#6: la diaspora africaine

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Decouvrez huit visages de la diaspora Africaine

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« Pourquoi penses-tu qu’il faille nécessairement que je rentre dans mon pays pour contribuer à son développement ? ». Cette question, qui m’a été posée il n’y a pas si longtemps, m’a poussé à analyser la diaspora africaine dans sa relation avec le continent.Depuis l’engouement récent porté à l’Afrique, la thématique de la diaspora est plus que jamais

au goût du jour. Revendiquer ses origines, porter haut et fort les couleurs de son pays, être fièr(e)s tout simplement, sont autant de valeurs que les africains semblent défendre avec de plus en plus de ferveur.Seulement, on a souvent tendance à penser (de manière mécanique) que servir son continent reviendrait forcément à y retourner. Aider l’Afrique serait-il nécessaire-ment tributaire d’un retour aux sources ? La mondialisation et le mélange des cul-tures actuels ne sont-ils pas plutôt favorables à une ouverture d’esprit plus grande , et donc une manière différente d’appréhender les relations diaspora/continent ? Ce sont de vraies questions, qui ont fait débat au sein de notre rédaction.On en revient au final à se demander quel rôle précis devrait jouer la diaspora sur le terrain. Quels liens devraient se créer entre les « exilés » et les locaux ? En tant que citoyen du monde en 2012, quels compromis le jeune africain issu de la diaspora doit t-il trouver pour s’ouvrir au monde tout en restant lié à ses origines ?Vous l’aurez compris, nous n’avons pas pu nous mettre d’accord. Le plus simple dès lors, a été de donner la parole à des entrepreneurs et actifs africains qui, de part leur statut, ont souvent le « cul entre deux chaises ».Jacques Johnatan Nyemb (P.16) relève l’existence de plusieurs diasporas au sein desquelles chacun d’entre nous devrait dans un premier temps s’identifier, avant de planifier toute action bénéfique en faveur du continent. Yannick Itoua (que vous découvrirez en P.4) affirme quant à lui qu’il serait hypocrite de vouloir s’investir pour l’Afrique, sans y retourner à un moment ou à un autre.Cette question, nous vous la posons à notre tour aujourd’hui : Pensez vous qu’il faille nécessairement rentrer dans son pays pour contribuer à son rayonnement ?

Bonne Lecture ! Joan.Y

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4 -Conversation avec Yannick Itoua

6 -4 Questions a Kweku Awuah

8- DécouvrezAFRIKARCHI

10- Inspir’ Start-upWontanara.com

12- Coup de CoeurReine Mbéa

14 -Maquillage pour toutes Aida MakeUp Cosmetics

16 -Lettre OuverteJonathan Nyemb

18- Inspir’ Eco Serge Tchaha

SOMMAIRE

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Yannick Itoua« Les investissements étrangers seront préjudiciables au con-

tinent si les africains n’y sont pas directement associés. »

Il est Franco-congolais et il a 34 ans. Doté d’une double formation sciences po et ESCP, Yannick Itoua fait partie de ces jeunes qui croient en l’Afrique et en ses potentialités. Depuis plusieurs années déjà, il met son talent et son dynamisme au service du conti-nent. Bribes de conversation...

Parlons Profession.Mon premier métier est celui d’économiste : J’ai débuté en tant que chargé d’études dans un bureau d’études industriel, pour le compte d’une compagnie pétrolière. J’avoue que si j’avais pu choisir mon métier librement, sans les contraintes familiales ou environnementales, j’aurais été enseignant. Je n’ai toujours pas perdu cette envie d’ailleurs. Je trouve que le métier d’enseignant est le plus beau qu’on puisse exercer. Depuis bientôt 2 ans, je tra-vaille comme Senior Advisor pour la Banque d’affaires Bryan Garnier & Co, au département Private Equity. Je suis en charge des questions d’investissement dans les pays émergents, notam-ment dans tous les secteurs d’infrastructures avec un focus sur les technologies propres (Eau, Energies renouvelables…).

Parlons de l’ABC .C’est vraiment une des expériences dont je suis le plus fier. L’initiative a été menée par un groupe dont je faisais partie. L’impératif était de créer un réseau de solidarité entre étudi-ants et diplômés africains, qu’ils soient is-sus d’écoles ou d’universités. Il était aussi question de faciliter l’accès à l’information sur l’Afrique, en termes d’opportunités d’investissements ou de recherche d’emploi par exemple. L’expérience a été extraordi-naire, car le projet a été reçu avec beaucoup d’enthousiasme. Nous avons su très vite dé-montrer la pertinence et l’efficacité de l’ABC. Ce qui fait qu’aujourd’hui l’association existe tou-jours, presque 10 ans après sa création. C’est certainement l’un des réseaux les mieux organisés dans le genre.

Des activités de l’ABC aujourd’hui…Je ne suis plus membre actif de l’association. Toutefois, je fais par-tie du conseil d’administration qui est l’organe de surveillance et de contrôle. Je m’assure que les ac-tivités sont toujours en conformi-

té avec l’esprit qui animait ceux qui ont mis le projet sur pied. J’interviens ponctuellement pour du conseil, pour des orienta-tions sur des projets spécifiques, sur des questions d’organisation interne (élections, constitution du bureau, etc.).En dehors de cela l’ABC continue à organiser une multitude d’activités comme des forums de recrutement ou des séminaires de discussions et de réflexion. Les thématiques abordées sont assez pointues, et portent souvent sur les questions économiques et financières en Afrique. Une série de concours sur l’entreprenariat, ainsi que quelques actions humanitaires sont aussi engagés. ABC est un réseau qui vit autour de tous ces évènements. A travers ceux-ci, solidarité et cohésion sont mis en avant pour permettre aux af-ricains et à ceux qui aiment l’Afrique de partager leur expérience.

