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Le 26 janvier prochain sera l'occasion de faire conver ger les revendications des différentes catégories de personnel des établissements de l'éducation nationale et celles de l'ensemble des fonctionnaires. Dans les écoles, la mobilisation est nécessaire à l'heure où le rectorat et la mairie de Paris lancent un bilan biaisé du projet éducatif territorial de l'ARE et des trois ans passés de la réforme des rythmes scolaires avec la ferme intention de ne rien modifier au désastre provoqué par cette réforme à laquelle SUD éducation s'oppose toujours aussi fermement. C'est aussi le mo ment de l'année où il faut se battre contre les ferme tures de classes qui vont être programmées pour la rentrée 2016 et exiger, lors des opérations de carte scolaire (CTA le 9 février, CDEN le 18, alors que le ministère accorde généreusement … 0 poste pour les écoles parisiennes), les ouvertures nécessaires de classes ordinaires et de postes ASH et les indispensables créations de postes de remplaçants face au scandale continu des congés nonremplacés et à la quasidisparition de la formation continue. Dans le second degré, c'est aussi le moment pour exi ger des DHG qui permettent de baisser enfin les ef fectifs des classes de collège et de lycée et d'enseigner dans des conditions acceptables. Et l'urgence est de maintenir la pression contre la réforme des collèges que la ministre veut imposer contre la volonté quasi unanime (même si pour des raisons parfois différentes) des personnels et de leurs organisations syndicale qui ont décidé de faire du 26 janvier une nouvelle étape de mobilisation pour dire «non» à cette réforme, à la modulation des horaires disciplinaire, à la fausse «au tonomie» qui sera un renforcement de l'arbitraire des chefs d'établissement, à l'accompagnement fausse ment «personnalisé», aux EPI, à la formationcollège imposée (souvent hors temps de service) en rempla cement de la formation continue … Pour tous les personnelles administratifves, ou vrierères, enseignantes, auxiliaires, c'est par la grève intercatégorielle et sans doute audelà d'une seule journée qu'il faut instaurer un rapport de force pour l'amélioration des conditions de travail et la ré duction du temps de service, des créations massives de postes de titulaires, la titularisation sans condition de tous les précaires ! AG et manif du 26 janvier : consulter notre site internet pour connaître les lieux et horaires de rendez vous car pour le moment ils ne sont pas encore calés. Retour de l'ordre moral Urgence contre l'état d'urgence ! Nouvelle procédure d'évaluation des per sonnels de la région REP+ : dégradation des conditions de travail à tous les étages!

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Journal de SUD éducation 75

30 bis rue des Boulets

7501 1 Paris

Tél/Fax. : 01 44 64 72 61

[email protected]

www.sudeducation75.org

n°26714 janvier 2016

N°CPPAP : 031 4 S 06897 2€

Abonnement : 20 €Directrice de la publicationMarie-Françoise LEFEBVRE

Hebdomadaire

Imprimé par nos soins.

Dépôt légal en cours.

Le journa

l

1

MARDI 26 JANVIER  : TOUTES ET TOUS EN GRÈVEdans les écoles, les établissements et les services,

comme dans toute la Fonction Publique !

Le 26 janvier prochain sera l'occasion de faire conver­ger les revendications des différentes catégories depersonnel des établissements de l'éducation nationaleet celles de l'ensemble des fonctionnaires.Dans les écoles, la mobilisation est nécessaire à l'heureoù le rectorat et la mairie de Paris lancent un bilanbiaisé du projet éducatif territorial de l'ARE et destrois ans passés de la réforme des rythmes scolairesavec la ferme intention de ne rien modifier au désastreprovoqué par cette réforme à laquelle SUD éducations'oppose toujours aussi fermement. C'est aussi le mo­ment de l'année où il faut se battre contre les ferme­tures de classes qui vont être programmées pour larentrée 2016 et exiger, lors des opérations de cartescolaire (CTA le 9 février, CDEN le 18, alors que leministère accorde généreusement … 0 poste pour lesécoles parisiennes), les ouvertures nécessaires declasses ordinaires et de postes ASH et lesindispensables créations de postes de remplaçants faceau scandale continu des congés non­remplacés et à laquasi­disparition de la formation continue.Dans le second degré, c'est aussi le moment pour exi­ger des DHG qui permettent de baisser enfin les ef­fectifs des classes de collège et de lycée et d'enseignerdans des conditions acceptables. Et l'urgence est demaintenir la pression contre la réforme des collègesque la ministre veut imposer contre la volonté quasiunanime (même si pour des raisons parfois différentes)des personnels et de leurs organisations syndicale quiont décidé de faire du 26 janvier une nouvelle étapede mobilisation pour dire «non» à cette réforme, à la

