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824 AFW98 Î-; so CMCES & TECHNOLOGIES M" Variabilité des régi pluviométriques et hyd GESTION DES RESSOURCE m^i JENEAU : - le logiciel HYDRAM SOUDANO flC RAPIDE FONDS SAHELIENS • Protection di^ talus amnnt de barrages en matelas Ram iA.E.P. nouvel i Habita fis africains : ernative Semestriel de l'Ecole Ïnter-Etats dingénieurs cle l'Eqùi^ Etats membres ÉSënin - Burkiria - Cameroun - Gentrafrique - Conqo Côte d'ivoire - Gabon - Guinée - Mali - Mf

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824 AFW98

Î-; so

CMCES & TECHNOLOGIES

M"

Variabilité des régipluviométriques et hyd

GESTION DES RESSOURCEm^i JENEAU : -

le logiciel HYDRAM

SOUDANO

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SAHELIENS

• Protection di^ talus amnnt de barrages en matelas Ram

iA.E.P.nouvel

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Semestriel de l'Ecole Ïnter-Etats dingénieurs cle l'Eqùi^Etats membres

ÉSënin - Burkiria - Cameroun - Gentrafrique - Conqo • Côte d'ivoire - Gabon - Guinée - Mali - Mf

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oMMAIRE

Photo de couverture .La Comoé à Karfîguéla (Burkina Faso)de la Comoé),Photo : A. DEZETTER

EditorialAmadou Hama MAIGA et Jean-Maurice DURAND

BARRAGESProtection en matelas Reno du parement amontdu barrage d'AI Bassam de Niandouba (Sénégal)Michel COURTAUD

12 AMENAGEMENTLe diagnostic rapide des bas-fonds soudano-sahéliensJean-Maurice DURAND et Jacques FOURNIER

22 HABITATClimat et confort thermiqueYézouma COUUBALY, Godefroy THIOMBIANO, Yves TRAORE

28 EAU POTABLEApprovisionnement en eau des petits centres urbains africains

Amadou Hama MAIGA

33 GESTION DES RESSOURCES EN EAUUn outil d'aide à la planification et à la gestion intégrée des ressourcesen eau. Le modèle de simulation HYDRAM.Alain DEZETTER

44 HYDROLOGIEVariabilité des régimes pluviométriques et hydrologiques en cette fin de

siècle en Afrique de l'Ouest et Centrale non sahélienneJean-Emmanuel PATUREL. Eric SERVAT. Brou KOUAME, Michel TRAVAGLIO,Hélène LUBES, Bertrand MARIEU, Jean-Marie MASSON

53 CONFERENCE OUEST-AFRICAINE SUR LA GESTIONINTEGREE DES RESSOURCES EN EAU

54 LAVIEDEL'E.I.E.R.

55 VOYAGE D'ETUDES

57 GROS PLAN SUR...LA C.F.P.I.

59 OBSERVATOIRE HYDROLOGIQUE REGIONAL DE L'AFRIQUEDE L'OUEST ET CENTRALE

60 DANS VOS BIBLIOTHEQUES

61 VERS UNE FEDERATION DES ASSOCIATIONS AFRICAINES DESPROFESSIONNELS DE L'EAU

seuil pour la prise d'eau du canal d'amenée au périmètre sucrier de la SO.SU.CO. (Société Sucrière

SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N"2 - JUILLET 1998

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EDITORIAL

Amadou Hama MAIGAet

Jean-Maurice DURAND

Gérer de manière intégrée lesressources en eau :

N'est-il pas déjà tard pourcertaines régions d'Afrique ?

Si la fin des années 1980 etles années 1990 ont été les "années environnement ", le

domaine particulier de la gestiondes ressources en eau est incon-testablement la grande préoccu-pation de la fin du millénaire. Entémoignent les nombreuses ren-contres au sommet et autresmanifestations réalisées ou pro-grammées tant au niveau desEtats qu'aux niveaux sous régio-nal, régional ou international.

Mais on peut se demander si cen'est pas déjà très tard pour cequi concerne les ressources eneau en Afrique de l'Ouest auregard de l'ampleur des pro-blèmes vécus (arrêt de la produc-tion d'hydro-électricité, pénuried'eau potable pour ne citer que lesfaits fortement médiatisés).

Avec l'effet conjugué des change-ments climatiques, se manifes-tant par une baisse inquiétantedes hauteurs de pluies en Afriquede l'Ouest, les effets de l'absenced'une gestion intégrée des res-sources en eau vont s'accentuer.

1. L'ensablement des grandscours d'eau, comme le Sénégal, leNiger ou leurs affluents va sepoursuivre avec comme consé-quence des quantités d'eau mobi-lisables de plus en plus faibles ;

2. L'épuisement des nappes sou-terraines s'accentuera rendant deplus en plus difficile la satisfac-tion de la demande en eau domes-tique ;

3. Les risques de conflits entreusagers de l'eau peuvent s'aggra-ver tant au niveau local qu'auniveau régional ou international.

Depuis 20 à 30 ans, l'une desréponses au délicat problème

d'approvisionnement en eau a étél'édification de nombreux bar-rages plus ou moins importantsen Afrique Occidentale et Centra-le. Mais, dans le contexte écono-mique difficile des pays concer-nés, se posent maintenant de grosproblèmes d'entretien, de luttecontre l'envasement, etc.

Devant les difficultés de mobilisa-tion des financements extérieurs,il est indispensable quechercheurs, décideurs et finan-ciers s'investissent résolumentdans une meilleure gestion desressources en eau.

Ce thème englobera l'essentieldes articles de ce second numérode notre revue :

- pour une meilleure prévision desquantités disponibles : étude dela variabilité des régimes pluvio-métriques et hydrologiques ;

- pour une meilleure gestion desressources en eau : présentationdu logiciel HYDRAM ;

- pour une nouvelle approchedans l'aménagement des bas-fonds : proposition d'une méthodede diagnostic rapide des bas-fondssoudano-sahéliens ;

- pour l'approvisionnement en eaudes centres secondaires : unenouvelle alternative et une nou-velle approche.

Enfin, dans le souci de conserverà notre revue la diversité à laquel-le nous tenons et qui a été appré-ciée dans le premier numéro, unarticle est proposé sur le confortthermique de l'habitat, autredomaine exploré à l'E.I.E.R. O

SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N" 2 • JUILLET 1998

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Résumé

Prévue initialement en enroche-ments déversés (rip-rap), la pro-tection du talus amont du barra-ge de Niandouba (Casamance) adonné lieu à la proposition d'unevariante innovante dans lecontexte africain. Après vérifica-tion de la pertinence économiqueet technique de cette solution, àbase de matelas Reno (gabionsde faible épaisseur, mais degrande surface), le maîtred'oeuvre a décidé de la retenir. Leprésent article s'attache donc àdévelopper les raisons de ce choixen un premier temps et examineensuite les questions liées à lastabilité et à la durabilité du dis-positif.

Mots-clés : Barrages, gabions,matelas Reno, protection dutalus amont.

Abstract

Initially designed as a rip-rapthe protection of the upstreamslope of Niandouba dam (Casa-mance) gave ri se to the proposaiof an innovating variant in Afri-can context. After ver i H cation ofthe économie and technical rele-vance of tins solution using renomattresses (t'hin but largegabions), the project managerdecided to accept it. First theprésent paper deals with clari-fying the reasons of this choiceand then looks into the questionsof the stability and the long-las-tingness of this solution.

Key-words : dams, gabions,Reno mattresses, protection ofthe upstream slope

PROTECTION EN MATELAS RENODU PAREMENT AMONT

DU BARRAGE D'AL BASSAM DE NIANDOUBA(SENEGAL)

Michel COURTAUD *

Directeur Afrique de FRANCE GABIONS S.A.B.P. 10195- 1457 rue n"5LOME - TOGO

INTRODUCTION

Programmé dans le cadre desaménagements hydro-agri-coles du fleuve ANAMBE en

CASAMANCE, la construction dubarrage d'AL BASSAM a étéconfiée au groupement d'entre-prises FOUGEROLLE/CSE. L'unedes originalités de ce chantier futde choisir des Matelas Reno pour

assurer la protection du parementamont du barrage contre le batilla-ge, ainsi que celle d'une partie duparement aval contre les agres-sions extérieures. Cet article sepropose de développer les raisonset les règles qui ont présidé à cechoix en ce qui concerne le talusamont, car il s'agit d'une techniquenouvelle dans le contexte africain.

I. PRESENTATION DU CHANTIER

INTERVENANTS

Maître d'ouvrage

Financement

Ingénieur-Conseil

Entreprises

Fabricant deGabions etMatelas-Reno

SODAGRI-MINISTERE DEL'AGRICULTURE SENEGAL

FONDS SAOUDIEN DEDEVELOPPEMENT - ETATDU SENEGAL

TECSULT INTERNATIONALLIMITED , CANADA

GROUPEMENTFOUGEROLLE SENEGAL -CSE

FRANCE GABIONS SAFRANCF,

SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N".2 • JUILLET 1998

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DIMENSIONS ET QUANTITES PRINCIPALES DE L'OUVRAGE II.

Hauteur d e l'ouvrage

Longueurdel'ouvrage

Largeur en crête

Pentetalusamont

Pente talus aval

Déblais

Remblais

Béton

Acier

GabionsetMatelas-Reno

Enrochements

Sablegrossierpourfiltre

Sable fin pour filtre

: 18,00 mètres

: 1200 mètres

: 6,00 mètres

: 2,5/1

: 2/1

: 236000m3

: 209000 m3

: 6 250m3

: 206 tonnes

: 14 400 m3 dont 24 000 m2 de m:

Rcno)

: 11000m3

: 14000m3

: 4100m3

PRESENTATIONDE

LA VARIANTE

La protection initiale (figure 1) pré-

vue en enrochements libres de 1,20

m d'épaisseur, disposés sur une

couche de pose de 0,80 m d'épais-

seur, a été, sur proposition de l'En-

treprise et en accord avec le Maître

d'Ouvrage et l'Ingénieur Conseil,

remplacée par une protection réali-

sée en Matelas-Reno de 0,30 m

d'épaisseur (figure 2).

Les Matelas Reno, prévus à cet

effet, sont à maille hexagonale de

type 60 x 80 mm en fils d'acier gal-

vanises classe C et revêtus de PVC,

de diamètres 0 2,2/3,2 mm avec des

doubles diaphragmes tous les

mètres et des fils de renfort en

lisière.

COUT ESTIMATIF DE L'OUVRAGE : 4 Milliards FCFA

mmm (IAÏWW. OMMN.-

KX. DU ttAPWPCW

tint oc(N01EI)

COUPE (T)ïlwi \vnj

( COUPF TYPE EN RtVIÉRF

Figure 1 : Solution de base en enrochements (document Tecsult)1 - Matériau alluvionnaire toul-venant ; 2 - sable ; 3 - sous-perré ; 4 - perré ; 5 • Perré

SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N"2 • JUJLLEI l'JVX

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AMONT

28.00

AXEDUBAHRACE

AXEDUBATAROEAU AVAL

Figure 2 ; Variante matelas Reno (document France Gabions)1 - Matelas Reno 6,00x2,00 x 0,30 ; 2 - Matelas reno 6,00x2,00x0,17 ; 3- gabions 4,00x1,00x1,00 ; 4- géotextile non tissé 235 g/m3

5 - corps de chaussée ; fi - corps de remblai ; 7 - drain.

DIMENSIONS STANDARD

L =i--

H

La

= 3,00 m-4,00 m-

= 2,00 m

JMaille5 0 x70

[Maille6 0 x80

maille 60 x 80 est la

5,00 m-6,00

0 , 1 5 - 0 , 2 0 -

0 , 1 7 - 0 , 2 3-

plus utilisée

m

0 ,

0 ,

25m

30m

TOLERANCES

± 3 %+ 3 %

± 2,5 cm

COMBINAISONS STANDARD

maille

type

50x70

60x80

O fil mmgalvanisé et PVC

-

(2,00/3,00)-2,20/3,20

MAILLES-FILS

O fi 1 mmgalvanisé

2,00

(2,00)-2,20

COUVERCLE

DIAPHRAGMES

FILS DERENFORTS

Figure 3 : Matelas Reno : spécifications techniques

SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N" 2 • JUILLET 1998

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Plusieurs critères ont imposé le

choix de cette solution technique :

* Faible disponibilité des pierres à

proximité du site du barrage

La solution initiale impliquait la

fourniture de 39 000 m3 d'enroche-

ments pour la réalisation du rip-

rap amont et de sa couche de pose,

la mise en oeuvre prévue des mate-

las-Reno de 0,30 m d'épaisseur ne

nécessitera que l'approvisionne-

ment de 5800 m3 de moellons laté-

ritiques.

* Souplesse et monolithisme de la

protection

A l'inverse des protections en enro-

chements libres qui peuvent s'af-

faisser lors de la déstabilisation

d'un élément due, soit à des tasse-

ments du corps de digue, soit à l'ef-

fritement dans le temps des arêtes

des roches (cas général des enro-

chements de cuirasse latéritique),

les structures en gabions et mate-

las Reno profitant de leurs caracté-

ristiques peuvent résister et à la

compression et à la traction. Ce qui

assure dans tous les cas la pérenni-

té des ouvrages.

* Travaux réalisés avec le concours

des populations riveraines

La mise en oeuvre des matelas-

Reno nécessite une main d'oeuvre

non spécialisée importante.

A la demande des Autorités locales,le Maître d'Ouvrage et les Bailleursde Fonds ont privilégié cette solu-tion technique qui permettra lacréation durant toute l'exécutiondes travaux de plus de 7000 jour-nées/homme de travail.

* Diminution sensible des coûts deconstruction

Le coût estimatif de la protectiondu parement amont d'un grandbarrage représente toujours unepart importante, 12 à 15 %, dumontant total de l'ouvrage.

Du fait de la diminution des quan-tités d'enrochements prévus initia-lement, de l'extraction, du trans-port in-situ, de la mise en place surle parement par des engins équipésspécialement pour cette opération,le coût global des travaux de pro-tection du parement amont du bar-rage s'en est trouvé très sensible-ment diminué à la satisfaction duMaître d'Ouvrage et des Bailleursde Fonds.

Compte tenu de tous ces aspectstechniques et financiers, le groupe-ment d'Entreprise FOUGEROL-LE/CSE a confié, à la sociétéFRANCE GABIONS SA, la concep-tion et les études des protectionsdes parements amont et aval dubarrage.

Les études spécifiques à la détermi-nation des épaisseurs des protec-tions en matelas Reno et leur stabi-lité sur des pentes de 2,5/1, ont étéréalisés grâce aux méthodologiesélaborées par FRANCE GABIONS,résultant de nombreux travaux etessais réalisés dans le monde.

Par ailleurs, la Société FRANCEGABIONS fut aussi sollicitée avecle concours de TECHSULT, deSOCOTEC, de SOGREAH et duBIEP bureau d'études du groupeFOUGEROLLE, pour dimension-ner le déversoir et le coursier éva-cuateur de crue intégralement réa-lisé en gabions "JUMBO" (gabionsà cellules multiples) et TERAME-SH SYSTEM (cf. photo n°4). Cecipourra éventuellement faire l'objetd'une autre publication.

III.DIMENSTONNEMENT

DE L'EPAISSEURDE LA PROTECTION

DU PAREMENT AMONTPENTE 2,5/1

Les données de base du projetétaient les suivantes :

v : vitesses du vent

HD : Hauteur des vagues.

v=100 km/heure O HD : 0,96 m

v=120 km/heure O HD : 1,01 m

v=150 km/heure Q HD : 1,08 m

L'épaisseur de la protection a étédéterminée à partir de la formule,applicable à des déclivités infé-rieures à 3,5/1 :

t =7(l-V)(Sr-l)cotg1/39

t = Epaisseur du matelas Reno (m)

HD = Hauteur de la vague maxima-le du projet (m)

Sr = Densité du matelas Reno ycompris les moellons de remplissa-ge

9 = Pente de la berge par rapportau plan horizontal

V - Pourcentage des vides dans lesmoellons de remplissage.

Cette formule a été déterminée pardes études effectuées par l'universi-té de NEW SOUTH WALES enAustral ie et confirmée par lesrésultats des essais en France parSOGREAH Ingénieurs Conseilset en Argent ine par la SociétéINCYTH di EZIZA qui ont permisd'établir le tableau suivant :

SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N" 2 -JUILLET 1998

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Tableau 1 : Limites de stabilité des revêtements en gabions et matelas Reno sollicités par le mouvement ondulatoire

Dimensions

MatelasReno

Gabions(m)

0,15-0,17

0,23-0,25

0,30

0,50

Pierraille

D(mm)

70-100

90-150

120-180

180-320

d50(mm)

85

120

150

250

Terrain perméable

1:1,5 1:2 1:3

Hc

(m)

0,60

0,90

1,20

1,70

H T J

(m)

0,90

1,20

1,40

2,00

Hc

(m)

1,00

1,30

1,60

2,20

HL

(m)

1,30

1,60

1,90

2,50

Hc

(m)

1,50

1,80

2,10

2,70

HL

(m)

1,80

2,10

2,40

3,00

Terrain imperméable

1:1,5 1:2 1:3

Hc(m)

0,40

0,60

0,70

0,90

HTj

(m)

0,60

0,70

0,80

1,10

Hc

(m)

0,75

0,90

1,20

1,40

HL

(m)

0,90

1,20

1,30

1,60

Hc(m)

1,20

1,40

1,60

2,00

HL

(m)

1,40

1,60

1,80

2,20

D = calibre de la pierraille H^ = hauteur limite (condition d'affaissement initial ou de glissement à 0,25 m)Hc = hauteur critique (condition de déformation initiale ou de glissement supérieure à 0,05 m)dftf) = calibre moyen de la pierraille

Dans le cas présent :

HD

Srf

V

d'où t =tection.

1,08 m2,4

21,18°3 0 %

0,116 m d'épaisseur de pro-

Un matelas Reno de 0,17 m d'épais-seur aurait été suffisant pour assu-rer la protection du parementamont du barrage contre le batiila-ge.

Cependant, l'utilisation de moel-lons grossiers de cuirasse latéri-tique, seuls disponibles à proximitédu site de l'ouvrage, a incité leMaître d'Ouvrage et l'IngénieurConseil à choisir des matelas Renode 0,30 m d'épaisseur afin d'assu-rer une meilleure mise en place desmoellons sur deux rangées à l'inté-rieur des cellules et de limiter aumieux le pourcentage des vides (cf.figure 4).

IV.STABILITE

DE LA PROTECTIONDU PAREMENT AMONT

EN MATELAS RENO D'EPAIS-SEUR 0,30 m SUIVANT UNE

PENTE DE 2,5/1

* Caractéristiques géotechniquesdu terrain en place :

- Angle de frottement interne 9 : 27°

- Cohésion (C) : 10 kPa

- Poids spécifique (y) : 21,9 kN/m3

Mcnelas Reno Ep=QJ7 m

Passage importantdm L'eau

Mofelos Reno Ep=O.3Qm

od

1.00 00

Figure 4 : Choix de l'épuixseur des matelas Rëno

SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N" 2 - JUILLET IVJH

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Figure 5 : schéma dit principe pour le calcul de la stabilité

* Pourcentage de diminution du frot-tement matelas Reno terrain du faitde la présence d'un géotextile : 10 %.

* Poids spécifique des moellons

latéritiques de remplissage : 24,0

kN/m3.

* Pourcentage de vide dans la

structure : 30 %.

Soit :

Px = 24,0 x (l-0,30)x 0,3 x sin 21,80

Px= 1,87 kPa.

Et :

Py = 24,0 x (1-0,30) x 0,3 x cos 21,80

Py= 4,68 kPa.

* Coefficient de glissement =

4,68 X tg [27 x (1-0, 10)1= 1,13

1,87

(II est à noter que dans ce calcul, lacohésion n'a pas été utilisée, enconditions réelles, le matelas Renon'en sera que plus stable).

V.CONSIDERATIONS SUR LA

DURABILIÏE DESSTRUCTURES GRILLAGEES

Posés sur le talus amont, qui est lapartie externe du barrage la plussujette aux agressions extérieures(pluie, batillage, marnage), lesmatelas Reno doivent donner toutegarantie de durabilité.

A ce propos, les structures grilla-gées doivent répondre aux normesinternationales les plus strictes,qui ont d'ailleurs été stipulées auxcahiers des charges.

En matière de galvanisation estexigée la norme anglaise BS 443/82qui prévoit 260 g/m2 de zinc pourun fil d'acier de 2,70 mm de dia-mètre et 275 g/m2 de zinc pour undiamètre de 3 mm (contre 80 g/m2

de zinc pour les gabions utilisés il ya quinze ans par exemple).

Cette augmentation en matière dequalité et de quantité de la protec-

tion de zinc permet d'avoir desstructures tout à fait fiables dans letemps contrairement au passé.

De plus, pour des chantiers où lescontraintes de durabilité sont trèsexigeantes eu égard à l'agressivitédu milieu (mer, pollution ou zonesde batillage et de marnage commec'est le cas pour le talus amont dubarrage), l'acier galvanisé suivantla norme BS 443/82 est revêtu dePVC (chlorure de polyvinyle) spé-cialement étudié. Ainsi, les essaisde vieillissement accélérés en labo-ratoire ont démontré une tenuedans le temps de l'ordre de 100 à120 ans face à certains agentsagressifs extérieurs.

Tous les progrès techniques expo-sés permettent aujourd'hui auxstructures grillagées conformes auxnormes en cours de répondre auxexigences les plus restr ic t ivesdemandées par les prescripteurs enmatière de durabilitô.

SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N" 2 • JUILLET 1998

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Essais spécifiques du PVC

- Couleur : RAL 70373

- Poids spécifique : entre 1,30 et 1,35 daN/dm- Dureté : entre 50 et 60 (échelle de SHORE D)

- Charge de rupture : supérieure à 210 daN/cm

- Allongement à la rupture : entre 200 et 280 %

- Température de fragilité : cold bend < -30°C

cold flex < + 15°C

- Brouillard salin : durée d'essai : 1500 heures

- Exposition aux UV : durée d'essais : 2400 heures

ASTM* D 792 - 66

ASTM D 2240 - 81

ASTMD 412-83

ASTMD 412-75

BSi:i:2782-104A

BS 2782-104B

ASTM B 117-73

ASTM D 1499 - 64

* : ASTM : American National Standard

** : BS : British standard

Essais concluants si :

- Aucune présence de crevasses, de craquelures ou de gonflement, aucune variation decoloration appréciable.

- Poids spécifique : variation inférieure à 10 %

- Charge de rupture et allongement : variation inférieure à 25 %

- Abrasion : variation inférieure à 10 %

- Température de fragilité : pour le cold bend < - 20°C

pour le cold flex <+18°C

Photo n°l : Barrage d'Al Bassani de Niandouba : Aperçu du parement amont de l'ouvrage

SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N"2 - JUILLET 1998

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Photo n°2 ; Protection du parement amont en matelas lieno en cours de réalisation

Photo n°3 ; Protection du pied du talus aval en matelas Reno

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R E S U M E "•••••"••

Une méthode de •diagnostic, àdominante hydraulique, des bas-fonds soudano-sahéiiens a étéfinalisée au sein des écoles inter-états de l 'équipement rural .D'abord élaborée à la demande deprojets, cette approche a été déve-loppée sur le terrain, puis confron-tée aux avis critiques des profes-sionnels.

Une méthode de terrain destinéeaux projets de développementrural a donc été progressivementmise au point : il s'agit d'un outilpermettant d'appréhender les clé-ments clefs du fonctionnementhydraulique et de la dynamiquede mise en valeur d'un bas-fondpris dans son " contexte terroir ".Sa finalité est la proposition d'unschéma d'aménagement cohérent,hiérarchisant les priorités d'inter-vention et identifiant les ouvragesadaptés. Cette démarche est oudevrait être le premier acteconduisant in fine à l'aménage-ment du bas-fond. Elle permet detraduire au mieux la demandepaysanne et de proposer auxbureaux d'études des termes deréférence les plus précis possiblespour l'étude détaillée et l'aména-gement du site, .tëlle est illustrée,dans le présent article, par uneétude de cas, au BURKINAFASO.

Cette méthode de diagnostic s'at-tache à analyser le fonctionne-ment actuel du bas-fond, à traverssa dynamique hydraulique et sadynamique de mise en valeur(oectipation des sols, conflits fon-ciers...) à l'aide d'indices facile-ment observables. Elle a été pro-gressivement élaborée avec etpour les différents acteurs inter-venant à l'occasion de l'aménage-ment des bas-fonds : demandeurs,projets, O.N.G., bureauxd'études... Une série d'études deterrain conduite dans quatre paysde l'Afrique Soudano-Sahélienne apermis de la valider.

Mots clés: bas-fond - diagnostic -dynamique hydraulique - moded'exploitation - validation de lademande - schéma d'aménage-ment.

LE DIAGNOSTIC RAPIDEDES BAS-FONDS SOUDANO-SAHELIENS

Jacques FOURNIER*

ABSTRACT

A diagnostic method with prédomi-nant hydraulic characteristics ofsudano-sahelian inland valleyslias bcen completed by the inter-state schools of rural equipment.This approach was first designedat the projects request, then deve-loped in the field and confrontedwith professionals' critical opi-nions.

