acf 2008 programmes agricoles

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    A C F - I N T E R N A T I O N A L N E T W O R K

    Programmes agricoles :de lvaluation initiale la mise en uvre.

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    3/144PROgRAmmEs AgRICOLEs : dE LvALuATION INITIALE LA mIsE EN uvRE. 3

    sOmmAIRE 3

    PREAmbuLE 4

    INTROduCTION 5

    ChAPITRE 1 : dEFINITION ET LEgITImITE dEs PROgRAmmEs AgRICOLEs 9

    Rsum 9I. Quest-ce quun programme agricole ? 10II. Pourquoi mettre en place des programmes agricoles chez ACF-IN ? 12

    III. La dimension sociopolitique des programmes agricoles 13Iv. Stratgies de sortie 14v. Principes pour les programmes agricoles 14

    ChAPITRE 2 : COmPRENdRE LE CONTExTE dINTERvENTION 15

    Rsum 15I. Analyse diagnostic des situations agraires 16II. Dnitions et concepts-cles 16III. Caractrisation des systmes dexploitation 17Iv. Caractrisation des units de production 20

    V. Identication des stratgies dintervention 20vI. Etude de faisabilit des interventions proposes 21

    ChAPITRE 3 : mIsE EN PLACE dEs PROgRAmmEs AgRICOLEs 23

    Rsum 23I. Les partenariats 24II. Identication des bnciaires 25III. Lquipe de scurite alimentaire 33Iv. Les programmes agricoles et la logistique 33

    ChAPITRE 4 : PROgRAmmEs dE PROduCTION dE CuLTuREs 35

    Rsum 35I. Les semences et les outils comme facteurs limitant la production 36II. Le stockage daprs rcolte comme facteur restrictif 47III. Laccs et la disponibilit des intrants agricoles comme facteur

    limitant la production 50

    Iv. Autres facteurs limitant la production 53

    ChAPITRE 5 : PROgRAmmEs dELEvAgE 55

    Rsum 55I. Les programmes de recapitalisation en btail 56II. Formation sur llevage 59III. Activits complmentaires

    sOmmAIREOectif lireCi i fc hgiq, chiq iq i

    uvre de programmes agricoles de leur dnition leur valuation.

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    ChAPITRE 6 : PROgRAmmE dE dIvERsIFICATION ALImENTAIRE 63

    Rsum 63I. Les activits maraichres 64II. Pche et pisciculture 66

    ChAPITRE 7 : quEsTIONs FREquEmmENT POsEEs 69

    LIsTE dEs sChEmAs 72

    LIsTE dEs TAbLEAux 72

    LIsTE dEs ExEmPLEs 72

    LIsTE dEs ANNExEs 73

    bIbLIOgRAPhIE 142

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    PRAmbuLECe livre fait partie dune srie sur la scurit alimentaire dveloppe par Action contre la Faim(ACF-IN1) et base sur la capitalisation dexpriences et dtudes menes ces dix dernires annessur le terrain. Cette srie tudie et dveloppe les aspects spciques des diffrents programmes descurit alimentaire, et plus particulirement les outils techniques qui peuvent tre utiliss au coursde projets prcis. Chaque livre peut tre lu sparment ou peut tre complt et consolid par lesautres. Tous ces livres constituent le kit scurit alimentaire qui se prsente de la manire suivante :

    Ces ouvrages sadressent un public averti, notamment celui de la communaut humanitaire inter-nationale, des quipes techniques et oprationnelles sur le terrain et toute personne souhaitantsinformer sur la scurit alimentaire au niveau international. Chaque ouvrage contient un sommairedtaill avec des exemples des diffrents outils utilisables pour la mise en uvre des programmeset un glossaire des terminologies techniques. Il prsente aussi une liste des questions les plus fr-quentes an de donner au lecteur une rponse rapide aux points cls soulevs travers le document.Cette srie peut tre aussi complte par des documents concernant dautres types de program-mes de scurit alimentaire dvelopps dans les domaines du dveloppement et de la recherche insitu (par exemple : la scurit alimentaire en contexte urbain, en environnement pastoral ou encoredautres sujets tels que la participation communautaire ou les interventions montaires). Tous ceslivres sont susceptibles dtre complts ou amliors tout moment selon le dveloppement dudpartement scurit alimentaire dAction contre la Faim et les valuations internes et externes desdiffrentes activits en scurit alimentaire.

    1 / ACF-IN est le rseau international comprenant ACF Canada, ACF France, ACF Espagne, ACF Royaume Uni et ACFUSA. Le rseau international partage une charte commune et des objectifs globaux.

    IntroduCtIon la

    sCurIt alImentaIre :

    prInCIpes dInterventIon

    ei ic

    ci ii

    aciigic

    ai ii alternatives laide

    ii

    pggic

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    Dans cette logique, une valuation pralable de la scurit alimentaire est ralise aprs une missionexploratoire, an didentier les problmes prdominants et comprendre les causes de la malnutri -tion. Cela permet dtudier les diffrents facteurs sous-jacents apparaissant dans le schma et deformuler des hypothses concernant les problmes lis la disponibilit et/ou laccs et/ou lutilisa-tion de la nourriture.

    Aprs avoir tabli les zones prioritaires dans la rgion donne, puis dtermin les causes immdiateset les causes sous-jacentes de la malnutrition et identi les principales stratgies dadaptation pourchaque groupe de population, lvaluation permet des recommandations sur la pertinence et lop -portunit dune intervention humanitaire. On peut classer les recommandations par diffrents typesdactivits, prsentes dans le tableau 1 ci-dessous.

    tb 1 : tygi cii ci ii

    tygi cii d ci ii : Analyses de contexte

    - Missions exploratoires- Analyse de la vulnrabilit- Evaluations techniques spciques- Systmes de surveillance / Systmes dalerte prcoce

    Assistance alimentaire (et non-alimentaire)- Distribution gnrale et distribution cible- Cantines- Nourriture ou argent contre travail- Rations de protection des semences3

    - Produits non-alimentaires de premire ncessit- Interventions montaires (argent ou coupon)

    Aide lconomie des mnages- Rhabilitation agricole (mthodes de production, recapitalisation, formation, suivi)- Activits gnratrices de revenus (AGR)- Optimisation des outils de production- Capitalisation (ex : innovations techniques, amlioration des semences)- Conservation (ex : protection des sols, agro irrigation...)

    Aide au tissu socio-conomique- Aide aux canaux de distribution (ex : dveloppement des cultures commerciales)- Aide aux communauts (ex : groupes communautaires, associations de fermiers,

    institutions sociales, coopratives)

    Si nous nous rfrons aux activits de scurit alimentaire menes par ACF-IN, ce livre prsente plusparticulirement laide lconomie des mnages et loptimisation des outils de production traversdes activits de rhabilitation agricole. Il vise surtout proposer des outils mthodologiques pourvaluer la situation agricole, identier les besoins en matire de scurit alimentaire, mettre en uvredes activits et enn surveiller et valuer les programmes agricoles.

    Il est cependant ncessaire de comprendre que, dans ce domaine, toute mthodologie, quelle quellesoit, doit tre considre comme un guide ou un outil. Ni les outils ni les approches ne peuvent tre

    3 / Laide alimentaire devrait tre apporte en lien avec les distributions de semences lorsquil y a un risque deconsommation des semences par les familles, faute de nourriture disponible dans le foyer.

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    utiliss de manire rigide, sans tre adapts au contexte. Un programme de qualit est un program-me rpondant au mieux chaque situation et chaque culture. ACF-IN ne recommande donc pas lastandardisation complte des programmes de scurit alimentaire.

    Les programmes de rhabilitation agricole peuvent tre trs divers, compte tenu de la diversit decontextes dans lesquels ACF-IN intervient (crises ouvertes, post-crises, dstructuration, discrimina-tion). Malgr cette diversit, les objectifs principaux restent de sauver des vies, de soulager les souf-frances humaines, de prserver et restaurer la scurit alimentaire, en agissant diffrents niveauxtout en maintenant la dignit des personnes et en les protgeant. Ainsi, peut-on trouver au sein desprogrammes dACF-IN des distributions massives de semences et doutils, des formations intensi-ves sur llevage, et des activits de promotion de la diversication des cultures pour la consomma-tion et/ou la commercialisation. En effet, chacune de ces activits vise, dans un contexte particulier, rtablir la scurit alimentaire des groupes de population les plus vulnrables.

    Lobjectif de ce livre est de rpondre plus particulirement aux questions concernant les program-mes de rhabilitation agricole : pourquoi, quel type, pour qui, quand, comment et quel peut trelimpact ?

    Le chapitre 1 propose une dnition des programmes agricoles dACF-IN et la lgitimit de telsprogrammes en matire de scurit alimentaire. Le chapitre 2 analyse lapproche et les outils n-cessaires pour obtenir une meilleure analyse du contexte et dterminer les besoins de la populationdans une perspective agricole, tout en consolidant les informations collectes pralablement, lors delvaluation initiale de la scurit alimentaire.

    Les aspects gnraux de la mise en uvre de tous types de programmes agricoles sont tudis dansle chapitre 3. Les chapitres 4, 5 et 6 approfondissent ensuite ces diffrents types de programmes, enmettant laccent sur les activits lies la production de cultures (semences et outils, conservationaprs rcolte et augmentation de laccs aux intrants agricoles), sur llevage (recapitalisation etformations intensives sur llevage) et sur la diversication alimentaire (potagers, pche, pisciculture).Enn, le chapitre 7 rpond aux questions le plus frquemment poses avec des rponses concisesselon linformation dveloppe plus prcisment tout au long du livre.

    REmERCIEmENTsIl est impossible de nommer chaque personne ayant contribu la ralisation de ce livre. La m-thodologie et les exemples illustrs sont une compilation des expriences vcues par des centai-nes dexpatris et dquipes locales dACF-IN depuis plus de 10 ans. Un remerciement spcial estexprim tous ceux qui ont travaill dans les dpartements de la scurit alimentaire aux sigesdACF-IN et ceux qui ont contribu, dune manire ou dune autre, dvelopper ce dpartement et poser les fondations de cette srie dtudes sur la scurit alimentaire.