modulation des horaires disciplinaire, à la fausse «au­tonomie» qui sera un renforcement de l'arbitraire deschefs d'établissement, à l'accompagnement fausse­ment «personnalisé», aux EPI, à la formation­collègeimposée (souvent hors temps de service) en rempla­cement de la formation continue …Pour tous les personnel­le­s administratif­ve­s, ou­vrier­ère­s, enseignant­e­s, auxiliaires, c'est par lagrève intercatégorielle ­ et sans doute au­delà d'uneseule journée ­ qu'il faut instaurer un rapport de forcepour l'amélioration des conditions de travail et la ré­duction du temps de service, des créations massivesde postes de titulaires, la titularisation sans conditionde tous les précaires !Enfin, la grève et la manifestation unitaires du 26 fé-vrier ont pour objet de peser sur les négociationssalariales de la Fonction Publique qui vont se teniren février 2016 après plus de cinq ans de blocage destraitements des fonctionnaires. Pour Sud éducationet l'union syndicale Solidaires il n'est pas questiond'attendre le dérisoire + 0,1   % que le gouvernements'apprète à lacher à quelques mois de l'élection pré-sidentielle 2017  ! Nous voulons les moyens de vivretous et toutes dignement et, immédiatement, uneaugmentation conséquente des salaires et une réduc-tion significative des inégalités.

AG et manif du 26 janvier : consulter notre siteinternet pour connaître les lieux et horaires de rendez­vous car pour le moment ils ne sont pas encore calés.

- p. 2 : Retour de l'ordre moral- p. 3 et 4 : Urgence contre l'état d'urgence !- p. 4 : Nouvelle procédure d'évaluation des per­­sonnels de la région

- p. 5 et 6 : REP+ : dégradation des conditions detravail à tous les étages!- p. 7 : Compte-rendu du stage «Pour un revenudétaché du travail»

Sommaire

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«Lorsqu'une société sent trembler ses bases, ellecherche, au-delà de causes souvent évidentes, uneresponsabilité morale en tête de ses malheurs.» Voi-là ce qu’écrivait l’historien Robert Fossier dans sonlivre La société médiévale. Courte citation mais lourdede sens, qui pourrait parfaitement nous éclairer surcertaines tendances qui affectent le système éducatif.

Le recours et le retour à la morale s’inscrivent danscette dynamique et ne datent pas d’hier. Déjà en 2008,Xavier Darcos, ministre de l’Éducation Nationale deSarkozy, avait souhaité la réinstauration de leçonsde morale, prétendant «inculquer des règles de po-litesse et de civilité». L’idée a suivi son cours puisqueLuc Chatel et Vincent Peillon l’ont, par la suite, re-pris à leur compte dans le cadre de la mise en placed’une instruction morale et civique pour l’un, decours de morale laïque pour l’autre. Une idée qui re-prend en grande partie un esprit très «IIIe Répu-blique» durant laquelle l’école a été le vecteur d’unemorale républicaine formatée et conformiste.

Communé-ment, on con-sidère la mo-rale comme unensemble plusou moins or-ganisé de nor-mes et de va-leurs auquelun individusoumet libre-ment ses ac-tions. Bienentendu, agirmoralement nenous exonèrepas d’exercernotre esprit

critique, d’émettre nos idées et d’exercer notre libre-arbitre.

Est-ce bien le cas aujourd’hui  ? La morale revient àla charge et l’ordre moral semble de nouveau vou-loir s’imposer à l’école. Et cela ressemble énormé-ment à une mise au pas des usagers et des personnelsdu système éducatif  ! On peut s’appuyer sur quelquesexemples.

La mise en œuvre d’un enseignement moral et ci-vique dès le début de l’année scolaire vise à un for-matage de la sensibilité ou du jugement de l’élève,les réduisant à des compétences qui doivent êtremaîtrisées et intégrées. Lors de la mise en place dulivret de compétences, on avait déjà pu constater uneparodie similaire avec l’évaluation de compétencessociales.

