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et discipline ou spécialité Jury : le Université Toulouse 3 Paul Sabatier (UT3 Paul Sabatier) Sandra Giraldo mardi 16 juillet 2013 Etude de la robustesse d'amplificateurs embarqués dans des applications portables soumis à des décharges électrostatiques (ESD) au niveau système ED GEET : Micro et Nanosystèmes LAAS CNRS M. Alain REINEIX, Rapporteur - DR CNRS au XLIM Limoges M. Pascal NOUET, Rapporteur - Professeur des universités au LIRMM Montpellier M. Patrice BESSE, Examinateur - Ingénieur à Freescale M. Fréderic MORANCHO, Président - Professeur des universités au LAAS Toulouse Mme. Marise BAFLEUR M.Fabrice CAIGNET

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et discipline ou spécialité

Jury :

le

Université Toulouse 3 Paul Sabatier (UT3 Paul Sabatier)

Sandra Giraldomardi 16 juillet 2013

Etude de la robustesse d'amplificateurs embarqués dans des applications portables soumis à des décharges électrostatiques (ESD) au niveau

système

ED GEET : Micro et Nanosystèmes

LAAS CNRS

M. Alain REINEIX, Rapporteur - DR CNRS au XLIM Limoges!M. Pascal NOUET, Rapporteur - Professeur des universités au LIRMM Montpellier!

M. Patrice BESSE, Examinateur - Ingénieur à Freescale!M. Fréderic MORANCHO, Président - Professeur des universités au LAAS Toulouse !

!Mme. Marise BAFLEUR!

M.Fabrice CAIGNET

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THÈSE Pour obtenir le grade de

DOCTEUR DE L’UNIVERSITE DE TOULOUSE Délivré par l’Université Toulouse III-Paul Sabatier

Ecole Doctorale : Génie Electrique, Electronique, Télécommunications Discipline : Microélectronique

Présentée et soutenue

par

Sandra Giraldo Torres le 16 juillet 2013

Étude de la robustesse d’amplificateurs embarqués dans des

applications portables soumis à des décharges électrostatiques (ESD) dans leur application finale

Directeurs de thèse :

Mme Marise BAFLEUR, M. Fabrice CAIGNET Jury

M. Fréderic MORANCHO, Président Professeur au LAAS M. Alain REINEIX, Rapporteur DR CNRS au XLIM Limoges

M. Pascal NOUET, Rapporteur Professeur au LIRMM Montpellier M. Patrice BESSE, Examinateur Ingénieur à Freescale Semiconducteurs

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A mi madre, Nelly Sandra Torres; A mi tía, Ana Cristina Torres; A mi abuelita, Julia de Torres.

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“Cada madrugada amanece y la vida es por venir. Y es tan hermosa la vida que hay que defenderla y hay que quererla. Y transmitir: puedes caer mil veces, el asunto es que tengas la fuerza y el coraje de volverte a levantar y volver a empezar; es una actitud general que hay que pregonar. Los únicos derrotados en el mundo son los que dejan de luchar y de soñar y de querer.”

José Mujica, 2013

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Remerciements

Cette thèse CIFRE est le résultat de travaux de recherche développés au sein du groupe ESE (Energie et Systèmes Embarqués du LAAS CNRS), antérieurement groupe ISGE et au sein du groupe LVPM (Low Voltage Power Management) de ON Semiconductor. Je remercie tout d’abord Monsieur Jean ARLAT, Directeur du LAAS, pour m’avoir accueilli au sein du laboratoire dans d’excellentes conditions. Ce travail a été conduit sous la direction de M. Fabrice Caignet et Mme. Marise Bafleur, je les remercie pour leur implication et la rigueur avec laquelle ils ont corrigé ce manuscrit. L’expérience que j'ai acquise durant ces années de thèse et les difficultés rencontrées m'ont permis de développer des qualités indispensables à la poursuite de ma carrière. J’aimerais aussi remercier M. Christophe Salaméro, pour toute la patience qu’il a eu à mon égard. Il m’a initié au monde des décharges électrostatiques et ensemble, nous sommes arrivés à la première conférence en ESD. Je remercie également le personnel de ON Semiconductor spécialement Alexandre, Marc, Fabien, Damien, Olivier C. et Angel pour toutes leurs contributions dans cette thèse de doctorat. Je remercie également les membres de mon jury de thèse : M. Fréderic Morancho, professeur d’Université à Toulouse, pour m’avoir fait l’honneur de présider ce jury et pour m’avoir suivi du début à la fin de mes études. M. Alain Reineix et M. Pascal Nouet qui ont accepté, en qualité de rapporteurs d’examiner ce travail. Je les remercie pour l’intérêt qu’ils ont porté à mes recherches. Merci également à M. Patrice Besse d’être venu en tant qu’examinateur et de l’intérêt porté à mes travaux lors de ma soutenance. A tous mes professeurs du Lycée français Paul Valéry à Cali, spécialement mes professeurs de mathématiques et physique-chimie M. Serge La Vie et M. Christophe Cuin qui m'ont enseigné les bases et m’ont donné le goût pour les sciences appliquées. Ce sont eux qui m'ont donné l’envie de me lancer dans cette aventure. Mis más grandes agradecimientos para mis compañeros de oficina y más que todo amigos Aloña Berasategui y Youssef El Basri. Sin ustedes este manuscrito no habría llegado al papel. Doy gracias por haberles conocido y compartido tantos incontables momentos agradables a lo largo de estos años. En ustedes encontré un apoyo constante para seguir adelante y creer en mi trabajo. Merci et Eukerraska. A mis compañeros de grupos diversos pero unidos por las ganas de compartir, quejarnos, por hacer y deshacer el mundo durante los cafés: Núria, Youness, Fares, Franck, Miguel, Sofiene, Dayi, Carlos B. y Oswaldo. Con ustedes compartí momentos que recordaré con mucha alegría. Gracias a mis amigos que han sido como mi familia aquí en Francia, les estoy inmensamente agradecida por haber podido contar con ustedes. Para terminar agradezco a la persona que me inspiró a llegar tan lejos. Espero un día ser tan grande como tú lo fuiste. A mi madre Nelly Sandra Torres B. por haberme infundido el coraje necesario para enfrentarme con vastos océanos y distancias. Siempre recordaré tus palabras en la despedida del aeropuerto : "Como el rinoceronte, siempre para adelante siempre, para atrás ni para mirar". No podría haber tenido mejor madre que tú.

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Una persona sigue viva mientras su recuerdo este presente en los corazones de las personas que la aman. Te amaré y recordaré siempre!

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Table des matières

1 INTRODUCTION GENERALE 2

1.1 MOTIVATION DE LA RECHERCHE 2 1.2 CONTEXTE ET DEFINITION DE LA PROBLEMATIQUE 3

2 DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD) 6

2.1 INTRODUCTION 6 2.2 L’ORIGINE DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD) 6 2.2.1 LES ESD DANS LA NATURE 6 2.2.2 LA GENERATION DE POTENTIEL ELECTROSTATIQUE 7 2.3 LA DECHARGE ELECTROSTATIQUE 9 2.4 LA PROBLEMATIQUE DES ESD DANS L’INDUSTRIE DU SEMI-­‐CONDUCTEUR 12 2.5 LES MODELES ET TESTS DE QUALIFICATION INDUSTRIELLE ESD POUR LE CIRCUIT INTEGRE 14 2.5.1 LE TEST HBM (HUMAN BODY MODEL) 15 2.5.2 LE TEST MM (MACHINE MODEL) 18 2.5.3 LE TEST CDM (CHARGED DEVICE MODEL) 19 2.6 LES DIVERS BANCS DE CARACTERISATION : TLP, VF-­‐TLP 21 2.6.1 LE BANC DE MESURE TLP (TRANSIENT LINE PULSE) 22 2.6.2 LE BANC VERY FAST TRANSMISSION LINE PULSE (VF-­‐TLP) 23 2.7 PRESENTATION DES MODES DE DEFAILLANCE ESD 24 2.7.1 DEFAILLANCE DANS LE SILICIUM 24 2.7.2 LOCALISATION DU DEFAUT 24 2.7.3 IDENTIFICATION DU MECANISME DE DEFAILLANCE 25 2.8 LA STRATEGIE DE PROTECTION ESD 25 2.8.1 FONCTIONNEMENT D’UNE STRUCTURE DE PROTECTION CONTRE LES ESD 25 2.8.2 PRINCIPAUX ELEMENTS DE PROTECTION 30 2.9 DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES ESD : DU SYSTEME 33 2.9.1 LES MODELES ET TESTS ESD SYSTEME 33 2.9.2 LE CBE (CHARGE BOARD EVENT) 34 2.9.3 LE CDE (CABLE DISCHARGE EVENT) 35 2.9.4 LE GENERATEUR OU TESTEUR HMM 37 2.10 LA NORME IEC 61000-­‐4-­‐2 38 2.10.1 MODELE DE SIMULATION DU PISTOLET IEC 61000-­‐4-­‐2 42 2.10.2 COMPARAISON DES NORMES 49 2.10.3 LE BANC TLP IEC 49 2.10.4 LES STRATEGIES DE PROTECTION ESD SYSTEME 50 2.11 CONCLUSION 52

3 DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT 54

3.1 DESCRIPTION DU PRODUIT : FONCTIONNEMENT GENERAL DE L’AMPLIFICATEUR AUDIO 55 3.2 STRATEGIE ESD DU PRODUIT 57 3.3 TESTS IEC-­‐61000-­‐4-­‐2 REALISES SUR LE PRODUIT 59 3.3.1 BANC DE MANIPULATION POUR LA MESURE IEC 59 3.3.2 TEST PISTOLET D’APRES LA NORME IEC 61000-­‐4-­‐2 60 3.4 ANALYSE DE DEFAILLANCE DES CARTES STRESSEES EN IEC 61 3.5 SIMULATION ELECTRIQUE DE LA DECHARGE IEC 62 3.5.1 INTRODUCTION A LA SIMULATION SYSTEME 62

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3.6 SIMULATION DE LA DECHARGE IEC AVEC LE PRODUIT NON ALIMENTE 65 3.7 SIMULATION DE LA DECHARGE IEC AVEC LE PRODUIT ALIMENTE 66 3.7.1 SIMPLIFICATION DE LA SIMULATION ELECTRIQUE 66 3.7.2 SIMULATION ELECTRIQUE DU PRODUIT ALIMENTE 68 3.8 MESURES TLP SUR LE PRODUIT NON ALIMENTE ET ALIMENTE 73 3.8.1 CONCLUSION DES MESURES TLP 77 3.9 ORIGINE DE LA DEFAILLANCE. 78 3.10 CONCLUSION 79

4 ETUDE DE SOLUTIONS POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO 82

4.1 LA STRATEGIE IEC DE PROTECTION D'UN AMPLIFICATEUR AUDIO 82 4.2 OPTIMISATION DE LA TOPOLOGIE DU N-­‐MOS EN VUE D’AUGMENTER SA ROBUSTESSE IEC 83 4.2.1 ETUDE DE L'INFLUENCE DE LA DISTANCE ENTRE LES PRISES DE CAISSON P SUR LA TENSION DE REPLIEMENT 85 4.2.2 INFLUENCE DE LA TENSION DE POLARISATION DE GRILLE VG SUR LA TENSION DE DECLENCHEMENT DU TRANSISTOR BIPOLAIRE PARASITE 87 4.2.3 LA PROTECTION EMPLOYEE POUR LA SORTIE DE L’AMPLIFICATEUR AUDIO: LA TOPOLOGIE DU N-­‐MOS ET LE THYRISTOR 90 4.3 RESULTATS DU TEST IEC 94 4.4 ANALYSE DE DEFAILLANCE 96 4.4.1 DANS LE PRODUIT AVEC PROTECTION IEC 96 4.4.2 DANS LE PRODUIT SANS PROTECTION IEC 97 4.4.3 CARACTERISATION DU N-­‐MOS DE L’AMPLIFICATEUR AUDIO POUR PLUSIEURS POLARISATIONS DE GRILLE 98 4.5 OPTIMISATION DE LA SIMULATION POUR LA PROTECTION IEC 103 4.5.1 METHODOLOGIE DE SIMULATION DU SCR 103 4.5.2 MISE EN PLACE DES EQUATIONS ANALOGIQUES 103 4.5.3 SIMULATION DE LA PROTECTION SCR AVEC LE N-­‐MOS A PROTEGER 106 4.6 SIMULATION DE LA PROTECTION SCR AVEC LE MODELE SIMPLIFIE DU PRODUIT ALIMENTE 108 4.7 ANALYSE QUASI-­‐STATIQUE POUR LA PROTECTION IEC 110 4.7.1 CHEMINS DE DECHARGE IEC 1ERE ETAPE (FIGURE 4-­‐28) 110 4.7.2 CHEMINS DE DECHARGE IEC 2EME ETAPE (FIGURE 4-­‐29) 111 4.7.3 CHEMINS DE DECHARGE IEC 3EME ETAPE (FIGURE 4-­‐30) 111 4.7.4 CHEMINS DE DECHARGE IEC 4EME ETAPE (FIGURE 4-­‐31 ) 112 4.7.5 SIMULATION DE LA PROTECTION SCR AVEC LE MODELE SIMPLIFIE DU PRODUIT ALIMENTE 112 4.8 PROPOSITION DE SOLUTION POUR LA PROTECTION IEC 115 4.8.1 CIRCUIT DE COUPURE ACTIVE. 117 4.8.2 IMMUNITE LORS DE L’ALLUMAGE DE L’ALIMENTATION 121 4.8.3 IMMUNITE PENDANT LE FONCTIONNEMENT DU PRODUIT 121 4.9 CONCLUSION 122

5 CONCLUSION GENERALE 125

6 BIBLIOGRAPHIE 129

7 PUBLICATIONS 135

8 ANNEXES 137

8.1 PROGRAMME VERILOG-­‐AMS UTILISE POUR LA SIMULATION DU SCR 137

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8.2 PROGRAMME DE SIMULATION AVEC LA DIODE DE BODY 140

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Liste des Figures Chapitre 1 Figure 1.1. Photo d’une personne susceptible de produire une décharge de type IEC ..... 3 Chapitre 2 Figure 2.1. Exemple de charge par triboélectrification ..................................................... 8 Figure 2.2. Exemple de charge par induction (10) ............................................................ 9 Figure 2.3. Schéma électrique pour la génération d’un plasma ...................................... 10 Figure 2.4. Courbe de tension-courant pour un gaz donné, une pression de remplissage donnée et une distance inter-électrode donnée (14) ........................................................... 11 Figure 2.5. Défaillance générée par une EOS ................................................................. 12 Figure 2.6. Modèle du corps humain et schéma électrique associé au test HBM .......... 15 Figure 2.7. Forme d’onde donnée par la norme JEDEC du courant de décharge HBM 16 Figure 2.8. Forme d’onde courant à travers un court circuit pour une pré-charge de 400 V d’après JEDEC (2) ......................................................................................................... 18 Figure 2.9. Schéma électrique pour le modèle CDM ...................................................... 20 Figure 2.10. Forme d’onde de la décharge CDM donnée par l’ESDA ........................... 20 Figure 2.11. Schéma électrique du banc TLP (4) ........................................................... 22 Figure 2.12. Marges de conception d’une structure de protection ESD présentant une caractéristique avec « retournement » ................................................................................ 26 Figure 2.13. Schéma électrique simplifié d’un réseau de protection .............................. 28 Figure 2.14. Schéma électrique d’une stratégie de protection centralisée ...................... 29 Figure 2.15. Schéma du transistor NPN utilisé comme structure de protection pour deux types de configuration : (a) autopolarisé et (b) polarisé par une source de courant extérieure .................................................................................................................... 31 Figure 2.16. Caractéristique I-V du transistor bipolaire NPN ........................................ 32 Figure 2.17. Principe de décharge d’un événement CBE ............................................... 35 Figure 2.18. Forme d’onde d’une décharge générée par un câble de 100m de long chargé à 200V (49) ............................................................................................................. 36 Figure 2.19. Schéma électrique pour le modèle du CDE (50) ........................................ 37 Figure 2.20. Configuration de test du HMM (56) ........................................................... 38 Figure 2.21. Forme d’onde de la décharge d’après la norme IEC 61000-4-2 en contact 5 kV .................................................................................................................... 40 Figure 2.22. Schéma électrique spécifié par la norme IEC 61000-4-2 ........................... 42 Figure 2.23. Pistolet Schaffner IEC pour une décharge de 8kV en contact .................... 42 Figure 2.24. Modèle de pistolet IEC de Caniggia (62) ................................................... 43 Figure 2.25. Forme d’onde obtenue avec la simulation d’une décharge 5kV du modèle de Caniggia et de la norme IEC 61000-4-2 ....................................................................... 43 Figure 2.26. Modèle du pistolet détaillé avec les fonctions des divers paramètres ........ 44 Figure 2.27. Courant de décharge 5 kV de type IEC 61000-4-2 et courant de décharge du modèle série .................................................................................................................. 45 Figure 2.28. Schéma électrique du modèle publié par Pommerenke (65) ...................... 45 Figure 2.29. Simulation électrique d’une décharge 8 kV du modèle de D. Pommerenke

.................................................................................................................... 46 Figure 2.30. Schéma électrique du modèle développé pour nos études ......................... 47

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Figure 2.31. Courant de décharge 5 kV de type IEC 61000-4-2 et courant de décharge du modèle developpé pour nos études ............................................................................... 47 Figure 2.32. Superposition du stress IEC 5 kV, HBM 2 kV et CDM 500 V (66) et leurs signatures de défaillance associées .................................................................................... 49 Chapitre 3 Figure 3.1. Schéma bloc électrique de l’amplificateur audio ......................................... 55 Figure 3.2. Schéma électrique du principe de fonctionnement du RC triggered MOS .. 57 Figure 3.3. Stratégie centralisée ESD de la sortie audio du produit (S (D/G) et AGND/PGND) ................................................................................................................... 58 Figure 3.4. Coupe transversale du p-MOS Q3 et ses éléments parasites ......................... 59 Figure 3.5. Schéma électrique simplifié de la carte de test ............................................. 60 Figure 3.6. Vue détaillée de la carte de test IEC ............................................................. 60 Figure 3.7. Schéma représentant le composant défaillant dans l’amplificateur audio .... 62 Figure 3.8. Résultat de l’analyse par microscopie électronique à balayage de la carte stressée par l’IEC ............................................................................................................... 62 Figure 3.9. Paramètres de la ligne micro-ruban de la carte contenant l’amplificateur étudié ...................................................................................................................... 63 Figure 3.10. Schéma électrique équivalent de la simulation de la carte ......................... 64 Figure 3.11. Résultats de simulation avec et sans ligne micro-ruban pour une décharge 8kV IEC .................................................................................................................... 64 Figure 3.12. Résultats de la simulation d’une décharge IEC 1kV entre la sortie S et la masse GND (produit non alimenté) ................................................................................... 66 Figure 3.13. Représentation simplifiée du chemin de décharge lors d’un stress +IEC dans le produit non alimenté ............................................................................................. 66 Figure 3.14. Schéma électrique du produit simplifié pour la simulation électrique ....... 67 Figure 3.15. Structure générale de l’amplificateur classe AB ........................................ 67 Figure 3.16. Représentation des chemins de décharge entre S et GND pour la simulation électrique d’une décharge IEC 1kV dans le produit alimenté ......................... 68 Figure 3.17. Formes d’ondes de courant entre S et GND pour la simulation électrique d’une décharge IEC 1kV dans le produit alimenté (VBAT = 5 V) ................................... 68 Figure 3.18. Tension entre drain et source de Q0 en fonction de la tension d’alimentation pour une décharge IEC 1kV sur la sortie de l’amplificateur ..................... 69 Figure 3.19. Schéma équivalent de la sortie de l’amplificateur à t=0 de la décharge IEC . .................................................................................................................... 70 Figure 3.20. Tension Ids(Vds) de Q0 et Q2 lorsque les grilles sont polarisées avec 0,8 V et 0,7 V respectivement ...................................................................................................... 71 Figure 3.21. Schéma détaillé décrivant les courants de décharge entre S et GND dans l’aire A .................................................................................................................... 72 Figure 3.22. Schéma détaillé décrivant les courants de décharge entre S et GND dans l’aire B .................................................................................................................... 72 Figure 3.23. Schéma détaillé décrivant les courants de décharge entre S et GND dans l’aire C .................................................................................................................... 73 Figure 3.24. Schéma simplifié du banc de mesure TLP ................................................. 74 Figure 3.25. Comparaison des mesures TLP (temps de montée 10ns) pour un stress entre S et GND dans le produit alimenté et non alimenté ................................................. 74 Figure 3.26. Comparaison des mesures TLP (temps de montée 1ns) pour un stress entre S et GND dans le produit alimenté à 2,7 V et non alimenté ............................................. 76

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Figure 3.27. Réponse temporelle de la tension de la carte testée pour une impulsion TLP de temps de montée tr=1 ns et tr=10 ns et un courant de 1 A ............................................ 77 Figure 3.28. Caractéristique Ids(Vds) du n-MOS Q0 en forçant la tension de grille à Vgs= 0 V et Vgs= 5 V. ...................................................................................................... 79 Chapitre 4 Figure 4.1. Schéma de l’étage de sortie de l’amplificateur audio avec protection IEC spécifique ...................................................................................................................... 83 Figure 4.2. Vue en coupe du transistor n-MOS lors d’une décharge IEC ...................... 84 Figure 4.3. Vue en coupe du transistor n-MOS inter-digité ........................................... 85 Figure 4.4. Topologie des contacts de caisson du n-MOS Q0 inter-digité ...................... 86 Figure 4.5. Schéma descriptif de la mesure TLP ............................................................ 87 Figure 4.6. Dessin technologique de l’échantillon 1 ....................................................... 87 Figure 4.7. Caractéristique I (V) d’un n-MOS (w /l = 30 µm/0,5 µm ng = 30 et un espacement de 40 µm entre les contacts de caisson) polarisé à 0 V, 1 V, 3 V et 5 V soumis à des stress TLP ..................................................................................................... 88 Figure 4.8. Caractéristique I (V) d’un n-MOS (w/l = 30 µm/0,5 µm) et un espacement de 4,6 µm entre les prises de caisson P) pour différentes polarisations de grille soumis à des stress TLP .................................................................................................................... 89 Figure 4.9. Tension Vt1 en fonction de la distance entre les contacts de caisson dans le n-MOS de l’échantillon 1 .................................................................................................. 90 Figure 4.10. Topologie du n-MOS Q0 de sortie de l’amplificateur ................................ 91 Figure 4.11. Marge de fonctionnement de la structure de protection contre les décharges IEC .................................................................................................................... 92 Figure 4.12. Schéma électrique de la protection utilisée sur la sortie de l’amplificateur audio : deux SCRs connectés tête-bêche avec Zener 5,5 V intégrée ................................. 92 Figure 4.13. Mesure TLP du SCR disponible dans la bibliothèque ................................ 93 Figure 4.14. Dessin technologique de l’étage de sortie du bloc amplificateur ............... 94 Figure 4.15. Vue détaillée de la zone défaillante du n-MOS .......................................... 97 Figure 4.16. Vue détaillée sur la zone défaillante de la puce sans protection IEC ......... 98 Figure 4.17. Caractéristiques I(V) du n-MOS Q0 (w/l = 20/0,5 et ng = 180) polarisé avec 0 V, 1 V, 2 V, 2,5 V, 3 V et 4 V soumis a des stress de TLP (tr = 1ns, w = 100ns) . 99 Figure 4.18. Caractéristique TLP IDUT(VDUT) du SCR et du SCR en tête bêche .......... 100 Figure 4.19. Caractéristiques I(V) du n-MOS Q0 (w/l= 20/0,5 et ng= 180) polarisé à 0 V, 1 V, 2 V, 2,5 V, 3 V et 4 V et du thyristor de protection en tête bêche soumis à des stress de TLP (tr =1 ns, w= 100 ns) ................................................................................. 101 Figure 4.20. Caractéristiques I(V) du SCR tête bêche en parallèle avec Q0 soumis a des stress de TLP (tr =1ns, w= 100ns) et du SCR en tête bêche ............................................ 102 Figure 4.21. Diagramme d’état pour le modèle du SCR en tête bêche ......................... 104 Figure 4.22. Machine à états de la protection SCR en tête bêche ................................. 104 Figure 4.23. Organigramme du modèle du SCR en tête bêche ..................................... 106 Figure 4.24. Schéma électrique de la simulation d’un stress IEC 1 kV sur le n-MOS Q0 polarisé à la masse .......................................................................................................... 107 Figure 4.25. Résultats de simulation IEC pour un stress de 1 kV: courant IEC et tension sur la sortie de l’amplificateur pendant les 4 premières nanosecondes ........................... 107 Figure 4.26. Schéma électrique du produit simplifié pour la simulation du stress IEC 1kV sur la sortie de l'amplificateur audio alimenté ......................................................... 108 Figure 4.27. Formes d’onde du courant IEC 1 kV et tension VDS de Q0 lorsque l’amplificateur audio est alimenté .................................................................................... 109

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xiv

Figure 4.28. Chemins de décharge IEC 1ère étape ........................................................ 111 Figure 4.29. Chemins de décharge IEC 2ème étape ....................................................... 111 Figure 4.30. Chemins de décharge IEC 3ème étape ....................................................... 112 Figure 4.31. Chemins de décharge IEC 4ème étape ....................................................... 112 Figure 4.32. Schéma électrique du produit simplifié pour la protection IEC ............... 113 Figure 4.33. Simulation électrique pour une décharge IEC +1kV sur le modèle du produit simplifié ............................................................................................................... 113 Figure 4.34. Analyse quasi statique de la décharge IEC sur la sortie du produit avec la protection SCRb2b ........................................................................................................... 114 Figure 4.35. Analyse quasi statique de la décharge IEC sur le produit avec la nouvelle marge de défaillance ........................................................................................................ 115 Figure 4.36. Simulation électrique d’une décharge +IEC 4 kV avec 3 SCRsb2b en parallèle .................................................................................................................. 116 Figure 4.37. Schéma électrique de la protection SCR avec le système RC trigger MOS pour la protection de Q0 ................................................................................................... 118 Figure 4.38. Schéma électrique de la simulation simplifiée de la protection IEC avec le système RC trigger MOS ................................................................................................. 119 Figure 4.39. Simulation électrique d’une décharge IEC +7.5 kV sur la sortie audio avec la protection IEC .............................................................................................................. 120 Figure 4.40. Comportement du nouveau Power Clamp durant la phase de démarrage de l’alimentation avec un trise= 1 µs. ..................................................................................... 121 Figure 4.41. Comportement du RC trigger MOS pendant le fonctionnement du produit .. .................................................................................................................. 122

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Liste des Tableaux

Chapitre 2 Tableau 2.1. Tendances des avancées technologiques [10] ............................................ 13 Tableau 2.2. Comparatif des modèles pour une décharge IEC 2kV ............................... 48 Chapitre 3 Tableau 3.1. Résultats du test IEC pour chaque niveau testé et courant de consommation IDDQ pour le niveau défaillant ............................................................................................ 61 Chapitre 4 Tableau 4.1. Résultats des tests IEC cumulatifs (10 tirs successifs) et non cumulatif (1 tir) .................................................................................................................... 96 Tableau 4.2. Caractéristiques principales du SCR et du SCR en tête bêche ................. 100 Tableau 4.3. Paramètres V, I du modèle SCR en tête bêche ......................................... 105 Tableau 4.4. Tension Vgs(Q0) en fonction de la dimension W de Q4 .......................... 119

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Liste des abréviations HBM Human Boby Model, modèle de décharge correspondant à la famille de décharges causées par un contact humain.

MM Machine Model, modèle de décharge d’un appareil métallique sur un composant électronique relié à la masse.

CDM Charged Device Model, Décharge d’un circuit intégré au travers d’une seule de ses broches mise à la masse.

CBM Charged Board Model, Décharge de la capacité de la carte électronique au travers d’une seule broche de circuit.

CDE Cable Discharge Event, Décharge d’un câble lors de sa connexion sur un système électronique.

CI Circuit Intégré.

DUT « Device under test», composant sous test.

EOS Electrical Over Stress, Perturbation entraînant une surcharge électrique transitoire.

ESD ElectroStatic Discharge, Décharge électrostatique.

IEC International Electrotechnical Commission, commission électro technique internationale. Organisme de normalisation traitant des domaines de l'électricité, de l'électronique et des techniques connexes.

TLP Transmission Line Pulse, méthode de caractérisation permettant d’obtenir des caractéristiques I-V statiques suite à un mode

d’excitation dynamique.

VF-TLP Very Fast Transmission Line Pulse

SCRb2b Silicon controlled rectifier back-to-back, thyristor série en tête bêche

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CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE

2

CHAPITRE 1 1 Introduction générale

1.1 Motivation de la recherche

Depuis la deuxième moitié du XXème siècle, la complexité des systèmes

électroniques a été croissante. Celle-ci a été permise grâce à la forte intégration de

composants dans les circuits. C’est l’amélioration du processus de fabrication qui a

permis la miniaturisation des composants et par conséquent, l’augmentation de la

complexité des puces. Pour les acteurs économiques du semi-conducteur, cette course à la

miniaturisation est un argument concurrentiel. Le gain de parts de marché des fabricants

de composants est directement lié à la maitrise et à l’amélioration de leur processus de

fabrication. Cependant cette réduction constante de taille des composants engendre de

nombreux problèmes techniques et physiques notamment les défaillances liées aux

surtensions électriques.

En effet, la diminution des composants est réalisée par la réduction de la

profondeur des jonctions et la finesse des oxydes de grille dans les transistors les rendant

ainsi plus fragiles notamment aux surtensions. Différents événements peuvent être à

l’origine d’une surtension électrique parmi lesquels se trouvent les décharges

électrostatiques. Ce phénomène naturel met en jeu de très forts courants et se produit

pendant une durée courte de l’ordre de la centaine de nanosecondes.

L’énergie transportée par la décharge ou par le champ électrique rayonné peut

entraîner le dysfonctionnement ou encore la destruction des appareils électroniques. De

plus, la fréquence des événements de décharge électrique est augmentée par le nombre

croissant de périphériques et de connectique du système.

Les décharges électrostatiques (ESD) constituent une des principales causes de

défaillance des systèmes électroniques pendant la fabrication du composant et lors de son

utilisation. Des normes de fiabilité sévères ont été mises en place pour contrecarrer les

risques liés aux décharges électrostatiques, avec des contraintes plus strictes dans des

domaines tels que l’aviation ou l’automobile.

