A rayons ouverts BULLETIN DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DU QUÉBEC

8 8 année, n 8 29 Janvier - Mars 1995

Contributions scientifiques de la Nouvelle-France dans la première moitié du XVIIie siècle

L'essor scientifique de l'Europe des lumières et la mise en ordre systématique des connaissances scientifiques qui l 'accompagne tout au long du XVIII e siècle ont également marqué le dévelop­pement scientifique en Nouvelle-France, où les actions plutôt isolées et irrégulières du siècle passé prennent graduellement les formes structurées d'une institution. Le m o u v e m e n t sc ient i f ique , en Nouvelle-France, connaît son plus large développement dans la première moitié du XVIII e siècle, au cours de laquelle s'effectuent des études et des recherches qui vont contribuer au progrès de la science, notamment des sciences naturelles, telles la botanique, la zoologie et la minéralogie.

Un bref survol de travaux s c i e n t i f i q u e s a c c o m p l i s en Nouvelle-France et parus par la suite dans le périodique Histoire et mémoires de la prestigieuse Aca­démie des sciences de Paris qui est à la pointe de la recherche en Eu­rope à cette époque, témoignera de la nature de ces travaux. La série de Histoire et mémoires de l'Académie Royale des Sciences de Paris, 1699-1790 1 , fut publiée au rythme d'un volume tous les ans. La première partie, Histoire, comprend les comptes rendus des travaux réalisés par l'Académie au cours de l'année, tandis que la seconde partie, les Mémoires, contient les mémoires que les membres ont présentés et ont lus devant l'Académie, qui a choisi ensuite de les publier. La Réserve des imprimés de la Bibliothèque renferme une collection de 161 volumes in-douze de Histoire et mémoires pour les années 1699-1778, y compr is Histoire de l'Académie Royale des Sciences 1666-1699 en quatre volumes. Quanta l'édition, l'exemplaire se compose de contrefaçons parues durant le

XVIII e siècle à Amsterdam, chez J. Schreuder et Pierre Mortier le jeune, et à Paris, chez Panckoucke. Table générale des matières contenues dans l'Histoire et mémoires, en six volumes pour les années 1699-1779, complète la série de volumes et permet d'y repérer la discipline, le sujet et l'auteur du mémoire.

Dans la première partie, Histoire, se trouve un certain nombre de comptes rendus direc­tement liés à la Nouvelle-France. On apprend, par exemple, qu'en 1699, M. des Hayes a rapporté du Canada une carte marine qui comprend «le cours de la Rivière du St-Laurent depuis son embou­chure jusqu'au Lac Ontario», et que le roi, avant de donner un privilège pour sa publication, l'a envoyée à l 'Académie pour examen. L'Académie l'a jugée fort exacte et d'une grande utilité pour la navigation (Histoire 1699, p. 114). Il s'agit ici de la carte hydro­graphique du Saint-Laurent , dressée par Deshayes et publiée probablement en 1702. Cette carte servait à la navigation sur le Saint-Laurent jusqu'à la parution, vers 1760, des relevés hydrographiques de James Cook.

Mais c'est dans la seconde partie, Mémoires, que sont publiées les contributions scientifiques les plus importantes en provenance de la Nouvelle-France. On y trouve des observations et des mémoires qui traitent, parfois brièvement, parfois en profondeur, de sujets géographiques, astronomiques, botaniques, zoologiques, miné-ralogiques et météorologiques, concernant la Nouvelle-France et la Louisiane. Parmi ces analyses, l'étude minéralogique nous a semblé la plus complète et la plus intéressante. Il s'agit du «Mémoire dans lequel on compare le Canada à la Suisse, par rapport à ses

minéraux», publié en trois parties dans Histoire et mémoires pour l'année 1752^-. Son auteur est Jean-Étienne Guettard (1715-1786), naturaliste français et miné­ralogiste bien connu des historiens de la géologie. Guettard est le premier, au XVIII e siècle, qui uti­lise le mot «terrain» pour désigner l 'ensemble des couches sédi-mentaires accumulées durant une période donnée. Et, en effet, dans ce mémoire, il fait part des pre­mières observations jamais faites «sur la disposition du terrain au Canada par rapport aux pierres et aux autres fossiles» (p. 820).

