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Intense et percutant comme le style qui l’a fait plusieurs fois champion du monde, solaire et doux comme le ciel de Montpellier où il officie, Thierry Masci, capitaine de guerre de l’équipe de France, se penche avec pudeur sur sa trajectoire, qui épouse passionnément celle du karaté français. TEXTE : E. CHARLOT / PHOTOS : D. BOULANGER 36 OCTOBRE 2010 THIERRY MASCI THIERRY MASCI EN BREF mon fil de vie » « Karaté, Né le 22 juillet 1959 à Lyon, Thierry Masci a obtenu trois titres européens en 1981, 1989 et 1990, les deux derniers en « Ippon-Shobu ». Il a été deux fois champion du monde successivement, en 1986 et 1988. Ancien membre du Groupe d’Intervention de la Police Nationale (GIPN), il s’est plusieurs fois porté volontaire pour des missions dangereuses incluant des prises d’otage. Entraîneur auprès de Francis Didier, il a accompagné le retour de la France au titre de championne du monde par équipes à partir de 1994. Désormais 7 e dan, DTN adjoint chargé du haut niveau et des équipes de France, il continue d’accompagner avec une modestie « d’éternel débutant », une aura de samouraï au cœur tendre et à la pensée droite, la destinée du karaté français. Une passion désormais un tout petit peu moins exclusive depuis qu’il s’est marié, à trente-huit ans, et est devenu l’heureux père de deux enfants. 36-41_OKM39_Masci:Mise en page 1 21/09/10 10:13 Page 36

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Intense et percutantcomme le style qui l’a faitplusieurs fois champion dumonde, solaire et douxcomme le ciel deMontpellier où il officie,Thierry Masci, capitainede guerre de l’équipe deFrance, se penche avecpudeur sur sa trajectoire,qui épouse passionnémentcelle du karaté français.TEXTE : E. CHARLOT / PHOTOS : D. BOULANGER

36 OCTOBRE 2010

THIERRY MASCI

THIERRY MASCI EN BREF

mon fil de vie »« Karaté,

Né le 22 juillet 1959 àLyon, Thierry Masci aobtenu trois titreseuropéens en 1981, 1989et 1990, les deux derniersen «Ippon-Shobu». Il aété deux fois champion dumonde successivement,en 1986 et 1988. Ancienmembre du Grouped’Intervention de laPolice Nationale (GIPN),il s’est plusieurs foisporté volontaire pour des

missions dangereusesincluant des prisesd’otage. Entraîneurauprès de Francis Didier,il a accompagné le retour de la France au titre dechampionne du monde paréquipes à partir de 1994.Désormais 7e dan, DTNadjoint chargé du hautniveau et des équipes deFrance, il continued’accompagner avec unemodestie «d’éternel

débutant», une aura de samouraï au cœurtendre et à la penséedroite, la destinée du karaté français.Une passion désormais un tout petit peu moinsexclusive depuis qu’il s’est marié, à trente-huit ans, et est devenu l’heureuxpère de deux enfants.

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était dans le coin. C’était l’effervescence !Jacky était un combattant, avec des vues pré-cises sur la condition physique, la diététique.Mais il a su nous donner aussi la double cul-ture kata/combat. C’est d’ailleurs par le kata,mon fameux « bassai dai », que j’ai commencéla compétition – c’était le tout début desconfrontations kata – à la belle époque desFischer, Suard, Blanchard. En combat, j’ai étésélectionné en équipe de France et j’ai obtenuune médaille de bronze aux championnatsd’Europe juniors à Paris en 1976.

UNE ÉPOPÉE QUI COMMENCE À LONG BEACHAprès le «scandale» de Long Beach, on a suiviDominique Valéra dans l’aventure de la BoxeAméricaine. Ça a été du sang neuf. On vou-lait tous faire de la jambe avant comme BillWallace. On avait installé un ring dans le club,on travaillait au sac et à la corde, on avait unprévôt de Boxe Anglaise. Mes partenaires,étaient Zenaff et Benacef. On allait fairedu ski de fond, du roller. On faisait régu-lièrement les interclubs avec le COK deFrancis Didier, lequel était déjà cham-pion d’Europe toutes catégories. On fai-sait aussi les compétitions de karaté.On était forts, mais on ne gagnait pasforcément, par ce qu’on ne faisait pastoujours ce qu’on nous demandait !Moi, j’avais tendance à assommer mesadversaires avec kakato-geri. Nousn’étions sans doute pas toujours lesbienvenus, mais on s’en fichait, nousétions jeunes avec une condition phy-sique de folie, nous n’avions pas peurde combattre et nous arrosions aussibien les victoires que les défaites !Une belle jeunesse sportive. Ons’est régalé. Gruss, Didier avaientun œil sur moi et en 1980 on m’aappelé. Jacky ne m’a pas freiné.« Prends ta chance. C’est l’équipe deFrance. Vas-y, et n’oublie jamais que tu es tou-jours en sélection, m’a-t-il dit »

