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Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES ECOLE DE SANTE PUBLIQUE
Département de Politiques et Systèmes de Santé
Politiques et Programmes de Santé en Pays Industrialisés
Accidents de la route et handicap Etude sur l’importance et
la mesure du handicap
Chercheurs : A.Levêque et Y.Coppieters Promoteur de l’étude : R.Lagasse
Etude réalisée à la demande du Ministère wallon
de l’Equipement et des Transports Direction Générale des Autoroutes et des Routes Direction du Trafic et de la sécurité Routière
Juillet 2000
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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Préambule
La mesure objective de la santé des individus est un souci permanent des
professionnels de la santé mais aussi des acteurs d’autres disciplines connexes.
Les indicateurs que l’on utilise pour quantifier l’état de santé d’une
population sont souvent le reflet de ce que l’on appelle le « modèle médical» de la
santé ; modèle prenant surtout en compte les signes et symptômes : les
indicateurs de mortalité et de morbidité en sont les exemples types.
Au delà de cette approche assez classique, il convient d’élargir cette
mesure de la santé d’un individu en se donnant les moyens de prendre en compte
d’autres paramètres tels que la perception de sa santé, la douleur, la capacité à
réaliser des tâches de la vie quotidienne, la satisfaction par rapport à la vie.
Ainsi, on tente donc d’étoffer cette approche biomédicale par une dimension
socio-anthropologique plus globale de la santé.
Cette approche globale est d’autant plus nécessaire lorsque l’on aborde la
problématique du handicap qui, selon l’approche développée, sera tantôt abordé
comme une limitation de la capacité des organes ou tantôt comme une situation
handicapante dans le décours de la vie.
Dans les pays industrialisés, on estime que 13 à 14% de la population vit
avec un certain degré d’incapacité ou de limitations fonctionnelles(1) ; Chiffre
dont la tendance est à la hausse. Les causes de cette augmentation sont
essentiellement de deux ordres : le vieillissement de la population qui va de pair
avec une réduction, plus ou moins importante mais assez inéluctable, des
capacités fonctionnelles des individus et les accidents qui vont entraîner des
altérations parfois importantes des capacités fonctionnelles. La fréquence de
ces derniers est mal connue mais non négligeable. Si l’on prend l’exemple des
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traumatismes crâniens, il y aurait chaque année en Europe de l’ordre de 1 à
1.1million d’hospitalisations pour traumatisme crânien dont 150 à 180.000 pour la
France parmi lesquels 8000 sont considérés comme sévères (coma>6heures).
3000 à 5000 auront des problèmes de réinsertions dont plus de 1500 seront
lourdement handicapés (2).
Qu’en est-il en Belgique ? Et plus spécifiquement en région wallonne ? Dispose-t-
on d’informations intéressantes utiles et utilisables dans une perspective
d’analyse ? C’est notamment à cette question que va tenter de répondre cette
étude.
L’objet de cette étude est triple: faire un bilan sur les méthodes et moyens
de mesure, dresser un inventaire des données disponibles, proposer un plan
d’étude pour fournir les informations manquantes.
Pour atteindre ces objectifs, trois tâches distinctes ont été planifiées :
TÂCHE 1 : identifier les différents moyens de mesure du handicap
TÂCHE 2 : identifier les sources potentielles de données permettant
de quantifier le handicap et analyser les données disponibles
TÂCHE 3 : étudier la faisabilité d’un suivi longitudinal d’une cohorte
d’accidentés de la route.
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TÂCHE 1 :
identifier les différents moyens de mesure
du handicap
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Préalablement à l’exécution de la première tâche, il est important de
préciser certains concepts concernant la mesure de la santé au sens général et la
mesure des capacités fonctionnelles.
1. Les mesures de la santé :
1.1. LE DÉCÈS (MORTALITÉ):
Issue indiscutable et extrême, le décès reste d’un intérêt majeur dans la
mesure de la santé d’une population. En effet, les statistiques de décès,
exhaustives dans la plupart des pays industrialisés , sont une source importante
d’information notamment dans l’étude des causes de décès et donc des
problèmes de santé prioritaires d’un point de vue de santé publique.
Les certificats de décès, instrument de base des statistiques, reposent
sur une classification internationale reconnue : la Classification Internationale
des Maladies et des Causes de décès(C.I.M.). Cette classification mise au point
par l’OMS en est à sa 10ème révision(3).
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1.2. LA MALADIE (MORBIDITÉ) :
La mesure de la morbidité comme reflet de l’état de santé de la population
est indispensable tant dans un souci de gestion de la santé que dans la réflexion
de santé publique.
L’identification de l’épisode morbide est réalisée sur base de tests
diagnostiques (biochimie, imagerie,…), d’observations cliniques, etc…. La
Classification Internationale des Maladies (CIM10) est la base de la
catégorisation.
1.3. LA MORBIDITÉ ET/OU LES SOINS DE PREMIÈRE LIGNE :
Une classification reposant essentiellement sur les symptômes et motifs
de consultations a été développée dans le domaine des soins de première ligne
(médecine générale) : il s’agit de l’International Classification of Primary Care
(4), dont la deuxième édition a été publiée en 1998. Cette classification (CISP en
français) est disponible sur le site : www.ulb.ac.be/esp/mfsp
1.4. LE CONCEPT DE CAPACITÉ FONCTIONNELLE :
Au delà des notions de mortalité et morbidité, il est très important de
pouvoir quantifier la capacité des personnes à réaliser un certain nombre
d’activités, de tâches de la vie quotidienne.
De nombreux outils de mesures ont été élaborés cherchant à cerner au
mieux la capacité des individus à s’inscrire, s’insérer, évoluer dans le contexte
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social et économique qui est le leur au quotidien. En effet, un accident, une
maladie ou tout simplement le phénomène normal du vieillissement peut limiter
les capacités fonctionnelles des individus et diminuer la capacité à évoluer dans
le monde social qui les entoure.
Nous aborderons plus loin les principales techniques et méthodes
développées pour mesurer ce concept.
1.5 LE CONCEPT DE QUALITÉ DE VIE :
Il s’agit d’une notion très importante mais relativement abstraite.
Multidimensionnelle, elle concerne notamment l’état fonctionnel, la maladie, le
fonctionnement psychique, social, la prise de conscience, la douleur, la sécurité,
le logement, les revenus, la famille, l’amour, le respect, la liberté,…
Plusieurs tentatives de développement d’indicateurs objectifs de cette qualité
de vie ont été réalisées. Un premier obstacle est l’absence de consensus sur la
définition même de la qualité de la vie. Un exemple est le « Quality Adjusted
Life Years » (QALY) (5-7)qui a été développé dans des études cliniques auprès
de patients cancéreux. Il repose sur l’estimation de la « valeur » des années
passées en bonne santé (valeur 1) et des années passées en présence de
problèmes de santé, ayant pour conséquence incapacités et douleurs (valeur
inférieure à un).
De nombreuses échelles de mesure du bien-être sont adaptées dans les
différents contextes morbides (cancer, diabète, maladies neurologiques, ostéo-
articulaires,…)(8) ; elles présentent très souvent des problèmes non négligeables
de validité et de reproductibilité.
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Conclusion :
D’une mesure extrême (le décès) à l’autre (le bien-être et la qualité de la
vie) , on oscillera entre d’une part bonnes validité et reproductibilité mais
intérêt limité dans le cadre d’une approche globale de la santé, et d’autre part
validité et reproductibilité faibles pour des indicateurs par ailleurs très
intéressants car reflétant mieux la réalité de santé de la population.
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2. Les accidents de la route comme problème de
santé
Les accidents de la route et leurs conséquences sur la santé constituent un
problème de santé publique très important. En termes de mortalité, c’est la
première cause de décès dans certaines catégories d’âge. Exprimés en années
potentielles de vie perdues, les décès par accidents sont, en Région wallonne et
depuis plus de 20 ans, la première cause de décès tous âges confondus (9).
Ces données de mortalité émanent principalement de deux sources : les
certificats de décès qui sont établis au moment du décès et qui mentionnent la
cause du décès , et les statistiques des Forces de l’Ordre qui mentionnent les
accidentés qui décèdent sur place (ou durant leur transfert à l’hôpital) ainsi que
les décès dans les 30 jours. L’Institut Belge pour la Sécurité Routière publie
annuellement des statistiques concernant les accidents de la route et les décès
ainsi que des chiffres concernant les blessés graves et légers (10). Nous
renvoyons le lecteur à cette dernière référence pour les données de l’année
1998.
Malheureusement, les suites de ces blessures exprimées en termes
d’incapacité et/ou de handicap sont très peu connues. Que deviennent les
patients traumatisés crâniens, quelles sont les suites des polyfracturés,… ?.
Le schéma ci-après illustre les « principales pistes » d’information
concernant les accidents de la route et les suites d’accidents.
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Accident de la route statistiques
Avec dommage corporel
Sans dommage corporel
Tué ou dcd 30J Blessé sans
décès dans les 30 J.
Sur le chemin du travail
En dehors du “chemin du travail”
Non bénéficiaire d’une assurance Bénéficiaire
d’une assurance
ITT
Récupération100%
Consolidation IP
Gendarmerie/forces del’ordre
Gendarmerie
INS
Gendarmerie
RCM
IBSR
Statistiquesdescompagniesd’assurance
FAT
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3. les moyens de mesure du handicap
3.1. TERMINOLOGIE :
Avant de passer en revue les moyens dont nous disposons pour quantifier,
mesurer le handicap, il est important de faire une mise au point sur la
terminologie utilisée. Lorsque l’on aborde la question de la capacité fonctionnelle,
la littérature distingue classiquement trois notions :
la déficience (impairment)
l’incapacité (disability)
le handicap ou désavantage (handicap)
les déficiences se situent au niveau de l’organe. Il s’agit de perte ou
d’anormalité dans les structures et/ou dans les fonctions psychologiques,
physiologiques ou anatomiques. On les répartit en déficiences intellectuelles,
déficiences motrices, déficiences psychologiques,…
les incapacités sont les conséquences des déficiences. Il s’agit des
performances et des activités fonctionnelles de l’individu. Les incapacités se
situent au niveau de la personne et de son entourage immédiat. Par exemple
des incapacités dans les soins personnels (s’habiller, se laver,…) ou des
incapacités dans la communication,…
les handicaps sont les inconvénients sociaux et culturels qui sont ressentis
par l’individu comme étant le résultat des déficiences et des incapacités. Les
handicaps se situent au niveau de l’interaction avec et de l’adaptation à un
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environnement plus large. Notons que certains auteurs insistent sur la notion
« dynamique » du handicap, ce dernier étant la confrontation entre une
personne ayant certaines limitations fonctionnelles et la réalité d’un
environnement physique, social et culturel. Certains auteurs parlent de
« situation de handicap » traduisant par là un aspect évolutif : « le handicap
n’est pas une constante, mais une variable ».
Illustrons ces trois dimensions par un exemple:
Le problème Déficience Incapacité Handicap
Malvoyant diminution grave
de la vue
Incapacité à lire
les signalisations
Problème
d’orientation
Ostéoarticulaire des articulations
des genoux
Marche très
difficile
Mobilité réduite
L’OMS, lors de la publication récente (1999) de la révision de la
Classification internationale du fonctionnement et de l’incapacité (CIH-2) a
redéfini certains termes. Nous développerons ces changements plus loin dans le
rapport.
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3.2. LA MESURE DES DÉFICIENCES, INCAPACITÉS ET
HANDICAPS.
La mesure de ces limitations des capacités fonctionnelles est complexe et
reflète certaines difficultés d’harmonisation des définitions en elles-mêmes.
La mesure du déficit physique est rapidement apparue insatisfaisante pour
cerner les problèmes réels rencontrés par les personnes souffrant d’un handicap.