La première partie du mémoire est entièrement consacrée aux minéraux du Canada et de la Loui-

2 À rayons ouverts

siane, tandis que la deux ième porte sur les miné raux de la Suisse; la troisième, quant à elle, est une sorte de mi se au point sur cer taines ob­s e r v a t i o n s f o r m u l é e s d a n s la première partie. Les investigations m e n é e s p a r G u e t t a r d s u r l e s minéraux du C a n a d a reposent en majeure partie, et dans certains cas ent ièrement , sur l ' examen et l 'étu­de d 'échanti l lons représentatifs de miné raux recueil l is au Canada et t r ansmis pa r le m a r q u i s de La Ga l l i sonn iè re ( 1 6 9 3 - 1 7 5 6 ) , c o m ­mandan t généra l de la Nouvel le -F r a n c e , e t p a r J e a n - F r a n ç o i s G a u l t i e r 3 (1708-1756) , médec in du roi à Q u é b e c et cor respondant de l 'Académie des sc iences . Out re les échanti l lons, Guet ta rd a encore fait usage des rense ignements écrits p a r G a u l t i e r , q u ' i l c i t e a b o n ­d a m m e n t dans son texte, ainsi que d 'une «note faite à m o n M é m o i r e par Mr . Gaut ie r (sic) , médec in de Québec , auquel j ' e n avois envoyé une copie aussi tôt après la lecture que j ' e n avois faite à l 'Académie» (p. 281) . Cet te note lui a servi,

s e l o n t o u t e v r a i s e m b l a n c e , à rédiger la version finale de son mémoi re . La structure de l 'exposé e s t , c o m m e le d i t G u e t t a r d , ordinaire : la descript ion des terres est suivie de la description des pierres, puis de celle des métaux. La description du minéral est suivie du n o m des endroi ts où l 'on peut le trouver. Son t signalés les lieux connus du passé aussi bien que c e u x n o u v e l l e m e n t découver t s . L 'emploi du minéral est souvent m e n t i o n n é p a r la s u i t e . P a r exemple , le «plâtre de l 'Isle Royale, plus beau que celui qu 'on emploie à Pa r i s 4 » , se tire de l ' î le-Royale (île du Cap Breton), dans un endroit qu 'on n o m m e , à cause de cette pierre, la Plâterière, et il n'est de plus beau plâtre selon le témoi­gnage des ouvriers français qui travaillent c o m m e plâtriers à Qué­b e c . A u s s i , à la l u m i è r e des résultats ob tenus après étude des minéraux reçus de Québec, corrige-t-il certaines des observations faites par Char levoix dans son Histoire et description générale de la Nouvelle-France (1744) . Tel est le cas, par e x e m p l e , d e la de sc r ip t i on d e «diamants» que Guettard complète et précise d 'après des échanti l lons t rouvés à Sain t -Joachim près du cap Tourmente et, surtout, au fort Saint-Frédéric , au lac Champla in (Crown Point , N.Y. ) . Un autre exemple peut être la description de la fontaine sulfureuse si tuée dans la paro isse dite les Ébou-l emen t s , q u e Gue t t a rd ana lyse ent ièrement à partir de la descrip­tion fournie par Gault ier .

La t roisième partie, Addition au Mémoire, e s t p a r t i c u l i è r e m e n t intéressante. Elle apporte des cor­rections et des compléments à la première partie du mémoi re , car l 'auteur s 'est vu obl igé de tenir compte des remarques faites par un ce r t a in « M r . C o a g n e sous -ingénieur de Québec» . C e que M . C o a g n e d é c r i t d a n s s e s remarques touche pr incipalement les pierres calcaires, ou les pierres à chaux, et leur emploi dans la construct ion de bât iments civils et mili taires à Québec .

Le m é m o i r e est a c c o m p a g n é d e d e u x c a r t e s e t d e q u a t r e planches. Les cartes sont la Car te minéra log ique du Canada et de la L o u i s i a n e e t la C a r t e m i n é ­ralogique de la Suisse , toutes deux dressées par Phi l ippe Buache , de l 'Académie des sciences , et da tées de 1752. Trois figures (Planches III et IV) proviennent du C a n a d a : u n e « D e n t d ' u n e g r o s s e u r c o n s i d é r a b l e q u ' o n t r o u v e e n Canada» et «un morceau de pierre du Canada» . Nous reproduisons ic i la c a r t e m i n é r a l o g i q u e du Canada et de la Louis iane, qui est la première du genre .