Ton activité dans l’Edition.L’Edition c’est une vraie passion. Je suis un grand amateur de

litterature, et comme je l’ai dit au début, je suis très sensible aux missions de transmission de savoir. Mon aventure dans

l’édition a commencé un peu par hasard. J’avais été man-daté dans le cadre de mes activités professionnelles pour

faire une étude de faisabilité sur le secteur bancaire en Afrique Centrale. Nous nous sommes rendu compte sur le terrain que nous avions beaucoup de mal à ob-tenir des données fiables. Nous avons donc décidé de

constituer une véritable base de données et de la transformer par la suite en un produit. Produit qui permettrait de mettre à la disposition des différents acteurs une information économique synthétique, afin d’avoir une vision plus précise des opportunités d’investissements dans cette zone. C’est de là qu’est né Le guide de l’investisseur au Congo, et pour le produire, nous avons fondé une maison d’édition qui s’appelle « Les princes de l’équateur ». L’initiative a tellement bien marché que nous en sommes à notre 3ème édition à présent. Les ouvrages sont désormais traduits en plusieurs langues, et nous avons un site internet où nous mettons le guide à disposition des internautes gratuitement. Il est dis-

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ponible sur www.lesprincesdelequateur.com. D’autre part, étant originaire du Congo Brazza, je me suis dit que compte tenu de l’histoire particulière de ce pays avec la littérature, il était peut-être temps de donner l’occasion à de jeunes écrivains de mieux s’exprimer. Mon ambition, en plus de produire des livres liés à l’activité économique, est de promouvoir la création littéraire. D’ailleurs je travaille actuellement sur la mise sur pied d’un prix littéraire, qui récompensera les meilleurs écrivains de la sous-région, et qui –pourquoi pas ? – suscitera des vocations.

Ta relation avec l’Afrique et l’Occident.Vivre en Occident et travailler pour l’Afrique exige beaucoup de sacrifices. C’est un tiraillement permanent, car il faut savoir s’adapter rapidement à des environnements différents. Un exem-ple récent : j’ai dû partir de New York, pour me retrouver dans un village au fin fond de l’Afrique, prendre part à une campagne de promotion d’un projet que je suis en ce moment. Dans ce genre de situations où il faut passer d’un confort quasi complet à l’isolement le plus total, il est crucial de pouvoir s’adapter.Néan-moins, et pour être honnête, cette situation reste difficile à gérer sur le long terme. A un moment donné, il faut se poser la ques-tion du choix du lieu de vie. Il est difficile d’imaginer que l’on puisse être un acteur du développement en Afrique sans y passer beaucoup de temps. C’est de l’hypocrisie, c’est une manière de se dédouaner. Au bout d’un moment, il conviendrait plutôt « d’être à l’endroit où les choses se passent ».Pour l’instant, je continue d’acquérir de l’expertise ici. Mon métier de banquier d’affaires m’amène à me déplacer à travers le monde, mais je sais et je sens que le lien avec l’Afrique n’a jamais été rompu. Je pense qu’il ne faut pas se forcer à penser qu’on rebroussera chemin tôt ou tard, mais considérer qu’il s’agit là d’une inclinaison naturelle à se rap-procher progressivement de l’Afrique.

Du différentiel de croissance entre Afrique francophone et anglophone...Il existe effectivement une différence en termes de qualité d’environnement des affaires qui est indiscutable. Je pense que ceci est lié à l’histoire et à l’héritage colonial… Je me méfie des ex-plications culturelles, qui amène souvent à tout justifier, surtout qu’en matière d’affaires et de business, les critères d’évaluations sont assez rationnels. Il existe des standards précis. On ne peut donc se baser sur la culture pour expliquer telle ou telle tend-ance à ce niveau.Le gap entre l’Afrique francophone et anglo-phone se situe premièrement selon moi, au niveau du style de gouvernance. Le modèle de gouvernance des pays francophones (hérité de la France donc) est extrêmement centralisé conformé-ment à la tradition dite jacobine. Ce qui fait que l’Etat intervient régulièrement dans les affaires de la cité et surtout dans la ges-tion de l’économie. Ce qui est moins le cas dans les pays anglo-phones, où la tradition libérale a poussé l’Etat à se désengager progressivement de la sphère économique et a laissé « les forces vives » évoluer et structurer les marchés. Par conséquent, il y’a dans ces pays, une forte tendance à favoriser l’initiative privée.Le deuxième facteur explicatif reste la formation. Une fois de plus, le modèle d’éducation à la française, dont l’Afrique fran-cophone a hérité, est ultra généraliste et est souvent qualifier d’encyclopédique. Il suffit de voir la primauté et le prestige qui est accordé à ce type de diplômes. Les filières généralistes ont été promues et ont bénéficié de tous les avantages ou presque. Tandis que les filières professionnelles qui restent très souvent des pôles de création de valeur et d’immenses gisements d’emplois ont sou-vent été négligées.

