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Pourquoi le magazine ACTUAL-IT ? Actualité du Ministère Description de l’éco-systéme de la gouvernance Paroles aux DGs 3 6 30 10 ACTUAL-IT 00 LE MAGAZINE D’INFORMATION DE L’ECONOMIE NUMERIQUE Mars 2016 LES ENJEUX DE L’ECONOMIE NUMERIQUE EN COTE D’IVOIRE

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Pourquoi le magazine ACTUAL-IT ?

Actualité du MinistèreDescription de l’éco-systéme de la gouvernance

Paroles aux DGs

3 6 3010

ACTUAL-IT N° 00LE MAGAZINE D’ INFORMATION DE L ’ECONOMIE NUMERIQUE

Mars 2016

LES ENJEUX DE L’ECONOMIE NUMERIQUE EN COTE D’IVOIRE

Page 2: ACTUAL-ITtelecom.gouv.ci/assets/fichier/magazine/actualit_100316... · 2016. 10. 4. · SOMMAIRE AVANT-PROPOS Pourquoi le magazine ACTUAL-IT ? ACTUAL-IT est le nom que nous avons

AVANT-PROPOSSOMMAIRE

Pourquoi le magazine ACTUAL-IT ? ACTUAL-IT est le nom que nous avons donné à ce Magazine d’information consacré aux enjeux du numérique, enjeux qui se déclinent en termes d’inno-vations, de progrès, de création de valeurs, etc...

Un magazine et pourquoi faire ? Pour un domaine aussi promoteur, aussi englobant, avec un cycle d’évolution des plus vertigineux, il nous a paru important de donner des repères à nos concitoyens au regard de ce qui s’y fait tant par le gouvernement que par les acteurs du secteur privé dont le rôle reste particulièrement im-portant. Ainsi, ce bimestriel sera un condensé d’informations périodiques sur :

l’actualité des TIC dans notre pays, et dans le monde ; les actions et initiatives du gouvernement en matière de dévelop-pement numérique et postal ;les enjeux du numérique.

L’élaboration de ce bimestriel relève d’une d’une initiative du Ministère en charge de l’Economie Numérique et de la Poste. Aussi, ce numéro zéro est-il destiné à inviter le lecteur à faire plus amplement connaissance avec tout ce qui tient lieu de composantes sectorielles autant que de gouvernance. De même qu’un bref regard en termes de réalisations et de perspectives y est porté.

EDITORIAL5

PAROLES AUX DGs DE L’ECONOMIE NUMERIQUE ET DE L A POSTEBilé DIEMELEOU, Directeur Général de l’ARTCI Mamadou KONATE, Directeur Général de la Poste de Côte d’Ivoire Siaka KONE, Directeur Général de l’AIGFEuloge SORO-KIPEYA, Directeur Général de l’Agence Nationale du Service Universel des Télécommunications Dr Adama KONATE, Directeur Général de l’ESATIC

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DOSSIER26

Pourquoi le magazine ACTUAL-IT ?

Actualité du MinistèreDescription de l’éco-systéme de la gouvernance

Paroles aux DGs

3 6 3010

ACTUAL-IT N° 00LE MAGAZINE D’ INFORMATION DE L ’ECONOMIE NUMERIQUE

Mars 2016

LES ENJEUX DE L’ECONOMIE NUMERIQUE EN COTE D’IVOIRE

Directeur de Publication : André A. APETE

Rédacteur en chef : Serge COFFIE

Comité de rédaction :Salimata DEMBELEZenab KARIMChristiane YANGNI-ANGATEEric CONTAYON Modibo SAMAKE Ahmed SAKO Contributeurs : Gilles GREBOHabib BAMBA

Conception :Gilles GREBO

Coordinatrice : Christiane YANGNI-ANGATE,Service communication20 34 73 89

Bruno Nabagné Koné, Ministre de l’Economie Numérique et de la Poste, Porte-parole du Gouvernement

André A. APETE, Directeur de Cabinet du Ministère de l’Economie Numérique et de la Poste

ACTUALITE DU MINISTERE30

AVANT-PROPOS3André A. APETE, Directeur de Cabinet

DESCRIPTION DE L’ECOSYSTEME ET DE LA GOUVERNANCE

6

MinistèreStructures sous-tutelles du Ministère Autres acteurs sectoriels

Les enjeux de l’Economie Numérique en Côte d’Ivoire

2 3

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EDITORIAL

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milliards de FCFA de chiffre d’affaires en 2014

1000

millions d’abonnements à la téléphonie mobile

25

millions de comptes Mobile Money

8

+150 000 emplois du secteur formel de l’économie nationale

des recettes fiscales≈10%

milliards de FCFA par jour de transactions Mobile Money

15

millions d’abonnés internet

8

Le numérique, une opportunitépour la Côte d’Ivoire

Le Ministère de l’Economie Numérique et de la Poste est la nouvelle dénomina-tion du département ministérielle en charge du numérique et du secteur postal.

Cette nouvelle dénomination vient bien à propos, appeler l’attention de tous sur la forte transformation que connaît notre secteur d’activité dans le monde, mais éga-lement en Côte d’Ivoire. Il y a en effet quelques décennies, on parlait du ministère des PTT et les questions liées à l’informatique étaient gérées ailleurs.

C’est ainsi que la Côte d’Ivoire a été l’un des premiers pays Africains à dispo-ser d’un Ministère chargé de l’Informatique. Avec la convergence des métiers de l’informatique et des télécommunications, on a d’abord parlé des NTIC, puis des TIC ( 20 ans après, il devient difficile de maintenir le qualificatif « nouvelles») à un moment où la priorité était donnée au déploiement des réseaux et à l’équipement des utilisateurs.

Au fur et à mesure, l’on a de mieux en mieux perçu l’impact de ces infrastructures sur la vie des populations, sur la marche des Etats et aujourd’hui, chacun fait le constat que le monde entier est devenu tributaire de ces technologies, au point d’en faire une source indépendante de création de richesses, de création de mé-tiers nouveaux (métiers dont l’existence tient aux seules TIC). Une économie à part entière s’est créée, dont les ressorts sont endogènes, mais qui est en parfaite interaction avec l’économie traditionnelle dont elle est devenue un facteur d’accé-lération.

C’est à ce niveau que le basculement se fait vers ‘’l’économie numérique’’, qui va au-delà des infrastructures, donc des moyens utilisés, pour davantage mettre l’accent sur la finalité visée, sur les services rendus, sur les emplois créés, sur la richesse supplémentaire produite. La notion d’Economie numérique est en ef-fet plus englobante et plus moderne que celle des TIC. Ce changement de dé-nomination atteste également un niveau de maturité du secteur, qui permet de commencer à travailler plus en profondeur sur les services permis par la couche « infrastructures TIC ».

Je voudrais, au nom des acteurs du secteur, saluer la volonté clairement affichée de nos premiers responsables politiques qui confirment par ce changement, l’am-bition de notre pays d’aller résolument vers une société transformée positivement grâce à un apport efficace et inclusif des TIC pour plus de production de richesses, de savoir à partir de ces technologies.

Par Bruno Nabagné Koné, Ministre de l’Economie Numérique et de la Poste, Porte-parole du Gouvernement

REPERES

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DESCRIPTION DE L’ECOSYSTEME ET DE LA GOUVERNANCE

6 7

VISION En considération du rôle catalyseur des Technologies de l’Information et de la Communication dans le déve-loppement économique et la promotion du bien-être des populations, le Gouvernement s’est donné comme ambition d’assurer le développement par les TIC, en sorte de créer très rapidement les bases pour le déve-loppement d’une économie numérique pouvant impac-ter durablement la croissance économique, changer en profondeur le fonctionnement de l’économie sociale, et créer les fondamentaux pour une économie du savoir au service des populations ivoiriennes. Cet écosystème permettra à la Côte d’Ivoire de disposer à terme de services TIC compétitifs et accessibles au plus grand nombre de citoyens ivoiriens...

MISSIONS développer, promouvoir et vulgariser les TIC;créer un environnement favorable à l’investissement et au développement d’un service postal de qualité;lutter contre la fracture et l’insécurité numérique;former une expertise nationale en matière de Techno-logies de l’Information et de la Communication;créer les conditions de l’émergence d’une économie numérique et favoriser le développement harmo-nieux des TIC en Côte d’Ivoire.

CHAMPS D’ACTIONS Créer un cadre propice pour le développement d’un éco-système performant qui se traduise entre autres par :

l’élaboration et la mise en œuvre d’un environnement légal; juridique et économique adéquat par rapport aux ob-jectifs assignés;la nécessité de doter le pays d’infrastructures de té-lécommunications et de services postaux modernes;l’introduction des TIC dans les secteurs clés de l’éco-nomie en vue de favoriser l’appropriation des TIC par l’ensemble des citoyens (entreprises, organisations sociales, et personnes physiques).

