalisation croissante des services de l’hôpital ?Au cœur des transformations voulues par la politique ac-tuelle d’économies, l’externalisation croissante des services de blanchisserie, bio-nettoyage ou autre restauration, tient un rôle primordial. Des services autrefois réalisés au sein même de l’hôpital, sont désormais réalisés par des sociétés extérieures privées.“Le choix de l’externalisation se fait au cas par cas selon les établissements. Mais la courbe est régulièrement crois-sante”, explique Yves Gaubert, responsable du pôle bud-get et finances de la Fédération Hospitalière de France (FHF). Les motivations “peuvent être économiques, afin de ne pas avoir à assurer les variations, les ressources si les activités baissent, pour s’éviter des frais fixes de fonctionne-ment”, précise-t-il.L’exemple de l’HEGP l’illustre. La collaboration avec la so-ciété privée Elior Restaurations se poursuit et se développe, même, depuis cette année. “Nous avons de nouveau remporté l’offre de marché. Chaque marché nécessité de s’adapter, de trouver les spécificités. Une demande nouvelle nous a été formulée cette année : celle d’assurer la liaison froide des repas vers deux établissements, Corentin Celton

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et Vaugirard. Avant, cela se faisait sur place. Mais deux cui-sines ont fermé sur place à cause de la vétusté du matériel ” explique Luc Lebeaupain, en charge du pôle restauration du groupe. Il avance aussi qu’Elior est très bien placé vu sa connaissance du terrain et son expertise repas gériatrie. ”Nous proposons la meilleure qualité au meilleur prix”, équation possible grâce à “l’optimisation et des enjeux de productivité, des équipes formées pour avoir les meil-leures compétences et des achats de nourriture effectués en grande quantité”. Selon lui, la volonté de l’HEGP, c’est de “vouloir se reconcentrer sur leur coeur de métier, le soin, et déléguer les activités annexes”.

Loin de ces propos rassurants, Yann Guittier tient lui un dis-cours alarmant sur les conséquences pour les ASH. “Mobi-lité, changement de poste sans raison, absence de réem-bauche, on les bouge de services en services, horaires inadapté, pression d’en faire toujours plus,” lâche-t-il.

La capitale n’est pas une exception. “A l ‘hôpital de Tou-louse, sur 80 salariés, il n’y a plus que 20 titulaires“, lâche Ghislaine Raouafi, du pôle santé de la CGT. « Pour opti-miser les ASH, on les a sortis, ils sont partis, ils ont été mutés, ils deviennent minoritaires. Les CDD sont renouvelés de 3 mois en 3 mois. Par exemple, on laisse un ou deux plombiers, et pour le reste, on fait intervenir des sociétés privées. Du coup ces employés ont les connaissances mais pas le matériel nécessaire, ils sont déqualifiés”, affirme-t-elle, dénonçant la précarisation du métier. Flore, l’ASH de Toulouse, en parle aussi. “Depuis 3 ans, mes collègues sont contractuelles, mais ce n’est pas légal. Seulement, elles ont trop peur d’aller gueuler pour dire que ce n’est pas nor-mal”, lâche-t-elle.

externalisation et pressionLa Pitié-Salpêtrière aussi tend à externaliser de plus en plus. L’hôpital est passé de 80% de surface de nettoyage trai-tée par la société Challancin, à 95%. “La tendance est croissante“, confirme Mohamed Benkir, en charge du pôle hôpital de la société privée. “Notre plus gros marché : à St Denis, nous sommes passés de 2 agents à 22 agents. Trois critères convainquent les hôpitaux de faire appel à nous : le budget, la rentabilité et la cadence du prestataire qui n’est pas la même (que celle des ASH, ndlr), centralisée sur tout le bio-nettoyage, plutôt que de mettre une équipe interne polyvalente qui va faire autre chose que son coeur de cible”, poursuit-il.

Les relations entre hôpital public et les sociétés privées sont donc interdépendantes, avec une grosse exigence de qua-lité de la part des établissements hospitaliers, M. Benkir évoquant “un cahier des charges très strict.” En filigrane, il faut comprendre un niveau d’exigence que “subissent” de plein fouet les employés de ces sociétés. En 2011, une employée de Challancin a tenté de se suicider sur son lieu de travail, à l’hôpital Robert Debré. La direction de Chal-lancin a nié tout lien avec les conditions de travail, mais selon certains témoins, la pression était trop forte, et une dispute avec son employeur aurait été la goutte de trop.

Car de l’autre côté de la barrière, chez ces employés recrutés en remplacement des ASH dont les postes n’ont pas été renouvelés ou ont été déplacés, la rentabilité aussi est le maître mot. “Ce que nous proposons aux hôpitaux, c’est une manière différente de travailler. Ils sont habitués à des journées de travail entières, et nous nous proposons des horaires 6 ou 7 heures jusqu’à 14h, et plus personne après. Il faut donc vendre une autre idée de l’organisation du travail”, explique M. Benkir. “ Dans le cas où les résul-tats ne sont pas satisfaisants, nous pouvons être sanction-nés”, reconnaît-il. Et ces sociétés dont le chiffre d’affaire se base en partie sur les hôpitaux n’ont pas intérêt à perdre le marché. La concur-rence est rude. Ghislaine Raouafi, de la CGT, confirme cet éclairage. “Quand l’hôpital externalise, les conditions de travail ne sont pas meilleures. Si l’entreprise privée en vient à perdre le marché, ils sont simplement licenciés. C’est dra-matique dans tous les cas”, avance-t-elle.

Sur son site internet, Challancin vante son taux d’accident du travail inférieur à la moyenne dans la profession, Elior Services (la branche nettoyage de Elior, ndlr) met l’accent

© Juliette Robert

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ActuSoinS 7 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

“Au niveau du personnel, les choix d’externaliser ne sont pas sans conséquences

Page 8: ActuSoins n° 8 - Mars-Avril 2013

sur le côté humain de l’emploi, affirmant “valoriser les hommes”, lutter contre la discrimination et favoriser la diversité. En effet, nombre des employés de ces sociétés sont d’origine étrangère, parlant parfois à peine français, comme le reconnaît M.Benkir. Dans ces cas-là, Challancin propose des fiches avec des dessins pour former les agents à leurs responsabilités. Elior Restauration annonce propo-ser une majorité de CDI à ses agents, mais à quel prix ? Horaires décalés, salaires très bas, temps de transport qui atteint parfois les 5 ou 6 heures quotidiennes, le CDI ne fait pas toujours rêver.Flore, ASH à Toulouse, dénonce elle aussi les conditions de travail des employés d’entreprises privées. Dans son hôpi-tal, le nettoyage de la maternité a été complètement exter-nalisé. Et elle est témoin de la cadence de travail de ses “collègues”. “En externe, elles sont très surveillées. Elles ont 3 minutes chronomètre en main pour faire une chambre. Chaque mètre carré en moins est retiré sur le salaire par une pénalité”, explique-t-elle. Conséquences : il faut aller plus vite, mais dans des salles niveau 3 ou 4, là on ne plaisante pas avec l’hygiène, quand la vie d’un enfant en dépend éventuellement. Elle et ses collègues sont bien déci-dées à “récupérer la maternité” et à inverser la tendance.

compétition entre personnel ?Au niveau du personnel, les choix d’externaliser ne sont pas sans conséquences. “Cela peut induire des incompréhen-sions”, reconnaît pudiquement Yves Gaubert, évoquant tou-tefois la mission théorique de reclassement des hôpitaux.

“Si par exemple, la blanchisserie d’un établissement ferme, on peut reclasser quelqu’un comme brancardier. Si le ser-vice de restauration ferme, alors on peut utiliser ce person-nel pour le recyclage des repas “, imagine Yves Gaubert. A son souvenir, il n’y a pas d’exemple où l’on a fait “ basculer une activité qui se serait traduit par des licenciements abu-sifs “, affirme-t-il, comme dans une volonté d’apaisement.Luc Lebeaupain, qui officie sur l’HEGP parle de son expé-rience. “On veut que ça créé le moins de trouble possible”, reconnaît-il. Et affirme lui que les “salariés restent sur le site que ce soit un prestataire ou un autre. Le personnel reste le même.” Les ASH supprimés sont quant à eux “redéployés sur d’autres métiers, on réorganise globalement le fonction-nement du centre hospitalier”. La direction de l’HEGP n’a pas souhaité répondre à notre demande d’interview. Mais dans sa lettre de cadrage 2013, la Directrice générale parle de la nécessité “d’iden-tifier des marges de manoeuvres dans la perspective des efforts d’efficience nécessaires sur l’année 2013.” Autre-ment dit, comment faire travailler plus en payant moins. Les ASH, invisibles pourtant indispensables de l’hôpital, “élé-ments interchangeables, car peu qualifiés, nombreux, qui travaillent dans des conditions proches de l’usine”, comme le dit la directrice d’une maison d’information profession-nelle (MIP) de Bourgogne, interrogée pour les besoins de l’enquête, sont en première ligne pour tomber. De la chair à canon sociale ? n

Delphine Bauer

DROIT De RÉPONse De la sOCIÉTÉ FORMa DIReCT Aucune donnée médicale n’est enregistrée et/ou stoc-kée dans nos bases de données.La faille de sécurité que vous avez dévoilée a été

corrigée. Elle est due à une procédure de mise à jour défectueuse.Contrairement à ce que vous affirmez, il n’a jamais été possible d’enregistrer des modifications sur les contenus et QCM de notre plateforme e-Learning.