A propos de la multiplicité des investisseurs en Afrique.La démultiplication des flux d’investissement en Afrique ob-servée depuis 2 ans témoigne de l’attractivité du marché local et de son potentiel de croissance et de rentabilité. Il convient naturellement de s’en réjouir, mais attention, ces investisse-ments étrangers seront préjudiciables au continent si les Af-ricains n’y sont pas directement associés. Les investisseurs ont compris que le marché africain est aujourd’hui le seul marché vierge et en friche, où il reste des opportunités de croissance et d’investissement très importantes. Toutefois, on constate une forte méconnaissance par ces investisseurs, des réalités du mar-ché africain. Ils ont donc besoin de côtoyer des personnes qui maitrisent cet environnement là.Il s’agit donc là d’une véritable carte à jouer pour nous. Il y’a aujourd’hui une vraie stratégie des multinationales, pour valoriser leurs compétences africaines de manière à mieux s’implanter, ce qui crée des opportunités de car-rière pour ceux-là qui décident de rentrer sur le continent avec des perspectives intéressantes en termes de transfert de technol-ogies et de savoirs faire. Je vois aujourd’hui d’un bon œil le fait que l’Afrique soit une terre d’opportunité et de croissance, qui at-tire des investisseurs de tout bord. Les africains devraient trouver le moyen de se constituer comme partie prenante de ces grands projets qui se lancent sur le continent. Il faut absolument pouvoir tirer profit de cette situation historique !

Parlons de l’Afrique dans 20 ans.Je vois l’Afrique comme la « dernière des nouvelles frontières ». Ce sera la zone où on trouvera les gisements de croissance les plus importants. A une seule condition : que l’on soigne nos res-sources. La ressource la plus importante dont nous disposons, ce sont les Hommes. Pendant longtemps, on a estimé que la crois-sance démographique était un frein au développement du con-tinent. Aujourd’hui, l’Asie, La Chine et L’Inde nous prouvent le contraire. Il nous faut absolument soigner notre ressource hu-maine : en la formant et en lui donnant les moyens d’être com-pétitive sur le marché mondial.Ce que j’espère, c’est que l’Afrique soit une zone de croissance où le niveau de vie ce sera consi-dérablement amélioré, où l’on pourra se soigner et être enseigné comme partout ailleurs dans le monde. L’une de mes plus grandes déchirures à une période, a été de devoir quit-ter l’Afrique, pour avoir accès aux meilleures formations possibles dans ce que j’avais envie de faire. Je quitterais ce monde serein, si mes enfants ont demain ou après-de-main, la possibilité de CHOISIR de poursuivre leur études en Afrique ou ailleurs. J’ai la conviction que dans 20 à 30 ans, notre vraie victoire résidera dans le fait d’avoir résolu la probléma-tique des Hommes, sur le plan de l’éducation et de la formation.

Joan Y.

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4 QUESTIONS A

KwaKu Awuah et Nana Poku

Le Slogan de 54 Kingdoms dit tout: “c’est un Kulture, pas une marque”. En effet, les fondateurs de cette entreprise de vêtements en ont fait plus qu’une simple marque. C’est toute une culture, un mouvement visant à inspirer la jeunesse africaine a travers des actions citoyennes.

Quand, Comment et Pourquoi avez-vous créé la marque 54 Kingdoms ?Les origines de 54 Kingdoms remontent a 2006 quand un Ghanéen, Mr Nana Poku, a développé le concept durant sa dernière année a l’université centrale de l’état du Connecticut (Central Con-necticut State University). Il s’est un jour posé la question suivante : Pourquoi ne pas créer une ligne de vêtement qui intégrerait des designs et des concepts de la dias-pora africaine ?Cette idée est à la base du nom de la compagnie : 54 Kingdoms. Le nombre 54 symbolise le nombre de pays africains lors de la création de la marque. Le mot « Kingdoms » quant à lui (Royaume en Anglais) a été choisi car chaque pays représente un royaume.

Quel est le concept derrière: « C’est une culture, pas une Marque ! » ?Notre slogan signifie la personnification du mou-vement de 54 Kingdoms. Alors que la plupart des compagnies et des individus se concentrent sur la création d’une marque, nous souhaitons

développer un nouveau mode de vie qui serait la démonstration des principes de créativités Af-ricains dans tout ce que nous faisons. Notre but est que les gens réalisent que 54 Kingdoms est un mouvement qui en toute transparence, souhaite s’intégrer dans leurs activités quotidiennes. Que ce soit à travers les vêtements portés, les acces-

soires qu’ils choisissent, ou même la bagagerie utilisée pour leurs voyages.

54 Kingdoms a aussi un coté social. De quelle manière rendez-vous ser-vice à la diaspora Africaine ?L’une des priorités de 54 Kingdoms

est d’être une compagnie citoyenne. En 2009, nous avons incorporé une

politique de sensibilisation de la com-munauté à travers l’information (Commu-

nity Outreach Initia-tive). Chaque année, à travers des dons ou

des collaborations, 54 Kingdoms travaille avec

une organisation à but non lucratif. Notre poli-tique de sensibilisation est réalisée dans plusieurs domaines : l’éducation, les droits de l’homme, le développement de la jeunesse et le SIDA

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une organisation à but non lucratif. Notre poli-tique de sensibilisation est réalisée dans plusieurs domaines : l’éducation, les droits de l’homme, le développement de la jeunesse et le SIDA.Nous avons un partenariat avec la fondation Edeyo. Edeyo est une organisation a but non lucratif basé à New York. Le but de notre collaboration est de les aider dans la reconstruction de Joyous Heart, d’une école à Haïti qui a été détruite lors du trem-blement de terre. Notre première visite à Haïti en 2011 nous a aussi permis de revoir le programme de cours et de proposer des idées pour que l’école puisse améliorer ses performances.Nous avons également un partenariat avec Africa Youth Net-work (AYONET), qui est dirigée par Mr Emma-nuel Ansah-Amprofi. Ayonet est une initiative à but non lucratif constituée de deux pôles : Le Ghana Youth Forum – sponsorisé par 54 King-doms depuis 2009 – est une plateforme de dia-logue entre la jeunesse et les acteurs nationaux ou gouvernementaux qui ont un impact sur les pro-jets touchant de près ou de loin à la jeunesse. Et le Ghana Youth Awards, dont le but est de promou-voir et de récompenser l’excellence de la jeunesse

Ghanéenne.