Jean-Ét ienne Guet tard a donc atteint le but qu ' i l s 'est p roposé au début du mémoi re : augmente r nos conna i ssances sur le C a n a d a et m ê m e je ter que lques lumières sur la construct ion de notre globe. Et ajoutons qu ' i l y a é té g r andemen t aidé par ses collaborateurs d 'outre­mer. •

M I L A D A V L A C H

Division des col lect ions spéciales

À propos de la publication de ce périodique annuel et de ses différentes édi t ions , voir Dictionnaire des journaux 1600-1789. Sous la direction de Jean Sgard (Paris: Universitas, 1991), 1:546-547. Mémoire ( I e part.), Première suite des Mémoires de mathématique et de physique,... 1752. Seconde centurie (Amsterdam: J . Schreuder et Pierre Mortier le jeune, 1761), p. 281-328,1 carte. Suite du Mémoire, Ibid., p. 480-538,1 carte, 4 planches. Addition au Mémoire, Seconde suite des Mémoires de mathématique et de physique, ... 1752. Nouvelle centur ie . T .3 . (Amste rdam: J. Schreuder et Pierre Mortier le jeune, 1761), p. 798-820. D'après le compte rendu paru dans Histoire... 1752. Nouvelle centurie. T . l . (Amsterdam: J . Schreuder et Pierre Mortier le jeune, 1761), p. 18-23. Table générale des matières... 1751-1760 incl. (Paris: Panckoucke, 1779), p. 274.

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Acquisition de la collection d'estampes de Richard Lacroix

Louisette Gauthier-Mitchell. À chacun son tour, sérigraphie, 1974-1975. 59 x 90 cm.

Marc-Antoine Nadeau. Ça flotte pis ça balotte...., eau-forte, 1972. 57 x 77 cm.

Figure majeure de l'estampe québécoise depuis plus de trente-cinq ans, Richard Lacroix, qui pratique également la peinture, la sculpture et la calligraphie, a été initié à la gravure par Albert Dumouchel dès 1957. Fondateur, en 1963, de l 'Atelier libre de recherches graphiques et, en 1966, de la Guilde graphique, Richard Lacroix occupe une place prépon­dérante tant par sa production, où il ne manque pas d'innover et de renouveler certaines techniques, que par son engagement sou-tenudans la promotion de l'estam­pe au Québec et à l'étranger.

C'est donc avec une satisfac­tion toute particulière que la BNQ peut aujourd'hui annoncer l'acqui­sition par don et par achat d'une collection imposante en nombre et en qualité. Il s'agit d'un ensemble qui comprend 815 titres totalisant 2 605 épreuves ainsi que 34 exemplaires de livres d'artistes. Regroupant des œuvres de 67 artistes réalisées entre 1959 et 1992, y compris l'œuvre gravé complet de Richard Lacroix, la collection illustre particulièrement bien la production des années 60 et 70. Les artistes représentés ont tous été associés à un moment ou à un autre aux activités de la Guilde graphique.

On y trouve une trentaine d'estampiers de renom, adeptes, parfois, d'autres techniques artis­tiques, tels Pierre Ayot, Louis-Pierre Bougie, Kittie Bruneau, Lucienne Cornet , Jacques Hurtubise, Mireil le Morency, Marc-Antoine Nadeau, Tobie Steinhouse, Pierre-Léon Tétreault,

Lucienne Cornet. Chez l'a Mi chel, sérigraphie, 1977.

67 x 52 cm.

•

Barry Wainwright. Sans titre, eau-forte, 1966.

51 x 33 cm.

Anne Treze ou Barry Wainwright. On remarque également quelque 25 artistes mieux connus pour leur production picturale ou sculp­turale mais dont la production en estampe est néanmoins signi­ficative. C'est le cas, par exemple, de Stanley Cosgrove, Marcelle Ferron, Louiset te Gauthier-Mitchell, Robert Lapalme, Rita Letendre, Norman McLaren , Alfred Pellan, Jean-Paul Riopelle, Françoise Sabourin, Sally Spector ou Joël Stein. Enfin, on peut dé­nombrer une douzaine d'artistes multidisciplinaires qui ont senti le besoin, à un moment précis de leur production, d'intégrer les tech­niques de l ' es tampe à leurs recherches picturales. Citons, par exemple, les noms de Jane L. Beer, Chloé Chisal i ta , Miche l le Daudelin, Serge Marin, Michael Lachance et Ronald Perreault.