Actusoins • à la une

ActuSoinS 8 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

DROIT De RÉPONse Du Pôle De saNTÉ Du PlaTeau Le Pôle de Santé du Plateau a été cité dans différents articles concernant la mise en ligne sur le web de don-nées médicales confidentielles. Lorsque Leila Minano, journaliste du magazine « ACTU-SOINS » a appelé nos services il y a quelques semaines en demandant s’il était normal que la liste des patients hospitalisés au sein de notre établissement soit dispo-nible en ligne, nous avons immédiatement fait les re-cherches nécessaires. Il s’est avéré après enquête qu’une liste de patients hospitalisés quelques mois auparavant sur laquelle figu-raient les coordonnées des patients ainsi que leur service d’admission et leur n° de chambre (liste destinée à gérer

les appels téléphoniques transmis par un serveur vocal, mais en aucun cas de données « médicales ») avait été enregistrée par erreur sur un serveur FTP du prestataire de téléphonie dans le cadre des essais de mise en ser-vice d’une borne d’orientation pour les patients et leur famille. Cette procédure n’avait aucune raison d’être réalisée. Le prestataire a immédiatement supprimé la liste, a reconnu son erreur et s’en est excusé.L’établissement tient à préciser que contrairement à ce qu’il est dit dans l’article aucune de ces données médi-cales ne sont hébergées à l’extérieur et que les serveurs de l’établissement sont protégés et inaccessibles. La journaliste d’ « Actusoins » a été rappelée dans l’heure et les explications lui ont été fournies. Elle a d’ailleurs pu constater que cette liste n’était déjà plus accessible.

suite à la parution de notre enquête sur les failles de sécurité informatiques des établissements de santé, deux entreprises citées dans nos articles ont souhaité exercer leur droit de réponse. Nous les publions ici :

Page 9: ActuSoins n° 8 - Mars-Avril 2013
Page 10: ActuSoins n° 8 - Mars-Avril 2013

Les saLons

de La santé et de

L’autonomie veulent attirer les infirmières

Faire revenir les personnels des établissements sanitaires et médico-sociaux en général et les

infirmières en particulier constitue l’un des objectifs des organisateurs des Salons de la santé et de

l’autonomie, du 28 au 30 mai à paris. Ils s’y emploient en leur proposant des animations ciblées.

Les infirmières se sont faites rares ces dernières années dans les allées d’Hôpital Expo et de Géront Expo. On y croise habituellement bien plus de personnels de di-

rection et de responsables des achats que de soignants. L’année dernière, ils ne représentaient que 14% des visi-teurs d’Hôpital Expo, par exemple...

Les organisateurs des Salons de la santé et de l’autonomie, qui réunissent pour la première fois, au même moment, les salons Hôpital Expo (HE), Géront Expo (GE) et HIT (les Salon des technologies et des systèmes d’information appli-qués à la santé) aimeraient les voir revenir. « Nous souhai-tons globalement ramener vers le salon les personnels des établissements sanitaires et médico-sociaux, de l’IBODE au

Actusoins • Salons Santé Autonomie

ActuSoinS 10 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

Edition 2012 d’Hôpital Expo

Page 11: ActuSoins n° 8 - Mars-Avril 2013

responsable de la blanchisserie en passant, bien entendu, par le personnel soignant », explique Aube Jeanbart, direc-trice d’Hôpital Expo et Géront Expo.

emploiPour les attirer, plusieurs moments et espaces seront consa-crés à des problématiques susceptibles de les intéresser. Le premier, une plate-forme de l’emploi, vise à mettre en relation recruteurs et candidats des secteurs de la santé et de l’action sociale. Une première sur ces salons, proposée avec le service Jobvitae. « Ce sera une sorte de petit salon de recrutement consacré aux personnel soignant et tech-nique », précise Aube Jeanbart.

ActuSoins animera par ailleurs le plateau-télé du salon pour les questions infirmières, sur « l’infirmière de demain : poly-valence ou expertise », par exemple (le mercredi 29 mai à 10h). Des espaces de prise de parole et de discussion, les Agoras devraient aussi permettre aux infirmières d’intervenir sur des sujets qui les concernent de près ou de loin mais abordés de manière très pratique comme « gérer la fin de vie » ou les violences à l’encontre des personnels de santé. Elles pourront aussi être intéressées par des sessions de formation couplées à la manipulation d’outils numériques comme la simulation de soins en réanimation sur des man-nequins en 3D ou par la visite d’un bloc opératoire de demain...

Débats« Le secteur dédié aux aides techniques devraient égale-ment les intéresser, estime la directrice d’HE et GE. Elles sont de plus en plus intégrées aux décisions dans ce domaine et dans certains établissements, les prescripteurs

parviennent à obtenir ce qu’ils souhaitent. »Reste à diffuser l’information auprès de ces publics de pro-fessionnels. « Le plus compliqué, aujourd’hui, c’est de faire en sorte que les soignants soient mis au courant », reconnaît Aube Jeanbart. La FHF et les partenaires des salons, dont ActuSoins, s’associent pour informer un maximum de pro-fessionnels du monde de la santé et du secteur médico-so-cial. L’objectif des organisateurs : attirer 20 000 visiteurs. Dont combien d’infirmières ? n

rosa léal

actusoins vous offre votre badge des salons santé autonomie !evitez toute attente à l’accueil en imprimant dès maintenant votre badge vous donnant accès aux 3 journées des salons.

Connectez-vous sur :www.salons-sante-autonomie.com

rubrique INFOs PRaTIQues / OBTeNIR VOTRe BaDGe et saisissez le code acTsoins

vous aurez accès aux 3 jours d’exposition, du 28 au 30 mai 2013

retrouvez toute l’équipe d’actusoins sur le stand B02 !

Actusoins • Salons Santé Autonomie

ActuSoinS 11 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

“Nous souhaitons globalement ramener vers le salon les personnels des établissements

sanitaires et médico-sociaux

© Faust Favart

Page 12: ActuSoins n° 8 - Mars-Avril 2013

Concept room high tech pour l’ambulatoire de demain

La nouvelle concept room de Clubster santé et du CHru de Lille a l’ambition d’améliorer la prise en charge des patients en chirurgie ambulatoire. Hyper connectée, , elle est aussi unique en son genre.

Ses concepteurs l’exposent du 28 au 30 mai aux Salons de la santé et de l’autonomie, à paris.

La deuxième « concept room » présentée début mars par Clubster santé et le CHRU de Lille ressemble au bar lounge d’une station spatiale. Toute blanche, avec son

fauteuil-lit recouvert d’une sorte de cloche isolante et équipé d’un écran multimédia, ses bulles destinées aux accompa-gnants, ses murs qui ne laissent voir aucun câble, tubu-lure ou dispensateurs de fluides, elle invite à la détente. En réalité, ce nouvel opus de la concept room s’attache à améliorer le séjour et la prise en charge des patients en chirurgie ambulatoire... et à faciliter le travail des soignants à leur chevet.

Le lit-fauteuil revalidant, par exemple, qui permet au patient de ne pas rester allongé mais au contraire de rester vrai-ment assis autant qu’il le veut, est enrichi d’une batterie de capteurs. Ils assurent imperceptiblement la surveillance des constantes basiques sans que le patient soit appareillé ou branché à quelque appareil que ce soit. Saturation en oxygène, fréquence cardiaque, fréquence respiratoire sont ainsi monitorées à distance.

confort et connexionSurtout, il peut être facilement déplacé pour transporter le patient au bloc puis à la zone sans avoir à le transférer du lit au brancard, du brancard à la table d’intervention et retour. Six manutentions qui mobilisent du personnel… et sollicitent excessivement leur dos ! Pour faciliter la prise en charge ambulatoire, qui nécessite une gestion serrée de l’occupation des lits, ces concept rooms devraient être placées à proximité immédiate des blocs et salle de réveil. Selon le Dr Nadine Ruolt, chef du centre médico-ambulatoire au CHRU de Lille, « cela permet au chirurgien ou à l’anesthésiste de se libérer facilement pour faire sortir le patient ». Et aussi de mieux gérer le turn over des lits.

pas plus cherCette chambre du futur -proche, espèrent ses concepteurs- est le fruit du travail de recherche mené par 30 entreprises de la filière santé du Nord-Pas-de-Calais. Le partenariat avec le CHRU de Lille, signé lors de la présentation de l’opus 2, a formalisé le travail de co-conception mené par les deux structures. « C’est la première fois qu’on ne nous parle pas de contraintes », aurait rapporté, ravi, un soignant consulté ! Leur avis sera aussi recueilli quand la chambre sera exposée.

On ne saura pas, hélas, le prix de cette chambre du futur. Tout au plus qu’elle ne coûtera « pas plus cher » qu’une chambre classique, assure l’administrateur de Clubster. san-té.. A vérifier dans le catalogue attendu pour la fin mars. n

rosa leal

Actusoins • Salons Santé Autonomie

ActuSoinS 12 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

“Ce nouvel opus de la concept room s’attache à améliorer le séjour et la prise en charge des patients

en chirurgie ambulatoire. ”

De l’accueil à la sortie, le patient reste toujours dans le même lit-fauteuil, ce qui évite un grand nombre d’actes de manutention.

Page 13: ActuSoins n° 8 - Mars-Avril 2013

Nouvelle approche du vieillissement : l’expérience danoiseLe Danemark présente au Salon de la Santé et de l’autonomie un nouveau type de maison de retraite, hyperconnectée et conçue pour favoriser le maintien, le plus longtemps possible de l’autonomie des personnes âgées. Elle est en cours de construction à Aalborg, dans le nord du pays.

Le logement témoin qui sera présenté à Paris lors du Salon de la Santé et de l’autonomie comprend une chambre, un salon, une salle de bain, une cuisine et un petit

débarras, le tout sur 45m² environ. Il constitue l’une des unités d’habitations de la maison de retraite du futur… qui se construit en ce moment même dans une ville danoise de 200 000 habitants. Son originalité ? Il est équipé d’une batterie de « solutions » technologiques destinées à aider ses habitants à rester autonomes le plus longtemps possible. Des verticalisateurs et lève-personnes sur rail ou mobiles sont installés pour faciliter leurs déplacements dans tout le logement. Les toilettes (automatiques) et la salle de bain au lavabo tournant sont conçus pour permettre aux habitants de s’en servir seuls aisément. Idem pour la cuisine à hau-teur variable et pour la penderie qui monte et descend par commande vocale.

