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NUMÉRO 18 Bulletin de l'entomofaune JANVIER 1996 1 A U M E N U Et les autres insectes ! L e monde des animaux arthropodiens domine la biodiversité du Québec comme de toute la biosphère terrestre. Parmi les différentes classes d'organismes qui composent ce phylum, celle des Insectes rassemble à elle seule, et de loin, la plus grande variété d'espèces vivantes. Cette variété se révèle très inégale entre les différents ordres d'insectes. Certains ne comprennent que quelques dizaines d'espè- ces, voire quelques centaines, alors que les grands ordres rassemblent des centaines de milliers d'espèces décrites, sans tenir compte des formes fossiles. Et les spécialistes s'accordent pour dire que l'inventaire des espèces de la biosphère demeure encore fort incomplet, pendant que les milieux naturels, en particulier dans les zones tropicales, disparaissent ou bien s'ame- nuisent comme une peau de chagrin. NUMÉRO 18 JANVIER 1996 Et les autres insectes ! __________ 1 Les collections de références _____ 3 MicroSIGEB 1,0 À votre service! _______________ 6 Notre site Internet ____________ 8 La boîte à outils: Hyménoptères __ 9 Léon Provancher reconnu! _______ 11 Les bons mots de l'entomologiste _ 12 Derniers développements ________ 17 Cicadelle

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NUMÉRO 18 Bulletin de l'entomofaune JANVIER 1996 1

A U M E N U Et les autres insectes !

Le monde des animaux arthropodiensdomine la biodiversité du Québeccomme de toute la biosphère terrestre.

Parmi les différentes classes d'organismesqui composent ce phylum, celle des Insectesrassemble à elle seule, et de loin, la plusgrande variété d'espèces vivantes.

Cette variété se révèle très inégale entreles différents ordres d'insectes. Certains necomprennent que quelques dizaines d'espè-ces, voire quelques centaines, alors que lesgrands ordres rassemblent des centaines demilliers d'espèces décrites, sans tenir comptedes formes fossiles.

Et les spécialistes s'accordent pour direque l'inventaire des espèces de la biosphèredemeure encore fort incomplet, pendant queles milieux naturels, en particulier dans leszones tropicales, disparaissent ou bien s'ame-nuisent comme une peau de chagrin.

NUMÉRO 18 JANVIER 1996

Et les autres insectes ! __________ 1

Les collections de références _____ 3

MicroSIGEB 1,0À votre service! _______________ 6

Notre site Internet ____________ 8

La boîte à outils: Hyménoptères __ 9

Léon Provancher reconnu! _______ 11

Les bons mots de l'entomologiste _ 12

Derniers développements ________ 17

Cicadelle

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NUMÉRO 18 Bulletin de l'entomofaune JANVIER 19962

BBUULLLLEETT IINN DDEE LL ''EENNTTOOMMOOFFAAUUNNEE

LA RÉDACTION

Responsables

André Francoeur & Robert Loiselle

Collaborateurs

Jean-Marie Ehret, J.-M. Perron,Georges Pelletier, Michel Savard

Réviseurs

René Laberge, Louise Pelletier, Omer Moisan.

Infographie

Jacques-B. Bouchard (numérisation)

_______________________________________________

Le Bulletin de l'entomofaune,

fondé en 1987,est l'organe officiel de la corporation

Entomofaune du Québec.Il est publié de façon irrégulière au moinsune fois par année pour diffuser des infor-mations générales et techniques sur tousles aspects du développement del'Entomofaune.

Tirage: 250 exemplaires.

© Tous droits réservés à E.Q. Inc.

ISSN 1198-8665

ABONNEMENTRégulier 5 $De soutien 10 $

Numéros antérieurs disponibles au coûtde 2,75 $ chacun, incluant manutentionet frais de postes.

ADRESSE DU SECRÉTARIAT

Centre de donnéessur la biodiversité du Québec637, boulevard Talbot, suite 108Chicoutimi, Québec G7H 6A4

Internet: [email protected]

(418) 545-5076, 6302

(418) 545-5012

Au Québec aussi, l'inventaire de l'entomo-faune reste encore fort incomplet et des plusfragmentaires. Cette situation perdure pourdeux raisons fondamentales: les faibles ressour-ces consacrées à l'étude des insectes et le petitnombre des entomologistes.

Par ailleurs, certains grands ordres d'insec-tes attirent naturellement en premier, de géné-ration en génération, l'attention d'entomologistesnaturalistes qui concentrent leurs énergies surces insectes. Il s'agit, on l'aura deviné, desLépidoptères et des Coléoptères.

D'autres grands ordres par le nombre d'es-pèces et l'importance écologique et économiquequ'ils génèrent demeurent peu populaires. Lesdeux plus importants à cet égard s'avèrent lesordres des Hyménoptères et des Diptères. Onestime que près de 50 % des espèces restentencore à découvrir. Je suis persuadé que cesdeux ordres d'insectes, en particulier lesHyménoptères, surclasseront les Coléoptères ennombre d'espèces. Les Diptères des forêts, autresque les formes hématophages, offrent des varié-tés incroyables de formes et de couleurs. Avez-vous déjà observé une mouche muscide de cou-leur orangé et de forme cylindrique? LesHémiptères et les Homoptères ne sont pas enreste en présentant des formes aussi étrangesque colorées.

Il faut donc encourager les naturalistes às'intéresser à de nouveaux groupes et les débu-tants à s'orienter vers l'étude de ces ordres d'in-sectes pour contribuer à l'inventaire de base denotre entomofaune. Des découvertes en cascade,passionnantes, inédites, attendent ceux qui choi-siront cette direction.

André Francoeur

Mouche syrphide

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L’étiquetage

Chaque insecte doit avoir son « pedigree ». Uneou plusieurs étiquettes doivent l’accompagner toutau long de sa présence dans la collection, et devraientmême être conservées en cas de destruction de l’ani-mal.

La première de ces étiquettes, absolument in-dispensable, doit mentionner les éléments suivants

(si ces renseignements netiennent pas sur l’étiquette,en joindre une seconde).

• Le lieu de capture précis(dans le cas d’un lieu-dit oud’un ruisseau, préciser le nomde la localité facile à repérer,figurant de préférence sur deslistes administratives), avecindication nette du départe-ment et du pays. Quelquesentomologistes indiquentaussi les références d’un qua-drillage précisant les coordon-nées géographiques (par

exemple longitude-latitude, «Cartographie desinvertébrés européens», etc.). Tant qu’il n’y a pas derègles internationales, ce système ne peut être quecomplémentaire.

• La date de capture (jour, mois, année) écrite defaçon suffisamment claire pour être comprise parquiconque.

• L’altitude, si le prélèvement a eu lieu en montagne(avec la mention « alt. » pour éviter toute confusion),

LES COLLECTIONSDE RÉFÉRENCEJean-Marie Ehret

Observer les insectes, les photogra-phier ou les élever exige d’en connaî-tre précisément le nom, d’où l’impor-tance des collections de référence.

Or, collectionner les insectes de-mande beaucoup de temps: il fautrécolter, préparer, identifier, clas-ser les animaux et parfois les confierà d’autres entomologistes pour étude.

Pour que la collection ne soit pas un plaisirpersonnel sans autre intérêt que ses propres souvenirs, elle doit être pérennisée

et entretenue convenablement, les insectes qu’ellecontient restant utilisables par tous à tout moment.Les quelques lignes qui suivent ont pour but d’aiderles amateurs en proposant des techniques indispen-sables à la bonne tenue des collections.

L’aromatologie permet d’ouvrir aussi une nou-velle voie de recherches pour l’entretien des collec-tions. Les premiers essais réalisés sont prometteurs.

