activite physique et diabete - facmed-univ-oran.dz

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Université d’Oran 1 Ahmed BENBELLA Faculté de Médecine Département de Médecine Service d’Endocrinologie-Diabétologie Pr AMANI Mohammed El Amine ACTIVITE PHYSIQUE ET DIABETE Année universitaire 2019-2020

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Page 1: ACTIVITE PHYSIQUE ET DIABETE - facmed-univ-oran.dz

Université d’Oran 1 Ahmed BENBELLA

Faculté de Médecine

Département de Médecine

Service d’Endocrinologie-Diabétologie

Pr AMANI Mohammed El Amine

ACTIVITE PHYSIQUE

ET DIABETE

Année universitaire 2019-2020

Page 2: ACTIVITE PHYSIQUE ET DIABETE - facmed-univ-oran.dz

Plan

I. Introduction

II. Définitions

III. Physiologie de l’exercice physique

IV. Bénéfice, risques, contre –indictions et précautions

V. Comment prescrire une activité physique en pratique

1. Evaluer le niveau habituel d’activité physique

2. Motiver, expliquer et identifier les obstacles

3. Evaluer le risque cardiovasculaire

4. Examens nécessaires avant de débuter une activité

physique

5. Types d’activités conseillées aux diabétiques

6. Adaptation thérapeutique

7. Education thérapeutique

VI. Conclusion

VII. Bibliographie

Page 3: ACTIVITE PHYSIQUE ET DIABETE - facmed-univ-oran.dz

I-INTRODUCTION

La pratique d’une activité physique (AP) régulière est associée, dans la population générale, à

une réduction du risque de mortalité totale, de maladie cardio-vasculaire, en particulier de

maladie coronarienne, ainsi qu’à une réduction du risque de certains cancers (colon et sein).

L’effet protecteur de l’activité physique sur la morbimortalité cardio-vasculaire peut

s’expliquer, en partie, par le fait que l’activité physique régulière améliore les anomalies du

syndrome pluri métabolique (obésité abdominale, insulinorésistance, hypertension artérielle,

dyslipidémies, anomalies de la fibrinolyse…).

Les résultats de plusieurs études épidémiologiques prospectives indiquent également qu’une

activité physique régulière diminue le risque de survenue du diabète de type 2 à l’âge adulte

dans la population générale et chez les sujets intolérants au glucose. Cet effet protecteur est

retrouvé même pour des activités modérées de la vie quotidienne telles que la marche. A côté

du rôle préventif de l’activité physique, il existe un ensemble de données démontrant son

importance dans le projet thérapeutique du patient présentant un diabète de type 2.

Nous disposons de différents moyens thérapeutiques : non pharmacologiques comme la

diététique et l’activité physique et pharmacologiques à savoir les antidiabétiques oraux (ADO)

et l’insuline…etc.

Chez le diabétique type 1, le sport améliore le profil psychologique et participe à lutter contre

les facteurs de risque cardio-vasculaires.

Chez le diabétique type 2, l’activité physique constitue avec la diététique les piliers de la prise

en charge.

II-DEFINITIONS (1)

L’activité physique (AP) est définie par tout mouvement corporel produit par la contraction

des muscles squelettiques et entrainant une dépense d’énergie supérieure à celle du repos.

Elle est quantifiée en MET (metabolicequivalenttask) ou équivalent métabolique

MET: correspond à la dépense énergétique d’un sujet au repos, assis: 3.5 ml d’oxygène

(O2)/kg/mn = 1 k cal /kg/ h.

Selon l’OMS, le sport est un sous groupe de l’activité physique, spécialisé et structuré.

