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Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 1/7

PRÉSENTATION

Emprise Géographique

Définit ion

Mur de briques en terre crue - Dans la construction des murs porteurs en briques, on emploie des modules de dimensions et modes de liaison différents - Les matières argileuses, les déchets agricoles et le mortier sont les matières essentielles dans la construction de ces murs.

Mil ieu

L'utilisation de briques de terre crue est présente dans tous les pays de l'Espace Méditerranéen, excepté Israël. Dans chaque pays cette technique constructive est représentée en milieu rural. On la trouve également en milieu urbain dans certains pays. On l'utilise généralement en plaine, mais elle apparaît aussi en montagne et en bord de mer. En Syrie, ce type de mur est répandu dans les maisons de la vieille ville de Damas et de sa banlieue, ainsi que dans quelques villages du Nord (agglomération d’Alep – ex : Alsfireh – Tyara). On l’a utilisé au cours des siècles dans cette région puisqu’il répondait à une série d’exigences écologiques, architecturales et structurales.

I l lustrations

Vues générales : Vues de détail :

Arts de bâtir:

Pays:

A7 – Mur de briques en terre crue

Syrie

A7 Syrie – Mur en briques de terre crue


PRINCIPE CONSTRUCTIF

Fondations

La résistance mécanique de la terre crue et sa résistance à l'action de l'eau étant peu élevées, le constructeur réalise une fondation continue en pierre préalablement à la construction du mur en briques de terre crue. Cette fondation peut être très réduite lorsque le mur est construit en terrain rocheux. Dans le cas contraire, la pierre maçonnée ou compactée est utilisée pour fonder le mur. Dans certains cas, la fondation est prolongée en élévation hors sol, formant alors un soubassement. Plus rarement, cette technique est employée pour ajouter un étage à une construction en pierres hourdées. En Syrie, Les fondations dépendent de la nature du sol de la région :

1. Terrain rocheux : on réalise la construction sans fondation proprement dite, et on se contente de construire à même le sol deux rangées de pierres travaillées.

2. Terre argileuse : on fait une excavation le long des murs de 0.5-0.75 m de largeur et on exécute les fondations en pierres jusqu’à un niveau dépassant le sol de deux rangées ou plus (50-120 cm), afin de protéger les murs en briques de terre. Cette hauteur dépend de l’usage du bâtiment et des moyens financiers du propriétaire.

Les fondations sont construites avec de la pierre calcaire irrégulière et du mortier de chaux ou de « Kasermall ».

Matériaux constructifs

Nature –Dureté La matière première utilisée est la terre plus ou moins argileuse, associée en proportions variables au sable, à la paille hachée, à des gravillons, des pierres ou de l'argile. Sur l'échelle commune fixée pour cette étude (1= craie 10= granit), la dureté de la brique de terre crue est annoncée faible (1 à 3), plus rarement moyenne (4-5). Le matériau n'étant pas rencontré à l'état naturel, ses qualités mécaniques dépendent directement de la nature des terres disponibles, des agrégats éventuels et du processus de fabrication. Les briques de terre crue sont d'autant plus dures que la terre utilisée est argileuse. La paille hachée, lorsque la pâte est laissée en repos avant séchage, augmente la résistance du matériau par la production d'acide lactique dû à la fermentation. En Syrie, l’unité principale de construction est la brique qui se compose de 75 % de terre, 20 % de paille (blé ou orge) et 15 % d’eau. Modules Les modules sont limités en volume. Les longueurs moyennes des briques de terre crue fabriquées dans l'espace MEDA varient de 20 à 42 cm, leur hauteur de 5 à 33 cm, et leur profondeur de 10 à 36 cm. Le volume moyen rencontré se situe entre 1,5 DM3 (Espagne) et 16 DM3 (Jordanie) La régularité des modules d'une même série dépend de l'utilisation ou non de moules pour leur fabrication. En raison du caractère artisanal de leur production, les modules varient beaucoup à l'intérieur d'un même pays. Des variations de dimensions apparaissent également entre des modules d’une même fabrication. En Syrie, les dimensions d’une brique sont 20x40x10 cm de manière à poser les briques en directions opposées pour que les liaisons soient plus solides (voir figure).