D’après vous, quel rôle doit jouer la diaspora sur le continent ? plus spécialement Quel est le rôle des entreprises ou des marques internationales telles que 54 Kingdoms ?Nous pensons que le rôle des entreprises issues de la diaspora s’aligne dans la réalisation de soi, dans la création et le développement d’entités in-dépendantes, mais collaboratives. Avant de pou-voir réaliser des projets collectifs, nous devons d’abord nous réaliser individuellement. Une fois que c’est fait nous pouvons créer des entreprises afin que notre créativité puisse être reconnue. Lorsque cette fondation sera posée, il deviendra impératif de constamment innover pour rester compétitifs au niveau international.

Amma O.

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DECOUVREZ ...

AFRIKARCHI

par Chrys N.

Si vous n’avez pas entendu parler de l’association AFRIKArchi au cours de ces deux derniers mois, vous n’êtes décidément pas sur la même planète que nous. Précédemment nommée ArchiBENIN, AFRIKArchi est une association regroupant de jeunes Africains qui sont pour la plupart des étu-diants en architecture. Elle a été créée le 27 Janvier 2011 par Romarick ATOKE dans le but de stimul-er l’innovation et la créativité architecturale en Af-rique. D’origine Béninoise, il était donc plus simple pour lui de trouver d’abord des partenaires issus de son pays. Pour élargir l’offre d’ArchiBENIN, M. ATOKE décide de renommer l’association en AFRIKArchi :“Je me suis rendu compte que la dé-nomination ArchiBENIN nous limitait au Bénin, alors que nous avions pour ambition de former un réseau d’architectes, d’urbanistes et d’ingénieurs en génie-civil venus de toute l’Afrique. Tout ceci nous permettra de créer des synergies entre les différents acteurs concernés.”

L’objectif d’AFRIKArchi est donc simple: Etre le plus grand réseau d’architectes, d’ingénieurs et d’urbanistes du continent. Aujourd’hui l’équipe est plus diversifiée et est formée d’étudiants et de jeunes professionnels d’origines diverses : Kader Berrekla, Jamel Toure ou encore Clémence Dos-sou.

Encourager, stimuler et récompenser, sont les mots d’ordre d’AFRIKArchi. Pas étonnant qu’un

concours ayant pour but « d’instaurer l’esprit de compétitivité au sein des jeunes acteurs pro-fessionnels et étudiants » ait été organisé par l’association.

Avec plus de 300 participants inscrits venant de 15 pays Africains différents, le Concours Archigé-nieur Afrique 2012 a pour but de cultiver la créa-tivité des architectes, des urbanistes et des ingé-nieurs du génie-civil. Cette année, le défi à relever par les candidats est d’imaginer des logements collectifs en milieu urbain. Parmi les éléments utilisés pour la construction, les matériaux locaux doivent être privilégiés: « Nous avons tendance à utiliser des matériaux non-adaptés aux condi-tions climatiques du continent Africain. Pourtant, la terre cuite par exemple, est excellente, et même conseillée pour les constructions en pays tropi-caux », nous confie M. Atoke. Il poursuit en disant : «L’importance et le privilège donné aux matériaux locaux lors de ce concours permettra aux partici-pants de mieux connaître les matériaux existants dans leurs pays et ainsi de mieux appréhender les diverses possibilités architecturales et techniques découlant de leur utilisation. » D’autres critères d’évaluation telle que la qualité de l’insertion du projet dans le tissu urbain, la faisabilité du pro-jet dans des conditions financières réalistes, ou la qualité de la présentation du projet seront égale-ment pris en compte.

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Même si l’inscription au concours est gratuite, le concours n’est pas pour autant ouvert à TOUS. En effet, l’association AFRIKArchi vise les étu-diants inscrits dans des écoles ou universités ba-sées en Afrique et ayant pour filière principale l’architecture, l’urbanisme, ou le génie-civil. Il est également ouvert aux jeunes diplômés issus de la promotion 2012 uniquement. Les candidats peu-vent former des équipes de 4 personnes au maxi-mum. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 30 Novembre et les participants auront jusqu’au 31 décembre pour rendre leur projet.

Le Jury est également représentatif de la diversité dont AFRIKArchi veut se faire le porte-étendard. Constitué de personnes telles que Mahmoud Kel-di d’origine Comorienne ou encore d’Emmanuel Amougou d’origine Camerounaise, le Concours Archigénieur Afrique 2012 a suscité l’intérêt des grands noms de l’architecture africaine.

