a d · voilà ce que michel onfray nous rapporte dans 4 , parlant de son père, un ouvrier agricole...

8
A A D E S Mensuel n°238 • Avril 2015 La fabrique de la décision Éditorial Sommaire Directeur de la publication Jean-Michel Tavan Conception/réalisation Christophe Charlanne Comité de rédaction Audrey Audoin Christophe Charlanne Cosette Jaschinski Paul de Maximy Jean-Michel Tavan François Varry Ont participé à ce numéro Jérémy Bertoux Pierre Bot Pascal Le Rest Sarah Lefèvre Kévin Lemaur Caroline Mahé Bérengère Tailleux Éditorial : La fabrique de la décision ............. 1 Adsea-scopie .............................................. 2 Sur les traces de la bataille de Normandie............2 La Fabrique à Brac ...................................... 3 À propos des moutons de Panurge… .......................3 La fin et les moyens : Sartre contre Camus..............3 Cosmos (extraits) ...........................................................3 Des nouvelles brèves ................................... 4 Fin de parcours pour Philippe Gabarrot .................4 Le foyer de Vosves vous propose de la chaleur.....5 J’ai vu, j’ai lu, j’suis ému(e) .......................... 5 Signes religieux et laïcité ............................................5 Préserver la laïcité pour préserver le jeu des différences ..6 Hommage .................................................. 7 Billet d’humeur ........................................... 7 Offres d’emploi ........................................... 7 Journal édité par l’Association départementale de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence en Seine-et-Marne. Diffusé à 1200 exemplaires à l’attention des salariés et des partenaires de l’association. Retrouvez tous les anciens numéros en téléchargement sur adsea77.fr, rubrique Informations et actualités > Historique > Journal ADSEA 77 2 bis, rue Saint-Louis 77000 Melun Tél. 01 60 68 38 36 Courriel : [email protected] Entre l’infiniment grand et l’infiniment petit, le très loin et le tout proche… l’information, depuis la révolution numérique, traverse l’espace-temps en un clin d’œil et questionne en permanence toutes les dimensions du vivre ensemble. C’est l’ère de l’hyper-connexion. À l’échelle planétaire, au niveau des nations, des territoires, des entreprises et des microscopiques relations interpersonnelles : comment se comporter, comment décider et comment agir avec pertinence dans ce gigantesque écheveau, ce nœud terrien ? À l’échelle internationale, nous voyons bien que deux grands modèles de décisions et d’actions s’affrontent : l’un serait de tendance autoritaire et l’autre, démocratique. Les uns prônent l’efficacité et le résultat, les autres privilégient la méthode et le débat. Les uns affirment que la fin justifie les moyens... ce que d’autres 1 réfutent au nom de la morale. Entre dictature douce et démocratie molle, entre renoncement et égarement, existe-t-il une échappatoire au panurgisme 2 ambiant ? Vous me direz, que vient faire ici un tel questionnement ? Pour ma part, il m’est proprement impossible d’envisager l’action managériale et sociale sans qu’elle se réfère à une tentative de compréhension du monde. Ne pas se poser de question, c’est renoncer au discernement en se recroquevillant dans une fœtale et fatale impuissance. Les enjeux de radicalisation et la montée en puissance des extrémismes en sont l’illustration : parce que l’on ne croit plus en rien, on s’abandonne au charlatanisme religieux ou politique... Cela se passe concomitamment ailleurs et ici. Voilà qui questionne bel et bien notre vision des choses et notre pratique au quotidien. Poser la question, c’est déjà y répondre. Alors qu’en dire de plus ? Qu’une décision consécutive au partage de points de vue... c’est la juste intelligence. Certes, mais est-ce suffisant pour que décision rime avec action ? Il faut sans doute y ajouter de l’autorité en étant à l’écoute de soi-même, de sa propre subjectivité et peut-être même de son instinct. La crédibilité suppose des arguments mais aussi un style, un libre arbitre, une personnalité propre. Être simultanément démocrate et autocrate... le jeu peut paraître trouble pour qui prétend éduquer ou gouverner. Docteur Freud n’affirmait-il pas qu’il existe trois métiers impossibles : éduquer, soigner et gouverner...? Nous voilà rassurés ! Cette question de la fin et des moyens avait été abordée par Max Weber : « Quand on adopte telle ou telle position, il faudra (…) appliquer tels ou tels moyens pour pouvoir mener à bonne fin son projet. Il peut arriver qu’à ce moment-là, les moyens présentent par 1 Voir dans la fabrique à brac : La fin et les moyens, Sartre contre Camus, p.3. 2 Rabelais, Pantagruel : Le Quart Livre, chapitre VIII. L’expression « mouton de Panurge » désigne un suiveur : une personne qui imite sans se poser de questions, qui suit instinctivement ce que fait le plus grand nombre et se fond dans un mouvement collectif sans exercer son esprit critique ni seulement faire preuve de l’intelligence qu’on peut espérer d’un être humain sinon d’un mouton. Voir dans la fabrique à brac : À propos des moutons de Panurge, p.3. eux-mêmes un caractère qui nous oblige à les refuser. Dans ce cas, il nous faudra justement choisir entre la fin et les moyens inévitables que celle-ci exige. La fin justifie-t-elle les moyens ou non ? Le professeur peut seulement vous montrer la nécessité de ce choix mais il ne peut faire davantage...» 3 Max ne nous en dira pas plus ! Prenons un peu d’altitude même si l’affaire n’a rien de littéraire. Je reviens sur cette nécessité d’ouverture au monde, quels que soient nos penchants autocratiques. Voilà ce que Michel Onfray nous rapporte dans Cosmos 4 , parlant de son père, un ouvrier agricole : « Je me souviens d’une soirée où il me fit sortir sur le pas de la porte pour me raconter le ciel : Grande Ourse, Petite Ourse, Grand Chariot (…) Découvrir l’immensité du temps et la petitesse de nos vies, c’est apprendre le sublime, le découvrir, y tendre et vouloir y prendre place. Simplement, mon père m’offrait ainsi un exercice spirituel de première qualité pour trouver ma place dans le cosmos, le monde, la nature, et donc aussi parmi les hommes » 5 . Qui que nous soyons, il nous faut régulièrement faire œuvre de décision... seul et porte fermée. Prenons soin malgré tout de laisser la fenêtre ouverte, sait-on jamais... on gardera ainsi à l’œil une autre perspective... et peut-être un point de fuite ! Jean-Michel Tavan 3 Le savant et le politique, 10/18, Saint Amand, 1963, p.89. 4 Onfray Michel, Cosmos, Vers une sagesse sans morale, Flammarion, mars 2015. Voir dans La fabrique à brac : Cosmos (extraits). 5 Ibid, p.15.