I l lustrations

Principe constructif :

Fondations et soubassements

Principe constructif : axonométries, détails



PRINCIPE CONSTRUCTIF (Suite)

Hourdage

Mise en œuvre Cette technique est utilisée tant pour la construction de murs à simple épaisseur que pour la construction de murs à 2 épaisseurs liaisonnées. On la rencontre exceptionnellement pour la construction de murs à 2 épaisseurs non liaisonnées. Les briques de terre crue sont toujours hourdées. Le mortier utilisé est à base de terre et d'agrégats divers en quantité variable (le plus souvent : paille, sable, gravier). Les agrégats utilisés dépendent de la disponibilité de matière première sur le site de la construction. En Syrie, la terre utilisée est la terre fine pétrie à l’eau. Liant - Nature Dans tous les pays étudiés, la terre est utilisée comme liant. Elle est parfois associée à la chaux (Grèce, Palestine, Portugal, Turquie). En Syrie, conformité au commentaire méditerranéen. Agrégat – Nature Les agrégats et armatures rencontrés sont le sable, le gravier, la paille hachée, des végétaux séchés ou le brasier, en combinaisons diverses suivant leur disponibilité locale. En Syrie, la matière de renforcement utilisée est la paille de blé ou de l’orge. Agrégat – Granulométrie La granulométrie de ces agrégats dépend de leur nature et varie de 0-3 à 0-21 mm. En Syrie, le mortier utilisé a une épaisseur de 1 cm pour les joints verticaux entre les briques et de 2-3 cm entre les rangées horizontales de briques. Dosage Les compositions rencontrées sont très variables et privilégient tantôt le liant, tantôt les agrégats. Lorsqu'elle intervient dans la composition, la chaux est largement minoritaire. En Syrie : 75 % de terre fine et 25 % d’eau.

I l lustrations

Principe constructif : Epaisseur et dimensions.




Epaisseur et dimensions

L'utilisation de briques de terre crue produit des murs d'une épaisseur moyenne de 40 cm minimum et 60 cm maximum. Plus rarement, on rencontre dans certains pays des murs en brique de terre crue d'une épaisseur minimum de 30 cm, voire exceptionnellement 20 cm, et de maximum 80 cm. De tels murs sont limités en hauteur et constituent dans la plupart des cas un seul étage pour une épaisseur inférieure à 30 cm. Néanmoins, la construction de murs d'une hauteur maximum de 8 à 10 m est possible sur base d'un mur d'épaisseur moyenne égale à 50 cm. En Syrie, la brique utilisée dans les banlieues d’Alep a 20x40x10 cm. A Damas, des briques plus larges et de mêmes dimensions sont courantes, mais on y trouve également de petites briques de 15x15x8 cm appelées « Sbeiyi » et « Soukkari » : cela dépend de la terre utilisée. L’épaisseur du mur en briques est de 65-70 cm. Elle résulte de la somme de la longueur et la largeur d’une brique (voir schéma). Hauteur des murs : 2.55 m. Elévation de la fondation au-dessus du sol : 40 cm et plus.

Aspect de f init ion

La terre crue n'offre qu'une faible résistance aux agents atmosphériques. La protection de ce type de mur est donc essentielle pour sa longévité et est signalée dans tous les pays étudiés. Cette protection est assurée par un enduit de terre ou de chaux, ou un enduit de terre revêtu d'une peinture à la chaux. La composition de l'enduit de finition est variable. On peut y retrouver les matières premières constructives des briques : paille, gravillons... Le mur nu est rarement signalé, uniquement pour des bâtiments annexes ou des murs de clôture En Syrie, quand la maçonnerie est terminée, on emploie un mortier de terre de 2-5 cm d’épaisseur pour couvrir les façades extérieures du mur. Les faces intérieures sont badigeonnées avec un enduit de chaux. Ces couches jouent un rôle important dans la préservation des murs de briques, leur longévité et leurs caractéristiques structurales et physiques.

Outi ls

En plus des outils traditionnels du maçon, aucun outil particulier commun aux utilisateurs de cette technique n'a été signalé pour la mise en oeuvre des briques de terre crue. En revanche, pour la fabrication des éléments, l'utilisation de moules permet dans certains cas la fabrication de la série de modules. Des outils d'égalisation sont parfois utilisés pour serrer la terre dans le moule. L'extraction de la terre est réalisée avec les outils de terrassement communs (pelle, pioche). En Syrie, les outils utilisés sont :

- Le tamis : pour cribler la terre et avoir de la terre fine qu’on mélange à l’eau et à la paille pour former le mortier avec lequel on couvre les façades extérieures.