Le gagnant se verra offrir la modique somme de 1000euros, le second 700 euros, et le 3ème 500 eu-ros. De plus, des lots en nature seront également à gagner. En plus des projets des 3 finalistes, 12 autres projets seront sélectionnés par les mem-bres du jury afin de participer à une exposition internationale organisée par l’association AFRI-KArchi. Cette exposition qui débutera en Mars 2013 est déjà attendue dans des villes telles que Paris, Londres, Lomé, Kampala, Tunis, Dakar, Tokyo ou encore Uberlândia (Brésil). De plus, un vernissage sera organisé dans les villes de Paris, Goussainville et Cotonou.

Né à Cotonou au BENIN, Romarick ATOKE est depuis son enfance un amoureux de la nature, de ses formes et de tout ce qu’elle nous offre de beau. Passionné par l’architecture depuis son plus jeune âge, il intègre le Lycée Technique Coulibaly de Co-tonou. Il en sortira avec un CAP Aide Dessinateur Métreur Bâtiment et un Baccalauréat F4, Option Génie-Civil. Après deux années d’études d’anglais et de computer hardware à Accra (Ghana) il ob-tient une bourse d’études du Gouvernement Japo-

nais qui lui permet d’apprendre le Japonais pen-dant un an. Cependant, il décide d’y poursuivre ses études, au Tokyo Technical College où il ob-tient un Diplôme de Technicien Supérieur en Ar-chitecture. Dans le souci de parfaire ses études supérieures et de diversifier ses connaissances en architecture, il intègre la prestigieuse Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris La Villette (ENSAPLV). En plus d’être le président fondateur d’AFRIKArchi, il est également un ar-chitecte en freelance.

Chrys N.

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WONTANARA.COMUne Alternative au Traditionel Transfert

d’argent...

Wontanara _ qui signifie on est ensemble en Soussou _ a été créée en 2010 par Aboubakar Kourouma, d’origine Guinée-nne, et par Alexandre Péans, d’origine française. Ces derniers qualifient leur activité de “social business”, car ils aident à améliorer la sécurité alimentaire et sanitaire en Guinée grâce à une meilleure répartition des ressources financières de la diaspora. Entretien…

I.A:D’où vous est venue l’idée de Wontanara et pour quelles raisons?Aboubakar Kourouma: Après mon travail en Guinée dans le domaine du développement rural, j’ai eu une réelle connaissance des priorités des populations, que ce soit dans le domaine de la santé, de l’alimentation ou encore celui de l’éducation. Certaines études dé-montrent que les transferts d’argent de la diaspora vers l’Afrique sont principalement destinés à subvenir aux besoins existants dans ces domaines là. De plus, les agences de transfert d’argent ponctionnent jusqu’à 20% de la somme envoyée, ce qui est énorme. J’ai eu la chance de jouer un rôle dans la mise en place d’un nouveau système d’aide qui va permettre à la diaspora d’avoir plus de visibilité sur l’usage des fonds envoyés. Alexandre Péans:A travers notre action, nous privilé-gions aussi l’aide aux producteurs locaux, en leur per-mettant d’améliorer leurs bénéfices. Ceci en suppri-mant le nombre d’intermédiaires entre la phase de production et de consommation des denrées, qui est la véritable cause du manque de compétitivité des pro-duits locaux face aux produits exportés. Nous leurs assurons notre soutien en préfinançant une partie de leurs récoltes. Cette démarche leur permet d’avoir as-sez de liquidités pour investir dans d’autres projets ou pour améliorer la qualité de leurs produits.

I.A: Quels sont les objectifs de Wontanara ?AK: L’objectif à long terme de la société est de se dé-ployer sur l’ensemble du territoire guinéen dans un premier temps, en sachant que nous sommes déjà présents dans trois principales villes du pays. Ensuite

nous souhaitons étendre le projet en Afrique subsa-harienne, car les difficultés qu’on y rencontre, sont similaires à celles rencontrées en Guinée. Nos services seront étendus plus tard aux domaines sanitaires et éd-ucatifs. En ce qui concerne la santé, nous avons débuté par des partenariats avec quelques pharmacies gui-néennes.

I.A:Quels sont les c r i t è r e s de sélec-tion des commer-ç a n t s ? Comment les avez-vous ap-prochés?AK: Il faut dire q u ’ a u d é b u t les com-merçants é t a i e n t réticents. M a i s après la présenta-tion du projet, les choses ont été plus faciles. Pour le choix

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des commerçants, nous nous appuyons sur leur ré-putation. Dans une ville, les gens fréquentent tous les mêmes lieux, il est facile d’identifier les vendeurs qui font la différence. On privilégie les commerçants qui vendent leurs produits en gros, histoire d’avoir les mêmes prix pour tous nos clients.

I.A:Comment contrôlez-vous la qualité des produits ven-dus?A P : N o u s avons des a g e n t s chargés de la qualité des produits, qui font des vis-ites

chez les com-m e r ç a n t s pour con-trôler si les normes et la qualité des produits sont r e s p e c t é e s . Nous mettons

é g a l e -m e n t un accent sur le contrôle des prix, car nous nous engageons à vendre les produits selon les prix du marché.

I.A:Avez-vous fait une étude de terrain avant de vous lancer dans votre projet?AK:Oui, avant de rencontrer Alexandre, j'ai été lauréat d'un concours lancé par HEC. Ce con-cours était basé sur la présentation d'un Busi-ness Plan fiable et viable. Pour peaufiner mon projet, j'ai donc du faire des enquêtes sur le ter-rain et des recherches sur internet.