Il est créé une autorité administrative indépendante dénommée Autorité de Régulation des Télécommunica-tions/TIC de Côte d’Ivoire, en abrégé ARTCI, dotée de la personnalité juridique et de l’autonomie nancière. Elle a en charge :• la régulation du marché des télécommunications/TIC et du secteur postal;• les processus de certication électronique et leur régulation; • la protection des données à caractère personnel; • la sécurité des réseaux et systèmes d’information et la gouvernance de l’internet.L’ARTCI est dotée d’un Conseil de régulation, organe collégial, et d’une Direction générale placée sous l’au-torité du Conseil de régulation.

Elle assure la planication et la gestion des ressources spectrales (fréquences radioélectriques) pour le compte de l’état et au service des affectataires (l’ARTCI, l’ANAC, l’Armée, la Police, la marine…). Les fonctions de planication, d’attribution et de contrôle des fréquences sont exercées par l’AgenceIvoirienne de Gestion des Fréquences radioélectriques, en abrégé AIGF. Créée sous la forme d’unesociété d’Etat, elle attribue le spectre de fréquences radioélectriques entre services ou administrations de l’Etat. Le Conseil d’Administration est composé de huit(8) membres nommés par décret prise en Conseil de Ministre pour un mandat de trois (3) ans renouvelable une seule fois.

Il est créé, sous la forme d’une société d’Etat, l’Agence Nationale du Service Universel desTélécommunica-tions/TIC, en abrégé ANSUT. Elle est chargée d’assurer :• la mise en œuvre des programmes de service universel pour le compte de l’Etat ;• la gestion des opérations d’investissement financées par l’Etat dans le domaine des Télécommunications/TIC. L’ANSUT est administrée par un Conseil d’Administration composé de huit (8) membres.

Le Village des Technologies de l’Information et de la Biotechnologie (VITIB) est la Société chargée de la Gestion, de l’Exploitation et de la Promotion de la Zone Franche de la Biotechnologie, des Technologies de l’Information et de la Communication ( ZBTIC). L’entreprise créée par des partenaires ivoiriens et internatio-naux, a pour mission l’aménagement des sites, la construction d’infrastructures immobilières, techniques et technologiques, l’exploitation et la promotion de la ZBTIC. L’ambition du VITIB est de faire de la ZBTIC de Grand-Bassam la vitrine technologique de l’Afrique de l’Ouest. L’équipe dirigeante est composée d’un conseil d’administration et d’un Directeur Général.

L’ESATIC est chargée d’assurer les missions d’intérêt général de formation initiale, continue et de recherche dans les métiers des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). Son fonctionnement est régie par une Direction Générale et Conseil de Gestion.

La Poste de Côte d’Ivoire est une société d’Etat évoluant désormais dans un environnement libéralisé. Pour son développement, la Poste de Côte d’Ivoire s’est résolument engagée sur la voie d’une entreprise moderne. Sous la responsabilité d’un Conseil d’Administration, la POSTE DE COTE D’IVOIRE dispose pour son fonc-tionnement d’une Direction Générale composé de 9 Directions centrales, de 9 Directions Régionales et de 8 centres spécialisés.

L’Ecole Multinationale Supérieures des Postes (EMSP) a pour mission la formation des Inspecteurs et des Ad-ministrateurs des services financiers et postaux. Créée en 1970, l’EMSP est une multinationale qui regroupe sept pays de la sous-région et couvre tous les pays francophones de l’Afrique y compris le Madagascar. De-puis sa création, l’EMSP a formé de nombreux cadres des services postaux et financiers.Depuis l’année aca-démique 2012 - 2013, l’Ecole Multinationale Supérieure des Postes (EMSP) d’Abidjan à réouvert ses portes.

EMSP

Le Ministère Les structures sous-tutelles du Ministère

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DESCRIPTION DE L’ECOSYSTEME ET DE LA GOUVERNANCE

Le secteur des Télécommunications/TIC en Côte d’Ivoire est constitué pour l’essentiel par:

• les opérateurs de téléphonie mobile et fixe; • les fournisseurs d’accès internet; • les développeurs d’applications et fournisseurs de diverses solutions informatiques; • les intégrateurs de solutions numériques; • les vendeurs de matériel informatique (unités centrales, terminaux TIC, imprimantes, etc.); • les utilisateurs de services TIC.

Présentation des autres acteurs sectoriels

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PAROLES AUX DGs

Bilé Amon Gabriel DIEMELEOU, Directeur Général de l’Autorité de Régulation des Télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire

Comment expliquez-vous une crois-sance aussi forte de la téléphonie mo-bile ces dix dernières années ?

Plusieurs raisons sous-tendent cette croissance remarquable.

Tout d’abord, il y a la baisse des tarifs des services de télécommunica-tions, principalement due à la concur-rence. Ensuite l’innovation technolo-gique avec l’arrivée de la 3G et la 4G. Ont suivi l’amélioration de la qualité de services et les offres de plus en plus alléchantes proposées aux consomma-teurs.

Il y a ensuite, l’accessibilité des terminaux à des prix de plus en plus abordables qui contribue aussi à cette croissance. Je ferais également état de ce que les populations se tournent

de plus en plus vers l’internet mo-bile grâce aux tarifs abordables et aux avantages de mobilité induits. Enfin, l’apparition de nouveaux ser-vices comme le mobile money, qui contribue fortement à l’inclusion finan-cière des populations là ou les services bancaires font défauts.

Quels sont les indicateurs qui per-mettent d’affirmer que l’industrie des mobiles reste un moteur clé de la crois-sance économique et de l’emploi ?

Selon une étude du GSMA, l’indus-trie du mobile a contribué, à hauteur de plus de 100 milliards de dollars, à l’économie de l’Afrique sub-saharienne, soit 5,7% du PIB total de la région, Des études basées sur plus de 120 pays,

Le numérique est tout aussi prioritaire que d’autres secteurs. Mais, il doit être considéré comme un axe sérieux et important à prendre en compte dans l’élaboration de toute stratégie de dé-veloppement; au risque de se retrouver à la traîne, et par ricochet, d’empêcher d’atteindre les objectifs d’émergence à l’horizon 2020.

montrent que chaque hausse de 10% de taux de pénétration du haut débit contribue à une croissance du PIB de 1 à 1,4% et ce, de façon durable.

En Côte d’Ivoire, le premier indi-cateur de ce secteur reste le taux de pénétration qui est de 106% en fin 2015, créant ainsi plus de 3.000 em-plois directs et un réseau de distribution qui emploi plus de 150 000 salariés. Viennent ensuite les chiffres d’affaires et les investissements qui ont connu une croissance conséquente ces der-nières années

Les chiffres les plus révélateurs de l’essor du secteur des télécommunica-tions sont ceux de la téléphonie mobile qui enregistre environ 80 % des reve-nus générés par le secteur.

En 2014, le chiffre d’affaires géné-ré par les cinq (5) opérateurs de télé-phonie mobile en activité, était de 776 milliards de Fcfa. Par ailleurs, les inves-tissements réalisés par les opérateurs de téléphonie mobile leur ont permis d’étendre considérablement leur ré-seau.

Aussi, le nombre d’abonnés à la té-léphonie mobile qui était de seulement 2,3 millions en 2005 est passé à plus de 25 millions à fin 2015.

De même que l’avènement des connexions haut débit mobiles a per-mis de booster les activités sur la toile, grâce notamment à l’Internet mobile qui compte à la fin du 3ème trimestre 2015 plus de 8 millions d’abonnés.

En tout état de cause, l’industrie des mobiles joue un rôle de catalyseur pour l’accélération du développement éco-nomique dans tous les secteurs d’activi-

tés, grâce à l’amélioration de l’efficacité dans la fourniture des prestations de services.

Quelles sont les mesures prises par l’ARTCI afin de répondre aux besoins de communication de la popula-tion et accompagner plus efficace-ment les actions de développement ? La dernière grande action en date est l’attribution des licences globales à laquelle elle a contribué pour répondre aux attentes croissantes en termes de connectivité de la population, notam-ment en matiére de services haut débit de 4éme génération technologique. Par ailleurs, l’ARTCI entreprend chaque année des audits sur la qua-lité de service des opérateurs, des enquêtes de satisfaction auprès des usagers, ainsi que des séminaires de formation et sensibilisation au bénéfice des associations de consommateurs.

Chaque année, l’ARTCI doît émettre une décision de plafonnement des tarifs des opérateurs puissants, en vue de les encadrer.

