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A usage officiel DSTI/ICCP(2009)9 Organisation de Coopération et de Développement Économiques Organisation for Economic Co-operation and Development 18-Nov-2009
___________________________________________________________________________________________
_____________ Français - Or. Anglais DIRECTION DE LA SCIENCE, DE LA TECHNOLOGIE ET DE L'INDUSTRIE
COMITE DE LA POLITIQUE DE L'INFORMATION, DE L'INFORMATIQUE
ET DES COMMUNICATIONS
FORGER DES PARTENARIATS POUR PROMOUVOIR LES OBJECTIFS DE L’ECONOMIE
INTERNET
Phase I : Le rôle économique et social des intermédiaires Internet
Paris, 15-16 octobre 2009
Les Délégués trouveront ci-joint une première version de la Phase I du rapport horizontal du Comité PIIC,
intitulée « Forger des partenariats pour promouvoir les objectifs de l’économie Internet : Le rôle économique et
social des intermédiaires Internet ».
Elle a été revue par le groupe de travail informel du Comité PIIC sur les intermédiaires Internet.
Les Délégués sont invités à examiner ce projet de rapport et à envoyer leurs commentaires écrits au Secrétariat
d’ici le 16 novembre 2009.
Karine Perset, tél. +33 1 45 24 19 83 ; adresse électronique : [email protected]
Dimitri Ypsilanti, tél. +33 1 45 24 94 42 ; adresse électronique : [email protected]
JT03274466
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TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION ........................................................................................................................................... 4
POINTS ESSENTIELS (PHASE 1) ................................................................................................................ 7
DEFINITIONS .............................................................................................................................................. 10
Définition des « intermédiaires Internet ».................................................................................................. 10 Fournisseurs d’accès et de services Internet .............................................................................................. 12 Fournisseurs de traitement de données et d’hébergement Web, y compris les registraires de noms de
domaine ...................................................................................................................................................... 13 Moteurs et portails de recherche Internet ................................................................................................... 14 Intermédiaires du commerce électronique sur le Web ............................................................................... 14 Systèmes de paiement du commerce électronique ..................................................................................... 15 Plates-formes participatives ....................................................................................................................... 16
MODELES ÉCONOMIQUES ET RÔLE DES INTERMÉDIAIRES DANS LA CHAÎNE DE LA
VALEUR ....................................................................................................................................................... 18
Rôle des intermédiaires Internet ................................................................................................................ 18 Externalités de réseau ................................................................................................................................ 19 Marchés bifaces ......................................................................................................................................... 19 Modèles de revenus.................................................................................................................................... 23
L’EVOLUTION DES MARCHES DES INTERMEDIAIRES INTERNET ................................................ 28
Secteur des fournisseurs d’accès et de services Internet ............................................................................ 30 Secteur du traitement de données et de l’hébergement Web ..................................................................... 32 Secteur des moteurs et portails de recherche Internet ................................................................................ 35 Secteur du commerce électronique sur le Web .......................................................................................... 36 Paiement dans le commerce électronique .................................................................................................. 40 Plates-formes participatives ....................................................................................................................... 41
FONCTIONS ECONOMIQUES ET SOCIALES DES INTERMEDIAIRES INTERNET ......................... 45
Croissance et productivité liées plus généralement aux TIC ..................................................................... 45 L’investissement dans l’infrastructure ....................................................................................................... 46 Entreprenariat et emploi ............................................................................................................................. 47 Innovation .................................................................................................................................................. 49 Confiance et vie privée des utilisateurs...................................................................................................... 51 Pouvoir accru et faculté de choix des utilisateurs / consommateurs .......................................................... 52 Individualité, expression de soi, démocratie et relations sociales .............................................................. 53
ANNEXE 1. LE SECTEUR DE L’INFORMATION AUX ETATS-UNIS (MILLIONS USD) .................. 55
NOTES .......................................................................................................................................................... 56
Boxes
Encadré 1. La déclaration de l’OCDE sur le Futur de l’économie Internet ................................................. 4 Encadré 2. Catégorisation des types d’intermédiation par les autorités réglementaires Internet et
exemptions de responsabilité ..................................................................................................................... 12
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Encadré 3. Caractéristiques des marchés bifaces ....................................................................................... 22 Encadré 4. Revenus des secteurs d’intermédiaires Internet aux Etats-Unis, 2007 .................................... 28 Encadré 5. Paypal...................................................................................................................................... 41 Encadré 6. L’impact de l’Internet – pourcentage des utilisateurs déclarant que l’Internet a amélioré des
aspects de leur vie ...................................................................................................................................... 54
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INTRODUCTION
1. Avec la pénétration de l’Internet dans tous les aspects de l’économie et de la société, le rôle des
intermédiaires Internet est lui aussi devenu universel. Ces intermédiaires permettent de mener une
multitude d’activités, au moyen de technologies aussi bien filaires que, de plus en plus, mobiles. Les
intermédiaires d’accès à l’Internet et les fournisseurs d’hébergement et de traitement de données offrent
une plate-forme pour des technologies de communications nouvelles, plus rapides et moins coûteuses, pour
l’innovation et pour des gains de productivité, et pour la fourniture de nouveaux produits et services. Les
intermédiaires du commerce électronique en ligne ont donné des moyens sans précédent aux utilisateurs et
consommateurs en augmentant l’information, en facilitant les comparaisons de produits et de prix et en
créant une pression à la baisse sur les prix ou, dans le cas des plates-formes de ventes aux enchères, en
appariant l’offre et la demande et en créant de nouveaux marchés. Les moteurs de recherche, les portails et
les plates-formes participatives facilitent l’accès à une abondance d’information sans précédent, tout en
ouvrant des possibilités pour des activités innovantes et des interactions sociales nouvelles.
2. Si l’on considère l’avenir, les intermédiaires Internet évoluent rapidement en nature, en échelle et
en champ d’action et ils vont connecter des utilisateurs, des informations et des services de plus en plus
nombreux, et cela à des vitesses de plus en plus grandes. On notera déjà qu’en plus de leur grande
évolutivité, la délimitation des différentes catégories « d’intermédiaires Internet » est souvent floue, avec
des acteurs qui jouent souvent plusieurs rôles d’intermédiation différents.
3. A la Réunion ministérielle de l’OCDE à Séoul sur le Futur de l’économie Internet en juin 2009, il
a été reconnu que l’économie Internet représente un moteur essentiel pour le développement économique
et social aussi bien au niveau mondial que national et que l’innovation rendue possible par l’Internet
s’appuie structurellement sur les intermédiaires Internet et sur l’environnement dans lequel ces acteurs
interagissent (Encadré 1). Pour assurer cet environnement propice, il faut que le cadre public gouvernant
son utilisation et son développement soit adaptable, soigneusement conçu et coordonné entre les domaines
de l’action gouvernementale, à travers les frontières et entre de multiples collectivités de parties prenantes.
Encadré 1. La déclaration de l’OCDE sur le Futur de l’économie Internet
Les Ministres affirment dans leur Déclaration sur le Futur de l’économie Internet de juin 2008 que les défis qu’il leur faut relever et les buts correspondants concernant l’économie Internet sont, par un dosage judicieux de lois, de politiques, d’autorégulation et de renforcement des droits des consommateurs
1. D’étendre l’accès à Internet et son utilisation partout dans le monde.
2. De promouvoir l’innovation, la concurrence et le choix de l’utilisation sur l’Internet.
3. De sécuriser les infrastructures d’information critiques et de répondre aux nouvelles menaces.
4. D’assurer la protection des informations de caractère personnel dans l’environnement en ligne.
5. D’assurer le respect des droits de propriété intellectuelle.
6. D’assurer un environnement sécurisé sur l’Internet, qui offre une protection aux individus, notamment aux mineurs et autres groupes vulnérables.
7. De promouvoir une utilisation sécurisée et responsable de l’Internet, qui respecte les normes sociales et éthiques internationales et qui accroisse la transparence et la responsabilisation.
8. De créer un environnement pour la convergence qui soit favorable au marché et encourage l’investissement dans l’infrastructure, des niveaux plus élevés de connectivité et des applications et services innovants.
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4. Une coopération efficace entre les gouvernements et les intermédiaires Internet est essentielle
pour atteindre les buts fixés dans la Déclaration de Séoul. Par exemple, l’accès à l’Internet (but 1) et les
niveaux de connectivité plus élevés (but 8) supposent l’existence d’un marché robuste, peu coûteux et
concurrentiel pour les fournisseurs d’accès Internet (FAI) et, de plus en plus, pour les opérateurs mobiles
qui donnent accès à l’Internet. Les fournisseurs de services en ligne tels que les moteurs de recherche, les
plates-formes participatives ou les plates-formes de vente aux enchères sont essentiels pour l’extension de
l’utilisation de l’Internet (but 1) et pour le choix à la disposition des utilisateurs (but 2). En outre, les
fournisseurs de services en ligne sont aussi à la fois eux-mêmes des innovateurs et des faciliteurs d’autres
innovations (but 2). Tous ont aussi pour intérêt d’assurer la résilience et la sécurité de l’Internet et de
répondre aux nouvelles menaces (but 3). D’autres buts, tels que la protection des individus dans
l’environnement en ligne (but 6) peuvent être plus facile à atteindre par une collaboration avec, par
exemple, les FAI, les hébergeurs et quelquefois les registraires de noms de domaine et les fournisseurs de
services financiers. Il en est de même pour le respect des droits de propriété intellectuelle (but 5) ou pour
l’amélioration de la sécurité des mineurs et autres catégories d’utilisateurs vulnérables (but 6). Les
intermédiaires Internet ont aussi un rôle particulièrement important à jouer pour la protection des
informations à caractère personnel dans l’environnement en ligne (but 4).
5. Les Ministres ont invité l’OCDE à promouvoir les objectifs énoncés dans la Déclaration, dans le
cadre d’une coopération multipartite, notamment en « examinant le rôle des divers acteurs, notamment des
intermédiaires, dans la réalisation des objectifs d’action pour l’économie Internet dans des domaines
comme la lutte contre les menaces pour la sécurité et la stabilité de l’Internet, dans la facilitation des
échanges transfrontières et dans l’élargissement de l’accès à l’information ».
6. Le présent rapport vise principalement à donner une vue d’ensemble des intermédiaires Internet,
de leur fonction économique et sociale, de leur développement et de leurs perspectives, de leurs coûts et
avantages et de leurs responsabilités. Tout au long de ce travail, il importe de garder à l’esprit que la nature
et le rôle des intermédiaires évoluent et connaîtront probablement des changements considérables même à
moyen terme. C’est pourquoi le modèle des intermédiaires Internet présenté dans ce rapport n’est
nécessairement qu’un instantané d’un système très évolutif. Dans un tel contexte, tous les acteurs doivent
se garder de figer les systèmes existants en excluant l’innovation ou d’autres améliorations potentielles.
7. La Partie I de ce rapport vise à établir une définition et une notion communes de ce que sont les
intermédiaires Internet, de leur fonction économique et de leurs modèles économiques, et de l’évolution
récente des marchés, et d’examiner les utilisations économiques et sociales que ces acteurs satisfont.1
8. La Partie II du rapport (qui sera développée en 2010) examinera les questions relatives à l’action
gouvernementale associées aux intermédiaires Internet. Les intermédiaires Internet détiennent une position
stratégique qui les met en mesure d’apporter une aide au traitement de certaines questions qui se posent
aux pouvoirs publics. Avec la maturation de l’Internet et sa pénétration dans tous les aspects des
économies et des sociétés, la coopération et le partage des connaissances entre les intermédiaires Internet et
les responsables publics ou d’autres acteurs peuvent aider à relever quelques-uns des défis que présente
l’Internet, par exemple pour la sensibilisation des utilisateurs aux risques pour la sécurité. Les
intermédiaires Internet ont souvent un intérêt commun avec les responsables publics de contribuer à la
réalisation d’objectifs tels qu’accroître l’accès à l’Internet, en particulier l’accès haut débit et mobile,
rendre possible l’innovation, protéger la vie privée des utilisateurs, protéger la propriété intellectuelle ou
améliorer la sécurité.
9. L’objectif primordial des gouvernements de l’OCDE est de promouvoir l’économie Internet dans
un environnement de politiques propices et avec des incitations visant à encourager les acteurs
intermédiaires concernés à développer l’infrastructure et les services Internet. On abordera une question
centrale pour l’action gouvernementale, qui est de savoir si, et comment, les gouvernements peuvent
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encourager et promouvoir davantage le développement des intermédiaires Internet et des activités qu’ils
rendent possibles, tout en veillant aux objectifs nationaux et sociaux essentiels. On peut se demander, par
exemple, s’il existe de nouveaux modèles pour promouvoir la créativité et la production de contenus et
services locaux et variés et s’il existe des barrières freinant inutilement la croissance. On examinera aussi
dans le rapport comment les intermédiaires Internet équilibrent, d’un côté, leur rôle de plates-formes pour
l’innovation et l’interaction sociale et, de l’autre, leur position de « portiers » que des parties prenantes
peuvent essayer d’utiliser, par exemple pour contribuer à la réalisation des objectifs publics.
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POINTS ESSENTIELS (PHASE 1)
10. Avec la pénétration de l’Internet dans tous les aspects de l’économie et de la société, où il croît
en échelle et en champ d’application, il en est de même du rôle des intermédiaires Internet qui fournissent
l’infrastructure de base de ce réseau et ses plates-formes en rendant possibles les communications et les
transactions entre des tierces parties ainsi que les applications et les services. Les « intermédiaires
Internet » rendent accessibles, hébergent, transmettent et indexent les contenus provenant de tierces
parties ou fournissent à des tiers des services reposant sur l’Internet. Ils donnent accès à une multitude
d’activités au moyen de technologies aussi bien filaires que sans fil. La plupart des « intermédiaires
Internet » sont issus du secteur des entreprises et ils couvrent un large éventail d’activités économiques en
ligne : fournisseur d’accès et de services Internet (FAI), fournisseurs de services de traitement de données
et d’hébergement Web, moteurs et portails de recherche Internet, intermédiaires de commerce électronique,
systèmes de paiement sur l’Internet, ou plates-formes participatives.
11. Les principales fonctions des intermédiaires Internet sont de i) fournir l’infrastructure ; ii)
collecter, organiser et évaluer des informations dispersées ; iii) faciliter la communication sociale et les
échanges d’information ; iv) agréger l’offre et la demande ; v) faciliter les processus de marché ; vi) établir
la confiance ; et vii) prendre en compte à la fois les besoins des acheteurs/ utilisateurs et des vendeurs/
annonceurs. Il existe quelquefois une certaine tension entre les diverses fonctions des intermédiaires
Internet ; par exemple, entre la protection de l’identité et de la vie privée et la personnalisation des produits
et services au bénéfice des utilisateurs ou entre la fourniture et l’utilisation de l’infrastructure.
12. Pour tous les intermédiaires Internet, la constitution d’une masse critique d’utilisateurs est
essentielle parce que leurs services créent des externalités de réseau consistant en ce que les avantages tirés
de l’utilisation du service augmentent avec sa diffusion.2 En outre, ces acteurs opèrent souvent sur des
marchés bifaces où ils sont un intermédiaire entre deux groupes d’agents différents, par exemple les
utilisateurs et les annonceurs ou les acheteurs et les vendeurs. Dans les marchés bifaces, les intermédiaires
sont amenés à adopter des stratégies de tarification et d’investissement particulières qui attirent la
participation des deux faces du marché et qui établissent un équilibre entre leurs intérêts respectifs.
13. En particulier, les annonceurs en ligne, qui représentent maintenant plus de 10 % des revenus
mondiaux de la publicité, jouent un rôle important en permettant souvent aux plates-formes intermédiaires
de fournir des contenus et des services de plus en plus élaborés sans aucun coût direct pour les utilisateurs.
Outre la publicité en ligne, les modèles de revenus pour les intermédiaires Internet comprennent
notamment des modèles de services payants sur abonnement ou à la demande, des frais de courtage, des
dons, ainsi que des modèles de développement collectif pour les contenus ou les logiciels.
14. Du fait de la rapidité du changement des services Internet et de leur complexité technique, il est
difficile dans ces industries de parvenir à des pratiques commerciales stables et constantes. Il faut souligner
à nouveau que les modèles d’entreprise sont actuellement en évolution et ils le resteront probablement pour
la plupart des intermédiaires que l’on décrit. Parallèlement, il est difficile d’effectuer des mesures en raison
du brouillage des délimitations entre ce que les statisticiens nationaux classaient comme des activités
séparées et de la création de nouveaux domaines d’activité qui ne reposent pas nécessairement sur des
transactions. Néanmoins, les données que l’on possède apportent un éclairage :
Les fournisseurs d’accès et de services Internet (FAI) dans un certain nombre de pays de l’OCDE
opèrent sur des marchés qui se concentrent. Les abonnements au haut débit et les services d’accès
Internet mobiles sont les principaux segments de croissance bien que les modèles d’entreprise pour
l’accès Internet mobile soient encore en évolution. L’évolution vers le haut débit mobile est de plus
en plus marquée.
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Les fournisseurs de traitement de données et d’hébergement Web doivent eux aussi faire face à une
forte concurrence, qui peut provenir de n’importe quelle partie du monde. Les domaines de
croissance sont notamment l’hébergement Web partagé et le logiciel-service, offerts sur
abonnement, aussi appelés « informatique dans le nuage », c’est-à-dire des ressources extensibles
et souvent virtualisées fournies sur l’Internet.
Les moteurs et portails de recherche Internet sont maintenant très concentrés, avec la publicité
comme source essentielle de revenus. Ils continuent de connaître une très forte croissance résultant,
d’une part, de la demande de fonctions de recherche plus efficientes et de la demande à l’égard de
l’éventail croissant de services offerts et, d’autre part, de la demande de publicité en ligne. La
concurrence reste forte, sur les marchés développés ou en développement.
Les transactions de commerce électronique aussi bien pour les consommateurs que pour les
entreprises sont devenues courantes dans les pays de l’OCDE, avec une croissance continue même
dans la phase de fléchissement économique actuelle, moins intensément qu’avant mais à un niveau
élevé par comparaison avec les homologues hors ligne sur la même période. Les intermédiaires du
commerce électronique de détail génèrent souvent des revenus en facturant aux vendeurs des frais
de transaction, tandis que les intermédiaires du commerce de gros utilisent souvent une
combinaison de différents frais de courtage.
Les paiements Internet s’effectuent de manière prédominante par le biais de réseaux classiques de
paiement (hors ligne) qui offrent une plate-forme entre les commerçants qui acceptent les cartes de
paiement et les titulaires de carte qui les utilisent pour payer les biens et services, bien qu’il y ait
quelques nouveaux entrants dans le secteur des paiements Internet.
L’émergence des plates-formes participatives est une évolution relativement récente et la publicité
en ligne apparaît comme une de leurs principales sources de revenus futures. En outre, des produits
auxiliaires – en particulier mobiles – accroissent le trafic, les revenus, l’engagement des
participants et la valeur globale.
15. Pour donner un ordre de grandeur des divers secteurs d’intermédiaires Internet, des données
officielles pour les Etats-Unis montrent qu’au total les intermédiaires Internet tels qu’on les définit
représentaient en 2007 au moins 1.3 % du total de la valeur ajoutée du PIB, dont : 0.53 % pour les
intermédiaires Internet du « secteur de l’information » (FAI, fournisseurs de traitement de données et
d’hébergement Web, et moteurs et portails de recherche Internet) ; 0.2 % pour les intermédiaires du
commerce électronique de détail ; et 0.57 % pour les intermédiaires du commerce électronique de gros. A
titre de comparaison, le secteur de la radiodiffusion et des télécommunications représentait 2.5 % de la
valeur ajoutée en pourcentage du PIB en 2007 et l’ensemble des industries de l’édition 1 %.