A field method intended for ruraldevelopment projects lias beenprogressively developed : it is toolwhich will permit to deal with keycléments of the hydraulic Systemand the development of an inlandvalley in its "contextual land". Itsfinal stage will bc the proposai of acohérent development scheme pre-senting intervention priorities andidentifying suitable works. Thisaction is or should be the first ope-ration leading to the inland valleydevelopment. It permits to betterconsider the farmers' demand andpropose the most accurate ternis ofréférence to study offices for detai-led studies and site development.

The method is illustrated by a casestudy in BURKINA FASO. Thisdiagnostic method is meant to ana-lyze the présent functioning of theinland valley through its hydraulicdynamics, its devolopment dyna-mics (soil occupation, land tenureconflicts...) and through casilyobservable indications. It lias beenprogressively designed for diffé-rent operators intervening in thefield of inland valleys develop-ments : applicants, projects,NGOs, study offices... Scveral stu-dies made in four Sudano-Saheliancountries permitted to validate it.

Key words : inland valley - dia-gnostic - hydraulic dynamics -development scheme - exploitationSystem.

Ingénieur d'Agronomie TropicaleETSHER - Département Gestion des Eaux et des Sols01 B.P. 594 Ouagadougou 01 - Burkina Faso

Jean-Maurice DURAND*Ingénieur des Techniques de l'Equipement RuralENGEES - StrasbourgE.I.E.R. - Département Génie Civil

INTRODUCTION

Lorsque, en région soudano-sahélienne, on cherche à parti-ciper au développement d'un

groupe de villages ou d'une petiterégion par la mise en valeur des bas-fonds, on se heurte d'emblée à un pro-blème de maîtrise des écoulements,tant superficiels que souterrains : soitla sécheresse est telle que puits etmares tarissent, soit au contraire descrues catastrophiques détruisent cul-tures et habitations [3].

Gérer les eaux implique la plupart dutemps la construction d'ouvrages.Cette opération souvent lourde etcoûteuse ne pourra être menée à bienqu'après avoir conduit un dialogueprécis et complet avec les villageois,futurs utilisateurs. En effet, leuroptique pour résoudre ces problèmesn'apparaît pas nécessairementcomme la plus avantageuse d'unpoint de vue tecbnico-économique(par exemple, le choix a priori d'unbarrage, souvent envisagé comme lasolution par excellence). Il convientdonc de définir les critères qui per-mettront de rechercher la solutiontechnique qui soit la plus adaptéepossible aux besoins essentiels desfuturs bénéficiaires. Ce compromisdoit tenir compte des données envi-ronnementales et socio-économiquesde la zone à aménager [2].

Du point de vue pratique, même sil'on ne se préoccupe que d'un village,on a intérêt à raisonner à l'échelled'un bassin versant ou tout au moinsd'un sous-bassin. Et si, souvent, lesaménagements proprement dits sontimplantés dans des bas-fonds, l'étudedoit également s'étendre aux versantsdont la mise en valeur et la protection

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(anti-érosive, notamment) sont essen-tielles à la réussite de l'ensemble.L'aménagement des bas-fonds estdonc abordé ici comme un élément degestion " rationnelle " des ressourcesnaturelles, devant être intégré dansun cadre plus vaste de gestion du ter-

Dans cette démarche d'aménagement,le diagnostic du bas-fond apparaîtcomme une étape primordiale, quipermet de comprendre, voir d'expli-quer la dynamique en cours dans lebas-fond ; dynamique hydraulique,mais aussi dynamique de mise envaleur agricole (quelles spéculations?à quel endroit? avec quelle technici-té?...). Ce diagnostic permet égale-ment de proposer un schéma globald'aménagement, hiérarchisant lesactions à conduire et présentant aumaître d'ouvrage (paysans, projet)une ou des stratégies de mise envaleur du bas-fond.

L'aménagement d'un bas-fond résulte-ra donc d'une négociation entre lespaysans, principaux intéressés, le pro-jet, porte-parole et soutient techniquedes paysans (mais aussi structureayant une stratégie et des impératifsqui lui sont propres) et enfin lesbureaux d'études et les maîtresd'oeuvre, réalisant tout ou partie destravaux. Ainsi, les aménagementsréalisés répondront d'autant mieuxaux préoccupations des paysans, quele diagnostic aura permis d'identifiercontraintes et potentialités du bas-fond à aménager, au sens le plus largedu terme.

LE DIAGNOSTIC DE BAS-FONDDANS UNE OPERATION

D'AMENAGEMENT

La phase diagnostic apparaît donccomme une véritable enquête agri-cole, sociale, hydraulique, pédolo-gique, à laquelle il faut se livrerpréalablement à toute prise dedécision. Ce travail complété etprolongé par une étude sociologiqueet foncière aussi approfondie quenécessaire, permet d'établir un pro-gramme d'opération (ou termes deréférence) complet.

Le programme d'opération dresse lebilan des besoins et des contraintes

du projet, et propose une enveloppefinancière prévisionnelle.C'est sur la base de ce programmeque le concepteur peut lancer lesétudes d'avant-projet sommaire etdétaillé (A.P.S. et A.P.D.) qui elles,comporteront un estimatif détaillédes ouvrages.

Diagnostic des utilisationsde l'eau

Le diagnostic s'articule générale-ment autour de deux thèmes prin-cipaux qui englobent la plupart despréoccupations des futurs utilisa-teurs: l'eau d'abreuvement et lesbesoins en eau des cultures. Ils'agit de sécuriser, augmenter etdiversifier la production agricole ;améliorer et sécuriser les produc-tions animales ; assurer l'approvi-sionnement en eau de boisson demanière pérenne et en diminuantsi possible les distances à parcouriret les risques sanitaires. A partirde ces différentes thématiques, oncherchera à évaluer les besoins :quelles sont les stratégies de pro-duction agricole actuelles et prévi-sibles pour l'avenir? Comment tenircompte de la présence des éleveurs?Les contraintes devront êtreconnues : il faut en effet analyserles difficultés de tout ordre rencon-trées par les villageois. La morpho-logie du terrain, le milieu géogra-phique ou l 'histoire du villageinteragissent avec les simplesconsidérations d'ordre techniquepour expliquer certains problèmes.Le diagnostic doit donc mettre enlumière tous ces aspects qui sontessentiels à la réussite d'un projet.De la môme manière, l'étude doitdégager les règles qui régissent lagestion du milieu naturel autourdu futur aménagement. Ainsi onpeut faire apparaître un certainnombre de dysfonctionnementsayant des conséquences néfastes eten étudier les causes (orientationdes études ultérieures).

Analyse de la trame foncièreet agricole

Deux principaux axes sont retenus.Il s'agit d'identifier le potentielagricole existant et futur du bas-fond, ainsi que la place de ce der-

nier au sein du terroir (dans lasituation actuelle et en cas d'amé-nagement). Au stade du diagnosticrapide, tel qu'il est pratiqué ici,cette analyse se résume à la réalisa-tion d'une carte d'occupation du bas-fond sur la base d'une prise de vueaérienne. Cette cartographie est "renseignée " par une enquêteauprès des usagers du bas-fond. Ellefait apparaître une zonation des sols(en particulier en fonction de leurtexture) et de l'ensemble des activi-tés spécifiques au bas-fond (agri-coles, pastorales, religieuses, exploi-tation de carrières...). Un accentparticulier est mis sur l'observationd'indices tels que la technicité dospaysans cultivant le bas-fond, l'in-tensité de sa mise en valeur et lestypes de cultures pratiqués, ou enco-re l'existence de pâturages et depistes à bétail. Le problème de larépartition foncière devra égale-ment être abordé (exploitation dubas-fond par plusieurs villages, plu-sieurs groupes ethniques, plusieursgroupes sociaux). L'absence d'unemise en valeur effective du bas-fonddoit conduire le projet à s'interrogersur la validité de la demande reçue,ou la pertinence du projet d'aména-gement.

L'ensemble des indices recueillispermettra d'élaborer des termes deréférences précis pour les étudesultérieures et l'identification d'ob-jectifs réalisables à plus ou moinslong terme.

Étude du fonctionnementhydraulique du bas-fond

Dès ce stade d'investigation, et sanspréjuger des résultats de la futureétude hydrologique du bassin ver-sant, on peut déjà observer le bas-fond pour évaluer la fréquence et ladurée des écoulements, l'importan-ce des inondations, le comporte-ment de l'infiltration, le comporte-ment de la nappe phréat ique(nappe d'inféro-flux). Ces observa-tions, complétées par enquêteauprès des paysans, s'effectuentpréférentiellement aux intersai-sons. Il sera bien entendu judicieuxde programmer un suivi piézomé-

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trique de la nappe phréatique surune durée aussi longue que pos-sible.D'autre part, c'est essentiellementpendant 1G diagnostic que l'analysede la dynamique hydraulique dubas-fond s'effectue. Il s'agit de défi-nir des tronçons de comportementhomogène (dynamique érosive,équilibre, comblement...) ; derechercher des liens de causalitéavec la dynamique de l'eau sur lesversants, la pente générale du bas-fond, la géomorphologie locale, ouencore le mode d'exploitation dubas-fond. Un certain nombre depriorités et de contraintes d'ordrehydraulique sont identifiées pour lefutur aménagement.Cette approche permet donc d'avoirune vision d'ensemble de la zonesusceptible d'être aménagée, enbon accord avec celle des paysans.Il est en particulier possible de dis-tinguer les zones où l'eau gêne parexcès, de celles où elle gêne pardéfaut. On a également une pre-

mière idée des sections où l'implan-tation d'un ouvrage présente unréel intérêt et sous quelles condi-tions (contraintes préalables àlever). Il est possible sur cette base,de discuter avec les utilisateurs deplusieurs schémas d'aménagementpossibles, tout en gardant à l'espritque ce n'est qu'une étude prélimi-naire. On peut ainsi les amener àréfléchir sur l'opportunité deconstruire un ouvrage aussi impor-tant qu'un barrage, alors qued'autres types d'aménagementspeuvent être tout aussi intéres-sants économiquement et beaucoupmoins contraignants pour le milieu.La première utilité de ce diagnosticest donc d'amener le concepteur etles futurs utilisateurs à dialoguerpour éclaircir et coucher sur lepapier problèmes et contraintes,afin d'orienter la future étude tech-nique vers des solutions qui, loind'être trop ambitieuses, ne s'enadapteront que mieux au milieu etaux besoins des villageois.

Proposition d'un schémade démarche pour la conception

d'un aménagement

Cette étape qui conduit à s'interro-ger sur toutes les composantes dumilieu, permet de connaître la ou lescontraintes en matière d'approvi-sionnement en eau et le degré demaîtrise des écoulements souhaité.Ceci conduira à la recherche systé-matique de plusieurs solutions, enfonction de critères d'ordre tech-nique, financier, social, environne-mental et politique. Bien entendu,le diagnostic ne permet d'envisagerque sommairement les avantages etinconvénients des diverses solutionsqui ne sont qu'esquissées à ce stade.La comparaison précise des sché-mas d'aménagement probables n'ap-paraît qu'au stade de l'avant-projetsommaire (A. P.S.).

La figure 1 indique la place du dia-gnostic dans la démarche généraled'une opération d'aménagement debas-fond.

ETUI)

CONCERTATION AVEC LES BENEFICIAIRES

ES DE PROGRAMMEDEFINITION D'OPERATION

A.P1

•D. REATJSATTONA.P.S. (Maître d'œuvre)

(Maître d'ouvrage) (Maître d'ouvrage) (Maître d'reuvre)

i : 1 1- Analyseapprofondie de lademande

- Etude dediagnostic dubas-fonds et desonenvironnement

- Etudessocio-économiques

- Déterminationdes objectifsréalisables

Données

Besoins

Exigences

Contraintes

Enveloppefinancière

Repérer et visiter lessites

Etudes préliminairesd'A.P.S. (hydrologie,topographie,géotechnique)

Envisager lesdifférentes solutions

Déterminer les typesd'ouvrages adaptés

Esquisser ce qui paraîtêtre la meilleuresolution et la chiffrer

Etudescomplémentairesd'A.P.D.

Etudes techniquesdétaillées de lasolution retenue

Devis estimatif

ETUDE D'IMPACT

—-

Etudes d'exécution :PEO-STD(entreprise le plussouvent)

Exécution(entreprise)

Contrôle (maîtred'œuvregénéralement)

Solder l'opération(maître d'ouvrageassiste du maîtred'œuvre)

Figure 1: le diagnostic dans la démarche d'aménagement de bas-fond. I^a concertation avec les bénéficiaires est. ou devrait êtrede tous les stades d'une opération d'aménagement. L'étude d'impact est rare dans le cas d'aménagements de faible envergure.

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LA METHODEDE DIAGNOSTIC APPLIQUEE

A UN BAS-FONDSOUDANO-SAHELIEN

Les objectifs du diagnostic peuventse résumer ainsi : comprendre lefonctionnement et le rôle du bas-fond au sein du bassin versant,tant du point de vue hydraulique,que social et agricole ; mettre enévidence les contraintes hydrau-liques pour sa mise en valeur, iden-tifier les espaces à aménager, avecleur contraintes d'exploitation.Dans l'étude de cas présentée, lediagnostic porte essentiellementsur le fonctionnement hydrauliquedu bas-fond et sur sa mise envaleur actuelle. Elle devra êtrecomplétée par une étude socio-éco-nomique fortement orientée par leprésent diagnostic.

La méthode proposée ici ne se limi-te pas à l'examen des sites préala-blement choisis par les villageois,mais vise à étudier le bas-fond quitraverse le terroir dans sonensemble, y compris loin en amontet en aval, sur les terroirs avoisi-nants. On s'attache également àobserver les versants proches, demanière à dégager les liens de cau-salité existant entre la dynamiquede l'eau sur les versants et la dyna-mique hydraulique du bas-fond (enparticulier sur les petits bassinsversants, de l'ordre de 10 à 20 knr).

Pratiquement, il s'agit de parcourirle bas-fond sur toute la longueurconsidérée, en effectuant un leverdétaille sur la base d'une photogra-phie aérienne agrandie (1/10000 ou1/5000). Après avoir délimité destronçons de fonctionnementhydraulique homogène, on peutcompléter leur description par laréalisation de transects recoupantles versants. Si nécessaire et enparticulier sur les sites pré-sentispour l'aménagement, ou sur dessites spécifiques d'un point de vuehydraulique, il est souhaitable defaire des descriptions plusdétaillées : coupes hydrauliques,coupes représentatives d'une unitéde sol ou d'une zone alluviale. Dansl'optique d'une meilleure implica-tion des futurs exploitants du bas-fond dans l'élaboration d'un sché-ma d'aménagement, on s'efforcerad'utiliser le plus possible la termi-nologie locale, souvent très adaptéeet généralement précise.

Le choix de la période de visite,quand il est possible, revêt égale-ment une grande importance. Lespériodes de transition (fin de saisonsèche et fin de saison des pluies)permettent l'observation de carac-téristiques remarquables du bas-fond : zones " anormalementhumides " en fin de saison sèche(piégeage de la nappe?), mares per-manentes, zones " anormalementsèches " (drai nâge excessif ?)...

Données généralessur le bas-fond de Zempassogo

et son terroir

Situé à une centaine de kilomètresà l'Est de Ouagadoiigou, le terroirde Zempassogo (province du Gan-zourgou, Burkina Faso) se dévelop-pe sur un relief pénéplané, typiquedu plateau Mossi [5]. Comme pourl'ensemble de la zone soudano-sahélienne étudiée, on note ici unebaisse générale de la pluviométrieannuelle moyenne de l'ordre de 200mm, entre les périodes 1930-1971et 1971-1983. Les données les plusrécentes de la météorologie natio-nale indiquent une pluviométrienettement inférieure à 700 mm/an.

Limité spatialement par d'impor-tants inselbergs cuirassés et par lebas-fond en son centre, le terroir deZempassogo est marqué par uneévolution très nette de l'occupationde l'espace depuis une quarantained'années fl'|. Depuis 1955, date despremières études conduites danscette zone, on est passé d'une miseen valeur agricole essentiellementconcentrée sur des champs de case àbon potentiel et exploités en conti-nu, à une saturation de l'espace setraduisant par la défriche et l'ex-ploitation de zones marginales.Depuis 1955 les surfaces cultivéesont triplé, pour atteindre une densi-té d'environ 2,7 habitants par hecta-re cultivé en 1985 (pour une densitémoyenne de 50 à 100 hab. au km2).

L'évolution climatique récente qu'aconnu cette zone, conjuguée à unesaturation toujours croissante duterroir, induit une dégradationgénéralisée des versants ainsiqu'une accélération du cycle de l'eaudans le bassin versant (eaux deruissellement, nappe phréatique).

Les observations faites récemmentsur la zone (1996) font apparaître

une très forte dynamique de miseen valeur agricole du bas-fond (enamont du barrage), en l'absence detout aménagement spécifique.Cette dynamique peut-être inter-prétée comme un indicateur sup-plémentaire du manque de terre "facilement" cultivables dans le ter-roir et du potentiel productif dubas-fond [4].

Parcours du baS'fond et analysede son fonctionnement

hydraulique

Le parcours du bas-fond s'est effec-tué de l'amont vers l'aval sur 5kilomètres environ, en juin 1995(phase d'installation de la saisondes pluies). Observations et dia-logue avec les exploitants du bas-fond ont donné lieu à l'établisse-ment de la présente étude. Unecarte du bas-fond et des transectsreprésentatifs ont également étéétablis (figure 2).

De façon générale le bas-fond estcaractérisé, dans ses parties amontet médiane, par une reprise récentede sa dynamique érosive. Cettedynamique se traduit par d'impor-tantes dégradations d'ordrehydraulique et par des problèmesd'envasement localisés à l'aval,dans la cuvette du barrage.Quatre sections principales ont puêtre distinguées. Une première sec-tion amont se situe de la naissancedu bas-fond jusqu'à la premièrezone de dégradation notable (ravi-ne active). Cette section se caracté-rise par une succession de petitesplaines d'épandage qui s'arrêtedans une zone dénudée fortementdégradée. Une seconde section, quipart de la ravine précédente et quis'étend jusqu'à une confluencedégradée, donne naissance à un litmineur marqué. 11 s'agit d'une plai-ne d'épandage constituée par un litmajeur très large (pas de lit mineurdans cette section). Une troisièmesection, limitée à la confluence pré-citée, qui est le théâtre d'unedégradation très active. Une qua-trième section s'étend jusqu'à laretenue ; elle est caractérisée parun lit mineur bien marqué, enchâs-sé dans un lit majeur étroit. Lapartie aval de cette section dévelop-pe une série de méandres, avant dedisparaître en amont de la retenue(comblement du lit mineur).

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N

A DIAGNOSTIC DU BAS-FOND DE ZEMPASSOGO

ZONE 4

Champ Jachère Sol Jachère ChampI de cases savane dénude savane de cases

xXXxxXW^V

0 Emprise retenue

@ More permanente

© Ecole© Ouvrage rourîer

NY7] Champs

IVV | Vergers

ESI zipëié

\3 B[ Peuplement de balanitès

!•?•? | Savane arbustive sur cuiras:

I • J Sols sablo-gravtElonaires

[| I ! l | Sols argtlo- limoneux

y[^J Concession

K K| Kugpélé (bois sacre')

Piste

Limfte du lit majeur

Puits buse

Naissance de ravine

Casiers rizicoles Figure 2 : Carte de diagnostic du bas-fond de Zempassogo (réduction de l'original au 1/5000 *"•) Echelle: I/5OOO

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Première section

La partie amont de la section I estcaractéristique d'une " tête de bas-fond ". De nombreuses peti tesravines et griffes prennent naissan-ce sur la cuirasse dégradée et sontdisposées en éventail. La couvertu-re végétale de ces zones de cui-

intensive : riz de bas-fond (constitu-tion de casiers) et " sorgho rouge ".La section se termine par la nais-sance d'une dynamique érosiveintense, dans une zone d'épandage" dévégétalisée " (photo 1) : laravine est t rès active (érosionrégressive et sapement des berges)et profonde (2 mètres environ)

Photo 1 : ravine très active menaçant une zone de riziculture dans la section I(photo J. FOURNIER, dé«:. 1995)

rasses latéritiques est relativementhomogène (de type savane arbusti-ve) et peu dégradée. C'est à ceniveau que Ton observe les pre-mières mobilisations de matériaux: gravillons issus de la cuirasse,sables et éléments fins (limons etargiles).

A la confluence des bras principauxapparaissent de petites plainesd'épandage, humides, de mise envaleur récente. La morphologie decette zone indique un certain équi-libre traduit par une dynamique dedépôt de fines argilo-limoneusessur une épaisseur importante. Elleindique également la permanenced'une nappe superficielle qui pour-rait s'expliquer par la présenced'un seuil, justifiant l'adoucisse-ment de la pente à l'origine desdépôts. Dans le bras le plus au sud,un lit mineur est en cours de creu-sement, dans une zone où la penteest plus marquée (cf. transect n°2,figure 2),

Immédiatement après la confluencede ces bras, se développe une plai-ne d'épandage de petite dimensionfaisant l'objet d'une mise en valeur

Cette récente modification de ladynamique du bas-fond est àmettre en relation avec la dyna-mique de l'eau sur les versants cul-tivés, situés en amont de cette zonede convergence.

sants par sa nature limono-argïleu-se. Il s'agit d'une zone de conver-gence de trois bras de même type(seul le bras principal fait l'objet dudiagnostic). Ces bras sont séparéspar un certain nombre de " zipélés" (terme mooré désignant une zonedénudée et encroûtée) d'étenduenotable et de lambeaux de cuirasse,le reste des versants étant occupépar des champs de cultures plu-viales. Du point de vue hydrau-lique, cette zone est le lieu d'unesubmersion générale en saison despluies. Elle fait l'objet d'une miseen valeur intense : casiers rizicoles(photo 2) et briqueterie.

Une fluctuation importante de lanappe superficielle est égalementconstatée. Celle-ci ne va pas jus-qu'au tarissement des puisardssitués en rive droite (nappe à 5 ou 6mètres de profondeur endécembre). Une démarche derecharge de nappe serait ici proba-blement couronnée de succès.

Il s'agit de la zone présentant leplus grand potentiel d'aménage-ment hydro-agricole : vocation rizi-cole à encourager et sécuriser ; pos-sibilité de contre-saison maraîchè-re... Une activité pastorale est éga-lement signalée, mais sont impor-tance devra être précisée (existence

Deuxième section

Photo 2 : l'intense activité rizicole qui est observée dans la section II ( en abscencede tout aménagement), est un bon indice de la dynamique de mise en valeur dubas-fond et de la technicité des paysans, (photo J. FOURNIER, déc. 1995)

d'un couloir de passage, dans l'axedu bas-fond).Immédiatement à l'aval de la pisteprincipale nord-sud, on note la pré-sence d'une marc semi-permanente

Cette plaine d'épandago est consti-tuée d'un lit majeur large et peuencaissé, que Ton distingue des ver-

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de forme très étirée (presque uneravine dans sa partie amont). Aunord de cette mare, des casiers rizi-coles sont exploités par le Centrede Formation des Jeunes Agricul-teurs (C.F.J.A.). Cette re tenuenaturelle permet une irrigationd'appoint par motopompage. Au-delà de la mare, le lit majeur élargipar la confluence des trois brassignalés plus haut, se jette trans-versalement dans le lit mineur,donnant naissance aux phéno-mènes d'érosion régressive décritsdans la section III.

Troisième section

C'est dans la section III que s'obser-vent les zones de dégradation lesplus actives du bas-fond. Deuxgroupes de ravines doivent fairel'objet d'une attention particulière.Le premier trouve son origine dansdes conditions hydrauliques impo-sées par l'ouvrage de franchisse-ment de la route Ouaga.-Niamey.Cet ouvrage concentre les débits dela partie sud du bassin versant enun écoulement de charge et devitesse telles qu'il génère une éro-sion régressive intense (30 à 40mètres de progression en 1994 ; cf.photo 3). Cette érosion s'est surtoutdéveloppée en amont d'un vergerqui a sans doute constitué un obs-tacle pendant un certain nombred'années, obstacle que les pluiesexceptionnelles de 1994 ont contri-bué à lever. L'ouvrage routier est

menacé à plus ou moins long termepar le recul de la tête de la ravine.L'élargissement déjà en cours ducorps de la ravine dégrade leschamps traversés et provoque l'ef-fondrement de puits busés situés àproximité. La progression de cetteravine profonde accentue le draina-ge de la nappe superficielle de laplaine située en amont et a parconséquent des effets sur son rabat-tement excessif (section II).Une deuxième zone de dégradationtrès étendue (150 à 200 mètres delarge) doit aussi faire l'objet d'uneattention particulière. Elle s'obser-ve à l'endroit où le lit majeur esttrès large (cf. figure 2) et se jettet ransversalement dans un litmineur encaissé, avec une déniveléecomprise entre 1,50 et 3,00 mètres.C'est précisément cette déniveléeimportante, conjuguée au débitrésultant de la confluence des troislits majeurs, qui génère ce champd'érosion régressive. La dynamiqueérosive de cette zone de dégradationsemble faire l'objet d'un regain d'ac-tivité récent (influence de l'ouvrageroutier? débits ruisselés plus impor-tants, en relation avec la dégrada-tion des versants?).Ce champ de ravines se partage endeux groupes principaux plus oumoins interconnectés. Ce réseau nepeut que s'étendre et si un traite-ment approprié n'est pas réalisé, leschamps et les éventuels aménage-ments de la section II se verrontmenacés.

