ace aux migrants ! ces consignes peuvent vous sauver … · demande si tout ce foin ne masque pas...

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CONSEIL FÉDÉRAL La stratégie secrète de la gauche P. 17 LONGS COUTEAUX Tous des manches P. 4 JAA – 1300 Eclépens PP/Journal – Poste CH SA Vendredi 11 décembre 2015 // N o 258 Abonnement annuel CHF 140.– // www.vigousse.ch RÉAGIR FACE AUX MIGRANTS LES ÉTRANGERS SONT PARTOUT ! CES CONSIGNES PEUVENT VOUS SAUVER DANS LA RUE À LA MAISON AGIR CHF 3.50 // DIRECTIVE Fiche de survie P. 5

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Page 1: ACE AUX MIGRANTS ! CES CONSIGNES PEUVENT VOUS SAUVER … · demande si tout ce foin ne masque pas de vrais débats. Sur la réforme du système social, par exemple. Ce rabat-joie

CONSEIL FÉDÉRALLa stratégie secrète de la gauche P. 17

LONGS COUTEAUXTous des manchesP. 4

JAA – 1300 Eclépens PP/Journal – Poste CH SA

Vendredi 11 décembre 2015 // No 258 Abonnement annuel CHF 140.– // www.vigousse.ch

RÉAGIR FACE AUX MIGRANTSLES ÉTRANGERS SONT PARTOUT ! CES CONSIGNES PEUVENT VOUS SAUVERDANS LA RUEÀ LA MAISON

AGIR

Après avoir mis le feu à un centre de requérants, fuyez à toutes jambesRegardez s’il n’y pas une famille de migrants sous votre sofa

Inspectez votre moquette. S’il y a de la boue ou des miettes, c’est que des migrants malpropres sont passés récemment par là

Mettez-vous en embuscade et attendez qu’un étranger passe pour l’agresser

Vérifiez que votre équipement électronique n’a pas été volé

Si des gens parlent étranger, bouchez-vous les oreilles

Si un migrant s’approche de vous avec les mains en avant, c’est qu’il essaie de vous transmettre ses microbes et ses maladies.

Si un migrant vous tend la main depuis un mur, faites-le tomber

Postez des com-mentaires racistes sur le site du Matin

Convoquez des amis pour une ratonnade

Ne laissez pas les migrants se réfugier auprès de la police

Etranglez-les avec vos belles mains blanches

CHF 3.50 //

DIRECTIVE Fiche de survie P. 5

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Vigousse vendredi 11 décembre 2015 Vigousse vendredi 11 décembre 2015

Début décembre 2003, le Parti socialiste suisse

se rebellait carrément : « Si Christoph Blocher

est élu, nous sortirons du Conseil fédéral »,

clamait-il, en martelant qu’il y a dans l’Histoire

des moments où il faut savoir choisir son

camp. Impossible de se compromettre, de se commettre à

gouverner avec l’extrême droite. Une question d’idées et

de valeurs, donc, sur lesquelles on ne pouvait transiger.

Le 10 décembre, Blocher fut élu : « Nous attendons notre

prochain congrès, en mars 2004, pour décider si nous quittons

le Conseil fédéral », dirent alors les dirigeants socialistes,

drapés dans leur dignité démocratique. Et le jour venu,

ils résolurent héroïquement d’attendre pour voir avant de

ne rien faire.

D’idées et de valeurs, il n’est même plus question douze ans

plus tard. D’emblée, on annonce la couleuvre : tous, sauf

les Verts qui ont refusé la mascarade, l’avalent désormais

sans trop faire la grimace. Tout au plus le président du

Parti socialiste, Christian Levrat, a-t-il indiqué sur un ton

légèrement boudeur qu’il considérait les trois candidats

imposés « sans enthousiasme ». Peut-être aurait-il préféré

un UDC plus brillant ? Et avant de passer sous le joug en

faisant la moue, quelques élus du centre et de gauche ont

un peu pleurniché sur la forme pour mieux oublier le fond.

Sur les menées d’un parti nationaliste qui, même avec deux

ministres adoubés par lui, continuera de pourrir le climat

à coups de sape et d’initiatives xénophobes, « démagogiques

et stigmatisantes », seul le socialiste Roger Nordmann a

osé quelques grands mots. Sans pour autant remuer les

grands mous.

Qu’à cela ne tienne puisque, au gré de l’habituelle

sarabande médiatique, la piteuse capitulation sans

conditions devant l’UDC se métamorphoserait presque

en victoire : c’est apparemment le moins blochérien des

blochériens qui l’a emporté. Et c’est un Romand, plutôt

sympathique au demeurant. Dans la défaite, c’est la fête.

A F F A I R E S E N C O U R TC ’ E S T P A S P O U R D I R E ! Q U E L L E S E M A I N E ! 32

LE CHIFFRE

1602A Genève, la prestigieuse

Compagnie 1602, dont le défilé marque la fête de l’Escalade, ne

plaisante pas avec l’uniforme. Elle vient d’interdire l’écharpe rouge et jaune dont certains membres

s’étaient octroyé le port par-dessus l’armure pour marquer leur grade.

La Tribune de Genève (3.12) rappelle qu’il avait fallu prohiber récemment les colliers et les bas

violets utilisés eux aussi pour distinguer officiers ou syndics. On les comprend : être chef et ne pas

pouvoir le montrer, c’est quand même sacrément rageant !

La moue des mousLaurent Flutsch

Constantin marqueIl campait Napoléon, il sera Jésus-Christ, pas moins, en février 2016 pour la choucroute bénite du FC Sion. Le promoteur immobilier Christian Constantin est également en lice pour le mérite sportif valaisan puisqu’il a marqué « l’histoire du canton », écrit Le Nouvelliste. Et Dieu dans tout ça ?

Mamie bluesMercredi 2 décembre, Le Nouvelliste relatait l’histoire d’une mamie arrivée à la déchetterie de Monthey avec un carton d’explosifs dont elle souhaitait se débarrasser. Selon les témoins, il y avait là de quoi détruire un petit bâtiment. La vieille dame, veuve de longue date, a ainsi renoncé à son ultime espoir de se faire sauter.

Stratégie stupideUn nouveau fleuron éducatif pousse à côté de la gare de Delémont : Strate J, qui regroupe trois hautes écoles. Strate J ? Oui, et les petits génies qui ont trouvé ça veulent que ça se prononce « stratégie » sans expliquer où ils vont chercher leur e accent aigu. Le Quotidien jurassien (5.12) a réalisé un micro-trottoir devant le chantier qui confirme que personne ne prononce « stratégie ». Les gens oscillent entre « strate gie », « stratège » ou « strate » tout court. Ce temple du savoir nous apporte déjà un enseignement : ce que l’on conçoit mal s’énonce brumeusement.