Elle évalue et approuve également les différentes actions de normalisation, de recherche et de développement que les opérateurs élaborent chaque année pour le développement du secteur.

L’ARTCI est à même de juger en première instance, les différends entre acteurs du secteur, prenant en compte les problématiques et l’amélioration de la qualité des services aux consomma-teurs.

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«Notre mission : faire respecter le cahier des charges et encadrer les tarifs»

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PAROLES AUX DGs

Le marché de l’Internet Mobile et le Mo-bile Banking constitue-il la prochaine étape de l’expansion du secteur mo-bile ?

L’Internet Mobile et le Mobile Money sont des services nouveaux qui sont désormais inclus dans le quotidien des populations ivoiriennes. Ces services ont la particularité d’utiliser le téléphone mobile comme canal ou principal sup-port d’accès. Ainsi, la plupart des abon-nés ont la possibilité, depuis leurs télé-phones, de se connecter à Internet, de faire des transactions financières ou bancaires.

Le Mobile Banking, très souvent assimilé au Mobile Money, est la pos-sibilité pour toute entreprise, en général un opérateur télécom, de fournir direc-tement des services bancaires via le téléphone mobile. Aussi parlerons-nous plutôt de Mobile Money qui est un

moyen de transactions de toutes sortes à partir du Mobile Banking.

Les chiffres enregistrés relativement à ces deux types de services (Internet Mobile et Mobile Money), permettent d’observer des tendances très encou-rageantes.

Mobile Moneytaux d’évolution du parc d’abon-nés est en forte croissance et at-teint le chiffre de 8 millions en fin 2015 pour des transactions de l’ordre de 15 milliards par jour;

Internet Mobilele parc d’abonnés Internet Mobile est de plus 8 millions en 2015, alors qu’il était inexistant en 2012.

Au regard de ces chiffres et de l’in-térêt suscité auprès des populations, l’on peut affirmer que les marchés de

l’Internet mobile et du Mobile Money, de par leur dynamisme, sont créateurs de valeurs et contribuent fortement au développement de la téléphonie mobile en Côte d’Ivoire.

Le coût élevé de la bande passante et de l’équipement de base constitue-t-il un frein à l’expansion du secteur de la téléphonie ?

Le taux de pénétration de la télépho-nie mobile de plus de 100% et la célérité de la croissance des abonnées à l’inter-net mobile sont témoins du dynamisme du marché.

Toutefois, afin d’accélérer la crois-sance du secteur de la téléphonie et du nombre abonnés à l’internet, la Côte d’Ivoire a entrepris plusieurs actions en vue de réduire les tarifs de l’internet et des terminaux, notamment. Je citerais entre autres :

la connexion supplémentaire à deux câbles sous-marins;la défiscalisation des terminaux TIC la mise en œuvre du projet « un ci-toyen, un ordinateur, une connexion internet »;la construction en cours du backbone de fibre optique étatique (7000 km), en complément du réseau déployé par les acteurs du secteur des TIC.

L’ARTCI contribue elle aussi à la ré-duction des couts, à travers les actions ci-dessous, entre autres :

par l’implémentation d’un point d’échange internet en vue de pro-mouvoir une baisse du coût de la bande passante.

Aussi en 2016, après l’identification opérateurs puissants pour chaque mar-

ché pertinent opérée en 2015, notam-ment le marché de la bande passante à l’international, la régulation des opé-rateurs puissants deviendra effective et leurs tarifs seront mieux orientés vers les coûts.

Toutes ces initiatives concourrent à rendre notre marché plus compétitif et à une baisse des coûts des terminaux ainsi que de l’accès à l’Internet.

L’environnement des télécomunications est essentiellement turbulent, qu’elles sont les mesures qui sont mises en place pour que l’ARTCI puisse faire face aux défis et enjeux ?

L’ARTCI joue pleinement son rôle de régulateur du secteur des télécom-munications. Ci–après, quelques me-sures qui contribueront à faire face aux turbulences de ce secteur :

une veille technologique et règle-mentaire;le renforcement des attributions de l’autorité de protection des données personnelles ;la migration IPV6 pour plus de sécu-rité dans le cyber-espace;un meilleur cadre pour les transac-tions électroniques ;la réception en ligne des plaintes des consommateurs.

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PAROLES AUX DGs

Siaka KONE, Directeur Général de l’’Agence Ivoirienne de Gestion des Fréquences radioélectriques

«L’AIGF est une entreprise à fort potentiel qui a une grande partition à jouer dans le paysage de l’économie numérique de la Cote d’Ivoire»

Quels sont les enjeux nationaux liés à la gestion des fréquences ?

Quelle que soit la diversité de ces sytèmes électroniques utilisés, ils ont en commun d’utiliser des ondes radioé-lectriques. Ces ondes immatérielles sont caractérisées par des paramètres physiques tels que la puissance ou la fréquence. Plus précisément, un sys-tème radio va généralement émettre une puissance significative dans une bande autour d’une fréquence centrale. L’ensemble des fréquences sur les-quelles peuvent opérer les systèmes de radiocommunications constitue le « spectre hertzien «.

Une propriété fondamentale des

ondes radioélectriques est que des systèmes émettant simultanément dans des bandes de fréquences non disjointes peuvent potentiellement se brouiller mutuellement. Pour éviter toute interférence, la ressource hert-zienne doit donc être partagée entre les différents systèmes. Partage qui peut s’effectuer sur une base fréquentielle, géographique, temporelle … et dont les modalités doivent être adaptées aux systèmes en présence: afin d’op-timiser l’utilisation de cette ressource. Ce qui suppose, bien entendu, une approche technique de ces probléma-tiques. Cependant, si les considérations techniques ont longtemps prédominé,

d’autres éléments sont à prendre en compte.

Le spectre hertzien est, en effet, sa-turé. Il est aujourd’hui de plus en plus complexe d’introduire de nouveaux systèmes de radiocommunications et des choix doivent s’opérer. Ces choix portent, tout d’abord, sur la nature et la finalité des services proposés : ser-vices de communications civiles, utilisa-tions gouvernementales, scientifiques ou applications à des fins militaires… La contribution économique directe des utilisateurs du spectre hertzien est en effet considérable : la valeur esti-mée des services électroniques qui dépendent de l’utilisation du spectre ra-dioélectrique dans notre pays dépasse les 1.200 milliards de francs CFA: soit plus de 8% du PIB. Et ces résultats se consolident d’année en année.

La gestion du spectre hertzien est par conséquent un enjeu majeur de ré-gulation. Elle peut avoir une influence considérable sur la croissance écono-mique du secteur, l’innovation en ma-tière de réseaux et de services et, in fine, la satisfaction des consommateurs et utilisateurs finaux.

Quels sont les chantiers ouverts par l’AIGF; notamment celui relatif au pro-cessus de migration vers la TNT ?

Conformément à ses missions, l’AIGF a réalisé les modifications sur le spectre de fréquences, afin de dégager les deux dividendes numériques, pour assainir le spectre. Elle organise aussi la coordination et l’assignation des fré-quences de radiodiffusion numérique.

L’AIGF, en tant que gestionnaire de cette ressource rare que sont les fré-quences, est un acteur clé du dévelop-pement et de l’évolution de l’environ-nement numérique national, tant sur le plan économique que sur le plan de l’amélioration des conditions de vie des populations en leur apportant sé-curité, compétitivité économique ou bien-être social.

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PAROLES AUX DGs

En tant que membre du CNM-TNT, l’AIGF participe également aux travaux dudit comité.

L’AIGF est spécifiquement chargée des mesures de la couverture radioé-lectrique des antennes d’émission.

Quels sont les principaux bénéfices du passage à la TNT pour le grand public ?

La TNT offre une très bonne qualité d’images et de sons, comparativement à la télévision analogique. Elle permet ainsi des images HD (Haute Définition), FHD (Très Haute Définition) et UHD (Ul-tra Haute Définition).

En outre, la TNT permet un gain substantiel de fréquences initialement prévues pour la radiodiffusion (divi-dendes numériques) et offre une pano-plie de services interactifs en plus de la

diffusion classique du signal.Ces différents avantages ont pous-

sé certains pays dont la Côte d’Ivoire, à conclure un accord dit de Genève 2006 à travers lequel ils se sont engagés à migrer vers la TNT au plus tard le 17 juin 2015 pour les bandes UHF et 17 juin 2020 pour les bandes VHF. Passé ces délais, les pays partis à l’accord n’ayant pas satisfait à cette obligation ne bénéficieront pas de protection de leur télévision analogique contre les in-terférences.La migration vers la TNT va contribuer à booster l’économie du numérique à travers :

le développement des réseaux large bande ;l’avènement de nouveaux corps de métiers liés au numérique tels que :

les éditeurs de programme, les ins-tallateurs d’antennes, les vendeurs de décodeurs et opérateurs de dif-fusion.