16. En chiffres absolus, les revenus des FAI s’élevaient à 54 milliards USD en 2007 (soit 12.4 % de
plus qu’en 2006), ceux des fournisseurs de traitement de données et d’hébergement Web à 73 milliards
USD (2.9 % de plus qu’en 2006) et ceux des moteurs et portails de recherche Internet à 12 milliards USD
(25.1 % de plus qu’en 2006). Les revenus des intermédiaires du commerce électronique de détail
s’élevaient à 89 milliards USD (18.3 % de plus qu’en 2006), soit 70 % des ventes au détail en ligne et plus
de 2.2 % du total des transactions, tandis que les agents, courtiers et marchés électroniques du commerce
de gros représentaient plus de 400 milliards USD (soit 7 % du commerce de gros, d’après les estimations).
Il est difficile d’obtenir des données comparables pour les plates-formes de paiement Internet et les plates-
formes participatives.
17. Dans le contexte de l’élargissement de la base des utilisateurs dans le monde et de la
convergence rapide vers les réseaux IP pour la voix, les données et la vidéo, les « intermédiaires Internet »
apportent une contribution bénéfique croissante à l’économie et à la société, que ce soit par l’information,
le commerce électronique, les réseaux de communication/ réseaux sociaux, les réseaux participatifs ou les
services Web. Les « intermédiaires Internet » apportent à la croissance économique de nouvelles
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entreprises et des gains de productivité, par leur contribution à l’ensemble du secteur des TIC ainsi que par
leur rôle clé à l’intérieur de l’écosystème de l’Internet.3 Ils exploitent et entretiennent la plus grande partie
de l’infrastructure de l’Internet, sur laquelle repose maintenant l’activité économique et sociale au niveau
mondial, et ils sont indispensables au maintien d’un investissement suffisant dans l’infrastructure physique
et logique pour répondre aux besoins en capacités de réseau des nouvelles applications et de la base
croissante d’utilisateurs.
18. Les « intermédiaires Internet » stimulent également l’emploi et l’entreprenariat en réduisant les
barrières au démarrage et à l’exploitation de petites entreprises et en créant des possibilités de transactions
économiques de « longue traîne » auparavant irréalisables, où les entreprises peuvent vendre un grand
nombre d’articles différents, chacun en quantité relativement petite. Les intermédiaires Internet permettent
l’épanouissement de la créativité et de la collaboration entre les individus et les entreprises, donnant
naissance à l’innovation. Les moyens d’action et le choix ainsi offerts aux utilisateurs apparaissent comme
des effets annexes très importants et bénéfiques du point de vue social résultant de l’accès à l’information
fourni par les intermédiaires Internet, de même que l’amélioration du pouvoir d’achat due à la pression sur
les prix. Un des rôles essentiels des intermédiaires Internet est d’établir la confiance, en particulier par la
protection de la vie privée de l’utilisateur. En permettant l’individualité et l’expression de soi, ils apportent
aussi des améliorations potentielles à la qualité de la société sur le plan de valeurs fondamentales comme la
liberté et la démocratie.
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DEFINITIONS
19. On propose dans la présente section une définition des intermédiaires Internet. On essaie aussi de
distinguer différentes catégories d’intermédiaires Internet, principalement sur la base des classifications par
industrie officielles et de la définition des activités des intermédiaires Internet donnée par les autorités
réglementaires. On utilise les classifications par industrie officielles à des fins de cohérence et pour être en
mesure d’exploiter les données officielles disponibles afin de quantifier les branches d’activité.
Définition des « intermédiaires Internet »
20. Implicitement, un « intermédiaire » se situe entre deux autres parties et, bien qu’ils contribuent
au processus de transmission/ dissémination, les intermédiaires ne prennent pas la décision de disséminer
les contenus, produits ou services qui traversent leurs réseaux ou serveurs. On a proposé pour les
« intermédiaires Internet » la définition suivante :
Les « intermédiaires Internet » mettent en contact des tierces parties ou facilitent des transactions
entre elles sur l’Internet. Ils rendent accessibles, hébergent, transmettent et indexent sur l’Internet des
contenus, produits et services provenant de tierces parties ou fournissent à des tiers des services reposant
sur l’Internet (source : OCDE).
21. Les « intermédiaires Internet » sont principalement issus du secteur des entreprises, bien qu’il
existe un nombre croissant de plates-formes sociales. Dans le cadre du présent rapport, on distingue
actuellement les intermédiaires Internet suivants (Figure 1) :
Fournisseurs d’accès et de services Internet (FAI)
Fournisseurs de traitement de données et d’hébergement Web, y compris les registraires de
noms de domaine
Moteurs et portails de recherche Internet4
Intermédiaires du commerce électronique, quand ces plates-formes n’endossent pas la
propriété des biens vendus
Systèmes de paiement sur l’Internet
Plates-formes participatives, comprenant les plates-formes d’édition et de diffusion sur
l’Internet qui ne créent pas elles-mêmes les contenus édités ou diffusés ni n’en sont
propriétaires.
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Figure 1. Représentation schématique des rôles des intermédiaires Internet
22. Il faut prendre garde à plusieurs points. En premier lieu, il importe de noter les différences entre
les catégories d’acteurs réunies sous le concept des « intermédiaires Internet ». De plus, dans la pratique,
les catégories sont souvent floues étant donné que les intermédiaires Internet peuvent jouer plusieurs rôles.
En outre, les définitions statistiques considèrent généralement de manière globale les secteurs de
l’information et des services sur l’Internet sans toujours distinguer les acteurs ayant une fonction
d’intermédiation.
23. Dans le présent rapport, on exclut du champ des « intermédiaires Internet » les activités
suivantes : éditeurs et diffuseurs sur l’Internet qui ne sont pas des intermédiaires, c’est-à-dire qui publient
ou diffusent leurs propres contenus par le biais de l’Internet ; par souci de cohérence avec la Directive
européenne sur le commerce électronique, les activités de jeux d’argent en ligne impliquant des mises
ayant une valeur monétaire dans des jeux de hasard ainsi que les relations entreprise-salariés sont exclues ;
certains services en ligne de courtage/ intermédiation ou les services de réservation de voyages qui utilisent
l’Internet plutôt que les moyens classiques mais sont souvent catégorisés en fonction de leur activité
primaire ;5 et les services électroniques des administrations publiques, qui généralement ne passent pas par
un « intermédiaire ».
Producteurs tiers de contenus,
produits et services
Utilisateurs ou consommateurs
de contenus, produits et services
Intermédiaires de commerce
électronique
Permettent achats et ventes en ligne Par ex., Amazon, eBay, Ali Baba, Priceline.com
Moteurs de recherche et portails Internet
Aide à la navigation sur l’Internet Par ex., Google, Yahoo!, Baidu, Naver, MSN
Plates-formes participatives
Aident à la création de contenus et au réseautage
social Par ex., Facebook, LinkedIn, YouTube, Ohmynews
Hébergement Web, traitement de données et livraison de contenus
Transforment les données, préparent les données pour diffusion ou stockent les données ou contenus sur l’Internet pour le compte d’autres parties Par exemple, Navisite, Akamai, OVH, Easyspace, Rackspace, Register.com, Go Daddy
Fournisseurs d’accès et de services Internet ; filaires et sans fil
Fournissent l’accès Internet aux ménages, entreprises et administrations Par exemple, Verizon, Comcast, NTT, Internet Initiative Japan, BT, Free.fr et opérateurs mobiles offrant un accès Internet comme Vodafone, Orange, T-mobile, MTN
Principaux intermédiaires Internet
Systèmes de paiement
Traitent les paiements sur l’Internet Par ex., Visa, Paypal, MasterCard
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Encadré 2. Catégorisation des types d’intermédiation par les autorités réglementaires Internet et exemptions de responsabilité
Dans leurs législations, beaucoup de pays de l’OCDE ont régi la responsabilité des FAI et autres acteurs du secteur de l’information qui agissent en intermédiaires (c’est-à-dire qui ne font que livrer les contenus) en créant des exemptions de responsabilité pour ces entités, par exemple dans leurs lois sur le commerce électronique ou sur le droit d’auteur (législation « safe harbour » aux Etats-Unis). Il s’agit d’une exemption de la responsabilité secondaire des contenus de leurs utilisateurs, qui nécessite dans certains cas que les fournisseurs de services en ligne enlèvent les contenus en infraction hébergés sur leurs systèmes ou réseaux après réception d’un avis valide.
Aux Etats-Unis, par exemple, la Section 230 du Communications Decency Act (CDA) de 1996 accorde une exonération légale de responsabilité aux fournisseurs et utilisateurs d’un « service informatique interactif » qui publie des informations fournies par d’autres parties : « Aucun fournisseur ou utilisateur d’un service informatique interactif ne peut être assimilé à l’éditeur ou à l’auteur d’une information quelconque fournie par un autre fournisseur de contenu informationnel ». Cette disposition a été interprétée dans un sens large, y compris dans des cas de diffamation, d’atteinte à la vie privée, de fraude ou de spam.
La composante du Digital Millennium Copyright Act (DMCA) relative à la limitation de responsabilité crée une exonération conditionnelle de responsabilité à l’égard du droit d’auteur pour les fournisseurs de services en ligne en ce qui concerne les fonctions de transmission et de routage (fonctions de « simples conduits »), de mise en cache, de stockage, et les « outils de localisation d’informations » comme les répertoires en ligne et autres outils fournissant des liens vers des contenus de tiers présumés porter atteinte au droit d’auteur d’autres parties. En même temps, les fournisseurs de services en ligne sont tenus d’enlever les contenus sous droit d’auteur non autorisés de leur système ou réseau quand une réclamation légitime d’un détenteur de droits leur est présentée, conformément aux « procédures d’avis et d’enlèvement ». Le fait de ne pas satisfaire aux conditions d’exonération ne crée pas une présomption de responsabilité et le fournisseur de services peut opposer d’autres moyens de défense à une action en violation des droits. Des principes similaires concernant la responsabilité des intermédiaires en ligne existent aussi dans la législation du droit d’auteur australienne : les fournisseurs ne sont pas tenus de conduire une autosurveillance active concernant les faits d’atteinte au droit d’auteur.
En Corée, la « Loi sur la promotion de l’utilisation des réseaux d’information et de communications et sur la protection des informations (…) » et la « Loi sur le droit d’auteur » prévoient que les fournisseurs de services en ligne peuvent aussi être exemptés de responsabilité si, sur notification appropriée, i) ils enlèvent les contenus « illégaux » de leurs plates-formes ; ii) ils masquent provisoirement sur leur plate-forme les contenus considérés comme nocifs ou copiés illégalement ; ou iii) ils enlèvent de leur plate-forme des contenus particuliers présumés diffamatoires ou attentatoires à la vie privée d’une personne. La législation coréenne comprend aussi des mécanismes permettant aux fournisseurs de services en ligne de contester ces demandes.
La loi japonaise de 2001 et la Directive européenne sur le commerce électronique (DCE) de 2000 établissent aussi un régime de responsabilité pour certains types d’activités des intermédiaires en ligne. Dans le contexte européen, l’intermédiaire a le droit de décider de son degré d’activité ou de passivité et cette décision détermine les règles suivant lesquelles l’intermédiaire peut être tenu à certaines obligations.
La DCE caractérise les activités des intermédiaires par le fait que l’information est fournie, transmise ou stockée par un destinataire du service ou à sa demande (en d’autres termes, les destinataires du service sont les parties qui publient l’information ainsi que ceux qui accèdent à l’information). La Directive établit une exemption horizontale de responsabilité pour les « fournisseurs de services de la société de l’information intermédiaires » quand ils jouent un rôle technique de « simple conduit » de l’information de tiers et elle limite la responsabilité des fournisseurs de services pour les autres activités intermédiaires de mise en cache et d’hébergement des informations.6 Le « simple conduit » correspond grosso modo aux réseaux et à la fourniture d’accès, la mise en cache désigne la création de copies temporaires pour permettre un fonctionnement plus efficient du réseau, et l’hébergement correspond au stockage de l’information.
La DCE fait référence à des activités spécifiques des intermédiaires sans définir des catégories de fournisseurs de services. De ce fait, elle ne couvre pas nécessairement certaines activités relativement récentes d’acteurs Internet qui ont une fonction d’intermédiation et qui pourraient être considérés comme des types d’intermédiaires en ligne, comme les moteurs de recherche ou les fournisseurs d’hyperliens. Dans leurs transpositions de la Directive, certains pays européens le font.
Les activités comportant une modification de l’information transmise sont exclues de cette exemption. La Directive DCE invite aussi les fournisseurs de services d’hébergement à agir promptement pour supprimer l’information présente dans leurs systèmes ou réseaux ou en désactiver l’accès dès qu’ils prennent effectivement connaissance ou conscience du caractère illicite des activités en question. La DCE laisse la porte ouverte à l’établissement de mécanismes sur la base d’accords volontaires et de codes de bonne conduite entre toutes les parties concernées.
Les cadres légaux existants ne prennent pas nécessairement en compte tous les types d’intermédiation Internet, notamment les acteurs récents tels que les plates-formes Web participatives.
Fournisseurs d’accès et de services Internet
24. Bien que le terme de fournisseur d’accès (et de services) Internet ou FAI soit couramment
employé, il peut être une source de confusion étant donné qu’il ne distingue pas nécessairement les rôles
sous-jacents de fourniture d’accès, hébergement, etc. Dans le présent document, ce terme vise de manière
générale les fournisseurs qui offrent aux abonnés une connexion de données permettant d’accéder à
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13
l’Internet à travers une infrastructure de transport physique.7 Cet accès est nécessaire aux utilisateurs
Internet pour accéder aux contenus et services sur l’Internet et aux fournisseurs de contenus pour publier
ou distribuer ceux-ci en ligne.
25. Les FAI peuvent offrir une couverture locale, régionale ou nationale à l’usage de leurs clients ou
des services de dorsale à l’usage des autres fournisseurs d’accès Internet. Ils peuvent être de « purs FAI »
ou bien des opérateurs de télécommunications filaires ou sans fil, ou des câblo-opérateurs offrant l’accès à
l’Internet en plus de leur infrastructure de réseau.8 Les FAI ont les équipements et l’accès aux réseaux de
télécommunications nécessaires pour avoir un point de présence sur l’Internet. Ils peuvent aussi fournir des
services connexes en plus de l’accès Internet, comme l’hébergement Web, la conception de page Web ou
des services de conseil concernant les logiciels et matériels de mise en réseau.
26. Les FAI sont généralement des organisations commerciales qui facturent à leurs utilisateurs —
ménages, entreprises ou administrations publiques — un abonnement mensuel sur une base contractuelle.
Quelquefois cet abonnement couvre aussi d’autres services, comme dans le « triple service » de télévision,
téléphone et accès Internet offert par les compagnies de téléphone ou de câble. Les utilisateurs d’ordinateur
portable dans les cybercafés ou les zones d’accès sans fil peuvent payer à un FAI (directement ou
indirectement) un prix d’accès à la journée ou même à l’heure. La taille des FAI est très variable, entre les
grandes organisations, propriétaires de vastes réseaux, avec des points de présence locaux largement
disséminés et de nombreuses connexions aux autres réseaux du même genre (fournisseurs de niveau 1,
habituellement les grandes compagnies de télécommunications) et les petits fournisseurs ayant une seule
connexion avec le réseau d’une autre organisation.
Fournisseurs de traitement de données et d’hébergement Web, y compris les registraires de noms de
domaine
27. La catégorie d’industrie du « Traitement de données, hébergement de données et services
connexes » comprend les entreprises qui fournissent une infrastructure d’hébergement ou des services de
traitement de données. Elles peuvent avoir des activités d’hébergement spécialisées, comme l’hébergement
de sites Web, les services de diffusion en flux ou l’hébergement d’applications, fournir des services
d’applications en ligne ou encore offrir à leurs clients des services informatiques généraux à temps partagé
sur grands ordinateurs.9
28. La catégorie du « Traitement de données, hébergement de données et services connexes »
concerne principalement la manipulation de grandes quantités de données pour des entreprises, des
organisations ou des individus. Les entreprises de « traitement de données » transforment les données,
préparent les données pour dissémination, ou placent des données ou contenus sur l’Internet pour le
compte d’autres parties.
29. Les fournisseurs de services « d’hébergement Web » offrent des capacités de serveurs Web et la
connectivité Internet permettant à des fournisseurs de contenus de « servir » ces contenus vers l’Internet.
Beaucoup de fournisseurs d’hébergement offrent aussi des services d’enregistrement de noms de domaine
(agissant en registraires) et, de plus en plus, des outils additionnels permettant à leurs clients de créer des
sites Web, de gérer leurs ventes ou de vendre en ligne. Les établissements dans cette industrie hébergent
des données, mais le contenu est généralement produit par une autre partie et est rendu accessible par le
biais du service d’hébergement Web.
30. D’autres services d’hébergement de données permettent à leurs clients de placer des données
électroniques, comme de la musique ou de la vidéo pour diffusion en flux ou des bases de données
d’entreprise, sur des serveurs directement accessibles au moyen de programmes informatiques spécialisés.
La plupart des fournisseurs d’hébergement de données, y compris les registraires de noms de domaine,
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vendent leurs services sur abonnement, tandis que les fournisseurs de services de traitement de données
vendent souvent leurs services à l’unité.
Moteurs et portails de recherche Internet
31. Les « moteurs et portails de recherche Internet » exploitent des sites Web qui utilisent un moteur
de recherche pour générer et entretenir de vastes bases de données d’adresses et de contenus Internet dans
un format facilement explorable. Les contenus peuvent être des pages Web, des images ou d’autres types
de fichiers numériques. Les moteurs de recherche indexent les informations et contenus de manière
automatique, au moyen d’algorithmes perfectionnés. Les portails de recherche Web offrent souvent des
services Internet additionnels, comme le courrier électronique, des connexions à d’autres sites Web, des
ventes aux enchères, des nouvelles d’actualité et d’autres contenus limités.10
On notera que beaucoup de
portails ne recourent pas uniquement à des moteurs de recherche automatiques mais ont aussi des
rédacteurs humains dont la fonction est similaire à celle de leurs homologues des magazines.
32. Les moteurs et portails de recherche fournissent en général leurs services gratuitement aux
utilisateurs bien que ces services impliquent des investissements importants en développement technique et
en infrastructure de manière à répondre à la demande simultanée d’un nombre croissant d’utilisateurs. Ces
investissements et les coûts d’exploitation sont le plus souvent financés par la publicité. Par exemple,
Google, Naver en Corée et Baidu en Chine utilisent des programmes pour la publicité à base d’enchères
permettant aux annonceurs d’afficher des publicités en fonction des interrogations de recherche ou des
contenus Web, dans les sites des moteurs de recherche et par le biais de sites Web tiers affiliés. De plus en
plus, les annonceurs paient en fonction du nombre d’utilisateurs qui cliquent sur l’annonce et non en
fonction du nombre de ceux qui voient seulement l’annonce. Il existe souvent des mécanismes de partage
des revenus avec les sites Web affiliés.11
Intermédiaires du commerce électronique sur le Web
33. Les intermédiaires du commerce électronique sur le Web relient les acheteurs et les fournisseurs
et leur permettent d’effectuer leurs transactions sur l’Internet. Ils offrent un éventail de services souvent
groupés comme l’établissement des prix, le traitement et la coordination des transactions, les garanties de
qualité, la surveillance et, dans certains cas, la gestion de stocks. Une transaction Internet est la vente ou
l’achat de biens ou services, entre des entreprises, des ménages, des individus, des administrations
publiques ou autres organisations publiques ou privées, effectuée sur l’Internet. Les produits sont
commandés sur l’Internet, tandis que le paiement et la livraison finale du bien ou service peut s’effectuer
en ligne ou hors ligne.12
34. Aux fins du présent rapport, on exclut le commerce électronique dans les industries de services,
en raison du risque de double comptage étant donné que les services vendus en ligne, comme ceux des
FAI, peuvent aussi être inclus dans d’autres secteurs d’intermédiaires Internet (par exemple, le secteur des
« Fournisseurs d’accès et services Internet »). De même, les moteurs de recherche vendent souvent de la
publicité en ligne considérée comme des revenus de services de commerce électronique. On inclut les
catégories d’acteurs suivantes :
1. Détaillants et plates-formes de ventes aux enchères sur l’Internet : on considère les détaillants
en ligne qui n’endossent pas la propriété des biens vendus.13
Les sites de comparaison pour les
achats sont inclus quand ils permettent des transactions. Cette catégorie comprend les
détaillants mobiles. Elle couvre aussi les plates-formes de ventes aux enchères de détail qui
fournissent des sites pour les échanges de biens neufs ou d’occasion entre consommateurs ou
entreprise-consommateurs sur la base d’enchères au moyen de l’Internet et facilitent ces
échanges. Les établissements dans cette industrie fournissent le lieu électronique de la vente
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15
aux enchères et permettent aux participants d’enchérir sur l’Internet pour acquérir des biens et
services, mais ils n’endossent pas la propriété des produits vendus.14
La fonctionnalité d’achat
et de vente sous forme d’enchères est assurée par un logiciel d’enchères qui en commande les
processus.
