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22
ISSN 0299 - 0342 CINÉMAS STUDIO : 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS N°307 • décembre 2012 Vendredi 7 décembre Partenariat avec le CCNT voir page 5 LES INVISIBLES un film de Sébastien Lifshitz

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Revue des cinémas Studio. Article sur les films de décembre 2012

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Page 1: 307 dec 12

ISSN

0299 - 0342

CINÉMAS STUDIO : 2 rue des Ursulines, 37000 TOURSN°307 • décembre 2012

Vendredi 7 décembrePartenariat avec le CCNT

voir page 5

LES INVISIBLESun film de Sébastien Lifshitz

Page 2: 307 dec 12

Film proposé au jeune public, les parents restant juges.Toutes les salles des Studio sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. www.studiocine.com

Cinémas Studio – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.com

du 26 décembre 2012 au 1er janvier 20135semaine

du 28 novembre au 4 décembre 20121semaine

TÉLÉGAUCHOde Michel Leclerc

1h52’

LES BÊTES DUSUD SAUVAGE

de Benh Zeitlin

1h32’ VF

ERNEST ETCÉLESTINE

de Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier

LA BALADE DEBABOUCHKA de divers réalisateurs

52’ VF

4H44 DERNIERJOUR SUR TERRE

de Abel Ferrara

1h25’

NIKOLE PETIT RENNE 2

Jorgen Lerdam & Kari Juusonen

1h20’

21h15

16h0017h3021h45

19h30

21h45

16h0017h30+

dimanche11h15

14h1516h0017h45+

dimanche11h00

16h30+

dimanche11h15

14h1516h00+

dimanche11h00

1h15’ VF

Le film imprévuwww.studiocine.com08 92 68 37 01

?

JEANDE LA LUNEde Stéphane Schesch

RENGAINEde Rachid Djaidani

Ciné p’tit dèj’ERNEST ET CÉLESTINE

de Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier

JEAN DE LA LUNEde Stéphan Schesch

ROYAL AFFAIRde Nikolaj Arcel

LES LIGNESDE WELLINGTON

de Valeria Sarmiento

ÊTRE LÀde Régis Sauder

AUGUSTINEde Alice Winocour

1h37’

Le film imprévuwww.studiocine.com08 92 68 37 01

1h36’ VF

1h20’

2h16’

1h42’

2h31’

L’ÉTRANGE CRÉATUREDU LAC NOIR

de Jack Arnold

LITTLE BIRDde Boudewijn Koole

LE CAPITALde Costa Gavras

1h53’

17h45

21h45

21h45

17h00

21h30

21h30

dimanche10h3011h00

11h00

17h00

21h30

?

17h00

19h15

THE BROOKLYNBROTHERS

de Ryan O’Nan

TANGO LIBREde Frédéric Fonteyne

AU-DELÀDES COLLINES

de Cristian Mungiu

OPERACION Ede Miguel Courtois

LES INVISIBLESde Sébastien Lifshitz

1h55’

1h49’

1h37’

1h38’

REBELLEde Kim Nguyen

1h30’ + court métrage 9’

1h25’

14h30

19h30

14h3019h30+

dimanche17h45

14h30

19h45

14h15

19h30

14h15

21h15

19h3021h30

14h15

19h45

17h30

CNPjeudi20h00

COGANLA MORT EN DOUCE

de Andrew Dominik

1h37’

JOUR DE PÊCHEEN PATAGONIE

de Carlos Sorin

1h18’ + court métrage 8’

MAINDANS LA MAIN

de Valérie Donzelli

UN ENFANT DE TOIde Jacques Doillon

2h16’

HÉRITAGE de Hiam Abbass

1h28’

SKYFALLde Sam Mendes

1h25’

2h23’

LOVE ISALL YOU NEED

de Susanne Bier

L’HOMME QUI RITde Jean-Pierre Améris

16h00

14h15

19h15

19h30

14h00

19h15

14h1517h4519h4521h45

14h15

19h00

14h1517h4521h30

17h00

21h30

C I N É M A T H È Q U E

1h46’

2h30’

Rencontre avec le réalisateur dimanche 2décembre après la séance de 17h45

APRÈS MAIde Olivier Assayas

2h02’

1h19’ VF

1h20’

1h22’ VF

mer-sam-dim14h15mer-sam16h00dimanche16h00

3D VF

2D VF

3D VOSoirée présentée par Denis Jourdin,

professeur à l’École des Beaux-arts de Tours.

de Wilhelm Murnau :

LE DERNIER DES HOMMESFAUST

CINÉ P’TIT DÉJ’

DÉBAT avec Mohamed Jaite & JF Troin

Quel Printemps pour le Maroc ?FILM :

Mon Makhzen et moi

Le lundi 31 décembre, les dernières séances de 21h ne seront pas assurées.Le mardi 1er janvier 2013, les séances ne seront assurées qu’à partir de 17h.

1h55’

1h30’ 1h36’ VF

À suivre.

À suivre.

À suivre.

À suivre.

À suivre.

À suivre.

17h30+

mer-samdimanche16h00

À suivre.

Page 3: 307 dec 12

du 5 au 11 décembre 20122semaine

du 12 au 18 décembre 2012 du 19 au 25 décembre 2012

Films pouvant intéresser les 12-17 ans, (les parents restant juges) au même titre que les adultes.Tous les films sont projetés en version originale (sauf indication contraire).www.studiocine.com

Cinémas Studio – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.com

3semaine

4semaine

Le film imprévuwww.studiocine.com

08 92 68 37 01

L’HISTOIRE DUPETIT PAOLOde divers réalisateurs

ARGOde Ben Affleck

59’ VF

1h59’

AU-DELÀDES COLLINES

de Cristian Mungiu

2h30’

1h20’

TROISMONDES

de Catherine Corsini

LES HAUTSDE HURLEVENT

de Andrea Arnold

2h08’

1h41’

mercredisamedi

dimanche16h15

21h30

?

21h15

mercredisamedi

dimanche16h00

17h45

21h45

17h30

21h30

METROPOLISde Fritz Lang

COGANLA MORT EN DOUCE

de Andrew Dominik

LES BÊTES DUSUD SAUVAGE

de Benh Zeitlin

TABOU de Miguel Gomes

1h32’

2h00’

HANNA HALPRINLE SOUFFLE DE LA DANCE

de Ruedi Gerber

1h20’ + court métrage 8’

TÉLÉGAUCHOde Michel Leclerc

HÉRITAGE de Hiam Abbass

1h28’

1h52’

2h25’

lundi19h30

14h30

19h00

14h1517h3019h30

14h30

19h45

CNPjeudi20h00

14h1517h1519h3021h45

14h15

19h45

1h37’

L’ÉTRANGE CRÉATUREDU LAC NOIRde Jack Arnold

ERNEST ETCÉLESTINE

de Benjamin Renner, Vincent Pataret Stéphane Aubier

Le film imprévuwww.studiocine.com

08 92 68 37 01

LA BALADE DEBABOUCHKA de Divers réalisateurs

SUR LE CHEMINDES DUNESde Bavo Defurne

52’ VF

1h36’

LES HAUTSDE HURLEVENT

de Andrea Arnold

2h08’

1h20’

TROISMONDES

de Catherine Corsini

HÉRITAGE de Hiam Abbass

1h28’

1h41’

COGANLA MORT EN DOUCE

de Andrew Dominik

MAINDANS LA MAIN

de Valérie Donzelli

TÉLÉGAUCHOde Michel Leclerc

1h25’

1h52’

LES BÊTES DUSUD SAUVAGE

de Benh Zeitlin

1h32’

LOVE ISALL YOU NEED

de Susanne Bier

4H44 DERNIERJOUR SUR TERRE

de Abel Ferrara

1h25’ + court métrage 8’

1h55’

vendredi19h45

14h1517h4519h45

17h45

21h45

14h1516h00sauf jeu-ven19h4521h30

CNPjeudi20h00

14h15

19h30

14h15

19h30

1h37’

de Robert Siodmak :

LES HOMMES LE DIMANCHEPIÈGES

Les Indignés : une perspectivepour les jeunesELEGIA

de Thomas Guillot

THE BROOKLYNBROTHERSde Ryan O’Nan

COGANLA MORT EN DOUCE

de Andrew Dominik

LES HAUTS DEHURLEVENTde Andrea Arnold

1h37’

2h08’

TABOU de Miguel Gomes

2h00’

LES LIGNESDE WELLINGTON

de Valeria Sarmiento

TROISMONDES

de Catherine Corsini

1h41’

2h31’

1h49’

lundi19h3021h00

14h1517h4519h4521h45

14h30

19h30

14h30

14h15

19h00

CNPjeudi20h00

14h15

19h00

14h1517h1519h15

1h38’ + court métrage 10’

vendredi19h45

L’ÉTRANGECRÉATURE

DU LAC NOIRde Jack Arnold

L’HISTOIRE DUPETIT PAOLO

de divers réalisateurs

TANGO LIBREde Frédéric Fonteyne

LE CAPITALde Costa Gavras

OPERACION Ede Miguel Courtois

1h53’

1h49’

AU-DELÀDES COLLINES

de Cristian Mungiu

2h30’

LESINVISIBLES

de Sébastien Lifshitz

ROYALAFFAIR

de Nikolaj Arcel

2h16’

1h55’

1h37’

Le film imprévuwww.studiocine.com

08 92 68 37 01

17h15+

mer-sam-dim

16h00

19h45

17h00

21h45

17h45

21h45

21h15

mer-sam-dim14h15

mer-sam-dim16h00

17h30

21h45

21h15

?

C I N É M A T H È Q U E 1h19’ VF

59’

1h19’ VF

2D

3D

1h12’

Soirée en partenariat avec le CCNT

Rencontre avec le réalisateur,proche de la chorégraphe

HANNA HALPRINLE SOUFFLE DE LA DANCE

de Ruedi Gerber

19’

1h20’

DÉBAT avec Jérôme Anciberro

Influence des religions dans un État laïqueFILM : ET LA LAÏCITÉ DANS TOUT ÇA ?de Philomène Esposito

14h15+mer-samdimanche16h00+

17h30

C I N É M A T H È Q U E

Le lundi 24 décembre, les dernières séances de 21h ne seront pas assurées.Le mardi 25 décembre, les séances ne seront assurées qu’à partir de 17h.

DÉBAT avec André Lefranc

Les poisons de notre quotidien :un coût pour la santé

LA GRANDE INVASIONde Stéphane Horel

ET LES STUDIO

Rencontre avec le réalisateuraprès la projection

UN ENFANT DE TOIde Jacques Doillon 2h16’

1h36’ VF

14h1516h00sauf jeu-ven17h4519h4521h45

14h1517h4519h4521h45mer-sam-dim16h00

14h15+16h15

saufjeu-ven+17h45+

dim 11h

16h15saufjeudi

vendredi+

dimanche11h15

21h45

?

21h30

14h15+16h00

saufjeu-ven+17h45+

dim 11h

19h30

17h30

21h30

Animation : MERCREDI 14h15

3D

Goûter de Noël : mercrediaprès la séance de 14h15

JEANDE LA LUNEde Stéphane Schesch

Atelier mercredi

ERNEST ETCÉLESTINE

de Benjamin Renner, Vincent Pataret Stéphane Aubier

Page 4: 307 dec 12

Présence graphique contribue à la préservation de l’environnement et atteste être reconnu IMPRIM’VERT.

LES ÉDITIONS DU STUDIO DE TOURS - 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - Mensuel - Prix du numéro 2 €.ÉQUIPE DE RÉDACTION : Sylvie Bordet, Éric Costeix, Isabelle Godeau, Jean-François Pelle, Claude du Peyrat,

Dominique Plumecocq, Claire Prual, Éric Rambeau, Roselyne Savard, Marcelle Schotte,avec la participation de la commission Jeune Public.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric Rambeau – MISE EN PAGES & EN IMAGES : Francis Bordet.ÉQUIPE DE RÉALISATION : Éric Besnier, Roselyne Guérineau – DIRECTEUR : Philippe Lecocq – IMPRIMÉ par PRÉSENCE GRAPHIQUE, Monts (37)

Les STUDIO sont membres de ces associations professionnelles :

AFCAEASSOCIATION

FRANÇAISEDES CINÉMASD’ART ET ESSAI

ACORASSOCIATION

DES CINÉMAS DE L’OUESTPOUR LA RECHERCHE

(Membre co-fondateur)

GNCRGROUPEMENT

NATIONALDES CINÉMASDE RECHERCHE

ACCASSOCIATION

DES CINÉMAS DU CENTRE(Membre co-fondateur)

EUROPAREGROUPEMENTDES SALLES POURLA PROMOTION

DU CINÉMA EUROPÉEN

Éditorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

CNP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

PARTENARIAT CCNTAnna Halprin - Le Souffle de la danse . . . . 5

L E S F I L M S D E A à Z . . . . . . . . . . . . 5

rencontreLouis-Do de Lencquesaing . . . . . . . . . . . 16

Bande annonceSortir du nucléaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

à propos deVous n’avez encore rien vu. . . . . . . . . . . . 19

courts lettragesVous n’avez encore rien vu . . . . . . . . . . . 22

à propos deVous n’avez encore rien vu . . . . . . . . . . . 24

InterférencesCésar doit mourir/Dans la maison . . . 26

InterférencesLa pirogue/Après la batailleLes femmes du bus 628 . . . . . . . . . . . . . . . 28

rencontreOlivier Assayas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Vos critiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

Jeune Public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

FILM DU MOIS : LES INVISIBLES . . . . . . . . . . . . . . . 36

GRILLE PROGRAMME . . . . . . pages centrales

La cafétéria des Studiogérée par l'association AIR (chantier d'insertion),

accueille les abonnés des Studiotous les jours de 16h00 à 21h45sur présentation des cartes abonné et cafétéria.