Quelles sont les perspectives et votre vision pour l’avenir ?

L’AIGF est une entreprise à fort po-tentiel qui a une grande partition à jouer dans le paysage de l’économie numé-rique. Pour ce faire, nous nous sommes fixé des objectifs à court, moyen et long terme, parmi lesquels :

l’amélioration des compétences du personnel par des formations de pointe, afin d’en faire des experts du domaine des Radiocommunications; la couverture nationale à 50% dans un délai de 5 ans et à 100% dans un

délai maximum de 10 à 15 ans;une bonne représentation dans les instances internationales afin de peser dans les prises de décision; la sécurisation parfaite du territoire en matière d’utilisation de fréquences; la baisse du taux de perturbation à un niveau inférieur à 2%, à long terme.

La réalisation de ces objectifs nécessite l’acquisition et la mise en service de technologies de pointe; d’où le lance-ment des projets suivants :

la réalisation d’une étude relative à la mise en place d’un laboratoire régional de mesure de conformité et d’interopérabilité. Les résultats de cette étude ont été transmis à l’UIT pour validation;une étude relative à l’extension du

système de contrôle sur toute l’éten-due du territoire. Les travaux de dé-marrage de l’extension sont prévus pour cette année 2016;une étude relative à l’installation d’une station de contrôle des émis-sions par satellite. L’étude est termi-née et nous sommes en recherche de financements pour la mise en œuvre de cette station qui est esti-mée à plus de 6 milliards de FCFA; une étude sur la mise en place d’un observatoire du spectre pour l’identi-fication et la recherche des signaux.

La mise en œuvre de tous ces travaux est excessivement coûteuse et néces-sitera la mobilisation de plusieurs di-zaines de milliards de nos francs pour lesquels nous recherchons des finan-

cements extérieurs et des partenariats. Ces sacrifices sont cependant néces-saires si nous voulons arriver à une couverture totale du territoire, un assai-nissement du spectre, la sécurisation de l’utilisation des fréquences et des communications avec à la clé un apport économique important pour l’Etat et un impact notable sur le quotidien des po-pulations.

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PAROLES AUX DGs

Vous avez affirmé que «l’émergence reste une vue d’esprit sans les télécommunications». Quel est donc le rôle de l’ANSUT dans la stratégie de dé-veloppement national ?

Le rôle de l’ANSUT est de mettre les TIC au cœur de la stratégie nationale de développement. Il s’agit de faire en sorte que l’ensemble de nos populations, partout où elles se trouvent et invariablement des revenus dont elles disposent, puissent avoir ac-cès à ces services et infrastructures. Il en va de même pour les sociétés qui, aujourd’hui, pourront se déployer sur l’ensemble du territoire; parce qu’ayant la possibilité d’avoir accès à ces tech-nologies pour optimiser leurs activités.

Quels sont les projets engagés par l’ANSUT et peut-on faire un bilan à mi-parcours ? Les projets engagés par l’ANSUT portent sur l’ensemble des 3 axes stra-tégiques que nous avons développés pour la conduite de la mission qui nous a été confiée. À savoirs des projets d’infrastructures, des projets de ser-vices et des projets de vulgarisation.Sur les projets d’infrastructures,

Euloge SORO-KIPEYA, Directeur Général de l’Agence Nationale du Service Universel des Télécommunications

«Le rôle de l’ANSUT est de mettre les TIC au cœur de la stratégie nationale de développement»L’Agence nationale du service universel des télé-communications-Tic (Ansut) a pour mission prin-cipale de permettre l’accessibilité de tous, dans toutes les localités du pays, aux technologies de l’information et de la communication. Euloge SO-RO-KIPEYA, Directeur général, fait le point des chantiers ouverts par cette structure.

nous avons en cours le projet de déploiement du backbone natio-nal, qui devra couvrir, à terme, 7.000 km en Côte d’Ivoire. Sur les projets de services, nous avons aujourd’hui la gouvernance électronique qui vise à dé-matérialiser l’essentiel des procédures administratives. En enfin, quant aux projets de vulgarisation, nous avons les projets «1 citoyen / 1 ordinateur» dont l’objectif ultime est de faire en sorte que chacun des foyers en Côte d’Ivoire puisse bénéficier d’un outil d’accès, à savoir un ordinateur ou une tablette. La question de l’accès universel pose trois problèmes. La question réglementaire, celles des techno-logies et de l’accessibilité aux po-pulations les plus pauvres. Quelle est donc la stratégie de l’ANSUT sur ces trois aspects ?

Sur la question réglemen-taire, l’ANSUT entend s’inscrire dans une prospective. Aujourd’hui, il y a certaines problématiques qui se posent. A savoir la définition de cer-tains prix des services qui permettent à l’ensemble de nos populations d’y

avoir accès; surtout les plus pauvres. L’ANSUT, dans ce cadre, collabore avec l’autorité de régulation pour un ca-talogue afin que certains services, en matière de prix, puissent être définis. Sur les choix technologiques, au re-gard des ressources qui sont limitées, nous devons faire des choix appropriés; faire en sorte que le déploiement soit fait le plus rapidement possible. Cela peut être illustré par le cas du projet CDMA (Code division multi-ple access), qui a consisté à connecter 1.000 localités avec une technologie sans fil. Ce qui nous aurait coûté 10 fois plus cher si nous avions opté pour une technologie filaire. Enfin il faut, pour les populations les plus pauvres, faire en sorte de mettre en place un système de péréquation. De sorte que les services que l’on propose ne soient pas tarifés au même prix que les services proposés à l’ensemble des populations. Mais, la problématique, ici, c’est d’identifier ce type de populations. Nous avons déjà commencé à travailler sur des popu-lations spécifiques ou particulière que sont les étudiants; lesquels peuvent être identifiés de façon assez simple, comme cela se fait dans le cadre du projet «1 étudiant/ 1 ordinateur». Le potentiel économique de l’ac-cès généralisé, notamment en zone rurale, offre-t-il une opportu-nité de croissance ou est-il une me-nace pour les opérateurs mobiles ? Cela, de mon point de vue, de-vrait représenter une opportunité pour les opérateurs. Aujourd’hui, pour les opérateurs, l’objectif ne doit plus être

d’avoir des clients captifs; d’autant plus que, dans un modèle économique où c’était la voix qui prévalait, cela pou-vait se justifier. Aujourd’hui, la voix n’est plus la principale source de revenu pour les opérateurs. Ce sont les «données» qui représentent le plus fort potentiel de croissance pour l’opérateur. Il s’agit donc de faire en sorte, par le biais du service universel, d’assurer l’accessibi-lité des populations aux terminaux. Cela devrait permettre un accroissement des échanges de tout ce qui peut être ap-pelé data.

Vous verrez aussi que, désormais, les opérateurs, l’ayant très bien com-pris, travaillent plutôt au développe-ment d’autres relais de croissance que sont, par exemple, le mobile banking. Et donc, cela confirme que l’accessibi-lité de l’ensemble de nos populations à ces terminaux devrait repré-senter, pour l’ensemble des opé-rateurs, un facteur de croissance. Quels sont aujourd’hui les indi-cateurs qui permettent de mesu-rer l’impact de l’accès universel ? L’indicateur le plus évident, c’est celui de l’accroissement du nombre d’abon-nés internet en Côte d’Ivoire. Il y a quelques années, le nombre d’abon-nés à internet se situait autour de 200 000. Aujourd’hui, on parle, à peu près, de huit millions d’abonnés grâce aux technologies d’accès internet mobile que sont, principalement, la 3G, et dans quelques mois la 4G. Donc, c’est vrai-ment aujourd’hui l’indicateur qui permet de pouvoir mesurer l’impact véritable du service universel en Côte d’Ivoire.

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PAROLES AUX DGs

«La Poste va innover en mettant en place des produits nouveaux qui vont répondre véritablement aux besoins des populations»

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La Poste connaît de profondes mutations face à divers défis qu’elle est appelée à relever; notam-ment au regard de la mondialisation. Les volumes de la Poste aux lettres sont en baisse face à une économie numérique qui prend de l’ascendant.