- La pelle : pour mélanger la terre et la paille. - Le seau en caoutchouc « Zanbil » : pour transporter le mortier. - La truelle : pour mélanger la terre et la paille et pour remplir les joints entre les briques

et les rangées. - Le fil à plomb : pour vérifier l’aplomb du mur. - La taloche : pour étendre et lisser le mortier à la dernière étape.

Métiers

Dans tous les pays de l'espace Méditerranéen, le maçon assure la mise en œuvre des briques de terre crue. Cette technique est parfois mise en oeuvre par les utilisateurs eux mêmes en milieu rural. L'intervention d'un fabricant de briques autre que le constructeur est signalée dans certains pays. En Syrie, le maçon est celui qui fait tout le travail. Le nombre de ceux qui excellent dans ce métier fut en régression continue et ils sont désormais rares. On l’appelle dans la langue courante « Altarrab » (celui qui frappe les briques). Il est aidé par une équipe de manœuvres qui s’occupent à couler le mélange terre – paille - eau dans des moules en bois. Le taux de production d’une telle équipe est de 500 unités par jour.

I l lustrations

Aspect de finition : Préparation (tamisage) et mise en oeuvre des enduits. Ce sont traditionnellement les femmes

qui réalisent l’opération.




Performances Thermique - Acoustique

Les performances thermiques des briques de terre crue sont jugées bonnes à très bonnes dans l'ensemble des pays de l'espace MEDA. L'intérêt principal du mur de briques crues réside en la régulation de la température intérieure, dans un milieu climatique soumis à de très grandes variations de température. La construction privilégie souvent l'épaisseur et la masse du mur et lui confère ainsi une grande inertie thermique. Ce type de mur freine la pénétration de la chaleur pendant la journée et la rétrocède utilement la nuit. Les performances acoustiques (assez bonnes à très bonnes) varient en fonction de la densité des matières premières utilisées. En Syrie, l’épaisseur du mur (65-70 cm) aide à l’élaboration de l’isolation thermique et acoustique. La terre crue est en soi-même une matière isolante contre la chaleur. Les murs en briques de terre possèdent donc de bonnes qualités thermiques : ils ont une grande inertie thermique et un long temps de retardement ; leur relative porosité adoucit l’humidité à l’intérieur.

Pathologie de viei l l issement

Liée au matériau et aux conditions climatiques : Les pathologies rencontrées sont inhérentes à la solubilité à l'eau de la terre crue nue. L'entretien de l'enduit extérieur est essentiel. Lorsqu'il se désagrège, la maçonnerie de terre crue subit directement l'attaque des eaux pluviales, d'où désagrégation des joints puis des briques elles-mêmes. En Syrie, 1. A cause des facteurs atmosphériques et du temps, les murs subissent des fissures et des effondrements causés par les variations thermiques et leur exposition aux pluies et neiges. Ceci provoque la détérioration des couches superficielles et l’apparition de traces d’oxyde et de sel, surtout quand l’eau saline s’infiltre dans les fondations et monte par l’effet capillaire et par les forces de gravitation jusqu’à ces fissures et tassements. 2. Il est impératif de renouveler les enduits tous les ans, ou au maximum tous les deux ans, car l’enduit extérieur se désagrège et permet par la suite aux eaux et insectes de passer à l’intérieur. Liée à la technique : D'une manière générale, l’adobe résiste mal à des charges ponctuelles concentrées ou à des efforts latéraux importants, dus par exemple au poids des couvertures et des étages : en cas de mauvaise répartition des charges ou de dimensionnement incorrect (notamment de la fondation), des fentes diagonales et verticales apparaissent, qui peuvent conduire à une perte de perpendicularité, à des mouvements, et finalement à l’éboulement partiel des murs (notamment dans les angles, ou près des avants toits et des linteaux). Par ailleurs, la bonne tenue de la maçonnerie dépend du soin apporté à la fabrication et à la mise en œuvre des modules. En Syrie, les techniques de fabrication (choix de la terre et séchage) collaborent à l’amélioration de la longévité du bâtiment. De même, la construction du bâtiment à plusieurs étapes joue un rôle dans sa durabilité.

I l lustrations

Principe constructif : Pathologie de vieillissement: Liée au matériau

et aux conditions climatique.




DESCRIPTION DE MISE EN OEUVRE En Syrie :

- Tout d’abord on aménage une fosse où l’on mélange la terre et la paille puis on y ajoute de l’eau jusqu’à ce que le mélange prenne consistance.

