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Bimestriel des Agricultures Alternatives Bimestriel des Agricultures Alternatives A lter Agri n° 67 Institut Technique de l’Agriculture Biologique Septembre/octobre 2004 O Prix : 10 Maraîchage Mildiou de la laitue sous abri : comment faire face ? Les taupins : des ravageurs coriaces ! Attaques en rase-mottes dans les cultures maraîchères biologiques suisses Arboriculture Le point sur la stratégie de lutte automnale contre le puceron cendré du pommier Le système sandwich Qualité Les mycotoxines dans les produits biologiques Viticulture L’aménagement des haies et des zones enherbées L utte automnale contre le puceron cendré du pommier

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Bimestriel des Agricultures AlternativesBimestriel des Agricultures Alternatives

Alter Agrin° 67

Institut Technique de l’Agriculture BiologiqueSeptembre/octobre 2004 O Prix : 10 €

Maraîchage • Mildiou de la laitue sous abri :

comment faire face ?• Les taupins : des ravageurs

coriaces !• Attaques en rase-mottes

dans les cultures maraîchèresbiologiques suisses

Arboriculture• Le point sur la stratégie

de lutte automnale contrele puceron cendré du pommier

• Le système sandwich

QualitéLes mycotoxines dans les produits biologiques

ViticultureL’aménagement des haies et des zones enherbées

Lutte automnale contre le puceron cendrédu pommier

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CommissionSommaireRevue de l’Institut Technique del’Agriculture Biologique (ITAB)

Directeur de PublicationMatthieu Calame (Président ITAB)

Rédacteur en chefLaurence Fontaine

Chargée de rédactionKrotoum Konaté

Comité de rédactionMatthieu Calame

Rémy FabreLaurence Fontaine

Jacques FringsGuy Kastler

François Le Lagadec

Comité de lecture• Élevage

Hervé Laplace (CFPPA42)Jean-Marie Morin (FORMABIO)

Jérôme Pavie (Institut de l’Elevage)•Fruits et légumes

Cyril Bertrand (GRAB)Jérôme Laville (Ctifl)

•Grandes CulturesBertrand Chareyron (CA Drôme)

Philippe Viaux (ARVALIS - Institut du Végétal)

•ViticultureDenis Caboulet (ITV)

Marc Chovelon (GRAB)•Agronomie/Systèmes

Blaise Leclerc (ITAB)Alain Mouchart (ACTA)

•QualitéBruno Taupier-Letage (ITAB)

Rédaction/AdministrationPromotion/CoordinationITAB - 149, rue de Bercy75595 PARIS CEDEX 12

Tél.: 0140045064 - Fax: 0140045066

Abonnements : Alter Agri commandesBP 78 bis - 31152 FENOUILLET Cedex

[email protected] : 05 61 37 16 01

PublicitéKrotoum Konaté

149, rue de Bercy75595 PARIS CEDEX 12

Tél. : 01400450 63 - Fax : 01 40 [email protected]

www.itab.asso.frDessins de la revue : Philippe Leclerc

Réalisation : Flashmen - 05000 GAP

Tél : 04 92 52 47 49

Impression : Louis Jean - GAP

Dépôt légal : 284 - Mai 2004

Commission paritaire : 74034ISSN : 1240-363

Imprimé sur papier 100 % recyclé

Les textes publiés dans ALTER AGRI sont sous la responsabilité de leurs auteurs.ALTER AGRI facilite la circulation des informations techniques ce qui implique ni jugement de valeur,ni promotion au bénéfice des signataires.

SommaireÉdito . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 3

MaraîchageMildiou de la laitue sous abri : comment faire face ? . . . . . . . . . . . . . . . . p 4Par Jérôme Lambion et Catherine Mazollier (GRAB)

Les taupins : des ravageurs coriaces ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 7Par Hélène Védie et Annick Taulet (GRAB)

Attaques en rase-mottes dans les cultures maraîchères biologiques suisses . . p 11des sols de grandes cultures : déterminer des espèces “bio-indicatrices”Par Eric Wyss et Claudia Daniel (FiBL)

Désherbage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 13Maîtriser les “mauvaises” herbes sans herbicidesPar Joseph Pousset (Conseiller indépendant)

ArboricultureLe point sur la stratégie de lutte automnale contre . . . . . . . . . . . . . . . p 14le puceron cendré du pommierPar Lionel ROMET (GRAB)

Le système Sandwich. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 21Par Jean-Luc Tschabold (FiBL Romandie)1

Semences & plants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 23Point sur le site semences biologiques : www.semences-biologiques.orgPar Jean Wohrer (GNIS)

Qualité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 24Les mycotoxines dans les produits biologiques : comparaison avec les produits conventionnelsPar Claude Aubert (Terre Vivante)

Viticulture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 28L’aménagement des haies et des zones enherbées en viticulturePar Maarten Van Helden, Damien Decante, D. Papura, B. Chauvin (INRA/ENITA Bordeaux)

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n°67 • septembre/octobre 2004 • Alter Agri 3

ÉditoÉdito

Depuis les sept plaies d'Egypte, il semble que l'homme soit contraint, à une lutte sansrelâche contre ces insectes et maladies pernicieuses qui prennent un malin plaisir àgâcher le travail des agriculteurs ! Contre les "nuisibles", les sociétés paysannes onteu recours à de nombreuses pratiques agricoles (le labour contre les adventices) ouculturelles (une procession en l'honneur de Saint Démétrios contre les pucerons etles turcs).

C'est en 1916 que le chimiste allemand Haber (1868-1934), père de la guerrechimique, reprend dans la perspective de l'inévitable après-guerre, reprend lesréflexions d'Escherich (1871-1951), et s'associe à Hase (1882-1962) pourpratiquer la lutte chimique contre les "parasites". Malheureusement, dans lecadre très particulier du IIIe Reich, cette lutte ira jusqu'à la mise au pointdu tristement célèbre Zyklon B. Ainsi, dans le prolongement de la guerrechimique, est née la lutte chimique : pour la première fois l'homme, penseêtre en mesure non seulement de contrôler les populations "parasites",mais également de les éradiquer .

Mais le parasite est-il une cause ou un effet ? L'agriculture biologique,et les écologues avec eux, ont toujours affirmé que si un être vivantse développe rapidement, c'est qu'il trouve des conditions favo-rables. Si donc une population "parasite" prend des proportionspréoccupantes, c'est que l'agrosystème – les variétés, cultivées, l'as-solement, le type de travail du sol, le parcellaire, la fertilisation – yest favorable. Dès lors, le meilleur moyen de le réguler est d'agiren amont sur les éléments du système. Sur les variétés comme lesignale Jérôme Lambion, sur la conduite de l'arbre (LionelRomet), sur le parcellaire (M. Van Heden), sur l'assolement(Hélène Védie), sur le travail du sol (Claudia Daniel). Les auteurss'accordent pour signaler le faible impact des produits de traite-ment et, de manière générale, ils évitent de ne préconiser qu'unemesure pour travailler et préfèrent évoquer l'ensemble de cesparamètres. Voilà donc un numéro d'Alter Agri qui vous invite àrelire… Toute la collection !

Matthieu Calame Président de l’ITAB

Ah, les ravageurs !

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MaraîchageMaraîchage

Symptômes et dégâtsLe Bremia provoque à la face supérieu-re des feuilles des taches vert clair àjaune, délimitées par les nervuressecondaires. Par la suite, ces lésionsdeviennent nécrotiques. A la face infé-rieure, ces taches sont couvertes par unfeutrage blanc, farineux (fructifica-tions du champignon), à l’origine dunom de “meunier” donné parfois à lamaladie.Le mildiou peut se manifester dès lapépinière, lorsque les plants man-quent d’aération. Le feutrage blancenvahit les deux faces des cotylédonset peut provoquer la mort des plants.En culture, les dégâts se manifestentsurtout au cours du mois qui précèdela récolte, notamment en conditionshumides. Ce sont surtout les feuillesles plus âgées qui sont atteintes ; ellesdoivent être enlevées pour la com-mercialisation, ce qui est toujourspréjudiciable.

Quelques éléments debiologie du BremiaLe champignon se conserve en hiverdans les déchets de culture enfouisdans le sol. Les sporanges formés auniveau des fructifications constituentla forme de dissémination du champi-gnon : elles sont propagées par le ventet les éclaboussures d’eau.Les sporanges de Bremia germent à la

faveur d’une humectation assez brève(3 h minimum) à la température de15°C. L’optimum est de 5 à 10°C lanuit et de 13 à 20°C le jour. La pério-de d’incubation dans la plante, auterme de laquelle apparaissent lessymptômes, est généralement de 5 à 10jours.Les hygrométries élevées, les tempéra-tures fraîches, les aspersions favorisentla maladie. Cette dernière est à craindreen automne et au printemps dans leMidi de la France et lors d’étés plu-vieux dans les régions plus septentrio-nales. Les laitues ayant subi un stresscomme des gelées, des manques ou desexcès d’eau ou encore de faibles lumi-nosités semblent plus sensibles au mil-diou.

Quels sont les moyensde lutte?

Des mesures prophylactiques Elles permettent avant tout de dimi-nuer les risques sanitaires et de rendreles plantes plus robustes.■ En limitant l’inoculum :

•éliminer les résidus de récolte ;

•désinfecter les sols si nécessaire : unesolarisation estivale, en augmentant latempérature du sol, détruit le Bremiaprésent sur les résidus de culture ;

•pratiquer si possible des rotationsculturales : une rotation de trois ans

permet la destruction du mycélium demildiou (forme de conservation) parla microflore du sol ;

• surveiller la qualité des plants issusde la pépinière : il est très difficiled’éliminer le mildiou sur des jeunesplants contaminés en pépinière.

■ En freinant le développement de lamaladie, grâce à une bonne gestion duclimat et des irrigations :

•arroser le matin pour éviter que l’eaune reste trop longtemps sur les feuilles ;

• sous abri, aérer dès le matin pourévacuer l’excès d’humidité ;

• limiter les densités pour améliorerl’aération au niveau des salades.

■ En assurant une croissance saine dessalades :

•assurer un bon drainage (éviter l’as-phyxie racinaire qui fragilise lesplantes) ;

• éviter les excès d’azote qui augmen-

Alter Agri • septembre/octobre 2004 • n°674

Mildiou de la laitue sous abri :comment faire face ?

Par Jérôme Lambion et Catherine Mazollier (GRAB)

Le mildiou de la laitue (Bremia lactucae) est la maladie la plus redoutée sur cette espèce, notamment enculture biologique d’hiver sous abri. En Provence, les dégâts sont très importants, parfois dès la pépinière, et

entraînent de fortes pertes financières. Cette situation est due à deux facteurs principaux : d’une part aucontournement récurrent des résistances génétiques par de nouvelles souches de Bremia (25 races déterminées

à ce jour), et d’autre part à la faiblesse des méthodes de lutte biologique possibles contre ce champignon.Pour faire face à ce manque de moyens de lutte, le GRAB a testé en 2003 différentes préparations

susceptibles d’être utilisées en agriculture biologique.

Tache de Bremia, délimitée par les nervuresde la laitue.

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n°67 • septembre/octobre 2004 • Alter Agri 5

tent la sensibilité des plantes ;

•planter sur un sol bien préparé ;

•choisir une variété adaptée à la régionet à la période de production.

La résistance variétaleLa résistance des variétés de laitue auBremia est de type monogénique.Ainsi, au fur et à mesure que l’on sélec-tionne des variétés avec de nouveauxgènes de résistance, le champignons’adapte et contourne ces barrièresgénétiques en un temps plus ou moinslong. On connaît actuellement 25 racesde Bremia. On comprend que toutesles variétés résistantes actuelles seronttôt ou tard contournées et que le tra-vail du sélectionneur n’est pas prêt des’achever. L’utilisation de semencestraitées est désormais interdite en agri-culture biologique, ce qui limite forte-ment le choix variétal, certaines varié-tés hautement résistantes n’étant dis-ponibles qu’en semences traitées (voirtableau 1).

Des traitements, pas encore satisfaisantsDes traitements sont possibles maisleur efficacité est aléatoire. Le cuivreest souvent utilisé en agriculture biolo-gique pour lutter contre de nom-breuses maladies fongiques et bacté-riennes en maraîchage, en arboricultu-re ou en viticulture. Sur Bremia, lesproducteurs qui appliquent le cuivreen poudrage ou en pulvérisation fontétat d’efficacités tantôt bonnes, tantôtmédiocres. De plus, la bouillie borde-laise (pas homologuée sur laitue) pré-sente des risques élevés de phytotoxi-cité. D’autres produits sont utilisés parles producteurs, comme les purins deplantes ou le champignon antagonisteTrichoderma harzianum, mais leurefficacité n’est pas prouvée et il nesont pas homologués. Face à ce manque de références pourdes produits fongicides utilisables enagriculture biologique, le GRAB amené en 2003 des essais de lutte contremildiou, afin de vérifier l’efficacité destraitements réalisés dans la pratique, etde tester de nouveaux produits.

Les essais menés par leGRABLes essais ont été réalisés sur cultured’hiver de laitue sous tunnel froid, àla station expérimentale du GRAB àAvignon.