La problématique de protection des circuits analogiques est liée aux contraintes de

la performance de fonctionnement du circuit comme les marges de bruit, l’impédance en

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CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE

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entrée et en sortie et les multiples alimentations, ce qui constitue un vrai défi pour les

concepteurs de stratégies de protection ESD.

1.2 Contexte et définition de la problématique

Un circuit intégré (CI) est exposé aux décharges électrostatiques aux différentes

étapes de fabrication, assemblage et test final. Des précautions sont ainsi prises dans

l’environnement industriel pour limiter son exposition (port de bracelet antistatique, plan

de travail relié à la masse...). Par ailleurs, les tests ESD ont pour but de simuler des

événements réels, avec différents tests qui couvrent divers scenarios. Les normes HBM

(Human Body Model) (1) et MM (2) ont pour but de simuler la décharge d’une personne

ou d’une machine respectivement qui serait chargée et se décharge à travers un CI, dont

une des broches est en contact avec un plan relié à la masse. Une fois que le circuit est

intégré dans le système, les précautions envers les ESD ne peuvent plus être mises en

place.

L’utilisateur d’un produit électronique, qu’il s’agisse d’un téléphone portable,

ordinateur ou tout autre équipement est susceptible de générer des ESD qui peuvent

endommager le produit de façon temporaire ou permanente. Afin de prévenir ce genre

d’inconvénients, un test spécifique pour ce type de décharges a été mis en place. La

norme la plus connue est IEC 61000-4-2 (3). Celle-ci a été développée pour tester la

vulnérabilité d’un système électronique à résister aux décharges électrostatiques au

niveau d’un système. La forme d’onde générée ressemble à celle du test HBM sur

laquelle se superpose une impulsion très rapide et très énergétique. Un tel événement se

produit notamment lorsque l’on se connecte au système comme illustré dans la Figure

1.1.

Figure 1.1. Photo d’une personne susceptible de produire une décharge de type IEC

Méthodologie de simulation et protection d’un amplificateur audio contre les décharges électrostatiques de type IEC 61000-4-2

Sandra GIRALDO TORRES On Semiconductor, 132 chemin de Basso Cambo, Toulouse Laas CNRS, 12 avenue du colonel Roche, Toulouse

Cet article étudie l’impact des décharges électrostatiques appliquées au niveau d’un système complet pour les applications de téléphonie mobile. Un cas d’étude spécifique est choisi pour réaliser ce travail. Il s’agit de l’étude de la défaillance d’un amplificateur audio soumis à des décharges électrostatiques spécifiées d’après la norme IEC 61000-4-2. Des règles de dessin du circuit sont données afin d’améliorer les performances du produit.

I. INTRODUCTION

L’utilisateur d’un produit électronique, qu’il s’agisse d’un téléphone portable, ordinateur ou autres est susceptible de générer des décharges électrostatiques (ESD : ElectroStatic Discharge) qui peuvent endommager le produit de façon temporaire ou permanente. Afin de prévenir ce genre d’inconvénients, un test spécifique pour ce type de décharges a été mis en place. Le standard le plus connu est celui de la norme IEC 61000-4-2. Celui-ci a été développé pour tester la vulnérabilité d’un système électronique à résister aux décharges électrostatiques au niveau d’un système.

Un circuit intégré est exposé aux décharges électrostatiques aux différentes étapes de fabrication, assemblage et test final. Des précautions sont ainsi prises dans l’environnement industriel pour limiter son exposition (port de bracelet, plan de travail relié à la masse,...). Par ailleurs, les tests ESD ont pour but de simuler des événements réels, avec différents tests qui couvrent divers scenarios. Les standards HBM (Human Body Model) [1] et MM [2] ont pour but de simuler la décharge d’une personne ou d’une machine respectivement qui serait chargée et se décharge à travers un circuit intégré, dont une des broches est en contact avec un plan relié à la masse. Le standard CDM [3] simule un circuit intégré chargé qui se décharge sur une surface métallique. Une fois que le circuit est intégré dans le système, les précautions envers les ESD ne peuvent plus être mises en place. Par conséquent le test ESD système est plus sévère que les tests prévus pour les circuits intégrés.

Les tests de robustesse tel que ceux décrits par la norme IEC 61000-4-2 [4] reproduisent la

décharge qui se produit lorsque une personne qui est chargée se décharge sur un objet. La forme d’onde générée ressemble à celle du test HBM sur la quelle se superpose une impulsion très rapide et très énergétique. Un tel évènement se produit notamment lorsque l’on se connecte au système comme illustré dans la figure 1.

FIG. 1. Photo d’une personne susceptible de produire une décharge de type IEC II. Etude de cas d’un amplificateur audio A. Description du Produit

Nous avons étudié le cas d’un amplificateur audio soumis à des décharges IEC. Le schéma électrique de la sortie de l’amplificateur audio est représenté FIG. 2. Il s’agit d’un amplificateur audio conçu pour des applications portables. Les principaux blocs électriques du produit sont représentés. Le produit est constitué du bloc d’alimentation qui reçoit une tension VBAT pouvant être comprise entre 1,6 V et 3,8 V. Cette tension est inversée grâce à un système de capacités qui délivre une tension -VBAT. Les tensions reçues sont ensuite converties par des régulateurs de tension positif LDO P et négatif LDO N qui délivrent

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CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE

4

Depuis plusieurs années l’industrie de l’électronique a testé la robustesse ESD des

CI à travers les modèles classiques HBM et MM. Les stratégies de protection ESD pour

les circuits non alimentés ont été largement étudiées dans le passé. Le standard IEC

61000-4-2 définit un nouveau type de stress avec l’objectif de tester des systèmes

complets pendant leur fonctionnement. Il est difficile de prédire les chemins de décharge

lorsque le produit est alimenté. La comparaison avec la robustesse HBM ne peut pas être

indicative pour la robustesse IEC du système. En effet, la question que nous pouvons

nous demander es: est-ce que les stratégies de protection HBM et MM sont encore

effectives lorsque le système est alimenté?

Dans cette thèse, nous allons étudier les phénomènes de décharge électrostatique

sur les systèmes d’amplificateurs audio. Elle a été réalisée au sein du laboratoire LAAS-

CNRS.

Un concepteur de CI est confronté à la problématique des ESD système. La

concurrence entre les fabricants de CI est difficile et le fait d’avoir un CI qui en plus

résiste aux IEC sans avoir besoin d’introduire une protection externe supplémentaire

constitue un atout majeur. Dans le cadre de notre sujet de recherche, nous nous sommes

intéressée aux produits pour le domaine audio, et plus spécifiquement aux amplificateurs

audio pour les applications portables comme le téléphone ou le lecteur mp3.

L’objectif principal de cette étude est de comprendre pourquoi la robustesse de

l’amplificateur audio diminue radicalement dans la configuration de test de l’IEC 61000-

4-2 et d’en apporter une analyse qui nous amènera à la simulation efficace de la décharge

afin de proposer la solution adéquate pour la protection du circuit.

La structure que nous avons choisie pour présenter nos travaux est donnée ci-

après. Les travaux de recherche présentés dans ce mémoire se divisent en plusieurs

parties :

Le deuxième chapitre donne des informations sur les décharges électrostatiques,

leurs origines et leurs effets sur les composants électroniques mais aussi sur les systèmes.

Nous présenterons les différentes normes utilisées couramment dans l’industrie

permettant de quantifier la robustesse des circuits intégrés ou des systèmes soumis aux

ESD. Nous détaillerons la norme IEC 61000-4-2 utilisée par les industriels comme

référence dans le domaine de la qualification et de la robustesse des systèmes

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CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE

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électroniques. Cette norme se distingue de la norme HBM (Human Body Model)

appliquée aux circuits intégrés, d’une part par le fait que le produit est alimenté pendant le

stress, et d’autre part, par la forme d’onde de décharge présentant un temps de montée

plus rapide et un courant mis en jeu plus important. Ensuite nous décrirons les outils de

caractérisation TLP (Transmission Line Pulse) (4), vf-TLP (Very Fast Transmission Line

Pulse) (5) et IEC TLP (6) permettant une étude plus approfondie du comportement des

circuits à protéger face aux stress. Finalement les éléments de protection servant à dévier

le courant de décharge seront présentés.

Dans le chapitre 3, le comportement d’une carte de démonstration audio face aux

stress ESD a été étudié, premièrement grâce aux outils de caractérisation TLP

(Transmission Line Pulse) et vf-TLP (very fast Transmission Line Pulse) et

deuxièmement à l’aide de la simulation électrique. Ce produit, résistant aux décharges

ESD de type HBM mais présentant une faible robustesse à l’ESD système, sera le cœur

de notre travail d’expertise tout au long de ce manuscrit. L’utilisation originale de la

mesure TLP nous a permis de déterminer les chemins de décharge du stress IEC à travers

le circuit alimenté. A partir de ce résultat, une méthodologie de simplification du schéma

électrique du circuit a été mise en place afin de réduire considérablement le temps de

simulation et ainsi d’analyser le mécanisme de défaillance.

Enfin, dans le dernier chapitre, une étude de la protection du système a été réalisée

avec d’une part, l’étude de la topologie d’un transistor à protéger et d’autre part la

caractérisation électrique de l’élément de protection. Nous analyserons l’échec de cette

stratégie de protection grâce aux outils de mesure (TLP, microscope électronique) et de la

simulation mise à notre disposition. La mise en place d’une simulation simplifiée de la

décharge ESD nous permettra de faire l’analyse des chemins de décharge afin de proposer

une solution pour la protection IEC des produits audio et de tout autre produit ayant la

même configuration sur la broche agressée.

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

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CHAPITRE 2 2 Des décharges électrostatiques (ESD) 2.1 Introduction

Dans ce premier chapitre, nous présenterons les décharges électrostatiques dont

l'abréviation communément utilisée est ESD (pour ElectroStatic Discharge en anglais)

depuis les mécanismes physiques de leur génération et les différents types de décharges

qui peuvent se produire dans notre environnement. Dans ce manuscrit nous traiterons plus

spécifiquement ce qui concerne l’environnement moderne d’utilisation des circuits

intégrés dans des systèmes finaux. La robustesse ESD des produits électroniques est

devenue un argument de vente dans le monde industriel. Ce dernier a adopté différentes

normes ESD afin de tester les circuits intégrés. Actuellement, la qualification de la

robustesse ESD des systèmes a acquis une importance accrue. Dans une deuxième partie

nous décrirons les principaux tests de composants et systèmes qualifiants la robustesse

aux décharges électrostatiques. Nous focaliserons plus précisément notre étude sur la

norme IEC 61000-4-2 (3). Différents modèles permettant la simulation de ces décharges

ESD sur des circuits intégrés seront exposés. Nous présenterons les bancs de mesure

utilisés afin d'aider à la compréhension du comportement des circuits intégrés durant une

décharge électrostatique. En conclusion de ce chapitre, des stratégies et des éléments

intégrés de protection ESD seront exposés.

2.2 L’Origine des Décharges Electrostatiques (ESD)

2.2.1 Les ESD dans la nature

Souvent nous ressentons un picotement lorsque nous touchons la porte d’une

voiture. Ce picotement est causé par le courant de décharge électrostatique. Ce courant

circule de la voiture vers le sol à travers le corps humain ou inversement. La décharge

engendrée lors de ce stress est similaire au phénomène de foudre mais à une moindre

échelle (en effet lors d’un orage, les nuages sont chargés en particules négatives qui sont

attirées par les particules positives de la terre). Les charges positives et négatives sont

isolées par l’air (le caractère d’isolant électrique tient au fait qu’un gaz ne contient aucune

particule chargée libre). L’accumulation de charges négatives crée une différence de

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

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potentiel électrique qui augmente jusqu’à apparition de la foudre. Cette différence peut

atteindre jusqu'à 100 millions de Volts causant une expansion brutale de l'air par

dégagement de chaleur (7). La nature électrique de la foudre a été démontrée par

Benjamin Franklin en 1750 avec la célèbre expérience du cerf volant (8). La foudre

constitue la représentation du phénomène ESD dans sa forme la plus spectaculaire. De

manière générale, une décharge électrostatique est définie comme un phénomène rapide

qui transfère une quantité finie de charges entre deux corps. Une décharge électrostatique

survient lorsque la différence de potentiel entre deux corps isolés dépasse la valeur du

champ disruptif (se dit de la décharge qui éclate avec étincelle) du milieu dans lequel ils

se trouvent (9).

Nous allons maintenant décrire quels sont les phénomènes de charge (création de

différences de potentiels électrostatiques) et de décharge (transfert de charge brutal,

rapide équilibrant les charges)

2.2.2 La génération de potentiel électrostatique

Les mécanismes de génération du déséquilibre de charges sont largement présents

dans la vie courante. Dans la partie qui suit, nous nous concentrerons sur les trois

mécanismes fondamentaux qui génèrent l’électricité statique dans l’environnement de la

microélectronique (10).

2.2.2.1 La triboélectricité

La charge triboélectrique résulte du contact puis de la séparation de deux

matériaux plus ou moins isolants. Pendant le contact un transfert d’électrons libres se

produit entre les deux objets de façon à tendre vers la neutralité électrique. Lors de la

séparation des deux matériaux et si les charges ne peuvent pas être recombinées, une

charge résiduelle va rester dans le matériau isolant. Les successions de contact et

séparation des deux matériaux vont augmenter le potentiel de charge. Des paramètres tels

que la contamination de la surface, l’humidité, la température, la rugosité et la pression de

la surface de contact ont une influence sur la recombinaison des électrons dans le

matériel. La théorie de l’électrification par friction et contact est bien expliquée par

Williams (11). Un exemple de triboélectrification est celui d’une personne qui marche

sur un tapis (Figure 2-1). Le contact successif entre les chaussures et le sol va charger le

corps humain. La charge du corps humain est assimilée à la charge d’une capacité

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

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électrique. En effet c’est cette capacité qui en se chargeant est susceptible de générer une

décharge. La décharge est générée lorsque cette personne chargée touche un objet

métallique relié à la masse (12). La valeur de la capacité de charge du corps humain a été

étudiée et modélisée par Greason (13). Dans le cas de la personne marchant sur un tapis,

la triboélectricité peut être à l’origine de décharges allant jusqu’à 10 kV.

Figure 2.1. Exemple de charge par triboélectrification

2.2.2.2 L’induction

Le chargement par induction est la deuxième forme d’électrification. L’induction

se produit lorsqu’un objet B est proche d’un deuxième objet chargé A (Figure 2-2). Le

champ électrostatique de A induit un déséquilibre de charges sur B. Lorsque les deux

objets sont séparés, B reste chargé. Si suite à ceci l’objet B touche un autre objet

conducteur avec un potentiel différent, une décharge va se produire. Dans son article, J.

Vinson (10) a montré que lorsqu’un circuit intégré est manipulé près d’un écran

d’ordinateur, le moniteur induit un déséquilibre de charges dans le composant. Si la pièce

est manipulée par la suite avec des objets métalliques, une décharge ESD circule à travers

le circuit intégré. Pour cette raison, les composants doivent être manipulés dans une zone

libre de surfaces chargées comme les écrans ou des matériaux isolants. D’après les études

réalisées par J. Vinson le potentiel de charge par induction est de 100 V maximum.

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

9

Figure 2.2. Exemple de charge par induction (10)

2.2.2.3 La conduction

La charge directe se produit lorsqu’une charge mobile est transférée directement

d’un objet chargé à un autre objet isolé et de faible potentiel. Pendant le contact, la charge

est transférée à l’objet de potentiel inférieur jusqu’à l’équilibre. Lorsque les objets sont

séparés, les deux corps contiennent la même quantité de charges. Les tensions sont égales

et les charges cumulées sont relatives à la capacité de chaque corps. Ceci est le cas

lorsque, par exemple, un câble entre en contact dans un circuit intégré, provoquant alors

une décharge nommée CDE (Cable Discharge Event) que nous décririons plus tard dans

ce chapitre.

En ce qui concerne la problématique des composants électroniques, la

triboélectrification reste la cause majeure de génération de charges électrostatiques. Les

charges cumulées peuvent se trouver dans le boitier des composants, dans une partie de la

machine de test ou dans tout autre objet (ou personne) qui se situe à proximité du circuit.

Dans un environnement où les circuits microélectroniques sont manipulés, il est

primordial de bien contrôler la génération de charges électrostatiques de façon à

minimiser les possibilités de destruction des composants.

2.3 La décharge électrostatique

Les phénomènes de triboélectricité, d’induction et de conduction génèrent des

charges isolées dans les objets. Une décharge électrostatique est un événement qui

correspond à un transfert spontané de charges entre deux objets dès lors qu’il existe une

différence de potentiel entre ces derniers. La différence de potentiel est communément

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

10

nommée potentiel électrostatique. La décharge se produit lorsque la tension

électrostatique (V dans la Figure 2-3) qui sépare l’objet de la masse dépasse la tension de

claquage de l’isolant qui les sépare (l’air), créant ainsi un plasma. L’air ionisé qui se

forme entre les deux électrodes est un plasma.

L’électrode reliée à la masse (zéro du potentiel) est appelée la cathode (-).

L’électrode reliée à la tension « haute » est appelée l’anode (+). Le champ électrique

dans l’espace inter-électrode est dirigé du (+) vers le (-). Les électrons du plasma se

déplacent de la cathode vers l’anode. On définira la force électrostatique par l’équation (

) où q représente la charge des particules (dans notre cas la charge élémentaire de

l’électron e).

Figure 2.3. Schéma électrique pour la génération d’un plasma

En approchant les deux électrodes, on augmente progressivement le champ , la

tension V aux bornes des électrodes reste fixe (l’objet chargé et la masse), jusqu’à arriver

au régime de décharge d’arc électrique. La décharge se produit lorsque le champ

électrique entre les deux entités excède la rigidité diélectrique de l’air, ou champ disruptif

qui est typiquement de 30 kV/cm. Le champ électrique est proportionnel à la différence

de potentiels ainsi qu’à la distance entre les électrodes. Les courants sont alors très

importants (plusieurs milliers d’ampères dans le cas de l’éclair et de 1 à 10 ampères dans

le semi-conducteur) et la tension est faible (proche du court-circuit).

En augmentant progressivement la tension V aux bornes des électrodes, comme

illustré dans la Figure 2-4 et avant d’obtenir un plasma, différents régimes de décharges

électriques sont atteints, ceci pour un gaz, une pression et une distance séparant les

électrodes fixes (14). A chaque régime de décharge correspond un courant I et une

tension V.

EqF

=

E

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

11

Figure 2.4. Courbe de tension-courant pour un gaz donné, une pression de

remplissage donnée et une distance inter-électrode donnée (14)

Du point A jusqu’au point B, les décharges qui se produisent sont dites des

décharges non-autonomes, c'est-à-dire que l’on n’observe pas de courant si on ne

bombarde pas la cathode avec un rayonnement UV. Plus on augmente la tension (et donc

le champ électrique) plus les électrons arrivent à traverser le gaz jusqu’à l’anode. Si on

coupe le rayonnement UV, le courant s’annule. Après le point A, on atteint la Décharge

de Townsend. Le courant I croît exponentiellement avec la tension V jusqu’au point B.

Au-delà de ce point la décharge s’auto-entretient (ou devient autonome). Les électrons

émis par la cathode gagnent suffisamment d’énergie dans le champ pour ioniser les

atomes (notion de seuil d’ionisation). La décharge n’est pas visible (non lumineuse), on

parle de décharge sombre (très faible intensité de lumière). A partir du point C, on atteint

le régime de décharge dit luminescente (formation de plasma). Dans ce régime, la tension

est faible et les courants mis en jeu vont de 10 mA à 100 A. Lorsque le potentiel dépasse

la tension limite au point C on passe sur un régime de décharge d’arc. La tension est

faible (< 100 V), les courants mis en jeu sont très importants (> 100 A) et l’émission

lumineuse est très intense. Il s’agit de ce régime de décharge d’arc qui nous intéresse dans

ce document.

Une avalanche est un phénomène de multiplication électrique, qui est définie

comme la multiplication incontrôlée d’électrons libres lorsque le champ électrique

devient suffisant pour accélérer les électrons et libérer des électrons par collision qui vont

à leur tour percuter d’autres électrons. Lorsque les conditions pour générer l’avalanche ne

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

12

sont pas atteintes pendant l’approche de l’objet, la décharge a lieu au contact des deux

électrodes (pas de décharge d’arc). L’amplitude du courant de décharge est influencée par

la différence de potentiel entre les objets, tandis que la capacité du circuit et la résistance

du chemin de décharge (RC) détermine la durée de l’impulsion.

2.4 La problématique des ESD dans l’industrie du semi-conducteur

La surtension électrique (EOS en anglais pour Electrical OverStress) est un terme

employé pour décrire les dommages thermiques qui peuvent survenir lorsqu’un appareil

électronique est soumis à un courant ou tension qui sont au-delà des limites de

spécification de l'appareil. L’EOS est un événement qui génère des tensions plus faibles

(inférieures à 100 V) avec un pic de courant très large (supérieur à 10 A), dont la durée

est généralement supérieure à 1ms.

Figure 2.5. Défaillance générée par une EOS

Les forts courants mis en jeu pendant l’événement EOS génèrent un échauffement

excessif qui peut aboutir à des dommages thermiques et la destruction des matériaux

utilisés pour la construction de l’appareil (voir Figure 2-5). La décharge ESD est une

classe d’évènements EOS, il s’agit d’un phénomène de surtension de même nature mais

avec des contraintes électriques différentes quant au courant, la tension et le temps.

L’ESD est un événement qui présente une tension très élevée (généralement supérieure à

500 V) et des pics de courant modérés (de l’ordre de 1 A à 10 A) qui se déroulent dans un

laps de temps très court (généralement inférieur à 1 µs).

Les produits électroniques comme les appareils multimédia, portables ou non sont

très sensibles aux dommages causés par les décharges électrostatiques. Les appareils

électroniques sont réalisés grâce à des circuits intégrés complexes, qui comportent des

milliers voire des millions de transistors. Il existe plusieurs variétés de transistors, le plus

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

13

utilisé étant le transistor MOS (Metal oxyde semi-conducteur). La majorité des dispositifs

MOS et des transistors bipolaires ont des couches isolantes très minces. L’évolution

technologique a permis la réduction de la taille des dispositifs MOS afin d’améliorer les

performances des circuits. Le document fournit par l’ITRS (International Technology

Roadmap for Semiconductors) donne l’évolution des technologies depuis 2005 jusqu’aux

années 2020 (15). Le tableau 2.1 reporte les évolutions des longueurs de canal des

transistors MOS ainsi que les épaisseurs d’oxyde de la structure MOS et les profondeurs

de jonction. Nous pouvons constater que ces épaisseurs oxydes ont été réduites d’un

facteur 2,24 entre 2005 et 2011 et que cette réduction tend à s’accélérer (avec

une migration vers la technologie de fabrication ultra thin body UTB ou multi gate MG à

partir de 2015). Nous comprenons donc que les circuits réalisés sur la base de ces

transistors soient de plus en plus sensibles aux décharges électrostatiques (16).

Année de production 2005 2011 2015 2020

Largueur de grille (GLph) (nm) 65 29 17 10.7

Epaisseur d’oxyde (Å) 21 6,5 - -

Epaisseur d’oxyde UTB FD (Å) - 7 5 -

Epaisseur d’oxyde MG (Å) - 8 7 5

Profondeur de Jonction (nm) - 13 6 5,5

UTB FD: Ultra Thin Body Fully Depleted MOS MG: Multi Gate MOS

Tableau 2.1. Tendances des avancées technologiques (15)

Dans l’environnement de production du semi-conducteur la génération de

décharges représente la principale menace pour la fiabilité des composants. D’après le

dernier rapport de « l’Industry Council », comité d’industriels chargé de définir les

contraintes ESD, la robustesse d’un circuit réalisé en technologie MOS avancé (sans

protection) est de l’ordre d’une dizaine de Volts.

ne supportent plus que 50 V la robustesse d’un circuit sans protection

. Le contrôle statique et la sensibilisation du personnel manipulant les composants

constituent les deux axes principaux de prévention envers les risques ESD. Les méthodes

de prévention dans l’environnement de production du semi-conducteur consistent à

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

14

utiliser des matériaux antistatiques ou à utiliser des ioniseurs d'air pour neutraliser les

charges. Les dégâts dus à la manipulation de l'homme peuvent, entre autres, être réduits

par l'utilisation appropriée des bracelets antistatiques, pour éviter l'accumulation de

charges dans le corps humain.

Malgré ces précautions il est aussi nécessaire d’ajouter des systèmes de protection

sur les puces. La mise en œuvre de la protection sur la puce est une tâche difficile et

nécessite plusieurs itérations de conception pour son optimisation. L’introduction de

chaque nouvelle technologie silicium introduit de nouveaux défis en termes de capacité

de protection aux ESD. En raison de la vitesse avec laquelle les technologies sont

introduites, la conception des protections est un véritable défi (16) (17) (18).

2.5 Les modèles et tests de qualification industrielle ESD pour le circuit intégré

Le but d’un test ESD est de déterminer la capacité d’un circuit de protection à

survivre à une décharge électrostatique. Afin de définir le niveau de défaillance d’un

circuit intégré contre les ESD, c’est-à-dire sa robustesse, différents types de testeurs ont

été développés. Ces testeurs sont supposés reproduire les différentes formes d’ondes

(données en courant) générées lors des événements ESD. Les principaux tests sont les

tests HBM (Human Body Model) et MM (Machine Model) qui correspondent

respectivement à la décharge ESD que produirait une personne ou bien une machine sur

un circuit intégré. Un troisième test, appelé CDM (Charged Device Model), représente la

décharge d’un composant chargé vers la masse par une seule de ses broches. Plusieurs

normes définies par plusieurs comités définissent comment il faut mesurer la sensibilité

des circuits microélectroniques envers les ESD (19) (20). Les principaux comités de

définition des normes ESD sont l’IEC (International Electrotechnical Commission), la

JEDEC (Joint Electron Device Engineering Council) et l’ANSI/ESD (American National

Standards Institute). La classification des comités et la procédure de normalisation sont

bien développées dans (21). Ces tests sont tous destructifs, et même s’ils permettent

d’évaluer la robustesse ESD d’un composant, ils n’apportent aucune information pour la

compréhension du comportement de la structure de protection pendant un stress ESD.

C’est pourquoi, parallèlement à ces tests industriels, des techniques de caractérisation

ESD ont été développées. Elles ont le double avantage d’évaluer la robustesse ESD du

dispositif mais également d’extraire certains paramètres électriques caractéristiques d’une

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

15

structure de protection ESD. La connaissance de ces paramètres permet une meilleure

compréhension du comportement du dispositif, ce qui permet par la suite de l’optimiser.

Les principales techniques de caractérisation ESD sont le TLP (Transmission Line

Pulsing) (22) et le VFTLP (Very Fast TLP) (5). Il est à noter que pour le TLP, la durée

d’application de l’impulsion est choisie de façon à corréler d’un point de vue énergétique

avec le stress HBM (1) et le pour le VF-TLP à corréler le CDM (23). Les techniques de

caractérisation du TLP et du VF-TLP seront détaillées ultérieurement.

2.5.1 Le test HBM (Human Body Model)

Le test HBM (Human Body Model) demeure le test industriel le plus largement

répandu pour évaluer la robustesse d’une puce. Plusieurs organismes définissent les

normes pour ce type de test (19). La norme HBM a été spécifiée tout d’abord par la

norme MIL-STD 883C méthode 3015.7 (24) puis reprise par les organismes les plus

connus.

Figure 2.6. Modèle du corps humain et schéma électrique associé au test HBM

Le modèle HBM, pour l’anglicisme Human Body Model, simule le courant de

décharge généré par une personne debout qui s’approcherait avec le bout du doigt d’un

composant relié à la masse (Figure 2-6). A droite est représenté le schéma électrique

associé à la décharge du testeur HBM. La capacité CHBM de 100 pF représente la valeur

moyenne de la capacité d'un individu debout, tandis que la résistance RHBM de 1500 Ω

représente la résistance moyenne du corps humain. Les capacités C1 et C2 représentent

les parasites de l’appareil de mesure, et l’inductance L1 comprise entre 5 et 12 µH

représente l’inductance parasite rencontrée sur le chemin de décharge. L'alimentation

haute tension charge préalablement la capacité à une tension de l'ordre de quelques kilos

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

16

Volts (kV) qui représente la tension de charge du corps humain. Cette valeur contrôle

l'intensité de la décharge et qualifie la robustesse HBM (exprimée en kV).

L'interrupteur bascule alors, permettant ainsi à la capacité de se décharger à

travers la résistance de 1500 Ω et le circuit sous test plus communément appelé DUT

(Device Under Test). La forme d’onde du courant de décharge est représentée sur la

Figure 2-7. Cette forme d’onde est spécifiée par la norme JEDEC (1). La décharge HBM

est associée à une impulsion de courant dont la durée moyenne est de 1µs avec un temps

de montée trise compris entre 2 et 10 ns.

Figure 2.7. Forme d’onde donnée par la norme JEDEC du courant de décharge

HBM

L’expression du courant de décharge est donnée par la formule mathématique

proposée par A. Amerasekera (25):

Avec et

D’après la norme JEDEC, un produit est considéré résistant à une décharge de

type HBM lorsque celui-ci survit aux décharges progressives jusqu’à atteindre +/-2 kV

(courant pic de 1,2 A ). La défaillance est définie selon un critère pouvant être le courant

de fuite pour une tension utile donnée. L’industrie de l’automobile, d’un autre coté, a

besoin d’avoir des niveaux ESD encore plus élevés, ceux-ci s’élevant jusqu’à +/-10 kV, et

twaewa

wCVtI o

LR

o

oHBMHBMHBM

HBM

HBM

⎟⎠⎞⎜

⎝⎛ −

−=

−222

22

2

sinh)(

HBM

HBM

LRa2

=2

1CL

wHBM

o = owa >

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

17

dans quelques cas + /-20 kV. Ceci s’explique par l’environnement hostile dans lequel

opèrent les systèmes électroniques et les conséquences mises en jeu par une défaillance :

par exemple le déclenchement intempestif d’un airbag peut générer un accident.