Le concept de limitation fonctionnelle a été introduit, permettant de relier les
lésions corporelles (et leur mesure) à leurs conséquences dans diverses
situations de la vie. La mesure de ces limitations a fait l’objet de nombreuses
recherches. Plusieurs échelles de mesures ont été élaborées ; l’Organisation
Mondiale de la Santé a également mobilisé un certains nombre d’experts en vue
d’élaborer un système de classification.
Deux approches sont observées dans ces demandes de mesure : la
première est celle que l’on retrouve dans la plupart des barèmes et qui procède à
la mesure en pourcentage de la « valeur de l’homme » ; l’autre tente de mettre au
point des instruments de mesure plus fins et suffisamment sensibles pour
mettre en évidence des améliorations et/ou évolutions des capacités des
patients suite à des traitements ou prises en charge,…
En 1980, l’Organisation Mondiale de la santé a développé un système de
classification des ces déficiences, incapacités et handicaps (CIH) : The
International Classification of Impairment, Disabilities and Handicaps
(ICIDH)(11) dont l’avantage principal est que les personnes peuvent être
répertoriées par la mesure de leur limitation dans leur fonctionnement tant
physique que social au lieu de la répartition simple de « présence » ou d’absence
de maladie.
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Cette classification compte en fait trois classements distincts
(déficience, incapacité, désavantage). En 1997, une révision de cette
classification a été publiée et testée. Une version complétée vient d’être publiée
en 1999(12). Nous aborderons cette nouvelle classification plus loin dans le
rapport.
De nombreuses autres classifications ont été développées dans la même
optique de mesurer les conséquences fonctionnelles d’un problème de santé.
Les principales caractéristiques des échelles de mesure :
Le type d’échelle :
Echelle nominale : repose sur une classification, parfois dichotomique ;
permet de calculer des proportions, risques relatifs,…
Echelle ordinale (ou rang) : repose sur une classification ordonnée ; on
utilisera la médiane, des tests non paramétriques, des coefficients de
corrélation
Echelle basée sur l’intervalle : même principe que l’échelle ordinale, mais
dans ce cas, la distance entre 2 niveaux est importante à prendre en compte ;
les techniques de résumé et tests d’inférence identiques à ceux utilisés avec
les échelles quantitatives
Echelle reposant sur un « ratio » : il s’agit d’une échelle quantitative comme
la précédente ; dans ce cas, le zéro occupe sa place de référence et permet
le calcul de ratio ; les techniques de résumé et tests d’inférence identiques à
ceux utilisés avec les échelles quantitatives
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La qualité de la mesure :
Sa validité : l’échelle mesure ce qu’elle est censée mesurer. Dans la
problématique qui nous occupe (le handicap), l’absence de « gold standard »
c’est à dire de « critère de référence » est un problème majeur dans
l’estimation des paramètres de validité.
Sa reproductibilité : il s’agit de la capacité à mesurer la même chose (par
exemple un même niveau d’invalidité ou de handicap) lorsque la mesure est
répétée dans les mêmes conditions.
Le type d’instruments de mesure :
Il existe différents types d’instruments de mesures :
La question simple : une question simple et unique permet d’aborder un
aspect du problème étudié.
La série d’items simples : plusieurs items consécutifs sont utilisés pour
cerner le problème, pour mesurer un concept mais il n’y a pas de globalisation
(score ou autre méthode de globalisation).
L’échelle : il s’agit d’une série d’items simples globalisés, sommés, pondérés.
Le type de collecte de l’information :
Auto-questionnaire (Self reported): le patient, la personne, complète lui-
même un questionnaire. Cette technique de l’auto-administration est d’un
usage fréquent car elle est facile à administrer et présente peu de biais
d’interprétation de la part de l’enquêteur. D’autres biais peuvent évidemment
se présenter mais leur étude sort du cadre de ce travail.
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Par enquêteurs : il s’agit d’une collecte directe de l’information nécessaire
par des professionnels (professionnels de la santé, enquêteurs entraînés,…) ;
cette approche est grande consommatrice de temps et de personnes. Elle se
révèle indispensable lorsque les instruments de mesure sont complexes.
Enquête par téléphone : il s’agit de l’application par téléphone, d’un
questionnaire, par un enquêteur formé. On mêle dans cette approche l’auto-
déclaration peu ou non contrôlée et l’intervention d’une tièrce personne qui
entre en contact téléphonique.
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3.3. LES PRINCIPALES ÉCHELLES
il faut d’emblée noter que :
les échelles que nous décrivons ne sont pas spécifiques aux accidents de la
route ; beaucoup ont été construites en priorité pour les personnes âgées en
perte d’autonomie.
certaines échelles sont spécifiques à certaines pathologies, d’autres sont d’un
usage beaucoup plus large
certaines sont des instruments de recherche, d’autres des outils (ou tests)
de dépistage, d’autres enfin des échelles de classement clinique
certaines sont spécifiques d’atteintes sévères, d’autres plus adaptées à de
faibles niveaux d’invalidité.
nous ne décrirons pas l’ensemble des échelles existantes mais seulement une
sélection parmi les plus fréquemment utilisées.
On peut distinguer plusieurs grandes « catégories » ou « classes » d’échelles :
1. les échelles qui cherchent à mesurer la perte de capacité des organes
(impairment scale). Elles reposent sur des tests diagnostics et bilan médical
des patients (et de la fonction). Ces mesures directes sont souvent très
objectives mais ne donnent pas d’indications adéquates de la capacité de la
personne. Elles s’inscrivent assez bien dans la logique de la « réparation d’un
dommage corporel » et sont de ce fait souvent utilisées dans le cadre
d’expertises contradictoires, dans un cadre légal et formel amenant à la
formulation de barèmes et de « pourcentage d’invalidité ». Citons pour
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exemple : l’échelle PULSES et le BOBI (Barème Officiel Belge de l’Invalidité)
(voir plus loin).
2. les échelles qui visent à mesurer comment une perte de fonctionnalité est
transformée en incapacité (ou handicap). Ces échelles cherchent donc à être
un bon indicateur de « l’incapacité fonctionnelle ». Il s’agit essentiellement
des échelles appelées AVQ (Activités de la Vie Quotidienne) (en anglais :
A.D.L. / Activities of Daily Living). Ces échelles reposent sur la mesure de la
capacité à réaliser des activités habituelles de la vie quotidienne : s’habiller,
se déplacer, se nourrir,… ; elles sont particulièrement intéressantes pour la
mesure d’incapacités importantes relevant essentiellement de patients
institutionnalisés et de patients âgés. Un exemple classique est l’échelle de
Katz (voir plus loin).
3. Ces échelles ADL ont été complétées de façon à mieux appréhender les
problèmes de diminution de la capacité fonctionnelle de patients restant
intégrés dans la vie active (non institutionnalisés) ; des activités comme faire
ses courses, cuisiner, gérer son argent,… ont été ajoutées aux échelles ADL
classiques. Ces échelles IADL (Activités Instrumentales de la Vie
Quotidienne) sont de plus en plus largement utilisées ; elles ont fait l’objet de
validation.
4. Les échelles IADL ne sont pas satisfaisantes pour mesurer l’impact social et
le désavantage que peut entraîner une incapacité. En effet, de très nombreux
facteurs vont ainsi déterminer si une incapacité va ou non entraîner un
handicap et l’importance de celui-ci. En effet le problème de la mesure de
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l’incapacité fonctionnelle utilisant un « index de fonctionnalité » est que
différentes personnes, présentant un même niveau de déficience vont y
réagir de façons différentes. Ces réactions vont notamment dépendre de
leurs attentes, leur support social, leur travail antérieur, l’environnement de
vie,…. Certaines échelles ont été développées de façon à prendre en compte
ces différents aspects de la mesure qui combinent le physique, le social,
l’économique, l’environnement et l’émotionnel. Il s’agit de ce que l’on appelle
les « échelles ou mesures globales ». Citons pour exemple le Nottingham
Health Profile (NHP) et le questionnaire SF-36 (voir plus loin).
5. Dans le champ des traumatismes, il existe des méthodes de mesure de la
gravité des traumatismes que l’on souhaite estimer au moment de l’admission
à l’hôpital. Citons pour exemple l’Abbreviated Injury Scale (AIS) et le Injury
Severity Score (ISS) (voir plus loin).
6. La classification des handicaps: dans le domaine des déficiences et de
l’incapacité , l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a mis au point une
classification reconnue au niveau international : la « Classification
Internationale des Handicaps : Déficiences, Incapacités et
Désavantages »(11). Cette classification complète la classification des
maladies et présente notamment l’intérêt de la comparabilité des données
internationales (voir plus loin).
Dans les pages qui suivent nous allons passer en revue les principales
échelles et méthodes de mesure de ces différents groupes d’échelles.
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les échelles reposant sur un « bilan médical » de la perte de
la fonction :
Dans cette catégorie nous décrivons la méthode utilisée en Belgique.
Le BOBI (Barème Officiel Belge des Invalidités)
Le BOBI (Ministère de la Santé Publique et de la famille) repose sur les
Arrêtés royaux des 20 mars et 2 juillet 1975 et 6 janvier 1976(13).
En sa préface, on y retrouve sa finalité à savoir : « le BOBI est destiné, en
vertu des dispositions légales qui en consacrent l’application, à servir de base
d’évaluation aux expertises médicales pratiquées à l’intervention de l’Office
médico-légal….Ce barème est impératif ou indicatif suivant qu’il indique un taux
fixe ou qu’il laisse une marge dans l’évaluation….toutefois dans ce dernier cas, il
reste impératif pour les taux minima et les taux maxima ».
Ce barème est subdivisé en différentes parties en relation avec le corps
humain, son anatomie et sa physiologie : os et articulations, muscles et
aponévroses, appareil circulatoire, etc. Une copie de la table des matières est
donnée en annexe.
Sur base d’un examen médical appuyé par les méthodes d’investigations
disponibles, le médecin déterminera comment le système et/ou organe est
atteint et fixera, selon le barème d’équivalence, un pourcentage d’invalidité.
Par exemple, « la perte de la main par désarticulation du poignet ou
amputation immédiatement au dessus de l’articulation du poignet ….65% ».
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Ce BOBI est une des principales références des médecins experts chargé de
définir et fixer les taux d'invalidités des patients qui leur sont adressés soit
pour des évaluations à l’amiable soit dans le cadre d’une procédure judiciaire. Il
est considéré par les compagnies d’assurance comme la référence obligatoire
pour les médecins experts dans le cadre des accidents de la route.
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Les échelles ADL
1. Index de Barthel (1965)
Objet :
Cet index a été développé pour mesurer les progrès accomplis en termes de
capacité fonctionnelle et mobilité chez des patients en réhabilitation et pour
déterminer l’importance des soins requis par ceux-ci.
Première utilisation:
1965
Public cible :
Il s’agit essentiellement des patients présentant des problèmes neuro-
musculaires ou musculo-squelettiques. Il a également été largement utilisé
pour suivre l’évolution de patients ayant présenté des traumatismes crâniens
et atteintes de la moëlle épinière. Il est principalement adapté à des patients
hospitalisés.
Mode d’administration :
Cet outil peut être administré par toute personne qui est familière avec le
patient ou peut être complété par le patient lui-même.
Il peut également être administré par téléphone.
Cette administration prend quelques minutes.
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Description sommaire :
Cette échelle enregistre 10 activités : capacité à s’alimenter, mobilité,
toilette personnelle, contrôle de la vessie et contrôle sphincter anal,
s’habiller, se rendre aux toilettes, prendre un bain, se déplacer, monter et
descendre des escaliers. Pour chacun de ces items, un score de 0 à 5 (ou 10
ou 15) est attribué selon que la personne est complètement incapable ou
complètement capable de réaliser la tâche. Des instructions précises sont
données pour « scorer » l’activité. Un score total allant de 0 (complètement
dépendant) à 100 (complètement indépendant) est ainsi obtenu. Ce score est
un reflet de la charge de travail requise pour la prise en charge du cas.