Upload: hoangnhu

Post on 12-Sep-2018

214 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: A D · Voilà ce que Michel Onfray nous rapporte dans 4 , parlant de son père, un ouvrier agricole : Cosmos « Je me souviens d’une soirée où il me fit sortir sur le pas de la

Journal de l’ADSEA 77 n°238 avril 2015 | 1Journal de l’ADSEA 77 n°*** mois année | 1AA D

ES

Mensuel n°238 • Avril 2015

La fabrique de la décisionÉditorial

SommaireDirecteur de la publicationJean-Michel Tavan

Conception/réalisationChristophe Charlanne

Comité de rédactionAudrey AudoinChristophe CharlanneCosette JaschinskiPaul de MaximyJean-Michel TavanFrançois Varry

Ont participé à ce numéroJérémy BertouxPierre BotPascal Le RestSarah LefèvreKévin LemaurCaroline MahéBérengère Tailleux

Éditorial : La fabrique de la décision ............. 1

Adsea-scopie .............................................. 2Sur les traces de la bataille de Normandie............2

La Fabrique à Brac ...................................... 3À propos des moutons de Panurge… .......................3La fin et les moyens : Sartre contre Camus ..............3Cosmos (extraits) ...........................................................3

Des nouvelles brèves ................................... 4Fin de parcours pour Philippe Gabarrot .................4Le foyer de Vosves vous propose de la chaleur.....5

J’ai vu, j’ai lu, j’suis ému(e) .......................... 5Signes religieux et laïcité ............................................5Préserver la laïcité pour préserver le jeu des différences ..6

Hommage .................................................. 7

Billet d’humeur ........................................... 7

Offres d’emploi ........................................... 7

Journal édité par l’Association départementale de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence en Seine-et-Marne.Diffusé à 1200 exemplaires à l’attention des salariés et des partenaires de l’association.

Retrouvez tous les anciens numéros en téléchargement sur adsea77.fr, rubrique Informations et actualités > Historique > Journal

ADSEA 77 • 2 bis, rue Saint-Louis 77000 Melun • Tél. 01 60 68 38 36 • Courriel : [email protected]

Entre l’infiniment grand et l’infiniment petit, le très loin et le tout proche… l’information, depuis la révolution numérique, traverse l’espace-temps en un clin d’œil et questionne en permanence toutes les dimensions du vivre ensemble. C’est l’ère de l’hyper-connexion. À l’échelle planétaire, au niveau des nations, des territoires, des entreprises et des microscopiques relations interpersonnelles  : comment se comporter, comment décider et comment agir avec pertinence dans ce gigantesque écheveau, ce nœud terrien  ? À l’échelle internationale, nous voyons bien que deux grands modèles de décisions et d’actions s’affrontent : l’un serait de tendance autoritaire et l’autre, démocratique. Les uns prônent l’efficacité et le résultat, les autres privilégient la méthode et le débat. Les uns affirment que la fin justifie les moyens... ce que d’autres1 réfutent au nom de la morale. Entre dictature douce et démocratie molle, entre renoncement et égarement, existe-t-il une échappatoire au panurgisme2 ambiant ?

Vous me direz, que vient faire ici un tel questionnement  ? Pour ma part, il m’est proprement impossible d’envisager l’action managériale et sociale sans qu’elle se réfère à une tentative de compréhension du monde. Ne pas se poser de question, c’est renoncer au discernement en se recroquevillant dans une fœtale et fatale impuissance. Les enjeux de radicalisation et la montée en puissance des extrémismes en sont l’illustration : parce que l’on ne croit plus en rien, on s’abandonne au charlatanisme religieux ou politique... Cela se passe concomitamment ailleurs et ici. Voilà qui questionne bel et bien notre vision des choses et notre pratique au quotidien.

Poser la question, c’est déjà y répondre. Alors qu’en dire de plus  ? Qu’une décision consécutive au partage de points de vue... c’est la juste intelligence. Certes, mais est-ce suffisant pour que décision rime avec action ? Il faut sans doute y ajouter de l’autorité en étant à l’écoute de soi-même, de sa propre subjectivité et peut-être même de son instinct. La crédibilité suppose des arguments mais aussi un style, un libre arbitre, une personnalité propre. Être simultanément démocrate et autocrate... le jeu peut paraître trouble pour qui prétend éduquer ou gouverner. Docteur Freud n’affirmait-il pas qu’il existe trois métiers impossibles : éduquer, soigner et gouverner...? Nous voilà rassurés !