- On laisse le mélange deux jours en prenant soin de l’agiter (le casser) chaque jour. - Au troisième jour, on prépare le moule en bois (40x40x10 cm) : c’est un moule divisé dans sa longueur en deux parties. - Le mortier de terre est coulé dans les deux parties du moule où chaque partie présente une brique de 20x40x10 cm. - On laisse 5-10 jours jusqu’à séchage complet. - Le mélange de terre peut être pétri avec les pieds. - On prépare l’excavation des fondations, puis on élabore les fondations en pierre, ayant 50-75 cm de largeur et une hauteur dépassant

le sol de 40 cm ou plus. - On réalise la maçonnerie avec les briques en terre crue jusqu’à la rangée précédant la coupole. - Arrangement des briques : deux briques en long puis une brique transversale comme fermeture. A la rangée suivante, on inverse la

pose. - Les briques sont liées entre elles par des joints de mortier verticaux de 1 cm d’épaisseur et d’une couche de 2-3 cm entre les rangées

horizontales. - La maçonnerie arrivant à un niveau déterminé (1.5 m), on commence par poser des coussins en bois sur les quatre angles du mur, puis

on avance dans la maçonnerie vers l’intérieur par étapes et vers le haut sur les coins. - Puis les briques avancent de tous les côtés ainsi qu’aux angles pour monter vers le haut en cercle et pour former ainsi la coupole. - On laisse reposer 7 jours après la construction des angles pour séchage avant l’étape suivante. A l’extérieur, au niveau de la jonction

entre le mur et la coupole, on construit le mur en forme d’arc de cercle qui se coupe avec l’œuf « baida », ce qui aide à l’évacuation des eaux pluviales par les côtés.

- Après la maçonnerie, le mortier est posé sur les façades extérieures sous forme de boules. On humidifie et on applique sur toute la surface d’une épaisseur de 2-5 cm. Ainsi, les joints qui permettaient l’infiltration de l’eau seraient couverts.

- On fait de même pour les faces intérieures des murs et, après séchage, on les enduit de chaux qu’on dilue à l’eau, afin de leur donner l’aspect de la peinture (fonction esthétique uniquement).

- Pour préparer l’enduit de chaux, on macère les pierres blanches dans l’eau pendant plusieurs jours, puis on les pétrit pour avoir le liquide blanc.



OUVRAGES ASSOCIÉS

Angles et pi l iers

Angles : Traitement possible dans la technique, en utilisant les mêmes matériaux Aucun traitement spécifique des angles n'a été relevé. L'appareillage des angles est harpé, et utilise les mêmes éléments que le courant du mur. En Syrie, dans les régions de « Alsfiré » et « Albara » où les toits sont des coupoles, les angles du bâtiment carré sont construits de la même façon, ainsi les briques se croisent aux angles réciproquement. Au niveau de 150 cm, les angles commencent à avancer vers l’intérieur afin de porter la coupole. Dans la région de Damas, on pourrait recourir à des coussins en bois sur les angles. De même, des poutrelles en bois pourraient soutenir le mur sur sa longueur et sur plusieurs niveaux. Piliers : Traitement possible dans la technique, en utilisant les mêmes matériaux La construction de piliers est le plus souvent impossible avec la technique de la brique crue. La résistance mécanique de la brique de terre crue ne permet pas de concentrer des charges localement. En Syrie, pas de commentaire spécifique.

La Baie et son encadrement

Linteaux et arcs La construction de piliers est le plus souvent impossible avec la technique de la brique crue. La résistance mécanique de la brique de terre crue ne permet pas de concentrer des charges localement. En Syrie, 1. La porte. On vide l’emplacement de la porte dès la première rangée de la construction. En arrivant au niveau supérieur de la porte, on pose un linteau en bois dur de noyer local, puis on continue la maçonnerie. 2. La fenêtre. Fenêtre simple : on suit le même processus que pour la porte à partir du niveau de l’appui. Les linteaux peuvent être horizontaux ou en arc, mais ces derniers sont devenus rares dans la région de Damas. On aménage souvent une très petite ouverture pour l’aération. Pour cela, on vide dans la maçonnerie deux ou trois rangées d’une petite largeur. Quelquefois, on observe l’existence d’une ouverture intérieure dissimulée. 3. Les arcs intérieurs. Lors de la construction de deux coupoles adjacentes, la liaison intérieure entre elles sera faite par une ouverture surmontée par un arc et construite comme suit : on construit le mur, puis on commence à pousser les briques vers l’intérieur graduellement, une brique en dessus de l’autre, jusqu’à la fermeture de l’arc, où chaque brique soutient l’autre et toutes se croisent au sommet. La distance à partir du début de l’ouverture équivaut environ à la largeur de deux briques.

