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L a Légende des Quatre Saisons Conte merveilleux écrit en A.P. par : la classe de 5eA (Maëva ; Selenn ; Romane ; Maxime ; Roxane ; Vincent ; Rabab ; Flavie ; Adam ; Fiona ; Amal ; Mansour ; Hamza ; Tony ) Année scolaire : 2017-2018 Professeur : Mme Mercier.

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Page 1: a Légende des Quatre Saisons - Académie de Nice...Printemps Maianne, de son côté, s’était lancée dans sa uête. Elle était aivée à la lisière de la plaine du printemps

L a Légende des Quatre

Saisons

Conte merveilleux écrit en A.P. par : la classe de 5eA (Maëva ; Selenn ; Romane ; Maxime ; Roxane ; Vincent ; Rabab ; Flavie ; Adam ; Fiona ; Amal ; Mansour ; Hamza ; Tony ) Année scolaire : 2017-2018 Professeur : Mme Mercier.

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Il était une fois, une reine âgée de cinquante ans, adorée de tous. Elle s'appelait Anastasia et

avait deux filles. Elle désirait leur transmettre son royaume. Ses deux enfants avaient été ensorcelées à la naissance, par une sorcière jalouse qui voulait gouverner le royaume de Boréali.

Le sort lancé contre Marianne avait recouvert sa peau d’une couche épaisse de charbon : elle était désormais couleur ébène. Depuis ce jour, elle voyait tout en noir, se sentait particulièrement triste et renfermée.

Contrairement à elle, sa sœur, nommée Lili-Rose, était constituée de bonbons colorés. Les gens appréciaient beaucoup sa gaieté, sa politesse et son hospitalité. Pour elle, tout le monde était gentil. Elle ne voyait le mal nulle part. Mais au fil du temps, les bonbons perdaient leurs couleurs. Elle devenait toute pâle car elle souffrait de la peine éprouvée par sa sœur.

Toutes deux devaient hériter une moitié du royaume. Pourtant, cela ne leur suffisait pas : chacune désirait posséder tout Boréali. Leur mère Anastasia, qui pourtant, d'habitude, se montrait très patiente, ne supportait plus leurs disputes.

Un jour qu'une bagarre venait encore d'éclater, Anastasia se leva et l’arrêta en s’écriant: - Calmez-vous ! Au lieu de vous énerver, je vous propose une autre solution ! Il existe, dans l'arrière-pays, une plaine des quatre saisons. Une légende évoque quatre objets par saison. La première qui les réunira obtiendra une clef. Une fois assemblées, ces quatre clefs ouvriront le dôme sous lequel se trouve la couronne royale. Celle de vous deux qui la posera en premier sur sa tête possédera le royaume entier. Les deux filles, contentes d'avoir une solution, acceptèrent aussitôt.

Marianne et Lili-Rose se préparèrent, chacune dans leur chambre, pour rejoindre cette fameuse plaine. Elles firent leur sac dans lequel elles placèrent tout ce dont elles auraient besoin durant leur périple : un appareil photo, une carte, une liste d'objets à chercher et une trousse de premiers soins.

Tout à coup, Marianne eut une idée : si elle enfermait sa sœur dans sa chambre, elle pourrait partir la première et ainsi prendre de l’avance ! Elle lui demanda alors si elle n'avait rien oublié. Lili-Rose, inquiète, courut le vérifier. Elle entra dans sa chambre, quand, soudain, la porte se referma violemment. Marianne l’emprisonna, posa la clef sur un meuble, dans le couloir, et s’en alla satisfaite. Lili-Rose essaya d'ouvrir la porte, en vain, regarda à travers la serrure et vit la clef sur le meuble. Elle cherchait à sortir quand apparut à sa fenêtre un oiseau qui lui demanda ce qui se passait. Elle le lui expliqua. L'oiseau lui répondit : - Veux-tu que j'aille chercher la clé ? - Oui ! Je veux bien ! Ce n’est vraiment pas de refus. - D’accord, j'y vais ! sifflota-t-il. Il entra par la cheminée du salon, traversa les interminables couloirs, attrapa la clé qu’il rapporta dans son bec, en empruntant le même trajet. - Voilà, je l'ai trouvée ! Elle le remercia joyeusement, ouvrit la porte et se mit en chemin pour passer les épreuves.