Luft-baffeLes Allemands entrent en guerre ! Diable, il y a longtemps qu’on ne l’avait plus entendue, celle-là… Berlin met à disposition de la coalition sa terrible Luftwaffe. Brrr ! Tremblez dans vos bottes, saletés de djihadistes ! Hélas, il semble que l’armée allemande ne soit plus que l’ombre d’elle-même : sur 66 avions Tornado, seuls 29 seraient opérationnels (et encore, certains sont en service depuis 34 ans), 11 hélicos sur 46 seraient en état de voler et le reste serait à l’avenant. Une bien triste dégringolade. Peut-être que nos cousins germaniques pourraient bénéficier des conseils d’Uli Maurer pour maintenir une armée digne de ce nom ?

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Vigousse vendredi 11 décembre 2015 Vigousse vendredi 11 décembre 2015

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17 h 04 Mais où court donc cette foule qui se presse dans le sous-voie grisâtre de la gare de Berne ? Personne ne leur a dit, à tous ces pendulaires qui rentrent chez eux, que la nuit allait être chaude et passionnante ?

18 h 01 Conférence de presse du Parti socialiste. Le chef de groupe, Roger Nordmann, élimine sévère-ment le Tessinois Norman Gobbi. La Lega serait raciste et ne respec-terait pas les institutions. Pour Christian Levrat, Aeschi est le fils de Christoph Blocher et de Hans-Rudolf Merz. Ça fait rêver.

18 h 24 Dans la salle des pas per-dus, une équipe du Temps distille « en continu » les dernières non-informations. La SSR a parqué ses cars au pied du Palais et planté une tente sur la place Fédérale, elle met le paquet (cadeau).

19 h 10 Une collègue lance l’alerte : on connaît enfin, grâce à La Première de la RTS, de quoi sera faite la soirée d’Ueli Maurer. L’enquêteur Ludovic Rocchi a sorti l’affaire : le ministre de la Défense

fera du ski de fond à Kandersteg. Avec une lampe frontale.

20 h 02 Première tournée de bières à la Brasserie chez Edy, entre journalistes. Personne n’ose accoler « nuit » à « longs » et à « couteaux ». Ce sera donc la nuit des petits cure-dents.

20 h 17 Cette nuit des langues de vipère, c’est comme le marché aux oignons, une tradition. Se faire mousser entre journalistes, c’est jouissif. Sur la place Fédérale, dans le brouillard et l’humidité, les joueurs d’échecs ne bronchent pas.

20 h 45 Une quinquagénaire en goguette trouve Alain Rebetez magnifique et vient lui prouver son admiration totale. Selfies à deux, à trois. On grimace, on sourit.

21 h 02 A l’heure du café, un jour-naliste organise un rapide son-dage avec sept de ses compères. Le décompte des voix se fait sur la nappe en papier. Résultat : quatre voix pour Aeschi (sans enthou-siasme), quatre voix pour Parmelin (par réalisme).

JEUX DE NAINS L’Assemblée fédérale a élu le successeur d’Eveline Widmer-Schlumpf. Avant d’arriver à ce résultat prévisible, plongée dans une nuit où les médias se font mousser en échafaudant les scénarios les plus absurdes.

Au bal du faux suspense

F A I T S D I V E R S E T V A R I É S4 C O M M U N I C A T I O N O F F I C I E L L E 5

22 h 10 L’excitation monte devant l’Hôtel Bellevue. L’équipe d’« Infrarouge » se met en place. Dans le hall bondé, le brouhaha grimpe jusqu’à la verrière. Avant qu’Esther Mamarbachi lance le direct, on voit Voiblet (UDC), Levrat (PS), Darbellay (PDC) et Moret (PLR) rigoler ensemble et échanger le verre de vin contre le micro.

22 h 43 Certains journalistes, ceux qui participent tous les quatre ans à la fête, trouvent ce moment génial. Ils sont tous là, les politiciens, les conseillers personnels, les repré-sentants des importateurs de voi-tures aussi. Un observateur se demande si tout ce foin ne masque pas de vrais débats. Sur la réforme du système social, par exemple. Ce rabat-joie est sans doute fâché d’avoir attendu 26 minutes pour se procurer une bière minuscule à 7 francs.

22 h 52 Parmelin quitte le Bellevue. La NZZ online lui demande une minute d’interview sur le trottoir. Il accepte et répond la même chose que toute la journée.

RÉAGIR FACE AUX MIGRANTSLES ÉTRANGERS SONT PARTOUT ! CES CONSIGNES PEUVENT VOUS SAUVER

DANS LA RUE À LA MAISON

AGIR

Après avoir mis le feu à un centre de requérants, fuyez à toutes jambes

Enfermez-vous et regardez s'il n'y a pas une famille de migrants sous votre sofa

Inspectez votre moquette. S’il y a de la boue ou des miettes, c’est que des migrants malpropres sont passés récemment par là

Mettez-vous en embuscade et attendez qu’un étranger passe pour l’agresser

Vérifiez que votre équipement électronique n’a pas été volé

Si des gens parlent étranger, bouchez-vous les oreilles

Si un migrant s’approche de vous avec les mains en avant, c’est qu’il essaie de vous transmettre ses microbes et ses maladies. Ne le touchez pas

Si un migrant vous tend la main depuis un mur, faites-le tomber

Postez des com-mentaires racistes sur le site du Matin

Convoquez des amis pour une ratonnade

Ne laissez pas les migrants se réfugier auprès de la police

Etranglez-les avec vos belles mains blanches021 612 02 56 / [email protected] / www.vigousse.ch

L’humour enfi n à la portée de tous

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Suite à la publication par le Gouvernement français d'une infographie indiquant comment

réagir en cas d'attaque terroriste, le Conseil fédéral nouvellement élu mercredi a décidé

de diffuser une information similaire, mais en adaptant le texte aux réalités de la Suisse.

23 h 06 La rumeur enfle parmi les Welsches : le type au visage bour-souflé, ce ne serait pas Yvan Perrin ? A compter les poignées de mains, oui, c’est lui. Mais que fait-il là ?

23 h 12 Heinz Brand, candidat éjecté par son parti, prend la clé de sa chambre au Bellevue. Spéculations sur qui va payer la note.

23 h 59 Yvan Perrin sort du Bellevue. Mais où va-t-il ?

1 h 03 Le Bellevue est désert, y compris le bar. Certes, quelques chambres sont encore éclairées, mais de là à penser qu’il s’y passe des choses…

7 h 30 Mercredi matin, le carrou-sel des micros de la SSR se remet en branle.

11 h 56 Parmelin brandit le tire-bouchon et saisit une bouteille de chasselas de Bursins. Les vins de La Côte ont trouvé un ambassadeur.