Reproductibilité :
tests-retests publiés dans la littérature : de 0.89 à 0.95 en fonction du
public d’application(14).
Validité :
De nombreuses d’études ont été réalisées quant à la valeur prédictive de cet
index par rapport à la durée d’hospitalisation, la survie, les séquelles, le
jugement clinique. Une corrélation importante a été mesurée avec l’échelle de
Katz (voir ci-après).
Formes alternatives :
Plusieurs modifications de cet index ont été réalisées, notamment pour
l’adapter à des situations et/ou pathologies particulières. Granger et al ont
proposé une révision appelée FIM (Functional Independence Measure)
composée de 18 items et FAM (Functional Assessment Measure) composée de
12 items(15;16).
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Commentaire général :
Cet index a été largement utilisé par le passé ; plus que pour toute autre
échelle du même type, on dispose d’informations sur sa validité. Il est encore
utilisé dans différentes situations et par différentes équipes médicales
souvent combiné à d’autres échelles. Il souffre cependant du fait qu’il ne
prend pas en compte le statut psychologique, les activités à la maison et les
répercussions sociales de la perte de capacité fonctionnelle. La prolifération
des « versions modifiées » ne facilite pas la comparabilité des résultats. Son
utilisation dans le cadre des traumatismes et de l’estimation des séquelles est
peu fréquente dans la littérature.
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2. l’indice de Katz (ou indice AVQ ou indice ADL)
Objet :
Cet index a été développé pour mesurer la capacité fonctionnelle chez les
personnes âgées et chez les malades chroniques. Il est utilisé comme outil
d’étude de pronostic, d’effets de traitements ou comme instrument de suivi.
Il est également utilisé comme « pièce administrative » pour fixer le taux
d’intervention de l’INAMI pour les résidents des maisons de repos et de
soins.
Première utilisation :
1963
Public cible :
A l’origine, il a été conçu pour être utilisé chez des personnes souffrant d’une
fracture du col du fémur. Par la suite, il a été largement utilisé auprès de
diverses populations : personnes ambulatoires ou institutionnalisées, jeunes,
personnes âgées, population générale ainsi qu’auprès de patients souffrant de
pathologies spécifiques (paraplégie, arthrite rhumatoïde, accident ischémique
cérébral,…).
Mode d’administration :
Cet index doit être administré par un observateur entraîné. Il peut être
réalisé en quelques minutes.
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Description sommaire :
Cet index a été conçu comme une mesure des capacités fonctionnelles ; il
mesure les performances plutôt que « la capacité à… ». Complété par un
professionnel de la santé sur base de l’observation, il s’intéresse à 6
catégories d’activités : prendre un bain, s’habiller, se rendre aux toilettes, se
déplacer du lit au fauteuil, être continent (urine et selles), se nourrir. Chaque
activité est classée sur une échelle à trois catégories en fonction de la
dépendance pour l’exécution de l’activité. Le score global obtenu est converti
soit en un index graduel, de A (le plus indépendant) à G (le plus dépendant)
soit en une forme simplifié de 0 à 6 obtenu en additionnant le résultat de
chaque item investigué.
Reproductibilité :
Très peu d’informations sont publiées sur la reproductibilité de cette échelle.
Validité :
Cette échelle, pourtant largement utilisée, n’a pas fait l’objet de nombreuses
publications quant à sa validité. Il semble que cet index sous estimerait le
nombre de personnes âgées nécessitant une assistance. Si l’on compare les
résultats obtenus par l’index de Barthel et l’index de Katz, on observe un
coefficient Kappa de l’ordre de 0.77 (14;17).
Commentaire général :
Cet index, initialement construit pour être appliqué chez les personnes âgées,
est certainement l’échelle de mesure de la capacité fonctionnelle la plus
largement utilisée et ce, auprès de divers types de populations : jeunes,
personnes âgées, personnes ambulatoires, personnes institutionnalisées. C’est
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malgré tout pour cette dernière population qu’il semble le plus adapté et pour
laquelle quelques rares mesures de validité et de reproductibilité ont été
réalisées.
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Les échelles IADL : « instrumental activities of daily
living »
Ces échelles complètent les précédentes dans le sens où elles introduisent
des items permettant de prendre en compte des activités motrices plus fines
que celles qui sont requises dans les échelles ADL. Elles sont ainsi
particulièrement intéressantes auprès de populations moins sévèrement
handicapées notamment comme instrument d’enquête dans des études sur la
population générale.
Nous décrivons ci-dessous une échelle exploitable dans les enquêtes de
population.
Le questionnaire sur les incapacités à long terme de l’OCDE
Objet :
Ce questionnaire, instrument d’enquête, a été développé pour quantifier
l’impact des maladies et problèmes de santé sur les principales activités de la
vie quotidienne et pour permettre des comparaisons dans le temps et dans
l’espace. Ce sont principalement les réductions de capacité fonctionnelle à
long terme qui sont recherchées par ce questionnaire(14).
Première utilisation :
1981
Public cible :
Toute la population lors d’enquêtes de population.
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Description sommaire :
Ce questionnaire est composé de 16 questions. Une forme raccourcie peut
être administrée (10 questions).
Ce questionnaire interroge sur ce que la personne est habituellement capable
de faire (un jour « normal »), en excluant toute difficulté temporaire.
Pour chacune des questions, les réponses sont situées sur une échelle de 1 à
4 : 1= oui sans difficulté, 2= oui avec petites difficultés, 3= oui, avec
difficultés importantes, 4= non pas capable.
Reproductibilité :
Les rares études disponibles mettent en avant une faible reproductibilité
Validité :
Des sensibilités de l’ordre de 61 à 85% ont été rapportées dans une étude
suisse chez des personnes âgées de 65 ans et plus. Cette sensibilité est
surtout importante pour les personnes souffrant de troubles sensoriels.
Commentaires :
Ce questionnaire a été utilisé dans diverses études nationales (Canada,
France, Japon,…). Bien que conçu pour des enquêtes de population, il apparaît
que les questions couvrent des niveaux relativement sévères d’incapacité. La
grande majorité des personnes interrogées répondent donc par l’affirmative.
Ce questionnaire semble donc plus adapté aux populations de plus de 65 ans.
De plus il n’est pas toujours aisé de faire la distinction entre incapacité de
courte durée (que l’on ne souhaite pas relever dans ce questionnaire) et
l’incapacité de longue durée (objet du questionnaire).
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Ces échelles IADL que l’on vient d’illustrer avec le questionnaire OCDE font
« le pont » entre les mesures physiques traditionnelles et les échelles de
fonctions sociales. Mais elles sont progressivement remplacées par des
mesures plus générales (échelles plus complètes et plus globales dont une des
composantes est la mesure des « IADL »). Ce sont ces dernières que nous
abordons ci-après.
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Les mesures et instruments globaux
Ils cherchent, en abordant les différentes composantes (environnement,
travail, support social, …) une appréciation la plus correcte possible du
handicap.
Nous illustrons cette catégorie par deux échelles : NHP, SF36.
1. Le Nottingham Health Profile (NHP)
Objet :
Cet outil de mesure permet d’obtenir des indications simples et rapides sur la
santé perçue par la population. Il ne repose pas sur une mesure réalisée par
un professionnel de la santé mais bien sur une auto-évaluation de la façon
dont une personne qui a vécu un épisode de maladie ou un autre problème de
santé relate, exprime sa perception de sa propre santé. Il permet notamment
de suivre l’évolution dans le temps de l’évaluation subjective de la santé chez
des personnes souffrant de maladies chroniques.
Première utilisation :
1ère version : 1977
2ème version : 1981
Public cible :
Ce questionnaire a été utilisé auprès de différents types de populations :
population générale, personnes âgées, femmes enceintes, patients cancéreux,
patients souffrant d’infarctus du myocarde, patients migraineux,…
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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Description sommaire :
Il s’agit d’un outil auto-administré qui, pour être complété, requiert de l’ordre
de 10 minutes . Il est constitué de 2 parties distinctes :
la 1ère est constituée de 38 items qui abordent six domaines : mobilité
physique(8items), douleur(8items), niveau d’énergie(3 items), réactions
émotionnelles(9items), sommeil(5items) et isolement social(5items).
la 2ème est constituée de 7 items : elle explore les problèmes perçus dans
7 secteurs de la vie de tous les jours : le travail professionnel, le travail
domestique, la vie familiale, la vie sociale, la vie sexuelle, les loisirs et
intérêts, les vacances.
Les items sont assez simples et nécessitent une réponse par OUI ou par
NON : par exemple : j’ai des douleurs la nuit (OUI/NON) …
Un score global est calculé de 0 : (pas de problèmes) à 100 (réponse OUI à
tous les items). Chaque domaine investigué se voit affecté d’un score pondéré.
Reproductibilité :
Les mesures tests-retests (à 4 semaines d’intervalle) ont montré de bonne
corrélations 0.52 à 0.85.
Le coefficient de Kappa varie entre 0.90 à 0.94 selon les études(18).
Validité :
Les études publiées font état d’une validité tout à fait satisfaisante pour une
mesure de la santé subjective en ce qui concerne les domaines physiques,
sociaux et émotionnels. Cette échelle paraît assez sensible aux modifications
d’état de santé.
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Commentaires :
Cette échelle, largement utilisée dans différents types de populations, est
simple et facile à utiliser. Elle présente une validité et reproductibilité tout à
fait satisfaisante. Elle est plutôt intéressante dans les cas de limitations
fonctionnelles sévères : en effet, la population saine ou la population qui
présente des incapacités mineures reçoit le plus souvent un score égal à 0.
Cette échelle perd dès lors une part importante de son pouvoir discriminant
lié à une faible sensibilité pour cette population générale(« floor effect » /
effet plancher).
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2. le questionnaire SF-36 (short form-36 Health survey questionnaire)
Objet :
Ce questionnaire auto-administré a pour but de mesurer, au sein de la
population générale ou au sein de sous-groupes de populations, la santé en
relation avec la qualité de la vie. Il peut être utilisé tant dans les études
transversales que dans les études longitudinales.
Première utilisation :
1992
Public cible :
Ce questionnaire a été utilisé dans divers champs de la santé : pratique
clinique et recherche mais aussi dans le domaine de l’évaluation des politiques
de santé et dans des enquêtes de population(18).
Description sommaire :
Basé sur la définition multidimensionnelle de la santé de l’OMS, ce
questionnaire aborde des aspects de santé négative (maladie et invalidité)
mais aussi des aspects positifs tels que le bien-être.
Il est composé de 36 items réunis en 8 dimensions : fonctionnement physique
(10items), limitations dues à un problème physique (4items), douleurs
(2items), santé générale(5items), vitalité (4items), fonctionnement social
(2items), limitations dues à un problème de caractère émotionnel (3items),
santé mentale (5items), changement dans l’état de santé (1item).
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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Pour ces différents items, les réponses sont soit dichotomiques (OUI /
NON), soit basées sur une échelle de 0 à 6.
La période de référence est de quatre semaines.
Un score de 0 à 100 est calculé. Un score élevé signifiant un « bon état de
santé ». D’une durée de l’ordre de 10 minutes, le questionnaire peut être
complété par la personne elle-même, par un enquêteur lors d’un entretien en
face à face ou par téléphone.
Reproductibilité :
Les corrélations tests-retest à 2 semaines d’intervalle sont mesurées entre
0.60 et 0.81.