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Printemps Marianne, de son côté, s’était lancée dans sa quête. Elle était arrivée à la lisière de la plaine

du printemps. Elle devait y trouver : une fleur de cristal, un saphir bleu, une graine d’or et une brindille rose. Marianne marchait depuis longtemps : elle tournait en rond et parcourait le même chemin depuis des heures sans s’en rendre compte. Soudain, elle se souvint qu’elle avait pris avec elle une carte des lieux. La fleur devait se trouver près d’une cascade. Mais lorsqu’elle y arriva, elle eut beau regarder de tous côtés, elle ne vit rien. C’est pourquoi, désespérée, elle contourna la chute d’eau et fondit en larmes. Mais lorsqu’elle releva la tête, elle aperçut la fleur de cristal sur la roche. Elle la cueillit et poursuivit son chemin.

De son côté, Lili-Rose avait beaucoup couru pour rattraper son retard. Résultat, elle possédait déjà la fleur de cristal mais avait vraiment du mal à avancer tant elle était épuisée. Alors, elle prit son courage à deux mains, et continua à marcher jusqu’au lac où devait se trouver la pierre précieuse. Arrivée au bord de l’eau, elle plongea sans hésiter, attrapa le saphir et remonta à la surface. Heureuse, elle poursuivit sa route.

Marianne, contrairement à sa sœur, ne savait pas nager. Elle était désespérée. Cette fois-ci, elle avait perdu tout optimisme. Une de ses larmes tomba dans l’eau et, alors qu’elle n’avait plus aucun espoir, un poisson surgit. - Qu’as-tu donc jeune fille pour verser autant de larmes ? s’étonna-t-il. - Je dois récupérer le saphir qui se trouve au fond de l’eau, mais je ne sais pas nager, bégaya Marianne, la voix tremblante. - Je veux bien rendre service à une jeune fille toute chagrine ! s’exclama le poisson. - Je … Plouf !

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Avant même que Marianne ait eu le temps de finir sa phrase, le poisson était déjà sous l’eau. Quand il revint à la surface, il avait dans sa gueule le magnifique saphir que Marianne attendait avec impatience. Elle le remercia avant de continuer son chemin.

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L’été

L’étape suivante devait les mener chez Mamie Kate, que l’on surnommait « la grande gardeuse de fruits » et qui vivait dans une magnifique demeure isolée dans la campagne. Lili-Rose arriva devant le grand portail composé de fruits séchés, de dattes ainsi que d’abricots ; émerveillée, elle s’arrêta un moment, puis avança dans une allée du jardin. Devant elle, se dressait un bananier qui semblait lui tendre ses fruits : elle en attrapa un et le trouva délicieux. Une dizaine de papillons s’envolèrent d’un cerisier. Un peu plus loin, un oiseau la frôla pour aller se percher sur un poirier. Arrivée devant la porte de la maison, elle s’arrêta pour admirer les jolis murs ornés de fruits frais et de mousse. Elle sonna. Une seconde plus tard, la porte s’entrebâillait. Une dame apparut sur le palier: c’était mamie Kate.

Elle était petite et menue. Ses grands yeux bleus fixaient Lili-Rose avec bienveillance. Sur le côté de la tête, elle portait un minuscule chapeau garni de fruits. Ses longs cheveux roses, rassemblés en chignon, brillaient au soleil. Sa robe, qui descendait jusqu’aux genoux, était incrustée de fraises, de pommes, et de bananes.

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Mamie Kate se promenait toujours avec des souliers jaunes à pompons blancs. Son odeur

évoquait un macaron à la vanille et donnait envie de la croquer. - Bonjour, mamie Kate ! J’aurais besoin d’une fraise d’immortalité. La plus belle et la plus parfumée que vous ayez, s’il-vous-plaît ! - Qui es-tu, jeune fille, et pourquoi as-tu besoin de cette fraise ? - Je suis la princesse de ce royaume. C’est une longue histoire mais, en résumé, cette fraise me servira à succéder à ma mère en prouvant que je le mérite. - Suis-moi, je vais voir ce que je peux faire, dit mamie Kate. Elles se dirigèrent vers la grande allée de fruits avant de s’arrêter devant cette fameuse fraise géante et magique.