Jean-Luc Wenger

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Vigousse vendredi 11 décembre 2015 Vigousse vendredi 11 décembre 2015

autant, il serait injuste de dire que les safaris n’ont pas évolué. Jadis réservés à de vieux milliardaires libidineux et avides de sang, ils sont aujourd’hui ouverts aux mil-lionnaires, plus jeunes, hommes, femmes et familles, avides de sang et de loisirs. Ainsi, pour la

modique somme de 6540 euros, les Untel passeront dix jours en Afrique du Sud, choyés, pension complète, entre parcours de golf, « rencontres interactives » avec les guépards, visite du village de Nelson Mandela et massacres animaliers. Ils choisiront sur la

liste la ou les bêtes qu’ils désirent ramener chez eux, selon les tarifs : entre 0 euro pour un babouin (c’est de la merde) et 25 000 dol-lars pour un gros éléphant. Grand Safari délivrera le permis de chasse et si le petit dernier est sage, il pourra tirer lui-même. Même si,

Sur une grande table, de « beaux livres » où les clients fortunés de Grand Safari posent fièrement avec leurs victimes : lions, hip-popotames, rhinocéros noirs, pythons, léopards, il y en a pour tous les dégoûts. Ancien directeur d’une boîte de travail temporaire parisienne, le patron a l’aura de l’homme d’af-faires aventurier. Il déjoue d’em-blée les reproches traditionnels envers la chasse : en substance, c’est légal, l’abattage se déroule dans le cadre strict d’une régula-tion de la faune et sous l’égide des autorités locales... Un discours

bien rodé. Non content de sou-ligner la légitimité de son acti-vité, il s’aventure à en vanter les bienfaits : la chasse serait l’un des

grands acteurs de la préservation des espèces menacées en Afrique. Et comment donc ? C’est très simple : les Africains, ces êtres frustes sans vision à long terme, se foutraient pas bien mal de leur faune. Mus par l’appât d’un

MA TRAQUE Le 6 décembre à la Bourse aux armes de Lausanne, l’entreprise Grand Safari vend, à en croire les trophées qui égaient son stand, des exploits qui ne consistent pas exactement à photographier des lions roupillant sous un baobab.

gain rapide, ils n’auraient aucun scrupule à dézinguer leur patri-moine. La preuve, selon lui, c’est que certains indigènes n’hésitent pas à abattre un arbre centenaire pour récupérer une ruche pleine de miel. (Pourtant, on sait com-bien les beautés d’un vieil arbre sont rassasiantes quand on regarde avec le cœur.) Avec sa société, le patron de Grand Safari s’évertue donc à amener à l’Afrique la dose de civilisation qui lui fait si cruellement défaut. En intéressant de riches Occidentaux (riches Orientaux bienvenus) à ces contrées barbares, il redonne

Pompe Afrique

F A I T S D I V E R S E T V A R I É S 76

admet l’organisateur, « en dessous de 8 ans, c’est chaud ». La pédo-psychiatre que nous n’avons pas contactée à ce sujet entrevoit des dommages à long terme : en gros, le risque est élevé que l’enfant devienne aussi con que son père.

Séverine André

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Tout finit par une bonne impression.Parce que nos 96 collaborateurs sont absolument géniaux!

Une entreprise du groupe Saint-Paul

une chance aux animaux. Il le dit lui-même : « Pour qu’on puisse continuer à chasser, il faut que les espèces se perpétuent. » Imparable. Bien sûr, il pourrait s’investir dans l’une des multiples associations militant pour la défense de cette faune et cherchant à y impliquer les populations locales. Mais il aime tirer au fusil sur des bêtes vivantes et gagner le l’argent. On ne se refait pas. Sans compter que si on laissait aux populations locales formées à cet effet le soin de gérer la faune, les riches tou-ristes seraient privés de ce plai-sir. Ce qui serait inhumain. Pour

TIRER LA CHASSE

Par un début de soirée de fin novembre à Lausanne, Michel, un ancien policier, passe à pied devant l’église Saint-Laurent. C’est alors qu’il est témoin d’un vol à l’étalage : devant une boutique de fringues bon marché, deux indi-vidus piquent un manteau. La vendeuse n’a rien vu. Ni une ni deux, Michel se lance à la pour-suite des chapardeurs et les coince 40 mètres plus loin. Mû par un vieux réflexe professionnel, il leur demande leurs papiers. L’un s’exé-cute et présente un document roumain visiblement faux. Michel appelle donc la police.

Vingt minutes plus tard, une patrouille arrive enfin sur les lieux, mais l’un des deux voleurs a déjà pu s’enfuir. Curieusement, c’est surtout à Michel que les flics s’intéressent : « Il faut dire que je suis métis », précise-t-il. Dans la boutique, les policiers incitent la gérante à ne pas déposer plainte :

pensez donc, pour un manteau à 26 francs 90 qui, de surcroît, a retrouvé son cintre... Quarante minutes plus tard, elle est convain-cue : elle renonce à une plainte. Le suspect identifié, lui, a déjà été relâché dans la nature. Bizarrement, la gérante revient sur sa décision et décide d’engager une action. L’un des agents tente derechef de l’en dissuader. Il s’en-ferme avec elle dans le bureau du magasin et en ressort tout penaud : têtue, elle maintient.

Là-dessus, l’un des poulets demande à Michel de l’accompa-gner au poste. Il refuse et propose de faire sa déposition dans la bou-tique. Après l’entretien, le limier lausannois lance : « C’est bon, on ne fait rien. » Car, dans l’intervalle, la police judiciaire avait appelé la gérante pour lui signifier que de faire venir un interprète et déposer plainte coûterait 75 francs, sous-entendu à sa charge. Elle renonce !

Michel propose au policier, sur un ton calme mais sarcastique, de placer au-dessus des présentoirs un panneau : « Servez-vous, vous ne serez pas poursuivi ! » Michel conçoit bien la difficulté d’attra-per les voleurs à la tire ou à l’éta-lage, mais là, c’était du tout cuit. Il

sait aussi que l’administration est lourde et se souvient de rapports recommencés 22 fois avant d’être acceptés. « Chaque sous-officier le prenait au moins une fois en main et y trouvait autre chose à corriger… » Amer, le héros d’un jour regrette les risques qu’il a pris et les deux heures perdues. « On n’allait pas déranger la police judiciaire pour un manteau volé par un Roumain confit dans de la vodka frelatée... » A la police de Lausanne, on rap-pelle que selon le Code pénal, les

vols dont le montant est supé-rieur à 300 francs se poursuivent d’office, ceux dont le montant est inférieur sur dénonciation uniquement. A nos questions, le porte-parole répond qu’il n’y a pas de directives pour que les petits délits ne soient pas dénoncés. « La

police ne dissuade jamais les victimes de porter plainte. Mais il peut tou-tefois arriver que

pour des vols d’un montant très bas, il soit demandé au commerçant de faire preuve de bon sens tant qu’il a pu récupérer la marchandise et ne subit pas de dommages. »

Pour Michel, il faudrait juste « de meilleurs policiers » pour que le vol ne soit pas complètement libre. Jean-Luc Wenger

Police en flagrant délit de paresse

PRIÈRE DE NE PAS DÉRANGER

VOL À VUE Quand mû par un ancien réflexe professionnel un ancien policier fait le boulot des vrais policiers, les voleurs, eux, se fondent dans la nature. Avec leur bénédiction.