Tél : 02 47 20 85 77

Site : www.studiocine.comet un lien vers notre page Facebook : cinémas STUDIO

S O M M A I R Edécembre 2012

Horaires d’ouverture :

lundi : de 14h00 à 19h00mercredi : de 14h00 à 17h00

jeudi : de 14h00 à 17h00vendredi : de 14h00 à 19h00samedi : de 14h30 à 17h00La bibliothèque est fermée

les mardis, dimanches et les vacances scolaires.

La cafeteria sera ferméedu 24 décembre au 1er janvier inclus.

Page 5: 307 dec 12

3Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 2012

éditorial

Studio : Une aventure, un livre

9 mars 1963, i l y a bientôt 50 ans. Unenouvelle salle de cinéma, le Studio, ouvre àTours. Son créateur : Henri Fontaine. Il estprêtre à Ambillou et aussi un des dirigeantsdu Comité diocésain pour le cinéma, plusconnu sous le nom de Tec (TechniqueÉducation Culture).Cette naissance est un défi au bon sens carHenri Fontaine veut que le Studio ne soit pasconfessionnel, mais laïc et ouvert à tous.Néanmoins l’association qui va gérer la salleest constituée d’un groupe de catholiques,issus pour beaucoup de l’Éducationpopulaire et surtout de cette mouvance trèsvivante à l’époque, les cathos de gauche. Et puis, à Tours il y a pléthore de salles decinéma et elles sont en difficulté,concurrencées par la télévision. L’initiatived’Henri Fontaine est donc un pari impossible.Et pourtant : la réussite du Studio dépassetoutes ses espérances. Il a choisi la difficultéen programmant du cinéma d’art et essai enrefusant la logique commerciale. C’est peut-être sa chance et son idée de génie. La salleréalise plus de 20 000 entrées la premièreannée, plus de 35 000 cinq ans plus tard. Lesabonnés sont 318 en 1963 et 2 500 en 1968,alors qu’il n’y a qu’une salle et une seuleséance par jour !1968 : une deuxième salle de 48 places,acceptant les fumeurs (mais si !) ouvre. Suitune troisième en 1971 : elle est située rueÉdouard-Vaillant. Cette ouverture n’était passouhaitée : elle a été imposée par laconcurrence. Incroyable, mais vrai : c’est uneréussite qui fait blêmir le camp des sallescommerciales. Elle fait doubler le nombred’entrées annuelles.

Une quatrième salle – voulue cette fois –s’ajoute en 1975. En 1980, le Studio 3 quittela rue Édouard-Vaillant pour s’installer rue desUrsulines. Tout semble réussir aux Studio.Arrive alors la catastrophe : le 26 février 1985,un incendie détruit le complexe, seules deuxsalles sont épargnées. Loin de baisser lesbras, les associations qui les animent relèventle défi de les rebâtir. Les habitués, abonnés etspectateurs, ont manifesté vivement leursolidarité et leur envie que les Studio restentvivants. Et leur reconstruction est une nouvelleréussite.Aujourd’hui, sept salles accueillent le publictourangeau. Le chiffre annuel des entréesdépasse les 370 000, vous êtes plus de25 000 abonnés. Et l ’enthousiasme esttoujours grand. Malgré la perspective de lacréation d’un troisième multiplexe à Tours-nord, qui menacerait sérieusement leur fragileéquilibre économique, les Studio sontdéterminés à défendre leur existence et àpoursuivre leur œuvre. Cette aventure d’un demi-siècle, pleine depéripéties, cette épopée d’un cinéma hors-norme résolu à affronter les difficultés pourdéfendre ses idéaux, retrouvez-la dans unlivre de 300 pages (environ), accompagnéd’une riche iconographie et édité par lesStudio. Son titre : Cinémas Studio de Tours,50 ans d’aventure. À paraître début février2013. À lire absolument pour ceux qui nousaiment et nous soutiennent, pour ceux quiveulent tout savoir de leur cinéma préféré…Et pour les autres.Il sera en vente à l’accueil et à la bibliothèquedu complexe, ainsi qu’à la Boîte à Livres.

CdP

N’oubliez pas qu’il est toujours possible d’offrir des chèques cadeauxdes Studio (pour un montant unitaire de 5 euros), chèques qui peu-vent servir à l’achat de places comme de la carte d’abonnement.Pour tous renseignements : http://goo.gl/xxsw3

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5Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 2012Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 20124

Le CNP, la LDH, le NPA et l’ACET proposent :

Quel printemps pour le Maroc ?

Au Maroc, une élite proche du roi (le Makhzen),refuse de lâcher prise malgré les appels à plus dedémocratie et au respect des Droits de l’Homme.C’est ce que nous montre Nadir Bouhmouch dansun documentaire qui fut difficile à tourner, parceque la peur dominait les habitants des quartierspopulaires qu’il filmait et aussi du fait des confis-cations de matériel par l’administration maro-caine.Film : mON mAkhzEN ET mOi (2011).DébAT sur la situation explosive du Maroc, sonavenir et sa place dans le monde arabe, avec lesassociations ainsi que mohamed Jaite, militant,membre du Collectif du 20 février, de «  l’Associa-tion marocaine des Droits de l’Homme, et J.F.Troin, géographe spécialiste du monde arabe.

Le CNP, la FOL, Attac et le NPA proposent :Les Indignés :

une perspective pour les Jeunes ?

En mai 2011, naissait en Espagne une mobilisationde masse de la jeunesse face à la crise du chô-mage. Ayant pris une ampleur européenne etmondiale depuis, ce mouvement des indignésinterroge le politique.Est-il lui-même porteur d’une proposition de nou-veau projet politique par les jeunes ? Les jeunesles plus précaires se reconnaissent-ils dans cemouvement ? Quels changements laisse-t-il entre-voir dans les formes d’engagement de la jeunesse ?Nous vous proposerons une fiction de 19 minutesréalisée par Thomas Guillot à Tours : ElEGiA.Cette projection sera suivie d’un DébAT.

jeudi 29 novembre - 20h00

jeudi 6 décembre - 20h00

Le CNP, l’Association pour le Droit à Mourir dans laDignité, les Amis du monde Diplomatique, Convergences

Service Public 37 proposent : Inluence des religions

dans un état laïcTout le monde s’accorde pour constater undéclin sensible de la pratique religieuse. Cela estvrai pour le catholicisme, religion majoritaire, maisaussi pour les autres confessions. La société se laï-cise. Malgré cela, les autorités religieuses cher-chent toujours à édicter des règles de conduite àleurs concitoyens. Comment la France laïquepeut-elle s’accommoder de ces pressions, aurisque d’en oublier les fondements mêmes de lalaïcité ?Film :  ET lA lAÏCiTE DANS TOUT CA ?de Philomène Esposito – 2012 – 52’.DébAT avec Jérôme Anciberro, rédacteuren chef de Témoignage Chrétien.

Le CNP, la SEPANT, Fondation Sciences Citoyennes etSaint Avertin Avenir proposent :

Les poisonsde notre quotidien :

un coût pour la santéNotre environnement est envahi par la proliféra-tion de molécules incontrôlées issues des pro-duits chimiques  : ceux-ci occupent indifférem-ment, air, eau et sols, objets et assiettes. Il ne s’agitpas d’en nier l’aspect positif mais l’overdose agagné. C’est surtout l’absence de mesure desimpacts sur la santé et l’environnement qui est encause.On invente environ 5 000 molécules par an,quelques centaines seulement sont contrôlées.Mais ni les faibles dosages, ni les cocktails ne sontévalués. Combien de produits dits hygiéniques« plus blanc, plus actif, plus fort » – et surtout plusnocifs –, s’entassent sur nos étagères ?Film : lA GRANDE iNVASiON de Sté-phane Horel, dresse l’inventaire « d’une bombe àretardement ». DébAT avec André Lefranc duRéseau Environnement Santé.

jeudi 20 décembre - 20h00

jeudi 13 décembre - 20h00

Les films de A à Z08 92 68 37 01 – www.studiocine.com

AVANT lES FilmS, DANS lES SAllES, AU mOiS DE DéCEmbRE :• Supplément d’âme de Jean-Philippe Viret (studio 1-2-4-5-6) • Sunken Condos de Donald Fagen (studio 3 et 7).

Musiques sélectionnées par Eric Pétry de RCF St Martin.

Sur le site des Studio (cliquer sur : PlUS D’iNFOS, pour entrer dans la fiche film), vous trouverezdes présentations signées des films que les rédacteurs auront vus après leur sortie en salle.

Les fiches non signées ont été établies de manière neutre à partir des informations disponibles au moment où nous imprimons.

w w w . s t u d i o c i n e . c o m

l’apocalypse est pour demain matin à 4h44. ÀNew York, Cisco, un acteur talentueux, et sacompagne, Skye, artiste peintre, s’apprêtent àpasser leur dernière soirée ensemble. Commela plupart des humains, ils ont accepté leur des-tin, pourtant, tout n’est pas si simple et flam-bées de panique ou de colère scandent l’ap-proche de l’heure fatidique…« Que mes films parlent de la fin du monde ou devampires, explique Abel Ferrara, quel que soitleur genre cinématographique, ils s’intéressent enfait à l’individu, à des hommes confrontés au quo-tidien, au cauchemar de la vie ou au bonheur de lavie  ». Pointant la fascination naturelle del’homme pour les catastrophes, ainsi que la frin-gale d’images de la société actuelle, Abel Fer-rara (Mary, Nos funérailles ou Bad lieutenant) sesitue à l’opposé  des productions pyrotech-niques bardées d’effets spéciaux. Cet amateur

4h44, dernier jour sur terreUSA – 2011 – 1h22, de Abel Ferrara,

avec Willem Dafoe, Shanyn Leigh, Natasha Lyon…

de violence et de provocation, raconte ce der-nier jour sur terre avec sérénité. Comme si unenouvelle page venait de s’ouvrir, dans sa viecomme dans sa filmographie. JF

+ COURT méTRAGEsemaine du 19 au 25 décembre

La Fille en faceBelgique –2010 – 8’, de Renaud Callebaut,

avec Clamar Brüls, Aurore Valentine, Safya Latrèche.

Portrait d’une pionnière de la danse contem-poraine, c’est le premier long-métrage à racon-ter les 70 ans de carrière de la lumineuse AnnaHalprin. Chronologiquement, basé sur un spec-tacle new yorkais où la danseuse raconte sesmultiples expériences, le film mélange docu-ments d’époque et interviews de ses proches.En introduisant une approche expérimentaledes gestes du quotidien et des interactions pos-

Anna Halprin, le souffle de la danseSuisse – 2012 – 1h20, documentaire de Ruedi Gerber. A

PARTENARIAT AVEC LE CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL DE TOURS

Vendredi 7 décembre à 19h45, en partenariat avec leCCNT, les Studio proposent une avant première du film AnnaHalprin, LE SOUFFLE DE LA DANSE et rencontre avec RuediGerber le réalisateur, proche de cette chorégraphe et dan-seuse qui a marqué l'histoire de la danse contemporaine.

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7Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 2012Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 2012

revient un jour d’Allemagne pour y emmenerVoichita, la seule personne qu’elle ait jamaisaimée et qui l’ait jamais aimée. Mais Voichita arencontré Dieu et il est bien difficile d’avoirDieu comme rival. Voichita voulant faire parta-ger sa foi à Alina, héberge son amie au monas-tère. L’expérience va se révéler bien particu-lière, Alina entrant en conflit avec l’institution…Le réalisateur de 4 mois, 3 semaines, 2 jours(Palme d’or 2007) s’est inspiré ici d’une histoirevéridique. En abordant «  la peur et l’hypocrisie(ce qui perdure de la Roumanie de Ceausescu),[sur] l’injustice et l’indifférence (les corps sociauxdéfaillants de la société postcommuniste) » et ceque l’on peut faire par amour, Au-delà des col-lines a reçu à Cannes 2012 les Prix du scénarioet d’interprétation féminine !