Ce fut malheureusement le moment que choisit Marianne pour arriver en courant. Les présentations furent vite faites. Mamie Kate réagit alors rapidement et se décida à proposer un marché aux deux sœurs. Elles obtiendraient la fraise en échange d’un service : il faudrait ramasser dans le plus haut cerisier de son jardin, les cerises les plus juteuses du monde. En grimpant rapidement à l’arbre, Lili-Rose avait pris de l’avance sur sa sœur mais, en tendant le bras pour attraper une magnifique cerise, elle tomba. Elle se tordit légèrement la cheville, ce qui la fit souffrir. Marianne, de son côté, cueillit un maximum de cerises. Elle en remplit son panier puis redescendit. Alors, Mamie-Kate lui remit la fraise la plus goûteuse. Lili-Rose, jalouse et furieuse dut se contenter d’une fraise un peu plus ordinaire. Pourtant, elle sécha rapidement ses larmes et eut même la présence d’esprit de demander à mamie Kate où elles pourraient se procurer la pomme d’or. - Elle se trouve dans l’antre d’un vilain gnome qui vit dans une grotte puante. Les deux filles la remercièrent et se mirent en route pour découvrir le prochain objet qui pourrait les aider à succéder à leur mère. Elles se séparèrent et prirent deux chemins différents.

Lili-Rose arriva la première dans la grotte où se trouvait l’horrible gnome. Il était idiot, gros et moche ! Pour couronner le tout, il se montrait grognon, particulièrement désagréable et... il sentait le camembert ! Lili-Rose, incommodée par l’odeur, s’adressa pourtant à lui: - Bonjour ! Je pourrais prendre une pomme ? - NON ! car ce sont les miennes ! cria cet être répugnant. - Est-ce qu’il y aurait un moyen d’obtenir ce fruit d’or ? insista-t-elle. Après un instant de réflexion, il grogna : - Oui, il faudrait répondre à une énigme. - D’accord, répondit la jeune fille. - Qu’est-ce qui est rond, juteux, plus beau que le soleil ? interrogea le gnome. Décidément ! La légende ne mentait pas ! Il était complètement débile ! Sûre d’elle, Lili-Rose affirma: - C’est une pomme d’or. Le gnome s'énerva. Il sautillait partout puis devint presque enragé, se leva et commença à piétiner tout ce qui se trouvait près de lui. A la fin, il glissa sur une pomme qui roula jusqu'aux pieds de Lili-Rose. Elle s’en empara. Il hurla alors: - Ce n'est pas juste! Ce n'est pas juste! Tout le monde arrive à répondre à ma question! Lili-Rose lui murmura gentiment : - Changez peut-être de question. Vexé que Lili-Rose fasse preuve d’autant d’intelligence, le gnome donna un grand coup de pied dans un arbre, ce qui lui arracha un cri de douleur. Lili-Rose éclata de rire. Le gnome, qui n'aimait guère qu'on se moque de lui, glissa à terre et se mit à se rouler comme une saucisse.

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- Tu es sûre de toi, jeune fille? bougonna-t-il alors. Au sujet de ma question, je veux dire ! - Certaine ! mais je dois partir. - Ah, non ! Pas déjà! Tu dois me donner une bonne question pour mes prochains visiteurs! Maintenant, il agitait ses minuscules bras dans tous les sens, ce qui évoquait vaguement une danse, pour le moins désordonnée et étrange. Lili-Rose en profita pour filer à toute vitesse en l’abandonnant à son agitation.

De son côté, Marianne avait déjà réussi l’épreuve. Elle devait à présent trouver une pierre qui scintille. Elle grimpa sur un arbre pour la localiser. Assez rapidement, elle l’aperçut qui brillait au loin de tous ses feux. Elle descendit de l'arbre puis commença à courir vers l’objet précieux. Elle en avait fini de la deuxième saison et pouvait passer à la suivante.

L’automne

Ce fut en fait Lili-Rose qui arriva en premier à la troisième saison. C’était l’automne et les feuilles tombaient des arbres. Elle découvrit un gros champignon. Elle le supplia : - Pourrais-tu me donner un petit bout de ton chapeau, s’il-te-plaît ? Il vociféra: - Non, je n’en donne à personne! C’est MON chapeau ! - Même pas un petit morceau ? - NON, c’est NON !