    Ce livre a t mis jour par Lisa Ernou et Victor Kiaya en coordination avec une quipe de relecturecompose Ludovic Bourb, Adrienne Daudet, Hlne Deret, Claude Geraets, Kate Ogden, JaniceSeltser, Marta valdes et Sabrina valy.

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    Capitre 1Dnition et lgitimit des programmes agricoles

    Rsum Les programmes agricoles, comme tous les programmes de scurit alimentaire, ont pour objectifdaider la population subvenir ses besoins alimentaires de premire ncessit. Les activitsagricoles ne sont pas les seules rponses, ni forcment les plus appropries pour tous les contex-tes et elles doivent tre envisages seulement aprs lachvement de lvaluation initiale de lascurit alimentaire. Les programmes mettre en place sont extrmement diffrents selon les contextes et il faut lesdnir en les adaptant en fonction des besoins spciques de la situation et en coordination avecla population locale. La dimension sociopolitique des programmes agricoles doit aussi tre priseen compte. Le rle de la production agricole est extrmement important dans beaucoup de socits. Ellecontribue la survie de nombreuses familles rurales et a galement un impact sur les conomiesrgionales et nationales. Mme les programmes agricoles de courte dure peuvent avoir des impacts de longue dure. Ilfaut envisager ces impacts (sociaux, cologiques et conomiques) avant dmettre des recomman-dations ou dinitier des activits. Les stratgies de sortie doivent tre labores pendant lvaluation et les tapes de planication,en lien avec les partenaires locaux.

    DamienGuerchois-Somalie

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    I. quEsT-CE quuN PROgRAmmE AgRICOLE ?

    Lobjectif principal dun programme agricole dACF-IN est de permettre la population de sub-venir ses besoins alimentaires, soit par sa production personnelle soit par lchange. Demanire gnrale, les programmes ciblent davantage les contextes ruraux. Cependant, des projetssont galement raliss en contexte urbain ou semi urbain si la terre est disponible. Lorsque les pro-grammes agricoles ne sont pas adapts au contexte ou aux habitudes culturelles dune population,des programmes gnrateurs de revenus peuvent tre mis en place avec le mme objectif que celuimentionn ci-dessus. Les activits gnratrices de revenus peuvent tre bases sur des productionsagricoles ou non agricoles. Pour plus dinformation sur les Activits Gnratrices de Revenus, repor-tez-vous au livreActivits gnatices de revenus.

    Les bjcif spciques des programmes agricoles peuvent comprendre :l hbiii gic :

    Identication et hirarchisation des problmes concernant la production agricole (cultures,potagers, btail, etc.) pour relancer la production de denres alimentaires de base consom-mes dans la zone avant la crise.

    Identication et hirarchisation des possibilits pour soutenir la recapitalisation de biens deproduction agricole. Cela peut concerner le btail, les outils, les arbres, etc.

    Identication et hirarchisation des techniques agricoles qui limitent la production, en vuedentraner des activits de formation agricole destines promouvoir les pratiques dura-bles.

    Diversication des revenus des mnages par dautres activits agricoles : production mara-chre, transformation de produit, etc.

    liii ifc ci : Soutien ou cration de magasins agricoles pour faciliter lapprovisionnement en semences,

    en outils et en dautres produits agricoles ncessaires pour la production, Soutien des centres de production de semences et des infrastructures daprs rcoltes, Amlioration de la production agricole par lintroduction de nouvelles varits et lexprimen-

    tation de techniques de cultures, Dveloppement ou rhabilitation des structures hydrauliques comme la construction de p-

    rimtres irrigus, Gestion de la fertilit des sols par lamlioration des techniques de conservation des sols, Amliorations des conditions dlevage.

    l i ii ii : Identication et dveloppement de produits agricoles qui manquent dans lalimentation ac-

    tuelle, pouvant entraner lintroduction de nouvelles cultures dans le potager, la pisciculture,etc.

    Bien entendu, les activits mises en uvre sont choisies et modies en fonction du contexte et dela spcicit de chaque population. Certaines activits agricoles possibles comprennent :

    Des distributions de semences et doutils qui peuvent complter laide alimentaire. Ce sou-tien permet la population de produire elle-mme les denres alimentaires de base, tout encouvrant ses besoins immdiats pendant la priode de soudure. Elles apportent par ailleursun soutien lorsque les programmes daide alimentaire commencent se retirer.

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    Exemple 1 : Distribution de semences et doutils en Indonsie

    pic ach, s, Ii 2005Suite au tsunami de dcembre 2004, des milliers de familles vivant le long des rgions cti-res dAceh ont perdu des membres de leur famille, leurs maisons et leurs moyens de produc-tion. La situation sest aggrave par la suite, du fait de la destruction (suite aux tremblementsde terre) de la majorit des moyens de transports et des entrepts de stockage, situs le longde la cte ouest de la province. Les denres alimentaires de base ntaient plus disponiblessur le march ou seulement en trs petites quantits, et des prix trs levs. Une rponsemassive, internationale et locale, a rapidement suivi, apportant une aide alimentaire aux fa-milles touches.Le suivi post-distribution du programme daide alimentaire port par ACF-IN a rvl queles besoins alimentaires de premire ncessit taient couverts par laide humanitaire, maisque les familles continuaient dpenser une grande part de leurs revenus limits ou de leursconomies pour acheter des produits frais (principalement des fruits et des lgumes). Ande rduire leurs dpenses et daugmenter la quantit de lgumes disponibles dans la rgion,

    Action contre la Faim a distribu une varit de semences marachres ces familles, tou-ches directement ou indirectement par le tsunami. Le cycle court des cultures marachresa permis aux familles daugmenter leur production et leur consommation alimentaire dans undlai relativement restreint (2 3 mois).

    Exemple 2 : Programme de rhabilitation agricole pour les Libriens de retour dans leur pays

    libi, 2002Lorsque les Libriens sont rentrs chez eux, aprs plusieurs annes de guerre civile, ils ont trouvleur terre agricole, autrefois fertile, envahie par la brousse. Les possibilits de dmarrer de nouvellesactivits agricoles taient alors trs limites, faute daccs aux semences et aux outils et faute dedisponibilit. Aprs une rapide valuation des besoins et des capacits des groupes de population,

    Action contre la Faim a dmarr un programme de production agricole pour soutenir les produc-tions de riz, de manioc et de mas dans les zones normalement cultives. Les marcages ont ga -lement t revaloriss pour augmenter la production de riz et diversier celle des jardins marachersan davoir des revenus montaires intressants (poivrons, oignons). Le programme tait menen coordination avec une organisation locale pour encourager la formation des agriculteurs et destechniciens.

    Lorsque lconomie alimentaire des familles est centre sur lagriculture et llevage (so-cit agropastorale) ou seulement sur llevage (socit pastorale), il est important das-surer une disponibilit continue du btail permettant la population davoir disposi -tion des denres alimentaires (lait, viande, ufs) pendant la recapitalisation des moyensdexistence des mnages. Ces actions consistent ventuellement donner des animauxaux familles (le type et le nombre de btes varient en fonction de la capacit des familleset de lenvironnement).Lidentication des bnciaires prendra en compte leurs capacits grer un parc ani-malier et permettre le dveloppement et la reproduction des animaux. Il faut vrierles conditions alimentaires et les capacits techniques et nancires des populations etsassurer quelles pourront prendre en charge les frais vtrinaires.

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    Exemple 3 : Distribution de chvre et formation au Sri Lanka

    Sri Lanka, 2001Pendant les annes de guerre civile au Sri Lanka, de nombreuses familles ont perdu leursmoyens de production (pche, agriculture et btail) et taient dpendantes de laide huma-nitaire et gouvernementale pour subvenir leurs besoins de premire ncessit. En 2001,avec le relatif retour au calme, beaucoup de familles sont rentres chez elles, mais les annesde guerre ont fortement endommag la structure sociale existante. Lvaluation dACF-IN amontr que de nombreuses familles avaient perdu leur homme pendant la guerre, le taux defemmes chef de famille atteignait prs de 50 % de la population dans certains villages. Cesfoyers se sont avrs tre plus vulnrables avec des possibilits moindre de subvenir leursbesoins alimentaires quotidiens, tant en qualit quen quantit. Une distribution de chvresen gestation a t organise an de donner aux familles les plus vulnrables du capital et deleur permettre de produire du lait. Des sessions de formation ont t organises en coordi-nation avec les autorits vtrinaires locales pour assurer la qualit de la distribution et aiderles femmes se prparer cette nouvelle activit.

    II. POuRquOI mETTRE EN PLACE dEs PROgRAmmEs AgRICOLEs ChEz ACF-IN ?

    La scurit alimentaire fait partie des objectifs prioritaires dACF-IN savoir sauver des vies, soula-ger les souffrances humaines et rtablir la scurit alimentaire en agissant diffrents niveaux touten aidant maintenir la dignit des personnes et en les protgeant : aider sauver des vies maisaussi vivre demain .Les programmes agricoles rpondent bien lobjectif principal des programmes de scurit alimen-taire chez ACF-IN, qui est donc de survivre aujourdhui, mais aussi de vivre demain . Le but desprogrammes agricoles nest pas de faire du dveloppement rural long terme, mais plutt de donneraux populations qui ont t victimes dune crise, les moyens de rtablir un niveau de scurit ali-mentaire adquat. Idalement, les activits dveloppes doivent permettre aux familles datteindre leniveau de scurit alimentaire quelles avaient avant la crise, mais cela nest pas toujours possible.Plus spciquement, les activits ont pour but de :

    Permettre aux conomies rurales de redmarrer au plus vite en acclrant le retour des capa-cits de production un niveau normal et en restaurant les systmes de scurit alimentaire ;

    Rduire, voire liminer les effets de la crise (dcapitalisation) dun point de vue scurit alimen-taire et conomique ;

    Minimiser les risques de dpendance (par exemple dpendance un systme de distributionalimentaire direct).

    Lorsque cest pertinent, ACF-IN essaie de garantir la viabilit des activits sur le long terme. Mmelorsquil ne sagit plus dune urgence aigu, la situation ncessite dtre frquemment surveille carles familles peuvent rester vulnrables aux chocs externes.