Quel est le rôle de la poste dans la stra-tégie de développement national ?La Poste a toujours joué un rôle impor-tant dans la stratégie nationale de déve-loppement. Après les écoles primaires, les premiers bâtiments représentant l’état et l’Administration, c’est la poste. C’est à la poste qu’on va chercher les bonnes nouvelles et déposer son épargne. La poste utilisait des véhicules pour aller dans les zones les plus re-culées, vers la population, les jours de marché. Ces véhicules étaient connus sous l’appellation de PAR (Postes Auto-mobiles Ruraux). Les jours de marché, ces véhicules étaient attendus et quand ils arrivaient, ils donnaient de la joie au cœur des populations. Pour reprendre tout cela de façon plus moderne, nous allons continuer à nous rapprocher da-vantage des populations par le biais des systèmes de franchise. On a toujours dit que la poste a le réseau le plus vaste. Nous voulons continuer à faire mieux. Quand vous prenez l’agglomération d’Abidjan, on a tout au plus un bureau de poste par commune, en dehors du Plateau. Il faut améliorer cela . Nous

allons procéder autrement, sous forme de franchise.

Quels sont les chantiers que vous avez engagés pour moderniser la poste et en faire un outil de développement au ser-vice de l’Etat et des populations ?Au lendemain de la décennie de crise qu’a connue la Côte d’Ivoire, la poste se trouvait dans une situation des plus dif-ficiles. Ses comptes n’ont pas été cer-tifiés sur plusieurs exercices. Ce han-dicap a été maintenant levé. La poste a également cumulé plusieurs mois d’arriérés de salaires. Nous avons ré-gularisé la situation. Nous nous attelons aujourd’hui à la mise en œuvre du plan de redressement opérationnel et finan-cier de la structure. Nous travaillons ac-tuellement sur le volet des ressources humaines, qui consiste à négocier le départ volontaire d’au moins 400 tra-vailleurs. Les départs s’opèrent en deux vagues. La première étape a été déjà franchie, avec le départ d’un premier groupe d’employés. Nous travaillons actuellement à lamise en oeuvre de la deuxième vague. Après cela, nous au-rons des coudées plus franches pour nous consacrer à la mise en place de produits innovants

Justement, quels sont ces produits innovants que la poste va dévelop-per pour répondre aux attentes des consommateurs ?En dehors des produits classiques, la poste a mis en place des produits in-novants comme le courrier hybride, qui mixte le numérique et le physique. Le courrier naît sous forme numérique chez le client. Il est transféré numéri-quement à la poste. La poste imprime,

fait la mise sous plis et procède à la distribution au client. C’est un produit qui est orienté essentiellement vers les banques, les assurances, la Direction générale des impôts, et tous les autres grands facturiers. Il prend en compte un volume de courriers très important. Nous avons également le courrier ex-press. Dans le monde des affaires, le temps compte énormément et surtout la régularité. Dans ce service, les envois qui sont adressés sont transportés de façon prioritaire. Le client a la possibi-lité de tracer son courrier pour savoir à tout moment où il se trouve. Nous avons également la machine à affran-chir. C’est une nouvelle génération de machine qui va remplacer celle dont nous disposons déjà au sein des entre-prises. Et l’avantage de ce produit, au plan économique, c’est que le client n’a plus à investir dans l’acquisition de ma-chines. Nous mettons à la disposition des clients des machines modernes pour peser et affranchir les envois ; à charge pour nous de faire les relevés et la facturation au client. Cela contribue à faciliter la vie aux entreprises et aux citoyens. Un autre produit innovant : le service d’établissement express de do-cuments administratifs à distance. Avec ce produit, il suffit au client de formuler sa demande, en donnant à la poste la nature et les références de la pièce (ex-trait d’acte de naissance par exemple) qu’il désire obtenir. La poste se char-gera alors d’adresser à la mairie ou à la sous- préfecture de son lieu de nais-sance sa demande, récupérer la pièce établie et l’envoyer à l’adresse qu’il lui aura indiquée. Tout cela, en moins d’une semaine, pour un coût défiant toute concurrence. Pour 3.000 Fcfa, le client aura sa pièce, sans bouger de

chez lui. Une grande innovation, n’est-ce pas ?

Quelle est votre vision pour l’avenir et quels sont les défis à relever ?La Poste a plusieurs défis à relever. Elle ambitionne d’être le guichet unique de l’Administration. Dans les pays où le système marche bien, toutes les dé-marches administratives se font par le biais de la poste. Nous sommes en train de mettre en place une organisation appropriée, qui va nous permettre de répondre à tous ces besoins de la clien-tèle. La Poste de Côte d’Ivoire veut être une poste de proximité. L’extension de son réseau par des systèmes de fran-chise va lui permettre de répondre à cet autre défi. Notre poste veut être, par ail-leurs, le soutien au e-commerce. Nous envisageons de mettre en place, à cette fin, une plate-forme de distribution pour prendre en compte, non seulement les commandes qui seront adressées par la poste, mais aussi pour traiter et distri-buer les autres envois qui seront confiés aux sociétés de e-commerce. Pour dé-velopper le e-commerce, nous avons créé notre propre site appelé Sanlishop. C’est une vitrine qui va permettre à des artisans de faire connaître leurs pro-duits, aussi bien à l’intérieur qu’à l’ex-térieur du pays. Nous sommes en train de développer tous ces chantiers. L’un de ces chantiers, et non des moindres, c’est la volonté de la poste d’être un vecteur important de l’inclusion finan-cière. Nos services de transfert d’argent permettent aujourd’hui à tout le monde de transférer de l’argent, quel que soit le canal utilisé. Notre ambition c’est de faire en sorte que nos bureaux de poste soient de véritables vitrines pour tous les canaux de transfert d’argent.

Mamadou KONATE, Directeur Général de la Poste de Côte d’Ivoire

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PAROLES AUX DGs

Société d’Etat à gestion privée, la Poste de Côte d’Ivoire a longtemps fait la fierté de notre pays et du continent africain; jusqu’à ce qu’arrivent sur le marché postal des entreprises privées beaucoup plus modernes. Mais si la Poste de Côte d’Ivoire a fléchi le genou face à la concurrence, elle n’est pas tombée. Cette institution est aujourd’hui, plus que ja-mais, décidée à reprendre sa place de leader sur le marché postal; aussi bien en Côte d’Ivoire que dans la sous-région. Pour y arriver, elle a entrepris de diversifier ses activités, en s’appuyant sur les Technologies de l’Information et de la Communication. Elle tisse, à cet effet des liens de partenariat avec des entreprises financières, qui peuvent l’épauler pour accélérer et consolider son repositionnement sur le marché.

La mission de la Poste de Côte d’Ivoire consiste à exé-cuter des tâches d’intérêt général. Sa clientèle est composée de trois grandes entités: le grand public, les entreprises et les institutions. A chacune de ces entités, elle offre des ser-vices adaptés; notamment dans le domaine du transport et de la distribution de simples messageries (lettres, cartes et documents), de marchandises (colis, paquets), la levée de courriers à domicile et le transfert d’argent.

Pour satisfaire sa clientèle, de plus en plus exigeante, la Poste de Côte d’Ivoire s’est dotée de plusieurs centres de production. Ce sont, le Centre National de Tri Postal (CNTP),

La Poste aujourd’hui Plus que jamais décidée à reprendre sa place de leader

chargé de faire le tri des envois ; le Centre de Contrôle des Mandats (CCM), chargé du contrôle de la régularité des opé-rations de transferts d’argent ; le Centre de Comptabilité des Bureaux (CCB), chargé de la comptabilité des agences pos-tales ; le Centre Post Plus (CPP), chargé de la livraison des envois ; le Centre Western Union, chargé des envois Western Union, le centre Philatélique qui s’occupe de la collection de timbres, le Centre Machine à Affranchir, chargé de la gestion des machines à affranchir, le Centre National de Courrier Hy-bride (CNCH), en charge du traitement du courrier hybride, etc.

La Poste de Côte d’Ivoire dispose du réseau de transport et de distribution le plus vaste du pays. Ce réseau est com-posé de deux grandes parties: le réseau d’Abidjan, comprend cinquante-quatre (54) agences et le réseau des villes de l’in-térieur regroupant cent vingt-quatre (124) agences.

La Poste de Côte d’Ivoire est aujourd’hui le premier ré-seau de distribution en Côte d’Ivoire, avec cent-quatre-vingt-seize(196) points de contact et plus de cent cinquante mille (150 000) boîtes postales reparties sur l’ensemble du terri-toire national. La Poste ivoirienne joue un rôle prépondérant dans le tissu socio-économique de la Côte d’Ivoire.

La Poste connaît de profondes mutations face à divers défis qu’elle est appelée à relever; notamment au regard de la mondialisation. Les volumes de la Poste aux lettres sont en baisse face à une économie numérique qui prend de l’as-cendant.