Sources : dossier de presse, lemonde.fr, lexpress.fr

1885, Paris, l’hiver. Augustine, une jeune femmede chambre de dix-neuf ans, est sujette à denombreuses crises d’une maladie mystérieuse :l’hystérie, qu’étudie le professeur Charcot. Elledevient rapidement son cobaye favori et lavedette de ses démonstrations d’hypnose. Mais,peu à peu, l’objet d’étude devient objet dedésir…De la photo à la musique en passant par lesdécors, Augustine est une superbe réussiteesthétique. Mais ce sont les êtres humains quiont la part belle du film. Superbement incarnés,Charcot et Augustine sont des personnagespassionnants historiquement mais aussi demagnifiques sujets de cinéma. Pour son premierlong métrage, Alice Winocour n’a pas choisi lafacilité mais a réalisé, loin de toute momifica-tion passéiste, un film plein de vie qui pose desquestions sans asséner des réponses et quiamène une intéressante réflexion sur les jeuxdu simulacre et du réel, bref sur le cinéma. JF

AugustineFrance – 2012 – 1h42, de Alice Winocour,

avec Vincent Lindon, Soko, Olivier Rabourdin, Chiara Mastroianni…

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Dans le sud de la Louisiane, un peuple d’irré-ductibles villageois vit dans un paradis en sur-sis, derrière une digue non faite pour les pro-téger de la montée des eaux mais pourprotéger des intérêts pétroliers. Là, un père(Wink) prend soin de sa petite fille de six ans(Hushpuppy) de manière rude, dans un abri defortune. Il lui apprend à résister à tout et jus-qu’au bout, même quand une tempête apoca-lyptique se déclenche…Tout au long du film, nous sommes totalementsous le charme de cette fillette au regard vif etintelligent, au caractère candide mais aussi fortface à la dureté de la vie qui est la sienne. Entreson père et elle, valsent des sentiments mêlantgrâce, rudesse, tendresse, brutalité. Benh Zeitlin fait preuve d’une écriture cinéma-tographique originale. Son premier film estenvoûtant, la nature sauvage et dévastée d’unebeauté stupéfiante, la musique saisissante.Les Bêtes du sud sauvage a été couronné au fes-tival de Deauville et à Sundance après avoirremporté trois prix dont la Caméra d’or àCannes. MS

À la tête de Phénix, une des premières banqueseuropéennes, Marc Tourneuil joue au « Robindes bois moderne » qui va « prendre aux pauvreset donner aux riches ». Cet homme fascinant estaussi détestable, sans pitié, assoiffé d’argent etde pouvoir. Il nous entraîne dans les coulissesdes hautes sphères bancaires, entre Paris,

La Balade de Babouchka

Les Bêtes du sud sauvageUSA – 2012 - 1h32, de Benh Zeitlin,

avec Ouvenzhané Wallis, Dwight Henry, Jonshel Alexander…

Le CapitalFrance – 2012 – 1h53, de Costa-Gavras,

avec Gad Elmaleh, Gabriel Byrne, Natacha Régnier, Céline Sallette…

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sibles avec l’architecture et le paysage, AnnaHalprin révolutionna la danse aux côtés desplus grands (Trisha Brown, Merce Cunnin-gham…) Mais c’est un film qui ne s’adresse pasqu’aux passionnés de danse car c’est aussi leportrait d’une vieille femme (elle a dansé àpresque 90 ans) qui a toujours essayé de mélan-ger l’art, la nature, les pratiques thérapeutiqueset la vie. « La danse a toujours été un moyen pourcomprendre le sens de la vie. » « Les oiseaux dan-sent. Les nuages dansent. Tout est mouvement per-pétuel. La vie est mouvement. » Passionnant. DP

+ COURT méTRAGE

semaine du 12 au 18 décembreBarbara

France – 2011 – 08’, de Erwin Lee, Scénario : Solveig Anspach, avec TyssiaGatuhau Wahnawé, Philippe Charette.

Région parisienne, début des années 70 : « Cen’est plus le moment authentiquement révolution-naire de Mai 68, mais son sillage. » Le fond del’air est rouge, et le petit groupe de terminalesd’un lycée de banlieue suivi par Assayas estultrapolitisé. Cette fresque autobiographique –le personnage principal, Gilles, peint, dessine,et deviendra bientôt cinéaste –, est avant toutun film d’apprentissage, où chacun cherche sonchemin personnel à travers les sentimentsamoureux, les études et le choix d’un métier.Des manifs parisiennes parfois ultra-violentesaux conflits entre les diverses fractions de lagauche, de l’explosion du rock à l’avènementdes drogues, sans oublier les escapades initia-tiques en Ardèche, Italie et Népal, nous bai-gnons en permanence dans la contre-culturemusicale et politique du temps. « Aujourd’hui, dit

Vendredi 7 décembre à 19h45 en partenariatavec le CCNT, les Studio proposent une AVANTPREmiÈRE du film et rencontre avec RuediGerber le réalisateur, proche de la chorégraphe.

Après maiFrance – 2012 – 2h02 – de Olivier Assayas,

avec Clément Métayer, Lola Creton…

Assayas, on a tendance à représenter une adoles-cence rigolarde, allant de fête en drague. Ce n’estpas le sentiment que j’ai gardé de la mienne, oùl’amour de la vie s’alliait à la mélancolie et ausérieux. » Après mai a obtenu le Prix du meilleurscénario au festival de Venise. SBFilmographie récente : 2007 : Boarding Gate ; 2008 : L’Heured’été ;2010 : Carlos.

Après la révolution iranienne, les membres del’ambassade étasunienne de Téhéran se retrou-vent pris en otage. Alors que leur captivitédure, la CIA cherche un moyen de faire sortirceux des otages qui sont parvenus à se réfugierchez l’ambassadeur du Canada.La solution adoptée sera de monter une fausseéquipe de cinéma canadienne censée tournerun film en Iran, qui fera sortir les évadés en lesfaisant passer pour des membres de l’équipe detournage. Le projet est délicat et doit êtremonté très vite avant que les autorités ira-niennes ne comprennent ce qui se prépare.Pour ajouter encore à l’invraisemblance du pro-jet, il est question de tourner un film descience-fiction en plein désert iranien… oui, unfilm de SF hollywoodien tourné en Iran enpleine crise des otages…La presse a abondamment loué les qualités duscénario de Argo (une histoire vraie demeuréesecrète pendant près de vingt ans !) mais aussicelles d’une mise en scène qui sait manier lesuspense et la tension sans avoir recours auxtrucs habituels des films d’action et de sus-pense.

Sources : rogerebert.com, sfgate.com

Amies depuis l’enfance, Alina et Voichita sesont connues à l’orphelinat. Séparées, Alina

Argo2012 – 2h, de Ben Affleck,

avec Ben Affleck, John Goodman, Bryan Cranston…

Au-delà des collinesRoumanie – 2012 – 2h30, de Cristian Mungiu,

avec Cosmina Stratan, Cristina Flutur, Valeriu Andriuta…

Film proposé au jeune public, les parents restant juges.

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Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 20128 9Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 2012

Miami, Tokyo, New York…Costa-Gavras nous revient avec une adaptationdu roman satirique et éponyme de StéphaneOsmont. Il dénonce le cynisme financier etdresse le portrait des hommes avides et sansscrupules qui font fonctionner ce système. Le réalisateur a choisi Gad Elmaleh dans un rôleoù on ne l’attend pas. « C’est une métamorphosetotale », souligne-t-il, lui qui ne dévie pas de l’en-gagement politique qui le caractérise depuis Z(1969), L’Aveu (1970), État de siège (1973), Mis-sing (1982), Amen (2001) ou Le Couperet (2004).Venez découvrir ce thriller politique et finan-cier, à l’intrigue internationale et doté d’un cas-ting séduisant ! MS

Après son étrange western, très réussi, L’As-sassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford(2007), le réalisateur s’attaque au genre duthriller avec un sujet original : de petits gang-sters braquent une partie de poker illégaleorganisée par la mafia. Celle-ci, qui ne peut tolé-rer un tel crime de lèse-majesté, engage untueur, Jackie Cogan, pour éliminer les trublions.Mais la situation dégénère, les commanditairesne savent plus ce qu’ils veulent, les assassinssont las…Par le biais d’un sujet volontairement malmené,comme ses personnages, Andrew Dominikdresse le portrait d’une Amérique en décom-position, ayant perdu ses repères et dominéepar la corruption. Tout cela avec un humourcaustique qui est la marque du cinéaste.

Sources : dossier de presse, cinema-france.com.

Dans le monde conventionnel des ours, il estmal vu de se lier d’amitié avec une souris. Etpourtant, Ernest, gros ours marginal, clown etmusicien, va accueillir chez lui la petite Céles-

Cogan, la mort en douceUSA – 2011 – 1h37, d’Andrew Dominik,

avec Brad Pitt, Richard Jenkins, James Gandolfini…

Ernest et CélestineFrance – 2012 – 1h20, film d’animation de Benjamin Renner,

Stéphane Patar et Vincent Patar.

tine, une orpheline qui a fui le monde souter-rain des rongeurs. Ces deux solitaires vont sesoutenir et se réconforter, et bousculer ainsil’ordre établi.Ernest et Célestine est une série de 25 albumspour enfants de Gabrielle Vincent. Sur grandécran, on retrouve la douceur pastel de sonunivers, la folie douce des créateurs belges dePic Pic et André, la poésie de Daniel Pennac quia signé le scénario. Le résultat sembleconvaincre à la fois les enfants et les adultes :« un enchantement, une fable irrésistible où l’in-vention visuelle est au service des hilarants per-sonnages et d’un récit qui ne souffre d’aucun tempsmort. » « Cette histoire de fraternité entre deuxêtres différents, dont les mondes sont normalementamenés à s’affronter, devrait enchanter les petitset donner du baume au cœur à leurs parents.. »Quant à la musique, signée par Vincent Cour-tois, elle est interprétée par de grands musi-ciens (Louis Sclavis, Dominique Pifarély) avecdeux chansons chantées par Thomas Fersen.Sources : liberation.fr – le nouvelobs.com – rue89.com – abusde-

cinema.com

Un explorateur découvre par hasard une mainpalmée fossilisée en Amazonie, figée dans laroche. En contre-champ, une même main iden-tique, mais bien vivante, émerge lentement dulac voisin et se pose sur la rive. Les explora-teurs reviennent pour étudier le spécimen dansle cadre d’une expédition, tournant à la traquede la bête qui, pour se défendre, s’en prend àl’équipage.Réalisé par un maître de la série B (Tarantula etL’Homme qui rétrécit, devenus des classiques parla suite) ce film ressort en 3D restaurée etnumérique. L’un des premiers films en relief,dont le résultat fut décevant à l’époque, comptetenu des mauvaises conditions de projection.Célèbre pour sa créature qui vaut le détour,terrifiant croisement entre l’homme et l’am-

L’Étrange créature du lac noirUSA – 1954 – 1h20, de Jack Arnold,

avec Richard Carlson, Julie Adams, Antonio Moreno…

phibien, c’est surtout l’atmosphère mystérieusedu film qui en fait un chef-d’œuvre incontour-nable. EC

À la prison des Baumettes une équipe de soi-gnants reçoit les prisonniers qui, devant eux,deviennent aussi des patients. Pour ces ergo-thérapeuthes, infirmiers ou psychiatres, leshommes qui passent devant eux ne sont plusseulement des détenus et le lieu de leurs ren-dez-vous n’est plus seulement une prison, ildevient un espace, un temps de liberté très sur-veillée, espace et temps qui ne peuvent existerque parce que les professionnels qui y tra-vaillent s’échinent à le maintenir en vie. Mêmesi certains d’entre eux peuvent en arriver àquestionner le bien-fondé ou l’efficacité de leurdémarche.Régis Sauder a choisi de porter sa caméra dansun espace encore moins filmé que les prisons :les lieux de soin en prison. Et il l’a fait sans cher-cher à en masquer les défauts, les brutalités quifinissent par atteindre même ceux qui y oeu-vrent avec conviction et détermination.

Sources : dossier de presse

Andrea Arnold, réalisatrice de Red Road en2006 et Fish Tank en 2009, primés à Cannes,s’attaque au roman mythique d’Emily Brontë.On connaît le sujet : un fermier recueille unjeune vagabond, Heathcliff, qu’il va élever avecses deux enfants, Hindley et Cathy. Entre Cathyet Heathcliff naît une grande affection, mais lefrère de Cathy haït le jeune intrus. Le pèremeurt, Cathy se marie, Heathcliff se sent trahiet abandonné, il s’enfuit mais ne peut renoncerà Cathy.