    Ds que la situation se stabilise, dans la plupart des contextes, de nouvelles structures ou organi -sations retournent sur le terrain ou se dveloppent an de soutenir les structures nationales dans lepays. Ces organisations ont gnralement des connaissances spciques sur la production agricoleet des ressources nancires et humaines importantes. Lorsque dautres acteurs sont prsents, unecollaboration commune est fortement recommande.

    Bien que les projets mens par Action contre la Faim soient souvent conus pour le court terme, lesactivits doivent tout de mme avoir un impact positif long terme. Pour les projets courts, le temps,les moyens, les possibilits dencadrement, la formation diffrent radicalement de ceux envisags

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    pour les projets sur le long terme. Il est donc essentiel que la phase de mise en place corresponde aumaximum aux systmes agricoles dj en place (ou prexistants). Cependant si les programmes sontprvus pour durer sur le moyen terme (de trois mois deux ans), lvolution des crises peut ncessi-ter de rester dans la mme zone beaucoup plus longtemps que ce qui avait t identi au dpart.

    Quel que soit le contexte dans lequel ACF-IN travaille (crise, post-crise, dstructuration, discrimina-tion), il y a toujours deux composantes cls auxquelles il faut rester attach: les moyens dexistenceet le soutien structurel. Ceci est dautant plus vrai dans les contextes o la crise aigu est passemais o la situation demeure instable et les structures gouvernementales faibles (ex : le Burundi). Trspeu dorganisations sont prtes ou capables de sattaquer une reconstruction signiante. Lorsquilest ncessaire de rester plus longtemps, il est crucial de se rappeler que mme les activits les mieuxintentionnes peuvent entraner une situation de dpendance, remplaant les stratgies dadaptationactuelles de la population. A linstar de cet aspect ngatif, il est donc ncessaire de continuellementsappuyer sur les capacits locales et sur les stratgies dadaptation de la population et dadapterles modes dintervention au contexte volutif.

    Pour y arriver, il convient doptimiser notre prsence en amliorant notre comprhension du contexteet de la population, via lintgration de la participation communautaire ds les premires tapes desvaluations et des activits durgence. De mme, lorsquune situation se stabilise, il est utile de main-tenir le systme de surveillance de la scurit alimentaire, car il fournit des informations vitales sur lesrisques potentiels de nouveaux chocs et de leurs impacts sur la population. Pour plus dinformations,reportez-vous au livre Evaluations et suveillance de la scuit alimentaie.

    III. LA dImENsION sOCIOPOLITIquE dEs PROgRAmmEs AgRICOLEs

    Il est important davoir conscience quau-del de leurs objectifs purement techniques et de scuritalimentaire, les programmes humanitaires, et particulirement les programmes agricoles, portent unevaleur sociale importante. Des tudes ont montr le rle que peut jouer une distribution inquitabledes ressources dans le dclenchement des hostilits dans un contexte de post-conit, et linuenceque les stratgies suivies dans les programmes de rhabilitation, peuvent avoir dans la rsolution deconit. Le ciblage est alors un exercice particulirement dlicat dans ce cadre (Richards, 2001).En annexe 3 le lecteur trouvera des exemples dobjectifs et de mthodologies pour slectionner lesbnciaires, dans le cadre dun programme de rhabilitation agricole en Cte dIvoire.

    Exemple 4 : Ciblage quilibr en Indonsie

    pic mq n, Ii 2001Les affrontements de 1999, entre les communauts chrtiennes et musulmanes dans lar-chipel des Moluques, ont entran des destructions et des dplacements massifs de lapopulation. La situation a commenc se stabiliser en 2001 avec le retour progressif despopulations dplaces dans leurs villages respectifs. A lorigine, la dmographie prsentaitdes villages musulmans et chrtiens voisins sur certaines les et parfois mme des villagesmixtes. Mme si les destructions et les dplacements ne se sont pas produits de la mmemanire dans chaque village, le programme de rhabilitation agricole a essay de garantirun quilibre gnral dans laide apporte aux diffrentes communauts religieuses. Les deuxcommunauts ont particulirement apprci cet effort et cela a rduit le risque de tensionsentre les villages.

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    Iv. sTRATgIEs dE sORTIE

    Etant donns les impacts potentiels des programmes agricoles sur le long terme, notamment pour lasant des animaux, la conservation des sols ou les cultures vivaces, il est parfois difcile de dtermi-ner le meilleur moment pour un ventuel retrait.On peut cependant dnir le moment le plus adquat pour ce retrait via: Llaboration dune dnition prcise de stratgie de sortie ds lvaluation initiale (cf. Intoduc-

    tion la scuit alimentaie), Une communication claire sur la logique dintervention auprs de la population, Le dveloppement dun rseau de partenaires stratgiques ds les premires tapes de lvaluation, Lidentication prcoce des capacits locales et un transfert permanent des connaissances.

    v. PRINCIPEs POuR LEs PROgRAmmEs AgRICOLEs

    Un certain nombre de principes doivent tre respects lorsque lon prvoit de mettre en place unprogramme agricole, quel quil soit. Il sagit : d ici ic : Identier les ventuels impacts ngatifs du programme. Toute

    intervention extrieure dans une structure sociale, a fortiori lorsquon touche lagriculture, sou-vent au centre de la culture locale des pays o nous intervenons, peut avoir un impact ngatif(exemples : les distributions de semences peuvent dstabiliser la lire semences locale ; unprogramme ax sur llevage peut profondment toucher lorganisation de la communaut entiresi la valeur sociale du btail na pas t bien comprise). Il est essentiel de lister tous les effetsngatifs possibles, de les minimiser au maximum et de vrier que les impacts positifs que lonpeut esprer sont suprieurs aux impacts ngatifs. Dans un programme agricole, les effets nga-tifs peuvent apparatre moyen, voire long terme. Mme pour des projets de court terme, il fauty prter attention.

    Igi g ci g : Comme cela a tdit auparavant, les programmes agricoles interviennent la n dune crise ou dans des crisesde longue dure (crises chroniques) - on ne distribue gnralement pas des semences sur uneligne de front-, ou dans une situation de dstructuration / discrimination. La dnition et la miseen uvre de ces programmes doivent correspondre au contexte volutif. Il est donc ncessaire,selon cette logique, de sassurer quen aucun cas, les programmes ou les activits ne soient unobstacle pour lvolution long terme ou pour le dveloppement de la zone ou du pays. On peutrduire ce risque en dnissant des actions qui renforcent les stratgies dadaptation positivesexistantes, en maintenant lengagement des structures locales dans les programmes, le partagede linformation et le transfert des techniques, etc.

    Cii g : Les changements de responsables (expatris ou nationaux) nedoivent pas induire de changement profond dans les programmes, dans les mthodes et la ges-tion de lquipe locale.

    Cii cbi : Il faut toujours favoriser la coordination interne avec les autresquipes techniques tout comme la communication externe avec les autres agences ou institu-tions humanitaires. Mme si cela prend plus de temps et requiert des efforts supplmentaires,tous les programmes doivent collaborer avec les structures locales existantes et privilgier lesapproches participatives pour la dnition et la mise en uvre des activits.

    si gic : La principale contrainte dun programme agricole est la ncessit de respec-ter le calendrier agricole. La spcicit des saisons agricoles conditionne le cycle de programme.Les calendriers agricoles et alimentaires sont donc les premires pices dinformation collectersur le terrain (cf. Evaluations et suveillance de la scuit alimentaie). Les calendriers saisonniersdonnent galement des informations sur la disponibilit de la population pendant chaque cycle etla rpartition des tches, par sexe et par ge.

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    Capitre 2COmPRENdRE LE CONTExTE dINTERvENTION

    Rsum Avant denvisager la mise en place de tout type de programme agricole, il est ncessaire decollecter des informations sur les systmes agricoles existants, en complment des informationsinitiales, collectes pendant lvaluation de scurit alimentaire. On peut recueillir ces informationspendant lvaluation initiale ou lors dune valuation complmentaire, ultrieure. Il faut prsenter, de manire claire, une dnition et une caractrisation des systmes de culturesan didentier les groupes de population les plus vulnrables et dmettre les recommandationsles plus appropries. Les recommandations agricoles proposes doivent prendre en compte les stratgies dadapta -tion existantes, la capacit de production, les ressources alimentaires disponibles et les structuressociales et agricoles existantes.

    S

    tphaneRemael-Npal

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    Les outils et la mthodologie pour les valuations de la scurit alimentaire, dtaills dans le livreEvaluations et suveillance de la scuit alimentaie peuvent galement tre appliqus pour les va-luations agricoles, aprs avoir collect les informations supplmentaires et spciques pour ce typede programmes.

    Lappropriation dun programme dans un contexte donn doit se faire quotidiennement, via la miseen place dun systme de surveillance de scurit alimentaire, des visites de terrain, des tudes etdes recherches ralises en permanence. Le programme agricole doit suivre lvolution du contexteet pour cela, il faut imprativement comprendre lanalyse qui a conduit sa dnition et sa concep-tion, comprendre lenvironnement de lintervention et la mthodologie choisie pour la slection desbnciaires. Lanalyse initiale, pendant les tapes didentication et de prparation, doit devenirplus prcise, au fur et mesure que le projet avance, grce au systme rigoureux de suivi et dva-luation.

    Les programmes agricoles peuvent tre mis en uvre dans des situations de crise et de post-crise,selon les besoins et les capacits de la population. Aussi, les valuations agricoles et de scuritalimentaire doivent permettre de dterminer la dure et le type dactivits les plus adapts la si-tuation.

    I. ANALysE dIAgNOsTIC dEs sITuATIONs AgRAIREs

    ACF-IN recommande de toujours utiliser une approche analytique systmique, en cherchant com-prendre les pratiques habituelles des agriculteurs et de savoir comment et pourquoi ces pratiquesont t modies suite aux vnements vcus. Il faut identier plus particulirement les interactionsentre les diffrents types de systmes agricoles et tudier leurs contraintes et potentiels respectifs.