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Puis des bébés gnomes arrivèrent et lui demandèrent : - Bonjour, comment tu t’appelles ? - Euh, euh, je m’appelle Lili-Rose. - Tu pourrais nous faire un spectacle ? Et tous les bébés gnomes de crier en cœur : - Oui ! Un SPEC-TA-CLE ! Un SPEC-TA-CLE ! - Non, les bébés, je n’ai pas le temps ! Je dois trouver un morceau de morille. - On te le donnera en échange du spectacle ! - Bon, alors, d’accord, mais il me faudrait une troupe de danseurs pour mon divertissement. Les bébés gnomes acceptèrent le marché après avoir demandé son autorisation au champignon. - Oui, je suis d’accord si c’est en échange de cette représentation. Lili-Rose réalisa un spectacle grandiose (elle avait des années de danse derrière elle) et s’en alla toute heureuse, avec un morceau de morille.

Du côté de Marianne, ce fut plus compliqué à cause des bébés gnomes qui étaient devenus exigeants et réclamaient un spectacle particulièrement original. Après réflexion, elle accepta et réussit le challenge (elle était aussi bonne danseuse que sa sœur et elle possédait une voix époustouflante). Elle aussi put repartir avec son morceau de champignon.

L’hiver

Elle débarqua ensuite en hiver, sortit sa liste de son sac et lut : un flocon de neige fraîchement tombé, une stalactite de glace, une clochette scintillante et une émeraude. Cette fois, l’inventaire ne donnait aucun indice du lieu où chercher les objets. Marianne emprunta alors, une petite voie enneigée. Elle la suivit pendant de nombreuses heures sous une tempête de neige, mais ce chemin ne menait vraisemblablement à rien ; ses réserves de nourritures diminuaient et elle s’épuisait lentement. Mais, enfin, la chance lui sourit, Marianne aperçut au loin une charmante demeure conçue en guimauve givrée.

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Elle s’en approcha et observa l’intérieur grâce à une petite fenêtre qui donnait sur un chaleureux salon. La pièce était entièrement faite en bois de chêne. Au milieu de la salle, trônait un somptueux châle blanc. Marianne était intriguée par cette splendide réalisation : elle désirait sincèrement savoir à qui elle appartenait. Elle décida alors, de sonner. Un instant après, la porte s’entrouvrit et trois grandes femmes apparurent. Elles avaient un visage allongé et de jolis cheveux blonds. Les dames étaient vêtues d’une longue robe de soie bleu pâle et d’un grand manteau de fourrure blanche.

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L’une d’elles prit la parole : - Bienvenue à la maison des trois sœurs, jeune fille ! Que désires-tu ? - Bonjour, je me nomme Marianne et je viens du royaume de Boréali. Mon histoire serait bien trop longue à vous raconter mais j’espérais, en toquant à votre porte, que vous voudriez bien m’accueillir chez vous juste pour une nuit, le temps de me réchauffer. - Entre, mon enfant, je t’en prie ! De toute façon, nous ne t’aurions pas laissée dehors par ce temps glacial. - Merci infiniment, mesdames, vous êtes bien aimables ! Elle pénétra dans cette charmante maison en sucreries. Les trois sœurs lui offrirent des biscuits et du lait chaud, puis Marianne gagna sa chambre et rejoignit le monde des rêves.

Le lendemain matin, elle se leva et alla au salon où les trois sœurs tissaient soigneusement le châle blanc. Marianne leur demanda à qui était destiné ce magnifique châle. Une des femmes lui expliqua que, pour l’instant, il n’avait aucun destinataire et qu’il avait été fabriqué avec un tissu très rare qui servait à la téléportation. Alors, il vint une idée à la jeune princesse. Si elle possédait ce vêtement, elle pourrait se téléporter à l’endroit où se trouvaient les objets de sa quête. - Je dois affronter l’hiver afin de trouver quatre objets particuliers pour devenir l’unique reine de mon royaume. Ce châle pourrait m’aider. Puis-je vous l’emprunter ? - Très bien, mais que nous donneras-tu en échange ? s’exclama une des femmes.

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- Je vous promets, en vous le rapportant, de vous offrir des objets précieux de mon royaume mais aussi des fruits exotiques et des fleurs du printemps que vous n’avez pas souvent l’occasion de voir. Les trois sœurs hésitèrent longtemps mais en fin de compte acceptèrent. Elles le lui prêtèrent et lui remirent également quelques gourmandises pour la route. Puis Marianne s’enroula dedans et disparut dans une étincelle de lumière.