Jambages Les jambages ne font pas l'objet d'un traitement spécifique. Ils sont le plus souvent montés dans le cours du mur, avec le même matériau et la même technique. Ils sont harpés. L'utilisation de cadres complets en bois est parfois mentionnée. Le cadre combine linteau, jambages et appuis dans un même élément intégré au mur en cours de montage. En Syrie, conformité au commentaire méditerranéen. Appuis Les appuis non saillants sont utilisés pour les baies dans les murs en brique de terre crue dans l'ensemble des pays de l'espace méditerranéen. En Syrie, conformité au commentaire méditerranéen. Dimensions La construction de murs en briques de terre crue ne permet pas la création d'ouverture de grandes dimensions. Lorsque ces percements ne servent qu'à ventiler la construction, ils présentent des dimensions très réduites, (longueur : 15 cm, hauteur : 20 cm). Les dimensions maximales généralement relevées sont les dimensions des baies de porte (largeur : 100 à 120 cm - hauteur : 210 à 300 cm). En Syrie : La porte : elle varie selon la maison ou la chambre et leur usage : - hauteur : 1.7-1.8 m. - largeur : 1.2-1.4 m. La fenêtre : 0.9x1.2 m ; l’appui est élevé de 0.4-0.9 m au-dessus de l’assise. La petite ouverture : hauteur : 40 cm ; largeur : 20-40 cm.

I l lustrations

Ouvrages Associes: chaînage d’angle en bois

La Baie et son encadrement - linteaux et arcs



OUVRAGES ASSOCIÉS (suite)

Eléments associés

D'une manière générale, aucun élément associé n'a été signalé dans l'espace MEDA pour ce type de mur En Syrie, on emploie parfois des poutrelles en bois pour soutenir les murs.

Liaison mur toiture

Aucun traitement spécifique de la liaison mur toiture n'est rencontré. Toutefois, afin de protéger le mur, la toiture présente un débordement variable sur le mur gouttereau et parfois sur les pignons dans le cas des toitures à versants. Aucun élément de liaison n'est signalé. La structure de la toiture s'appuie directement sur le mur en briques de terre crue. En Syrie, dans ce métier, le concept de la liaison mur - toiture varie d’une région à une autre. Dans les régions où la toiture est plane, elle est souvent en bois couvert de mortier de terre avec de la paille ; les poutrelles en bois pénètrent dans le mur afin d’assurer une liaison solide. Dans les régions où la toiture est en forme de coupole, comme dans les banlieues d’Alep, le mur est construit à l’extérieur de la coupole et relié à celle-ci par une forme de pente courbe, qui permet d’assurer l’évacuation des eaux pluviales (généralement dans les angles).