NISHIMURA DANS LES YEUXÀ l’époque, j’avais un bon mae-geri et un bongyaku, un sens des balayages hérité du judo,un physique au-dessus de la moyenne et unmental « engagé ». Sur ce premier champion-nat du monde, nous étions deux dans la ca-tégorie des -70 kg avec Bernard Bilicki. Onperd sur deux Espagnols. Le mien était un« malin » qui ne m’a pas battu sur la tape, mais

VALÉRA, MON TOUT PREMIER PARTENAIREChaque fois que j’allais à la chorale, je pas-sais devant la baie vitrée du Judo Club deVilleurbanne et je voyais ces kimonos blancsen action, captés furtivement, des gestes, dessaluts… À 7 ans, ma mère accepta que j’ailleau judo, sous la responsabilité de Maître AndréGnéma. Le professeur faisait un peu peur. Ilne fallait pas sonner quand la porte était fer-mée ! Il vivait au-dessus de son dojo et sor-tait en criant quand il était dérangé. C’étaitune école de rigueur, dont je comprends main-tenant qu’elle était inspirée par le Japon où ilallait régulièrement. J’étais un bon petit ju-doka assez technique, un peu fluet. Je lisais« Docteur Justice » dans Pif Gadget, un hérospositif qui était aussi fort que les super-hérosde «Strange», que je lisais aussi, mais qui avaitfait de meilleures études. Je gagnais au niveaurégional, mais j’avais eu des déconvenuesavec les campagnards des environs en inter-région. Un jour, Jacky Gerbet, un professeurde karaté qui connaissait bien André Gnéma,lui a demandé de lui fournir des enfants pourune démonstration. Jacky nous enseignait un« bassai dai » collectif. Clou de la soirée,Dominique Valéra, la star de l’Europe KaratéClub des années 70, faisait une ligne avec dixdes meilleurs karatékas du Lyonnais… etc’était moi le petit qui lui lançait un défi ! J’avaisterminé avec un balayage et le pied sur sonventre… Un bon souvenir.

«TU DOIS CHOISIR»J’ai commencé à faire les deux. Mon profes-seur de judo, qui sans doute me voyait dansun rôle de continuateur, a fini par s’en forma-liser. C’était soit le judo, soit le karaté. Je suisallé lui faire part, tout seul, de ma décision. Jequittais le guide de ma jeunesse, quelqu’unde fort pour une aura plus forte encore. Jepense qu’il en a été très peiné, mais il a su mesouhaiter bonne chance. Je dois en tout casquelque chose à cette demande: s’il ne m’avaitpas forcé à choisir, je ne serais peut-être pasdevenu champion du monde.

UNE CULTURE DE LA GAGNEDe 12 à 18 ans, Jacky Gerbert m’a éduquédans l’art du karaté en m’entraînant dans desstages où j’étais le seul jeune, ou presque. Àl’époque, c’était un des clubs phares de la dis-cipline en vogue, grâce à Valéra. Le présidentdu club, c’était Polnareff, et Johnny Hallydayvenait faire du physique chez nous quand il

THIERRY MASCI

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sur le vice. Je suis quand même deuxième pourma première sélection. En 1981, je gagne leschampionnats d’Europe à Venise, mon pèreétait venu me voir en train avec Jacky, ilsavaient dû partir avant la finale. À Taïwan en1982, j’ai rencontré mon premier Japonais.Pendant toute la présentation, j’ai essayé decapter son regard. C’était mon truc à l’époque.Pas une fois je n’ai pu l’obliger à me regarderet c’est moi qui ai épuisé mon énergie. Ensuite,il m’a planté rapidement deux gyaku en te-nant la manche, une technique que j’ai décou-vert à ce moment-là ! J’ai compris trop tarddans le combat que je pouvais marquer moiaussi… Troisième cette fois.