Les oeuvres ainsi rassemblées illustrent avec éloquence l'évo­lution de l'estampe au Québec au cours des trente dernières années. Elles témoignent de l'affirmation de la gravure comme discipline autonome et du rayonnement de ces artistes au Canada comme à l 'étranger. L'acquisition de la collection de M. Richard Lacroix par la BNQ représente donc une étape déterminante dans le développement d'une collection qui doit permettre d'assurer la con­servation et la diffusion la plus large possible du patr imoine québécois dans le domaine de l'estampe. •

SYLVIE ALIX

Division des collections spéciales

DANIEL CHOUINARD

Section des achats, dons et échanges

Les documents préconfédératifs de la BNQ

Dans ses collections, la Biblio­thèque nationale du Québec possè­de un bon nombre de documents gouvernementaux que l'on dési­gne sous le nom de préconfédératifs. Il s'agit de publications gouver­nementales éditées au Canada ou en Angleterre entre 1764 et 1866. Ces ouvrages prennent la forme de brochures, de livres ou de pu­blications en série. En raison de leur rareté, ils sont souvent trans­posés sur microfilm ou microfiche.

La BNQ possède 1 120 titres originaux et quelque 1630 titres de documents reproduits sur micro­film ou sur microfiche. Ces docu­ments sont généralement entre­posés dans l'édifice Aegidius-Fauteux. Les préconfédératifs publiés avant 1821 se trouvent dans

MINUTES DES TEMOIGNAGES

RAPPORT

DU COMITE' SPECIAL

CHAMBRE D'ASSEMBLEE DU BAS-CANADA,

SUR L E D I L L

POIR FAIRE OHM DIVISION NOUVELLE ET PLUS

COMMODE DE LA PROVINCE ES COMTE1 s,

A FIX D'AVOIR l!»t

REPRESENTATION

DAX3 L'ASSEMBLEE PLUS Eli ALE Ql'E CI-DEVANI

( Imprtmi par ordrt <U f Awmbl.V )

la Réserve des livres rares, situé dans l 'édifice Marie-Claire-Daveluy.

Cette collection fondamentale pour l'étude de la société bas-canadienne nous vient des Sulpi-ciens. Des acquisitions et des dons sont venus l'enrichir au cours des années. Depuis 1982, la BNQ procède au microfilmage des docu­ments préconfédératifs afin de sauvegarder les originaux et de permettre une diffusion adéquate auprès des chercheurs. Entre 1982 et 1994, 341 titres ont été microfilmés et recensés dans le catalogue des Microéditions de la Bibliothèque.

La collection proprement dite se divise en deux catégories : les

monographies et les publications en série. Parmi les monogra­phies, on trouve des rapports, des discours, des enquêtes et autres documents relatifs à l 'administration du Bas-Canada et du Canada-Uni. Dans les publications en série, on trouve surtout les lois et les statuts du Bas-Canada, les jour­naux de la Chambre d 'assemblée et les rapports annuels des ministères et des orga­nismes gouvernemen­taux.

QUEBEC / /

'•ttz « t u o * & euwAs, K 3, R I T u MOVTAOT

/ j

Titre préconfédératif «imprimé par ordre de l'Assemblée» en 1829 (BNQ, MIC/B5745).

Plusieurs de ces documents sont des sources précieuses pour l'étude de notre histoire, puisqu'on y trouve des informa­tions inédites et sou­

vent méconnues de nombreux chercheurs, sur des sujets tels que les voies de communicat ion , l 'établissement et la liste des bureaux de poste, les compensa­tions aux victimes de la Rébellion de 1837 ou l'élection des députés et leur appartenance politique. Ces publications contiennent, selon le sujet, destémoignagesd'individus et de fonctionnaires ou des listes de noms qui permettent l'étude approfondie d'un aspect de la société de l'époque.

Pour faciliter le repérage de ces publications dont les titres sont souvent d'une longueur inha­bituelle, on peut utiliser la banque de données Iris qui mentionne l'existence et la localisation des documents dans les collections de la BNQ. La not ice précise également s'il s'agit d'un docu­ment imprimé ou d'une micro­forme. Les salles de lecture de la BNQ possèdent également quelques ouvrages dont celui d'Olga Bernice Bishop intitulé Pu­blications of the governement of the province of Canada 1841-1867, pour les ouvrages entreposés dans l 'édifice Aegidius-Fauteux, et Laurentiana parus avant 1821, pour ceux qui se trouvent dans l'édifice Marie-Claire-Daveluy. On peut également consulter le catalogue Microéditions de la Bibliothèque pour les pré-confédératifs microfilmés par la BNQ.