Des capteurs placés dans le sol du logement détectent les chutes des habitants, d’autres cachés dans le lit décèle une éventuelle humidité et préviennent automatiquement le personnel soignant. Une tablette numérique permet enfin aux résidents de communiquer avec leurs proches, de com-mander la lumière, le chauffage ou de réserver son repas au restaurant collectif… qui est d’ailleurs ouvert au public ! Tout comme la salle de fitness ou les magasins ouverts au rez-de-chaussée. De quoi faire rêver les seniors français...

autonomie et libre choixEn effet, l’approche de la vie des personnes âgées diffère radicalement au Danemark de celle qui prévaut en France. Depuis 1987, le Danemark privilégie l’autonomie, le libre-choix des personnes et la continuité des soins. En résumé, quel que soit le niveau de « fragilité » des seniors, on leur reconnaît le droit de prendre en main leur propre vie. Le bénéfice escompté est à la fois social et financier : plus longtemps ils restent actifs, meilleure est leur qualité de

vie… et moins ils ont besoin de soins et de prise en charge. La construction de maisons de retraite a laissé place à celle de logements alternatifs destinés à ceux qui ne peuvent plus rester chez eux mais n’ont pas forcément besoin de soins ou d’une présence constants. L’emploi des technologies du bien-être ou de l’assistance (« welfare technologies ») mises en œuvre dans la maison de retraite d’Aalborg illustrent cette volonté d’accroître l’auto-

nomie des personnes via la qualité de vie et de réduire les besoins d’aide professionnelle. Dans la ville d’Aarhus, le nombre de visites de professionnels pour aider des rési-dents à aller aux toilettes a diminué de 40%... Pas éton-nant que les municipalités danoises, en première ligne du financement de l’accueil des personnes âgées, investissent fortement dans ces technologies ! Elles figurent en tout cas parmi la quarantaine de recom-mandations pratiques que la commission sur la qualité de vie et l’auto-détermination dans les maisons de retraite a formulées en 2012. Des recommandations largement mises en œuvre dans le projet en construction à Aalborg, sorte de « living lab », mais aussi sur d’autres sites au Danemark et particulièrement inspirantes pour les voisins européens du Danemark.*Coût de l’opération : 19,5 millions d’euros pour 75 logements en centre-ville. n

rosa léal

Conférence « Habiter et vivre en établissement au Danemark » mercredi 29 mai de 10h à 12h30

Actusoins • Salons Santé Autonomie

ActuSoinS 13 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

“L’approche de la vie des personnes âgées diffère radicalement au Danemark de celle

qui prévaut en France. ”

Page 14: ActuSoins n° 8 - Mars-Avril 2013

Plus de dix ans après la sortie des premières recommandations concernant la prise en charge de patients et /ou porteurs d’escarres, l’association pErSE* a

présenté le 20 mars les conclusions d’une nouvelle conférence de consensus.

ActuSoinS 14 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

Actusoins • pratique

Prévenir et soigner

Les esCarres : nouvEllEs rEcommandations

L’immobilité et la dénutrition doivent être considérées comme facteurs de risque prédictif d’escarres. Selon les experts, « l’incontinence mixte, urinaire et fécale, doit

être prise en compte dans l’analyse globale des risques d’escarres ». Il faut, estiment-ils « utiliser les échelles de risque. Elles constituent une aide à la décision, mais sont toujours à pondérer par le jugement clinique de l’équipe soignante. L’échelle de Braden est la plus pertinente ».

Il est recommandé « d’utiliser des supports pour aider à la prévention des escarres chez les patients à risque. Les matelas en mousse structurée ont une efficacité supérieure au matelas hospitalier standard ». Un matelas à air alterné ou un matelas à air pulsé mixte « réduit l’incidence des

escarres talonnières ». Autre recomman-dation : l’utilisation d’un surmatelas sur la table d’opération. Pour les patients porteurs d’escarres, les experts recom-mandent notamment le lit fluidisé qui « accélère la cicatrisation des escarres ».

Ces recommandations citent plusieurs soins : inspection des zones à risque, utilisation de produits non irritants pour le lavage, hydratation de la peau avec des émollients, protection des peaux fragili-sées par l’incontinence par application d’un protecteur cutané, application de

pansements en regard des proéminences osseuses,…Selon les experts, « tout patient à risque bénéficie d’une mise en décharge des zones à risque et d’effleurages, à l’exclusion des pétrissages ».

Pour réaliser la détersion d’une escarre constituée, il n’existe pas de recommandation formelle mais « il y a un intérêt à utiliser les alginates, les hydrogels et les hydro-colloïdes dans la détersion de l’escarre » ainsi que « de nouveaux pansements détersifs comme la larvothérapie ou les systèmes irrigo-absorbants ». Tant que l’escarre n’est pas cicatrisée, « l’appui sur la lésion reste proscrit ».

Dans le cas d’escarre infectée, le traitement local anti-bactérien à l’exclusion des antibiotiques locaux peut être envisagé. Les pansements à l’argent, les dérivés iodés et la TPN « auraient un intérêt pour une durée d’utilisation limitée de 2 à 4 semaines » et « réévaluée à chaque réfection ». Le traitement antibiotique par voie systémique doit être mis en place en présence de signes généraux d’infection.

Ces recommandations confirment par ailleurs l’intérêt de « l’éducation thérapeutique du patient et/ou de ses aidants dans la prise en charge ou la prévention de l’escarre chez les personnes à risque chronique d’escarre » comme les blessés médullaires et les sujets âgés.

* L’association PERSE (Prévention, Éducation, Recherche, Soins, Escarres) réunit les professionnels de santé prenant en charge les patients à risque et/ou porteurs d’escarres. n

claire DuBois

Escarre talonnière au stade d’épithélialisation

© URGO MEDICAL

Page 15: ActuSoins n° 8 - Mars-Avril 2013

les BIO-FIlMs eN CHIFFRes : Les Bactéries planctoniques adhèrent en quelques minutes et forment des micro-colo-nies fermement attachées en 2 à 4 heures. Elles développent une tolérance progres-sive aux biocides (par ex. antibiotiques, antiseptiques et désinfectants) en 6 à 12 heures.

Elles évoluent en colonies de bio-films com-plètement matures qui se révèlent extrême-ment résistantes aux biocides et répandent des bactéries planctoniques dans les 2 à 4 jours, selon l’espèce des micro-organismes et les conditions de croissance.Elles récupèrent rapidement de toute per-turbation mécanique et reforment un bio-film mature en l’espace de 24 heures.

Cela semble indiquer que des débride-ments/des perturbations en série de la plaie n’apporteraient qu’une courte fenêtre d’opportunité, c’est-à-dire moins de 24 heures, au cours de laquelle les traitements antimicrobiens s’avèreraient plus efficaces pour diminuer le nombre de microorga-nismes planctoniques et constituant le bio-film dans les plaies.

ActuSoinS 15 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

Actusoins • pratique

biofiLm des PLaies Chroniques :7 quEstions pour unE mEillEurE prisE En chargEQue sont les biofilms ?Les biofilms sont des communautés microbiennes com-plexes, dynamiques et changeantes contenant une ou plu-sieurs bactéries et/ou champignons. Ces micro-organismes synthétisent et sécrètent une matrice protectrice qui lie forte-ment le biofilm à une surface vivante ou non. Cette matrice les rend très résistants aux antiseptiques et aux antibiotiques.

leur découverte est-elle récente ?On attribue la découverte des biofilms à l’inventeur du microscope, Antoni Van Leeuwenhoek qui observa vers 1683 des communautés de micro-organismes à la surface des dents. Il est établi depuis longtemps que les biofilms se forment à la surface des dispositifs médicaux (1), tels que les sondes urinaires, les implants orthopédiques ... Ils contribuent de façon significative à des affections carac-térisées par une infection bactérienne sous-jacente et une inflammation chronique.

le bio-film peut il adhérer au lit de la plaie ?Les biofilms sont également retrouvés dans les plaies et sont suspectés de retarder la cicatrisation de certaines d’entre-elles. L’analyse de biopsie provenant de plaies chroniques a révélé que 60 % des échantillons contenaient des structures de bio-films contre seulement 6 % des plaies aiguës (2).

peut-on l’observer en pratique clinique ? Le biofilm n’est pas visible, sauf s’il est très épais donc an-cien. Il est le plus souvent décrit comme un enduit visqueux (“slim”) à la surface d’une plaie et généralement associé une inflammation prolongée et des exsudats. La plaie chronique est colonisée. C’est-à-dire qu’elle contient un grand nombre de bactéries. La présence de ces bactéries n’est pas forcément source d’infection. Le bactériocycle est nécessaire aux étapes de la cicatrisation. Il n’y a pas nécessairement réponse de l’hôte invitant à un traitement agressif. Cependant il arrive que ces micro-organismes se multiplient et envahissent le tissu avec une possibilité de risque systémique.Une intervention n’est généralement requise que lorsque le patient présente un risque élevé d’infection de la plaie ou une dissémination de l’infection.Doit-on utiliser systématiquement les antiseptiques dans les soins de plaies chroniques pour lutter contre le Bio-film?