Si le but de la collection est décoratif, il seraitpréférable de collectionner des produits manufactu-rés plutôt que de préleverdes insectes dans la nature.Ce qui suit ne s’adresse pasaux personnes atteintes de«collectionnite», mais à cel-les pour qui l’accumulationest réalisée dans un butd’études, immédiates ou fu-tures.

Il faut toujours avoirprésent à l’esprit que la cap-ture d’un insecte ou d’unautre animal, la cueilletted’une plante, n’a que peu devaleur scientifique si elle n’est pas accompagnéed’observations utilisables, même très longtemps aprèsle prélèvement. C’est pourquoi l’échantillon doittoujours être accompagné d’étiquettes. Certainsentomologistes préfèrent des numéros permettant dese reporter à un carnet de chasse; l’inconvénient enest la perte: surtout après le décès du récolteur, lesnotes ne suivent pas toujours les insectes. Si l’onconfie des échantillons à un confrère entomologiste, ilfaut, tôt ou tard, étiqueter chaque insecte.

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• le nom de la plante-hôte pour les espècesphytophages, le biotope pour les autres,

• la méthode de capture pour les espèces piégées (UV,miellat, berlèse...),

• facultatif: l’association phytosociologique,

• et tout renseignement concernant la capture, parexemple l’heure pour les espèces crépusculaires ounocturnes, les particularités climatiques (fortespluies...),

• le nom du récolteur suivi de l’abréviation « rec. » (=récolteur) ou « leg. » pour « legere » (= cueillir, re-cueillir, ramasser), cette dernière précision ayantl’avantage (si vous donnez l’insecte) ou l’inconvénient(si on vous le vole) de signifier aussi legatio = testateur,légateur.

La seconde étiquette concerne l’identification:

• le nom de l’insecte,

• le nom du déterminateur et le millésime de détermi-nation, suivi de l’abréviation « det. » (pourdéterminateur),

• et, le cas échéant, la typologie (type, paratype...).

Chaque traitement de l’insecte doit être men-tionné sur une étiquette, par exemple:

• « eulanisé, 1992-07-30 » signifie qu’il a été traité parde l’eulan le 30 juillet 1992, donc la structuremoléculaire de ses protéines en a été modifiée,

• « vid. J. M. Ehret 1992 » précise que l’extraction desgénitalias a été effectuée par J. M. Ehret en 1992.

Lorsque c’est la collection dans son ensemble quiest traitée, une note doit toujours accompagner celle-ci.

Aucune étiquette ne doit être détruite (même sile nom vous paraît erroné: le déterminateur précé-dent avait certainement ses raisons...).

«Dans une collection, tout insecte qui aura sespapiers en règle méritera d’être entouré des plusgrands égards. Celui qui n’en aura pas, est unvagabond qu’on fera bien d’expulser» (Preud’hommede Borre, 1878). Ne tombons pas non plus dans l’excèssuggéré par cet auteur. Il arrive parfois que, dansd’anciennes collections, l’origine d’un spécimen «ano-nyme» puisse être retrouvée (s’il a servi à une publi-cation ou s’il s’agit d’une forme très localisée, parexemple le Lycène disparate dit « de Saint-Quentin »,Lycaena dispar gronieri Bernardi), mais ceci est ex-ceptionnel. Prenons donc toujours soin de bien éti-queter nos insectes.

Toute mention doit être lisible. De trop nom-breuses collections sont inexploitables soit par man-que de renseignements, soit par impossibilité de «traduire » ce que l’auteur a écrit.

L’entretien

Les insectes sont classés dans des boîtes dites «àinsectes», de dimensions standardisées (50 x 39, 39x 26, 26 x 19, 19 x 13 cm); celles-ci seront stockées àplat.

Actuellement se vendent des boîtes à insectesen cèdre soi-disant américain. (Il n’existe pas decèdre américain. Le cèdre de l’atlas, Cedrus atlanticad’Afrique du Nord, et le cèdre du Liban, Cedrus libanidu Moyen Orient, introduits ça et là, ne doivent pasêtre confondus avec le « cèdre de Virginie », Juniperusvirginiana L., d’Amérique du Nord, qui est ungenévrier et n’a pas du tout les mêmes propriétés). Lecèdre a un bois très odorant, brun rougeâtre, quidonne par distillation à la vapeur d’eau une huileessentielle. Celle-ci, de couleur jaune, renferme deshydrocarbures terpéniques, du cédrol et dessesquiterpènes. L’huile de cèdre, bactériostatique,est un bon fongicide mais j’ignore si elle possèdevéritablement les propriétés antiparasitaires qu’onlui prête. Les boîtes seront maintenues à l’obscuritéafin d’éviter la décoloration des insectes par lalumière.

Une visite périodique des boîtes permet de repé-rer, donc de traiter rapidement les attaques.

Un taux d’humidité inférieur à 65 pour cent, àtempérature constante, évitera la germination desspores de moisissures.

Nombreux sontles animaux qui ne pen-sent qu’à venir grigno-ter nos collections; ilsappartiennent à diversordres et familles:

•Coléoptères Ano-biidae: une espèce prin-cipale, Lasiodermaserricorne (F.).

• Coléoptères Ptinidae:six espèces principalesappartenant aux gen-res Gibbium, Niptus ,Ptinus.

•Coléoptères Der-mestidae: nombreuses POU DU LIVRE

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espèces, appartenant aux genres Anthrenus ,Attagenus, Dermestes, Trogoderma, Entomotrogus .

• Coléoptères Tenebrionidae: deux espèces apparte-nant au genre Tribolium.

• Coléoptères Cucujidae: deux espèces appartenantau genre Oryzaephilus.

• Lépidoptères: trois espèces principales apparte-nant aux genres Hofmannophila, Tinea, Trichophaga.

• Orthoptères: deux espèces appartenant aux genresBlatta et Blattella, si le taux d’humidité est suffisam-ment élevé.

• Psocoptères: Psoques généralement aptères de gen-res tels queTroctes, Atropos.

• Thysanoures: deux espèces appartenant aux gen-res Lepisma et Thermobia, si le taux d’humidité estsuffisamment élevé.

Ces divers insectes ne devraient pas entrer dansvos collections autrement que morts, étalés et bienétiquetés. Quant aux Mammifères (souris, rat noir,surmulot), s’ils pénètrent dans vos collections, il se-rait temps de vous recycler dans d’autres domaines...

La prévention étant préférable au traitementcuratif, différents produits plus ou moins efficacesexistent. Je suis arrivé à la conclusion que les pro-duits à utiliser sont le pyrèthre et l’huile essentielle(HE) de thym, après avoir éliminé le para-dichlorobenzène, la créosote, la naphtaline, le lindane,le DDT, le dichlorvos, l’arsenic, le disulfure de car-bone, le tétrachlorure de carbone dangereux pourl’homme et parfois inefficaces contre les insectes (casde la créosote et de la naphtaline).

Les avis au sujet du paradichlorobenzène sonttrès partagés et certains entomologistes l’utilisentapparemment avec succès. Cependant, les essais quej’ai faits (mettre les boules de paradichlorobenzène

dans les boîtes attaquées par des anthrènes) ne fontmême pas fuir les intrus.

D’autres produits chimiques existent mais leursinconvénients ne sont pas moindres sans pour autantêtre efficaces et il faut donc les éviter, par exemplel’essence de mirbane, dangereuse pour l’homme maisnon pour les larves d’anthrènes, qui de plus jaunit lesboîtes et ternit les insectes.

Donc, pour protéger les collections, il faut vapo-riser du pyrèthre sur les boîtes (et non dans les boîtessauf en cas d’attaque) une fois par an, au début duprintemps et mettre dans les boîtes soit de l’huileessentielle de thym riche en thymol, soit du thymolcristallisé.