    An de comprendre lagro systme dans sa totalit, il faut le dnir depuis lchelle de lunit de pro-duction individuelle jusqu celle de la rgion et du bassin hydraulique (voir les dnitions ci dessous,dans la partie II). Cette information permet de dceler les facteurs rsultant de la crise qui limitent laproduction agricole.

    La premire tape consiste faire le zonage et dnir les groupes de la population. Il faut identieret hirarchiser les principaux problmes techniques et conomiques de chaque groupe de la popu-lation et dterminer de quelle manire ils ont t touchs par la crise.

    Il est crucial de passer du temps sur le terrain, en compagnie des agriculteurs et des leveurs, pourbien comprendre leurs systmes de production. On peut utiliser ici tous les outils de recherche parti-cipative, ou une combinaison de plusieurs dentre eux. Il faut absolument proter le plus possible dela prsence sur le terrain pour aborder les caractristiques de chaque systme : types de cultures,pratiques de cultures, types de btail, modes de pacage, etc.

    II. dFINITIONs ET CONCEPTs-CLs

    Lexploitation agricole ou lunit de production : Lexploitation agricole peut tre conue commeune unit de production au sein de laquelle lexploitant mobilise des ressources de natures diverses(terrain, main duvre, btail, plantes, intrants, matriels, btiments) et les combine dans desproportions variables pour obtenir certaines productions vgtales et (ou) animales et satisfaire ainsises besoins et ses intrts. Lexploitation agricole peut tre caractrise en faisant linventaire desressources dont peut disposer le chef dexploitation et lvaluation de leur importance relative : sur-face agricole utilisable, nombre de travailleurs, taille des troupeaux, nombre et puissance des outils,volume des btiments Chaque unit de production est unique.

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    Le systme de production agricole (agro systme) : lchelle dune exploitation, le systme deproduction agricole peut tre dni comme la combinaison -dans lespace et dans le temps- desressources disponibles et des biens de production. Un systme agricole est caractris par le typede la production, de la force de travail (qualication), des moyens de travail mis en uvre et par leursproportions.Il peut aussi tre conu par la combinaison de divers sous-systmes productifs :

    les systmes de culture ; les systmes dlevage ; les systmes de transformation aprs rcolte.

    Les interactions entre ces trois systmes dterminent le niveau de diversication ou de spcialisationde chaque systme de production. Il faut galement prendre en compte les activits complmentai-res, si elles ne sont pas spciquement lies lun des systmes prcdents (rcolte de leau, bois,fourrages, entretien de lquipement, suivi des cultures et troupeaux notamment).Il est essentiel de connatre le systme de production agricole dans sa totalit car chaque composantpeut directement ou indirectement avoir un impact sur les autres parties. Par exemple, la vente dani-maux peut avoir un impact potentiel sur la production animale, mais peut galement avoir un impactsur les systmes agricoles de par la rduction de laccs aux engrais naturels (fumier).Enn, une exploitation est le plus souvent un systme ouvert vers lextrieur : approvisionnement enintrants, emploi de main duvre, distribution des produits de la production et des activits com-plmentaires. La caractrisation des principaux types de systmes de production ne peut donc trecomplte que lorsquelle est resitue dans le systme agraire et socio-conomique global. Lannexe4 rsume les diffrentes caractristiques des systmes de production agricole et donne des exem-ples de ches de cultures et de rassemblements des troupeaux.

    Systme de culture : Il sagit de lensemble des modalits techniques utilises pour la culture. Cha-que systme est dni par :

    La nature des cultures et leur ordre de succession ; Les itinraires techniques appliqus ces diffrentes cultures (choix des varits, sources des

    semences, rendements, intrants ncessaires, traitements, pertes ).On peut trouver sur une mme exploitation agricole, caractrise par son systme de production, unou plusieurs systmes de culture.

    Systme dlevage : Le systme dlevage est la combinaison et la succession de techniques,destines produire des animaux domestiques avec la force de travail et les moyens de productiondisponibles dans lexploitation. Au niveau de chaque troupeau, le systme dlevage est prsentcomme un ensemble de mthodes spciques pour la slection, la reproduction, lhygine, la sant,etc.

    Bi : Il sagit de la zone entire qui partage la mme ressource en eau.

    III. CARACTRIsATION dEs sysTmEs dExPLOITATION

    Comme nous avons dni les groupes de population, il faut galement identier les diffrents typesde systmes dexploitation, en mettant en avant les principales caractristiques de chacun. Pourcela, il faut tudier les points suivants :

    Historique de lexploitation Etude des sous-systmes (de culture, dlevage et de premire transformation des produits

    la ferme) Combinaison des diffrents sous-systmes au sein de lexploitation (dans le temps et les-

    pace) Ouverture sur lextrieur

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    Activits annexes et complmentaires Facteurs limitant la production / Solutions possibles Au niveau des units de production : inventaire des ressources ncessaires / disponibles4

    - Force de travail,- Moyens de production (prciser chaque fois : les caractristiques, les quantits, les moda-

    lits de leur acquisition, les priodes de disponibilit et leur utilisation effective),- Diffrents types de terre (pourcentage de chacun),- Diffrents types de btail,- Accs l'eau (nombre de tours d'eau en cas de culture irrigue ou de troupeaux),- Animaux pour la culture attele ou de bt,- Stock doutils (manuel, mcanis, motoris/puissant),- Btiments, greniers ou lieux de stockage,- Infrastructures hydrauliques (puits, protection de berges, etc.).

    Les vnements qui provoquent une dcapitalisation massive des exploitations sont souvent graveset leurs impacts ngatifs sont visibles sur le long terme. Il est ncessaire de faire la distinction entrele capital productif et non productif de lexploitation. Souvent le capital non productif permet au m-nage de faire face aux vnements structurels lgers ou passagers.

    Exemple 5 : Types de capital dexploitation productif

    Pour des leveurs peuls5 un troupeau de bovins reprsente la fois leur mthode de produc-tion et leur pargne. De la mme manire, un troupeau de petits ruminants est une pargnefacilement accessible en cas de difcult pour les marachers touareg dans lAir.En Europe, les btiments pour parquer les troupeaux en hiver sont ncessaires et constituentun capital lev. Les machines agricoles coteuses reprsentent galement une partie ducapital dexploitation.

    Lorsque lon caractrise les systmes dexploitation, il est important de distinguer les facteurs lis aucontexte de crise (ex : le manque de semences) et les facteurs structurels (ex : manque de force detravail pendant certaines priodes de lanne). Il faut mettre en vidence, lorsque cela est pertinent,les aggravations des problmes qui ont un caractre davantage structurel en raison de la crise etles stratgies dadaptation mises en place. Les lments mentionns ci-dessus doivent permettredtablir lidentication des capacits et des vulnrabilits pour le systme dexploitation.

    Exemple 6 : Facteurs structurels et facteurs lis la crise en Sierra Leone

    Fc c : avant la guerre, le principal facteur limitant la production agricole taitle nombre dagriculteurs actifs dans la famille.

    Facteurs lis la crise : aprs la guerre, le principal problme rencontr pour la productionagricole tait le manque de semences. Une fois celui-ci rsolu, le manque doutils approprisa limit la capacit de la population dfricher des parcelles de terre plus ou moins ten-dues.

    Les rsultats des informations collectes ci-dessus peuvent tre prsents dans des tableaux(exemple 7), des graphes (exemple 8) ou sous forme narrative. On choisit la prsentation qui montreles caractristiques de chaque systme de cultures de la manire la plus visible et la plus compr-hensible possible.

    4/ La distinction a lieu dtre pendant une cituation de crise lorsque laccs certaine ressourece est limite5 / Une socit pastorale en Afrique de lOuest

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    Priodes (mois) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

    Systmes de cultures

    F1

    F2

    F3

    Systmes dlevage

    AH1

    AH2

    AH3

    Systmes de transformation

    T1

    T2

    T3

    Exemple 7 : Rsum des ressources ncessaires pour les 3 principaux systmes de production

    Exemple 8 : Utilisations de la surface agricole

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    On peut galement utiliser les calendriers et les cartes pour illustrer la transhumance des troupeauxou les tendances de la consommation saisonnire. Selon le degr de prcision, un calendrier peutillustrer les priodes de cultures (semis, sarclage, rcolte, etc.), les priodes de repos et les pics detravail (les activits de culture importantes sur une courte priode, par exemple, la rcolte manuelledu caf). Cest galement un outil prcieux pour dterminer les priodes de soudure (priodes entrela n des rserves alimentaires et la rcolte suivante), leur dure et les substituts alimentaires.

    On peut tendre toutes les ressources la reprsentation sous forme de calendrier saisonnier, pourprciser et montrer leur saisonnalit : production vgtale (crales, fruits, etc.), production animale(priode de naissances si elles sont regroupes), pche, chasse, cueillette de produits sauvages etactivits annexes (Voir en annexe 5 un exemple de calendrier saisonnier en Sierra Leone.).Lorsque lon caractrise les diffrents systmes dexploitation, ACF-IN recommande dutiliser uneapproche globale et transversale, prenant en compte les diffrentes relations entre les principauxsystmes dexploitation et lenvironnement social li la production agricole. Il faut galement veiller lorganisation de la communaut (collective ou individuelle) et aux activits de soutien mises enplace par diffrentes institutions.

    Iv. CARACTRIsATION dEs uNITs dE PROduCTION

    Les types de production sont multiples, aussi lobjectif de cette tape est den dgager les princi-paux an de dnir les groupes de production :

    Qui se ressemblent sufsamment pour tre considrs comme homognes, Qui nanmoins peuvent tre diffrencis lorsquon les compare aux autres.

    Il est possible de classer les units de production par : Activits agricoles, notamment la capacit de l'exploitation dgager des surplus en terme de

    culture vivrire ou de rente rinvestir en main duvre ou en btail. Capital disponible, permettant de connatre ainsi la capacit de l'exploitation affronter une

    crise. Facteurs de risque, permettant de nuancer les deux points prcdents en incluant les risques

    lis au type des activits agricoles ou de capital.

