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Page 1: A2.h.01 rimbaus scene

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Page 2: A2.h.01 rimbaus scene

• Comédie

• Idylle

• Mystère

• Féerie

• Opéra-comique

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• La comédie (du mot « cômodia », qui vient des « kômoï », processions burlesques qui font cortège à Dionysos) est définie par Aristote comme « imitation d’hommes sans grande vertu ».

• Le poème emploie la majuscule, laissant entendre que le terme recouvre génériquement tous les autres types d’œuvres citées ou renvoie à l’activité poétique en elle même

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• L’idylle, genre créé par Théocrite, poète grec du IIIe siècle avant J.-C.

• est un petit tableau qui évoque un univers merveilleux, souvent champêtre, mettant en scène des bergers dans un cadre charmant,

• très en vogue au XVIIIe siècle, encore pratiqué au XIXe siècle.

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• Les mystères sont, au Moyen âge, des pièces de théâtre traitant de sujets religieux,

• le plus souvent la Passion du Christ ;

• l’espace scénographique des mystères est compartimenté en lieux différents : on saisit le rapport avec la multiplicité des scènes du poème.

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• La féerie n’est pas un genre, sauf à faire le rapprochement avec les « fairy-plays »,

• pièces élisabéthaines (par exemple, Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare) qui relèvent de la magie.

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• L’opéra-comique, genre très prisé de Rimbaud (voir « Fête d’hiver »), est une forme d’opéra, apparue au début du XVIIIe siècle, qui parodie l’opéra sérieux

• il utilise les dialogues parlés, et non les récitatifs, en alternance avec les passages chantés.

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• « tréteaux », « pier », « corridors » (signifiant peut-être « coulisses »

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• « scènes compartimentées » comme dans un mystère), « ponton de maçonnerie », « scènes », « réduits ménagés sous les plafonds », « amphithéâtre », « scène », « dix cloisons dressées de la galerie aux feux ».

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• La mise en scène est évoquée à la fois comme une machinerie vue en action (« poursuit », « divise », « s’abattent », « mû », « s’inclinent », « manœuvre », « s’agite et module », « se divise ») et comme un spectacle destiné à un public inculte (« la foule barbare », « les Béotiens »).

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• Les alinéas sont brefs, fermés par une ponctuation forte qui les détache

– les alinéas 2 et 3 éclaircissent l’alinéa 1

– l’alinéa 4 se limite à un complément circonstanciel.

– En revanche, les quatre autres alinéas sont autonomes, les deux derniers s’élargissant au spectacle dans son processus (« La féerie manoeuvre… », « L’opéra-comique se divise… »). Le pluriel du titre devient un singulier (« une scène », l. 20), qui unifie les fragments superposés, dans l’alinéa final, sorte de conclusion

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• aucune continuité dramatique dans ce poème

• s’il évoque de nombreux genres théâtraux, ce n’est pas pour les mettre en abyme.

• Les acteurs sont des abstractions (« L’ancienne Comédie », « La féerie », « L’opéra-comique ») ou des éléments du décor (« Des oiseaux », « Des scènes lyriques ») présentés comme des automates.

• Les spectateurs sont mentionnés, en mouvement tout d’abord, participant au spectacle (alinéas 3, 4 et 5) et comme récepteurs (alinéa 7)

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• Le présent utilisé suggère la superposition des scènes et non la progression dramatique.

• Enfin, l’étrangeté des évocations ne permet pas une représentation de la scène pour l’esprit : le complément de moyen « l’archipel couvert… », à l’alinéa 10, ou le complément circonstanciel « autour des salons… », à l’alinéa 6, bien loin de décrire la scénographie, rompent avec la vraisemblance référentielle

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• Le verbe se trouve à l’incipit (l. 1) et annonce le mode de génération du texte, la scène se divisant en plusieurs fragments.

• Le verbe revient dans le dernier alinéa, produisant un mouvement de clôture cyclique, mais affecté d’une transformation : il est devenu pronominal, s’appliquant au principe agissant lui-même (« L’opéra-comique » a remplacé « L’ancienne

• Comédie »), ce qui lui permet de retrouver une unité (« une scène »).

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• Le poème aboutit à une sorte de division éternisée qui ne donne plus rien à voir (l’alinéa ne dit rien de ce qui se passe sur la scène) que sa propre machinerie verbale

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• L’Antiquité grecque est convoquée avec

– « L’ancienne Comédie »

– les « Idylles »

– « l’amphithéâtre »

– et l’accompagnement « de flûte et de tambour » (la flûte accompagnait les passages lyriques).

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• Le Moyen âge est suggéré avec

– les « mystères »

– « les tréteaux »

– du théâtre de foire.

– Shakespeare est discrètement évoqué : la lanterne est un élément symbolique du décor et « la féerie » rappelle Le Songe d’une nuit d’été ou Comme il vous plaira

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• L’opéra-comique est propre au XVIIIe siècle français (opéras-comiques de Favart, « Fête d’hiver »).

• « Les salons de clubs modernes » se réfèrent peut-être à la vie londonienne contemporaine.

• « L’Orient ancien » empêche toute référentialité en renvoyant à l’univers merveilleux des contes

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• Cette diversité produit un syncrétisme culturel (l’alinéa 6 mêle quatre références incompatibles) qui fait écho à « l’arête des cultures » de l’alinéa 7, ligne saillante d’intersection entre les cultures.

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• La nature a un aspect désolé dans l’alinéa 3;

• elle fait partie des accessoires dans l’alinéa 4; elle revient dans l’alinéa 7, dotée de plus de vitalité : « taillis », « futaies mouvantes » (voir «

la futaie violette, bourgeonnante » d’« Après le Déluge »)

• mais toujours subordonnée à la machinerie scénique ; elle est l’auxiliaire de la féerie dont elle épouse le mouvement.

• Le théâtre, lieu de la convention, tient à distance le naturel et ses illusions.

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• L’adjectif « ancienne » qui qualifie la « Comédie » (allégorisée, elle devient une sorte de théâtre du monde) évoque peut-être une situation dont le poète ne veut plus, d’autant que la succession des scènes empruntées à une multiplicité de cultures fait une sorte de répertoire de ce qui a été fait et vu.

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• La scène finale pourrait être celle de l’écriture qui donne sa propre formule lorsqu’ont été dépassées les anciennes solutions.