Photo 3 : dans la section IH, une importante ravine liée à la présence d'un ouvra-ge routier menace l'activité agricole dans la section IT (par drainage de la nappe etpar érosion régressive) (photo J. FOUHNIER, déc. 1995).

En outre, un effet de drainage de lanappe superficielle du bas-fond està craindre là encore, hypothéquantd'éventuelles tentatives de rechar-ge de nappe et augmentan t lerisque pour la riziculture.

Quatrième section

La section IV qui se caractérise parun lit mineur étroit, est une zonede transit des débits. Le fond du litmineur est stabilisé (nombreuxdépôts) et les sédiments sont pro-gressivement transférés jusqu'à laretenue. On peut observer un cer-tain nombre de méandres trouvantleur origine dans la recherche de laligne de plus grande pente. Un oudeux méandres caractérisés par deschangements brutaux de directionsont dus à la présence d'obstacles :verrous rocheux, bosquets denses...

A certains endroits du parcours, ona pu remarquer le double gabaritdu lit mineur : cette configurationtrouve certainement son originedans l'augmentation, au cours desdernières décennies, du débit ins-tantané du cours d'eau. Cette modi-fication hydrologique est à relier àl'évolution récente des versants(augmentation des coefficients deruissellement).

Tout au long de cette section, le litmineur encaissé provoque un rabat-tement de la nappe superficiellen'autorisant que les cultures qui ysont déjà pratiquées (cultures plu-viales extensives). En outre, on s'in-terdira tout aménagement hydrau-lique important dans cette section,afin de ne pas perturber le transitdu débit destiné à alimenter la rete-nue aval. Cependant, il sera bon detraiter les ravines observées le longde cette portion du lit mineur.Notons en dernier lieu qu'à sonextrémité aval, le lit mineur dispa-raît progressivement jusqu'à la rete-nue, suite à la remontée du niveaude base occasionnée par celle-ci.

Orientations pour les futursaménagements (tableau 1)

Avant d'envisager tout aménage-ment hydro-agricole, il est indis-pensable de traiter préalablement x

les zones d'érosion actives décrites

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dans la section III ; sous peine devoir ces ravines progresser jus-qu'aux zones aménageables. Onaura soin ici d'esquisser un ordrede priorité pour les divers aména-gements hydro-agricoles du bas-fond. Naturellement, l'aménage-ment et la gestion conservatoiredes versants vont de pair avec lamise en valeur rationnelle du bas-fond (mais ce sont des objectifs àplus long terme).

investigations hydrologiques per-mettraient d'en préciser l'aptitudeà la riziculture.

On se préoccupera également d'en-rayer la dégradation hydrauliquede la partie aval de cette section,par un traitement approprié de laravine. Sans pour au tan t êtreprioritaire, ce traitement s'imposedans un délai assez bref, afin deprotéger les champs en amont.

ou les positions des digues quiauraient une hauteur maximum de80 centimètres.

Aux vues de l'étendue de la plaineprincipale, il est raisonnable d'envi-sager la construction de deux outrois digues en cascade (réglage dela lame d'eau par batardeaux). Laconception de la fondation de cesouvrages devra éventuellementprendre en compte l'intérêt d'une

Tableau 1 : récapitulatif des recommandations du diagnostic du bas-fond de Zempassogo. I/ensemble des opérationsd'aménagement devrait s'accompagner de mesures de conservation des eaux et des sols, à programmer sur le long terme.

section du bas-fond(par priorité

d'intervention)

section III

section II

section I

section IV

propositionsd'aménagement

traitement des 2 groupes deravines

(1) série de digues déver-santesà batardeaux (avec ou sanstranchée d'étanchéité) ;

(2) surcreusement de lamare

(1) traitement de la ravine(2) contrôle du déboisementde la tête du bas-fond

traitement des ravinesnaissantes

conditions préalables

intégrer cette opération derestauration dans le dossierd'aménagement du bas-fond

(1) et (2) : traitement desravines de la section II

intégrer ces opérations derestauration dans le dossierd'aménagement du bas-fond

intégrer ces opérations derestauration dans le dossierd'aménagement du bas-fond

études complémentairesavant prise de décision

évaluation des débits àgérer

(1) é tudes socio-économique,hydrologique etgéotechnique (*)

(2) étude géotechnique ;évaluation des besoins

(maraîchage et activitépastorale)

(Dévaluation des débitsà gérer(2) évaluation desbesoins et possibilités dereboi-sèmentdéterminer les causesde dégradation (érosion; pistes à bétail...)

(*): l'existence d'une riziculture généralisée avant aménagement permet de conclure à une bonne aptitude des sols du litmajeur (faible perméabilité).

La section I est une zone nonprioritaire dans le schéma d'amé-nagement du bas-fond. Toutefois, ilest souhaitable d'y encourager lamise en valeur agricole naissante.

L'équilibre actuel de la section Ipasse par le maintien du couvertvégétal des versants amont cuiras-sés et par une bonne gestion desversants cultivés. Le bon potentielagronomique de cette section dubas-fond fait l'objet d'une exploita-tion récente, mais cette dynamiquereste limitée dans son développe-ment par la faible superficie du litmajeur. A ce titre, un aménage-ment de cette partie du bas-fond nepeut-être priori taire. Quelques

La section II constitue un zone d'in-tensification de la riziculture. Lesurcreusement d'une mare pour lemaraîchage en contre saison et/oul'abreuvement du bétail peut égale-ment s'envisager.

Ce groupe de plaines d'épandagefaisant déjà l'objet de riziculture,pourra accueillir des aménage-ments visant à sécuriser et dévelop-per cette activité. En ayant présentà l'esprit le fait qu'une partie seule-ment de l'écoulement doit être maî-trisée (nécessité d'alimenter le bar-rage existant), des digues rizicolesconstitueront un aménagementindiqué. Les études topographiquesultérieures permettront de situer la

recharge de nappe dont on a pres-senti la possibilité. Avant d'envisa-ger tout aménagement, il est fonda-mental de préciser l'importance del'exploitation pastorale du bas-fond,afin de prévenir d'éventuels conflitsd'utilisation. Il en va de même pourles activités connexes non agricoles(briqueterie en particulier).

La mare permanente est un siteprivilégié pour la réalisation d'unemare surcreusée. En effet, l'intérêtde l'exploitation de la mare est déjàdémontré par l'activité du Centrede Formation des Jeunes Agricul-teurs (C.F.J.A.) sur les champs voi-sins. Le gain de volume obtenu parsurcreusement permettrait d'envi-

SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N" 2 - JUILLET 1M8

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sager un développement notable deces activités. La question d'une uti-lisation pastorale reste à préciser (lediagnostic fait appara î t re uneexploitation pastorale du bas-fond).

D'une manière générale, la sectionII est la plus prometteuse en matiè-re d'aménagement hydro-agricole.On s'y intéressera donc de façonprioritaire.

Le traitement des ravines de la sec-tion TTI est un préalable à la mise enoeuvre du schéma d'aménagement.

Le diagnostic a mis en exergue l'ur-gence du traitement de la sectionIII. Concernant la ravine née del'ouvrage routier, le problème estrendu complexe par le partage maldéfini des responsabilités adminis-tratives. Il est à craindre que l'inter-vention des services concernés soituniqiiement orientée dans le sens dela sécurité de l'ouvrage routier ettienne peu compte de la dégradationdu terrain.

En outre, la dégradation des solsliée à la progression de la ravine neconcerne que quelques riverains. Laseule manière d'espérer une priseen compte de cet aménagement parla collectivité villageoise est d'inté-grer le traitement de cette ravine àla restauration générale de la sec-tion III, elle-même élément clef del 'aménagement du bas-fond (entermes plus précis, on a intérêt àconstituer un seul dossier pour letraitement de la section III).

Le champ de ravines, quant à lui,est la priorité de la protection dubas-fond : le traitement de cettezone doit être considéré comme un

préalable à toute autre opération.Comme dit précédemment, il doit seconcevoir comme une démarche glo-bale de la restauration de la zone deconfluence.

L'ampleur des travaux est relative-ment importante, car il faut prévoirdes ouvrages de comblement desravines, ainsi que des ouvrages dedissipation d'énergie à la jonctionavec le lit mineur : très succincte-ment, il y aurait deux groupes d'ou-vrages correspondant aux deux fais-ceaux de ravines décrits plus haut.

Le bénéfice attendu de ces traite-ments se traduira directement dansle bon fonctionnement des ouvragesprévus en amont.

La section IV ne fait pas l'objet d'unaménagement prioritaire. Le bloca-ge de ravines naissantes doit êtreenvisagé.

C'est la section du bas-fond offrantle moins de possibilités d'aménage-ment. Bien au contraire, il faudraitveiller à ne pas perturber sa fonc-tion hydraulique de transit du débit.On aura soin de prévoir de bloquerle développement des ravines d'éro-sion localisées en rive droite, princi-palement au pied de " zipélés ", quiconstituent dos zones de naissanceet de mise en vitesse du ruisselle-ment.

CONCLUSION

L'originalité de la méthode mise enoeuvre ici réside essentiellementdans la vision globale du bas-fondqu'elle propose. En effet, si les outilsd'analyse présentés ne sont pasnouveaux, il n'en reste pas moins

que trop souvent encore le choix dumode d'aménagement se fait sur labase des seuls critères techniques(topographie et perméabilité du litmajeur, caractéristiques morphomé-triques du bassin versant). Ce typed'approche, qui ne tient pas comptede la place effective du bas-fonddans son terroir, aboutit générale-ment à la non utilisation, ou tout aumoins à la sous-utilisation d'aména-gements ne répondant que partielle-ment à la demande [2]. Ainsi, laphase de diagnostic s'attache-t-elleà analyser le fonctionnement actueldu bas-fond, à travers sa dynamiquehydraulique, sa dynamique de miseen valeur et son mode d'exploita-tion. Elle conduit à l'élaborationconcertée d'un ou plusieurs schémasd'aménagement qui résultent d'unchoix multicritère.Les éléments clés de la prise dedécision sont multiples (figure 3).En premier lieu, il s'agit de validerla demande d'aménagement : le oules villages concernés montrent-ilsune réelle capacité à mettre envaleur le bas-fond? Il s'agit de capa-cité en terme de force de travail, dedisponibilité (concurrence avec lesactivités de versants), de technicité,d'organisation et d'accès au foncier.Si la réponse est négative, il fauten chercher la cause.

Dans tout les cas, les points de blo-cage identifiés devront être levésavant d'engager la suite du proces-sus.

La suite du diagnostic concerneune série de critères d'ordre tech-nique et socio-économique qui per-mettent de définir des stratégiesd'aménagement répondant autantque possible à la demande expri-

diagnostic des utilisationsde l'eau

analyse de la trameagricole et foncière commeindice de la dynamique de

mise en valeur

diagnosticdu fonctionnement

hydraulique

- validation de la demande

- identification d'indices pourl'orientation des étudescomplémentaires (termes deréférences)

- élaboration d'un ou plusieursschémas d'aménagement

ajournement du projet

poursuite du processusd'aménagement

Figure 3 : schéma de synthèse du diagnostic rapide, outil d'aide à la prise de décision à partir d'indices facilement observables.

SLJIJ SCIENCES & TECHNOLOGIES N"2 - JUILLET 1998

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mée. A l'heure actuelle, ces critèressont plus ou moins bien formaliséssuivant les régions, et un importanttravail de synthèse reste à faire.

s'agit donc de donner les outilsnécessaires à ces structures (enparticulier par le biais de forma-tions), pour qu'ils puissent pleine-ment jouer leur rôle. Une demandesimilaire existe au niveau desbureaux d'étude qui peuvent se voirconfier la réalisation de l'étude dia-gnostic.

Il faut noter qu'ici, l'aménagementdu bas-fond se raisonne dans lecadre d'un schéma réalisable parétapes (plusieurs années en géné-Tableau 2 : Caractéristiques des bas-fonds dignostiqués dans la zone soudano-sahélienne

Sans prétendre être représentatifde la zone soudano-sahélienno, cetéchantillonnage permet d'illustrerla méthode de diagnostic en abor-dant tout les types d'aménage-ments réal isables dans cetterégion. II s'est également agit detester la méthode et de l'adapter àla variabilité climatique (600 à

ZONEGEOGRAPHIQUE

Plateau Mossi(Burkina Faso) ;

Socle précambrien ;pluviométrie annuelle

700 mmPlateau de Fakara (Niger) ;continental terminal ; plu-viométrie annuelle 570 mm

Mali-Sudgrés primaires ; pluvio-

métrie annuelle 1050 mmNord Togo

grès fins tabulaires ;1000 mm

Nord Togo;Socle précambrien ; pluvio-métrie annuelle 1000 mm

VILLAGESETUDIES

Zempassogo ;Zanrin ; Komiesé

Kiéglessé ; Gouréba

PamnoguonIrah ; Torombi ;Tchiankargui

Ngorodougou ;FininngassoNyaradogo

Doré ; Moak ;Wark

Kourienté ;Tchiégré

DENSITE PARSURFACE

CULTIVEE

33 à 40 ares/hab.

50 à 63 ares/hab.100 à 170ares/hab.

28 à 30 ares/hab.

62 à 83 ares/hab.

300 hab./km2 etsurf, cuirasséesimportantes

TYPE DE MISE ENVALEUR

Intensive en saisondes pluies ; généralisée

Extensive ; généraliséeExtensive ;

localisée

Intensive(2 à 3 cycles de culture) ;

généraliséeExtensive ;généralisée

Intensives(2 à 3 cycles de culture) ;

généralisée

DEGRE DEMECANI-SATION

FAIBLE

FAIBLE

FAIBLE

MOYEN

FAIBLE

ELEVE

rai). Le diagnostic permet de défi-nir des objectifs à atteindre et despriorités en matière d'aménage-ment.D'autre part, cette approche élabo-rée avec et pour les différentsacteurs intervenant dans l'opéra-tion d'aménagement du bas-fond,répond à une redéfinition récentede leur rôle. En effet, en quelquesannées, on est passé d'une situa-tion où le projet, l'O.N.G. ... étaientà la fois maître d'ouvrage et maîtred'oeuvre (aménagement effectué enrégie), à des situations où ces struc-tures de développement représen-tent la population (maître d'ouvra-ge délégué) et confient à des presta-taires de service les études et laréalisation de l'aménagement. Faceà cette évolution, le contrôle effectifpar le maître d'ouvrage des diffé-rentes étapes de l'aménagement dubas-fond (le maître d'ouvrage ayantlui-même défini les grandes orien-tations de l'aménagement), est laseule garantie de répondre réelle-ment à la demande villageoise. Il

1000 mm/an) et géomorphologiquede la zone considérée. Cette étudesous-régionale sera capitaliséedans un manuel à l'intention desaménagistes (ingénieurs, techni-ciens supérieurs, agents de ter-rain), •

Dans une optique de diffusion decette méthode de diagnostic du bas-fond, une démarche de validationest engagée par l'ETSIIER etl'E.I.E.R. sur l'ensemble de la zonesoudano-sahélienne. Pour cela, 7zones d'application ont été retenueset 6 bas-fonds étudiés à ce jour(tableau 2).

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

[1] ATLAS JEUNE AFRIQUE (ouvrage collectif), 1993 : Atlas du Burkina Faso.Éditions J.A. pp 14-16; 24-25 et 43.

L2J BERTON S., 1988 : Maîtrise des crues dans les bas-fonds : petits et micro-bar-rages en Afrique de l'ouest. GRET, Min. de la Coopération française, A.C.C.T. 430 p.

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[41 DURAND J.M., FOURNIER J. ; 1995 : Diagnostic du bas-fond de Zempasso-go, province du Ganzourgou, Burkina - Rapport + carte, ETSHER - E.I.R.K. 12p;

[5] VLAAR J. C. J., 1992 : les techniques de conservation des eaux et des solsdans les pays du Sahel. C.I.E.H., U.A.W. pp 1-12.

[6] DURAND J.M., FOURNIER J. ; Le diagnostic rapide des bas-fonds soudano-sahéliens - Manuel à l'intention des aménagistes - A paraître.

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CLIMAT ET CONFORT THERMIQUE

COULIBALY YézoumaMaître-Assistant à l'E.I.E.R

03 BP 7023 Ouagadougou 03 - Burkina Faso

Résumé

On analyse les conditions deconfort thermique dans l'habitaten zone climatique sèche et humi-de à travers le cas de trois villessub-sahariennes : Ouagadougou12,5° de latitude nord, Bobo Diou-lasso 11° de latitude nord et Dori14° de latitude nord. L'analyse estfaite à partir des données météo-rologiques reportées sur le dia-gramme bioclimatique de Givoni.A partir de ce diagramme, on pré-conise une typologie de l'habitatdes zones considérées en recom-mandant certains effets bioclima-tiques et en déconseillantd'autres.

Mots clés :confort thermique, bioclimatisme,habitat, climat, climatisation.

abstract

thermal comfort conditions areanalyzed for three sub-saharaafrican cities in habitat of humidand dry climatic zone : Ouagadou-gou in latitude 12,5° north, Bobo•Dioulasso in latitude 11° northand Dori in latitude 14° north,The analysis is made from meteo-rologica.1 data ploted on Go vernibioclimatic diagram. By this dia-gram, we recorn m end a typologyof thèse areas housing, by encou-raging some bioclimatic effectsand dissuading others.

keywords:thermal comfort, passive solarcooling, habitat, climat, air condi-tioning

THIOMBIANO Godefroy

Chargé de recherche à ri.R.S.AT03 BP 7047 Ouagadougou 03 - Burkina Faso

TRAORE M. YvesChargé de recherche à l'I.R.S.A.T03 BP 7047 Ouagadougou 03 - Burkina Faso

I) INTRODUCTION

L'habitat traditionnel est réputé pour son adaptation aux climatslocaux parce que résultant d'une expérience sur plusieurs siècles.Face à la poussée démographique un nouveau type d'habitat sou-

vent moins adapté thermiquement se développe à partir des villes pour sepropager ensuite dans les pays.Pour des raisons économiques, parfois esthétiques, par ignorance ou sou-vent par habitude, on construit sans tenir compte du climat. Nous propo-sons à travers la présente étude une méthodologie pour la prise en comptedes paramètres climatiques dans la conception de l'habitat en zone tropi-cale. Cette méthodologie aboutit à des recommandations pour l'améliora-tion du confort thermique dans l'habitat ou pour réduire la charge clima-tique des locaux qui bénéficient du conditionnement d'air.

II) DIAGRAMMEBIOCLIMATIQUE

DE GIVONI

Le confort thermique est unenotion subjective fonction de diversparamètres qui sont imposés par lemilieu (température, humidité etvitesse de l 'air, t empéra tureradiante des corps environnants,...) soit propres aux individus (lemétabolisme, l'activité, l'âge, lesexe des individus, ...).

Une approche réaliste de l'étude duconfort consiste à ne prendre encompte que quelques uns de cesparamètres parmi les plus impor-tants.

Dans l 'analyse qui suit nous

n'avons considéré que les effetscombinés de la température sècheet de l'humidité.

L'effet de la ventilation vient encomplément. La zone de confort estde ce fait définie par un polygonedans le diagramme psychromé-trique [5].

Pour un individu acclimaté (séden-taire ou établi au moins depuis 7ans dans la zone de mesure) elleest représentée par la figure 1.

Les auteurs ne font pas d'hypo-thèses sur les paramètres annexestels que la vitesse du vent pourl 'é tabl issement de la zone deconfort.

SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N°2 • JUILLET 1998

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Figure 1: Zone de confort dans le diagramme psychrométrique :T est la température sèche et x l'humidité absolue

Lorsqu'un individu est hors de lazone de confort, il éprouve une gêneet donc le besoin de se soustraire àcet inconfort. La solution la plusefficace mais aussi la plus coûteuseconsiste à utiliser les moyens artifi-ciels tels que le chauffage pour lesclimats tempérés ou froids, et la cli-matisation artificielle pour les cli-mats chauds. Une autre approcheest l'utilisation de concepts biocli-matiques pour créer des zones demicroclimat confortables dans lecadre de vie. On étend ainsi la zonede confort à un espace plus impor-tant présenté par la figure 2 tiréedes travaux de Givoni et Hilne [1].Chacune des zones montre l'exten-sion de la zone de confort du faitd'un effet bioclimatique particulier.La zone de ventilation permanenteV correspond aux climats pour les-quels une bonne ventilation des

personnes et des locaux suffit àrecréer le confort thermique. En seréférant à la figure 1 on peutconstater que ce type de solutionintéresse surtout les zones clima-tiques chaudes et humides.La zone I correspond aux climats

pour lesquels une architecture àforte inertie thermique permet d'at-teindre le confort par la créationd'un microclimat interne. Dans cer-tains cas de climats particulière-ment rudes, l'inertie thermiquedoit être augmentée à l'extrême etaccompagnée d'une bonne venti-lation nocturne des locaux pourévacuer les chaleurs diurnes etredonner ainsi le confort ther-mique. C'est le cas de la zone INV.Lorsque J'air est relativement sec,on peut réaliser un refroidissementet une humidification par évapora-tion d'eau. L'air résu l tan t est

Figure 2 : Diagramme hioclimaliqua de Givoni : t est la température sèche, x l'humidité absolue

ensuite distribué dans leslocaux. Le confort ther-mique peut être ainsiobtenu pour la zone RE[3], [4].

Pour toute autre zone àl'exception des cinq citéesil faut recourir auxmoyens artificiels quesont :- la climatisation artifi-cielle (AC)- la déshumidification(DH)- le chauffage, soit natu-rel par effet de serre etautres capteurs solaires,soit artificiel (H).

III) APPLICATIONEN ZONE TROPICALE

Les réponses bioclimatiques del'habitat pour un bon confort ther-mique dépendent à la fois du lieugéographique et de la période del 'année. A par t i r des donnéesmétéorologiques de trois régionstypes du Burkina Faso nous faisonsune analyse globale des conditionsde confort thermique passif du payset par extension des zones tropi-cales sèches ou moyennementhumides (figure 3). Nous avonsadopté la classification de G. Lipps-meir [1] pour la dénomination destrois régions en :- zone tropicale humide ; cas deBobo Dioulasso (11° nord, 4,5°ouest)- zone tropicale sèche ; cas de Oua-gadougou (12,5° nord, 1,5° ouest)

- zone semi-désertique ;cas de Dori (14° nord, 0°)Pour chacune de cestrois zones, les donnéesmétéorologiques sur 10ans* (période de 1983 à1992) ont permis de cal-culer les valeurs moyen-nes mensuelles de tem-pératures et d'humiditésmaximales et minimaleset d'en reporter lesvaleurs sur le diagram-me bioclimatique. Lesfigures 4, 5 et 6 présen-tent ces valeurs par sitepour chaque mois del'année*.L'analyse de ces dia-gramme est donnée ci-après.

'-' source dey donnOes ; Météorologie Nationale du Burkina Faso

SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N" 2 - JUILLET 1998

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Figure 3 : Villes sites des relevés météorologiques utilisés

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10 15 20 25 30 35 40 45 50

Figure 4 : site de Dori sur le diagramme bioclimatique

Région de Dori La région de Doriprésente les caractéristiques d'unezone de fortes amplitudes de tem-pérature en particulier pour lesmois allant de Novembre à Avril.Les réponses architecturales oubioclimatiques sont de deux ordres.- La période d'Octobre à Avril secaractérise par un climat sec, froidla nuit et souvent chaud le jour.L'habitat conseillé est essentielle-ment celui à forte inertie ther-mique pour un stockage de la fraî-cheur nocturne à condition de bienventiler les locaux la nuit. Unetelle disposition répond à la fois au

problème des surchauffes diurneset des refroidissements nocturnespar un écrêtement des amplitudesde température interne. Dans lescas de constructions en banco,l'épaisseur des murs conseillée peutatteindre 30 voir 40 cm.La période de Mai à Septembre secaractérise par un climat relative-ment humide à faibles amplitudesde température. L'inertie ther-mique préconisée ci-dessus estinadaptée. Pour certains mois del'année (Juin, Juillet et Août) il n'ya de solution autre que la climati-sation artificielle à certains

moments de la journée. Ildemeure cependant possiblepour une bonne partie de lajournée, d'atteindre leconfort par la ventilationpermanente ainsi que le sug-gère la figure 4. Celle-ci peutêtre naturelle (réalisationd'ouvertures judicieusementplacées) ou forcée.

Région de OuagadougouLe climat y est plus clément.On distingue assez nette-ment deux grandes périodesbioclimatiques (figure 5). Lapériode allant de novembre àavril est qualitativementsimilaire à celle décrite par

la figure 4.

