4. les espÈces prolifÉrantes, introduites,...
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4. LES ESPÈCES PROLIFÉRANTES,
INTRODUITES, ET INVASIVES
Marc VERLAQUE
Michel LAURET
Séminaire RSL, 14 avril 2011, Montpellier, Hôtel de Région
LES PROLIFERATIONS D’ESPECES
EXEMPLE: LES MAREES VERTES EN BRETAGNEPROLIFERATIONS D’ ULVA
= Pullulation d’espèces opportunistes,tolérantes et à croissance rapide suite àune eutrophisation du milieu
CAUSES- Apports massifs d’azote et de phosphore- Fort ensoleillement- Faible profondeur- Faible agitation- Autres facteurs agissant en synergie (pollutions,destruction d’habitats…)
���� Nuisances sur l’écosystème et les activités économi ques
Autres exemples dans les lagunes:Chaetomorpha , Cladophora, Monostroma, Gracilariales
LES PEUPLEMENTS STABLES À FORTES BIOMASSES
- conditions favorables sansperturbation- bon état écologique…
ROLE FONCTIONNEL IMPORTANT: habitat, épuration du m ilieu,production…
Zostera spp .
Autres exemples dans les lagunes:Alsidium corallinum , Halopithys incurva , Valonia aegagropila, Cystoseira barbata …
LES ESPECES INTRODUITES
…ont été beaucoup plus efficaces que lesarmes à feu dans l'extermination despopulations indigènes
Les maladies introduites enAmérique par Christophe Colomb etles conquistadors…
L'extension de l'aire del'espèce est liée, directe-ment ou indirectement, àl'activité humaine .
Le Géranium n'est pas uneespèce introduite en Europe
Il y a une discontinuitégéographique entre larégion d’origine et celled’introduction
L’espèce se reproduit et semaintient, sans l'aide del'homme : l'espèce estnaturalisée.
Définition d’une espèce introduite
LA MÉDITERRANÉE EST UN HOTSPOT D’INTRODUCTIONDE MACROPHYTES MARINS
125
MEDITERRANEE
35
N.E.ATLANTIQUE
202120
MER DUNORD
NOUVELLEZELANDE
AUSTRALIE
NOMBRE D’ESPECES INTRODUITES
MACROPHYTES INTRODUITS EN MEDITERRANEE
Aquarium
Navigation (fouling et eaux de ballast)
Canal de Suez
Transferts de coquillages
Autres
LES VECTEURSD’INTRODUCTION
le commerce des appâts de pêche…
la recherche scientifique…
les rejets volontaires…
Dispersion partransfert decoquillages
Dispersion partransfert decoquillages
UN EXEMPLE DE VOIES MULTIPLES D’INTRODUCTIONUNDARIA PINNATIFIDA
UNDARIA PINNATIFIDA
Introductionaccidentelle avecdes huîtres du japon
« Fuite » desfermesaquacoles
Dispersion par lesbateaux
Dispersion partransfert decoquillages Dispersion
par lesbateaux
Introductionintentionnellepouraquaculture
L’espèce finira par s'intégrerà l'écosystème …
Mais, par définition, une espèceintroduite est forcémentintégrée à l'écosystème !
Quel est le devenir d’une espèce exotiqueaprès son arrivée ?
Abondanceou extension
Modèle A
Modèle B
Abondance
Temps
Arrivée
Natura-lisation
Expansion
Persistance
MODÈLE A: « BOOM AND BUST »
Après une phase de prolifération, l'espèce régresse naturellement etse maintient à de très faibles effectifs. Elle "rent re dans le rang".
Introduite au début du XX siècle, sa prolifération a causé de gravesproblèmes (on l'appellait la "voleuse d'huîtres"). Au jourd'hui,l’espèce est discrète
L’algue brune Colpomenia peregrinaEx.
L’algue bruneSaccharina japonica endémique du
Nord du Japon
X
Introduite à Thau durant les années1970s, elle a disparu aujourd’hui
Autre exemple:
Pourquoi ce déclin?
- L'accoutumance des prédateurs indigènes à sa consommation
- La prolifération de prédateurs ou de parasites, présents lors del'introduction, mais en nombres trop faibles pour c ontrôler l'invasion
- Une diversité génétique trop basse (due à la petite taille del'inoculât), qui rend difficile l’adaptation aux fl uctuations de sonnouveau milieu
- Les effets de la consanguinité(faible taille de l'inoculât)
- La surexploitation desressources (nutrients, proies,hôtes…) Par exemple, à la fin du XIX siècle,
le Phylloxera a cessé de proliférerlorsqu’il a fini d’exterminer levignoble européen
PHASE D'EXPANSION
L'espèce introduite cherche à occuper tous les biotope s et toute l'airegéographique qui lui sont accessibles
PHASE DE FLUCTUATION
Une fois naturalisée, l’espèce fluctue, parfois dans des proportionsconsidérables, comme n'importe quelle espèce native
Abondance
Temps
Arrivée
Natura-lisation
Expansion
MODELE B: « EXPANSION ET FLUCTUATION »
Jusqu'à 10 000 individus/m²
Fonds envahis par les crépidules
Crepidula fornicataUSA � EUROPE
BIOMASSES ESTIMÉES ET SURFACES COUVERTES- Baie de Saint-Brieuc: 250 000 tonnes et 800 km²,- Rade de Brest: 210 000 t et 150 km² (soit 90% de la rade)
En phased’expansiondepuis 1944
Caulerpa racemosa var. cylindracea
1990
Caulerpa racemosa var. cylindracea
1990
2010Biological Invasions (2004), Klein (2007)
amended
En phase d’expansion régulière depuis les années 1990s
Sargassum muticum )
1960s
Sargassum muticum )
1990s
Pourquoi une espèce exotique prolifère ?