Validité :
Les corrélations entre les résultats du SF36 et d’autres mesures de l’état de
santé sont très satisfaisantes.
Commentaire général :
Ce questionnaire, largement utilisé dans nombres de populations et situations
différentes, semble parfaitement satisfaisant en terme de validité et
reproductibilité. Son administration facile et courte renforce son intérêt.
Plusieurs publications scientifiques précisent les corrélations et les « effets
plancher » et « plafond » observés par cette technique de mesure de la
santé.
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Des échelles spécifiques dans le champ des traumatismes
1. au moment du traumatisme et de l’admission à l’hôpital :
Lors de l’admission à l’hôpital, il est important de pouvoir dresser un bilan de
l’extension et de la gravité des lésions de façon à fixer des priorités (de
personnes et/ou d’approche thérapeutique) et à déterminer le pronostic. Ces
multiples échelles d’estimation de la gravité reposent sur un bilan d’extension
des lésions et sur l’état général du patient (respiration, niveau de conscience,
pression artérielle,...). Nous citons les trois plus fréquentes: « The Revised
Trauma Score », « The Abbreviated Injury Scale (AIS) » et « The Injury
Severity Score » (ISS) qui est essentiellement mis au point sur base de l’AIS
pour focaliser l’attention sur les traumatismes les plus graves et leur
pronostic(19). L’étude détaillée de ces échelles sort du cadre de ce travail.
2. dans le suivi du traumatisme (évolution, récupération,
consolidation,…) :
Les échelles que nous avons passées en revue dans la partie précédente sont
évidemment d’application dans le champ des traumatismes.
Plus spécifiquement, nous abordons ci-dessous deux échelles également
utilisées dans le champ des traumatismes : l’échelle de Glasgow (Glasgow
Outcome Scale) et l’échelle FIM+FAM (Functional Independence Measure
+Functional Assessment Measure).
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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L’échelle de Glasgow :
Cette échelle très simple a été largement utilisée(20-22). Construite sur
base de 5 items, elle est encore utilisée dans des situations de traumatismes
importants.
Les 5 catégories de cette échelle:
1. « good recovery » : le patient est capable de retourner à l’école ou de
reprendre son travail
2. « moderate disability » : le patient est capable de vivre sans besoin d’aide
mais est incapable de retourner à l’école ou de reprendre son travail.
3. « severe disability » : le patient est capable « d’exécuter les ordres
simples » mais est incapable de vivre sans aide.
4. « vegetative state » : le patient est incapable d’interagir avec son
environnement ; il est jugé « non responsable »
5. « dead »
L’échelle FIM :
L’échelle « mesure de l’indépendance fonctionnelle »(23-25) est l’échelle la
plus largement acceptée dans le champ de la réhabilitation(15;26;27). Elle est
construite au départ de l’index de Barthel et repose sur 18 items placés
chacun sur une échelle ordinale à 7 niveaux (de 1 à 7 selon le degré
d’indépendance). Elle permet notamment de suivre les progrès accomplis
durant la phase de réhabilitation des patients par exemple victimes de
traumatismes. Cette échelle peut être complétée en 20-30 minutes soit par
observation soit par interview téléphonique. Elle approche deux dimensions :
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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la dimension motrice et la dimension cognitive. Le contenu des items
intéressés est donné en annexe.
L’échelle FIM+FAM :
L’échelle FAM (Functional Assessment Measure) a été développée pour
compléter la précédente de façon à étoffer certains aspects non ou peu
couverts par la FIM. Il s’agit du champ cognitif, des comportements, de la
communication et de la participation communautaire. Cette échelle
complémentaire est constituée de 12 items qui doivent être ajoutés aux 18
précédents(16;28;29). Il faut prévoir 30-35 minutes pour compléter cette
échelle FIM+FAM de 30 items.
La liste des items abordés est reprise en annexe.
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La Classification Internationale des Handicaps : Déficiences,
Incapacités et Désavantages » (International Classification
of Impairments, Disabilities and Handicaps-ICIDH)
En 1980, l’Organisation Mondiale de la Santé a publié la première édition de la
« Classification Internationale des Handicaps : Déficiences, Incapacités et
Désavantages » (International Classification of Impairments, Disabilities and
Handicaps-ICIDH)(11), publication accompagnant la Classification
Internationale des Maladies dans le but de documenter les conséquences des
maladies et des traumatismes. Trois objectifs étaient identifiés :
Construire une base de référence pour l’épidémiologie des déficiences,
incapacités et handicaps
Faciliter la collecte des données utiles notamment pour l’évaluation des
services (nursing, réhabilitation,…)
Améliorer la collecte d’informations pertinentes dans les services de soins
(pour permettre par exemple de quantifier la charge de travail des
services prenant en charge les patients présentant ces déficiences,…).
incapacités et handicaps.
La Classification Internationale du Fonctionnement et de l’Incapacité (CIH-
2), traduction française de la révision de l’ICIDH(12) a été publiée en juillet
1999 et est actuellement en expérimentation. Une version finale devrait être
publiée en 2001(30).
Dans cette version révisée, l’accent a été mis sur les aspects personnels,
sociaux et physiques. Bon nombre de termes ont été modifiés de façon à les
rendre plus neutres et moins empreints de terminologie médicale. Ainsi, et à
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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titre d’exemple, le terme « incapacité» (disability) est devenu
« activité »(activity) et le terme « handicap » (handicap) est devenu
« participation » (participation).
Quels sont ses objectifs ?
"La classification CIH-2 a pour objectif global de fournir un langage et un
cadre de référence uniformisés pour la description du fonctionnement humain
et de l'incapacité comme étant des éléments importants de la santé. Elle vise
toute perturbation issue d'"états fonctionnels" associés à des problèmes de
santé au niveau du corps, de la personne et de la société. "Fonctionnement" et
"incapacité" sont des termes génériques qui recouvrent trois dimensions:
(1)les fonctions et structures corporelles ; (2)les activités au niveau de
l'individu; et (3) la participation à la vie sociale." (30)
Cette classification prend donc en compte les interactions complexes de la
personne avec son environnement physique, social et psychologique , ces
facteurs contextuels incluant à la fois des facteurs personnels et des
facteurs environnementaux.
La CIH-2 est complémentaire à la Classification Internationale des Maladies
(CIM-10)(3). Cette dernière fournit un "diagnostic" et cette information est
enrichie par les données que fournit la CIH-2 sur le fonctionnement d'un
individu au niveau du corps, de la personne elle-même et de la société.
La CIH-2 organise l'information en fonction de 3 dimensions :
Le corps (B=body) lui-même subdivisé en 2 : fonction corporelle (B) et
structure corporelle (S)
L'individu : au travers de ses activités (A)
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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La participation (P)
Des informations sur l'environnement sont également pris en compte (E)
Ces lettres :b,s,a,p et e sont le premier digit du système de classification.
Ces lettres sont suivies d'un code numérique commençant avec le numéro du
chapitre (1 chiffre), suivi du deuxième niveau (2 chiffres) et des troisième et
quatrième niveaux (1 chiffre chacun).
La liste des chapitres est donnée en annexe. Nous renvoyons le lecteur au
site www.who.int/icidh/ pour une description détaillée de cette CIH-2.
Il est intéressant de noter que dans cette classification, tout a été fait pour
éviter les termes techniques et diagnostics permettant dès lors un usage
"simple" par des dispensateurs de soins, des chercheurs,...
Mais il faut souligner que cette classification n'est pas encore un outil
directement utilisable dans le cadre d'études de populations ; son usage reste
limité au niveau individuel.
Il faudra attendre l'expérimentation de cette nouvelle version et son
utilisation routinière dans le domaine des séquelles des accidents de la route
pour envisager son utilisation dans le cadre qui nous occupe.
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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4 La mesure du handicap : situation en Belgique et
en France
En Belgique :
Le BOBI est l’outil de référence des médecins experts en dommage corporel
lorsqu’ils doivent établir une estimation du handicap d’une personne par exemple
victime d’un accident de la route ou d’un accident du travail. Il est l’outil
obligatoire en accidentologie routière. En effet, les compagnies d’assurance
imposent l’utilisation de ce barème et le calcul d’un « pourcentage d’invalidité ».
Mais au delà de cette estimation, le médecin expert est amener à argumenter
le niveau du handicap qu’il fixera par le recours à toutes autres informations
(échelles de mesure,…) permettant de mieux cerner le problème notamment
quant à ses répercussions dans la vie de tous les jours. Différentes échelles
d’autonomie sont utilisées. Elles font partie de celles qui ont été abordées
précédemment. L’expert a la liberté de consulter et de faire référence à
différents ouvrages et travaux pour justifier la conclusion de son expertise.
Citons pour exemple le Barème Fonctionnel des Incapacités (France), le Barème
de la Commission européenne,…
La décision finale quant au niveau d’incapacité ou de handicap atteint par la
personne traumatisée fera l’objet de négociations et de discussions entre les
différentes parties impliquées de façon à juger et estimer le plus adéquatement
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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possible les séquelles et répercussions handicapantes pour la personne
accidentée.
Ce Barème Officiel permet donc de prendre en compte les préjudices
physiques et psychiques de façon objective en vue de définir un pourcentage
d’incapacité permanente. Il ne prend nullement en compte les répercussions de
cette incapacité dans la vie de tous les jours (étude, travail, loisirs, vie
sociale,…).
Dans le cadre d’une estimation des répercussions des accidents de la route
sur la santé globale de la population, cet outil de mesure ne peut être suffisant.
En France :
Comme en Belgique, la France utilise, pour la détermination des incapacités
permanentes, un « barème officiel » (Décret 93-1216 relatif au Guide-Barème
pour l’évaluation des déficiences et incapacités des personnes handicapées.
Journal Officiel de la République française du 6 novembre 1993). Celui-ci
présente les mêmes inconvénients que ceux que nous avons mis en évidence pour
le BOBI. En effet, il prend très peu en compte l’état antérieur du patient, son
occupation, sa profession, …
Un ouvrage de référence présente les lois et procédures en vigueur dans
le domaine du dommage corporel en France (31).
Une équipe de chercheurs de l’Université Paris XII travaille à la
conception d’une échelle de mesure du handicap (handicapomètre) (2;32). Ces
derniers souhaitent développer un instrument qui mette l’accent sur les
situations handicapantes plutôt que sur le handicap, ce dernier reflétant plus une
situation figée et peu dynamique.
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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5. Conclusion
Nous venons de dresser un inventaire non exhaustif des méthodes et échelles de
mesure des problèmes d’incapacité et handicaps.
Dans le domaine de l’accidentologie, les échelles qui sont classiquement utilisées
sont celles qui permettent une quantification la plus précise possible de la
« perte de fonction », la finalité étant le plus souvent la « réparation d’un
dommage subi» comme y sont confrontées les compagnies d’assurances.
Dans ce contexte, la préférence va donc à un type de mesure « le plus objectif »
et « le moins discutable » possible.
Ces barèmes (BOBI en Belgique, Guide-barème en France) ne sont
malheureusement pas satisfaisants si l’on veut s’intéresser aux conséquences
réelles d’un traumatisme sur la santé globale des personnes.
Pour ce faire on préférera recourir à des méthodes de mesure plus complètes
(mais peut être moins objectives) qui prennent en compte de la façon la plus
large possible l’impact du traumatisme dans les situations de la vie courante, tant
professionnelles que domiciliaires.
Il apparaît que l’échelle « FIM+FAM » (voir annexe), au delà de ses
caractéristiques de reproductibilité et de validité satisfaisantes, offre une
réponse intéressante à la question posée. Son caractère opérationnel assez
simple en renforce l’intérêt.