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Vigousse vendredi 11 décembre 2015 Vigousse vendredi 11 décembre 2015

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Dédicaces Le mieux de Vigousse 2014-2015

Yverdon, vendredi 11 décembre 16h30-18hCaro, Sjöstedt, Barrigue, Stéphane Babey

La Chaux-de-Fonds, samedi 12 décembre 11h-12h30Jean-Luc Wenger, Pitch, Vincent, Sjöstedt

Neuchâtel, samedi 12 décembre 14h30-16hJean-Luc Wenger, Pitch, Vincent, Sjöstedt

Les auteurs dédicaceront l’ouvrage dans les librairies Payot

LE CAHIER DES SPORTS

R E B U T S D E P R E S S E

Orange saléePourquoi le directeur général de Salt pour la Suisse, le Suédois Johan Andsjö, a-t-il démissionné avec effet immédiat ? Les médias (8.12) se posent la question au moment où l’ex-Orange dégraisse en douceur. Pour Le Temps du même jour, néanmoins, pas de problème : on y voit une publicité pour une conférence destinée aux dirigeants d’entreprises, avec la présence annoncée de… John Andsjö, directeur général de Salt. Sûrement un problème de communication. J.-L. W.

Qu’on ait 20 ans, qu’on soit grand-père…Malgré les licenciements à la RTS, le personnel peine à se mobiliser. Le syndicat a une explication sur cette prudente apathie : « Les jeunes pensent à leur avenir, les plus anciens attendent la retraite » (Le Courrier, 8.12). Les cadres, quant à eux, restent motivés puisqu’on ne touche pas à leurs privilèges. Au moins, chacun a un but, c’est déjà ça… J.-L. W.

Chers amisLe groupe Tamedia (Le Matin, 24 heures, TDG, etc.) a promis une prime de 2000 francs à chaque collaborateur qui lui permettra de repourvoir un poste vacant au sein de l’entreprise. C’est louable, ça permet d’économiser sur les factures des chasseurs de têtes et ce n’est pas sans rappeler le « système pyramidal » cher à M. Madoff. Mais bon, à moins de détester vraiment ses amis et connaissances, on voit mal comment toucher le pactole. R. J.

Violence textuelleDans un numéro de décembre, le magazine féminin Grazia s’offusquait du peu de reconnaissance accordé aux femmes au sein de l’Etat islamique. Si, jusque-là, la presse dénonçait l’horreur des viols de conversion et autres lapidations, il est rafraichissant qu’un journal féminin s’offusque de l’inégalité hommes-femmes dans l’organisation terroriste. Pour autant, viendra le moment où il faudra savoir si on souhaite les amener à s’aligner sur la convention des droits de l’homme ou plutôt leur bombarder la tronche jusqu’à ce qu’ils disparaissent. S. A.

PAYERHuit cent mille euros, c’est ce que les organisateurs du tournoi de tennis de Munich s’apprêtent à offrir à Roger Federer pour qu’il participe à leur épreuve, fin avril de l’année prochaine. Cela s’appelle une garantie à la signature et ne saurait comprendre, entre menues dépenses, le logement dans un hôtel cinq étoiles de toute la smala Federer, parents, femme, enfants, nounous, coaches, physio et agent compris. En tout une bonne douzaine de suites et/ou de chambres, voitures, chauffeurs, coiffeur et repasseuses à disposition ; dès lors qu’il s’agit de recevoir le meilleur joueur de tous les temps, on n’est pas là pour ergoter. Comme on dit, et quand bien même ce dernier ne pourrait y jouer qu’un seul match, c’est le prix à payer…

Le tournoi, lui, n’est doté « que » de 440 000 de ces mêmes euros. En lice, tableau des qualifications compris, une cinquantaine de joueurs, charge à eux de se répartir cette somme sur le court ; soit, en moyenne, un peu moins de 10 000 euros par tête de pipe. Cherchez l’erreur… et convenez que l’on retrouve là l’exacte « règle » qui régit notre société.

Pour dire « on ne prête qu’aux riches », les anciens, gens de la terre, utilisaient une formule qui résumait tout : « Il pleut dans les gouilles », disaient-ils en scrutant le ciel, histoire de voir de quel côté allait venir l’orage. Inutile de dire qu’ils passaient leur vie au sec, sans jamais se plaindre de leur sort, parce que « c’est ainsi » et parce que qu’«on n’y peut rien changer ».

L’Association des joueurs de tennis a plus d’une fois tenté, justement, de changer les choses. Elle a milité pour une plus juste répartition des gains, s’est vu promettre des réformes et n’a, au final, obtenu que des miettes. Le gros du gâteau, lui, reste réservé à ceux qui ont le ventre plein.

Et ce sera tout pour cette semaine.

Roger Jaunin

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Vigousse vendredi 11 décembre 2015 Vigousse vendredi 11 décembre 2015

L E F I N M O T D E L ' H I S T O I R E 11B I E N P R O F O N D D A N S L ' A C T U10

Un pur moment de détenteLES COURS D’AUTODÉFENSE DU PROFESSEUR JUNGE Cette semaine : en tant que président du lobby américain des armes, je livre mon analyse au cas par cas et mes solutions pour mettre un terme au fléau des fusillades.

1998, fusillade dans une mairie : 3 morts. Il est évident que ce ne serait pas arrivé si les victimes avaient eu des pistolets. Elles auraient ainsi pu se défendre. Solution : armer davan-tage les citoyens !

2000, massacre dans un fast-food : 11 morts. Les victimes n’avaient aucune chance : elles ne disposaient que d’armes de poing alors que les attaquants avaient des mitraillettes. Solution : encourager les honnêtes gens à s’équiper de fusils d’assaut !

2002, hécatombe dans une école : 35 morts. Comme c’est bête ! Nous avions oublié d’armer les enfants, du coup ils ne pouvaient pas se défendre. Solution : doter les jeunes dès 12 ans de pétoires !

2004, carnage dans une gar-derie perpétré par un bambin : 56 morts. C’est un malheureux concours de circonstances. L’enfant de 3 ans avait emprunté un pisto-let-mitrailleur de son père pour le montrer à ses camarades, mais comme il ne savait pas l’utiliser, il

Pitc

h

a exterminé toute sa classe acci-dentellement. Mais on a retenu la leçon : désormais on dispensera des cours de maniement des flingues dès le berceau !

2006, tuerie dans un cinéma : 82 morts. Le problème des lieux publics, c’est qu’on y entre comme dans un moulin. Il serait plus malin de truffer ces endroits de mines antipersonnel et de pièges à loups.

2008, meurtres de masse dans une base militaire : 129 morts. On croit que les soldats sont suf-fisamment protégés contre la vio-lence. Mais ce qu’ignore le public, c’est qu’il n’y a souvent qu’un seul tank pour huit ou neuf troufions. Tant que chaque GI n’aura pas son véhicule blindé personnel avec canon de 88 mm, les troupes ne seront pas à l’abri ! Et puis il fau-drait aussi en donner aux civils, tant qu’on y est !