Le stress climatique est toutefoisplus faible. L'inertie thermique del'habitat peut par conséquent êtreréduit. Une inertie thermiqueconséquente et une ventilationcontinue à certaines périodes del'année (Juillet, Août, Septembre)peuvent dans certaines conditionsde protection solaire suffire pourun bon confort toute l'année.

Les périodes les plus difficiles sontles maximas d'Avril et Juin pourlesquels un appoint en climatisa-tion artificielle est inévitable.

SUD SCIENCES & THCHNOUXilIiS N" 2 - JUILLET 1WX

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Figure 5 : site de Ouagadougou sur le diagramme bioclimatique

Région de Bobo Pi ou lassoC'est la zone la plus clémente. Unearchitecture bien conçue doit per-mettre dans cotte zone de s'affran-chir de tout moyen de climatisationartificielle. Ce n'est pas toujoursfacile ni même possible dans la pra-

à vivre de préférence à l'intérieurdes maisons dans la journée et àl 'extérieur la nuit (sur les ter-rasses, les balcons, les toits en ter-rasse ou tout autre espace ventilé)est la méthode de règle dans cetterégion.

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figures 3, 4 et 5. L'une de cesréponses, à laquelle nousn'avons pas encore fait allu-sion est la protection contrele rayonnement solaire. Letableau ci-dessous présentel'irradiation moyenne men-suelle sur un plan horizontalde chaque site.Les fortes valeurs d'irradia-tions indiquées par cetableau principalement pourla région de Dori, montrentl'importance de cette protec-tion dans les pays tropicaux :maisons de te inte claireréfléchissante, tôle en alumi-nium et double dalle aveclame d'air, masques diverstels que les haies vives, les

auvents, avancées de toiture etrebords de fenêtre etc. Pour limiterles apports solaires il faut égale-ment penser à réduire la surface etle nombre des ouvertures en évi-tant de réaliser de véritables serres

par excès de vitrage. Unesurface d'ouverture de 15 à25 % de la surface totale desmurs externes est un bonratio dans les zones t rèsensoleillées et sèches. Dansles cas de climat chaud ethumide un compromis est àtrouver entre cette règle deprotection solaire et la venti-lation des locaux qui deman-de une surface d'ouverturesplus grande.

o10 15 20 25 30 35 40 45 50

Figure 6 : site de Bobo-Oioulasso sur le diagramme biuclimatiquc

t ique. On remarque (figure 6)qu'une bonne ventilation lors despériodes humides de Mai. àNovembre permet de couvrir prati-quement tous les besoins de cli-matisation à tout moment de lajournée. A tout autre moment del'année, le nomadisme qui consiste

V) RECOMMANDATIONSPOUR LES TROIS SITES

Malgré les différences relevées, lestrois régions analysées res tentsomme toute semblables par leursréponses bioclimatiques et architec-turales ainsi que le montrent les

On se rend bien compte, dansla pratique, à quel point laventilation des locaux et despersonnes est importantepour le confort thermique.C'est pour cette raison queles maisons et leurs ouver-

tures doivent être orientées demanière à bénéficier des ventsdominants. Au Burkina Faso cesvents sont d'une part l'harmattanqui souffle du nord-est deNovembre à Avril, d'autre part lamousson qui souffle du sud-ouestde Mai à Octobre.

Dori

Ouagadougou

Bobo-Diou lasso

Janv

4,96

4,25

4,42

Fév

5,61

4,89

4,89

Mars

5,9

4,98

4,9

Avril

5,86

5,03

4,88

Mai

6,2

5,08

4,92

Juin

5,59

4,78

4,78

Juillet

5,41

4,54

4,29

Août

5,33

4,4

4,18

Sept

5,58

4,77

4,44

Oct

5,44

4,79

4,63

Nov

5,13

4,39

4,21

Dec4,76

4,09

4,01

Tableau : Irradiation moyenne journalière en kWh/m2

: source dus données : Météorologie Nationale du Burkina Faso

SUD SUEHLt.S& TECHNOLOGIES N"2 - JUILUiir IVVH

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Figure 7 a

Exemple de protection

de façade ouest

par la végétation

Figure 7 b :Protection de façade

est par rebords defenêtre et végétation

\ '• sfti.

Ici encore un compromis doit engénéral être trouvé avec l'une desrègles de la protection solaire quiveut que les plus grandes façadessoient face au nord ou au sud.Inertie thermique, protection solai-re et ventilation, lorsqu'elles sontbien pensées, suffisent dans bien

des cas pour avoir un confort accep-table. Le refroidissement par éva-poration, s'il était utilisé serait unbon complément pour se passer declimatisation active dans bien desmaisons pour toute l'année. Cettetechnique, connue et utilisée depuisfort longtemps dans la climatisa-

tion des locaux est malheureuse-ment ignorée en Afrique sub-saha-r ion ne.Elle est tout juste utilisée dans lesvillages pour refroidir l'eau de bois-son dans les jarres neuves et lesbidons recouverts de tissus mouillé.Les tentatives d'adaptation et de

SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N" 2 - JUILLET 199H

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Figure 7 c : Protection des façades par avancée de toiture et végétation

promotion du procédé par l'E.I.E.R.et par l'IRSAÏ ont permis d'intro-duire deux prototypes de refroidis-seur par évaporation sur le mar-ché [4]. Quelques modèles d'impor-tation sont également commerciali-sés.Cependant les réalisations pra-tiques restent limitées. Une infor-mation à large échelle devrait per-mettre à terme d'introduire assezfacilement cette technologie dansles habitudes de climatisation deslocaux des zones tropicales sèches.

VI) CONCLUSION

Le travail présenté ici a permis demontrer l'incidence prépondérantede certains paramètres climatiquessur le confort thermique. L'utili-sation du diagramme de Givoni faitressortir clairement les possibilités,les zones et les modes d'interven-tion bioclimatiques pour atteindrele confort thermique. On en déduitles recommandations fondamen-tales telles que la protection contrele rayonnement solaire (arbres,auvents, rideaux, masques divers)et la forte inertie thermique deslocaux pour les pays chauds et secs.Pour cette dernière recommanda-tion on sait que les bâtiments destructure lourde sont nécessairespour l'amortissement et le dépha-sage de l'onde thermique pendant

les périodes chaudes et sèches.Cependant, très souvent un com-promis doit être trouvé avec lanécessité d'avoir une structurelégère bien ventilée en saison despluies. C'est l'un des paradoxes dubioclimatisme des climats chauds.Dans tous les cas de figure onréduira l'inconfort des saisons lesplus torrides au détriment de celuides saisons clémentes.

Cette méthode d'analyse (diagram-me de Givoni) appliquée à troisrégions climatiques types du Burki-na Faso fait ressortir avec acuité

les insuffisances et les forces del'habitat de ces régions. Le refroi-dissement par évaporation estidentifié comme pouvant être d'unrecours bénéfique sinon détermi-nant pour se passer de climatisa-tion artificielle à toute période del'année. Dans un environnement sisouvent torride où la tendancedevrait être aux économies d'éner-gie le bioclimatisme est sansconteste incontournable.L'idée de base qu'il sous-entendétant : "avant de climatiser, il fautéviter de chauffer". •

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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APPROVISIONNEMENT EN EAU DES PETITS CENTRES URBAINS AFRICAINS

Une nouvelle approche : le modèle itératif et participatif

Une nouvelle alternative : des postes de distribution collective

Résumé

Malgré d'importantsefforts consentis pour l'approvi-sionnement en eau des villes etvillages d'Afrique, plus de la moi-tié des petits centres urbains res-tent encore sans système d'AEPviable. L'accès au service de l'eaupotable lorsqu'il existe reste enco-re très faible pour les ménages àfaibles revenus.

Nous proposons pour laréalisation des nouveaux projetsd'AEP dans les petits centresurbains une approche itérative etparticipative impliquant tous lesacteurs en vue de choisir la plusadaptée parmi toutes les alterna-tives possibles y compris le systè-me avec forage ou puits équipé depompe manuelle. Outre les sys-tèmes d'approvisionnement eneau traditionnels nous proposonsune nouvelle alternative : lespostes de distribution collective(PDC) en lieu et place des bornesfontaines (BF) et des branche-ments privés (BP). Ce système dedistribution d'eau nécessiteramoins d'investissements que lesréseaux avec BP et offre unniveau de service meilleur à celuides BF. Il nous parait égalementadapté pour les quartiers péri ur-bains des grandes villes.

Abstract

Despite the considérableeffort made for water supply inAfrican towns and villages overhalf of small urban centers stillfunction without any viable drin-king water supply system (DWS).Access to safe water when avai-lable is still very low for low inco-me households.To implement new DWS projectsin small urban centers we propose

L'approche traditionnelledans les projets d'approvision-

nement en eau (AEP) enAfrique : le modèle linéaire

Bien que dans le cadre dequelques projets d'hydrau-lique villageoise, on cherche

de plus en plus l'engagement des "bénéficiaires " tant au niveauhumain que matériel, les popula-tions et les municipalités restentpeu ou pas impliquées dans le pro-cessus de mise en place et dansl'cxploitation-gestion des systèmesd'approvisionnement en eau " réa-lisés pour elles " dans les paysfrancophones d'Afrique, notam-ment dans les centres urbains.

Les décideurs sont l'Etat, maîtred'ouvrage et propriétaire du patri-moine, qui énonce son souhaitgénéralement par ses serviceschargés de l'hydraulique, le bureau

an itérative and participativeapproach which will involve ailactors in order to choose the mostsuitable among ail possible alter-natives including the system withboreholes or wells equiped withmanuel pumps. In addition totraditional water supply systemwe propose a new alternative :collective distribution posts(CDP) instead of public stand-posts (PS) and house connection(HC).This water supply system willrequires less investements thanpipes network for HC and offersbetter service than PS system.We also find CDP system moresuitable in periurban areas.

Amadou Hama MAIGA *Ingénieur Génie sanitaire/Environnement,Docteur es Sciences Tehniques de l'EPFLDirecteur de la Recherche et de l'IngénierieE.I.E.R. 03 BP 7023 Ouagadougou 03

d'étude qui propose le système, lebailleur de fonds qui décide dufinancement et la Société (nationa-le) chargée de l'exploitation-ges-tion.Les " bénéficiaires " ne sont doncque des usagers [Maïga, 1996] .

Les alternatives traditionnellespour l'approvisionnement

en eau en Afrique

De manière traditionnelle, on pro-pose pour l'approvisionnement eneau en Afrique les systèmes sui-vants :

* Le système d'approvisionnementen eau de type urbain pour leslocalités considérées commeurbaines, avec la possibilité pourl'usager d'avoir un branchementprivé (BP) ou de se ravitailler eneau aux fontaines publiques oubornes fontaines (BF). Le réseau deconduites de distribution doit alorsêtre suffisamment densifié pourpermettre à tout, usager le désirantde pouvoir avoir le branchement.La gestion du système est assuréepar une Société (nationale) d'ex-ploitation-gestion. Le niveau duservice d'un tel système est élevémais les coûts d'investissement etles charges d'exploitation le sontégalement.

• Le système d'hydraulique villa-geoise pour les localités considé-rées comme rurales, c'est-à-dire unforage ou un puits équipé ou nonde pompe manuelle. Encore appelé" Point d'Eau ", la gestion d'un telsystème est généralement laisséeaux usagers, avec éventuellement

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un appui technique des servicesnationaux d'hydraulique. Le niveaudu service offert par ce type d'ap-provisionnement en eau est basmais les coûts d'investissement etles charges d'exploitation le sontégalement.

• De plus en plus, des systèmesintermédiaires appelés " hydrau-lique villageoise améliorée " ou "mini-adduction d'eau " sont déve-loppés dans certains pays. Il s'agitd'un réseau de conduites sommaireavec service par BF. La gestion estgénéralement assurée par un comi-té villageois avec un appui des ser-vices nationaux d'hydraulique.

La situation des systèmesd'AEP des petits centres

urbains africains

Nous avons montré dans un articleprécédent publié dans le n°l de "Sud Sciences et Technologie " etportant sur " l'évaluation multicri-tère des systèmes d'approvisionne-ment en eau des petits centresurbains africains ", que le systèmed'AEP de type urbain nécessite desinvestissements trop importants etdifficiles à mobiliser pour des popu-lations à faibles revenus commec'est le cas dans les petits centresurbains en Afrique. Ainsi, plusieursagglomérations urbaines attendentencore de bénéficier d'un systèmed'approvisionnement en eaupotable.

Par ailleurs, dans les localitéspourvues d'un système d'AEPurbain, le réseau de conduites necouvre généralement pas tout lepérimètre urbain. Les tarifs appli-qués à la vente de l'eau, bien quegénéralement plus bas que le prixde revient, restent encore trop éle-vés pour la capacité de payer desménages [Maïga 1996] .

Ainsi les coûts engagés dans cessystèmes d'AEP ne sont pas cou-verts par la vente de l'eau, pendantqu'environ 1/3 des ménages de ceslocalités continuent encore d'avoirrecours aux points d'eaux insa-lubres comme les puits non proté-gés ou les eaux de surface pourleurs besoins domestiques.

Une nouvelle approche dans lesprojets d'AEP : le modèle

itératif et participatif

Au moment où plusieurs Etats afri-cains se lancent dans des pro-grammes de décentralisation quiconduiront très probablement àplus de responsabilisation des com-munes dans leur approvisionne-ment en eau comme c'est de plus enplus le cas pour la gestion desdéchets solides, il y a lieu de reve-nir sur les approches tradition-nelles qui ont fait leur preuve d'in-suffisances notoires.

Nous proposons pour les futurs pro-jets d'AEP dans les petits centresurbains une approche itérative etparticipative illustrée par le modè-le de la figure 1 . Cette approcheconsiste à identifier avec tous lesacteurs concernés, en particulierles futurs bénéficiaires la problé-matique de l'AEP et les différentesalternatives (ou variantes) pos-sibles, puis à effectuer avec eux uneanalyse multicritère de comparai-son de ces alternatives en vue d'ef-fectuer le meilleur choix. Aucunevariante n'est dans cette approcheexclue à priori notamment l'hy-draulique villageoise. Les critèrescomme les variantes sont définisavec tous les acteurs en particulieravec les futurs bénéficiaires. Lavariante qui se présente comme lemeilleur choix peut être rejetée etl'analyse reprise par la redéfinitiondes critères et leur réévaluationjusqu'à ce qu'un consensus soittrouvé.

Le processus peut se réaliser en 7étapes comme illustrées à la figure1 et présentées ci-après :

• Etape 1 : Initiation du projet etdéfinition de la problématique del'AEP du petit centre urbain avec lapopulation représentée par lesautorités municipales et pard'autres représentants issus de l'or-ganisation sociale de la localité(groupe de sages, représentants desfemmes ou des jeunes etc.), et avecles autres acteurs reconnus par lecadre institutionnel (Ministère del'hydraulique et Société nationaled'exploitation)• Etape 2 : Identification avec tousles acteurs de toutes les variantes

possibles en commençant par unesimple amélioration du mode d'ap-provisionnement en eau existant.

• Etape 3 : identification descontraintes techniques, sociales etfinancières ; définition avec tous lesacteurs, des critères de comparai-son des variantes, et sélection dejeux de poids à affecter aux critèresen fonction des préférences et descontraintes [Vinké 1989] .

• Etape 4 : Analyse multicritère decomparaison des variantesDans cette étape le bureau d'étudedevra élaborer les avant-projetssommaires de chaque variante.L'évaluation des différentesvariantes pour chaque critère, demanière à pouvoir construire lamatrice des évaluations ainsi quel'analyse multicritère de comparai-son peuvent être confiées à unautre bureau d'étude ou un consul-tant spécialisé.

• Etape 5 : Présentation et discus-sion avec tous les acteurs des résul-tats d'analyse

• Etape 6 : Choix de la variantepour laquelle un consensus se déga-ge ou retour à l'étape 2 ou à l'étape 3

• Etape 7 : Etude d'avant projetdétaillé de la variante retenue.

Compte tenu du contexte institu-tionnel actuel dans les paysd'Afrique francophone la méthodeprévoit que la responsabilité desdifférentes étapes du processussera assumée par les servicesnationaux chargés de l'hydrau-lique, maitre d'ouvrage pour lesprojets d'alimentation en eau despopulations. Ce rôle peut être dévo-lu à la municipalité à la faveur desprogrammes de décentralisation etde cession de compétences aux com-munes en cours dans les paysd'Afrique.On peut recourir aux services d'unfacilitateur (neutre) pour animerles étapes 2, 3, 5 et 6.

Dans cette approche, le processusdirigiste et linéaire habituel laissela place à un processus participatifet itératif. Les études pourraients'avérer un peu plus longues maispas nécessairement plus chères.

SUD SCIENCES éi ÏECHNOLOUŒS N"2 - JUILLET 1998

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ETAPES ACTIVITES

Initiation du projetDéfinition de la problématique

N°2 Identificationdes variantes possibles

ACTEUR ANIMATEUR

Ministère del'hydraulique

Ministère del'hydraulique

tIdentification des contraintesChoix des critèresAffectation de poids aux critères

N°4

N°5

N°6

p

iAnalyse multicritère(comparaison des variantes)

|

N°7

Présentationet discussion du résultatde comparaison

Choix de la variante(ou retour à l'étape 3)

Etude d'avant-projetdétaillé

Ministère del'hydraulique

Ministère del'hydraulique

Ministère del'hydraulique

Ministère del'Hydraulique

Ministère del'Hydraulique

ACTEURS PARTICIPANTS

Représentants du PCU

Représentants du PCUSociété d'exploitationBailleur de fonds*Bureau d'étude (consultant)

Représentants du PCUSociété d'exploitationBureau d'étude (consultant)

Bureau d'étude (consultant)

Bureau d'étude (consultant)Représentants du PCUSociété d'exploitationBailleur de fonds*

Représentants du PCUSociété d'exploitationBailleur de fonds*

Bureau d'étude (consultant)Société d'exploitation

* la participation du bailleur de fonds est facultativeFigure 1 : Modèle itératif et participatif pour la conduite d'un projet d'AEP dans un petit centre urbain en Afrique

Par contre, le résultat sera plusconforme aux besoins et aux don-nées socio-économiques, et les futursbénéficiaires se sentiront plusconcernés et engagés.Des outils d'aide à la décision multi-critère comme les méthodes de sur-classement peuvent être appliquéspour départager les alternatives(étape n°4 de la démarche proposée).

T'a rcollcîsd'iiubiltiLion ,- , i - i i l .

Qpnduite publique

P D O

Nous proposerons dans le prochainnuméro de " Sud Sciences et Tech-nologie " un article sur l'applicationdes méthodes de surclassementELECTRE dans le choix d'un systè-me d'approvisionnement en eau[Maystre et al. 94]. Le choix peut seporter entre les alternatives sui-vantes citées dans l'ordre croissantdu niveau de service correspondant :

Conduite ̂ te dérivation

P D C

Figure 2 : Schéma de position des postes de distributioncollective dans un lotissement carré.

- puits ou forages équipés depompes manuelles (hydrauliquevillageoise) ;- réseau de conduites de distribu-tion avec service par bornes fon-taines ;- réseau de conduites de distribu-tion avec service par postes de dis-tri bution collective (voir sectionsuivante et fig. 3) ;- réseau de conduites de distribu-tion avec service par branchementsprivés et par bornes fontaines ;- réseau de conduites de distribu-tion avec service par branchementsprivés et par des postes de distribu-tion collective ;- réseau de conduites avec servicepar branchements privés.

Une nouvelle alternative :les postes de distribution col-

lective (PDC)

II s'agit d'un réseau de conduites dedistribution sommaire de type "hydraulique villageoise améliorée "pour lequel le ravitaillement eneau des ménages se fait au niveau

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de postes de distribution collective.Les postes de distribution collective(PDC) sont des espaces aménagésdans des places publiques en lieu etplace des bornes fontaines clas-siques , où sont installés les robi-nets de prise d'eau pour lesménages environnants (fïg.2).

A chaque ménage est affecté unrobinet de prise qu'il fermera aucadenas à sa guise (fig.3).

Les PDC se justifient particulière-ment dans les petits centresurbains africains dans la mesureoù les branchements privés dedomicile se résument généralementà un robinet de prise à l'entrée dela concession et que la fermeture dela tête de robinet au cadenas cer-taines heures de la journée est unepratique courante dans lesménages en Afrique pour contrôlerla consommation d'eau.Les PDC constituent ainsi un com-promis entre le service par BP àdomicile qui demande un réseau deconduites dense et le service parBF. Parmi les avantages attendusd'un système d'AEP avec PDC onpeut citer :

- un réseau de conduites faible-ment densifié par rapport au systè-me avec BP ;

des frais d'abonnement desménages limités à la location ducompteur et le robinet de prise misà leur disposition ;

- l'eau revient moins chère auménage par rapport au ravitaille-ment à la BF car le gérant de la BFest éliminé du circuit

- l'accès à l'eau est possible à toutmoment pour les ménages contrai-rement au cas du service par BFdont le gérant observe des heuresde repos

- des besoins en personnel de rele-vé de consommations limités carles compteurs sont regroupés.

Les PDC constituent une alternati-ve aussi bien pour les petits centresurbains que pour les quartiers péri-urbains des grandes villes afri-caines où l'extension et la densifica-tion du réseau d'eau sont difficilesà réaliser.

Conclusion

Nous avons présenté dans cetarticle deux innovations consti-tuant à notre avis une contributionde taille pour relever le défi de l'ap-provisionnement en eau dans lescentres secondaires, les grandscentres ruraux et les quartierspériurbains des grandes villesd'Afrique.

La démarche itérative et parti-cipative basée sur une analyse mul-ticritère où tous les acteurs serontau même niveau et feront valoirleurs préférences et leurscontraintes permettra à n'en pas

douter de porter le choix sur unsystème d'AEP techniquement effi-cace, financièrement viable et auservice de toutes les couchessociales.L'approvisionnement en eau à par-tir de postes de distribution collec-tive correspond à un niveau de ser-vice d'eau situé entre la borne fon-taine et le branchement privé dedomicile, tout à fait acceptable pourle niveau de service des popula-tions dans les petits contresurbains et dans les quartiers péri-urbains en Afrique. Ce systèmed'AEP nécessite par ailleurs unniveau d'investissement plus facileà mobiliser que les systèmes clas-siques de service par branchementprivé. •

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N"2 - JUILLET 1MX

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UN OUTIL D'AIDE A LA PLANIFICATION ET

A LA GESTION INTEGREE

DES RESSOURCES EN EAU.

LE MODELE DE SIMULATION HYDRAM.

Alain DEZETTER *,

Résumé

La gestion.et la planification desressources en eau est un desenjeux fondamentaux du problè-me mondial de l'eau. Devant lacomplexité croissante des sys-tèmes de mobilisation et d'utili-sation des ressources en eau, latâche des ingénieurs et des déci-deurs est de plus en plus ardue.Le modèle de simulationHYDRAM a pour but d'apporterune aide dans toutes les étapesde planification et de gestion deces systèmes complexes. Nousprésentons tout d'abord les prin-cipes retenus pour la descriptionet la modélisation de ces sys-tèmes à l'aide du modèleHYDRAM ainsi que son fonction-nement. Deux exemples d'utili-sation de ce modèle sont ensuiteprésentés afin de bien cerner lecadre d'utilisation de cet outil.

ABSTRACT

Water resources planning andmanagement is one of the mainchallenge of world water problem.Due to increasing complexity ofthe Systems of mobilization anduse of water resources, the taskof specialists and policy makersbecomes more and more diffïcult.The objective of the HYDRAMsimulation model is to help ailstages of planning and manage-ment of thèse complex Systems.First of ail, we will présent theprinciples retained for the des-cription and model formation ofthèse Systems within theHYDRAM model as well as hismodes of functioning. Two casestudies of this model will be expo-sed in order to better delimit theuse of this tool.

INTRODUCTION

Les travaux de la conférenceinternationale sur l'Eau etl'Environnement (ICWE,

Dublin, Janvier 1992) ont permisd'attirer l'attention sur la questionsensible des réserves en eau douceet la manière d'en optimiser l'utili-sation à l'avenir. On peut rappelerici certains extraits de la Déclara-tion de Dublin sur l'Eau dans laPerspective d'un DéveloppementDurable :

"La rareté de l'eau douce et sonemploi inconsidéré compromettentde plus en plus gravement la possi-bilité d'un développement ccologï-quement rationnel et durable.Santé et bien-être de l'homme,sécurité alimentaire et industriali-sation sont autant de domainesmenacés, de même que les écosys-tèmes dont ils dépendent, sauf àopter dans la présente décennie etau-delà, pour une gestion plus effi-cace de l'eau et des sols".

"Les problèmes n'ont pas un carac-tère théorique et ce n'est pas dansun avenir lointain qu'ils affecterontnotre planète : ils sont bien réelset nous en ressentons les effetsaujourd'hui. Il y va de la survie demillions d'êtres humains et uneaction efficace s'impose dans l'im-médiat".