2. Marchés électroniques de commerce interentreprises (B2B) utilisant l’Internet : les places de
marché B2B facilitent les ventes électroniques interentreprises de marchandises neuves ou
d’occasion au moyen de l’Internet, souvent sur la base d’enchères, et elles perçoivent
généralement une commission ou autre rémunération pour ce service.15
Cette catégorie couvre
les marchés électroniques interentreprises de biens durables ou non durables. On notera que,
bien qu’il existe un certain nombre de définitions du commerce électronique qui incluent
l’échange de données informatisé (EDI)16
, les transactions EDI sont exclues des
« Intermédiaires du commerce électronique sur le Web » dans le présent rapport parce que
l’EDI utilise des réseaux exclusifs non-Internet. Ce point est important étant donné que la plus
grande partie du commerce électronique interentreprises s’effectue par l’EDI (par exemple, en
2007, l’EDI représentait 73.5 % de l’activité de commerce électronique des grossistes aux
Etats-Unis).
Systèmes de paiement du commerce électronique
35. Les systèmes de paiement du commerce électronique comprennent de manière générale : i) les
systèmes de paiement utilisant un compte bancaire de manière à permettre les transactions du commerce
électronique (par exemple, Visa, Mastercard) ; et ii) les systèmes de paiement fournis par des institutions
non bancaires opérant sur l’Internet et qui ne sont associés qu’indirectement à un compte bancaire (par
exemple, Paypal).
36. Les banques restent les principaux fournisseurs de la plupart des instruments et services de
paiement du commerce de détail à l’usage des utilisateurs finals, et les paiements des transactions Internet
dans la plupart des pays de l’OCDE s’effectuent dans leur immense majorité par des réseaux de paiement
reposant sur les banques, notamment au moyen des cartes de crédit.17
Les réseaux de paiement Visa et
MasterCard sont des associations sans but lucratif appartenant à des établissements bancaires et non
bancaires qui fixent de manière centralisée les frais que les banques des commerçants (acquéreurs) paient
aux banques des titulaires de carte (émetteurs) pour les transactions. Ces rémunérations sont
proportionnelles au montant de la transaction. Le mode de rémunération des réseaux de paiement favorise
classiquement les titulaires de carte, pour les inciter à s’en servir, au détriment des commerçants qui ont
continué à accepter les cartes malgré des niveaux de frais relativement élevés.
37. Néanmoins, des applications de paiement telles que les services de médiation, les systèmes de
paiement mobiles ou la monnaie électronique sont maintenant offertes par un éventail de fournisseurs de
services plus large. Des établissements non bancaires opèrent sous la forme de portails de paiement
Internet, transférant des paiements entre des payeurs et destinataires et les institutions détenant leurs
comptes, et transférant aussi des paiements entre acheteurs et vendeurs dont les transactions passent par
des vitrines Internet ou des sites de ventes aux enchères en ligne (Tableau 1).
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Tableau 1. Nouveaux mécanismes de paiement
Extensions des systèmes classiques de paiement électronique de détail
Nouveaux systèmes de paiement électronique de détail non classiques
Cartes de paiement prépayées
Paiements Internet reposant sur un compte bancaire
Paiements mobiles reposant sur un compte bancaire
Porte-monnaie électronique
Paiements Internet ne reposant pas directement sur un compte bancaire
Paiements mobiles ne reposant pas directement sur un compte bancaire
Source : d’après OCDE/GAFI (Groupe d'action financière), Report on New Payment Methods, 2006
Plates-formes participatives
38. Les plates-formes participatives sont des services qui reposent sur de nouvelles technologies
telles que celles du Web, de la messagerie instantanée ou les technologies mobiles, permettant aux
utilisateurs de collaborer à la création, à l’évaluation et à la distribution de contenus Internet et à la mise au
point et la personnalisation d’applications Internet.18
Le Tableau 2 présente un ensemble de plates-formes
participatives bien connues.
39. On inclut dans cette catégorie les sites de socialisation (comme Facebook, Badoo ou nasza-
klasa), les sites de contenus vidéo (comme YouTube ou Dailymotion), les sites Web de jeux en ligne et les
mondes virtuels (comme webkinz).
40. Les plates-formes participatives reposent bien souvent sur des modèles de communautés où les
utilisateurs investissent beaucoup de leur temps. Les revenus peuvent avoir pour base la vente de biens et
services auxiliaires, des dons volontaires ou la publicité et des abonnements à des services optionnels. Bien
que les modèles d’entreprise soient encore en cours d’évolution, l’essor des réseaux sociaux et le succès
des versions de produits adaptées à l’utilisation mobile montrent que l’Internet convient bien aux modèles
communautaires.
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Tableau 2. Plates-formes participatives
Type de plate-forme Exemples
Blogues Blogues tels que BoingBoing, Engadget, Ohmy News ; Blogues sur des sites comme LiveJournal, Windows Live Spaces,
Cyworld, Skyrock
Wikis et autre formats de collaboration à base de texte Wikipedia, Wiktionary ; Sites offrant des wikis comme PBWiki, Google Docs
Messagerie instantanée Skype, Trillian, Windows Live Messenger
Mobile Versions mobiles des sites et applications de socialisation comme Facebook
Sites permettant aux lecteurs d’exprimer leur avis sur des œuvres écrites
FanFiction.Net, SocialText, Amazon
Agrégation à base collective Sites où les utilisateurs apportent des liens et les notent, comme Digg, reddit
Sites où les utilisateurs apportent des signets étiquetés, comme del.icio.us
Sites de partage de photos Kodak Gallery, Flickr
Baladodiffusion iTunes, FeedBurner (Google), WinAmp, @Podder
Sites de socialisation MySpace, Mixi, Facebook, Twitter, Bebo, Orkut, Cyworld, Imeem, ASmallWorld
Mondes virtuels19
Second Life, Active Worlds, Entropia Universe, Dotsoul Cyberpark
Jeux informatiques en ligne World of Warcraft, Tomb Raider, Lineage Ultima Online, Sims Online, Club Pogo
20
Sites de contenus ou de partage de fichiers vidéo YouTube, DailyMotion, GyaO, Crackle
Source : d’après OCDE, Perspectives des technologies de l’information de l’OCDE 2008, Chapitre 5 – Le contenu numérique en transition.
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18
MODELES ÉCONOMIQUES ET RÔLE DES INTERMÉDIAIRES DANS LA CHAÎNE DE LA
VALEUR
Rôle des intermédiaires Internet
41. L’intermédiation est le processus par lequel une entreprise, servant d’agent à un individu ou à une
autre entreprise (un acheteur ou un vendeur), utilise sa position centrale pour faciliter la communication
avec d’autres agents sur le marché en vue de transactions et d’échanges créant une valeur économique et/
ou sociale. Un intermédiaire peut jouer différents rôles conduisant à la création de valeur : agrégation
d’informations sur les acheteurs, les fournisseurs et les produits ; facilitation de la recherche de produits
appropriés ; réduction des asymétries d’information par la fourniture d’expertise des produits et des
transactions ; appariement des acheteurs et des vendeurs pour les transactions ; et établissement de la
confiance sur le marché pour accroître le potentiel de transaction.21
42. Les principales fonctions des intermédiaires ont été largement examinées dans les travaux de
recherche publiés et on peut les résumer comme suit : 22
fournir l’infrastructure ;
collecter, organiser et évaluer des informations dispersées ;
faciliter la communication sociale et les échanges d’information ;
agréger l’offre et la demande ;
faciliter les processus de marché ;
établir la confiance ; et
prendre en compte les besoins des acheteurs et des vendeurs ou des utilisateurs et des clients.
43. Pour remplir ces fonctions sur l’Internet, différents types d’intermédiaires se sont créés :
fournisseurs d’accès et de stockage, places de marché, accomplissement d’ordres d’achat/vente, systèmes
de collecte de la demande, maisons de ventes aux enchères, centres commerciaux virtuels, ainsi que des
moteurs de recherche, réseaux de publicité, agrégateurs Web, syndicateurs d’actualités ou sites de
socialisation.
44. La chaîne de la valeur ajoutée est l’ensemble des relations des agents avec d’autres agents, le
réseau des entreprises en amont et en aval, des matières premières jusqu’à la vente finale, à travers lequel
se déroule le parcours d’un produit. A chaque étape du processus, un intermédiaire effectue souvent un
service qui facilite cette circulation – ajoutant de la valeur mais aussi un coût. Dans de nombreux cas, ce
service est à forte intensité d’information – apparier un acheteur et un vendeur, certifier les parties à une
transaction, apporter un soutien à la transaction (par exemple, services financiers) – et il comporte souvent
une forme ou une autre de partage des risques. Par exemple, les sites de commerce électronique par vente
aux enchères fournissent des mécanismes d’échanges pour faciliter les processus de marché et en même
temps fournissent des services d’information et d’agrégation/ appariement en faisant savoir qu’un bien
donné est en vente, en identifiant les goûts des utilisateurs et en leur signalant les occasions qui se
présentent, en donnant à l’acheteur des moyens d’apprécier la qualité ou l’aspect du bien et la réputation
des vendeurs, et en fournissant des garanties pour la sécurité des transactions.
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19
45. Il existe souvent des tensions entre les diverses fonctions des intermédiaires. Par exemple, il peut
être délicat de concilier la nécessité de communiquer des informations personnelles pour des services
personnalisés et la nécessité de préserver les droits individuels, en particulier le respect de la vie privée et
la protection des données à caractère personnel. Il peut aussi y avoir des tensions entre la nécessité
d’assurer un investissement suffisant dans l’infrastructure pour répondre aux besoins en matière de
capacités de réseau et le maintien de l’ouverture qui caractérise le succès de l’Internet jusqu’à présent. Une
question connexe est de savoir comment stimuler au mieux la « destruction créatrice » et l’innovation dans
l’infrastructure des communications, tout en créant un environnement propice à l’investissement. Il peut
aussi y avoir des tensions entre la facilité d’utilisation et la transparence/ obligation d’information pour la
protection des consommateurs. L’exploitation des avantages de l’informatique dans le nuage tout en
limitant les risques pour la sécurité et pour la vie privée résultant de la présence d’une telle quantité
d’informations en ligne sous le contrôle de tierces parties est une autre source de tensions importante, de
même que le renforcement de la sécurité des réseaux tout en rendant possible l’accès à l’information
qu’exigent les utilisateurs et en permettant l’innovation inattendue « à la périphérie ».
Externalités de réseau
46. Par nature, les nouveaux services Internet créent des externalités de réseau (ou effets de réseau)
qui ont la propriété que les avantages tirés de l’utilisation du service augmentent avec sa diffusion.
Autrement dit, la valeur qu’un utilisateur donné retire d’un produit augmente avec le nombre des autres
utilisateurs de ce produit. Quand une masse critique d’utilisateurs est atteinte, un cercle vertueux de
demande du service se déclenche.
47. Ainsi, la constitution d’une masse critique d’utilisateurs est cruciale pour la plupart des modèles
d’entreprise des intermédiaires Internet. En plus des externalités de réseau, beaucoup de plates-formes
d’intermédiaires bénéficient d’économies d’échelle (les coûts unitaires baissent avec l’augmentation des
ventes). Les fournisseurs d’accès et de services Internet, par exemple, ont d’importantes externalités de
réseau et de fortes économies d’échelle. Les modèles économiques des moteurs de recherche et des plates-
formes participatives ou des sites de ventes aux enchères en ligne exploitent aussi généralement des effets
de volume, en distribuant des contenus et services électroniques avec un faible coût marginal et de fortes
marges unitaires.
48. La non-rivalité (la consommation d’une personne ne limite pas ou ne réduit pas la valeur du
produit pour les autres consommateurs) est une autre caractéristique de beaucoup de marchés
d’intermédiaires. Combinés entre eux, ces facteurs peuvent avoir tendance à conduire à des marchés où le
vainqueur remporte une très large part de l’enjeu (« winner-take-most »), enracinant de puissants acteurs et
s’éloignant de marchés parfaitement concurrentiels.
49. La publicité est moteur important pour des contenus et services disponibles sur l’Internet à un
coût direct faible ou nul, ainsi que, dans une moindre mesure, les revenus de services auxiliaires et les
ventes de produits améliorés avec des marges plus élevées. Sur l’Internet, les plates-formes
d’intermédiaires acceptent de fournir des services à leurs utilisateurs à un coût direct nul afin de générer
l’audience permettant d’attirer les annonceurs, d’attirer les vendeurs ou d’être en mesure d’offrir des
services améliorés payants. Eu égard à cette tendance, l’analyse des externalités intergroupes présentes
dans les marchés bifaces est venue s’ajouter aux travaux de recherche économique sur les externalités de
réseau.23
Marchés bifaces
50. Les marchés bifaces sont des réseaux économiques comportant deux groupes d’utilisateurs
distincts s’apportant réciproquement des effets de réseau bénéfiques. On peut en donner comme exemples
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20
les moteurs et portails de recherche Internet (qui se composent d’annonceurs et d’utilisateurs), les plates-
formes de commerce électronique de détail (acheteurs et vendeurs) ou les réseaux de paiement (titulaires
de carte et commerçants). Les avantages pour chaque groupe reflètent des économies d’échelle de la
demande. Les consommateurs, par exemple, préfèrent les cartes de crédit acceptées par un grand nombre
de commerçants et les commerçants préfèrent les cartes utilisées par un grand nombre de consommateurs
(le Tableau 3 présente d’autres exemples).
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21
Tableau 3. Exemples de modèles d’entreprise d’intermédiaires Internet à marché biface
Exemples de produits/services Groupe 1 (souvent non générateur de
profits)
Groupe 2 (souvent générateur de
profits)
Fournisseurs d’accès et services Internet Partenaires d’échange de trafic (éventuellement)
Abonnés (éventuellement)
Fournisseurs d’hébergement Web et de traitement de données
Exemple : logiciel pour diffusion en flux
Consommateurs Serveurs
Moteurs et portails de recherche Internet Utilisateurs Annonceurs
Plates-formes de commerce électronique
Exemple : plates-formes de commerce électronique de détail
Acheteurs Vendeurs
Réseaux de paiement Internet
Exemple : cartes de crédit Titulaires de carte Commerçants
Exemple : fournisseurs de paiement mobile
Payeurs Payés
Plates-formes participatives
Exemple : sites de socialisation Utilisateurs Annonceurs
Exemple : blogues Lecteurs Annonceurs
Exemple : jeux en ligne Joueurs Créateurs de jeux
Exemple : Wikipedia Utilisateurs Dons/ Fondations
51. Un marché est biface si, à tout moment, i) il existe deux groupes distincts d’utilisateurs ; ii) la
valeur retirée par un type d’utilisateur augmente avec le nombre ou la « qualité » de l’autre type
d’utilisateur ; et iii) une plate-forme intermédiaire est nécessaire pour internaliser les externalités créées par
un groupe pour l’autre groupe. Les marchés bifaces ont pour conséquence la présence d’intermédiaires qui
servent les deux faces du marché, qui adoptent des stratégies de tarification et d’investissement
particulières pour attirer la participation des deux faces du marché et qui adoptent des stratégies de
tarification et de produits particulières pour équilibrer les intérêts des deux faces.24
Sur un marché biface,
une plate-forme intermédiaire internalise les externalités de réseau intergroupes, par exemple le fait que le
volume de publicité généré par un moteur de recherche dépend du nombre d’utilisateurs sur l’autre face
(Encadré 3).
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22
Encadré 3. Caractéristiques des marchés bifaces
La nécessité d’attirer la participation des deux faces du marché : pour réussir, les intermédiaires dans des industries comme le logiciel, les portails et les médias, les systèmes de paiement et l’Internet doivent « faire monter à bord les deux côtés du marché ».
Stratégies de tarification et équilibrage des intérêts : même avec ces deux côtés « à bord », les intermédiaires doivent équilibrer soigneusement leurs deux demandes et considérer l’impact qu’un changement de prix sur une face du marché peut avoir sur l’autre face.
Multirattachement : la plupart des marchés bifaces semblent avoir plusieurs entreprises bifaces concurrentes et
au moins une face s’avère multirattachée, c’est-à-dire recourt à plusieurs fournisseurs. Par exemple, beaucoup de commerçants acceptent aussi bien American Express que Visa ; en outre, certains consommateurs peuvent avoir à la fois ces deux cartes. Les membres des places de marché interentreprises peuvent acheter ou vendre leurs produits ou services sur plusieurs de ces places, l’existence de prix concurrentiels sur un marché dépendant alors de l’étendue du multirattachement sur l’autre face du marché.
Source : d’après Caillaud, B. et Jullien, B.25
52. Dans un réseau biface, les membres de chaque groupe ont une préférence concernant le nombre
des utilisateurs dans l’autre groupe, ce que l’on appelle les effets de réseau entre faces.26
Les effets de
réseau entre faces sont habituellement positifs (par exemple, les consommateurs préfèrent souvent les sites
de commerce de détail ayant un grand nombre de produits et préfèrent les systèmes de paiement adoptés
par un grand nombre de commerçants), mais ils peuvent aussi être négatifs (par exemple, réactions des
consommateurs aux grandes quantités de publicité). Les membres de chaque groupe peuvent aussi avoir
des préférences concernant le nombre des utilisateurs dans leur propre groupe (effets de réseau de même
face). Les effets de réseau de même face peuvent être positifs (par exemple, l’avantage des réseaux sociaux
contenant un grand nombre de personnes) ou négatifs (par exemple, pour que des concurrents directs ne
passent pas d’annonces avec les mêmes mots-clés).
53. Dans les réseaux bifaces, les utilisateurs de chaque face requièrent généralement de leur plate-
forme commune une fonctionnalité très différente, ce qui implique que la plate-forme supporte des coûts
différents dans son service aux deux groupes d’utilisateurs. Dans le cas des moteurs de recherche, par
exemple, les utilisateurs demandent une fonctionnalité de recherche efficiente et éventuellement d’autres
services comme le courrier électronique, etc. Les annonceurs, quant à eux, peuvent demander des logiciels
et services qui les aident à déterminer les mots-clés pertinents, à enchérir pour les mots-clés, à créer des
annonces, gérer les dépenses, traiter les transactions, etc.
54. Les chaînes de la valeur des réseaux bifaces diffèrent aussi des chaînes de la valeur classiques en
ce qui concerne les revenus. Une question stratégique clé pour la plupart des intermédiaires Internet
opérant sur des marchés bifaces est de trouver une structure tarifaire optimale, c’est-à-dire la division des
revenus entre les deux faces du marché qui attire la participation de chacune. Du fait du problème de
« l’œuf et de la poule » (une plate-forme doit avoir une grande base de contenus, produits ou services en
place pour attirer les utilisateurs, mais les annonceurs ne paieront pour financer des programmes que s’ils
sont sûrs d’atteindre un grand nombre d’utilisateurs), le système de prix optimal peut souvent consister à
subventionner une face du marché pour attirer les utilisateurs dans l’autre face, en traitant une face comme
un centre de profits et l’autre comme un produit d’appel (Tableau 3).