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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TÂCHE 2 :
identifier les sources potentielles de données
permettant de quantifier
le handicap « post accident de la route »
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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1. Introduction
La prévention des accidents de la route passe par une bonne documentation
en terme de statistiques descriptives des accidents de circulation observés en
Belgique, et aussi par la création d'outils indispensables pour gérer le risque et
évaluer la qualité des interventions des acteurs du système de sécurité routière.
En effet, le développement de l'évaluation du risque (en terme de mortalité
essentiellement dans notre pays) est bien mis en place et la qualité des
statistiques de l'INS et de la sécurité routière le démontrent. Par contre, il y a
très peu d'informations sur le devenir (non mortel) des accidentés de la route.
Or nous savons qu'un nombre important d'accidents se soldent par des
dommages corporels graves.
Il n'existe pas de données spécifiques en Belgique sur l'importance des
handicaps secondaires aux accidents de la route. Il faut plutôt rechercher au
travers des bases générales sur les traumatismes ou de celles traitant des
handicaps de manière plus spécifique, de leur origine et permettant une
quantification du degré d'invalidité. Ces bases de données proviennent soit
d'institutions nationales (Fonds des Accidents du Travail par exemple) ou
d'associations qui ont pris l'initiative de récolter des données épidémiologiques
auprès de leurs membres.
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
47
L'objectif de cette partie de la recherche est donc d'identifier les
sources potentielles de données permettant de quantifier le handicap secondaire
aux accidents de la route. Pour ce faire, nous allons dresser un inventaire de ces
sources en Belgique et essayer d'extraire les données de qualité de ces bases en
relation avec l'objectif.
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
48
2. Bases de données existantes
2.1. Fonds des Accidents du Travail (FAT) :
La banque centrale de données du Fonds des Accidents du Travail est
alimentée exclusivement par les assureurs privés. Ceux-ci font parvenir au Fonds
des renseignements relatifs aux accidents survenant sur le lieu du travail ou
ayant lieu sur le chemin du travail (informations de la déclaration d’accident,
éléments financiers de la réparation de l’accident et polices d’assurance). Les
statistiques issues de cette banque de données reflètent donc la situation du
secteur privé (c’est à dire une couverture d’environ 50 % pour la Belgique) et il
n’existe pas d’équivalence pour le secteur public.
La banque centrale de données du FAT a pour mission :
1. de collecter, d’enregistrer, de traiter et de tenir à jour les données :
a. relatives aux accidents du travail déclarés et à leur règlement ;
b. que les assureurs agréés doivent utiliser pour la gestion distincte et la
comptabilité distincte de l’assurance contre les accidents du travail ;
c. relatives aux victimes et à leurs ayants droit ;
d. relatives aux employeurs et à leurs contrats d’assurances ;
e. nécessaires pour l’organisation d’une politique de prévention telle que
prévue par la loi du 10 avril 1971 sur les accidents du travail ;
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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2. de communiquer et d’échanger les données mentionnées sub 1° avec d’autres
institutions et organismes agréés à cette fin en vertu de dispositions légales
ou réglementaires ;
3. d’organiser l’accès au Registre national et de fournir les informations qui en
proviennent, dans les conditions et limites prévues par la loi du 8 août 1983
organisant un Registre national des personnes physiques et par ses arrêtés
d’exécution.
On retrouve comme variables dans cette base de données : l’activité de
l’entreprise, la catégorie professionnelle de la victime, l’agent matériel, la forme
de l’accident, la nature des lésions, le siège des lésions, la durée prévue de
l’incapacité temporaire (IT) et le taux prévu d’incapacité permanente (IP).
Un accident du travail peut survenir sur le lieu ou sur le chemin du travail. Il peut
être accepté ou refusé. Les statistiques du FAT concernent des accidents
acceptés qui se sont produit sur le lieu ou sur le chemin du travail.
Le chemin du travail correspond au trajet normal que le travailleur doit parcourir
pour se rendre de sa résidence au lieu de travail, et inversement.
En ce qui concerne les handicaps liés aux accidents de la route, il est facile de
faire la distinction dans la base de donnés entre «accident sur le lieu du travail »
et «accident sur le chemin du travail ». Lorsque l’on s’intéresse exclusivement à
cette dernière catégorie, qui représente environ 10 % de l’ensemble des
accidents de travail répertoriés par le FAT, on peut isoler une catégorie
«véhicule à moteur ». Cependant cette catégorie plus spécifique reprend quasi
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
50
l’ensemble des accidents sur le chemin du travail et ne fait pas la distinction
entre conducteurs ou passagers et piétons.
Les statistiques présentées ci-dessous concernent donc les accidents acceptés
par le FAT sur le chemin du travail survenus en Belgique de 1995 (soit la
première année de l’informatisation de ces données) à 1998 dans le secteur
privé. L’accident est refusé si après déclaration à l’assureur, ce dernier le refuse
s’il ne répond pas à la définition de l’accident de travail telle que donnée par la
loi.
La grande majorité des accidents sur le chemin du travail sont donc des
accidents de circulation. Il est impossible d'extraire des données la minorité de
cas n'étant pas dus à des accidents de roulage.
Tableau 1. Evolution du nombre d’accidents acceptés, du nombre d’accidents avec IP et du nombre d’accidents mortels sur le lieu du travail (LT) et sur le chemin du travail (CT).
1995 1996 1997 1998 LT CT LT CT LT CT LT CT Nombre accidents acceptés
207.869
17.713
196.637
18.546
197.520
18.839
202.274
20.450
Nombre accidents avec IP
11.586
1.916
11.177
1.939
12.712
2.292
12.258
2.242
Nombre accidents mortels
139
75
119
75
130
89
138
96
Source : FAT 1998 (33)
On observe que sur ces quatre années, le nombre d'accidents sur le chemin du
travail est en augmentation. La même tendance est observée quant à la gravité
des accidentés puisque à la fois le nombre de personnes souffrant d'incapacité
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
51
permanente et à la fois le nombre absolu de décédés présentent une
augmentation en parallèle.
Tableau 2. Proportions d’accidents et du nombre de travailleurs par Région suivant le lieu de l’accident, année 1998. Région
wallonne Région flamande
Région bruxelloise
% chemin du travail 19,6 % 66,0 % 14,4 % % sur le lieu du travail 28,4 % 61,6 % 10,0 % Nbre travailleurs secteur privé*
22,8 % 61,8 % 15,4 %
Source : FAT 1998 * source : statistiques ONSS 1998
Proportionnellement à la population de travailleurs du secteur privé, il semble
qu'en Région wallonne, la proportion d'accidents sur le chemin du travail soit un
peu plus faible pour l'année 1998 par rapport aux deux autres régions.
Il n'est cependant pas possible pour la suite de l'analyse, à partir de la base
actuelle du FAT, d'isoler des résultats propres à la Région wallonne. Les tableaux
ci-dessous présentent donc des résultats pour l'ensemble du pays.
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
52
Tableau 3. Suite des accidents sur le chemin du travail par sexe, de 1995 à
1998.
1995 1996 1997 1998 Suite Hom Fem Tot Hom Fem Tot Hom Fem Tot Hom Fem Tot C.S.S 2.322 2.571 4.893 3.477 3.882 7.359 3.681 3.854 7.535 4.011 4.201 8.212
I.T 5.893 5.301 11.194 4.874 4.299 9.173 4.663 4.256 9.819 5.265 4.629 9.894
I.P 839 701 1.540 1.105 834 1.939 1.239 1.053 2.292 1.230 1.012 2.242
Mort. 74 15 89* 57 18 75 60 29 89 80 16 96
Total 9.128 8.588 17.716 9.513 9.033 18.546 9.643 9.192 18.835 10.586 9.858 20.444
Source : FAT 2000 C.S.S = cas sans suite, c’est à dire tout accident sans incapacité de travail réparé exclusivement par des frais médicaux et/ou une perte de salaire payée pour le jour de l’accident. I.T = incapacité temporaire c’est à dire que la victime a été incapable de travailler, suite à l’accident du travail, pendant au moins un jour complet. I.P = incapacité permanente de travail c’est à dire que des lésions permanentes subsistent du fait de l’accident. * nous observons une divergence entre ce chiffre et celui présenté au tableau 1. L’analyse de la base du FAT et certains chiffres présentés dans les rapports annuels du FAT sont différents.
Pour l'année 1998, on observe que 40,2 % des accidentés sont classés sans suite,
48,4 % ont entraîné une incapacité temporaire, 11,0 % une incapacité permanente
et 0,4 % un décès. Il existe peu de différences entre les sexes et les quatre
dernières années.
Tableau 4. Nombre d’accidents sur le chemin du travail suivant la nature de la lésion, année 1998. Nature des lésions Femmes
n % Hommes n %
Total n %
Contusions/écrasements 2.717 34,7 2.627 29,7 5.344 32,1 Lésions multiples 822 10,5 962 10,9 1.784 10,7 Autres traumatismes 1.205 15,4 1.426 16,1 2.631 15,8 Traumatismes internes 1.303 16,7 1.267 14,3 2.570 15,4 Luxations/entorses 154 2,0 183 2,1 337 2,0 Fractures 651 8,3 1.133 12,8 1.784 10,7 Autres plaies 957 12,2 1.213 13,7 2.170 13,0 Brûlures et empoisonn. 12 0,2 23 0,4 35 0,3
Total 7.821 100 8.834 100 16.655 100 Source : FAT 1998 Nb : on observe une divergence en 1998 entre le total donné dans le tableau 3 (20.444 cas) et le total du tableau 4 (16.655) ; cette divergence est probablement due aux cas dont la nature de la lésion n’est pas connue.
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
53
La majorité des lésions est de nature traumatologique. Les différences entre les
sexes sont minimes.
L'échelle de mesure du handicap utilisée par le FAT est l'incapacité permanente
définie suivant les critères du BOBI. Lorsque l’incapacité de travail acquiert un
caractère permanent (c’est-à-dire qu’elle est consolidée), le FAT distingue deux
cas :
- les bénéficiaires d’une allocation d’incapacité (permanente) : à partir de la
consolidation et pendant trois ans (délai de révision) la victime reçoit une
allocation annuelle.
- les bénéficiaires d’une rente viagère : après la première période de trois ans,
la situation est fixée de manière définitive et l’allocation annuelle pour
incapacité de travail permanente est remplacée par une rente viagère.
Les médecins inspecteurs du FAT évaluent la perte de la capacité de travail à
partir de 2 éléments :
- par rapport au travail antérieur.
- suivant la perte de la capacité économique, c’est-à-dire une perte de pouvoir
concurrentiel pour tous les métiers accessibles à la personne.
L’accidenté va passer à un régime d’incapacité temporaire de travail (IT) : il est
totale (ITT) ou partiel (ITP). L’indemnité, qui est une allocation journalière, tient
compte d’une capacité de 100 % du travail antérieur et son montant vaut de
manière forfaitaire 90 % du salaire de base pour l’ITT (et dans certains cas
d’ITP).
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
54
Le dommage ITT ou ITP prend fin : à la reprise du travail antérieur ; à la
notification d’aptitude de reprise du travail (après avis du médecin conseil),
même s’il y a un certificat médical d’ITT ; à la date de guérison sans IP ; à la
date de consolidation. Le jour où la stabilité des répercussions économiques est
acquise est la date de consolidation. Ce n’est qu’à cette date qu’il est possible de
fixer un taux d’incapacité permanente.
La détermination de l’IP (en pourcentage) qui évalue la perte de possibilités pour
l’individu, est une évaluation subjective qui tient compte :
- de l’échelle du Bobi qui donne des taux d’invalidité en %.
- d’une correction de ces barèmes en fonction de facteurs socio-économiques.