Les principales raisonsévoquées sont:
BananierASIEZONE INTERTROPICALE
- un environnement favorable- une croissance rapide- une reproduction efficace- une forte capacité de compétition- des défenses chimiques- et surtout l’absence des ennemis naturels de l’espèce
LES LAGUNES COTIERES SONT DES HOTSPOTS
D’INTRODUCTION D’ESPECES
NOMBRE DE MACROPHYTES INTRODUITS
MAR PICCOLO
Italie
15Cecere & Petrocelli .2009, amend.
3358
VENISEItalie
THAU
France
11
SALSESLEUCATE
France
Sfriso et al. 2009,amend.
Verlaque et al.2007
Verlaque et al.2007
21
BASIND’ARCACHON
Atlantique
Verlaque et al.2007
46 % de la flore marine introduite en Méditerranée
THAU EST UN JARDIN JAPONAIS EN FRANCE
25
BIOMASSE VEGETALE SUR SUBSTRATS DURS
97 - 99% 48 - 95%
Sites
%
PRINTEMPS AUTOMNE
Pourcentage de biomasse Espèces nativesEspèces exotiques
(Boudouresque et al. 2011
Porphyra yezoensis
Nemalion vermiculare
Undaria pinnatifida
Codium fragile
Grateloupia turuturu, G. asi-atica and G. subpectinatum
Colpomenia peregrina
Gracilaria andGracilariopsis
Sargassummuticum
Chrysymenia wrightii
Laurencia okamurae
Ahnfeltiopsis flabelliformis
Dictyotaokamurae
Cystoseirabarbata
Lithophyllumyessoense
Monostromaobscurum
Chordafilum
Ulva rigida
Ulva pertusa
Chondrus giganteus
SUBSTRATS DURS DE L’ETANG DE THAU
Agardhiellasubulata
(Boudouresque et al. 2011)
Gracilaria andGracilariopsis
Cystoseirabarbata
Ulva rigida
SUBSTRATS DURS DE L’ETANG DE THAU
(Boudouresque et al. 2011)
Sargassum muticum
CARACTERISTIQUES- Grande taille (jusqu’à 5 m à Thau)- Croissance très rapide, - Pouvoir reproducteur élevé,- Dispersion des rameaux fertiles,- Grande aptitude à coloniser les substrats durs,
- Faculté d'adaptation importante .
IMPACT ECOLOGIQUE- Compétition avec les espèces benthiques- Compétition avec le phytoplancton
IMPACT ECONOMIQUE- Gêne pour l’aquaculture- Gêne pour la pêche- Gêne pour la navigation- Gêne pour la baignade
Undaria pinnatifida
CARACTERISTIQUES
- Grande taille (1-3 m)
- Stade microscopique avec probable dormance
- Pouvoir reproducteur élevé,
- Croissance très rapide (espèce annuelle),
- Grande aptitude à coloniser les substrats durs,
(notamment les substrats vierges)
- Faculté d'adaptation importante.
IMPACT ECOLOGIQUE
- Compétition avec espèces benthiques
- Compétition avec le phytoplancton
IMPACT ECONOMIQUE
- Gêne pour l’aquaculture
- Gêne pour la pêche
- Gêne pour la navigation (dans les ports)
- Gêne pour la baignade
• Maintenir ou restaurer un bon état écologique
• Réduire les apports en nutrients et en polluants
• Préserver le fonctionnement naturel de la lagune
• Préserver les espèces et les habitats naturels
RECOMMENDATIONS POUR REDUIRE LES RISQUES DE
PROLIFERATION D’ALGUES NITROPHILES
• Informer la profession sur les risques associés aux
importations.
• Produire les naissains en écloseries, en circuit fermé et
avec traitement de l’eau avant rejet.
• Suivre un cahier des charges lors des essais effectués
avec de nouvelles espèces exotiques.
• Appliquer un protocole de décontamination et de
quarantaine sur les importations.
RECOMMENDATIONS POUR REDUIRE LES RISQUES DE
TRANSFERTS D’ALGUES EXOTIQUES
5. Traitement des transferts (eau chaude, saumure ou autres)
au départ et à l’arrivée.
6. Traitement directement avant le transfert, c’est-à-dire
après la semaine de ré-immersion précédant l’expédition.
7. Appliquer l’interdiction du retrempage.
RECOMMENDATIONS POUR REDUIRE LES RISQUES DE
TRANSFERTS D’ALGUES EXOTIQUES
Je vous remercie
pour votre
attentionS. Ruitton