    Cette caractrisation complte et fait partie intgrante de la classication des mnages dnie selonles stratgies dadaptation mises en place et leurs moyens dexistence. On met souvent laccent surla caractrisation des systmes de production, cruciale en cas de mise en place dun projet agricole.De plus, la production agricole constitue gnralement une part importante de lconomie familialerurale. Malgr cela, lorganisation socio-conomique de la population concerne ne doit pas pourautant tre oublie.

    v. IdENTIFICATION dEs sTRATgIEs dINTERvENTION

    Lobjectif est de dnir les stratgies dintervention dvelopper an de rpondre aux besoins desdiffrents groupes des familles identies. Elles sont donc proposes selon les besoins des groupesde population (les facteurs astreignants peuvent tre mis en vidence dans un arbre problmes comme dans lexemple du Sri Lanka en annexe 6), leur couverture par les autres acteurs, ventuel -lement les politiques agricoles de la zone, et enn la coordination avec les partenaires et la stratgiedAction contre la Faim qui vise :

    Encourager les stratgies dadaptation positives mises en place par les populations et limiter ladcapitalisation des familles confrontes aux crises,

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    Dvelopper la capacit de production et stimuler lconomie locale, Diversier les ressources alimentaires si ncessaire pour avoir un impact sur ltat nutritionnel

    de la population, Respecter la dignit des familles en limitant leur dpendance laide humanitaire et la distri-

    bution alimentaire, Encourager la structuration de la socit civile en limpliquant dans les activits.

    vI. ETudE dE FAIsAbILIT dEs INTERvENTIONs PROPOsEs

    Avant toute recommandation pour un programme agricole, il est important de vrier certains aspects : Les stratgies politiques actuelles concernant les activits agricoles et les groupes de population, Laccs aux ressources limites ou non des populations bnciaires,

    Par exemple, distribuer des semences des rfugis qui nont pas accs la terre ou rhabiliterun primtre irrigu pour des mtayers qui nont pas le droit darroser le long de ce primtrenest pas constructif. On pourrait ventuellement envisager ces activits en ngociant avec lesstructures gouvernementales locales. Sil nest pas possible davoir des terres communes, lastratgie propose pourrait tre dexercer une pression auprs des institutions gouvernemen-tales ou des agences onusiennes existantes pour que la population ait accs ces terres.

    Ladquation entre le niveau de vulnrabilit et lintervention ventuelle,Par exemple, distribuer une bte de somme aux familles en dcit alimentaire peut les aider cultiver leurs parcelles de terre, mais nentrane pas une productivit agricole immdiate suf-sante. Les familles risquent alors de revendre lanimal pour acheter des denres alimentaires(quand lanimal nest pas lui-mme consomm). Linvestissement ne serait pas rentable, linter-vention nest donc pas recommande.

    Les autres activits ou formes daides mises en place dans la rgion.Par exemple, prvoir des activits agricoles supplmentaires en mme temps que la construc-tion dun systme deau communautaire peut crer une concurrence pour la force de travail etla disponibilit des membres de la communaut, cest donc viter.

    Exemple 9 : Rponses en fonction des types de besoins.

    Contexte Bi r

    Dplacement des populationsde la brousse vers les villes oelles se sont installes dans descamps. Aucune capacit de miseen culture (Sierra Leone 1995)

    AbriNourritureProduits de premirencessit

    Installation de campsDistribution de nourritureDistribution de produits de premirencessitSurveillance nutritionnelle auprs des

    enfants gs de moins de 5 ans

    Dplacement des populationsrurales vers une autre zone ruraleo elles sont accueillies par lapopulation locale avec lesquellesil peut exister des liens de parent(Cte dIvoire)

    NourritureSemences et outils(sassurer que la terreest disponible

    Distribution de nourriture en appui ponc-tuelDistribution de semences et doutils pourla mise en culture de parcelles

    Retour des populations descamps vers leurs zones dorigine(Sierra Leone n 1996)

    Nourriture jusqu larcolte suivanteSemences et outils

    Distribution de nourriture sur du courttermeDistribution de semences et doutils pourla relance de lagriculture (en prenant encompte la prochaine saison de culture)

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    Capitre 3mIsE EN PLACE dEs PROgRAmmEs AgRICOLEs

    Rsum Les partenariats dvelopps diffrents niveaux sont fortement recommands chaque tapedu cycle du programme. Les programmes de scurit alimentaire peuvent cibler des mnages individuels ou des groupeset il est recommand de construire la mthodologie sur les structures sociales dj existantes.Quelque soit la mthode slectionne, il est important de se rappeler que lobjectif principal estdamliorer la scurit alimentaire des individus, que les groupes ne sont que des mcanismes pouratteindre ce but et pas une nalit en soit. Lquipe de la scurit alimentaire est la composante essentielle de tout programme : son recru-tement, son organisation et sa gestion permettent den assurer la russite. Les programmes de scurit alimentaire peuvent ncessiter des intrants agricoles diffrents ; ilfaut obtenir ces intrants en respectant les procdures dACF-IN, en collaboration troite avec leservice logistique.

    A

    CF

    Ethiopie

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    I. LEs PARTENARIATs

    ACF-IN encourage fortement la cration de partenariats pour tout programme humanitaire. Bientablis, ces partenariats peuvent fournir des informations utiles, des ressources et une collaborationds lvaluation initiale, puis tout au long du programme et ventuellement offrir des possibilits pourle transfert des activits (cf. le livre Evaluations et suveillance de la scuit alimentaie pour plus derenseignements sur les partenariats).

    nI.I. LEs AuTORITsIl est impratif de travailler dans un maximum de transparence avec les autorits pour viter lesconits et de solliciter le plus possible les capacits locales, ds larrive dACF-IN dans une nouvellezone. Cette transparence ne doit pas pour autant interfrer sur lindpendance de lorganisation : uncertain nombre de dcisions ne se prennent quen interne et il faut parfois omettre certains dtailslors de consultations avec nos partenaires.

    Les activits mises en place doivent prparer le terrain pour un ventuel dveloppement long termeet donc tre cohrentes avec les politiques nationales. Sil existe de profondes contradictions entrela stratgie dACF-IN et la stratgie du pays (politique de sgrgation, incitation aux cultures derente, mettant en danger la scurit alimentaire de certaines populations, etc.), il faut alors protgerles populations risque de manire diplomatique. Dans la mesure du possible, il faut inuencer lepouvoir, exercer une pression et plaidoyer pour que certaines politiques soient modies. Ce type decontexte requiert de la patience et une trs bonne comprhension des objectifs, qui ne se limitentpas amliorer laccs la nourriture ou sa disponibilit mais comprennent de rels enjeux de pro-tection. La dimension sociopolitique de toute action ne doit jamais tre perdue de vue.

    nI.II. LEs sTRuCTuREs dE dvELOPPEmENT RuRALEtant donnes les situations sociopolitiques diffrentes, et parfois difciles, des pays dans lesquels

    ACF-IN intervient, les structures de dveloppement rural ne sont pas toujours prsentes ou ontparfois t dmanteles. Lorsquelles existent, il est impratif de dnir une stratgie et de dve- cii c c en place mme sil est parfois difcile, sur le terrain,dintgrer les activits aux structures prexistantes dont les politiques et les objectifs diffrent. Maisil est nanmoins recommand dessayer. En effet :

    Les agriculteurs et les vtrinaires locaux connaissent leur zone. La comprhension locale dela zone et lhistoire des projets et des vnements sont donc prcieuses.

    Le mandat dACF-IN est dtre capable de quitter la zone lorsque les programmes mis en placeont eu sufsamment dimpact pour que les structures de plus long terme puissent prendre lerelais. Ce sont les autorits locales voire les organisations locales qui grent la transition.

    Un des objectifs des programmes agricoles est de renforcer les structures locales et de restau-rer le tissu social an daider les communauts retrouver leur autonomie. Garder les program-mes sous le seul contrle dAction contre la Faim empcherait cette autonomisation.

    Une comptition pour engager le personnel quali, avec des salaires potentiellement pluslevs, ou ceux dune offre de services meilleurs marchs pour les communauts que les struc-tures prexistantes peuvent avoir des consquences nfastes.

    Exemple 10 : Implication des structures de dveloppement rural au Laos

    Sekong, Laos 2004Pendant les annes 1990, le gouvernement laotien a mis en place un plan de dveloppementconomique et rural qui forait des villages entiers de minorits thiques se dplacer desforts et des montagnes vers des plaines de basse altitude, pour dvelopper la productionnationale de riz. Au-del de la production de riz, le programme du gouvernement visait ga-lement promouvoir un meilleur accs aux moyens de transport, la scolarit et au dve-

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    loppement gnral des groupes de minorit ethnique. Malgr ces bonnes intentions, unevaluation commune gre par ACF-IN a rvl que plusieurs villages ne souhaitaient pastre dplacs et lorsque ce dplacement a eu lieu, des taux de mortalit anormalement le-vs sont apparus dans la population, dus aux changements denvironnement et au manquede ressources alimentaires traditionnelles dans les nouveaux villages.

    ACF-IN a essay de travailler en coordination avec les structures gouvernementales localespour promouvoir le dveloppement des communauts des montagnes et donc de permettreaux populations de rester dans leurs villages dorigine. Le programme comprenait des acti-vits dlevage et de vaccination, pour rduire lapparition dpidmies. Ds les premirestapes, le dpartement vtrinaire local a t activement impliqu dans le programme. Cettecollaboration a prot ACF (via les informations sur les maladies locales), aux populations(via les campagnes de vaccination de masse) et au dpartement vtrinaire local (via les donsde rfrigrateurs et dautres matriels logistiques). Le partenariat na pas toujours t facileet a demand beaucoup defforts des deux cts. Cependant, limplication du dpartementvtrinaire a galement permis une stratgie de transfert idal, lorsque ACF-IN a ferm leprogramme en 2005.

    nI.III. LA POPuLATIONLes populations locales ne connaissent pas ACF-IN. La communication et la transparence sont doncindispensables. Il faut expliquer systmatiquement toute la population ce quest ACF-IN et quelssont ses objectifs.