La Charte de la laïcité accompagne le mouvement  eta fait parler d’elle dans les écoles. Elle devait êtreparaphée par les parents d’élèves, laissant planer untemps des menaces de sanctions en cas de non signa-ture. Tout cela dans le cadre d’une mobilisation del’école pour les valeurs républicaines  ; valeurs quidemeurent respectables dans l’absolu mais qui virentau prêchi-prêcha républicain et moraliste.

Enfin, les personnels n’échappent pas au retour del’ordre moral. L’année 2015 a été marquée par descas majeurs de cas de répression syndicale, à l’imaged’enseignants du collège Bellefontaine à Toulousequi ont été sanctionnés à des degrés divers pour faitde grève et pour leur opposition à la réforme del’éducation prioritaire. Dans cette même académiede Toulouse, un inspecteur académique avait vouluficher les professeurs en fonction de leur degréd'adhésion à la réforme du collège applicable à larentrée 2016.

Élèves, parents, personnels… Personne n’est épargnéet tous doivent obéir et se conformer. Un examenplus minutieux de la maternelle à l’université multi-plierait les exemples de ce retour à un ordre moralqui dissimule mal les carences du système éduca-tif  dont les moyens se réduisent régulièrement, aumême titre que d’autres services publics ; qui nie lesinégalités sociales et scolaires en avançant undiscours sur des valeurs républicaines, l’égalité entête, mises à mal par des réalités vécues difficilementau quotidien, notamment par les classes populaires  ;qui néglige les nombreuses composantes d’une so-ciété cosmopolite, multiculturelle et en évolutionpermanente  ; qui vise plus largement à faire accep-ter au plus grand nombre une école soumise auxrègles du néolibéralisme. En somme, un retour àl’ordre moral qui écarte les causes politiques, socialeset économiques évidentes et qui fait peser sur l’écoleune responsabilité qui n’est pas la sienne.

Retour de l'ordre moral

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Le mot urgence au lieu de sonner comme un appelà la résistance notamment en ces temps d’urgenceclimatique s’est transformé en un appel sécuritairedes plus nauséabonds.

Au choc des at-tentats du 13novembre, dansles heures quiles ont suivis,s’est ajoutée lapantomime del’exécutif dé-crétant l’étatd’urgence quine semble pasprêt de s'arrê-ter. En effet, la

levée prévue pour le 26 janvier apparaît bien hypo-thétique, car semble se dessiner un nouvel état denotre démocratie, forteresse désormais ébranlée parles migrations politiques et climatiques et la crisecapitaliste, un état que Giorgio Agamben (philosopheitalien) qualifie d’État de sécurité. La terrible ironiede cette histoire est bien que les armes répressivesdont se dotent Hollande et son gouvernement ne leurpermettront pas de gagner les élections alors qu’ellesoffrent aux futurs vainqueurs des horizons sans li-mite et ce, dans un consensus d’assentiment assour-dissant.

Depuis le 14 novembre, plus de 3 000 perquisitionsadministratives ont été menées sur tout le territoireavec 346 arrestations et 51 personnes incarcérées.Compte-tenu des moyens mis en œuvre dans le cadrede l’état d’urgence, très peu de procédures ontconcerné le terrorisme djihadiste. Parmi les 150 as-signé-e-s à résidence, on compte des militant-e-s éco-logistes lié-e-s à l’Anti-Cop21.

Plusieurs manifestations ont été interdites  :   en Bre-

tagne et notamment à Paris. Dans la capitale, deuxmanifestations contre l’état d’urgence mais aussi desoutien aux migrant-e-s ont donné lieu à des vio-lences policières massives, des interpellations (58puis 317 personnes), des gardes à vues, des convoca-tions…

Le deuxième acte de l’état d’urgence se jouera avecla modification de la Constitution annoncée par Hol-lande lors de la réunion du Congrès à Versailles. Larévision portera sur les articles 16 concernant l’oc-troi des pleins pouvoirs et 36 concernant les moda-lités d’instauration de l’état de siège. Il s’agit pourHollande de «disposer d’un outil approprié pour fon-

der la prise de mesures exceptionnelles, pour une cer-

taine durée, sans passer par l’état de siège, ni renier les

libertés publiques». Un état d’urgence moins milita-risé mais qui pourrait durer beaucoup plus long-

Urgence contre l’état d’urgence  !