DIDIER, LE MENTORJacky Gerbet m’avait dit au moment de ma sé-lection : « Écoute bien Francis Didier ». Aprèsmes deux premiers guides, je peux dire qu’ilest le troisième. Si Valéra a été le héros inac-cessible de mes 18 ans, Francis a été un men-tor qui m’a remodelé techniquement. Sur leplan de la compréhension du karaté, de saculture, je retrouvais ce que j’avais perçu duJapon à travers la personnalité d’un jeune quifaisait tout à fond. Il nous a appris à être fiersde nous. C’était une école. On l’aurait suivi aubout du monde. C’est toujours le cas pour moiaujourd’hui, hélas ! J’ajoute hélas parce quec’est difficile de suivre un homme comme luiau bout du monde, non ?

SHIN – GI - TAIJ’évoque souvent ce principe fondamental avecles jeunes athlètes qui doivent parfois se de-mander de quoi je parle… Et moi j’ai en têteune image : les déplacements que nous faisionssous la direction de Francis Didier, parfois pen-dant trois quarts d’heure d’affilée. Avancer…reculer… À la fin, on avait la sensation de n’êtreplus qu’un bloc duquel pouvait jaillir la tech-nique. Shin-Gi-Tai, pour moi, c’est ça.

84, DU PIRE AU MEILLEUREn 1984, je fais un nouveau championnat dumonde. Je casse le nez de mon premier ad-versaire. Je n’en revenais pas d’avoir été sinul. J’ai commencé à remettre en questionbeaucoup de chose, analysant ce qui pouvaitencore manquer à ma préparation. J’ai fait at-tention à tout, diététique, récupération, pré-paration physique plus pointue en constituantautour de moi une équipe « pro ». Surtout, jeréussis cette année-là mon concours de la

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THIERRY MASCI

IPPON-SHOBU, LA DERNIÈRE AVENTUREDésormais, je prenais la compétition pour uneexpérience à vivre. J’ai arrêté de gambergeret je me suis fait mon rituel, de la préparationmentale sans le savoir. J’allais dans les sallesavant la compétition, je venais reniflerl’ambiance. Je montais sur le tapis en me di-sant « Ici, c’est chez moi ». Je faisais toutes lessurfaces les unes après les autres ! Je culti-vais la respiration. Après ma préparation avecJacques, j’étais rempli de tout ça et enfin prêtà affronter un Japonais en finale. Ce futHayashi, un monsieur qui fut champion dumonde deux fois, dont une en ippon-shobu.En 1988, je double mon titre et je m’engage

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Police Nationale qui me permettra d’intégrerle GIPN de Lyon en 85. Cette aventure hu-maine m’a conforté, m’a permis de voir autrechose, de relativiser la compétition. Je me sou-viens par exemple d’avoir été pendant tout letemps du procès du groupe terroriste « ActionDirecte », auprès de Jean-Marc Rouillan(Activiste d’extrême gauche condamné pourmeurtre en 1989 à la prison perpétuité en étatde vigilance absolue, NDLR), avec la respon-sabilité devant la nation d’empêcher ceshommes résolus de tenter quoi que ce soit.Quand tu te loupes en sport, il n’y a pas deréelle incidence. Là, ce sont des vies qui étaienten jeu et c’était épuisant.

TAPOL, SAMOURAÏ DES PYRÉNÉESIl avait une réputation de « barjot », c’était leméchant, moi le gentil. En fait, on était deuxcogneurs et ça nous rapprochait. Jacques Tapolétait un peu mon grand frère, j’aimais son hu-mour caustique qui ne plaisait pas à tout lemonde. C’était son idée : on est parti dans lesPyrénées, en short dans la nature. À l’époque,les regroupements, c’était une semaine enjuillet, une autre en août. Pour le reste, on sedébrouillait. Notre idée était de nous surpas-ser, de cultiver le mental. Jacques était un foumagnifique. On faisait du canyoning avant quece ne soit inventé. Quand on voyait un champmoissonné, il fallait qu’on s’entraîne pieds nusdedans, cherchant des solutions de déplace-ment pour ne pas se piquer. Le soir, je meplongeais dans la lecture des « Points Vitaux »ou du «Traité des Cinq Roues». J’étais un mordude culture japonaise, de mythes martiaux, detechniques orientales. Parfois, je sors un vieuxtruc de massage par exemple. Les jeunes sedisent « il est fou », mais je pourrais répondreque c’est leur culture.