L’institution poste a, certes, les pieds dans le passé, mais peut facilement les ancrer dans le futur, se vanter d’être le moyen de communication le plus ancien, qui joue toujours un rôle clé dans la transmission des informations et des mar-chandises. De la libéralisation à la privatisation, en passant par l’émergence de la concurrence, la Poste doit faire face à un double défi. Au challenge de la mutation du secteur, s’ajoute le déficit d’infrastructures dans certaines zones. Au-jourd’hui, l’activité postale traditionnelle – la poste aux lettres – est fortement concurrencée par des moyens de communi-cation plus rapides et efficaces grâce au progrès des Techno-logies de l’information et de la communication.

Le message est clair: la survie de la poste dépend de son aptitude à évoluer et à innover rapidement. Les attentes, les besoins et les goûts des clients changent; et la poste doit éga-lement changer pour répondre à ces nouvelles données et exigences.

La Poste de Côte d’Ivoire a bien compris ce message. En effet, depuis ces cinq dernières années, les TIC ont fait leur apparition dans l’exploitation de la plupart des produits

La Poste demainFaire face aux enjeux de la transformation numérique

et services de la Poste de Côte d’Ivoire. Les exemples sont légion et on peut en citer quelques-uns. Aujourd’hui, grâce au système de tracking, le client peut suivre son envoi en ligne jusqu’à son destinataire final. Il y a également le traitement électronique des dossiers de candidatures aux différents concours administratifs aux guichets de la Poste. Il s’agit de l’enregistrement, sur la plate-forme électronique «SEEDAD», des pièces à fournir reçues du candidat et transmission ins-tantanée par voie électronique sur la plate-forme de la struc-ture organisatrice desdits concours (Direction des concours du ministère de la Fonction publique, ENA, INFAS, DECO, Gendarmerie nationale, etc.). Ce qui permet de constituer par la même occasion, une base de données dont les différentes structures pourront se servir, dans le cadre de leurs efforts de numérisation. Avec cette même «SEEDAD», la Poste offre à la population un service d’établissement d’extrait d’actes de naissance, dans n’importe quelle agence ; et cela, quel que soit le lieu de naissance du demandeur.

La Poste de Côte d’Ivoire a mis en place d’autres pro-duits révolutionnaires tels le Courrier Hybride, la Machine à Affranchir…qui démontrent bien sa capacité et sa volonté de prendre toute sa place dans l’économie numérique en plein essor.

Repères chronologiques

1843Ouverture du premier bureau de poste à Assinie

1945Création de l’Administration des Postes et Télécommuni-cation (APT).

1961 La Côte d’Ivoire est admise à l’Union Postale Universelle (UPU)

1975 Création de l’Of-fice des Postes et Télécommuni-cation

1981Admission à l’Union Panafri-caine des Postes

1984 L’ONP est dissout, création de la Société Ivoirienne de la Poste et de l’Épargne

1998 Création de la Poste de Côte d’Ivoire

1977 Premier code postal du service postal monopole de l’Etat

2013 Nouveau code postal. Revision du code postal. Libéralisation

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PAROLES AUX DGs

Qu’est-ce qui suscite aujourd’hui l’intérêt des étudiants pour les métiers du numé-rique ?La notion de « numérique » imprègne aujourd’hui tous les secteurs d’activi-tés. En ce qui concerne le secteur de l’éducation dont fait partie intégrante l’Ecole supérieure africaine des techno-logies de l’information et de la commu-nication (Esatic), l’enseignement à tra-

vers le numérique constitue aujourd’hui un facteur clé de la démocratisation de l’école. La diffusion des usages du nu-mérique dans l’enseignement constitue un puissant levier de modernisation, d’innovation pédagogique du système scolaire. C’est un formidable outil d’in-clusion des enfants en situation de handicap. Cet outil est un enjeu majeur pour l’école et la réussite des élèves.

Autrefois réduit à la seule sphère de l’informa-tique, le numérique est aujourd’hui présent dans tous les secteurs de l’économie. Conscient de ce fait, le gouvernement ivoirien a introduit l’ensein-gement de l’informatique dans le système édu-catif. En 2012, il a en plus créé un établissement d’enseignement supérieur qui forme aux métiers du numérique: l’Ecole supérieure africaine des technologies de l’information et de la communi-cation (ESATIC). Son Directeur général, Dr Konaté Adama, présente cet établissement d’excellence.

«L’ESATIC est devenue un centre d’excellence de l’Union internationale des télécommunications en cybersécurité»

Dr Adama KONATE, Directeur Général de l’ESATIC

L’intérêt des étudiants pour le numé-rique dans l’éducation est réel. Il faci-lite l’auto-éducation et l’apprentissage individualisé, facilite l’apprentissage dans l’espace et le temps. Il facilite en outre les révisions des cours et l’au-to-évaluation. Le numérique a un effet positif sur la réussite scolaire. Ainsi, au niveau de la vie scolaire, en une touche, les étudiants et leurs parents accèdent aux notes, aux relevés d’absences, aux emplois du temps et aux agendas des étudiants, etc. La communication en termes de messagerie, d’informations aux personnels et aux familles est assu-rée. Enfin, au plan pédagogique, les ca-hiers de texte numériques, les espaces de travail et de stockage communs aux élèves et aux enseignants, les outils collaboratifs, blogs, forum contribuent à faciliter l’apprentissage.

Le numérique constitue en quelque sorte désormais le prolongement des établissements d’enseignement, par le biais des ordinateurs, des tablettes et des téléphones portables. Au total, le numérique est un puissant facteur d’intégration et un enjeu majeur pour favoriser l’égalité des chances. Le gou-vernement de Côte d’Ivoire a très bien compris cet enjeu. C’est pour cette rai-son qu’il a rendu pratiquement obliga-toire l’enseignement de l’informatique dans le système éducatif et procédé à la création d’une école d’excellence en TIC, l’ESATIC, et qu’il continue chaque jour à renforcer les usages du numérique dans le système éducatif. Quel bilan pouvez-vous faire de votre action à la tête de l’établissement ?

L’ESATIC est un établissement pu-blic créé par le décret 2012-20 du 18 janvier 2012. La formation a démar-

ré le 19 novembre de la même année. Après trois années de travail acharné et passionnant, l’ESATIC est devenue un centre d’excellence de l’Union interna-tionale des télécommunications en cy-bersécurité.

Au titre de la formation et de la re-cherche, l’ESATIC a mis sur le marché du travail ses deux premières promo-tions d’étudiants titulaires d’une licence en génie logiciel ou d’une licence en ré-seaux téléphoniques commutés.

Par ailleurs, l’ESATIC a assuré en l’espace de 18 mois, avec l’appui de la Fiber Optic Assocition (FOA), l’organe mondial de certification en partenariat avec fibre zone Canada et Afrique, la certification de 140 cadres en installa-tion de réseaux en fibre optique (FTTx : Fiber To The Home, Building, etc.). En outre, dans le cadre de la formation en master spécialisé en Technologie du Web et cybersécurité (BAC+6) et dans le cadre des activités du centre d’ex-cellence UIT, ce sont plus de 97 cadres qui ont été formés en sécurité des sys-tèmes informatiques, en sécurité des transactions électroniques, bancaires et financières et sur la règlementation de l’Union africaine en matière d’éco-nomie numérique.

L’ESATIC dispose aujourd’hui des laboratoires les mieux équipés en tech-nologies de l’information et de la com-munication, en réseaux informatiques, en multimédias, en réseaux télépho-niques commutés, en fibre optique et en réseaux mobiles.

Toutes ces réalisations ont pu se faire grâce à l’appui inconditionnel du gouvernement et donc du ministère de l’Economie Numérique et de la Poste. Le soutien de nombreux partenaires nationaux et internationaux, des opé-rateurs et faîtières du secteur des té-lécommunications de Côte d’Ivoire y ont également fortement contribué.La récupération du patrimoine se poursuit allègrement.

Comment les étudiants accèdent-ils à l’ES-ATIC ?

L’ESATIC est un établissement pu-blic national. L’accès se fait en première année du tronc commun de mathéma-tiques, et physique et TIC ou en qua-trième année en master 1 par voie de concours organisé au plan national. Elle recrute en première année des bache-liers C ou D de l’année en cours. Ils sont majoritairement titulaires d’une mention bien ou assez-bien.

Au cours de leur cursus à l’ESATIC, ils peuvent s’orienter, par leur travail en Système, réseaux informatiques et té-lécommunications (SRIT), en Réseaux et télécommunication (RTEL) ou en Système informatique et génie logiciel (SIGL).