I.A:Quels sont les services et les avantages que les particuliers peuvent trouver chez Wontanara?AK: Le premier avantage est le paiement sé-curisé. Nous n'avons pas accès aux coordon-nées bancaires des clients ou à toute autre in-formation des moyens de paiement utilisés. Les denrées sont disponibles 48heures après le paiement.

AP: Les services sont constitués d'une livraison à dom-icile et des bons d'achats. Les livraisons sont faites par nos équipes sur le terrain qui constituent le panier tel qu'il a été constitué sur internet par le client. Ensuite, le bénéficiaire est contacté via son numéro de téléphone, pour convenir d'un lieu de rendez-vous, où le colis lui est remis sans autre frais. Nous avons également le système de bons d'achats, qui se fait par téléphone mo-

bile. Le c o m -m e r -ç a n t e s t équipé d ' u n s y s -t è m e d e p a i e -ment

compat-ible, et le

béné- f i - ciaire du bon d'achat peut faire ses courses normalement dans un magasin ou une pharmacie partenaire. Il paiera avec ce bon d'achat via son portable. Ce qui évite, pour des mesures de sécurité, de transporter sur soi des espèces.

I.A:Quelles sont les difficultés rencontrées dans votre en-treprise?A.P: Le financement. Déjà, ça nous coûte énormément de nous étendre dans la majeure partie de la Gui-née d'ici les prochains mois. En dehors de cela, nous avons du mal à trouver des annonceurs publicitaires à mêmes de financer le site. Il faut qu'on réussisse à convaincre d'éventuels investisseurs, ce qui n'est pas chose aisée car, il ne s'agit pas d'un projet rentable à court et moyen terme. Cependant malgré le fait que notre projet ai déjà été copié, nous n'avons pas de vé-ritables concurrents pour le moment.

Karl N.

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Premier jet pour Reine Mbéa :

Les Aventures de Sissi : chroniques d’une serial loveuse

On a l’habitude d e p u i s quelques an-nées de voir ces pages Fa-cebook ou ces blogs tenus par des incon-nues qui nous rac-o n t e n t l e u r s v i e s . M a i s on a v u q u e

très rarement des bloggeuses se transformer en véritables é c r i v a i n e s . C’est pourtant le cas de Reine Mbéa, jeune Camerounaise vivant à Mon-tréal qui dit avoir « toujo-urs écrit sans grand sérieux ». Pourtant, son livre intitulé Les aventures de Sissi : Chroniques d’une sérial loveuse traite des problèmes de société avec le plus grand sérieux. Avec une pointe de sarcasme, Reine nous raconte l’histoire de Sissi, Camerounaise de 28 ans qui vit à Yaoundé (capitale du Cameroun),

et qui est confrontée à des situations que connaissent de nombreuses africaines : pauvreté, prostitution, maraboutage ou encore quête de l’occident.

Dans le livre, Sissi perd certaines valeurs, notamment celle de l’amitié, qui pour elle ne compte plus. Au fil des lignes, on découvre une jeune fille intelligente et calculatrice qui ne veut pas finir comme ses paires. Alors elle force le destin, car elle « veut un meilleur avenir ». Pour cela, elle est prête à tout, même à écras-er ceux qui s’opposeraient à son « ascension ». Elle est consciente de ses actes, et encore plus du mal qu’ils peuvent causer.

En nous plongeant dans l’esprit de cette jeune adulte, l’auteure signe là une jolie œuvre à travers laquelle elle raconte ironiquement la réalité de ces jeunes filles qui ne sont pas gâtées par la vie et qui sont prêtes à tout

pour s’en sortir.

Les aventures de Sissi, Chroniques d’une sé-rial Loveuse est, en fin de compte, une dénonciation so-ciale. Beaucoup se reconnaîtront dans ce pamphlet teinté d’humour de réfé-rences culturelles camerounaises. A travers son livre, Reine nous fait part de la vision qu’elle a de « certaines jeunes

africaines », certaines seulement parce que fort heureusement, elles « ne sont pas toutes comme Sissi ».

Chrys N.

« Paul. Un prénom d’une banalité épouvantable. Un homme d’une simpli-cité ennuyeuse et d’un calme presqu’angoissant. Son prénom m’a toujours donné envie d’éternuer. J’ignore pourquoi. Mais, j’ai tout de suite pensé que ces deux-là feraient la paire. Ne vous méprenez surtout pas. Vous pourriez croire que je le détestais.Pas du tout. Il ne m’intéressait tout simplement pas. Jusqu’à ce que mon amie commence à me livrer des secrets sur leur vie in-time. C’est là que tout a commencé. »

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Le Maquillage pour toutes avecAida MakeUp Cosmetics

Aida Danielle est une jeune entrepreneure aux origines diverses. D’origine Ivoiro-sénégalaise, elle a grandi en France et est aujourd’hui basée à Los Angeles en Californie. Son vécu est à l’image de sa ligne de maquill-age, Aida Makeup Cosmetics, crée pour « tout type de peau ». Lisez plutôt.