2010, bain de sang dans la can-tine d’une usine : 385 morts. Une bagarre éclate dans la file d’attente, car il n’y a plus assez de rôti haché

pour tout le monde. La rixe dégé-nère et les protagonistes passent rapidement du couteau de tranchée au bazooka. Ça se serait passé autre-ment si la bande qui défendait les casseroles de viande avait disposé de munitions à l’uranium appau-vri et de bombes à sous-munitions pour percer le blindage des chenil-lettes amphibies des gastronomes attaquants !

2012, boucherie dans un parc de loisirs : 1793 morts. Encore un cas typique de disproportion entre l’ar-mement des tueurs, qui disposaient d’orgues de Staline, et celui des per-sonnes abattues, qui n’avaient que des lance-flammes à courte portée. Il faudrait que chaque Américain puisse disposer de ses propres bombardiers furtifs et de ses robots tueurs autonomes pour se défendre correctement !

Le 8e conseiller fédéralDepuis son bunker sous le Palais fédéral, il dirige dans le plus grand secret le Gouvernement helvétique.

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Le 8Le 8ee conseiller fédéralDepuis son bunker sous le Palais fédéral, il dirige dans le plus grand secret le Gouvernement helvétique.Depuis son bunker sous le Palais fédéral, il dirige dans le plus grand secret le Gouvernement helvétique.Depuis son bunker sous le Palais fédéral, il dirige dans le plus grand secret le Gouvernement helvétique.

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Allô ? Le nouveau ?

Qui est-ce ?

C’est votre patron.Mon patron ?

Mais je n’ai pas de patron.

C’est toujours le même cirque avec eux…

Il va falloir apprendre où est votre vraie place, mon petit vieux !

Mais de quoi vous parlez ?

Qui êtes-vous ?

Ecoutez, on ne va pas y passer la journée. Je vous contacte juste pour savoir votre prénom.

Hein ?

Déjà un coup de fil ? Mais je viens à peine de

m’installer dans le bureau. Personne ne

sait que je suis là.

Je suis le nouveau conseiller

fédéral…

Ah là là, ces nouveaux… Alors si vous avez un nom à la con comme Hans-Ruedi ou Jean-Rodolphe, j’aime autant vous dire que je vais vous appeler Kevin pour simplifier !

Et je vous préviens, j’aime pas trop les trucs compliqués à retenir.

Histoire de préparer le planning 2016.

Si vous croyez pouvoir échapper à la corvée de chiottes, vous vous mettez le doigt dans l’œil. Tous les autres y sont passés !

Vous êtes un sous-fifre !

Faut tout leur expliquer…

2014, la dispute entre deux voisins finit en génocide : 345 729 morts. Un homme qui tondait son gazon un dimanche a déclenché de fil en aiguille un affrontement à grande échelle impliquant plusieurs quar-tiers de Los Angeles organisés en milices paramilitaires, avec utili-sation massive de gaz de combat. Visiblement, l’achat facilité de sarin et de VX pour tous n’est pas encore une mesure suffisante pour ramener le calme.

2016, enfin la paix ? Je pense que cette fois on tient le bon bout. Chaque Américain est désormais autorisé à se balader avec une ogive nucléaire tactique pour son autodé-fense. Si ça ne règle pas tous les pro-blèmes de violence, c’est à n’y rien comprendre… Professeur Junge, phare de l’autodéfense contemporaine

On apprenait dans « Le Matin Dimanche » que vous êtes de plus en plus contesté au sein du Mouvement citoyens genevois. Les députés du parti que vous avez créé vous reprochent vos nouvelles méthodes, qui privi-légient la négociation plutôt que les coups de force. Vous répondez ainsi : « Quand vous êtes un groupuscule de dix élus, vous pouvez vous amuser à dire n’importe quoi. Mais quand vous êtes le deuxième parti du canton, les décisions que vous prenez sont lourdes de responsabilité. »Eh oui, c’est dur de grandir. Au début, on est une bande de copains, on fait les cons, on sème la zone. On passe ses mer-credis après-midi dans la forêt à bâtir des cabanes qu’ensuite on défend contre des ennemis imaginaires, armés d’épées en bois et de boucliers en cou-vercle de poubelle. Insouciance charmante de l’enfance.Et puis viennent les pre-miers poils et les premières responsabilités. C’est l’âge ingrat. On découvre qu’il faut apprendre à faire des compro-mis, que la vie n’est pas qu’un éternel mercredi après-midi dans la forêt à jouer aux sol-dats en culottes courtes et à manger des pains au chocolat pour les quatre-heures. Comme vous êtes plus mature que vos petits camarades, vous pas-sez pour le rabat-joie alors qu’eux préféreraient continuer à faire les zouaves. Et ce n’est encore rien : vous verrez, dans une dizaine d’années, quand arrivera l’âge adulte, ce sera une autre paire de manches…

Stéphane Babey

A Eric StaufferRabat-joie

LE COURRIER DU CHIEUR

Les glaces et le feuParmi les trop nombreux fainéants qui, dans la Grèce antique, consa-craient l’essentiel de leur temps à la cogitation, Archimède eut au moins le mérite de réfléchir à des trucs profitables. Du moins quand il ne s’égarait pas en lubies mathéma-tiques comme la for-mulation du nombre total des grains de sable dans l’univers (bravo, très utile), ou en divagations géométriques pour établir que si l’on coince une sphère dans un cylindre de même hauteur et de même diamètre que la sphère, le volume de la sphère est égal à deux tiers du volume du cylindre, ce qui fait bien plaisir à tout le monde.Si l’on excepte ce genre de frivolités, Archimède a su triturer sa cervelle à bon escient : il a conçu un certain nombre d’inno-vations très pratiques, plusieurs d’entre elles ayant même des appli-cations militaires. C’est dire.

Né en 287 avant Yahvé junior dans la ville grecque de Syracuse (à l’époque, les Grecs allaient se faire voir chez les Siciliens), Archimède allait gaillardement sur ses 75 ans lorsque les Romains vinrent cher-cher noise : disposant judicieuse-ment sa flotte de guerre devant le port, le général Marcus Claudius Marcellus organisa un blocus avec la

ferme intention de le tenir mordicus. Mais dans le camp des assiégés, on disposait d’atouts défensifs imaginés par qui ? Par Archimède. Ce n’était donc pas de la gnognote. De fait, le savant mué en stratège avait amé-lioré les remparts de Syracuse, mis

au point le principe de la meurtrière, conçu des catapultes et autres engins redoutables. Le siège romain, par conséquent, était parti pour durer.