1er essai 2e essai

Variété Eloïse Norma(résistances : Bl 1 à 17, 19, 21, 23)

Plantation 20/01/03 06/10/03

Récolte 05/04/03 15/12/03

Tableau 1 - Quelques variétés de laitue pommée et de batavia blonde disponibles ensemences biologiques et non traitées (pour la production sous abris)

Laitues pomméesVariété Obtenteur Résistance Bremia DisponibilitéAlexandria Rijk Zwaan Bl 1 à 23, 25 BioLéandra Rijk Zwaan Bl 1 à 23, 25 BioCoralis Gautier Bl 1 à 24 BioSensaï Rijk Zwaan Bl 1 à 17, 19, 21, 23 BioCentore Syngenta Bl 1 à 24 Non traitéesShangore Syngenta Bl 1 à 24 Non traitées

Batavias blondesVariété Obtenteur Résistance Bremia DisponibilitéAngie Rijk Zwaan Bl 1 à 20, 22, 23 BioDanoé Gautier Bl 1 à 24 BioNoémie Gautier Bl 1 à 17, 19, 21, 23 BioBoréale Vilmorin Bl 1 à 25 Non traitées

Tableau 2 - Modalités testées (1er essai)Spécialité Société Matière(s) actives(s) Dose/hl Dose commerciale cuivre /haFerticuivre UFAB Cuivre (5,4 % , oxychlorure et sulfate) 1 Kg/hl 270 g/ha

+ algues + lithothamne + extraits de plantesCuivrol Samabiol - Cuivre (18 %, sulfate) + oligo-éléments 200 g/hl 180 g/ha+ For Mn 48 (Bore, Molybdène, Zinc) +500 ml/hl + 37 g/ha

- Manganèse (4 %), Cuivre (1.5%), Bore (0.5%), Zinc (1.5%)

Stimulase Agro-nutrition Extrait de Trichoderma 200 ml/hl /2002Purins Augé Mélange de 3 purins de plantes (lesquels ?) 10 ml/hl /de plantes

Tableau 3 - Modalités testées (2e essai)

Spécialité Société Matière(s) actives(s) Dose/hl Dose commerciale cuivre /ha

Cuivrol Samabiol Cuivre (18 %, sulfate) + oligo-éléments 200 g/hl 180 g/ha(Bore, Molybdène, Zinc)

Serenade Nufarm Bacillus subtilis 1 kg/hl /Stimulase Agro-nutrition Extrait de Trichoderma harzianum2003 (0,3%)+Cuivrol Samabiol Cuivre (18 %, sulfate) + oligo-éléments 300 ml/hl /

(Bore, Molybdène, Zinc) 200 g/hl 180 g/haStimulase Agro-nutrition Extrait de Trichoderma harzianum2003 (0,5%) Samabiol+Cuivrol Cuivre (18 %, sulfate) + oligo-éléments 500 ml/hl /

(Bore, Molybdène, Zinc) 200 g/hl 180 g/ha

Observations : poids des salades récoltées après parage des feuilles mortes (lesfeuilles attaquées par le mildiou sont conservées), “décortication” (observation de25 feuilles : intensité d’attaque par étage foliaire : 9 feuilles âgées, 8 feuilles inter-médiaires, 8 feuilles jeunes).

Les résultats : observations sur feuilles âgéesLes taux d’attaque pour les autres étages foliaires (jeunes et intermédiaires) sontassez faibles et ne permettent de différencier les traitements.

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Alter Agri • septembre/octobre 2004 • n°676

Les traitements (5 pour le 1er essai, 6pour le 2e ) ont été réalisés tous les 10à 14 jours du stade 4-5 feuilles austade 30-32 feuilles. Le volume de trai-tement était de 500 l/ ha. Dans lesdeux essais, la culture a été inoculée(1er essai : race 18, 2e essai : race 20)après le deuxième traitement. Le tun-nel a été maintenu fermé afin d’aug-menter l’hygrométrie et ainsi favoriserle développement de Bremia. Aucundes produits testés n’est actuellementhomologué en tant que produit phyto-sanitaire(tableaux 2 et 3).

Essais conduits dans des conditions deculture difficilesDans ces deux essais (tunnel confiné,inoculation sur une variété sensible),aucun des produits testés ne montreune efficacité satisfaisante. Sur feuillesâgées, où les différences sont les plusnettes, certains produits n’ont aucuneffet sur Bremia : ainsi, les purins deplantes (figure 1) et le Serenade (figure2) présentent la même intensité d’at-taque que le témoin non traité. Le Fer-ticuivre et le Cuivrol (associé ou non àdes oligo-éléments) permettent de

réduire partiellement l’attaque de Bre-mia, mais pas dans des proportionssuffisantes. En 2003, 35% environ dela surface foliaire est touchée par lemildiou dans les modalités contenantdu cuivre contre 50% pour le témoinnon traité. Stimulase utilisé seul en2003 a montré une efficacité légère-ment supérieure aux traitementscupriques (30% de surface avec dessymptômes de mildiou). En 2004, unenouvelle formulation a été testée, asso-ciée avec du Cuivrol : à 0,3% ou 0,5%de Stimulase, elle n’apporte pas d’effi-cacité supplémentaire par rapport autraitement Cuivrol seul (environ 22%de surface foliaire touchée par le mil-diou pour ces modalités).

Les résultats : poids dessalades (2004)La récolte a été réalisée de façon antici-pée (le poids moyen est donc faible)avant que l’attaque de mildiou ne soittrop grave et masque les différencesentre les modalités. Le traitement avecSerenade n’a pas permis d’augmenter lepoids des salades (poids moyen d’envi-ron 120g, comme pour le témoin nontraité). Le Cuivrol seul possède un effetpositif, mais limité, sur le poids dessalades récoltées (160 g en moyenne).L’ajout de Stimulase au Cuivrol (quelleque soit la dose employée) semble avoireu peu d’effet sur l’augmentation dupoids moyen.

ConclusionCes deux essais ont permis de tester denouvelles pistes de produits alternatifsau traitements cupriques qui ont uneefficacité limitée. A ce jour, aucun trai-tement utilisable en agriculture biolo-gique ne montre une efficacité réelle-ment satisfaisante. La meilleure assu-rance face au mildiou reste encore unchoix variétal approprié, une pépinièresaine, une gestion intelligente dumicroclimat et enfin le respect de cer-taines mesures prophylactiques.D’autres essais sont prévus par leGRAB pour poursuivre ce travail derecherche. ■

Bibliographie- Blancard D. 2003. Maladies des salades :

identifier, connaître et maîtriser. INRAEditions pp 223-226.

- www.inra.fr/hyp3 : base de données depathologie de l’INRA

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Figure 1 - Essai GRAB 2003 : intensité de l'attaque de mildiou sur feuilles (% de surface foliaire avec mildiou)

Figure 2 - Essai GRAB 2004 : intensité de l'attaque de mildiou sur feuilles (% de surface foliaire avec mildiou)

Ferticuivre

Serenade Cu+sti0,3% Cu+sti0,5% Cuivrol Téùoin non traité

Cuivrol+for Mn Stimiulase Purin de plantes Témoin non traité

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Figure3 - Essai GRAB 2004 : poids moyen des salades

Témoin Serenade Cu+sti0,3% Cu+sti0,5% Cuivrol

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n°67 • septembre/octobre 2004 • Alter Agri 7

Il n’y a pas un mais des taupinsLes taupins sont des Coléoptères de lafamille des Elateridae, dont les princi-pales espèces signalées comme nuisiblesen France appartiennent surtout au genreAgriotes. Sur légumes, il s’agit essentielle-ment de Agriotes obscurus, A. lineatus etA. sputator, dont le cycle biologique estassez bien connu et se déroule sur quatreà cinq ans (figure 1). Mais une autre espè-ce, observée depuis une quinzaine d’an-nées, devient prédominante dans le sudde la France : A. sordidus, dont le cycledure un à deux ans seulement.

Les adultes hivernent dans le sol etapparaissent fin mars début avril dechaque année lorsque la températureatteint environ 15°C. L’accouple-ment a lieu pendant les mois d’avrilet mai : dix jours plus tard, chaquefemelle pond environ 150 à 200 œufsde 0,5 mm dans les dix premiers cen-timètres d’un sol humide et de préfé-rence riche en matière organique. Ladurée d’incubation des œufs est enmoyenne de quarante jours, maispeut être plus courte lorsque les tem-pératures deviennent favorables. Al’éclosion, la larve de 2 mm de long adéjà les caractéristiques de la larveâgée : elle va passer quatre ans dansle sol, durant lesquels elle provoquedes morsures et galeries sur lesorganes souterrains des plantes.

Mieux connaîtreAgriotes sordidus : les acquis du groupe detravail “Taupins”Des piégeages de taupins adultes ontété réalisés en 2002 et 2003 dans diffé-rentes régions du sud-est de la France.Ils montrent que, sur une parcelle don-née, la population peut être composéed’A. sordidus seul (piégeages dans lesdépartements 13, 30, 84), ou associéeaux autres espèces d’agriotes (départe-ment 04), ou uniquement des autresespèces (sud-ouest du 11).

A. sordidus avait déjà été observé pré-cédemment :- dans le sud-ouest par l’ACTA et le

SPV en 1990, - dans le Sud des Pays de la Loire et

dans le Poitou-Charentes par l’INRAen 1998, où il se trouvait en mélangeavec A. sputator et A. lineatus.

L’aire géographique d’A. sordidus sesituerait donc au sud de la Loire.

Les travaux de recherche menés dans les

Les taupins occasionnent des dégâts sur de nombreuses cultures, soit en altérant la qualité des produits(perforations des tubercules, racines…), soit en diminuant la densité du peuplement végétal (attaquesprécoces au collet et aux tiges des plantes).La recrudescence de ce ravageur, notamment dans le sud de la France, a conduit différents organismes derecherche et de développement à conjuguer leurs efforts dans un groupe de travail “taupins”1. Les travaux dece groupe ont permis de mieux connaître la biologie de ce ravageur et d’évaluer différentes méthodes de lutte.C’est dans ce cadre que le GRAB a conduit depuis 2002 un essai pour tester des produits végétaux(tourteaux et purin de fougère) en maraîchage biologique.

Les taupins : des ravageurs coriaces !Par Hélène Védie et Annick Taulet (GRAB)

Figure 1 - Cycle biologique du taupin (Y. BLOT, INRA Rennes)

1 Groupe de Travail Taupins : ACTA,APREL, Arvalis, CA 30, CNIPT, CTIFL,GRAB, INRA + groupes locaux

MaraîchageMaraîchage

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Alter Agri • septembre/octobre 2004 • n°678

zones intermédiaires des niches écolo-giques de ces espèces (par exemple enPoitou-Charentes) devraient prochaine-ment être entrepris par l’INRA, l’ACTAet Arvalis pour comprendre comment etpourquoi A. sordidus semble prendre laplace des autres espèces. Les résultats des piégeages montrent queles vols des adultes ont surtout lieu demars à juillet avec un pic en avril-mai.Les adultes d’A. sordidus ont été mis enélevage en pots par M. Yves BLOT del’INRA de Rennes, afin de mieuxconnaître le cycle biologique de cetteespèce. Le développement des larvess’avère très rapide à la température de18-20°C : huit mois après la ponte, 50% des larves mesurent 20 mm, et au

bout de un an, des nymphes et desadultes ont déjà émergé (figure 3). Onobserve d’abord une émergence impor-tante des adultes, puis un étalement dessorties sur plusieurs mois : une partiede la population larvaire peut donc sechevaucher avec la génération suivante.

A cette période, la population des A. sor-didus est constituée de 50 % de nympheset adultes (départements 13, 30, 04)alors qu’il n’y toujours que des larvespour A. lineatus (département 11).

Les méthodes culturalespermettent une luttelimitéeLes œufs sont immobiles et localiséssuperficiellement dans le sol (dans les 5 à10 premiers centimètres), de mi-mai àdébut juillet ; ils sont très sensibles à ladessiccation. Il est donc recommandé delaisser sécher le sol et de pratiquer desgriffages superficiels pendant cette pério-de. Cette pratique n’est applicable quesur des parcelles libres en fin de prin-temps, ce qui est assez rarement le cas !En revanche, les façons culturales n’ontpas d’impact sur les larves, car celles-cisont mobiles, sauf aux stades trèsjeunes. Sensibles aux fortes tempéra-tures et à la sécheresse, elles migrentdans le sol, vers la surface en périodefraîche et humide (soir et matin), et enprofondeur en période sèche et chaude(journée) - voir figure 1. Au printempset à l’automne, elles sont donc locali-sées en surface; en été et en hiver, ellesmigrent durablement en profondeur.Leur résistance mécanique, liée à unecuticule étonnamment résistante, estlégendaire puisqu’on les surnommelarves “fil de fer”.

Il y a peu d’espoir pour lutter contre lestaupins adultes, car ils se réfugient dansles abords des parcelles. Les perspec-tives de protection contre taupins doi-vent donc s’orienter sur les œufs et surles larves de ce ravageur.

Les tourteaux et extraitsvégétaux offrent desperspectives peuencourageantesL’efficacité du tourteau de ricin, dutourteau de neem (Nématorg®) et dupurin de fougère a été testée sur destaupins des espèces Agriotes sordidus

(essai GRAB), A. sputator et A. lineatus(essais INRA). Les tourteaux sont lesrésidus de pressage de graines d’oléo-protéagineux et sont déjà utiliséscomme fertilisants en agriculture biolo-gique, notamment pour leur valeurazotée. Le purin de fougère, obtenu parmacération de plantes, a été étudié carla Chambre d’Agriculture du Gardavait des résultats prometteurs.

Le tourteau de neem à fortedose a un effet ovicide sur A.lineatus (Y. Blot, INRA)L’INRA de Rennes a testé en conditionscontrôlées (pots) les tourteaux de ricinet de neem à des doses correspondant à5 et 10 t/ha, et le purin de fougère auxdoses de 80 et 400 l/ha sur A. lineatus.

• Les tests larvicidesLe nombre de larves après traitementn’est pas significativement différententre les traitements Ricin, Neem, etpurin de fougère par rapport autémoin. Au début du développement des larves,les tourteaux provoquent un ralentisse-ment de leur activité, mesuré par unnombre de trous sur les tranches depommes de terre leur servant de nour-riture inférieur au témoin. Mais la

Des pièges réalisés avec des bottes de gra-minées et légumineuses permettent d’attirerles taupins adultes

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Figure 3 - Les différents stades d’A. sordidusaprès 11-14 mois d’élevage. Source : INRA, 2004.

Taupin adulte mesurant 6 à 15 mm de long,à élytres rayées

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Larve de taupin : la cuticule brillante etrésistante qui la recouvre lui a valu le nomde ver fil de fer.

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9n°67 • septembre/octobre 2004 • Alter Agri

variation est très importante selon leslots et l’effet s’estompe avec le temps.Le purin de fougère n’a pas d’action larvi-cide et ne ralentit pas l’activité des larves.

• Les tests ovicidesDans ces tests, on suit l’évolution deslarves qui ont émergé de pontes réali-sées dans des pots de terre traités. Seulle tourteau de neem (Nématorg®) à ladose de 10 t/ha donne une réductiontrès significative du nombre de larvesémergeant par rapport au témoin(tableau 1 ).

Un an après le traitement, on observeun retard du développement des larves(taille inférieure des larves) dans lespots traités avec les tourteaux de ricinet de neem par rapport au témoin, maiscet effet disparaît en seconde année. La toxicité des tourteaux est donc limi-tée. Seul le Nématorg® a une action audébut du cycle de développement dutaupin : œufs et premiers stades lar-vaires. La dose efficace en conditionscontrôlées, 10 t/ha, est cependant tropimportante pour être mise en pratiquesur les exploitations (coût élevé du pro-duit, environ 335€/t, et risque d’excèsd’éléments fertilisants).Les produits testés sur A. lineatus, leseront sur A. sordidus dans de pro-chains essais.