Être làFrance – 2012 – 1h37, de Régis Sauder.

Les Hauts de HurleventGrande-Bretagne – 2011 – 2h08, d’Andrea Arnold,

avec James Howson, Kaya Rose Scodelario, Shannon Beer…

Ce roman trouble et romantique a passionnéde nombreuses générations, et de nombreuxcinéastes – dont Wyler et Bunuel –l’ont adapté.Une version de plus ? Pas seulement : le filmd’Andrea Arnold s’annonce comme une adap-tation libre et réussie, où la réalisatrice a faitd’Heathcliff un personnage noir avec beaucoupd’habileté. Et il semble qu’elle n’ait pas sonpareil pour filmer les landes sombres et tra-giques de l’Angleterre.

Sources : dossier de presse, ed-wood.net, abusdecine.com.

Sur fond de guerre du Liban avec Israël en2006, une famille palestinienne se rassembledans le nord de la Galilée pour célébrer lemariage de l’une de leurs filles. Lorsque le patri-arche tombe dans le coma, les conflits internesfont exploser peu à peu l’harmonie familiale,révélant secrets et mensonges jusqu’alorsenfouis…Héritage est le premier long-métrage de HiamAbbass née dans un village de Galilée en Israëlen 1960 mais installée en France depuis lesannées 80, où elle a commencé sa carrière d’ac-trice. Devenue célèbre avec Satin rouge de latunisienne Raja Amari, elle a travaillé à la foisavec les meilleurs réalisateurs proche-orien-taux (Noces en Galilée de Michel Khleifi, La Portedu soleil de Yousry Nassrallah, Free zone etDésengagement d’Amos Gitaï, Les Citronniersd’Eran Riklis) mais aussi avec des réalisateursfrançais (Patrice Chéreau, Jean Becker, NicolasSaada, Thierry Binisti) ou américains (Jim Jar-musch, Thomas Mac Carthy, Julian Schnabel).« On sait tous que si on se met ensemble, les êtreshumains, les frontières réelles on peut les casser.Avant de casser les frontières réelles, il faut êtreprêt à casser les frontières psychologiques qui nousséparent. »

Sources : dossier de presse – arte-tv.com

HéritageIsraël-France – 2012 – 1h28 de Hiam Abbass,

avec Hiam Abbass, Hafsia Herzi…

les fiches paraphées correspondent à des films vus par le rédacteur.

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11Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 2012Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 201210

Voir pages Jeune Public

Gwynplaine, enlevé puis abandonné par des

voleurs d’enfants qui l’ont atrocement défigu-

ré, est recueilli par Ursus, colporteur bourru,

en même temps qu’une orpheline aveugle

(Déa). Ursus vit en vendant des potions médi-

cinales mais, lorsqu’il découvre que le visage

de Gwynplaine fascine les foules autant qu’il

les repousse, il se fait comédien et metteur en

scène pour porter sur les tréteaux des pièces

inspirées de la vie de ses protégés. Le succès

est tel que le spectacle se fait remarquer jus-

qu’à la cour, au point qu’une duchesse jettera

son dévolu sur Gwynplaine… Dans le même

temps, la révélation des origines de

Gwynplaine va bouleverser sa vie et celle de la

petite troupe qui lui sert de famille depuis son

enfance.

Après le beau succès des Émotifs anonymes,

Jean-Pierre Améris s’est tourné vers un sujet

en apparence moins intimiste que pour ses

précédents films. Tout en restant très proche

de ses personnages, il parvient ici à donner à

son Homme qui rit un souffle presque épique,

costumes, décors et musique concourant à la

création d’un univers frôlant parfois le

gothique ou le fantastique, sans oublier la

dimension politique si chère à Victor Hugo,

dont ce film est l’adaptation. ER

Film DU mOiS, Voir au dos des Carnets

Voir pages Jeune Public

L’Homme qui ritFrance – 2012 – 1h30 de Jean-Pierre Améris, avec Marc-André Grondin,

Gérard Depardieu, Emmanuelle Seigner, Christa Théret…

L’Histoire du petit Paolo

Les Invisibles

Jean de la lune

marco parcourt un long chemin afin de « chan-ger de vie ». Il part s’initier à la pêche au requinen Patagonie. Ce nouveau loisir n’est pasl’unique raison de son arrivée dans la petite villede Puerto Deseado. Après avoir connu ladépendance à l’alcool, il veut récupérer tout cequ’il a perdu : ses sentiments, sa famille, sonenvie de vivre...Pour Carlos Sorin, « Le cinéma ne doit pas seu-lement se produire sur l’écran mais aussi et surtoutdans la tête du spectateur. L’écran n’est qu’une illu-sion. Le cinéma ne prend véritablement sa dimen-sion que dans l’esprit des gens. »Après avoir été sélectionné au festival deToronto, le film a reçu le Coquillage d’or dumeilleur film, le Coquillage d’argent du meilleurréalisateur et le Prix spécial du Jury au festival deSan Sébastian.

Sources : dossier de presse.

+ COURT méTRAGE

semaine du 26 décembre au 1er janvierJe maudis ma nuit

France – 2011 – 8’, de Félicie Haymoz, avec Thierry de Brouwer, GabrielleHaymoz.

En septembre 1810, Napoléon envahit le Por-tugal. En face, Wellington dirige l’armée portu-gaise, alliée des Anglais. Il tente d’attirer lestroupes françaises dans un piège. La cinéasterelate la longue fuite des Portugais, soldats etcivils, épuisés par une guerre dévastatrice,devant l’avancée des troupes napoléoniennes.C’est une horde affamée, où se mélangentriches et pauvres, femmes et hommes, enfantset vieillards : certains généreux, d’autres lâchesou égoïstes. Valeria Sarmiento reprend un projet de sonépoux, Raoul Ruiz, mort avant d’avoir pu lemettre en œuvre. Après Les Mystères de Lis-bonne, il souhaitait réaliser un autre film en cos-

Les Lignes de WellingtonFrance-Portugal – 2012 – 2h05, de Valeria Sarmiento,avec Nuno Lopes, Soraia Chaves, John Malkovich…

Jour de pêche en PatagonieArgentine – 2012 – 1h18, de Carlos Sorin,avec Alejandro Awada, Victoria Almeida…

tumes, une épopée aux multiples personnages.La cinéaste réussit le tour de force de resterfidèle à l’idée de départ de son mari tout ennous livrant un film abouti, fascinant et très per-sonnel.

Sources : dossier de presse.Filmographie sélective : Elle (1996) ; L’Inconnu de Strasbourg(1997) ; Rosa la Chine (2001) ; Secretos (2008).

Jojo a dix ans. Avec une mère absente et unpère gardien de nuit taciturne et sujet à desaccès de colère, il passe le plus clair de ses jour-nées en solitaire. Le jour où il découvre au piedd’un arbre un bébé choucas tombé du nid, il lerecueille en cachette, le soigne, le nourrit, lecaresse et l’éduque, bien que son père s’yoppose…Ce joli film est entièrement teinté d’une cou-leur bleue verte – « Nous voulions une touchelégère, la sensation des aquarelles pour capter lafin de l’enfance… Nous voulions créer un mondenouveau, le monde de Little Bird », confie la réa-lisatrice, qui s’est largement inspirée d’imagesde sa propre enfance. Quant aux rapproche-ments avec le film Kes de Ken Loach : « Je suistrès influencé par son travail, sa manière d’aborderla réalité sociale et sa direction d’acteurs. Bien queje n’aie jamais eu l’intention de lui rendre hom-mage, je crois que ses films vivent en moi. »Plusieurs fois primé, Little bird a entre autres,obtenu le Prix du meilleur premier film, à Berlin.

Sources : dossier de presse.

D’origine anglaise, Philip, la cinquantaine, s’estétabli au Danemark où il vit seul depuis qu’il aperdu sa femme. De son côté, Ida, coiffeusedanoise, se remet progressivement d’un canceret de sa chimiothérapie, tandis que son marivient de la quitter pour une femme plus jeune…Les trajectoires de ces deux êtres malmenéspar la vie vont se croiser en Italie, à l’occasion

Little BirdPays Bas – 2012 – 1h21, de Boudewijn Koole,avec Rick Lens, Ricky Koole, Loek Peters…

Love is all you need2012 – Danemark, France, Italie… 1h52, de Susanne Bier,

avec Trine Dyrholm, Pierce Brosnan,  Kim Bodnia…

du mariage de Patrick, le fils de Philip, et d’As-trid, la fille d’Ida…Voilà une « pure » comédie sentimentale qui sedéroule le temps d’un week-end à Sorrente. Etcomme « le bon goût est le pire obstacle qui soit,il faut accepter les clichés et les conventions », ditla réalisatrice. Résultat : couchers de soleil idyl-liques, personnages archétypes – de la belle-sœur langue de vipère au mari stupide, en pas-sant par la maîtresse ultra-sexy – pour raconterune jolie histoire qui parle de passion, de peur,de jalousie et de solitude, mais aussi du cou-rage de changer sa vie même quand on croitque c’est trop tard.

Sources : dossier de presse, cinémovies.fr

hélène Marchal et Joachim Fox n’auraientjamais dû se rencontrer tant leurs vies sont dif-férentes, lui employé d’un miroitier en pro-vince ; elle, directrice de la prestigieuse écolede danse de l’Opéra Garnier. Pourtant, uneforce étrange les unit, et, depuis que leurs des-tins se sont croisés, ils ne peuvent plus se sépa-rer. Littéralement. C’est physiquement impos-sible, sans qu’ils puissent comprendre nicomment ni pourquoi…Cette histoire aussi étonnante qu’étrange etintrigante est le point de départ du nouveau ettrès attendu, film du duo Valérie Donzelli/Jéré-mie Elkaïm, après le succès public et critique deLa Guerre est déclarée. Ce projet sacrémentculotté, mêle humour, fantastique et de nom-breux moments dansés portés par ValérieLemercier en tête d’affiche. Et il semblerait quel’énergie, l’urgence qui faisaient aussi le sel deLa Guerre est déclarée soient toujours au ren-dez-vous. Très prometteur.

Sources : dossier de presse.

Voir pages Jeune Public

Main dans la mainFrance – 2012 – 1h25, de Valérie Donzelli, avec Valérie Lemercier,

Jérémie Elkaïm, Béatrice de Staël, Valérie Donzelli…

Niko le petit renne 2J

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Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 201212 13Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 2012

Décembre 2007. En Colombie, on attend lalibération de deux otages des FARC, ClaraRojas et son fils Emmanuel né en captivité.Quelques années auparavant, le bébé a étéconfié par la guérilla à Jose Crisanto, un paysanqui doit le nourrir, le soigner jusqu’à ce que lesFARC viennent le récupérer. Crisanto vadevoir engager un combat solitaire contre lesservices secrets colombiens et les Farc poursurvivre et protéger sa famille…Le film est basé entièrement sur des faits réelsCe n’est pas un documentaire, pas un repor-tage, c’est du cinéma mais c’est une histoirevraie. Il nous conte l’histoire d’un homme quiétait un inconnu, un anonyme et qui fait l’his-toire avec un grand H.Le réalisateur s’empare d’un sujet hors du com-mun, à la fois authentique et fascinant et tourneun film avec réalisme et émotion.

Sources : dossier de presse.

À 14 ans, enceinte du commandant qu’elledéteste, Komona décide de raconter son his-toire à l’enfant qui est dans son ventre et qu’ellen’a pas voulu. Comment à douze ans, elle a étéenlevée par des soldats rebelles dans son vil-lage isolé de l’Afrique subsaharienne. Commentils l’ont forcée à tuer ses propres parents.Comment elle est devenue une guerrière.Comment elle a rencontré le Magicien, son pre-mier amour…Cinéaste globe-trotter encore peu connu, quiavait déjà reçu de nombreux prix pour LeMarais (02), Truffe (07) ou La Cité (09), KimNguyen voulait tourner depuis des années unfilm sur le drame des enfants-soldats. Il a choisiles magnifiques paysages congolais et le chaosde l’après Mobutu et a eu la chance de trouversur les trottoirs de Kinshasa une magnifique

Operacion EFrance/Espagne/Colombie – 2012 – 1h49, de Miquel Courtois Paternina,

avec Martina Garcia, Luis Tosar, Gilberto Ramirez…

RebelleCanada – 2012 – 1h30, de Kim Nguyen,

avec Rachel Mwanza, Alain Bastien, Serge Kanyinda…

interprète, Rachel Mwanza, qui a reçu le Prixd’interprétation de la 62e Berlinade. « Je ne vou-lais pas faire un film didactique sur les enfants-sol-dats mais plutôt un mélange de lyrisme, de magie,de poésie, de violence, une histoire d’amour aussi. »Visuellement magnifique, porté par une formi-dable jeune actrice, lyrique et violent, Rebelleest une vraie réussite. DP

+ COURT méTRAGE

semaine du 28 novembre au 4 décembreManque de preuves

France – 2011– 9’, de Hayoun Kwon, avec Bakary Diallo.