Avec l’augmentation de la complexité des produits et donc du nombre d’entrées et

de sorties sur une puce, le test HBM est devenu consommateur de temps. Les normes ont

été modifiées en conséquence, afin de réduire le nombre de broches à tester, le nombre

d’impulsions (passage de 3 à 1) et le temps entre chaque stress (de 1 s à 100 ms), sans

pour autant réduire la qualité du test de manière significative (26).

L’application de cette norme a révélé des problèmes de corrélation entre les

résultats obtenus de différents testeurs HBM. Ces problèmes de corrélation ont été

attribués aux éléments parasites des testeurs et des effets de ces parasites sur la forme

d’onde de la décharge. L’origine des problèmes de corrélation est bien expliquée par C.

Duvvury. Cependant, de nouvelles mesures ont montré que la forme d’onde générée par

le testeur HBM et celui du phénomène réel diffèrent largement (27). Ce qui s’explique,

puisque les spécifications de test HBM sont basées sur des mesures faites avec des

appareils de mesure qui avaient une capacité réduite (les normes n’ont pas été révisées

depuis les années 70). La résistance de l’arc électrique est bien supérieure à celle de 1500

Ω, fixée par la norme de test HBM. Il en résulte des niveaux de robustesse différents : un

circuit qui survit le test HBM peut ne pas survivre un stress réel. La densité d’énergie,

pour une tension donnée, dans le cas d’une décharge HBM réelle, est répartie sur une

durée plus longue que celle donnée par les normes.

Plusieurs cas de défaillances répertoriées dernièrement n’ont pas pu être

reproduites pour les composants soumis à des décharges de courant HBM avec une forme

d’onde standardisée. Ces phénomènes sont dus à des anomalies dans la forme d’onde

HBM (28) générés par le relais du testeur et créant ainsi une évaluation HBM fausse. Les

vendeurs de testeurs ont fourni des solutions pour chacun de ces problèmes. Un autre

problème du HBM est celui où le stress est appliqué sur les broches non connectées. Des

défaillances sont répercutées sur les broches plus proches voisines dans le circuit intégré,

le boitier ou encore le testeur. Puisque cet événement n’est pas susceptible de se produire

pendant une décharge ESD réelle, il a été décidé d’exclure les broches qui ne sont pas

connectées du test ESD. Néanmoins, aujourd’hui le HBM reste le standard le plus utilisé

pour définir la robustesse ESD.

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

18

2.5.2 Le test MM (Machine Model)

La norme MM (2) est originaire du Japon. C’est l’équivalent du HBM mais

spécialisé dans des types de stress qui peuvent survenir dans des zones automatisées

d’assemblage. Les niveaux de courant sont plus élevés pour une tension de charge donnée

par rapport à ceux du HBM. Cette méthode produit des modes de défaillance qui sont

similaires au HBM. La Figure 2-8 représente la forme d’onde donnée par le standard

JEDEC pour la forme d’onde du MM dans un court-circuit pour une charge de 400 V.

Figure 2.8. Forme d’onde courant à travers un court circuit pour une pré-charge

de 400 V d’après JEDEC (2)

Le stress est modélisé par un circuit RLC de la même façon que le modèle du

HBM montré en Figure 2-6. La capacité de charge est augmentée jusqu’à 200 pF et

idéalement le modèle nécessite que la résistance série soit nulle. En pratique, la résistance

sera toujours finie. De plus, dû à la faible impédance du modèle, l’inductance parasite L1

et la capacité C1 ont une influence significative sur l’impédance totale de la décharge. Ce

qui se traduit sur l’amplitude et la fréquence d’oscillation de la forme d’onde du courant

de décharge. La valeur de la résistance série parasite joue un rôle majeur dans la

définition de la limite de la défaillance.

La résistance et l’inductance sont spécifiées pour un courant de décharge sur un

court-circuit et une charge de 500 Ω. Les paramètres utilisés pour vérifier la validité de la

forme d’onde du testeur sont le premier pic de courant (IP1), le deuxième pic de courant

(30% IP1), et le temps pour lesquels le courant traverse l’abscisse nulle (y=0) pour la

première (t1) et troisième fois qui définissent la période (td).

Dans une tentative d’amélioration de la corrélation entre les tests, une nouvelle

forme d’onde du courant de décharge est définie avec une inductance effective de 0,75

µH et une résistance effective de 10 Ω sur le chemin de décharge. Le niveau de robustesse

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

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exigé est de 200 V et pour des équipementiers plus agressifs 400 V (le critère de

défaillance est aussi le courant de fuite, qui est mesuré après chaque stress).

Cependant, très peu de cas de défaillances réelles causés par le MM ont été

répertoriés. La capacité de ce modèle pour simuler les décharges des machines est mise

en doute. Ces dernières années, des événements de type MM ont été remesurés avec les

nouvelles méthodes de mesure (27) et constatent des formes d’onde avec des temps de

montée plus rapides. Les procédures de test et les problèmes de corrélation entre les

testeurs sont encore plus problématiques qu’avec le HBM (25). Des changements ont

aussi été appliqués dans la norme de test MM quant à la réduction du temps d’intervalle

entre les stress, de la même façon que pour le test HBM (voir paragraphe précédent).

Ce modèle est utile pour reproduire des ESD semblables au modèle HBM à des

niveaux de tension plus bas, ainsi que pour la détermination des modes de défaillance.

Les coûts engendrés par le test et sa ressemblance au HBM, enlèvent de l’importance à la

réalisation de ce test, qui est susceptible de devenir obsolète (25).

2.5.3 Le test CDM (Charged Device Model)

Le modèle de charge du composant (Charged Device Model) simule la décharge

générée par un composant pendant la phase de fabrication ou d’assemblage. Ici, c’est le

composant qui se charge. Le modèle CDM fut introduit en 1974 par Speakman (29) et le

premier testeur CDM a été réalisé en 1980 par Bossard et al. (30).

Lorsque le composant touche un objet ou une surface connectés à la masse, il se

produit une décharge électrostatique extrêmement rapide qui peut atteindre des niveaux

de courant de plusieurs ampères. Un exemple est celui d’un composant qui est chargé en

glissant le long d'une barrette vers une machine de test, d'insertion automatique ou de

marquage. Si un des composants chargé entre en contact avec une surface métallique à la

masse, il se produit une décharge CDM suivant le chemin le moins résistif jusqu’à la

masse. Le claquage du diélectrique est caractéristique des décharges du type CDM. C’est

plus rarement le cas avec des décharges de type HBM ou MM. Avec la réduction des

oxydes de grille, l’augmentation de la taille des puces et des routages métalliques de plus

en plus denses, ce modèle devient d'une grande utilité pour les environnements modernes

de production. La décharge du circuit est modélisée par un réseau RLC représenté dans la

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

20

Figure 2-9. Les parasites de la ligne de décharge (broches, boîtier, dessin des métaux)

sont représentés par la résistance RL et LS.

Figure 2.9. Schéma électrique pour le modèle CDM

La Figure 2-10 illustre une décharge typique CDM. Elle se caractérise par un

temps de montée de l’ordre de 200 ps (Tr) et un courant pic (Ip) pouvant monter jusqu’à

15 A. Le niveau de robustesse exigé par le CDM est de 500 V, le niveau de courant

associé varie selon la norme qui est appliquée. Le courant est de 5,75 A pour la norme

JEDEC qui utilise une capacité de 6,8 pF pour réaliser le test et de 7,5 A pour ESD/ANSI

qui utilise une capacité de 4 pF.

Figure 2.10. Forme d’onde de la décharge CDM donnée par l’ESDA

Les associations ESD/ANSI S5.3 (1), JEDEC JESD22-C101E (2) et AEC Q100-

011 (31) ont défini les trois principaux standards pour effectuer le test CDM. Ces normes

sont très différentes et le débat sur la reproductibilité et l’applicabilité continue encore

aujourd’hui. Avec l’augmentation de la demande du test CDM, des améliorations de la

méthode et de l’équipement voient le jour. Cependant, les efforts tentant d’harmoniser ces

normes n’ont pas été fructueux. Différentes méthodes ont été proposées pour reproduire

ce phénomène. Leur principale différence est la façon de charger et décharger le

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

21

composant sous test. D’autres circuits équivalents sont permis si la forme d’onde générée

est en accord avec les spécifications données par la norme.

La caractéristique de la décharge CDM dépend fortement du composant sous

stress, du boîtier et de quelques conditions d’environnement (32). Deux façons de réaliser

le test CDM sont le SCDM (Socket CDM) et le FCDM (Field CDM).

Le SCDM (32) repose sur une charge directe du composant. Un boîtier est placé

dans un support du composant. Le composant sous test est chargé lentement via une

broche, par exemple la masse du composant, puis déchargé par un relais qui contacte une

deuxième broche. La décharge est déclenchée par le relais entre la broche de décharge et

la masse globale. Ce test présente un avantage majeur quant à la reproductibilité et la

vitesse du test. Mais les parasites du support induisent un filtrage important qui peut

augmenter le temps de montée d’une décharge CDM par rapport à la réalité. Des

expériences montrent que le niveau de défaillance du SCDM est inférieur à une vraie

décharge CDM (33) (34).

Dans le test FCDM, le composant est chargé par induction en le plaçant sur une

plaque métallique ou électrode chargée, reliée à une source de haute tension. Les broches

du composant sont en l’air et la décharge s’effectue par contact en posant directement une

pointe reliée à la masse sur une des broches du composant. Cette méthode de test est

devenue la plus utilisée pour la qualification de la fiabilité des produits face aux

décharges CDM. L’inconvénient principal de cette méthode est sa mauvaise

reproductibilité fortement influencée par l’arc de décharge qui dépend de la vitesse

d’approche, l’humidité de l’air, la matière et la forme de la sonde de décharge. Ces

paramètres peuvent influencer le temps de montée et le courant maximum de la décharge

(35). La norme recommande alors de calibrer le testeur FCDM avant les tests sur une

capacité de 4 pF ou 10 pF en contrôlant l’humidité de l’air, la taille du plan de charge, etc.

afin de s’assurer que les conditions de test soient maîtrisées.

2.6 Les divers bancs de caractérisation : TLP, vf-TLP

Les normes décrites dans les chapitres précédents sont des tests de qualification et

n’apportent aucune aide quant à la compréhension du phénomène électrique entraînant la

défaillance du composant. Les bancs de mesure TLP, vf-TLP et IEC TLP sont réalisés à

partir de lignes coaxiales qui se chargent et se déchargent ensuite sur le composant pour

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

22

des niveaux de tension qui augmentent. Les bancs ont la spécificité d’imiter la quantité de

charge énergétique contenue dans le HBM, MM, CDM ou encore l’IEC.

2.6.1 Le banc de mesure TLP (Transient Line Pulse)

Le banc de mesure TLP contient une ligne de transmission 50 Ω qui se décharge à

travers un relais pour former une impulsion carrée. Le système est adapté de façon à ce

que l’impédance reste constante (50 Ω) jusqu’au composant sous test (DUT). Lors de la

propagation d’une impulsion la désadaptation du composant réfléchi une tension et un

courant qui dépendent de son impédance, on peut ainsi reconstituer la courbe I(V) quasi-

statique du composant caractérisé. Le TLP génère typiquement une impulsion avec un

temps de montée de 10 ns et une durée de 100 ns qui correspondent à l’équivalent

énergétique du HBM. Après chaque stress, le courant de fuite est mesuré de façon à

vérifier si le composant est endommagé ou pas. La technique TLP a été publiée pour la

première fois en 1985 par T. Maloney et. al. La mesure TLP est devenue un outil

d’analyse pour les ESD largement répandu et plusieurs modèles de testeurs ont été

fabriqués. Avec la venue de cette diversité de testeurs, il s’est avéré nécessaire de créer

une norme connue sous le nom de standard ANSI/ESD SP5.5 (4). Le TLP peut être

employé comme outil de compréhension pour l’analyse de défaillance, jusqu’à remonter à

la cause du faible niveau de robustesse pendant un stress HBM ou MM.

Figure 2.11. Schéma électrique du banc TLP (4)

La Figure 2-11 montre le circuit électrique équivalent réaliste d’un testeur TLP.

Sur celui-ci, nous pouvons observer les lignes de transmission entre le générateur

d’impulsions et le point de mesure et le DUT. L’inductance Ls et la résistance Rs

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

23

représentent le parasite des différents éléments qui se trouvent entre le DUT et le plan de

mesure (grippe fils, câbles, connecteurs, etc.)

Plusieurs types de bancs de TLP existent, les approches basiques sont le TDT

(Time Domain Transmission), le TDR (Time Domain Reflectometry) et la méthode de

source de courant. La norme résume les différentes façons de mettre en œuvre le TLP (4).

Des combinaisons des trois TLP existent également. Chacune présente des avantages et

des inconvénients. La méthode de test le plus communément utilisée pour la mesure TLP

est le TDR. Celui-ci ne mesure pas la tension et le courant du composant, mais il mesure

à une certaine distance du DUT (36) ce qui fait que la mesure est influencée par les

parasites inhérents au banc de mesure. Les bancs TLP peuvent mesurer des circuits en

boîtier ou directement sur la plaquette de silicium. L’introduction du TLP a permis aux

concepteurs de circuits de concevoir les protections pour que les circuits intégrés puissent

atteindre les exigences de robustesse ESD voulues. Le TLP est aussi le précurseur des

simulations prédictives comme décrit par (37). Dans la plupart des cas, la défaillance

observée est due à une défaillance électro-thermique ou à une rupture d’oxyde dans les

technologies de pointe. La corrélation pour une défaillance électrothermique a été étudiée

théoriquement et empiriquement par (38) (39) (40). Une défaillance électrothermique de 1

A TLP, équivaut 2 kV HBM. Dans le cas de l’analyse de défaillance de produits

complets, l’utilisation du TLP est plus complexe, néanmoins, il peut s’avérer utile dans

certains cas (41). Ceci se produit principalement pour la multiple quantité de chemins de

décharge possibles dans un circuit. Une bonne connaissance de chaque bloc du circuit est

nécessaire pour la bonne compréhension du résultat obtenu sur la caractéristique TLP.

2.6.2 Le banc Very Fast Transmission Line Pulse (VF-TLP)

Le TLP peut être corrélé aux défaillances de type HBM. Cependant il est moins

évident de faire une corrélation avec le CDM. C’est pour cette raison que le very fast TLP

a été proposé par (5). Le principe reste le même, à part que la longueur de l’impulsion est

raccourcie entre 1 et 5 ns et que le temps de montée est plus rapide, d’environ 200ps. Les

niveaux du courant de défaillance pour le CDM sont beaucoup plus élevés que pour le

HBM (25).

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

24

2.7 Présentation des modes de défaillance ESD

Pendant un stress ESD, l’énergie électrostatique générée par la décharge doit être

dissipée dans le silicium. La destruction d’une jonction est toujours causée par une trop

forte élévation de la température. Le processus de destruction devient irréversible lorsque

la température critique des matériaux dans lequel se produit l’échauffement est atteinte.

Dans le cas du silicium, sa température critique est de 1414°C, d’environ 660°C pour le

métal (souvent l’Aluminium) et de 1600°C pour l’oxyde.

2.7.1 Défaillance dans le silicium

La dissipation d’énergie dans une jonction provoque un échauffement localisé du

silicium dans la zone de charge d’espace. La zone de charge d’espace correspond à la

région qui apparait dans une jonction P-N, entre la zone dopée N et la zone dopée P qui

est dépourvue de porteurs libres, constituée de deux zones chargées électriquement. La

focalisation des lignes de courant est due à la géométrie de la structure ou à des

inhomogénéités du dopage. La résistivité du silicium diminue avec l’augmentation de la

température. Le courant issu de la décharge se concentre sur cette zone de faible

résistivité appelée point chaud. Ce point chaud peut s’étendre par un phénomène

d’emballement thermique plus connu sous le nom de second claquage thermique. La

formation du point chaud génère une redistribution des dopants. Le silicium subit une

solidification après la décharge. Le courant de fuite mesuré sur la jonction est alors plus

important. Lors de stress ESD contenant des niveaux d’énergie plus élevés, le point chaud

peut s’étendre jusqu’aux contacts et provoquer une fusion entre le silicium et le métal

créant ainsi un court circuit dans la jonction.

2.7.2 Localisation du défaut

La technique la plus rapide pour localiser un défaut est d’utiliser des cristaux

liquides. Le circuit est recouvert de cristaux liquides puis est alimenté. Lorsque la

température critique des cristaux est atteinte, celui-ci devient isotrope et une tache sombre

apparait sur l’endroit ou s’est formé un point chaud. L’analyse peut être approfondie en

utilisant des microscopes à émission de photons (EMMI pour Emission Microscopy). La

longueur d’onde de la lumière irradiée par le circuit en fonctionnement peut donner une

indication sur le mécanisme de défaillance.

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

25

2.7.3 Identification du mécanisme de défaillance

Une fois que le défaut est localisé avec la méthode des cristaux liquides et/ou la

microscopie EMMI, l’analyse de défaillance se poursuit par des attaques chimiques dans

le but de retirer les couches de passivation, d’oxydes intermédiaires et de la métallisation

jusqu’à arriver au niveau du silicium. La région qui a fondu sous l’effet de la décharge est

enlevée par les attaques chimiques en laissant une cavité à la place du défaut. Le

microscope de type SEM (Scanning Electron Microscope) envoie un faisceau d’électrons

qui balaye la surface de l’échantillon à analyser. L’échantillon en réponse réémet certains

types de particules. Ces particules sont analysées par différents détecteurs qui permettent

de reconstruire une image en trois dimensions de la surface et donc de localiser l’endroit

ou s’est produite la défaillance.

2.8 La stratégie de protection ESD

Un ensemble de stratégies de protection ont été élaborées de façon à ce que le

courant ESD ne pénètre pas dans le cœur du circuit. D’après les normes ESD, un

événement ESD peut se produire sur n’importe quelle broche d’un circuit intégré sur

lesquelles un stress est appliqué (1). Pour protéger efficacement un circuit intégré d’une

panne pendant un événement ESD, toutes les broches doivent dévier le courant ESD vers

une autre broche de sortie. La protection doit aussi limiter la tension entre les deux

broches pour éviter la défaillance de composants au cœur du circuit. Dans les paragraphes

suivants nous allons présenter les caractéristiques principales des éléments de protection

de base ainsi que les stratégies mises en œuvre pour évacuer le courant ESD vers

l’extérieur.

2.8.1 Fonctionnement d’une structure de protection contre les ESD

Un bon élément de protection ESD doit répondre à plusieurs spécifications

associées à son état bloqué, son état passant et le contrôle de sa commutation. Le

fonctionnement d’une structure de protection contre les ESD est semblable à celui d’un

interrupteur. En effet, lorsque le circuit est en régime de fonctionnement normal, la

protection doit être « transparente » pour le circuit à protéger et donc présenter une très

forte impédance comme celle d’un interrupteur ouvert. Au contraire, lorsqu’une décharge

électrostatique est appliquée au circuit, la protection doit se comporter comme un

interrupteur fermé dont la faible impédance permet de dériver un maximum de courant de

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

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décharge sans augmenter le potentiel à ses bornes. L’optimisation d’une structure de

protection ESD consiste à contrôler sa caractéristique électrique de sorte qu’elle

s’approche au mieux de celle de l’interrupteur idéal. Pour cela, une « fenêtre » de

conception est définie pour chaque plot du circuit à protéger.

2.8.1.1 Les marges de conception

La Figure 2-12 représente les marges (ou fenêtre) de conception que doit respecter

une structure de protection ESD. Celles-ci varient en fonction du circuit à protéger.

La caractéristique électrique I-V du dispositif de protection doit être contenue

entre deux valeurs de tensions imposées par le circuit à protéger. La limite basse de

tension correspond à la tension d’alimentation du circuit. Elle est notée Valim. Ceci

implique que la structure de protection ne doit pas se déclencher pour des valeurs de

tension inférieures à Valim afin de ne pas perturber le circuit lorsque celui-ci est en régime

de fonctionnement normal.

Figure 2.12. Marges de conception d’une structure de protection ESD présentant

une caractéristique avec « retournement »

La limite haute de tension quant à elle correspond à la tension maximale

applicable au circuit avant sa destruction. Cette dernière peut correspondre à la tension de

claquage d’un oxyde ou d’une jonction dite Vclaquage. Par conséquent, la tension de

déclenchement de la structure VT1 doit demeurer inférieure à Vclaquage. La marge de

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

27

bruit correspondant à des tolérances de 10% sur la limite basse de tension est également

représentée sur la Figure 2-12.

Différents types de structures de protection existent, avec ou sans repliement

(diode). Pour une structure avec retournement (ou repliement), la tension minimale VH

présentée par la structure de protection doit être supérieure à Valim. Une fois repliée, la

structure de protection présente une résistance à l’état passant RON. Cette résistance doit

être de faible valeur afin de rendre la structure plus robuste face à un stress ESD. Le

courant de défaillance IT2 correspond au courant maximum avant dégradation de la

structure. Le courant IESDmax représente la valeur du courant maximum demandée à la

structure. Le courant de défaillance IT2 doit être supérieur à IESDmax.

2.8.1.2 La stratégie de protection d’un circuit face aux ESD

La configuration générale montrée dans les figures suivantes avec des

entrées/sorties protégées avec des structures bidirectionnelles est une méthode classique

de protection du circuit. Afin de suivre l’évolution des technologies, les dispositifs ESD

ainsi que leur configuration dans un circuit doivent être adaptées (42). De façon générale,

les structures de protection doivent se situer sur les entrées et sorties du composant et

entre les alimentations. Avant les années 80, les composants constituant l’étage de sortie

devaient assurer eux-mêmes leur protection. Mais l’évolution des technologies et

notamment l’introduction de nouveaux procédés technologiques (43) (siliciures, LDD

pour Low Doped Drain qui présentent des chemins plus importants) a rendu indispensable

l’ajout d’une structure de protection sur l’étage de sortie. En effet, ce sont les jonctions

drain/substrat polarisées en inverse des transistors MOS qui sont les éléments sensibles

aux ESD dans les étages de sortie. Une structure de protection entre les rails

d’alimentation fut ajoutée pour protéger le cœur du circuit face à une ESD. Ceci afin de

protéger le circuit interne d’un éventuel courant apparaissant sur les rails d’alimentation.

La Figure 2-13 représente le schéma classique de la stratégie de protection dans un circuit

intégré.

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

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Figure 2.13. Schéma électrique simplifié d’un réseau de protection

Dans ce schéma sont représentées les broches d’entrée, de sortie et les broches

d’alimentation VDD et de masse VSS. Toutes les combinaisons de stress possibles

doivent être prises en compte pour la protection efficace du circuit. Par exemple, si un

stress ESD survient entre l’entrée E et l’alimentation VDD alors le courant est dévié par

P1. Si le stress ESD est entre l’entrée E et la masse VSS, alors le courant va passer au

travers de P2. Dans le cas d’un stress positif entre VDD et VSS, c’est le clamp central

« PC » qui va constituer le chemin de décharge entre les alimentations ainsi que dans le

cas d’un stress négatif puisque ce dispositif est bidirectionnel. Dans ces cas là, le stress ne

traverse qu’une seule protection pour être évacué. Il peut exister des combinaisons plus

complexes où plusieurs protections peuvent être sollicitées. Un exemple est donné dans la

Figure 2-14 où nous considérons un stress positif entre E et VSS. Si P1 et P2 sont des

diodes (unidirectionnelles) alors la décharge va se faire dans un seul sens : tout d’abord

vers VDD au travers de P1 puis vers VSS au travers de PC. Cette stratégie de protection

est appelée stratégie centralisée. Dans le cas où P1 et P2 sont des protections

bidirectionnelles comme un thyristor, la décharge passe directement à travers les

protections sans passer par le clamp central, PC. Cette stratégie est appelée locale ou

distribuée. La démarche est identique dans le cas d’un stress survenant entre la sortie S et

les alimentations pour P3 et P4.

L’intégration croissante des circuits intégrés a permis d’accroître leur complexité

conduisant ainsi à un nombre de broches de plus en plus importants à protéger. La

stratégie locale du fait de sa configuration occupe une importante surface de silicium et

introduit des courants de fuite et des capacités parasites susceptibles de dégrader les

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

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performances électriques du circuit. Pour pallier ce problème, d’autres stratégies de

protection ont été développées et notamment les protections centralisées. Celles-ci

consistent à ajouter des diodes sur les entrées/sorties du circuit de manière à diriger le

courant de décharge vers une structure de protection ESD centrale PC via les rails

d’alimentation VDD et VSS (Figure 2-14). Cette stratégie ne peut être appliquée que si le

potentiel maximum sur les entrées/sorties durant le fonctionnement normal du circuit

intégré ne dépasse jamais la tension d’alimentation. En résumé, les conditions

d’application de la stratégie centralisée sont les suivantes :

V (I/O) < VDD + marge de conception et V (I/O) > VSS-marge de conception.

La flèche rouge de la Figure 2-14 représente le chemin du courant ESD lors d’un

stress positif sur l’I/O(1) par rapport à l’I/O(2) mise à la masse (le reste des plots étant

flottants). Tous les composants de protection sont unidirectionnels sauf PC. Le courant

ESD traverse d’abord la diode D1, le rail d’alimentation VDD, le dispositif de protection

centrale Pc, le rail d’alimentation VSS et enfin la diode D4.

Figure 2.14. Schéma électrique d’une stratégie de protection centralisée

Dans le cas d’un stress négatif entre ces deux mêmes I/O, le courant ESD (flèche

bleue) traverse la diode D2, le rail d’alimentation VSS, le Power Clamp, le rail

d’alimentation VDD et enfin la diode D3.

Une stratégie centralisée possède plusieurs avantages. Les diodes qui ne

fonctionnent qu’en direct sont très robustes pour une faible surface silicium consommée.

Une stratégie de protection centralisée n’utilise que des composants facilement

modélisables ce qui permet d’en réaliser la simulation électrique avec une bonne

précision. Il est également nécessaire de s’assurer que la résistance des pistes métalliques

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

30

et en particulier des rails d’alimentation soit la plus faible possible. La protection centrale

peut être distribuée tout le long du rail d’alimentation pour diminuer les résistances

d’accès liés aux longueurs des pistes métalliques.

Le réseau de protection ESD varie selon les contraintes du produit. Celles-ci

déterminent la stratégie de protection qui doit être utilisée. Dans le cas des produits

complexes la stratégie est constituée par une approche mixte entre protections centralisées

et distribuées qui permet de bénéficier de leurs avantages.

2.8.2 Principaux éléments de protection

Les éléments de protection contre les ESD sont des dispositifs issus de

composants classiques de la microélectronique qui vont être soumis à des stress ESD

induisant de forts courants et de fortes tensions. Ils vont donc devoir fonctionner bien au-

delà de leur gamme de fonctionnement habituelle. De ce fait, leur comportement et les

mécanismes mis en jeu seront différents de ceux qui ont lieu pour leur régime de

fonctionnement normal. Il est donc important de comprendre le comportement de ces

composants pour les forts courants pour ensuite analyser les phénomènes physiques

intervenant dans un circuit intégré lorsque celui-ci subit une décharge électrostatique.

Dans ce paragraphe, nous décrirons seulement en détail le fonctionnement des

structures de protection ESD que nous rencontrerons lors des prochains chapitres.

2.8.2.1 Diodes

Polarisée en régime de fonctionnement direct, la diode est très favorable à la

dissipation du courant de décharge car elle entre en conduction pour de faibles valeurs de

tension (≈ 1 V en dynamique) et présente une faible valeur de résistance à l’état passant

de quelques Ohms. Une application peut être la mise en série de plusieurs diodes pour

augmenter la tension de déclenchement toutefois cela augmente la résistance série et

consomme beaucoup de place en terme d’occupation silicium.

Quand la diode est polarisée en régime de fonctionnement inverse, deux

mécanismes peuvent être à l’origine de sa mise en conduction. Ce sont le claquage par

avalanche ou l’effet tunnel (encore appelé effet Zener). La faible résistance à l’état

passant (RON) présentée par une diode de protection déclenchée par effet tunnel la rend

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

31

plus robuste aux ESD en comparaison avec la résistance présentée par une diode

déclenchée par avalanche dont la résistance RON est assez élevée.

2.8.2.2 Transistors bipolaires NPN

Le transistor bipolaire NPN peut être utilisé comme structure de protection ESD.

Dans ce cas, sa base est reliée à son émetteur directement ou bien à travers une résistance

externe RB (Figure 2-15). L’émetteur est référencé à la masse. Si une décharge négative

est appliquée sur le collecteur, la jonction collecteur/base est polarisée en direct et le

transistor bipolaire a le comportement d’une diode en direct. Ce cas est favorable à la

dissipation du courant de décharge à condition que la résistance série de la diode ne soit

pas trop élevée.

(a) (b) Figure 2.15. Schéma du transistor NPN utilisé comme structure de protection pour

deux types de configuration : (a) autopolarisé et (b) polarisé par une source de courant extérieure

L’émetteur étant toujours référencé à la masse, si maintenant une décharge

positive est appliquée sur le collecteur, il existe deux méthodes de déclenchement de la

structure de protection ESD de type transistor bipolaire. La première utilise le transistor

bipolaire NPN dans sa configuration auto-polarisée (Figure 2-15(a)), dans laquelle le

courant d’avalanche de la jonction collecteur/base polarisée en inverse permet le

déclenchement de la structure. Pour la seconde méthode, le courant est fourni par une

source de courant extérieure connectée entre la base et le collecteur (Figure 2-15(b)).

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

32

Figure 2.16. Caractéristique I-V du transistor bipolaire NPN

Quelle que soit la méthode utilisée comme source de courant, la caractéristique

électrique I-V du transistor bipolaire NPN est la même (Figure 2-16). Les paramètres

caractéristiques de cette courbe dépendent des paramètres géométriques du transistor

NPN.

2.8.2.3 Transistors MOS

Les transistors MOS actuellement utilisés dans les circuits intégrés ne sont pas

conçus pour supporter plusieurs ampères de courant. Leur fragilité face aux ESD est

notamment due à l’évolution des technologies avec l’introduction des drains faiblement

dopés ainsi qu’aux oxydes de grilles de plus en plus minces. Utilisé en tant que structure

de protection, le transistor MOS a sa grille, sa source et son substrat court-circuités à la

masse. Lorsqu’une tension négative est appliquée sur le drain d’un n-MOS, la jonction

drain-substrat se comporte comme une diode polarisée en direct et devient donc favorable

à la dissipation de chaleur. Pour une tension positive appliquée sur le drain, la jonction

drain-substrat est polarisée en inverse. Il s’en suit alors le déclenchement du transistor

bipolaire NPN latéral formé par la source (émetteur), le substrat (base) et le drain

(collecteur). La caractéristique I-V à fort courant est identique à celle du transistor

bipolaire NPN auto polarisé.