L’essai conduit au GRABpendant 3 ans ne montreaucune efficacité des produitsLe GRAB a mis en place un essai delutte contre le taupin avec les tourteauxet extraits végétaux sur la parcelle pleinchamp de la station expérimentale en2002. On a comparé l’efficacité respec-tive des tourteaux de ricin et de neem(Nématorg®) et plusieurs modalités àbase de purin de fougère. L’essai a étéconduit pendant trois ans, avec répéti-tion de chaque traitement chaqueannée, afin d’évaluer un éventuel effetcumulatif des apports.Un piégeage de taupins adultes débutmai 2003 a confirmé que l’espèce pré-sente sur la parcelle du GRAB étaitmajoritairement A. sordidus.Pour tenter de préciser le mode d’actiondu purin de fougère (insecticide, élici-teur…?), trois modes d’apport ont ététestés en utilisant à chaque fois la dosetotale de 40 l/ha préconisée par le fabri-quant : pulvérisation au sol avant

plantation, pulvérisation en végétation,et apport mixte au sol et en végétation(tableau 2).Des problèmes culturaux en 2003 ne nousont pas permis d’obtenir des résultatsexploitables sur la culture de haricots.En 2002 et 2004, les dégâts ont été éva-lués sur une centaine de pommes deterre ou de betteraves rouges par répé-tition, avec cinq classes de dégâts allantde 0 (pas de morsure) à 4 (très nom-breuses galeries). En pratique, lestubercules pouvant être commercialisésappartiennent aux classes 0 et 1.

Au terme de trois années d’essais, aucunedes modalités testées n’est significative-ment différente du témoin (figure 5).En 2002 et en 2004, les traite-ments “les meilleurs” n’ontpermis d’obtenir qu’en-viron 10 %

de pommes de terre indemnes de mor-sures (classe 0) supplémentaires parrapport au témoin.

Les attaques ont été relativementimportantes en 2002 sur pommes deterre (20 à 30 % de pommes de terreindemnes) et faibles en 2004 sur bette-raves rouges (70 à 80 % des betteravesn’ont aucune morsure) car la culture,avec plantation en mottes, a été trèscourte (1,5 mois). Il est possible que lefaible degré d’infestation cette année aitlimité l’intérêt des traite-ments, car la

Tableau 1 - Efficacité ovicide des tourteaux de ricin et de neem sur A. lineatus (source : INRA)

Modalité Nbre de larves Nbre de larves 1 an après la ponte 2 ans après la ponte

Nématorg® 5 t/ha 19,4 a * 9,8 aNématorg® 10 t/ha 6 b 1,8 bT. ricin, 5 t/ha 41,9 a 16,3 aT. ricin, 10 t/ha 39,6 a 13,4 aTémoin 35 a 14,7 a* : la lettre distingue les traitements significatifs selon le test de Newman-Keuls au seuil de 5%

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10 Alter Agri • septembre/octobre 2004 • n°67

Chambre d’Agriculture duGard obtient, en parcellefortement infestée, des résul-tats beaucoup plus marqués(tableau 3).

La recherche denouveaux moyensde lutte estnécessaireLes essais conduits en cultureavec des tourteaux et extra-its végétaux ne sont pas très

concluants : malgré les résul-tats positifs obtenus dans leGard, le GRAB n’a pas eu dediminution de dégâts de tau-pins après trois ans de traite-ments. Des essais conduitsdans d’autres stations d’ex-périmentations en PACA(APREL, CEHM) oud’autres régions (SILEBAN)n’ont pas non plus étéconcluants.Les résultats obtenus enconditions contrôlées parl’INRA de Rennes nousconfortent dans notre pessi-misme, puisque aucuneaction larvicide ou oviciden’a été observée avec cesproduits, sauf avec le tour-teau de neem à la dose de 10t/ha, ce qui est peu envisa-geable dans la pratique.En attendant de nouvellesperspectives de lutte, seules lesméthodes culturales (labourd’été, binage, rotationsincluant des cultures moinssensibles) pourraient doncpermettre de diminuer lespopulations jusqu’à un seuilacceptable pour les cultures.Les axes de recherche quidoivent être développés parl’INRA et les Instituts tech-niques permettront proba-blement de dégager de nou-velles perspectives de protec-tion contre les taupins pourl’avenir. ■

0%

20%

40%

60%

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Témoin Ricin Nematorg PF Sol PF solveg PF veg Témoin Ricin Nematorg PF Sol PF solveg PF veg

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CL2

CL1

CL0

2002 2004

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Figure 4 - Répartition des pommes de terre (2002) et des betteraves rouges (2004) selon cinq classes de dégâts sur la parcelle du GRAB

©G

RA

B

Tableau 2 - Dispositif expérimental du GRAB de 2002 à 2004

Dispositif Essai en blocs à 6 modalités et 4 répétitions

Modalités Témoin : Engrais organique

Ricin : 3,6 t/ha de tourteau de ricin*

Nematorg® : 6 t/ha de tourteau de neem*

PF sol : 40 l/ha purin de fougère** avant plantation

PF solveg : 2x20 l/ha purin de fougère au sol et en végétation

PF veg : 2x20 l/ha purin de fougère en végétation

Cultures suivies 2002 : Pomme de terre

2003 : Haricot coco

2004 : Betterave rouge* : les tourteaux de ricin et le Nematorg® ont été fournis par la société Sopropêche** : le purin de fougère a été fourni par la société J3C Agri

Echelle de notation des dégâts de taupins sur tubercules

Tableau 3 - Des résultats positifs avec le tourteau de ricin et le purin de fougère obtenus dans 6 essaisde la Chambre d’Agriculture du Gard (Y. Nouet, CA 30)

% de tubercules indemnes sur pommes de terreAnnée 1999-1 1999-2 2000 2001 2002 2003 Moyenne

Témoin 11 42 4 23 5 13 16

Tourteau de ricin (1,5 t/ha) 20 72 27 28 37

Purin de fougère (solveg) 36 74 29 52 48

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n°67 • septembre/octobre 2004 • Alter Agri 11

Les filets de protection permettent delutter contre divers ravageurs des cul-tures maraîchères biologiques, mais leurpose sur les cultures nécessite beaucoupde travail et peut favoriser certainesmaladies. Il est aussi possible de traiterplusieurs fois avec des insecticides biolo-giques, mais le coût est assez élevé et il ya des risques d’effets secondaires indési-rables sur les auxiliaires et les abeilles.Une nouvelle solution ayant fait sespreuves sera prochainement proposéeaux maraîchers, il s’agit de filets verti-caux, véritables clôtures anti-insecte.

Une idée canadienneUn groupe de chercheurs canadiensavait observé que certains ravageurs deslégumes, comme par exemple la mouchede la carotte ou la mouche du chou, sedéplacent en volant sous la couvertureprotectrice de la culture ou juste au-des-sus d’elle. Ils ont supposé qu’en dressantun obstacle sur leur route avec un sur-plomb (figure 1), les ravageurs y reste-raient coincés, car ils essaient toujoursde s’échapper vers le haut et en directionde la lumière. Ce groupe de recherche adonc mis au point des barrières verti-

cales constituées de moustiquaires (Ver-non & Mackenzie 1998). Ce conceptn’a pas séduit les maraîchers profession-nels, car techniquement il n’était pas aupoint, et restait onéreux.

Les clôtures anti-insecteFiBLLe FiBL s’est inspiré des travaux deschercheurs canadiens, et a développé en2002 un prototype de clôture anti-insec-te contre la cécidomyie du chou dans descultures de brocoli et de chou-rave. Lecomportement en vol de cette cécido-myie n’était pas encore bien connu, maisles premiers résultats obtenus sur dessurfaces clôturées de 15 m x 15 m sontencourageants (figure 2). Ces filets ontmême été plus efficaces que le traitementavec l’insecticide “Audienz” (matièreactive : Spinosad ; trois traitements à0,5 l/ha effectués avec un pulvérisateur(dorsal à moteur).Dans les surfaces clôturées par les filets,les dégâts ont été examinés séparémentjuste derrière le filet (noté “filet bord”)et au centre de la parcelle (noté “filetcentre”) afin de savoir si les cécidomyiesvolent par dessus la barrière pour atter-rir plus loin dans la culture, mais aucunrésultat n’est venu confirmer noscraintes à ce sujet.

De nombreux ravageurs des légumes, comme la mouche de la carotte, la mouche du chou ou lacécidomyie du chou, font vraiment du rase-mottes. Ils se déplacent dans la végétation ou volenttrès bas au-dessus d’elle. Afin de lutter mécaniquement contre ces ravageurs, le FiBL a développéune clôture prototype anti-insecte composée de filets verticaux. Ces derniers, testés en station etchez les producteurs ont montré des résultats intéressants.

1 FiBL : Institut de recherche de l’agricultu-re biologique, Ackerstrasse, Postfach, CH-5070 Frick - Suisse. Article paru dans Bioactualités mars 2004.

Installation du prototype de la clôture anti-insecte dans un champ de carottes à Tägerwillen TG

MaraîchageMaraîchage

Attaques en rase-mottesdans les cultures maraîchèresbiologiques suissesPar Eric Wyss et Claudia Daniel (FiBL)1

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12 Alter Agri • septembre/octobre 2004 • n°67

Ce premier prototype (figure 1),construit avec des fers à béton et desfilets de protection “Rantai K” aempêché efficacement les cécidomyiesde pénétrer dans la culture de chou-rave. En effet, les dégâts observés sontinférieurs à 20% sur la parcelle clôtu-rée et dépassent les 50% sur la parcel-le contrôle. De plus, il a été possiblede montrer dans le même essai quecette clôture anti-insecte est égale-ment efficace contre la mouche duchou.

Des résultatsencourageants avec lenouveau prototypeAprès les essais concluants conduits en2002 sur de petites surfaces, l’efficacité dela clôture anti-insecte a été testée à uneplus grande échelle. Un nouveau prototy-pe de clôture anti-insecte a été conçu avecla collaboration de Sami Stüssi (sociétéAndermatt Biocontrol AG).Deux essais ont été mis en place, l’un àChiètres FR et l’autre à Tägerwilen TG,sur des cultures de carottes. Les surfacesclôturées (environ 500 m2 et 2000 m2)ont été comparées à des témoins non clô-turés. Malgré une attaque assez faible,seulement 10% dans les témoins, lesdégâts étaient significativement moinsimportants à l’intérieur des zones clôtu-

rées (environ l % de carottes attaquées).En plus de la confirmation des résultatsdes travaux de l’année précédentecontre la cécidomyie du chou, les essaispratiques semblent montrer qu’il n’estpas nécessaire d’entourer complètementla parcelle à protéger, une installationen forme de U peut suffire s’il s’agit deretenir le vol de cécidomyies en prove-nance d’une source connue, parexemple une parcelle infestée l’annéeprécédente. Cette dernière possibilitédoit néanmoins encore être confirméepar d’autres essais.

Premières conclusionsLes clôtures anti-insecte présentent plu-sieurs avantages par rapport aux actuelsfilets de protection des cultures :• il n’est pas nécessaire de disposer les filets

sur l’ensemble de la surface cultivée ;• il n’y a pas de modification du micro-

climat, donc moins de problèmes demaladies ;

• les filets n’empêchent par les travauxsur la parcelle (désherbage parexemple), puisqu’il est simple de lesouvrir pour entrer sur la parcelle.

Le nouveau prototype est plus simple àmanipuler, mais reste encore imparfait.La structure portante de cette clôturemobile est encore trop faible, le filetchoisi n’est pas assez perméable au ventet une chute de la clôture reste possible.La dernière phase du développement decette clôture anti-insecte avait pourobjectif d’améliorer sa stabilité et deréduire sa prise au vent, pour la rendreaussi simple à installer et à déplacer queles clôtures mobiles pour le bétail. Avec nos remerciements aux collabora-teurs de Biot ta, à Rolf Etter, à RolandFasnacht, à Fritz Lorenz, à Martin Lussiet à Dieter Schächtle, qui ont gracieuse-ment mis à disposition les surfaces d’es-sais, et aussi aux sociétés Hortima AGet Andermatt Biocontrol AG, qui ontréalisé les filets. ■

Bibliographie- Vernon, R. S. & Mackenzie, J. R. (1998):

The effect of exclusion fences on the colo-nization of rutabagas by cabbage flies(Diptera: Anthomyidae) - The CanadianEntomologist 130 : 153-162.

Figure 1 - Prototype de la clôture anti-insecte à filets verticaux.

Dégâts de la mouche de la carotte. Préven-tion : choisir des parcelles bien ventilées,semer au bon moment, utiliser des filets deprotection des cultures.

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Procédés Contrôle

a

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b

Sans fleur

Traces de morsures et fleurs anormales

Peu de symptômes

Pas de symptôme

(Test de Tukey, p < 0.05, les procédés désignés par des lettres diffé-rentes sont significativement différents)

La mouche du chou crée des dégâts importants, surtout dans les crucifères dont elle dévoreles racines. Les filets de protection des cultures sont le seul moyen de lutte connu.

Figure 2 - Comparaison des dégâtsContrôle : parcelle témoin Audienz : surface traitée au Spinosad Filet bord : surface clôturée, examen juste derrière le filetFilet centre : surface clôturée examen des dégâts localisés au centre de la parcelle.

©IN

RA

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13n°67 • septembre/octobre 2004 • Alter Agri

Contre la plante spontanée qui nousgêne la tentation de la lutte frontale estgrande. Fatale erreur : elle est épuisanteet perdue d’avance pour le paysan. Saufs’il utilise l’arme de destruction massive :l’herbicide de synthèse.Mais alors la victoire n’est que tempo-raire et apparente et le vainqueur suppo-sé risque de s’autodétruire.La seule solution réside dans une coha-bitation intelligente et juste. L’adventicea sa place, modeste mais réelle, à côté dela culture.

Mauvaises herbes :connaître et admettreleur existence pourmieux les maîtriserLa végétation spontanée herbacée, cellequi envahie nos cultures, exécute sou-vent un “travail” d’amélioration de lafertilité du sol pour le préparer à lavenue de plantes plus développées etplus exigeantes.Ainsi, très schématiquement, touteerreur culturale (compactage de la terre,travail provoquant des minéralisationstrop tardives ou trop précoces, excès,manque ou déséquilibre de fumure,rotation culturale maladroite, etc.) tendà augmenter la pression des mauvaisesherbes qui tentent de réparer les dégâtstout en profitant des opportunitésoffertes (dissémination par la moisson-neuse-batteuse par exemple).A l’inverse, elles “acceptent” volontiersune place modeste si le praticien sait réa-liser à leur place une partie significativede leur travail et particulièrement main-tenir ou augmenter la fertilité de la terre.