I.A: Comment a commencé l’aventure Aida Cosmetics?Aida Danielle: Etant jeune fille, j’avais une grande atti-rance pour le maquillage et tout ce qui est produit de beauté. Je me souviens que j’ai toujours regardé ma mère prendre soin d’elle avec grande admiration. J’adorais la regarder se maquiller, mettre un eye-liner ou un rouge a lèvres. C’était une femme très coquette. J’avais hâte d’avoir l’âge approprié pour pouvoir faire de même. Mes débuts dans le maquillage professionnel ont commencé aux Etats-Unis quand l’opportunité de travailler dans le modeling s’est présentée à moi, à San Francisco. J’ai commencé à travailler pour plusieurs agences et lors de défilés de mode de quelques stylistes locaux. Mais c’était plus un hobby car ma vraie passion était le maquillage. Alors j’ai commencé à maquiller des modèles pour dif-férents shows. Je préférais les embellir en les maquillant, plutôt que d’être sur scène en défilant moi-même. Fina-lement, en 2008, j’ai lancé mon entreprise, Aida Make Up Cosmetics. Et un peu plus d’un an plus tard, j’ai lancé ma propre ligne de maquillage, Aida Cosmetics.

I.A: Pourquoi a-t-il fallu autant de temps? A.DAu départ c’était une entreprise de services. Nous proposions des services en tant que maquilleuses pro-fessionnelles. Mais pendant ce temps, je cherchais le fab-ricant approprié pour créer mes produits, pour pouvoir transmettre mon idée, mon rêve. Et ça a pris du temps, pour le trouver.I.A:Quel est l’avantage comparatif de Aida Cosmetics?A.D:L’Avantage comparatif de Aida Cosmetics est avant

tout la qualité. Nos produits sont de très bonne quali-té. Nous offrons une diversité de produits accessibles à toutes les femmes, peu importe le type ou la couleur de peau.

I.A:Donc Aida Cosmetics n’est pas une marque pour peaux noires ?A.D: Exactement. Ce n’est pas une ligne cosmétique spécialisée pour la peau noire. Il y’a d’autres marques qui le font déjà. Ma marque de fabrique c’est la diver-sité : je suis noire, et je travaille avec des femmes venant du monde entier. Dans mon équipe vous trouverez des blanches, des métisses, des latinas. Mon but est de ren-dre les femmes encore et toujours plus belles.

I.A: As-tu rencontré des difficultés dues au fait que tu sois non seulement une femme, mais en plus une africaine?A.D: Bien sûr, j’en ai rencontré . Mais le plus important pour moi a toujours été de garder mon intégrité, de rest-er fière de mes origines, de rester fière d’être Africaine. Je me devais de rester motivée et de ne pas me décourager.

I.A:D’ou est-ce que tu puises cette force? Car aujourd’hui tu es quand même assez loin de la Côte d’Ivoire.A.D: Je dirais que j’ai une équipe qui me soutient qui est toujours derrière moi. Ma famille aussi, qui est une famille soudée, avec qui je suis en contact tout le temps. J’appelle mes frères et sœurs tous les jours. Il y a des mo-ments où on a envie de baisser les bras, mais avoir un support, des gens sur qui compter, c’est important.

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I.A:Où se vend Aida Cosmetics aujourd’hui?A.D: Nos produits sont exclusivement vendus en ligne sur notre site internet. www.aidacosmetics.comNous sommes également sur le point de distribuer nos produits en magasin aux Etats-Unis et par la suite en Af-rique et en Europe.

I.A: Est-ce que tu penses qu’il était nécessaire de sortir du continent pour rencontrer le succès, ou tu aurais crée Aida Cosmetics même étant resté en Afrique?A.D: En restant en Afrique, j’aurais quand même crée Aida Cosmetics. Mais en arrivant aux Etats-Unis, j’ai développé mes idées tout en sachant saisir les oppor-tunités de ce pays. C’est vrai qu’il y a des différences entre l’Afrique et l’Europe, mais aussi entre l’Europe et les Etats-Unis car ici, on encourage beaucoup plus l’entreprenariat.

I.A: Donc ceux qui sont en Afrique doivent quand même se lancer ?A.D: Oui. Tout à fait. Je n’ai pas la prétention de dire que je sais comment ça se passe dans chaque pays af-ricain, mais je pense que ceux qui sont sur le continent devraient quand même se lancer si ils ont une idée, une motivation, un rêve. Le plus important c’est de tirer une leçon de chaque échec tout en restant motivé, et de ne pas baisser les bras.

I.A: Qu’est ce qui manque aux jeunes entrepreneurs afric-ains basés sur le continent?A.D: Il y a déjà un manque de confiance dès la base. On a toujours cette idée préconçue selon laquelle les choses fonctionnent forcément mieux à l’étranger. Le plus im-portant ce sont les valeurs qu’on prône, les objectifs qu’on se fixe, et la volonté qu’on met pour y arriver.

I.A:Même sur le plan financier ?A.D: Oui même sur le plan financier. Il y a beaucoup de moyens d’obtenir des fonds, et je pense qu’il faut juste un suivi derrière. On peut ne pas avoir des fonds, mais avoir une idée. Dans ce cas, il faut partager son idée avec quelqu’un qui puisse vous aider à obtenir un partenariat. Mais il est important avant tout d’avoir de la conviction et de ne pas baisser les bras.

I.A: Quel est ton rêve aujourd’hui pour le continent?A.D: Je souhaite que le continent Africain soit uni et solidaire, car cette solidarité parfois manque, et pourtant elle est essentielle. On devrait vivre dans une Afrique meilleure et plus indépendante. Je souhaite que le continent sache encourager le retour de ceux qui sont allés chercher des connaissances en Occident, de manière à promouvoir la création d’entreprises.

Chrys N.

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LETTRE OUVERTE A LA DIASPORA JEUNE.