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

33

Le même phénomène peut être généré en inverse avec un transistor p-MOS, on

génère une diode en inverse et un transistor parasite PNP.

2.8.2.4 Thyristors

Les thyristors ou SCRs (Silicon Controlled Rectifiers) sont très utilisés dans les

applications de commutation de puissance pour leur capacité à pouvoir présenter

successivement une très forte impédance puis une très faible lorsqu’il passe de l’état

bloqué à l’état passant respectivement. Toutefois, le thyristor peut être amené à se

déclencher de manière intempestive alors que le circuit à protéger est en régime de

fonctionnement normal. De ce fait, il est souvent écarté dans les applications de type

sécuritaire. Pour remédier à ce problème, deux solutions sont envisageables. La première

consiste à augmenter et à garantir la tension de maintien VH du thyristor au-delà de la

tension maximale d’alimentation du circuit. La deuxième solution est d’augmenter son

courant de maintien IH au-delà du courant maximal que peut fournir l’alimentation du

circuit (44) (45).

2.9 Des décharges électrostatiques ESD : du système

2.9.1 Les modèles et tests ESD système

Les circuits électroniques évalués et testés lors de la fabrication doivent être, par la

suite, placés sur des cartes électroniques qui seront intégrées dans un système

électronique complet, comme les ordinateurs. La robustesse HBM/MM/CDM n’est pas

une garantie de la survie des circuits dans un système (46). Les changements dans les

conditions de test sur la puce par rapport aux tests réalisés sur la carte (les décharges

peuvent survenir dans le circuit alimenté) impliquent la création de nouvelles normes

système.

La robustesse des systèmes comme les cartes électroniques ou des produits

destinés à des consommateurs finaux, est qualifiée grâce à des normes systèmes. Les

systèmes doivent être conçus et dessinés pour disperser l’énergie produite pendant la

décharge loin du circuit interne.

En principe, ces méthodes sont conçues pour qualifier la robustesse des produits

dans des conditions d’utilisation finales dans des environnements non contrôlés,

contrairement à la chaine d’assemblage. La nature de ces tests est différente de celle des

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

34

normes qui s’appliquent au circuit intégré. Les décharges doivent être appliquées sur des

emplacements où l’utilisateur final peut être en contact direct ou indirect avec le circuit.

La carte de test est très importante puisque celle-ci détermine la forme d’onde de la

décharge et l’impédance du chemin de décharge. De plus, la topologie et le routage du

système peuvent déformer la forme d’onde vue par le circuit intégré. Des circuits intégrés

qui passent les tests ESD au niveau du composant peuvent être défaillants lors des tests

réalisés par l’équipementier : les formes d’onde du stress ESD système et l’ESD

composant sont très différentes. Il est donc très difficile d’établir une relation directe entre

les modèles.

Des protections externes sur la carte comme des diodes TVS, des inductances et

des résistances séries peuvent être ajoutées pour atteindre une robustesse supérieure.

Cependant, le coût introduit par les protections discrètes implique que les équipementiers

préfèrent que celles-ci soient intégrées dans le composant. Les fabricants de circuits

intégrés font face à la difficulté de pourvoir des produits robustes aux ESD dans un

système sans connaître l’application finale.

Toutes les broches du circuit ne sont pas susceptibles d’être stressées. Les normes

systèmes spécifient un schéma électrique équivalent qui reproduit la forme d’onde de la

décharge. La forme d’onde de l’ESD est ici composée de deux parties, un premier pic qui

se caractérise par son temps de montée très court et un deuxième pic avec une décharge

très longue semblable à celle du HBM.

2.9.2 Le CBE (Charge Board Event)

Les composants électroniques ou circuits intégrés sensibles aux ESD, sont

susceptibles d’être frappés par une décharge lorsqu’ils sont montés dans des circuits

imprimés ou autres assemblages. Cet événement est appelé CBE pour Carte électronique

chargée ou Charged Board Event en anglais (47). Le principe de décharge de cet

événement est illustré sur la Figure 2-17.

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

35

Figure 2.17. Principe de décharge d’un événement CBE

L’événement CBE se produit lorsque la carte chargée se décharge à travers le

composant vers la masse. Cette décharge est semblable au CDM avec la différence que

dans ce cas il s’agit de la carte et non du composant qui se décharge à travers une des

broches. La capacité de la carte électronique étant bien plus élevée que la capacité d’un

circuit intégré, une décharge CBM contient une énergie bien plus élevée que la décharge

CDM pour une tension donnée. L’énergie associée à une décharge CBM peut-être

beaucoup plus grande que la décharge au niveau du composant et est de l’ordre de celle

associée à un EOS. Ce type de défaillance peut être confondu avec des défaillances du

système puisque le dommage ne devient visible que lorsque la carte est installée et

alimentée dans le système. Des systèmes de test CDM peuvent être utilisés pour tester le

CBM, dans ce cas, c’est la carte qui est chargée et non le composant. Pour un circuit

donné, la probabilité de produire une décharge CBM dépend de l’aire, du dessin

technique et des plans d’alimentation de la carte. Des plans plus larges forment des

capacités plus grandes qui stockent plus de charges électriques. Un grand nombre de

broches d’alimentation connectées aux plans de masse font que la résistance diminue,

ainsi que l’inductance parasite, et donc la surtension due au CBM diminue.

2.9.3 Le CDE (Câble Discharge Event)

Une décharge peut se produire quand un câble est relié à un équipement

électronique. Il s’agit d’un CDE (Cable Discharge Event) (48). Cette décharge est générée

par la différence de potentiel qui existe entre le câble à raccorder et l'équipement sur

lequel il va être branché. Une charge est cumulée dans un câble par triboélectricité ou par

induction. Le frottement du câble génère une charge de nature triboélectrique, tandis que

la présence de champs magnétiques adjacents comme les lumières de ballast produisent

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

36

une charge inductive. Lorsque cette charge est connectée, il se produit une décharge. Une

autre forme de décharge se produit lorsqu’un individu chargé tient un appareil

électronique. L’appareil électronique devient chargé par induction. Lorsqu’un câble est

connecté sur l’appareil chargé, une décharge électrostatique se produit. Une décharge

peut également se produire lors de la connexion d’une clef USB, un câble d’alimentation

ou tout autre câble de connexion.

Figure 2.18. Forme d’onde d’une décharge générée par un câble de 100m de long

chargé à 200V (49)

La quantité de charges dépend de la longueur du câble. La Figure 2-18 représente

la forme d’onde de la décharge générée par un câble de 100 m de long chargé à 200 V

donnée par la ESDA (49). Des expériences ont montré qu’une décharge de type CDE peut

difficilement atteindre une pré-charge de 5 kV. La faible impédance de la source fait que

le CDE atteint des tensions plus élevées que le HBM/MM/CDM. La possibilité de définir

une norme CDE dans l’avenir est d’actualité et pour le moment chaque entreprise teste cet

événement de décharge individuellement. Des études ont révélé que les caractéristiques

de la forme d’onde de la décharge peuvent avoir des variations importantes. Celle-ci peut

s’étendre sur des centaines de nanosecondes avec des changements rapides de polarité.

D’autres formes d’onde mesurées s’étendent sur des secondes. Le modèle de charge et

décharge du CDE a été étudié par W.Stadler (50) et est illustré sur la Figure 2-19. Il s’agit

d’un simple TLP sur lequel est ajoutée une capacité CCDE. La décharge est appliquée sur

le composant sous test CST. La capacité génère le premier pic de décharge et l’amplitude

en courant de ce pic est donnée par la valeur de la capacité. La longueur de l’impulsion

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

37

est réglée par le biais de la longueur de ligne du TLP. Les valeurs de la capacité C sont

calculées selon le type de câble et la longueur.

Figure 2.19. Schéma électrique pour le modèle du CDE (50)

La longueur de l’impulsion est déterminée par la formule suivante (50) :

Où c est la vitesse de la lumière, L la longueur du câble, la perméabilité magnétique relative et la permittivité relative.

2.9.4 Le générateur ou testeur HMM

Il existe une tendance pour que les broches spécifiques d’un circuit intégré qui ont

un contact direct avec l’environnement extérieur soient directement testées par des

standards ESD systèmes. Puisque le standard n’a pas été conçu pour tester des circuits, ils

ne spécifient pas de quelle façon ces broches doivent être stressées. A ce jour, aucune

norme orientée système ne prévoit de stresser directement un composant.

L’association IEC a publié une technique spécifique, basée sur le travail de

l’université de Zwickau, pour la qualification de LIN (51). Un groupe de travail de

l’association ESDA a publié une description plus générale sur la manière dont un test

système directement sur les puces peut être reproductible (52). En général, les ESD de

type « système » appliquées sur les broches ou les connecteurs externes sont beaucoup

plus énergétiques que les stress de type HBM pour un même niveau de tension.

Le générateur HMM pour Human Metal Model ESD TR5.6-01-09 (52) est issu

d’un rapport technique dont l’intérêt est de combler les besoins d’avoir une méthode de

test permettant d’injecter une décharge similaire à la norme IEC 61000-4-2 directement

sur un composant. Les équipementiers ont demandé aux fabricants de composants

intégrés que leurs circuits soient résistants aux ESD système, particulièrement pour les

rµr

c2L =t

ξ

µrrξ

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

38

broches qui sont en contact avec l’extérieur. La norme IEC 61000-4-2 décrit une décharge

sur un système complet et non directement sur le circuit intégré. Ceci peut conduire à des

spécifications trop sévères. En effet le système de par ses éléments parasites a tendance à

réduire les transitoires vus par le circuit intégré. Une méthodologie qui permettrait de

prédire la robustesse ESD système à partir de la robustesse ESD composant n’existe pas

de nos jours. Les publications (53) (54) (55) préconisent donc la création d’un test direct

sur le composant. C’est pour cette raison que la spécification technique HMM a été créée.

Le document cherche à fournir des outils pour produire des stress IEC répétables.

Figure 2.20. Configuration de test du HMM (56)

A ce jour plusieurs méthodes de test ont été proposées. Le premier est un test qui

inclut l’utilisation du pistolet ESD comme décrit dans la norme système (Figure 2-20),

mais avec le retour de masse du pistolet connecté sur la table de mesure ce qui n’est pas le

cas dans le test IEC où le retour de masse du pistolet est renvoyé à la terre. Le circuit

intégré peut être alimenté ou non alimenté. Le deuxième test vise à supprimer les

radiations générées par le pistolet en le remplaçant par un système de génération

d’impulsions stables adapté 50 Ω. Ce générateur est réalisé à partir d’un câble coaxial

avec une impédance 50 Ω qui est connecté directement sur la carte de test où est monté le

DUT. L’idée est d’avoir un système adapté 50 Ω de façon à éviter les problèmes de

réflexion.

2.10 La norme IEC 61000-4-2

La norme IEC 61000-4-2 (3) est la plus répandue parmi les industriels pour la

qualification de la robustesse des systèmes électroniques envers les décharges

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

39

électrostatiques. Cette méthode cible les événements directs et indirects ESD entre une

personne et un appareil. Le modèle utilisé dans la norme est basé sur le Human Body

Model (HBM), réalisé afin de simuler la décharge qui se produit lorsqu’un être humain

chargé tenant une pièce métallique s’approche d’un produit électronique. La forme

d’onde IEC 61000-4-2 présente un pic très rapide et élevé, suivi d’une onde de décharge

plus longue. Cette forme d’onde est modélisée (en première approximation) avec une

capacité de 150 pF, en série avec une résistance de 330 Ω. Un exemple typique de la

forme d’onde est illustré dans la Figure 2-15.

Cette norme ne spécifie pas seulement la forme d’onde de la décharge, mais aussi

l’équipement nécessaire pour réaliser le test et les conditions climatiques et

électromagnétiques dans lesquelles le système sous test (EUT pour Equipment Under

Test) doit être qualifié. Le EUT est stressé, soit directement (décharge au contact), soit

indirectement (décharge dans l’air). La décharge doit être appliquée sur les points qui sont

accessibles depuis l’extérieur par l’utilisateur final. Pendant le test, l’EUT doit être opéré

dans des conditions « représentatives » de l’opération quotidienne dans laquelle un stress

ESD peut survenir et il doit être qualifié dans les conditions dans lesquelles le système est

le plus sensible aux ESD.

Lors d’un stress IEC, la réponse du système peut être divisée en plusieurs niveaux

de défaillance possibles:

• Le système n’est pas affecté.

• Le système est temporairement affecté et redevient fonctionnel sans l’intervention

de l’utilisateur.

• Le système est temporairement affecté et nécessite l’intervention de l’utilisateur

pour redémarrer.

• Le système perd ses fonctionnalités ou est irréversiblement dégradé.

La norme IEC 61000-4-2 définit l’allure du courant de décharge qui est appliquée

sur le EUT avec un générateur en forme de pistolet sur une cible de 2 Ω. Cette décharge

est appliquée avec un pistolet ESD. L’utilisation d’un pistolet permet d’accéder

facilement aux différents types de systèmes avec diverses tailles. La forme d’onde en

courant est générée par les modèles mathématiques suivants (3) :

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

40

Avec et

Figure 2.21. Forme d’onde de la décharge d’après la norme IEC 61000-4-2 en

contact 5 kV

Le courant de décharge décrit est formé par 2 régions différentes. Une première

courte et avec un pic de puissance, une deuxième longue avec un courant de décharge

plus faible. Le premier pic représenterait la décharge à travers l’outil métallique que la

personne tient, tandis que la partie lente représenterait la décharge de la capacité du corps

humain à travers la longueur du bras. Les spécifications IEC sont données pour : le

courant pic (amplitude du premier pic), le courant à 30 ns et à 60 ns et le temps de montée

de 0,8 ns +/-25%.

Une relation directe de proportionnalité n’existe pas entre la décharge en contact

et la décharge dans l’air, d’après la norme IEC 61000-4-2. Même si les appareils de

mesure et la reproductibilité ont été améliorés, dans l’idée de produire des résultats

répétables, de nouvelles méthodes de test sont en cours de développement. Une première

ébauche a été réalisée avec le test HMM donnée par l’association ESDA. Cette partie sera

développée plus en détail par la suite.

)()(1

)()(

)(1

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4

3

3

2

2

2

1

1

1

1

ττ

ττ

τ

τ t

n

nt

n

n

et

t

kie

t

t

kiti

−−

+×+

+×=

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1

2

2

11

nnekττ

ττ−

= ))(( /1

3

4

4

32

nnekττ

ττ−

=

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

41

Tous les événements ESD systèmes ne sont pas couverts par cette norme d’après

l’Industry Council (57). Les événements réels peuvent avoir des temps de montée

beaucoup plus rapides, spécialement pour les faibles tensions.

Les équipementiers demandent de plus en plus aux fabricants de circuit intégrés

d’appliquer la norme système directement sur le composant. Ces exigences se basent sur

la présomption que si les composants résistent à une décharge système directe, alors ce

composant introduit dans un système résistera jusqu’à ce même niveau. Plusieurs

travaux réalisés par (58) et (59) tentent de lier la norme IEC 61000-4-2 aux normes ESD

composant. Les résultats ESD obtenus au niveau du composant, en utilisant le standard

HBM et CDM, ne permettent pas d’établir de relation avec le stress ESD système. Les

différences entre les procédures de test et les caractéristiques électriques des diverses

formes d’ondes font que la corrélation entre ces différentes méthodes restent peu

probables. Une publication de Stadler (59) a démontré l’existence d’une relation entre la

défaillance au niveau d’une décharge suivant la norme IEC 61000-4-2 et une décharge de

type HBM. Cependant la relation observée est spécifique à un seul type de composant. Le

graphique représente la robustesse IEC en fonction de la robustesse HBM pour plusieurs

systèmes.

Une des plus grandes préoccupations dans le test était que celui-ci ne contenait pas

de spécifications pour la quantité de radiation électromagnétique (EM) émise par le

pistolet, aujourd’hui une annexe qui décrit le phénomène de radiation EM a été ajoutée

dans la dernière révision de la norme. Lors d’une décharge, un champ électrique se produit

autour du point d’injection (60). Les propriétés de ces champs sont très fortement

dépendantes du type de pistolet et de la pointe de décharge. Ce phénomène a été prouvé en

effectuant des tests avec plusieurs modèles de pistolet sur le même équipement (61).

Même si deux pistolets injectent des courants de décharge respectant la norme, les

résultats obtenus peuvent diverger. Ceci s’explique par la différence entre les niveaux

énergétiques qui composent le spectre de fréquence des deux pistolets.

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

42

2.10.1 Modèle de simulation du pistolet IEC 61000-4-2

Figure 2.22. Schéma électrique spécifié par la norme IEC 61000-4-2

La simulation de la décharge ESD système est nécessaire pour prédire le

comportement d’un système ou d’un circuit intégré face à une décharge ESD. Le circuit

électrique spécifié (Figure 2-16) par la norme ne permet pas de reproduire la forme

d’onde donnée (Figure 2-21).

Des modèles plus réalistes ont été, ou sont en train d’être développés afin de

produire une forme d’onde plus proche de la décharge réelle (ces modèles seraient

complémentaires à la norme IEC 61000-4-2). Une étude de différentes modélisations

possibles du générateur IEC est donnée dans les paragraphes suivants. Afin de comparer

le comportement des modèles durant un stress ESD système, nous réaliserons pour

chacun d’entre eux la simulation d’un stress IEC de 5 kV appliqué entre la ligne

d’alimentation et la masse. Pour la mesure présentée Figure 2-23, le pistolet a été mesuré

dans la cible de calibration de résistance 2 Ω, pour une pré-charge IEC de 8 kV et la

forme d’onde obtenue est illustrée dans la figure suivante.

Figure 2.23. Pistolet Schaffner IEC pour une décharge de 8kV en contact

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

43

2.10.1.1 Le Modèle de F. Caniggia

Le modèle de Caniggia et Maradei (62) introduit un circuit comparant les résultats

des mesures du pistolet sur une cible de 2 Ω et des mesures de champ. Son circuit inclut

un modèle distribué du fil de retour à la masse, comme illustré sur la Figure 2-24.

Figure 2.24. Modèle de pistolet IEC de Caniggia (62)

Figure 2.25. Forme d’onde obtenue avec la simulation d’une décharge 5kV du

modèle de Caniggia et de la norme IEC 61000-4-2

La Figure 2-25 représente le courant de décharge du générateur réalisé par

Caniggia, pour une décharge IEC 5 kV superposée avec le générateur donné dans le

standard IEC 61000-4-2. La forme d’onde décrite s’inspire du pistolet. Elle est correcte

d’un point de vue énergétique. Ce modèle présente l’inconvénient de prendre une dizaine

de minutes pour être simulé puisqu’il présente des problèmes de convergence.

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

44

2.10.1.2 Modèle de K.M.Chiu

La Figure 2-17 représente le schéma électrique proposé par K.Chiu (63) avec les

valeurs des différents paramètres et chacune de leurs fonctions. En regard de la Figure

2-27, le modèle est basé sur la modélisation du pistolet IEC. La résistance R et la capacité

C correspondent bien aux paramètres du pistolet IEC. Les effets parasites du testeur, ainsi

que le chemin de retour de masse du pistolet sont pris en compte au travers des capacités

Cs, de la résistance Rm et de l’inductance Lm. Les différents paramètres comme la

capacité équivalente entre le pistolet et le plan de masse ont une grande influence sur la

forme d’onde de la décharge (64), ils sont à l’origine des oscillations observées. Les

oscillations du courant augmentent lorsque la résistance de charge est diminuée, la figure

représente la simulation du modèle de Chiu lorsque l’on décharge sur une charge de 1 Ω.

Dans ce cas les oscillations observées pendant les 5 premières nanosecondes génèrent des

courants négatifs. Ce modèle n’est pas stable et la forme en décharge ne suit pas le stress

réel d’un pistolet IEC. Ces transitoires très rapides peuvent avoir un impact sur des

simulations de type électromagnétique.

Figure 2.26. Modèle du pistolet détaillé avec les fonctions des divers paramètres

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

45

Figure 2.27. Courant de décharge 5 kV de type IEC 61000-4-2 et courant de

décharge du modèle série

2.10.1.3 Modèle de D.Pommerenke

Ce générateur d’onde IEC s’inspire du générateur commercial (pistolet IEC), mais

D. Pommerenke (65) a inclus la partie du relais du pistolet sous forme de capacités et de

résistances. Le nouveau circuit de décharge se compose de la pointe de décharge, la

capacité de charge 110 pF et une résistance de 330 Ω. Les différentes valeurs des

composants et leur rôle dans le modèle sont donnés dans la Figure 2-28.

Figure 2.28. Schéma électrique du modèle publié par Pommerenke (65)

La capacité C2 représente la charge énergétique de la 2ème partie de la décharge

IEC, c’est-à-dire la charge du corps humain. La variation de la capacité C3 influence le

temps de montée et l’amplitude du 1er pic. La capacité C4 représente la tête de décharge

du pistolet. Nous avons étudié l’impact de cette capacité et nous en avons déduit que

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

46

celle-ci tend à augmenter l’énergie du premier pic. La variation de la résistance R2

modifie l’amplitude et le temps de montée du 1er pic. Cette valeur ajuste la limitation du

courant de décharge. La forme du premier pic résulte d’un compromis entre C3, C4 et R2.

La variation de L1 représente l’inductance parasite de la pointe de décharge du pistolet, la

variation de ce paramètre entraine la translation dans le temps de la 2ème partie de la

décharge et diminue son énergie. La variation de l’inductance L3 décale elle aussi la 2ème

aire de décharge par rapport au 1er pic de décharge. Dans la Figure 2-29 est le résultat de

simulation de la décharge générée par le modèle de D. Pommerenke superposé avec le

générateur fourni par la norme IEC pour une pré charge de 5 kV.

Ce modèle, qui s’appuie aussi sur la forme du pistolet IEC, en représentant les

parasites du testeur, est très malléable et a un temps de simulation tout à fait convenable.

Sa forme d’onde est en accord avec les spécifications données par la norme IEC 61000-4-

2 (les trois points coïncident).

Figure 2.29. Simulation électrique d’une décharge 8 kV du modèle de D.

Pommerenke

2.10.1.4 Modèle développé pour nos études

La Figure 2-30 représente le schéma électrique du modèle développé pour nos

études. Celui-ci se compose de deux capacités de charge C1 et C2 qui se déchargent

respectivement sur R1C1 et R2C2.

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

47

Figure 2.30. Schéma électrique du modèle développé pour nos études

Les deux réseaux qui sont en parallèle, génèrent des courants qui s’additionnent et

se déchargent sur le EUT. Le premier pic de courant de la décharge est généré par R1C1

avec un temps de montée de l’ordre de la nanoseconde et une amplitude élevée. Ensuite,

s’ajoute le courant créé par le réseau R2C2 avec un temps de montée dix fois plus lent et

qui contient plus d’énergie. La forme d’onde produite par ce schéma électrique est

représentée Figure 2-31.

.

Figure 2.31. Courant de décharge 5 kV de type IEC 61000-4-2 et courant de

décharge du modèle developpé pour nos études

Nous constatons que la forme d’onde est compatible avec le standard de la norme

IEC pour 5 kV. Ce modèle de par sa simplicité permet de simuler rapidement et

efficacement la forme d’onde IEC, même si il ne s’agit pas d’un modèle qui reproduit

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

48

physiquement le pistolet de test, il produit un stress qui est en accord avec les

spécifications IEC.

2.10.1.5 Comparaison des différents modèles

Le tableau 2.2 contient les résultats des points caractéristiques du stress IEC à 2

kV sur une charge de 2 Ω des modèles présentés. Dans ce tableau les valeurs en gras et

soulignées sont celles qui ne suivent pas les spécifications de la norme. Nous pouvons

conclure que le modèle série de K.Chiu est en dehors du gabarit de la norme. De plus, dès

lors qu’une résistance de charge plus faible est introduite, il génère des oscillations

négatives. Le modèle développé lors de nos études est un modèle simple qui génère une

forme d’onde proportionnelle à la résistance de charge mais qui n’est pas réalisé à partir

d’une modélisation physique du pistolet IEC. Le modèle de S.Caniggia se base sur les

parasites introduits par le pistolet IEC, le but de ce modèle étant de simuler les

phénomènes électromagnétiques, il requiert un temps de simulation plus grand. Le

modèle de D. Pommerenke suit les spécifications de la norme et constitue le modèle le

plus proche donné par celle-ci, tout en étant un modèle du pistolet IEC. C’est donc le

modèle que nous avons choisi pour mener les simulations qui sont reproduites dans ce

document.

Modèle Premier pic(A)

Temps de montée

(ns)

Courant à 30ns (A)

Courant à 60 ns (A)

Norme IEC

7,5±10%

max=8,25

min=6,75

0,7 to 1,0

4 ±30%

max=5,2

min=2,8

2 ±30%

max=2,6

min=1,4

Chiu 8,8 0,7 3,38 1,9

Notre modèle 7,5 0,8 3,85 1,7

Caniggia 7 0,7 2,48 1,8

Pommerenke 7,5 0,8 4 2

Tableau 2.2. Comparaison des modèles pour une décharge IEC 2kV

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

49

2.10.2 Comparaison des normes

La différence entre les stress au niveau composant et au niveau système est

évidente lorsque nous superposons les formes d’ondes, comme illustré dans la Figure

2-32. Le test CDM exige un niveau de robustesse minimum de 500 V et le test HBM un

minimum de 2 kV pour les circuits intégrés. Dans le cas du stress système, la

spécification minimale est de 2 kV et s’élève jusqu’à 8 kV contact. Les niveaux de

courants mis en jeu dans le standard IEC sont beaucoup plus élevés que pour le HBM,

même si ce dernier s’étend plus dans le temps. Le pic de courant du CDM s’approche du

pic de courant pour le stress IEC et présente un temps de montée similaire, cependant la

durée de ce stress est très courte. D’une certaine manière, le stress IEC est la combinaison

du CDM et d’une décharge HBM. Dans la figure suivante sont représentés les formes

d’onde du stress IEC, HBM et CDM associées aux signatures de défaillance typiques.

Dans le cas du HBM et IEC l’énergie produite peut induire la fusion du silicium au

niveau des jonctions, tandis que la variation interne produite par le CDM génère un

claquage ponctuel au niveau de l’oxyde de grille.

Figure 2.32. Superposition du stress IEC 5 kV, HBM 2 kV et CDM 500 V (66) et

leurs signatures de défaillance associées

2.10.3 Le banc TLP IEC

Le pistolet IEC 61000-4-2 génère des formes d’onde avec une répétitivité faible et

émettent un champ électromagnétique. L’analyse des résultats issus du stress IEC 61000-

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

50

4-2 est donc complexe. Le banc TLP peut être utilisé pour corréler la robustesse ESD des

systèmes, pour identifier des défaillances thermiques (67). En effet nous avons déjà

précisé que le TLP est proche d’un niveau énergétique du HBM, qui est similaire au 2ème

pic du stress IEC. Cependant, le premier pic du stress IEC d’une durée de l’ordre de 2 à 3

ns est plutôt à l’origine de défaillances de type claquage d’oxyde, le vf-TLP est donc plus

approprié pour caractériser ce type de défaillance (6). Le banc développé par E.

Grund « l’IEC TLP » combine un stress TLP et vf-TLP dans une ligne de transmission 50

Ω ou 330 Ω. Puisque tous les composants sur le chemin du courant peuvent être adaptés

pour maintenir une impédance 50 Ω, la qualité de l’impulsion est améliorée

significativement. De plus, le champ EM est pratiquement éliminé. Lorsque la ligne avec

une impédance de 330 Ω est utilisée, des réflexions vont être superposées avec la

décharge, mais l’impédance du générateur est la même que celle dans le pistolet ESD. Ce

banc est un outil d’analyse des ESD système de la même façon que le TLP et le vf-TLP le

sont pour le HBM et le CDM.

La norme IEC 61000-4-2 est détaillée ainsi que les modèles permettant de

reproduire sa forme d’onde de décharge. Les différents tests et bancs de mesure

permettent non seulement d’évaluer la robustesse ESD de la structure mais aussi d’en

extraire certains paramètres caractéristiques indispensables à l’optimisation de la

protection ESD du composant. Les stratégies mises en place pour la protection des

circuits ont été présentées. Le développement de ces dernières est abordé à travers la

notion de marges de conception imposées par le circuit à protéger. Les principaux

éléments de protection ont été décrits. Les principes présentés dans ce chapitre (mesure et

systèmes de protection) serviront de base à l’analyse d’une décharge ESD système dans

un cas d’étude concret.

2.10.4 Les stratégies de protection ESD système

Une protection ESD doit être capable d’empêcher la tension de s’élever dans le

circuit, de contrôler la circulation des courants de décharge, tout en étant elle-même, la

plus robuste possible. Pour protéger le circuit, il existe deux sortes de stratégies : la

première appelée « On Chip » où la protection est intégrée directement dans le circuit à

protéger au niveau des ports d’entrées-sorties ainsi que des alimentations. Cette stratégie

de protection permet de protéger le circuit lors de sa manipulation par une personne ou

une machine. Cependant au niveau du système, les effets des décharges sont plus intenses

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

51

qu’au niveau composant. Pour limiter ces effets des protections externes sont placées au

plus près des points de décharge, comme sur les connecteurs et/où au plus près du

composant à protéger. Pour protéger les circuits contre les ESD, l’équipementier peut

donc ajouter une protection externe ou implémenter une stratégie de protection dans le CI

ayant des niveaux élevés de protection intégrée.

Sur un système électronique, un port d’entrée-sortie permet d’établir des

communications avec d’autres équipements. Les ports des CI comprennent des groupes

de broches constituant le chemin d’accès d’un équipement extérieur ou d’un autre CI du

système. Les broches avec un contact avec l’extérieur sont exposées aux décharges ESD.

Les fabricants ont souvent augmenté le niveau de protection ESD de leurs CI, mais cela

n’est pas suffisant dans certains cas. Pour supprimer les surtensions ou surintensités

causés par les ESD, les fabricants de systèmes ont recours à des protections externes. Ces

protections doivent s’activer avant que les éléments du système arrivent à des tensions

critiques de défaillance.