"Les participants à la Conférencedemandent que l'on aborde l'éva-luation, la mise en valeur et la ges-tion des ressources en eau dansune perspective radicalement nou-velle, ce qui ne sera possible quepar rengagement de tous les res-ponsables politiques, des plushautes instances de l'Etat aux plus

ORSTOM, 01 BP 182 OUAGADOUGOU 01,BURKINA FASO

petites collectivités. Cet engage-ment doit s'appuyer sur des inves-tissements importants, sur descampagnes de sensibilisation, surdes changements législatifs etinstitutionnels et sur un renforce-ment des capacités. Pour ce faire, ilfaut d'abord reconnaître pleine-ment l'interdépendance de tous lespeuples et leur place dans le mondenaturel".

D'autres conférences consacrées àl'Environnement ont égalementabordé ces problèmes liés à l'ex-ploitation et la gestion des res-sources en eau, mettant en avantla nécessité de traiter avec efficaci-té les quatre grandes questionssuivantes :

• conséquences écologiques etsociales. Ce sont les effets desgrands projets d'aménagementhydraulique sur le milieu naturelet sur le bien-être social des popu-lations.• liaisons terre - eau. Cette ques-tion implique que la gestion effica-ce des bassins qui a pour objet lalutte contre l'érosion et la sédimen-tation ainsi que la conservation del'eau soit intégrée dans les projetsd'exploitation.• répartition de l'eau entre desintérêts vitaux. Cette question quia trait à tous les conflits d'usagesde l'eau, voit son importancecroître au fur et à mesure que s'in-tensifient les pressions de la popu-lation et de l'activité économique.• mise en oeuvre efficace. Les pro-cédures de suivi pour la gestion desimpacts sociaux et environnemen-taux des projets sont souventdemeurées inappliquées. Ce quiaccroît considérablement le risque

SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N"2 - JUlUJiT 1V9S

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de voir se creuser le fossé entreobjectifs prévus et résultats obte-nus.La gestion des ressources en eaudoit s'entendre comme un ensemblede mesures destinées à exploiter etmaîtriser les apports naturels dansune optique qui soit utile à la socié-té. La démarche du gestionnairedoit alors s'appuyer sur un grandnombre de relations et d'interac-tions physiques, économiques etsociales :

• les liens physiques quantitatifs etqualitatifs entre les eaux de surfaceet les eaux souterraines, i.e. uneplanification et une exploitationconjointes de ces masses d'eau ;• les interactions complexes entreles écosystèmes terrestres et lesécosystèmes aquatiques ;• les activités humaines en cours etprojetées influant sur les res-sources en eau ; ;.• l'environnement politique, socialet économique dans lequel doits'inscrire la gestion des ressourcesen eau.Face à ces constatations et sur labase d'un cas concret d 'étude,l'ORSTOM a proposé la mise aupoint et la réalisation d'un logicielde simulation des systèmesd'eau, le modèle HYDRAM.

Construiredes hydro-aménagements

Ensemble de composants phy-siques, avec des modalités de fonc-tionnement et de gestion, un hydro-aménagement constitue un systèmehiérarchisé destiné à atteindre uncertain nombre d'objectifs (Votruba,1989). L'étude du système consisteen la confrontation de besoins et deressources sous la contrainte desmoyens mis en oeuvre pour sollici-ter ces dernières. De grandesclasses de composants sont doncidentifiables : demande en eau, res-source, organe de transfert.Les composants disponibles dans lemodèle fournissent des spécifica-tions plus ou moins complexes descaractéristiques de ces classes,indispensables pour en assurer lefonctionnement : volume dispo-nible, volume nécessaire, débitmaximum de transit, etc.Au niveau le plus abstrait, un sys-tème d'eau peut ainsi être considé-ré comme un réseau constitué denoeuds et de liens. Construire unhydro-aménagement consiste doncà ajouter, modifier, supprimer descomposants dans ce réseau.Le modèle HYDRAM est basé sur

compte de plusieurs facteurs dontla réserve en eau au sol. De nom-breux types peuvent être identifiés :demande en eau potable, station detraitement, etc.. Dans tous ces com-posants, on distingue des caracté-ristiques fixes (nom, localisation,etc.) et des carac tér i s t iquespropres à une simulation (règles degestion).La possibilité de reproduire unepolitique de distribution est essen-tielle. On utilise la notion de dispo-nibilité globale du système, définiepar le rapport entre la somme desvolumes disponibles au niveau desressources et la somme desvolumes des demandes à satisfaire,sur une période donnée. Cet étatvarie donc en fonction du temps. Ily a pénurie lorsque l'état de dispo-nibilité globale est inférieur à 1.En cas de déficit, deux solutionssont possibles :• tous les besoins sont égalementprioritaires : donc théoriquementtous les besoins seront desservisavec un même coefficient de réduc-tion, égal au coefficient de disponi-bilité globale ;• il existe une hiérarchie dans lesbesoins : le pourcentage de satis-

100 'A

50 Vf

Cet outil permet de connaîtreet de présenter de manièresimple et précise les consé-quences prévisibles de scéna-rios de développement, d'al-ternatives de gestion, sur lesressources en eau. La mise àdisposition de telles informa-tions constitue une importan-te aide à la décision dans leschoix politiques de développe-ment auxquels sont confrontés lespays en développement.

LE MODÈLE DESIMULATION HYDRAM

L'utilisation du modèle de simula-tion HYDRAM. (Pouget, Dezetter,1993) passe par trois étapes : laconception (représentation du sys-tème par le modèle), la simulation(simulation du fonctionnement), etl'analyse (analyse des simulationsen termes de performances du sys-tème).

% de satisfaction

Vd.DjsUibuabfeVol.Nécessaire

[ Besoin A j100°/

50 %

% de satisfaction

VoLDistribuable

Vol .Nécessaire

TB aïà priorité s iVol.Disp.GloM

Vol.NécGlobal

0%

VQl.pisp.Globat

Vol.NéaGlobal

0% 100 % 200% 100% 200%

Figure 1 : Définition de la satisfaction attendue

une confrontation " ressources -besoins " sur chaque pas de temps.Les pas de temps disponibles pourles simulations vont du journalierau mensuel.Les besoins : La spécification dela demande en eau est plus oumoins complexe suivant les besoins.Une prise de débit dérivé est le typede composant le plus simple : lebesoin est exprimé par la variationsaisonnière de demande de débit.Les périmètres d'irrigation sont lesplus complexes, le calcul de leurbesoin devant notamment tenir

faction obtenu pour les besoins lesplus prioritaires est supérieur aupourcentage de disponibilité globa-le.La satisfaction attendue se définitpour un besoin et pour un état dedisponibilité globale donnés, commele rapport du volume distribuable(consenti compte tenu des priorités)au volume de la demande. La poli-tique de distribution est introduiteen définissant les satisfactionsattendues pour 0 % et 100 % de dis-ponibilité globale. Ces coefficientsinduisent bien une hiérarchie dans

SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N"2 - JUILLET 199H

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les besoins : les besoins assurés à100 % pour l'état de disponibilité leplus faible étant les plus priori-taires (Fig. 1).Les ressourcés : L'expression duvolume mobilisable constitue lacaractéristique de base d'une res-source en eau. Ce volume est simpleà exprimer pour le composant cap-tage d'eau. Par contre, pour uneprise en rivière, les volumes dispo-nibles sont obtenus à partir de chro-niques de débits. Ces chroniquesdépendent bien sûr du pas de tempsde simulation choisi (mensuel, déca-daire ou journalier). La formulationd'une limite de prélèvement et d'undébit aval objectif permet de cernerle volume mobilisable.La politique de gestion des res-sources est reproduite grâce à l'in-troduction de coefficients de sollici-tation attendue. C'est la définition,en fonction d'un état de disponibili-té globale, du pourcentage de solli-citation, exprimé ici par le rapportde la ressource sollicitée à la res-source disponible. Ces coefficientsinduisent une hiérarchie dans lesressources.

Cas particulier des retenues : lecomposant réservoir est un des élé-ments du système les plus com-plexes à spécifier de manière exter-ne (Sigvaldason, 1976). En effet lanotion de volume disponible est dif-ficile à cerner dans un système oùles réservoirs doivent permettred'échelonner les déficits d'eau : unepolitique de gestion doit introduiredes restrictions d'eau avant quetout le volume de stockage des rete-nues ait été consommé. Il fautnoter que dans le cas des réservoirsavec apport artificiel, cette défini-tion de coefficients de sollicitationpermet de traiter le caractère ambi-valent de ces composants à la foisressource et demande.Les liens : Le propre d'un lien estd'assurer le transfert d'eau d'unpoint à un autre. Dans les aména-gements, un organe de transfert estcaractérisé par le débit maximal àfaire transiter. Les canaux peuventainsi être spécifiés, avec la préci-sion éventuelle d'une efficience detransport. Au niveau des conduites,la donnée de la longueur et du dia-mètre sont nécessaires pour le cal-cul des pertes de charge.

Simuler la desserte en eau

La simulation doit offrir un moyende discerner entre les défaillancesdu système dues à des limites del'aménagement (limites structu-rales) et celles qui résultent desrègles de gestion adoptées, notam-ment au niveau des réservoirs. Il adonc été introduit la notion d'hori-zon prévisionnel. C'est la périodeprise en compte à partir du pas detemps courant à simuler pour déci-der du plan de gestion à adopterpour la satisfaction des besoins etla sollicitation des ressources.La simulation du fonctionnementsur un pas de temps consiste doncschématiquement à :• calculer les états de disponibilitésur l'horizon prévisionnel et sur lepas de temps courant et en déduirel 'état de disponibilité global àconsidérer.• appliquer la politique de distribu-tion définie par les coefficients desatisfaction attendue et en déduirela "pression" de la demande sur lesressources ainsi que la mobilisationeffective de celles-ci déterminée parles coefficients de sollicitationattendue. Les transferts d'eau sontajustés, suivant les priorités défi-nies au niveau des demandes, pourrespecter les débits maximaux àfaire transiter dans les liens.• simuler le fonctionnementhydraulique du réseau. Ceci per-met d'avoir une image de larépartition des charges hydrau-liques moyennes dans le système,indispensable pour le calcul de pro-duction électrique ou l'étude desorganes de surpression.

Evaluer les performances

Les résultats globaux du fonction-nement d'un système sont essen-tiellement basés sur la confronta-tion entre les quant i tés d'eaudemandées et réellement fournies.On étudie la fiabilité par le nombreet la répartition saisonnière desdéfaillances obtenues, à savoir lespas de temps pendant lesquels lademande n'est pas satisfaite. Lavulnérabilité est mesurée par l'am-pleur des déficits, qui définit letaux de pénurie.Une fonction "expertise" offre uneanalyse interprétée des résultats

de simulation présentée sous formede textes établis grâce aux liensentre le quantitatif et le qualitatif,en utilisant des notions telles quefaible, moyenne, forte. Ces notionssont employées pour la classifica-tion de la pénurie et la hiérarchisa-tion des besoins.Pour une analyse plus détaillée, onpeut consulter des résultats carac-téristiques au niveau de chacun descomposants, fournis sous forme detableaux mult icr i tères . Commepour toutes les fonctions du modè-le, des outils à plusieurs niveaux despécification permet ten t desapproches plus ou moins pousséessuivant les buts recherchés ou laconnaissance requise.

EXEMPLES D'UTILISATION

Deux exemples seront traités ici.Le premier concerne le cas d'étudequi a été à l'origine de la créationdu modèle HYDRAM, la Guadelou-pe, le second concerne un systèmeen cours d'étude, le système d'eaude la Comoé supérieure au BurkinaFaso.Le modèle de simulation HYDRAMa été utilisé en collaboration avecla Direction Départementale del 'Agriculture et de la Forêt(D.D.A.F.) pour l'élaboration duSchéma d'Aménagement et de Ges-tion des Eaux (SAGE) de la Guade-loupe conformément aux lois fran-çaises sur l'eau de 1992.Trois scénarios principaux ont étéenvisagés : horizon 1995, horizon2000 et horizon 2010. Après l'étudede la projection des besoins, lasimulation des différents systèmesenvisagés a été effectuée permet-tant de mettre en relief les avan-tages et inconvénients des diffé-rentes solutions techniques préco-nisées.

Le Cas de la Guadeloupe

Le système d'eaude la Guadeloupe

Les milieux insulaires, de par leurslimites finies, sont une illustrationde la nécessaire adéquation entredes besoins et des ressources, toutparticulièrement dans le domainede l'eau. Ils constituent donc unterrain privilégié d'études et de

SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N"2 - JUILLET 1998

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recherches sur la gestion globaledes systèmes.Les Petites Antilles, où se situel'archipel Quadeloupéen, formentla limite orientale de la mer desCaraïbes, qu'elles séparent del'Océan Atlantique (Figure 2). LaGuadeloupe est constituée des deuxplus grandes îles de cet archipel :la Grande-Terre, à prédominancecalcaire et de relief faible, avec une

qui sont actuellement difficilementsatisfaits par de simples prélève-ments au fil de l'eau opérés enBassc-Tcrrc, véritable châteaud'eau de la Guadeloupe. Pour ali-menter en eau les régions défavori-sées de la Grande-Terre voire lespetites îles proches, la sollicitationde nouvelles ressources et l'équipe-ment de sites de stockage s'impo-sent.

inchangés. Seule la capacité de pro-duction de chacune d'elles varied'un horizon au suivant, afin des'adapter à la demande croissanteen eau potable des régions qu'ellesdesservent.

On compte ainsi 8 stations de trai-tement d'eau potable. Deux cas defigure sont envisagés pour l'en-semble des horizons : le cas où le

r e n d e m e n tdu réseau estestimé à 50% et le cas oùle rendementest estimé65 %.

à

superficie de 570 km2, et la Basse-Terre, à prédominance volcaniqueavec de hauts reliefs, dont la super-ficie est de 950 km2. L'exposition deces îles aux vents d'Est dominants(Alizés) et le rôle joué par le reliefexpliquent les différences clima-tiques très sensibles qu'on y obser-ve. La Grande-Terre, peu élevée,présente une pluviométrie compri-se entre 1000 et 1700 mm par an.La Basse-Terre, dont l 'al t i tudeatteint 1467 m au sommet du vol-can de la Soufrière, a son versant"au vent" très arrosé avec une plu-viométrie annuelle comprise entre2000 et 12000 mm par an, et unversant "sous le vent" où la pluvio-métrie s'abaisse jusqu'à 1000 mmau niveau de la mer.

L'évolution démographique ainsique le développement économiqueet touristique de l'archipel impli-quent des besoins en eau croissants

Figure 2 : Carte de situation tle lu (iucuieloupv

Projection des besoins

L'évolution prévue des besoins auxdifférents horizons a été mise aupoint en collaboration avec les ser-vices techniques de la D.D.A.F. etpeut être séparée en deux volets :la demande en eau potable et l'irri-gation.

En outre, lesbesoins jour-n a 1 i e r s e neau potablene sont pasconstants surl'année. Afinde modélisercette varia-tion, laD.D.A.F. pré-c o n i s e ] aprise encompte dedeux valeursde la deman-de journalièresur l'année :

une valeur dite de pointe, appli-cable durant la période du carêmequi s'étend du 1er Février au 30Avril, et une valeur dite moyenne,valable tout le reste de l'année. Letableau 1 présente l'évolution desbesoins en eau potable pour les dif-férents horizons et les deux rende-ments à considérer.

Horizon Débit hors Débit de pointe derême • ( m 3 / f t | l i carême (m3/j)

199519952000200020102010

(r(r(r(r(r(r

= 50 %)= 65 %)= 50 %)= 65 %)= 50 %)= 65 %)

91831 1 18715387

500500500500500500

1 1.0100135105173115

000000000000500000

Tableau 1 : Evolution des besoins en eau potable

La demande en eau potable

Pour l'ensemble des horizons consi-dérés, le nombre et l'implantationdes stations de traitement restent

Les surfaces irriguées

Les besoins en eau de l'irrigationdépendent de plusieurs facteurs :la surface irriguée, sa localisation,

SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES t\"2- JUlLLtil 1WX

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le type de culture, la pluie et l'éva-poration sur la zone étudiée. Dansnotre cas, on distingue quatre typesde cultures : le maraîchage, lefourrage, la canne à sucre et labanane. Le tableau 2 indique l'évo-lution prévue des surfaces irriguéesaux différents horizons.

Chacun des types de besoins sui-vant une progression entre les hori-zons 1995 à 2010, le besoin globalsuit la même évolution.Ainsi, on observe entre 1995 et2000 une majoration de 39% de lademande annuelle moyenne globa-le, et une augmentation de 29%

Horizon Maraîchage Fourrage Canne Banane Total% (ha) j " • • * " v " v " l

iyy;>

2000

2010

14871937

1937

299419

419

36425272

5272

02000

3800

54289628

11428

Tableau 2 : Evolution des besoins d'irrigation

A l'aide de ces superficies prévueset en tenant compte des donnéesculturales do chaque type de cultu-re (RU, RFU, Kc,...) on aboutit auxfigures 3 et 4 présentant respecti-vement l'évolution des besoinsmoyens mensuels de l'irrigation etde l'ensemble du système en consi-dérant un rendement de l'AEP de50 '.,.

entre 2000 et 2010, ce qui conduit àune majoration de 80% entre 1995et 2010.

Compte tenu de cette forte crois-sance des besoins et des ressourceslimitées, une politique de distribu-tion doit être choisie et appliquéelors de toutes les simulations.

Figure 3 : Evolution des besoins mensuels moyens de l'irrigation de 1995 à 2010

Les besoins ont donc été classés parordre de priorité décroissantecomme suit :

Typedebesoin PrioritéStation d'eau potable

BananeMaraîchage, golf

FourrageCanne

12

34

5

Figure 4 : Evolution des besoins mensuels moyens gtebaux (AEP 50%)

Tableau !i : ordre de priorité choisi

Pour les cultures irriguées, l'ordrede priorité suit l'ordre croissant desRFU. En effet une culture à RFUélevée est plus résistante à lasécheresse qu'une autre.

Simulations

L'ensemble des simulations ont étéréalisées grâce à une banque dedonnées mise à jour et complétéeallant de 1962 à 1990. Cettebanque de données comporte 79postes pluviométriques au pas detemps journalier ainsi que 11 sta-tions hydrométriques correspon-dant aux débits naturels reconsti-tués des cours d'eau aux points deprélèvements (prises en rivière).

Pour l'ensemble des simulations lepas de temps utilisé est le pas detemps décadaire. Couramment uti-lisé en agronomie, il est de plus lemeilleur compromis entre précisiondes résultats, banques de donnéesdisponibles, et lourdeur des mani-pulations.

L'aménagement 1995

L'aménagement projeté pour l'hori-zon 1995 est présenté sur la figure5. Les principaux éléments del'aménagement sont les trois prisesen rivière de Traversée, Bras-David, et Vernou, ainsi que lesretenues de Gachet et Letaye.

Notons d'ores et déjà que la prisede Vernou n'est mobilisable quepar la station de production d'eaupotable du même nom, et n'a doncd'influence sur le reste du systèmeque par son prélèvement sur laGrande Rivière à Goyaves àl'amont de la prise de Traversée.Les retenues de Letaye et Gachetont des capacités respectives de535 000 m3 et 2 800 000 m3.

SUD SCŒNCLS & TECHNOLOGIES Al" 2 • JUILLET 1998

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Beile-Plal/iengham

J Deshauteur

Légende :IE prise en rivièreA retenueO station de production d'eau potable

zone irriguée (rnaraichage, fourrage, canne)

zona irriguée (banane)conduite

>••• lien naturel

Figure S : Plan schématique de l'aménagement 1995

La simulation de cet aménagementsur la période 1962 à 1990 conduitau résultat suivant :Dans le cas d'un rendement r =50% du réseau AEP on compte, en29 années de gestion simulée :• 1 année sans pénurie (1967) ;• 13 années à faible pénurie infé-rieure à 5% ;• 15 années à pénurie moyenne ;• aucune année à forte pénuriesupérieure à 20%.Statistiquement, la fréquence desannées à pénurie supérieure à 5%s'élève donc à 1 sur 2. Une analyseplus détaillée des résultats permetde conclure à une insuffisance desressources mobilisables au regarddes demandes exprimées. Deuxsolutions complémentaires, consis-tant en la sollicitation d'une priseen rivière supplémentaire ont étéensuite étudiées.

Au terme de ces simulations, unedes deux solutions à pu êtreconseillée bien qu'apportant uneamélioration limitée et présentantdes difficultés d'exploitation. Onremarque que l'essentiel des fortes

pénuries sont observées durant lecarême, au cours duquel les res-sources en rivière sont faibles, etles seuls aménagements efficacessont alors des retenues de stockage,dont la réalisation n'est projetéequ'à partir de l'an 2000.

L'aménagement 2000

Nous avons vu, dans la partie pro-jection des besoins, que l'essentielde l'évolution de la demande à l'ho-rizon 2000 réside dans la mise enplace de périmètres irrigués sur laCôte-au-vent qui regroupent 2000ha de bananeraies.Au niveau des ressources sollicitéeset des aménagements mis en placepour cet horizon, on trouve deuxnouvelles prises en rivières et troisnouvelles retenues (figure 6).

Les deux nouvelles prises en rivièresont La Rosé et La Lézarde. Uneretenue est implantée au niveau dela prise d'eau de Bras-David, lesdeux autres nouvelles retenuesétant respectivement Dumanoir etMoreau.

La retenue de Bras-David a unecapacité de 1 800 000 m3, celle deDumanoir a une capacité de 1 180000 m1 tandis que celle de Moreaureprésente 6,50 000 m3.Au terme de la simulation, dans lecas d'un rendement de 50% desréseaux aval des stations de pro-duction d'eau potable, on compte en29 années de gestion simulée :• 12 années sans pénurie ;• 15 années à faible pénurie infé-rieure à 5% ;• 2 années à pénurie moyenne ;• aucune année à forte pénuriesupérieure à 20% .Statistiquement, la fréquence desannées à pénurie supérieure à 5%s'élève donc à 1 sur 15, ce quiconstitue un résultat très satisfai-sant. En outre il faut noter que lesdeux plus fortes pénuries annuellesobservées ne dépassent pas 5.2% et7.5% respectivement en 1965 et1987, années réputées pour leurétiage particulièrement sévère.L'aménagement proposé à l'horizon2000 est, en vertu des résultatsobservés au cours des diversessimulations réalisées durant l'étu-

SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N' 2 - JUILLET IMS

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Letaya •"•ttjjS Bat

"*—...

,....>••""*•

Bras David

j Légende :c prise en rivière

Pérou

Grand-Carbet

retenueD station d» production d'eau potableS i zone Irriguée (maraîchage, fourrage, canna)

W. zone irriguée (banane)

—* conduite

•••>••• lien naiural

Figure 6 : Plan schématique de l'aménagement 2000

de, tout à fait satisfaisant. Les res-sources mobilisables suffisent àfaire face à l'ensemble des deman-des en eau de manière très conve-nable, malgré l'augmentation de70% des besoins de l ' irrigationentre les horizons 1995 et 2000.

L'aménagement 2010

La demande en eau globale que l'onse propose de satisfaire à l'horizon2010 est en augmentation de 29%par rapport aux besoins considérésà l'horizon 2000. L'essentiel decette évolution est dû à la croissan-ce des besoins liés à la productiond'eau potable, majorés de 35%entre 2000 et 2010, pour faire faceà l'augmentation de la populationGuadeloupéenne. En ce qui concer-ne l'irrigation, aucune modificationde la demande n'est envisagée enGrande-Terre, mais on se proposede porter à 3800 ha la surface debananeraies irriguées sur la Côte-au-vent (contre 2000 ha à l'horizon2000).

Afin de s'adapter à l'augmentationde la demande, le développementdu système d'eau se poursuit à l'ho-rizon 2010, avec la réalisation pro-jetée d'une retenue supplémentairede 1 300 000 m3 à l'emplacementde la prise en rivière de Traversée,déjà exploitée aux horizons 1995 et2000. Le reste de l'aménagementest inchangé par rapport à l'aména-gement 2000.

Au terme de la simulation, pour lapériode 1962 à 1.990 on obtient, en29 années de gestion simulée :• 8 années sans pénurie ;• 12 années à faible pénurie infé-rieure à 5% ;• 9 années à pénurie moyenne ;• aucune année à forte pénuriesupérieure à 20% .La fréquence des années accusantune pénurie supérieure à 5%) estdonc statistiquement de l'ordre de1 sur 3, alors que le système est endéficit plus de 2 années sur 3.Une analyse plus détaillée met en

évidence des disparités de fonction-nement au sein du système, et lazone Côte-au-vent est la plus maldesservie avec un taux interannuelde pénurie pour le mois d'avril del'ordre de 18 %.Il semble donc souhai table derechercher des solutions complé-mentaires afin d'améliorer la des-serte de l'ensemble des besoins quel'on se propose de satisfaire à l'hori-zon 2010. La concentration despénuries au niveau de l'ensembledes besoins au cours du carême,période d'étiage des rivières de laBasse-Terre impose une solutionfaisant intervenir une retenue destockage de grand volume permet-tant d'en atténuer l'amplitude.Deux solutions complémentairesont été étudiées, l'une appeléesolution Grands-Fonds fait interve-nir une retenue supplémentaire de10 000 000 m3 située en GrandeTerre entre Caduc et Deshauteur(fïg. 6) l'autre fait intervenir uneretenue supplémentaire en Basse

SUD SCWNCES & TLCHNOLOOUiS N"2 - JUILLET IV'JH

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Terre, au niveau de la Côte sous levent, à Vieux-Habitants , d'unecapacité de 5 400 000 m3 venant sebrancher dans le système entre lesstations La Rosé et Moreau.