C’est-à-dire que les médecins vont évaluer si l’incapacité définie par le Bobi
est suffisante pour la personne et cela dans toutes les professions qui lui
sont accessibles. Ils évaluent si les difficultés professionnelles seront plus
grandes que les difficultés dans la vie de tous les jours : si oui, ils ajoutent
(ou retranchent) au taux physiologique un facteur de correction : « les
facteurs socio-économiques ». Ils peuvent ainsi augmenter l’incapacité (avec
un maximum de 10 %) afin de tenir compte de ces facteurs et corriger
l’évaluation initiale.
Les facteurs de correction sont évalués selon : les difficultés à faire certains
gestes, les difficultés pour éviter certains gestes ou activités, les contre-
indications d’un poste de travail, …
Cette méthode de calcul de l’IP est reconnue en terme de jurisprudence et tient
donc fort compte de l’expérience et des habitudes des médecins inspecteurs.
Une jurisprudence demande parfois au médecin expert d’ajouter un taux de
préindemnisation, pour des séquelles « prévisibles », ce qui rend l’évaluation
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
55
encore plus complexe (si l’on ose affirmer que cette prévision est médicalement
gérable).
Tableau 6. Accidents sur le chemin du travail avec incapacité permanente, par sexe de 1995 à 1998.
1995 1996 1997 1998 I.P. en %
Hom Fem Tot Hom Fem Tot Hom Fem Tot Hom Fem Tot
1-4,9 372 370 742 441 390 831 522 537 1.059 489 505 994 5-9,9 263 213 476 383 313 696 446 344 790 458 351 809 10-15,9 113 89 202 90 97 287 181 134 315 173 118 291 16-19,9 12 3 15 12 4 16 14 7 21 19 7 26 20-35,9 49 17 66 57 24 81 46 16 62 65 23 88 36-65,9 17 8 25 9 2 11 11 12 23 15 5 20 66-100 10 1 11 10 4 14 13 2 15 11 2 13 Aide tiers
3 3 3 3 6 1 7 1 1
Total 839 701 1.540 1.105 834 1.939 1.239 1.053 2.292 1.230 1.012 2.242 Source : rapport FAT 1998
Pour l'année 1998, 80,4 % des accidentés avec incapacité ont été reconnu avec
une incapacité inférieure à 10 %, 14,1 % entre 10 et 20 et 9,6 % supérieur à 20.
Le rapport statistique annuel du FAT présente aussi trois types d’indicateurs de
l’importance du problème, définis par le règlement général pour la protection du
travailleur. Il s’agit :
- Taux de fréquence : c’est le nombre d’accidents par million d’heures prestées.
Il est égal au nombre d’accidents (d’une incapacité temporaire d’un jour au
moins ou mortel) multiplié par 1.000.000 et divisé par le nombre d’heures
d’exposition aux risques.
- Taux de gravité : ce taux est égal au nombre de journées calendrier
réellement perdues multiplié par 1.000 et divisé par le nombre d’heures
d’exposition aux risques.
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
56
- Taux de gravité globale : ce taux est égal au nombre de journées calendrier
réellement perdues + le nombre de journées d’incapacité forfaitaire multiplié
par 1.000 et divisé par le nombre d’heures d’exposition aux risques.
Ces indicateurs ne sont pas utilisés en fonction de l'origine du handicap et il est
très difficile d'extraire de la base les statistiques nécessaires pour la catégorie
d'accidents qui nous intéressent dans cette réflexion.
2.2. Association Belge des Paralysés (ABP)
Cette association possède une base de données de tous leurs membres depuis
environ 60 ans. Les personnes recensées souffrent exclusivement d'handicaps
physiques, toutes origines confondues. Ces handicapés résident en Région
Wallonne ou à Bruxelles et leur affiliation à l’association se fait via les CPAS,
mutuelles et les autres associations spécialisées dans le domaine du handicap.
Les accidents de la route constituent une faible proportion des causes initiales
des handicaps dans leur base. Ainsi sur leurs 750 membres recensés, il y a
seulement 25 personnes qui ont subi un accident de la route.
Les variables retrouvées dans cette base sont donc : l'origine du problème, les
séquelles de la maladie, le degré d'handicap suivant l'échelle BOBI utilisée par le
Ministère des Affaires Sociales et une série de variables sur la réinsertion
socioprofessionnelle.
Cette base de données possède donc une information sur l'origine du problème,
les séquelles de maladies et le pourcentage du handicap.
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
57
Vu le nombre limité d’accidentés de la route, nous n’avons pas fait de demande
pour avoir accès à cette base de données.
2.3. L’Enquête Nationale de Santé des Belges (1997)
Le Centre de Recherche Opérationnelle en Santé Publique (CROSP)
département de l’Institut Scientifique de la Santé Publique – Louis Pasteur a
réalisé une enquête de santé par interview en Belgique en 1997, grâce au
financement et la collaboration des Ministères et des Administrations du
Gouvernement Fédéral, des Communautés Flamande, Française et Germanophone,
des Régions Wallonne et Bruxelloise. L’objectif de cette enquête était de
décrire l’état de santé de la population générale (de 15 ans et plus). Ce type
d’enquête est une source majeure d’informations venant compléter les autres
sources de statistiques (état civil, registres, systèmes de surveillance et base de
données de différents services)(34).
Les données de cette enquête ont été récoltées par des entrevues à domicile
auprès d’un échantillon de 10.000 personnes choisies au hasard. Le questionnaire
«face-à-face » reprenait une série de variables liées aux incapacités physiques :
- présence de maladies chroniques, de limitations et de handicaps ; impact de
ces derniers sur la vie quotidienne
- limitations physiques de longue durée
- prévalence de maladies spécifiques et consommation médicale qui en découle
- incapacités temporaires dues à des problèmes de santé physique
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
58
Les conséquences des affections chroniques sur le fonctionnement physique ont
été étudiées grâce à différents indicateurs :
- score SF-36 pour le statut fonctionnel physique : ce score est établi à partir
des réponses à une série de 10 questions sur les limitations fonctionnelles
moyennes et graves quant à certaines fonctions. Nous renvoyons le lecteur à
la première partie pour le détail concernant ce score.
- prévalence d’un handicap de mobilité (être confiné à la maison/jardin, au
lit/fauteuil, ou ne pas souffrir d’handicap de mobilité).
- Prévalence de limitations spécifiques. Comme détermination de l'incapacité
(de longue durée), cette enquête a utilisé le score de l'OMS. Il est établi sur
base de 7 fonctions AVQ (Activité de la Vie Quotidienne : transfert au/hors
du lit ou dans/hors du fauteuil, habillement/déshabillage, se laver les mains
et la figure, pouvoir manger sans aide, pouvoir aller aux toilettes et la
continence urinaire) avec en plus 3 autres fonctions : mobilité, audition et
vision.
- Prévalence de la souffrance due à une affection chronique ou un handicap.
- Reconnaissance officielle de ce dernier.
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
59
Tableau 7. Caractéristiques de l’échantillon en terme de maladies chroniques et handicaps. Source : base de données de l’enquête santé, 1997. n % - Prévalence de personnes souffrant de
maladies chroniques ou handicap - Reconnaissance officielle du handicap - Demande de reconnaissance handicap - Handicap sans demande de reconnaissance - Pas de handicap - Causes de l’invalidité ou handicap :
. accident industriel
. maladie professionnelle
. accident domestique
. accident de la route
. accident de sport
. maladies
. affection congénitale
. autres
- Limitations(par affect.chronique ou handicap) . sérieusement gêné . modérément gêné . légèrement gêné . pas de gêne
- Gêné dans ses activités journalières (par affection chronique ou handicap) . Tout le temps . Parfois . Peu ou jamais
- Alité suite à maladie chronique ou handicap : . Tout le temps . Parfois . Peu ou jamais
2.668 24,7
580 5,4 74 0,7 247 2,3
9249 91,6
74 8,7 63 7,4 37 4,3 44 5,2 7 0,8 357 41,9 92 10,8 178 20,9
419 16,0 675 25,9 807 30,9 710 27,2
969 36,8 942 35,8 722 27,4
43 1,6 379 14,5 2195 83,9
Pour l’échantillon total, 4 % de la population a un handicap de mobilité. Dans 2 %
des cas le handicap est de gravité moyenne, ce qui signifie que la personne est
limitée dans ses déplacements à la maison ou au jardin. Dans 2 % des cas le
100%
100%
100%
100%
100%
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
60
handicap est plus grave, ce qui signifie que la personne est limitée à son fauteuil
ou même au lit.
Les accidents de la route sont la cause de l’invalidité ou du handicap dans 5,2 %
des cas. Comme confirmé par d’autres sources (dont Eurostat, voir ci-dessous),
les invalidités secondaires aux maladies, toutes formes confondues, sont les plus
fréquentes. En termes de traumatisme, ce sont les accidents en milieu industriel
qui engendrent le plus d’invalidité.
Dans environ un quart des cas, les incapacités gênent les occupations
quotidiennes et 15 % des personnes souffrant de conséquences d’affections
chroniques sont régulièrement alitées.
5 % de la population prétend avoir une invalidité ou un handicap officiellement
reconnus d’un degré avoisinant les 60 %.
Il y a peu d’évidences pour des différences régionales quant à la fréquence des
limitations de longue durée. En règle générale, les incapacités de longue durée
sont les moins fréquentes dans la région flamande.
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
61
Tableau 8. Caractéristiques de personnes souffrant d’un handicap suite à un
accident de la route (n=44). Source: base de données de l’enquête santé, 1997.
n % - Sexe :
. Hommes
. Femmes
- Région de résidence1 : . Région flamande . Bruxelles . Région wallonne
- Niveau d’urbanisation : . Bruxelles . Autres villes . Sub-urbain . Rural
- Reconnaissance officielle du handicap Demande de reconnaissance handicap
Handicap sans demande de reconnaissance - Gêné dans ses activités journalières :
. Tout le temps
. Parfois
. Peu ou jamais
- Alité suite à maladie chronique ou handicap : . Tout le temps . Parfois . Peu ou jamais
- Pourcentage de reconnaissance de l’invalidité ou handicap :
< 10 % 10 – 20 % 21 – 50 % 51 – 75 % > 75 % - Type de ménage
. vit seul
. seul + enfants
. couple
. couple avec enfants
. autres
24 54,5 20 45,5 9 20,5 17 38,6 18 40,9 17 38,6 9 20,5 8 18,2 10 22,7 27 61,4 10 22,7 7 15,9 28 63,6 7 15,9 9 20,5 2 4,5 9 20,5 33 76,0 6 23,1
4 15,4 1 5,6
14 50,3 1 5,6 13 29,5 3 6,8 11 25,0 10 22,7 7 15,9
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
62
- Revenus (FB)
. < 20.000
. 20 à 30.000
. 30 à 40.000
. 40 à 60.000
. > 60.000
3 7,1 12 28,6 12 28,6 11 26,2 4 9,5
1Distribution de la population enquêtée : 35% en Région flamande, 30% en Région bruxelloise et 36% en Région wallonne.
L’étude spécifique des 44 personnes interrogées qui disent souffrir d’une
invalidité/handicap suite à un accident de route, nous permet d’observer que la
majorité d’entre-eux résident en région urbaine avec un pourcentage plus
important d’individus en Région wallonne.
2/3 de ces accidentés ont une reconnaissance officielle de leur invalidité et 20
% restant sont en voie de reconnaissance de leur problème de santé. Plus de la
moitié des cas ont une invalidité entre 50 et 75 % (9 personnes ont une invalidité
de 66 %). 64 % des individus se disent gênés en permanence dans leurs activités
quotidiennes et 5 % sont alités en permanence. Plus d’un quart de ces personnes
vivent seule.