Cette question de la fin et des moyens avait été abordée par Max Weber  : «  Quand on adopte telle ou telle position, il faudra (…) appliquer tels ou tels moyens pour pouvoir mener à bonne fin son projet. Il peut arriver qu’à ce moment-là, les moyens présentent par

1 Voir dans la fabrique à brac : La fin et les moyens, Sartre contre Camus, p.3.2 Rabelais, Pantagruel : Le Quart Livre, chapitre VIII. L’expression « mouton de Panurge »

désigne un suiveur : une personne qui imite sans se poser de questions, qui suit instinctivement ce que fait le plus grand nombre et se fond dans un mouvement collectif sans exercer son esprit critique ni seulement faire preuve de l’intelligence qu’on peut espérer d’un être humain sinon d’un mouton. Voir dans la fabrique à brac : À propos des moutons de Panurge, p.3.

eux-mêmes un caractère qui nous oblige à les refuser. Dans ce cas, il nous faudra justement choisir entre la fin et les moyens inévitables que celle-ci exige. La fin justifie-t-elle les moyens ou non ? Le professeur peut seulement vous montrer la nécessité de ce choix mais il ne peut faire davantage...» 3 Max ne nous en dira pas plus !

Prenons un peu d’altitude même si l’affaire n’a rien de littéraire. Je reviens sur cette nécessité d’ouverture au monde, quels que soient nos penchants autocratiques. Voilà ce que Michel Onfray nous rapporte dans Cosmos4, parlant de son père, un ouvrier agricole  : « Je me souviens d’une soirée où il me fit sortir sur le pas de la porte pour me raconter le ciel  : Grande Ourse, Petite Ourse, Grand Chariot (…) Découvrir l’immensité du temps et la petitesse de nos vies, c’est apprendre le sublime, le découvrir, y tendre et vouloir y prendre place. Simplement, mon père m’offrait ainsi un exercice spirituel de première qualité pour trouver ma place dans le cosmos, le monde, la nature, et donc aussi parmi les hommes »5.

Qui que nous soyons, il nous faut régulièrement faire œuvre de décision... seul et porte fermée. Prenons soin malgré tout de laisser la fenêtre ouverte, sait-on jamais... on gardera ainsi à l’œil une autre perspective... et peut-être un point de fuite !

Jean-Michel Tavan

3 Le savant et le politique, 10/18, Saint Amand, 1963, p.89.4 Onfray Michel, Cosmos, Vers une sagesse sans morale, Flammarion, mars 2015. Voir dans

La fabrique à brac : Cosmos (extraits).5 Ibid, p.15.

Page 2: A D · Voilà ce que Michel Onfray nous rapporte dans 4 , parlant de son père, un ouvrier agricole : Cosmos « Je me souviens d’une soirée où il me fit sortir sur le pas de la

2 | Journal de l’ADSEA 77 n°238 avril 2015

Adsea-scop ie

En février dernier, sur le temps d’un weekend, nous sommes allées sur les traces de la seconde guerre mondiale, en Normandie. Dans le cadre de leur scolarité, les jeunes filles accueillies aux Rochettes étudient ce moment de l’Histoire. Aussi, nous avons célébré cette année les 70 ans du débarquement et de la bataille de Normandie et avons rendu hommage aux hommes qui y ont combattu. Il nous semblait important qu’elles puissent se rendre sur les lieux pour mieux connaître l’histoire de l’été 1944. Elles ont pu, de ce fait, faire le lien avec leurs cours d’histoire-géographie.

Nous avons proposé ce séjour à cinq jeunes filles qui ne bénéficient pas, ou très peu, de droit de visite et d’hébergement. En effet, la vie en collectivité peut être pesante et source de conflits. Elles ont besoin de se ressourcer hors de notre structure. Aussi, être en immersion avec elles durant deux jours nous a permis de créer une nouvelle dynamique de groupe, de renforcer les relations et de découvrir les jeunes filles dans un cadre différent.

Le projet a été élaboré avec les jeunes filles car nous sommes dans une démarche de « construire avec » et non « à la place ». La loi du 2 janvier 2002, qui régit notre conduite éducative, place l’enfant au cœur de son projet. Ainsi, pour des jeunes en plein développement de leur personnalité et de leur autonomie, il nous paraissait essentiel qu’elles se mobilisent. Leur investissement dans ce projet témoignait de leur volonté de participer et leur a permis de se rendre compte de l’organisation, de l’anticipation et du coût financier d’un tel séjour.

C’était un peu comme un jeu et ça nous a permis de mieux connaître cette période de l’Histoire.

La première journée fut consacrée à la visite du Mémorial de Caen. Le livret contenant des images, des explications et des questions fut «  un peu comme un jeu et nous a permis de mieux connaître cette période de l’Histoire », témoigne Mélanie.

Les cours n’expliquent pas tout.

D’ailleurs, elle conseille ce séjour à d’autres filles afin «  qu’elles prennent conscience de ce qui s’est réellement passé. Les cours n’expliquent pas tout. »

Après quatre heures dans ce musée, nous avions hâte de nous restaurer et de découvrir nos chambres à l’hôtel. « Le petit plus a été la bataille de polochons avec Caroline, l’éducatrice  », confie une jeune.