Le pyrèthre s’achète généralement en bombesous diverses marques dans les quincailleries oucertaines grandes surfaces. Le thymol peut s’achetersoit cristallisé chez certains fournisseurs de produitschimiques pour laboratoires, soit sous forme d’huileessentielle de thym à thymol, vendue en pharmacie.Personnellement, j’use de cette dernière formule etj’en suis satisfait.

Article paru dans l'excellente revue de l’OPIE,Insectes, no 91, pages 5-7, 1993.

Note de la rédaction. Quelques adaptationsont été faites au texte original pour tenir compte ducontexte québécois.

On rappelle à nos lecteurs que, pourêtre scientifiquement valable, un échan-tillon, quel que soit le nombre de spéci-mens, doit être accompagné au mini-mum des quatre données suivantes: lenom du récolteur, le lieu et la datede la récolte , une identification .

Dermestre du lard et Oryzaephilus sp. La Teigne des vêtements, Tinea sp.

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L’application de saisie de données d’échantillon-nage est maintenant disponible pour les micro-ordi-nateurs Macintosh (une version pour PC suivraultérieurement). Ce logiciel permet d’informatiserrapidement ses données d’échantillonnage prove-nant du terrain ou du laboratoire, selon une appro-che qui permet une validation automatique et uneréduction des erreurs de frappe grâce aux ressour-ces qui l’accompagnent.

Installation minimale

– Un ordinateur Macintosh avec 4 Mo demémoire vive

– Un dossier système version 6,05– Un disque rigide de 40 Mo– Un lecteur de disquette 800 Ko

Installation optimale

– Un ordinateur Macintosh avec 8 Mo demémoire vive

– Un dossier système version 7,5– Un disque rigide de 80 Mo– Un lecteur de disquette 1,4 Mo

Noter que l’application est livrée en jeux de 9 disquettes dans le casdu format 800 Ko ou de 5 disquettes dans le cas du format 1,4 Mo.

À VOTRE SERVICE !

MicroSIGEB 1,0

L’application MicroSIGEB 1,0 a été développéeau Centre de données sur la biodiversité du Québec(CDBQ), en collaboration étroite avec la corporationEntomofaune du Québec. Elle constitue une applica-tion spécialisée du Système d’information et de ges-tion des échantillonnages sur la biodiversité (SIGEB).Ce logiciel pour micro-ordinateurs a été élaboré avecles mêmes standards que le SIGEB, un système degestion de bases de données relationnelles (pour plusde détails sur ce dernier, voir le Document techniqueno 8). Les données saisies par l’usager sur son micro-ordinateur peuvent donc être directement verséesdans le SIGEB pour des traitements beaucoup plussophistiqués (en faunistique, statistique ou géo-matique).

En plus de permettre une saisie efficace de don-nées d’échantillonnage, MicroSIGEB comprend unensemble imposant de ressources standardisées: unthésaurus et des répertoires qui viennent supporterla saisie et la validation des données. En outre,

l’usager pourra imprimer des listes de ses donnéesd’échantillonnage, ainsi que la plus grande partie desressources intégrées à l’application. Ces ressourcestotalisent plus de 24 mégaoctets sur un disque dur.Le MicroSIGEB fait moins de 600 Ko, mais exige 4 Mode mémoire vive pour fonctionner normalement.

Un guide simplifié s’adresse à un usager qui estdéjà familier avec l’utilisation d’un micro-ordinateur.Il présente un survol des divers éléments duMicroSIGEB, ainsi que les principales fenêtres quel’usager va rencontrer en travaillant à la saisie de sesdonnées (voir exemples). L’accompagnent: un docu-ment « À lire en premier », un guide d’installation, uncontrat de licence et une fiche d’enregistrement. Prixstandard 600 $. Une disquette démo est disponiblepour 15 $. Des ententes spéciales très, très aven-tageuses peuvent être obtenues par les personnes quiveulent collaborer au développement des banques dedonnées de la Corporation ou du CDBQ.

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Contenu du MicroSIGEB

Le MicroSIGEB gère trois ensembles de données ou d’informations: vos donnéesd’échantillonnage, un thésaurus très développé et une série de répertoires.

• Des données d’échantillonnage

Vos données d’échantillonnage constituent le coeurdu MicroSIGEB. Elles sont organisées selon quatreniveaux hiérarchiques: programmes, échantillons,sous-échantillons et spécimens. La nature dechacun des niveaux, ainsi que les données obligatoi-res qu’ils renferment sont précisées clairement dansle guide.

• Un Thésaurus

Il s’agit d’un ensemble organisé de plus de 3 500termes spécialisés, univoques et hiérarchiques. Ilspermettent de décrire divers aspects de l’échantillon-nage ou d’appuyer des éléments des répertoires. Cestermes sont tous présentés de la même manière:code, descripteur et champ d’application. Lechamp d’application ou l’énoncé accompagnant undescripteur restreint univoquement son utilisationdans le cadre strict du SIGEB. La consultation duthésaurus permet (1°) de vérifier la nature d’undescripteur et (2°) de sélectionner ce descripteur s’ilcorrespond à l’élément recherché.

• Un ensemble de Répertoires

Cinq répertoires, qui renferment un nombre trèsvariable d’éléments standardisés, facilitent la ges-tion des données d’échantillonnage. Élaboré à partirde la banque informatisée TOPOS, le Répertoiredes toponymes est le plus imposant. Il comprendplus de 106 000 entrées dont plus de 82 000 correspon-dent à des potamonymes, noms de lieux aquatiques(lacs, rivières, baies, etc.). Il s’agit d’un outil inesti-mable qui facilite la localisation des échantillons;c’est l’équivalent informatique, mais à jour, du Réper-toire toponymique du Québec 1987.

Les données toponymiques sont fournies par laCommission de toponymie du Québec. Le CDBQ aacquis le fichier de base TOPOS des Publications duQuébec. La Commission permet au CDBQ d’en diffu-ser une version uniquement adaptée aux besoins duSIGEB. Le Gouvernement du Québec est titulairedes droits d’auteur sur ces informations.

Le Répertoire des taxons renferme déjà envi-ron 40 000 taxons correspondant aux catégoriestaxinomiques suivantes: «sections», phylums, clas-

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ses, ordres, familles, genres, «organismes». La caté-gorie artificielle «section» est propre au SIGEB etpermet une gestion pratique des règnes: virus, bacté-ries, algues, mousses et plantes vasculaires, champi-gnons, animaux unicellulaires, animaux multi-cellulaires. Dans le SIGEB, espèces et sous-espècessont regroupées sous l’appellation «organismes». LeSIGEB, pour gérer les interactions entre les diffé-rents groupes d’organismes, doit rassembler l’ensem-ble des taxons permettant de désigner tout organismevivant susceptible d’être rencontré au Québec.

Le Répertoire des personnes permet une iden-tification rapide des personnes physiques et morales

(institutions) impliquées de diverses façons dans leséchantillonnages sur la biodiversité. Il peut s’agird’échantillonneur, de gestionnaires ou de conserva-teurs de collection, d’identificateurs, d’auteurs, etc.

Le Répertoire des collections (herbiers,insectiers, etc.) rassemble l’ensemble des collectionsà l’intérieur desquelles se retrouvent des spécimensrécoltés au Québec. Limité pour l’instant auxinsectiers.

Enfin, le Répertoire des notices bibliogra-phiques permet d’appuyer des identifications, deréférencer des spécimens de collection, etc.

Notre site sur INTERNET

Grâce à l'entente de partenariat avec le Centrede données sur la biodiversité du Québec, un orga-nisme de l'Université du Québec à Chicoutimi, laCorporation a commencé à développer un site d'ac-cueil sur le réseau World Wide Web.

On y présente la Corporation, ses objectifs, sesmembres et ses productions. Quelques documentsd'information ou techniques peuvent être consultéset importés. D'autres développements suivront.