Ce questionnement est légitime devant la proposition de Loi n° 210 prévoyant l’autorisation de prescription des antiseptiques aux infirmier(e)s et le rapport sur la connais-sance et pratique infirmière dans le nettoyage des plaies. Ce rapport de 2011 (3) conclut que les antiseptiques sont utilisés dans des situations où ils ne sont plus recommandés (plaies chroniques, opératoires...) Les prescriptions ne sont

Page 16: ActuSoins n° 8 - Mars-Avril 2013

RÉFÉReNCes 1. Costerton JW, Stewart PS, Greenberg EP. Bacterial biofilms: a com-mon cause of persistent infections. Science 1999; 284(5418) : 1318-22

2-James GA, Swogger E, Wolcott R, et al. Biofilms in chronic wounds. Wound Repair Regen 2008 ; 16(1) : 37-44

3 Nettoyage des plaies. Connaissances et pra-tiques des infirmiersWound dressing. Nursing knowledge and practiceDoi : 10.1016/j.ann-der.2012.05.010 C. Fargeas a, E. Mahé a, C. Sin a, C. Dias a, A. Beauchet b, M.-L. Sigal a

4 Mise au point - Les agents antimicrobiens dans le traitement des plaies, revue de la littératureDoi : SOINS-01 - 02 - 2010 - 55 - 742 - 0038 - 0814 - 101019 - 200909734 Amandine Lamarre,François Tru-chetet

5 Biofilm et ulcère de jambeDoi : 10.1016/j.soin.2012.01.010 Isabelle Fromantin

6 Infection, plaies et soins locauxDoi : SOINS - 06 - 2011 - 56 - 756 - 0038 - 0814 - 101019 - 201103415 Isabelle Fromantin ,Aurélie Baffie, Florence Rollot Trad

© CDC/ Janice Carr

pas toujours suivies en pratique et la prescription d’antisep-tiques semble plus souvent respectée que celle d’eau ou de sérum physiologique. Il n’y a pas de consensus internationaux guidant l’utilisa-tion des agents antimicrobiens, cependant ils ne doivent pas être systématiquement utilisés dans la prise en charge des plaies chroniques non infectées. Le respect des règles de bonne pratique (hygiène des mains, pansements fermés,

port de masque...) constitue une mesure préventive essen-tielle, plus efficace et moins délétère que la désinfection locale. Les soignants doivent apprendre à «respecter les germes de bonne volonté» présents dans le lit des plaies chroniques et être formé à la notion de colonisation critique, stade de contamination à partir duquel on se pose la question de l’utilisation d’agents antimicrobiens...

réduire le biofilm sans antiseptiques ?Le biofilm doit être éliminé lorsqu’il est suspecté. Mais peu de produits sont efficaces, surtout si le biofilm est mature et épais. L’une des solutions envisagées est la détersion mécanique pour réduire le biofilm. D’autres techniques de débridement peuvent être associées en fonction de l’ana-lyse de la plaie. (autolytique, irrigation à haute pression)

La plaie doit donc être débridée même en l’absence de nécrose ou de fibrine. Après le débridement, le lavage de la plaie à l’eau du robinet (douche) et au savon doux, avec rinçage au sérum physiologique sont dans tous les cas, indispensables.

lorsque que l’infection est diagnostiquéeLe débridement est une étape initiale nécessaire mais face aux plaies infectées, l’utilisation des antiseptiques peut être envisagée et doit être de courte durée(4). Face à l’appa-rition de résistance des bactéries aux antiseptiques, leur choix dépendra du germe mis en cause, du spectre d’ac-tion de l’antiseptique et du temps de rémanence. Les traite-ments physiques peuvent également apporter une aide non négligeable en cas d’infection (T.P.N), détersion au jet....L’utilisation de produits actifs sur le biofilm tel que le Pro-tonsan®, Octenilin® ou des solutions iodées type Iodoflex®, les pansements imbibés de PHMB ou à l’argent , sont préfé-rés actuellement, à l’utilisation d’antiseptiques. Cependant l’HAS a jugé que le niveau de preuve apporté par ces laboratoires était insuffisant pour rembourser ces produits au titre de la LPPR. Des études supplémentaires sont deman-dées pour que les pansements à l’argent soient inscrits en nom de marque au titre de la LPPR. Un moratoire de 18 mois supplémentaire est demandé par les laboratoires. n

laurenT Klein, Du plaies eT cicaTrisaTion

CRÉATEUR DE L’APPLICATION IPANSEMENT®

Vue en microscopie électronique d’une colonie de Staphylococcus aureus sur un cathéter. On distingue le biofilm synthétisé par les germes afin de se protéger des agressions extérieures.

“Paix aux germes de bonne volonté Rayond Vilan

ActuSoinS 16 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

Actusoins • pratique

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Suivi de patients chroniques :une place pour les infirmières libérales ?Le 4 avril 2012, les pharmaciens décrochaient pour la première fois de leur histoire une rémunération forfaitisée pour le suivi des patients sous AVK. une décision historique, inscrite dans le marbre d’un avenant conventionnel. Les infirmières pourraient-elles prétendre à bénéficier d’un même dispositif ?

Oui, déclare sans ambages Daniel Guillerm, vice-président délégué de la Fédération Nationale des Infirmiers (FNI) : « nous voulons revendiquer

le même droit que les pharmaciens pour les personnes non autonomes sous AVK et auprès desquelles les infirmières sont les dernières à se déplacer ». Pour l’heure, rien d’of-ficiel. « Nous avons uniquement entamé des discussions avec les autres professions dans le cadre de l’Union Natio-nale des Professions de Santé ».

Objectif : ouvrir le débat et trouver un terrain d’entente... ce ne sera pas facile, car la frontière entre complémentarité et transfert de tâches est parfois ténue. Et si les professions de santé libérales appellent la première de leur vœu, elles sont beaucoup plus réticentes envers la seconde. « Il ne serait pas illogique de voir les infirmières impliquées dans le suivi des patients sous AVK », concède Michel Chassang, pré-sident de la confédération des syndicats médicaux fran-çais (CSMF). « Mais il faudra pour cela bien définir les rôles de chacun : coopération ne veut pas dire transfert de compétences, et il ne faudrait pas que les professionnels donnent l’impression d’entrer en compétition les uns avec les autres ».

un long chemin pour les iDelSi les infirmières veulent aboutir, le travail sera long. « Il n’y a pas de renégociation conventionnelle en vue » et, de l’aveu même de Daniel Guillerm, « la profession n’a pas les mêmes armes dissuasives que les pharmaciens ». Com-prenez les génériques. Pour Gilles Bonnefonds, président délégué de l’Union des Syndicats de Pharmaciens d’Offi-cine (USPO), le tour de force qu’a réussi la profession mal-gré l’opposition de syndicats médicaux, tient à tout autre chose : « la loi HPST, qui a donné de nouvelles missions aux pharmaciens » et qui a ouvert la voie à de nouveaux modes de rémunération.

La profession infirmière a malgré tout réussi à mettre un pied dans la porte. Si elle n’est pas conventionnelle, le Pro-gramme d’Accompagnement du retour à domicile (PRADO) en orthopédie ou en sortie de maternité montre que le suivi infirmier peut s’inscrire durablement dans le parcours de soins. Il en est de même pour le programme ASALEE qui repose sur des consultations infirmières en maison de santé pluridisciplinaire auprès de patients chroniques.

Plus récemment, la création d’une majoration de coordi-nation infirmière (MCI) pour la coordination de patients en soins palliatifs ou ayant des pansements lourds ou com-plexes, va dans le bon sens. Pour le représentant de la FNI, nous n’en sommes donc qu’au début : « il faudra rediscuter des modalités de ces coopérations pour les inscrire en dure dans la convention ».

Mais la tendance est plutôt favorable. « Dès qu’infirmiers, médecins et pharmaciens parlent politique, ça coince, mais dès qu’ils échangent au sujet d’un patient, ça marche » iro-nise Gilles Bonnefonds.La coopération des professionnels libéraux est en marche. En tout cas, « elle est indispensable si l’on ne veut pas voir l’hôpital préempter sur la ville ». n

caroline GuiGnoT

“Il ne serait pas illogique de voir les infirmières impliquées dans le suivi des patients sous AVK.

Actusoins • vie professionnelle

ActuSoinS 18 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

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ni bonnes ni nonnes ni Pigeonnes

Le médiatique collectif né sur les réseaux sociaux voudrait être plus qu’une communauté virtuelle et met

sur pied son développement dans la « vie réelle ». Le 23 mars, il tentait un nouveau rassemblement.

Une quarantaine de personnes autour des housses mortuaires, sur la place du Trocadero à Paris pour mettre en scène « le système de santé français que

l’on tue ». C’est déjà une petite victoire pour les organisa-trices du happening, qui s’est tenu ce 23 mars. Car outre ce petit rassemblement, qui a attiré quelques journalistes, l’événement comprenait 26 autres petites manifestations, organisées par près de 350 Ni Bonnes Ni Nonnes Ni Pigeonnes à travers la France, selon les chiffres donnés par le collectif. Indéniablement, le défi d’arriver à mobiliser a été relevé en comparaison avec le rassemblement qui s’est tenu le 7 janvier dernier qui comptait plus de journalistes que de manifestantes. Depuis sa naissance sur internet en octobre dernier, le mouvement a continué de prendre de l’ampleur. Aujourd’hui, ce sont plus de 35 500 internautes inscrits à la page Facebook des NBNNNP (contre 27 000 en janvier), et 1100 abonnés à leur compte Twitter.

Des « amis » bientôt adhérents ?Autour de ceux qui agonisent sur le marbre froid du Tro-cadero, quelques aides-soignants, infirmiers, pas toujours familiers avec la lutte syndicale venus distribuer des tracts

lEs soignants Et infirmièrEs En colèrE s’organisEnt

Actusoins • vie professionnelle

ActuSoinS 20 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

Une quarantaine de soignants rassemblés au Trocadéro à Paris se relaient dans des housses mortuaires, afin de dénoncer « la mort du système de santé français ». © Juliette Robert

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ou tenir des banderoles. Clémentine, infirmière, a justement été convaincue par le collectif qui se définit comme apo-litique et indépendant des syndicats. « A l’hôpital où je travaille, à chaque fois que les syndicats ont été appe-lés, ce n’était pas suivi de mobilisation », se souvient-elle. Jérémy, lui est pourtant syndiqué FO, mais considère que la formation des NBNNNP est « un plus ». « Je regrette le côté politique des syndicats, ajoute-t-il. Le collectif regroupe le secteur public et privé, et laisse d’avantage la parole aux soignants. Nous avons besoin d’une plus grande unité dans la profession. » Pour les NBNNNP pas question de s’allier aux syndicats, le principe reste le même depuis leur création. « Les syn-dicat n’ont pas su rassembler. Parmi nos amis sur Face-book, je dirais que seulement 5% sont syndiqués », détaille Sarah Guerlais, vice-présidente des NBNNNP. Le collectif compte bien poursuivre son ascension et a déposé le 9 janvier dernier les statuts de l’association pour « s’inscrire dans la durée », selon Sarah Guerlais. Mais reste la question des moyens d’action, car en tant qu’association, il est impossible pour les NBNNNP de déposer des préavis de grève ou des motions-syndicales. « La question d’une grève ne se pose pas dans l’immé-

diat », rétorque Alexandra Saulneron, présidente de l’asso-ciation. « Mais si nous devions déposer des motions syndi-cales, nous le ferons avec l’appui des syndicats. » Et pour poursuivre sa croissance, les NBNNNP ne veulent plus se limiter aux réseaux sociaux mais lancent un site internet offi-ciel (www.nb3np.org). Déjà en ligne, il propose un forum de discussion. Bientôt, les « amis » du collectif sur Face-book devraient pouvoir devenir adhérents et régler leurs cotisations de 12€ par an, directement sur le site. Combien franchiront le pas ? Et Alexandra Saulneron d’admettre : « Pour l’instant, c’est l’inconnu ». n

ariane puccini

“Le collectif regroupe le secteur public et privé, et laisse d’avantage la parole aux soignants. Nous avons besoin d’une plus grande unité

dans la profession.