D’où l’importance extrême d’une rotationjudicieuse, d’un travail du sol adapté,d’une fumure juste et bien positionnée,de l’obtention et du maintien d’unestructure de sol favorable.Mais même dans cette situation favo-rable quelques sarclages restent souventnécessaires pour contenir l’activité de laflore indicatrice et correctrice et la main-tenir à un niveau acceptable.

Considérer le rapportsucre/cellulose/azote dela flore indicatriceParmi les techniques de base aidant àvivre en bonne harmonie avec la florespontanée indicatrice et correctrice il enest une à mon avis insuffisammentconnue : le respect d’un bon rapportentre les sucres, la cellulose et l’azote desmatières organiques servant à nourrirl’activité biologique du terrain.Il me semble que tout déséquilibre en lamatière provoque une réaction, parfoisvive, de la flore correctrice.Les excès d’azote par rapport auxbesoins des cultures favorisent les proli-férations bien connues de mouron, ché-nopodes, orties, mercuriales, etc.Les excès systématiques de cellulosefavorisent souvent les graminées et leslégumineuses sauvages, parfois les pis-senlits ou les crucifères.Les excès prolongés de sucres ne sontsans doute pas étrangers à certains enva-hissements de rumex, etc. La réalité de chaque situation est sou-vent très complexe car plusieurs facteurspeuvent se combiner entre eux et unemême plante peut revêtir des significa-

tions différentes, parfois apparemmentcontradictoires, selon les situations.En tout état de cause, attachons de l’im-portance à l’apport de matières orga-niques, à bien équilibrer le rapport ensucres, la cellulose et l’azote et correcte-ment mulcher en surface.Et apprenons donc peu à peu à collaboreravec la flore indicatrice et correctrice pourqu’elle nous aide à améliorer notre sol. ■

La lutte contre les “mauvaises” herbes est souvent la question technique la plus longue et la plusdifficile à résoudre pour les cultures biologiques. Nos cultures, souvent fragiles malgré nos soins,supportent mal cette concurrence vigoureuse. Concurrence de plantes qui ne sont pas “mauvaises”mais tiennent leur place, jouent leur “rôle”, rien de plus.

DésherbageDésherbage

Maîtriser les “mauvaises”herbes sans herbicidesPar Joseph Pousset (Conseiller indépendant)

Agricultures sans herbicidesPrincipes et méthodesL’auteur y aborde tous les aspects préven-tifs et curatifs du désherbage sans recours,ou avec réduction significative, auxdésherbants de synthèse. Il étudie com-ment maintenir propres les principalescultures, passe en revue les adventiceshabituelles de nos régions et termine parles principes agronomiques de base de laseule forme d’agriculture officiellementsans herbicide : la culture biologique. Agriculture sans herbicides, Joseph Pousset, Editions Agridécisions,septembre 2003, 702 p.

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16 Alter Agri • septembre/octobre 2004 • n°6714

La lutte classique contre les puceronsdioéciques consiste en la réalisation detraitements à base d’huile minérale ensortie d’hiver sur les œufs et les pre-miers stades larvaires, pour limiter lapression. Et lorsque cela est nécessaireet que des matières actives homolo-guées existent, des traitements insecti-cides sont réalisés en complément plustard en saison.A l’automne, les individus sexuparesailés mâles et femelles migrent versl’hôte primaire. Les sexupares femellesdonneront par parthénogenèse1 desindividus femelles aptères prêtent às’accoupler avec les mâles ailés. Cessexupares ailés qui migrent ont besoinde feuilles pour former la génération defemelles sexuelles. Ces dernières ontelles aussi besoin de feuilles pour senourrir avant de devenir mature, pours’accoupler avec les mâles ailés etpondre des œufs.

Stratégie de perturbationdu cycle du puceron àl’automne

Première partie de l’étude La première partie de l’étude de 1997 à2001 consistait à valider l’intérêt deperturber les pucerons à ce moment làde leur cycle. Le principe est de freinerau maximum la ponte et la prise de

nourriture sur les feuilles à l’automne.Pour des raisons expérimentales, lemoyen le plus radical pour perturber lecycle biologique des pucerons à l’au-tomne était de défolier intégralementles arbres des essais.

Essai n°1 : recherche d’une date optimale de défo-liation et observation des effets de ladéfoliation sur la croissance des arbreset le taux de nouaison.L’essai a été réalisé sur Baujade. Lesrésultats présentés dans le tableau 1montrent l'efficacité de la défoliation,pour les deux dates choisies, par rap-port à un témoin non traité. Aucunedifférence n’est constatée sur la florai-son et la nouaison qui suivent ainsi quesur la croissance des arbres.

Essai n°2 : défoliation manuelle réalisée le30/10/00 sur la variété Granny Smith®. L'histogramme de la figure 1 présentele nombre de foyers de Dysaphis plan-taginea présents sur les arbres observés.

Le point sur la stratégie delutte automnale contre le

puceron cendré du pommierPar Lionel ROMET (GRAB)

Très nuisibles, les pucerons cendrés provoquent par leurs piqûres de graves dégâts sur les pommiers.A l’automne, comme tous les pucerons dioéciques, ils effectuent leur vol retour vers l’hôte primaire, lepommier, pour y déposer l’œuf d’hiver. Depuis 1997, le GRAB travaille sur un moyen de lutte visant àperturber le cycle biologique des pucerons cendrés du pommier afin de freiner la ponte sur les feuilles.

ArboricultureArboriculture

1 Parthénogenèse : mode de reproductiondans lequel le mâle n’intervient pas.

Tableau 1 - Résultats de l’essai sur Baujade de 1999

Modalité Taux de Nb foyers Taux de Croissance floraison nouaison des arbres31/03/99 27/04/99 26/05/99 1999-2000

défoliation 22/10/98 Pas de 3 69,4 % + 4,47 %

défoliation 05/11/98 différence 3 64,7 % + 4,49 %

témoin significative 83 70,2 % + 5,31 %

0

2

4

6

8

10

10/04/2001 9/05/2001

nb de foyers de D. plantaginea par arbre

défoliation temoin

A

A B

B

Figure 1 - L’histogramme présente lenombre de foyers de Dysaphis plantagineaprésents sur les arbres observés au momentdes comptages.

Tableau 2 - Résultats des observations

Modalité Moyenne Groupe statistique(nbre foyers de P < 0,05, test

fondatrices/arbre) de StudentTémoin eau 6,38 AArgile kaolinite ARGIREC B24 française crue 3,83 ABArgile kaolinite SURROUND® WP américaine calcinée 3,03 B

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n°67 • septembre/octobre 2004 • Alter Agri 15

Aux deux dates de comptage, lenombre moyen de foyers de puceronscendrés par arbre est significativementtrès inférieur sur les arbres défoliés parrapport aux arbres témoins (P<0,001).Aucune différence statistique n’a étéobservée entre les arbres témoins et lesarbres défoliés sur la charge en fruitsdes arbres la première année de récolteaprès la défoliation.

Conclusion de la premièrepartie de l’étudeL’efficacité de la méthode dedéfoliation a permis de validerl’intérêt potentiel d’une inter-vention automnale, d’autant

qu’elle ne semble pas engendrer demodifications physiologiques desarbres. Cependant, nous n’avonsjamais réalisé la défoliation plusieursannées de suite sur les mêmes arbres.Nous devons rester prudent, les consé-quences à long terme d’une chute defeuilles précoce à l’automne répétéechaque année, ne sont pas encoreconnues.Le GRAB se concentre désormais sur larecherche de produits naturels ayant un

effet de barrière physique, limitantainsi l’appétence des

feuilles et le dépôt des œufs de puce-rons. La piste de produits totalementdéfoliants n’est pas exclue, mais elles’intègre moins dans le respect du cyclevégétal naturel.Cette étude confirme aussi les observa-tions de sensibilité variétale au puceroncendré : les variétés à cycle long (cellesqui gardent leurs feuilles tardivement àl’automne) comme Granny Smith®‚ ouPink Lady®‚ sont plus sensibles auxpucerons cendrés.

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Alter Agri • septembre/octobre 2004 • n°6716

Stratégie de modificationde l’appétence desfeuilles

Seconde partie de l’étude Elle vise à tester des produits naturelspulvérisés sur les arbres à l’automnepour créer une barrière physique effica-ce pendant toute la période de migra-tion de retour des pucerons.Depuis deux ans, le GRAB travaille lapiste de l’argile kaolinite calcinée enpulvérisation à l’automne, le but étantde former une couche protectrice d’ar-gile sur les feuilles de pommiers lors dela migration des individus sexués dupuceron de son hôte secondaire (leplantain dans le cas du puceron cendré)vers l’hôte primaire (le pommier).Nous sommes partis de l’hypothèse quecette protection réduirait considérable-ment l’alimentation et la ponte desœufs par la génération sexuée présenteà l’automne sur les arbres.

ESSAI automne 2002 -printemps 2003A l’automne 2002, un essai a été menéchez un arboriculteur biologique desBouches du Rhône (13), sur un vergerde Granny Smith®, variété très sensibleà ce ravageur. Les modalités testéesétaient l’argile kaolinite américaineSurround® WP, l’argile kaolinite fran-çaise ARGIREC B24, ainsi qu’untémoin eau.Les traitements ont été réalisés avecl’atomiseur du producteur à pleine dose(60 g/l) le 18 octobre 2002 puis renou-velés après lessivage à demi-dose (30g/l) le 29 octobre 2002 avec à chaquefois un mouillage de 1000 litres/ha.

Descriptif des deux produits testés •L’argile SURROUND® WP d’origine

américaine, est une argile calcinéecontenant 95 % de kaolinite.

•L’argile ARGIREC B24 de la sociétéAGS est originaire de la partie nord dubassin aquitain. Elle contient au mini-mum 65 % de kaolinite. Cette argilen’a pas subi de traitement spécifique,on dira qu ‘elle est “crue” pour l’op-poser à l’argile calcinée.

Les observations de l’essai ont porté surles foyers de pucerons cendrés issus despremières fondatrices du printemps.Pour chaque modalité, trente arbres,

Biologie des pucerons dioéciquesLa polymorphie du puceron est un de ses traits essentiels, une même espècepeut connaître plusieurs formes : individus ailés ou aptères, sexués ou parthé-nogénétiques, ovipares ou vivipares. Le cycle complexe peut se résumer selon le shéma ci-dessous :

Tous les pucerons dioéciques effectuent leur vol de retour vers l’hôte primaireà l’automne. En règle générale, l’hivernation se fait sous forme d’œufs sur l’hô-te primaire. On distingue cependant parmi les dioéciques :

1) des espèces dont le cycle se fait strictement sur les deux hôtes chaque année,en passant l’hiver sous forme d’œufs sur l’hôte primaire.

2) des espèces dont certaines populations, dans le cas d’un hiver doux, peuventse maintenir par parthénogenèse sur l’hôte secondaire pendant l’hiver pourne revenir sur l’hôte primaire qu’au printemps (noté “parthénogénèse surhôte II” dans la colonne 4 du tableau qui suit,

3)des espèces dont certaines populations, dans le cas d’un hiver doux, peuventse maintenir par parthénogénèse sur l’hôte primaire pendant l’hiver (noté“parthénogénèse sur hôte I”) .

Les alternatives des espèces (2) et (3) du puceron limitent l’efficacité de la stra-tégie automnale.

Hôte I Puceron (nom latin) Puceron (nom commun) Autre mode d’hivernation éventuel

Amandier Brachycaudus amygdalinus p. vert de l’amandier Parthénogénèse sur hôte II

Cerisier Myzus cerasi p. noir du cerisier Parthénogénèse sur hôte I

Pêcher Brachycaudus persicae p. noir du pêcher Parthénogénèse sur hôte IMyzus persicae p. vert du pêcher Parthénogénèse sur hôte IIMyzus varians p. cigarier du pêcher Parthénogénèse sur hôte I

Poirier Dysaphis pyri p. mauve du poirier NonMelanaphis pyraria p. brun du poirier Non

Pommier Dysaphis plantaginea p. cendré du pommier NonDysaphis spp. p. des galles rouges NonRhopalosiphum insertum p. vert migrant du pommier Non

Prunier Brachycaudus cardui p. du chardon NonBrachycaudus helichrysi p. vert du prunier Parthénogénèse sur hôte IIHyalopterus pruni p. farineux du prunier NonPhorodon humuli p. du houblon Non

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n°67 • septembre/octobre 2004 • Alter Agri 17

répartis aléatoirement au sein du bloctraité, ont été observés le 6 mai 2003,après la fleur.

Des différences statistiques (p=0,020)ont été observées (tableau 2 en p.14) surle nombre moyen de foyers de puceronscendrés primaires issus des fondatricesprésentes par arbre entre les modalités. Ces différences statistiques montrentl’intérêt des kaolinites, et notamment dela kaolinite calcinée. Par ailleurs, il a étéobservé que un tiers des arbres traitésavec les kaolinites sont sans puceronscontre seulement 17% chez le témoin.Les trois quart (74 %) des arbres traitésavec la kaolinite SURROUND® WP cal-cinée ont moins de six foyers de puce-rons cendrés par arbre contre seulement63 % pour la kaolinite ARGIREC B24crue et 53 % pour le témoin.

Essais automne 2003 -printemps 2004 En 2003-2004, le GRAB a mis en placequatre essais identiques sur quatre ver-gers différents. Seule la piste de la pul-vérisation d’argile type kaolinite est tes-tée, d’autres produits sont cependanten cours de réflexion.Les quatre essais en grande parcellesont regroupés chez un même produc-teur près de Mollégès (13) - sud de laFrance (tableau 3).

Le traitement de chaque modalité a étéréalisé sur l’ensemble des quatre sites aumême moment, dans les mêmes condi-tions, avec les mêmes doses d’applications

Tableau3 - Les quatre essais en grande parcelle sont regroupés chez un même producteur près de Mollégès (13) - sud de la France

Site 1 Site 2 Site 3 Site 4Variété Elista Braesun Mondial Gala ElistaAge en 2004 5e feuille 2e année de surgreffage 7e feuille 3e feuilleNombre rangées 12 16 12 11Nombre d’arbres / rang 46 22 40 VariableDistance de plant. 4 x 1,75 m 3,50 x 2,50 m 4 x 2 m 4 x 1,50 mHauteur des arbres 3 m 4,50 m 3,50 m 2 mNombre modalité / bloc 1 1 1 1Nombre blocs 3 3 3 3Taille des blocs 4 - 4 et 4 rangées 5 - 5 et 6 rangées 4 - 4 et 4 rangées 3 - 3 et 5 rangéesSurface de l’essai 3840 m2 3170 m2 3860 m2 3000 m2

Modalités testées sur chaque site Argile kaolinite Surround® WP (USA)Argile kaolinite Argical protect (France)Témoin non traité

02468

101214

foye

rs d

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Surround® WP Argical protect Témoin

01234567

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Site 1argical protect

Site 3argical protect

Site 3surround

Site 1surround

Site 1témoin

Site 3témoin

Site 4argical protect

Site 4surround

Site 4témoin

Figure 2 - Effets des différents traitements à l’automne avec des argiles kaolinite Surround® WP et Argical protect sur lenombre total de branches infestées par le puceron cendré sur 40 branches observées.