Non à l'«état d'urgence permanent»

Après la loi de programmation militaire dedécembre 2013, qui par son article 13 étend lespouvoirs militaires de surveillance des autoritésadministratives françaises à «   la prévention de lacriminalité  », le gouvernement entend maintenantaccroître les pouvoirs de la police  : en assouplis-sant des règles d’engagement armé des policiers,en élargissent la possibilité offerte aux forces del’ordre de fouiller des bagages et des véhicules,sous l’autorité du préfet, en menant des perquisi-tions de nuit, dans le cadre d’enquêtes prélimi-naires du parquet.. .Sous-couvert de lutte contre le terrorisme il s'agitni plus ni moins de passer à un état de répressionpermanent, un état militaire et policier, quipermettra de faire arrêter ses propres adversairespolitiques, tout comme pendant la COP 21.Sud éducation Paris s'oppose à ces lois liberticideset refuse l'état d'urgence.

Non à la déchéance de la nationalité et à la discrimination

Le gouvernement s'illustre encore une nouvelle fois en reprenant les vieilles rengaines de l'extrêmedroite en souhaitant la déchéance de la nationalité pour les binationaux coupables de terrorisme. Il s'agitd'instaurer l’idée qu’il y aurait deux catégories de Français  : les binationaux nés français, qui sont «unpeu moins français» et les Français qui n’ont qu’une nationalité et qui seraient «un peu plus français».Constitutionnaliser la déchéance de nationalité pour les binationaux ne serait rien de moins qu’une vic-toire idéologique pour les terroristes djihadistes comme pour l’extrême droite.Sud éducation Paris s'oppose à cette vision fasciste qui prétend que la coexistence entre personnes dedifférente origines est impossible.

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Les représentantes de Sud éducation en Île-de-Franceont décidé de ne pas participer à la mise en place desprocédures de l'entretien professionnel. Cette nou-velle procédure d'entretien, «notation rénovée», sup-prime la note chiffrée qui est remplacée par unentretien d'évaluation professionnel «qualitatif» (se-lon le décret du 16/12/2014), qui renforce l'aspect ar-bitraire de cet entretien. Nous refusons le principemême de l'évaluation des personnels et revendiquonsla suppression de l'entretien professionnel d'évalua-tion.

Il s'agit actuellement pour l'employeur d'ajuster laprocédure dans le cadre de la mise en place de la no-tation au mérite et du renforcement du rôle de la hié-rarchie intermédiaire que représentent les chefsd'équipe. Nous nous opposons à l'un comme à l'autre.

Nous ne nous résignons pas à accepter le dispositifd'évaluation et refusons clairement de collaborer àla gestion hiérarchique des personnels.

Ce dispositif a pour objectif de faire accepter par lesagents des lycées et du siège le manque systématiqueet sévère de personnel, les suppressions de postes detitulaires, et le non remplacement des absences dansle cadre de l'alourdissement des tâches qui enrésultent.

Nous revendiquons un même statut pour toutes ettous, dans l'immédiat aucun salaire à moins de 2000euros, la création de postes de titulaires à la hauteurdes besoins exprimés par les personnels et la titula-risation sans conditions de tous les personnels pré-caires.

Nouvelle procédure d'évaluation des agent-e-s de la région

temps, un Patriot Act à la française.

Parmi les mesures déjà prévues dans le texte, la dé-chéance de nationalité pour les binationaux accusésde terrorisme, qui induit une inégalité fondamentaleentre les français-ses, entre ceux qui «   mériteront  »de l’être et les autres. La nationalité ne sera plus undroit, il faudra la mériter  !

Au niveau législatif, le gouvernement va proposerune nouvelle réforme pour étendre les pouvoirs de

police en dehors de la période d'état d'urgence, quis’ajoutera à la loi sur le renseignement votée il y aplusieurs mois. En vrac quelques mesures annoncées.La possibilité de saisie par la police de tout objet oudocument lors d’une perquisition administrative etce, sans contrôle du procureur, l'interconnexion glo-bale de tous les fichiers, l'élargissement des possibi-lités de vidéosurveillance dans les lieux publics,l’interdiction du Wi-Fi ouvert en cas d’état d’urgence,le blocage des réseaux d’anonymisation comme Tor,l’obligation pour les services de messagerie de four-

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Expérimentés l'année dernière dans la Goutte d'Or,les REP+ sont mis en application dans l'académie deParis cette année, à la suite de la modification de lacarte de l'éducation prioritaire.Nous assistons à la poursuite du démantèlement despolitiques d'éducation prioritaire, à savoir de nom-breuses sorties d'écoles et de collèges de REP malgréune mobilisation déterminée des personnels. En ef-fet, cette réforme se fait à moyens constants, lesmoyens supplémentaires donnés aux REP+ sont desmoyens retirés aux autres établissements parisiens.