Quand la poussière magique diminua, elle se retrouva dans une vaste grotte glaciale dans laquelle pendaient de longues stalactites de glace. Elle en coupa une et s’enfonça dans la caverne. Soudain, une pièce lumineuse apparut. Chacune de ses parois étaient composées de cristaux et de pierres précieuses. Elle ramassait un fragment d’émeraude tombé par terre quand, tout à coup, un

rugissement retentit. Elle se retourna et, devant ses yeux ébahis, apparut un immense dragon blanc crachant de la glace. Elle aperçut tout de suite autour de son cou gelé, une petite clochette dorée. Elle essaya de l’attraper mais le dragon ne se laissait pas approcher. Une grosse écharde était plantée dans son pied. Elle réussit à l’atteindre, tira très fort et la lui arracha. De douleur, le dragon souffla un immense jet de glace, congelant tout ce qui se trouvait à côté d’elle. - Tu m’as guéri, merci. Que désires-tu en échange ? - Ce n’est rien, j’aime bien venir en aide aux gens en difficulté. Et, puisque tu me le proposes, oui, je voudrais bien emprunter la clochette que tu as autour de ton cou. - Tiens, je te la donne, si cela te fait plaisir. Elle prit la clochette, salua le dragon et sortit de la grotte. Dehors, elle recueillit un flocon de neige qui tombait du ciel. Elle rassembla les quatre objets qui se transformèrent en une clé.

Enfin, elle se dirigea vers la dernière porte…où elle retrouva sa sœur. C’était donc la dernière ligne droite ! Après un mois d’épreuves, les deux sœurs arrivaient toutes deux devant le fameux dôme de Crystal, qu’elles observèrent avec émerveillement. A travers sa paroi transparente, on pouvait admirer une couronne en or qui formait un huit. Quatre serrures, en or également, s’y trouvaient. Marianne prit la parole : - Pendant toutes ces années, j’ai voulu gouverner ce royaume sans penser à ce que toi, tu souhaitais réellement. Aujourd’hui, après avoir souffert pour récupérer les différents objets, je me rends compte de mon erreur et je sais que tout le monde n’a pas la chance d’avoir une sœur aussi remarquable que toi. A mes yeux, tu es plus importante qu’une simple couronne. Ainsi, je désirerais qu’elle t’appartienne. - Je ne peux accepter, Marianne. Cela fait un mois que je ne t’ai vue et, de mon côté, j’ai beaucoup réfléchi. Tu m’as énormément manqué. Comme moi, tu t’es battue pour Boréali et je ne veux pas te laisser me confier -à moi seule- son gouvernement. Je propose plutôt que nous nous le partagions de façon équitable. Qu’en penses-tu, sœurette ?

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- Je suis d’accord avec toi, Lili-Rose. Oui ! Après tout, nous sommes sœurs même si je suis faite de charbon et toi de bonbons colorés : nous devons être unies ! On pourrait régner sur ce royaume ensemble.

Marianne lui sourit, satisfaite d’avoir trouvé un arrangement et de s’être, après toutes ces années, enfin réconciliée avec sa jumelle. Lili-Rose se jeta dans les bras de sa sœur puis les deux jeunes filles sortirent leurs clés. C’est donc sur une note joyeuse que Lili-Rose inséra les clés de l’automne et de l’hiver, imitée par sa sœur qui enfonça les deux autres dans les serrures du printemps et de l’été. Alors, Marianne, qui avait les clés du printemps et de l’été, et Lili-Rose celles de l’automne et de l’hiver les insérèrent en même temps. En une fraction de secondes, le dôme s’ouvrit puis disparut laissant place à l’adorable couronne double qu’elles venaient d’admirer. Comme les sœurs l’avaient remarqué, elle représentait le signe de l’infini, un symbole exprimant clairement l’amitié éternelle qui devait désormais unir deux sœurs, autrefois presque ennemies. Les deux filles prirent la couronne et la posèrent sur leur tête. Cela leur allait à ravir!

Subitement, les coquilles de charbon et de bonbons se brisèrent. Elles reprirent l’apparence humaine qu’elles auraient dû conserver sans la malédiction, celle de vraies jeunes filles, particulièrement jolies.

A ce moment, la couronne se mit à rayonner sur des centaines de kilomètres, révélant ainsi à tous l’union des deux jumelles. Depuis son délicieux jardin d’arbres fruitiers et de fruits confits, la charmante mamie Kate admirait l’étincelle de lumière, le sourire aux lèvres. Sous leur toit de guimauve givrée, les trois sœurs se réjouissaient du couronnement. Quant à eux, le poisson, les champignons, le dragon et même le gnome grincheux, dansaient, tous heureux de voir revenir la joie à Boréali.