Nous sommes à Paris. Sabrina est algérienne,musulmane. Dorcy est noir, chrétien. Ils s’ai-ment et veulent se marier. Mais c’est impos-sible : la famille de Sabrina veille au respect dela tradition. Une Arabe ne peut épouser unNoir. Et pour la mère de Dorcy, un chrétienne peut épouser une musulmane.Sur ce sujet explosif, Rachid Djaïdani évitel’écueil du film militant, aux idées convenues. Ilfilme avec respect les personnages, leurs visagessurtout, mais aussi leurs corps en mouvementdans les rues de la capitale. Il dresse un portraitsaisissant de la ville et du quotidien de ses habi-tants. Le film a été très remarqué à Cannes :tourné sans aucun argent, il a demandé neuf ansde travail, pour aboutir à un résultat surpre-nant de maîtrise cinématographique.

Sources : dossier de presse.

Danemark, 1769. La jeune Caroline Mathildequitte son Angleterre natale pour épouserChristian VII, roi cyclothymique et débauchéplus occupé à festoyer avec des « putes auxgros seins » qu’à gouverner. Les ministres déci-dent de lui trouver un médecin pour s’occuperen permanence de lui. Ce sera Struensee, bon

RengaineFrançais – 2012 – 1h15, de Rachid Djaïdani,

avec Slimane Dazi, Sabrina Hamida, Stephane Soo Mongo…

Royal AffairDanemark, France, Allemagne – 2012 – 2h17 – de Nikolaj Arcel,avec Mads Mikkelsen, Alicia Vikander, Mikkel Boe Folsgaard…

vivant, libéral, humaniste, auteur de textes ano-nymes largement inspirés de Voltaire et Rous-seau. Cet homme ordinaire et courageux vagagner la confiance du roi et le cœur de la reinequi partage ses convictions… Primé dans lesplus grands festivals, Royal Affair est un filmbrillant, d’une extrême élégance, magnifique-ment interprété par des comédiens qui nousfont croire au trouble de leur esprit commeaux élans de leurs corps et de leurs cœursavides de liberté. SB

Après une mission ratée, James Bond seretrouve mis à l’écart. Cependant, la liste desagents infiltrés dans le monde entier a été per-due, ce qui fragilise toute l’organisation  :meurtres, attaque du MI6, il est urgent de rap-peler Bond, seul agent en qui M ait confiance.Pourtant, cette pionnière, en poste depuis1995, se voit reprocher son manque d’effica-cité, voire même proposer une mise à laretraite. Discrètement, s’organise une course-poursuite, pour retrouver l’homme qui détientdorénavant les codes informatiques de tout lesystème : qui est Sylva, hacker burlesque et queveut-il ? Bond commence la traque du person-nage, avec l’aide d’Eve, agent de terrain… 23ème

volet de la franchise James Bond, l’opus signéSam Mendes est tout en nostalgie et référencesaux 50 ans de la série (ah, l’Aston Martin !).Craig incarne Bond avec élégance, sans séduc-tion excessive, tandis que Bardem incarne unméchant jubilatoire, à la fois pervers et paumé :« un gramme de finesse dans ce monde debrutes ? » CP

belgique, années 60 : Yvette est une anciennereine de beauté devenue chanteuse de cabaret.

SkyfallUSA – 2012 – 2h23, de Sam Mendes,

avec Daniel Craig, Judi Dench, Javier Bardem…

Sur le chemin des dunesBelgique – 2011 – 1h36, de Bavo Defurne,

avec Ben Van den Heuvel, Eva Van der Gucht, Thomas Coumans…

Elle s’ennuie, rêve de partir au loin. Son fils, Pim,16 ans, se réfugie dans ses rêves. Il dessine etcollectionne des objets qu’il cache en secretdans une boîte de chaussures. Il a un ami, Gino,qui rêve d’avoir une moto. Les relations desdeux adolescents vont prendre une directionimprévue, celle de l’amour.Pour son premier long métrage, Bavo Defurneaborde ce sujet tabou, difficile, avec plein dedélicatesse et de poésie. Il évoque avec ten-dresse un monde où les enfants, devant ladémission des adultes, doivent s’inventer leurvie et découvrir seuls les secrets de la sexua-lité et de l’amour.

Sources : dossier de presse, lepasseurcritique.com.

Dans un immeuble banal de Lisbonne, Aurora,une vieille femme dominatrice, phagocyte l’es-pace vital de sa voisine et asservit sa femme deménage Cap-Verdienne. Quand elle ne dilapidepas ses revenus dans les casinos, elle évoqueses relations difficiles avec sa fille ou son passécolonial. Tout cela semble mystérieux et cen’est que lors de son décès que l’on découvrela vérité : Ventura, un homme qu’elle a connuautrefois a été appelé, trop tard, à son chevetet révèle leur épopée romanesque… Ce film,tourné en noir et blanc, presque muet dans laseconde partie, traverse sans mièvrerie l’his-toire coloniale du Portugal. Ce voyage sur lamémoire allie le réalisme des rapports humainset le sens du merveilleux. Il a remporté 3 prixet 17 nominations.

Sources : dossier de presse

JC est gardien de prison ET grand amateur detango (sa seule petite fantaisie…), dont la par-tenaire de danse préférée est Alice, une joliemaman trentenaire… qu’il retrouve un jour au

TabouPortugal – 2012 – de Miguel Gomes,

avec Teresa Madruga, Laura Soveral, Ana Moreira…

Tango libreFrance, Belgique, Luxembourg – 2012 – de Frédéric Fonteyne,

avec Sergi Lopez, François Damiens, Anne Paulicewich…

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15Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 2012Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 201214

parloir en compagnie de deux hommes, deuxamis, dont l’un est son mari et l’autre sonamant ! Intrigué par ce surprenant trio, JC varevoir Alice à l’extérieur de la prison et s’inté-resser à l’histoire mouvementée de ces troispersonnes, si différentes de lui et de sa vie bienordonnée. Et, puisqu’Alice aime deux hommes,pourquoi ne pourrait-elle en aimer trois ?L’une des belles idées de ce film est d’avoirrefusé de choisir entre le rire et le sérieux,d’avoir choisi de filmer avec toute la belleliberté que le titre annonce.

Sources : lalibre.be, dossier de presse

largué par sa petite amie, Alex Logan, chan-teur-compositeur, est sur le point d’abandon-ner son rêve d’être artiste, lorsqu’il rencontreJim, musicien révolutionnaire autoproclamé, quile convainc de poursuivre son idéal. Ils fondentles Brooklyn Brothers et s’embarquent dans unroad-trip à travers les États-Unis. Leur stylemusical personnel (sons de jouets pour enfants)les emmène dans une série de concerts frôlantparfois la catastrophe… Avec la jeune managerCassidy, Alex et Jim tentent de réaliser leursrêves de jeunesse.Acteur et scénariste, Ryan O’Nan réalise sonpremier long-métrage. S’inspirant de sespropres expériences, il a voulu avant tout créerune histoire humaine, un film sur la musiqueparlant de la relation à l’art. The Brooklyn Bro-thers (Prix du public au festival de Floride 2012)perpétue la tradition du road-movie américainmêlant comédie et musique.

Sources : dossier de presse

+ COURT méTRAGE

semaine du 5 au 11 décembreTomatl, chronique de la fin d’un monde

France – 2011 – 10’, de Luis Briceno, Animation.

The Brooklyn BrothersUSA – 2011 – 1h38, de Ryan O’Nan,

avec Ryan O’Nan, Michael Weston, Arielle Kebbel, Melissa Leo…

Tout réussit à Al, jeune homme d’originemodeste. Se mariant bientôt avec la fille de sonpatron, il va prendre la tête de l’entreprise deson futur beau-père. Mais tout bascule. Aprèsune soirée arrosée à fêter ces projets d’avenir,il renverse un inconnu. Poussé par ses amis, ilabandonne le blessé et s’enfuit. De son balcon,Juliette a tout vu. Elle va aider Véra, la femmedu blessé, une Moldave sans-papiers, à retrou-ver l’homme qu’elle a vu fuir. Le lendemain,rongé par la culpabilité, Al va prendre des nou-velles de l’accidenté. Lorsque Juliette le recon-nait à l’hôpital, elle ne parvient pas à le dénon-cer… Comme dans Partir (2009), Catherine Corsiniparle d’aujourd’hui, d’« un monde dans lequel onne prend pas le temps, où l’on veut réussir à toutprix ». Dans un monde gangréné par l’argent,jusqu’où est-on prêt à aller pour protéger savie même si on a fait quelque chose de répré-hensible ?

Sources : dossier de presseFilmographie sélective : La Nouvelle Ève (1998) ; Mariées pastrop (2003)

Vous souvenez-vous… l’arrivée des premierscaméscopes ? Vu avec le recul, c’était lourd,encombrant, ne permettait qu’un montagelaborieux mais, dans les années 80 et 90, ilssemblaient promettre que tout un chacun allaitpouvoir faire son propre film, ou, plus fou…monter sa propre chaîne de télévision !C’est le pari que font un groupe de jeunes etmoins jeunes, très en colère, qui entendent biensaisir là l’occasion de faire une télévision diffé-rente, aux antipodes de la télé abrutissante etformatée qui occupe les écrans cathodiques,une télévision révolutionnaire, quelque peu

Trois mondesFrance – 2012 – 1h41, de Catherine Corsini,

avec Raphaël Personnaz, Clotilde Hesme, Arta Dobroshi…

TélégauchoFrance – 2012 – 1h52, de Michel Leclerc,avec Félix Moati,

Eric Elmosnino, Maïwenn, Emmanuelle Béart, Sara Forestier…

anarchiste et anarchique ! Tout cela n’est paslégal, mais ça n’en est que meilleur…En adaptant un épisode de son histoire per-sonnelle, Michel Leclerc signe, après le trèsréussi Le Nom des gens, une comédie qui s’an-nonce tout aussi politique et joyeuse. Commedevrait l’être la révolution… comme devraitl’être la vie !

Sources : dossier de presse

Aya et Louis ont une fille, Alina, qu’Aya élèveavec son nouvel homme, Victor. Les relationsde Louis et Aya semblent n’avoir jamais étésimples mais prennent un tour nouveau etautrement plus complexe encore, lorsqu’ilsentreprennent une série de retrouvailles mi-

Un enfant de toiFrance – 2011 – 2h16, de Jacques Doillon,

avec Lou Doillon, Samuel Benchetrit, Malik Zidi…

improvisées, mi-organisées, retrouvailles tour-nant notamment – mais pas exclusivement –autour d’Alina qui, du haut de ses sept ans,observe tout cela avec amusement et détache-ment.Filmé (à Tours !) en cadres souvent très serrésqui emprisonnent les personnages dans leursmarivaudages (les dialogues sont très riches ettrès écrits), Un enfant de toi est une comédiedésenchantée dans laquelle les trois acteursprincipaux s’ingénient à donner corps et pré-sence physique à cette éternelle histoire derivalité amoureuse. ER

Vendredi 21 décembre à 19h45, Ciclic et lesStudio proposent une AVANT PRÈmiEREdu film : UN ENFANT DE TOi et une ren-contre avec Jacques Doillon, le réalisateur.

lundi 3 décembreD’Europe à Hollywood

En écho à l’exposition Tournages au Château de Tours19h30

21h00

Soirée présentée par Denis Jourdin, pro-fesseur à l’École des Beaux-arts de Tours.