Pour des recherches plus précises concernant les actes, les lois et les ordonnances, on peut consulter La table relative aux actes et ordonnances du Bas-Canada 1777-1844 et Actes et ordonnances révisés du Bas-Canada, deux titres indispensables publiés en 1845 et disponibles sur microfiches.

6 À rayons ouverts

Les documents préconfédératifs et l'immigration au Bas-Canada

La col lect ion des documen t s

p r é c o n f é d é r a t i f s c o m p r e n d de

n o m b r e u s e s pub l i ca t ions indis­

pensables à l ' é tude de l 'histoire

canadienne , de la Conquê te à la

C o n f é d é r a t i o n . Et p a r m i l es

c h a m p s de recherches en histoire

e t e n d é m o g r a p h i e , l ' é tude de

l 'émigrat ion et de l ' immigrat ion

aux X V I I I e et X I X e s iècles repré­

sente un sujet pour lequel les docu­

men t s g o u v e r n e m e n t a u x consti­

t u e n t u n e s o u r c e e s s e n t i e l l e

permet tant d 'ana lyser les mouve ­

men t s migra to i res au Bas-Canada .

D e la C o n q u ê t e à la na issance

du par lementa r i sme québécois en

1791 , peu de documen t s traitent

de l ' immigra t ion européenne au

Canada . Les premières données

relatives aux m o u v e m e n t s migra­

toires ont été publ iées en 1829. La

p r e m i è r e lo i c o n c e r n a n t l e s

«ét rangers» fut sanc t ionnée le 31

ma i 1794 . A ce t te époque , les

autori tés co lonia les craignaient la

venue au pays «d 'esp ions» de la

Révolut ion française. Par la suite,

d 'autres lois et o rdonnances ont

régi l ' immigrat ion au pays, surtout

à part ir de 1815. O n t rouve la no­

mencla ture de ces règlements dans

la publ icat ion Actes et ordonnances

révisés du Bas-Canada, éd i tée en

1 8 4 5 . L a f in d e s g u e r r e s

n a p o l é o n i e n n e s e n E u r o p e a

p r o v o q u é u n e v a g u e d ' i m m i ­

gration vers l 'Amér ique du Nord .

P a r c e n t a i n e s d e m i l l i e r s , des

Br i tanniques , don t une majori té

d ' I r landais , arr ivent dans les ports

de Q u é b e c et de Halifax à la re­

cherche d 'un m o n d e meil leur .

Avan t 1825 , aucune donnée

s ta t is t ique ne pe rme t de su ivre

l ' é v o l u t i o n d e la p o p u l a t i o n

c a n a d i e n n e e t d ' é v a l u e r a v e c

précision cette vague migratoire .

En 1825, un premier recensement

est effectué depuis la Conquête . Il

établit non seulement avec pré­

cision l 'état de la populat ion mais

i l r é v è l e a u s s i u n e p r é s e n c e

importante de nouveaux venus.

Pour analyser ce phénomène , le

Gouve rnemen t adopte, en 1826,

l'Acte pour constater l'augmentation

annuelle de la population de la Pro­

vince (6 Geo . IV, cap. 8 ) .

C e n 'es t toutefois qu 'en 1829

q u e l e s d o n n é e s s t a t i s t i q u e s

découlant de l 'application de cette

loi sont publ iées dans les appendi­

c e s d u Journal de la Chambre

d'assembléedu Bas-Canada. La tenue

de registres statist iques n 'est pas

é t rangère à la nominat ion, en 1828,

d ' A l e x a n d r e Car l i s le B u c h a n a n

c o m m e a g e n t d ' i m m i g r a t i o n à

Québec . En 1835, ce dernier est

remplacé par son neveu portant le

m ê m e nom, d 'où la confusion pos­

sible entre les deux agents. Les

Buchanan publient de nombreux

rapports sur l ' immigrat ion ou sur

G E O R G E T R O I S , KOI »• M -• i \ . li-ftRITAC s. FRANCE H •IRLAKDF-, t h

A C T E

B A S-C A N A D A-D.WSLATKENTtQ'-'ATRIKMlANNtt DU «LCSKDLiAHAjEtTK;

M . , Ar " mut . . . . . . HHM !.. • MM rreoMt n , i«AA M. M

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l U W I M M U M M M M M N ROI. MM » Il f l t l IMI •* L. \S lAN'AD \.—N » i. * « • • «MM,

Page titre de l'Acte qui établit des Règlements concernant les Étrangers sanctionné le 31 mai 1794 (BNQ, RES AE 122).

la colonisat ion, et ces documen t s

s 'avèrent d 'une grande valeur pour

l 'historien.