La calcination de l’argile C’est un passage à + de 1000°C, quiélimine la présence des moléculesd’eau dans les feuillets d’argile. Lacalcination permet d’étirer cesfeuillets d’argile et de diminuer ainsileur surface spécifique (de 22 à 13m2/gramme). Cela augmente lacapacité d’absorption d’huile oud’eau donc l’amélioration au lessi-vage, aux chocs thermiques (gel) etaux UV (couleur blanche).

Figure 1 - Effets des différents traitements à l’automne avec des argiles kaolinite Surround® WP et Argical protect sur lenombre moyen de foyers de pucerons cendrés observés sur 40 branches sur les 4 sites d’étude (test de Student ; P<0,05)

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18 Alter Agri • septembre/octobre 2004 • n°67

et avec le même outil de pulvérisation.La première application a été déclen-chée au début supposé (grâce aux don-nées du réseau AGRAPHID) du retourdes ailés de puceron cendré.La première modalité testée est l’argileSURROUND® WP de la société Engel-hard (USA), contenant 95% de kaolinitecalcinée. La dose utilisée pour les deuxtraitements était de 60 g/l le mouillageétant de 1000 litres par hectare. La pre-mière application a été réalisée le 15octobre 2003, la seconde le 23 octobre2003, soit à huit jours d’intervalle.La seconde modalité testée est l’argileArgical protect de la société AGS(France, 17), contenant 85% de kaoli-nite calcinée. La dose utilisée pour lesdeux traitements était de 60 g/l lemouillage étant de 1000 litres par hec-tare. La première application a été réa-lisée le 15 octobre 2003, la seconde le23 octobre 2003. Un bloc d’arbres nontraité par essai a servi de témoin.La pluviométrie entre les deux traite-ments a été de 20,5 mm.Au printemps 2004, trois traitements àbase d’huile blanche de pétrole contrele puceron ont été réalisés par le pro-ducteur de façon identique sur toutesles modalités et sur tous les sites.

ObservationsA l’automne 2003, après les traite-ments, une branche par arbre, sur qua-rante arbres aléatoirement répartis surles 2 (ou 3) rangées centrales de chaquebloc a été marquée. Les branchesavaient des longueurs et des exposi-tions comparables entre les trois moda-lités de chaque essai. Les branches desdeux modalités argile ont été choisiesparmi les branches qui étaient bienrecouvertes par les traitements.Au printemps 2004, le nombre defoyers de pucerons cendré a été mesurésur l’ensemble des branches réperto-riées à l’automne 2003. Ces foyers pri-maires de pucerons cendrés sont repré-sentatifs du nombre de fondatrices,elles-mêmes représentatives du nombred’œufs déposés à l’automne. Au total,l’observation portait sur 40 branches /modalité / essai.

Analyses des donnéesLes observations ne suivant pas unedistribution proche de la loi normale, lenombre de foyers de pucerons et le

nombre de branches infestées par aumoins un foyer de pucerons cendrés ontété transformés en logarithme [ln(x+1)], puis analysés statistiquementpar un test paramétrique de comparai-son avec un test de Student.

Résultats et discussionCompte tenu d’une attaque tardive,plusieurs comptages post-floraux ontété nécessaires pour commencer àdénombrer les foyers de pucerons cen-drés sur les branches. Aucun puceronn’a été observé lors du premier comp-tage au 21 avril 2004 ; un seul foyer aété observé lors du second comptage le4 mai 2004 ; ce n’est que lors du troi-sième comptage réalisé le 18 mai 2004,que l’infestation de pucerons était assezreprésentative dans son homogénéitépour que les mesures soient analysées.Deux traitements à pleine dose (60 g/l)avec l’argile kaolinite Surround® WPréalisés à l’automne 2003 ont permisde diminuer les populations de Dys-aphis plantaginea de moitié au prin-temps suivant. Nous avions constatéexactement la même diminution l’an-née précédente avec cette argile (seul ledosage du second traitement diffèreentre 2002 et 2003).Les deux traitements à pleine dose(60 g/l) avec l’argile kaolinite Argicalprotect de la société AGS réalisés à l’au-tomne 2003 ont permis de diminuer lespopulations de Dysaphis plantagineapar quatre (voir figures 2 et 3). Il s’agitde la première année d’étude avec cetteargile calcinée française. Ces résultats2004 confirment l’intérêt de traiteravec une argile kaolinite calcinée et nonavec une argile kaolinite crue.

Les traitements de l’automne 2003 ontété réalisés plus précocement que l’an-née précédente, ce qui a permis demieux encadrer le vol de retour desgynopares de D. plantaginea sur lesfeuilles de pommiers.L’argile kaolinite calcinée appliquée enautomne permet de perturber le cyclebiologique du puceron D. plantagineasans toutefois pénaliser les arbres, puis-qu’il s’agit d’un produit neutre, dontl’effet est simplement physique encréant une barrière protectrice sur lesfeuilles des arbres et réduisant ainsil’alimentation, la ponte et le déplace-ment des gynopares présentes sur le

feuillage à cette époque (GLENN et al.,1999). De plus, les pucerons ne sem-blent plus considérer les pommiersrecouverts de cette pellicule d’argilecomme leur hôte primaire (Puterka etal., 2000).Pour l’ensemble des essais conduitsdepuis deux ans, les stratégies d’appli-cations de kaolinite à l’automne sontquand même suivies au printemps pardes applications classiques d’huileminérale.Des traitements insecticides à base depyrèthre ont été testés en Suisse en stra-tégie automnale, mais leur efficacité estmoins bonne qu’avec plusieurs traite-ments d’argile Surround® WP (Wyss etDaniel, 2004).L’argile kaolinite calcinée à l’automneest donc une stratégie efficace, neutre etrespectueuse de l’environnement pouraider les arboriculteurs à maîtriser lepuceron cendré du pommier Dysaphisplantaginea, et ainsi, peut-être, réduireles traitements d’hiver à base d’huile etles traitements insecticides de saison.Les résultats des essais 2004 du réseauphyto PACA, coordonnés par la stationLa Pugère viendront compléter et étof-fer nos résultats. ■

RemerciementsJe remercie le producteur pour sa dis-ponibilité et sa participation, le Réseauphyto PACA, la station La Pugère pourla fourniture des deux argiles.

Bibliographie- GLENN, D. M.; Puterka , G.; VENDERZ-

WET, T.; BYERS, R.E.; FELDHAKE, C.,1999: Hydrophobic particle film : a newparadigm for suppression of artheopodpests and plant diseases. J. Econ. Ento-mol. 92, 759-771.

- Puterka , G.; GLENN, D. M.; SEKU-TOWSKI, D. G.; UNRUH, T. R.; JONES,S. K., 2000 : Progress toward liquid for-mulations of particle films for insect anddisease control in pear. Environ. Entomol.29, 329-339.

- Romet L., 2003 : Puceron, cendré, antici-per sa lutte !. Arboriculture fruitière n°574, 19-21. et Arbo Bio Info n° 74, 2 p.

- Wyss, E.; NIGGLI U.; NENTWIG W.,1995 : The impact of spiders on aphidpopulations in a strip-managed appleorchard. J. Appl. Ent. 119, 473-478.

- Wyss, E.; Daniel, C., 2004 : Effects ofautumn kaolin and pyrethrin treatmentson the spring population of Dysaphisplantaginea in apple orchards. J. Appl.Ent. 128, 147-149.

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n°67 • septembre/octobre 2004 • Alter Agri 19

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Je commande les guides techniques ITAB prix code quantité prix total

Produire des fruits en agriculture biologique 50€ 12 08 11 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

1e édition - 2002 (collectif)Rédigé principalement par l’équipe du GRAB, ce document rassemble de la façon la plus exhaustive possible l’ensemble des connaissances techniques actuelles permettant de produire des fruits dans le respect du cahier des charges européen de l’agriculture biologique (330 pages).

Guide des matières organiques - tome 1 - 2e édition 46€ 12 09 01 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

(Blaise Leclerc, 2001)Les dix chapitres de ce tome I traitent des matières organiques dans les sols agricoles, deleur analyse, de leur composition, de leur compostage, de leur gestion par système de culture,de leur relation avec la qualité des récoltes et de l’environnement, de la réglementation.Il constitue une référence parmi les outils d’aide à la conversion à l’agriculture biologique (240 pages).

Guide des matières organiques - tome 2 - 2e édition 23€ 12 19 01 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

(Blaise Leclerc, 2001)Les fiches matières premières pour compléter le tome I du Guide des matières organiques:les principaux constituants des engrais et des amendements organiques y sont décrits (96 pages).

Guide des matières organiques - tomes 1 + 2 52€ 12 29 01 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

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Qualité des produits de l’agriculture biologique 23€ 12 08 06 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

(Anne-Marie Ducasse-Cournac et Blaise Leclerc, 2000)Basé sur une recherche bibliographique internationale, ce document présente le bilan desréflexions et des données scientifiques actuelles concernant la qualité des produits del’agriculture biologique. Un document de référence indispensable pour aborder, dansune démarche scientifique, ce thème essentiel des relations entre l’agriculture biologiqueet la qualité des produits qui en sont issus (64 pages).

Fruits rouges en agriculture biologique (Jean-Luc Petit, 2000) 27,50€ 12 08 02 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

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Jaunisse de la vigne, bilan et perspectives de la recherche 12€ 12 08 05 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

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Guide 2003 des variétés de céréales 8€ 12 08 08 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Résultats des essais de l’année, préconisations pour les essais 2002/2003

Promotion : guide 2003 + guide 2002 des variétés de blé tendre 10€ 12 18 08 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

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Éditée tous les mois, elle vous tient au courant du principal de l’actualité technique, scientifique,commerciale et réglementaire sur l’agriculture biologique (100 références dans chaque numéro,issues des nouvelles publications et de plus de 300 périodiques français et étrangers).Renseignements : Mme Ribeiro tél : 04 73 98 13 15 - fax : 04 73 98 13 98

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Alter Agri • septembre/octobre 2004 • n°6720

Je commande les actes des colloques ITAB prix code quantité prix totalActes colloque viticulture - Cognac 2003 22€ 12 07 08 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Actualités de la protection du vignoble, lutte contre flavescence dorée (150 pages)

Vins biologiques : influences des choix techniques 20€ 12 07 06 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

sur la qualité des vins (au vignoble et à la cave) - Montpellier 2003 (95 pages)

Actes colloque viticulture - Angers 1999 15€ 12 09 09 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Flavescence dorée, réduction des doses de cuivre, réduction des apports de SO2 (110 pages)

La Gestion Globale du Vignoble Biologique - Die 2001 15€ 12 08 09 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Matériel végétal, traitements : efficacité et environnement, environnement du vignoble, vinification et méthodes physiques de limitation des additifs (72 pages)

Actes colloque fruits et légumes - Perpignan 2003 22€ 12 07 07 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Qualité et protection des cultures, composts biodiversité (149 pages)

Actes colloque fruits et légumes - Morlaix 2002 20€ 12 17 03 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Composts, biodiversité - Arboriculture : pomme à cidre, biodynamie, Puceron cendré, haie et bandes fleuries - Maraîchage : semences et plants, biodiversité (110 pages)

Actes colloque fruits et légumes - Bouvines 2001 22€ 12 07 05 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Bilan du programme interrégional “agrobiologie transmanche”, Alternative au cuivre - Arboriculture : contrôle de la tavelure, sol, maîtrise des ravageurs, éclaircissage - Maraîchage : sols, semences et plants, oïdium (213 pages)

Actes colloque “Vers plus d’autonomie alimentaire ?” - Caen 2004 (104 pages) 22€ 12 07 09 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Actes colloque élevage “Ethique et technique” - Besançon 2002 (126 pages) 20€ 12 17 04 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Actes colloque Alimentation et Élevage - Limoges 2001 20€ 12 07 04 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Importance de l’alimentation dans l’équilibre des systèmes d’élevage, alimentation/santé animale /qualité des produits, l’autonomie en élevage (185 pages).

sous-total 3 : . . . . . . . . . . . . . . . . . €

Je commande les fiches techniques ITAB prix code quantité prix totalLa création du verger en agriculture biologique (pommier-poirier) 3€ 12 09 07 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Conduite d’un verger en agriculture biologique. Principes de base 3€ 12 09 06 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Le poirier en agriculture biologique 3€ 12 09 17 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Le noyer en agriculture biologique 3€ 12 09 19 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Le châtaignier en agriculture biologique 3€ 12 09 21 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Le contrôle des maladies du pêcher en agriculture biologique 3€ 12 09 22 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Promotion : - 50 % pour le lot des 6 fiches arboriculture ci-dessus 10,5€ 12 19 03 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Production de salades d’automne-hiver sous abris froids 3€ 12 09 04 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Lutter contre les nématodes à galles en agriculture biologique 3€ 12 09 18 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Les Lépidoptères, ravageurs en légumes biologiques (2 fiches) 4,5€ 12 09 20 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Maladies et ravageurs de la laitue et de la chicorée à salade en AB 4,5€ 12 09 24 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Ennemis communs aux cultures légumières en AB (2 fiches) 4,5€ 12 09 33 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Evaluer la fertilité des sols 3€ 12 09 40 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Fertilisation en maraîchage biologique 3€ 12 09 41 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Choix des amendements en viticulture biologique 3€ 12 09 10 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Protection du vignoble en agriculture biologique 3€ 12 09 11 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Le matériel de travail du sol en viticulture biologique 3€ 12 09 12 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Caractéristiques des produits de traitement en viticulture biologique 3€ 12 09 13 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

L’enherbement de la vigne 3€ 12 09 34 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Les engrais verts en viticulture 3€ 12 09 36 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

L’activité biologique des sols - Méthodes d’évaluation 3€ 12 09 35 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

La protection contre les vers de la grappe en viticulture biologique 3€ 12 09 37 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Utilisation du compost en viticulture biologique 3€ 12 09 38 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Réglementation et principes généraux de la viticulture biologique 3€ 12 09 39 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Je commande les 10 fiches viticulture, je bénéficie d’un tarif spécial 20€ 12 19 07 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Conduite du maïs en agriculture biologique 3€ 12 09 14 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Conduite du tournesol en agriculture biologique 3€ 12 09 15 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Conduite du soja en agriculture biologique 3€ 12 09 16 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Je commande les 3 fiches maïs, tournesol et soja, je bénéficie d’un tarif spécial 8€ 12 19 02 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Lot des 3 fiches protéagineux : La culture biologique de la féverole + 8€ 12 09 23 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

La culture biologique du pois protégineux + Les associations à base de triticale/pois fourrager en AB

Produire des semences en agriculture biologique, connaître les réglementations 3€ 12 09 30 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Produire des semences de céréales dans un itinéraire agrobiologique 3€ 12 09 31 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Produire des semences en AB, connaître les principes techniques de base 3€ 12 09 32 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

Je commande les 3 fiches semences, je bénéficie d'un tarif spécial 8€ 12 19 05 x . . . . . . . . = . . . . . . . . €

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Structure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Ces informations seront traitées et mémorisées par des moyens informatiques et utilisées dans le but d’exploitations statistiques et des fins commerciales,sauf opposition de votre part. Elles seront protégées par l’application de la loi 78-17 du 6 janvier 1978.