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Tableau 1 : MET pour les activités courantes

Les différentes intensités d’AP sont ainsi définies :

Faible intensité <3 MET

Modérée: 3à6 MET

Forte intensité 6à9 MET

Très intenses >9 MET

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Tableau 2 : Intensité de l’activité physique

La sédentarité : à distinguer de l’inactivité physique (2, 3)

Le comportement sédentaire ne correspond pas seulement à une AP faible ou nulle mais il

correspond à un ensemble de comportements au cours desquels la position assise ou couchée

est dominante avec une dépense énergétique très faible ou nulle (1 à 1,5 MET) Les différents

types d’exercice physique: Selon la SFC, INSERM groupe réadaptation et sport:

1 - Exercice en endurance : la capacité à maintenir un effort d’intensité faible à modérée

pendant un temps relativement (> 20mn) long ; ex: course à pieds, vélo

Filière aérobie, favorable pour le système cardiovasculaire et respiratoire.

2- Exercice en résistance : aptitude à maintenir un exercice d’intensité élevée pendant un

temps relativement court (20s et 1mn 30 voire 2-3 mn). Ex : sprint

Filière anaérobie lactique.

3 - Exercice contre résistance : le muscle ne s’adapte que si la charge qui lui est imposée est

supérieure à celle qu’il rencontre habituellement.

Exercices de musculation-renforcement, favorable pour le maintien et le gain de masse

musculaire.

• Exercices contre résistance isométriques :

Contraction musculaire maintenue constante contre résistance sans modification de longueur

du muscle.

Sollicite essentiellement le métabolisme anaérobie ex : l’haltérophilie

Contre-indiqués chez les patients porteurs de pathologies cardiaques (entrainent une

augmentation rapide et importante des deux composantes systolique et diastolique et

l’absence de baisse des résistances périphériques).

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• Exercices contre résistance dynamique : succession de mouvements concentriques et

excentriques effectués par un membre ou un segment travaillant contre résistance.

Augmentent la masse et la force musculaire

Exemples : haltères, les bandes élastiques …

Filières aérobie et anaérobie.

III-PHYIOLOGIE DE L’EXERCICE PHYSIQUE :(3-9)

Principaux substrats énergétiques:

Glycogène musculaire.

Glucose plasmatique (qui comprend le glucose produit par le foie).

Les acides gras libres (AGL) plasmatiques.

Réserves de glucides de l’organisme:

1 200 à 2 400 Kcal (muscle et le foie : glycogène)

dans le sang (glucose 7%) : faible

leurs déplétions : limitation de l’exercice prolongé.

Le muscle utilise :

Au repos: les acides gras libres

Au début de l’exercice :

-Métabolisation anaérobie incomplète du glycogène intramusculaire : libération de glucose.

-Glycolyse anaérobie du glucose : libèration de l’acide lactique avec production de 3

molécules d’ATP.

Ces réactions à faible rendement énergétique ne sont utilisées que pour les efforts intenses et

de très courte durée (sprint, haltérophilie) et ne permettent l’AP que pendant quelque minutes.

Si l’EP se prolonge : l'organisme doit recourir à d'autres voies métaboliques, en particulier à

la métabolisation du glucose par la voie aérobie.

Dans ces conditions, l'hydrolyse du glycogène hépatique et musculaire fournit du glucose qui

entre dans le cycle de Krebs pour être métabolisé en présence d'oxygène et pour donner de

l'eau, du CO2 et de l'ATP.

De manière schématique, ce sont 3 types de substrats qui sont à la disposition de l'organisme

pour couvrir les besoins énergétiques au cours d'un effort prolongé sur plusieurs heures:

a/ le glycogène musculaire: est le substrat le plus rapidement disponible, permet d'effectuer un

effort de quelques heures : 2 heures environ pour un effort submaximal.

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b/ le glucose sanguin:

- est le deuxième substrat de l'effort musculaire prolongé.

- provient d'une part de l'hydrolyse du glycogène stocké dans le foie

(glycogénolyse) et d'autre part de la néoglucogenès

A noter que les 2 processus se succèdent au cours du temps.

c/Les acides gras:

-sont libérés par la lipolyse du tissu adipeux et sont le 3e substrat énergétique consommé.

-leur utilisation sera prépondérante après la 40e min.

A la fin et à la suite de l'exercice physique :

La fin de l'exercice, chez le sujet non diabétique, est marquée par une augmentation rapide de

l'insulinémie, responsable d'une diminution de la production hépatique du glucose.