Toutes suggestions concernant notre site et soncontenu sont les bienvenues.

Adresse du site (URL)

http://www.uqac.uquebec.ca/cdbq/eq_in

Courrier INTERNET

[email protected]

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LA BOÎTE À OUTILS

Un guide pour l'identication des familles

de l'ordre des Hyménoptères

Georges Pelletier2095, rue Alfred, Brossard, Québec J4Z 1G4

Monographie complète sur les famillesd'Hyménoptères du monde entier,

Hymenoptera of the World contient plusieurs innova-tions qui aideront les entomologistes à identifiercorrectement les hyménoptères à la famille et mêmeà la sous-famille dans de nombreux groupes. Plus de

11 spécialistes mondiaux ont contribué à produire celivre qui s'adresse autant aux entomologistes qu'àl'amateur sérieux. Parmi ces spécialistes, il y en a sixprovenant du Centre de recherches en biosystématiqued'Agriculture Canada, à Ottawa, dont deux (H. Gou-let et J.T. Huber) ont supervisé la production. R.M.Mason, aujourd'hui décédé, a aussi joué un rôle pré-pondérant dans la conception du manuscrit.

De nombreux changements dans la classifica-tion vont surprendre l'amateur autant que le profes-sionnel moins familier avec la classification contem-poraine, basée surtout sur la phylogénie cladistique.Parmi ces changements, mentionnons le cas desXyelidae qui ont été placés dans une super-famille àpart. Les Sphecoidea (Sphex) ont été regroupés avecles Apoidea (Abeilles). Les Scolioidea (Fourmis etGuêpes parasites) ont été regroupés avec les Vespoidea(Guêpes sociales). Les Scelionidae et les Platygas-

tridae on été exclus des Proctotrupoidea pour formerune nouvelle super-famille, les Platygastroidea.

Les caractères structuraux sont très bienschématisés. Un représentant de chaque groupe a étédessiné de profil et en vue dorsale sur une pageentière, avec chacune des parties anatomiques exter-nes indiquées par une flèche. De plus, un glossairevisuel très pratique a été conçu pour faciliter letravail de ceux qui sont peu familiers avec la termino-logie morphologique des Hyménoptères. On y trouvechaque terme anatomique avec sa définition, accom-pagné d'un dessin qui identifie la structure décritepar une zone hachurée ou à l'aide d'une flèche.

Henri Goulet & John T. Huber (Eds.).1993. Hymenoptera of the World:An Identification Guide toFamilies . Agriculture Canada,Ottawa. 668 pages. 231 figures. 21,6x 28 cm. Publication 1894 / E ISBN 0-669-14933-8.

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NUMÉRO 18 Bulletin de l'entomofaune JANVIER 199610

Hymenoptera of the World s'avère un livre indis-pensable pour tout hyménoptériste sérieux, surtoutceux qui font (ou ont l'intention de faire) des révisionstaxinomiques et qui doivent avoir une vision mon-diale des groupes appartenant à cet ordre. Il peutaussi être fort utile aux entomologistes généralistes,aux agronomes, aux ingénieurs forestiers et auxentomologistes amateurs, qui veulent aller au-delàdu guide de terrain (du type Peterson) ou de livrescomme An Introduction to the study of insects deBorror et al. (1989) et American Insects d'Arnett(1985). Il possède l'avantage d'avoir des clés d'iden-tification plus explicites, plus faciles d'accès et misesà jour. Il contient les dessins d'un représentant detoutes les familles et de nombreuses sous-familles, etpas seulement des familles les plus importantes commedans le cas des trois ouvrages précédents. Il a uneportée mondiale plutôt que nord-américaine seule-ment. Il contient de nombreuses références récentesqui permettent d'aller plus loin dans la recherche. Deplus, il est facilement accessible dans les librairiesspécialisées en sciences de la nature ou distribuantles publications gouvernementales. Le prix (48.75$),près du double du guide Les insectes de l'Amérique duNord (au nord du Mexique) de Borror et White (1991),qui lui comprend toutes les familles d'insectes d'Amé-rique du Nord, demeure tout de même abordable parla qualité et l'étendue du document, mais invite leconsommateur à réfléchir sur le sérieux de son inves-tissement avant l'achat.

Les clés d'identification sont très explicites. Au-dessus de chacun des paragraphes numérotés, of-frant deux options possibles, deux ou plusieurs des-sins de très bonne qualité schématisent chacune desoptions et sont marqués par une ou plusieurs lettres,chaque lettre représentant un critère d'identifica-tion. La seconde option est différenciée de la pre-mière par une double lettre (ex.: a et aa, b et bb, c etcc qui représentent trois critères d'identification ser-vant à caractériser deux options possibles). Toutesles parties cruciales servant à l'identification sontindiquées par une flèche. Comme toutes les clésd'identification, les deux numéros à la fin de chaqueoption renvoient aux paragraphes où le lecteur devrapoursuivre sa recherche, jusqu'à ce qu'il aboutisse àla famille.

Le chapitre cinq nous conduit à chacune dessuper-familles. Les autres chapitres nous font abou-tir aux familles. Pour certaines familles, l'identifica-tion va jusqu'à la sous-famille. Parmi les grandsgroupes allant jusqu'à la sous-famille, mentionnonsles sphéciformes (Sphex), les Chrysidoidea, lesVespoidea (Guêpes et Fourmis) et les Ichneumonoidea(Ichneumons et Bracons). Environ 35% des pages dulivre (contenant un total de 668 pages) comprend undessin en gros plan sur une seule page d'un représen-tant de chaque famille et de chaque sous-famille(pour les groupes mentionnés plus haut). Ces dessinssont de qualité très variable, selon les groupes traitéspar les différents spécialistes. Cependant, les dessinsdes clés sont d'une qualité homogène pour l'ensemblede l'ouvrage.

Chaque chapitre contient la description des fa-milles et un sommaire des sous-familles pour chacundes groupes d'hyménoptères, ainsi que leur distribu-tion à l'échelle mondiale et leur rôle écologique (lors-qu'il est connu). De plus, de nombreuses référencesrenvoient aux publications les plus à jour pour cha-que groupe, permettant d'aller à l'identification augenre et même à l'espèce.

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NUMÉRO 18 Bulletin de l'entomofaune JANVIER 1996 11

L'ABBÉ LÉON PROVANCHER(1820-1892),

RECONNU PERSONNAGED'INTÉRÊT CANADIEN

Jean-Marie Perron

Conservateur de la Collection Léon-ProvancherUniversité laval

Sur la photo: le ministre duPatrimoine canadien, mon-sieur Michel Dupuy, en com-pagnie de messieurs J. C.Raymond Rioux (à gauche),président de la SociétéProvancher d'histoire natu-relle du Canada, et Jean-Marie Perron (à droite), con-servateur de la collectionProvancher, à l'UniversitéLaval et président de la cor-poration Entomofaune duQuébec.

Le 20 octobre dernier, la Commission des lieux et monuments historiques du Canada dévoilait uneplaque en souvenir de l'abbé Provancher pour souligner la valeur patrimoniale de sa vie et de son

oeuvre. En présence de plusieurs personnalités du monde scientifique, des autorités civiles et religieuses etdes représentants de plusieurs sociétés savantes, le ministre du Patrimoine canadien, monsieur Michel Dupuy,le maire de Cap-Rouge, monsieur Normand Châtigny, le président de la Société Provancher, monsieur J. C.Raymond Rioux, le président de la Maison Léon-Provancher, monsieur André Juneau, soulignèrent lesprincipaux faits de la vie et de l'oeuvre gigantesque du naturaliste québécois. Près du lieu de sa sépulture dansl'église de Saint-Félix-de-Cap-Rouge, en banlieue de Québec, on peut lire ceci sur la plaque.