Selon un récit com-posé sept bons siècles plus tard par un ingénieur byzantin dont le nom importe peu (Anthémius de Tralles), Archimède avait par ailleurs conçu une arme sophisti-quée et terrifiante en mettant à profit son

goût pervers pour la géométrie : de grands miroirs paraboliques qui, placés sur les murailles de Syracuse et convenablement orientés, cap-taient, puis concentraient les rayons du soleil sur les voiles des navires romains jusqu’à leur bouter le feu. En théorie, ça peut marcher. En pratique, c’est nettement moins sûr : à la date dite, les miroirs étaient faits en métal poli, dont la capacité de réflexion est loin d’égaler celle des glaces modernes. Par ailleurs, il faut que la cible se trouve exactement à la bonne distance, au point de foca-lisation des rayons, et surtout qu’elle reste strictement immobile assez

longtemps pour que ça se mette à brûler. Or, une voile déployée sur un navire flottant sur de l’eau, ça bouge sans arrêt. Pas moyen d’y fixer durablement le foyer. Du reste, plusieurs équipes de scientifiques modernes ont essayé, pour voir : en se conformant fidèlement aux tech-niques et aux conditions d’alors, et sans tricher, les résultats se révèlent piteux. Il est donc vraisemblable que la fameuse histoire des « miroirs ardents » d’Archimède ne soit qu’une légende. D’autant que les Romains ont quand même fini par gagner : ils ont pris Syracuse après un ou deux ans de siège, en 212. Pour l’anecdote, Archimède fut tru-cidé pendant l’assaut par un légion-naire un brin soupe-au-lait alors que le général Marcellus avait expressé-ment ordonné qu’on épargne l’il-lustre savant. On en déduit que la guerre est souvent empreinte d’une certaine forme de confusion.

Quoi qu’il en soit, et que les miroirs incendiaires d’Archimède soient une légende ou non, l’idée de concentrer les rayons du soleil était dans l’air dans l’Antiquité déjà. Depuis lors, on a amélioré les revê-tements réflecteurs et autres menus détails techniques, et on a construit sur le même principe des fours et des centrales électriques où l’on atteint, avec de simples miroirs, des températures de 3500 degrés. Assez pour faire cuire un œuf, donc.Autrement dit, l’énergie solaire, ça ne peut que fonctionner. Il suffit de savoir réfléchir. Laurent Flutsch

Fig. 1. Arme pour combat rapproché.

Le strip de Vincent

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Vigousse vendredi 11 décembre 2015 Vigousse vendredi 11 décembre 2015

C U L T U R EC U L T U R E 1312

BOULIMIQUE Les temps ont beau être durs et le caramel mou, le public en redemande. Si fait, Jade Amstel, Caroline Cons, Kaya Güner et Frédéric Gérard jouent les prolongations sur la scène de Boulimie, et ceci jusqu’au 31 décembre compris. Dates, horaires et réservations sur theatreboulimie.com

PLEINE LUNE Depuis ce printemps, Sophie Hunger a repris la route pour balader son cinquième album, Supermoon. On oublierait presque que la Bernoise n’a que 32 ans : elle a composé des morceaux déchirants et dégage une énergie incroyable sur scène. Fri-Son, Fribourg, vendredi 18 décembre. www.fri-son.ch

BROUILLON DE CULTURE

Pour ceux qui savent que le Pacifique ne l’est pas. L’un, le capitaine George Pollard, est un perdreau, enfin plutôt un maque-reau, de l’année ; l’autre, Owen Chase, a déjà bien roulé sa bosse sur les océans. Embarqués sur le même bateau, le baleinier Essex, tous deux vont se retrouver dans le Pacifique face à un cétacé gigan-tesque qui bouffe du trois-mâts au petit déjeuner. De ces événements, que lui narre trente ans plus tard un moussaillon rescapé de l’aven-ture, l’écrivain Herman Melville tirera la matière d’un des plus célèbres livres du monde, Moby Dick. Réalisé par un Ron Howard qu’on a connu plus habile à har-ponner le spectateur et à ne plus le lâcher, Au cœur de l’océan n’est pas un grand récit maritime empli de bruit et de fureur à la Master and Commander, mais il reste un divertissement honnête. Qui serait plus spectaculaire s’il n’était pas torpillé par l’utilisation d’une 3D qui affadit l’image et donne un peu le mal de mer.

Pour ceux qui se rebêêêlent. Gummi et Kiddi, deux frangins d’un petit village de l’Islande, ne se parlent plus depuis quarante ans et ne vivent que pour leurs bêtes. Quand les autorités sani-taires se rendent compte que tout n’est pas bon dans le mouton, leur monde tremble sur ses bases, mais ils refusent de suivre le troupeau. Pas vraiment doux comme des agneaux, les frérots ! Quant à leur relation, cause commune oblige, ils vont mettre de l’eau dans leur ovin. Antithèse du film pop-corn, Béliers est sympathiquement absurde quoique anecdotique.

Pour ceux qui peuvent tra-duire « chabadabada » en hindi. « Leloucherie » de l’année, Un + Une emmène Jean Dujardin, qui cabotine un max, et Elsa Zylberstein, qui mutine à donf, en Inde. Ce n’est donc certaine-ment pas un hasard si le scéna-rio est d’une grande pauvreté. Le non-fan de Lelouch, lui, crie : « Misère ! » Bertrand Lesarmes

À VOUS DE VOIR Les hommes sont parfois très bêtes, qu’ils soient sur un navire (Au cœur de l’océan), dans un trou perdu d’Islande (Béliers) ou devant la caméra de Lelouch (Un + Une).

Des films

Une baleine, des béliers et un cabot

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Vendredi 11 décembre

Jacques Bonvin« Chier d’être vieux !»

Jeudi 17 et vendredi 18  décembre

Yanowski & Hélène Tysman

Histoire fantastique

L’Esprit frappeur Villa Mégroz – 1095 Lutry (VD)www.livestream.com/espritfrappeur

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Gare aux grilles par égé No 93

HORIZONTAL 1 Coup de filou 2 Allons enfiler le ballon 3 Ainsi le perroquet 4 Dans une expression qui requinque Virenque – Armée défendant l’Occident 5 Pression exercée par un philosophe – Compagnon du mousqueton 6 Dignes d’intérêt – Facilite la prise de balle 7 Ne biaise pas aux échecs – Pouvoir normal branlant outre-Jura 8 Maladies posant bactéries de lapin à l’homme 9 Palmier à Palma – Doit son renom à Zénon 10 Où l’on met en examen.

VERTICAL 1 Culbutes plus ou moins osées 2 Paire au poker – Même lieu que Mandelieu 3 Souvent bleu pour blond – Capables de marquer mille buts d’un coup 4 Piquais ta crise 5 Sa tenue est ténue – Fin de vie – On y entend rital national suisse 6 Dorment comme des loirs 7 Lyrique hellénique – Quand cesse la messe 8 Renvoyant – Pronom pour moult noms 9 Peau d’chien par Bruant et la queue – Raté si son coup va à l’eau 10 Ses hommes slaloment – S’aime en SM.