Le Dernier des hommesde Friedrich Wilhelm Murnau, 1924, All. Noir et blanc 1h25

Faustde Friedrich Wilhelm Murnau, 1926, All. noir et blanc, 1h46

Programme détaillé dans le dépliant disponible à l'accueil et sur www.cinematheque-tours.fr

lundi 10 décembre19h30

21h00

lundi 17 décembre19h30

Piègesde Robert Siodmak, 1939, Fr. noir et blanc 1h49

Les Hommes le dimanchede Robert Siodmak, 1929, All. noir et blanc 1h12

Métropolisde Fritz Lang, 1927, All. noir et blanc 2h25

08 92 68 37 01studiocine.com

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LES CARNETS DU STUDIO – n°307 décembre 2012 – 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - CPPAP n° 0214 G 84305

www.studiocine.com – 08 92 68 37 01

FILM DU MOIS

«Les médias ne s’intéressent pas aux vieux, etencore moins aux vieux homos. De son côté

la presse gay focalise presque exclusivement surles trentenaires, comme si, après, on n’était bonque pour la casse. Pourtant nous sommes tousamenés à vieillir. Je trouve que cette invisibilitédes personnes âgées est incroyablement mal-saine, elle ne fait qu’accroître notre angoisse faceà la mort et au vieillissement. Les vieux homo-sexuels eux-mêmes semblent accepter ce sorten s’éloignant de la vie sociale. »C’est ainsi que Sébastien Lifshitz (Presque rien,Wild side, La Traversée) explique son envie deréaliser ce réjouissant documentaire. Il a focaliséson regard sur des hommes et des femmes,urbains ou ruraux, célibataires ou en couples,aisés ou modestes, sur ces Invisibles, un titre quidésigne tout aussi bien ceux que la sociétérefusa de voir, ceux qui s’appliquèrent à deve-nir transparents et ceux, qu’à leur âge, on neremarque plus ; bref, ceux qui sont absents detoute représentation. Le cinéaste a trouvé en Pierre, Yann, Catherineou Elisabeth (entre autres) des témoins extraor-dinaires. Chacun retrace sa vie et, à travers eux,c’est toute la France depuis les années quarantequi revit, les normes morales, les inhibitions dou-loureuses ou le fléau qu’a pu représenter lemariage, par exemple. En leur donnant la parole,le film leur rend hommage et nous offre des par-cours étonnants, des témoignages justes pou-vant passer de la drôlerie à une émotion pro-fonde. On se souviendra longtemps, parmi tant

d’autres, de cette scène de retrouvailles post-humes devant une gare entre une fille et sonpère, de ce berger à la faconde joyeuse ou dece dîner si doux entre une merveilleuse grand-mère et ses enfants. Sébastien Lifshitz sait ouvrirla parole et écouter avec empathie toutes cesparoles intimes si touchantes, tous ces récits devies uniques filmés dans des décors qui leur sontfamiliers.Pourtant le film n’est pas étouffant ; de nombreuxet superbes plans de nature apportant respira-tions et plénitude. Car le cinéaste n’a pas négligéla forme : « Je me suis dit à quel point chaquevie est un roman, et j’ai essayé de traduire ceromanesque en utilisant, par exemple, le formatscope ou de la musique de film. J’ai employédélibérément les moyens du cinéma de fictionà l’intérieur d’un projet documentaire pour affir-mer un point de vue et rendre le film le plusexpressif possible. La picturalité des imagesnous éloigne ainsi du côté reportage et nousramène, je l’espère, du côté du cinéma ».Les Invisibles ne se situe pas uniquement dansle passé, le regard du cinéaste n’oublie pas leprésent en regardant ce que c’est que d’aimeret de vieillir pour des homosexuels de plus desoixante-dix ans. Mais le film n’est pas corpora-tiste et encore moins victimaire, car ce dont il sefait le porte parole calme et délicat, c’est de latransmission de la liberté et du plaisir. Au-delàde l’homosexualité, il montre la valeur du com-bat et la puissance des esprits libres. Et ça, çaconcerne absolument tout le monde. JF

Les InvisiblesFrance – 2012 – 1h55,de Sébastien Lifshitz

Rencontre avec Sébastien Lifshitz, le réalisateur,dimanche 2 décembre, après la séance de 17h45.

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VoirLes films de A à Z, page 7Grand prix de Deauville 2012Un film superbe avec quelquesscènes affectivement difficiles.

Les Bêtes du sud sauvage Tout public

à partir de 12 ans

USA – 2012 – 1h32, de Benh Zeitlin.

VO

• Les Mondes de Ralph de Rich Moore • Les Cinq légendes de Peter Ramsey

• Lili à la découverte du monde sauvage de Oh Seon-gyun

35Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 2012Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 201234

Ernest et Célestine

Jean de la Lune VF

France/Allemagne/Irlande – 2012 – 1h36, de S. Schesch, avec les voix de T. Ungerer, K. Talbach…

Tout publicà partir de 5 ans

France – 2012 – 1h20, film d’animationde S. Aubier, B. Renner, V. Patar.

Quand une souris grise et un oursclown et musicien se rencontrent.

Mercredi 12 après la séance de 14h15, les enfants pourront découvrir d’autresaventures d’Ernest et Célestine dans les albums prêtés par la librairie Libr’enfant.Mercredi 19, après la séance de 16h, il y aura des surprises de Noël !

Tout publicà partir de 6 ans

Une fois redescendus sur Terre, les enfantspourront nous rejoindre pour le goûter deNoël, offert le mercredi 19 après laséance de 14h15.

De son astre lunaire, Jean de la Lune envie les ter-riens. Quand l’occasion lui est donnée, il rejoint laTerre. Mais il va être mal accueilli…

Jeun

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lic

Tout public à partir de 8 ans

2D 3DVF

VO

USA – 1954 – 1h20, film fantastique en noir et blancde Jack Arnold avec Richard Carlson, Julie Adams…

En Amazonie, une expédition part à la recherche d’unecréature amphibie…Devenu culte, ce film fantastique n’a pas pris une rideet s’offre même le luxe d’une superbe restauration !

Pays-Bas – 2012 – 1h21, de Boudewijn Koole,avec Rick Lens, Ricky Koole, Loek Peters…

VF

B. Koole a créé un univers réaliste et onirique autourde Jojo, dix ans, qui partage sa solitude avec un

choucas adopté. Little Bird, à la symbolique maîtrisée, aux cadrages et au

chromatisme originaux, a reçu le prix du Meilleur premier film de la Berlinade 2012.

Tout publicà partir de 8 ans

France/Belgique – 2011 – 59 mn,de divers réalisateurs.

À partir de 5 ans

Mercredi 5 après la séance de 14h15, un accordéonisteviendra finir la séance en beauté !

Programme de quatre courts métrages musicaux d’ani-mation, entre techniques traditionnelles et numériques.Le dernier est raconté par l’accordéoniste Marc Perrone.

Quatre histoires d’hommeset d’animaux à travers la Russie…Ce film est idéal pourune première séance de cinéma.

À partir de 3 ans

Russie – 2012 – 52 mn, de divers réalisateurs.VF

Mercredi 19 après la séance de 16h,il y aura des surprises de Noël !

Jeun

e Pub

lic

À partir de 5 ans

Irlande/Danemark/Finlande/Allemagne – 20121h21, film d’animation de K. Juusonen et J. Lerdam.

Niko doit se surpasser pour accepter l’ami de sa mèreet sauver le petit Johnny. Il fait preuve d’une bellematurité qui lui fera connaître les joies de la famille.

VF

DIMANCHE 2 DÉCEMBRE 11h00 :deux films en avant-première au choixCINÉ P’TIT DÉJ’ : 10h30 : petit déjeuner offert

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17Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 2012Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 201216

RencontreLouis-Do de Lencquesaing

et sa fille Alice

Beaucoup dans la salle manifestentd’emblée leur plaisir d’avoir vu un film

où l’atmosphère est tranquille et sereine,et les rapports entre les personnages qua-siment sans conflits. Au contraire, il règneentre eux beaucoup d’amour, d’affectionet de complicité. Peut-être est-ce dû à laforce des liens familiaux dans le film, biensûr, mais aussi dans l’équipe de tournage,puisque le réalisateur joue le rôle de Paul,le père du personnage de Camille, joué parsa fille.Certains même sont surpris que le filméchappe ainsi au sempiternel conflit degénération attaché à ce genre de situation :dans Au galop, les personnages se respec-tent, s’apprécient, en dépit de quelquesinévitables incompréhensions réciproques.Louis-Do Lencquesaing confirme qu’il avoulu éviter les situations d’affrontement.Son idée est de mettre l’accent surl’amour, vécu par trois générations, auxtrois âges de la femme, précise-t-il. L’axecentral est celui d’Ada et de Paul, person-nages centraux. S’y ajoute la générationdes mères, avec celle de Paul, et des filles,avec Camille, fille de Paul.La vie, l’amour deviennent ainsi une suc-cession de moments, qui s’ajoutent, se sui-vent et qui vont composer une histoire. Il

a d’ailleurs choisi que Paul soit écrivain,parce que l’écrivain est à la fois une pré-sence (il raconte le monde) et une absence(il observe le monde). Cela lui confère uneneutralité qui permet d’éviter les situationsconflictuelles. La voix off soutient cetteposition en retrait.L’élaboration de son personnage a posépeu de problèmes au cinéaste : il est assezneutre, intervient peu, comme s’il étaitspectateur. Il est d’ailleurs souvent seul,devant une fenêtre ou dans une pièce : ilconvenait juste de suivre son chemine-ment, de comprendre où il allait. C’estainsi qu’il évolue tout doucement, de l’im-maturité à la responsabilité. Le travail du montage a bien sûr été essen-tiel dans cette reconstruction de l’itiné-raire de Paul. Il fallait qu’il reste le pivotcentral du récit. Un premier montage fai-sait passer Ada trop au premier plan dansla dernière partie. Il a fallu recentrer surPaul, pour garder une cohérence de point

de vue. D’autres choix ont été nécessaires.Le travail de montage est toujours unereconstruction : une professionnelle estintervenue dans cette tâche, bien sûr. Lecinéma est un travail d’équipe : le réalisa-teur est celui qui amène le sujet et les idéeset qui dirige. Mais il s’appuie sur le regardd’un opérateur, le travail d’un décorateur,sur le jeu des acteurs, sans parler du sonet de la lumière… Il n’est pas seul. Maisc’est lui qui est à la manœuvre et qui opèreles grands choix.C’est ce que confirme sa fille : elle étaitsous la direction de son père, elle jouait lepersonnage de Camille comme lui le sou-haitait. Du coup elle n’a eu aucun pro-blème à travailler avec lui. Au contraire,elle s’est sentie protégée, il la connaît, ilsait jusqu’où il peut être exigent avec elle.Louis-Do ajoute qu’il a effectivement écritle scénario en pensant à sa fille : il l’a choi-sie aussi parce qu’elle est sa fille, et qu'ainsielle apporte à Camille son regard de filleLe cinéaste tient à affirmer que son filmn’est pas exactement autobiographique,même s’il s’appuie fortement sur la com-posante familiale. On n’y retrouve en faitaucun événement réellement vécu, tout aété recomposé, reconstruit.Se retrouver de l’autre côté de la camératout en restant acteur ne lui a pas paru une

grosse révolution. Il a fait de la mise enscène au théâtre dans ses jeunes années etmême si ce n’est pas la même technique,il y a la même recherche avec l’acteur dela vérité du personnage. Et il pense qu’enjouant, un acteur se met quelque peu enscène de toute façon. Le plus gros chan-gement pour lui, c’est le type de person-nage qu’il incarne : alors qu’on lui confieplutôt des rôles de « mauvais garçon », ila pu, dans Au galop, incarner un person-nage doux et tranquille.Il termine en répondant à un spectateurqu’il n’y a dans son film, à sa connaissance,aucune référence cinéphilique, aucuneinfluence d’autres films. Il ne sent pas ciné-phile, juste réalisateur, cinéaste. Le débat se poursuit amicalement dans lehall autour d’un pot. CdP

À l’occasion de la programmation auStudio du premier film de l’acteur Louis-Do de Lencquesaing Au galop (danslequel il joue avec sa fille Alice) le père etla fille sont venus rencontrer le public àl’issue de la projection du vendredi 19octobre à 19h45.

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19Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 2012Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 201218

En France, depuis 2006, la loi prévoit, lorsd’un projet de centrale nucléaire, que les

réacteurs usés seront démantelés et l’installa-tion déconstruite, démontée méthodiquement.Le coût doit être provisionné.

PROBLEMES STRATEGIQUES ET TECH-NIQUES :Le démantèlement peut être différé ou immé-diat. Cela signifie :

– la mise à l’arrêt définitive après décharge-ment du combustible placé en piscine dedésactivation,– la destruction et la décontamination desbâtiments,– le confinement et le démantèlement totalde la cuve du réacteur… le retour à l’herbe!

Pour les neuf réacteurs français arrêtés, cela n’ajamais été fait complètement.En fait, le démantèlement différé permettait deremettre, à la génération suivante, la charge durisque. Depuis 2005, EDF a changé de straté-gie, s’est engagée à déconstruire ces 9 réac-teurs à l’arrêt définitif. Ils sont actuellement encours de démantèlement complet et immé-diat ?

MAIS QUE FAIRE DES DÉCHETS ?Il faut réduire les volumes. Pour A3, à Chinon,115 000 tonnes deviendront des colis de déchetsà gérer. Il faut des installations de stockage !