Le petit plus a été la bataille de polochons avec Caroline, l’éducatrice

Après une bonne nuit de sommeil et un petit-déjeuner où il y avait plein de choix, nous sommes allées visiter le cimetière américain.

J’ai compris pourquoi les croix blanches sont alignées. Si tu te reposes sur une tombe, tu te reposes sur toutes les autres et t’es face à la statue symbolisant la jeunesse. Et j’ai découvert que les croix en étoile représentent l’étoile de David.

Sur la plage d’Omaha Beach, «  je me suis remémorée les images vues juste avant, dans un film, et nous avons laissé une trace écrite avec des galets. Ça s’appelle du land’art, m’a appris une éducatrice. ». Cette même jeune fille dit qu’elle a aimé visiter le cimetière allemand «  par respect des morts même si c’est eux qui nous ont cherché la guerre.  » Tandis qu’une autre adolescente a refusé d’y entrer par colère contre eux. Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtées dans un restaurant chinois où « c’était génial car c’était trop bon et à volonté » déclarent toutes les filles... et les éducatrices !

Ce weekend a fait l’objet d’une réalisation d’un montage photos présenté à l’ensemble des professionnels des Rochettes et aux autres jeunes filles. C’est autour d’un goûter confectionné par les adolescentes que le plaisir fut partagé.

Nous vous donnons rendez-vous dans un prochain numéro du journal pour vous faire partager d’autres moments agréables vécus lors d’un nouveau séjour !

Sur les traces de la bataille de NormandieRécit d’un séjour de jeunes filles accueillies aux Rochettes

Je me suis remémorée les images vues juste avant pendant un film et nous avons laissé une trace écrite avec des galets. Ça s’appelle du land’art m’a appris une éducatrice.

Caroline Mahé, éducatrice spécialisée et Sarah Lefèvre, monitrice-éducatrice

Page 3: A D · Voilà ce que Michel Onfray nous rapporte dans 4 , parlant de son père, un ouvrier agricole : Cosmos « Je me souviens d’une soirée où il me fit sortir sur le pas de la

Journal de l’ADSEA 77 n°238 avril 2015 | 3

La Fabr ique à Brac

Cette expression est née suite au chapitre  7 du Quart Livre de Rabelais. L’auteur y décrit la vengeance de Panurge, qui voulait acheter un mouton en négociant avec Dindenault. Celui-ci refusa et se moqua longuement de son interlocuteur. Panurge finit par réussir à acquérir un mouton et pour se venger, le jeta dans la mer. Tous les autres moutons du vendeur en firent autant. Dindenault, tentant de retenir le dernier, fut emporté et se noya, tout comme ses bêtes. Le mouton étant réputé être un animal faible et peu intelligent, on emploie aujourd’hui cette expression pour désigner une personne pleutre, toujours encline à suivre le mouvement du plus grand nombre, sans aucun esprit critique...

La fin et les moyens : Sartre contre CamusLe conflit prend forme quand Camus fait paraître en 1951 L’homme révolté chez Gallimard  : «  ...le véritable sujet de L’homme révolté est comment l’homme, au nom de la révolte, s’accommode du crime, comment la révolte a eu pour aboutissement les états policiers et concentrationnaires du XXe siècle. Comment l’orgueil humain a-t-il dévié ? »1. En fait, Camus condamne ouvertement la violence révolutionnaire. Dit autrement, il considère que la fin ne justifie pas les moyens. En réaction, les sartriens attaquent violemment Camus qui est accusé d’intellectualisme et développent un point de vue diamétralement opposé. Au bout du compte, ils accréditent l’idée que la fin justifie pleinement les moyens au nom d’un certain réalisme. Ainsi, la violence révolutionnaire serait une sorte de passage obligé parce que sans alternative si l’on veut accéder à un changement... On est vraiment là au cœur d’une controverse éthique. Camus se situe du côté de l’éthique de responsabilité parce qu’il n’accepte pas de déroger à une règle morale qu’il considère comme supérieure et, par la même, d’assumer la responsabilité d’un acte immoral. Du côté de Sartre, l’éthique de conviction trouve son argument dans l’opérationnalité de l’action par volonté d’efficacité et au nom d’un idéal. Mon propos est clairement de parti pris, celui de Camus. Le lien entre les moyens et la fin est systémique. Un moyen immoral ne donnera jamais qu’une fin immorale. Ce parti pris éthique n’est pas sans conséquence sur la marche du monde, il ne l’est pas moins, à l’échelle du fonctionnement d’une association, d’un établissement ou d’une relation éducative.

JM Tavan

1 Camus, Albert L’homme révolté, Gallimard, folio essais, Saint-Amand, 2009, quatrième de couverture.

Cosmos2 (extraits)

«  Le jardin est une bibliothèque quand trop peu de bibliothèques sont des jardins. Regarder travailler un jardinier au jour le jour nous en apprend parfois beaucoup plus que de lire d’interminables livres de philosophie. » (p.30).