Tableau 9. Comparaison des moyennes des invalidités en fonction du type d’accident/maladie ayant entraîné une invalidité/handicap. Source : Base de données de l’enquête Santé 1997. Moyenne Dév. Standard Médiane
. accident industriel
. maladie professionnelle
. accident domestique
. accident de la route
. accident de sport
. maladies
. affection congénitale . autres
22,9 30,3 8,5 37,6 35,1 44,0 33,8 36,7 30,0 24,5 32,8 5,0 11,7 30,3 3,0 36,5 37,4 60,0 36,2 38,4 50,0 32,1 36,5 12,0
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
63
Les accidents de la route ne sont pas les affections qui entraînent les plus hauts
taux d’incapacité reconnus. Ce sont les maladies (générales, congénitales et
professionnelles) qui engendrent plus souvent des problèmes majeurs d’invalidité.
Le faible effectif pour cette analyse (44 accidentés) entraîne de grandes
variations présentées par les déviations standards. Nous présentons donc aussi
les médianes.
Tableau 10. Comparaison des capacités de mobilité en fonction du type d’accident/maladie ayant entraîné une invalidité/handicap. Source : Base de données de l’enquête Santé 1997. Est gêné en permanence
dans ses activités quotidiennes n %
Est confiné en permanence au lit n %
. accident industriel . maladie professionnelle . accident domestique . accident de la route . accident de sport . maladies . affection congénitale
. autres
42 56,8 37 58,7 22 59,5 28 63,6 2 28,6 218 61,1 49 53,3 111 62,4
3 4,1 3 4,8 1 2,7 2 4,5 11 3,1 1 1,1 7 3,9
En utilisant ces deux types d’indicateurs, on observe que le handicap secondaire
aux accidents de roulage entraîne le plus de gênes permanentes pour effectuer
les activités de la vie quotidienne. Cela se marque aussi en terme d’alitement
puisque près de 5 % de ces victimes sont confinées au lit en permanence.
L’observation de ces résultats permet de voir la gravité des invalidités
secondaires aux accidents de la route dans notre échantillon. Cette notion de
gravité se marque en terme de pourcentage de reconnaissance officiel de
l’invalidité, mais aussi par les variables évaluant la gêne dans les activités
quotidiennes.
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
64
2.4. Office Statistique des Communautés Européennes (Eurostat)
Eurostat a pour mission, à travers le système statistique européen, de mettre
à la disposition de tous l’importante quantité de données accessibles et procure
des éléments nécessaires à une première analyse.
Devant le constat d’un manque de données fiables au niveau européen sur les
personnes handicapées, Eurostat a rassemblé les données disponibles dans ce
domaine au niveau des Etats membres. Les informations statistiques recueillies
proviennent en grande partie des organismes de sécurité sociale. Chaque Etat
membre utilise de plus une terminologie qui s’écarte souvent de la Classification
internationale des déficiences, incapacités et handicaps (ICIDH) proposé par
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Chaque pays utilise donc une
terminologie propre à son administration nationale pour définir le handicap.
Le tableau 11 présente des informations pour la Belgique pour l'année 1989
relatives à l’origine des handicaps et extraites de la deuxième édition des
statistiques des personnes handicapées publiées par Eurostat(35).
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
65
Tableau 11. Origine des handicaps, Belgique 1989. Maladies Hommes Femmes TOTAL TOTAL
(pour mille) (pour mille) (pour mille) (%) Congénitale Périnatale Maladie Accident
- de la route - du travail - autres
Sénilité (manifestations graduelles) TOTAL
0,6 0,5 1,1 0,6 0,0 0,3 0,4 0,2 115,7 52,2 167,9 92,4 8,5 2,1 10,5 5,8 (non ventilé par cause initiale) 1,2 0,8 1,9 1,0 126,0 55,9 181,8 100
Source : Eurostat
De manière générale, dans ce tableau on observe que l’origine «maladie » (y
compris sénilité) est la principale source d'handicap puisqu’elle explique plus de
90 % des cas. Les accidents, toutes causes confondues, expliquent environ 6 %
des déficiences.
On constate que les accidents sont traités de façon globale, sans spécificité
pour les accidents de roulage. En cas d'accidents de la route, parmi les blessés
graves, il est fort difficile, voire impossible d'obtenir le chiffre exact de ceux
qui vont rester handicapés à vie, car ces derniers semblent presque aussitôt
absorbés dans les statistiques générales sur les personnes handicapées.
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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2.5. Centre de Traumatologie et de Réadaptation de Brugmann
(CTR Brugmann)
Comme pour presque l'ensemble des centres de traumatologie, ce CTR possède
une base de données à partir de l'informatisation de tous leurs dossiers
d'admission. Pour rappel, les personnes sont admises dans ces services
exclusivement pour rééducation pouvant s'échelonner de quelques semaines à
plusieurs mois. Il n'y a pas une récolte d'information précise sur l'origine du
handicap. Ainsi il semble qu'il y ait peu de dossiers avec une cause de type
"accidenté de la route". La majorité des cas sont notifiés "accidents" ce qui
empêche une individualisation dans cette banque de données des cas qui nous
intéressent prioritairement.
Ils n'utilisent pas d'échelle permettant de mesurer le degré de handicap. Ce
sont les comparaisons de descriptions cliniques (paraplégie, tétraplégie, …) qui
permettent d'évaluer l'évolution de la revalidation des patients.
Le CTR Brugmann et le Service de Médecine Physique et de Réadaptation de
l'hôpital Saint-Luc sont les deux centres de réadaptation les plus importants en
nombre de patients. Aucun de ces services ne peut nous donner accès à leur base
de données soit à cause de raisons techniques, essentiellement informatiques,
pour les premiers ; soit par manque de ressources en personnel pour tenir en
ordre leur base pour les seconds.
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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2.6. Assurances privées
La plupart des assurances privées contactées disent posséder dans les
dossiers de leurs accidentés de la route une information sur la cause initiale de
l’accident, le suivi de l’invalidité et par la suite le handicap consolidé suivant le
Bobi. En pratique, en cas de traumatisme lié à un accident de la route, le médecin
conseil de l’assurance fixe une incapacité temporaire de travail (totale ou
partielle). Il revoit ensuite l’assuré assez régulièrement jusqu’à arriver à la phase
de consolidation. Le degré d’invalidité sera alors décidé par des experts d’après
le Bobi.
Pour une majorité de ces assurances, leurs données ne sont pas encore
informatisées et seule une recherche dans les dossiers papiers permettrait
d’isoler les individus ayant été victimes d’un accident de circulation.
De plus un certain nombre des contacts auprès de ces assureurs se disent
réticents à l’idée de pouvoir diffuser leurs données à des institutions
extérieures.
L’Union Professionnelle des Entreprises d’Assurances (UPEA) a dans ses
fonctions la centralisation des statistiques des compagnies d’assurances et leur
diffusion auprès du Comité Européen des Assurances. Actuellement l’UPEA
possède une base de données informatisées reprenant des informations
exclusives sur les dégâts matériels. Ils n’ont donc aucune information disponible
en termes de séquelles corporelles de leurs assurés et il semble que cette
information reste au sein de chaque compagnie d’assurance.
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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2.7. Mutuelles
Les mutuelles ne connaissent pas la cause ou l’origine d’un problème de santé
de leurs assurés. En cas «d’accidents », ceux-ci sont catégorisés soit en
«accident de travail », soit en «accident de droit commun ». Ils n’ont donc
aucune information sur l’origine précise des accidents et ne peuvent isoler de
leurs dossiers des accidentés de la route spécifiquement. Certaines mutualités
disent pouvoir employer des moyens indirects pour connaître la cause initiale. Par
exemple, si un accidenté arrive dans un service de soins en ambulance, à partir
de la facture de ce transport, la mutuelle pourra connaître le lieu et l’origine de
l’accident. Dans tous les cas, cette information ne sera pas enregistrée telle
quelle et restera dans le dossier papier.
Beaucoup de mutuelles n’ont pas encore une informatisation totale des dossiers
individuels et les données informatisées sont prioritairement des informations
financières.
2.8. Institut National d’Assurance Maladie-Invalidité (INAMI)
L’INAMI présente dans ses rapports annuels des statistiques sur le nombre
d’invalides du régime général, du régime des travailleurs indépendants et
d’autres catégories professionnelles. La personne invalide est définie comme
travailleur qui a cessé toute activité professionnelle et dont les lésions et les
troubles fonctionnels sont reconnus comme réduisant sa capacité de gain à 1/3
au moins de ce qu’une personne de même profession et de même formation peut
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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ou pourrait gagner par son activité professionnelle. Un titulaire entre en
invalidité lorsqu’il est reconnu incapable de travailler depuis plus d’un an. La
première année d’incapacité est la période d’incapacité primaire.
2.9. Institut National des Statistiques (INS)
L’INS possède un «registre des accidents de la circulation sur la voie publique
avec tués ou blessés ». Ce registre centralise les informations sur tout accident,
accompagné de dégâts corporels, et constaté par la Gendarmerie ou la Police. Les
données sont envoyées sous forme informatisée à l’INS où elles sont examinées
et complétées. Les paramètres enregistrés sont la description du lieu de
l’accident et son déroulement, les circonstances, les implications des parties,
l’implication d’un piéton, … Les statistiques qui en découlent sont
essentiellement des nombres totaux de personnes tuées, mortellement blessées
(décès dans les 30 jours), blessés graves et blessés légers. Il n’y a donc aucune
information sur le devenir des accidentés ni sur le type de lésions.
2.10. Résumé Clinique Minimum (RCM)
Le Ministère de la Santé Publique dispose d'une base de données constituée
par l'information recueillie via le Résumé Clinique Minimum (RCM ). Les RCM sont
complétés pour chaque hospitalisation de patients.
Ces RCM reprennent le diagnostic du problème de santé mais pas la cause initiale.
Ainsi une information sur l’origine d’un traumatisme ne sera pas indiquée sur
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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cette fiche, mais pourrait être retrouvée dans le dossier médical papier du
patient.
De plus il n’y a aucune information dans le RCM sur l’état de santé à la sortie
d’hospitalisation des patients ni sur le degré d’handicap secondaire aux
accidents.
2.11. Autres associations
Les autres associations contactées spécialisées dans les problèmes liés au
handicap, ne disposent d'aucun recueil de données. Il s'agit de l'Agence
Wallonne pour l'Intégration des Personnes Handicapées (AWIPH), l'Amicale
Liégeoise des Handicapés, l'Association Chrétienne des Invalides et Handicapés,
la Croix Rouge de Belgique, l'Association Socialiste de la Personne Handicapée, le
Fonds bruxellois francophone pour l'intégration sociale et professionnelle des
personnes handicapées, l'Office de la Communauté germanophone pour personnes
handicapées, le Syndicat belge des handicapés, l'Union francophone des
handicapés
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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3. Discussion par rapport à cet objectif
L’objectif de cette partie de la recherche était de faire un état des lieux des
bases de données permettant de quantifier le handicap secondaire à des
accidents de la route, existantes en Belgique et de voir dans quelle mesure ces
données sont exploitables. N’ayant à priori pas identifié une base de données
traitant spécifiquement de ce sujet, nous avons contacté les institutions
publiques et privées, ainsi que les associations qui s’occupent des problèmes liés
aux handicapés. Notre recherche s’est aussi intéressée aux informations que
possèdent les mutuelles, les assurances privées, les hôpitaux et centres de
réadaptation ainsi que l’INAMI.
L’énumération des informations données par ces différents organismes indique
qu’il n’y a pas spécifiquement de base de données en Belgique, et donc dans la
Région wallonne, qui puisse nous donner une information exhaustive sur les
handicaps «post accident de la route ». Pour rechercher cette information, nous
devons utiliser des bases de données générales sur le handicap ou extraire ces
données d’enquêtes épidémiologiques sur la santé.