Le master 1 de télécommunications aboutit à un master 2 orienté en ré-seaux mobiles et large bande pendant que le master 1 d’informatique conduit à un master 2 de sécurité informatique et technologie du web ou à un master 2 de génie Logiciel. L’ESATIC est ouverte aux étudiants ivoiriens et de la sous-ré-gion.

Votre école s’est imposée, en quelques années, comme un établissement d’ex-cellence, tant en Côte d’Ivoire que dans la sous-région. A quoi peut-on attribuer cette

notoriété ?A l’ESATIC, le personnel travaille

sans arrêt. Tous les enseignants et les membres du personnel administratifs se donnent la main pour réussir la mise en œuvre du plan stratégique de déve-loppement de l’établissement qui s’ar-ticule autour de six principaux axes : le développement d’une offre de forma-tions alléchantes, la promotion de la re-cherche, la réhabilitation du patrimoine et la modernisation des équipements, le développement du partenariat, la re-cherche de ressources additionnelles et la bonne gouvernance de l’institution.

La vision claire que chaque tra-vailleur a de sa mission et de l’objectif commun que nous nous sommes fixé est le point le plus fort qui explique que le projet avance avec de si bons résul-tats.

En outre, nous nous évertuons à communiquer aux étudiants cette envie de gagner, ce qui justifie la qualité des résultats scolaires qui excèdent 88% de taux de réussite en fin d’année.

Les nombreux équipements acquis aux cours des exercices budgétaires ou avec l’appui de nos partenaires donnent un très bon positionnement à l’ESATIC.

La solidarité dans le travail et la qualité de nos partenariats nous tirent vers le haut.

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DOSSIER

LES ENJEUX DE L’ECONOMIE NUMERIQUE EN COTE D’IVOIRE

Le Chef de l’Etat, SEM Alassane OUATTARA a clairement indiqué sa

vision et présenté son ambition pour notre pays, celle d’en faire un pays émergent à l’horizon 2020.

Cette ambition, que les Ivoiriens se sont appropriés complètement au-jourd’hui, constitue la trame, la colonne vertébrale de l’action du Gouvernement du Premier Ministre Daniel Kablan DUNCAN.

Au cours des quatre dernières an-nées, cette action s’est exécutée autour d’un certain nombre d’axes prioritaires afin de mieux prendre en compte les besoins immédiats des Ivoiriens, tout en ne perdant pas de vue cette ambition forte d’émergence en 2020.

Bien entendu, les nombreuses ac-tions engagées dans le cadre du dé-veloppement du secteur des TIC sont parfaitement en cohérence avec cette vision globale mise en œuvre par le Gouvernement.

Des PTT ( Poste et Télécommuni-cation) à l’économie numérique

Il y a quelques décennies, on parlait du Ministère des PTT (Postes, Télé-

graphes et Téléphones) et les questions liées à l’informatique relevaient opéra-tionnellement d’un tout autre domaine de compétence. En Côte d’Ivoire, nous avons même connu un ministère en charge de l’informatisation.

Par la suite, les Télécommunica-tions vont intégrer la Numérisation au cœur de leurs processus, ce qui est à la base de la nouvelle révolution que connait notre monde et qui a mis le sec-teur des TIC au cœur des principales mutations technologiques opérées de-puis plusieurs décennies.

Ensuite est survenu le big-bang dû au croisement entre les Télécommuni-cations et l’Informatique, qui a prolongé les changements précédents et rendu presque infinie la chaîne du possible avec les TIC.

Ainsi, avec la convergence des mé-tiers de l’informatique et des Télécom-munications, on a d’abord, il y a une vingtaine d’années parlé des NTIC, puis des TIC.

Une économie à part entière s’est créée, dont les ressorts sont endo-gènes, mais qui est en parfaite interac-tion avec l’économie traditionnelle, dont elle est devenue un facteur d’accéléra-

tion. C’est à ce niveau que le bascule-

ment se fait des TIC vers ‘’l’économie numérique’’. Cette dernière va au-delà des infrastructures, donc des moyens utilisés, pour davantage mettre l’accent sur la finalité visée, sur les services rendus, sur les emplois créés, sur les richesses supplémentaires produites...

Ce changement de dénomination atteste également d’un niveau de ma-turité du secteur plus élevé, qui permet de travailler plus en profondeur sur les services permis par les « infrastructures TIC ».

Conscient du rôle moteur que peut jouer l’économie numérique dans la réalisation de l’ambition du Président de la République de faire de la Côte d’Ivoire un Pays émergent à l’horizon 2020, le Gouvernement a décidé de faire de ces technologies un axe majeur du développement économique et so-cial de notre pays.

Bâtir les fondements d’une Economie Numérique

Dès les débuts de notre Mission au Gouvernent en 2011, nous avons fait

Le Ministre de l’Economie Numérique et de la Poste à fait deux interventions publiques en ce début d’année, à l’oc-

casion des voeux à lui présentés par l’ensemble des acteurs sectoriels et lors des rendez-vous du gouvernement où il a présenté les enjeux du numérique et les ambitions du gouvernement en la matière. Synthèse des points faits de ces deux évènements

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Au cours des années 2016/2020, les enjeux de développe-ment de l’économie numérique en Côte d’Ivoire nous ont

conduits à la fixation des objectifs opérationnels suivants, qui baliseront notre marche au cours des prochaines années :

assurer une couverture de près de 100% de la population ivoirienne en services de téléphonie, avant fin 2020 ;porter le taux de couverture data/internet à plus de 90% de la population à cette même échéance (2020) ;porter le taux de pénétration de l’accès haut débit à près de 50 % en 2020 ;fournir en ligne aux citoyens Ivoiriens, à travers le pro-gramme de gouvernance électronique de l’Etat (eGouv), environ 300 services informationnels et plus d’une centaine de services transactionnels (en 2020).

Ce programme comprend la mise en œuvre, en étroite col-laboration avec les ministères sectoriels, qui doivent être pleine-ment parties prenantes du projet, d’un plan de numérisation des processus de production et d’offres de services de l’ensemble de notre Administration.

Pour permettre à chacun ici de mieux mesurer le parcours à réaliser, nous nous sommes fixés trois bornes, trois buts ul-times, trois cibles à viser à moyen et long terme :

il s’agit premièrement de la mise en œuvre de l’identifiant unique, qui simplifiera le suivi administratif et l’offre de ser-vices aux citoyens ivoiriens ;partant du principe que l’Ivoirien Nouveau est forcement Nu-mérique, nous devons chacun à son niveau nous efforcer de parvenir à l’objectif du « Zéro papier » dans la gestion

Perspectives à moyen terme

L’objectif ultime visé est que l’ensemble des actions me-nées le soient d’une façon plus cohérente de sorte à créer plus de valeurs, plus d’emplois pour notre jeunesse, plus de connaissances pour nos populations, et contribuent en définitive à un relèvement substantiel de la maturité numé-rique de la Côte d’Ivoire.

de nos processus, ce qui consistera pour l’Administration Publique à dématérialiser la (presque) totalité de ses pro-cessus de production et de fourniture de services aux po-pulations ;enfin disposer d’un cyber espace de sécurité accrue et de confiance ;créer au moins 150.000 emplois nouveaux (directs et in-directs) dans le secteur d’ici 2020, à travers les nouveaux métiers rendus possibles par les TIC (centres d’appels, commerce électronique, Mobile Money, infogérance et sous-traitance internationale, développement d’applicatifs, production de contenus, montage d’équipements, formation et assistance aux utilisateurs, construction et maintenance de réseaux, cyber sécurité, etc.).

Nous pouvons ajouter à ces objectifs chiffrés les ambitions ci-après :

un développement accru de la gouvernance électronique de l’Etat, à travers une plus grande disponibilité des services en ligne dans tous les domaines (Education, Santé, Etat ci-vil, Agriculture, Justice, Finances, etc.) ;la mise en œuvre de mécanismes d’encouragement et d’in-citation des jeunes à l’innovation pour plus de création de valeurs (centre d’incubation, avec accompagnement tech-nique, administratif, financier…) ; le renforcement des actions en matière de sécurité numé-rique, par le contrôle de l’effectivité de la mise en œuvre du décret de 2012 relatif aux modalités d’identification des utilisateurs des réseaux de communication électronique ;la mise en œuvre effective de l’IPV6 et des adresses sta-tiques au niveau de la fourniture du service internet ;la consolidation du marché de la téléphonie autour d’un maximum de 4 opérateurs (marché plus concurrentiel, ser-vices de meilleure qualité, accroissement des capacités des acteurs…);enfin, tous nous travaillerons à rendre nos politiques de ré-gulation plus efficientes pour un fonctionnement plus optimi-sé du marché de l’offre de services TIC.