L e s r e c e n s e m e n t s du B a s -

Canada , m ê m e si ce ne sont pas

des publications proprement dites,

cons t i tuen t des sou rces i m p o r ­

tantes pour l 'étude de la popula­

tion canad ienne et des m o u v e ­

ments migratoires . A u X I X e s i è c l e ,

neuf recensements ont été réalisés

dont ceux de 1 8 2 4 , 1 8 3 1 et 1844 . À

partir de 1851, les recensements

sont nominat i fs et plus détail lés;

ils précisent , entre autres, l 'or igine

des i m m i g r a n t s et leur appa r ­

tenance aux différents g r o u p e s

e thniques qui forment la popula­

tion au cours du siècle dernier .

Ces recensements sur microf i lms

s o n t é g a l e m e n t d i s p o n i b l e s à

l 'édifice Aegid ius-Fauteux de la

BNQ. Des publ icat ions gouver ­

nementa les reprennent les compi ­

lations statistiques contenues dans

ces recensements .

Les quelques pistes de recher­

che ment ionnées ici ne const i tuent

q u ' u n a s p e c t de l ' i n f o r m a t i o n

disponible dans la collect ion des

préconfédératifs de la B N Q . Ces

documents gouvernementaux , qui

font partie du pat r imoine docu­

menta i re québéco i s , pe rme t t en t

aux chercheurs d ' appuyer leurs

travaux sur des sources imprimées ,

souvent indispensables à la com­

p r é h e n s i o n et à l ' a n a l y s e d e s

événements historiques. E léments

essentiels pour l 'étude de la société

québéco i se , les d o c u m e n t s pré­

confédératifs s 'avèrent l 'une des

richesses trop souvent insoupçon­

nées des col lect ions de la B N Q . •

M A R C E L FOURNIER

Direct ion de la conservat ion

À rayons ouverts 7

Port de retour garanti Bibliothèque nationale du Québec 1700, rue St-Denis Montréal (Québec) H2X 3K6

Port payé à Montréal

Couverture : Richard Lacroix. Hélianthée, eau-forte, 1961. 5 7 x 3 8 cm.

Président-directeur général Philippe Sauvageau

Comité de rédaction

Président

Claude Fournier

Secrétaire du comité

Jeannine Rivard

Membres

Daniel Chouinard

Geneviève Dubuc

Jean-René Lassonde

France Ouellet

Conception graphique

Louise Lecavalier

Reproductions photographiques

Louis Rioux

Correctrice

Christiane Lacroix

Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec, 1995 ISSN : 0835-8672

À rayons ouverts est publié trimes­triellement par la Bibliothèque nationale du Québec. La reproduc­tion des textes est autorisée avec mention de la source. Ce bulletin est distribué gratuitement à toute personne qui en fait la demande.

On peut se le procurer en s'adressant

à la :

Bibliothèque nationale du Québec Section de l'édition 1700, rue Saint-Denis Montréal (Québec) H2X 3K6 Tél. : (514) 873-1100, poste 158 ou 1-800-363-9028

Pour effectuer un changement d'adresse, veuillez joindre l'éti­quette figurant au haut de la page.

LES STATISTIQUES DE L 'ÉDITION AU QUÉBEC

EN 1993

Les statistiques de l'édition au Québec sont établies à partir des publications reçues en dépôt légal à la Bibliothèque nationale du Québec.

En parcourant les sta­tistiques de 1993, vous serez à même de cons­tater entre autres que la publication des livres a augmenté légèrement alors que la publication des brochures a ré­gressé sensiblement.

Cette brochure com­porte de nombreux ta­bleaux qui donnent des informations uniques sur le prix moyen, le nombre de titres et le

tirage des publications québécoises. Ces données touchent autant l'édition en général que les publications des secteurs privé et gouvernemental. Les tableaux sont également analysés et comparés aux données de l'année précédente. ISSN : 0821-1973

Prix de vente avec TPS avec TPS et TVQ

10,00 $ 10,70 $ 11,56$

Bibliothèque nationale du Québec

8 À r ayons ouver t s