Les méthodes pour diminuer les perturbations sont d’utiliser des résistances ou des

inductances séries sur les lignes amenant sur le CI. Cependant, certains produits ont des

fréquences d’utilisations élevées (quelques MHz à plus de 10 GHz) ce qui empêche

l’utilisation de ces éléments de protection.

Des nouveaux composants ont été développés pour la protection ESD tels que les

diodes TVS, les diodes de Zener, les Céradiodes, les varistances qui doivent s’adapter aux

spécifications du produit. Les caractéristiques souhaitées pour ces protections sont de

faibles capacités parasites ( de l’ordre de quelques pF), afin d’éviter la distorsion du

signal. D’autres ont des tailles plus compactes pour s’adapter dans un espace limité sur

une carte électronique. Il devient important de comprendre la nature de chaque dispositif

de protection pour évaluer ses caractéristiques vis-à-vis des conditions d’utilisation

envisagées.

Un bon circuit de protection doit être capable d’absorber ou de réduire les

menaces ESD pour protéger les circuits sensibles. Même si ces protections externes sont

efficaces, elles restent néanmoins coûteuses. De plus, les dispositifs externes de

protection contre les ESD utilisent un espace de carte précieux et ajoutent de la capacité

électrique à la ligne E/S. Donc un dispositif mal choisi sera non seulement inefficace,

mais pourra interférer avec le fonctionnement normal du circuit à protéger.

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

52

2.11 Conclusion

Ce chapitre a présenté les différents mécanismes à l’origine des décharges

électrostatiques dans les circuits intégrés introduisant la nécessité d’instaurer des normes

qualifiant l’aptitude d’un circuit ou du système à résister aux décharges ESD. Les

différentes techniques de caractérisation d’un dispositif ESD (HBM, MM, CDM, TLP,

VFTLP) dites « classiques » et les techniques de caractérisation orientées système (CDE,

CBE, IEC 61000-4-2, HMM) ont été décrites. La norme IEC 61000-4-2 est détaillée ainsi

que les modèles permettant de reproduire sa forme d’onde de décharge. Les différents

tests et bancs de mesure permettent non seulement d’évaluer la robustesse ESD de la

structure mais aussi d’en extraire certains paramètres caractéristiques indispensables à

l’optimisation de la protection ESD du composant. Les stratégies mises en place pour la

protection des circuits ont été présentées. Le développement de ces dernières est abordé à

travers la notion de marges de conception imposées par le circuit à protéger. Les

principaux éléments de protection ont été décrits. Les principes présentés dans ce premier

chapitre (mesure et systèmes de protection) serviront de base à l’analyse d’une décharge

ESD système dans un cas d’étude concret.

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CHAPITRE 2 : DES DECHARGES ELECTROSTATIQUES (ESD)

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CHAPITRE 3: DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT

54

CHAPITRE 3 3 Défaillance ESD d’un produit audio en

fonctionnement La problématique des ESD au niveau système est un défi pour les fabricants de

circuits intégrés. Pour les applications multimédia nomades, les constructeurs sont

contraints d’appliquer la norme IEC 61000-4-2 pour mesurer la robustesse de leurs

produits. Le niveau de robustesse IEC est devenu un facteur décisif lors du choix du client

parmi les différentes offres de produits sur le marché.

Le produit doit être protégé tout en conservant une taille de puce standardisée. La

surface de silicium influence le coût de production de la puce et par conséquent le prix de

vente du produit. La surface utilisée doit être réduite à son minimum. L’espace utilisé

pour la protection des circuits est contraint par l’espace disponible dans la puce après la

conception du produit. De plus, les contraintes de fonctionnement dans un circuit

analogique représentent un défi pour le concepteur de stratégies de protection ESD. En

effet le signal de la fonction de transfert du système ne doit pas être perturbé par les

composants parasites qui s’ajoutent lors de l’implémentation des protections dans le

circuit. Cela impose souvent que la protection ESD ne doit pas dépasser une certaine

valeur de capacité afin de pouvoir être implémentée sans problème dans le système. Les

diverses contraintes en performance (bruit, impédance, fréquence, multiples

alimentations) des circuits analogiques rendent la protection ESD de ces circuits d’autant

plus complexe à réaliser.

Dans le chapitre qui suit, nous allons réaliser l’étude d’un amplificateur audio

pour lequel les contraintes ESD sont importantes. Ce circuit intégré est utilisé pour les

applications audio mobiles dédiées aux écouteurs et contient une broche directement

connectée au monde extérieur. En dehors des structures de protection permettant de

supporter les normes HBM et MM, aucune protection n’a été spécifiquement mise en

œuvre dans le circuit pour assurer la robustesse aux agressions de type système. Le

composant est testé et passe les spécifications 2 kV HBM, 200 V MM, requises.

Cependant le produit ne passe pas les niveaux de robustesse 8 kV exigés par la norme

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CHAPITRE 3: DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT

55

IEC 61000-4-2. Nous cherchons à comprendre quelle est la raison de cette défaillance et

pour quel motif le produit qui passe le HBM/MM ne passe pas le test système. Pour

commencer nous avons réalisé l’étude du produit et de ses fonctionnalités. Par la suite

nous allons décrire quelle méthodologie nous avons mise en place pour la simulation

d’une décharge ESD de type IEC 61000-4-2 système et finalement nous allons décrire les

mesures TLP réalisées sur le produit. Une étude approfondie du mécanisme de défaillance

est réalisée afin de proposer une méthodologie générique de protection pour les produits

audio envers les ESD système.

3.1 Description du produit : Fonctionnement général de l’amplificateur audio

Figure 3.1. Schéma bloc électrique de l’amplificateur audio

Le composant étudié est un amplificateur audio de puissance classe AB conçu

pour des applications de type portables comme par exemple les téléphones ou encore les

lecteurs MP3. Il a été conçu dans une technologie CMOS 0,25 µm pour une tension

d’alimentation comprise entre 0 et 5 V. Le schéma de principe de l’amplificateur est

représenté sur la Figure 3-1. Cet amplificateur audio est capable de délivrer 40 mA de

courant moyen sur une charge de 16 Ω et est commercialisé en 2 versions. La première

version contient un gain fixé (A =-1,5) à travers des résistances internes à la puce. Dans la

deuxième version le gain peut être réglé avec des résistances externes. Le gain varie en

-­‐ +

-­‐ +

D

G

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CHAPITRE 3: DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT

56

général entre -1 et -10 et la résistance d'entrée pour la version externe peut varier entre 1

kΩ et 100 kΩ maximum. La résistance d'entrée est liée à la capa CE et à la fréquence de

coupure choisie par le client. Nous avons travaillé sur la première version contenant le

gain fixe.

Les blocs principaux sont les suivants :

-L’alimentation VBAT qui peut varier entre +2,7 V et +5 V. Dans le cas où

l’alimentation est fournie à partir d’un chargeur, la tension vue par le produit est de 5 V.

Si l’alimentation est fournie à partir d’une batterie, la tension maximale est de 3,8 V et

diminue selon la charge de la batterie jusqu’à 2,7 V qui est le niveau de charge minimum

dans lequel le produit peut fonctionner.

-La pompe de charge ou « Charge Pump » : Ce module de l’amplificateur audio

génère la tension -VBAT à partir d’un système à accumulation de charges à travers deux

capacités externes CFly et COUT de 1µF chacune, de façon à délivrer une tension

symétrique négative par rapport à la tension d’entrée. Ces deux capacités sont placées au

plus près du circuit intégré de façon à éviter les résistances et inductances parasites

d’accès des lignes de la carte électronique.

-Deux régulateurs LDO (Low Drop Output), LDOP et LDON génèrent une

tension fixe de 2,2 V et -2,2 V à partir de VBAT et –VBAT, appelées VRP et VRM

respectivement quelle que soit la tension d’alimentation.

- Le bloc d’amplification audio : composé de deux amplificateurs polarisés avec

un courant de 5 µA et alimentés avec VRP et VRM. Les tensions de sortie SD et SG sont

référencées à la masse de façon à ne pas avoir de composante continue sur les entrées.

Les amplificateurs sont alimentés avec une tension positive et négative de façon à

amplifier les alternances des ondes sonores positives et négatives.

Les performances désirées à la sortie de cet amplificateur, qui conditionnent le

choix de la protection ESD sont principalement définies par la capacité parasite et

l’impédance maximale autorisée en sortie :

-La capacité parasite maximale tolérée sur la sortie est de 80 pF, si pour une raison

quelconque une capacité avec une charge supérieure doit être ajoutée sur la sortie de

l’amplificateur alors une résistance de 10 Ω doit être insérée afin d’assurer la stabilité de

l’amplificateur.

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CHAPITRE 3: DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT

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-Lorsque le produit est éteint l’impédance de sortie est de 10 kΩ sur chacune. Une

fois que le produit est en fonctionnement l’amplificateur est conçu pour travailler avec

une impédance en sortie comprise entre 16 Ω et 32 Ω (représentant l’impédance des

écouteurs).

-L’amplificateur fonctionne dans la bande de fréquences audio, c’est-à-dire entre

20 Hz et 20 kHz.

Le produit possède deux références de masse, une première masse dite analogique

(AGND) et une deuxième pour la puissance (PGND). La consommation de

l’amplificateur correspond au courant continu IDD que va fournir l’alimentation VBAT. Si

on regarde la consommation en fonction de la tension d’alimentation, ce courant doit être

le plus constant possible dans la zone de fonctionnement pour avoir une consommation

identique pour différentes tensions d’alimentation données.

3.2 Stratégie ESD du produit

Une stratégie ESD a été mise en place sur toutes les broches du circuit intégré, il

s’agit d’une protection centralisée à base de diodes placées sous les plots des entrées et

des sorties. Celles-ci renvoient la décharge ESD dans un dispositif de protection

centralisé. La protection est réalisée à l'aide de quatre transistors MOS déclenchés de

façon dynamique ou « RC triggered MOS » (Figure 3-2). Il s’agit d’un simple réseau RC

qui se déclenche sur les fronts de montée très rapides en activant un n-MOS. Le schéma

de principe est donné sur la figure 3.2. Lors d’une décharge ESD, le point P passe à l’état

‘0’ tandis que la grille du n-MOS (point G) passe à l’état ‘1’, le n-MOS devient passant et

conduit le courant de décharge vers la masse.

Figure 3.2. Schéma électrique du principe de fonctionnement du RC triggered

MOS

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CHAPITRE 3: DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT

58

Les quatre n-MOS de protection sont dessinés sous la forme d’une structure inter

digitée. Les trois paramètres qui définissent ce transistor sont sa longueur de canal l = 0,5

µm, sa largueur totale Wg= 31,25 µm qui est la somme des largueurs de chaque doigt de

grille, ainsi que Ng qui est le nombre total de doigts de grille = 4.

Cette stratégie a été choisie au lieu d’une protection localisée sous chaque plot en

raison du peu d’espace disponible dans la puce mesurant 2 mm de long et 1,5 mm de

large.

Cependant, l’IEC ne concerne que les broches qui sont en contact avec l’extérieur.

Nous nous focaliserons donc sur la stratégie mise en place entre la broche S (sortie de

l’amplificateur) et la masse GND. La Figure 3-3 illustre la stratégie de protection dans le

produit pour les broches concernées. La figure reproduit en détail l’étage de sortie de

chaque amplificateur qui est constituée de deux transistors n-MOS Q0 et p-MOS Q1, ainsi

que les MOS contrôlés par les LDO, le p-MOS Q3 placé entre VRP et VBAT et le n-MOS

Q2 placé entre VRM et-VBAT.

Figure 3.3. Stratégie centralisée ESD de la sortie audio du produit (S (D/G) et

AGND/PGND)

Les quatre dispositifs de protection centrale, PC, sont représentés. Le premier entre

VBAT et AGND et un deuxième placé entre –VBAT et AGND, symétriquement deux

autres clamps sont placés entre VBAT et PGND et –VBAT et PGND. La stratégie ESD

HBM et MM (voir chapitre 1) pour une décharge positive entre la sortie S(D/G) et les

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CHAPITRE 3: DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT

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masses AGND/PGND est réalisée par les diodes drain-substrat (ou diodes de « body »)

des p-MOS de sortie de Q1 et Q3. La Figure 3-4 représente une coupe transversale du p-

MOS Q3 avec ses éléments parasites. La diode et la protection centrale PC localisée entre

l’alimentation VBAT et la masse AGND et PGND constituent le chemin de décharge

pour la stratégie HBM/MM.

Figure 3.4. Coupe transversale du p-MOS Q3 et ses éléments parasites

Lors d’un stress négatif, la protection est réalisée par les diodes body des n-MOS

Q0 et Q2 et la protection centrale PC à base de transistors MOS entre -VBAT et la masse

AGND et PGND.

3.3 Tests IEC-61000-4-2 réalisés sur le produit

3.3.1 Banc de manipulation pour la mesure IEC

Pour réaliser la mesure du niveau de robustesse IEC du produit, la puce de test est

placée dans une carte de test. De cette façon, nous pouvons tester sa fonctionnalité avant

le test et après le test IEC. La Figure 3-5 est un schéma électrique qui illustre le dessin de

la carte utilisée pour la mesure IEC avec tous ses composants. Les photos de la Figure 3-6

représentent la manipulation de mesure de la carte et le détail de celle-ci dans le cadre de

ce test. Sur cette photo, nous pouvons observer que les capacités de la pompe de charge

CFLY et COUT ainsi que la capacité de découplage CDEC n’ont pas pu être intégrées dans le

circuit en raison de leurs fortes valeurs (1 µF). Elles sont donc placées en externe, sur la

carte au plus proche du composant afin de diminuer les parasites introduits par les pistes.

Des capacités de découplage CED et CEG de 1 µF sont prévues sur les entrées ED et EG.

Elles ont pour objectif de filtrer les composantes continues arrivant sur l’entrée audio. Sur

la carte, deux cavaliers sont prévus pour connecter les entrées à la masse.

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CHAPITRE 3: DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT

60

Figure 3.5. Schéma électrique simplifié de la carte de test

Figure 3.6. Vue détaillée de la carte de test IEC

Un interrupteur est présent pour réaliser la fonction marche/arrêt du produit. Deux

prises de masse sont disponibles pour brancher les masses des appareils de mesure. Un

connecteur adapté pour brancher les écouteurs, ainsi que deux connecteurs sur les sorties

SD et SG. Plusieurs points de test sont disponibles pour la mesure des tensions SD, SG,

VBAT, les entrées ED et EG et entre les capacités de sortie COUT et la capacité CFLY. Les

paramètres mesurés pour vérifier la fonctionnalité de la carte sont la fluctuation de la

tension de sortie en injectant une forme d’onde sinusoïdale et la tension aux bornes de la

pompe de charge qui est de -5 V.

3.3.2 Test pistolet d’après la norme IEC 61000-4-2

Le banc du test au pistolet sur le produit est mis en œuvre en suivant les

indications données par la norme IEC (3), voir chapitre 2. La carte est posée sur un

support en isolant lui-même disposé sur la table. La table est reliée à la terre à travers

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CHAPITRE 3: DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT

61

deux résistances de 470 kΩ. Nous disposons d’une batterie de téléphone qui fournit une

tension de 3,8 V et d’un chargeur de portable qui fournit une tension de 5 V pour le

téléphone. Le critère de défaillance choisi est la mesure du courant de consommation

(IDDQ). Celui-ci est de 6 mA pour VBAT = 3,8 V et de 7 mA pour VBAT=5 V lorsque le

produit est non dégradé. Les entrées ED et EG de l’amplificateur audio sont branchées à

la masse de façon à ce que les polarisations sur les grilles des transistors de sortie de

l’amplificateur restent fixes. La pièce est stressée sur la sortie droite SD sur la carte, une

première fois sans alimentation et ensuite pour des alimentations de 3,8 V et 5 V. Les

résultats du test sont présentés dans le Tableau 3.1. Dix stress sont réalisés à chaque

niveau de tension IEC comme indiqué par la norme, avec des pas de 500 V entre 2

niveaux de tension. Le produit est considéré défaillant lorsque le courant de

consommation dépasse 10 mA qui correspond à la valeur maximum de IDDQ dans la

spécification du produit. D’après les résultats de mesure, la pièce stressée sans

alimentation présente une robustesse IEC de 6 kV (la pièce casse lorsque nous appliquons

une décharge 6,5 kV). Lorsque le produit est alimenté, la robustesse IEC chute

dramatiquement à 1,5 kV avec la batterie (VBAT = 3,8 V) et 500 V lorsque la pièce est

branchée au chargeur (VBAT = 5 V). La robustesse IEC du produit est donc fortement

dépendante de la tension d’alimentation du circuit. Nous voulons savoir à quoi est dû ce

changement de robustesse et dans quelle mesure l’alimentation du produit influence la

robustesse IEC. Pour commencer l’étude, nous procédons à une analyse de défaillance

des cartes stressées.

Tension d’alimentation Niveau IEC IDDQ (mA)

0 V 6 kV 109

3,8 V 1,5 kV 130

5 V 500 V 106 Tableau 3.1. Résultats du test IEC pour chaque niveau testé et courant de

consommation IDDQ pour le niveau défaillant

3.4 Analyse de défaillance des cartes stressées en IEC

Une analyse aux cristaux liquides nous a tout d’abord signalé la localisation de la

dégradation par sa signature en surface, dans le n-MOS Q0 de l’amplificateur audio.

L’analyse par microscopie électronique à balayage (Figure 3-7) confirme que le défaut se

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CHAPITRE 3: DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT

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trouve sur le transistor n-MOS Q0 qui est connecté sur la sortie SD de l’amplificateur

opérationnel (Figure 3-8). Cette défaillance est identique sur toutes les cartes testées et

correspond à la génération de filaments entre source et drain. Le type de défaillance est le

même que le produit soit alimenté ou non.

Figure 3.7. Schéma représentant le composant défaillant dans l’amplificateur audio

Figure 3.8. Résultat de l’analyse par microscopie électronique à balayage de la

carte stressée par l’IEC

3.5 Simulation électrique de la décharge IEC

3.5.1 Introduction à la simulation système

La simulation électrique nous permet de prédire les points faibles du circuit par

l’analyse des courants et des tensions développées lors d’une décharge IEC, et ainsi

déduire quels sont les chemins de décharge possibles. Le modèle électrique du pistolet

ESD développé par D. Pommerenke que nous avons présenté dans le deuxième chapitre

est employé pour la réalisation de la simulation électrique. Dans notre simulation, une

décharge IEC de 1 kV est injectée entre la sortie S et GND (Figure 3.9), nous rappelons

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CHAPITRE 3: DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT

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qu’il s’agit de la tension pour laquelle le produit est défaillant pour une alimentation de 5

V. La puce est placée sur une carte électronique pendant le test IEC en introduisant

plusieurs parasites comme le connecteur, la ligne micro-ruban, la soudure des billes entre

la carte et la puce et le boîtier. Ces parasites doivent être évalués pour savoir quel est leur

impact dans la décharge.

La décharge passe à travers une ligne qui possède une impédance caractéristique

pouvant modifier le signal. Cette ligne est généralement réalisée en technologie micro-

ruban. Le plan de référence de la masse constitue le chemin de retour du courant. La

Figure 3-9 présente une ligne micro-ruban constituée d’une piste conductrice réalisée en

métal mince, placée sur une face d’un matériau diélectrique dont la face arrière est

entièrement recouverte de cuivre. Le matériau diélectrique sert à la fois de support

mécanique mais aussi de support de propagation des champs de par ses caractéristiques

électriques et géométriques qui sont : la permittivité diélectrique relative du substrat εR et

la hauteur h, la largueur w et la longueur de la ligne l. Le tableau associé à la figure

résume les caractéristiques de la ligne micro-ruban qui relie la sortie S et la puce utilisée

pour nos études.

Figure 3.9. Paramètres de la ligne micro-ruban de la carte contenant

l’amplificateur étudié

L’impédance caractéristique d’une piste de circuit imprimé peut être calculée avec

des équations empiriques que l’on trouve dans la littérature ou à travers des logiciels de

calcul électromagnétique. Après le calcul de l’impédance des pistes en micro-ruban, le

schéma équivalent pour la simulation de la décharge ESD sur la carte qui passe à travers

les lignes micro-ruban jusqu’au circuit intégré testé (représenté par REUT) est donné en

Figure 3-10. La ligne micro-ruban contient un rétrécissement ce qui génère une rupture

d’impédance représentée ci-dessus par les impédances ZC1 et ZC2.

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CHAPITRE 3: DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT

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Figure 3.10. Schéma électrique équivalent de la simulation de la carte

Les simulations sont réalisées à partir des modèles de ligne de la société avec

laquelle j’ai collaboré et des modèles pourvus par le simulateur SPECTRE. La simulation

est effectuée pour une pré-charge de 2 kV avec et sans la ligne micro-ruban sur une

résistance 2 Ω (qui modélise le circuit intégré). La simulation des lignes est réalisée en

tenant compte des caractéristiques géométriques des lignes micro-ruban. Le résultat de

cette simulation est donné sur la Figure 3-11, où le courant et la tension sont représentés

pour une simulation de la décharge avec et sans les lignes micro-rubans.

Figure 3.11. Résultats de simulation avec et sans ligne micro-ruban pour une

décharge 8kV IEC

Les niveaux de courant et de tension ne sont pas modifiés avec l’introduction de la

piste. C’est pour cette raison que nous allons négliger l’influence de cette piste sur la

simulation électrique complète.

La liaison électrique entre la puce et la piste micro-ruban est réalisée à travers le

soudage par écrasement des billes de contact à la surface de la puce. Les résultats d’une

simulation électromagnétique montrent que la résistance des billes de connexion est

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quasiment nulle et que l’inductance et la capacité parasite sont respectivement de 2,23 nH

et de 0,89 pF, donc négligeables, comme le démontre aussi C. Chiu dans sa publication

(68).

3.6 Simulation de la décharge IEC avec le produit non alimenté

La simulation complète du produit non alimenté a été réalisée, en tenant compte

de la configuration de fonctionnement standard (avec les capacités de découplage). La

capacité CDEC a été incluse dans la simulation pour tenir compte des intéractions entre la

puce, le boîtier, les lignes micro-rubans et la capacité de découplage.

Initialement la capacité de découplage n’est pas chargée et la protection centrale

n’est pas active. Le courant de décharge IEC peut passer soit à travers la capacité, soit à

travers le RC trigger MOS de protection centrale. La capacité de découplage est de 1µF et

limite les variations de potentiel entre VBAT et GND. La fluctuation donnée par la

simulation est de 1,25 mV/ns pour une décharge 1 kV (Figure 3-12), donc négligeable. Le

comportement des protections centrales en fonction de la valeur des capacités externes de

la carte a déjà été étudié dans des publications (69), où il est démontré que suivant la

valeur de la capacité de découplage et de l’inductance parasite de la ligne micro-ruban, le

clamp central peut être déclenché ou non. Le temps nécessaire pour charger la capacité et

atteindre 0,8 V (tension de déclenchement du MOS) sur la grille du MOS est relativement

grand (𝜏 = 𝐶 !!!!

). La Figure 3-13 illustre le chemin du courant de décharge dans la sortie

de l’amplificateur pour un stress positif IEC. Le courant de décharge traverse les p-MOS

Q1 et Q3 et la capacité de découplage CDEC. Il n’y a pas de courant à travers les

protections centrales PC utilisées dans la stratégie HBM/MM. Il en est de même lors d’un

stress négatif, où le courant de décharge traverse symétriquement la diode de substrat des

transistors Q0 et Q2, la capacité COUT jusqu’à la masse.

La simulation électrique d’une décharge électrostatique IEC dans une carte de test

permet de conclure que les capacités externes de la carte modifient les chemins de

décharge ESD, et que les protections internes PC ne sont pas efficaces pour la protection

du circuit intégré dans une décharge ESD système. Les transistors bipolaires parasites des

MOS ne sont pas modélisés, par contre les diodes substrat sont incluses.

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Figure 3.12. Résultats de la simulation d’une décharge IEC 1kV entre la sortie S et

la masse GND (produit non alimenté)

Figure 3.13. Représentation simplifiée du chemin de décharge lors d’un stress +IEC

dans le produit non alimenté

3.7 Simulation de la décharge IEC avec le produit alimenté

3.7.1 Simplification de la simulation électrique

Pour réaliser une telle simulation, le produit doit être en fonctionnement au

moment du stress. Le temps de simulation est alors très long (3 jours) pour réaliser la

simulation complète de l’allumage du produit. La pompe de charge reçoit la tension de

l’alimentation VBAT et la convertit en -VBAT à travers un oscillateur commandé en

tension (VCO) et un système de remplissage de réservoirs, c'est-à-dire du remplissage de

la capacité COUT à travers la capacité CFLY. Une méthodologie de simplification de la

simulation a donc été mise en place. Celle-ci consiste à réaliser l’étude du produit et à

comprendre le fonctionnement global de blocs qui le composent. L’étude des chemins de

décharge est réalisée après une première simulation complète de façon à identifier les

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CHAPITRE 3: DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT

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blocs qui ne sont pas nécessaires dans la simulation. Le critère de choix s’est porté sur la

modification des paramètres électriques de ces blocs lors de la décharge électrique. Nous

avons pu ainsi réduire la simulation aux seuls blocs de régulation de tension et

d’amplification audio représentés sur le schéma bloc suivant (Figure 3-14).

Figure 3.14. Schéma électrique du produit simplifié pour la simulation électrique

Une simplification plus approfondie a été testée, en utilisant seulement l’étage de

sortie des amplificateurs. Les résultats de simulation obtenus diffèrent largement des

résultats obtenus à partir de la simulation complète. En effet, la chaine de sortie est

contrôlée à partir d’un système complexe d’étages de gain rebouclés (voir Figure 3-15).

Nous n’avons donc pas conservé cette configuration et notre schéma de simulation

contient les amplificateurs complets. Cette simplification a réduit le temps de simulation à

10 minutes.

Figure 3.15. Structure générale de l’amplificateur classe AB

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CHAPITRE 3: DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT

68

3.7.2 Simulation électrique du produit alimenté

La simulation d’une décharge électrostatique IEC 1 kV sur le produit alimenté (5

V) est appliquée entre la sortie S et GND. Le simple fait que le produit soit alimenté crée

de nouveaux chemins de décharge, illustrés dans la Figure 3-16. Les cinquante premières

nanosecondes du courant de décharge IEC sont représentés Figure 3-17.

Figure 3.16. Représentation des chemins de décharge entre S et GND pour la simulation électrique d’une décharge IEC 1kV dans le produit alimenté

Figure 3.17. Formes d’ondes de courant entre S et GND pour la simulation électrique d’une décharge IEC 1kV dans le produit alimenté (VBAT = 5

V)

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69

Celui-ci se décompose en deux parties IIEC(1) et IIEC(2). Le courant de décharge

IIEC(1) passe par le canal de Q1 et Q3 et CDEC. La deuxième partie du courant IIEC(2)

passe à travers le canal de Q0 et Q2 et ensuite à travers COUT. Pendant la décharge, la

tension VDS du transistor Q0 augmente, et la simulation a montré que sa valeur dépend

fortement des tensions d’alimentation. Pour une tension d’alimentation de 2,7 V, VDS

(Q0) passe de 2,2 V à 5,5 V et de 2,2 V à 7,5 V pour une alimentation de 5 V. Les 2,2 V

correspondent à la tension d’alimentation de l’amplificateur à l’état d’attente.

Nous avons simulé le même stress IEC avec le produit alimenté à 3,8 V et 5 V et

le produit non alimenté. La tension développée entre le drain et la source de Q0, pendant

les quatre premières nanosecondes du stress ESD, pour les trois cas de tensions

d’alimentation est reportée sur la Figure 3-18.

Figure 3.18. Tension entre drain et source de Q0 en fonction de la tension

d’alimentation pour une décharge IEC 1kV sur la sortie de l’amplificateur

Avant le stress IEC positif, et lorsque le produit est alimenté sous 3,8 V ou 5 V, le

transistor de sortie de l’amplificateur audio Q0 est polarisé avec les valeurs suivantes :

- La tension de grille est égale à sa tension de seuil (0,8 V).

- La tension Vds est de 2,2 V.

Sans tension d’alimentation, les nœuds sont flottants et la tension Vds de Q0 est à

0 V. Pendant le stress IEC, la tension Vds augmente et peut être divisée en trois zones,

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CHAPITRE 3: DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT

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Aires A, B et C, représentant des régimes de fonctionnement spécifiques. L’analyse de la

simulation a démontré que ces aires sont fonction de la tension développée entre la broche

S et la masse (tension notée VS). Pour chacune de ces aires, nous allons analyser ci-après

ces régimes de fonctionnement.

• Aire A : VS < VBAT +Vf (Vf est la tension directe de la diode de drain-substrat

du transistor Q1)

Le modèle de stress IEC que nous avons utilisé est celui de D. Pommerenke

présenté dans le chapitre 2. Ce modèle est caractérisé par une capacité de 110 pF se

déchargeant dans une résistance de 330 Ω en série avec l’impédance équivalente entre S

et GND du circuit intégré (voir Figure 3-19). Celle-ci est composée de deux impédances

en parallèle. La première impédance est équivalente à la résistance série des transistors n-

MOS (Q0 et Q2) passants, la deuxième est l’équivalent des deux diodes drain-substrat des

p-MOS bloqués (Q1 et Q3) en série. D’après ce schéma, la relation entre VQ0+Q2 et VS est

la suivante : VS= VDSQ0+ VDSQ2- VBAT

Figure 3.19. Schéma équivalent de la sortie de l’amplificateur à t=0 de la décharge

IEC

Lorsque le stress IEC est appliqué sur la sortie, une différence de potentiel est

imposée entre S et GND (tension VS). Etant donné que les valeurs des capacités CDEC et

COUT sont grandes (1µF chacune), les fluctuations de tension sur VBAT et -VBAT sont

réduites et peuvent être considérées comme étant nulles.

Les graphiques suivants représentent le courant Ids en fonction de la tension Vds

de Q0 et Q2 pour une polarisation de grille de 0,8 V et de 0,7 V respectivement (tensions

qui correspondent à leur polarisation au repos) pour toutes les tensions d’alimentation. La

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CHAPITRE 3: DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT

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somme des impédances correspondantes aux transistors Q0 et Q2 pour ces tensions de

polarisation est de 15 Ω, comme nous pouvons le mesurer sur la Figure 3-20. Lorsqu’un

stress IEC est appliqué sur la sortie de l’amplificateur, la tension Vds augmente donc très

rapidement (1 kV IEC correspond à un courant pic de 4 A).