LE PROBLÈME DU COÛT.Le coût du démantèlement des centrales n’ajamais été chiffré. Brennilis devait servir d’éta-lon : la dépense dépasse la provision. Ainsi, EDFavait provisionné 23,5 milliards d’€, mais avecla cotation en bourse, cette provision est-elleencore disponible ?

La déconstruction n’est pas la fin de l’ac-tivité mais le début d’une longue aven-ture pour des millions de tonnes dedéchets radioactifs et des millions d’an-nées.Malgré les coûts, il faudra bien démanteler prèsde 300 centrales nucléaires dans le monde dansles décennies à venir, sans attendre de nou-velles catastrophes. C’est un marché promet-teur, d’un coût exorbitant certes, mais aussiavec des emplois en nombre pour de grandescompétences. Elles existent en France qui peutdevenir spécialiste de la déconstruction…

J.P. Thiébaux,pour Saint-Avertin avenir

et le réseau Sortir du nucléaire

à propos deVous n’avez encore rien vu

Bande annonce

NOUS EN REPARLERONS PROCHAINEMENT…

« Allo, Lambert Wilson ? Je vous appellepour vous faire part d’une sombre nou-

velle ». La voix de Marcellin (Andrzej Sewe-ryn) annonce la mort d’Antoine Anthac(Denis Podalydès), auteur dramatique, etconvie les acteurs ayant joué sa pièce, Eury-dice, à se réunir. Les appels se succèdent,Marcellin contacte, les uns après les autres,Sabine Azéma, Anne Consigny, MichelVuillermoz, Hippolyte Girardot, AnnyDuperey, Mathieu Amalric, Michel Piccoli,Jean-Chrétien Sibertin-Blanc, MichelRobin, Gérard Lartigau, Jean-Noël Brouté.Tous (excepté Denis Podalydès et Andr-zej Seweryn) jouent, supposément, leurpropre rôle.Conviés à une cérémonie funèbre, ils arri-vent dans une maison superbe et immense,ou plutôt, dans un décor immense etsuperbe tant il est évident que noussommes dans l’artifice et que c’est volon-taire. L’utilisation des mates paintings (pein-tures sur verre donnant l’illusion de pay-sages, par exemple) et ces décorspleinement dans le faux-semblant sontdonnées courantes chez Alain Resnais etrappellent, entre autres, La Vie est un romanou Smoking/No Smoking.

Dans la maison, c’est donc toute unetroupe qui se réunit dans le salon. Salonmortuaire autant que salon de télévision,ou même salle de cinéma (avec le droit d’yfumer cependant) vu les dimensions de lapièce. Apparaît sur l’écran au dessus de lacheminée, Antoine Anthac, qui explique àses invités que, comme ils ont tous jouédans sa pièce, sa dernière volonté est deleur en montrer une nouvelle version.Commence un film dans le film : la capta-tion des répétitions d’Euridyce par latroupe du Théâtre de la Colombe.Cette captation est réalisée par BrunoPodalydès. Ce n’est pas la première foisqu’Alain Resnais l’invite dans son univers(il était déjà responsable d’une fausse émis-sion de télévision que l’on voyait dansCœurs). Tout comme il a déjà invité cer-tains membres de sa bande, Michel Vuiller-moz dans Cœurs et Les Herbes folles, Jean-Noël Brouté dans Les Herbes folles, mais ilmanquait sa pièce principale, Denis Poda-lydès, c’est désormais chose faite. Est-cepar l’intermédiaire de ce dernier que,outre lui-même et Michel Vuillermoz, seretrouve Andrzej Seweryn, autre socié-taire de La Comédie Française ? En tous cas,

Des fûts bétonnés renfermant des déchets nucléaires dans un centrede stockage de l'Andra, le 28 novembre 2005 à Soulaines-Dhuys,dans le nord-est de la France © Olivier Laban-Mattei, afp.com

Démantelementdes réacteurs nucléaires

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Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 201220 21Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 2012

sa présence dans ce film aux liens si fortsavec le théâtre, se justifie pleinement. Maissi on retrouve les acteurs fétiches deBruno Podalydès dans les films d’AlainResnais, l’inverse existe aussi, on a vuPierre Arditi, fidèle parmi les fidèles d’AlainResnais, dans Adieu Berthe, Bancs publics, LeMystère de la chambre jaune, Le Parfum dela dame en noir ; tout comme SabineAzéma, autre grande fidèle, qui jouait dansles deux derniers cités. Alain Resnais a tou-jours été ouvert aux autres, il a toujourssollicité et travaillé avec des créateurs detoutes origines et de toutes sortes  ;auteurs (Jorge Semprun, Marguerite Duraset tellement d’autres), dessinateurs,peintres (Enki Bilal, Jules Feiffer), cinéastes.Alain Resnais a toujours montré sonouverture, sa jeunesse d’esprit, sa curio-sité, son envie de découvrir.Mais revenons à notre troupe maintenantconfortablement installée dans cettesalle/salon. Le film dans le film commence,et rapidement, un jeu d’interactions avecl’écran démarre. Les deux troupes face àface commencent à se répondre. Dans le

salon, les acteurs se surprennent à rejouerle rôle qu’ils voient à l’écran. D’étrangesdialogues se mettent en place. Curieuxvertige  : Lambert Wilson et les autresjouant leur propre rôle incarnant le per-sonnage d’une pièce qu’ils ne jouent pasvraiment tout en la jouant. La situationsemble compliquée mais à l’écran, c’estsimple et très ludique. Les places des per-sonnages, dans le salon, changent miracu-leusement, des cartons de films muets sur-gissent, les décors se transforment, destransparences apparaissent. Les répliquessont jouées une fois ou répétées, parfois,selon le nombre d’interprètes (car unmême rôle peut en avoir plusieurs). Lesangles changent, l’écran se sépare en deux,voire en quatre parties. Les décors éton-nent et des motifs s’y répondent, des trainspassent et entrent dans des tunnels àgueules de monstres, gueules qui sont aussiles âtres des cheminées qui renvoient auxarcades, aux gouffres d’autres décors.Tout est faux, tout est artifice, mais, enmême temps, on y croit, tout semble vrai.Vous n’avez encore rien vu est un fascinant

objet formel. Les spectateurs, comme lespersonnages, avancent vers l’inconnu ; ontombe aux enfers, on ne peut regarderl’être aimé, la vie ne tient qu’à une pro-messe. Dans ce bal des fantômes quiconvoquent habitués (Pierre Arditi, SabineAzéma, Lambert Wilson, Anne Consigny),revenants (Anny Duperey, Stavisky ; MichelPiccoli et Gérard Lartigau, La Guerre estfinie ; Jean-Chrétien Sibertin-Blanc, Onconnaît la chanson) et nouveaux venus(Denis Podalydès, Michel Robin, AndrzejSeweryn, Hippolyte Girardot), les histoiresd’amour et de mort sont aussi un jeu. Alain Resnais a toujours été le roi de lasurprise, sa réputation d’auteur austère estétonnante car c’est un joueur, un facétieuxqui a toujours eu plaisir à s’amuser avec lespectateur, et à toujours été prêt à tenterde nouvelles expériences, cet opusn’échappe pas à la règle et il porte bien son

nom. Funèbre, peut-être, glaçant, sansdoute, mais aussi malin, ironique, et nedédaignant ni l’humour ni l’émotion. Vous n’avez encore rien vu ressemble à unfilm somme, de nombreuses réminiscencesdes autres films de l’auteur nous arriventen permanence en tête, jusqu’à apercevoirà travers les vitres d’un café et collée surle mur d’un quai, l’affiche de Hiroshima monamour. Sur le générique de fin, Franck Sina-tra nous caresse les oreilles avec It was avery good year (et si on changeait le derniermot par film ?), mais une angoisse nousétreint tout de même, et si la boucle étaitbouclée ? Vous n’avez encore rien vu serait-il testamentaire ? Rassurons-nous, pour letestament, on repassera, car Alain Resnaistravaille déjà sur Aimer, boire et chanter lebeau programme de son nouveauprojet. JF

à propos deVous n’avez encore rien vu

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23Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 2012Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 201222

fermé les yeux et je suis tombée dans lesbras de Morphée… MS

Ah, comme j’eusse aimé un peumoins d’Azéma-Arditi et bien plus de Wil-son-Consigny ! DP

Comme dans Holy motors et dansAmour, on trouve dans Vous n’avez encorerien vu des spectateurs dans une salle. Fil-més de face ; l’écran, la scène qu’ils regar-dent, c’est nous. Nous sommes leur spec-tacle. Troublante inversion des rôles. JF

Dans un décor onirique, un festivald’acteurs d’une rare intensité. Maisl’Euridyce d’Anouilh, quelle lourdeur  ! Etquel ennui ! SB

La trouvaille visuelle pouvant s’ap-procher d’une forme de triptyque artistiquemêlant trois couples pour un même drameest lumineuse. Pourtant, quand nous eûmespassé certaines images, les fantômes d’Hyp-nos, de Nyx et de leur fils Morphée – en-core une histoire de famille – vinrent par-fois à notre rencontre… sans doute ber-cée par le chant mystérieux d’Orphée ? Ilétait bien dit qu’il ne fallait pas regarder. Cal-liope

Ils sont presque tous là ceux de « labande à Resnais ». Mais il en manque un :où est donc passé André Dussolier ? BS

Alain Resnais, cinéaste, 90 ans. Sabi-me Azéma, actrice, sa femme, 27 ans demoins.

Antoine d’Anthac : son personnage, dra-maturge, que sa compagne, plus jeune de25 ans, vient de quitter.Le cinéaste nous invite au pays des fan-tômes, aux portes de mort, où seuls revi-vent les souvenirs. Retour sur soi, sur sacréation. Orphée vulnérable. Ombre dansla nuit qui vient.Resnais ne dresse pas un bilan, ne tire pasun trait : il regarde, rejoue, revoit ceuxavec qui il a partagé sa passion du cinéma.Ses interprètes. Ses amis. Celle qu’il aime.Orphée sait que le temps lui est compté.L’autre côté du miroir l’attend.Un film sublime, fort… et dérangeant, cars’y joue l’essentiel, sans concession. CdP

Tout est vraiment admirable : l’at-mosphère à la fois funèbre et facétieuse, lavirtuosité des découpages, le  jeu des ac-teurs, ceux, multiples, entre la réalité et sonimage, le théâtre et son double… L’ennuiqui s’est malgré tout peu à peu emparé demoi vient sans doute de l’inanité du texted’Anouilh. DP

On peut sans aucun doute mettre aucrédit d’Alain Resnais d’avoir réussi à pro-curer ce sentiment de vertige et de purejubilation que j’ai ressenti devant ce film endépit de la relative faiblesse du texted’Anouilh… ER

Non, je n’ai rien vu, ou presque. Letourbillon des acteurs et la valse des ré-pliques autour d’Eurydice m’ont épuisée. J’ai

Courts lettragesVous n’avez encore rien vu

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Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 201224

Le dernier film d’Alain Resnaisest un film déroutant, qui

met mal à l’aise le spectateur, tant par saforme que par son sujet. Il faut dire que larencontre Resnais-Anouilh est en elle-mêmecontre-nature. Le dramaturge, ami de Bra-sillach, sympathisant de l’Allemagne nazie, n’ajamais eu une position claire sur la Collabo-ration, qui ne le choquait pas. Ses pièces sepréoccupent plus de «  pureté  » que deliberté et de rébellion, contrairement à ceque son Antigone laisse entendre.Dans le texte d’Eurydice, l’héroïne elle-mêmes’inquiète de l’impossibilité de rester pure oude retrouver la pureté perdue. Aucune tracede ces mains sales qui nous souillent ne peutêtre effacée, dit-elle. C’est toute la théma-tique du théâtre d’Anouilh. Beaucoup de cri-tiques universitaires ont vu dans cette obses-sion comme un écho de la pureté aryennechère aux nazis. A tort ? A raison ?Que Resnais ait choisi cette œuvre d’Anouilhpour sujet ne peut que surprendre tous ceuxqui le connaissent comme réalisateur de L’An-née dernière à Marienbad, de Hiroshima monamour et surtout du bouleversant Nuit etbrouillard, dénonçant la barbarie nazie. AlainResnais, homme engagé dans sa vie encoreplus que dans ses films : militant antifran-quiste, militant contre la guerre d’Algérie…A l’opposé d’Anouilh.Rencontre contre-nature donc, comme insi-nué plus haut. Sans doute : mais Vous n’avezencore rien vu n’est pas du théâtre filmé. Letournage sur la répétition d’Eurydice est laissé