« Mon père dans son jardin obéissait au rythme de la nature. Il connaissait le temps généalogique. Il vivait sans souci pour le temps contemporain, qui est temps d’instants dissociés du passé et du futur, temps mort qui ne procède d’aucune mémoire et ne prépare à aucun avenir (…) Ignorer les cycles de la nature, ne pas connaître le mouvement des saisons et ne vivre que dans le béton et le bitume des villes, l’acier et le verre, n’avoir jamais vu un pré, un champ, un sous-bois, une forêt, un taillis, une vigne, un herbage, une rivière, c’est vivre dans le caveau de ciment qui accueillera un jour un corps qui n’aura rien connu du monde. Comment, dès lors, trouver sa place dans le cosmos, dans la nature, dans la vie, dans sa vie, si l’on vit dans un monde de moteurs polluants, de lumières électriques, d’ondes sournoises, de systèmes de surveillance vidéo, de rues goudronnées, de trottoirs souillés de déjections animales ? » (p.31).

2 Onfray Michel, Cosmos, Vers une sagesse sans morale, Flammarion, mars 2015

À propos des moutons de Panurge…

Page 4: A D · Voilà ce que Michel Onfray nous rapporte dans 4 , parlant de son père, un ouvrier agricole : Cosmos « Je me souviens d’une soirée où il me fit sortir sur le pas de la

4 | Journal de l’ADSEA 77 n°238 avril 2015

Fin de parcours pour Philippe Gabarrot à l’EDI Côté jardinParoles de deux stagiaires de la formation professionnelle

Des nouvelles brèves

Philippe by Kévin

Quand j’ai rencontré Philippe pour la première fois, il était éducateur de prévention à Montereau. À cette époque, j’avais vraiment touché le fond et je me demande si sans lui je m’en serais sorti. À chaque fois que je le voyais, on parlait de tout et de rien mais il me faisait toujours réfléchir à pourquoi je pensais telle ou telle chose.

Philippe a toujours eu la particularité de voir le potentiel des gens.

Quand j’ai commencé mon parcours à l’EDI, ça faisait un moment que je n’avais pas revu Philippe et pendant le repas l’un des formateurs avait dit qu’un nouveau formateur qui s’appelait Philippe allait arriver. J’ignore pourquoi, mais quand j’ai entendu cela, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à lui.

Et c’est là qu’il est arrivé, j’étais tellement heureux de le revoir que je n’arrivais plus à parler. À l’EDI, il y a une chose que je ne peux pas oublier, c’est quand on était en atelier.

Philippe avait la particularité de me dire « Kevin tais-toi ! » avec un air super sévère et de rigoler juste après. Pour se justifier, il disait qu’on pouvait «  engueuler les gens mais avec le sourire ça passe mieux ».

Je dirai que Philippe m’a beaucoup apporté et jamais je ne pourrai l’oublier. Et je dois avouer qu’à mes yeux Phillipe est devenu un père spirituel.

Merci pour tout Phillippe, je te souhaite plein de bonnes choses et sois heureux avec «  Louise Attaque ou Petit Kebab » comme j’appelle ton chien.

Pour finir, je dirai qu’à la question qu’on se posait qui est « De nous deux, qui supporte qui ?», et bien je dirai que ça doit être toi qui me supportais car à mes yeux, te voir et te parler, était un immense plaisir.

Kévin Lemaur, stagiaire à l’EDI Côté jardin

Philippe by Jérémy

J’arrive à l’EDI, je rencontre les formateurs et là je vois Philippe avec ses pattes grises. À ce moment-là, je me suis dit «  La vache, il doit être hyper sévère ce formateur  » et avec Louise son chien ça n’arrangeait pas la chose.

Petit à petit, je m’aperçois qu’en fait, malgré son apparence sévère, c’est plutôt quelqu’un de chaleureux, en gros « une vraie crème comme formateur ».

Philippe c’est le contraste entre l’apparence sévère et un esprit plein de chaleur et de bonté. De plus, c’est un philosophe dans l’âme.

Ce qui me faisait rigoler avec Philippe, c’était durant son atelier philo quand il y avait du bruit, il prenait un air sérieux et faisait « Oh !!!» et ensuite, il se mettait à sourire comme si de rien n’était, quand on lui disait que ça ne faisait pas crédible, il souriait encore plus.

Si l’on cherchait Philippe dans le dictionnaire, on ne le trouverait pas à côté de sévère, mais à côté de  : ouvert, chaleureux, bonté d’âme et philosophe.

Philippe, bonne chance pour tes futurs projets, je te soutiens, tu vas me manquer et merci pour ce que tu m’as apporté.

Jérémy Bertoux, stagiaire à l’EDI Côté jardin

Page 5: A D · Voilà ce que Michel Onfray nous rapporte dans 4 , parlant de son père, un ouvrier agricole : Cosmos « Je me souviens d’une soirée où il me fit sortir sur le pas de la

Journal de l’ADSEA 77 n°238 avril 2015 | 5

Cultures et Sociétés est une revue trimestrielle dont le rédacteur en chef, Thierry Goguel d’Allondans, assure la diversité des thématiques d’une façon captivante et dont la singularité du dossier central ne manque pas d’intérêt pour le lecteur du champ social et médico-social. Ainsi parmi les derniers titres de ces années récentes, le dossier du n°24 de 2012, coordonné par David Le Breton et intitulé Que reste-t-il du corps  ?, ou le dossier du n°29 de 2014, coordonné par Géraldine Duvanel Aouida et Jocelyn Lachance et intitulé Paroles d’ados, tabous d’adultes sont tout à fait passionnants.

Mais c’est du n°31 de juillet 2014 que je veux vous entretenir. En effet, le dossier de ce numéro intitulé Signes religieux et laïcité, et coordonné par Denis Jeffrey, anticipe sur des questions brûlantes qui traversent notre société depuis les tueries des 7, 8 et 9 janvier 2015, dans les locaux de Charlie Hebdo mais aussi dans l’épicerie Hyper Cacher.