L'abbé Léon Provancher (1820-1892)

Scientifique émérite, entomologiste de réputation mondiale, et grand spécialiste desHyménoptères (ordre d'insectes comprenant abeilles, guêpes et fourmis), l'abbé Provancherapporta une contribution considérable aux sciences naturelles. Il a laissé de nombreuxouvrages qui eurent une influence marquante, comme Flore canadienne et Petite Fauneentomologique du Canada. En 1868, il fonda par ailleurs la revue Le Naturaliste canadien.Travailleur acharné, Provancher constitua plusieurs collections entomologiques, dont l'une,regroupant des spécimens uniques au monde, possède une valeur patrimoniale exceptionnelle.

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NUMÉRO 18 Bulletin de l'entomofaune JANVIER 199612

LES BONS MOTSDE L´ENTOMOLOGISTE

Robert LoiselleC. D. B. Q., Université du Québec à Chicoutimi

Cette fois-ci, il s’agit d’expliquer l’ensemble des taxons utilisés pour nommer les différents phylums(auparavant appelés embranchements) d’invertébrés. Le règne Animal comprend une trentaine de phylums.À l’intérieur de chacun sont rassemblées les espèces qui partagent un même plan d’organisation. Il existeainsi un plan d’organisation pour les Arthropodes, un autre pour les Annélides, un troisième pour lesMollusques, etc. Certains de ces phylums vous seront familiers, d’autres vous surprendront.

Un invertébré est tout simplement un animal dépourvu de vertèbres, ce qui n’exclut du règne Animalque les Poissons, les Amphibiens, les Reptiles, les Oiseaux et les Mammifères. Ces Vertébrés ne regroupentque quelques dizaines de milliers d’espèces sur la planète Terre. À l’inverse, les «animaux sans vertèbres»représentent la plus grande diversité du règne animal avec plus d’un million d’espèces décrites. En fait, pourêtre plus précis, le terme «invertébrés» ne désigne pas un véritable taxon; il est commode pour rassembler unetrentaine de phylums présentant autant de plans d’organisation différents.

Nous désirons remercier monsieur Omer Moisan, de Ville de La Baie, qui a bien voulu effectuer lavérification linguistique de ce texte, en particulier de l’usage des racines grecques et latines. Linguiste à laretraite, M. Moisan marie depuis plusieurs années connaissance des langues et sciences naturelles.

La lettre «L.» signifie qu'il s'agit d'une racine latine; dans tous les autres cas, il s'agit d'une racine grecque.

Acanthocéphales (akantha, épine; kephalê,tête). Ces vers parasites sont pourvus d'une trompeprotractile hérissée de minuscules crochets. Cettecaractéristique se réflète dans le taxon Acanthocephalaqui peut se traduire par tête (ici la trompe) pourvued'épines. Les Acanthocéphales vivent dans l'intestinde plusieurs groupes de vertébrés, en particulier lespoissons. Chez plusieurs espèces, une larve se déve-loppe dans le corps d'un arthropode alors appelé hôteintermédiaire.

Annélides (L. annellus, annelé; -ida, suffixesignifiant qui ressemble à) (lombrics ou vers de terre,sangsues, néréis, arénicoles, etc.). Le corps des versannelés est constitué d'une suite de segments identi-ques, les métamères. Les Annélides constituent lepremier phylum d'animaux coelomates, c'est-à-direque la cavité générale est tapissée de mésoderme à lafois vers le centre d'un segment (il encercle le tubedigestif) et vers l'extérieur (sous les couchesmusculaires). Vers de terre et sangsues sont bienconnus. Il en va tout autrement des Polychètes, versle plus souvent marins; cette classe renferme plus de10 000 des 15 000 espèces d'Annélides qui vivent dansle monde.

Arthropodes (arthron, articulation; pous ,podos , pied, patte) (insectes, araignées, mites,myriapodes, crevettes, etc.). Le phylum desArthropodes est bien connu de nos lecteurs. Il s'agitbien entendu du phylum le plus diversifié sur Terre.Environ un million d'espèces ont été décrites et leurdiversité réelle serait 10, 20, voire 30 fois plus grande.Arthropodes et Annélides ne se voisinent passeulement dans les listes de phylums d'animaux; eneffet, ces deux phylums partagent plusieurs caracté-ristiques morphologiques, en particulier la méta-mérisation. Dans la plupart des groupes d'Ar-thropodes, les spécialistes ont maintenant sous lamain des espèces vivantes ou fossiles dont les seg-ments sont peu différenciés (caraactères primitif),mais qui sont pourvus d'appendices de diversesnatures. Une fois le «système arthropode» élaboré, ils'est diversifié dans plusieurs directions dont certainesont connu un succès phénoménal. Dans tous les cas,il s'agit d'animaux aux pattes articulées, ce qui expliquele taxon Arthropoda.

Brachiopodes ( brachiôn, -onos, bras; pous,podos, pied) (lingules). Les Brachiopodes furentd'abord classés avec les Mollusques bivalves auxquels

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ils ressemblent. Mais les deux valves de la coquilledes Brachiopodes sont respectivement dorsale etventrale (et souvent pourvues d'un pédoncule), alorsqu' elles sont gauche et droite chez les Bivalves. LesBrachiopodes ont également une anatomie particulièrequi les différencie pleinement des Mollusques. Entreautres, ils sont pourvus d'un lophophore formé dedeux bras portant de multiples tentacules; cet organeparticulier amène les particules alimentaires à labouche. Ce caractère explique l'origine du taxonBrachiopoda: dont le «pied» est formé de deux bras.Les Brachiopodes vivent sur les fonds marins; ils sontabondents sur les plateaux continentaux. Leur taillevarie entre un millimètre et neuf centimètres.

Chétognathes (khaitê, crinière; gnathos, mâ-choire). Prédateurs marins et principalementplanctoniques, les Chétognathes ont un corps trèsallongé qui mesure entre 0,5 et 12 cm. Pourvu denageoires latérales, symétriques et profilées et d'unenageoire caudale, le corps prend plus ou moins laforme d'une flèche. Cette silhouette particulière estsoulignée par le nom anglais d'«arrow worms», lesvers flèches. Quant au taxon Chaetognatha, il tireson origine de rangées d'épines raptoriales (servant àla capture des proies) disposées de chaque côté de labouche.

Chordés (khordê, corde, boyau). Les Chordéscomprennent l'ensemble des animaux qui possèdentune notochorde à un stade donné de leur développe-ment. Cette notochorde (ou notocorde) constitue unaxe squelettique dorsal qui est longé par un cordonnerveux. Les Tuniciers (Ascidies) sont des Urochordés,car leur larve est pourvue d'une notochorde qui selimite à la queue de l'animal. Les Céphalochordés(Amphioxus) sont pourvus d'une notochorde qui faittoute la longueur de l'animal. Ces deux groupes fontdonc toujours partie des invertébrés, puisqu'ils nesont pas pourvus de vertèbres. Enfin, les Vertébréspossèdent une notochorde au stade embryonnaire;celle-ci constitue la base du développement de lacolonne vertébrale. L'Homme appartient au phylumdes Chordés.

Cnidaires (knidê, ortie, ortie de mer; -arius,qui a la nature de) (hydres, méduses, anémones,coraux, etc.). Les Cnidaires sont les plus primitifs desEumétazoaires (les vrais animaux multicellulaires).Leur corps est formé d'un sac à double paroi: ectodermeet endoderme séparés par une substance gélatineuseappelée mésoglée. Ce sac délimite la cavité gastraleoù seront digérées les proies. Animaux carnivores,les Cnidaires sont différemment pourvus de tentacu-les portant des milliers de cellules ectodermiquescaractéristiques appelées cnidoblastes. Ces grandescellules sont armées d'un cnidocyste, sorte de

microscopique harpon qui se dévagine dans la proie etlui injecte du venin. Cette particularité des méduseset des anémones explique l'origine du taxon. Chezcertaines espèces, le venin est très toxique pour l'espècehumaine.