Figure 3.20. Tension Ids(Vds) de Q0 et Q2 lorsque les grilles sont polarisées avec 0,8

V et 0,7 V respectivement

L’apparition d’un évènement ESD, correspondant à un transitoire rapide (temps de

montée de 1 ns), crée par couplage au travers des capacités intrinsèques Cgd_Q0 et

Cgd_Q1, une augmentation de potentiel sur les grilles de Q0 et Q1 (Figure 3-21). La

polarisation de grille du transistor n-MOS Q0 passe de 0,8 V à 2,2 V, accroissant ainsi sa

conductivité. De même, les potentiels sur VRP et VRM (les tensions de sortie des LDOs)

augmentent: VRP passe de 2,2 V à 5,5 V et VRM passe de -2,2 V à -0,8 V (pour une

alimentation 5 V). En parallèle, le potentiel de grille Q1 augmentant, le transistor p-MOS

Q1 passe à l’état bloqué (VGS = -5 mV).

Une partie du courant de décharge IIEC(2) passe à travers Q0 et Q2 alors que ces

derniers sont en régime de conduction saturé. La chute de potentiel dans les capacités

Cds_Q1 et Cds_Q3 crée un courant capacitif de décharge IIEC(1) induit par la différence de

potentiel provenant du stress IEC et la valeur des capacités intrinsèques.

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Figure 3.21. Schéma détaillé décrivant les courants de décharge entre S et GND dans

l’aire A

• Aire B: VS > VBAT +Vf La tension VS augmente et dépasse la tension requise pour mettre en direct la

diode D1 (Figure 3-22), qui est égale à VBAT+Vf. De même, la tension VRP a augmenté

par couplage capacitif. Le courant IEC trouve alors un nouveau chemin de décharge

moins résistif que le précédent, la tension VS augmente plus lentement. Ce point

d’inflexion définit le début de l’aire B. Le courant IIEC1 passe à travers la diode de body

D1 (la diode D3 reste bloquée) et dans le cœur de l’amplificateur jusqu’à atteindre la

masse. Le courant qui passe à travers Q3 est uniquement un courant capacitif.

Figure 3.22. Schéma détaillé décrivant les courants de décharge entre S et GND dans

l’aire B

• Aire C: VS > VBAT +2Vf La tension VS continue à augmenter jusqu’à la tension de mise en direct des diodes

D1 et D3. Un nouveau chemin de décharge peu résistif est offert au courant IEC qui passe

aussitôt à travers les diodes de body des p-MOS. La tension entre S et GND est alors

bloquée à . Même si une partie du courant de décharge continue à passer à VfVBAT ×+ 2

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CHAPITRE 3: DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT

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travers Q0 et Q2 la majorité du courant ESD est évacuée via les diodes body D1 et D3

(Figure 3-23).

Figure 3.23. Schéma détaillé décrivant les courants de décharge entre S et GND dans

l’aire C

La tension Vds de Q0 est reliée directement à la tension d’alimentation étant donné

que VS, (et donc VQ0+Q2 + VBAT) augmente jusqu’à ce que les diodes de body des deux

p-MOS D1 et D3 basculent en direct. C'est-à-dire que la tension aux bornes de Q0 va

augmenter jusqu’à . Pendant la décharge IEC, la tension développée

sur Q0 se trouve à la limite de la tension d’avalanche de la jonction drain-source (9 V en

statique), d’après les outils de simulation. Il nous reste à confirmer les résultats obtenus

par la mesure.

3.8 Mesures TLP sur le produit non alimenté et alimenté

Nous réalisons la mesure TLP sur la sortie OUT afin de comparer les réponses de

la sortie de l’amplificateur lorsque celui-ci est alimenté et non alimenté. Ceci afin de

comparer les chemins de décharge et de comprendre quel est le motif de la faible

robustesse IEC lorsque le produit est alimenté. Le temps de montée de la forme de

l’impulsion est réglé à 10 ns et sa largeur est de 100 ns. Les entrées ED et EG sont

branchées à la masse de façon à ce que les polarisations sur les grilles des transistors de

sortie de l’amplificateur restent fixes et correspondent à celles décrites dans la simulation

précédente. Les 3 capacités externes sont placées sur la carte, comme lors du test IEC. Le

courant de fuite sur la broche S est le critère utilisé comme indicateur de la défaillance

pour la mesure TLP sur le produit non alimenté. Pour le produit alimenté, le critère utilisé

est le courant de consommation. La fonctionnalité est testée préalablement afin de vérifier

la bonne opération du produit avant de lui appliquer le stress IEC. Le composant est placé

VfVBATVds ×+= 2

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CHAPITRE 3: DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT

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sur la carte de démonstration. Le stress est appliqué entre les mêmes broches que celles

où l’IEC est effectuée sur le produit non alimenté, c'est-à-dire entre S et GND (Figure

3-24).

Figure 3.24. Schéma simplifié du banc de mesure TLP

Il se crée un chemin de décharge classique qui est composé par les deux diodes de

body des PMOS Q1 et Q3 de l’amplificateur audio et du régulateur de tension positive

(LDOP) (Figure 3-25).

Figure 3.25. Comparaison des mesures TLP (temps de montée 10ns) pour un stress

entre S et GND dans le produit alimenté et non alimenté

Le chemin de décharge suit le rail d’alimentation jusqu’à la capacité de

découplage CDEC qui se trouve placée entre l’alimentation VBAT et la masse. Le courant

passe à travers la capacité de découplage et non à travers les protections ESD prévues

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CHAPITRE 3: DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT

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puisque l’impédance de la capacité (1µF) est inférieure à l’impédance des protections

ESD.

Le même stress est appliqué lorsque le produit est alimenté. La décharge positive

TLP est donc appliquée entre la sortie S et la masse avec le produit alimenté sous 2,7 V

ou 5 V. La comparaison des deux courbes I(V) (Figure 3.25) de la broche S (produit

polarisé à 2,7 V et à 5 V) nous permettra de déduire si les chemins de décharge sont

identiques. Ces valeurs de tension d’alimentation correspondent respectivement au

minimum et au maximum donné par la spécification de fonctionnement du circuit.

Dans le cas où la carte est alimentée avec 2,7 V, nous pouvons observer que la

résistivité diminue lorsque la tension VDUT est supérieure à 5 V. La carte alimentée avec 5

V a initialement la même résistivité que la carte alimentée avec 2,7 V, cependant le

circuit présente une défaillance pour une tension VDUT de 1,8 V. La mesure TLP montre,

de la même manière que le test IEC, que l’augmentation de la tension d’alimentation

diminue la robustesse du produit.

Les caractéristiques I(V) obtenues avec la mesure TLP entre S et GND (le produit

alimenté) sont comparées avec une impulsion TLP appliquée entre S et VBAT sur le

produit non alimenté, dans le but de comparer la résistivité obtenue sur les deux chemins

de décharge. Nous pouvons diviser les résultats des mesures en deux catégories. Le

critère de délimitation est le changement de la résistivité du composant mesuré.

Lorsque : VDUT<VBAT+2*Vf (Aire 1) Avant d’atteindre la tension de déclenchement, les diodes drain-substrat des deux

p-MOS sont bloquées, le courant TLP ne peut pas être évacué à travers le chemin qui a

été prévu dans la stratégie HBM et MM. La simulation électrique nous a montré que la

résistivité correspond à celle du transistor n-MOS Q0 qui conduit.

Lorsque : VDUT>VBAT +2*Vf (Aire 2) Dans cette zone, la résistance du chemin de décharge ESD sur le produit alimenté

a la même valeur que celle du produit non alimenté. Cette diminution de la résistivité

nous indique que les diodes drain-substrat de Q1 et Q3 se sont déclenchées après que la

tension développée aux bornes de Q1 et Q3 dépasse 5 V, en offrant ainsi un nouveau

chemin de décharge moins résistif. L’analyse du circuit électrique nous amène à déduire

que le déclenchement des diodes est équivalent à la tension d’alimentation VBAT plus

deux fois la tension de conduction de la diode de collecteur-base Vf des p-MOS. Dans le

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CHAPITRE 3: DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT

76

cas de notre mesure, pour une tension VBAT de 2,7 V et une tension Vf de 1 V, le

déclenchement des diodes est calculé :

Cette valeur correspond au point d’inflexion pour la courbe TLP.

Afin de déterminer si le temps de montée a une influence dans la réponse I(V) du

produit, des mesures TLP avec une impulsion caractérisée par son temps de montée de

1ns et une largeur de 100ns sont réalisés. Les résultats sont présentés sur la figure

suivante (Figure3-26).

Figure 3.26. Comparaison des mesures TLP (temps de montée 1ns) pour un stress

entre S et GND dans le produit alimenté à 2,7 V et non alimenté

Les caractéristiques I(V) sont qualitativement similaires à la mesure TLP avec un

temps de montée de 10 ns. Toutefois, et d’un point de vue quantitatif, les pentes de l’aire

2 (et donc les résistivités) ont des valeurs sensiblement différentes. Une analyse

postérieure a révélé que cet écart n’est pas dû à un changement de la résistivité

intrinsèque du composant, mais que ce changement de résistance est induit par le banc de

mesure. Pour réaliser la mesure du produit sur sa carte électrique, nous devons appliquer

le stress à travers des grippe-fils qui s’accrochent sur la sortie S. Les grippe-fils

introduisent une inductance parasite élevée d’une valeur équivalente à 50 nH. Cet élément

parasite introduit des fluctuations du courant dans le chemin d’aller et retour sur la

réponse temporelle, ce qui se traduit par une augmentation de la tension développée par le

composant comme montré sur la Figure 3-27. Ceci est expliqué dans la publication de D.

VV entDéclenchem 7,4127,2 =×+=

ITLP(A)

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CHAPITRE 3: DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT

77

Trémouilles (70). La mesure temporelle d’une impulsion TLP 1 A et le filtre de 10 ns

présente des oscillations plus prononcées que la mesure avec le filtre de 1 ns. Cette

oscillation retarde la stabilisation du signal mesuré en induisant une erreur sur le niveau

de tension de la mesure quasi-statique qui est réalisée pour un temps de la décharge de 60

ns.

Figure 3.27. Réponse temporelle de la tension de la carte testée pour une impulsion

TLP de temps de montée tr=1 ns et tr=10 ns et un courant de 1 A

La mesure d’un court circuit et d’une résistance de 50 Ω confirme que

l’inductance parasite des grippe-fils crée une oscillation dans la réponse temporelle de la

tension. Une attention particulière doit être prêtée à la réalisation de la mesure afin

d’éviter des erreurs. Nous pouvons conclure que la dynamique de l’impulsion TLP n’a

pas d’influence sur les chemins de décharge ESD du produit étudié.

3.8.1 Conclusion des mesures TLP

La mesure TLP a montré que le produit non alimenté possède un chemin de

décharge faiblement résistif. Celui-ci correspond aux diodes drain-substrat des p-MOS

comme prévu dans la stratégie de protection ESD. Lorsque nous polarisons le produit, le

chemin de décharge présente une forte réduction de son impédance lorsque la tension à

l’entrée du produit dépasse VBAT+2Vf. Ceci est la signature de la mise en conduction

des deux diodes drain-substrat des p-MOS. Que le produit soit alimenté ou non, nous

corrélons donc les mesures TLP avec la simulation du stress IEC.

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CHAPITRE 3: DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT

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3.9 Origine de la défaillance.

Une deuxième mesure TLP a été réalisée en appliquant directement des

impulsions sur le drain du n-MOS Q0 (composant seul) tandis que sa grille est maintenue

à 0 V ou à 5 V. La mesure est réalisée directement sur plaquette de silicium. Nous

pouvons observer dans la Figure 3-28 que le MOS polarisé à 0 V présente une tension de

déclenchement VTrig_bip de 10 V. Lorsqu’il est polarisé à 5 V, la tension VTrig_bip diminue

jusqu’à 7 V. Les caractéristiques électriques du n-MOS Q0 mesurés par le TLP indiquent

que la tension de déclenchement du bipolaire parasite NPN du n-MOS VTrig_bip diminue

lorsque celui-ci est polarisé. Ce phénomène a déjà été expliqué par (25) et (71) dans le cas

d’un n-MOS utilisé comme protection ESD. Nous avons vu précédemment que les

tensions de grille des n-MOS sont liées par couplage capacitif à la tension de polarisation

du produit. Durant le stress IEC, une alimentation élevée entrainera une tension de grille

sur les n-MOS également élevée. Ainsi, nous établissons une corrélation entre la

robustesse des transistors n-MOS et la tension d’alimentation. Les résultats de la

simulation électrique ont indiqué que la tension VDS développée à travers Q0 est de 8 V

pour une décharge IEC de 1 kV (cette tension est le résultat de la simulation sur la Figure

3.18). Nous rappelons que les modèles utilisés pour simuler les transistors MOS

n’incluent pas le fonctionnement du transistor bipolaire parasite intrinsèque, et par

conséquent le retournement ne peut pas être visualisé. De la mesure TLP, nous pouvons

déduire que pour une tension de 8 V, le transistor bipolaire parasite s’est déjà déclenché.

La défaillance du produit est donc causée par une surtension au niveau drain-source du n-

MOS Q0 qui activant le transistor bipolaire parasite, amène par focalisation du courant le

MOS à sa destruction.

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CHAPITRE 3: DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT

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Figure 3.28. Caractéristique Ids(Vds) du n-MOS Q0 en forçant la tension de grille à

Vgs= 0 V et Vgs= 5 V.

3.10 Conclusion

Nous avons, au travers de ce chapitre, fait l’analyse d’un amplificateur audio et

mis en œuvre un ensemble de techniques (de mesures et de simulations) pour comprendre

quel pouvait être le mécanisme de défaillance du produit lorsqu’il est soumis à des

décharges de type IEC. Nos études nous ont amenés à la conclusion que le chemin de

décharge n’est pas le même selon que le produit est alimenté ou non.

Les capacités externes de découplage imposent une tension quasi constante sur le

bus d’alimentation. Par conséquence, durant le stress IEC, le potentiel sur la sortie S doit

atteindre VBAT+2Vf afin de permettre le passage du courant ESD à travers les diodes

intrinsèques des transistors PMOS Q1 et Q3. Une tension d’alimentation élevée entraine

donc une tension Vds importante aux bornes du n-MOS Q0.

Les mesures TLP ont montrée que la tension de déclenchement des bipolaires

parasites des n-MOS est fonction de la polarisation de grille des transistors. Une tension

de grille élevée induit une tension de déclenchement du bipolaire plus faible. Or, lors de

l’évènement IEC, la grille des n-MOS est capacitivement couplée à la tension développée

sur la broche de sortie. Plus la tension d’alimentation du produit est élevée, plus la tension

de déclenchement du bipolaire parasite est faible et plus la tension Vds du transistor n-

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CHAPITRE 3: DEFAILLANCE ESD D’UN PRODUIT AUDIO EN FONCTIONNEMENT

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MOS est élevée. Lorsque cette tension dépasse la tension de déclenchement du bipolaire

parasite, la focalisation de courant dans le transistor entraîne sa destruction immédiate.

L’analyse de défaillance effectuée sur des produits ayant été dégradés lors du test

IEC a confirmé la destruction du transistor n-MOS Q0. Ainsi notre analyse, issue de

différentes techniques (simulation, mesure TLP), a montré toute son efficacité pour

trouver le mécanisme de défaillance.

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

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CHAPITRE 4 4 Etude de solutions pour la protection d’un

amplificateur audio Dans le chapitre précédent, l'étude de la défaillance d'un amplificateur audio lors

d'un stress IEC a été développée. Nous avons démontré que la robustesse du circuit est

dépendante de son état de polarisation. En effet, la tension de grille du transistor, fonction

de la tension d'alimentation, abaisse la tension de déclenchement de son transistor

bipolaire parasite. La destruction de l'amplificateur audio est due à la mise en conduction

du transistor bipolaire parasite d'un des transistors n-MOS de l'étage de sortie. De petite

dimension et avec une topologie pas mise au point pour résister les ESD, il est inadapté

pour supporter un fort courant tel que celui d'une décharge IEC.

Nous proposons dans ce chapitre d’étudier une nouvelle stratégie de protection

consistant d'une part à relever la tension de déclenchement du bipolaire parasite du n-

MOS et d'autre part à ajouter une protection de type thyristor sur la broche de sortie

concernée.

En premier lieu, nous allons étudier l’influence de la topologie du transistor n-

MOS sur la tension de déclenchement de son transistor bipolaire parasite. Nous

mesurerons également l'effet de la tension de polarisation de la grille sur cette même

tension de déclenchement.

Dans un deuxième temps, nous utiliserons une structure de protection à base de

thyristor, déjà présent dans la technologie. Nous montrerons que ses caractéristiques

électriques ne sont pas compatibles avec notre stratégie de protection.

Dans un troisième temps, nous allons utiliser un modèle comportemental en

Verilog AMS pour simuler le comportement de la protection pendant la décharge IEC.

Enfin, nous terminerons par l’étude de différentes stratégies de protection

intégrées dans le circuit.

4.1 La stratégie IEC de protection d'un amplificateur audio

La stratégie classique de protection des broches d’un circuit vis-à-vis des

décharges électrostatiques ESD consiste à placer un élément de protection entre la broche

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

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concernée et la masse. Cette protection doit s’activer pendant le stress en offrant un

chemin de décharge peu résistif. En revanche, pendant le fonctionnement normal du

produit, le dispositif de protection va être vu comme une impédance très élevée afin de ne

pas perturber l’application. Dans le cas concret étudié, nous allons réaliser la protection

IEC d’une nouvelle version de l’amplificateur audio étudié dans le chapitre 2. La nouvelle

version de l’amplificateur est capable de délivrer une puissance moyenne continue de 26

mW sur une charge de 32 Ω. L’étage de sortie de l’amplificateur et la protection IEC sont

représentés sur la Figure 4-1. Le stress IEC est appliqué sur la sortie S.

Figure 4.1. Schéma de l’étage de sortie de l’amplificateur audio avec protection

IEC spécifique

Le fonctionnement du produit est identique à celui de l’amplificateur précédent,

mise à part la réduction de la tension d’alimentation (comprise entre 1,6 V et 3,8 V) et la

valeur des tensions régulées par les LDOs (VRP = 1,8 V et VRM = -1,8 V). Une stratégie

de protection locale IEC pour la sortie de l’amplificateur audio (notée S) est employée en

utilisant un dispositif spécialisé. Celui-ci doit posséder les caractéristiques de courant et

tension nécessaires qui respectent les exigences du fonctionnement de l’amplificateur.

La protection IEC du produit est réalisée premièrement avec une topologie du n-

MOS de sortie de l’amplificateur et deuxièmement avec un dispositif de type triac ajouté

sur la sortie.

4.2 Optimisation de la topologie du n-MOS en vue d’augmenter sa robustesse IEC

Dans le chapitre 3, nous avons montré que la défaillance de l’amplificateur audio

lors d’un stress IEC est due à une surtension sur le drain du n-MOS Q0 de l’étage de

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

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sortie. Le mécanisme à l’origine de la destruction est le déclenchement du transistor

bipolaire parasite TNPN (Figure 4-2) de Q0. Ce dernier n’est pas conçu pour conduire le

courant dans le mode bipolaire latéral. En effet, lors d’une décharge ESD s’appliquant sur

le drain du n-MOS, la capacité de la jonction entre le drain D et le caisson P (Figure 4-2)

se charge. Le potentiel dans la jonction augmente jusqu’à atteindre sa tension de

claquage. Le courant d’avalanche qui apparaît est un courant de trous qui traverse la

résistance de substrat Rint (résistance équivalente entre la prise de contact substrat B et la

source S). Lorsque l’augmentation de potentiel dans la résistance dépasse la tension de

seuil directe de la diode formée par la jonction entre le caisson P et la source S, un

courant d’électrons est injecté dans la base (caisson P). On assiste alors au phénomène de

repliement de la tension du drain : les électrons injectés par l’émetteur (jonction S-caisson

P) sont multipliés par avalanche à la jonction drain-caisson P. La tension de collecteur

nécessaire pour maintenir la jonction source-caisson P en direct diminue, puisqu’une

nouvelle source (la diode) vient s’ajouter au courant d’avalanche. Celle-ci a besoin de

fournir moins de courant pour maintenir la tension de seuil de l’émetteur en direct et donc

la tension développée sur le collecteur diminue. Le transistor TNPN est alors amorcé.

Lorsque la topologie du n-MOS n’est pas optimisée pour passer le courant ESD à travers

le TNPN, il se produit une focalisation du courant à la jonction drain-source qui conduit à

une fusion filamentaire du silicium (court-circuit) et donc à la destruction du n-MOS.

Figure 4.2. Vue en coupe du transistor n-MOS lors d’une décharge IEC

Nous pouvons dire que la tension de déclenchement de TNPN peut être régulée à

travers la résistance Rint entre la prise du caisson P et la source S. Plus cette résistance

sera grande et plus le déclenchement de TNPN sera prématuré. L’étude de la distance entre

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

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les prises de contact substrat dans le n-MOS va permettre d’établir des règles

d’implantation des contacts substrat à appliquer afin que la tension de déclenchement de

son transistor bipolaire parasite VT1 soit la plus élevée possible.

4.2.1 Etude de l'influence de la distance entre les prises de caisson P sur la tension de repliement

4.2.1.1 Principe

L’étude de la vue en coupe du n-MOS de l’étage de sortie de l’amplificateur Q0

montre qu’une prise de contact du caisson P entoure de multiples transistors élémentaires

n-MOS. Une représentation du transistor inter-digité vu en coupe est donnée sur la Figure

4-3. Ceci permet de réduire la surface silicium du MOS. Néanmoins le regroupement des

grilles a pour conséquence d’augmenter la résistance intrinsèque du MOS (Rint) sur les

doigts les plus éloignés de la prise de contact.

Figure 4.3. Vue en coupe du transistor n-MOS inter-digité

L’augmentation de Rint induit une tension de déclenchement du transistor TNPN

moins élevée. Par conséquent, les doigts les plus éloignés de la prise de contact et du

caisson P seront activés en premier lors d’une décharge ESD. La focalisation du courant

de décharge sur un seul doigt de grille diminue le niveau de tension pour lequel la

défaillance par fusion de silicium est induite. La Figure 4-4 représente la topologie de Q0

contenant des contacts de caisson tous les 30 µm.

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

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Figure 4.4. Topologie des contacts de caisson du n-MOS Q0 inter-digité

Une autre solution pour limiter la défaillance consiste en l’introduction d’une

résistance de ballast dans le drain. Cette solution n’a pas été envisagée puisque cela

dégrade les performances du MOS. L’augmentation de la résistance à l’état passant n’est

pas envisageable puisque ceci modifierait le fonctionnement de l’amplificateur audio.

4.2.1.2 Expérimentation

Une étude expérimentale sur la distance qui sépare les contacts de caisson P dans

le n-MOS a été mise en place sur silicium. Nous voulons trouver un compromis entre le

nombre de prises de contact substrat qui augmentent la surface de silicium utilisée par le

composant et la tension de déclenchement de son transistor bipolaire parasite. Nous avons

dessiné différents transistors n-MOS avec une distance qui sépare les prises caisson P

évoluant entre 4,5 µm et 51,6 µm. Ceci correspond à la plage de distances autorisées par

les règles de conception. La distance entre les rails de contact est augmentée de 2,5 µm

d’un composant à l’autre. Le principe de la manipulation est illustré sur la Figure 4-5, la

caractérisation des n-MOS est réalisée directement sur la plaquette de silicium (mesures

sous pointe).

L’impulsion TLP est caractérisée par un temps de montée de 1 ns et une largeur de

100 ns. Cette mesure est réalisée avec cinq pointes. Une première qui injecte l’impulsion

sur le drain et est reliée à une deuxième pointe pour connecter la source du MOS à la

masse. Une troisième pointe relie la grille à une alimentation continue. La quatrième

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

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pointe relie l’anneau de contacts n+ du caisson N à l’alimentation VDD et la cinquième

pointe relie le contact p+ du substrat P à la masse. La source et le caisson P sont reliés

métalliquement dans la puce. Les pointes de mesure sont « standards » étant donné que la

fréquence de la décharge appliquée n’est pas dans le domaine des hautes fréquences.

Figure 4.5. Schéma descriptif de la mesure TLP

La capacité des MOS peut être négligée devant la capacité des pointes de par la

faible taille des composants mesurés. La topologie de la puce mesurée « échantillon 1 »

contenant les structures de type n-MOS est montré sur la Figure 4-6.

Figure 4.6. Dessin technologique de l’échantillon 1

4.2.2 Influence de la tension de polarisation de grille VG sur la tension de déclenchement du transistor bipolaire parasite

Nous voulons mesurer l’influence de la polarisation de la grille sur la tension Vt1

de déclenchement du transistor bipolaire parasite du MOS. La mesure est réalisée en

injectant des impulsions TLP successivement sur le drain de chaque structure dont la

grille est polarisée à 0 V, 1 V, 3 V et 5 V. La source est à la masse. La première structure

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

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mesurée contient 30 grilles (notée ng) inter-digitées de largeur unitaire (notée w) 30 µm

et longueur (noté l) 0,5 µm. L’espacement entre les contacts de caisson est de 40 µm. Les

résultats des mesures sont données dans la Figure 4-7.

D’après ces mesures, nous pouvons constater, comme attendu, que la valeur de

déclenchement Vt1 diminue lorsque la grille du n-MOS est polarisée, passant de 7,8 V

(pour VGS = 0 V) à 6 V (pour VGS = 1 V). Une fois le transistor polarisé, les électrons

issus du courant de canal N du MOS contribuent au phénomène d’avalanche situé dans la

jonction drain-caisson P. La tension nécessaire pour déclencher l’émetteur du transistor

bipolaire parasite diminue. D’un autre coté, l’augmentation de la tension de grille semble

avoir peu d’influence sur la tension de déclenchement du transistor bipolaire parasite. Il

est à noter que le n-MOS n’a pas été amené jusqu’à la défaillance pour l’ensemble de ces

mesures. En effet, le repliement correspond au déclenchement du transistor bipolaire

parasite. Des mesures antérieures ont montré que la défaillance intervient lorsque deux

ou trois impulsions TLP sont appliquées après le repliement.

Figure 4.7. Caractéristique I (V) d’un n-MOS (w /l = 30 µm/0,5 µm ng = 30 et un

espacement de 40 µm entre les contacts de caisson) polarisé à 0 V, 1 V, 3 V et 5 V soumis à des stress TLP

Dans la Figure 4-8, sont montrées les caractéristiques I(V) d’un n-MOS avec un

espacement entre les contacts de caisson P de 4,6 µm pour plusieurs polarisations de

grille. Parmi toutes les configurations testées en termes de distance entre contacts de

caisson, ce MOS développe la tension de déclenchement la plus élevée. Cette tension est

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

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de 9 V lorsque VGS = 0 V. Elle s’explique par le fait que c’est le MOS dont la résistance

Rint est la plus faible.

Figure 4.8. Caractéristique I (V) d’un n-MOS (w/l = 30 µm/0,5 µm) et un

espacement de 4,6 µm entre les prises de caisson P) pour différentes polarisations de grille soumis à des stress TLP

La Figure 4-9 montre la tension de déclenchement Vt1 du transistor bipolaire

parasite en fonction de la distance qui sépare les contacts de caisson P du n-MOS. Nous

pouvons constater qu’au fur et à mesure que cette distance augmente, la résistance Rint

s’élève et donc la tension Vt1 de déclenchement du transistor bipolaire diminue

rapidement. Lorsque la distance minimum entre les rails de contacts de caisson est de 4,6

µm, la tension Vt1 s’élève à 9 V et ceci pour toutes les tensions de polarisation du n-

MOS. Pour des tensions de grille non nulles, la tension de repliement diminue jusqu'à ce

que l’espacement entre les contacts soit de 20 µm. Nous pouvons dire que la tension de

déclenchement du bipolaire parasite est proportionnelle à la distance entre les contacts de

caisson quelle que soit la tension de polarisation de la grille dans cette zone. Finalement

la tension de déclenchement se stabilise autour de 6 V. Une fois que le MOS est allumé,

la tension de polarisation de la grille semble ne pas avoir d’influence majeure sur la

tension Vt1.

L’évolution de la tension Vt1 est tout à fait différente lorsque VGS = 0 V. En effet

la tension est de 9,5 V pour une distance entre rails de contacts 4,6 µm et diminue

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

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progressivement jusqu’à 7,8 V pour une distance caisson à caisson de 36 µm et reste

constante jusqu’aux 48 µm, qui est la distance entre contacts maximum permise par les

règles de dessin.

Figure 4.9. Tension Vt1 en fonction de la distance entre les contacts de caisson dans

le n-MOS de l’échantillon 1

L’implantation des contacts de caisson du n-MOS doit par conséquent posséder un

écartement le plus faible possible. Ceci afin d’obtenir une tenue maximale en tension du

transistor MOS avant de partir en régime de fonctionnement bipolaire.

4.2.3 La protection employée pour la sortie de l’amplificateur audio: la topologie du n-MOS et le thyristor

Dans ce nouvel amplificateur, le n-MOS de sortie de l’amplificateur Q0 comporte

un dessin spécifique avec un espacement minimum entre les contacts de caisson présenté

Figure 4-10. Cette disposition physique permet d’assurer une tension Vt1 maximum (9 V)

de déclenchement de son transistor bipolaire parasite.

Une protection doit être rajoutée en parallèle du n-MOS Q0. En effet, la surface de

ce dernier w/l=20 µm /0,5 µm et ng=180 n’est pas suffisante pour conduire le courant de

décharge IEC sans être détruit. De plus, il est dessiné sans résistance de ballast, ce qui

entraine sa destruction lors du déclenchement de son transistor bipolaire parasite.