Les questions de laïcité ne peuvent pas être traitées sans que nous nous penchions sur celles des religions et de leurs signes ostentatoires. Ces enjeux et ces questions sont d’ailleurs largement débattus dans notre association dans le groupe de recherche dénommé Laïcité. Dans ce groupe, piloté par Olivier Essenoussi, l’intérêt de travailler sur une charte associative qui définisse notre rapport à la laïcité a été premier, mais d’autres sources de réflexions se sont révélées comme l’idée d’organiser pour 2016 un séminaire ou une journée d’études sur ces sujets déterminants dans notre contexte sociétal tendu.

Or, dans Signes religieux et laïcité, Meryem Sellami signe un article Usages du voile et défi pour la laïcité qui pose sans fard la question : « Quel sens des adolescentes françaises de tradition musulmane donnent-elles au voile ? ». Enseignante à la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis, Meryem Sellami cherche dans une approche anthropologique à comprendre les processus de subjectivation mis en œuvre par ces jeunes filles voilées en France et par sa réflexion, elle nous permet de cogiter au croisement des réalités culturelles, religieuses mais aussi et surtout, aux réalités juvéniles  : «  L’adolescence est […] une épreuve de vérité, le moment de répondre, plus que jamais, à la question " Qui suis-je  ? " avec son corollaire " Pour qui ? ". »

Dans sa chronique Préserver la laïcité pour préserver le jeu des différences, David Le Breton, professeur à l’université de Strasbourg, écrit en juillet 2014  : «  Et le monde aujourd’hui est rongé par les intégrismes religieux et culturels. La laïcité

Cultures et Sociétés, n°31-Juillet 2014, Signes religieux et laïcité,Dossier coordonné par Denis Jeffrey, Téraèdre, 136 pages, 16 €.

J’ai vu, j ’ai lu, j ’suis ému(e)

.../...

Le foyer de Vosves vous propose de la chaleur : bois et bûchettes à vendreLes résidents du foyer de Vosves accompagnés par 3 professionnels contribuent à la découpe de stères de bois pour le chauffage. Ils réalisent aussi des bûchettes pour allumer vos cheminées ou vos barbecues.

Les résidents du foyer de Vosves sont des personnes handicapées et travaillent chaque jour hors vacances sur différents projets  ; la vente de bois en fait partie. Le gain de ces ventes revient aux usagers via l’organisation d’actions spécifiques ou l’achat de matériel. La vente se fait au sein du foyer de Vosves, localisé à Dammarie-les-Lys.

Si vous êtes intéressés, nous vous invitons à nous contacter puis à venir partager un moment avec nous. Nous vous ferons découvrir notre atelier !

L’équipe des résidents et des encadrants techniques vous remercie d’avance de l’attention que vous pouvez porter à leur travail.

Pierre Bot

Foyer de Vosves, 150 route de Boissise 77190 Dammarie-les-LysTél. 01.64.37.16.09 • e-mail : [email protected]

Les résidents du foyer de Vosves s’affairent au conditionnement des bûchettes.

Le stère

35 €

La boite de

bûchettes

3 €

Des nouvelles brèves

Page 6: A D · Voilà ce que Michel Onfray nous rapporte dans 4 , parlant de son père, un ouvrier agricole : Cosmos « Je me souviens d’une soirée où il me fit sortir sur le pas de la

6 | Journal de l’ADSEA 77 n°238 avril 2015

la possibilité du débat contradictoire en toute amitié. Elle laisse d’ailleurs libre cours à la spiritualité, c’est-à-dire l’intime, l’attention particulière au monde. Elle libère la conversation dans le visage à visage, loin de l’intimidation des intégrismes pour lesquels certaines formules ont la valeur d’une hache sur le cou. Einstein définit merveilleusement la spiritualité  : «  De savoir que ce qui nous est impénétrable existe réellement et se manifeste comme la plus haute sagesse et la beauté la plus rayonnante [...] un tel savoir, un tel sentiment, sont au cœur de la véritable religiosité. ››

En le soumettant à la nudité du monde, la marche sollicite en l’homme le sentiment du sacré, une relation à l’élémentaire. Émerveillement de sentir l’odeur des pins chauffés par le soleil, de voir un ruisseau couler à travers champ, une gravière abandonnée avec son eau limpide au milieu de la forêt, un renard traverser nonchalamment le sentier, un cerf s’arrêter dans la futaie pour regarder passer les intrus. La marche dénude, dépouille et rappelle à l’homme l’humilité et la beauté de sa condition. En mettant le corps et les sens au centre de l’expérience sur un mode actif, elle rétablit l’homme dans une existence qui lui échappe souvent dans les conditions sociales et culturelles qui sont aujourd’hui les nôtres. Le pèlerinage était autrefois une longue prière. Celui qui mourait au bord du chemin gagnait le paradis. Aujourd’hui, la quête est plutôt celle d’un retour sur soi, d’un examen de conscience. Cheminement dans un temps intérieur, une simultanéité de la présence sur la route et des échappées belles dans la mémoire ou les projets. Baigné de cette hospitalité qui semble porter ses pas, le marcheur éprouve une reconnaissance infinie, il se sent à sa juste place à l’intérieur d’un monde dont il sent combien il le dépasse mais l’accueille, mais elle implique justement le contraire du religieux, le sentiment d’une communauté des vivants.