55. Les plates-formes d’intermédiaires subventionnent généralement le groupe d’utilisateurs le plus
sensible aux prix (par exemple, les consommateurs) ou le groupe d’utilisateurs qui ajoutent de la valeur à
la plate-forme (par exemple, les développeurs d’applications pour l’iPhone qui augmentent la valeur ou la
fonctionnalité du réseau) et ils font payer la face dont la demande augmente le plus en réponse à la
croissance de l’autre face. La détermination du marché constituant la face génératrice de profits et du
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23
marché correspondant au produit d’appel dépend de l’arbitrage entre l’augmentation de la taille du réseau
et l’accroissement la valeur du réseau.
Modèles de revenus
56. Comme indiqué précédemment, les divers intermédiaires Internet utilisent différents modèles
d’entreprise tels que la publicité, les abonnements payants ou la location d’espace d’hébergement, la
facturation de services améliorés, des commissions, des dons volontaires ou des combinaisons de ces
modèles d’entreprise.
Modèle de la publicité
57. Le modèle de la publicité Internet est une extension du modèle de diffusion des médias classiques
où l’intermédiaire fournit des contenus et services gratuits accompagnés de messages publicitaires. Ce
modèle fonctionne le mieux quand le trafic des utilisateurs est de très grand volume ou très spécialisé (par
exemple, interrogation de recherche). La catégorisation des modèles d’entreprise ci-dessous s’appuie sur
des travaux précédents de l’OCDE concernant les contenus numériques.
Dans le cas des annonces de moteur de recherche, les annonceurs enchérissent sur les mots clés
qui déterminent le placement de leurs annonces textuelles dans la page de résultats de
l’utilisateur. Google a été un pionnier de ce modèle.
Les placards sont des publicités sous forme de texte, d’image ou multimédia, sur des portails
comme Yahoo! ou des sites Web spécialisés. Dans certains cas, des serveurs de publicité
analysent le contenu des pages Web et transmettent automatiquement les annonces considérées
comme pertinentes pour l’utilisateur.
Les annonces classées sont des listes de certains produits ou services sur une page Web, par
exemple Craigslist.
La publicité par courriel consiste en des annonces envoyées par un type quelconque de courrier
électronique. Elle peut revêtir des formes diverses telles que des liens, des bannières publicitaires
ou des parrainages d’annonceur placés dans un message électronique.
Les indications de client constituent une méthode où les annonceurs paient des commissions aux
entreprises en ligne qui leur communiquent des demandes d’achat (comme les sites de
comparaison pour des achats) ou fournissent des informations sur les clients. Par exemple, les
sociétés de cartes de crédit invitent souvent leurs clients à recevoir par courrier électronique des
messages commerciaux de « commerçants affiliés » tels que des loueurs de voitures, ou ils
peuvent demander à leurs clients la permission de communiquer certaines informations, comme
des informations de contact, à des « partenaires commerciaux » particuliers.
a vente de données concernant les utilisateurs consiste à vendre des informations anonymes ou
non concernant les utilisateurs à des sociétés d’études de marché ou autres entreprises.
Taille du secteur de la publicité en ligne
58. D’après les estimations de l’Interactive Advertising Bureau (IAB), le marché mondial de la
publicité en ligne s’élevait à plus de 51 milliards USD en 2008, soit plus de 10 % du total de la publicité.27
La croissance de la publicité en ligne a été nettement plus rapide que celle de l’ensemble de la publicité,
avec des taux de croissance à deux chiffres depuis 2003. En 2008, le marché de la publicité en ligne en
DSTI/ICCP(2009)9
24
Europe s’élevait à 18 milliards USD (12.9 milliards EUR), soit 20 % de plus qu’en 2007.28
Aux Etats-Unis,
la publicité en ligne a augmenté de 10.6 % en 2008 pour atteindre 23.4 milliards USD. En Australie, la
publicité en ligne a augmenté de 27 %, passant de 1.3 milliard USD à 1.7 milliard USD. S’il en ressort une
image globale de croissance, le secteur en ligne n’a pas été insensible à la crise économique et a rencontré
certaines difficultés en 2008, en particulier sur les marchés les plus matures. Toutefois, il a réussi à
conserver une croissance notable, bien qu’inférieure à celle des années précédentes (Figures 2 and 3).
Figure 2. Croissance du total de la publicité en ligne de 2007 à 2008 dans quelques pays
77%
60%
45%
34% 33%29% 27% 26%
22% 22% 21% 20% 19% 19% 19% 18%
11% 9%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
Slovénie Pologne Autriche Finlande Turquie Grèce Australie Espagne Norvège Danemark Belgique Italie Royaume-Uni Allemagne Suède France Etats-Unis Pays-Bas Source : IAB Europe et PWC, IAB Etats-Unis et IAB Australie, 2009
Figure 3. Revenus de la publicité en ligne aux Etats-Unis, 2001-2008
Source : Interactive Advertising Bureau (IAB), Etats-Unis.
59. La publicité en ligne présente plusieurs avantages. Les technologies s’améliorent avec, par
exemple, un essor des annonces intégrées, dans le contexte de la vidéo en ligne hébergée gratuitement. Les
modèles tarifaires sont attrayants pour les annonceurs, qui paient pour de véritables clients potentiels ou
même pour des ventes effectives, offrant contrôle et flexibilité. En outre, l’automatisation de la gestion des
annonces ouvre de plus en plus le marché de la publicité en ligne aux petites et moyennes entreprises. Il
existe encore une disparité entre le temps que les utilisateurs passent en ligne et les montants dépensés en
publicité en ligne, d’où une perspective probable de croissance soutenue.
DSTI/ICCP(2009)9
25
60. Les annonces des moteurs de recherche sont la forme de publicité en ligne la plus employée,
principalement à cause de la prédominance des moteurs de recherche parmi les portails d’entrée pour les
utilisateurs Internet, suivies par les placards et par les annonces classées. Elles constituent aussi le format
qui a le taux de croissance le plus élevé : 26 % de 2007 à 2008 (Figure 4).
Figure 4. Formats de publicité en ligne en Europe, 2007 et 2008
a. Formats de publicité en ligne (milliards EUR) b. Croissance des formats de publicité en ligne de 2007 à 2008
26.0%
17.4%
15.1%
12.2%
Search Classifieds Display Email
Moteurs de recherche Placards Annonces classées Courrier électronique Source : IAB Europe / PWC
61. Les revenus de la publicité en ligne montrent une forte concentration, qui est néanmoins similaire
à celle des médias classiques. Les 50 premiers domaines recueillent 91 % des dépenses de publicité en
ligne en Amérique du Nord, et les 10 premiers perçoivent 70 % de ces revenus. L’entrée des nouvelles
plates-formes participatives à fort trafic dans le marché de la publicité en ligne, notamment MySpace et
YouTube, apporte une pression concurrentielle du fait que les annonceurs peuvent s’adresser à ces
nouveaux fournisseurs pour obtenir de l’espace publicitaire. En outre, du fait des faibles barrières à l’entrée
pour les créateurs et de la baisse spectaculaire des coûts de transaction pour les annonceurs, il se crée
lentement une longue traîne de petits producteurs de contenus qui sont capables de participer à l’industrie
de la publicité grâce aux dispositifs de partage de revenus.29
Modèles à paiement par l’utilisateur
62. Les utilisateurs paient une redevance périodique — journalière, mensuelle ou annuelle —
d’abonnement à un service. Les fournisseurs combinent souvent des données ou services gratuits avec des
données ou services « premium » (c’est-à-dire réservés à leurs abonnés ou membres). Dans certains cas, les
services sont tarifés au volume d’utilisation effectif. On notera que le modèle de l’abonnement et le modèle
de la publicité sont souvent combinés.
Abonnements mensuels : les FAI offrent souvent la connectivité de réseau et les services
connexes dans le cadre d’un abonnement mensuel « illimité ». Les fournisseurs
d’hébergement Web fournissent souvent aussi sur abonnement des volumes de stockage
spécifiés. Dans les services sur abonnement à deux étages, les utilisateurs peuvent opter pour
un compte « de base » gratuit ou pour un compte « professionnel » payant avec des
caractéristiques supérieures.
DSTI/ICCP(2009)9
26
Tarification à l’utilisation : Certains services sont tarifés en fonction du volume d’utilisation
effectif ou combinent un abonnement mensuel et une tarification à l’utilisation, notamment
sur les réseaux mobiles.
Paiement à la pièce : dans ce modèle, les utilisateurs paient à la pièce pour accéder à des
contenus, services ou logiciels. Les services payants sont très courants sur les réseaux
mobiles. Certains intermédiaires sur le Web fixe réussissent à tirer des revenus de services
payants, comme Meetic, site Web de rencontres en ligne.
63. On trouvera des informations sur la taille des marchés relevant du modèle à paiement par
l’utilisateur dans les sections sur l’évolution du marché dans le secteur des fournisseurs d’accès et services
Internet et dans le secteur « traitement de données et hébergement Web ».
Modèle du courtage
64. Les courtiers sont des intermédiaires de marché : ils rapprochent les acheteurs et les vendeurs et
facilitent les transactions. Les courtiers jouent fréquemment un rôle sur les marchés du commerce
électronique entre entreprises, entreprise-consommateur ou entre consommateurs. Habituellement les
courtiers facturent des honoraires ou une commission pour chaque transaction qu’ils permettent
d’effectuer. La formule de ces rémunérations peut varier. Les modèles de courtage peuvent comprendre
notamment les éléments suivants :
Commissions sur les transactions : Les plates-formes de ventes aux enchères, les sites Web de
comparaison de prix et autres plates-formes de commerce électronique intermédiaires facturent
souvent aux vendeurs une commission en fonction de la valeur de la transaction et/ ou des frais de
listage. Les intermédiaires financiers en ligne ou les courtiers de transactions qui fournissent des
mécanismes tiers de paiement pour les transactions des acheteurs et vendeurs facturent aussi une
commission sur les transactions.
Droits d’adhésion : Les places de marché font souvent payer à leurs membres des droits
d’adhésion et offrent une gamme complète de services couvrant tout le processus des transactions,
de l’étude de marché à la négociation et à l’accomplissement de la transaction.
65. On trouvera des informations sur la taille des marchés relevant du modèle du courtage dans les
sections sur l’évolution du marché dans le secteur des plates-formes de commerce électronique sur le Web
et des systèmes de paiement.
Dons volontaires / modèles communautaires
66. Les créateurs de contenus (en particulier, dans le cas des contenus créés par les utilisateurs)
offrent souvent ceux-ci gratuitement tandis que les plates-formes intermédiaires sollicitent des dons. Les
modèles communautaires reposent sur la fidélité des utilisateurs qui y investissent beaucoup en temps et en
enthousiasme. Les revenus peuvent avoir pour base la vente de produits et services auxiliaires, des dons
volontaires, ou la publicité et des abonnements à des services améliorés. Bien que les modèles d’entreprise
soient encore en cours d’évolution, l’essor des réseaux sociaux montre que l’Internet convient bien aux
modèles communautaires.
Contenus libres : les contenus ou logiciels sont élaborés en collaboration par des communautés
de participants sur une base bénévole, comme dans le site Wikipedia ou les sites de socialisation.
En général, des régimes de licences ouvertes telles que la licence Creative Commons ont facilité
les modèles de contenus libres.30
DSTI/ICCP(2009)9
27
Dons volontaires : Les créateurs de contenus offrent ces derniers gratuitement mais les plates-
formes intermédiaires sollicitent des dons des utilisateurs pour financer, par exemple,
l’infrastructure et les dépenses d’exploitation. Par exemple, les sites de blogues et de journalisme
citoyen tels que Global Voices Online bénéficient du soutien des blogueurs qui fournissent les
contenus et les dépenses d’exploitation sont financées par des subventions de fondations ou dans
certains cas par des entreprises de presse.31
67. Sur le plan économique, la notion de complémentarité est importante dans les modèles à base
communautaire, beaucoup de biens étant créés pour « compléter » d’autres biens, par exemple une
modification sur Wikipedia qui s’appuie sur les contributions antérieures. Les marchés de type
transactionnel sont à la base de nombreuses statistiques économiques, mais les modèles communautaires
montrent que la création de valeur peut avoir lieu gratuitement, ou en vue d’un profit ou encore dans le
cadre d’un troc et qu’elle n’est pas toujours quantifiable.
DSTI/ICCP(2009)9
28
L’EVOLUTION DES MARCHES DES INTERMEDIAIRES INTERNET
68. La présente section vise à décrire la situation concurrentielle des marchés et le rythme de
changement dans les principaux secteurs d’intermédiaires Internet mis en lumière. Il faut souligner à
nouveau que, du fait de la rapidité de l’évolution de certains modèles d’entreprise sur l’Internet et de leur
complexité technique, il est quelquefois difficile dans ces industries de parvenir à des pratiques
commerciales stables et constantes. Parallèlement, il est particulièrement difficile d’effectuer des mesures
en raison du brouillage des frontières entre ce que les statisticiens nationaux classaient comme des activités
séparées et de la création de nouveaux domaines d’activité qui ne reposent pas nécessairement sur des
transactions.
Encadré 4. Revenus des secteurs d’intermédiaires Internet aux Etats-Unis, 2007
D’après les données de l’U.S. Census sur les revenus dans les secteurs des intermédiaires aux Etats-Unis, les FAI représentaient en 2007 environ 54 milliards USD (soit 12.4 % de plus qu’en 2006) et le secteur du traitement de données, hébergement et services connexes 72.8 milliards USD (2.9 % de plus qu’en 2006). Les portails Web n’atteignaient que 12 milliards USD en 2007, mais avec un taux de croissance impressionnant de 25 % par rapport à l’année précédente. Quant aux intermédiaires du commerce électronique de détail, ils généraient près de 89 milliards USD de revenus en 2007, avec un taux de croissance de 18.3 % (Figure 5). Par ailleurs, on peut estimer les revenus des intermédiaires du commerce électronique de gros à 415 milliards USD en 2007.
Ces données conduisent à un total de revenus approximatif de 230 milliards USD en 2007, soit environ 1.3 % de la valeur ajoutée du PIB. A titre de comparaison, la valeur ajoutée de l’ensemble du secteur de l’information représentait environ 4.2 % du total de la valeur ajoutée du PIB en 2007 aux Etats-Unis, l’intermédiation financière environ 3.6 % et l’intermédiation immobilière environ 1 %.
32, 33
On notera également que, bien que les revenus du commerce électronique dans diverses industries de services aient atteint un total de 124 milliards USD, soit presque 20 % de plus qu’en 2006, ils ne sont pas inclus dans le total de 1.3 % attribué aux « secteurs d’intermédiaires Internet » dans le présent rapport parce que ces données ne font pas de différenciation entre les services vendus par des plates-formes d’intermédiaires et les services vendus par des entreprises qui endossent la propriété des services qu’elles vendent. En outre, le double comptage est une source de difficultés.
34 De même, les données concernant les expéditions du secteur
manufacturier dans le cadre du commerce électronique, qui ne distinguent pas les revenus provenant des plates-formes intermédiaires, ne sont pas incluses.
DSTI/ICCP(2009)9
29
Figure 5. Revenus des secteurs d’intermédiaires Internet aux Etats-Unis, 2007
a. Revenus, 2007 (millions USD) b. Taux de croissance, 2006-2007
Source : U.S. Census Bureau
Note : Les fournisseurs d’accès Internet et de services Internet comprennent les services d’accès Internet fournis par les opérateurs de télécommunications filaires et sans fil et les câblo-opérateurs.
69. Pour sa publication biennale intitulée « Perspectives des technologies de l’information », l’OCDE
suit les 250 premières entreprises des technologies de l’information et des communications (TIC), en
examinant les rapports annuels de ces entreprises. Les entreprises de cette liste, qui sont classées par
secteur, sont dominées par les grandes compagnies d’électronique et de télécommunications. Les
entreprises de télécommunications ont généralement des activités de FAI en plus de la téléphonie, mais ces
activités ne sont mises à part dans le contexte des Perspectives des technologies de l’information.
Toutefois, les entreprises soumises à ce suivi comprennent aussi un secteur « Internet » réunissant les
entreprises qui tirent leurs revenus d’activités à base Internet sans appartenir à aucune autre catégorie des
TIC (entreprises purement Internet). Beaucoup de ces entreprises sont considérées comme des
« intermédiaires Internet » dans le présent rapport (Figure 6).35
70. Une analyse récente de l’impact de la crise économique sur les TIC a montré que le sort des
entreprises Internet dépend de facteurs légèrement différents de ceux des autres secteurs.36
En particulier,
on commence à observer que les modèles d’entreprise reposant sur la publicité en ligne (Google, AOL,
Yahoo!, IAC) dans le secteur de l’Internet peuvent bénéficier de la crise, qui catalyse le transfert de la
publicité vers le marché en ligne au détriment des formes de médias plus classiques. Les transactions en
ligne continuent de croître en proportion du total des achats dans le commerce de détail (Amazon, eBay,
Expedia). Le nombre des abonnés au haut débit et aux services de données mobiles continue également
d’augmenter. Le ralentissement de la croissance globale dans certains secteurs peut être profitable aux
entreprises Internet, du fait que les consommateurs cherchent à faire de meilleures affaires en ligne et que
les annonceurs mettent l’accent sur la publicité en ligne. Cette situation est de nature à bénéficier aux
entreprises de tête et à favoriser une concentration accrue avec, par exemple, Amazon pour le commerce de
détail en ligne, Google pour la publicité en ligne ou Apple pour les contenus numériques. L’iTunes Store,
par exemple, représente plus de 12 % des revenus d’Apple, sous la forme de téléchargements de musique,
de films et d’applications pour l’iPhone.37
DSTI/ICCP(2009)9
30
Figure 6. Revenus des premières entreprises purement Internet
millions USD à prix courants
0
5,000
10,000
15,000
20,000
25,000
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Amazon
e-bay inc
Yahoo
AOL LLC
E*Trade
Expedia
TD AMERITRADE Holding
IAC/Interactive
Source : base de données des Perspectives des technologies de l’information de l’OCDE.
71. Néanmoins, la crise économique a un certain impact sur les intermédiaires Internet. Les revenus
trimestriels de nombreuses entreprises ont augmenté durant 2008, mais à un rythme décroissant. Toutefois,
la situation est variée, avec certaines entreprises qui continuent d’afficher une croissance positive alors que
d’autres ont vu leurs revenus baisser au début de 2009. Dans le segment du commerce de détail, alors
qu’Amazon affichait encore une croissance à deux chiffres sur 12 mois de 18 % au premier trimestre 2009
(néanmoins, contre 37 % au premier trimestre 2008), les revenus d’eBay avaient baissé de -8 % (contre une
hausse de 24 % pour le premier trimestre 2008). De même, dans le segment de la publicité en ligne,
Google déclarait une croissance sur 12 mois de 6 % au premier trimestre (contre 42 % un an plus tôt), alors
que Yahoo enregistrait une croissance négative de -13 % (contre 9 % au premier trimestre 2008).
Secteur des fournisseurs d’accès et de services Internet
72. Les sources de croissance du secteur des fournisseurs d’accès et de services Internet sont
notamment les contenus et applications numériques, les connexions haut débit à plus grande vitesse et, de
plus en plus, le haut débit mobile. Le marché de la fourniture d’accès et de services Internet est
extrêmement concurrentiel, avec de faibles marges. Malgré la croissance du nombre des utilisateurs
Internet, on prévoit une baisse de l’emploi dans ce secteur.38
Avec la concentration croissante de cette
industrie, les fournisseurs sont moins nombreux et servent des clientèles d’utilisateurs Internet plus vastes
et, de ce fait, une main-d’œuvre moins nombreuse peut répondre aux besoins de l’industrie.