La mère de Lili-Rose et de Marianne, émue, vint alors les rejoindre. - Je suis si contente de vous mes filles ! Vous êtes enfin redevenues sœurs et je suis sûre que tout le royaume sera fier de ses nouvelles reines. Lili-Rose cria :

- Mère ! Mère ! Que de jours durant lesquels nous ne nous sommes vues ! Nous avons tant de choses à vous raconter, Marianne et moi !

- Et moi aussi mes filles, je tiens à vous féliciter de tous les efforts que vous avez faits pour vous pardonner mutuellement. Vos disputes ne servaient à rien. Vous voilà à présent toutes deux réunies dans votre château.

- Je suis si contente de vous revoir, mère ! s’exclama Marianne. Vous avez raison mais, à présent, nous avons compris la leçon : nous avons ouvert le dôme à deux et nous nous sommes pardonné de tout ce mal que nous nous sommes fait. Et nous voilà toutes les trois réunies dans notre royaume commun.

Depuis quelques secondes, pourtant, la reine semblait embarrassée. - Mes deux petites reines, je dois vous avouer quelque chose, murmura-t-elle enfin. - C’est grave? demanda avec inquiétude Lili-Rose. - Il y a un problème? renchérit Marianne. - Non. Enfin, oui… La légende des quatre saisons… Eh bien ! C’est moi qui l’ai inventée ! - COMMENT? s’écrièrent en chœur Marianne et Lili-Rose. - J’ai inventé cette légende pour que vous vous réconciliiez. J’en avais assez de toutes vos

disputes… Je suis désolée mais je ne savais plus comment faire. Tout le royaume en pâtissait! - Tu aurais pu nous le dire… lui reprochèrent ses filles d’une seule voix. - Je suis vraiment confuse, mes enfants.

Lili-Rose regarda Marianne qui la regarda à son tour. Elles se firent un grand sourire et sautèrent dans les bras de leur mère, qu’elles embrassèrent tendrement.

- Je vous aime, mes chéries, quoi qu’il se passe. - On sera toujours unies, chuchota Marianne. - Oui, c’est promis ! Et, plus de disputes ! ajouta Lili-Rose.

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Elles s’enlacèrent très fort toutes les trois. - Je pense qu’on devrait conserver cette légende pour notre peuple. Je trouve qu’elle pourrait

devenir un élément de notre patrimoine, suggéra la reine. - Oui, c’est vrai et ce sera également vrai pour nos successeurs. S’il y a de nouveau des

disputes, cette histoire pourra les réconcilier, s’enthousiasmèrent les jumelles. - Demain, j’irai voir le Ministre des Légendes ! - Oui, c’est formidable ! confirma Lili-Rose à sa mère.

(Et il est vrai que, depuis ce jour, plus aucune dispute n’éclata au royaume de Boréali).

Soudain, leur mère intervint: - Assez parlé, nous devons fêter votre retour, votre couronnement ainsi que votre

anniversaire. - Mais oui, nous avons seize ans aujourd'hui ! Cela m’était complètement sorti de la tête!

s'exclama Marianne. Alors, un serviteur, chargé d’un plateau plein de gourmandises, vint interrompre leur discussion:

- Que désirez-vous, Votre Majesté? dit-il en s'adressant à Lili-Rose. Cette dernière était en train de s’emparer d’une coupe de glace sur le plateau lorsqu’elle se retourna machinalement vers sa mère. Cette dernière la regardait avec insistance. Elle n’en comprit pas la raison tout d’abord, mais en regardant derrière elle, tout devint plus clair. Devant elle, se trouvaient l’oiseau, le poisson, Mamie Kate, le gnome grognon, les bébés gnomes, le champignon, le dragon et les trois sœurs. La fête put vraiment commencer. Ce fut un moment extraordinaire et inoubliable pour tous. Ainsi commença un long règne heureux au royaume de Boréali.

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Lili-Rose, Marianne et leur mère vécurent en paix, sereines, dans leur château, durant de longues années.

Moralité : Quand on a la chance d’avoir une famille soudée, il faut savoir en profiter, apprendre à l’aimer et à partager.