La base du FAT peut-être partiellement utilisée pour répondre à notre objectif
tout en sachant que les statistiques présentées ne concernent pas exclusivement
des accidents de la route et qu’on n’y retrouve que des travailleurs du secteur
privé. Les jeunes, les étudiants et le public les plus à risque d’avoir des accidents
de roulage, n’entrent pas dans ces statistiques.
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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Via cette base, nous avons une information sur des accidents (le plus souvent de
roulage car «sur le chemin du travail ») sur tout le territoire et qui concernent
des personnes assurées auprès de compagnies d’assurance privées.
Mis à part l’origine du problème nous avons pu isoler le types de lésions et le
degré d’invalidité qui en découlait. Il serait possible de pousser plus loin l’analyse
statistique mais le FAT à actuellement des problèmes informatiques pour le
traitement des données et manque de ressources humaines pour effectuer ce
travail.
L’Association Belge des Paralysés possède une base de données de plus de 700
membres de leur association (depuis 1960). Il est possible d’isoler la cause
initiale du problème et éventuellement le degré d’invalidité qui en découle.
Cependant l’ABP ne demande pas systématiquement à ces membres les
différentes variables, ce qui donne une base assez incomplète et qui n’est quasi
pas exploitable, et donc exploitée. Pour notre part, nous ne pouvons tirer aucune
information de cette base.
L’initiative de cet encodage partiel systématique provient de quelques individus
mais il ne se dégage pas d’objectif clair de ce travail.
L’enquête nationale de santé des Belges, effectuée en 1997, reste une source
capitale et fiable sur la santé de la population en général. Une large partie du
questionnaire portait sur les affections chroniques et les invalidités/handicaps.
Les résultats que nous en avons tirés montrent bien les relations entre handicaps
liés aux accidents de la route et de hauts taux d’invalidité qui en découlent.
Vu le nombre restreint de personnes (n=44) souffrant de ces problèmes dans
l’échantillon (et donc un manque de précision des résultats qui en découle), il est
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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difficile de pousser plus loin l’analyse de cette base et impossible d’extrapoler
les résultats à la population générale.
Les assureurs privés possèdent l’information qui nous intéresse. Cependant, elle
n’est dans la plupart des cas, pas mise sous forme informatique car ils ne rendent
pas prioritaires ces données par rapport à d’autres plus utiles pour eux.
Les autres organismes ne possèdent pas les informations que nous recherchons.
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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TÂCHE 3 :
Etudier la faisabilité d’un suivi longitudinal
d’une cohorte d’accidentés de la route
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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1. Rappel des objectifs
Les termes de référence de l’étude sur l’importance et la mesure du handicap
consécutif à un accident de la route, proposaient comme troisième objectif
d’étudier la faisabilité d’un suivi longitudinal d’une cohorte d’accidentés de la
route. Ce suivi devrait permettre d’obtenir des informations fiables sur un
échantillon de blessés de la route et sur l’évolution des dommages corporels. Les
données collectées pourraient aussi être confrontées à celles recueillies par les
systèmes de recueil de données «de routine » identifiés dans ce même rapport.
2. Type d’études possibles pour le suivi
En terme de suivi de personnes accidentées et d’évaluation de leur invalidité,
deux types d’études épidémiologiques pourraient être envisagés : un suivi de
cohorte prospective ou une enquête de cohorte rétrospective.
La cohorte serait définie ici comme un groupe de sujets ayant subi un
accident de la route ayant entraîné des dommages corporels.
Une enquête prospective consisterait en l’identification d’individus au
moment où ils sont victimes d’un accident de la circulation et leur suivi pendant
un certain temps en vue d’étudier l’évolution de leurs problèmes de santé, de leur
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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invalidité et d’étudier les conséquences dans la vie professionnelle et
quotidienne. Dans une publication récente (36) plusieurs auteurs ont montré qu’un
certain état d’équilibre dans la récupération post-traumatique était atteint
après une période de 1 an. Cette période serait alors le moment idéal pour la
mesure des incapacités et handicaps post accident de la route.
Une enquête rétrospective consisterait à inclure les personnes dans l’étude à
partir d’un moment précis, suffisamment lointaine (1 an) pour qu’il y ait eu
consolidation de l’invalidité et que le temps de suivi de la cohorte soit écourté.
Dans le cas de figure qui nous occupe où le suivi longitudinal n’est pas très
long (une année), l’étude prospective présente l’avantage d’apporter des
informations objectives sur une série de variables « d’exposition » qu’il est
important de maîtriser dès le début du suivi. La recherche de ces mêmes
informations pourraient être biaisées dans le cas d’une étude rétrospective
(biais de mémorisation, biais d’enregistrement,…). Elle permet également un
meilleur contrôle de différentes variables pouvant influencer l’issue étant donné
qu’elle peut prévoir des contacts et collectes d’information tous les 6 mois par
exemple. Enfin, elle permet de constituer différents sous-groupes
« d’expositions » (par exemple différents types d’accidents ou différentes
catégories de gravité de lésion) sur des bases clairement objectivées et non
biaisées.
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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3. Echantillonnage et taille de l’échantillon
De façon générale, le terme échantillonnage signifie la sélection d'une partie
d'une population, en l'occurrence d'un échantillon, l'étude de certaines
caractéristiques de cet échantillon et le fait d'en tirer des conclusions relatives
à la population. La description de la « population-mère » est importante dans la
mesure où c’est vers elle et vers elle seulement que les conclusions de
l’échantillon pourront être inférées. Pour notre étude, la population est
constituée de l’ensemble des accidentés de la route ayant subi un dommage
corporel.
Les accidents seront sélectionnés à partir du fichier informatisé de la
gendarmerie. Après sélection des lieux de l’accident et des dates de leur
déroulement, nous proposons d’effectuer un tirage aléatoire simple des individus
retenus dans ces critères. Dans le cas ou notre recherche s’intéresserait plus
spécifiquement aux jeunes, l’âge entrera aussi comme critère de sélection (par
exemple les 15-24 ans).
Le calcul de la taille d’un échantillon , lors d’une enquête épidémiologique
descriptive, doit tenir compte de la prévalence attendue, de la précision et du
niveau de confiance. A partir des statistiques de la Sécurité Routière (rapport
annuel 1998) qui précise un nombre de victimes de la route de 72.000 personnes,
nous avons calculé notre taille d’échantillon à partir d’une prévalence attendue
d’invalidité de l’ordre de 10 % chez les personnes victimes d’un accident de la
route, un taux d’erreur <3 % et un niveau de confiance à 95 %. La taille de
l’échantillon est alors estimée à +/- 400 personnes.
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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4. Accès aux données individuelles
Tout accident, accompagné de dégâts corporels, est constaté par la
Gendarmerie ou la Police. Les accidents de la circulation établis par la
Gendarmerie sont centralisés à l’Etat Major et sont envoyés sous forme
informatisée à l’INS où elles sont examinées et éventuellement complétées. Ce
complément d’information concernant principalement les victimes décédées, est
transmis à l’INS par le Parquet. Quant aux formulaires d’accidents de la
circulation remplis par les unités de Police, ils sont directement informatisés par
l’INS.
L’INS reçoit donc l’ensemble des informations de la Police et de la
Gendarmerie, mais est tenue d’effacer d’emblée les numéros de procès-verbal
(PV) en regard de chaque individu et cela avant de transmettre les fichiers à
l’Institut Belge de la Sécurité Routière (IBSR). Il leur est donc impossible
d’identifier les individus à partir de leur base de données.
Seules la Police et la Gendarmerie possèdent une information sur l’identité
des victimes. En effet, à partir du numéro de PV, il est possible de retourner
dans le dossier papier pour trouver les coordonnées de la personne. A partir de
la base informatisée de la Gendarmerie sur les accidents de la route, outre les
paramètres informatisés systématiquement (description du lieu de l’accident,
déroulement de l’accident, circonstances, implication d’un piéton, …), il est facile
d’avoir le numéro de PV de chaque personne ainsi que le service de police ou de
gendarmerie qui l’a dressé. Si ce dernier a été constaté par la Police, il faudra
retourner dans la section communale correspondante pour retrouver le PV
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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identifié. Si c’est un service de gendarmerie qui a fait le constat, tous les
dossiers sont centralisés au niveau de l’Etat Major.
La personne responsable des statistiques des accidents de la route à la
Gendarmerie (Lieutenant Draux, tél. 02/642.63.50) que nous avons contacté,
semblait très intéressé par une collaboration de son service dans le cadre d’une
recherche universitaire sur les conséquences des accidents de la route. Ils ont
déjà collaboré il y a quelques temps à l’étude BTTS sur la consommation de
drogues et les accidents.
Pour avoir accès aux données individuelles et à l’identification des accidentés
à partir de la banque de données de la Gendarmerie, il faut faire une demande
auprès du Collège des Procureurs Généraux, qui est la seule autorité judiciaire
qui puisse prendre cette décision. On pourrait aussi s’adresser directement au
Procureur Général de Mons, qui est responsable des aspects de la sécurité
routière au sein du Collège et qui pourra transmettre la demande.
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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5. Collecte des données
Dans le cas d’une étude prospective, les personnes participant à l’étude
devront être suivies à intervalle régulier à définir. Un premier contact devra
être réalisé au temps T0 c’est à dire au moment de l’admission à l’hôpital ; un
deuxième contact après 6 mois et un dernier contact 12 mois après le moment de
l’accident. Le suivi consisterait en des entretiens entre la personne accidentée
et un responsable de l’enquête (médecin, psychologue) et un examen médical. Les
modalités de cette collecte de données devront être définies ultérieurement.
6. Protection de la vie privée et déontologie
La protection de la vie privée et le respect de la confidentialité des
renseignements personnels devront être clairement détaillées dans le protocole
de recherche. Il faudra donner toutes les garanties possibles en ce qui
concerne :
- La collecte et l’utilisation de renseignements individuels, c’est à dire expliquer
l’usage fait avec ces données et les objectifs établis.
- La divulgation de renseignements : en donnant la garantie que l’identification
des personnes concernées n’apparaîtra jamais sur les documents de
recherche.
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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- La protection des renseignements individuels au moyen de mesures
appropriées.
D’autres points devront être ajoutés pour donner toutes les garanties aux
participants à l’étude et répondre aux conditions de la Commission d’Ethique de
notre Faculté.
7. Estimation budgétaire
Il est prématuré de vouloir dresser une estimation budgétaire définitive de
ce type d’étude. En effet bon nombre des modalités pratiques ayant un impact
sur l’enveloppe budgétaire ne peuvent être estimées actuellement avec
suffisamment de précision.
Mais plusieurs postes budgétaires importants et incontournables peuvent être
énumérés :
Personnels scientifiques :
• Un responsable de recherche consacrant 25% de son temps pendant 24
mois (supervision et encadrement des phases de préparation, de suivi
pendant 12 mois, d’analyse et de publication des résultats)
• Un chercheur consacrant 100% de son temps pendant 24 mois
(préparation, exécution, analyse, publication des résultats)
Un appui administratif de type « secrétariat de recherche » (contact avec les
centres hospitalier, la gendarmerie, les patients,…) : 25% pendant 24 mois
Accidents de la route et handicap. Etude sur l’importance et la mesure du handicap. A.Levêque, Y.Coppieters, R.Lagasse. ESP/ULB. Juin 2000
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Deux enquêteurs consacrant 50% de leur temps pendant les 12 mois de suivi
Accès aux banques de données
Matériel informatique pour la saisie et le traitement des données
Une enveloppe estimée de l’ordre de 7 à 8 millions de FB serait à prévoir pour
cette recherche à mener sur une période de deux ans.
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Annexes
Annexe 1 : BOBI : table des matières
Annexe 2 : échelle FIM+FAM