Cténophores (kteis, ktenos, peigne; phoros,qui porte). Phylum voisin des Cnidaires, lesCténophores (ou Cténaires) sont des animauxgélatineux, transparents et planctoniques qui dériventdans les eaux marines, de la surface jusqu'à desprofondeurs de 3 000 mètres. La forme du corps variede sphérique à rubanée; la taille va d'un centimètre àprès d'un mètre. Pour se déplacer, les Cténophoresutilisent le battement synchronisé d'un grand nombrede peignes minuscules disposés en rangées le long deleur corps; c'est pourquoi un spécialiste a donné à cesanimaux le nom de «porteurs de peignes». Lescolloblastes constituent une autre caractéristique desCténophores; il s'agit de structures adhésivesmicroscopiques qui servent à la capture des proies.

Échinodermes (ekhinos , hérisson, oursin;derma, peau) (étoiles de mer, ophiures, oursins,holothuries ou concombres de mer). Les Échinodermesconstituent un des phylums les mieux connus de ceuxqui fréquentent les bords de mer; en fait, à l'exceptionde quelques espèces qui vivent en eau saumâtre, cesanimaux sont strictement marins. Les adultes mon-trent une symétrie radiale pentamère, c'est-à-direque le nombre de bras de l'étoile de mer, de méridiensde l'oursin ou de tentacules de l'holothurie sera de 5,ou d'un multiple de 5. Le taxon Echinoderma pro-vient de l'aspect épineux de l'épiderme de plusieursgroupes appartenant à ce phylum.

Échiuriens (echis, vipère; oura, queue). Commeles Sipunculiens, les Échiuriens sont des verscoelomates non segmentés. Ils vivent dans les fondsmarins, creusant le plus souvent un tunnel plus oumoins vertical. Le corps des Échiuriens se divise endeux parties: une trompe et un tronc (de quelques cmà 40 cm). La trompe est fortement extensible, pou-vant dépasser un mètre de long. Le ver l'étire lente-ment sur le fond, sans sortir de son tunnel. Le mucussécrété par des glandes réparties sur la trompe per-met de récupérer les particules de déchets organi-ques; une gouttière ciliée amène la nourriture àl'orifice buccal qui se situe à la base de la trompe.L'auteur du taxon Echiura voyait entrre des soiesrétractiles situées à l'extrémité du tronc de quelquesespèces d'échiuriens et les crochets des vipères.

Ectoproctes (ektos, à l'extérieur; prôktos,anus). Les Ectoproctes sont des organismes vivant encolonies fixées sur un support, en milieu marin oudulçaquicole. La forme de la colonie varie beaucoup

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(encroûtée, dressée ou filiforme), mais leurressemblance fréquente avec des mousses leur a valule nom de Bryozoaires (bruon, mousse; zôon, animal).Comme les Brachiopodes et les Phoronidiens, lesEctoproctes sont pourvus d'un lophophore, organeconstitué d'un grand nombre de tentacules entourantla bouche de l'animal. Le taxon Ectoprocta tire toutsimplement son origine du fait que l'anus est situé àl'extérieur de la couronne de tentacules.

Entoproctes (entos, à l'intérieur; prôktos, anus).Marins, petits animaux solitaires ou coloniaux, lesEntoproctes vivent fixés aux rochers, aux algues ouaux coquillages. Ils sont communs dans la zoneintertidale, c'est-à-dire la zone comprise entre leslimites extrêmes des marées. Chaque individu res-semble à une petite coupe surmontée d'une couronnede tentacules. Bouche et anus se situent à l'intérieurde la couronne, ce qui explique l'origine du taxonEntoprocta. Autrefois classés avec les «Bryozoaires»,les Entoproctes constituent maintenant un phylumisolé; ils ne font plus partie des lophophoriens, grouperassemblant les Brachiopodes, les Ectoproctes et lesPhoronidiens.

Gastrotriches (gaster, gastros, ventre; thrix ,trikhos, cheveu, poil). Les Gastrotriches sont desanimaux microscopiques (la plupart ne dépasse pasun millimètre) qui vivent dans la mer, en eau saumâtreou en eau douce. Ils sont vermiformes ou ressemblentplus ou moins à une quille. Souvent confondus avecdes protozoaires (animaux unicellulaires), ils trouventleur nourriture dans les sédiments, sur la matièreorganique en décomposition ou dans le plancton.L'épithélium (la couche cellulaire de surface) sécrèteune cuticule plus ou moins rigide et porte souvent desépines sur la majeure partie du corps. Le taxonGastrotricha tire son origine du fait que seull'épithélium ventral est cilié: ventre + poils.

Gnathostomulides (gnathos, mâchoire; stoma,bouche; -ulida, solide). Ces animaux vermiformes etmicroscopiques (moins d'un millimètre) vivent ca-chés dans les sables des rivages marins. Les repré-sentants de ce phylum se reconnaissent par la pré-sence de mâchoires pharyngiennes uniques dans lerègne animal, caractère souligné dans le choix dutaxon Gnathostomulida.

Hémichordés (hêmi, à demi; khordê, corde,boyau). Ce phylum renferme une centaine d'espècesde vers qui vivent dans les zones intertidales, enfouisdans les sédiments mous, cachés à la base des alguesmarines ou sous les roches. Leur corps se divise entrois parties: une trompe très mobile, un collier plusou moins long et un tronc très allongé terminé parl'anus. Leur taille varie de quelques centimètres

jusqu'à plus de deux mètres. Le taxon Hemichordataa été attribué à ces animaux vermiformes parce quel'on croyait qu'ils possédaient une section denotochorde; cette «corde dorsale» constitue un axesquelettique qui est présent chez tous les Chordés àdifférents stades de développement.

Vous ignoriez probablement, comme moid'ailleurs, que «les entéropneustes et les ptérobranchesne font plus partie des Chordés tout simplementparce que le diverticulum buccal des Balanoglossus etdes Saccoglossus n'est pas homologue à une véritablenotochorde» (vieille blague d'un prof de CEGEP quivoulait montrer jusqu'à quel point des termes hermé-tiques peuvent «faire savant» lorsqu'ils ne sont pasexpliqués).

Kinorhynches (kinêtos, mobile; rhynkhos, bec,museau). Dépassant rarement le millimètre, cesanimaux microscopiques vivent le plus souvent dansle sable ou la vase des océans, de la zone intertidale àquelques milliers de mètres de profondeur. En posi-tion normale, leur corps est plus ou moins fusiforme,souvent dessiné arqué en vue latérale, un peu comme…une banane. L'extrémité antérieure se termine parun ensemble de stylets oraux projetés vers l'avant etporte plusieurs rangées d'épines qui sont dirigéesvers l'arrière; ces caractères donnent une allure toutà fait particulière à ces animalcules. En outre, leur«tête» peut se rétracter complètement dans leur cou;cette propriété est à l'origine du taxon Kinorhynchaqui signifie «dont le museau est mobile».

Loricifères (L. lorica, corset, cuirasse; L. ferre,porter). Non, ne cherchez pas ce taxon dans undictionnaire usuel. Depuis 1983, les Loricifères cons-tituent un tout nouveau phylum rassemblant desanimalcules microscopiques (moins de 0,4 mm) ettrès bizarres. Ils vivent cachés dans les habitatsinterstitiels des sédiments marins. Déjà une ving-taine d'espèces sont décrites ou près de l'être. Leurcorps est divisé en cône céphalique («tête»), thorax etabdomen; le cône céphalique et le thorax sontrétractiles, pouvant se cacher à l'intérieur de l'abdo-men. Ce dernier prend souvent la forme d'un vase àbase étroite. Il est recouvert d'une cuticule épaisseformant un corset, caractère expliquant l'origine dutaxon Loricifera.