Ceci compromet la reconstitution des réserves musculaires en glycogène.

Dès lors, un apport glucidique devient nécessaire dans la période qui suit l'exercice physique.

Chez un diabétique sous insuline, la freination de la production hépatique du glucose est

encore plus marquée. Dans ces conditions, l'apport glucidique est encore plus crucial chez lui

pour assurer la reconstitution des réserves musculaires en glycogène « phénomène de

pompage » .

À plus grande distance, l'activité physique augmente la sensibilité des récepteurs à l'insuline

via l’augmentation de l’activité de protéines impliquées dans le métabolisme du glucose

(glycogène synthase, GLUT4) quelle que soit la nature de l’activité physique régulière,

renforcement musculaire (avantage de stimuler un grand nombre de muscles) ou exercice

développant l’endurance cardiorespiratoire permettant une meilleure utilisation du glucose au

niveau des tissus périphériques.

Par ailleurs, l’utilisation des substrats varie selon le niveau d’entrainement :

-Certains travaux ont montré que chez les sujets sportifs soumis à un entraînement régulier, la

mobilisation des triglycérides du tissu adipeux est nettement plus élevée en comparaison

auxsujets sédentaires.

-De plus, les acides gras ainsi libérés sont préférentiellement captés par le tissu musculaire où

ils sont oxydés.

-Ces constatations sont importantes car elles démontrent que le sportif entraîné, en utilisant

ses triglycérides, est capable d'économiser ses réserves en glycogènece qui lui permet de

réaliser des performances sportives plus intenses et plus prolongées que le sujet sédentaire qui

puise beaucoup plus rapidement dans ses réserves glucidiques que le sportif entraîné.

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Autres effets de l’activité physique :

- adaptation cardiovasculaire et musculaire à l’effort

-réduction de la fréquence cardiaque au repos

- augmentation du débit cardiaque

- diminution de la consommation d’oxygène du muscle cardiaque

- diminution des résistances périphériques

En somme :

-elle augmente les capacités oxydatives du muscle squelettique chez les sujets sains et

DT2.

-elle réduit la masse grasse viscérale et améliore le profil lipidique et tensionnel.

IV-Bénéfice, risques, contre –indictions et précautions :

1-Bénéfice d’une activité physique régulière :

-Prévention du diabète type 2 :

- réduction de l’incidence du dt2 de 28 à 67% chez les sujets à risque.

- effet indépendant de la diététique.

- indépendamment de la baisse de l’imc.

- Cinq grandes études publiées depuis le milieu des années 1990 ont confirmé l’intérêt des

modifications du mode de vie (activité physique et / ou alimentation)chez les individus à

risque de développer un DT2.

L’effet de l’activité physique est indépendant de la diététique.

Une analyse sur la cohorte de l’étude finlandaise FDPS a montré que marcher au moins

2,5h/semaine diminue le risque de DT2 de 65%.

Il ressort de cette analyse que sont bénéfiques à la fois l’AP modérée à intense et l’AP de

faible intensité et ceci toujours indépendamment des apports alimentaires ou de l’IMC.

L’élément le plus prédictif d’un DT2 : obésité ou inactivité physique ?

L’étude des infirmières américaines (Nurses’HealthStudy), où la référence était les femmes

de poids normal et ayant une activité physique régulière (>21,8 METs-h/semaine).

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Le RR de DT2 est de :

- 16,75 pour les femmes obèses+ ; AP-

-10,74 pour les femmes obèses+; AP++

-2,08 pour les obèses - et AP- .

L’importance du risque lié à l’obésité serait plus grande que celle imputable à

l’insuffisance d’activité physique.

-Effet de l’AP sur l’équilibre glycémique (10, 11)

La META-ANALYSE DE Thomas et al : diminution de l’HbA1c de-0,6% (sans variation de

poids ).

La Meta-analyse d’Umpierre: distinction entre exercices supervisées et structurés vs conseil

d’AP (groupe contrôle)

→ diminution de -0,51à 0,73% d’HbA1c : (Endurance : -0,73% d’HbA1c +++, contre

résistance -0,57% , combinaison des deux types -0,51%)

- Une activité structurée > 150min/semaine : -0,89%

- Une activité < 150min/semaine : -0,36%.