Le simulations effectuées montrentune très nette amélioration de ladesserte pour les deux variantes.En effet la fréquence des annéesaccusant une pénurie supérieure à5% passe de 1 sur 3 à 1 sur 10 pourla solution Grands-Fonds et à 1 sur15 pour la solution Vieux-Habi-tants.

La seconde solution convient mieuxcar elle mets en œuvre de nouvellesressources, ce qui n'est pas le casde la première. Cependant, devantles difficultés techniques présen-tées par la solution Vieux-Habi-tants (franchissement de relief, tra-versée du parc national) c'est lasolution Grands-Fonds qui doit êtrepréconisée.

Le Cas du bassin supérieurde la Comoé

Le système d'eau de la Comoé

La Comoé est un des grandsfleuves d'Afrique Occidentale. Lasuperficie de son bassin versant estde 76510 km2 et s'étend sur le Mali(5110 km2), le Burkina Faso (17496km2) et la Côte d'Ivoire (53904 km2)où il rejoint le Golfe de Guinée. Lesystème d'eau étudié ici est situédans le haut bassin de la Comoé,au Burkina Faso, dans la région deBanfora, au sud de Bobo Dioulasso,deuxième ville du pays.

Cette zone sud-ouest du BurkinaFaso est la zone la plus arrosée dupays, avec une pluviométrie moyen-ne annuelle autour de 1000 mm.Contrairement au reste du territoi-re, certains cours d'eau y sontpérennes et la zone subit donc defortes pressions anthropiques duesaux migrations nationales en pro-venance de zones purement sahé-liennes défavorisées.Les bonnes potentialités en eau eten sols du bassin, courammentappelé " région du paysan Noir "(Traore S., 1996), lui offrent despossibilités de développement inté-ressantes.

Les ressources

Dans le cadre de cet hydro-aména-gement les ressources mobiliséessont essentiellement constituées detrois retenues :• Le barrage de la Lobi à Bodadiou-gou, d'une capacité de 6 millions dem3, construit en 1977 ;• le barrage de Yannon à Toussia-na, d'une capacité de 6,1 millionsde m3, construit en 1982 ;• et le barrage de la Comoé à Mous-sodougou, d'une capacité de 38,5millions de m", construit en 1991.A ces ressources, viennent s'ajou-ter deux lacs, qui peuvent occa-sionnellement servir de ressourced'appoint : le lac de Karfiguéla(800 000 m:)) et le lac de Lémou-roudougou (400 000 m1).L'ensemble de ces infrastructuresde stockage est géré par laSO.SU.CO. (Société Sucrière de laComoé) principal consommateurd'eau du système pour l'irrigationde la canne à sucre.

Les besoins

Les demandes identifiées sont detrois types : les demandes agri-coles, les demandes industrielles etles demandes en eau potable.S'agissant des demandes agricoles,la SO.SU.CO. est le principal utili-sateur avec près de 4000 ha decanne à sucre. On compte égale-ment un périmètre rizicole de 350ha ainsi que des demandes en eaupour des périmètres maraîchersreprésentant un total d'environ 100ha.Pour les demandes industrielles,deux unités sont présentes : ils'agit de l'usine de production desucre (SO.SU.CO.) et d'une usinede production d'alcool (SOPAL).Les demandes en eau potable sontquant à elles constituées de la villede Banfora et des cités ouvrières dela SO.SU.CO. au nombre de cinq.Les volumes moyens annuels dedemande de ces trois catégoriessont respectivement de 49 millionsde m1 pour l'eau agricole, 3,8 mil-lions de m1 pour l'eau industrielleet 1,1 millions de m3 pour l'eaupotable, soit un total de 53,9 mil-lions de m1.

On note d'ores et déjà que le volu-me des demandes est supérieur au

volume stocké par les retenues(50,6 millions de m:)). Cetteremarque est à nuancer par le faitqu'une partie de l'eau demandéepour l'irrigation est apportée par lapluie, mais ces apports sont irrégu-liers et concentrés sur la saison despluies d'une durée de 3 à 4 mois.

Les organes de transfert

Le système peut être subdivisé endeux sous-cnsembles : un sous-ensemble Ouest avec les deux rete-nues " Comoé " et " Lobi " et unsous-ensemble Est avec la retenue "Toussiana ". Ces deux sous-ensembles sont interconnectés parle maillage du réseau d'irrigationde la canne à sucre.On trouvera sur la figure 7 le planschématique de l'aménagement duhaut bassin de la Comoé.

Pour la partie Ouest, les lâchurcsdes barrages Comoé et Lobi suiventle lit naturel du cours d'eau et serejoignent avant la prise en rivièrede Karfiguéla. Cette prise en riviè-re alimente un canal qui amènel'eau jusqu'à un bassin de mise encharge de deux conduites de dia-mètre 1000 et 1200 mm. L'eau rési-duelle continue le cours naturelpour alimenter le périmètre rizicolede Karfiguéla. Les deux conduitesalimentent le périmètre de canne àsucre de la SO.SU.CO. ainsi que lesusines et toutes les demandes eneau potable.Pour la partie Est, les lâchures deToussiana suivent le cours natureloù des prélèvements pour le maraî-chage sont effectués avant la miseen charge d'une conduite de dia-mètre 700 mm qui rejoint la partieouest par maillage au niveau dupérimètre irrigué de canne à sucre.Hormis quelques stations de sur-pression utilisées occasionnelle-ment, l'ensemble du transport sefait par gravité.

Fonctionnement du système

La SO.SU.CO., en tant que princi-pal utilisateur, et propriétaire desouvrages, a la maîtrise opération-nelle du système. Les ressourcesmobilisées étant limitées et lesdemandes croissant au fil des ans,des pénuries et des conflits

SVD SCIENCES & TECHNOLOGIES N" 2 • JUILLET 1998

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Barrage Tousslana

Misa *n charge

Figure 7 : Plan schématique de l'hydro-aménagement de la Comoé

d'usages apparaissent régulière-ment. Ainsi, actuellement, sur les350 ha aménagés du périmètre rizi-cole de Karfiguéla, seuls 120 hasont exploités. Les maraîchers deToussiana demandent la décon-nexion du barrage de Toussiana dusystème et de nouveaux maraîcherss'installent. Pendant ce temps, laSO.SU.CO. souhaite augmenter de1000 ha la superficie de la canne àsucro.Face à cette situation, un comité degestion des eaux des affluents régu-larisés de la Comoé a été créé en1992. Il est chargé d'organiser l'ex-ploitation de la ressource par ladéfinition, chaque année, d'un pro-gramme de lâchures, d'arbitrer lesconflits entre les utilisateurs, deveiller à la préservation de la res-sources et à l'entretien des infra-structures mises en place.

Scénarios et simulations

Dans le cas du bassin aménagé dela Comoé, les différents scénarios àtester ont été mis au point en colla-boration avec la Direction Régiona-le de l'Hydraulique des Hauts Bas-sins de Bobo Dioulasso. CetteDirection a en charge la gestion etla planification de l'eau dans larégion sud-ouest du Burkina Faso.Elle mène actuellement un pro-gramme dénommé R.E.SÛ. (valori-sation des Ressources en Eau du

Sud-Ouest) qui comporte un volet "Schéma Directeur et Planification". Plusieurs scénarios d'évolutionont été envisagés, en considérantl'évolution de la population de Ban-fora, l'augmentation des surfacesirriguées, etc..

Parmi ces scénarios nous en pré-senterons deux, les autres étantencore en cours d'analyse.Le premier concerne la simulationde l 'état actuel du système, entenant compte de l'ensemble desdemandes à satisfaire (350 ha deriz notamment). Le second envisa-ge la déconnexion du barrage deToussiana de l'ensemble du systè-me pour le réserver au maraîchage.Pour l'ensemble des simulations, lapériode choisie pour la base de don-nées va de 1960 à 1995. Dans l'étatactuel d'avancement, seule la basede données mensuelles a été com-plétée. Les simulations ont donc étéeffectuées au pas de temps men-suel.

Pour la base de données pluviomé-triques, 18 stations situées sur lebassin ou aux abords du bassin ontété utilisées. Les données man-quantes ont pu être reconstituéespar corrélation avec les stations lesplus proches. La station de mesureservant au calcul de l'ETP est cellede Bérégadougou située au cœur dupérimètre sucrier et disposant deplus de 22 ans de données. Concer-

nant la base de données hydromé-triques, on dispose de trois stationsfournissant les apports des troisretenues. Les débits naturels ontété reconstitués et étendus à l'aidedes stations hydrométriques delongue durée observées sur laComoé et des apports issus desbilans hydrologiques des trois rete-nues effectués pour les annéesobservées.

Pour les deux scénarios simulés, lesprincipes suivants ont été retenus :• l'ordre de priorité des besoins aété fixé de la façon suivante, duplus prioritaire au moins prioritai-re : Eau potable ; demandesindustrielles, maraîchage et riz ;canne à sucre ;• l'efficience d'irrigation a été fixéeà 65 %, ce qui correspond aux tech-niques par aspersion utilisées,les résultats globaux de simulationdes deux scénarios sont présentésdans les tableaux 4 et 5.

Discussion

Pour le premier scénario, on a unsystème déficitaire puisque 58 %des années simulées sont défici-taires, de manière plus ou moinsmarquée. En analyse mensuelleglobale, 11 % des pas de tempssont déficitaires. Compte tenu despriorités fixées, les besoins en eaupotable sont assurés correctement,

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Comoé - système d'eau - simulation 1 de Comoé - résultats globaux

2523778.3 103m"

103 m3

fournituredéficits 162388.6

défaillances 48

prélèvements 2703993^6 103 m3

Evénements extrêmes - distribution des besoinspénurie max, 100.0 % - avr-88durée max. de pénuriePertespertes totales 666972.4pertes par liens 0.0aval en sus 245578.5analyse des résultats

5 mois de fev-94 à jui-94 avec une pénurie de 22.8 %

103 m3 . :

103 m3

103m3

En 36 ans de gestion simulée on compte 15 ans sans pénurie,12ans à faible pénurie inférieure à 10.0 %, 7 ans à pénurie moyenne, 2 ans à forte pénurie supérieure à25.0 %, dont l'année 1984 (29.4 %).Les défaillances sont survenues pour les mois de, février avec un taux de pénurie de 4.3 %, mars avec untaux de pénurie de 11.3 %, avril avec un taux de pénurie de 27.5 %, mai avec un taux de pénurie de 7.4 %,juin avec un taux de pénurie de 0.3 %.Sur les 18 besoins de l'aménagement, il est survenu au moins une défaillance sur :- 18 besoins de priorité moyenne (18 au total) - le besoin le moins prioritaire, perim7 de type périmètred'irrigation, a connu une pénurie de 6.5 % - -Cite A de type demande en Eau Potable est le besoin le plusprioritaire à avoir connu une pénurie de 0.9 % -

Tableau 4 : Texte fourni par le modèle HYDRAM - résultats de simulation du scénario I

sys_ CL96 - système d'eau - simulation 2 de sys_CL96 - résultats globaux

fournituredéficitsdéfaillancesprélèvements

2389532.065830.91392502858.3

10° m°103 m3

103m3

Evénements extrêmes - distribution des besoinspénurie max. 58.7 % - mar-84durée max. de pénuriePertes

pertes totales 462563.5

pertes par liens 0.0

aval en sus 162449.0analyse des résultats

6 mois de jan-94 a jui-94 avec une pénurie de 10.9 %

103m3

103 m3

103 m3

En 36 ans de gestion simulée on compte 0 an sans pénurie, 33ans à faible pénurie inférieure à 10.0 %, 3 ans à pénurie moyenne.Les défaillances sont survenues pour les mois de janvier avec un taux de pénurie de 1.5 %, février avec untaux de pénurie de 2.1 %, mars avec un taux de pénurie de 6.3 %, avril avec un taux de pénurie de 8.3 %, maiavec un taux de pénurie de 2.9 %.Sur les 17 besoins de l'aménagement, il est survenu au moins une défaillance sur :- 9 besoins de priorité moyenne (17 au total) - le besoin le moins prioritaire, perim4 de type périmètred'irrigation, a connu une pénurie de 17.0 % -

Tableau 5 : Texte fourni par le modèle IIYDRAM - résultats de simulation du scénario 2

seuls les périmètres irriguésconnaissent des déficits. La pénuriemaximale observée de 100 % enavril 1983 survient lors d'uneannée exceptionnellement sèchepour la région ; les ressources sontalors plus faibles et les demandestrès fortes. Il faut noter qu'enréduisant la superficie de riz de

350 à 120 ha le système devientalors presque suffisant, avec 80 %des années non déficitaires etmoins de 3 % des mois en déficit.

Pour le second scénario, 32 % desmois sont déficitaires et on observeaucune année sans pénurie. Il fautnéanmoins noter que les déficits,

s'ils surviennent plus souvent, sontmoins sévères. Cette particularitépeut être expliquée par la confor-mation du réseau et l'occurrence desaturations de certaines conduites.Les mois d'avril connaissent unepénurie globale de 8,3 % contre27,5 % pour le scénario précèdent.Là encore, si l'on réduit la superfï-

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cie du périmètre rizicole de 350 à mettre d'envisager d'autres scéna- peuvent également être envisagées120 ha, on obtient une améliorationnotable, avec un taux maximum depénurie qui passe de 58,7 % à 19,8% et toutes les années sont alorsavec une pénurie inférieure à 10 %.

En conclusion, le système aménagéde la Comoé atteint ses limitesd'extension par le manque de res-sources en eau. Les ressourcesmobilisables supplémentaires sontrares et leur mobilisation doit fairel'objet d'attentions particulières auregard des conséquences environ-nementales possibles. Les limita-tions d'exploitation du périmètrerizicole de Karfîguéla sont compré-hensibles au vu des résultats desimulation. L'utilisation du modèlede simulation HYDRAM doit per-

rios de développement en collabora-tion avec tous les acteurs et utilisa-teurs du système.

CONCLUSION

Avec le modèle de simulationHYDRAM, on dispose d'un outiladapté à la modélisation du fonc-tionnement des systèmes d'eaucomplexes. Une fois la banque dedonnées mise au point, un grandnombre de scénarios peuvent êtresimulés rapidement et les consé-quences prévisibles de ces scéna-rios aisément déduites. Le dialogueentre techniciens, politiques,acteurs et décideurs peut alors êtreplus facilement instauré et lesmodifications issues de ce dialogue

facilement. La résolution desconflits et la mise au point de lapolitique de distribution s'en trouvealors facilitée. •

REMERCIEMENTSL'auteur souhaite remercier :• le Conseil Général de, la Guade-loupe ; las travaux d'élaboration dumodèle HYDRAM ont été menés ausein du centre. ORSTOM de Pointe-à-Pitre et cofinancés par le ConseilGénéral de la Guadeloupe et l'ORS-TOM.• La Direction Régionale de l'Hy-draulique des Hauts-Bassins deBobo Dioulasso, pour la collabora-tion et la mise à disposition desdonnées.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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Sigvaldason, O.T., 1976, 'A Simulation Model for Operating a Multipurpose Multireservoir System', Wat.Resour.Res., apr.1976, Vol. 12, NO. 2, p 263-278

Traore, S., 1996, Le bassin versant de la Comoé et ses hydrosystèmes, Direction Régionale de l'Hydraulique des Haula-Bassins, Bobo Dioulasso, Burkina Faso, document interne,

Votruba, L., Kos, Z., Nachazel, K., Ptera, A., Zeman, V., 'Analysis of Water Resource Systems', Elsevier, Developmentsin Water Science, NO. 32, 1989, 454 p.

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Résumé

L'étude présentée s'appuie surdes mesures de précipitation etd'écoulement enregistrées dansles régions non sahéliennesd'Afrique de l'Ouest et Centrale(du Sénégal à la Centrafrique) aucours du XXcme siècle . Elle reposesur un ensemble de méthodes d'in-terpolation et de représentationcartographique, ainsi que sur desméthodes statistiques de détectionde ruptures au sein des sérieschronologiques.Les séries pluviométriquesannuelles enregistrées sur delongues durées ont permis d'étu-dier l'évolution spatio-temporellede la pluviométrie dans cesrégions. Les résultats soulignentl'existence d'une alternance depériodes sèches et humides depuisle début du XXème siècle. Ils met-tent également en évidence unediminution nette de la pluviomé-trie dans ces régions d'Afrique,dites humides, depuis la fin desannées 1960 et le début des années1970.La sécheresse actuelle ne semblepas avoir connu d'équivalent, ni endurée, ni en intensité, sur l'en-semble de la période étudiée. Uneétude statistique, confirmée pardes représentations cartogra-phiques de ces différentespériodes, met en évidence le carac-tère fortement hétérogène du phé-nomène dans l'espace.Cette diminution de la pluviomé-trie a de sérieuses conséquencessur les régimes d'écoulement descours d'eau de ces régions. Cetteétude a permis de caractériser cesmodifications et d'apporter unedimension régionale à leur inter-prétation tout en soulignant ladiminution importante desvolumes écoulés ce qui n'est passans conséquences tant au niveauéconomique qu'environnemental.

MOTS-CLES :Afrique de l'Ouest et Centrale -

Afrique non sahélienne - Régimespluviométriques - Régimes hydro-logiques - Test de Pettitt - Variabi-lité climatique - Longues sérieschronologiques - Ruptures.

VARIABILITE DES REGIMES PLUVIOMETRIQUESET HYDROLOGIQUES EN CETTE FIN DE SIECLE

EN AFRIQUE DE L'OUEST ET CENTRALENON SAHELIENNE

Jean-EmmanuelPATUREL*,EricSERVAT,Brou KOUAME,Michel TRAVAGLIO,ORSTOM, Programme FRIEND AOC, 06 BP 1203,Cidex 1, Abidjan 06, Côte d'Ivoire.

Abstract

This study deals with rainfall andrunoff time séries registered overlong duration for a set of gaugesand stations ail over non sahelianWestern and Central Africa (fromSénégal to Centrafrique), Thestudy is based on a set of methodsconcerning interpolation and carto-graphie représentation as well ason statistical methods for détectionof breaks in time séries.Annual rainfall data hâve allowedto study spatial and temporal rain-fall évolution in this région.Results underline the existence ofan alternation of dry and wet per-iods since the beginning of the20th century. It s.eoms that thecurrent drought has no équivalentneither regarding duration norintensity, ail over the studied per-iod. A set of maps and a statisticalstudy show the very heterogeneousfeature of the phenomenon regar-ding its spatial distribution.This réduction of rainfall hasserious conséquences on flowrégimes within this région. Thisstudy has allowed to characterizethèse modifications and to supplya régional level to their interpréta-tion. It has also allowed to empha-size the very important deercase ofthe volumes flowed out by therivers which has economical andenvironmental results.

KEY-WORDS :West and Central Africa - Non-Sahelian Africa - Pluviométrierégimes - Flow régimes - Pettitt'stest - Climatic variability - Longtime séries - Breaks.

Hélène LUBES,Bertrand MARIEU,ORSTOM, Programme FRIEND AOC, BP 5045,34032 Montpellier Cedex 1, France.

Jean Marie MASSON,Laboratoire Géofluides-Bassins-Eau, URA-CNRS1765, Université Montpellier II,Place Eugène Bataillon, 34095 Montpellier Cedex,France.

INTRODUCTION

Depuis plus de vingt ans mainte-nant, les pays sahéliens d'Afriquede l'Ouest et Centrale (AOC) sontsoumis à une sévère sécheresse(Hubert et al, 1989, Démarrée,1990). Elle se traduit par des défi-cits pluviométriques dont lesconséquences sont souvent graves.Certaines études ont permis desituer l'apparition du phénomène àla fin des années 1960 et au débutdes années 1970. Plus au Sud,dans des régions d'Afrique aux cli-mats plus humides, la sécheresse -au sens d'une insuffisance pluvio-métrique - se fait également sentir(Nicholson et al, 1988; Mahé etOlivry, 1991).Il est intéressant de pouvoir carac-tériser et situer cette période depluviométrie déficitaire dans uneperspective historique. A cette fin,seule l'étude des longues sériesobservées peut nous permettred'évaluer au mieux l'importanceréelle de cette évolution climatiquerécente. Si la plupart de ces sériesde référence ne remontent qu'audébut du siècle, voire aux années1920, l'antériorité de cette infor-mation permet cependant d'appré-

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cier l'alternance des périodessèches et humides et donc de mieuxcaractériser le déficit actuel, y com-pris dans un contexte régional.Cette baisse de la pluviométrie ades conséquences sur les régimesd'écoulement des cours d'eauxd'Afrique de l'ouest et centrale.Mémo si ces répercussions sontgénéralement moins sévères surl'ensemble des régions dites"humides" d'Afrique de l'ouest etcentrale, la ressource en eau res-tant relativement abondante.Néanmoins, la maîtrise de cetteressource y demeure un préalableindispensable à toute activité éco-nomique.Les résultats de cette étude (pro-gramme ICCARE de l'ORSTOM),menée dans le cadre du projetFRIEND AOC du PHI de l'UNES-CO, permettent de tirer des ensei-gnements à valeur régionale quantaux modifications subies par lesrégimes pluviométriqucs et hydro-logiques.

DONNEES ET METHODES

Données pluviométriques

Les postes pluviométriques sélec-tionnés dans le cadre de cette étudel'ont été sur la base de critères dedurée de l'information disponible etde qualité des données. Le choixdes postes s'est également effectuéde manière à permettre une cou-verture optimale de la région étu-diée. Une centaine d'entre eux aainsi été retenue qui présententdes séries chronologiques de hau-teurs précipitées annuelles de plusde 60 ans. Les séries les pluslongues proviennent des paysanglophones et remontent parfois,mais rarement, à la fin du siècledernier.

Données hydrologiques

Sur l'ensemble de la région étudiée,103 bassins versants ont été sélec-tionnés pour la qualité et la conti-nuité de leurs données dont lesplus anciennes remontent générale-ment au début des années 1950.Les séries chronologiques dispo-nibles ont été traitées sur la basede regroupements effectués non parpays mais par grands bassins

hydrographiques. Ils constituent,de fait, quatre grands ensembles :(a) un premier groupe de bassinsversants centré sur le bassin duSénégal à l'ouest de la zone étu-diée, (b) un second groupe compre-nant les Volta, les bassins versantsdes fleuves ivoiriens, togolais etbéninois donc plus proches descôtes du Golfe de Guinée, (c) ungroupe situé en Afrique centrale etcomprenant les bassins du Chari-Logone, de l'Oubangui et de plu-sieurs cours d'eau camerounais, et(d) un dernier groupe que constituele bassin du Niger.A partir des données de débits jour-naliers, des variables concernantles débits moyens annuels et cer-taines caractéristiques des hauteseaux et des basses eaux ont pu êtreélaborées.

Méthodes

Un ensemble de représentationsgraphiques et cartographiques aété utilisé pour visualiser les diffé-rents résultats obtenus.Des représentations graphiquesd'indices pluviométriques ont per-mis de visualiser l'alternance despériodes sèches et humides dans uncontexte régional. Cet indice s'ex-prime par (Lamb, 1982) :(xi - x ) / savec : xi : hauteur annuelle préci-pitée l'année i au poste considéré,x : hauteur moyenne annuelle pré-

cipitée sur la période de référenceau poste considéré, s : écart-typedes hauteurs annuelles précipitéessur la période de référence au posteconsidéré.Des cartes d'isovaleurs de cesmêmes indices pluviométriquesannuels ont été établies.Les séries chronologiques des diffé-rentes variables traitées ont puêtre analysées à l'aide de deuxméthodes préalablement sélection-nées (Lubès-Niel et al, 1997) : (a)le test de corrélation sur le rang et(b) le test de Pettitt (Pettitt, 1979).L'utilisation du test de corrélationsur le rang avait pour objectif demettre en évidence l'existenced'une tendance et donc d'un carac-tère non aléatoire au sein desséries chronologiques. Celles-ci ontégalement été analysées à l'aide dutest de Pettitt qui a pour objet de

détecter une éventuelle rupture enmoyenne dans les séries chronolo-giques.