Solution pour les nuls dans le prochain numé[email protected]

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CŒUR À RIRE L’humoriste genevois Fausto Borghini a écrit ce spectacle dans un lit d’hôpital, suite à une crise cardiaque. Dans Fausto est toujours vivant ! il crie son bonheur d’être là. Dernière date de l’année au Box à Carouge (GE) : ce vendredi 11 décembre. www.faustoborghini.ch

PETITES MORTS Le Musée d’ethnographie de Neuchâtel organise, en lien avec l’exposition actuelle, un festival de mini-courts-métrages intitulé C’est pas la mort ! Les vingt films sélectionnés seront projetés jeudi 17 décembre au musée. www.men.ch

THÉÂTRE ANIMALIER Les singes investissent le plateau dans Le baiser et la morsure de Guillaume Béguin : une magistrale claque théâtrale. Il y ajoute Le théâtre sauvage, sa création de l’année, et présente les deux œuvres au Théâtre du Grütli à Genève, du 11 au 20 décembre. www.grutli.ch

MAQUEREAU-TROTTOIR Du 1er au 20 décembre, le Théâtre Pulloff, à Lausanne, présente une création d’Evelyne Knecht intitulée Un métier pas comme les autres. A partir de témoignages de prostituées et de clients, de micro-trottoirs glanés dans les rues de Lausanne, cette pièce abordera le sujet délicat de la prostitution sans détour et ira droit aux putes. www.pulloff.ch

SOLO EN BANDE Dans son nouveau spectacle, Brigitte Rosset envoie un SMS à tous les individus enregistrés dans son répertoire… S’ensuit une soirée épique où se croisent l’ami d’enfance, un boucher romantique, une Québécoise allumée, l’ex-mari et sa nouvelle amie, la copine « néo-baba-bobo-granola »… Ça s’appelle Tiguidou. Jusqu’au 12 décembre au CACG Voltaire, à Genève. Réservation conseillée. www.cacg.ch

Au cœur de l’océan, de Ron Howard (2 h 02); Béliers, de Grímur Hákonarson (1 h 33); Un + Une, de Claude Lelouch (1 h 53). Tous en salles.

Des védés

Trop de nitro !Quand William Friedkin, encore auréolé de sa gloire méritée pour L’exorciste, annonça vouloir tourner un remake du mythique Salaire de la peur de Clouzot, on se foutit carrément de sa gueule. Il y a certains chefs-d’œuvre qu’on n’a pas le droit de décliner, et quand on vous le propose, on doit décliner ! Buté, Friedkin n’écouta rien. Et l’intelligentsia du cinéma commence seulement à lui pardonner. Quatre criminels recherchés dans leurs quatre pays respectifs se retrouvent coincés dans un bled pourri en Amérique du Sud. Leur seule chance de gagner de l’argent : conduire un camion bourré de nitroglycérine à travers la jungle : 300 km de piste cabossée pour une matière si explosive que même la secouer juste un peu n’est pas conseillé ! Autant dire que ça va très mal se passer. Le film reste, encore aujourd’hui, un sommet de suspense insoutenable ainsi qu’un plaidoyer plutôt nihiliste sur l’avenir de l’espèce humaine. Radical et carrément aussi bon que l’original !   Michael Frei, Karloff, films cultes, rares et classiques, Lausanne

Le convoi de la peur, William Friedkin, 1977, La Rabbia, vf et Vost, DVD et Blu-ray, 116 min.

Sous le titre Pierre-Alain Bertola, Ecritures graphiques, la Fondation Jan Michalski, à Montricher, rend hommage au travail de cet artiste vaudois né en 1956 à Tannay et décédé à Nyon le jour même de ses 56 ans. Architecte de formation, gra-phiste, affichiste, plasticien, scéno-graphe ou encore bédéiste reconnu, Bertola avait développé un lien parti-culier avec les textes littéraires. C’est à cette facette de ses innombrables talents que se sont attachés les res-ponsables de cette exposition, pre-mière du genre et qui regroupe une sélection de croquis, études prépa-ratoires et autres esquisses d’œuvres aussi illustres que Frankenstein (Mary Shelley), Le gros poisson du lac (Ramuz), La visite de la vieille dame (Dürrenmatt) ou encore son chef-d’œuvre, Des souris et des hommes, unique adaptation du texte de Steinbeck sous forme de roman graphique.Virtuose du trait, poète du lavis, Pierre-Alain Bertola avait, dit-on, à sa mort, des projets plein son car-table. Pour inachevée qu’elle puisse être, l’œuvre qu’il nous a laissée n’en est pas moins immense. R. J.

Pierre-Alain Bertola, Ecritures graphiques, à la Fondation Jan Michalski, à Montricher (VD). Jusqu’au 30 décembre. Horaires sur www.fondation-janmichalski.ch

Une expo

Bertola illustrateur

Les épatantes Editions Wombat, basées en France, continuent leur travail de mise en valeur des tré-sors de la littérature humoristique. L’économie, pour quoi faire ? pro-pose douze textes courts du génial Robert Benchley. Ceux qui ne connaissent pas encore Benchley (1889-1945) doivent se précipi-ter sur ce livre pour découvrir son élégance de dandy pince-sans-rire et son jouissif sens de l’absurde. Les autres, déjà amateurs, doivent aussi se procurer ce volume, car il est composé en presque totalité de textes inédits en français. Les leçons d’économie dispensées ici par le chroniqueur new-yorkais,

rédigées pour certaines juste après le krach de 1929, sont toujours valables. Il y invite à la médita-tion sur cette sentence très pro-fonde : « Le travail est une forme de nervosité. » Il y examine les perspectives professionnelles des constructeurs de bateaux dans des bouteilles et des polisseurs de canons commémoratifs. Il dis-court sur les solutions pour régler tous les problèmes économiques de la planète sans y comprendre le moindre mot. Et il recommande une certaine fantaisie pour tenir une comptabilité : « On fait bien des vers libres, alors pourquoi pas de l’arithmétique libre ? » N’y allons

pas par quatre chemins : Benchley est une lecture obligatoire pour qui aime la finesse et l’intelligence.

S. Ba.

L’économie, pour quoi faire ?, Robert Benchley, Editions Wombat, 112 pages.

Investissez dans Benchley

Nos lecteurs le savent bien : Bénédicte est l’une des étoiles mon-tantes du dessin de presse en Suisse. Depuis septembre 2014, nous devons la partager avec 24 heures, qui publie trois de ses élucubrations par semaine. Une situation pénible pour tous nos abonnés qui ne vivent pas dans le canton de Vaud et ratent donc plein de savoureux gags à gros nez de Bénédicte. Le recueil Bénédicte 1 arrive à point nommé pour consoler cette catégorie de la population. Il rassemble 96 des-sins dans un joli format oblong. En bonus judicieux, 25 croquis d’idées qui n’ont pas été sélectionnées, mais qui sont souvent excellentes. Le numéro qui adorne le livre indique qu’on peut s’attendre à ce que le recueil annuel de Béné devienne

Des bouquins

Du travail de Bénédicte, hein !une tradition, et l’on s’en réjouit. On se demande en revanche com-ment l’auteur va s’en tirer pour les prochaines couvertures vu qu’il n’y a plus un seul calembour possible avec les chiffres suivants. Ou alors c’est qu’on n’a pas bien cherché…

Valott, qui dessine chaque samedi dans le même journal, a aussi droit à son recueil. On y retrouve son art de la caricature et un sens du symbolisme qui par moments n’est pas sans rappeler Bürki. Une autre valeur sûre à mettre sous le sapin.