Accès Internet et haut débit filaires
73. Les utilisateurs Internet fixes ont atteint le nombre de 1 milliard dans le monde à la fin de 2008.
La Chine représentait l’audience en ligne la plus grande avec 180 millions d’utilisateurs Internet, soit près
de 18 % du total de l’audience Internet mondiale, suivie par les Etats-Unis (16.2 %), le Japon (6.0 %),
l’Allemagne (3.7 %) et le Royaume-Uni (3.6 %).39
74. Dans les revenus des opérateurs de télécommunications et des câblo-opérateurs, l’accès Internet
constitue un segment en croissance. Aux Etats-Unis, en 2007, les revenus des fournisseurs d’accès se
répartissaient à peu près également entre les « purs FAI », les opérateurs de télécommunications filaires et
les câblo-opérateurs (Figure 7). Les données montrent de forts taux de croissance pour les opérateurs de
télécommunications filaires et les câblo-opérateurs dans leurs services d’accès Internet. Par exemple,
l’accès Internet a contribué à environ un quart des revenus de compagnies comme NTT au Japon ou Bell
DSTI/ICCP(2009)9
31
Canada en 2008, c’est-à-dire à peu près autant que la téléphonie mobile ou la téléphonie fixe. Un élément
encore plus significatif est la tendance haussière des revenus des services de données – fixes et mobiles –
par comparaison avec des progressions plus lentes dans la téléphonie mobile et des baisses dans la
téléphonie fixe.
Figure 7. Revenus des fournisseurs d’accès et de services Internet aux Etats-Unis, 2004-2007 (millions USD)
Source : U.S. Census Bureau, Service Annual Survey et données administratives, 2009
75. L’utilisation de l’Internet haut débit continue de croître, en partie aux dépens de l’accès
commuté. Dans les pays de l’OCDE, la pénétration du haut débit (c’est-à-dire le nombre d’abonnés haut
débit pour 100 habitants) a augmenté de 13 % en 2008, pour atteindre 267 millions d’abonnés en décembre
2008, soit 22.6 abonnés pour 100 habitants.40
Bien que la croissance ralentisse, on peut s’attendre à ce que
les investissements dans les réseaux haut débit – pour une part stimulés par les plans de relance
économique dans les pays de l’OCDE – bénéficient à l’Internet haut débit.41
Accès Internet mobile
76. On dénombre maintenant plus de 4 milliards de téléphones mobiles dans le monde, avec une
croissance qui se situe récemment dans le monde en développement. En fait, beaucoup d’économies en
développement dépassent maintenant leurs homologues de l’OCDE pour le nombre de propriétaires de
cartes SIM (Figure 8, a).
DSTI/ICCP(2009)9
32
Figure 8. Abonnements de téléphonie mobile et utilisateurs Internet (milliards)
a. Abonnements de téléphonie mobile (milliards), 2000-2008
b. Utilisateurs Internet (milliards), 2006-2013
Pays en développement Pays développés* Source : Banque mondiale ; UIT (Note : * membres de l’OCDE)
PREVISION Total utilisateurs Internet Abonnés haut débit mobile Abonnés haut débit fixe Source : Informa Telecoms & Media ; UIT ; Forrester Research
77. Sur les marchés pour lesquels on possède des données, on observe une croissance notable des
abonnés au haut débit mobile.42
La Figure 8, b présente quelques estimations du nombre d’abonnements au
haut débit mobile par comparaison avec le haut débit fixe dans le monde, ainsi que des prévisions de
croissance. Le haut débit mobile, plutôt que les minutes de téléphonie vocale, est un important segment de
croissance sur le marché mobile, avec le passage d’un nombre grandissant d’abonnés à la technologie
supérieure 3G. Au Royaume-Uni, par exemple, l’Ofcom estimait en 2008 les revenus des services de
données (à l’exclusion des SMS) à 1.0 milliard GBP sur un total de revenus des services mobiles de détail
de 15.1 milliards GBP.43
Le taux de pénétration moyen de la 3G enregistré dans les pays de l’OCDE était
de 18.2 % en 2007. D’après des données plus récentes collectées par la Commission européenne, on
comptait plus de 90 millions d’utilisateurs de services mobiles 3G en janvier 2009 dans l’Union
européenne, soit 15.5 % du total des abonnés des opérateurs mobiles. En Europe, les utilisateurs mobiles
3G dépassaient 20 % du total des abonnés en Italie, en Australie, en Suède et au Royaume-Uni.44
78. Les modèles de revenus pour les services de données haut débit mobiles sont encore en évolution
sans qu’un plan d’entreprise dominant n’ait encore émergé. Beaucoup d’opérateurs continuent de facturer
les utilisateurs au mégaoctet pour le trafic de données et ces prix sont souvent élevés. Dans d’autres cas, les
opérateurs ont choisi d’appliquer des tarifs forfaitaires pour le haut débit mobile mais empêchent une
utilisation excessive en fixant des plafonds de volume à un bas niveau. Les opérateurs doivent faire face à
un dilemme difficile en matière de tarifs : fixer des prix trop bas réduirait la qualité du réseau pour tous et
fixer des prix trop hauts conduirait à une sous-utilisation des fréquences. Néanmoins, on s’attend à ce que
l’accès haut débit mobile reste une source majeur de croissance des revenus.45
Secteur du traitement de données et de l’hébergement Web
79. Les facteurs de croissance pour l’industrie des fournisseurs de traitement de données et
d’hébergement Web sont : la plus grand vitesse de traitement à des prix plus bas ; la diffusion du haut débit
qui permet l’hébergement de services à distance pour les applications logicielles ; et la tendance à
l’externalisation des TI.
DSTI/ICCP(2009)9
33
Figure 9. Taux de croissance annuels dans le secteur de l’information aux Etats-Unis, 2004-2008
Source : US Census Bureau, 2009
80. Les revenus dans le secteur des fournisseurs de traitement de données et d’hébergement Web aux
Etats-Unis ont augmenté à un rythme annuel d’environ 3 % entre 2006 et 2008, après la forte croissance
(13 %) de 2005 à 2006 qui a succédé à la période troublée de l’éclatement de la bulle Internet (Figure 9).
On possède peu de données en valeur pour les marchés européens. Toutefois, l’indice semble montrer que
la croissance a été particulièrement forte en République slovaque et en Turquie (20 % de croissance
annuelle entre 2005 et 2008), suivies par la Pologne, la Hongrie, la Slovénie et la Finlande, qui ont
enregistré des taux de croissance entre 12 et 16 % (Figure 10). La croissance a été plus lente dans des pays
comme la France ou la Suède, qui avaient déjà des taux de pénétration élevés pour les serveurs Web en
2005 (Figure 10).
DSTI/ICCP(2009)9
34
Figure 10. Indice du chiffre d’affaires total : traitement de données, hébergement et activités connexes ; portails Web
dans quelques pays d’Europe, année de base 2005
Source : Eurostat
81. Un certain nombre de facteurs expliquent la croissance de ce secteur. Les entreprises
d’hébergement géré, comme NaviSite, Easyspace au Royaume-Uni, OVH en France, China Unicom,
ThePlanet.com, Peak10, Equinix, Savvis, Bluehost, Rackspace et d’autres, tirent habituellement leurs
revenus de l’hébergement Web et fournissent en plus du logiciel-service (SaaS). Souvent, 80 % de leurs
installations (en volume) sont consacrées à la colocalisation, c’est-à-dire le partage d’un serveur Web hôte,
qui fait l’objet d’une demande croissante. Les entreprises d’hébergement géré ont aussi bénéficié de la
tendance à l’externalisation de certaines fonctions de TI vers des entités extérieures. En outre, la demande
de logiciel-service augmente et beaucoup de ces entreprises ont mis en place des offres d’hébergement de
logiciel-service pour attirer des entreprises de logiciel comme Microsoft qui souhaitent fournir leurs
applications sur l’Internet sans acheter une infrastructure.
82. Comme indicateur approximatif de la croissance du marché mondial de l’hébergement Web, le
nombre des serveurs Web dans le monde est passé de 2 millions en 1998 à 38 millions à mi-2009
(Figure 11, a). Ces serveurs permettent à plus de 175 millions de sites de former le World Wide Web.
Quant aux noms de domaines enregistrés, leur nombre est passé de 25 millions en 2000 à 168 millions en
2008. Ces dix dernières années, depuis la création de l’ICANN en 1998, le marché des registraires pour
l’enregistrement des noms de domaine est devenu très concurrentiel, les 20 premiers registraires de gTLD
(domaines de tête génériques) représentant un peu plus de 75 % du marché en 2009 et les quatre
premiers environ 50 %. Go Daddy est un acteur prédominant, avec plus d’un quart du marché et aucun
autre registraire ne représente plus de 10 % (Figure 11, b).
DSTI/ICCP(2009)9
35
Figure 11. Infrastructure de l’Internet
a. Nombre de serveurs Web dans le monde, 2000-2008 b. Parts de marché des registraires de noms de domaine, mi-2009
2213960
3294791
8420350
11191235
14978181
15389236
1986334224859287
33241937
38549333
0
5000000
10000000
15000000
20000000
25000000
30000000
35000000
40000000
45000000
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Go Daddy Software 29%
eNom 8%
Tucows 7%
Network Solutions 6%
1&1 Internet AG 4%
Melbourne IT 4%Wild West Domains
3%
Register.com 3%
Moniker Online Services
2%
PublicDomainRegistry.com
2%
Others32%
Source : Security Space, 2009. Autres 32 % Source : RegistrarStats.com, 2009
Secteur des moteurs et portails de recherche Internet
83. La croissance du secteur des moteurs et portails de recherche Internet résulte de la demande des
entreprises et des consommateurs, qui souhaitent disposer de fonctions de recherche plus efficientes aussi
bien pour l’information que pour le divertissement, et de l’éventail croissant de services que les portails de
recherche Web continuent d’offrir. Les principaux produits sont les portails de recherche et des sites Web
consacrés à l’actualité, aux sports, au divertissement, aux jeux, à la réseautique et autres sujets, avec la
publicité comme source première de revenus. La rentabilité de chacune de ces entreprises dépend de sa
capacité de fournir une information pertinente aux consommateurs et d’offrir aux annonceurs des marchés
cibles intéressants. Les grandes entreprises bénéficient d’économies d’échelle dans le marketing et dans
leur capacité de créer et d’entretenir de multiples sites Web ainsi que des réseaux de sites partenaires. Les
entreprises plus petites peuvent participer à la concurrence en se spécialisant sur des marchés de niche.
84. Les revenus des portails de recherche Web aux Etats-Unis se sont élevés à 12 milliards USD en
2007, en forte croissance par rapport à 9.6 milliards en 2006. Plus de 72 % des revenus de 2007
proviennent de la publicité en ligne. On ne possède que des données très limitées pour ce secteur en
Europe. Néanmoins, d’après les données d’Eurostat, les revenus de la catégorie « contenu de portails
Internet » atteignaient 0.4 milliard EUR en Espagne et 0.27 milliard EUR en Norvège en 2006, également
en forte croissance.
85. Le segment des moteurs de recherche est très concentré : les 5 premières entreprises représentent
plus de 90 % du marché. Au niveau mondial, d’après des données de Comscore de juillet 2008, la part de
Google dans le total des recherches était de 64.1 %, suivi par Yahoo! avec 14.6 %, Baidu (Chine) avec
12.9 %, Microsoft avec 3.6 % et NHN Corporation (Naver.com, Korea) avec 2.1 %. Baidu enregistrait la
plus forte croissance. Aux Etats-Unis, Google représentait 65 % des 14 milliards de recherches par mois en
juin 2009 tandis que son concurrent le plus proche, Yahoo, détenait environ 20 % de ce trafic de
recherches mensuel (Figure 12, a).
DSTI/ICCP(2009)9
36
86. Bien que Google soit le moteur de recherche prédominant dans le monde, la concurrence reste
vive, notamment sur les marchés asiatiques. Dans l’ensemble de la région Asie-Pacifique, les écarts entre
les parts de marché des moteurs de recherche paraissent plus petits. D’après des données de Comscore de
juillet 2008, Google détenait une part des recherches de 33.5 %, suivi par Baidu avec 27.4 % et Yahoo!
avec 19.7 %. La société coréenne NHN Corporation se plaçait au quatrième rang avec une part de marché
de 4.6 %, devant Alibaba.com Corporation (3 %) ou Microsoft (1.7 %).46
87. Au Japon, par exemple, Yahoo! et Google détiennent chacun une part notable du marché. Le
marché japonais est important, étant donné que la population Internet de ce pays est la troisième du monde
(Figure 12, b). En outre, Yahoo! et Microsoft ont récemment annoncé un projet de partenariat dans lequel
Yahoo! utiliserait le moteur de recherche et serveur de publicité Bing de Microsoft. La part combinée de
Yahoo et Microsoft sur le marché des recherches Internet aux Etats-Unis approcherait de 30 %, contribuant
à augmenter la part de marché du nouveau moteur de recherche Bing. Yahoo! prévoyait de concentrer ses
ressources sur ses pages de portail et de courrier électronique à fort trafic.
Figure 12. Principaux acteurs dans le domaine des recherches Internet, Etats-Unis et Japon
a. Parts du total des recherches Internet aux Etats-Unis en juillet 2009
b. Parts du total des recherches Internet au Japon en janvier 2009
Google Sites 65%
Yahoo! Sites 20%
Microsoft Sites 8%
Ask Network 4%
AOL LLC 3%
Source : Comscore, 2009
Note : à l’exclusion des recherches effectuées à partir d’ordinateurs publics et de l’accès par téléphone mobile ou assistant électronique de poche.
Secteur du commerce électronique sur le Web
88. Les transactions en ligne sont devenues courantes dans les pays de l’OCDE. En 2007, elles
représentaient jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires total des entreprises en Irlande (Figure 13). La part des
transactions en ligne était aussi très élevée en Norvège (8.5 %), au Royaume-Uni (7 %) et en Espagne
(6.2 %). Le degré de confiance variable des consommateurs d’un pays de l’OCDE à l’autre peut expliquer
en partie les différences du niveau d’activité du commerce électronique entre ces pays.
DSTI/ICCP(2009)9
37
Figure 13. Commerce électronique par l’Internet – pourcentage du chiffre d’affaires total des entreprises correspondant aux ventes par l’Internet, dans quelques pays d’Europe
Note : Cet indicateur correspond aux recettes des entreprises tirées des ventes par l’Internet en pourcentage de leur chiffre d’affaires total. Les ventes passant par d’autres réseaux ne sont pas incluses, notamment les ventes par EDI. Ces données ne couvrent que les entreprises ayant au moins 10 salariés. L’année indiquée est l’année de l’enquête.
Source : Eurostat
Commerce électronique de détail (entreprise-consommateur)
89. Les taux de croissance enregistrés pour le commerce électronique de détail en Europe sont restés
en 2008 à un niveau plus élevé qu’on ne l’attendait. D’après des données d’Eurostat, la croissance du
commerce de détail par le biais de sociétés de vente par correspondance ou par l’Internet a été beaucoup
plus forte que celle du total du commerce de détail, et notamment en Pologne et en Grèce (Figure 14).
D’après Eurostat, près d’un tiers des particuliers dans la zone de l’UE27 ont fait des achats sur l’Internet en
2008.47
Plus de la moitié des particuliers ont acheté sur l’Internet dans les pays suivants : Danemark,
Royaume-Uni, Pays-Bas, Allemagne, Suède et Finlande. D’après les estimations de la société de recherche
IDATE, les revenus du commerce électronique ont augmenté de plus de 30 % en moyenne sur les cinq
marchés majeurs d’Europe occidentale en 2007, pour atteindre un total de 124 milliards EUR (à
l’exclusion des services financiers). L’Espagne, la Norvège et le Royaume-Uni ont enregistré de fortes
hausses des ventes au détail en ligne en 2007 tandis que le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France
restaient les plus grands marchés d’Europe occidentale. D’après l’IDATE, la Chine connaît aussi une
croissance du commerce électronique, avec un doublement de ces revenus entre 2006 et 2007 pour
atteindre un total de 29 milliards EUR. On explique cette tendance par un transfert des ventes vers
l’Internet au détriment des magasins, par une augmentation du nombre de nouveaux acheteurs en ligne et
par le fait que les acheteurs en ligne sont moins sensibles que le consommateur européen moyen à la
dégradation de la situation économique. D’après les projections d’une autre société de recherche, Forrester
Research, les Européens dépenseront par ce canal un montant moyen annuel de 942 EUR par personne en
2009.48
DSTI/ICCP(2009)9
38
Figure 14. Chiffre d’affaires du commerce de détail par le biais de sociétés de vente par correspondance ou par l’Internet en Europe
a. Croissance moyenne du commerce de détail par le biais de sociétés de vente par correspondance ou par l’Internet comparée à celle du total des ventes au détail, données
trimestrielles (2005=100)
b. Croissance du commerce de détail par le biais de sociétés de vente par correspondance ou par l’Internet
dans quelques pays en 2008
80
90
100
110
120
130
140
150
160
170
180
2005Q01
2006Q01
2007Q01
2008Q01
2009Q01
Retail sale via mail order houses or via Internet**
Retail trade*
-20.0%-10.0%
0.0%10.0%20.0%30.0%40.0%50.0%60.0%70.0%80.0%90.0%
Po
lan
d
Gre
ece
Cze
ch R
ep
ub
lic
Be
lgiu
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Swe
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n
Un
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EU1
5
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No
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Fran
ce
Hu
nga
ry
Au
stri
a
Ital
y
De
nm
ark
Vente au détail par le biais de sociétés de vente par correspondance ou par l’Internet** Commerce de détail* Note : Moyenne des pays suivants : Autriche, Belgique, République tchèque, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Norvège, Pologne, Suède, Turquie et Royaume-Uni. *Catégorie G47 de la NACE Rév. 2, Commerce de détail, à l’exception des automobiles et des motocycles / ** Catégorie G4791 de la NACE Rév. 2.
Source : Eurostat
90. Aux Etats-Unis, les données officielles montrent une forte croissance annuelle du commerce
électronique, qui s’est ralentie à partir de 2007 (Figure 15, a). En 2008, les ventes au détail en ligne se sont
élevées au total à 133 milliards USD, soit 5 % de plus qu’en 2007.49
L’année précédente (2006-2007), les
ventes en ligne des détaillants aux Etats-Unis avaient augmenté de 18.4 %, ce qui représente une très forte
croissance, mais moindre que les 30 % de croissance enregistrés en Europe occidentale ou les 100 %
enregistrés en Chine. De 2002 à 2007, les ventes au détail en ligne ont augmenté au rythme moyen annuel
de 23.1 %, contre 5.0 % pour le total du commerce de détail. En pourcentage du total du commerce de
détail, les ventes du commerce électronique de détail aux Etats-Unis sont restées modestes, avec 3.5 % du
total du commerce de détail à mi-2009, contre 3.35 % en 2008.
DSTI/ICCP(2009)9
39
Figure 15. Le commerce électronique aux Etats-Unis
a. Le commerce électronique en % du total des ventes du commerce de détail.
b. Le commerce électronique en %, dans le commerce de gros*, le commerce de détail et un groupe de services.
0.91.1
1.41.7
2.0
2.4
2.8
3.23.35
3.5
0.0
0.5
1.0
1.5
2.0
2.5
3.0
3.5
4.0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 (Q1, Q2)
0
0.5
1
1.5
2
2.5
3
3.5
4
4.5
5
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Selected Services Revenues
Retail Trade Sales
Merchant Wholesale Trade Sales, excluding MSBOs and excluding EDI (approximation)
* Note : Des données concernant les commerçants en gros indiquent que le commerce électronique interentreprises utilise des systèmes d’Echange de données informatisé (EDI) exclusifs, pour une part d’environ 75 % en 2006 et en 2007. Pour donner une approximation des transactions de commerce électronique non-EDI de 2000 à 2005, à titre illustratif, on considère que les montants non-EDI représentent 25 % des revenus effectifs annuels.