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structure : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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n°67 • septembre/octobre 2004 • Alter Agri 21

Le travail intensif du solsur la ligne : avantageset inconvénientsLes porte-greffes utilisés actuellementsupportent mal la concurrence de l’en-herbement, ce qui conduit à effectuerun travail intensif du sol. Ce travailintensif présente les avantages princi-paux suivants :- limitation des dégâts de rongeurs,- limitation de la concurrence de la cou-

verture herbeuse, - possibilité d’incorporation de matières

organiques, - élévation de la température en période

de gel.Mais ce travail intensif du sol est égale-ment source d’inconvénients :- grande dépense énergétique, - forte usure des machines, - temps de travail onéreux, - blessures aux troncs, - arrachage occasionnel des jeunes

plants, - souillure des fruits par la poussière du

sol (augmentation des risques de phy-tophtora, gloeosporium en frigo).

Au niveau du sol : - libération d’azote (par brassage et

aération du sol) pouvant mener à unexcès de croissanc,

- maintien d’une zone sans végétationsoumise à l’érosion, au lessivage et auxvariations de température,

- section des jeunes racines (en sol lourdsurtout),

- dégradation de la structure du sol.

Effets positifs d’unenherbement contrôlésur la ligneDe nombreux problèmes de croissancedes arbres proviennent d’une mauvaisestructure du sol. C’est le facteur limi-

tant le plus important aujourd’hui.Pour maintenir une bonne structure dusol et une activité biologique optimale,la couverture herbeuse est nécessaire.Le réseau de racines qui s’y développecrée les conditions favorables auxchampignons du sol (mycorhizes), auxbactéries et à la microfaune. Ces orga-nismes sont indispensables au dévelop-pement harmonieux des arbres. Deplus, le couvert végétal agit comme unepompe à carbone atmosphérique quiest stocké dans le sol au profit de laflore et de la faune du sol, et par consé-quent des plantes cultivées. Une étudede 1996 (“Document Environnementno 57 Sol”, OFEFP, Berne) sur la micro-

biologie des sols en verger PI a montréque, dans une prairie naturelle, la bio-masse (ATP) était trois fois plus impor-tante et la teneur en humus deux foisplus élevée que sur la ligne des arbresdésherbée chimiquement !

Un compromis : le système SandwichPour associer les avantages d’une cou-verture herbeuse et ceux du travail dusol, nous en sommes arrivés à laisser unebande ensemencée et non travaillée de25 à 40 cm de largeur sur la ligne et del’entourer de chaque côté d’une bande

Le système SandwichPar Jean-Luc Tschabold (FiBL Romandie)1

En arboriculture biologique, la gestion du sol sur la ligne des arbres représente un défi continuel.Les méthodes vont du simple fauchage au travail mécanique du sol. Chacune de ces techniques ases avantages et ses inconvénients. Après plusieurs années d’essais, un système moderne qui répondaux multiples besoins du sol et des plantes a été mis au point : il s’agit du système Sandwich.

ArboricultureArboriculture

1 Article paru dans AGRI du 28 mai 2004

Le système Sandwich, appliqué ici à Vétroz/VS, associe les avantages d’une couverture her-beuse et ceux du travail du sol : une bande ensemencée et non travaillée de 25 à 40 cm de lar-geur sur la ligne est entourée de chaque côté d’une bande travaillée de 30 à 40 cm de largeur.

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travaillée de 30 à 40 cm de largeur. Lacouverture herbeuse est donc prise enSandwich entre deux bandes travaillées !Après une longue phase de développe-ment, Sandi, la machine à travailler le soldans le système Sandwich, est en service.Les producteurs et les collègues des ser-vices techniques ont pu observer cette

machine en action lors de démonstrationsà Vétroz/VS et à Aubonne/VD en avril2004. Cette machine présente les avan-tages suivants : simplicité de conception,travail rapide (7-8km/h), buttage etdébuttage du sol, ménage la structure dessols argileux. Son coût s’élève à6750Francs suisse (soit environ 4380€).

Les essais de l’Institut de recherche del’agriculture biologique (FiBL) ontmontré que par rapport aux systèmesd’entretien usuels, il n’y a pas de diffé-rence de rendement et de teneur en selsminéraux dans les feuilles et dans lesfruits. En ce qui concerne la croissancedes arbres (mesurée par le diamètre destroncs), elle est plus rapide dans le sys-tème Sandwich.En présence d’adventices pérennes ethautement compétitives (chiendent,chardon, …), on est obligé de mulcher2-4 fois par an la bande enherbée avecune machine à tâteur.

Couverture herbeuse surla ligne : quelles plantessemer?Le FiBL procède à des essais d’installa-tion de diverses plantes ou mélangesservant de couverture herbeuse sur laligne. Ces essais ont lieu depuis plu-sieurs années dans les cantons de Thur-govie et Bâle-Campagne et depuis 2002dans les cantons de Vaud et du Valais.Dans l’essai vaudois, les semis de trèfleblanc ont attiré les rongeurs. La luzer-ne lupuline n’a pas pu prendre sa placeet les jachères florales sont montéestrop haut dans les arbres. Dans l’essaivalaisan, l’installation des légumineusesn’a pas donné de résultats, la levéeayant été concurrencée par une pres-sion trop forte des adventices.Dans les différents essais, les semisd’épervière piloselle (Hieracium pilosel-la) ont couvert le sol en 12 mois et ontfait de cette plante tapissante aux élé-gantes fleurs jaunes la favorite enmatière d’occupation du sol. Parailleurs cette plante n’exerce pas deconcurrence envers les arbres.L’épervière piloselle se sème manuelle-ment sur un lit de semis propre, à raisonde 0,2g/m2. L’utilisation d’un support desemis du commerce (vermiculite) estnécessaire pour des graines de si petitetaille. Les semences ne doivent pas êtreenfouies. Après le semis, le sol doit êtrelégèrement damé. Un désherbage desplantes indésirables (graminées à fortdéveloppement, chardons…) aide àl’installation rapide des épervières. ■

Pour plus d’informationsJean-Luc Tschabold, Service de conseil duFiBL, 00 41 (0)21 802 53 65 ou 00 41 (0)79 352 62 93.

Sandi, la machine à travailler le sol pour le système Sandwich. Elle travaille rapidement etménage la structure des sols argileux.

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Semis d’épervière piloselle. Cette plante tapisse bien le sol sans pour autant concurrencerles arbres.

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Le site reçoit environ 150 visites quoti-diennes, soit plus de 25000 visites en toutpour les neuf premiers mois. Après unefréquentation élevée avant les semis deprintemps, les visites sont stationnairesactuellement.A ce jour, plus de 12 000 demandes dedérogation ont été enregistrées sur le siteet sont en cours de validation par les sixorganismes certificateurs agréés pourl’agriculture biologique.

Les entreprises référencéesIl s’agit principalement d’établissementsproducteurs distribuant sur la Franceentière ou d’établissements distributeursspécialisés en agriculture biologique quiapprovisionnent leurs adhérents sur unezone géographique limitée.Pour des semences d’espèces de grandeculture, 32 établissements sont référencés.En semences d’espèces potagères, 21 éta-blissements, et pour les plants, 9 établisse-ments sont référencés.

Les variétés référencéesLes établissements ont commencé à réfé-rencer leurs variétés à partir du mois denovembre 2003.Au total, plus de 200 variétés de 26espèces de grande culture, 500 variétés de61 espèces potagères et 8 variétés d’es-pèces aromatiques ont été référencées avecleurs caractéristiques.Dès la fin février, de nombreuses variétésde certaines espèces n’étaient plus dispo-nibles et ont progressivement été retiréesde la base par les fournisseurs concernés.Par exemple, sur les 39 variétés de maïsenregistrées, 17 sont encore disponibles ;pour la luzerne, 1 seule sur 5 est encoredisponible sur une zone limitée ; et 26variétés de tomates sur 29 enregistrées,sont encore disponibles.

Les demandes dedérogationsDepuis le 1er janvier 2004, près de 12 000demandes de dérogation ont été enregis-trées sur la base, dont 7000 pour lesespèces de grande culture et les pommesde terre, et plus de 4800 pour les semenceset plants potagers.Ces demandes ont été enregistrées, soitpar les agriculteurs eux-mêmes, soit parleur fournisseur ou un collègue, soit parleur organisme certificateur.Les demandes de dérogation sont extrême-ment variées selon les espèces, notammentpour le chou-fleur, plus de 600 demandesde dérogations de 123 variétés différentesont été enregistrées, alors que seulement 3variétés ont été référencées par 3 fournis-seurs (le chou-fleur a de plus été mis en“autorisation générale” à la fin mars). Tan-dis que la pomme de terre compte 73demandes de 34 variétés différentes pour51 variétés référencées. Et pour le maïs,plus de 650 demandes de 125 variétés dif-férentes pour 40 variétés référencées (17disponibles aujourd’hui). Ces dérogations représentent des volumesvariables selon les espèces : environ 70 tpour les pommes de terre, plus de 6300doses de 50 000 pour le maïs, plus de 40 tpour la luzerne.Bon nombre de ces demandes semblenterronés (5 à 10 %) (orthographe incorrec-te, erreurs de saisie, mauvaises quantités et(ou) unités, ...).Ces demandes doivent maintenant êtrevalidées par les organismes certificateurs,en particulier à l’occasion des visites decontrôles effectuées chez les producteurs,et pourront dans certains cas (probable-ment peu nombreux) être refusées aprèsvérification. Par ailleurs, à la demande de la FNAB, une

liste des espèces et des types variétaux pourlesquels il n’existe pas (ou plus) de variétédisponible a été constituée et peut êtreconsultée sur le site. Les agriculteurs n’ontdans ce cas pas besoin de faire une deman-de de dérogation pour ces variétés qui“bénéficient d’une autorisation générale”.

Pour conclureGlobalement, après une courte période derodage, les différents acteurs considèrentque le système fonctionne bien.Cependant plusieurs problèmes subsistentencore :- l’impossibilité de faire apparaître en

potagères les “races” et certains syno-nymes de noms de variétés. Une modifi-cation des enregistrements sur le site aété proposée pour résoudre des pro-blèmes particuliers, et sera mise en placedés que possible.

- Le suivi des disponibilités par les four-nisseurs sur le site est impossible alorsqu’il est indispensable pour éviter desdéfauts d’approvisionnement.

- Il ne sera pas possible de faire un bilanquantitatif des dérogations pour lesespèces inscrites dans la liste des autori-sations générales.

- La synthèse annuelle ne pourra êtreeffectuée qu’après compléments,contrôles et validation par les orga-nismes certificateurs. ■

Site : www.semences-biologiques.org

Semnces & planSemences & Plants

Après plus de neuf mois d’existence, le site Semences Biologiques a enregistré plus de 63 établissements fournisseurs qui ontréférencé plus de 700 variétés de 90 espèces différentes.

Point sur le sitesemences biologiques :www.semences-biologiques.orgPar Jean Wohrer (GNIS)

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Les mycotoxines dans lesproduits biologiques : comparaison avec les

produits conventionnelsPar Claude Aubert (Terre Vivante)

Les données rassemblées dans cet article sont tirées d’une étude comparative, réalisée en 2002 parl’auteur lors de sa participation au groupe de travail de l’Afssa1 sur l’évaluation

des produits biologiques et remise à jour récemment.

QualitéQualité

Les études comparatives disponiblesen France sur les teneurs en myco-toxines des produits de l’agricultureconventionnelle et de l’agriculturebiologique étant très peu nom-breuses, un travail de recherche a étéentrepris en interrogeant un certainnombre de centres de recherche euro-péens et en effectuant une recherchebibliographique. Les études identi-fiées (voir tableau récapitulatif) nerépondent pas toutes aux critères devalidité d’études comparatives pro-prement dites, et il faut donc lesinterpréter avec prudence. Il s’agit, eneffet, dans un certain nombre de cas,non pas d’études ayant pour objectifune comparaison, mais de plans desurveillance incluant à la fois deséchantillons de culture convention-nelle et de culture biologique. Onpeut cependant en tirer un certainnombre de conclusions intéressantes.

Les céréales et produitsdérivésLes études de loin les plus nom-breuses, et portant sur le plus grandnombre d’échantillons, ont été effec-tuées en Allemagne. La grande majo-rité d’entre elles (10 sur 12) conclut àdes teneurs en mycotoxines plusfaibles dans les produits biologiquesque dans les produits conventionnels

(voir tableau récapitulatif).Tous les chercheurs confirment desfaits désormais bien connus desspécialistes.Les principaux facteurs de risque, enmatière de mycotoxines dans lescéréales sont : •un temps chaud et humide, surtout

au moment de la floraison, c'est lefacteur de risque prépondérant ;

• le précédent cultural, le maïs étantde loin le plus mauvais ;

• le travail du sol, le semis sans labouraugmentant fortement le risque ;

• le choix de variétés sensibles auxfusarium ;

• le stockage de grains insuffisammentsecs.

Et dans une moindre mesure : •des apports élevés d’azote ;• l’utilisation de régulateurs de croissance ;•une récolte tardive, pour le maïs, donc

le choix de variétés à cycle long ; •un sol compacté.