Mollusques (L. molluscus, noix à chair molle).Phylum très diversifié, les Mollusques comprennentplusieurs des groupes d'invertébrés les mieux con-nus. Les bigorneaux, moules, huîtres et calmars seretrouvent même à l'occasion dans notre assiette.Même si les Gastéropodes, les Bivalves et lesCéphalopodes (trois des huit classes) sont très diffé-rents en apparence, ils partagent tout un ensemble decaractéristiques anatomiques. Les mieux connues

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sont la présence d'une coquille (spiralée, bivalve,réduite, divisée en plaques dorsales, ou autres) et laprésence d'une radula, «langue» longue, étroite,râpeuse et pourvue de nombreuses rangées de dentsmicroscopiques. Le taxon Mollusca dérive molluscus,mot latin qui fait allusion à une noix de l'AncienMonde dont la chair est molle, mais dont la coque estmince et dure.

Nématodes (nêma, nêmatos, fil; -oda, qui res-semble à). Les Nématodes constituent l'un desphylums les plus diversifiés du règne animal. Ilsvivent dans pratiquement tous les types d'habitatsmarins, dulçaquicoles ou terrestres. Dans unmicromilieu donné, ces vers ronds constituent sou-vent le groupe le plus diversifié et le mieux représentéen nombre d'individus. Les espèces les mieux con-nues sont parasites d'une grande variété d'animauxet de plantes. Le taxon Nematoda (certains spécialis-tes préfèrent Nemata) souligne la forme très allongéede plusieurs espèces.

Nématomorphes (nêma, nêmatos, fil; morphê,forme). Vers on ne peut plus filiformes dont le corpsa un diamètre d'un à 3 millimètres pour une longueurpouvant aller jusqu'à… près d'un mètre! Ces vers ontsouvent tendance à s'entortiller sur eux-mêmes et àformer un lacis apparemment inextricable, d'où leurautre nom de Gordiens (allusion au roi Gordias dePhrygie qui fit un noeud supposément impossible àdénouer). La majorité des espèces vivent en eaudouce, parmi les tapis d'algues ou de feuilles mortes;leurs larves parasitent divers groupes d'arthropodes.

Certaines observations frappent l'imaginationdes petits garçons. C'est ainsi que très jeune, dansmon patelin, j'avais observé un dragonneau nagerentre des roches, près d'une rive de la rivière Noire,un affluent de la Yamaska. Comment un animal silong et si fin (pratiquement un fil à coudre numéro 10)pouvait-il être vivant. Ce n'est qu'une dizaine d'annéesplus tard, pendant un cours de niveau universitairesur les invertébrés, que cette image enfouie dans mamémoire est revenue à la surface. En fait, «dansl'ancien temps», les gens croyaient que ces vers étaienttout simplement des poils de la queue d'un cheval(«horsehair worms» traduit bizarrement par vers crinde cheval) qui étaient dotés de vie… Parmi les petitesbêtes étranges que les gens curieux amènent auxchercheurs universitaires, les Gordiens tiennent uneplace de choix.

Némertes (Nemertea, nymphe des mers). Cesvers non segmentés ont un corps allongé, aplati dorso-ventralement et flasque; les anglophones les nom-ment «ribbon worms», soit vers rubanés. Leur tailleest très variable, allant d'un centimètre à… plusieursmètres! La majorité des espèces se retrouvent sur les

fonds marins; d'autres sont planctoniques, symbiotesd'invertébrés marins, dulçaquicoles ou même terres-tres (trouvés dans les serres). Plusieurs auteursconsidèrent Némertes et Platyhelminthes comme desgroupes très voisins; les premiers se distinguentpourtant par plusieurs caractères dont un mécanismeunique pour actionner la trompe, un tube digestifcomplet et un système circulatoire fermé.

Pentastomides (penta, cinq; stoma, bouche; -ida, qui ressemble à). Pentastomides et Tardigradesconstituent des groupes énigmatiques voisins desArthropodes. Parasites des poumons ou des voiesrespiratoires des Vertébrés, les Pentastomides ontparfois des formes bizarres. Leur taille varie entre 2et 13 centimètres. Chez plusieurs espèces, le corpsest linguiforme, ressemblant à une langue. Chezd'autres espèces, la partie antérieure du corps res-semble à une main, suivie d'un long cylindre de faiblediamètre; le «majeur» est en fait la projection anté-rieure qui porte la bouche, alors que les quatre «fauxdoigts» sont de courtes pattes terminées par desgriffes. L'auteur qui a nommé ce phylum voulait faireressortir la ressemblance entre ces cinq projections:Pentastomida signifie l'animal à cinq bouches.

Phoronidiens (L. Phoronis, surnom d'Io, jeuneprêtresse changée en génisse par Zeus; celui-ci vou-lait ainsi cacher son adultère). Animaux vermiformes,les Phoronidiens vivent dans un tube chitineux qu'ilssécrètent eux-mêmes. Selon les espèces, ce tube estaccolé à un rocher ou il est confectionné à la verticaledans les sédiments des fonds marins, de la zone desmarées à 400 mètres de profondeur environ. Le taxonPhoronida fut attribué à la larve, bien avant que laforme adulte ne lui soit associée; ainsi, l'errance de lalarve planctonique est comparée à l'errance dePhoronis. Ces vers bedonnants (l'extrémité posté-rieure est renflée) sont pourvus d'un lophophore,comme les Brachiopodes et les Ectoproctes.

Platyhelminthes (aussi Plathelminthes)(platus, plat, large; helminthos , ver). Les vers platsconstituent le groupe le plus ancien d'animaux dontl'embryon présente trois couches cellulaires(triploblastiques). La plupart sont parasites, tels lesdouves et les vers solitaires; ces derniers vivent dansl'intestin des vertébrés et atteignent souvent plusieursmètres de long au stade adulte. D'autres sont libres,tels les planaires, qui vivent sur les fonds marins ousur la vase des cours d'eau. La taille de ces derniersvarie d'un petit millimètre à 30 cm. Comme leur noml'indique, les Platyhelminthes ont un corps fortementaplati dorsoventralement; selon les classes, leur profilva de très oval à allongé ou rubané.

Pogonophores (pôgôn, pôgônos, barbe; phoros,

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qui porte). Ces animaux marins plutôt étranges sontappelés «beard worms» par les anglophones, soit lesvers à barbe. Ce joli nom est motivé par la présencede plusieurs dizaines (jusqu'à 200 chez certainesespèces) de tentacules filiformes attachés à l'extré-mité antérieure, le lobe céphalique. Chez la plupartdes espèces, le corps a un diamètre d'environ unmillimètre, pour une longueur allant de 10 à 75 cm.Ils vivent dans des tubes minces creusés dans lessédiments du fond des océans, entre 200 et 10 000mètres de profondeur. Une espèce voisine du groupevit dans les cheminées hydrothermales du Pacifiqueet atteint la longueur surprenante de trois mètres!

Porifères (L. porus, pore; L. ferre, porter). Leséponges «portent des pores», ce sont donc des Porifères.Ces animaux ne sont pas de vrais métazoaires. Cesont en fait des parazoaires: leurs cellules ne formentpas de véritables tissus et la plupart d'entre elles sonttotipotentes, c'est-à-dire qu'elles conservent un hautdegré de mobilité et gardent la capacité de changer deforme et de fonction. Même si les éponges sont desanimaux multicellulaires de bonne taille, elles fonc-tionnent en grande partie comme un ensemble d'ani-maux unicellulaires. Elles vivent principalement surles fonds marins; de forme encroûtées sur les paroisverticales, dressées sur les sédiments mous. Quel-ques espèces sont dulçaquicoles.