Il convient de noter qu’au cours des 2 derniers mois, nous avons procédé au renouvellement des licences des principaux opérateurs de services de télécommunications dans un climat de confiance avec les acteurs, toute chose qui atteste que notre économie est porteuse d’espoir pour l’ensemble des investis-seurs.

L’ensemble de cette politique et des actions à mener dans le secteur à partir de 2016, seront encadrées par une loi d’orien-tation générale sur les TIC et le développement de l’économie numérique.

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savoir « que le Gouvernement avait l’ambition de bâtir en Côte d’Ivoire (à l’époque), les piliers en vue du fonde-ment d’une Economie Numérique inclu-sive, porteuse de valeurs, de richesses et de Savoir ».

4 ans après, nous allons petit à pe-tit vers l’atteinte de cet objectif. Des progrès significatifs sont en effet enre-gistrés dans un grand nombre de do-maines :

l’accès à l’usage d’un téléphone fait désormais parti du quotidien de tous les ivoiriens. Cela est matérialisé par les abonnements aux services de télécommunications mobiles qui sont passés de 16 millions en fin 2011 à 25 millions en 2015 ;l’accès internet enregistre plus de 8 millions d’abonnements en fin 2015, alors que ce nombre n’excédait pas 200 mille en fin 2011. Cette crois-sance forte a été rendue possible par les services de mobilité et no-tamment par le lancement en 2013 de la 3G ;le succès du Mobile Money, qui permet une plus grande inclusion financière. Ce service enregistre à ce jour en Côte d’Ivoire plus de 8 millions d’utilisateurs et environ 15 milliards de FCFA de transactions journalières ;Nous pouvons également men-

tionner l’éclosion de nouveaux métiers générateurs de valeurs et d’emplois, tels que le commerce électronique, le paiement mobile, l’infogérance, la pro-

duction d’applicatifs informatiques, la production audiovisuelle, la sécurité in-formatique, etc.

Au total, l’objectif ultime que vise le Ministère chargé de l’Economie Numé-rique, consiste à mettre l’ensemble du secteur en capacité de donner une plus forte impulsion à la croissance écono-mique, au développement, à la moderni-sation de notre pays et au bien-être des populations, en nous appuyant sur les solutions les plus modernes permises par les TIC.

Vision, Objectifs, Stratégie

Plus concrètement, la politique que nous mettons en œuvre vise à per-mettre à la Côte d’Ivoire de disposer à court et moyen termes, de services TIC compétitifs et accessibles au plus grand nombre de citoyens, et sur un terme plus long, de bâtir les fondamentaux

d’une Economie Numérique porteuse de valeurs, tout cela à travers;

a. une réglementation en adéqua-tion avec les enjeux de développe-ment de notre Pays (dynamisante et qui donne confiance) ; b. une offre abondante en réseaux large bande et en services de conte-nus locaux;c. la vulgarisation des outils et ser-vices TIC, et de l’Internet en particu-lier, par l’appropriation, tant par les citoyens que par l’Administration publique, de ces technologies ;d. l’émergence et le développement de nouvelles activités, créatrice de richesses, et génératrices d’emplois nouveaux et l’incitation au dévelop-pement de contenus locaux profi-tables aux populations ;e. un plan ambitieux de formation et de développement d’une expertise nationale en matière de TIC.

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ACTUALITE DU MINISTERE ACTUALITE DU MINISTERE

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La CI abritera les 3 prochaines éditions du Forum Postal Africain. La Poste de Côte d’Ivoire et I-Conférences ont

signé, ce lundi 15 février 2016, une convention pour l’organi-sation en terre ivoirienne des trois prochaines éditions (2016, 2017 et 2018) du Forum Postal Africain. La cérémonie s’est déroulée en présence de Monsieur Bruno Nabagné KONE, Ministre de l’Economie Numérique et de la Poste (MENUP).

Les deux signataires, à savoir, Mamadou KONATE, DG de la Poste de Côte d’Ivoire et Assane ALAOUI, Président de I-Conférences ont d’abord signé une déclaration commune en vue d’une bonne organisation dudit évènement. Les deux dirigeants se sont dits heureux de cet accord qui renforce les bases de la coopération sud-sud en matière postale.

Signature de convention entre La Poste de CI et I-Conférences

15 février 2016

L’Agence Nationale du Service Universel de Télécommuni-cations/TIC, (ANSUT) et l’Agence Emploi Jeunes (AEJ),

ont procédé le lundi 15 février 2016, à la signature d’une convention de partenariat permettant d’offrir des kits informa-tiques subventionnés aux jeunes entrepreneurs.

Il s’agit de l’opération « un entrepreneur, un ordinateur, une imprimante + une connexion internet ». En plus d’être une déclinaison du projet présidentiel, «un citoyen, un ordi-nateur, une connexion internet», cette opération s’inscrit dans l’amélioration d’un environnement entrepreneurial propice à la promotion des TIC et de l’insertion socio-professionnelle des jeunes.

La signature a eu lieu en présence des Ministres Bruno Nabagnè KONE et Sidi Tiemoko TOURE, respectivement Mi-nistre de l’Economie Numérique et de la Poste et Ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’Emploi des Jeunes et du Service Civique.

Ce partenariat s’accompagne de l’organisation prochaine de sessions de formation en TIC et de l’installation de cy-ber-centres communautaires au profit des jeunes.

C’est le lieu d’encourager d’autres initiatives publiques ou privées, à rejoindre l’ANSUT, dans le cadre du projet « un citoyen, un ordinateur, une connexion internet ».

« un entrepreneur, un ordinateur, une impri-mante + une connexion internet »

15 février 2016

Du 18 au 19 février 2016 à l’Hôtel King Fahd de Dakar, la Côte d’Ivoire représentée par M. Bruno Nabagné KONE,

Ministre l’Economie Numérique et de la Poste et Porte-parole du Gouvernement, a pris part à la 6ème Edition du IT Forum Sénégal organisé par CIO mag en partenariat avec l’Agence de l’Informatique de l’Etat (ADIE), la Commission des Don-nées Personnelles (CDP) et le cabinet ASKA. Ce prestigieux évènement organisé depuis 2008 avait pour thème : les «En-jeux de stratégie nationale pour le secteur numérique en Afrique de l’Ouest. Quelle place pour la cyber-sécurité ? ». Comme lors de chaque édition, un pays est mis à l’honneur et donne sa position particulière sur le thème de l’événement. Pour 2016, c’était à la Côte d’Ivoire d’élaborer la thématique du forum à travers l’intervention du Ministre de l’Economie Numérique et de la Poste qui par ailleurs a conduit une forte délégation d’acteurs institutionnels (DG ANSUT, DG SNDI) et d’opérateurs privées désireux de partager leurs riches expé-riences sur le sujet, et de nouer des partenariats durables et d’intérêt mutuel avec leurs homologues africains.

6ème Edition du IT Forum Sénégal

18 février 2016

Les sociétés de téléphonie Orange et MTN Côte d’Ivoire ont remis au gouvernement ivoirien, deux chèques d’acompte

d’un montant global de 125 milliards Fcfa pour le renouvelle-ment de leurs licences, lors d’une cérémonie, en présence du Premier ministre Kablan Duncan.

Le groupe français, Orange, a remis un chèque d’acompte de 50 milliards de Fcfa sur 100 milliards fixés pour le renou-vellement de la licence dans le secteur de la téléphonie en Côte d’Ivoire, tandis que l’opérateur sud-africain, MTN, a payé 75 milliards Fcfa, soit le tiers.

Cet acompte « scelle la confiance entre les opérateurs et l’Etat de Côte d’Ivoire », a dit le ministre de l’Economie Numé-rique et de la Poste, Bruno Koné, se félicitant de ce nouveau bail qui s’étend sur 15 ans.

La première licence accordée aux entreprises dans le sec-teur, depuis 1996, avait une validité de 20 ans, pour un mon-tant de 40 milliards Fcfa. Elle expire à fin mars 2016, alors que celle en cours, d’un coût de 100 milliards Fcfa, en 2031.

MTN et Orange versent 125 milliards de FCFA à l’Etat pour le renouvellement de leurs licences d’exploitation

16 décembre 2015

Les Ministres Bruno KONE et Sidi TOURE, se félicitent de l’ accord de partenariat ANSUT –AEJ

Visite de stands par le Ministre Bruno KONE, après la cérémonie d’ouverture du forum

Photo de famille avec le Ministre de l’Economie Numérique et de la Poste et les signataires de l’accord

Photo de famille avec le Premier Ministre, le Ministre de l’éco-nomie Numérique et des opérateurs

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METIERS

ACTUAL-ITLE MAGAZINE D’ INFORMATION DE L ’ECONOMIE NUMERIQUE