Se Poser la Bonne Question.Il y a quelques semaines encore, je discutais avec un ami du rôle que peuvent jouer les jeunes africains de la diaspora pour le développement du Continent. Sur ce point, je me plierai ici au choix éditorial du terme « diaspora » en visant une population que je qualifierai d’ « exilée », tant il est acquis au plus profond de moi que beaucoup d’entre nous quittent le Continent non par choix mais par contraintes, lesquelles peuvent être de toutes sortes : économiques, politiques ou sociales.Amoureux des différences et de la diversité, je vois non pas une « diaspora » mais des « diasporas » africaines et, dans les comportements de chacun d’entre nous, nous pouvons espérer y retrouver au moins l’une de ces trois tendances : la diaspora ambassadrice, la diaspora accompagnatrice et la diaspora qui saute le pas.La diaspora ambassadrice englobe tous celles et ceux qui ont des activités qui n’ont aucun rapport direct avec le Continent, mais qui, par leurs valeurs et leurs actions, sont fiers de porter haut les couleurs du Continent et de pro-mouvoir la culture et les valeurs africaines. Cette diaspora se fait ainsi l’ambassadrice de l’authenticité africaine, met-tant en avant auprès de nos semblables ce que l’Afrique a de meilleur.

Ces personnes se différent de la diaspora accompagnatrice. La diaspora accompagnatrice désigne ces jeunes qui pas-sent individuellement ou collectivement à l’action malgré la distance. Ils apportent parfois une aide humanitaire ou essaient de transférer leurs connaissances à travers des séminaires sur le terrain. Ils se font les porte-paroles des sans voix ; porte-paroles d’une génération qui a soif de changement. Ils relaient, soutiennent et renforcent, par leurs réseaux et expériences dans le reste du monde, les ef-forts et initiatives valeureuses de leurs frères et sœurs sur le Continent.La dernière catégorie, la diaspora qui saute le pas, englobe tous ceux qui progressivement établissent leur résidence et leurs activités en Afrique. Ils aspirent à faire la différence de l’intérieur, parfois participent même à l’économie lo-cale en créant des entreprises qui à leur tour créent plus d’opportunités d’emplois pour leurs compatriotes voire au-delà de leurs pays. Chacun d’entre nous se pose inexorable-ment cette question du retour et, sur ce point, disons-le en toute franchise, le vrai changement ne pourra venir que de l’intérieur.

En tout état de cause, il est important pour la jeunesse af-ricaine exilée de se poser la bonne question : à quelle di-aspora voudrais-je m’identifier ? Ce n’est qu’après avoir ré-pondu à cette question que nous saurons comment mieux représenter, accompagner ou aider le Continent. Il faut ce-pendant garder en tête que le regard que la communauté internationale portera sur les africains n’évoluera que lor-sque les choses changeront sur le Continent. Sur ce point, l’exemple de la Chine est parlant. Le touriste, l’homme d’affaires ou encore l’immigré chinois autrefois conspué ou méprisé est aujourd’hui adulé et surtout respecté.

Chers amis, autour de nous, partout dans le monde, l’Afrique est désormais l’objet de toutes les convoitises. Beaucoup d’entre nous répètent même avec fierté que l’avenir est en Afrique, oubliant ce que cela devrait im-pliquer pour chaque africain. Comptons-nous rester spec-tateurs de cette nouvelle conquête ? Que ce soit par patri-otisme ou par opportunisme, l’Afrique se doit désormais d’être au cœur de notre agenda personnel ou professionnel des prochains mois et des prochaines années.

Nous sommes à un moment charnière pour l’Afrique: la caravane de la prospérité se rapproche une fois de plus de l’oasis africain. A la jeunesse africaine d’être suffisam-ment exemplaire, organisée et capable pour retenir du-rablement cette caravane et bénéficier de cette « aubaine chronologique » créée par les grandes mutations géopoli-tiques qui secouent actuellement notre monde. Sinon, la caravane s’en ira, prenant même avec elle, comme cela a déjà été le cas, nos plus beaux joyaux. Aux jeunes de la di-aspora, je leur adresse un conseil: vous ferez mieux d’être de ceux qui guideront et retiendront la caravane en terre africaine ! Or, rien ne se décrète, tout se construit ! Prenez donc au plus vite le temps d’apporter une réponse concrète à cette question simple: quelle idée, quelle action, quel projet pour faire réussir l’Afrique tout en me faisant réussir moi-même? A méditer entre amis, en famille ou avec des proches sans oublier de lier les actes à la parole. En quelques mots, osons l’Afrique et ensemble bâtissons l’avenir du Continent !!

Jacques Jonathan Nyemb - O.S.E.R L’Afrique

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INSPIR’ECOOn a souvent en tête l’image d’une Afrique qui évolue a deux vitesses, d’un cote une Afrique anglophone qui se veut en entreprenante dans les pays parfois décroissants à deux chiffres, de l’autre une Afrique francophone lente à la détente, qui n’arrive pas encore a trouver ni ses repères et ni son impulsion, Pourtant, nombreux sont ceux qui cla-ment que cette dernière est en pleine expansion, c’est le cas de Serge TCHAHA qui se positionne en tant que fervent défenseur de cette Afrique francophone. Titulaire d’un MBA en gestion internationale de l’entreprise et chroniqueur pour le magazine Afrique Expansion, Serge TCHAHA est également écrivain. Auteur de la francophonie économ-ique horizon des possibles vues d ‘Afrique, ST est l’invité de la 1ere Edition d’Inspire Eco.

La Francophonie c’est:

19% du commerce international

Un Africain sur deux

85% d’Africains dans 40 ans

30 pays Africains

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