    Exemple 11: La comprhension des organisations humanitaires par la population dans le sudKi

    Suite des incidents de scurit rpts envers les activits humanitaires, lquipe dActioncontre la Faim a men une opration de communication dans la zone, pour expliquer le but desprogrammes, la charte dACF-IN et prsenter le personnel local et expatri. Lors de rencontreset de discussions, il est apparu que les ONG taient perues par une majorit de la populationcomme des espions , des fournisseurs darmes , des expatris trs bien pays, qui ve-naient chez eux parce que personne ne voulait les embaucher dans leur propre pays , et trsrarement comme des humanitaires. La surprise de lquipe fut de taille. La campagne a permisdamliorer limage dACF-IN et, en retour, la population locale sest sentie responsable de laprotection du personnel et des activits, rduisant les risques lis la scurit pour les quipesdACF-IN.

    Les partenariats avec les communauts ne peuvent pas se limiter de simples campagnes de sen-sibilisation, et doivent se poursuivre pendant la conception, la mise en uvre et lvaluation desprogrammes. Ds lors que la population a accept et compris le rle dACF-IN, il est plus facile delintgrer aux autres tapes du cycle de projet. Cette participation, en tant que rel partenaire, est unedes cls pour garantir lappropriation et la qualit de lintervention.

    II. IdENTIFICATION dEs bNFICIAIREsLvaluation initiale et le systme de surveillance de la scurit alimentaire aident fournir les carac-tristiques cls des mnages les plus vulnrables. Une fois ces caractristiques dtermines, desrecommandations concrtes pour la conception du programme peuvent tre proposes.

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    nII.I. TRAvAILLER AvEC dEs INdIvIdus, dEs mNAgEs Ou dEs gROuPEs ExIsTANTs Ou NONSelon le contexte, le programme peut directement intervenir au niveau du mnage rural ou au niveaudes groupes dagriculteurs ou des associations locales.

    ni fi ni gexistant

    Ci g

    aciif

    - permet de cibler lesplus vulnrables

    - permet de cibler etrenforcer la structuresociale existante- plus facile de mettre enuvre le programme :moins dinterlocuteurs

    - permet de renforcer lesgroupes de populationmarginaliss dans leursocit (par exemple,ceux sans terre) ou derecrer un tissu social- plus facile de mettre

    en uvre le programme :moins dinterlocuteurs,mais des programmesplus longs sont nces-saires pour garantir laprennit

    riq ib - risque de conit social :ceux qui ne sont pas ciblsdoivent recevoir uneinformation claire sur lescritres de slection etidalement participer la

    dnition de ces critres- les mnages les plusvulnrables peuvent nepas avoir la capacitphysique pour entrepren-dre de gros travaux

    - risque de conit social :si lon exclut les structu-res en place- peut ne pas cibler lesplus vulnrables

    - risque de conit socialaccru : ces groupes sontcrs sans cohsionpralable- les groupes com-prenant seulement les

    mnages trs vulnra-bles risquent davoir unniveau dducation plusfaible et de manquerde qualits de dirigeant(leadership)- les groupes les plusvulnrables peuvent nepas avoir la capacitphysique pour entrepren-dre de gros travaux

    rqci

    - ncessit de mettreen place des comitspour rduire le nombredinterlocuteurs

    - certains groupesexistants peuvent treorients politiquementou avoir des critres deslection excluant lesmnages vulnrables

    - certaines cultures sontplus adaptes pour letravail individuel et peu-vent ne pas supporter lesdynamiques de groupe.

    Tableau 2 : Scnarios possibles pour lidentication des bnciaires

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    Gnralement, pour minimiser les ventuels impacts ngatifs de son action, ACF-IN recommandede sappuyer sur les structures existantes. Cest dautant plus pertinent que les programmes dACF-IN sont la plupart du temps de courte dure et qutablir de nouvelles structures sociales prend dutemps et ne peut tre fait sans lengagement total de la population locale dans chacune des tapes.Le tissu social est dj assez dsorganis dans les zones dintervention et toute action extrieurerisque daggraver la situation.Quelque soit la mthode choisie, la dcision doit tre fonction de lanalyse des structures sociales,directement impliquer la participation des communauts et tenir compte de leurs opinions. Il est im-portant de se rappeler que travailler via les groupes ou avec des individus/des foyers nest pas unenalit en soit.. La solution optimale doit tre choisie pour rpondre un objectif prioritaire : atteindreet avoir un impact sur les plus vulnrables.

    Exemple 12 : Les activits qui ciblent les familles individuelles

    Hazarajat, Afghanistan, 2004La communaut Hazara, situe dans le centre de lAfghanistan est base sur un systmeno-fodal. Cinq annes conscutives de scheresse ont provoqu des rsultats dsastreuxsur la production agricole et ont plac de nombreuses familles en situation dinscurit ali-mentaire leve, provoquant des migrations temporaires ou permanentes de familles enti-res. Les maigres rcoltes, voire labsence de rcolte plusieurs annes de suite, ont entranun manque de disponibilit de semences ( la fois de cultures marachres et de culturesde base). Les mnages ayant des moyens conomiques importants ou dont des membresvivent Kaboul ont t capables de continuer importer de petites quantits de semencesmais les plus vulnrables nont pas eu les moyens nanciers den acheter et leurs niveauxdendettement extrme a rduit encore davantage leurs accs aux produits agricoles.

    Action contre la Faim a commenc un programme de nourriture contre travail pour amliorerlaccs et la disponibilit de nourriture dans cette zone, et cibler les mnages individuelsavec un projet dactivits marachres, bas sur le niveau de vulnrabilit, laccs la terreet la motivation. Le projet permettait aux familles les plus touches davoir des intrants etdonc de cultiver de petites parcelles de terre, proches de leurs maisons (en rcuprant leseaux uses).

    Exemple 13 : Activits ciblant les organisations locales prexistantes

    s Ki, rbiq ciq Cg, 2002Aprs le gnocide du Rwanda en 1995, les troubles se sont propags lest du Congo, en -tranant une guerre civile et divisant le pays en deux (lest tait contrl par les forces rebelleset louest par les forces gouvernementales). La province du sud Kivu, tenue par les rebelles,a souffert de combats continuels entre les factions rebelles entranant des dplacementsconstants de la population qui fuyait les conits. Des annes de conits ont eu des effets ex-trmement nfastes sur la scurit alimentaire des familles avec des niveaux de malnutritionlevs dans de nombreuses zones devenues inaccessibles pour les activits agricoles pourcause dinscurit. La prsence continuelle dONG humanitaires ntait pas garantie du faitde violences sporadiques.

    An daugmenter la scurit alimentaire de la population, Action contre la Faim a mis enplace des programmes de production agricole via les organisations prexistantes. Cette d-cision a permis dassurer une continuit dans les programmes et a galement augmentlaccs de la population aux terres agricoles, travers le travail en groupe. Les organisationsprexistantes ont reu une formation logistique et administrative et, en change, elles ontaid la distribution, la formation et au suivi des activits agricoles.

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    Exemple 14 : Activits dveloppes avec des groupes nouvellement forms

    Kyz, Bi, 2002Depuis le dbut de la guerre civile en 1993 la population burundaise a endur plus de dix ansde violence. Les consquences ont t nombreuses, comprenant notamment des dplace-ments massifs de la population, des taux levs de malnutrition et une structure gouverne -mentale trs faible. De plus, la province de Kayanza connat une croissance dmographiqueparmi les plus leves de toute lAfrique, rendant difcile laccs aux terres agricoles pourbeaucoup de mnages ruraux.

    Action contre la Faim a commenc par ouvrir des centres de nutrition dans la province, ande traiter les niveaux levs de malnutrition, mais il est devenu vident que le traitement dela malnutrition ntait pas sufsant et que la scurit alimentaire de la population avait besoindtre soutenue. En 1999, une premire valuation de scurit alimentaire a recommand desoutenir les activits agricoles (lactivit conomique principale de la population), a identiun manque de semences et doutils pour les familles les plus vulnrables et mis en videnceun manque de terres agricoles pour les agriculteurs individuels. An daugmenter laccs laterre et dencourager laide mutuelle entre mnages vulnrables, ACF-IN a dcid de formerdes nouveaux groupes agricoles composs des familles les plus vulnrables. Les groupesont reu de laide pour la ngociation et la location de la terre, et galement des semences,des outils et une aide technique.

    Au dbut de lopration les groupes se sont avrs tre trop faibles et il est devenu videntque les membres devaient tre htrognes, en mlangeant les familles les plus vulnrablesavec dautres moins touches an dassurer la continuit du travail. Il a fallu presque trois ansaux groupes pour devenir viables et durables sans aide extrieure. Pendant ces annes, lesfamilles ont appris travailler ensemble pour une cause commune et ont amlior la scuritalimentaire, non seulement du groupe, mais aussi de chacun de ses membres.

    nII.II. TRAvAILLER AvEC dEs INdIvIdus / dEs FOyERs

    nII.II.1 Etablir des critres dligibilitDans la plupart des programmes agricoles, Action contre la Faim ne cible quune partie de la popu-lation. La population dans la zone doit tre implique le plus possible dans la dnition des critresdligibilit des bnciaires an de :

    1. Slectionner les meilleurs critres / les plus appropris,2. Empcher les conits en lien avec la distribution,3. Empcher le dtournement des produits distribus grce la connaissance du programme par

    toute la communaut.

    Exemple 15 : Importance de la participation de la communaut dans la slection des bn-cii

    Au Burundi, une organisation internationale a t expulse dune province parce que la po-pulation locale demandait soit une distribution gnrale, soit rien du tout. Lorganisme avaitorganis une distribution cible en fonction de critres peu clairs et qui navaient pas t ac-cepts par les communauts. Lorganisation na pas pu rester dans la zone. Ce conit auraitpu tre vit en impliquant la population dans la dnition des critres de vulnrabilit.

    Gnralement, la population cible est la plus vulnrable. Cependant, il est parfois irraliste ou im-possible de cibler les groupes les plus vulnrables pour des programmes agricoles, soit parce quilsnont pas accs aux terres, soit parce quils sont traditionnellement non agricoles ou cause de

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    diffrences culturelles. Dans ce cas, laction choisie doit permettre davoir un ic iic i sur ce groupe de population. Par exemple, si les familles les plus vulnrables peuvent tradition-nellement vendre leur main duvre aux exploitants dune classe suprieure, en donnant les moyens cette dernire de cultiver nouveau, la situation des premiers sera galement indirectement am-liore. Il faut raliser une analyse approfondie an de dterminer les impacts dune ventuelle activit,directs ou indirects, sur ces groupes, en prenant en compte les facteurs qui limitent leur accs lanourriture et les actions possibles pour rduire ces facteurs.