Les traitements fongicides ne protè-gent que très imparfaitement, notam-ment contre les fusarium. Ils peuventmême, s’ils sont faits à des momentsinopportuns et avec certains fongi-cides (notamment les strobilurines)stimuler la production de myco-toxines. Suite à ce constat, les pro-

grammes de traitements sont en coursd'amélioration.Les résultats des analyses faites surles parcelles de l’essai DOC (essaicomparatif biologique/conventionnelse poursuivant depuis 1978) mon-trent que d’autres facteurs intervien-nent. En effet, alors que dans cet essaide longue durée, la rotation, le travaildu sol et la variété sont identiquesdans toutes les variantes, et que lesapports d’unités d’azote sont voisins,c’est dans les parcelles biodyna-miques et biologiques que les teneursen mycotoxines sont les plus faibles.Par contre, les parcelles sans fertilisa-tion depuis 20 ans (mis à part les pré-parations biodynamiques) sont cellesoù l’on observe les teneurs les plusélevées. Peut-être parce que, caren-cées en éléments nutritifs, les plantessont affaiblies. Les teneurs relative-ment élevées dans les parcellesconventionnelles pourraient être uneconséquence des traitements fongi-cides effectués, qui auraient éliminéou affaibli la flore antagoniste desfusarium (figure 1).

Plusieurs des facteurs de risque (pré-cédent maïs, semis sans labour,apports élevés d’azote, utilisation de

1 Afssa : Agence Française de Sécurité Sani-taire des Aliments

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régulateurs de croissance) étantabsents dans la majorité des exploita-tions biologiques, on comprend queles céréales biologiques contiennentsouvent moins de mycotoxines,notamment à la récolte, que lesconventionnelles.Il semble que les problèmes de myco-toxines dans les céréales biologiques,qui sont réels dans certains cas, pro-viennent surtout de mauvaises condi-tions de stockage. Le stockage à laferme est assez fréquemment pratiquépar les agriculteurs biologiques. Etpour certaines exploitations conver-ties récemment, il se peut que lestechniques ne soient pas encore bienmaîtrisées et que le sol n’ait pas enco-re retrouvé un niveau de fertilité etd’activité biologique suffisants.

Le laitLe nombre d’études sur le lait identi-fiés est limité (voir tableau). Ellesconcluent toutes à des teneurs enmycotoxines (aflatoxine ou ochra-toxine A) plus faibles dans les laitsbiologiques que dans les laits conven-tionnels. Elles ont toutes été effec-tuées à l’étranger (Suède, Norvège,Grande-Bretagne, Allemagne). L’ab-sence d’aflatoxines dans les laits bio-

logiques s’explique par la non utilisa-tion de tourteaux de soja.

Les pommes et jus depommes Deux études comparatives ont étéidentifiées. La première a été effec-tuée en France par la DGAL en1999/2000. Elle conclut à une plusforte contamination des pommes bio-logiques, mais à partir d’une moyen-ne non représentative car résultant dela présence d’un seul échantillon trèspollué. La seconde a été réalisée enItalie (Ritieni, 2003). Elle conclut àl’absence de différences significatives.Par ailleurs, la revue Que Choisiravait trouvé de la patuline dans desjus de pommes biologiques. On nepeut évidemment pas tirer de conclu-sions de résultats aussi parcellaires,portant sur un très petit nombred’échantillons, mais la présence depatuline dans certains jus de pommesbiologiques est incontestable. Cetteconstatation amène à faire quelquescommentaires.•Le problème de la patuline existe

également dans les pommes conven-tionnelles. L’inventaire de la qualitéalimentaire réalisé en 1983 par leMinistère de l’Environnement avaitnotamment mis en évidence des

teneurs en patulines extrêmementélevées dans les pommes dites “defin de marché”.

•En Grande-Bretagne, le MAFF(Ministère de l’agriculture et desforêts) effectue une surveillance sys-tématique de la présence de patulinedans les jus pommes. Il a trouvé, en1999, sur 300 échantillons analysés,des teneurs en patuline supérieuresà 15 microgrammes par kilo dans3% des jus industriels (fabricationavec dépectinisation et concentra-tion du jus) et dans 22% des jusartisanaux, biologiques ou pas(obtenus par pressage direct). Laprésence de patuline observée dansles jus bio en France est donc pro-bablement due davantage au proces-sus de transformation qu’au modede culture.

•Les principales causes de la présen-ce fréquente de patuline dans les jusartisanaux sont :- la pectine n’est pas éliminée.

Alors que les processus industrielsl’éliminent en même temps qu’unebonne partie des flavonoïdes. Pré-cisons à ce sujet que la pectine etles flavonoïdes ont un effet pro-tecteur contre certains cancers.

- Les producteurs qui transformenteux-mêmes leurs pommes en jusles stockent parfois -faute dechambres froides suffisammentgrandes et d’un équipement depressage et de pasteurisation àgrande capacité- pendant plusieurssemaines à température ambiante.Ceci peut suffire à un développe-ment important des moisissuresproductrices de patuline.

- Les pommes sont parfois mal oupas triées avant pressage.

•Une information des producteurs,assortie de contrôles, sur le problè-me de la patuline et sur les moyensde l’éviter, devrait résoudre le pro-blème. En Grande-Bretagne, la miseen œuvre de ces deux mesures a per-mis de diminuer considérablement leniveau des contaminations au coursdes dix dernières années. (Les nomset les adresses des producteurs bri-tanniques dont les jus dépassent leseuil légal de 50 microgrammes/litresont même publiés sur internet !).

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Non fertilisé Biodynamique Biologique Conventionnel

Figure 1 - Teneur en deoxynivalenol (DON) du blé récolté en 1998sur les parcelles de l’essai DOC, en Suisse.

Non fertilisé : aucun fertilisant depuis 20 ans, sauf les préparations biodynamiquesBiodynamique : apport de fumier composté, de purin de plantes et de préparations biody-namiquesBiologique : apport de purin et de patentkaliConventionnel : apport d’engrais NPK, un traitement fongicide, un régulateur de croissanceSource : Kuhn, 1999

ppb DON

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ConclusionsPour les familles de produits exami-nées (céréales et dérivés, lait, pommeset jus de pommes), on constate, saufpeut-être pour les pommes et pro-duits dérivés, des teneurs en myco-toxines en moyenne moins élevéesdans les produits biologiques quedans les conventionnels.- Pour les céréales et produits dérivés,

sur 13 études comparatives, 11concluent à des teneurs en myco-toxines moins élevées dans les pro-duits biologiques, 4 à des teneursplus élevées et 2 à l’absence de dif-férences significatives.

- Pour le lait, les 6 études identifiéesconcluent toutes à des présences enmycotoxines inférieures dans le laitbiologique à celles trouvées dans lelait conventionnel.

•La présence de mycotoxines danscertains aliments biologiques ouconventionnels, notamment à basede céréales, est un problème réel,dont la solution passe davantage,pour ces dernières, moins par l’utili-

sation de fongicides que par demeilleures techniques agronomiques(rotation, travail du sol, fertilisationazotée, choix des variétés), et parune maîtrise du taux d’humidité descéréales après la récolte et au coursdu stockage (nettoyage des céréales,maîtrise du taux d’humidité).

• Il est intéressant de comparer lesteneurs en mycotoxines des produitsà base de céréales et de pommesconstatées aujourd’hui avec cellesmesurées lors de l’inventaire de laqualité alimentaire réalisé par leMinistère de l’environnement en1978. On ne trouvait alors prati-quement pas de mycotoxines dansles produits céréaliers (6 échan-tillons seulement sur les 180 analy-sés en contenaient, avec une teneurmoyenne, pour les échantillonspositifs, de 35 ppb). A titre de com-paraison, une étude effectuée en2000 (année il est vrai favorable audéveloppement des fusarium) etportant sur 938 parcelles de bléchez des agriculteurs ayant menéleur programme fongicide habituel,

a montré un taux de contaminationmoyen de 600 ppb de DON, avecdes pointes dépassant 1000 ppb(Source : Phytoma, N° 539, juin2001).

Pour les pommes et les produits àbase de pommes, l’évolution estinverse. En 1978, les pommes dites“de fin de marché” et les produits àbase de pommes (jus, compote,cidre) contenaient des quantités par-fois extrêmement élevées de patuli-ne : 4400 ppb en moyenne pour les9 échantillons de pommes de fin demarché contaminés (sur 59 analy-sés), avec 35350 ppb pour l’échan-tillon le plus contaminé ; 3000 ppben moyenne pour les 3 échantillonsde cidre au tonneau contaminés (sur6 analysés).

Notons que la forte augmentation dela contamination des céréales depuiscette époque est intervenue en dépitd’une utilisation des fongicides surcéréales elle-même en nette augmen-tation. Elle s’explique très probable-ment par la modification des pra-tiques agricoles : augmentation des

Tableau récapitulatif - Données comparatives sur les teneurs en mycotoxines des produits céréaliers et du lait issus de culture conven-tionnelle et biologique.

Auteur Pays Année Produits Nombre Pas de Plus de Moins depubli- analysés d’échan- différence mycotoxines mycotoxinescation tillons significative dans les dans les

entre bio et produits produitsconventionnel bio bio

CÉRÉALESMarx H. et al Allemagne 1995 Blé, seigle 201 XJorgensen et al Danemark 1996 Blé, seigle, orge, avoine, son 1400 X (blé, seigle, orge) X (avoine, son)Kuhn F. Suisse 1999 Blé 96 (essai DOK) XSchollenberger et al Allemagne 1999 Pain, pâtes, céréales déj., 237 X

alim. pour bébésDöll S. et al Allemagne 2000 Blé, seigle 265 XBassen B. et al Allemagne 2000 farine, riz et autres 447 XUsleber E. et al Allemagne 2000 Blé, farine de blé, son 65 XBeck R. et al Allemagne 2000 Blé 1091 XLab. cantonal de Bäle Suisse 2000 Maïs 47 XDGAL France 2000 Blé, orge 36 X(1)

DGCCRF France 2001/2002 Produits céréaliers divers 243 X (OTA) X (DON)Beretta et al Italie 2002 Aliments pour bébés 238 X (riz) X (autres céréales)Schollenberger et al Allemagne 2002 Farine de blé 60 XCirillo et al Italie 2003 Aliments à base de blé, de riz et de maïs? XBiffi et al Italie 2004 Farine et autres produits à base de céréales 211 XBernhoft et al Norvège 2004 Orge, avoine, blé 408 X

LAITFrank Hansen L. Suède 1990 Lait 18 X (absence)Skaug M.A. Norvège 1999 Lait 87 XMAFF Grande-Bretagne 2001 Lait 100 X (absence)Gravert H.O. et al Allemagne 1989 Lait 12 XLund P. Allemagne 1991 Lait ? X (absence)Weber S.H. Allemagne 1993 Lait plusieurs centaines X (absence)

(1) Peu significatif en raison du faible nombre d’échantillons par céréale

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surfaces en maïs, apports d’azotesur céréales plus élevés, pratiqueplus fréquente du semis sans labour,utilisation de variétés plus produc-tives mais plus sensibles, généralisa-tion des régulateurs de croissance.

•Pour estimer les risques pour leconsommateur, il faudrait parailleurs tenir compte de certains fac-teurs pouvant agir sur la teneur enmycotoxines des aliments prêts àconsommer.- La cuisson : une étude allemande

a montré que, lors de la cuissondes pâtes, on ne retrouvait dansces dernières, une fois cuites etégouttées, que 20 à 40% desmycotoxines présentes dans lespâtes avant cuisson.

- La fermentation : plusieurs étudesont montré que les bactéries lac-tiques dégradaient une partieimportante des mycotoxines desproduits lacto-fermentés. Il seraitdonc intéressant de comparer lesteneurs du pain au levain (le plusconsommé par les consommateursde produits biologiques), quisubit une fermentation partielle-ment lactique, avec celles du painà la levure, dont la fermentationest exclusivement alcoolique.

•Tous les scientifiques sont d’accordpour reconnaître que - contraire-ment à ce qui a pu être dit - rien nepermet d’affirmer que les produitslaitiers biologiques contiennent plusde mycotoxines que les convention-nels. Pour les céréales, l’affirmationselon laquelle les produits biolo-giques en contiendraient moins restecontestée et n’est pas démontrée,notamment en France. Pour les pro-duits, elle est indiscutable. Dans unrécent rapport portant sur la com-paraison entre produits biologiqueset produits conventionnels, larecherche agronomique allemandeconclut prudemment, à propos de lateneur en mycotoxines des céréales :“données divergentes, avec une ten-dance à des teneurs plus faibles dansles produits biologiques”.

Il ne s’agit donc, en matière demycotoxines dans les produits bio-logiques - les principaux concernésétant ceux à base de céréales -, nid’exagérer le problème, ni de le nier.

Et il importe de tout mettre enœuvre pour diminuer le niveau descontaminations, en choisissant desvariétés peu sensibles, et surtout enaméliorant les conditions de stocka-ge (voir tableau récapitulatif). ■

Références - Afssa, 2003, Evaluation nutritionnelle et

sanitaire des aliments issus de l'agricul-ture biologique.

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Alter Agri • septembre/octobre 2004 • n°6728

Dans les directives de l’OrganisationInternationale de Lutte Biologique etIntégrée contre les animaux et lesplantes nuisibles (OILB) pour la pro-duction intégrée des raisins, mais aussidans le référentiel de production inté-grée des raisins édité par le CentreTechnique Interprofessionnel de laVigne et du Vin (ITV), il est fait men-tion de Zones Ecologiques Réservoirs(ZER). L’objectif de ces zones écolo-giques réservoirs est de sauvegarder labiodiversité naturelle. Ces ZER doiventêtre maintenues ou aménagées sur unesurface équivalent à 5% de la surfaceagricole utile.L’apparition de ces ZER dans les direc-tives de production intégrée n’est pasexclusive à la viticulture. Elle figuredans les directives de toutes les cultures.Une des formes de ZER est l’aménage-ment de haies en bordure de parcelles.Autrefois, ces haies existaient et étaiententretenues par les agriculteurs, carelles avaient un rôle dans la délimita-tion des parcelles comme clôture,comme source de nourriture (fruits,noix) ou comme bois de chauffage.Toutes ces fonctions ne sont aujour-d’hui plus valorisables. La mécanisa-tion de l’agriculture a poussé vers lasuppression des haies et d’autres élé-

ments pouvant servir de ZER (murs,talus, fossés), jugés trop encombrantspour le passage des machines.Récemment, on a réalisé que les haies ontaussi d’autres utilités : elles permettent delutter contre les problèmes environne-mentaux liés à l’utilisation abusive d’in-trants et de certaines pratiques agricoles.Plusieurs viticulteurs et organismespublics et professionnels travaillantdans la viticulture ont accepté le défi etessayent d’appliquer les directives deproduction intégrée, voir de proposerdes solutions d’aménagement de ZER,qui ne sont pas uniquement utiles pourrestaurer la biodiversité, mais qui ontégalement une utilité directe pour leviticulteur.L’objectif de notre équipe est d’étudierl’influence possible de l’aménagementdes ZER sur la biodiversité fonction-nelle, c’est-à-dire la conservation et lastimulation des ennemis naturels desravageurs des cultures.