Actusoins • vie professionnelle

ActuSoinS 21 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

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n’Est plus épargnéE par lE chômagE

La Profession infirmière

A l’opposé du plein emploi tant vanté, certaines infirmières notamment des diplômées de 2012 peinent à trouver un poste, traversent des périodes de chômage et galèrent même

pour travailler en intérim. La faute à une année particulière mais pas seulement.

«S i j’avais su... », c’est en substance ce que se disent des infirmiers nouvellement diplômés quelques mois après leur sortie d’IFSI en 2012.

Miguel (34 ans, diplômé début 2012) a travaillé en intérim au CHU de Nantes à sa sortie de l’école. Puis les missions se sont espacées : de septembre à décembre, il a travaillé quatre jours par mois... Sans aucun droit aux allocations chômage. « J’avais pourtant postulé à plein d’endroits », remarque-t-il, dans toute la Loire-Atlantique.

A la clé, beaucoup de réponses négatives, quelques entre-tiens sans issue. Finalement, il a décroché en février un CDI dans une EHPAD où il se sent très bien... Mais loin de chez lui : il engloutit 350€ par mois dans les transports !

chômage et rsaMeriem, diplômé en juillet 2012, a aussi traversé aussi un automne difficile. Après l’été dans des maisons de retraite, pas un jour de travail d’octobre à décembre. Mais elle recherche elle aussi dans le secteur de Nantes, qui paraît assez saturé mais qu’elle ne souhaite pas quitter. En ce mois de mars, elle décroche quelques missions d’intérim

« par ci-par là » mais elle vit aussi du RSA. Elle n’a pas pu se résoudre, comme une de ses amies, à accepter un poste d’aide-soignante.

A 23 ans et avec un diplôme dernier cri, Elodie n’a droit ni au chômage (elle n’a pas assez cotisé) ni au RSA (elle a moins de 25 ans). Heureusement, après quatre mois sans travailler malgré ses recherche de poste (de jour exclusi-vement), elle a fini par trouver un CDI dans une clinique MCO du secteur toulousain. « Si j’avais su, déclare-t-elle aujourd’hui, je n’aurais pas quitté mon poste au Mans si vite pour suivre mon conjoint ici. » Comme les autres, elle a été surprise. Et réalise aussi « qu’on ne nous a pas appris à chercher du travail, à «se vendre» ».

Disparités régionalesHabitués à l’idée de pouvoir choisir leurs postes, les étu-diants sortis des IFSI en 2012, deux fois plus nombreux que les autres années du fait de la réforme des études, sont arrivés sur le marché du travail à un moment difficile, comme l’a souligné la FNESI dans une étude récente.

Certes, « il existe encore des régions et des secteurs où on manque d’infirmières », indique Marie Houssel, adjointe au responsable des ressources humaines à la FHF. En Ile-de-France, toujours en pénurie, et dans des régions comme l’est de la France, les jeunes diplômés ont trouvé des postes sans trop de difficulté.

“Le sud-est, l’ouest et le sud-ouest connaissent une forte baisse

des opportunités professionnelles

Actusoins • vie professionnelle

ActuSoinS 22 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

Page 23: ActuSoins n° 8 - Mars-Avril 2013

« La gériatrie, le secteur médico-social ou le long séjour recrutent encore », souligne aussi Rémi Griffet, responsable commercial du site d’offres d’emploi Staffsanté. Mais le sud-est, l’ouest et le sud-ouest connaissent une forte baisse des opportunités professionnelles, observe Jerick Develle, directeur général de la société d’intérim Adecco médical.

Et surtout en MCO. « Les structures ont beaucoup moins de difficultés à recruter », ajoute le responsable commercial de Staffsanté, qui a enregistré une baisse des annonces à destination des soignants. Un cadre de psychiatrie a ainsi confié à Miguel qu’après avoir eu bien du mal à trouver des infirmières, il dispose à présent d’une trentaine de CV... Et des infirmières plus expérimentées sont aussi concernées.

effet criseLa sortie de deux promotions s’est ajoutée à une conjonc-ture très particulière liée à la crise économique. Rémi Griffet et Jerick Develle estiment ainsi que les établissements font preuve d’un certain attentisme en matière de ressources humaines. Ils « rationalisent » leur organisation, estime plu-tôt Marie Houssel. La crise réduit en tout cas également la mobilité des salariés... et donc de leurs conjoints infir-miers, ajoute Rémi Griffet. Les soignants font le gros dos

en attendant une hypothétique sortie de crise et le turn-over diminue. De leur côté, les patients repoussent ici une intervention qui peut attendre, là l’entrée en institution d’une personne âgée, ajoute Jerick Develle. Au final, les opportunités s’en trouvent affectées, même si la baisse des missions d’intérim, « pour la première fois depuis longtemps », observe-t-il, a été quelque peu compensée par les recrutements en CDI chez Adecco.

Et la situation aurait été pire si le nombre de départs à la retraite avait diminué, souligne le directeur d’Adecco médi-cal... Selon lui, 2012 aura été « une année de transition vers une période d’accentuation forte de la pénurie et de croissance » de l’emploi soignant en 2013 et 2014. Et Jerick Develle d’affirmer que « tous les chiffres montrent que les métiers de la santé seront les plus créateurs d’emploi dans les dix prochaines années ». Les jeunes diplômés ne demandent qu’à le croire ! n

rosa leal

Actusoins • vie professionnelle

ActuSoinS 23 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

Page 24: ActuSoins n° 8 - Mars-Avril 2013

L’infirmier a le devoir de transmettre les infor-mations nécessaires à un suivi de qualité du

patient. Cela ressort de plusieurs articles du code de la santé publique (CSP) : R. 4311-1, qui évoque le recueil de données cliniques, R. 4311-2 qui évoque le « recueil d’information utiles aux autres professionnels, et notamment aux médecins pour poser leur diagnostic et éva-luer l’effet de leurs prescriptions », et R. 4311-3 relatif aux diagnostics infirmiers.

Quant à l’article R. 4312-29, il parle du devoir de communiquer toute information susceptible de concourir au diagnostic.

Au fil des modifications réglementaires interve-nues ces vingt dernières années dans les textes relatifs aux infirmiers, on constate que l’écrit a progressivement été privilégié comme support de la transmission d’informations.

Ainsi, l’article R. 4312-28 évoque l’obligation d’établir un DSI, pour des raisons évidentes de traçabilité : il est nécessaire de retrouver la trace de chaque observation, car elle per-mettra de répondre aux questions ultérieures et serviront de preuve en cas de contestation, les magistrats et les experts ayant tendance à considérer que « pas noté = pas fait ».

Ainsi, si les transmissions orales répondent aux mêmes impératifs réglementaires que les trans-missions écrites et concourent sans doute pos-sible au processus de qualité des soins, l’écrit est privilégié pour des raisons médicolégales. Dès lors, elles ne constituent qu’un « plus » dès lors que les transmissions écrites existent déjà. n

sTéphanie TamBurini, JURISTE MACSF

Il convient de préciser que la fiche de poste est un descriptif de la fonction exercée par

un salarié. Le poste est décrit tel qu’il est tenu en fonction des missions confiées. La fiche de poste est évolutive, elle est datée et réactualisée notamment au cours de l’entretien d’évaluation. Sa rédaction n’est pas rendue obligatoire par la loi mais la convention collective ou le règle-ment intérieur peuvent éventuellement prévoir cette modalité. Il convient de se référer à ces deux textes qui doivent être tenus à la disposi-tion des salariés.En ce qui concerne la forme du contrat de tra-vail, il n’est pas obligatoire d’établir un écrit pour conclure un contrat de travail, les bulle-tins de salaires suffisent à établir la relation de

travail. Toutefois il existe des exceptions : les contrats à durée déterminée ou à temps par-tiel doivent obligatoirement être écrits et com-porter des mentions obligatoires sous peine de sanctions. L’employeur pourra faire l’objet de sanctions pénales, et la forme du contrat sera considérée comme modifiée. Le CDD sera réputé conclu pour une durée indéterminée et le contrat à temps partiel sera présumé être conclu à temps complet.

La convention collective peut également prévoir la rédaction d’un écrit.Concernant la modification d’activité, la juris-prudence considère que l’employeur peut confier à un salarié une tache différente de

celles exercées précédemment ou lui confier une tache supplémentaire, dès lors que cette tache correspond à sa qualification. Lorsque les missions confiées à un salarié sont ramenées à un niveau inférieur, ou ne se rattachent pas à sa qualification, il y a une modification du contrat de travail. Or la modification d’un élément es-sentiel du contrat de travail nécessite l’accord express du salarié pour sa mise en œuvre. n

BénéDicTe nasse, JURISTE MACSF

vous souhaitez poser une question d’ordre juridique ? envoyez nous un message sur [email protected]

“Dans mon service, nous réalisons à chaque fin de service des transmissions écrites dans le dossier infirmier du patient. Les transmissions orales entre IDE sont-elles obligatoires, ou s’agit-il plus d’une forme de « tradition » ?

“Je suis infirmière et salariée en CDI d’une maison de retraite privée depuis 2 ans. Je n’ai jamais eu ni contrat de travail, ni fiche de poste... Depuis 3 mois et l’arrivée d’une nouvelle directrice, on me demande de faire le ménage en plus de mes soins...