S. Ba.

Bénédicte 1, Bénédicte, Editions 24 heures, 112 pages. Mieux vaut en rire, Valott, Editions 24 heures, 112 pages.

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Vigousse vendredi 11 décembre 2015 Vigousse vendredi 11 décembre 2015

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Sebastian DieguezMAG

LÉVISION : Privés de RTS, les théologiens envisagent de chercher du travail – ÉTATS-UNIS : Barack Obama efface par erreur son selfie avec Bertrand Piccar

VOIX OFF

« Ça a beaucoup changé, la France, depuis ma

dernière visite ! Y a plus "Sacrée soirée" ? »

TRANCHES

Sectes Dans un communiqué commun, les raëliens et les scientologues condamnent fermement les actions de Daech : « Ce que font ces cinglés n’a strictement rien à voir avec les sectes d’illuminés comme les nôtres, ils font honte à toutes les sectes de tarés. »

France Ce n’est vraiment pas de chance : il était à deux doigts de révéler la vérité ultime aux masses ignorantes, mais l’état d’urgence l’en a empêché.

Internet La tendance qui consistait à ne s’émouvoir que des drames dont personne ne parle est déjà démodée : tout le monde en parlait.

People Les amis de Dominique de Villepin lui auraient demandé d’arrêter une fois pour toutes de leur montrer son discours de 2003 au Conseil de sécurité des Nations Unies.

Analyse Jean Romain affirme qu’il était « mieux avant ».

Dopage Nouveau scandale après les révélations sur les athlètes russes et italiens : les adeptes du « nordic walking » seraient tous impliqué dans un vaste trafic de Werther’s Original.

Philanthropie Mark Zuckerberg s’engage à faire un don de 20 milliards de dollars pour soutenir la recherche médicale s’il souffre un jour d’une grave maladie.

JUSTICE

« Sans histoire » n’aurait rien à se reprocherCourtois, réservé, un peu timide même, il saluait toujours ses voisins et ne manquait jamais d’aider les dames âgées du quartier à porter leurs courses. Bref, Serge P. était un garçon sans histoire. Malgré cela, il reste fortement suspecté de n’avoir rien à se reprocher. « Je ne comprends pas du tout comment une telle chose est possible », se lamente Bertrand Chiffon, voisin de Serge P. ; « comme il était apprécié de tout le monde et qu’on n’a jamais rien remarqué de louche de sa part, j’étais persuadé que ça devait être un psychopathe sanguinaire… » Mais force est de constater, après trois ans d’enquête, que Serge P. n’est ni un djihadiste, ni un tueur en série, ni un meurtrier de masse en puissance. « C’est juste un type comme tout le monde », explique le lieutenant Jean-Claude Pittet en haussant les épaules. « Il est vrai qu’il présentait tous les signaux d’alarme, notamment le fait que c’était un gars « plutôt sympa » et surtout « sans histoire », mais bon, il faut croire que les voisins n’ont pas toujours raison. » Toujours en état de choc, les voisins de Serge P. ont reçu une assistance psychologique, mais le travail de reconstruction sera long, nous a indiqué cette spécialiste : « Vous croyez avoir affaire à un assassin ou un terroriste et finalement c’est vraiment un jeune homme sans histoire, imaginez un peu votre surprise. » De son côté, Serge P. ne semble pas perturbé outre mesure : « Mes voisins sont des gens normaux, courtois, réservés et même un peu timides. On se salue tout le temps et on s’entraide avec les courses. Je me doute donc bien qu’ils trament quelque chose d’inavouable. »

ÉMOTION

Ce djihadiste est ému aux larmes par le Concerto pour deux violons en ré mineur de Bach ! Regardez la vidéo !

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L A S U I T E A U P R O C H A I N N U M É R O16

Petite mais costaude, Dona Bertarelli. A peine un mètre soixante sous la toise, poids plume sur la balance et pourtant pas le genre de richissime fifille prête à s’encroûter, serait-ce même dans le confort du Grand Hôtel Park de Gstaad, qu’elle s’est offert il y a une douzaine d’an-nées, ou du Five Seas de Cannes, sa toute dernière acquisition.

Cinq étoiles, c’est bien, mais la voûte céleste du côté des mers du sud, c’est mieux. La faute à papa, Fabio, qui, alors qu’elle était déjà haute comme trois pommes, l’emmenait faire le tour de l’île d’Elbe sur un bateau en bois de 7 mètres. Et qui, entre deux bords, développe sous le nom de Serono une entreprise devenue, entre autres, leader mondial du traitement contre l’infertilité. Celle-ci revendue, en 2007, au groupe pharmaceutique allemand Merck pour la bagatelle de dix milliards,

à partager avec son frère Ernesto, Dona Bertarelli se souvient avoir « été élevée dans un environnement très masculin et dans une culture de l’effort et de la performance ». Ernesto s’étant offert à grands frais la Coupe de l’America, elle relève le

défi. Fait ses gammes sur le Léman, à bord d’un D35 et aux commandes d’un équipage exclusivement fémi-nin, achète ensuite le plus grand trimaran du monde, 40 mètres de long, et se lance à l’assaut du tro-phée Jules Verne, le plus prestigieux record de la voile hauturière.

Attention pourtant : si c’est bel et bien son compagnon, Yann Guichard, qui sera à la barre de Sprindrift 2, Dona entend bien tenir son rôle parmi les 14 marins montés à bord. Et tant pis si, bruit infernal, froid glacial, bannettes inconfor-tables et simple seau en guise de sanitaires, ce tour du monde sans escale n’aura rien de La croisière s’amuse. Pour l’heure, et pour ce qui est de battre le record, cela semble râpé. Le monstre a pris du retard sur les temps de références et la météo, plus capricieuse que les cours de la Bourse, n’annonce rien de bon. C’est qu’Eole n’est pas (encore) à vendre. Roger Jaunin

Dona, fille mers

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« Désolé pour le repas de Noël. Je ne suis

pas sûr de pouvoir être là. Ne m’attendez pas. »

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Il a dit la semaine prochaine

(ou du moins ça se pourrait bien)

Editeur :  Vigousse  Sàrl,  CP  1499,  CH-1001  Lausanne  > www.vigousse.ch > [email protected], tél. 021 612 02 50 Fondateur : Barrigue  Rédacteur en chef : Stéphane  Babey (resp.)  Rédacteur en chef adjoint :  Laurent  Flutsch  (resp.) Chef d’édition :  Roger  Jaunin Rédacteurs :  Séverine André, Sebastian  Dieguez,  Jean-Luc  Wenger  (RP)  Correction :  Victor Gagnaux Abonnements : [email protected] > Tél. 021 612 02 56 Publicité : IRL Plus, ch. du Closel 5, 1020 Renens, 021 525 48 73, fax  021  525 48 01,  [email protected]  –  MEDIALIVE  SA, Oetlingerstrasse  10,  4057  Bâle,  tél.  061  561 52 80, [email protected]  Layout et production :  www.unigraf.com Impression : CIR, Sion > Tirage : 13 000 ex.