    Exemple 16 : Cibler les plus vulnrables travers des activits directes ou indirectes

    Sri Lanka, 2005Au Sri Lanka, aprs le tsunami de dcembre 2004, de nombreux producteurs de riz de la cteont perdu leur maison et leurs biens mais ont conserv un accs leurs champs de riz peuendommags par le raz-de-mare. La destruction et les pertes causes par le tsunami ontlaiss de nombreuses familles de la cte sans travail, sans logement et sans moyens co-nomiques. La rcolte du riz (la principale culture) a gnralement lieu en mars et, tradition-nellement, les propritaires fonciers emploient quotidiennement des ouvriers agricoles pourla faire. Malgr un appareil de production relativement pargn par le tsunami, beaucoupde propritaires fonciers, eux-mmes en difcults conomiques, nont pas t capablesde rcolter le riz, faute de pouvoir payer les ouvriers. Les risques de ne pas pouvoir rcolterentranent une diminution du riz disponible sur les marchs locaux et une baisse des revenuspour les ouvriers journaliers.

    ACF a mis en place un programme dargent contre travail pour aider payer les ouvriersagricoles journaliers. Les bnciaires directs taient les propritaires fonciers (qui ne sonttraditionnellement pas les plus vulnrables) car ils tiraient prot de la rcolte. Les ouvriers

    journaliers (issus essentiellement des mnages trs vulnrables) taient les bnciaires in-directs car ils protaient des opportunits demploi et de la stabilisation des prix du riz surles marchs locaux.

    La population cible doit tre motive par le programme et doit activement participer sa dni -tion.

    Exemple 17 : Importance de la participation de la communaut dans llaboration des typescii

    En 2002, Action contre la Faim a ouvert un programme intgr de scurit alimentaire etdeau et assainissement dans louest du Pakistan, le long de la frontire avec lAfghanistan.Les objectifs du programme taient de rduire limpact des scheresses continuelles grce la construction de points deau pour les animaux et la mise en place dun planning de reca-pitalisation en chvres. Aprs lvaluation initiale de la scurit alimentaire, le programme arapidement dmarr pour sadapter au calendrier saisonnier.Bien que lvaluation initiale ait pu identier les problmes principaux de la population, laparticipation de la communaut tait limite car la population manquait de conance enversles organisations extrieures. La rapidit du programme couple de ce manque de conanceont rduit la participation de la communaut et ont entran de lhostilit envers les quipes.Une partie seulement des activits prvues dans le programme ont pu tre mises en placeet le centre a nalement ferm suite des menaces. Si le temps de gagner la conance dela communaut et dimpliquer la population ds les premires tapes avait t pris lors delvaluation ou lors de la mise en place du programme, limpact des activits aurait pu trebien meilleur.

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    Enn la population cible doit avoir les moyens de mener lactivit (capacits, matriels, conditionsphysiques) : les semences ne doivent pas tre distribues un agriculteur qui na pas de terre, ni lesanimaux un leveur qui na pas accs aux pturages. Dautres types de soutien, la fois direct etindirect, peuvent tre apports pour remdier ces facteurs restrictifs, si cela savre ncessaire.

    Exemple 18 : Utiliser les activits agricoles pour avoir un impact indirect sur les groupes dei b

    Au sud Kivu, une tude de faisabilit a eu lieu sur un projet de dveloppement de piscicul -ture, mettant en vidence que, souvent, la population la plus vulnrable ne pouvait pas tredirectement cible car les constructions des viviers ncessitaient des forces de travail sup-plmentaires et un accs la terre argileuse avec une source permanente deau. Lactivit adonc t mene par un groupe moins vulnrable, dans lobjectif daugmenter la disponibilitde poissons sur les marchs locaux (les rserves du lac Tanganyika alors puises dans lazone) et de provoquer une rduction du prix (accessibilit).

    nII.II.2. Listes nominativesLa seconde tape est la nomination de responsables de la population pour l'identication des bn-ciaires par lutilisation de listes nominatives, qui doivent prsenter les noms des bnciaires (oudes familles) et leur localisation prcise ( adresses ) mais peuvent galement contenir d'autres in-formations telles que le nombre de personnes charge, les activits conomiques, le statut (dplac,rsident), etc. Lannexe 7 donne un exemple de liste de bnciaires en Cte dIvoire. Ces donnessont particulirement utiles pour les tapes de vrication de la liste et la distribution. Il faut veillercependant ne pas rcolter trop dinformations qui ne seront pas exploites ; seuls les lmentsessentiels doivent tre identis, en fonction de nos besoins et de nos capacits danalyse. Leschefs de village traditionnels ou administratifs mnent habituellement cette opration avec laide demembres des quipes dACF-IN. Dans certains cas, toute la procdure denregistrement est ralisepar ACF-IN, mais cest viter dans la mesure du possible an de garantir la participation de la com-munaut et de la reprsentation locale tout au long du projet. Parfois, la socit est trs hirarchise,et il faut respecter les procdures et l'organisation interne des populations.

    nII.II.3. Le contrle par ACF (vrication de la liste)Une fois les listes de bnciaires tablies, les quipes dACF-IN doivent procder un contrlesystmatique sur un chantillon de noms pris au hasard et rparti de manire homogne au sein de lazone ou des diffrents sites. Nous recommandons un chantillon de 5 10 %, qui doit tre strati enfonction des zones ou dautres caractristiques lies aux populations de groupes, si cest justi.

    Le contrle consiste faire du porte porte pour vrier les donnes inscrites sur les listes et dter-miner si les critres sont respects pour chaque bnciaire potentiel. Les maisons qui napparais-sent pas sur la liste peuvent galement tre vries pour sassurer quelles ne prsentent pas lescritres de ciblage, identis pour la slection des bnciaires, an de rduire les risques derreurs.Cest galement loccasion dinterroger la population sur les informations reues et leur propre com-prhension des mthodes de slection des bnciaires.

    Si dans cet chantillon, x % de linformation (et notamment les critres de ciblage) sont faux, ACF-INdoit encore consulter le chef de village auteur de la liste en sassurant que les critres didenticationont bien t compris. Aprs cette dmarche, il faut tablir de nouvelles listes et les vrier nouveau.Le pourcentage admis dpend du niveau de vrication possible, et il est variable selon les contex-tes. Gnralement, on accepte un maximum de 10 % derreurs.

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    Cette tape est trs dlicate car les familles identies et les bnciaires potentiels ne sont pas for-cment les mmes (dans le cas dun contrle non accept) et parce quelle peut galement remettreen cause le travail des chefs de village. Pour ces raisons, il est extrmement important de prendredes mesures pour conserver ce soutien mutuel par la diplomatie, la transparence et la communica-tion.

    nII.II.4. Les listes dnitivesLorsque les listes des bnciaires potentiels ont t ralises pour chaque groupe de populationet que les contrles des quipes dACF-IN ont donn des rsultats satisfaisants, on peut tablir leslistes dnitives qui seront supervises en collaboration avec les autorits. Il est crucial de donnerdes informations claires aux bnciaires et aux non bnciaires. Les listes nales des bnciairesdoivent avoir des indications trs visibles sur la date et les articles inclus dans la distribution.

    nII.III. TRAvAILLER AvEC dEs gROuPEs Ou dEs AssOCIATIONs

    nII.III.1 Associations prexistantesLorsquil y a des associations, des coopratives ou des structures de mmes types qui existent dj,il peut tre pertinent de les intgrer aux programmes et/ou de les aider se reconstruire si ncessaire.Ces groupes peuvent tre garants dune certaine continuit des programmes (transfert des activits),ils peuvent amliorer le ciblage par leur comprhension de la zone et augmenter limplication de lapopulation, etc. Les structures existantes doivent tre slectionnes avec prcaution en utilisantobjectivement des critres dnis, et comme pour tout type de partenariat, elles doivent respecter lacharte dACF-IN. Voici quelques indicateurs utiles pour le processus de slection :

    - Structures existant en permanence depuis un an ou plus- Structures ayant dj construit des projets en commun- Structures ciblant les mmes groupes de population (femmes )- Structures reprsentant les populations entires de la zone (ethnies, zones gographiques )

    Tout au long du programme, il est important de rappeler que la dcision de travailler avec les structu-res dj existantes ou de former des nouveaux groupes est prise en fonction de notre objectif princi-pal damliorer la scurit alimentaire dans la zone. Cest essentiel pour la prennit du programmeet pour mener les activits prvues.

    nII.III.2 Mode oprationnel pour la slectionLa cl pour russir un programme en travaillant avec les structures existantes est de les consulteret de les impliquer dans le processus (ACF-IN, partenaires locaux, les bnciaires et les autoritslocales). En contre partie, les structures existantes peuvent potentiellement proter :

    - Du matriel agricole (semences, outils, etc.) ou non agricole (matriel de bureau, ou logistique)- De formations soit techniques (construction dun clapier, culture de soja) soit non techniques

    (gestion, organisation) qui peuvent leur tre utiles.

    Il est donc ncessaire davoir bien compris les organisations en question. Si leurs attentes ne sontpas satisfaites, la collaboration nest pas viable. Les termes et les conditions pour les partenariatsdoivent tre discuts oralement puis valids par chacun, pour ensuite tre inscrits contractuellementdans un document. Dans la plupart des pays dans lesquels ACF-IN travaille, ce qui na pas t validpar oral na aucune valeur dans un document crit, et ce qui na pas t discut avant dtablir lepartenariat peut tre la source potentielle de conits ultrieurs. Le processus de ngociation est unetape dterminante, il faut donc y consacrer le temps, lcoute et la courtoisie ncessaires. Les asso-ciations slectionnes et celles non slectionnes doivent en comprendre les raisons et tre daccordpour adhrer aux conditions de partenariat.