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

91

Figure 4.10. Topologie du n-MOS Q0 de sortie de l’amplificateur

Le dispositif de protection est un SCR placé sur les broches de sortie SD et SG. La

caractéristique électrique I-V doit être contenue entre deux tensions imposées par les

paramètres de fonctionnement de la broche que l’on protège (Figure 4-11). D’une part, la

tension limite basse correspond à la tension limite de fonctionnement VS et –Vs de la

sortie du circuit pendant son régime opérationnel. Ceci implique que la structure de

protection ne doit pas se déclencher pour une tension inférieure à +/-1,8 V. D’autre part,

cette tension de déclenchement doit être inférieure à la tension de destruction du n-MOS

de sortie Vt1_Q0, c'est-à-dire soit 6 V soit 9 V selon la densité de contacts de substrat

utilisée (Figure 4.9). Le courant de maintien IH doit être supérieur au courant maximum

fourni par la sortie IS afin d’éviter le déclenchement en courant de la structure. Par

précaution, la protection doit respecter les marges de sécurité de 10% par rapport aux

limites hautes et basses (voir chapitre 2). Enfin, la structure de protection doit également

présenter une faible résistance à l’état passant RON. Le courant de défaillance It2

correspond au maximum de courant que peut supporter la protection sans être détruite,

dans notre cas il doit être supérieur à 30 A, ce qui correspond au niveau supérieur de

robustesse IEC 8 kV. Etant donné les contraintes très strictes pour la protection de la

sortie audio, le choix de la protection s’est portée sur une structure bidirectionnelle basée

sur deux thyristors montés en série et tête-bêche. Ceci afin de garantir un déclenchement

supérieur à -1,8 V et éviter le déclenchement de la protection pendant les alternances

négatives en sortie de l’amplificateur.

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

92

Figure 4.11. Marge de fonctionnement de la structure de protection contre les

décharges IEC

Cette structure présente une impédance très faible pendant un stress ESD et une

forte impédance lors du fonctionnement du produit, tout en présentant une faible capacité

parasite de sortie de 200 fF. De par la faible valeur de la capacité ajoutée sur la sortie,

celle-ci n’aura aucune influence sur le fonctionnement opérationnel de l’amplificateur

audio. Une diode Zener a été rajoutée sur la cathode (Figure 4-12) aux bornes du

transistor T1, afin de réduire la tension de déclenchement du dispositif. L’avalanche de la

diode Zener est de 5,5 V dans notre cas.

Figure 4.12. Schéma électrique de la protection utilisée sur la sortie de

l’amplificateur audio : deux SCRs connectés tête-bêche avec Zener 5,5 V intégrée

(-Vt2,-It2)

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

93

Les caractéristiques en mesure TLP, Figure 4-13, ont été fournies avec la

bibliothèque de composants pour la protection IEC. Ce SCR présente une tension de

déclenchement de 6,8 V ainsi qu’une résistance à l’état passant RON de 0,27 Ω. De plus,

ce SCR présente une tension de maintien VH de 1,87 V et un courant de maintien IH de

0,19 A alors que la tension de sortie (Vs) pendant le fonctionnement normal de

l’amplificateur opérationnel est comprise entre -1,8 V et 1,8 V. Pour éviter les

phénomènes de latch up1 (72) c'est-à-dire le déclenchement de la protection ESD lors du

fonctionnement normal de l’amplificateur, le SCR est placé en configuration tête-bêche,

de façon à ce que :

VH >Vs et –VH < -Vs.

Figure 4.13. Mesure TLP du SCR disponible dans la bibliothèque

En utilisant cette structure de protection, et en respectant la contrainte :

IIEC x RON + VH < Vt1Q0,

Ce qui correspond, dans le cas le plus optimal, à une valeur de courant de décharge IIEC:

IIEC = (9 – 1,87)/0,27 = 26,4 A.

Ce niveau de courant correspond à une robustesse IEC de 6 kV.

1 Le latch-up désigne un mécanisme de défaillance où une structure thyristor parasite est déclenchée, de façon involontaire, dans le circuit créant un chemin basse impédance entre les bus d'alimentation. Cette structure se comporte comme un court-circuit en faisant traverser sans interruption un courant élevé dans le circuit. Selon les circuits impliqués, la quantité de courant engendrée par ce mécanisme perturbe le fonctionnement normal du circuit et peut mener à sa destruction.

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

94

Afin de minimiser les résistances parasites entre la protection SCR et la sortie de

l’amplificateur, la protection IEC est placée sous les plots, au plus près de l’étage de

sortie. Le contact métallique est réalisé depuis le métal au niveau 3 jusqu’au métal de

surface (métal au niveau 5). Celui-ci est en effet le plus épais et donc moins résistif

(Figure 4-14). La surface couverte par le plot est la plus grande possible, comme nous

pouvons l’observer sur le dessin technologique de la puce.

Figure 4.14. Dessin technologique de l’étage de sortie du bloc amplificateur

4.3 Résultats du Test IEC

Pour réaliser les tests IEC, la puce est placée sur une carte de test, identique à celle

utilisée dans le chapitre 3. Quatre cartes ont été utilisées pour ces tests : trois avec

protection IEC (n°3, 4 et 5) et une sans protection IEC (n°6). Le produit est testé en état

de fonctionnement avec une tension d’alimentation de 3,8 V. Les entrées de

l’amplificateur sont à la masse afin d’obtenir une polarisation fixe sur la sortie. Le critère

de défaillance est la mesure du courant de consommation IDDQ (celui-ci est de 1,7 mA

lorsque le produit est en fonctionnement). Le produit est considéré défaillant lorsque IDDQ

dépasse 3 mA. Le stress IEC est appliqué en fonctionnement au contact sur la sortie droite

SD. La première carte (IEC n°3) testée a été stressée dix fois à un même niveau de

tension, comme décrit dans la norme IEC. Ce test a révèlé que la robustesse est inférieure

à 1 kV. Nous rappelons que le niveau IEC attendu pour ce produit est de 6 kV. Cette

robustesse est équivalente à la robustesse du produit sans protection. En effet, la carte sur

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

95

laquelle est monté le produit sans protection IEC (carte n°6) est stressée dans les mêmes

conditions, et présente aussi une robustesse IEC de 500 V.

Suite à ces premiers essais, de nouvelles expériences ont été mises en place afin

d’écarter l’hypothèse d’une faible robustesse due à un effet cumulatif de la charge des

capacités dans le produit. Les capacités du produit sont déchargées après chaque stress en

mettant l’interrupteur du produit à l’état « éteint ». Ce test est réalisé sur la carte n°3. Une

deuxième expérience est réalisée en effectuant un seul stress par niveau. Ce test est réalisé

sur les cartes n°4 et n°5. En effet la défaillance pourrait être liée à la décharge des

capacités dans le produit et non à la décharge IEC en elle-même. Les résultats montrent

que même en prenant des précautions, la protection IEC mise en place est inefficace pour

protéger le produit (Tableau 4.1). Les 3 cartes testées ont une robustesse IEC < 2 kV

(contact), ce qui élimine l’hypothèse d’une défaillance prématurée due à l’effet cumulatif

sur les capacités.

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

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Tableau 4.1. Résultats des tests IEC cumulatifs (10 tirs successifs) et non cumulatif (1 tir)

4.4 Analyse de défaillance

4.4.1 Dans le produit avec protection IEC

Trois cartes ont été envoyées en analyse de défaillance, les cartes n°3 et n°4 avec

une version de la puce avec la protection IEC et la carte n°6 sans la protection proposée.

Les résultats de cette analyse confirment une signature de défaillance identique dans les

deux premières puces qui contiennent la protection. Après enlèvement du polysilicium,

des filaments entre drain et source sont observés sous la grille du n-MOS de

l’amplificateur audio (Figure 4-15). Ces résultats, mis en corrélation avec le dessin

technologique de la puce, montrent que la défaillance sur les cartes stressées avec des

décharges IEC est localisée dans les doigts de grille du n-MOS pour lesquels il existe une

distance plus grande entre les contacts de caisson et le drain. Cette dissymétrie est due à

l’insertion d’un n-MOS dédié à la mesure de la température à l’intérieur du n-MOS de

l’étage de sortie. Il semblerait donc essentiel de réaliser des implantations de contacts de

caisson parfaitement symétriques dans le n-MOS. La caractérisation du n-MOS et la

valeur de son courant de claquage IT2 nous permettront de conclure sur sa robustesse

maximale.

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

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Figure 4.15. Vue détaillée de la zone défaillante du n-MOS

4.4.2 Dans le produit sans protection IEC

Le résultat de l’analyse de défaillance de la carte avec la puce sans protection

intégrée montre que la zone défaillante est localisée également sur le n-MOS de sortie,

comme illustré dans la Figure 4-16. Le n-MOS présente des filaments entre drain et

source au niveau des doigts de grille les plus au centre de la structure inter-digitée. En

effet, c’est dans cette région que le MOS présente la résistance substrat la plus élevée.

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

98

Figure 4.16. Vue détaillée sur la zone défaillante de la puce sans protection IEC

4.4.3 Caractérisation du n-MOS de l’amplificateur audio pour plusieurs polarisations de grille

Nous voulons réaliser la caractérisation électrique du n-MOS Q0 de sortie de

l’amplificateur audio. Des mesures TLP sous pointes sont effectuées directement sur une

plaquette de silicium. L’impulsion TLP présente un temps de montée de 1 ns et une

largeur 100 ns. Ce stress est appliqué sur le drain de Q0 avec la source à la masse. Il est à

noter que le transistor possède le même dessin technologique que sur le produit. La grille

est ensuite polarisée à travers une alimentation externe entre 0 et 4 V. Une capacité de 1

µF est rajoutée entre la pointe connectée à la grille et la masse afin de maintenir la

polarisation de grille stable pendant l’application de l’impulsion. Cette capacité est

choisie de façon à être plus grande que la capacité intrinsèque entre le drain et la grille du

n-MOS qui est de 260 pF. Ce n-MOS a les caractéristiques suivantes : w/l= 20 µm/0,5 µm

et ng= 180. Un troisième plot relie le substrat à la masse et un quatrième relie un anneau

de garde p+ à la masse. Cet anneau de garde a pour rôle d’intercepter les courants

parasites qui pourraient venir perturber ces éléments. Pour que cet anneau de garde

n'introduise pas lui-même de courants parasites, il faut qu'il soit tout le temps au même

potentiel que les éléments à protéger. Les résultats courant/tension des mesures sont

donnés dans le graphique suivant (Figure 4-17).

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99

Figure 4.17. Caractéristiques I(V) du n-MOS Q0 (w/l = 20/0,5 et ng = 180) polarisé

avec 0 V, 1 V, 2 V, 2,5 V, 3 V et 4 V soumis a des stress de TLP (tr = 1ns, w = 100ns)

Ces résultats montrent que la tension de déclenchement du transistor bipolaire

décroit de 10 V à 7,5 V pour une tension de grille croissante de 0 V à 2 V. Au-delà de 2

V, la tension de grille fait augmenter Vt1 jusqu’à 9 V. Ces résultats ne corrèlent pas

parfaitement avec les résultats obtenus sur un n-MOS polarisé à 2 V dessiné avec une

parfaite symétrie des contacts de caisson P (Figure 4-10). Cela signifie que si on veut

augmenter la tension de déclenchement du transistor bipolaire, il faut absolument

s’affranchir de la dissymétrie introduite par l’inclusion d’un capteur de température. Ce

capteur de température fait partie du système de surveillance des transistors de sortie du

produit.

La protection SCR placée dans le produit a été caractérisée en TLP (Figure 4-18),

premièrement lorsque la structure est toute seule et ensuite lorsqu’elle est en

configuration tête bêche (SCRb2b). Les caractéristiques principales sont données dans le

Tableau 4.2.

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SCR SCRb2b

Vt1 6,8 V 8 V

VH 2 V 3,5 V

RON 1 Ω 1,6 Ω

Tableau 4.2. Caractéristiques principales du SCR et du SCR en tête bêche

Figure 4.18. Caractéristique TLP IDUT(VDUT) du SCR et du SCR en tête bêche

L’augmentation de la résistance est principalement due à la mise en série de deux

SCR tête bêche, ce qui fait que la résistance équivalente est celle du SCR tout seul, plus la

résistance série de la diode de body du deuxième SCR. La résistance totale du composant

de protection est de 1,6 Ω. De plus, la tension de déclenchement passe de 6,8 V jusqu’à 8

V du fait de la mise en série avec cette diode.

D’après nos hypothèses, la protection du n-MOS Q0 devrait être assurée par ce

composant puisque Vt1SCR < Vt1Q0. Dans notre cas, Vt1SCR = 8 V et Vt1Q0 = 9 V pour une

implantation des contacts de caisson de 4,6 µm. La résistance de la protection IEC est de

1,6 Ω et est donc trop élevée pour protéger le produit d’un stress IEC 8 kV. Le niveau de

courant maximum pouvant être supporté par le produit avec cette structure de protection

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

101

peut être estimé par la relation 1,6 x IIEC + 3,5 < 10 V, ce qui conduit à un courant IIEC de

3,4 A. D’où un niveau de robustesse inférieur à 1 kV. La résistance du SCR est donc un

point bloquant ne permettant pas de protéger efficacement le transistor MOS.

Malgré cette constatation, nous voulons savoir si le SCR s’est bien déclenché

pendant la décharge IEC et si c’est bien sa résistance élevée qui cause la défaillance du

n-MOS à protéger. Pour cela, une autre mesure TLP est réalisée sur la structure de

protection seule (2 SCRs tête-bêche avec diode Zener) et est superposée avec la

caractéristique du n-MOS Q0, mesurée préalablement, pour plusieurs polarisations de

grille.

Figure 4.19. Caractéristiques I(V) du n-MOS Q0 (w/l= 20/0,5 et ng= 180) polarisé à

0 V, 1 V, 2 V, 2,5 V, 3 V et 4 V et du thyristor de protection en tête bêche soumis à des stress de TLP (tr =1 ns, w= 100 ns)

Le graphique Figure 4-19 présente la caractéristique obtenue pour différentes

tensions de grille et la caractéristique des SCRs tête bêche (SCR b2b). Nous observons

que lorsque la polarisation de grille du n-MOS Q0 est en dessous de sa tension de seuil, la

tension Vt1 du MOS est à 10 V. Une fois que la grille est polarisée à une tension

supérieure, la tension Vt1 du MOS diminue à 7,5 V. D’après la caractéristique du

SCRb2b, nous pouvons observer que son déclenchement s’effectue pour une tension de 8

V et se replie à 3,5 V. La tension Vt1 de Q0 est fortement dépendante de la polarisation de

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

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grille et donc le déclenchement de cette protection est dépendante de la polarisation de

grille de Q0 pendant le stress IEC.

Une deuxième mesure est réalisée sur des structures où le n-MOS Q0 est placé en

parallèle avec le SCRb2b. Les mesures TLP sont réalisées lorsque le n-MOS est polarisé

à 0 V, 2 V et 3 V.

Figure 4.20. Caractéristiques I(V) du SCR tête bêche en parallèle avec Q0 soumis a

des stress de TLP (tr =1ns, w= 100ns) et du SCR en tête bêche

La courbe représentant le n-MOS dont la grille est à la masse et le SCR nous

montrent que pour chaque impulsion TLP, la tension de l’ensemble augmente jusqu’à la

tension de déclenchement du SCR, ensuite la protection est activée et la tension diminue

jusqu’à la tension VH (3,5 V) du SCRb2b. Nous pouvons remarquer que la résistance

diminue légèrement, ce qui s’explique par la mise en parallèle de la résistance à l’état

passant du SCR et du n-MOS. Par contre, pour des polarisations de grilles supérieures ou

égales à 2 V, la tension drain-source du MOS augmente jusqu’à son claquage qui a été

mesurée à 7,5 V. Le composant sous test est détruit avant d’atteindre la tension de

déclenchement du SCR b2b, c’est le n-MOS qui conduit le courant TLP.

Les mesures effectuées indiquent donc que le SCRb2b ne se déclenche pas lorsque le n-

MOS est polarisé. Tout le courant provenant de la décharge passerait dans Q0 l’amenant

jusqu’à sa destruction. La protection IEC ne serait donc pas efficace car sa tension de

déclenchement est supérieure à la tension de claquage du n-MOS Q0.

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

103

4.5 Optimisation de la simulation pour la protection IEC

Nous avons mis en place des simulations pour la protection du circuit audio en incluant

un modèle comportemental du SCR. L’objectif est de confirmer les résultats obtenus avec

les expériences de mesure TLP.

4.5.1 Méthodologie de simulation du SCR

Cette méthodologie de simulation est inspirée des travaux de N. Monnereau du

laboratoire de recherche LAAS-CNRS (73). L’objectif est de réaliser la simulation du

comportement de l’amplificateur audio pendant une décharge électrostatique IEC. La

structure de protection de type SCR est simulée à partir d’un modèle comportemental

réalisé dans le langage de programmation Verilog-AMS. Nous utilisons le cœur

analogique du Verilog-AMS qui génère les quantités analogiques.

4.5.2 Mise en place des équations analogiques

En Verilog-AMS, une quantité électrique est utilisée pour définir le courant I

traversant la structure et la tension V à ses bornes, respectivement. Cette quantité relie la

tension et le courant avec une équation. Le modèle de la protection IEC est divisé en trois

régimes de fonctionnement : le régime de non conduction, le régime de conduction

directe et le régime de conduction inverse. Chaque état modélise un régime défini par une

équation associant le courant et la tension. Dans cette méthodologie développée au

LAAS, ces équations sont indépendantes. Le passage de l’une à l’autre se fait en

respectant un graphe d’état. La courbe de mesures avec ses différents régimes est donnée

dans la Figure 4-21.

Pour résoudre les exigences, le nombre d’équations dans le modèle doit être le

même que le nombre d’inconnues dans les équations. Trois déclarations conditionnelles

sont utilisées pour sélectionner l’équation à appliquer. A tout moment, les inconnues et

les équations sont définies pour que le modèle puisse être résolu. Nous avons choisi de

tester la tension et le courant afin d’éviter le conflit généré lorsque deux états

correspondent à la même tension. Le diagramme d’états illustré dans la Figure 4-22

définit les différents cas possibles permettant un changement d’état.

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

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Figure 4.21. Diagramme d’état pour le modèle du SCR en tête bêche

.

Figure 4.22. Machine à états de la protection SCR en tête bêche

L’accès à un état peut être défini seulement dans un sens unique. La condition

d’entrée dans un état s’effectue lorsque la tension de seuil est dépassée. Le changement

d’état est effectué lorsque l’on dépasse un seuil de courant. Dans le cas où la tension

VDUT dépasse le seuil V4, la machine à états se place sur l’état 1 qui correspond au

régime de conduction directe du SCRb2b défini dans le Tableau 4.3.

V3 V4

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V1, I1 V2, I2 V3, I3 V4, I4 V5, I5 V6, I6

-6 -2 -3,5 -0,2 8 -0,15 8,2 0,15 3,5 0,15 11 8

Tableau 4.3. Paramètres V, I du modèle SCR en tête bêche

Réciproquement, pour passer de l’état 1 à l’état 0, le courant traversant le

composant doit être inférieur ou égal à 0. La Figure 4-23 illustre le fonctionnement de la

machine d’états qui régit le cœur du modèle. Celui-ci peut être découpé en deux parties.

La première partie définit le comportement courant-tension du modèle et la deuxième

partie définit le choix de l’équation à utiliser.

L’état 2 est défini pareillement et représente le régime linéaire inverse des SCRs

en tête-bêche. L’état 0 correspond à un interrupteur ouvert défini par le même type

d’équation. La difficulté principale de la modélisation du SCR est la discontinuité

produite lors du repliement. Ce passage se produit lorsque l’on bascule de l’état 0 vers les

états 1 et 2 et est défini comme une discontinuité dans laquelle les points de passage ne

sont pas calculés. La capacité parasite intrinsèque des SCRb2b ajoutée en externe permet

de définir une tension aux bornes de la protection lors de ce passage de façon à éviter les

problèmes liés à la convergence du point de calcul. Cette capacité est un élément crucial

pour assurer la convergence du modèle lors des fortes discontinuités comme le repliement

violent du SCR. Elle représente aussi la dynamique du composant et permet donc les

simulations transitoires

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

106

Figure 4.23. Organigramme du modèle du SCR en tête bêche

4.5.3 Simulation de la protection SCR avec le n-MOS à protéger

Nous avons procédé à la validation du modèle du SCR en comparant les

caractéristiques des mesures TLP et la simulation afin de valider le modèle. Nous avons

ensuite choisi de simuler une configuration simple: celle d'un n-MOS avec la grille à la

masse protégé par ce SCRb2b, ce qui nous évitera d’avoir à gérer la problématique

rencontrée lorsque la grille est alimentée pendant la décharge IEC. Il s’agit d’une

simulation simple afin de vérifier le fonctionnement du modèle du SCRb2b. Nous avons

effectué la simulation électrique d’un stress de 1 kV sur un n-MOS avec les mêmes

paramètres technologiques que le n-MOS de l’étage de sortie Q0. Le modèle du MOS

utilisé est le BSIM. Nous rappelons que ce modèle inclut les capacités parasites et les

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

107

diodes de body. Le modèle de stress appliqué est celui donné par Chiu [45]. Le schéma

électrique est celui donné sur la Figure 4-24.

Figure 4.24. Schéma électrique de la simulation d’un stress IEC 1 kV sur le n-MOS Q0 polarisé à la masse

Figure 4.25. Résultats de simulation IEC pour un stress de 1 kV: courant IEC et tension sur la sortie de l’amplificateur pendant les 4 premières

nanosecondes

Les résultats de simulation sont illustrés sur la Figure 4-25, où sont représentés la

tension de sortie VS et les courants issus de la décharge IEC, le courant qui traverse le

SCRb2b, ISCR et le n-MOS Q0, IQ0 pendant les 4 premières nanosecondes de la décharge.

Nous observons un pic de tension pendant les premiers instants de la décharge. Ce

pic correspond à l’augmentation de la tension qui est le résultat de la charge de la capacité

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

108

intrinsèque CSCR. En parallèle le SCRb2b est à l’état 0 (état bloqué). Le courant qui passe

dans Q0 est celui de sa capacité intrinsèque soumis à un fort dV/dt (4 V en 100 ps).

Lorsque la tension dépasse le seuil de déclenchement du SCRb2b, la tension diminue

suite au phénomène de repliement puis augmente très rapidement, mettant en évidence la

résistivité élevée du SCRb2b à l’état passant. Ces résultats sont en accord avec les

résultats des mesures précédentes. En effet, nous avons vu que lorsqu’un stress IEC 1kV

est appliqué sur le n-MOS avec la grille à la masse en parallèle avec le SCRb2b, le circuit

ne présente pas de défaillance. La tension aux bornes de l’ensemble est inférieure à 10 V

qui est la tension Vt2 de défaillance du n-MOS Q0. Le SCRb2b se déclenche et suit les

modes de fonctionnement dictés par le modèle.

4.6 Simulation de la protection SCR avec le modèle simplifié du produit alimenté

La simulation électrique d’une décharge IEC sur une version simplifiée du produit

est réalisée. Afin de comprendre le comportement du produit lors de la décharge, nous

avons effectué une simulation simple qui comporte uniquement les trois transistors de

sortie et sa protection. Nous avons utilisé les modèles SPICE des transistors qui incluent

leur capacités parasites et leur diodes de body. Le schéma électrique simulé est illustré sur

la figure suivante (Figure 4-26).

Figure 4.26. Schéma électrique du produit simplifié pour la simulation du stress IEC 1kV sur la sortie de l'amplificateur audio alimenté

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

109

Les tensions d’alimentation sont les mêmes que celles du produit, 5 V pour VBAT et -1,8

V pour VRM. La simulation comporte le n-MOS Q0 et le p-MOS Q1 de l’étage de sortie

de l’amplificateur, le p-MOS de sortie des régulateurs de tension positive LDO P suivi

par les sources VBAT et le n-MOS Q0 suivi par la source négative –VRM. Les grilles des

transistors sont contrôlées avec des sources de tension en série avec des résistances de

1kΩ et des inductances de 0,01µH. Ces résistances représentent la résistance dynamique

de l'amplificateur audio au moment de la décharge IEC. Nous rappelons qu'en statique

l'impédance de sortie est quasiment nulle étant donné que le temps de réponse de

l'amplificateur opérationnel n’est que de 100 microsecondes en comparaison du temps de

montée de l’IEC qui lui est de l'ordre de la nanoseconde. C'est pour cette raison qu'au

moment de la décharge IEC, la sortie de l'amplificateur se comporte comme une

résistance de haute impédance. Dans notre simulation, nous avons ajouté sur la sortie de

l’amplificateur une protection de type SCR (montage en série de 2 composants tête-

bêche) et sa capacité parasite intrinsèque (200 fF).

Nous avons par la suite effectué la simulation du stress IEC 1 kV sur les trois

transistors. Les résultats issus de cette simulation sont illustrés dans la Figure 4-27.

Figure 4.27. Formes d’onde du courant IEC 1 kV et tension VDS de Q0 lorsque l’amplificateur audio est alimenté

Dans cette simulation, nous pouvons observer que lors de la décharge, la tension

sur la sortie augmente rapidement vu la faible capacité intrinsèque du SCRb2b. Celle-ci

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

110

augmente jusqu’à la tension de déclenchement du SCRb2b. Une fois que le composant de

protection est amorcé, le courant de décharge IEC passe à travers celui-ci et une moindre

quantité de courant passe à travers les MOS de sortie Q0 et Q1, donnée par leurs

polarisations de grille. Nous pouvons observer qu’une discontinuité est créée sur le

courant de décharge qui passe dans le SCR pendant les premières nanosecondes de la

décharge. Pendant les premiers temps de la décharge, lorsque le SCR n’est pas encore

déclenché sa capacité intrinsèque se charge. Dès que la tension sur le nœud n1 est au seuil

du déclenchement du SCR, celui-ci se déclenche et grâce à sa faible résistance permet la

décharge de la capacité intrinsèque, en créant un pic de courant d’une amplitude de 1 A

sur le simulateur pour un temps de simulation de 50 picosecondes.

Dans cette simulation, nous pouvons voir les tendances que suivront le courant et

la tension aux bornes de la sortie de l’amplificateur pendant la décharge électrostatique.

Cependant, lors de la caractérisation de ce circuit dans le chapitre précédent, nous avons

conclu que la destruction du circuit est due au non déclenchement du SCR.

Les modèles SPICE des MOS employés pour cette simulation incluent les

résistances de body, mais ils ne sont élaborés que pour fonctionner dans la gamme

d’alimentation du produit, c’est-à-dire entre 0 et 5 V. La valeur de la résistance des diodes

est extraite par simulation et nous avons obtenu un résultat de 480 mΩ. Une analyse

quasi-statique de la décharge IEC sur le produit en incluant dans le modèle les résistances

des diodes body obtenue avec la caractérisation des p-MOS de sortie du produit est

réalisée dans le paragraphe suivant.

4.7 Analyse quasi-statique pour la protection IEC

4.7.1 Chemins de décharge IEC 1ère étape (Figure 4-28)

Dans un premier temps, la partie dynamique du courant IEC passe à travers les

capacités intrinsèques des MOS. La deuxième partie du courant de décharge, moins

rapide, passe à travers le n-MOS Q0 (IEC 1). La charge de la capacité intrinsèque

alimentée par l’IEC augmente à son tour la tension de polarisation de grille. Cette étape

de la décharge est expliquée plus en détail dans le chapitre 3.

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

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Figure 4.28. Chemins de décharge IEC 1ère étape

4.7.2 Chemins de décharge IEC 2ème étape (Figure 4-29)

La tension augmente du fait de la charge de toutes les capacités intrinsèques.

Lorsque la tension dépasse VBAT plus la tension directe (Vf) des deux diodes de body

des p-MOS Q1 et Q3 en série (7 V), un nouveau chemin moins résistif se crée (IEC 2).

Figure 4.29. Chemins de décharge IEC 2ème étape

4.7.3 Chemins de décharge IEC 3ème étape (Figure 4-30)

La tension développée sur la sortie continue à augmenter du fait de la résistance

des jonctions N-P (0,8 Ω). Dès lors que la tension sur la sortie est de 8 V, la protection se

déclenche et la tension sur la sortie se replie à 4 V, les diodes de body redeviennent

bloquées. Le courant passe dans le SCRb2b (IEC 3) et la tension augmente suivant la

résistance intrinsèque de ce dernier (1,6 Ω).

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112

Figure 4.30. Chemins de décharge IEC 3ème étape

4.7.4 Chemins de décharge IEC 4ème étape (Figure 4-31 )

Le seuil de tension des diodes est à nouveau franchi pour un courant IEC de 4,4 A.

Le courant IEC passe dans les deux diodes body présentant une résistance 0,8 Ω (IEC 2)

et à travers la protection (IEC 3) avec une résistance globale de 1,6Ω en parallèle avec

0,8Ω, soit 0,53Ω.

Figure 4.31. Chemins de décharge IEC 4ème étape

4.7.5 Simulation de la protection SCR avec le modèle simplifié du produit alimenté

Pour prendre en compte dans la simulation l’analyse précédente, nous avons

effectué la simulation électrique pour une décharge IEC 1 kV (avec un courant pic

respectif de 4 A) avec cette configuration et en ajustant dans le modèle la résistance

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113

dynamique des diodes de body. Le schéma électrique utilisé pour la simulation finale

simplifié est donné ci-dessous Figure 4-32.

Figure 4.32. Schéma électrique du produit simplifié pour la protection IEC

Ce schéma est valable seulement pour la dernière étape de la décharge IEC et nous

permettra d’obtenir la tension maximum sur le n-MOS Q0.

Les résultats de la simulation sont donnés sur la Figure 4-33.

Figure 4.33. Simulation électrique pour une décharge IEC +1kV sur le modèle du produit simplifié

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114

Nous pouvons observer que la tension maximum V(n1) lors du repliement du SCR

( domaine de validité de la simulation simplifiée) pour une décharge IEC +1 kV est de

7 V , ce qui correspond à la tension de défaillance du n-MOS Q0 ( c’est à dire 8,8 V)

lorsque ce dernier est polarisé. La limite de défaillance de 1 kV du produit est retrouvée

grâce à cette simulation simplifiée, mais prenant en compte tous les éléments

dynamiques. Nous pouvons observer la répartition du courant +IEC entre le SCRb2b

I(SCRb2b) et les diodes de body du p-MOS I(Q1), la première majoritaire étant donnée la

différence de potentiel plus élevée aux bornes du SCRb2b, de 7 V et de 2 V pour les

diodes.

La caractéristique quasi-statique I (V) de l’ensemble du réseau de protection de la

sortie (SCRb2b+p-MOS) est représentée sur la Figure 4-34. Nous avons représenté la

zone de défaillance et les équivalences à niveau de test de décharge IEC.