Matériel et méthode

Un suivi floristique etfaunistiqueUne haie, composée de 26 essences(tableau 1) a été installée en 2001 sur ledomaine expérimental du Luchey-

Halde de l’ENITA de Bordeaux. Elle estcomposée de blocs mono-spécifiques de2 m sur 4, avec trois répétitions. Sa lon-gueur totale est d’environ 300m.En 2003, cette haie a été étudiée pourla présence d’arthropodes. Des obser-vations directes sur 40 pousses paressence ont été réalisées chaque semai-ne. En complément, des rameaux dechaque essence ont été prélevés et dis-posés dans un photo-éclosoir. Aprèstrois semaines, la récolte de chaquephoto-éclosoir a été analysée.

L’enherbement a été étudié sur quatresites différents (Château Luchey-Haldeà Bordeaux (I), Vignobles Bardet à Cas-tillon la Bataille (II), Domaine du Cha-pitre ENSA Montpellier (III), VignobleDucelier à Puimisson (IV)). Un inven-taire floristique a été suivi d’un choixde plantes à prélever, basé sur leur pré-sence dans l’enherbement et leur accep-tabilité comme élément de l’enherbe-ment. Les plantes comme les chardons,considérées comme adventices, n’ontpas été prélevés. Au total, 68 plantesont été échantillonnées (tableau 2),avec un à dix prélèvements par essence.Les quatre vignobles sont gérés diffé-remment, avec des enherbements natu-rels (II), semi-naturels (I, IV), ou semés(III), et une gestion allant du zéro insec-

L’aménagement des haieset des zones enherbées

en viticulturePar Maarten Van Helden, Damien Decante, D. Papura, B. Chauvin (INRA/ENITA Bordeaux)

Nos études sur la biodiversité en arthropodes des haies entourant le vignoble et de l’enherbementmontrent clairement l’intérêt de ce type de “zones écologiques réservoirs” pour la biodiversité

générale. Cette biodiversité peut avoir un effet positif pour le viticulteur, s’il s’agit d’unebiodiversité fonctionnelle : si elle fait augmenter les populations des insectes ennemis naturels des

ravageurs de la culture. La présence de deux insectes auxiliaires dans la haie et l’enherbement sontdémontrées : Anagrus atomus, une guêpe parasitoïde spécialiste des œufs de cicadelles, et les

punaises prédatrices du genre Orius. L’importance des échanges de ces populations entre haie,enherbement et parcelle n’a pas encore été étudiée.

ViticultureViticulture

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ticide (I, II)/culture bio (IV) jusqu’a lalutte obligatoire contre la cicadelle dela flavescence dorée, à savoir trois trai-tements insecticides à spectre large (II). Les insectes ont été identifiés jusqu’à dif-férents niveaux taxonomiques, selon noscompétences. Au total 31 taxons ont étédistingués, allant de l’ordre jusqu’à l’es-pèce. Les Mymaridae ont été identifiéesjusqu’au genre, et pour l’espèce Anagrusatomus jusqu’à l’espèce. Pour lespunaises, les Orius sp ont été distinguéesdes autres punaises. Les insectes claire-ment entomophages ont été distinguésdes autres insectes (tous regroupés dansune catégorie phytophage).

Un calcul de l’indice de Shannon a étéeffectué afin de mesurer la biodiversitéd’arthropodes par plante. Dans cetindice, les auxiliaires sont distinguésdes phytophages.

Des résultatsencourageants à confirmerLa plantation de la haie avec le paillageplastique s’est avérée efficace. Même surce sol très drainant (sol de graves), lepaillage maintient l’humidité du sol trèslongtemps. L’été 2003, particulièrementchaud et sec, a nécessité un arrosage quinormalement ne devrait plus avoir lieu“en troisième feuille”. Quelques plantesse sont montrées peu adaptées. Le laboureffectué avant plantation s’est avéréinutile voire dommageable. En effet, unedeuxième haie plantée juste à côté avecuniquement un travail superficiel du sola eu une croissance plus rapide.

Le coût total de l’aménagement, fait encollaboration avec l’association“Arbres et Paysage Gironde” revient àenviron 5€ par mètre linéaire (plants,plastique, conseil et regarnis inclus). Dece coût une aide de la région d’environ2 € par mètre peut être déduite. La biodiversité de la haie, par essenceligneuse, est illustrée dans les figures 1et 2. Les différentes méthodes d’obser-vation montrent des indices de Shannondifférents par méthode d’observation

(obs. directes versus photo-éclosoir). Lechoix de la méthode la plus appropriéen’est pas évident. Les photo-éclosoirsmesurent sans doute mieux la présencedes petits parasitoïdes, présents dansleurs hôtes au moment de la collecte dumatériel végétal, et invisibles sur le ter-rain. Par contre, durant la collecte, lesinsectes mobiles (surtout des adultes)seront en grande partie perdus.

Les résultats de la haie semblent corres-pondre plus ou moins avec la biodiversi-té d’arthropodes que l’on pourraitobserver dans une situation “naturelle”.Les plantes qui sont déjà naturellementprésentes dans la région montrent laplus grande biodiversité. Ces résultats neconcernent qu’une année d’observationsur une haie assez jeune, il faudrait lesreproduire sur plusieurs années.

Pour l’enherbement Le résumé des résultats est présenté dansle tableau 3. Certaines plantes étaientprésentes dans tous les sites. Elles sem-blent donc particulièrement adaptéesaux conditions du vignoble, et cela indé-pendamment des conditions pédo-clima-tiques. A partir de ces résultats, il est clairque les graminées, (traditionnellementutilisées comme “engazonnement”)n’ont qu’un intérêt très limité au niveaude la biodiversité. De même, les légumi-neuses ne sont pas très riches en arthro-podes. Par contre, toutes les autresfamilles (que nous avons pu échantillon-ner en quantité suffisante) montrent unebonne biodiversité faunistique. Nousn’avons pas trouvé de relation entre lagestion de la parcelle et la richesse d’in-sectes sur les plants par site (ni au niveauglobal, à savoir l’indice de Shannonmoyen par site, ni au niveau de certainesplantes présentes sur chaque site).

Tableau 3 - Biodiversité des plantes del’enherbement

Famille IS Eq Nt EtLégumineuses - - + -Graminées - - - - +Composées + + + +Labiacées ++ ++ - -PlantaginacéeP. lanceolat ++ + + -Rosacées S. minor ++ ++ - -

En ce qui concerne la biodiversité fonc-tionnelle, c’est-à-dire la présence de cer-tains insectes ennemis naturels des rava-

Tableau 1 - Liste des essences de la haie expérimentale

Nom scientifique Nom françaisAmelanchier ovalis Amélanchier à feuilles ovalesCrataegus monogyna AubépineAlnus cordata Aulne à feuilles en cœurRhamnus frangula BourdaineBuxux sempervirens BuisCarpinus betulus CharmieQuercus pedunculate Chêne pédonculéLonicera periclymenum ChèvrefeuilleSorbus domestica CormierRosa canina EglantierAcer campestris Erable champêtreAcer platanoides Erable de NorvègeFicus carica FiguierEuonymus europaeus Fusain d’EuropeMespilus germanica NéflierCorylus avellana NoisetierRhamnus alaternus Nerprun alaterneSalix purpurea Saule pourpreSalix caprea Saule marsault Sambucus nigra Sureau noirLigustrum vulgare TroèneTilia cordata Tilleul à petites feuillesOrme champêtre Orme champêtreViburnum lantane Viorne lantanaViburnum opulu Viorne obier

En viticulture, les haies sont la plu-part du temps à implanter parallèle-ment aux rangs de vigne (moinsd’encombrement), voire à des dis-tances de 8 mètres ou plus si per-pendiculaires, afin de pas gêner lesmanœuvres des machines. Leur hau-teur doit être limitée (ombre portée)et leur structure “transparente”pour ne pas trop freiner le vent.Enfin chaque situation mérite uneréflexion particulière pour détermi-ner l’implantation la plus intéres-sante. Il est pourtant important debien choisir les essences et les lieuxd’implantation, et de vérifier qu’iln’y a pas de risque pour la culture(écoulement d’air froid, freinage duvent, apport de ravageurs).

n°67 • septembre/octobre 2004 • Alter Agri

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geurs de la vigne dans la haie ou l’en-herbement, nous nous sommes intéres-sés plus particulièrement à deux espèces. Anagrus atomus est un parasitoïdedes œufs de la cicadelle verte : cetinsecte est très spécifique des petitescicadelles (typhlocybinae et jassidae).Il est présent sur différentes plantesjouxtant le vignoble. Dans l’enherbe-ment, nous l’avons trouvé sur unepetite dizaine de plantes, dont l’achil-lée à mille feuilles où il était en plusgrand nombre. Cet auxiliaire, qui aparticulièrement besoin d’insecteshôtes alternatifs (son développementest mal synchronisé avec la cicadelleverte) pourrait donc survivre dansl’enherbement. Il reste pourtant àdémontrer que l’insecte, présent auniveau de la vigne, de l’enherbementet de la haie, effectue effectivementdes échanges entre ces différents com-partiments. Les punaises du genre Orius ont ététrouvées sur douze espèces de la haie, etdans l’enherbement sur une trentainede plantes. Ce résultat montre claire-ment que cet insecte est plus généralis-te que le parasitoïde précédent. Lapunaise semble particulièrement pré-

sente sur certaines plantes, associée à laprésence de grandes colonies de proiesdu type pucerons.

Dynamique temporelle Les observations directes nous ont per-mis de faire des graphiques illustrantl’évolution de la fraction phytophages /auxiliaires durant l’année. Beaucoup deplantes de la haie montrent des dyna-miques comparables. L’exemple de l’au-bépine est présenté en figure 3. En débutde saison, les populations importantesde phytophages (souvent des pucerons)se développent sur ces plantes. Ces colo-nies sont ensuite envahies progressive-ment par des ennemis naturels qui s’yreproduisent. La population des phyto-phages est ensuite pratiquement élimi-née par les auxiliaires. Fin juin - débutjuillet, on arrive à la quasi-extinction desphytophages sur les plantes de la haie,les auxiliaires sont contraints de partir.Nous n’avons pas étudié leurs déplace-ments, il serait prématuré de confirmerqu’ils se déplacent vers la vigne, bien quecette hypothèse mérite d’être étudiée endétail. En juin, on observe les effectifs lesplus élevés d’insectes auxiliaires sur lahaie. Dans l’enherbement, les résultats

semblent être comparables (le nombrede données est insuffisant pour le confir-mer avec certitude). Comme déjà évoquéci-dessus, il va nous falloir suivre ladynamique des populations d’insectesauxiliaires sur vigne, pour démontrerd’éventuelles corrélations avec desmigrations à partir de l’enherbement oude la haie.

ConclusionsNos résultats confirment clairement l’ap-port bénéfique de la haie pour la biodi-versité générale. L’enherbement, nonconsidéré comme ZER, héberge pour-tant d’importantes populations d’arthro-podes. Pour un apport réel de biodiversi-té fonctionnelle pour la vigne, les condi-tions (espèce, dynamique spatiale et tem-porelle) semblent bien réunies dans le casd’une haie ceinturant un vignoble enher-bé. La réelle efficacité reste pourtant àdémontrer. ■

RemerciementsCe travail aurait été impossible sans la par-ticipation de toute l’équipe et de nombreuxstagiaires, les différents viticulteurs, et l’ai-de financière du Conseil Interprofessionneldes Vins de Bordeaux (CIVB).

Tableau 2- Liste des essences échantilonnées de l’enherbement

Nom scientifique Nom français Nom scientifique Nom françaisAchillea millefolium A. millefeuille Medicago lupulina MinetteAjuga reptans Bugle rampante Medicago minima Luzerne naineAmaranthus retroflexus Amar. réfléchie Medicago regidulaAnacyclus clavatus - Medicago sativa Luzerne cultivéeAnthemis arvensis Fausse camomille Melilotus indicus MélilotAnthoxantum odoranthum Flouve odorante Mentha sp. Menthe sp.Bellis perennis Pâquerette vivace Mentha suaveolensBromus hordeaceus Brome Ononis campestris Bugrane épineuseBromus stérilis Brome stérile Ononis repens Bugrane rampanteChaerophillum sp. - Origanum vulgare OriganChamaemelum nobilis Camomille Ornithopus perpusillus Pied d’oiseauCrepis foetida Crépis fétide Picris ericoides Picride vipérineCrepis sp. Crépis sp. Plantago lanceolata Plantain lancéoléCruciata laevipes - Plantago rugosaDactylis glomerata Dactyle aggloméré Poa trivialis Pâturin communDaucus carota Carotte commune Potentilla reptens P. rampanteDiplotaxis erucoides D. fausse-roquette Prunella vulgaris Brunelle communeErigeron canandensis Erigeron Ranunculus bulbosus Renoncule. bulbeuseErodium cicutarium Bec de grue commun Ranunculus repens Renoncule. rampanteFestuca arundinacea Fétuque élevée Rumex acetosella Grande oseilleFestuca pratensis Fétuque des prés Sanguisorba minor PimprenelleFestuca rubra Fétuque rouge Scabiosa columbaria S colombaireGallium mollugo Caille-lait blanc Sherardia arvensis Rubéole des champsGeranium dissectum G. découpé Taraxacum sp. PissenlitGeranium rotondifolium Géranium. à feuilles rondes Thymus serpilum SerpoletHieracium pilosella Epervière piloselle Trifolium arvense Pied de lièvreHordeum vulgare Orge Trifolium dubium Trèfle douteuxHypericum perforatum M. perforé Trifolium pratense Trèfle des présKoeleria cristata Koelerie à crête Trifolium repens Trèfle blancLolium perenne Ray-grass T. subterraneum Trèfle souterrainLotus tenuis Lotier à fils tenus Verbena officinalis Verveine officinaleMalva sylvestris Mauve sylvestre Veronica officinalis Véronique officinaleMedicago arabica Lotier d’Arabie Vicia lutea Vesce jaune

Vicia sativa Vesce cultivée

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Biodiversité photo-eclosoirs par essenceFigure 1- Biodiversité (indice de Shannon) par observations directes sur les plantes de la haie

Figure 2 - Biodiversité (indice de Shannon) par photo-éclosoirs sur les plantes de la haie

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Figure 3 - Dynamique relative des phytophages et des auxiliaires sur l'aubépine.

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ActualitésI TA BGuides des

Matières Organiques

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