I l lustrations

Ouvrages Associes: Liaison mur toiture



USAGE, EVOLUTION ET TRANSFORMATION

Usage

Types de bâtiments La construction de murs en briques de terre crue est utilisée dans la plupart des pays étudiés dans le cadre de la construction d'habitation. Cette technique est plus rarement signalée dans l'édification de bâtiments publics, de services ou religieux. Elle est associée dans la plupart des pays à la construction de maisons modestes. La disponibilité du matériau et son faible coût, le caractère rudimentaire de la technique et le peu de moyens d'exécution nécessaires mettent cette technique à la portée des utilisateurs eux-mêmes En Syrie, les murs de briques en terre crue sont rarement utilisés actuellement sauf dans les banlieues d’Alep (Alsfireh et Tyara). Ils sont répandus également dans la région de Damas. Les types de murs sont variés et dépendent de la nature de la terre, l’évolution du métier et les facteurs structuraux et climatiques qui procurent la matière première. Période d’apparition de la technique / Période d’emploi de la technique – Usage contemporain ou disparu L'apparition très ancienne de cette technique est signalée dans tous les pays. D'usage ancestral, aucune date précise n'a été signalée. L'utilisation des briques en terre crue a disparu dans la majorité des pays étudiés. L'usage de cette technique perdure jusqu'au milieu du XX°siècle. En Syrie, on peut observer les premiers travaux en terre crue dans les collines archéologiques de « Tall Alsalhié » et « Tall Ghrika » qui remontent à 6500 avant JC. Cette méthode a survécu grâce à l’évolution de ses techniques et a atteint son apogée dans les vieux bâtiments de Damas à la fin de l’époque ottomane. Ce type de construction était encore en usage dans les régions rurales jusqu’à un passé proche, mais n’est plus sollicité depuis une vingtaine d’années. Raisons de la disparition ou de la modification de la technique La disparition de cette technique est due à l'apparition de matériaux nouveaux plus performants. Les contraintes de préparation, de protection et d'entretien liées à ce matériau cru, et les problèmes d'entretien qui y sont liés motivent également la disparition de cette technique artisanale au profit de l'utilisation de matériaux industrialisés. Des motifs socio-économiques (industrialisation, enrichissement de la population) expliquent dans certains cas la disparition de cette technique. Les utilisateurs bénéficient progressivement de l'accès aux matériaux de substitution (blocs de bétons, briques de terre cuite). En Syrie, cette technique de construction n’est plus sollicitée parce qu’elle exige, d’après les habitants, beaucoup d’entretien, occupe une surface importante par l’épaisseur de ses murs et ne peut excéder la hauteur d’un seul étage. En général, on a cessé d’employer cette technique à cause de l’apparition de nouveaux matériaux de bonne longévité, des règlements de construction et du développement économique, social et technique. En plus, l’arrêt de l’évolution de cette technique et l’apparition de matériaux industriels qui facilitent le travail, ont participé à limiter le développement de la construction en terre crue.

Evolut ion / Transformation

Les matériaux La terre crue demeure généralement confinée dans les régions les plus isolées et les plus pauvres, ou les plus archétypiques de cette technique pour les réparations/restaurations d’édifices emblématiques. L'usage de la terre crue, tend à être de plus en plus remplacé par de la brique creuse ou du parpaing, liaisonnés au mortier de ciment et présents sur les circuits commerciaux. Le mur ainsi maçonné constitue le plus souvent un simple remplissage qui n'est plus porteur, la structure portante étant alors réalisée en béton armé (système poteau- poutre). Les briques creuses ou les blocs de parpaing de fabrication industrielle n'équivalent cependant pas à la terre crue du point de vue de leurs caractéristiques mécaniques et physico-chimiques. Par contre, sur le plan de la résistance dans le temps, la brique et le bloc de parpaing sont plus solides et plus durables que la terre crue, notamment face aux ruissellements d'eau pluviale. En Syrie, les matériaux de substitution sont les suivants : Dans la vieille ville de Damas, on emploie les briques en ciment ou en terre cuite, qui sont des matériaux non structuraux qu’on utilise en général dans les murs de partition. Ils ont de faibles qualités thermiques et un aspect esthétique limité. Dans les régions rurales, les habitants ont substitué la terre crue par le ciment, car la fabrication de briques en terre est devenue limitée, exige une bonne expérience et n’est possible qu’en été, alors que le ciment est disponible en tout temps. Les aspects techniques Le plus souvent, le mur de remplissage est maçonné entre les points porteurs d’une ossature en béton armé, en double paroi pour les briques creuses, en un seul parement pour les blocs de parpaing. Les jointements contemporains en mortier de ciment sont généralement beaucoup moins épais que ceux en mortier de terre. En Syrie, les mêmes moyens et techniques sont toujours en usage dans les campagnes. Evaluation des matériaux et des techniques de remplacement Au plan purement économique et au vu de la rapidité de production, l'utilisation des briques creuses ou des blocs de parpaing est satisfaisante. L'utilisation de cette technique de remplacement n'est cependant pas concluante sur le plan du confort thermique. Du point de vue de ses caractéristiques physico-chimiques, l'ossature en béton armé présente des phénomènes de dilatation très importants sous l'effet des écarts de températures, phénomènes qui engendrent des fissures au contact de la maçonnerie de remplissage en briques creuses ou en blocs de parpaing, avec les structures portantes en béton armé (poteau et poutre). Sur le bâti ancien, cette technique de remplacement ne convient pas du point de vue esthétique. De plus, les deux structures ne sont pas compatibles mécaniquement. Ces techniques nouvelles sont majoritairement employées sur la construction neuve En Syrie, la substitution de cette technique a provoqué un changement dans l’aspect architectural caractéristique de l’agglomération de Damas, en plus de la déficience des qualités thermiques et la grande pollution de l’environnement.

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