Les obligations réglementairesLes enseignant-e-s du primaire en REP+ sont déchar-gé-e-s de 18 demi-journées (soit 54h) devant élèvesdans l'année pour assister à des réunions de concer-tations ou conférences «   inter degré  » et des réunionsd'équipes. Il s'agit donc de 54 heures annualisées, quis'ajoutent aux 108h de notre temps de service depuisle décret de 2008.Dans le second degré, les enseignants ont une «pon-dération» de 1,1 pour 1h de cours, c'est-à-dire que  lescertifié-e-s par exemple font 16,3h (plus éventuelle-ment des HSA) au lieu des 18.

Des conséquences pour les collègues en REP+Le contenu des conférences et ateliers «inter degré»ainsi les dates de ces réunions sont imposées par lahiérarchie.Pour les enseignants du premier degré, il n'y a pasde texte qui précise le cadre dans lequel les heuresannualisées peuvent être organisées. Dans certainsREP+, les IEN tentent d'imposer des heures supplé-mentaires non rémunérées de présentation du REP+sans compter le temps passé en équipe à tenter d'or-ganiser ce dispositif.

Les enseignant-e-s n'ont évidemment pas eu le choixd'accepter ou de refuser cette modification impor-tante de l'organisation de leur temps de travail. Cesheures de pondération censées faciliter le «travail enéquipe» les rendent encore plus difficile dans les faits,puisqu'il faut alors prévoir des réunions en dehorsdes horaires de classe pour que toute l'équipe puissese réunir au complet.De plus, dans la déclinaison parisienne actuelle desREP+, 2 ou 3 remplaçant-e-s ZIL sont affecté-e-s pourchaque REP+ (6 à 8 écoles). La plupart d'entre eux-elles ne sont pas volontaires, il s'agit essentiellementde collègues débutant-e-s sans poste à l'issu du mou-vement qui se retrouvent dans des écoles difficiles.Leur présence sporadique dans chaque classe com-plique leur travail au quotidien. Leur situation estdifficilement supportable, un nombre conséquent estdéjà en arrêt maladie et beaucoup envisagent dechanger de profession.

REP+  :   dégradation des conditions de travail à tous les étages  !

Remplacements… ou plutôt pas!

Les suppressions de postes de l'ère Sarkozy et lespromesses de créations non-tenues de l'ère Hol-lande nous amènent aujourd'hui à une situationcatastrophique au niveau du remplacement des en-seignant-es absent-es dans le premier degré. Conti-nuellement, nous avons en fond de classe les élèvesdes collègues absent-es, et les ZIL et brigades sonten nombre totalement insuffisant. Depuis deux ansSud éducation Paris dénonce cet état et exige despostes dans toutes les instances auxquelles noussiégeons, peu de réponses arrivent. L'an dernierl'académie nous rétorquait des pics d'épidémiecomme cause et non un manque de personnel. Cedébut d'année scolaire, encore plus difficile et sansmaladie virulente à l'horizon, fait reconnaître parl'académie l'existence réelle du problème et les pro-positions de solutions ne sont pas satisfaisantes  :l'emploi de contractuel-les pour l'immédiat et lafermeture de classes pour rendre la brigade deremplacement plus efficace pour l'an prochain. Eneffet le ministère ne donnera aucun poste à Parisen 2016-2017.

Sud éducation Paris réaffirme sa consigne de re-fus d'accueillir les élèves des collègues absent-esau-delà de deux journées et son refus d'utilisationd'emplois précaires.

Nous exigeons la création de postes d'enseignant-es en nombre suffisant pour couvrir les absences.

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Dans le second degré, certain-e-s enseignant-e-s ontvu leurs projets interrompus par la réforme et sevoient obligé-e-s de prendre en charge des disposi-tifs REP+ en plus de leurs obligations réglementairesavec des principaux qui ont toute autorité pourimposer aux collègues ces dispositifs particuliers.Enfin, aucune mesure compensatoire n'a été prévuepour les autres personnels, notamment les admi-nistratifs, alors qu'ils sont touchés par la réforme no-tamment au niveau de leurs conditions de travail.