Source : U.S. Census Bureau, Estats, 2009 et Service Annual Survey 2007.
91. Dans le total des ventes du commerce électronique de détail aux Etats-Unis en 2007, les
intermédiaires du commerce électronique de détail (catégorie d’industrie des « entreprises de vente
électronique et de vente par correspondance ») représentaient 88.9 milliards USD (18.3 % de plus qu’en
2006), soit 70 % du total.50
En 2007, la première catégorie de marchandises pour les ventes électroniques à
l’intérieur de la catégorie d’industrie des « entreprises de vente électronique et de vente par
correspondance » était celle des « vêtements et accessoires vestimentaires » (y compris les chaussures)
avec un montant de ventes électroniques de 14 milliards USD, suivie par la catégorie « autres
marchandises » (13 milliards USD) et par le « matériel informatique » (11 milliards USD). Les deux
premières catégories pour le pourcentage de vente en ligne étaient les « appareils électroniques et appareils
ménagers » et la « musique et vidéos », toutes les deux avec 74 %.
92. On peut aussi noter que, bien que ces données se chevauchent peut-être avec les autres secteurs
d’intermédiaires Internet, le commerce électronique a aussi été un vecteur croissant des ventes de services,
représentant, en 2007, 1.8 % (124 milliards USD) du total des revenus du groupe de services considéré.51
Les « services spéciaux » comprennent le secteur de l’information, certains secteurs financiers, ainsi que,
par exemple, le secteur des arts, des spectacles et des loisirs. Le commerce électronique en pourcentage du
total des revenus était particulièrement important dans le secteur des services de voyages (22.8 % des
revenus en 2007) et dans les industries de l’édition non-Internet (6.2 % des revenus en 2007), comme les
livres ou les films.
Places de marché électroniques interentreprises
93. De plus en plus, le commerce électronique interentreprises fait partie intégrante des pratiques
commerciales des compagnies. Les transactions de commerce électronique interentreprises en Europe ont
approché au total 1 000 milliards EUR en 2007. Aux Etats-Unis, en 2007, la partie du commerce de gros
conduite électroniquement sur le Web (en excluant l’EDI) représentait 689.3 milliards USD, soit 4.2 % du
total du commerce de gros (Figure 15, b). Les agents, courtiers et marchés électroniques du commerce de
gros qui n’endossent pas la propriété des biens qu’ils vendent constituaient 10 % du total des ventes du
DSTI/ICCP(2009)9
40
secteur du commerce de gros en 2002. En supposant que le même ratio s’applique en 2007, il en résulterait
un montant de 415 milliards USD pour les agents, courtiers et marchés électroniques du commerce de gros
cette année-là.
94. Les places de marché électroniques du commerce interentreprises suivent habituellement un
modèle reposant uniquement sur des frais de transaction ou bien sur une combinaison quelconque de frais
d’inscription, de frais de transaction et de frais de listage (ou hébergement). Des frais d’inscription peuvent
être facturés aux acheteurs, aux vendeurs ou aux deux à la fois et consistent généralement en un paiement
unique ou un abonnement annuel en échange de l’accès aux produits ou services de la place de marché —
qui permettent notamment de réduire les coûts de la recherche d’acheteurs ou de vendeurs. Les frais de
transaction ont classiquement pour base la valeur monétaire de la transaction (et ils peuvent s’appliquer
aux vendeurs ou aux acheteurs) ou bien les économies réalisées par l’acheteur du fait qu’il a effectué la
transaction en passant par la place de marché électronique considérée. Les frais de listage ou
d’hébergement sont généralement payés par le vendeur en échange de l’autorisation de commercialiser des
produits ou services sur le site Web de la place de marché en ligne ; celle-ci sert de « catalogue »
permettant au vendeur de présenter ses produits au public de ce site Web.52
Paiement dans le commerce électronique
95. Les cartes de crédit sont le mode de paiement dominant dans l’ensemble du commerce
électronique. Elles prédominent aussi dans les transactions de détail. En Europe, par exemple, d’après les
estimations du groupe européen Pago, les cartes de crédit représentaient 81.6 % des transactions du
commerce électronique de détail en 2008, avec 44.4 % des transactions pour Visa, 35.4 % pour
MasterCard et 5.5 % pour les autres cartes de crédit.53
D’après la même source, 5 % de ces transactions de
détail étaient payées par des moyens hors ligne et 12 % par prélèvement direct.
96. A l’exception du service d’intermédiaire PayPal (Encadré 5), la majorité des autres moyens de
paiement en ligne n’ont pas encore acquis une masse critique suffisante, aussi bien de commerçants que de
consommateurs, dans les pays de l’OCDE. La filiale de paiement électronique d’eBay, PayPal, a plus de
150 millions de comptes dans le monde.54
DSTI/ICCP(2009)9
41
Encadré 5. Paypal
Bien qu’il existe un nombre limité de produits similaires dans certains pays, PayPal s’avère le plus utilisé des nouveaux mécanismes de paiement non bancaires à base Internet. PayPal fonctionne essentiellement comme un intermédiaire de paiement pour les particuliers et les organisations qui souhaitent commercer les uns avec les autres ou transférer des fonds par l’Internet. PayPal opère en permettant à un particulier d’établir à son nom dans cette société un compte alimenté par avance au moyen d’une carte de crédit ou de débit ou par un virement à partir d’un compte bancaire. Avec cette réserve prépayée, les particuliers peuvent acheter des articles ou transférer des fonds vers d’autres titulaires de compte PayPal. Le paiement ou le transfert de fonds se fait sous la forme d’une écriture comptable entre les comptes PayPal. Quand la personne veut accéder aux fonds contenus dans son compte PayPal, elle ordonne à PayPal de créditer son compte de carte de crédit ou de carte de débit ou son compte bancaire par virement ou même par un chèque papier.
Source : OCDE / GAFI (Groupe d’action financière), Report on New Payment Mechanisms, 2006
Plates-formes participatives
97. Par « plates-formes participatives », on entend ici :
Les plates-formes de réseaux sociaux (par exemple, Facebook, Twitter) : la publicité en ligne
apparaît comme la principale source future de revenus des plates-formes de réseaux sociaux.
Toutefois, on ne sait pas encore très bien si ces revenus seront suffisants pour financer le nombre
croissant de ces plates-formes participatives et si les utilisateurs seront réceptifs à la publicité qui
y sera présentée.
Les jeux en ligne, qui sont des jeux informatiques joués sur l’Internet, au moyen d’un ordinateur,
d’une console ou d’un appareil sans fil.55
Le marché des jeux en ligne a été estimé à 6.5 milliards
USD en 2007.56
Les plates-formes participatives « communautaires », comme Wikipedia. Peu d’entre elles
génèrent des revenus significatifs et la plus grande partie du contenu est bénévole.
Les plates-formes d’édition ou de diffusion sur l’Internet qui ne créent pas elles-mêmes les
contenus édités ou diffusés ni n’en sont propriétaires, comme YouTube.
98. Etant donné que beaucoup d’interactions sur les réseaux participatifs ont lieu gratuitement ou
sous la forme d’arrangements de troc complexes et que la plupart des réseaux participatifs sont des sociétés
non cotées, il est difficile de quantifier ce secteur, à moins de trouver des indicateurs substitutifs (en
estimant par exemple la valeur du temps passé sur certaines de ces plates-formes). A cet égard, les données
des sociétés de mesure d’audience en ligne présentées ci-dessous sont instructives.
DSTI/ICCP(2009)9
42
Figure 16. Visiteurs uniques de Facebook.com, février 2009 (milliers)
Visiteurs uniques (milliers)
Source : Comscore, 2009
99. D’après la société de mesure d’audience en ligne Comscore, Facebook se plaçait en tête de la
catégorie des réseaux sociaux dans la plupart des pays d’Europe en février 2009 (Figure 16).57
Ce site avait
sa plus grande audience au Royaume-Uni avec 22.7 millions de visiteurs (75 % de plus que l’année
précédente), suivi par la France avec 13.7 millions de visiteurs (518 % de plus) et par la Turquie avec
12.4 millions de visiteurs (données de l’année précédente non disponibles). Par exemple, cela semble
impliquer que, chaque mois, un Français sur quatre utilise Facebook. Ce nombre paraît extrêmement élevé,
mais à titre de comparaison entre les pays et temporellement, ces données sont instructives. D’après une
autre société de mesure d’audience en ligne, Nielsen Netview, les utilisateurs aux Etats-Unis ont consacré
en moyenne 4.5 heures à Facebook en juin 2009, contre 3 heures aux sites de Yahoo! et un peu plus de
2 heures aux sites Web de Microsoft (Tableau 4).
DSTI/ICCP(2009)9
43
Tableau 4. Utilisation de l’Internet aux Etats-Unis, total domicile et travail, mois de juin 2009
10 premières marques Web en juin 2009 (Etats-Unis, domicile et travail)
Marque Audience unique
(milliers)
Temps par personne (hh:mm:ss)
1 Google 147 778 1:48:58
2 Yahoo! 133 139 3:15:59
3 MSN/WindowsLive/Bing 111 352 2:02:11
4 Microsoft 96 071 0:49:50
5 AOL Media Network 92 705 2:43:10
6 YouTube* 87 686 1:12:57
7 Facebook* 87 254 4:39:33
8 Fox Interactive Media 72 724 2:14:21
9 Apple* 59 663 1:19:33
10 Wikipedia* 54 867 0:17:05
Utilisation de l’Internet aux
Etats-Unis
Sessions/visites par personne 88
Pages Web par personne 2 569 Durée de visionnement d’une
page Web 0:00:57 Temps sur ordinateur par
personne 65:10:25
Public actif 195 974 309
Estimation du public potentiel 234 275 000
* : ces marques sont considérées comme des « plates-formes participatives » dans le contexte du présent rapport.
Source : Nielsen NetView
100. Les réseaux sociaux mobiles commencent à rencontrer un certain succès. Au Royaume-Uni,
1.7 % des abonnés mobiles (0.8 million) et 1.6 % aux Etats-Unis (4 millions) accèdent à des sites de
socialisation au moyen de leur téléphone, grâce à l’amélioration des capacités de ces appareils, à
l’augmentation des vitesses des connexions mobiles ainsi qu’à la disponibilité d’applications pour les
réseaux sociaux mobiles (Figure 17).
DSTI/ICCP(2009)9
44
Figure 17. Accès aux réseaux sociaux par téléphone mobile : 2007/2008
milliers
. Source : Nielsen Mobile ; données pour l’Union européenne 1
er trimestre 2008, données pour les Etats-Unis décembre 2007
DSTI/ICCP(2009)9
45
FONCTIONS ECONOMIQUES ET SOCIALES DES INTERMEDIAIRES INTERNET
101. Une des caractéristiques fondamentales de l’Internet est d’être ouvert et décentralisé. Il est
ouvert et décentralisé au niveau de l’architecture de ce réseau, ce qui signifie que tout FAI peut
s’interconnecter. Au niveau de l’évolution sous-jacente, les éléments nouveaux ont été élaborés selon une
approche ascendante, principalement par des développeurs techniques, des fournisseurs et des utilisateurs
depuis les premiers jours de l’Internet. Ce modèle contraste avec celui des industries des
télécommunications et de la radiodiffusion où, bien souvent dans le passé, la réglementation
gouvernementale nationale a guidé et structuré de manière descendante la conception de ces médias.
L’Internet est décentralisé au niveau de la gestion des ressources, mais une étroite coordination entre les
acteurs est nécessaire au fonctionnement du système. La plupart des protocoles essentiels de l’Internet
reposent sur des normes ouvertes. Cela signifie que les spécifications des protocoles sont ouvertes à
quiconque veut les mettre en œuvre (quasiment sans restrictions par des licences), ce qui réduit
considérablement les barrières à l’entrée et a permis à un grand nombre d’acteurs nouveaux d’opérer dans
des secteurs d’intermédiaires Internet comme les FAI, l’hébergement Web ou les moteurs et portails de
recherche.
Croissance et productivité liées plus généralement aux TIC
102. Les progrès des technologies de l’information et des communications (TIC), y compris de
l’Internet dont les intermédiaires permettent le fonctionnement, bénéficient aux économies par un
accroissement de la productivité qui est le résultat à long terme de l’investissement dans les TIC, leur
impact le plus notable sur la croissance économique.
Premièrement, les industries productrices des TIC contribuent directement à la productivité et à la
croissance par la rapidité de leur propre progrès technologique. Par exemple, on estime la
contribution des intermédiaires Internet à au moins 1.3 % de la valeur ajoutée du PIB aux
Etats-Unis en 2007.
Deuxièmement, l’utilisation des TIC améliore la productivité des autres facteurs de production.
Troisièmement, il existe des effets d’entraînement sur le reste de l’économie du fait que la
diffusion des TIC conduit à l’innovation et à des gains d’efficience dans les autres secteurs. De
plus en plus, les gains de productivité les plus grands ont pour source l’utilisation, et non la
production, des TIC en réseau et notamment de l’Internet.
Quatrièmement, l’Internet a apporté un changement qualitatif au volume et au type d’information
accessible aux utilisateurs, y compris aux consommateurs, et a abaissé le coût de l’accès à
l’information. Dans des économies qui s’appuient de plus en plus sur le savoir, cela a un impact
positif important.
103. Les intermédiaires améliorent notablement l’efficience des marchés en rapprochant les offreurs
et les demandeurs, abaissant ainsi les coûts de transaction tels que le coût de la recherche d’un acheteur ou
d’un vendeur. Ils permettent un meilleur fonctionnement des marchés, une plus grande concurrence et
DSTI/ICCP(2009)9
46
accroissent l’internationalisation des marchés. Les intermédiaires Internet facilitent les échanges en
favorisant l’expansion, l’agrégation et la mondialisation des marchés ainsi que la personnalisation des
biens et services.
L’investissement dans l’infrastructure
104. On s’accorde généralement à considérer l’Internet à la fois comme une infrastructure critique en
elle-même et comme une composante clé d’autres formes d’infrastructure critique, à la base de l’activité
économique et sociale au niveau mondial. Des intermédiaires comme les FAI et les hébergeurs Web en
particulier jouent un rôle vital dans la gestion de l’infrastructure de réseau, en fournissant aux utilisateurs
finals l’accès au réseau et en veillant au maintien d’un investissement suffisant dans l’infrastructure pour
répondre aux besoins en capacités de réseau des nouvelles applications et de la base croissante
d’utilisateurs.
105. Aujourd’hui, l’extension généralisée de l’infrastructure Internet est le résultat, dans l’ensemble,
d’initiatives du secteur privé sur des marchés concurrentiels, rendues possibles par la réforme de la
réglementation des télécommunications. C’est le secteur privé qui a, pour une large part, construit
l’infrastructure de l’Internet et qui en exploite et entretient la plus grande partie. Il a aussi beaucoup
participé à l’élaboration de règles fiables et transparentes, notamment relatives à l’interconnexion entre les
FAI.58
Développé dans un environnement concurrentiel, l’Internet a stimulé la recherche-développement et
les innovations dans les applications et technologies ainsi que dans l’éventail des services.
106. Ces innovations ont elles-mêmes contribué à apporter aux opérateurs de réseaux, aux producteurs
d’équipements et aux fournisseurs de services des solutions perfectionnées, peu coûteuses et de haute
qualité, pour l’expansion de leurs réseaux, de leurs produits ou de leur offre de services. Du point de vue
des entreprises et des consommateurs, les innovations et la concurrence entre les fournisseurs ont permis
d’accroître l’offre de services et l’accessibilité physique et pécuniaire de l’Internet. Le marché contribue à
la réalisation des objectifs publics classiques dans la fourniture de l’infrastructure, tels que l’accès
universel.
107. Des modèles d’entreprise durables sont nécessaires pour soutenir le développement de
l’infrastructure, en particulier dans la transition vers les réseaux de la prochaine génération et vers le haut
débit mobile. Cependant, il est quelquefois difficile dans un environnement actuellement en évolution de
déterminer aussi bien l’identité du destinataire d’un service que celui qui en tire avantage et ainsi de
déterminer qui il faut facturer et comment. Par ailleurs, on découvre de nouvelles synergies entre les
opérateurs de réseaux de télécommunications, les fabricants d’équipements et les fournisseurs de contenus.
Bien qu’au stade actuel il existe des limites quant à une pleine substituabilité entre les installations de
communications sans fil et filaires, le sans fil crée de nouvelles possibilités considérables.
108. En outre, même si l’infrastructure de télécommunications fixes ou mobiles actuelle est
essentiellement financée par les opérateurs de réseau (coopération horizontale), on voit apparaître de
nouvelles formes de coopération verticale entre les opérateurs de réseau et les producteurs d’équipements.
En Allemagne, par exemple, Deutsche Telekom a confié l’exploitation de ses faisceaux hertziens au
producteur d’équipements suédois Ericsson. En Allemagne également, le producteur d’équipements
Alcatel-Lucent assure l’exploitation du réseau mobile « e-plus ». Cette évolution s’accompagne d’une
tendance parallèle des opérateurs de réseau à s’appuyer de plus en plus sur la recherche-développement des
fournisseurs d’équipement, ce qui représente une « externalisation » de fait d’une partie de ces activités.
DSTI/ICCP(2009)9
47
Entreprenariat et emploi
109. Les secteurs des intermédiaires Internet sont en eux-mêmes de grands employeurs, en particulier
dans le secteur de l’information. Aux Etats-Unis, en 2008, le secteur de l’information représentait
47.6 millions d’emplois (Figure 18).
Figure 18. L’emploi dans le « secteur de l’information » aux Etats-Unis
Emploi par sous-secteur (milliers), 2008 Emploi par sous-secteur (milliers), 1999-2008
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
14000
16000
18000
Télécommunications
Industries de l’édition (sauf par l’Internet)
Industries du film et de
l’enregistrement sonore
Radiodiffusion (sauf sur l’Internet)
Traitement de données, hébergement et services connexes
Autres services d’information
Note : Le secteur de l’information représentait au total 47.6 millions d’emplois en 2008. Les « autres services d’information » comprennent la catégorie « édition et diffusion sur l’Internet ».
Source : Bureau of Labour Statistics, 2009
110. Au début de 2009, les dix premières entreprises purement Internet employaient plus de 94 000
personnes, soit autant qu’au début de 2008. D’après une analyse récente de l’OCDE sur les TIC et
l’emploi, les données sur l’emploi, quand on en possède n’indiquent pas encore de suppressions d’emploi
dans ces 10 premières entreprises Internet.59
Toutefois, plus de 3 500 suppressions d’emploi ont été
annoncées par ces 10 premières entreprises, soit environ 2 % des salariés. Yahoo!, par exemple, a annoncé
qu’il allait supprimer environ 1 500 emplois (plus de 8 % de ses salariés) et eBay 1 000 emplois (plus de
6 %). Cependant, il y a eu d’importantes réductions d’effectifs chez les fournisseurs d’accès et de services
Internet.
111. En plus d’être des employeurs directs, les intermédiaires Internet réduisent les barrières au
démarrage et à l’exploitation des entreprises, notamment des petites entreprises, et contribuent à stimuler
l’innovation dans les PME.
Premièrement, ils agrègent la demande de manière à faire accéder un grand nombre de PME par
exemple à des services informatiques ou des services comptables en ligne d’une manière moins
complexe et moins coûteuse, et à des services gérés fournis par des plates-formes
« d’informatique dans le nuage ». La notion d’informatique dans le nuage, c’est-à-dire la
fourniture de ressources extensibles et souvent virtualisées sous la forme de service sur l’Internet,
couvre des intermédiaires Internet comme les fournisseurs d’applications en ligne et les
fournisseurs de logiciel-service dans le secteur du traitement de données et de l’hébergement
Web. Des services d’intermédiaires de « l’informatique dans le nuage », de type et de taille
variables, hébergent des applications spécialisées et créent de nouvelles possibilités d’efficience
DSTI/ICCP(2009)9
48
pour les entreprises et aussi de nouveaux défis, comme dans les domaines de la sécurité et de la
protection de la vie privée.60
Dans le même ordre d’idées, les serveurs de publicité et les moteurs et portails de recherche
Internet permettent aux PME de promouvoir leurs biens et services même avec de faibles budgets
publicitaires.