Actusoins • vos droits

ActuSoinS 24 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

Page 25: ActuSoins n° 8 - Mars-Avril 2013

Contribuables, ne négligez pas ce point : « vous avez le choix ! ». C’est ce que rappelle, entre autre, Florent ROEMER, Docteur en droit à l’univer-

sité Paris II et auteur du livre La Fiscalité des Professionnels de Santé aux éditions Heures de France.

Sachez qu’il est effectivement possible de faire baisser la note de deux manières. Soit opter pour un abattement glo-bal de 10% ou choisir de faire un calcul détaillé de vos frais réels. « Ils sont censés représenter tous les frais enga-gés dans le cadre de son activité professionnelle c o m m e les vêtements, le transport ou la nourriture etc. »

Que déduire ?Les 10% sont souvent choisis par les salariés ou plus spé-cifiquement par ceux qui n’ont que peu de frais à faire valoir. Un système « infiniment plus simple » selon Florent ROEMER.

Le contribuable peut aussi choisir les « frais réels ». Il s’en-gage ainsi dans un calcul exact de tous les frais engagés. Comme nous le confirme notre fiscaliste, le nombre d’items de déduction est varié et important. Il ne concerne pas seu-lement le nombre de kilomètres vous séparant de votre lieu de travail : frais de bouches, l’achat d’ouvrages pour un professionnel qui aurait besoin de revues spécifiques, les équipements utiles à l’exercice comme les sabots et blouses

ainsi que leur entretien dans certains cas…Tout cela peut entrer dans le calcul des frais réels.

Abattement…Frais réels…Une souplesse qui n’est pas dans les habitudes fiscales française : « C’est un souci de simpli-fication pour la plupart des salariés dans le sens ou ceux qui choisissent les 10% n’ont pas de justificatif à fournir. De plus, ce taux correspond à une évaluation globale des frais pouvant être engagés. En revanche, on n’a pas voulu pénaliser un contribuable qui aurait des frais élevés. »

attention aux abusIl n’existe pas de somme plafond dans ce calcul. Néan-moins, le contribuable doit pouvoir justifier de chacun de ses frais réels, « il doit pouvoir produire tous les justificatifs attestant ses dépenses. Sans ces éléments, la déduction sera rejetée. » Ce sont les premiers éléments qui seront vérifiés dans les dossiers : la justification des charges et leur inscription dans le cadre de l’activité professionnelle.

imPôts : commEnt allégEr la facturE ?Marronnier fiscal, la déclaration de vos revenus ponctue chaque prin-temps. Que vous soyez professionnels de santé salariés ou libéraux, quelles sont vos possibilités pour alléger la facture ? Quelles sont vos options légales ? Que pouvez-vous déduire ? Eléments de réponse et conseils d’un fiscaliste avisé.

“La justification des charges sont les premiers éléments qui seront vérifiés

dans les dossiers.

Actusoins • vos droits

ActuSoinS 25 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

Page 26: ActuSoins n° 8 - Mars-Avril 2013

Il convient toutefois de rappeler que le législateur a prévu un encadrement strict des frais kilométriques : « Il ne faut pas que le domicile soit plus distant d’un certain nombre de kilomètres, pour des raisons personnelles. Par exemple, si madame travaille à Paris et que monsieur est obligé d’aller travailler en province sans déplacer toute la famille, ce sera admis. Si c’est simplement un choix personnel de confort, on restera sous la barrière du nombre de kilomètres fixé, qui évolue régulièrement. » (40km par trajet, ndlr.)

En regard de ces éléments, le système abattement/frais réels est-il équitable ? C’est en tout cas ce que pense Florent Roemer : « C’est juste par rapport aux charges ; c’est intéressant par rapport aux dépenses qui peuvent être intégrées, c’est quand même assez large. L’inconvénient, c’est qu’il faut garder tous les justificatifs et établir une liste exacte de tourtes les charges. »Prenez garde, les échéances sont courtes. Vous avez jusqu’au 31 mai pour déclarer vos revenus de l’année 2013. Néanmoins, si vous choisissez d’effectuer votre déclaration en ligne, vous bénéficiez d’un délai supplé-mentaire, jusqu’au 6, 13 ou 20 juin en fonction de votre département.

et pour les libéraux ?

Concernant les professionnels de santé ayant un exercice libéral, l’abattement n’existe pas. Ils doivent appliquer un système très proche des frais réels sont intéressants pour les professionnels de santé qui ont tendance à beaucoup se déplacer et achètent directement leur matériel.C’est le cas des infirmières et des médecins généralistes.

Ceci est particulièrement vrai pour les libéraux, les salariés n’ont pas forcément de telles dépenses. Un conseil, tenir une comptabilité rigoureuse : « il faut garder une trace de toutes les charges sur plusieurs années de tout ce qui a un lien avec l’activité professionnelle : papeterie, achat et entretien du véhicule (au prorata avec l’utilisation person-nelle)... Il ne faut pas oublier que les vérifications peuvent remonter sur trois ans. » n

Joël iGnasse

Actusoins • vos droits

ActuSoinS 26 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

Page 27: ActuSoins n° 8 - Mars-Avril 2013

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Page 28: ActuSoins n° 8 - Mars-Avril 2013

CHApO

Actusoins • Portrait

vioLette lE soin par la gEstion du strEss

Violette Magallon est infirmière de bloc opératoire. Elle propose des séances de gestion du stress aux patients du pôle locomoteur de l’hôpital Sainte marguerite de marseille. Il s’agit pour elle de mieux les accompagner en péri-opératoire ou pendant la prise en charge de leur pathologie. Un poste d’infirmière relaxologue a été créé spécialement pour elle.

Violette Magallon en 5 dates :

1977 : obtient son d.e,

1985 : i.b.o.d.e. travaille 30 années dans différents blocs opératoires,

2008 : obtient un master en pnL,

2010 : est détachée du bloc opératoire et obtient un poste d’infirmière relaxologue,

2011 : praticienne en thérapie brève et en hypnose.

© Malika Surbled

Page 29: ActuSoins n° 8 - Mars-Avril 2013

Actusoins • Portrait

Institut du mouvement et de l’appareil locomoteur de l’hô-pital Sainte Marguerite de Marseille. Au sein de cette structure hautement spécialisée qui regroupe dans un

même lieu des services médicaux hospitalo-universitaires de chirurgie orthopédique et de rhumatologie ainsi que des laboratoires de recherche labellisés, une infirmière fait peu à peu parler d’elle en innovant dans un domaine peu conventionnel chez les soignants : la préparation mentale des patients pour une meilleure gestion de leur stress.

« Cette approche par l’étude du comportement humain a changé ma vie » explique Violette. « Tant sur un plan personnel que sur un plan professionnel. Je me suis rendu compte qu’en alliant des thérapies brèves telles que la PNL - Programmation Neuro Linguistique - ou l’hypnose à des traitements traditionnels, on pouvait soigner bien des maux ». Cela fait plus de 15 ans que Violette s’intéresse aux thérapies comportementales ainsi qu’au bien-être et à la psychologie. Décidée à en faire un jour son second métier, elle a suivi plusieurs formations en gestion du com-portement. Puis, plus que déterminée, elle en a parlé à son chef de service qui lui a laissé l’opportunité de faire ses preuves et lui a confié la responsabilité d’un poste d’infir-mière relaxologue, inédit en France.

Le but : préparer les patients d’orthopédie à leur interven-tion chirurgicale, et accompagner ceux de rhumatologie dans la gestion de leur douleur. « Je propose des entre-tiens individuels et personnalisés. Dans un premier temps, je demande aux patients d’exprimer tous leurs ressentis. Puis j’effectue une préparation mentale. Je leur demande d’imaginer tout ce qu’ils vont vivre pendant l’intervention chirurgicale ou pendant leur hospitalisation. Bien souvent, surviennent des peurs et des angoisses. Mon rôle est alors de les réorienter vers la réalité afin qu’ils ressentent une impression de déjà vécu pendant l’opération. Cette impression est rassurante en pré et post opératoire. Dans la dernière partie de l’entretien, je propose une séance de relaxation par visualisation. Les patients sont alors très détendus, dans un état proche de l’hypnose. Je note tout ce qu’ils me disent. Puis je leur fais revivre des émotions négatives et positives en faisant appel à leur mémoire in-consciente. Le but est de provoquer une neutralisation de sentiments afin qu’ils se sentent plus sereins et plus calmes » explique Violette.

Il faut dire que parfois, face à des interventions ou des pathologies très lourdes, certains patients n’arrivent pas à gérer seuls leurs angoisses. Avec sa méthode de Program-mation Neuro Linguistique, Violette les aide à sa façon. Et cela semble fonctionner. Néanmoins, si son centre hospi-talier lui a laissé carte blanche pour faire ses preuves, il n’en est pas encore de même pour les programmes de

recherche infirmière auxquels Violette aimerait participer. « Nous avons déposé un projet pour un PHRI*. Le but était de démontrer de façon scientifique l’efficacité de la PNL sur la prise en charge du stress en pré-opératoire afin que celle-ci soit enfin reconnue en France comme c’est déjà le cas dans d’autres pays. Le dossier a été refusé car il était plus orienté sur la technique que sur le patient. Nous allons donc le refaçonner pour le présenter de nouveau ».

À plus de 50 ans, Violette y croit. Alors qu’elle travaillait depuis près de 30 années au bloc opératoire, elle a tout lâché pour se lancer dans cette aventure. Elle a même accepté d’exercer bénévolement sur son temps libre. Puis, elle a pris ce mi-temps, si longtemps attendu.

À présent, elle a son propre bureau dans lequel elle gère seule ses consultations. Mais sur sa fiche de paie, elle a dû redescendre au premier échelon. « C’est une création de poste. On ne sait pas trop dans quel cadre me mettre », sourit-elle.