- Conseils diététiques : -0.43 %.

-Effets sur le profil lipidique:(12)

• augmentation du HDL – cholestérol ;

• augmentation de la taille des particules LDL ;

• baisse des TG.

-Effets anti-ischémiques :

• diminution de la dysfonction endothéliale

• augmentation du flux coronaire

• augmentation de la circulation collatérale

• diminution de la demande du myocarde en O2.

-Effets Anti-thrombotiques :

• diminution de l’adhésion plaquettaire.

• augmentation de la fibrinolyse.

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• diminution du fibrinogène.

• augmentation de la viscosité sanguine.

-Effets sur les FDR :

• diminution la PAS.

• réduction de l’obésité.

• diminution de l’inflammation.

• Amélioration du profil lipidique.

-Effets anti arythmiques :

• activité adrénergique.

• augmentation des baroréflexes.

• augmentation du tonus vagal.

2-Risques de l’AP : Tableau 3

Hypoglycémie :

-effort fait à jeun

-pendant l’effort et après l’effort (insuline,sulfamides)

Hyperglycémie paradoxale,décompensationcétosique

-glycémie initiale élevée.

-effort violent etintense (>80% VO2max)

Avant de débuter un exercice physique, il faut s’assurer que la glycémie est < 2.5 g/l.

Une activité physique, surtout si elle est intense et sans entrainement préalable, risque

d’induire ou d’aggraver :

- une insuffisance coronarienne latente :

• augmentation du tonus sympathique.

• baisse du tonus vagal.

• risque : d’arythmie et d’accident vasculaire lié à l’activation plaquettaire avec risque

d’IDM et de mort subite (exercice> 6 METS).

• heureusement, il peut être compensé par un entrainement régulier : paradoxe du

risque- protection.

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- une hémorragie du vitré ou de décollement de rétine en cas de rétinopathie

proliférante (HTA d’effort).

• L’ADA déconseille en cas de RD même modérée la pratique d’AP risquant

d’entrainer une élévation tensionnelle (manœuvre de Valsalva), effet controversé par

certaines études. Même en cas de rétinopathie proliférante, l’activité physique telle

que la natation, lamarche, l’utilisation de bicyclette d’appartement est autorisée. La

manœuvre de Valsalva a été observée en cas d’effort de vomissement,

d’accouchement, de fibroscopie œsogastroduodénale (FOGD)

- une protéinurie :(13)

• une session d’exercice peut élever transitoirement la micro albuminurie.

• effet bénéfique d’un entrainement en endurance.

• l’activité physique à type de renforcement musculaire permet de lutter contre la

sarcopénie.

Des études épidémiologiques ont montré une association entre l’AP régulière et une

meilleure fonction rénale chez les diabétiques. Il est important de demander à un patient

chez qui l’on découvre une micro albuminurie anormale si, la veille du prélèvement, il a

eu une activité physique intense alors cette augmentation est transitoire, et la micro

albuminurie induite par l’exercice n’est pas un marqueur prédictif de la micro albuminurie

permanente dans le DT2.

La présence d’une néphropathie n’est pas une contre-indication à la pratique d’une

AP (après traitement de l’anémie par l’érythropoïétine)

- Plaie des pieds surtout s’il existe une neuropathie et/ou artériopathie :

En l’absence d’échauffement et de récupération active, risque de :

-douleurs musculaires et ostéo-articulaires.

-hypotension orthostatique en fin d’exercice.

3- Contre-indications : Tableau 3

-insuffisance coronarienne.

-HTA d’effort (pression systolique > 240 mmhg et/ou pression diastolique > 120 mmhg).

-rétinopathie proliférante.

-macro protéinurie.

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4- Précaution : Tableau 3

-évaluation médicale préalable.

-éviter certaines associations médicamenteuses.

-contrôler la glycémie avant de débuter l’exercice physique.

-éviter les sports violents au profit des sports d’endurances.