J’ai vu, j ’ai lu, j ’suis ému(e)

.../...

Un hôte demande à Bruce Chatwin, en Patagonie, quelle est sa religion. Celui-ci répond  : «  Je n’ai pas de religion particulière ce matin. Mon Dieu est le Dieu des marcheurs. Si vous marchez assez longtemps, vous n’avez probablement besoin d’aucun autre dieu  ».La marche en effet est ce moment où la présence au monde redevient une forme de spiritualité. Elle conjure la séparation entre le monde et soi, et donne le sentiment d’appartenir enfin aux éléments. Elle n’est pas un monothéisme, car les impressions ressenties ne se rangent pas sous une seule barrière, elles sont trop multiples et contradictoires, ambivalentes, toujours changeantes. La marche relève du polythéisme, elle est sous l’égide d’une pluralité de divinités. Telle devrait être d’ailleurs la sociologie quand elle reconnaît, avec Max Weber, la pluralité et la complexité du monde, et donc un polythéisme des valeurs. Pour le marcheur, ou pour celui ou celle qui est sensible à la métaphysique de la présence au monde, à son mystère, chaque espace d’une forêt, d’un fleuve, d’une vallée, d’une montagne, d’une rivière est sous l’empire du génie des lieux. Le religieux, même s’il relie, le fait presque toujours contre ceux qui ne partagent pas sa vision des choses. Le monothéisme, notamment, impose une vision unique du monde et surtout il ne cesse de faire parler Dieu. Nombreux sont les ventriloques, surtout lorsqu’il s’agit d’aller massacrer une autre population ou de déposer une bombe dans un marché ou un avion au nom de Dieu, même en tuant ses coreligionnaires, après tout Dieu reconnaîtra les siens.

Et le monde aujourd’hui est rongé par les intégrismes religieux et culturels. La laïcité est donc essentielle pour assurer la pluralité des valeurs, permettre la coexistence des différences, maintenir

Préserver la laïcité pour préserver le jeu des différencesLa chronique de David Le Breton,extraite de Cultures et Sociétés, n°31-Juillet 2014, Signes religieux et laïcité

est donc essentielle pour assurer la pluralité des valeurs, permettre la coexistence des différences, maintenir la possibilité du débat en toute amitié. Elle laisse d’ailleurs libre cours à la spiritualité, c’est-à-dire l’intime, l’attention particulière au monde »1.

L’un comme l’autre, David Le Breton et Meryem Sellami, selon des tangentes différentes, traduisent des aspects essentiels sur les registres complexes des relations intriquées, imbriquées de la laïcité avec la spiritualité. La laïcité, nous disent-ils, n’empêche nullement une appartenance religieuse, une religiosité.

Dans ces moments troublés où chacun recherche quelque peu ses marques, ses repères, la lecture des textes de David Le Breton et Meryem Sellami sont vecteurs de réflexion. Mais au-delà, le numéro de la revue n°31 est une invitation à retrouver de la relativité dans les propos, à respecter les représentations différenciées, à accueillir la différence dans un jeu de vivre en commun. Signes religieux et laïcité est un beau numéro qui favorise une prise de distance avec les émotions, importantes pour témoigner de l’appartenance au collectif, mais qui peuvent aussi empêcher de voir la nature même des enjeux.

Pascal Le Rest

1 Voir l’article suivant Préserver la laïcité pour préserver le jeu des différences, sur cette même page.

Page 7: A D · Voilà ce que Michel Onfray nous rapporte dans 4 , parlant de son père, un ouvrier agricole : Cosmos « Je me souviens d’une soirée où il me fit sortir sur le pas de la

Journal de l’ADSEA 77 n°238 avril 2015 | 7

Bi l let d’humeurLa faim et les moyens

Imaginez un chef techniquement nul...Travaillant des produits de mauvaise qualité:Que retrouverez-vous dans votre assiette ?

Jacques, éducateur spécialisé, a été tué à Nantes ce jeudi 19 mars dans des circonstances douloureuses. Salarié du service social de protection de l’enfance, il assurait un droit de visite médiatisé. Il a été assassiné d’un coup de couteau alors qu’il empêchait le père de famille de s’en prendre à son ex-compagne, elle aussi sérieusement blessée. Déjà condamné en 2012 pour violences conjugales, ce père ne devait plus avoir de contact avec son ex-femme.

Les travailleurs sociaux de Loire-Atlantique ont rendu hommage à leur collègue le 23 mars à Nantes. Toute la profession est choquée et attristée.

Nous nous associons à nos collègues du 44 et partageons la tristesse engendrée par ce drame qui endeuille la profession.

Bérengère Tailleux, directrice du service AESF

Hommage Offres d’emplo i

Les Rochettes-ADSEA 77, établissement accueillant des jeunes filles mineures en internat à 365 jours dans le cadre de la protection de l’enfance, recherche :

4 travailleurs sociaux diplômésÉducateur spécialisé, moniteur éducateur

Titulaire du permis BCDI temps plein à compter du 04/05/2015 -

CCNT 66

Profil :Poste éducatif auprès d’adolescentes nécessitant un sens relationnel important, une grande souplesse d’adaptation, dynamisme, rigueur et goût du travail en équipe pluridisciplinaire (éducateurs, psychomotriciennes, éducateurs scolaires, psychologue).