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    Exemple 19 : Partenariats avec des organisations locales

    1) Congo, 2002Dans le sud Kivu, les programmes agricoles sont mis en place en coordination avec desorganisations locales but non lucratif. Ces organisations participent activement dans :

    la liste des bnciaires les modalits pratiques de la distribution la formation des bnciaires la surveillance de ltat de scurit alimentaire dans la zone la communication avec les populations bnciaires et non bnciaires

    En change, elles reoivent des semences, des outils, du matriel de bureau et des forma -tions techniques dACF-IN sur diffrents sujets agricoles.

    2) Bangladesh, 2007Anne aprs anne, environ un cinquime de la surface terrestre du Bangladesh est inonde aucours de la mousson. La position gographique et la gomorphologie de ce pays le rendent trsvulnrable aux inondations. Shariatpur est un des districts du Bangladesh les plus sujets auxinondations du fait de sa localisation laval de 3 grands cours deau. En 2007, 90% des habi -tants du district on t affects par les inondations. De nombreuses familles ont du vivre, pendantde longues semaines, isoles et dans des conditions sanitaires prcaires. Leau se retirant, ellesont souvent constat la perte de tout ou parti de leurs biens. Limpact moyen terme a t svresur les cultures (80% de pertes) et la scurit alimentaire de la population.

    En novembre 2007, le district de Shariatpur a galement t touch par le cyclone Sydr. 23 000maisons, de pauvre qualit, ont t mises en pices.

    Cest dans ce contexte quAction contre la Faim en 2007 a ouvert un programme intgr de s-curit alimentaire dans le district de Shariatpur. Lintervention dAction contre la Faim a consist fournir une assistance en scurit alimentaire (distribution des semences) et en eau et assai-nissement aux mnages affects. Les activits ont t mises en place en coordination avec uneorganisation locale (Shariatpur Development Society SDS ).

    SDS, lchelle locale, a assur une coordination permanente avec le responsable de lUpazilla(quivalent dune union de communes) par lintermdiaire de runions de coordinations men-suelles et de rendez vous informels pour prsenter lavancement des activits. Les lus locauxdes unions ont t impliqus dans la surveillance des distributions an quils puissent se portergarants de la transparence de lactivit.

    SDS a galement rendu visite aux ONG locales tels que la Socit Bangladaise du CroissantRouge et avec les programmes de SDS se droulant dans la mme zone de travail ou non.

    De son cot, ACF a rencontr les acteurs internationaux qui travaillent par lintermdiaire des par-tenaires locaux Shariatpur. Ces rencontres ont permis dharmoniser certaines activits commelutilisation de document techniques et lchanges dinformations.

    Un impact indirect de ce programme a t la formation du personnel de SDS sur des mthodesde travail parfois diffrentes de ce quils ont lhabitude de pratiquer.

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    nII.Iv CRATION dE NOuvEAux gROuPEs dE bNFICIAIREsDans certains contextes, il peut tre la fois pertinent et efcace de crer des structures partenaires.Cest le cas lorsque le tissu social a t profondment endommag par une crise ou lorsque nousnavons pas accs aux populations les plus vulnrables. Quand on cr de nouveaux groupes, ilfaut essayer, le plus possible, de les fonder sur les structures traditionnelles restantes. Les systmessociaux bien rds sont le rsultat de gnrations dadaptation. La modication du systme socialimpose par lextrieur (et particulirement dans un laps de temps court) et a trs peu de chancedavoir des rsultats durables et positifs.

    III. LquIPE dE sCuRIT ALImENTAIRE

    Lquipe locale constitue la colonne vertbrale du programme. Le recrutement est donc une tapecruciale pour la mise en uvre et la russite du programme. Lquipe assure en effet la continuit delaction, mme en cas de changement du personnel expatri. Il est important dy consacrer le tempsncessaire et de perfectionner la stratgie de recrutement en fonction du contexte local et de celuide lintervention. Les annexes 9 11 prsentent des documents sur le recrutement, lorganisation etla gestion dune quipe.

    Lquipe de scurit alimentaire doit galement suivre un programme de formation interne pourconsolider diffrents domaines de connaissance et tre ainsi toujours performante et efcace. Laformation continue :

    - Favorise lengagement des quipes sur le long terme- Augmente la qualit de lanalyse et de la mise en uvre du programme- Augmente les opportunits demploi potentielles pour le personnel dACF-IN la n du pro-

    gramme.

    Iv. LEs PROgRAmmEs AgRICOLEs ET LA LOgIsTIquE

    Dans lorganisation dACF-IN, le responsable du programme de scurit alimentaire travaille en pro-che collaboration avec le responsable logistique, essentielle pour le bon dveloppement des activitsdu programme, et la rpartition des responsabilits doit tre clair ds le dpart. Gnralement, leresponsable de la scurit alimentaire est charg de dterminer le type et la quantit exacte de ma-triel ncessaire (semences, btail, etc.) et le responsable logistique se charge de lacquisition et dutransport des biens. An de garantir la qualit, le responsable de la scurit alimentaire doit donnerdes descriptions dtailles du matriel choisi, avec des standards minimums. Il doit galement tredirectement impliqu dans lanalyse de qualit des semences (tests de germination) ou, par exem-ple, dans les rapports de qualit issus par un vtrinaire. Il faut absolument que le responsable de lascurit alimentaire se rappelle bien que le processus pour obtenir les commandes peut tre long.Il faut donc anticiper et passer les commandes en tenant compte des dlais, tout en respectant lecalendrier agricole. Cf. lannexe 12 pour un exemple dappel doffres pour des semences en SierraLeone.

    Lquipe de scurit alimentaire peut galement tre implique dans la slection des producteurslocaux, en coordination avec lquipe logistique et en utilisant les procdures logistiques internesdACF-IN. (Pour plus dinformations sur la coordination interne avec le service logistique, voir le livre

    Aide alimentaie et altenatives laide humanitaie et les procdures suivre dans le kit logistiquedACF-IN.) Le respect des procdures logistiques permet dviter une corruption ventuelle ou desirrgularits dans les activits du programme.

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    Capitre 4PROgRAmmEs dE PROduCTION dE CuLTuREs

    Rsum Quelque soit le type de programme de production de culture, il faut dabord identier et hirarchi-ser les facteurs restrictifs tels le manque ou labsence de semences et doutils, le stockage daprsrcolte inadquat, laccs et la disponibilit limits des produits agricoles ou dautres facteurs lis lirrigation, la fertilit des sols et lutilisation de la terre qui touchent la production de cultures,en prenant en compte les mcanismes dadaptation existants. Certaines conditions doivent tre remplies avant dinitier un programme de semences et outils :

    - Normalit du systme agricole :Accs des foyers la terre,Capacit des foyers cultiver.

    - Laccs aux semences et/ou aux outils est un facteur limitant la production.- Les mnages sont des agriculteurs et ils et cultiver.- Les semences distribues correspondent aux mmes cultures et aux mmes varits que

    celles qui sont utilises rgulirement par la population. Les activits daprs rcoltes peuvent en rduire les pertes, mais le type de stockage doit tretest avant construction et doit tre adapt aux traditions et aux ressources locales. Les programmes agricoles peuvent galement tre mis en uvre dans des situations de post-crise an de consolider la prennit de la disponibilit et de laccessibilit des produits agricoles. Les risques lis au programme de production de cultures doivent tre envisags et rduits pourviter de mettre la population dans une situation de plus grande vulnrabilit.

    A

    CF

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    Si lvaluation initiale a montr quune des causes fondamentales des risques de malnutrition oudinscurit alimentaire est lie la production de cultures agricoles, ltape suivante consiste dterminer quel type de programme rpond au mieux aux besoins des groupes de population, enprenant en compte les stratgies dadaptation existantes. Ce nest pas seulement une questiondobjectif damlioration de la production de culture mais lidentication des causes dune mau -vaise production ou dune production limite et la cration des activits qui aideront la population surmonter ces difcults. Larbre problmes (cf. le livre Evaluations et suveillance de la scuit

    alimentaie) permet de les identier et il faut impliquer activement la communaut lors de cette tape.Une fois les facteurs restrictifs identis, des recommandations peuvent tre proposes.

    Il est important dutiliser le calendrier agricole pour guider ce processus, en dterminant si les relsproblmes relatifs la scurit alimentaire de la famille sont lis :

    la terre (inaccessibilit aux terres fertiles), Aux semences ou aux intrants agricoles inadquats (qualit et quantit de semences disponi-

    bles et accessibles la population), Aux techniques agricoles inadquates (outils disponibles et adapts), Aux maladies et infestations des cultures (et aux mthodes utilises pour prvenir ou lutter

    contre ces attaques), A des rcoltes insufsantes A une pluviomtrie mal repartie aboutissant souvent une situation de rupture des stocks

    Il est important de hirarchiser les besoins avec la population pour que le programme ait le plusdimpact possible. Par exemple, en cas dinfestations de cultures ou dabsence dentrept pour lestockage de la rcolte, il est ncessaire de dterminer quel est le facteur limitant principal. Un pro-gramme de silo ne peut tre efcace que sil y a un surplus de rcolte stocker.

    Ltape suivante consiste dterminer si la cause est lie un manque daccs, de disponibilitou de savoir-faire. Cette analyse est importante pour pouvoir augmenter limpact du programme etrduire les ventuels effets ngatifs. Les semences et les outils par exemple sont souvent identiscomme des facteurs restrictifs empchant la culture. Sil sagit dun manque de semences ou doutilsli un problme de disponibilit, on peut alors en recommander une distribution. Si, par ailleurs, lessemences et les outils sont disponibles localement mais que les groupes de population vulnrablesny ont pas accs alors, dans ce cas, une distribution pourra avoir des consquences ngatives surle march local (dstabilisation des mcanismes du march) et il faudra alors envisager un autre typede propositions (foires aux semences ou systmes de coupons).

    Le manque ou labsence de semences et doutils (partie I), le stockage daprs rcolte inadquat(partie II), laccs et la disponibilit limits des produits agricoles (partie III), et dautres facteurs lislirrigation, la fertilit des sols et lutilisation de la terre (partie IV), limitant la production agricoleseront abords ci-dessous.

    I. LEs sEmENCEs ET LEs OuTILs COmmE FACTEuRs LImITANT LA PROd