VARIABILITE DES REGIMESPLUVIOMETRIQUES

Analyse cartographique

La période qui va de 1925 (+/- 5ans) à 1990 a été retenue commepériode de référence car communeà tous les postes étudiés et présen-tant une forte densité d'informa-tion. Sur l'ensemble de cette pério-de et pour chacun des postes étu-diés, l'indice pluviométrique précé-demment défini a été calculé. Cetindice traduit ainsi un excédent ouun déficit pluviométrique pour l'an-née considérée par rapport à lapériode de référence choisie.Les résultats ont été reportés enfigure 1, en rangeant les postespluviométriques par longitudecroissante. On y observe une suc-cession de périodes déficitaires etexcédentaires qui ne sont pas tou-jours intervenues simultanémentsur l'ensemble de la zone d'étude.On peut cependant en déduire lesconclusions suivantes :

• la période 1936-1950 est déficitai-re. Ce caractère est plus inarquéentre 0° et 4° de longitude Est (soità la hauteur du Togo et du Bénin)et il s'estompe de part et d'autre,en particulier à l'ouest,• la période 1951-1968 est excéden-taire. Ce caractère est légèrementplus marqué à l'ouest de la zoned'étude (soit à l'ouest de la Côted'Ivoire),• la période 1969-aujourd'hui esttrès nettement déficitaire. Cecaractère s'observe sur l'ensemblede la zone, mais plus encore àl'ouest.Les résultats ont ensuite été repor-tés en figure 2 en rangeant les sta-tions par latitude croissante. On yobserve la même succession depériodes déficitaires et excéden-taires que précédemment :• la période 1936-1950 est déficitai-re, et principalement dans lesrégions les plus proches du Golfe deGuinée ;• la période 1951-1968 est nette-ment excédentaire ;•la période 1969-aujourd'hui est

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• Périodes

Longitude

46.0

-9.3

-5.2

-3,0.

0.0

+2.6

+5.0

+Î0.0 •

+22.5

Périodes déficitaires et excédentaireClassœiôttt par longitude croissante

déficitaires

1920

* * É . .

ïHil:i- ÏUf

M Périodes

Année1950 1970 1990

s •*$

œ̂t^^^^£-H^- M ̂ A. * M * ]

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excédentaires

Longitude

-16.0

-9.3

-5.2

-3,0

0.0

+2.6

+5.0

+10.0

+22.5

• Pér

Latitude

14

13

12

10

9.

7.

6.

•6

4

.0

,0

.0

5

5

7

2

0

Figure 1 : Visualisation dos périodes déficitaires et excédentairesen fonction de la longitude du poste de mesure.

Fénodes déficitaires et excédentaires.-. Classement par latitude décroissante

Périodes déficitaires

1920

0 Périodes excédentaires

Année1950 1970 1990

Latitude

14,0

13.0

12.0

10.5

9.5

7.5

' 6,7

6.2

4.0-

Figure 2 : Visualisation des périodes déficitaires et excédentairesen fonction de la latitude du poste de mesure

déficitaire. Ce caractère est trèsmarqué au nord du 8ème parallèle.La figure 3 présente une cartogra-phie régionale de la moyenne pardécennie des indices pluviomé-triques. On observe alors :• des zones ponctuellement défici-taires durant les décennies 1930 et1940 (en particulier cette dernière);les valeurs des indices sont, cepen-dant, faibles en valeur absolue,• des zones excédentaires durantles décennies 1950 et 1960 ; cecaractère s'observe d'abord dans lenord puis se généralise à l'en-semble de la région au cours de ladécennie 1960,• des zones déficitaires durant lesdécennies 1970 et 1980 ; ce caractè-re s'accentue au cours de la décen-nie 1980 et apparaît très marquéau delà de 10°N et de 5°W. Lesvaleurs des indices y sont élevéesen valeur absolue.

L'examen des données antérieuresà la période de référence, dispo-nibles pour quelques postes uni-quement, révèle un épisode défici-taire entre 1910 et 1922 et unautre, excédentaire, entre 1922 et1936. Les différentes représenta-tions utilisées soulignent doncl'existence d'une alternance depériodes sèches et humides depuisle début du siècle, sans, pourautant, que l'on puisse parler decycle compte tenu de la forte irré-gularité de la durée des épisodesqui se succèdent.

Analyse statistique

Le test de Pettitt a été appliqué àchacune des séries chronologiquesétudiées. Les résultats montrentqu'une rupture (c'est-à-dire, ici, unediminution de la pluviométrieannuelle) y est détectée majoritai-rement entre 1960 et 1979 avec unniveau de signification qui varied'un poste à un autre. Le niveau designification traduit ici l'importan-ce réelle ou non d'un changementde la moyenne au sein de la sériepluviométrique. Le tableau 1 pré-sente la probabilité associée à lastatistique du test calculé pour cha-cun des postes et le classementqualitatif qui en découle. Celles-ciont été reportées sur une carte dela région étudiée (figure 4).

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Figure 3 : Evolution des indices pluviométriques de la décennie 1930 à la décennie 1980

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Probabilité associée

< 1%entre 1 et 5%entre 5 et 20%

: > 20%< 5%

< 1%

Classe

rupture très significativerupture significative

rupture peu significativesérie homogène

excédent pluviométriquerupture très significative endehors de la période 1960-1979

Dénombrement

32101132

6

5

Tableau 1 : Probabilité associée au test de Pettitt. Rupture entre 1960 et 1979

Les niveaux de signification lesplus élevés se situent à l'ouest de5° do longitude Ouest et au nord de8 à 10° de latitude Nord. Dans 5cas uniquement, la rupture n'a pasété signalée durant la période 1960- 1979, mais autour des années1940. Les 6 postes pour lesquels letest révèle une augmentation de lapluviométrie annuelle sont isolésles uns des autres et leurs résultatsne traduisent probablement en rienun comportement régional.Par définition, le test de Pettitt nepeut détecter qu'une seule rupture.Pour la région étudiée, il sembleprivilégier très nettement celle sur-venue autour de l'année 1970, sou-lignant ainsi l'importance de cettedernière variabilité au regard desséries chronologiques historiques

disponibles et de l'alternance depériodes sèches et humides que l'ony observe.

Nouvelle représentationspatiale de la pluviométrie

annuelle régionale

Les observations précédentes mon-trent qu'une nouvelle représenta-tion spatiale de la pluviométrieannuelle régionale doit être dres-sée. La figure 5 permet de compa-rer l'évolution des tracés des iso-hyètes au cours des 4 dernièresdécennies, 1950 à 1980. Près de200 postes pluviometriques ontpermis l'obtention de ces cartes.D'un point de vue général, onobserve que c'est le long des côtesque la pluviométrie annuelle est la

plus importante. Entre la Côted'Ivoire et le Bénin, cependant, letracé des isobyetes est très irrégu-lier et les précipitations plusfaibles. L'irrégularité constatée desisohyotcs est communément reliéeà la présence des Monts Togo pro-longés, au Bénin, par la chaîne del'Atakora, ainsi qu'à l'orientationde la côte (Eldin, 1971). Ailleurs, legradient pluviométrique est prati^quement Nord-Sud car, plus à l'in-térieur des terres, la distance àl'Océan Atlantique constitue unimportant facteur d'homogénéisa-tion des régimes des précipitations.Au cours des quatre décennies plusparticulièrement étudiées, 1950 à1980, on note une diminution géné-ralisée de la pluviométrie. Ce phé-nomène s'observe pendant ladécennie 1970 et s'amplifie pen-dant les années 1980. Les secteursà très forte pluviométrie (>2400mm/an) disparaissent en certainsendroits. A l'inverse, la zone àfaible pluviométrie (800 à 1200mm/an) s'est considérablementétendue, entraînant en de nom-breux endroits un passage d'unrégime climatique guinéen à souda-nais.

••

o*

X

Mauritanie ï

iç V-..

Rupture très significativeRupture significativeRupture peu significativeSérie homogène

* • *

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Rupture en dehors de 1960-1979

Rupture avec excédent

Mali •

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Y Zaïre

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Figure 4 : Niveau* de signification des résultats du Lest de Pettit

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26.00, 250»

1000

5.00

o.oo-1500 -10.00 « 0 0 0,00 500 10.00 15.00 20.00 25.00 30.00

1960

Mauritanie

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Gdfedô Guinée

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-15.00 -10.00 -5.00 0.00 500 « U » I&OO 20.00 WBÙ 3 0 J «

Ca:OanwrounGb.G^néaOh:Ghwia

TO:TOQO

BF:C1:CÔfeB(flvoir«Gc : Otinte Cetwtey

8000 12000 16000 20080 24000

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197020.00

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10.00

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-15.00 -10.00 sm o.oo $m mm tsm aoee 2SJ@ 30.00

5.00

0.30-1&C0 -tÛ.OO -S.00 !U» 10J0 1&06 20.90 25i» 30S0

Figure 5 : Pluviométrie moyenne annuelle durant les décennies 1950 à 1980

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qui ne permet pas d'en tirerpour autant des conclu-sions définitives quant à larelation pluie-débit.On constate donc que lesruptures dans les séries dedébits moyens annuels sontmoins dispersées dans letemps qu'elles ne le sontpour les précipitationsannuelles. Les différencesqui apparaissent au niveaudes cours d'eau, intégra-teurs de nombreux para-mètres influencés par lavariabilité climatique(développement de la végé-tation, ruissellement, infil-tration, recharge desnappes, évaporation, etc.),sont donc plus sensibles etdétectables plus rapide-

Tableau 2 ; Valeurs de déficits des débits moyens annuels calculés à certaines stationshydrométriques de part et d'autre de la date de rupture,

La figure 6 présente lestance du phénomène dans toute la déficits calculés pour les débits

Nom Poste

MbassoAniassue Pont

Ndj amenaLai

MalanvilleNiameyDo un a

KankanEseka

M'BalmayoSagon

Logozohe-PontScmienBakel

OualiaDapolaBoromoBangui

SaloDoume

Bassinprincipal

ComoeComoe

Lac TchadLac Tchad

NigerNigerNigerNigerNyongNyongOuemeOueme

SassandraSénégalSénégal

Vol taVoltaZaïreZaïreZaïre

Bassin

ComoeComoeChari

LogoneNigerNigerNigerNigerNyongNyongOuemeOueme

SassandraSénégalSénégal

VoltaVolta

OubanguiSanghaSangha

Rivière

ComoeComoeChari

LogoneNigerNigerBaniMilo

NyongNyongOuemeKlou

SassandraSénégalBakoye

Volta NoireVolta NoireOubanguiSanghaDoume

A/NA

NANANANANANANANAAA

NAA

NANANA

• • • • N A

NANANA

: NA

Rupture

197119711971197019701970197119791971

Rien1967

Rien1970196719711971197119701975

Rien

Déficit

-50%-56%-51%-39%-43%-34%-70%-36%--18%Rien-42%Rien-36%-50%-66%-41%.-46%-30%-22%Rien

En ou t re , si, j u s q u ' à la fin desannées 1960, l'isohyète 1600 mmapparaissait comme caractéristiqued'une p luviométr ie moyenne enzone forestière, elle ne l'est plus dèsles années 1970. Ce déficit pluvio-métrique affecte, donc, aussi bienles régions sub-sahéliennes que lesrégions forestières et côtières à plu-viométrie plus élevée.

VARIABILITE DES REGIMESHYDROLOGIQUES

Débits moyens annuels

La tableau 2 (colonne 5) présenteles résultats obtenus pour certainsbassins et montre, à l'évidence, lecaractère non aléatoire de l'immen-se majorité des séries de modulesannuels (75%, ramené à l'ensembledes bassins), t r a d u i s a n t en celal'existence d'une tendance. Seulscertains bassins d'Afrique centrale,principalement au Cameroun, et del'ensemble Togo - Bénin présententun caractère aléatoire.

L'utilisation du test de Pctt i t tmontre que 76 bassins sur les 103étudiés, soit près de 74%, présen-tent une rupture dans les sérieschronologiques de modulesannuels. Ce résultat, qui corres-pond à une diminution des débitsmoyens annuels, souligne l'impor-

sous-région. Il est intéressant denoter la très faible dispersion desdates d'occurrence de cette rupture(tableau 2, colonne 6). Sur les 76bassins concernés, 10.5% présen-tent une rupture entre 1965 et1968, 75% entre 1969 et 1971, 5%entre 1972 et 1975 et 8% après1975. D'un point de vue spatial, onconstate que l'essentiel des rup-tures enregistrées avant 1969 lesont sur le bassin versant du Séné-gal, soit dans les régions les plusoccidentales et les plus septentrio-nales de la zone étudiée. Ceci estparfaitement conforme aux résul-tats d'une étude pluviométriquemenée précédemment (Servat et al,1996) et qui avait révélé que lesrégions touchées le plus tôt parcette réduction des précipitationsannuelles se situait au nord-ouestde la zone étudiée. Les autresgroupes de bassins versants ontgénéralement subi cette modifica-tion entre 1969 et 1971.

Les régions à faible variabilité, etdonc à déficit pluviométriqueréduit, ne présentent généralementpas de rupture. C'est, en particu-lier, le cas des bassins du Mono etde l'Oueme au Togo et au Bénin.On se trouve cependant, là, dans lazone de limite de validité des testsutilisés (Lubès-Niel et al, 1997), ce

moyens annuels depuis la date derupture estimée par le test de Pet-titt. Ces déficits sont souvent extrê-mement importants puisque sur les75 bassins concernés, 62 (soit 84%)présentent un déficit supérieur ouégal à 30%, et 28 (soit 37%) un défi-cit supérieur ou égal à 50%. Ceschiffres soulignent combien leseffets de la variabilité climatiquemesurée sur la pluviométrie sontamplifiés au niveau des cours d'eaudont on a rappelé ci-dessus le rôleintégrateur. Du point de vue spa-tial, on notera que les déficits lesplus importants sont enregistréssur le bassin du Sénégal, sur lesbassins des fleuves ivoiriens et surle bassin du Chari-Logone enAfrique centrale.

Le tableau 2 (colonne 7) présenteégalement quelques résultatsparmi les plus significatifs enmatière de déficits des débitsmoyens annuels. Tl fait, encore unefois, ressortir l'importance des défi-cits d'écoulements enregistrés dansces cours d'eau des régions del'Afrique tropicale. Ces résultatsrenforcent les conclusions tiréesdes études sur la pluviométrie etconfirment la réduction significati-ve des précipitations et plus encoredes écoulements annuels subie parl'Afrique de l'ouest et centrale.

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Déficit sur les modules annuelsbassins étudiés dans

• 60• 50• 40• 30• 20• 1Û

à 70%à 60%à 50%à 40%à 30%à 20%

• pas de rupture• augmentation

ICCARE

(6)(22)(18)(17)(6)(6)

(24)(1)

Gabon

e 6 : Représentation cartographique des valeurs de déficits calculées do part et d'autre des dates de rupturedans les séries chronologiques de débits moyens annuels.

Autres variablescaractéristiques des débits

Des variables caractérisant (a) lesdébits moyens maximum de n joursconsécutifs (VCXn, avec n = 1, 5,10, 20, 30, 60, 90) et (b) les débits

moyens minimum de n jours consé-cutifs (VCNn, avec n = 1, 5, 10, 20,30, 60 voire 90) ont également étéétudiées.

D'une manière générale on noteraque les différentes séries de VCXn

NomPoste

MbnssoAllias s ut) Pont

Ndj amenaLai

MakurdiDouna

KankanEseka

M'BalmayoSagon

Logozohe-PontSe m ionBakelOualiaDapolaBan gui

Sa luDoume

Bassinprincipal

ComoeComoe

Lac TchadLac Tchad

NigerNigerNigerNyongNyongOuemeOueme

SassandraSénégalSénégal

VoltaZaïreZaïreZaïre

Bassin

ComoeComoeChari

LogoneNigerNigerNigerNyongNyongOuemeOueme

SassandraSénégalSénégal

VoltaOubanguiSanghaSangba

Rivière

ComoeComoeChari

LogoneBenoue

BaniMilo

NyongNyongOuemeKlou

SassandraSénégalBakoye

Volta NoireOubanguiSanghaDoume

VCX1

1.971197119711971197119711979RienRien1965

Rien197119681971

Rien19751971

Rien

VCX30

1971197119711971197119711979RienRien1967Rien197119721971197119701975

Rien

VCX90

1971197119711970197119711979

RienRienRienRien196919721971197119701971.

Rien

Tableau 3 : Présence et dates des ruptures détectéesdans certaines des séries chronologiques de VCX

présentent , comme les débitsmoyens annuels, un caractère nonaléatoire et que leurs dates de rup-ture sont également les plus fré-quentes durant la période 1969 -1971 (tableau 3).

L'importante corrélationexistant d'ordinaire entredébits moyens annuels etdébits maximums permetd'expliquer cette fortesimilarité.

L'exploitation des résul-t a t s obtenus pour lesVCNn est plus complexedans la mesure où, désor-mais, nombre de coursd'eau se trouvent chaqueannée à sec sur despériodes re la t ivementlongues. On notera, cepen-dant , que les débits debasses eaux semblent éga-lement avoir subi d'impor-tantes modifications à labaisse durant la période1969 - 1971.

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CONCLUSION

Au cours de ce siècle, l'Afrique del'ouest et centrale a donc connu unesuccession de périodes déficitaireset excédentaires du point de vuepluviométrique sans que l'on puis-se, toutefois, parler de cycle. Lafluctuation la plus brutale et laplus significative (au sens statis-tique du terme) a été observéeautour des années 1970, à partirdesquelles on note généralementune diminution importante de lapluviométrie annuelle. Si dans lesparties les plus orientales de larégion étudiée, cette fluctuationsemble s'inscrire dans la "norme"dos fluctuations des séries chrono-logiques, l'étude des séries longuesmontre qu'à l'ouest et au nord ellerevêt un caractère d'exception tantpar son intensité que par sa durée.Les régions dites "humides" d'AOCont ainsi vu leur régime pluviomé-trique profondément modifié depuisplus de 25 ans maintenant. Surl'ensemble de la zone étudiée, lapluviométrie a subi d'importantesmodifications qui se traduisent pardes diminutions de précipitationsannuelles pouvant atteindre 20 à25% par rapport à la période deréférence 1950-1989. On constateégalement, dans bon nombre dezones de savane, une tendance àpasser d'un régime climatique "gui-néen" à un régime "soudanien" plussec.Il est probable que les activitéshumaines ont très certainementcontribué à accroître ce phénomènede sécheresse. On peut ainsi citerl'exemple de la déforestation qui apris une ampleur considérable dansde nombreuses régions du Golfe deGuinée durant ces dernières décen-nies, s'accompagnant généralementd'une profonde modification de lanature de l'occupation des sols dufait d'importantes mises en cul-tures.Ce déficit pluviométrique observéen Afrique de l'ouest et centraledepuis plus de vingt cinq ans a desérieuses conséquences sur l'hy-draulicité des cours d'eau de cetterégion. Ils présentent, en effet, desdéficits d'écoulement communé-ment supérieurs à 30% et souventsitués au delà de 50%. Hautes eauxet basses eaux ont également subi

d'importantes modifications à labaisse.Les conséquences de cette diminu-tion des volumes écoulés sont d'oreset déjà évidentes au regard de l'ex-ploitation des ressources en eau etde l'environnement. L'agriculture,l'alimentation des retenues et laproduction hydroélectrique, entreautres, sont fortement pénaliséespar cette baisse de la pluviométrie.Gestion des aménagements exis-tants et conception des projets doi-vent donc désormais tenir comptede cette hydraulicité déficitairedans toute cette région.La pénurie pure et simple n'est pasà craindre dans ces régions où les

quantités précipitées restentimportantes dans l'absolu. Mais leseffets de cette variabilité clima-tique peuvent, malgré tout, se révé-ler désastreux, en ce sens qu'ilsmodifient les données d'un équi-libre déjà souvent mis à mal parailleurs (mise en culture et exploi-tation forestière). O

REMERCIEMENTS

Les auteurs remercient J.F. Boyer etM. Ouedraogo pour leur contribu-tion importante à cette étude.

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PETTIT, A. N., 1979. A non-parametric approach to the change-point problem,

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SERVAT, E., PATUREL, J.E. & LUBÈS H., 1996. La sécheresse gagne

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CONFERENCE OUEST-AFRICAINESUR LA GESTION INTEGREE DES RESSOURCES EN EAU

Ouagadougou, du 3 au 5 mars 1998

Du 3 au 5 mars 1998 s'est tenue à OUAGADOUGOU la CONFERENCE OUEST-AFRICAINESUR LA GESTION INTEGREE DES RESSOURCES EN EAU.La Conférence a abouti à une déclaration dite déclaration de Ouagadougou.

DECLARATION DE OUAGADOUGOU

Nous, Ministres et Chefs de délégations char-gés des ressources en eau participant à laConférence Ouest-africaine sur la gestion

intégrée des ressources en eau, tenue à Ouagadougoudu H au 5 mars 1998, après avoir examiné les diffé-rents aspects de la gestion actuelle dos ressources eneau dans nos pays, notamment les principauxdomaines suivants :

• Formulation de politiques, législation réglementa-tion, normalisation et leur mise en application enrelation avec le cadre institutionnel ;

• Développement de capacités, y compris les instru-ments de planification, de coordination et d'évalua-tion ;

• Décentralisation et déconcentration, approche par-ticipative, rôle; des usagers, des principaux groupes,du secteur associatif, etc.;

• Conventions régionales et implications sur les légis-lations nationales ;

• Concertation Ouest-africaine en matière de bassinspartagés ;

• Coopération scientifique et technique : formation,études, recherches, échanges entre laboratoires, etc.

Reconnaissant que nos pays sont confrontés à diversproblèmes de l'eau qui s'aggravent d'année en annéeet aboutissent à des situations préjudiciables à leurdéveloppement économique et social : pénurie d'eau,maladies hydriques, inondations, etc.

Reconnaissant que les causes principales de ces pro-blèmes sont : la forte croissante; démographique, lapauvreté, la sécheresse et la désertification, la ges-tion sectorielle des ressources en eau, etc.

Reconnaissant que la résolution des problèmes aussivastes passe nécessairement par une gestion intégréedes ressources en eau, un plan d'action pour le sec-teur de l'eau, et une action concertée des pays afri-cains selon les principes directeurs de gestion desressources en eau consignés dans le document"Action 21", issu de la conférence des Nations Uniessur l'environnement et le développement de Rio.

Soulignant l'insuffisance de suivi de la mise enoeuvre de plusieurs déclarations déjà faites sur lagestion de nos ressources en eau ;

Convaincus que la gestion intégrée de nos ressourcesen eau est un facteur important de développementdurable de nos pays ;

Exhortons nos gouvernements à :

• Mettre en oeuvre dans nos pays respectifs, un pro-cessus de gestion intégrée des ressources en eau,s'appuyant sur un plan d'action national de l'eau ;

• Créer un cadre de coopération régionale pour lagestion intégrée des ressources en eau, l'harmonisa-tion des politiques et des législations en matièred'eau et les échanges d'expérience ;

• Créer ou redynamiser les cadres de concertationentre pays riverains pour la gestion concertée deseaux des bassins partagés ;

• Elaborer des stratégies nationales et régionalespour la mobilisation des ressources financières néces-saires à la gestion intégrée des ressources en eau.

Exprimons notre reconnaissance aux partenaires dela coopération bilatérale et multilatérale pour lesefforts déjà consentis au profit de nos peuples dansleurs luttes quotidiennes pour le bien-être ; Sollici-tons les partenaires au développement pour l'appuitechnique et financier à la hauteur des enjeux de lagestion intégrée des ressources en eau, notamment laconnaissance, et la maîtrise des ressources, la miseen place d'une coopération régionale et d'un partena-riat sur l'eau.

Décidons la création d'un comité de suivi au niveauministériel chargé de rendre opérationnelles lesrecommandations issues de la conférence de Ouaga-dougou, et mandatons le Gouvernement du BurkinaFaso en vue de prendre les initiatives pour la premiè-re convocation dudit comité de suivi.

Mandatons le gouvernement du Burkina Faso pourprésenter la présente déclaration ainsi que lesconclusions des travaux de la conférence Ouest-afri-caine sur la gestion intégrée de nos ressources en eauà la conférence internationale "Eau et Développe-ment durable" de Paris.

Consultable à l'adresse suivante : http://ohraoc.ors-tom.bf/HTMLF/PARTNAT/MEE/INDEX.HTM(rubrique, Grands Evénements). D

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LA VIE DE L'E.LE.R.Arrivée et départs d'enseignants

et cadres :

• Au cours de l'année scolaire 1997-1998,l'E.I.E.R. a enregistré :

Les départs suivants :

Monsieur Jean VARRET,ancien Directeur, parti en Décembre 1997.

Monsieur Antoine MBENGUE,enseignant en environnement, parti enDécembre 1997.

L'arrivée de :

Monsieur Philippe MANGE,nouveau Directeur en fin Avril 1998.Monsieur MANGE assurera à partir de laprochaine rentrée scolaire la direction desdeux Ecoles E.l.E.R. et ETSHER.

Enseignant ressortissant d'un des étatsmembres de l'Ecole :

Un enseignant en Hydraulique etAménagement (date limite de dépôt desdossiers fin Juin 1998).

Un enseignant en environnement

Un enseignant en A.E.P.

Soutenance de travaux de thèse :

• Monsieur Philippe GINESTE, enseignant enHydrologie à l'E.I.E.R. a soutenu le 19 Mai 1998 àMontpellier une thèse portant sur :

- Contribution de l'imagerie satellite radar à ladirection des zones et à la modélisation hydro-logique d'un petit bassin versant agricole parTOPMODEL.

• A la fin de l'année scolaire 1997-1998,

les départs suivants sont annoncés :

Monsieur Michel MARTIN,enseignant Chef de département GénieCivil ";

Monsieur Fabrice COUPEL,enseignant en Gestion et Economie ;

Monsieur Azzedine BENGELOUNE,enseignant responsable de la filière de spé-cialisation en Informatique Appliquée auxSciences de l'Eau.