Selon Violette, être infirmière pour exercer cette fonction re-présente un atout majeur car elle sait comment se déroulent les interventions. Cela la rend réaliste et crédible auprès des patients. Dans un avenir proche, elle aimerait pouvoir informer et former ses collègues, mais aussi se déplacer dans les IFSI pour parler des thérapies comportementales. En attendant une réelle reconnaissance, les soignants de son service lui font confiance. Pour le bien-être des pa-tients… n

maliKa surBleD

* Programme Hospitalier de Recherche Infirmière

“Parfois, face à des interventions ou des pathologies très lourdes, certains patients n’arrivent pas à gérer seuls leurs angoisses. ”

lE soin par la gEstion du strEss

ActuSoinS 29 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

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© Nicolas Beaumont

Actusoins • soignants d’ailleurs

ActuSoinS 30 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

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infirmière

en ha ït i facE aux changEmEntsTrois ans depuis qu’un séisme, d’une magnitude 7.3, ravagea une partie de la métropole de port-au-prince, la capitale d’Haïti. un tremblement de terre qui n’a pas touché uniquement les maisons mais qui a profondément ébranlé la population et a mis Haïti sous le feu des projecteurs humanitaires. Trois ans depuis qu’un séisme, d’une magnitude 7.3, ravagea une partie de la métropole de port-au-prince, la capitale d’Haïti. un tremblement de terre qui n’a pas touché uniquement les maisons mais qui a profondément ébranlé la population et a mis Haïti sous le feu des projecteurs humanitaires.

Pour devenir infirmière en Haïti, il faut, à l’issue du baccalauréat, suivre quatre ans d’étude. C’est de cette manière que Sinéas, une haïtienne de 32 ans,

est devenue infirmière il y a six ans. Elle commence sa carrière dans un centre de soins de Port-au-Prince avant que, le 12 janvier 2010, celui-ci ne s’effondre suite au séisme qui frappa la métropole haïtienne. C’est alors l’arri-vée massive des organisations humanitaires pour gérer la phase d’urgence. Une phase caractérisée par une désor-ganisation totale des services étatiques et notamment celui de la santé. Pour Sinéas c’est une période de chômage. De longs mois d’inactivité qui se terminent grâce à son embauche au centre communautaire SNELAK sur les hau-teurs de Port-au-Prince.

Entièrement reconstruit par la Croix-Rouge haïtienne avec le concours de la Croix-Rouge française et de la fondation Architectes de l’Urgence, ce centre s’était également effon-dré. Dans cette structure flambant neuve Sinéas, tout comme ses collègues, est polyvalente. Elle s’occupe de planning

familial, du suivi des consultations, des pansements et des vaccinations. Le centre communautaire SNELAK, un éta-blissement de santé de premier niveau, est habilité par le ministère de la Santé Publique et de la Population. Son rôle est d’assurer le premier niveau de prise en charge et le suivi des patients.

Sinéas est devenu infirmière par vocation, comme sans doute la plupart de ses consœurs. En Haïti, infirmière est, quasi-exclusivement, un métier de femme. Pourtant depuis la vision «d’une femme en blanc qui réconforte les malades» qu’elle a eu en allant à l’hôpital étant enfant, le métier de Sinéas a beaucoup changé. Le séisme et surtout l’action des ONG y sont pour beau-coup. En effet quelques mois après le tremblement de terre, Haïti a connu une épidémie de choléra. Cette maladie, disparue depuis une centaine d’année, est réapparue avec l’arrivée d’un contingent népalais de la Minustah, les forces de maintien de la paix de l’ONU. Pour traiter l’épidémie et enrayer les suivantes tout le personnel soignant a été

ActuSoinS 31 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

Actusoins • soignants d’ailleurs

Page 32: ActuSoins n° 8 - Mars-Avril 2013

«L’addiction à un produit est la résultante de la ren-contre entre une personne, un produit et un environ-nement », soutient Isabelle Chavignaud, coordina-

trice de la mission FIDES à l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), qui agit pour la prévention des addictions pour les personnels de l’AP-HP.

Chez les soignants, « la facilité d’accès aux médicaments, même si des structures mettent en place des contrôles, constitue un facteur de risque et favorise la dépendance », souligne Kevin Chapuy, animateur-formateur à l’Associa-tion nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA) et docteur en psychologie. D’autant plus qu’en France, l’auto-prescription est autorisée. « Les antalgiques majeurs ne devraient pas pouvoir être auto-prescrits », estime le Dr Yves Léopold, trésorier de l’Association pour la promotion des soins aux soignants (APSS). Autre cause explicative des addictions du personnel soignant : leurs conditions de travail. « Leur travail même de soignants est difficile car ils sont quotidiennement en contact avec des personnes en souffrance », explique Kevin Chapuy. Et Yves Léopold d’ajouter : « Il est reconnu qu’il existe un réel mal-être au sein de cette profession qui est souvent victime de

burn out. » En France, toute profession confondue, le nombre de consommateur de produits psychoactifs est plus important chez ceux occupant des postes à risque ou à responsabi-lité. « Peut-être parce que ces postes engendrent du stress et que l’individu prend des béquilles comme l’alcool ou les opiacés, pour le supporter », considère Kevin Chapuy.

Quelles aides ? Il existe dans les établissements de soins, des ressources internes pour venir en aide aux soignants dépendants : mé-decin du travail, assistante sociale, direction des ressources humaines. Cette réalité est « grave » notamment parce que « ce sont des personnes qui ont des responsabilités, donc nous ne pouvons pas les laisser dans cette situation, estime Yves Léopold. Néanmoins, la structure d’alarme que de-vrait être la médecine d

formé à la prise en charge de cette maladie et des unités de traitement des diarrhées aigues ont été intégrées aux centres de soins. Toutefois ce ne sont pas les seuls apports pédagogiques dont ont bénéficiés, via les programmes humanitaires, les professionnels de santé.

Les infirmières ont reçu des compléments de formation sur des gestes comme les sutures, les pansements ombilicaux ou bien encore l’utilisation de nouveaux instruments. Mais l’un des apports les plus marquants des ONG est l’organi-sation des soins. Sinéas explique qu’avant le séisme, dans son centre de soin mais également dans celui dans lequel elle travaille aujourd’hui «il y avait une seule grande pièce et tout le monde était dedans. C’était à la fois la salle d’attente, de soin et de vaccination. Aujourd’hui les choses se sont nettement améliorées. Il y a une pièce pour chaque usage. Et on nous appris à organiser les soins, à accueillir les patients, à faire un dossier et à le classer».

Il n’y a pas que les compétences des infirmières et plus globalement des personnels soignants qui ont changé en Haïti ces dernières années. L’accès aux soins, notamment pour les plus démunis, a été considérablement amélioré. Pendant la période la plus critique post séisme, le gouver-nement a demandé aux ONG de prescrire gratuitement les médicaments. De nombreux programmes humanitaires ont

également soutenu des structures médicales pour favoriser les soins aux défavorisés. Les pathologies aussi ont aussi évolué, ou plutôt leur nombre a augmenté. Outre le retour du choléra sur l’île et la persistance des pathologies respiratoires, les violences faîtes aux femmes sont en constante augmentation. La précarité des abris et la promiscuité accrue sont les principales causes de cette recrudescence. Là encore les infirmières ont été formées à la prise en charge de ces patientes. En plus des soins curatifs l’une des missions de Sinéas est également la sensi-bilisation des habitants du quartier.

Si elle concède timidement que « travailler dans un hôpital public serait plus confortable du point de vue de la sécurité de l’emploi et de la rémunération » elle arbore un sourire radieux en rappelant que le plus important dans son métier s’est « d’apporter du réconfort et des soins aux patients ». n

nicolas BeaumonT

“Nous avons appris à organiser les soins, à accueillir les patients.

Pub

Actusoins • soignants d’ailleurs

ActuSoinS 32 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

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ActuSoinS 34 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

Actusoins • sur les blogs

On ne s’en rend pas toujours compte, mais à côté du rituel du café à l’hôpital, la cérémonie japonaise du thé à l’air d’un dîner chez Flunch. étudiants ou nouveaux arrivants, huit règles à respecter pour que votre vie ne devienne pas un enfer

À L‘hôPitaLBoirE un café c’Est compliqué…

• Les tiroirs ou armoires sont les territoires inaliénables de différentes équipes qui souvent se haïssent. N’ouvrez jamais l’armoire de l’équipe du matin s’il est 14h30. Jamais.• N’ouvrez d’ailleurs aucun tiroir ou armoire.• Vous avez environ 3 jours devant vous pour acheter du Carte Noire avant d’être étiqueté « gros pingre »• Acheter du café ne sert à rien. Ce qui compte c’est de montrer que vous avez acheté du café.• Les dosages sont infiniment précis, à une tasse prêt. Si vous squattez, qu’il n’y a plus de café quand Marie Claude arrive, vous êtes mort.• Ça fait 25 ans que Marie-Claude a la même tasse « Sans Haldol la fête est plus folle » offerte par un labo. Vous vous faites prendre en train de boire dedans, vous êtes mort.• Si vous amenez votre tasse, tout le monde boira dedans.• Vous vous devez de réussir du premier coup le test de la tasse : Si vous utilisez une tasse que vous laissez sur la table sans la laver, votre séjour sera un enfer. Si en plus c’est celle de Marie Claude, ne revenez pas dans cet hôpital, ça ne sert à rien. Partez. Loin.

vous avez réussi et faites partie des « anciens », si :• Vous ne pouvez rien manger ou boire sans déposer deux morceaux d’essuie-mains sur la table.• Vous êtes capable de transformer n’importe quoi en filtre à café.• Vous ne tolérez pas qu’un abruti d’interne boive dans votre tasse, parce que c’est votre tasse.• Vous tartinez votre mini pain rassi de beurre doux fondu et de gelée de groseille avec un couteau tordu, et vous trouvez ça bon.