Sud éducation Paris appelle à être vigilant-e et àcomptabiliser toutes les heures effectuées pour lesdispositifs REP+ dans le volume horaire des 54h pourle premier degré.Rappelons que concernant les 108h d'animations pé-dagogiques, il avait été négocié que la hiérarchie nepouvait raisonnablement imposer une présence ob-ligatoire à une réunion en particulier mais devait plu-tôt proposer plusieurs dates au choix. Cela doitégalement être le cas pour les réunions REP+  !

Face à la désorganisation actuelle des écoles en REP+,Sud éducation propose que les 54h de décharge deservice soient organisées sous la forme (elle aussidisparue depuis quelques temps faute d'une brigade-stage en nombre suffisant) des stages-école (à savoirque toute l'équipe d'une école est remplacée pendantun temps donné par des brigades-stage). Ainsi lescollègues bénéficieraient de 2 semaines pleines + 6heures dans l'année pour s'organiser et réfléchir ef-

fectivement en commun et sur leur temps de serviceà ce qu'ils veulent mettre en place dans leurs écoles.Bien sûr cette modalité de décharge ne pourra êtreeffective que si le rectorat met les moyens afin de re-constituer une vraie brigade de remplacement  ! Cettedécision aura aussi le mérite de permettre à desécoles hors REP+ de bénéficier elles aussi de stage-école puisque la brigade-stage sera enfin reconsti-tuée  !

Des conséquences pour toutes et tousChez les enseignant-e-s du premier degré, la mise enplace des REP+ accentue l'annualisation du temps detravail et les différences de traitement selon les cir-conscriptions, et ne propose pas de véritable tempsde concertation en équipe.Pour les enseignant-e-s du second degré, on constatedéjà une diminution des moyens avec des DHG quidevraient encore baisser et ôter la possibilité pourbeaucoup de collèges REP de maintenir des demi-groupes dans certaines matières.Si la circulaire de refondation de l'éducation priori-taire prend acte de l'accroissement des inégalités so-ciales, elle ne les réduit pas. Bien au contraire  ! Elledégrade les conditions de travail  de tous-tes  !Ne nous y trompons pas, la mise en place des REP+(bien loin d'une vraie politique d'éducation priori-taire) est un laboratoire d'expérimentation pourl'éducation nationale… Tout ce qui s'y déroule actuel-lement trouvera bientôt sa déclinaison dans l'en-semble des écoles et établissements  !

Entrer dans le métier d'enseignant-e à Paris

Beaucoup de professeurs des écoles stagiaires vivent une an-née harassante et déroutante: Ils et elles se retrouvent à cou-vrir à mi-temps les postes non pourvus dans les écoles les plusdifficiles de Paris, celles que les plus aguerri-es ne demandentplus. Un mi-temps est une réelle charge de classe et le pro-gramme de cours de l'ESPE est trop chargé sur le reste de lasemaine (par exemple le mercredi jusqu'à 19h). Un mi-tempsen classe, un mi-temps en cours et tout le reste occupé par lapréparation de la classe et des mémoires, plus grand-chosepour vivre et se ressourcer. Nous croisons dans les écoles desstagiaires épuisé-es, démotivé-es, dans le doute de leurs capa-cités, qui finissent par penser à la démission. Il est clair que ce qui est exigé est bien trop lourd en chargede travail et en stress, ils et elles se retrouvent seul-es face à des classes difficilement gérables d'autantque bien souvent ces postes sont complétés par un-e enseignant-e T1 qui se trouvent dans le même désar-roi et qui combinent un autre complément de mi-temps tout aussi difficile.

Qu'on se le dise, le dispositif pour l'an prochain sera le même malgré le constat de déstabilisation et lesdémissions. À nous d'être attentifs-ves et solidaires de nos jeunes collègues, de les soutenir , de discuteravec eux et de leur conseiller de nous appeler quand cela devient trop difficile à vivre.

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Le stage organisé par notre syndicat a réuni une tren-taine de personnes le jeudi 5 novembre.