Missions :Sous l’autorité directe du chef de service éducatif et du directeur de l’établissement, vous aurez pour mission d’assurer un accompagnement éducatif de qualité tant au plan individuel que collectif. Vous serez force de proposition dans la gestion du groupe. À travers la notion de référence, vous êtes garant et porteur du projet individuel de chaque adolescente en lien avec les mandants et les familles.

Qualités :Vous possédez une aisance rédactionnelle en matière d’écrits professionnels.Vous avez une expérience significative dans le secteur de la protection de l’enfance en direction de ce public.

Envoyez CV et lettre de motivation en précisant la référence ROC-15-05-ES à :Les RochettesM. Essenoussi173 rue Pierre Curie77190 Dammarie-les-Lys

Ou par e-mail : [email protected]

Page 8: A D · Voilà ce que Michel Onfray nous rapporte dans 4 , parlant de son père, un ouvrier agricole : Cosmos « Je me souviens d’une soirée où il me fit sortir sur le pas de la

8 | Journal de l’ADSEA 77 n°238 avril 2015 A

A DES

Journal d’information diffusé par la Direction générale

Offres d’emplo i (su i te)

Le Pôle directionnel milieu ouvert (SAE-SSP) recrute pour Dammarie-les-Lys :

1 assistant administratif RHCDI temps partiel (29 heures hebdomadaires)

CCNT66

Profil :Titulaire d’un diplôme de niveau IV minimum, avec une expérience en ressources humaines. La connaissance de la CCNT66 serait un plus. Vous aurez en charge la gestion du personnel et le suivi de la formation continue.

Missions :Sous l’autorité des chefs de service administratif, vous travaillerez au sein de l’équipe administrative (7 personnes) autour des missions suivantes :• Assurer le suivi du personnel (gestion des offres

d’emploi, enregistrement des absences, suivi des congés, mise à jour des plannings, suivi des visites médicales et des cartes professionnelles) ;

• Assurer la saisie des éléments de salaires, l’enregistrement des arrêts maladies et des remboursements IJ ;

• Assurer le suivi de la formation continue (suivi des formations individuelles et collectives, mise à jour des plans de formation, suivi des actions de formation avec l’OPCA).

Qualités requises :Rigueur, sens de l’initiative et de l’organisation. Esprit d’équipe, adaptabilité et discrétion. Bonne maîtrise informatique (Word, Excel, Access).

Poste à pourvoir au 01/04/2015.

Adresser lettre de motivation et CV à :Pôle Milieu ouvert ADSEA77-SAE-SSP681 avenue du Maréchal Foch77190 Dammarie-les-Lys

ou par mail : [email protected]

Le Coudray-ADSEA77, internat éducatif inscrit dans le champ de la protection de l’enfance accueillant des garçons et des filles de 5 à 14 ans en souffrance ayant vécu des situations de carences massives, affectives, éducatives, psychologiques, présentant pour certains des difficultés comportementales voire des troubles du comportement ainsi que des difficultés scolaires, recrute pour rejoindre l’équipe de direction en place :

1 chef de service éducatifCDD à temps plein - CCNT 66

Du 1er mai 2015 au 31 mars 2016Possibilité de mobilité interne

Profil :CAFERUIS ou diplôme équivalent de niveau II apprécié. Poste d’encadrement d’une équipe pluridisciplinaire (travailleurs sociaux, services généraux, une psychologue et une maîtresse de maison). Expérience antérieure d’encadrement réussie, parcours d’éducateur spécialisé avec 5 ans d’expérience et pratique en établissement éducatif, connaissance du public adolescent en difficulté.Vous êtes organisé, vous avez des compétences en animation d’équipe, vous maîtrisez le secteur de la protection de l’enfance, vous avez le sens du partenariat, vous êtes rigoureux, vous possédez une excellente maîtrise des écrits professionnels ainsi que des outils informatiques.

Missions :• Au sein de l’établissement, sous l’autorité du directeur, vous assurerez l’animation et

l’encadrement technique de l’équipe pluridisciplinaire.• Vous organisez et gérer les plannings horaires (modulation sur 12 semaines).• Vous assurez la gestion budgétaire des unités selon les préconisations du directeur.• Vous êtes garant de la sécurité et de l’hygiène des locaux et des véhicules attachés à vos

unités.• Vous veillez à la mise en œuvre et au suivi individuel et éducatif des jeunes en y associant

les familles dans le respect de la loi du 02/01/2002.• En tant que cadre de direction, vous participerez à la réécriture du projet d’établissement, à

la réflexion et à la mise en place des outils préconisés par la loi du 02/01/2002.• Vous représentez l’établissement auprès des différents partenaires du territoire et êtes

garant du maintien et du développement du réseau.• Dans le cadre de vos missions plus larges, vous êtes remplaçant permanent du directeur.

A ce titre, vous participez aux astreintes. Vous êtes amené à représenter le directeur dans les instances extérieures.

Missions transversales :Vous êtes cadre associatif. À ce titre :• Vous participez aux groupes de travail ainsi qu’aux manifestations associatives.• Vous contribuez à l’accueil des stagiaires des écoles de travailleurs sociaux. Vous participez

au recrutement des travailleurs sociaux de la structure.

Qualités requises :Méthodique, rigoureux, discret, autonome, vous avez l’esprit d’équipe et d’initiative.

Poste à pourvoir à partir du 1er mai 2015.

Adresser CV et lettre de motivation en précisant la référence COU-15-03-EN à :Le CoudrayMonsieur Olivier Essenoussi, Directeur,Chemin du Coudray Ménereaux 77950 MAINCY

Ou par mail à [email protected]