-avoir du sucre sur soi.

Tableau 3 : Risques, précautions et contre-indications de l’activité physique

COMMENT PRESCRIRE UNE AP EN PRATIQUE ?

Les méthodes de mesure de l’AP comprennent les questionnaires permettant d’évaluer en

quelques minutes l’AP habituelle des patients en fonction du contexte (professionnel,

loisirs, sports, trajet) ainsi que les occupations sédentaires (Tableau 4)

a-Calorimétrie indirecte, mesure de la dépense énergétique (spécialisé)

b-Carnets et questionnaires d’AP

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c-Compteurs de mouvements (podomètre et accéléromètre) ; (Tableau 5)

d -Marqueurs physiologiques (FC).

Tableau 4 : Méthodes de mesure de l’activité physique

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Tableau 5 : Compteurs de mouvements

2- Motiver, expliquer et identifier les obstacles :

Tableau 6 : Motivation et identification des obstacles

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3-Evaluer le risque cardiovasculaire :

Dépistage des sujets à risque selon le Collège Américain de Cardiologie :

- âge > 40 ans diabète avec ou sans FDR cardiovasculaires.

-DT1 ou DT2, avec Diabète > 10 ans:

- HTA

- Tabagisme

- Dyslipidémie

- RD proliférante ou préproliferante

- Néphropathie / micro albuminurie

- Quelque soit l’âge :

-En cas de suspicion de pathologie coronaire, cérébro-vasculaire, ou artérielle

périphérique.

- Neuropathie autonome

- Néphropathie avancée avec IRC

- Planification d’un exercice intense.

Dépistage des sujets à risque selonSFC/Alfediam :(14) Fig 3

• DT 2 > 60 ans ou dont la durée>10 ans et présentant au moins 2FDR.

• DT1 >45 ans et durée >15 ans et présentant au moins 2FDR.

• DT 1 ou 2, quels que soient l’âge et les facteurs de risque, dès lors qu’existe une

AOMI, et/ou un athérome carotidien, et/ou un antécédent d’AVC.

• DT 1 ou 2 quels que soient l’âge et les facteurs de risque, dès lors qu’existe une

protéinurie ou une insuffisance rénale.

• DT 1 ou 2, quel que soit l’âge, dès lors qu’existent au moins 2FDR et une micro

albuminurie.

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Fig3 : Dépistage des sujets à risque selon SFC/Alfediam

Intérêt de l’épreuve d’effort cardio-respiratoire :

L’épreuve d’effort permet de :

-Préciser les différentes étapes de l’adaptation à l’effort (respiratoire, cardiovasculaire et

musculaire).

-Déterminer la capacité physique maximale et sous maximale.

Prescription adéquate de l’AP et sportive

La durée du test et la capacité maximale (METs,VO2)

Le profil de la fréquence cardiaque et la pression

artérielle

Anomalies électriques (ischémie ,arythmie )

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4- Réaliser les examens nécessaires avant de débuter une AP :

a- Bilan cardiovasculaire :

- ECG de base.

-Echographie cardiaque, épreuve d’effort ou scintigraphie coronaire.

- Profil tensionnel.

- Palpations des pouls et doppler des membres inferieurs.

b- Bilan ophtalmologique :

- Acuité visuelle (AV)

- Lampe à fonte. (LAF)

- Pression intra oculaire. (PIO)

- Fond d’œil. (FO)

- Angiographie rétinienne

c- Bilan rénal :

- Urée – Créatinine.

- Microalbuminurie.

d- Hygiène des pieds :

- Examen rigoureux des pieds : recherche d’une déformation des pieds, antécédents de mal

perforant plantaire (MPP)

- Port des chaussures aérées et bien adaptées

e- recherche d’une neuropathie autonome notamment cardiaque.