On considère aussi que les intermédiaires Internet, notamment les plates-formes de commerce
électronique et les plates-formes de recherche permettent la création de micro-entreprises.
D’après un rapport de l’Interactive Advertising Bureau, plus d’un million de personnes
exploitaient des entreprises unipersonnelles en ligne aux Etats-Unis au milieu de l’année 2009.
Selon les estimations de ce rapport, 120 000 pratiquaient la vente sur eBay à temps plein,
500 000 le faisaient à temps partiel et 500 000 tiraient des revenus de la publicité sur leurs
blogues, principalement par le biais des dispositifs de partage de revenus des plates-formes de
publicité.61
112. La facilitation de l’entrée sur le marché et de l’exploitation des petites et moyennes entreprises
est essentielle pour l’économie, étant donné que ces entreprises représentent une importante source
d’emplois et de croissance économique. Par exemple, en Europe entre 2004 et 2006, les PME ont vu leur
nombre et leurs effectifs croître presque deux fois plus vite que les grandes entreprises (Figure 19).
L’indicateur qui a augmenté le plus vite est la valeur ajoutée au coût des facteurs, avec une croissance à
deux chiffres pour les PME. La capacité d’innovation des entreprises petites et nouvelles est considérée
comme cruciale pour assurer une croissance durable à long terme, étant donné que les PME ont tendance à
exploiter des possibilités technologiques ou commerciales que les compagnies en place ont négligées et à
les conduire jusqu’au marché.62
Dans ce contexte, les plates-formes qui aident les nouvelles entreprises à
s’établir et à croître sont un facteur essentiel des performances de l’économie en matière d’innovation. Des
travaux empiriques montrent aussi que l’entreprenariat, et précisément la turbulence des entrées et sorties
d’entreprises du marché, apporte une contribution positive à la croissance économique par une efficience
accrue dans l’allocation des ressources.63
Figure 19. Indicateurs clés sur les entreprises dans l’économie marchande non financière.
Taux de variation entre 2004 et 2006, par catégorie de taille des entreprises, UE27 (%)
Note : Y compris les estimations arrondies basées sur des données non confidentielles ; les industries extractives (section C) sont exclues en raison de la confidentialité du nombre d’entreprises, de la valeur ajoutée au coût des facteurs et de la productivité apparente du travail ; comprend en partie des données de 2005, voir les notes méthodologiques pour plus de détails sur la couverture.
Source : Eurostat
DSTI/ICCP(2009)9
49
113. Les plates-formes de commerce électronique sur l’Internet créent aussi de nombreuses
possibilités de transactions qui n’existaient pas auparavant sur le marché. Dans le modèle économique de
« longue traîne » exposé par Chris Anderson en 1999, les produits du secteur du divertissement pour
lesquels la demande est faible ou qui ont un faible volume de ventes peuvent constituer collectivement une
part de marché équivalente ou supérieure aux quelques livres ou films à grand succès du moment, si le
magasin ou le canal de distribution est suffisamment grand. 64
Cela s’explique par le fait que les plates-
formes en ligne apparient plus efficacement l’offre et la demande que leurs homologues hors ligne.
Premièrement, elles peuvent suivre à la trace les comportements d’achat et faire des suggestions pour aider
les clients à trouver des marchandises susceptibles de les intéresser (par exemple, Amazon). Elles peuvent
aussi offrir un choix presque illimité étant donné qu’elles n’ont pas les mêmes contraintes de locaux que
les magasins « en dur » (par exemple, les DVD chez Netflix). Enfin, contrairement à la radiodiffusion, les
communications sur l’Internet sont souvent point à point, ce qui dispense d’avoir à agréger de vastes
auditoires pour pouvoir diffuser des divertissements numériques.
114. Un fait remarquable est que les particuliers non seulement achètent en ligne mais aussi, de plus
en plus, vendent en ligne, sur des plates-formes telles qu’eBay. Aux Pays-Bas, par exemple, en 2008, non
seulement 55 % des personnes avaient fait un achat en ligne au cours des trois mois précédents, mais 25 %
avaient vendu en ligne (Figure 20).
Figure 20. Pourcentage des personnes de 16 à 74 ans qui utilisent l’Internet pour acheter ou vendre des biens ou services en ligne en 2008, dans quelques pays d’Europe
Source : Eurostat, indicateurs du cadre d’évaluation comparative i2010
Innovation
115. L’innovation – introduction d’un produit (bien ou service), d’une méthode ou d’un procédé
nouveau ou significativement amélioré – est depuis longtemps considérée comme un facteur central des
performances économiques et du bien-être social. L’innovation nécessite des plates-formes qui favorisent
la création et la diffusion des connaissances. Une partie des travaux de la Stratégie de l’OCDE pour
l’innovation, concernant le changement de nature de l’innovation, examine l’importance de tendances
telles que la collaboration par le biais des plates-formes Internet, l’évolution des approches des entreprises
à l’égard de l’innovation, l’utilisation de marchés des connaissances par exemple pour les droits de
propriété intellectuelle, l’innovation organisationnelle, l’innovation conduite par les utilisateurs, et la
montée de nouveaux acteurs tels que les fondations privées finançant l’innovation. D’après cet ensemble
DSTI/ICCP(2009)9
50
de travaux, le secteur des TIC dépasse largement toutes les autres industries du point de vue des dépenses
de recherche-développement, des brevets, du capital risque et des nouveaux produits innovants.
116. On s’accorde généralement à considérer les intermédiaires Internet, et en particulier ceux situés à
la périphérie du réseau (par exemple, moteurs de recherche, transmission de nouvelles, téléphonie sur IP)
comme des innovateurs eux-mêmes, en plus du fait qu’ils permettent l’innovation, la créativité et la
collaboration par ailleurs. En effet, les entreprises qui coopèrent « à la périphérie » de l’Internet innovent
avec succès au moyen d’arrangements commerciaux et institutionnels qui permettent l’expérimentation et
une réutilisation innovante de ces plates-formes de services par d’autres parties. En outre, le rythme de
l’innovation s’accélère et elle peut provenir de n’importe quelle partie du monde. Il faut souligner
l’importance de l’interopérabilité qui permet la connexion d’une multitude de machines et de réseaux
hétérogènes et favorise un environnement d’innovation et de fécondation réciproque. 65
117. Google est un exemple d’intermédiaire très créatif. Cette entreprise annonce constamment de
nouvelles innovations (par exemple, parmi ses produits récents, Fast Flip qui permet aux utilisateurs de
feuilleter un journal en ligne comme ils le feraient avec un journal en papier, ou Google Wave, nouvel outil
de collaboration en ligne). Parmi les 250 premières entreprises du secteur des TIC, Google (114 %,
entreprise Internet), Yahoo et e-Bay, par exemple, ont des taux de croissance de leurs dépenses de R-D
depuis 2000 particulièrement élevés (taux de croissance annuel composé, USD courants) (Tableau 5).
Tableau 5. Premiers dépensiers en R-D du secteur des TIC : croissance des dépenses, 2000-2007
pourcentage, TCAC, sur la base des montants en USD courants
Société Pays Industrie Croissance %
2000-2007 1. Google Etats-Unis Internet 113.5 7. Yahoo Etats-Unis Internet 38.5 8. e-bay inc Etats-Unis Internet 35.2
Source : Base de données des Perspectives des technologies de l’information de l’OCDE.
118. L’utilisation de services entourant les réseaux sociaux, qui génèrent de la valeur à un coût direct
faible ou nul, a proliféré aussi bien du côté de l’offre que de la demande. Facilités par de faibles barrières à
la participation, de nouveaux modèles de travail collaboratif commercial ou non commercial ont vu le jour.
On peut mentionner, par exemple, le développement de Wikipedia, encyclopédie créée par les utilisateurs,
qui vise à mettre à l’œuvre « l’intelligence collective » des internautes. Les interfaces programmatiques
(API) ouvertes et les mixages qui fusionnent plusieurs services, comme les cartes géographiques en ligne
et les données de localisation sont d’autres exemples de « Web 2.0 ». De plus en plus, les utilisateurs
s’intègrent au flux créatif des contenus et processus, qui offre de nombreuses perspectives pour une société
plus participative, active et innovante à l’égard des contenus.
119. Les entreprises utilisent aussi de plus en plus les réseaux participatifs pour aller à la rencontre de
leurs clients et de leurs partenaires en vue d’améliorer leur cycle des produits et de l’innovation
(« innovation centrée sur l’utilisateur »). Certains ont appelé « Entreprise 2.0 » cette tendance de
l’économie et des entreprises, en soulignant son importance pour l’élévation des niveaux de vie, la création
de richesses et la compétitivité sur les marchés mondiaux. Les utilisateurs et les consommateurs qui
participent de façon croissante au processus d’innovation sont souvent le moteur de la demande de
nouveaux produits et services, contribuant à orienter l’effort d’innovation vers les besoins de la société.
L’Internet joue, par exemple, un rôle important pour l’obtention d’un rapide retour d’information de la part
des consommateurs qui permet aux entreprises d’améliorer les nouveaux produits sur le marché en
corrigeant la qualité et les caractéristiques des produits et services.66
DSTI/ICCP(2009)9
51
Confiance et vie privée des utilisateurs
120. Un des principaux rôles des intermédiaires Internet est d’établir la confiance. Dans le commerce
électronique, par exemple, il est essentiel d’établir la confiance étant donné que, par exemple, l’acheteur et
le vendeur peuvent ne jamais se rencontrer et qu’il peut être difficile d’obliger les parties à répondre de
leur comportement. Les plates-formes de commerce électronique de détail apportent la confiance aux
consommateurs par une marque reconnue et la familiarité qui s’y attache et par un certain nombre
d’assurances pour le consommateur. Celles-ci peuvent être, par exemple, les notations antérieures des
autres consommateurs (la « réputation ») ou dans certains cas des garanties de remboursement. Ces plates-
formes jouent un rôle essentiel parce que la facilité relative avec laquelle on peut s’établir commerçant
électronique peut engendrer une surabondance des offres. En outre, pour les vendeurs, il peut être moins
coûteux de recourir à un intermédiaire que d’établir une plate-forme de commerce électronique et de la
faire connaître.
121. Les systèmes de paiement sur l’Internet comme MasterCard et Visa emploient des techniques
telles que les certificats numériques pour protéger l’utilisation des cartes de crédit dans les transactions du
commerce électronique, étant donné que l’ouverture, la portée mondiale et l’absence de traces matérielles,
qui sont des caractéristiques inhérentes à l’Internet, le rendent aussi vulnérable aux fraudes.67
Certains
pensent qu’une fonction connexe importante des intermédiaires Internet est l’authentification des
utilisateurs, pour donner un degré d’assurance sur le point de savoir si l’autre partie est bien la personne ou
l’entité qu’elle prétend être, et pour se prémunir contre l’accès non autorisé aux données à caractère
personnel, le vol d’identité et les atteintes à la sécurité des données. Par exemple, afin de promouvoir les
activités électroniques des entreprises qui s’appuient sur des documents électroniques, la Corée a introduit
des signatures électroniques (méthode d’authentification électronique). La Corée a rendu obligatoire depuis
2002 l’utilisation des signatures électroniques délivrées par des fournisseurs de certificats accrédités à
l’usage de la banque sur l’Internet. En juillet 2009, la Corée comptait plus de 20 millions d’utilisateurs de
certificats accrédités, soit deux cinquièmes de la population totale.
122. On peut aussi penser que les intermédiaires sont bien placés pour fournir des mécanismes et
donner une assurance quant à la protection de la vie privée des utilisateurs, en tant que tierces parties sans
apparentement avec les marchands. Ils jouent certainement un rôle majeur dans la façon dont les
utilisateurs Internet considèrent et gèrent leurs informations personnelles. Par exemple, en offrant des
options de protection de la vie privée accessibles et compréhensibles, avec des configurations par défaut
favorables à cette protection qui réduisent et anonymisent la collecte des informations personnelles, les
intermédiaires Internet peuvent aider les utilisateurs à garder la maîtrise de leur données à caractère
personnel.
123. Cependant, en même temps, les modèles d’entreprise de beaucoup d’intermédiaires Internet,
comme les sites de socialisation, reposent sur le fait que les utilisateurs consentent à offrir en partage leurs
informations personnelles. Le marketing « ciblé », qui se fonde sur la nature des informations auxquelles
l’utilisateur Internet a précédemment accédé ou qu’il a recherchées, nécessite l’observation des habitudes
de navigation ou de recherche sur l’Internet de cet utilisateur – ce qui dans ces deux cas implique la
collecte d’informations personnelles. Certains modèles d’entreprise (comme le paiement à la séance, qui
implique de tenir un registre de ce que chacun regarde) sont plus envahissants à l’égard de la vie privée que
d’autres (consistant par exemple à facturer un abonnement mensuel sans nécessité d’enregistrer ce que
regarde un utilisateur donné). Un équilibre doit être trouvé entre les motivations commerciales de ce genre
et la nécessité d’une protection de la vie privée par les intermédiaires Internet.
DSTI/ICCP(2009)9
52
Pouvoir accru et faculté de choix des utilisateurs / consommateurs
124. Au cours de la dernière décennie, l’augmentation de la concurrence et le développement d’un
éventail de nouveaux produits ont transformé le secteur des services de communications. Il en a résulté des
effets bénéfiques notables pour les consommateurs et autres utilisateurs, tels que des prix plus bas, des
services de plus haute qualité, un plus large choix de fournisseurs de services et l’accès à de nouveaux
services. Ces tendances devraient probablement se poursuivre et même s’intensifier avec la mise en place
des infrastructures et services de communications de la prochaine génération. Ces changements ont
toutefois fait apparaître des défis. Les services de communications étant devenus plus complexes, il est de
plus en plus difficile pour les consommateurs d’évaluer et de comparer les différentes offres. Les structures
tarifaires ne sont pas toujours claires et les contrats limitent quelquefois la liberté des consommateurs de
changer de fournisseur ou de résilier facilement. Pourtant, il est de plus en plus reconnu que les choix
éclairés des consommateurs peuvent renforcer les marchés des services de communications en contribuant
à stimuler la concurrence par les prix, l’innovation et les améliorations de qualité. En choisissant ainsi de
manière avisée entre les fournisseurs, les consommateurs et utilisateurs non seulement bénéficient de la
concurrence mais contribuent à la stimuler et à l’entretenir.68
125. Ce pouvoir accru des utilisateurs et leur faculté de choix sont d’importants bienfaits sociaux de
l’accès à l’information fourni par les intermédiaires Internet. Des intermédiaires Internet tels que les
moteurs de recherche et les plates-formes de commerce électronique sont utiles aux consommateurs par
l’information sur les produits et services et par la variété de choix qu’ils apportent, et ils abaissent les coûts
de transaction associés à l’activité économique et sociale, notamment :
Les coûts de recherche (par exemple, le temps et les efforts consacrés à déterminer si un bien
est disponible sur un marché donné, son niveau de prix et le fournisseur le plus compétitif).
Les intermédiaires Internet réduisent l’importance du facteur temps qui dicte la structure de
l’activité économique et sociale ; grâce à eux, les consommateurs peuvent gagner du temps en
s’informant et en faisant leurs achats de manière plus efficiente. Toutefois, certains évoquent
des risques pour les consommateurs : par exemple, des comparaisons faussées sur les sites de
comparaison de prix, suivant les parties qui les paient, et les positionnements ou les liens
parrainés en bonne place dans les moteurs de recherche.
Les coûts de négociation sont ceux supportés pour parvenir à un accord acceptable avec
l’autre partie. Les consommateurs ont plus de moyens grâce à un accès accru à l’information
et à des plates-formes qui facilitent les comparaisons de prix, augmentent la concurrence et
créent une pression à la baisse sur les prix.
Les coûts de vérification sont ceux supportés pour vérifier si l’autre partie se conforme aux
termes du contrat. Les notations et les commentaires des clients apparaissent comme un canal
sain et transparent pour accroître les moyens d’action des consommateurs et les aider à
prendre des décisions éclairées dans le commerce électronique.69
De plus en plus, avant
d’acheter un produit en ligne ou dans un magasin, les consommateurs regardent les
commentaires en ligne sur les produits. En grande majorité, ils déclarent que ces
commentaires influent sur leurs intentions d’achat (cela les renforcent dans leur intention
d’achat ou bien cela les fait changer d’avis et les conduit à acheter un autre produit).70
Toutefois, les notations de consommateurs fallacieuses, liées à une rétribution occulte
(articles gratuits, cadeaux ou argent) pour la promotion des produits sont un sujet de
préoccupation.71
Les coûts de contentieux sont ceux de l’action en justice si l’autre partie n’exécute pas le
contrat, dans le contexte des plates-formes de commerce électronique. Les fournisseurs de
services de paiement Internet ont un rôle particulier à jouer en ce qui concerne les coûts de
vérification.
DSTI/ICCP(2009)9
53
Individualité, expression de soi, démocratie et relations sociales
126. Les plates-formes participatives réunissent des éléments comme le journalisme citoyen, la
création artistique/ culturelle ou la notation par les utilisateurs. L’importance des plates-formes
participatives se manifeste par le fait que jamais auparavant autant de personnes n’avaient présenté des
contenus de type aussi varié, à une aussi grande échelle et avec des impacts potentiels aussi vastes. Ces
changements dans la façon dont les utilisateurs produisent, distribuent, obtiennent et réutilisent les
informations, les connaissances et les contenus de divertissement continueront probablement d’avoir des
impacts structurels dans la sphère culturelle, sociale ou politique.72
127. En Corée, par exemple, on considère que les plates-formes participatives ont un impact sur les
processus démocratiques et sur le débat politique, avec des conséquences politiques réelles. Certains
analystes politiques affirment que l’élection présidentielle de 2002 a été influencée par les réseaux
participatifs sur l’Internet. Le site Web du journal en ligne OhmyNews est une plate-forme
particulièrement remarquable parmi celles qui facilitent les nouvelles formes de participation des citoyens
à la vie publique, la libre circulation de l’information et la liberté d’expression. OhmyNews permet à
quiconque, et pas seulement à des journalistes professionnels, d’alimenter, corriger ou publier des articles.
Créé en 2000, OhmyNews a été la première entreprise de ce genre avec le slogan « tout citoyen est un
journaliste ». En outre, dans ce cadre présenté comme une « alliance journalistique de guérilleros des
nouvelles », toute personne peut afficher un article sur un sujet quelconque et le contenu est surveillé par
les autres utilisateurs de la plate-forme. La Corée considère qu’OhmyNews renforce la démocratie en
permettant à « l’intelligence collective » des gens ordinaires de produire les nouvelles d’actualité.