Recrutements d'enseignants en cours :

• Enseignants mis à la disposition del'E.T.E.R. par la Coopération Française :

-.••• Un enseignant en mathématiquesappliquées et informatique,

- Un enseignant chef de départementGénie Civil.

Diverses manifestations

• La 31ème session du Conseil d'Administrationde l'E.I.E.R. et de l'ETSHER se tiendra du 30Juin au 02 Juillet 1998 à Ouagadougou.

• Le voyage de fin d'étude de la 27ème promotiond'élèves ingénieurs aura lieu du 05 au 15 Juin1998.

• Séminaire U.A.D.E. / E.l.E.R. / ONEA sur l'en-vironnement du 15 au 19 juin 1998 à l'E.I.E.R.

• Séminaire FRIEND/A.O.C / E.l.E.R. sur la ges-tion des ressources en eau du 11 au 15 mai 1998 àl'E.I.E.R. G

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VOYAGE D'ETUDES...... des stagiaires du départe-ment GEFI en Côte d'Ivoire.

Du 9 au 21 mars 1998, les dix stagiaires du dépar-tement GEFI (Génie Energétique et Froid Indus-triel) de l'E.I.E.R. ont effectué un voyage d'étudessur Abidjan, la, capitale économique ivoirienne.

Le groupe, encadré par M. Yézouma COULIBALY(Chef du Département) et M. Marcel DUBOIS(Professeur en olectrotechnique) était constitué dedix stagiaires originaires de neuf pays de la sous-région. Partis de l'E.I.E.R. le lundi 9 mars à 6heures 30, il a fallu 20 heures réparties en deuxétapes pour parcourir les 1200 km qui relientOuagadougou à Abidjan. Le but de ce voyage étaitla conaissance réelle du milieu industriel orientéevers les centres d'intérêt similaires au contenu dela formation GEFI : le froid industriel, l'électricitéet les énergies.

Les visites d'entreprises échelonnées jusqu'au 19mars ont été entrecoupées de déjeuners, d'entre-tiens et de contacts informels. Les sociétés et ser-vices visités ont largement couvert les grands axesénumérés ci-dessus. Au total, 11 sociétés derenommée internationale ont accueilli les sta-giaires et leurs encadreurs.

Dans le domaine du froid industriel, les stagiairesont pu visiter les installations gérées par lesgrandes sociétés RICA et COGIM, reconnues danstoute l'Afrique de l'ouest : on peut citer leschambres froides du port autonome d'Abidjan(exploitées par la SOGEF), la patinoire de l'HôtelIvoire, l'immeuble de la Caisse de Stabilisation auPlateau et le CHU de Yopougon.

La production de l'énergie électrique a été étudiéeà la centrale thermique de Vridi qui fournitaujourd'hui de l'électricité au Ghana, au Togo etau Bénin. Le groupe CUMMINS-WARTSILLA (exSACM), spécialisé dans la production de l'énergieélectrique par des groupes diesel, a exposé auxstagiaires ses technologies au cours d'un séminai-re dans son centre de formation.

Ils ont pu aussi s'imprégner de l'expérience acqui-se par le laboratoire du bâtiment et des travauxpublics (L.B.T.P.) dans les domaines de la sécuritéélectrique, des économies d'énergie et de l'électrifx-

cation rurale, notamment avec la visite du villageexpérimental d'Amangoua Koi en banlieue d'Abid-jan, électrifié par un petit groupe électrogène etautogéré par les habitants.

Lés visites des industries agro-alimentaires tellesque NESCAFE-NESTLE, BLOHORN et OLEATE-CH ont permis de voir l'application des groupesfrigorifiques, des chaudières ot de nombreux appa-reillages électromécaniques dans des processsophistiqués de production en masse de biens deconsommation. La dernière visite chez ABB a per-mis d'apprécier les techniques pratiques utiliséesdans le rebobinage des moteurs électriques et destransformateurs de toutes puissances et dans lemontage des batteries de condensateurs.

Il faut noter que les déjeuners offerts par M. NIA-MOUKE, Directeur Général de RICA et M. BOR-DELAIS, responsable formation de CUMMINS-WARTSILLA, ont été d'une très grande importan-ce pour les stagiaires. En effet, pendant ces déjeu-ners, ils ont bénéficié de leurs conseils et de l'ex-périence des ingénieurs qu'ils ont rencontrés, etdont certains se trouvent être leurs prédécesseursdans le département GEFI. Les stagiaires ontaussi beaucoup appris lors des contacts informelsà l'Université d'Abidjan, TESTE de Bingerville,l'ENSET de Yamoussokro, etc. Ils ne sont rentrésque le samedi 21 mars après un trajet en troisétapes.

Ce voyage, très fructueux de l'avis des stagiaires,a permis à chacun de valider ses connaissancesthéoriques, d'étendre ses connaissances pratiqueset de s'initier aux dernières technologies de pointeutilisées dans le domaine de l'électrotechnique. Ilvient à point nommé au moment où ils commen-cent à poser les bases de leurs projets de fin deformation. G

Luc Sina SOSSOUStagiaire en GEFI

SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N« 2-JUILLET 19H8

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CENTRE DE FORMATIONCONTINUE EIER/ETSHER

CEFOC01 BP 594 OUAGADOUGOU 01

Tél. (226) 31.92725/18/03/04Fax (226) 31.92.26

E.mail. [email protected]

PROGRAMME DE FORMATION CONTINUE1997/1998

Photo-interprétation au Service du Développement Rural

Base de données : Conception et Mise en Oeuvre

Profession : Chef de Chantier (SENEGAL)

Etude d'Impact sur l'Environnement

Diagnostic et Aménagement des Bas-Fonds en Zone Soudano-Sahélienne

Blocs de Terre Comprimée : Production et Mise en Oeuvre (module 1)(MALI)

Audit Energétique Industriel

Elaboration de Projets de Développement Rural (CÔTE D'IVOIRE)

Logiciels pour la Conception des Petits Barrages

Blocs de Terre Comprimée : Production et Mise en Oeuvre (module 2)(MALI)

Pratique des SIG pour l'Environnement, la Gestion des RessourcesNaturelles et la Gestion Urbaine

Gestion de la Maintenance pour l'Eau et l'Assainissement en MilieuRural

Conception et Maintenance des Installations Photovoltaïques

Les Outils de Gestion Financière d'une Entreprise

Les Toitures en Tuiles de Mortier Vibré : Production et Mise en Oeuvre(module 1) (BENIN)

Ingénierie Participative du Développement

Gestion de Parc Matériel et des Stocks de Pièces Détachées

Les Toitures en Tuiles de Mortier Vibré : Production et Mise en Œuvre(module 2) (BENIN)

Gestion Communautaire des Mini-Réseaux d'Alimentation en Eau enZones Rurale et Périurbaine

Normalisation, Démarche Qualité et Garantie des Constructions

Gestion et Maintenance des Stations de Pompage

Direction et Contrôle des Travaux

Base de Données : Conception et Mise en Oeuvre

Prototypes d'Habitats Economiques

Aménagement et Mise en Valeur des Bas-Fonds des Zones Humides

27-oct-97 07-nov-97

03-nov-97 21-nov-97

03-nov-97 21-nov-97

24-nov-97 12-déc-97

01-déc-97 12-déc-97

12-jan-98 23-jan-98

19-jan-98 30-jan-98

02-fév-98 27-fév-98

09-fév-98 13-fév-98

09-fév-98 20-fév-98

02-mar-98 20-mar-98

09-mar-98 27-mar-98

23-mar-98 03-avr-98

30-mar-98 10-avr-98

30-mar-98 10-avr-98

14-avr-98 24-avr-98

20-avr-98 08-mai-98

04-mai-98 15-mai-98

04-mai-98 22-mai-98

25-mai-98 29-mai-98

01-jun-98 12-jun-98

26-oct-98 06-nov-98

02-nov-98 20-nov-98

23-nov-98 11-déc-98

30-nov-98 11-déc-98

SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N" 2 - JUILLET 1998

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GROS PLAN SUR...

La (Cellulede Formation

rofessionnelleàI' ngénierie

Un bureau d'études à vocation pédagogique

SUD SUtNCEH & /Ï.CHKUhOUlES A 2'JUIUJH 1998

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UN OUTIL AU SERVICEDE LA PROFESSIONNALISATION

Fondée à l'initiative de l'E.l.E.R. etde l'ETSHER organismes de for-mation interafricains dont lesiège est au Burkina Faso et quiregroupent 14 Etats d'Afrique del'Ouest et du Centre, la Cellulede Formation Professionnelle àl'Ingénierie (C.F.P.I.) est née dudouble constat :

- l'orientation professionnelle desjeunes diplômés des Ecoles ausortir de leurs formations doitessentiellement viser les secteursprivés des Etats membres ;

- l'expérience professionnelleminimale requise par lesemployeurs ou nécessaire à lacréation de centres de profits dusecteur privé peut difficilementêtre acquise dans les structuresexistantes.

UN OUTIL QUI COMPLETEET ENRICHIT LA FORMATION

Pour satisfaire à son rôle de pro-fessionnalisation, la Cellule deFormation Professionnelle à l'In-génierie (C.F.P.I.) vise deuxobjectifs de premier ordre :

- initier la professionnalisationindividuelle de jeunes diplômésen favorisant leur prise decontact avec le secteur profes-sionnel privé salarié et indépen-dant (création d'une structured'activité propre) ;

- donner l'occasion aux ensei-gnants des Ecoles d'exercer leurspécialité dans un contexte réeld'Ingénieur-Expert pour rendreplus efficients et enrichir leurscours de supports concrets deprojets.

Par sa vocation pédagogiquefondamentale, la Cellule de For-mation Professionnelle à l'Ingé-nierie (C.F.P.I.) constitue uneentité autonome fonctionnantsur le modèle d'un bureaud'études privé,

En ce sens, elle développe

toutes les formes de missionsdévolues à une telle structure àtoutes les phases d'une opéra-tion : définition - faisabilité,concept ion et exécution, etassume toutes les prestationsd'expertise (analyse et diagnos-tic) et d'appui à la transmissiondes technologies, savoirs faire etsavoirs être.

UN OUTIL AYANTDES COMPETENCES RECONNUES

La structure permanente de laCellule de Formation Profession-nelle à l'Ingénierie (C.F.P.I.) estcomposée de six jeunes diplô-més Ingénieurs et TechniciensSupérieurs de l'Equipement Rural(E.I.E.R., ETSHER), et est conduitepar un Ingénieur senior perma-nent confirmé.

Dans le cadre de chacune desopérations développées, lastructure permanente reçoit unappui d'encadrement appropriésous forme de l'intervention d'unou plusieurs Ingénieurs Experts,Enseignants des Ecoles Inter-Etats.

En tant que bureau d'études detype privé, la structure perma-nente et l'appui d'encadrementde la Cellule de Formation Pro-fessionnelle à l'Ingénierie(C.F.P.I.) sont caractérisés parune grande flexibilité permettantune réponse immédiate auxvariations de son plan de char-ge.

L'appui d'encadrement auniveau des Ecoles représente unpôle de compétences de prèsde 50 spécialistes Africains etEuropéens dans des domainesdivers, outre le génie rural, telsque ; génie civil, hydraulique,aménagement, environnement,agronomie, organisation, forma-tion

Dans le cadre de la structuregénérale Inter-Etats, la Cellulede Formation Professionnelle àl'Ingénierie (C.F.P.I.) dispose d'unensemble d'outils et de supportsperformants tels que laboratoires

(mécanique des sols, chimie,analyse des eaux), division infor-matique, matériels de prospec-tion géophysique, ... ainsi qued'accords de partenariats dansles domaines de la recherche etdu développement.

UN OUTIL DE MISE EN OEUVREDE CES COMPETENCES

Depuis sa création en 1989, laCellule de Formation Profession-nelle à l'Ingénierie (C.F.P.I,) dansle cadre de ses objectifs de pro-fessionnalisation, a développé,dans divers Etats membres denombreuses prestations pour dif-férents opérateurs du dévelop-pement (publics et privés, pro-grammes de coopérations bila-térales et multilatérales).

Ses actions ont couvert la quasitotalité des domaines de l'équi-pement rural : assainissement,hydraulique agricole et pastora-le, hydraulique urbaine et villa-geoise, mobilisation des res-sources en eau, aménagementde bassins versants et de bas-fonds, énergie pour le dévelop-pement rural,

Le développement par lesEcoles de programmes spéci-fiques (matériaux locaux) aconduit à ouvrir les actions audomaine du bâtiment et plusglobalement aux problèmes deconduite d'opération, de mar-ché, de contrôle et assistance àla réalisation des ouvrages etprestations, entraînant un renfor-cement du partenariat avec lesopérateurs du secteur privé(bureaux d'architecture,bureaux d'études, entreprises dutype PME) et développant unvolet de centre d'appui auxacteurs privés,

Cellule de Formation Profession-nelle à l'Ingénierie

(C.F.P.I.)

03 BP 7023 OUAGADOUGOU 03BURKINA FASO

Tél. (226)30 71 16/17Fax : (226) 31 27 24

Télex : 5266 BF

SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N"2 - JUILLET 199H

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Observatoire Hydrologique Régional

de l'Afrique de l'Ouest et Centrale(http ://ohroac.orstom.bf)ORSTOM Ouagadougou

Département RED - UR2 Programme GBT

(Grands Bassins Tropicaux)

OHR-AOC

Responsable : Michel GAUTIER, ORSTOM, 01 BP 182 OUAGADOUGOU 01, BURKINA FASO

tel : (226) 30 67 37 Email : [email protected]

Collecte de données.

Dans la zone AOC, acquisition en temps réel dedonnées de 70 stations hydrologiques. L'Observa-toire est équipé de réception ARGOS et METEOSAT,Récupération en différé des informations pour 10stations. Traitement contrôle et stockage des infor-mations sur la banque de données HYDROM3.Acquisition de toutes les mesures hydrologiqueseffectuées par le programme OMS-Oncho (300sites). Redistribution dos données traitées vers lesServices Nationaux.

Produits

Informations hydrologiques mises à disposition entemps réel ou différé sur des supports multimédia.Pages Web Internet, serveur hydrologique Wise-Hydro, édition de CD-Rom.

Diffusion sur le Web de pages spécifiques de pré-sentation des partenaires de l'Observatoire, Minis-tères, Directions Nationales, Services Hydrologiques,Directions de la Météorologie, Organisations régio-nales.

Développement de Wise-Hydro, serveur Hydrolo-gique ORACLE proposant, une navigation carto-graphique à échelle variable, le positionnement detous les sites hydrologiques. Pour chaque stationl'inventaire et l'édition des données disponibles, lescaractér is t iques, photos et historiques. Accèscontrôlés aux données de base. Outils de représen-totion graphique, Présentation cartographique desparamètres hydrologiques par bassin, (Serveuraccessible en local à Ouagadougou. Sur Interneten avril 98)

En préparation pour octobre 98, Version du serveurWise-Hydro sur CD-Rom avec les données hydrolo-giques sur une base de type ACCESS pour per-mettre aux partenaires de l'Observatoire de dispo-ser localement de la base cartographique et detous les produits qui y sont associés.

Assistance

Formation des agents des partenaires de l'Obser-vatoire aux techniques du mult imédia pour leurpermettre de concevoir et de développer eux-mêmes leurs pages web, Aide à l'édition de bulle-tins périodiques,

Moyens

Action encouragée par l'OMM comme préfigurantun des volets du programme Hycos-AOC. Le fonc-tionnement est assuré par l'ORSTOM depuis 1995,

Equipe de l'Observatoire

- 1 Ingénieur hydrologue Responsable de l'Obser-vatoire,- 3 Ingénieurs informaticiens,-1 technicien en informatique,- 3 Techniciens hydrologues.

PARTENAIRES

• Ministère de l'Environnement et de l'Eau du Burki-na Faso,• Direction de la Météorologie Nationale du BurkinaFaso,• Direction de l'Hydraulique du Bénin,• Centre de Recherche Hydrologique du Came-roun,• Direction de la Recherche Scientifique du Congo,• Direction Nationale de l'Hydraulique du Mali,• Association Malienne d'Hydrologie,• Direction de la Météorologie Nationale ServiceHydrologique RCA,• Service Commun d'Entret ien des Voies Navi-gables de RCA, .• Direction des Ressources en Eau et de la Météo-rologie du Tchad,• Programme de lutte contre l 'Onchocercose :OMS-Oncho,. Autorité du Bassin du Niger : HYDRO-NIGER.. Centre Régional AGRHYMET.

SUD SCIENCES & TECHNOIJOOIKS N"2- JUILLET 1998

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DANS VOS BIBLIOTHEQUESPar Jean-Maurice DURAND

PETITS BARRAGESRecommandations pour la conception, la réalisation et le suivi

(CEMAGREF EDITIONS -1997 - 173 p. -11 000 FCFA)

Cet ouvrage a été rédigé par un col-lectif d'auteurs, sons la coordina-tion de Gérard DEGOUTTE (Direc-teur adjoint de l'Ecole Nationale duGénie Rural, des Eaux et desForêts - ENGREF), et à l'initiativedu Comité Français des GrandsBarrages.

Il aborde de nombreux aspects dela conception et de la réalisationdes petits barrages(par convention, 25m a été la hauteurlimite retenue). Pourchaque type d'ouvra-ge, ce manuel propo-se les recommanda-tions les plusrécentes, prenant encompte les derniersdéveloppements destechniques et desmoyens de calcul.

Le choix de traiter lespetits barrages n'estpas anodin. En effet,pour les grands bar-rages, maîtres d'ou-vrages et concepteursdisposent de procéduresbien claires, dont labonne exécution en Fran-ce est contrôlée par leC.T.P.B. (Comité Tech-nique Permanent des Bar-rages).

Dans le cas des petitsouvrages par contre, dont laconception et l'exécutionsont tout aussi complexes,l'enveloppe financière nepermet pas des études aussi pous-sées que pour les grands. Leconcepteur aura par conséquent àfaire face à des incertitudes plusimportantes.

L'intérêt majeur de ce manuel estdonc de donner de nombreux

conseils, le plus souvent issus d'ex-périences pratiques et parfaitementadaptés aux aléas multiples quel'on peut rencontrer en cours d'étu-de, comme en cours de chantier.

Le contenu suit un déroulementlogique en commençant par un cha-pitre sur le choix des sites et destypes de barrages.

Sont abordés ensuite la pré-détermination de la crue de projet,ainsi que les études préliminairesgéologiques et géotechniques.

Deux chapitres très complets expo-sent les recommandations pour laconception et la construction desbarrages en remblai et en béton.

Tous les aspects font l'objet d'undéveloppement détai 1 lé :

- traitement de la fondation ;- réalisation des remblais ;- exécution des bétons ;- stabilité- drainage et étanchéité ;

- évacuateurs de crues etouvrages annexes ;- dispositifs d'auscultation ;- suivi et contrôle des chan-tiers.

Enfin, un chapitre sur lagestion de la qualité de l'eauet un autre sur la vie dubarrage viennent utilementcompléter le manuel, car cesont des points qui sontpeu souvent abordés dansla littérature.

Nous présentons donc iciun ouvrage de synthèse,agréablement illustré dephotos bien choisies et deschémas clairs et précis.

. . devrait être d'unappui précieux pourtoutes les prises dedécisions qui jalonnentla conception et la vied'un petit barrage.

Notons cependant queson contenu est plusspécialement adaptéaux climats tempérés(et à la France enparticulier). Mais,

notamment sur les sujets très tech-niques, il a été l'une des référencesprincipales pour la rédaction parl'E.I.E.R. et le CEMAGREF d'unmanuel conçu pour le contexte afri-cain et intitulé : " Technique desPetits Barrages en Afrique Sahé-lienne et Equatoriale " (à paraîtreprochainement). O

SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N"2 • JUILLET 1998

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VERS UNE FEDERATION DES ASSOCIATIONS AFRICAINESDES PROFESSIONNELS DE L'EAU

Al 'issue de la ConférenceOuest-Africaine sur la ges-tion intégrée des ressources

en eau tenue à Ouagadougou du 03au 05 mars 1998, des représen-tants d'associations de profession-nels de l'eau se sont retrouvés àl'Ecole Inter-Etats d'Ingénieurs del'Equipement Rural (E.I.E.R.) deOuagadougou, le vendredi 06 mars1998, pour une réunion de concer-tation.

Les participants à cette rencontreinformelle ont échangé sur lesobjectifs et les activités de leursdifférentes associations et ontdégagé des axes de collaborationautour du thème de la gestion inté-grée des ressources en eau enAfrique. .

Les participants ont ainsi recom-mandé la création à moyen termed'une Fédération Africaine des Pro-

Aniadou Hama MAIGAfessionnels de l'Eau (FAPE) en vued'une meilleure coordination desactions. La création de la FAPEdoit permettre aux Associationsd'orienter leurs actions dans l'es-prit de la déclaration de Ouagadou-gou sur la Gestion Intégrée desRessources en Eau (GIRE), de ras-sembler les moyens et de défendredes points de vue en commun dansles forums internationaux.

Pour une première étape, les parti-cipants suggèrent la mise en placed'un bureau provisoire de coordina-tion des associations de profession-nels de l'eau. Mandat a été donné àl'ARID de convoquer, en marge deson Assemblée Générale Consti-tutive prévue en novembre 1998 àl'E.I.E.R, les représentants desautres associations, pour la mise enplace de ce bureau de coordination.Les participants ont recommandéaux associations présentes d'adhé-

rer en tant que personnes moralesles unes aux autres , afin d'êtretenues au courant de l'agenda desautres, de participer à leurs mani-festations et de bénéficier de leursexpertises.

Associations présentes :

Association Africaine d'Hydrologie(A.A.H.)Ligue burkinabé des consomma-teurs (L.C.B.)Association des Professionnels del'Hygiène et de l'Environnement(APHEN)Union Africaine des Distributeursd'Eau (U.A.D.E.)Association Régionale pour l'Irriga-tion et le Drainage (ARID)Flow Régimes for InternationalExpérimental and Network Data(FRIEND-AOC) H

INSTRUCTIONS AUX AUTEURS

La revue" SUD SCIENCES ET TECHNOLOGIES ", éditée par l'E.I.E.R., invite les auteurs à luisoumettre des articles dans les domaines de

compétence des enseignements dispensés àl'E.I.E.R., soit :

• hydrogéologie,• hydrologie,• conservation des eaux et des sols,• hydraulique villageoise,• hydraulique agricole et ouvrages associés(Parrages),• hygiène et assainissement,• traitement et distribution de l'eau,• gestion des ressources naturelles,• énergie,• météorologie,• télédétection et photo-interprétation,• environnement et sciences de la nature,• informatique (au sens large : internet, etc.),• construction, habitat, architecture, génie civil,• sociologie, sciences économiques et humaines.

Les articles doivent aborder ces domaines dansun but d'information scientifique et techniqueappliquée au développement. Tous les manus-

crits seront préparés conformément aux instruc-tions qui suivent et seront envoyés en trois exem-plaires à l'adresse suivante :

Revue " SUD SCIENCES ET TECHNOLOGIES "Ecole Inter-Etats d'Ingénieursde l'Equipement Rural (E.I.E.R.)

03 BP 7023 OUAGADOUGOU 03 - BURKINA FASO

Préparation du manuscritles textes originaux devront être présentéscomme suit ;

• titre significatif, noms et prénoms des auteurs,adresses postales complètes, Un astérisquedevra être accolé au nom de l'auteur à qui doitêtre adressée la correspondance,• résumé (250 mots) et mots clés, en français eten anglais,• texte de l'article,• remerciements, références bibliographiques.• Chaque page du manuscrit doit être numéro-tée et la longueur de l'article située entre deuxet quinze pages.•Fournir une disquette du manuscrit au formatword ou compatible.

SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N" 2 - JUILLET 1998

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Sud-Sciences et TechnologiesSemestriel de l'Ecole Inter-Etats d'Ingénieurs de l'Equipement Rural

N° 2-Deuxième semestre 1998

03 BP 7023 Ouagadougou 03 - BURKINA FASOTel : (226) 30 71 16 / 17 - Fax : (226) 31 27 24 - E-rnail : [email protected]

f

Directeur de publicationAmadou Hama MAIGA

Rédacteur en ChefJean Maurice DURAND

Comité de rédactionA.H. MAIGA

J.M. DURANDB. DIENGT, DJIAKOM. MOREL

avec l'aimable participation deA. DEZETTER (ORSTOM).

Réalisation de la maquetteF, de S. NASSA

sous la responsabilité deJean Maurice DURAND (E.I.E.R,)

et deR. OUATTARA (CREPA).

ImpressionIMUPA

02 BP 5597 Ouagadougou 02Tel : 30 17 59Fax : 30 17 59

•c

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émis sur Banque Agence

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SUD SCIENCES & TECHNOLOGIES N"2- JUILLIil l'J'JS

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y.:éversoïr du barrage d'AI Bassam de Niarïdituni d'un dissipateur d'énergie en gabions.