5-Types d’activités conseillées aux diabétiques : Fig4(15)

• les exercices d’endurance avec un entraînement progressif et adapté

• Les exercices intenses et intermittents sont généralement bien tolérés chez le jeune

diabétique

• Les Sports solitaires sont déconseillés : hypoglycémies

• Les sports violents et intenses sont à éviter

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Fig4 : Types d’activités conseillées aux diabétiques (15)

6- Adaptation thérapeutique

-Diabète type 2 sous traitement oral :

- Diminuer de moitié la dose des sulfamides hypoglycémiants précédant l’exercice

Dans certains cas, il faut même arrêter le traitement peu de temps avant d'entreprendre une

activité.

- Patients sous glinides : réduire la posologie avant l’exercice

- Pas de diminution des doses : metformine, inhibiteurs de l’alpha glucosidase et les

incrétines.

- Diabète type 2 sous insuline :

-mêmes conseils que pour le DT1.

Rajouter une collation de 20 gr de glucides si glycémie au cours ou en fin d’exercice est

<0,8g/l.

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Diabétique type 1:

1 - adaptation diététique :

-Il est préférable de pratiquer un sport en postprandial, c'est-à-dire dans la période où la

disponibilité des substrats énergétiques et le niveau des réserves glycogéniques sont à leur

maximum.

-Le remplissage des réserves en glycogène devrait être réalisé par l'apport de glucides

complexes la veille, relayé par un apport glucidique régulier pendant l'effort.

-Le matin de l'activité physique, une prise de fruits au petit-déjeuner est conseillée car les

sucres qu'ils contiennent sont aisément convertis en glycogène.

-Comme indiqué précédemment, les réserves glycogéniques permettent une bonne contraction

musculaire pendant une période de l'ordre de 1 à 2 heures. Au-delà, il convient de prévoir des

apports horaires de glucides rapidement utilisables à index glycémique élevé.

- Apport de glucides (Tableau 7)

- Hydratation :tout sujet qui souhaite pratiquer une activité physique relativement

intense devrait absorber 300 mL d'eau non glacée (entre 10 °C et 15 °C) par heure, en petites

quantités.

- En fonction de la durée et du type d’exercice : (Tableau 8)

Effort très bref <20min :aucun apport de glucides.

Activité brève >1h : 15 à 20 gr de glucides 15 à 30min avant l’exercice.

Efforts répétés sur une durée prolongé : collation de 30 gr de glucides lors des arrêts

temporaires.

Effort prolongé >45min : augmenter la ration glucidique de l’avant dernier repas ; apport de

15 à30grde glucides/45min après l’exercice: boissons sucrées et sucres complexes.

Effort imprévu : apport glucidique systématique 25 à30gr au début à renouveler toutes les 30

à 45min.

Page 20: ACTIVITE PHYSIQUE ET DIABETE - facmed-univ-oran.dz

Tableau 7 : Adaptation diététique : apport de glucides

Tableau 8 : Adaptation diététique : selon la durée et le type d’exercice physique (15)

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2-Adaptation du traitement chez le patient insulinotraité

Lieu d’injection : l'insuline devrait être injectée dans une zone non sollicitée par l'activité

musculaire car sa diffusion trop rapide sous l'influence des contractions musculaires risquerait

d'entraîner une chute rapide de la glycémie mal compensée par une production hépatique

freinée par cet hyperinsulinisme.

En général, l'abdomen apparaît comme une zone assez neutre car peu sollicitée par l'effort

sauf pour certaines activités (gymnastique abdominale, aviron).

Adaptation adéquate Schéma thérapeutique

- Exercice effectué 90 mn après le petit déjeuner :

réduction de 50 % de la dose du matin

- Exercice effectué 3 h après le petit déjeuner :

pas de modification de la dose en général

Triple injection: Rapide et Intermédiaire le soir

- Réduire 50 % ou supprimer la dose d’insuline

rapide avant l’exercice

- On peut réduire l’insuline intermédiaire avant l’effort

- Rajouter des suppléments d’insuline rapide

nécessaire plus tard

Combinaison de l’insuline rapide et intermédiaire

- Diminuer de 10 – 20 % de la dose

- Diminuer de 30 – 35 % de la dose avant

l’exercice, on répartit la dosse en 2 injections :