128. Plus généralement, ces structures sociales en évolution sont assimilables à de nouvelles formes
d’organisation propices aux valeurs de l’individualité et de l’expression personnelle. Dans ce contexte,
certains soulignent la nécessité de surveiller les menaces possibles à l’égard de la liberté d’expression et du
dialogue démocratique et mentionnent des exemples de ce qu’ils considèrent comme des initiatives
excessives pour faire valoir un droit d’auteur.73
129. Une majorité d’internautes ont aussi une perception positive de l’impact qu’a l’Internet, grâce
aux intermédiaires Internet, sur leur vie quotidienne et en particulier sur leur capacité d’améliorer leurs
ressources (acquisition de connaissances, culture, information en matière de santé et travail). En Europe,
plus de la moitié des utilisateurs ont le sentiment que l’Internet a amélioré leurs relations avec les parents
et amis et un peu moins de la moitié que l’Internet leur a donné des possibilités supplémentaires de
rencontrer de nouvelles personnes (Encadré 6).74
DSTI/ICCP(2009)9
54
Encadré 6. L’impact de l’Internet – pourcentage des utilisateurs déclarant que l’Internet a amélioré des aspects de leur vie
Capacité de s’informer sur les questions d’actualité 87 % Possibilités d’apprendre 74 % Possibilités d’échanger des idées / d’accéder à la culture 70 % Façon d’obtenir des informations en matière de santé 67 % Façon d’accomplir son travail 66 % Relations avec les parents et amis 57 % Façon de gérer ses finances 51 % Façon de se livrer à ses passe-temps 51 % Façon de faire ses achats 50 % Façon de communiquer avec les autorités publiques 48 % Possibilités de rencontrer de nouvelles personnes 44 %
Source : Etude de la Commission européenne sur l’impact social des TI, d’après « Flash Eurobarometer – Information society as seen by EU citizens » (2008)
DSTI/ICCP(2009)9
55
ANNEXE 1. LE SECTEUR DE L’INFORMATION AUX ETATS-UNIS (MILLIONS USD)
Le secteur de l’information aux Etats-Unis (NAICS 51) – Revenus estimés des entreprises ayant au moins un salarié : 2004 à 2008
Catégorie NAICS
Type d’activité 2004 2005 2006 2007 2008
51 Ensemble du secteur de l’information 955 083 1 003 262 1 057 430 1 114 883 1 128 086
511 ..Edition (sauf par l’Internet) 256 301 269 715 282 880 297 709 296 039
51111 …...Editeurs de journaux 48 366 49 958 49 601 48 274 42 571
Dont Journaux en ligne 1 308 1 537 1 450 1 728
51112 …...Editeurs de périodiques 42 290 44 315 46 948 49 292 47 599
Dont Périodiques en ligne 1 848 2 063 2 765 3 271
51113 …... Editeurs de livres 27 904 27 904 28 237 29 296
Dont Livres en ligne 620 654 705 585
51114 …... Editeurs d’annuaires et de répertoires 18 040 19 413 18 915 19 890
Dont Annuaires, bases de données et autres collections d’information en ligne 2 540 3 243 3 038 3 586
51119 …...Autres éditeurs 7 440 6 791 6 922 7 253
5112 ….Editeurs de logiciels 112 261 121 334 132 257 143 704 148 887
512 ..Industries du film et de l’enregistrement sonore 88 269 93 655 98 392 102 166 99 902
515 ..Radiodiffusion (sauf sur l’Internet), radio et télévision, câble, etc. 83 466 87 694 93 134 96 728 100 604
516, 5181, 519
Edition et diffusion sur l’Internet, Fournisseurs de services Internet et portails de recherche, Autres services d’information 40 287 43 349 48 974 54 637 58 603
516 .. Edition et diffusion sur l’Internet 8 695 10 391 12 862 15 480
Dont Edition et diffusion de contenus sur l’Internet 5 278 6 068 7 109 8 478
Dont Espace publicitaire en ligne 1 607 1 976 2 879 3 642
Dont Licences d’utilisation de droits de propriété intellectuelle 401 433 527 556
517 ..Télécommunications 429 430 446 220 463 253 490 761 502 278
5171 Opérateurs de télécommunications filaires 211 176 206 622 195 092 192 779 185 658
Dont Services d’accès Internet 12 616 14 374 15 350 18 609
5172 Opérateurs de télécommunications sans fil (sauf par satellite) 127 602 140 025 158 577 174 085 185 775
Dont Services d’accès Internet 659 1 124 D D
5173 ….Revendeurs de services de télécommunications 9 849 11 228 12 224 13 606
5174 ….Télécommunications par satellite 6 030 5 808 6 667 7 393
5175 Câblodistribution et autre distribution de programmes 73 317 80 492 88 788 100 849 108 984
Dont Services d’accès Internet 9 924 11 651 13 778 16 501
5179 ….Autres services de télécommunications 1 456 2 045 1 905 2 049 21861
518 ..Fournisseurs de services Internet, portails de recherche et services de traitement de données 82 491 88 598 99 546 104 050
5181 …. Fournisseurs de services Internet et portails de recherche 25 161 25 969 28 749 31 168
518111 Fournisseurs de services Internet 20 201 18 977 19 092 19 086
518112 Portails de recherche 4 960 6 992 9 657 12 082
Dont Revenus de l’espace de publicité en ligne 3 407 4 815 6 558 8 702
518210 Traitement de données, hébergement et services connexes 57 330 62 629 70 797 72 882 70 660
519 ..Autres services d’information 6 431 6 989 7 363 7 989
51911 …...Agences de presse 1 972 2 098 2 209 2 418
51912 …...Bibliothèques et archives 1 879 1 967 2 077 2 288
51919 …...Tous les autres services d’information 2 580 2 924 3 077 3 283
Source : U.S. Census Bureau 2007, Service Annual Survey et données administratives
Note : Les estimations sont publiées en millions de dollars ; en conséquence les totaux peuvent ne pas correspondre.
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NOTES
1 Principales ressources susceptibles de fournir des estimations des marchés : Perspectives des technologies de
l’information de l’OCDE 2008 – Chapitre 1 : Evolution récente et perspectives du secteur des TI et Chapitre 5 : Le
contenu numérique en transition (par exemple, jeux vidéo et informatiques, distribution en ligne de films et vidéos,
revenus de la musique en ligne, publicité Internet) et Perspectives des communications de l’OCDE 2009 – Chapitre 3 :
La taille du marché des télécommunications.
2 Un effet de réseau (ou externalité de réseau) est l’effet qu’un utilisateur donné d’un bien ou service a sur la valeur de ce
produit pour les autres personnes. Le téléphone est un exemple classique : plus il y a de gens qui ont le téléphone, plus
le téléphone est utile pour chacun d’entre eux. [d’après Wikipedia]
3 Voir http://www.isoc.org/pubpolpillar/docs/internetmodel.pdf pour plus d’information.
4 Les catégories d’industrie « Fournisseurs de services Internet, sites portails de recherche » et «Traitement de données,
hébergement de données et services connexes » se différencient par les processus employés pour accéder aux
informations et pour les traiter.
5 Par exemple, NAICS des Etats-Unis, 2002 et New Zealand Standard Industrial Classification (ANZSIC), 2006.
6 Pour bénéficier de l’exemption en tant que « simple conduit », le fournisseur doit n’avoir ni connaissance ni contrôle
de l’information qui est transmise ou stockée : « l’activité du prestataire de services dans le cadre de la société de
l’information est limitée au processus technique d’exploitation et de fourniture d’un accès à un réseau de
communication sur lequel les informations fournies par des tiers sont transmises ou stockées temporairement, dans le
seul but d’améliorer l’efficacité de la transmission. Cette activité revêt un caractère purement technique, automatique et
passif, qui implique que le prestataire de services de la société de l’information n’a pas la connaissance ni le contrôle
des informations transmises ou stockées ». Un fournisseur de services peut bénéficier des exemptions pour le simple
transport et pour la mise en cache lorsqu’il n’est pas impliqué dans l’information transmise. Cela suppose, entre autres,
qu’il ne modifie pas l’information qu’il transmet ; toutefois, cette exigence ne couvre pas les manipulations à caractère
technique qui ont lieu au cours de la transmission, car ces dernières n’altèrent pas l’intégrité de l’information contenue
dans la transmission.
7 OCDE, 2004, La tarification de l’accès dans le secteur des télécommunications. Glossaire, OCDE, Paris et NAICS
2002 des Etats-Unis (518111 Fournisseurs de services Internet).
8 Bien que la catégorie NAICS des « ISP » (FAI) ne couvre pas les opérateurs de télécommunications ni les câblo-
opérateurs, on a jugé souhaitable de les inclure aux fins du présent rapport.
9 NAICS 2002 des Etats-Unis, 518210 Traitement de données, hébergement de données et services connexes et
Australian and New Zealand Standard Industrial Classification (ANZSIC), 2006 (Révision 1.0), Classe 5921, Services
de traitement de données et d’hébergement Web.
10 Principalement d’après la NAICS 2002 des Etats-Unis, catégorie 518112 « Portails de recherche Web ».
11 Voir, par exemple, Google Annual Report 2008,
http://investor.google.com/documents/2008_google_annual_report.html
12 OCDE, Groupe d’experts sur la définition et la mesure du commerce électronique, avril 2000.
13 NAICS 454111 Achats en ligne.
14 NAICS 454112 Ventes aux enchères en ligne.
15 NAICS 425110 Marchés électroniques interentreprises.
16 Y compris la définition de l’OCDE actuellement en cours de révision par le Groupe de travail sur les indicateurs pour
la société de l’information de l’OCDE.
DSTI/ICCP(2009)9
57
17 Pagos, 2009.
18 D’après OCDE (2007), Participative Web: User-created content.
19 Les mondes virtuels sont des environnements simulés sur ordinateur que leurs utilisateurs « habitent » et où ils
interagissent par le biais d’avatars. On décrit habituellement ces avatars comme étant des représentations en mode
textuel ou graphique bidimensionnel ou tridimensionnel.
20 OCDE (2005), Digital Broadband Content: The online computer and video game industry,
DSTI/ICCP/IE(2004)13/FINAL, http://www.oecd.org/dataoecd/19/5/34884414.pdf
21 Chircu, A. et Kauffman, R., Limits to Value in Electronic Commerce-Related IT Investments. HICSS 2000
22 Value creation and new intermediaries on Internet. An exploratory analysis of the online news industry and the web
content aggregators (2007), Ana Rosa del Águila-Obra, Antonio Padilla-Meléndez et Christian Serarols-Tarrés, sur la
base des travaux de : Anderson et Anderson, 2002 ; Grover et Teng, 2001 ; Sarkar, Butler et Steinfield, 1998.
23 Rochet, Jean-Charles et Tirole, Jean, 2001, Platform Competition in Two-Sided Markets,
http://www.dauphine.fr/cgemp/Publications/Articles/TirolePlatform.pdf
24 Evans, D., The antitrust economics of two sided markets, Yale Journal on Regulation, vol. 2.
http://aei-brookings.org/admin/authorpdfs/redirect-safely.php?fname=../pdffiles/phpMt.pdf
25 Caillaud, B. et Jullien, B. (2001), Chicken & Egg: Competing Matchmakers, document de travail du CEPR.
26 Wikipedia.
27 ZenithOptiMedia, juillet 2009, « Global advertising downturn slows despite disappointing Q1. Mild global recovery in
2010; all regions to return to growth in 2011 »,
http://www.zenithoptimedia.com/gff/pdf/Adspend%20forecasts%20July%202009.pdf
28 Dans 19 pays d’Europe analysés par l’Interactive Advertising Bureau Europe et Price Waterhouse Coopers.
29 Perspectives des technologies de l’information de l’OCDE 2008, Chapitre 5.
30 Ce modèle est similaire à celui des logiciels libres, où les entreprises génèrent des revenus de services plutôt que des
revenus de concession de licences.
31 Perspectives des technologies de l’information de l’OCDE 2008, Chapitre 5.
32 On considère que les activités relevant de la catégorie NAICS intitulée « Banques de la Federal Reserve,
intermédiation de crédit et services connexes » constituent l’intermédiation financière. D’après : US Bureau of
Economic Analysis, Gross Domestic Product (GDP) by Industry Data,
http://www.bea.gov/industry/gdpbyind_data.htm
33 On considère que les activités relevant de la catégorie NAICS intitulée « Services de location et de location à bail et
bailleurs de biens incorporels » constituent l’intermédiation immobilière. D’après : US Bureau of Economic Analysis,
Gross Domestic Product (GDP) by Industry Data, http://www.bea.gov/industry/gdpbyind_data.htm
34 Par exemple, il se peut que des ventes de services réalisées par les FAI et les portails de recherche Web dans le
contexte du commerce électronique soient déjà comptabilisées dans le secteur des FAI ou des portails Web.
35 A l’exception de certains services de courtage/ intermédiation en ligne et des services de réservation de voyages en
ligne que l’on a exclus du présent rapport parce ces services, bien qu’utilisant l’Internet plutôt que les moyens
classiques, sont souvent catégorisées par les organismes statistiques nationaux en fonction de leur activité primaire.
36 OCDE, 2009, L’impact de la crise sur les TIC et leur rôle dans la relance de l’économie,
DSTI/ICCP/IE(2009)1/FINAL
DSTI/ICCP(2009)9
58
37 OCDE, 2009, L’impact de la crise sur les TIC et leur rôle dans la relance de l’économie,
http://www.olis.oecd.org/olis/2009doc.nsf/NEWRMSFREDAT/NT00004B6A/$FILE/JT03268867.PDF
38 Bureau of Labour Statistics, http://www.bls.gov/oco/cg/cgs055.htm
39 Comscore, décembre 2008,
http://www.comscore.com/Press_Events/Press_Releases/2009/1/Global_Internet_Audience_1_Billion
40 Portail du haut débit de l’OCDE, www.oecd.org/sti/ict/broadband.
41 Voir OCDE, 2009, L’impact de la crise sur les TIC et leur rôle dans la relance de l’économie,
http://www.olis.oecd.org/olis/2009doc.nsf/NEWRMSFREDAT/NT00004B6A/$FILE/JT03268867.PDF
42 OCDE, 2009, Mobile Broadband: Pricing and Services, http://www.oecd.org/dataoecd/26/19/43280727.pdf. D’autres
travaux sont en cours à l’OCDE afin de déterminer la méthodologie la plus appropriée pour comparer les services haut
débit mobiles entre les pays membres de l’OCDE.
43 OFCOM, Royaume-Uni, Communications Market Report 2008, p. 316, www.ofcom.org.uk/research/cm/cmr08/.
44 Commission Staff Working Document - Progress Report on the Single European Electronic Communications Market
(14th Report)
http://ec.europa.eu/information_society/policy/ecomm/doc/implementation_enforcement/annualreports/14threport/anne
x1.pdf
45 Perspectives des communications de l’OCDE 2009.
46 ComScore Releases Asia-Pacific Search Rankings for July 2008,
http://www.comscore.com/Press_Events/Press_Releases/2008/09/Top_Asia-Pacific_Search_Engines
47 Sommet européen de la consommation, 43/2009 - 27 mars 2009, « Près d'un tiers des particuliers dans l'UE27 ont fait
des achats sur internet en 2008 - Les voyages et les vêtements sont les achats les plus fréquents »
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/4-27032009-BP/FR/4-27032009-BP-FR.PDF
48 Le « marché européen du commerce électronique » considéré couvre l’UE17 : Autriche, Belgique, Suisse, Allemagne,
Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, Portugal, Suède et
Royaume-Uni. http://www.forrester.com/Research/Document/Excerpt/0,7211,44603,00.html.
49 U.S. Census, Estats, 2009.
50 NAICS, catégorie 4541. La catégorie des « entreprises de vente électronique et de vente par correspondance » couvre
les entreprises de vente sur catalogue et de vente par correspondance, dont beaucoup vendent par de multiple canaux,
les acteurs « purement Internet » (entreprises de vente au détail vendant seulement sur l’Internet) et les unités de
commerce électronique des détaillants classiques ayant des magasins « en dur » (c’est-à-dire, les « briques et clics »),
où l’unité opère comme une entité séparée et à l’exclusion de la vente de véhicules à moteur en ligne.
51 Contre 1.6 % (104 milliards USD) en 2006.
52 http://aei-brookings.org/admin/authorpdfs/redirect-safely.php?fname=../pdffiles/phpMt.pdf
53 5 % du total de ces transactions de détail étaient payées par des moyens hors ligne et 12 % par prélèvement direct (avec
des fournisseurs comme Maestro). Pago Retail Report 2008, Deutsche Card Services.
54 https://www.paypal.com/ie/cgi-bin/webscr?cmd=xpt/Marketing/bizui/AccessUserBase-outside
55 Cela inclut des extensions de jeux autonomes permettant à de petits groupes de joueurs (2 à 16) de jouer ensemble,
jusqu’aux jeux de rôle massivement multi-joueurs (MMORPG) où plus de 10 000 joueurs peuvent jouer simultanément
et où plus d’un million de joueurs sont inscrits.
DSTI/ICCP(2009)9
59
56 Perspectives des technologies de l’information de l’OCDE 2008, Le contenu numérique en transition.
57 ComScore, février 2009.
58 OCDE, 2006, Internet Traffic Exchange: Market Developments and Measurement of Growth, avril
http://www.oecd.org/dataoecd/25/54/36462170.pdf.
59 OCDE, 2009, The Impact of the Economic Crisis on ICT and ICT-related Employment, DSTI/ICCP/IE(2009)2
60 Voir les résultats du Forum de prospective technologique PIIC sur l’informatique en nuage à venir en octobre 2009.
61 IAB REPORT, Economic Value of the Advertising-Supported Internet Ecosystem, 10 juin 2009
62 OCDE, 2009, Conférence « Rendre les PME et l’entrepreneuriat plus innovateurs », Villa Manin à Passariano, Udine
(Italie), 22-23 octobre 2009, document de soutien (http://www.oecd.org/dataoecd/40/46/43720308.pdf)
63 OCDE, 2003, L’entreprenariat et le développement économique local. Quels programmes et quelles politiques ?,
OCDE, Paris.
64 Chris Anderson, The Long Tail, Wired, octobre 2004, http://www.wired.com/wired/archive/12.10/tail.html
65 Voir en particulier Brian Kahin, How is the Internet Affecting the Relationship Between Social and Economic
Activity?, note de position, http://www.oecd.org/sti/ict/futureinternet2007
66 OCDE, 2009, Rapport d’étape 2009 sur la stratégie de l’OCDE pour l’innovation.
67 OCDE, 2000, Les incidences économiques et sociales du commerce électronique.
68 OCDE, 2008, Orientations de l’OCDE des politiques relatives à la convergence et aux réseaux de prochaine
génération.
69 Comité de la politique à l’égard des consommateurs de l’OCDE dans son rapport sur le commerce électronique dans le
contexte de la révision des Lignes directrices de l’OCDE sur le commerce électronique de 1999, à paraître.
70 D’après une étude de 2007 mise à la disposition d’eMarketer par Deloitte & Touche (Etats-Unis), 62 % des utilisateurs
Internet lisent les commentaires de produit écrits par d’autres consommateurs et plus de 8 sur 10 parmi ceux qui lisent
les commentaires déclarent que ceux-ci influent sur leurs intentions d’achat. En outre, certains détaillants en ligne font
état de taux de conversion en ventes plus élevés dus aux commentaires de produit affichés par les consommateurs sur
leurs sites.
71 Le rapport fait mention d’une révision des « lignes directrices concernant l’utilisation d’attestations ou de témoignages
dans la publicité » envisagée aux Etats-Unis par la Federal Trade Commission, aux termes de laquelle les entreprises
bénéficiant du commentaire et les blogueurs seraient tenus pour responsables (i) des déclarations mensongères au sujet
des produits, (ii) de l’absence d’information des consommateurs sur les relations éventuelles entre le blogueur et
l’entreprise, et s’exposeraient à des sanctions.
72 Perspectives des technologies de l’information de l’OCDE 2008.
73 Comité consultatif de la société civile sur la société de l’information auprès de l’OCDE (CSISAC), citant par exemple
une analyse de l’élection présidentielle aux Etats-Unis par l’Electronic Frontier Foundation
http://www.eff.org/deeplinks/2008/10/mccain‐campaign‐feels‐dmca‐sting
http://www.pcworld.com/article/130222/obama_video_not_funny_says_1984_owner.html.
74 Etude de la Commission sur l’impact social des TI, d’après « Flash Eurobarometer – Information society as seen by EU
citizens » (2008),
http://ec.europa.eu/information_society/eeurope/i2010/docs/annual_report/2009/sec_2009_1060_vol_1.pdf