Figure 4.34. Analyse quasi statique de la décharge IEC sur la sortie du produit avec la protection SCRb2b

La tension dépasse la marge de la zone de défaillance du n-MOS Q0 pour un

courant IEC de 4 A (correspondant au niveau IEC 1kV). Nous pouvons noter que pour

une décharge IEC de 1 kV, la destruction peut être obtenue à deux niveaux. Une première

fois pour un courant très faible inférieur à 500mA, juste avant que le SCR ne se retourne.

C’est d’ailleurs le niveau de défaillance mesuré dans le chapitre 4 figure 4-20. En

admettant que le composant survive à cette première cause de défaillance, dés que l’on

aura atteint les 4 A, la tension de sortie sera à nouveau supérieure à 8 V. L’ajout du SCR

n’est donc pas suffisant pour assurer la protection de la sortie.

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

115

4.8 Proposition de solution pour la protection IEC

Des mesures de renforcement peuvent être mises en place pendant l’élaboration de

la topologie des p-MOS en faisant spécialement attention à la surface utilisée pour les

contacts de substrat (voir Chapitre 3) afin de réduire la résistance des diodes de body.

Nous pourrions penser à diminuer la tension de seuil ainsi que la résistance à l’état

passant de la protection SCRb2b. Ces caractéristiques intrinsèques du composant sont

données par les épaisseurs de diffusion et les dopages dans le silicium, cependant la

technologie est limitée aux besoins du produit et ne peut pas être modifiée.

La solution qui reste est de diminuer la résistance globale de la protection en

implémentant plusieurs composants en parallèle. La Figure 4-35 représente la tension VS

développée par la sortie de l’amplificateur lorsque deux SCR et puis trois SCR sont

placés en parallèle.

Figure 4.35. Analyse quasi statique de la décharge IEC sur le produit avec la nouvelle marge de défaillance

Dans la figure nous pouvons observer que lorsque deux SCR sont en parallèle la

résistance équivalente est de 0,8 Ω. Une fois que la tension arrive au seuil de

déclenchement des diodes de body, un nouveau chemin de décharge est offert au courant

de décharge et la résistance équivalente de l’ensemble SCR plus diodes de body diminue

jusqu’à 0,4 Ω. La capacité intrinsèque de la protection vue par l’amplificateur audio est

doublée mais reste cependant dans la limite capacitive acceptée en sortie. Nous pouvons

suivre le même raisonnement lorsque 3 SCR sont en parallèle, la résistance équivalente

est de 0,53 Ω et de 0,3 Ω une fois que les diodes de body sont déclenchées.

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116

Avec cette étude analytique de la décharge IEC sur le produit, nous pouvons

préconiser les résultats pour l’amélioration de la protection IEC de l’amplificateur audio.

Lorsque deux protections sont en parallèle, le niveau IEC sera supérieur à 1 kV et lorsque

3 protections sont en parallèle, le niveau IEC sera à la limite de 2 kV. Ceci reste

cependant très insuffisant pour rentrer dans le cahier des charges des applications audio

pour la téléphonie. Il nous faut atteindre 8 kV IEC.

Il faut complémenter cette stratégie avec l’augmentation de la tension de

défaillance du transistor n-MOS, la solution proposée est de réaliser un circuit de coupure

dite active et sera expliqué par la suite. Sur la Figure 4-35, nous avons superposé la

nouvelle zone de défaillance que nous aurions si le MOS Q0 n’était pas polarisé. En

considérant que le transistor Q0 supporte 10 V. Le niveau de robustesse IEC serait ainsi

au delà de 4 kV, en suivant la courbe présentée dans la même Figure 4-35 pour 3 SCRb2b

placés en en parallèle.

Figure 4.36. Simulation électrique d’une décharge +IEC 4 kV avec 3 SCRsb2b en parallèle

Nous avons réalisé la simulation électrique d’une décharge IEC + 4kV représenté

dans la figure 4.36 ci-dessus (simulation faite dans la configuration de la figure 4.32).

Comme nous pouvons le constater la tension maximale, V(Q0), aux bornes du transistor

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117

n-MOS est de 10 V. Nous sommes à la limite de défaillance lorsque le n-MOS de sortie

Q0 n’est pas polarisé, ce qui confirme ce que nous avons prévu dans l’analyse quasi-

statique. Dans la section suivante, nous proposons une solution qui consiste à mettre en

place un circuit afin de couper la tension de grille de Q0 dès la détection d’un stress ESD

afin d’augmenter sa tension de défaillance trop faible lorsque le transistor est polarisé.

Nous nommerons ce circuit, « circuit de coupure active ».

4.8.1 Circuit de coupure active.

Dans le chapitre 3, nous avons vu que la défaillance du n-MOS dans le circuit

intégré était due à la surtension source-drain générée par la décharge électrostatique

comme montré dans la figure 3-28. Cette tension de défaillance est d’autant plus faible

que la grille du transistor est alimentée. C’est pour cette raison que nous avons imaginé

un système qui permettrait de connecter la grille du MOS à la masse dès qu’une décharge

ESD est détectée sur la base d’un RC trigger. Nous rappelons que la protection du

produit audio comporte des contraintes très sévères quant à la conception du composant

de protection (tension comprise entre +/- 1,8 V et un courant maximum DC de

fonctionnement de l’amplificateur audio donné pour 45 mA). De plus, la limite acceptée

sur la sortie en termes de capacité parasite est de 80 pF. Le circuit de protection proposé

intègre un système de type RC trigger MOS connecté sur la grille de Q0. Ce système porte

la grille à la masse pendant une décharge IEC. Le système de protection est illustré dans

la Figure 4-37.

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Figure 4.37. Schéma électrique de la protection SCR avec le système RC trigger

MOS pour la protection de Q0

Dans notre schéma de simulation, le transistor de « pull-down » de type n-MOS

appelé Q4 est connecté entre la grille de Q0 et la masse. La grille de Q4 est pilotée par un

réseau RC caractérisé par une constante de temps de 100 ns. Cette valeur est choisie de

telle façon que le réseau soit capable de détecter le temps de montée d’un stress IEC mais

également pour qu’elle puisse maintenir le n-MOS Q4 passant pendant la décharge. Les

valeurs de la résistance (100 kΩ) et la capacité (1 pF) du système de détection ont été

choisies telles que ces composants puissent être intégrés dans la puce (74). Avec ce

circuit de protection, la tension de déclenchement du transistor bipolaire parasite du n-

MOS Q0 serait de 10 V, ce qui permettrait le déclenchement du SCR série placé sur la

sortie.

Nous avons réalisé la simulation électrique du stress IEC 7 kV. Le schéma

électrique de la simulation est représenté dans la Figure 4-38.

VDS_M0

M4 VRM

VRM

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Figure 4.38. Schéma électrique de la simulation simplifiée de la protection IEC avec le système RC trigger MOS

Nous avons procédé à la simplification de la simulation IEC vue dans le sous

chapitre 4.7.5. La taille du transistor Q4 doit être suffisamment importante pour parvenir à

vider la capacité intrinsèque de la grille de Q0 et donc tirer rapidement ce potentiel vers 0

V. Après multiples simulations, nous avons trouvé le bon compromis lorsque le transistor

Q4 possède les dimensions w=1000 µm, l=0,5µm. Le tableau qui résume les résultats des

simulations en faisant varier la taille de Q0 est donné ci-dessous.

Rtrig Ctrig W(Q4) Vgs (Q0) à

t=0,05ns

100kΩ 1 pF 300 µm 580 mV

100kΩ 1 pF 600 µm 410 mV

100kΩ 1 pF 800 µm 310 mV

100kΩ 1 pF 1000 µm 250 mV

100kΩ 1 pF 2000 µm 210 mV

Tableau 4.4. Tension Vgs(Q0) en fonction de la dimension W de Q4

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120

Figure 4.39. Simulation électrique d’une décharge IEC +7.5 kV sur la sortie audio avec la protection IEC

Nous avons réalisé la simulation électrique de la décharge IEC +7.5 kV avec le

circuit de coupure active RC trigger MOS intégré (Figure 4-39). En parallèle, nous avons

inséré quatre SCRb2b en parallèle entre n1 et la masse et la capacité représentant la

capacité intrinsèque équivalente des composants CSCR avec une valeur de 0,8 pF. La

tension de grille de Q0 est polarisée à une tension initiale VGS de 0,6 V. Le produit est

polarisé avec une tension de -1,8 V correspondant à la tension VRM (sortie du régulateur

de tension négatif). La tension V (Q0) est maintenue à la limite de 9,6 V après le

repliement. La tension de la grille de Q0 est portée au dessous de la tension de seuil (VGS

= 500 mV) dès que le circuit de détection voit passer la décharge IEC, et ceci dans un

temps inférieur à 100 ps. Ce temps est bien inférieur au temps de destruction que nous

avions estimé dans le chapitre 3 Figure 3-18. Ainsi la tension de défaillance VT2 du n-

MOS serait portée à la limite de 10 V, obtenue lorsque le MOS est bloqué.

IEC 7,5 kV Te

nsio

n V

GS(M

0)

Tens

ion

VD

S(M

0)

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121

4.8.2 Immunité lors de l’allumage de l’alimentation

Le système RC trigger MOS doit être également immunisé lors de la phase

d’allumage de l’alimentation VBAT. En effet, celle-ci présente une dynamique en tension

susceptible de déclencher le circuit de protection, dans notre cas de simulation, nous

avons choisi un temps de montée de 1 µs. Il est à noter que cette condition de démarrage

est très « agressive ». En effet, pour des applications générales, le démarrage est un

événement très lent où le temps de montée est de l’ordre de la dizaine de microsecondes.

Il ne peut donc pas être (en principe) confondu avec un stress IEC.

Afin de vérifier cela, nous avons réalisé la simulation suivante (Figure 4-40).

Nous appliquons sur notre structure une rampe de tension passant de 0 à 5 V en 1 µs et

nous relevons le courant consommé par le n-MOS Q4.

Figure 4.40. Comportement du nouveau Power Clamp durant la phase de

démarrage de l’alimentation avec un trise= 1 µs.

Nous constatons que le courant traversant le transistor n-MOS Q4 est quasiment

nul (quelques nA) ce qui signifie que le nouveau Power Clamp ne se déclenche pas

intempestivement sur un démarrage d’alimentation avec un temps de montée de 1 µs.

4.8.3 Immunité pendant le fonctionnement du produit

Une protection ESD ne doit pas perturber le fonctionnement normal de

l’amplificateur. Afin de simuler l’impact du signal de sortie en fonctionnement sur le RC

trigger MOS, une tension sinusoïdale d’amplitude 1,5 V et une fréquence de 20 kHz est

rajoutée sur la sortie. (Figure 4-41).

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122

Figure 4.41. Comportement du RC trigger MOS pendant le fonctionnement du produit

Nous constatons que la tension de courant traversant Q4 est de l’ordre du µA ce

qui reste négligeable par rapport à l’amplitude du signal sur la sortie.

En résumé, le RC trigger MOS ne se déclenche pas pendant le fonctionnement

normal du circuit alimenté et reste très bien immunisé par rapport à l’allumage du produit.

4.9 Conclusion

Nous avons réalisé l’analyse de défaillance de l’amplificateur audio avec la

solution SCR en tête bêche implémentée et la topologie spécifique avec une implantation

de contacts de caisson minimale sur le n-MOS de sortie Q0. Cette disposition

augmenterait la tension de déclenchement du transistor bipolaire parasite. Celle-ci serait

d’environ 7,5 V lorsque le n-MOS est polarisé. La fonctionnalité positive et négative du

produit impose l’utilisation d’une protection bidirectionnelle, et une capacité en sortie

limitée par la capacité. Nous avons réalisé les mesures qui nous ont amené à conclure à

l’inefficacité de cette protection qui mène à la défaillance du produit pour une décharge

IEC 1kV. La réalisation de modèles comportementaux pour simuler le thyristor nous à

donné les éléments nécessaires afin de réaliser les simulations électriques de la décharge

IEC sur l’amplificateur avec sa protection. Celui-ci utilise une commande en courant des

états, et applique des équations linéaires qui correspondent à chaque régime du SCR. La

simulation électrique de la décharge IEC sur la sortie de l’amplificateur audio en incluant

le modèle du SCR a confirmé nos hypothèses sur la défaillance du produit. Grâce à ce

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CHAPITRE 4 : ETUDE DE SOLUTION POUR LA PROTECTION D’UN AMPLIFICATEUR AUDIO

123

type d’analyse, il nous a été permis de réaliser une telle simulation, mais aussi de

proposer plusieurs solutions complexes pour protéger efficacement le composant.

Parmi ces solutions, nous avons proposé la mise en place de chemins

supplémentaires pour dériver le courant de décharge. Ceci nous a permis de considérable

ment améliorer les performances en passant de 1 kV à 7,5 kV de robustesse.

De plus, nous avons mis en place un circuit à base de RC trigger MOS pour

maintenir la grille de Q0 à la masse pendant un stress ESD, de façon à augmenter la

tension de claquage du MOS et donc élargir les marges de la protection de cette sortie de

l’amplificateur audio. Les solutions ont été réalisées à travers la simulation électrique

mixte comportementale (Verilog-AMS)/Spectre. La protection de l’amplificateur ne peut

être réalisée que par la combinaison du RC trigger MOS avec une protection

supplémentaire (SCRb2b).

La nouvelle méthode de simulation en incluant des modèles verilog-AMS afin de

simuler le comportement de la protection pendant la décharge ESD a été cruciale pour

l’optimisation de la protection du produit.

La difficulté rencontrée pour la convergence du modèle de protection a été résolue

en imposant un conditionnement de changement d’état selon le courant qui traverse la

protection, plus l’addition de la capacité intrinsèque du SCRb2b qui permet la définition

du courant tout au long de la décharge et spécialement pendant la phase de repliement du

SCRb2b. Cette façon innovatrice de simuler la protection permet de s’affranchir de

modèles physiques dont la mise en place est bien trop complexe.

Nous avons vu qu’une bonne simulation sans inclure le modèle du SCRb2b peut

nous amener à l’échec de la protection du produit. Une analyse rigoureuse du système

soumis à la décharge ESD est capitale lors du choix de la stratégie de protection à

employer. Certes la norme IEC 61000-4-2 demande aux producteurs de CI une robustesse

8 kV et pour les atteindre nous sommes dans l’obligation d’employer l’espace silicium

nécessaire pour dissiper de telles énergies.

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CONCLUSION GENERALE

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CHAPITRE 5 5 Conclusion Générale

Dans ce document, nous avons analysé le comportement d’amplificateurs audio

dédiés à la téléphonie mobile soumis à des décharges électrostatiques. Le principal but

était de garantir la robustesse de ces produits en respectant la norme système IEC 61000-

4-2. Tout produit électronique est protégé contre les décharges électrostatiques dites

classiques, rencontrées dans les zones d’assemblage. Une stratégie de protection est mise

en place dans le circuit intégré pour évacuer les décharges et éviter la destruction du

composant durant les phases de production. Si cette dernière garantie la robustesse des

composants pour les standards HBM, MM, ou autres standard dit composant, elle s’avère

inefficace lors de test système comme l’IEC 61000-4-2 appelé communément pistolet.

L’application de normes systèmes directement sur les composants est très récente. Elle est

fortement liée au développement très rapide des applications embarquées comme la

téléphonie mobile, où les amplificateurs audios sont directement exposés durant la durée

de vie du produit. Dans ce cadre, la société On-semiconducteur doit garantir une

robustesse de 8KV IEC pour ces produits et ceci quelque soit les conditions d’utilisation,

non alimenté, alimenté sous 3.3V (baterie de téléphone) ou 5.5V (telephone sur chargeur).

Les résultats de l’analyse presentée dans ce document nous ont permis de

comprendre les raisons pour lesquelles la robustesse diminue radicalement dans cette

configuration de test. La simplification efficace de la simulation de la décharge IEC dans

le circuit intégré et la création de nouvelles façons de simuler la protection en utilisant le

langage de programmation Verilog-AMS nous a enfin permis de proposer une solution

adéquate pour la protection du produit.

Les contributions apportées par cette thèse sont :

Nous avons présenté dans le chapitre 2 la problématique associée à la protection

des circuits intégrés contre les ESD. Les modèles décrivant les principaux types de

décharges ont été introduits, et les tests industriels ainsi que les instruments de mesure

permettant d’étudier le comportement d’un composant soumis à une ESD ont été exposés.

Les types de composants de protection ESD les plus couramment employés dans

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CONCLUSION GENERALE

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l’industrie ont été présentés. Une deuxième partie est dédiée aux décharges ESD dans les

systèmes en introduisant de nouveaux modèles ainsi que des nouveaux tests industriels

pas encore complètement mis à point. Des nouveaux instruments de mesures innovateurs

ont été présentés. Nous avons fini par la réalisation de l’état de l’art des différents

modèles pour la simulation de la décharge ESD de type IEC 61000-4-2 qui seront utilisés

pour nos études par la suite.

Dans le chapitre 3, la cause de la diminution critique de la robustesse lorsque le

produit est alimenté a été clairement expliquée. Dans le cadre de notre étude, la norme

industrielle IEC 61000-4-2 qui est la plus répandue, et la seule adressant les systèmes en

configuration finale, nous avons fait l’analyse du problème ajouté au système du fait que

le produit est alimenté. Ce problème est nouveau et très complexe. L’analyse de

défaillance au microscope électronique à balayage nous a permis de localiser la

défaillance dans le circuit. Nous avons réalisé l’étude des chemins de décharge IEC à

travers la mesure originale du TLP sur le produit alimenté. La simulation de la décharge

ESD sur le produit alimenté étant très longue, d’une durée de trois à quatre jours due à sa

complexité, nous avons mis en place la simplification du schéma électrique de

l’amplificateur audio. Celle-ci nous a permis de réaliser une simulation précise tout en

restant dans des temps de simulation de l’ordre de la minute. La conjonction de l’analyse

de défaillance, la mesure TLP et la simulation nous a permis de comprendre le

mécanisme qui entraine la défaillance prématurée du produit. En effet, durant le stress

IEC, les diodes ESD prévues pour l’évacuation du courant sont bloquées jusqu’à ce que la

tension dépasse la tension d’alimentation plus la tension de déclenchement des diodes,

contrairement à la stratégie classique où le déclenchement est immédiat. La marge de

manœuvre pour la protection ESD est ainsi diminuée d’une tension équivalente à la

tension d’alimentation du produit. D’un autre coté, la polarisation du transistor de l’étage

de sortie générée un nouveau chemin de décharge où l’intégralité de la décharge IEC

passe dans un premier temps (les diodes ESD sont bloquées). La mise en place de

simulations simplifiées du produit nous a permis d’identifier tous ces chemins de

décharge non prévus et donc la défaillance du produit. La présence de l’alimentation sur

le produit a ainsi une diminution critique de la robustesse ESD.

Dans le dernier chapitre, nous avons commencé par l’étude de l’influence de

l’alimentation de grille sur la tension de déclenchement du transistor bipolaire parasite du

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NMOS, cause de la défaillance. Des mesures silicium ont été réalisées en fonction de la

géométrie et de la tension de polarisation de grille de ce transistor. Nous avons conclu que

la position des contacts de substrat est critique pour la tension VT1. Cette distance doit

rester minimale afin d’assurer une tension maximale de déclenchement du transistor

bipolaire parasite lorsque le n-MOS est alimenté. La topologie des n-MOS en termes de

symétrie et de distance des contacts du substrat devient primordiale pour le bon

fonctionnement de la stratégie ESD employée.

Par la suite, nous avons présenté l’étude de l’amplificateur audio où une stratégie

de protection IEC est mise en œuvre : une protection IEC composée de deux SCR série

montés en tête-bêche est placée en parallèle de la broche de sortie, et le transistor n-MOS

redessiné afin d’augmenter sa robustesse.

La stratégie de protection IEC proposée a été intégrée dans le produit et réalisée

sur silicium. La protection seule a une robustesse IEC de 6 kV mais lorsqu’elle est mise

en parallèle avec le transistor MOS, la robustesse attendue n’est pas obtenue lors des tests

IEC en chutant à 1 kV. Cette technique est donc « transparente ». Nous cherchons donc à

comprendre quelle est la cause pour l’inefficacité de cette stratégie de protection.

L’analyse de défaillance du produit a été réalisée et révèle une fusion de filaments entre

drain et source du n-MOS que nous cherchions à protéger. Deux hypothèses ont été mises

en place : soit le SCR disposé en tête bêche ne s’est pas déclenché, soit celui-ci s’est

déclenché mais sa résistance à l’état passant est trop élevée en entrainant la surtension sur

le n-MOS. A travers les études menés sur des structures envoyées sur le silicium, nous

avons pu faire des mesures vf-TLP qui nous ont conduit à conclure que l’inefficacité de la

stratégie est due à la tension de déclenchement de la protection IEC spécifique qui est

plus élevée que prévue, d’une part et à la diminution de la tension Vt1 du n-MOS à des

niveaux plus faibles que la tension de déclenchement de la protection, d’autre part.

Cette analyse de la défaillance nous a éclairé sur l’importance de la réalisation

d’une simulation complète de la stratégie de protection IEC avec son composant de

protection. En effet, les modèles de simulation du SCR n’existant pas, nous avons

procédé à l’élaboration d’un nouveau modèle en langage Verilog-AMS. Les modèles

développés sont purement comportementaux. Une fois que ce modèle a été validé, nous

l’avons inclus dans la simulation de la décharge dans le produit alimenté et ensuite

procédé à des analyses des chemins de décharge IEC. Ces analyses ont conduit à la

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réalisation de la simplification du circuit jusqu’à arriver à la simulation simple des quatre

transistors de sortie avec leurs grilles pilotées par des générateurs de tension. À travers

cette simulation, nous pouvons estimer quels sont les niveaux de tension développés

pendant l’IEC et contrôler que celle-ci ne dépasse pas la tension de destruction Vt1 du n-

MOS. Ces éléments nous ont permis d’optimiser une solution pour la protection des

produits à venir. En effet, la solution consisterait soit à concevoir une protection qui se

déclenche pour des tensions inférieures à la tension de destruction du n-MOS soit à

réaliser un circuit de détection de l’événement IEC qui permettrait de forcer la

polarisation de grille du n-MOS à 0 V afin de relever sa tension Vt1. La solution a été

validée à l’aide de simulations avec une robustesse finale estimée à 7,5 kV.

Cette méthodologie de simulation pourrait être utilisée sur d’autres types de

produits étant donné que la configuration de sortie de ce produit est assez fréquente. La

connaissance de la tension de défaillance Vt1 des n-MOS lorsque celui-ci est polarisé est

fondamentale, pour la sélection de la protection appropriée. La simulation mixte avec des

modèles comportementaux est un outil dont l’ingénieur ESD ne peut pas se passer avant

l’envoi sur silicium de la stratégie IEC implémentée. Ce nouveau type de décharge génère

des phénomènes nouveaux par rapport aux ESD dites «classiques» et a besoin d’une

stratégie spécifique où une solution innovante peut être d’intégrer un circuit de coupure

active dans le produit comme proposé dans le dernier chapitre de ce manuscrit.

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135

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ANNEXES

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ANNEXES

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8 Annexes

8.1 Programme Verilog-AMS utilisé pour la simulation du SCR

///////////////////////////////////DEBUT///////////////////////////////////////////////////////////////// `include "disciplines.vams" `include "constants.vams" module test(P, N); inout P,N; electrical P,N; branch (P, N) vscr; parameter v1 =-­‐2.0; parameter v2 =-­‐1.0; parameter v3 =8.0; parameter v4 =8.2; parameter v5 =5.5; parameter v6 =9.0; parameter i1 =-­‐1.0; parameter i2 =0.0; parameter i3 =0.1; parameter i4 =0.15; parameter i5 =0.2; parameter i6 =4.0; integer previous_state; integer flag=3 ; integer state; /***********************digital *********************************/ always begin #5 // flag=state; case(state) 0: begin if((I(vscr)>i3 || I(vscr)<(i2)) ) begin if(I(vscr)<(i2)) state=3; else state=1; end end

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1: begin if ((I(vscr)<i3 || I(vscr)>i4)) begin if(V(vscr)>i4) state=2; else state=0; end end 2: begin if (I(vscr)<0) state=0; end 3: begin if (I(vscr)>(i2)) state=0; end endcase end /*******************************************************************************/ analog begin // if(flag==2)begin V(vscr)<+(I(vscr)-­‐(i6-­‐v6*((i6-­‐i5)/(v6-­‐v5))))/((i6-­‐i5)/(v6-­‐v5)) ; end else if(flag==1) begin V(vscr)<+(I(vscr)-­‐(i4-­‐v4*((i4-­‐i3)/(v4-­‐v3))))/((i4-­‐i3)/(v4-­‐v3)) ; end else if(flag==3) begin V(vscr)<+(I(vscr)-­‐(i2-­‐v2*((i2-­‐i1)/(v2-­‐v1))))/((i2-­‐i1)/(v2-­‐v1)) ; end else V(vscr)<+(I(vscr)-­‐(i3-­‐v3*((i3-­‐i2)/(v3-­‐v2))))/((i3-­‐i2)/(v3-­‐v2)) ; end endmodule /*********************************************************************************/

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ANNEXES

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////////////// CAPACITOR //////////////// module capacitor(t1, t2); inout t1, t2; electrical t1, t2; branch (t1, t2) b1; parameter real Cap = 10p; analog begin I(b1) <+ Cap * ddt(V(b1)); end endmodule ////////////// RESISTANCE //////////////// module resistance(t1, t2); inout t1, t2; electrical t1, t2; branch (t1, t2) b1; parameter real Res = 10k; analog begin V(b1) <+ Res * I(b1); end endmodule ////////////// Module de Test //////////////// module sdrc_ckt(); electrical t1, t2,t3,t4,t5; electrical gnd; ground gnd; branch (gnd, t1) b1; branch (gnd,t1) b2; branch (t4,gnd) Vg; parameter real Freq = 200.0e3; analog begin @(initial_step) begin V(Vg)<+2.2;//transition(2.2,40u,0.001u); end I(b1) <+ transition((16.6/0.345510635)*(($abstime/1.1e-­‐6)**1.8)/(1+($abstime/1.1e-­‐6)**1.8)*exp(-­‐$abstime/2.0e-­‐6)+(9.3/0.431546575)*(($abstime/12.0e-­‐6)**1.8)/(1+($abstime/12.0e-­‐6)**1.8)*exp(-­‐$abstime/37.0e-­‐6),40u,0.001u);

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ANNEXES

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end test ttt(t1,gnd); nmos_polar M1(t4,t1,gnd); nmos_polar_com M2(t3,t4,gnd); capacitor C(t1, t3); capacitor1 C1(t4, gnd); resistance R1(t3, gnd); endmodule

8.2 Programme de simulation avec la diode de body

.lib "sdrc.vams" .lib "SOURCE.vams" .lib librairie_spice.lib .lib "op_amp.vams" .lib NMOS_S.lib.txt .ic V(n1)=0 V(n5)=-1.0 V(n9)=-4.5 .ic V(n2)=-1.11 V(n3)=1.9 *************simulation electrique*********************** vbat n19 0 dc 5 xDIEC1 n1 0 IEC xttt n1 0 SCR xC_scr n1 n18 cap_scr Cap=200f xR_cap_scr n17 0 Resistance Res=2 xind_cap_scr n18 0 inductance_p Ind=2n M0 n1 n2 n5 n5 nmos w=3m l=0.5u xR1 n2 n12 Resistance Res=1000 **avec inductance xind1 n11 n12 inductance_p Ind=0.01u V_vgs_M0 n12 0 dc -1.18 vVRM n5 0 dc -1.8 .Tran 10fs 6us 0s noise=no noisestep=1ns traceBreak=yes compress=no compressCoeff=1 compressTolX=0 compressTolY=1u powerup=no timeup=0s .Method GEAR lte=yes lte_reltol=10u .Tolerance "Voltage" 1u .Option Tuning=Swift Swift=1m .PRINT V(N3) V(N2) V(N5) V(N1) V(N8) V(N11) .H 1as 1as 50ps 250m 2 .Temp 27 .Eps 1u 100m 100n

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ANNEXES

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.Trace Tran I(XDIEC1.lt.E[b1]) IN(XTTT.E[vscr].FLOW) ID(M0) Min=-7.0699025e-01 Max=4.6297715e+00 .Trace Tran V(N1) Min=-1.0603846e+00 Max=1.0090740e+01 .Trace Tran IN(XDIEC1.lt.E[b1].FLOW) ID(M0) IN(XD1.G[b1].FLOW) IN(XTTT.E[vscr].FLOW) Min=-7.0699025e-01 Max=4.6297715e+00 .end * .Trace Tran IS(M3) Min=-3.7258078e-03 Max=3.1029350e-03 * .Trace Tran IN(M3.VDS) Min=-3.0054765e+00 Max=-2.9416385e+00 * .Trace Tran IN(VA.VALUE) Min=-3.1000000e+00 Max=1.1156000e+01

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AUTHOR: Sandra GIRALDO TORRES TITLE: Robustness study of embedded amplifiers in mobile applications submitted to Electro Static Discharges (ESD) in their final application. DIRECTORS: Marise BAFLEUR, Fabrice CAIGNET DEFENSE DATE: Toulouse, July the 16th 2013 ABSTRACT:

With improvement in electronic technology shrinking, electronic components are

increasingly becoming sensitive to Electrostatic Discharge (ESD). Nowadays, the

reliability of integrated circuits in the manufacturing field is guaranteed by a set of

standards that define levels of robustness. Nevertheless the protection strategies

implemented in integrated circuits, designed to meet these standards, are not always

enough to ensure the robustness of the components in their final application.

The new reliability problems are not well understood, given the complexity of the

phenomena involved in real systems in operation.

Taking into account these facts, we can question the effectiveness of the strategies used to

protect against « classical ESD » and system-type stresses. All the work presented in this

thesis aims to improve the robustness with respect to these new requirements, in the case

study of analog components dedicated to portable applications (telephony, multimedia).

Starting from a concrete case, for which there is a large difference in the system ESD

robustness between the biased and unbiased product, we will present the various results of

analysis (failure analysis, electrical characterization by impulse like TLP VFTLP, SPICE-

type simulations) that led us to the proposal of an integrated security solution that meets

the requirements.