2/3 matin et 1/3 le soir

- Double injection d’insuline intermédiaire

- Une seule injection matinale d’insuline intermédiaire

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Adaptation des doses Schéma thérapeutique

- Diminuer 30 – 35 % d’insuline rapide avant

l’exercice, adapter l’effort en fonction du

contrôle glycémique

- Schéma « basal bolus »

- Diminuer de 50 % du bolus préprandial

- Arrêter le débit de base pendant l’exercice

(l’activité doit débuter dans l’heure qui suit

l’arrêt du débit de base)

- Réduction du débit de base de 75 % dans les 6 ou 12 h qui

suivent l’arrêt de l’exercice physique)

Perfusion continue sous cutané d’insuline

(pompe)

- Diminuer de 30 – 50 % de la dose d’insuline basale et

préprandiale dés le 1° jour de stage

- Sujet participant au stage de sport

Autres associations médicamenteuses

Les bêtabloquants:

- en diminuant le seuil de perception de l'hypoglycémie, ils peuvent masquer les symptômes

« adrénergiques » et aggraver la neuroglycopénie.

- en diminuant également le débit cardiaque, ils peuvent entraîner une baisse des

performances.

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- de plus, les bêtabloquants non cardiosélectifs diminuent la glycogénolyse et la

néoglucogenèse hépatique.

Un avis cardiologique s’avère nécessaire pour une éventuelle modification thérapeutique.

Les fibrates, les inhibiteurs de l'HMGcoA réductase (statines), et l'ézétimibe :

- peuvent entraîner des douleurs musculo-tendineuses et générer des crampes à l'effort dont il

faut tenir compte.

- quelques cas de rhabdomyolyse ont été rapportés au cours d'efforts intenses.

En cas d’hypoglycémie :

• Le sport doit être arrêté

• Resucrage

• L’AP sera reprise si la glycémie capillaire dépasse 1.10 -1.40 g/l

En résumé :

1- Instaurer un programme d’entraînement, le début sera progressif par des séances

de 10 à 15 min, 3à 4 fois / semaine pour atteindre les 45 min ou plus au bout de

quelques mois.

2- Surveillance de la glycémie avant l’effort, l’exercice physique ne sera entrepris

que si:

- la glycémie > 1 g/l

- La glycémie < 2.50 g/l

3- Chercher à atteindre 60-70% de « la fréquence maximale théorique » (FMT=

220 – l’âge) au cours de l’AP.

4- Adapter les doses des médicaments et un bon équilibre alimentaire.

6- Education thérapeutique : qui constitue un volet important dans la prise en charge du

diabète mais aussi lors du suivi de l’AP. En effet, dans son étude chez les DT2, Zhang Y et al

ont conclu qu’une AP en aérobie ou de résistance ou les deux simultanées était associée à une

baisse de l’HbA1c et que cette diminution de l’HbA1c était plus importante si l’exercice

durait plus de 150 min par semaine versus 150 minutes ou poins par semaine. Toutefois, cette

diminution de l’HbA1c n’était observée que si l’AP était associée à des conseils diététiques

(16).

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VI-CONCLUSION

Toute augmentation d’activité physique, même minime, sera bénéfique !

L’activité physique entraîne de nombreux bénéfices sur :

-La glycémie

• augmentation de la consommation en énergie des muscles

• amélioration de l’action de l’insuline

• diminution de l’insulinorésistance

• diminution de l’hémoglobine glyquée

-L’appareil cardiovasculaire

• diminution de la tension artérielle

• amélioration du bilan lipidique

• diminution du risque de complications cardiovasculaires

-La répartition des graisses

• perte de poids en cas d’excès de poids ou maintien d’un poids satisfaisant

• réduction de la graisse abdominale

-Le bien-être physique et moral

• maintien et amélioration de la solidité des os

• augmentation de la masse musculaire

• réduction du stress et de l’anxiété

• création de liens sociaux, amélioration de la qualité de vie et du bien-être

Si l’activité physique est pratiquée régulièrement et avec une intensité modérée, elle peut

contribuer à baisser de 30 à 50% les risquesde complications associées au diabète de

type 2.

VI-Bibliographie

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