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évaLuation et Prise en Charge de

La douLeur : la formation continuE

En voiE dE mutation

e-learning : une offre pour toucher le plus grand nombre Depuis les années 2000, de nombreux arrêtés ministériels ont incité les établissements à former leurs personnels à la prise en charge de la douleur. Certification à la clé, les hôpitaux ont en partie joué le jeu, face à des soignants souvent très demandeurs. Plus qu’incitatif, le DPC rend désormais la mesure obliga-toire. Mais apparemment, entre l’offre et la demande - cer-tains établissements ne sont pas en mesure de proposer les formations adéquates – et entre la volonté des soignants de se former et les possibilités qui sont offertes, il y a sou-vent un fossé. « Les professionnels ont de plus en plus de difficultés à obtenir des formations. Ce phénomène est lié au contexte économique des hôpitaux, au manque de per-

sonnel, à la charge de travail qui augmente. La formation n’est donc pas toujours accessible aux soignants, malgré leur bonne volonté » explique Jean-Michel Gautier, cadre infirmier anesthésiste et responsable de la commission pro-fessionnelle infirmière de la Société Française d’Etude et de Traitement de la Douleur (SFETD).

C’est à ce moment que peut intervenir le e-learning, proposé par les établissements de santé, en général en concertation avec leur Comité de Lutte contre la Douleur (CLUD). Pour l’instant en test au CHU de Montpellier et de Bordeaux, la formation en ligne sur le thème de la douleur est déjà mise à disposition dans d’autres villes (Toulouse, Grenoble…). Elle a notamment fait ses preuves à Lausanne en Suisse, où des études ont démontré l’efficacité, tant sur la satisfac-tion et le nombre de personnes formées, que sur la qualité de l’enseignement. « L’offre de formation en ligne est inté-ressante, parce que l’on permet à l’agent sur une durée

“ Les professionnels ont de plus en plus de difficultés à obtenir des formations.

L’amélioration de la prise en charge de la douleur et de la fin de vie des patients figure parmi les axes développés dans les orientations nationales du DpC - Développement professionnel

Continu - pour l’année 2013. Les établissements de santé travaillent à de nouvelles offres de formation pour les soignants.

Actusoins • se former

ActuSoinS 36 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

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déterminée de pouvoir se former comme il le souhaite. Il peut avancer à son rythme et fixe lui-même son emploi du temps » explique Jean-Michel Gautier.

congrès : une autre piste pour améliorer ses pratiques« Les congrès sont des lieux qui permettent de se former sur un plan scientifique, avec un temps d’échange avec d’autres professionnels ». Le Pr Krakowski est président du Conseil Scientifique de l’Institut UPSA de la Douleur. S’il regrette que les infirmiers et les infirmières soient limités dans leur déplacement pour assister aux congrès, il estime que ce moyen est l’un des meilleurs pour approfondir les connaissances, notamment pour les infirmiers « ressource douleur » des établissements, souvent déjà très expérimen-tés et titulaires d’un D.U Douleur.

Seul bémol lorsque l’infirmier arrive à se faire financer ce déplacement : les congrès ne peuvent pas valider l’obliga-tion de DPC. n

maliKa surBleD

eN saVOIR Plus Il est à noter que le e-learning douleur évoqué dans l’article ne concerne pour l’ins-tant que quelques régions de France. Ce type de formation propose d’enseigner des bases dans l’évaluation et la prise en charge de la douleur. Cet enseignement ne se substitue pas aux autres formations, parfois plus complexes. Certaines sociétés privées proposent également des formations en e-learning. Avant de se lancer dans des formations privées en ligne, il faut bien veiller à ce qu’elles soient proposées par des professionnels dont l’expertise soit la douleur et que l’enseignement soit homologué par l’OGDPC pour entrer dans le cadre du DPC.

Actusoins • se former

ActuSoinS 37 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

Page 38: ActuSoins n° 8 - Mars-Avril 2013

comment l’idée de suivre françoise pendant un an vous est-elle venue ? En 2010, je préparais un court-métrage sur l’histoire d’une vieille femme vivant seule. Je devais trouver une personne âgée et un appartement où filmer. Ma mère, qui s’occupe

quotidiennement d’une personne âgée, m’a conseillé de rencontrer Françoise, l’infirmière de cette personne. J’ai donc fait plusieurs jours de tournée avec elle et j’ai pris une claque en découvrant cet univers que je ne connais-sais pas. Je n’ai pas trouvé ma comédienne ni le lieu de tournage par son intermédiaire. Mais je l’ai trouvé elle. J’ai eu un véritable coup de foudre pour Françoise. C’est notre rencontre qui a provoqué le film.

Qu’est-ce qui vous a plu chez elle ? Son enthousiasme. Elle n’est pas forcément représentative de la profession. Elle exerce son métier depuis 1979. Elle est assez anticonformiste et pas très protocolaire, c’est ce qui me plait ! En plus, elle est très drôle et positive. Elle tourne tout à la dérision. Elle peut aborder le sujet de la solitude, de l’isolement, du grand âge, de ses patients sans être dans un registre pathétique et misérabiliste.

a-t-elle tout de suite accepté l’idée de ce documentaire ?Oui, elle était vraiment contente. Ma crainte était que face à la caméra, elle change, qu’elle soit en représentation. Mais elle reste vraiment la même. Parfois, elle finit ses soins

Les anges anonymes :

à la découvErtE d’un documEntairE

L’auteur-réalisateur Olivier Ducray a décidé de suivre pendant un an, au cours de sa tournée, Françoise, une infirmière libérale lyonnaise. un travail

qui donnera lieu à un documentaire, Les Anges Anonymes. rencontre.

ActuSoinS 38 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

Actusoins • initiative

Page 39: ActuSoins n° 8 - Mars-Avril 2013

auprès d’un patient et elle part de l’appartement, sans nous attendre. Elle ne tient pas compte de nous, les choses sont faites de manière très naturelle y compris avec ses patients qui agissent comme si nous n’étions pas là.

comment se déroule le tournage ?Il a débuté le 31 décembre 2012, et prendra fin le 31 décembre 2013. Nous avons voulu passer un an avec Françoise et ses patients. Nous faisons une immersion dans son milieu, deux à trois jours par mois. L’objectif du documentaire est la saisonnalité, le temps qui passe, la pesanteur avec, en parallèle, le rythme effréné de cette infirmière qui se déplace d’un patient à l’autre en trottinette. Elle enchaîne les longues journées, elle est passionnée, voir les gens la nourrit.

comment financez-vous votre documentaire ?Mon petit rêve serait que le documentaire sorte en salle car il est écrit, pensé et tourné de cette manière. Je veux que cela soit beau et le média cinéma s’y prête bien. Mais c’est difficile à monter et à financer. Nous avons sollicité des chaînes de télévision et sommes en discussion avec deux d’entre elles. Pour le moment, dans l’attente d’un diffuseur,

nous tournons bénévolement. Nous avons lancé une campagne de levée de fonds via le site TousCoprod qui permet à des particuliers de financer le projet. Nous aimerions récolter 15 000 euros mais si nous n’atteignons pas cette somme, alors nous ne percevrons rien. Nous avons utilisé ce système car le film à une dimen-sion sociétale. Nous adoptons une démarche de prise de conscience. n

propos recueillis par laure marTin

Plus D’INFO Pour participer au financement du documentaire, rendez-vous sur le site www.touscoprod.com, rubrique « Produire un film »

ActuSoinS 39 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

Actusoins • initiative

Page 40: ActuSoins n° 8 - Mars-Avril 2013

conGrÈs urGences 2013 DU 5 AU 7 JUIN 2013

Le 7ème congrès de la société française de médecine d’Urgence (SFMU) laisse une large place aux ateliers pratiques et à la notion de travail d’équipe. De la prise en charge des polytraumatisés aux urgences à la ventilation au masque, en passant par la gestion des patients de psychiatrie ou l’utilisation du MEOPA, un large panel de cas seront évoqués.

Lieu : Paris, Palais des CongrèsInformations et inscriptions : www.urgences-lecongres.org

conGrÈs De l’associaTion franÇaise infirmiÈre De chirurGie carDiovasculaire eT ThoraciQueDU 12 AU 14 JUIN 2013

L’association, qui rassemble les infirmières et infirmiers exer-çant une activité de soin et de recherche auprès des malades de chirurgie cardiaque ou thoracique organise son congrès à Marseille.

Soins en réanimation post chirurgie cardiaque, prise en charge de la douleur en chirurgie cardio pédiatrique, la collaboration pluridisciplinaire et endoscopie interventionnelle…

Des équipes de toutes la France feront partager leurs expériences.

Lieu : Marseille, Parc ChanotInformations et inscriptions : www.aficct.org

Journées D’éTuDe eT De perfecTionnemenT

De l’unaiBoDe 2013DU 29 AU 31 MAI 2013

Cette année, l’Union Nationale des Associations d’Infirmiers de Bloc Opératoire

Diplômés d’Etat organise ses journées d’étude à Deauville. Au programme de cette édition, de nombreuses conférences, sur le Pré-lèvement Multi Organes à cœur arrêté, la prise en charge de l’endomé-

triose, l’avenir des IBODE en secteur de stérilisation…Mais aussi plusieurs ateliers pratiques.

Lieu : Deauville, Centre internationalInformations et inscriptions : jnep2013.unaibode.fr

Journées naTionales D’éTuDe anpDeDU 19 au 21 JUIN 2012

L’association des infirmières puéricultrices organise son congrès annuel. Au programme de ces 38 èmes journées, la prise en charge de l’autisme, l’évolution des modes d’accueil, l’interculturalité dans les soins l’enfant et à sa famille, et un bilan de la réingénierie de la

formation menant au diplôme d’état de puéricultrice.En marge des conférences, plusieurs ateliers sont organisés par l’asso-ciation. Ils portent notamment sur les responsabilités professionnelles, la place d’un statut libéral pour la spécialité, ou l’évaluation de la douleur de l’enfant en extra-hospitalier.

Lieu : Lyon, Espace TÊTE D’ORInformations et inscriptions : www.anpde.asso.fr

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ActuSoinS 40 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

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ActuSoinS 43 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

OFFrES DE FOrmATIONSAnnoncES cLASSÉES

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ActuSoinS 44 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

OFFrES DE FOrmATIONS

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ActuSoinS 45 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

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ActuSoinS 46 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

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ActuSoinS 47 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

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ActuSoinS 48 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

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ActuSoinS 49 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

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ActuSoinS 50 NumérO 8 mArS - AVrIL 2013

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