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en ippon-shobu. Je n’avais plus rien à prouveren -70 kg, je me suis consacré à ça et au paréquipes jusqu’à la fin de ma carrière. Le ka-raté sans protection, ça change tout ! On sedisait « Si je me rate, il peut m’enfoncer le nezdans la tête ». Un peu inquiétant…

FINIR À PARISQuand Francis Didier m’a demandé de l’aider,je n’ai pas réfléchi longtemps. Je m’installeà Montpellier et j’essaye de donner avecl’équipe de France ce que j’avais appris dela compétition. Une aventure d’introspection,un travail sur soi constant que l’on retrouvedans la vie « réelle », mais aussi, comme dans

la vie, un travail d’équipe. L’union des êtresmalgré leurs différences, devenir plus forten groupe, c’est magnifique. Alors on estretourné dans les Pyrénées ! On a refait unchemin initiatique qui nous a permis detrouver un supplément d’âme pour battreles Anglais, dont la force était d’être unebande de copains. Cherdieu, Le Hétet,Anselmo, Braun, Pinna… C’était aussi ladernière de Marc Pyrée, combattant exem-plaire. J’ai connu le meilleur d’entrée… etma première et historique « biture » ! Ce dontje rêve aujourd’hui, c’est de faire le doublépar équipes à Paris en 2012 devant le pu-blic français et finir là-dessus. Si c’est no-tre destin, ce sera bien.

MON FIL DE VIELe karaté, c’est mon fil de vie. C’est viscéral.Il m’a permis de m’épanouir, de vivre mon pa-radis ici en réalisant mes rêves. Il m’a permisaussi de rassembler autour de moi les gensque j’aime, par la passion partagée, mais aussiparce que c’est mon Gardien de la Paix inté-rieure ! Il t’aide à maîtriser le négatif en toipour créer le maximum d’harmonie dont tues capable. Et si tu es capable de ça, tu peuxrencontrer de belles âmes. Le karaté, c’estla recherche du geste parfait, ça te rend sen-sible à la beauté. Tu ressens des émotionsdevant un rythme, une harmonique, uneforme, un mouvement, une attitude juste.Parfois, j’ai les larmes aux yeux simplementparce que je perçois qu’un groupe est bienensemble. C’est un fil conducteur, une grillede lecture, une ouverture au monde, une fa-çon de comprendre tout le reste.

7e DANOn m’a nommé 7e dan et ça ne me convientguère ! Je me sens encore 6e dan, une pre-mière étape à un autre niveau, du rouge san-guin et guerrier et un peu de blanc del’apaisement. J’ai fait partie de la commissiondes grades, mais juger, je fais ça tout letemps… Alors dans un jury de grade, ce queje préfère, c’est être celui qui ouvre la porte,pour apaiser d’un premier regard, et celui quila ferme sur le candidat après sa prestation,pour le tranquilliser d’un dernier geste.

APRÈS 2012…J’aurai connu tous les grands championnatsde haut niveau sur plusieurs décennies et jetirerai ma révérence. Ce que je ferai ?P izza io lo , pourquo i pas ! J ’a i appr is .Maintenant, ce serait peut-être dommage !Je me sens comme un débutant, toujours leplus jeune du groupe. La limite du haut ni-veau, c’est d’être un carcan à certains égards.Il y a des gens que je n’ai encore pas rencon-trés dans cette fédération comme dans lesautres. C’est sans doute ce que j’aimeraisfaire dans le futur : susciter des rencontres,des colloques. Établir un lien profitable en-tre nos experts et nos entraîneurs. Faire deséchanges avec d’autres nations, s’entraîner,réfléchir, construire ensemble. Même leschampionnats du monde 2012, à Paris, j’aienvie que ce soit une rencontre entre les dif-férentes générations. Je lance d’ailleurs unappel à ceux qui auraient des vieux films decombat. Ça m’intéresse de travailler à met-tre tout ça en lumière et en connexion. ●

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