Les deux intervenants, Carlo Vercellone et Jean-Ma-rie Monnier (profs d’économie à Paris 1), ont présen-té le travail qu’ils mènent autour de la mise en placed’un revenu de type nouveau, le RSG, revenu socialgaranti. Contrairement au RSA ou aux théories del’allocation universelle qui proviennent de la redistri-bution, le RSG est envisagé comme un revenu pri-maire en ce qu’il rémunérerait une activité deproduction, au sein de l’économie de la connaissance(informatique par exemple). Pour Carlo Vercellone,la connaissance même est productive et elle s’appuiesur des activités de réflexion, d’échange de travail endehors d’un temps de travail repéré. Le RSG vien-drait alors comme un salaire pour payer le travailgratuit non reconnu jusque-là. S’appuyant sur lestravaux de Gorz, il montre que l'instauration d'un telrevenu permettrait de s’émanciper du travail gratuitet de passer d’un modèle de la précarité subie à unemobilité choisie.

Le débat qui a suivi a été très riche et nous a permis

de confronter des positions qui pouvaient être diver-gentes. La question de l’inconditionnalité du revenugaranti, c’est-à-dire de la contre-partie en travail, aété posée car certaines approches notamment cellede l’allocation universelle font dépendre l’octroi durevenu à un travail. De même la place de l’argent etde la monnaie a fait l’objet de discussions dans lecadre du passage à une société émancipée et alter-native. Comment concevoir une économie sans mon-naie  ? Comment envisager la transition d’un modèlecapitaliste au modèle alternatif que nous voulons  ?

La question sous-jacente à ces débats était bien dedécider ou non de faire du RSG une revendicationunifiante pour les précaires, les chômeur-ses et lescelles-ceux qui ont un emploi garanti. Suite à ces dé-bats, nous avons décidé de réaliser un 4 pages sur lerevenu détaché du travail dans les 6 mois à venir etd’organiser un cycle de discussion, une sorte de la-boratoire de réflexion, sur travail, emploi, produc-tion, revenu…

La première séance devrait se tenir en février sur lesquestions du plein emploi.

Compte-rendu du stage «Pour un revenu détaché du travail»

Stage : Se syndiquer et militer à Sud éducation Paris, mieuxconnaître Solidaires et sa démarche interprofessionnelle

pour qui ? pour tous les personnels de l'éducation nationale, de la ville de Paris, du département etde la régionquand ? lundi 14 et mardi 15 mars 2016 de 9h à 17hdéroulé :- le lundi : Présentation du syndicat Sud éducation Paris : les raisons d'y adhérer et de s'y investir,mieux connaître ses droits et les défendre sur son lieu de travail.­ le mardi : Présentation de l'Union Syndicale Solidaires avec l'Union Locale de Solidaires Parisoù ? au local de Sud éducation Paris, 30 bis rue des Boulets 75011 Paris (métro Nation ou Rue des Bou-lets) le lundi, le lieu est encore à définir pour le mardi.démarche : faire parvenir à son supérieur hiérarchique au moins 1 mois avant le début du stage sademande papier (voir les modèles en page centrale).

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Agenda- mardi 19 janvier à 18h : AG des adhérent-e-s de

Sud éducation Paris au local (code 248A).

- jeudi 21 janvier à 18h : soirée discussion "Luttes

au Kurdistan" ouverte aux adhérent-e-s au local.

- mercredi 3 février de 9h30 à 17h 30 : Journée

de formation syndicale organisée par l’Union syn-

dicale Solidaires - Autour du conflit en Syrie : Iran,

Kurdistan, Syrie, Turquie (Salle traversière 15/17 rue

traversière 75012 Paris, Métro : Gare de Lyon ou

Quai de la rapée).

­ vendredi 5 février à 16h : Réunion d'InformationSyndicale pour les enseignant­e­s des écoles (cartescolaire, rythmes scolaires ...), à la Bourse du travailsalle Jean Jaurès, 3 rue du Château d'eau- mardi 9 et jeudi 18 février à partir de 9h : CTA

et CDEN sur les mesures de carte scolaire dans le

1er degré, tous-toutes les collègues mobilisé-e-s sont

appelé-e-s à se rassembler devant le retorat dès 8h30

- vendredi 12 février : date limite pour envoyer sa

demande pour le stage «Se syndiquer et militer à

Sud éducation Paris, mieux connaître Solidaires et

sa démarche interprofessionnelle» des 14 et 15 mars

prochain (les modèles sont en page centrale).

Déposé le

14 janvie

r 2016

Le bulletin d'adhésion est disponible surnotre site internet^ : ^ sudeducation75.org

Sud éducation Paris dispose désormais

- d'un compte twitter : @sudeducparis

- et d'une page facebook : Sud éducation