Priapuliens (Priapos, dieu grec de la féconditédont l'emblème est le phallus; -oulus, diminutif).Ceux qui s'intéressent aux champignons savent déjàque la nature ne se prive pas d'utiliser des formesphalliques à l'occasion, formes que nous reconnais-sons avec une grande rapidité… C'est souvent le caschez les Priapuliens, vers marins benthiques; le taxonPriapula est donc très explicite. Leur corps est cylin-drique, mesurant entre moins d'un millimètre et 20centimètres; il se divise en trompe, collier, tronc etparfois appendices caudaux à la forme et aux fonc-tions variées. Ils vivent dans les sédiments, certainsse creusant un tunnel.

Rotifères (L. rota, roue; L. ferre, porter). LesRotifères constituent un autre phylum d'animauxmulticellulaires microscopiques; leur taille dépasserarement le millimètre. Malgré une si petite taille, ilsmontrent une complexité intéressante et des formesdu corps variées. Les plus communs ont un corpsdivisé en trois parties: «tête», tronc et pied. L'extré-mité antérieure porte un organe cilié particulier ap-pelé couronne. Lorsqu'elle est en fonction, cettecouronne donne l'impression que deux roues tournentà grande vitesse devant la bouche de l'animal, entraî-nant les particules environnantes dans un tourbillon.Cette particularité explique l'origine du taxon Rotifera.Très communs en eau douce, les Rotifères sont égale-

ment représentés en milieu marin, dans le sol humideet dans le film d'eau recouvrant les mousses.

Sipunculiens (L. siphunculus , petit tube). LesSipunculiens sont des vers non segmentés au corpsallongé plus ou moins botuliforme (en forme de sau-cisse), d'où le nom du phylum. La partie antérieureporte la bouche et les tentacules; elle peut se rétracterdans la partie avant du tronc. Dans cette position, lecorps a souvent l'apparence d'une arachide, d'où lenom vernaculaire anglais de «peanut worms». Chezla majorité des espèces, la taille varie entre 5 et 10 cm,avec des extrêmes d'un et de 50 cm. Exclusivementmarins, les Sipunculiens vivent sur le fond, de la zoneintertidale jusqu'à 5 000 m; ils se cachent dans lessédiments, sous les pierres, sous les crampons desalgues, parfois dans les coquilles abandonnées degastéropodes ou les tubes de vers polychètes.

Tardigrades (L. tardigradus, qui marche len-tement). Tardigrades et Pentastomides constituentdes groupes énigmatiques voisins des Arthropodes.Les Tardigrades sont des animaux multicellulairesmicroscopiques (de 0,1 à 0,5 mm) à l'allure tout à faitparticulière: ils ressemblent vaguement à de minus-cules ours qui auraient… huit pattes souvent termi-nées par quatre griffes longues et acérées. Les anglo-phones les nomment d'ailleurs affectueusement «waterbears», les ours aquatiques. Même leur démarchelourde rappelle celle des ours, ce qui explique le choixdu taxon Tardigrada. Ces animalcules se retrouventsouvent dans le film d'eau qui recouvre les mousses,les lichens, les hépatiques, le sol ou la litière defeuilles; d'autres espèces préfèrent les milieuxbenthiques, marins ou dulçaquicoles; d'autres encoresont commensales ou parasites de divers groupesd'invertébrés.

Page 17: A U M E N U Et les autres insectes ! L - entomofaune.qc.caentomofaune.qc.ca/Bulletin/Bulletin_18.pdf · Chaque insecte doit avoir son « pedigree ». Une ou plusieurs étiquettes

NUMÉRO 18 Bulletin de l'entomofaune JANVIER 1996 17

DERNIERS DÉVELOPPEMENTS

En septembre dernier, le ministère de l'Envi-ronnement et de la Faune a remis une subvention de8 680 $ à la Corporation dans le cadre de son Pro-gramme Action-environnement. Intitulé Les ani-maux sans vertèbres, ces grands négligés, ce projetveut faire l'état de la situation de nos connaissancessur la faune d'invertébrés du Québec, en insistantsur les phylums autres qu'Arthropodes.

Les animaux sans vertèbres sont très diversi-fiés et se retrouvent dans pratiquement tous lesmilieux de vie. Fruit du travail d'un grand nombre de

spécialistes, la documentation qui les concerne estéparpillée dans les monographies et les articles scien-tifiques traitant de biologie. Nous voulons doncobtenir une estimation scientifique du nombre defamilles et d'espèces d'invertébrés que l'on peut ren-contrer au Québec et produire des documents techni-ques et de vulgarisation dans lesquels nous situeronsleur diversité dans l'ensemble du monde vivant.

D'une durée de 20 semaines, le projet s'éche-lonne du début octobre 1995 à la fin février 1996.Robert Loiselle travaille sur ce dossier.

PROGRAMME ACTION-ENVIRONNEMENT 1995-1996

VALIDATION DE LA CARTE DES ÉCODISTRICTS DU PAYSAGE DU QUÉBEC

- LABRADOR ET CRÉATION D'UN SYSTÈME D'INFORMATION GÉOGRAPHIQUE

SUR LES TERRITOIRES MUNICIPALISÉS DU QUÉBEC

La corporation Entomofaune du Québec a réa-lisé un projet Placement carrière - Été (PCÉ) qui apermis à un étudiant en géomatique, M. Michel Aubut,d'acquérir une formation et une expérienceenrichissante de travail dans l'utilisation et le déve-loppement d'un système d'information géographiquetouchant les domaines de la gestion de l'environne-ment et de la biodiversité. Le projet a été rendupossible grâce à une contribution financière du minis-tère des Ressources humaines du Canada, à la coor-dination de M. Michel Savard et au concours de nospartenaires: le personnel du Centre de données sur labiodiversité du Québec et le Dr Majella-J. Gauthierdu Laboratoire de géomatique et de télédétection àl'Université du Québec à Chicoutimi.

Dans le cadre de ce projet, Michel a procédé dansun premier temps à la validation de la base de don-nées associée à la carte vectorielle des écodistricts dupaysage du Québec et du Labrador (EnvironnementCanada). Mais l'originalité de sa contribution aconsisté à créer un système d'information géographi-que sur les municipalités (incluant les territoiressans désignation et les territoires autochtones), lesMRC et les régions du Québec. Son travail consistaità surmonter différents problèmes technologiques afinde créer les polygones représentant les limites offi-cielles des territoires administratifs pouvant êtregérés par le logiciel MapInfo, exécutable sur un micro-

ordinateur de type IBM ou Macintosh. Le fichier debase « monstrueux » renfermait les délimitationslégales des territoires, en vigueur en 1995, à l'échelle1 / 20 000. Le tout a été validé avec le concours duministère des Affaires municipales du Québec et duministère des Affaires indiennes et du Nord canadien.Selon les plus récentes informations disponibles, troisbases de données descriptives ont été associées auxpolygones géoréférencés. Il s'agit en fait d'un premiersystème d'information géographique sur les territoiresmunicipalisés qui soit accessible à l'aide d'un micro-ordinateur et dont les limites géographiques sontconformes à la loi et représentées à l'échelle 1:20 000!

Ce projet s'inscrit à l'intérieur des objectifs spé-cifiques de la Corporation qui consistent à rendreprochainement disponible à la communauté un outilinformatisé d'analyse et de planification écologiquedu territoire (Unité d'information écologique). Lacontribution de Michel a permis de compléter le cadreadministratif du système. Il est désormais possiblede générer automatiquement des listes d'échantillonsprélevés dans un territoire administratif donné: unemunicipalité, une MRC ou une région. Pour complé-ter l'ensemble du système d'information développépar la Corporation, qui comprend diverses cartesécologiques, administratives et de repères géographi-ques, il ne manque maintenant que quelques ressour-ces financières. Un dossier à suivre...