à Bruno Podalydès, pour qu’il n’y ait pas deconfusion possible. Ici, la pureté n’est qu’ac-cessoire, concession inévitable à la théma-tique d’Anouilh. Le cinéaste revient auxsources de sa poétique cinématographique :la fascination de la mort, si prégnante dansl’inoubliable L’Année dernière à Marienbad. Oudans Providence : on se rappelle cette scèneinaugurale où le spectateur assiste à la dis-section d’un cadavre humain en fac de méde-cine : une scène très « crue » qui est en faitun cauchemar. On retrouve cette fascinationdans l’entassement des cadavres montré àsatiété dans Nuit et brouillard, ou dans lesmorts d’Hiroshima.Retour aux sources donc : la mort commesujet. La mort comme poétique, commeprincipe artistique (revoir tout le début deL’Année dernière à Marienbad, ces phrases quifonctionnent en boucle, ces murs sans cesselongés, aux motifs répétitifs, comme des leit-motive incantatoires, logorrhées filmées etdont la force poétique envoûte le specta-teur). « Toujours des murs, toujours des couloirs,toujours des portes, et de l’autre côté encored’autres murs. Avant d’arriver jusqu’à vous, avantde vous rejoindre, vous ne savez pas tout ce qu’ila fallu traverser » murmure l’amant renvoyé.La mort ou le rêve. L’interprétation sage deL’Année dernière à Marienbad, encouragée parle cinéaste lui-même, veut que le récit soitcelui d’un rêve qui tourne en boucle. Il estvrai que la scène d’ouverture de Providence

25Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 2012

se révèle être le cauchemar d’un vieillard(qui sent la mort arriver et ses héritiers auxaguets). Le rêve chez Resnais serait ainsi ledouble de la mort : monde de fantômes, dedésirs éteints ou frustrés. Monde d’ombres,comme les Enfers de la Grèce antique.Monde du manque et des souvenirs stériles.La mort ou le rêve donc, mais la répétitionà coup sûr. Obsession poétique. La répéti-tion fonctionne comme une suspension dutemps : la mort suppose cet arrêt du temps,

comme une entrée dans l’éternité, une éter-nité qui contrairement à celle d’Anouilh, res-semble fort à ces Enfers évoqués plus haut.Rêve ou monde mortuaire, l’univers deResnais tourne en boucle, parodie d’éternité.Dans Vous n’avez encore rien vu, les comé-diens convoqués pour la « cérémonie » sontdéjà des fantômes. Devant la pièce jouée parla jeune troupe, ils se souviennent de leursrôles passés et les rejouent comme en rêve.Les répliques se répètent, en écho, commeà l’infini. Les lieux clos s’ouvrent sur d’autreslieux plus larges, mais quasi-déserts, où flotteun parfum de mort. De la répétition deslieux, des répliques, des situations naît untemps immobile, figé qui est celui de la mortd’Eurydice, mais tout aussi bien des autresprotagonistes. Depuis le début, nous nous endoutions, nous sommes aux Enfers, au paysdes morts. Les souvenirs tournent en rond,la vie s’est enfuie.Quand le générique final apparaît, on peutlire : « Mathieu Amalric : lui-même », « PierreArditi  : lui-même », et ainsi de suite. Lesacteurs ne jouent plus qu’eux-mêmes. Nereprésentent plus. Solitude. Monde sansissue : nous sommes au bout du possible.Après : plus rien.Vous n’avez encore rien vu sonne comme unadieu au cinéma. Comme le dramaturge dufilm, André d’Anthac, Alain Resnais (90 ans !)a convoqué ses comédiens préférés pour undernier tour de piste : il les regarde, plus

exactement il les filme, avec amour, pourposer une dernière question : qu’est-ce quela magie du cinéma ? Des ombres, des sou-venirs, des rêves enfuis : théâtre sans réalité,miné par la mort. Restent des visages, deslarmes, des émotions. Du sublime.Me revient cette phrase prophétique de lafemme, au début, dans L’Année dernière àMarienbad : « …Cet espoir est désormais sansobjet… Toute cette histoire est du passé. Elles’achève quelques secondes… » Et ces proposhallucinés de l’homme  : « …Cet hôtel lui-même, avec des allées désormais désertes, sesdomestiques immobiles, muets, morts depuislongtemps sans doute, qui montent encore lagarde à l’angle des couloirs, le long des galeries,dans les salles désertes, à travers lesquelles jem’avançais à votre rencontre… »Déjà, en 1988, le critique Marcel Oms écri-vait à propos de ce film : « Nous serions alorsaux Enfers, parmi les morts en transit, là oùOrphée va tenter de reprendre Eurydice… »Nous avions déjà tout vu… sans le savoir.Retour aux sources, disais-je…Pour conclure ces quelques vers extraits del’ultime poème de celui que les camps de lamort anéantirent, Robert Desnos :

« J’ai tellement rêvé de toi,J’ai tellement marché, tellement parlé,Tellement aimé ton ombre,Qu’il ne me reste plus rien de toi.Il me reste d’être l’ombre parmi les ombres… »

Tout un pan de l’univers d’Alain Resnais quia alors vingt-trois ans : cette époque cau-chemardesque reviendra le hanter dans Nuitet brouillard ou Hiroshima, mon amour. Et dansbeaucoup de ses films sans doute, singuliè-rement Vous n’avez encore rien vu. CdP

PS  : Les Cahiers du cinéma consacrent un très belarticle, Théâtre d’ombres, au dernier film de Resnaisdans leur numéro d’octobre 2012 : on y trouvera uneréflexion sur les décors et les lieux. On peut bien sûrle consulter à la bibliothèque du Studio.

Fantômes de Marienbad

à propos deVous n’avez encore rien vu

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27Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 2012Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 201226

prison ». Et c’est à nous qu’elle s’adresse,spectateurs libres, confrontés à l’extraor-dinaire pouvoir de libération de l’art… jus-qu’à une certaine limite, celle des murs dela prison et des actes qui peuvent yconduire.

Tout l’art de Paolo et Vittorio Tavianiconsiste ici à explorer, sans voyeurisme, nimisérabilisme, l’univers carcéral et la pos-sibilité d’y exprimer son individualité. Et, àpropos d’art et de liberté, je voudrais vousrappeler, aux antipodes de leur approche,celle de Leni Riefenstahl, égérie d’Hitler, quin’hésita pas, pour réaliser un film ou ellejouait une bohémienne, à faire sortir descamps plus d’une centaine de Bohémiens,utilisés comme figurants… et qui y furentrenvoyés, une fois l’œuvre achevée. (c.f. lasuperbe exposition Bohèmes, actuellementau Grand Palais, à Paris).

Dans la maison, un couple affadi, lui profes-seur de Français désabusé, elle galeriste pié-gée par les outrances de l’art contempo-rain, mais crédule encore. Ils lisent, commeun feuilleton, les rédactions  d’un élève deseconde, dédiées au professeur, qui lui ademandé de « coller au réel ». D’un côté,un couple où lui est voyeur et elle arbitre,de l’autre, un adolescent, plus ou moinspervers, qui s’introduit dans une autre

famille, dite normale. Fable intimiste où l’onanalyse, encore et toujours, les états d’âmedes familles françaises, leur conformisme,leurs peurs étroites et leurs jouissanceslimitées. Malgré les tentatives d’effractionet de séduction, (mais nous sommes loindu Théorème de Pasolini !) la « cellule » fami-liale des gens dits normaux se consolide,tandis que le couple donné comme anti-conformiste, se sépare. Morale de l’his-toire ? La liberté intérieure n’existe pas :ceux qui sont « modélisés » ne se poserontpas la question de la séparation, car ils ontbesoin d’un « être ensemble », il n’y a pasd’autre choix ; celui qui « pense », le pro-fesseur, incarné par un Luchini terne, estincapable de modifier le cours de sa vie.Seuls êtres capables de s’ouvrir, d’êtrelibres, la galeriste, en quête de sens, celuide l’art, celui de l’amour, et le jeunehomme, prêt à tout expérimenter.

Dans le documentaire, l’appropriation de laculture classique offre une brève évasion àdes hommes enfermés dans une prison ;dans le film, les tâtonnements créatifs d’unadolescent soulignent la difficulté à seconduire en être libre, à se choisir un des-tin plutôt qu’à le subir. Barreaux du réel,barreaux de l’imaginaire, coercition desdeux… CP

InterférencesCésar doit mourirDans la maison

Entre le film documentaire des frèresTaviani César doit mourir et le dernier

opus de François Ozon, Dans la maison, unsujet commun : la limitation de liberté, cellequi résulte de la transgression des règles dela société, l’emprisonnement, et celle quel’on s’impose à soi-même, par obéissance àune éthique ou à la morale.

Dans César doit mourir, certains détenus duquartier de haute sécurité d’une prison ita-lienne, sont choisis pour jouer dans unepièce inspirée librement du Jules César deShakespeare. Ce choix n’est pas neutre : illes confronte à leur propre vie, à ce qui lesa amenés derrière les barreaux, pour delongues années voire à perpétuité. Ceshommes, qui incarnent la barbarie, sousnos yeux, peu à peu, évoluent. Les ques-tions essentielles posées par la pièce dethéâtre, celles de l’honneur, du respect desoi et de l’autre, de la confiance, les amè-nent à une prise de conscience de leursactes antérieurs. Pour certains, la notionchrétienne du bien et du mal s’insinue, pour

d’autres, la loi du talion, l’idée de ven-geance, restent prégnantes.Mais ce qui est magnifique, dans ce docu-mentaire, c’est la manière de restituer dansun espace clos, le souffle épique de Sha-kespeare, tel que l’a montré égalementOrson Welles, notamment dans Macbeth,filmé en noir et blanc. Cadrages serrés, grosplans de visages durcis, surplombs de coursétroites et de cellules exigües, le contrasteentre la limitation des lieux et la liberté ima-ginaire n’en est que plus fort.

Ainsi, les prisonniers repoussent les mursen se vivant acteurs, en s’identifiant à despersonnages historiques, qui transcendentleurs actes et les confrontent à l’idée dedestin.Alors, une fois la pièce jouée, à guichets fer-més bien sûr, devant un public constitué parles autres prisonniers, les geôliers et lafamille, le rideau tombe, après six mois derépétition. Enfermé à nouveau, l’un des pri-sonniers-acteurs nous assène la phrase-choc du film : « Ma cellule est devenue une

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fiction, de l’histoire en train de se faire, enmélangeant des images tournées en vidéolors des manifestations de la place Tahriret une histoire écrite pendant les événe-ments. Reem est une jeune femme occi-dentalisée, publicitaire aisée qui a vécuavec passion la révolution en cours. Parhasard, elle rencontre Mahmoud, un cava-lier illettré des faubourgs du Caire qui par-ticipa à la contre manifestation organiséepar Moubarak. Elle veut comprendre pour-quoi un homme du peuple a soutenu letyran. Elle tombe amoureuse de lui avantde rencontrer sa femme Fatma et sesenfants et de découvrir la vie de leur quar-tier, sans travail depuis que les touristesont fui l’Egypte. Fatma et Massoud sontinterprétés par deux acteurs magnifiquesNahed El Sebaï et Bassem Samra qu’onavait pu découvrir quelques mois plus tôtdans Les Femmes du bus 678 de MohamedDiab qui racontait comment trois femmesdu Caire décidaient de lutter contre lemachisme ambiant et la violence faite auxfemmes dans les espaces publics. Les deux

films semblent se répondre  : la mêmevolonté d’être en phase avec l’histoire deleur pays (le film de Diab est basé sur unfait divers réel et un procès qui a eu ungrand retentissement dans le pays) tout enessayant de soigner la forme cinématogra-phique (les trois histoires qui se rejoignentsur une même place centrale comme dansle cinéma d’Inarritu), la volonté de mettreà nu les insupportables différences sociales(Une femme instruite peut-elle aimer unanalphabète ? Des femmes de classes dif-férentes peuvent-elles lutter ensemble ?)et de montrer qu’une véritable révolutionpolitique ne pourra avoir lieu sans unauthentique changement du statut de lafemme. DP

* Allusion ironique au célèbre et scandaleux discoursde Dakar du président Sarkozy tout juste élu(26/07/12) : « L’homme africain n’est pas assez entrédans l’Histoire. […] Le problème de l’Afrique, c’est qu’ellevit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu del’enfance. […] Dans cet imaginaire où tout recommencetoujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine nipour l’idée de progrès ».

InterférencesLa Pirogue

Après la batailleLes femmes du bus 628

dans les bons sentiments. Les candidats àl’exil sont des hommes avec toutes leurspetitesses et l’angoissante traversée exa-cerbera les peurs, les jalousies, les lâche-tés de chacun d’entre eux. Face aux élé-ments déchaînés, leur odyssée vire audrame et après une lente agonie, lesquelques rescapés, sauvés par la croixrouge espagnole, se verront ramener àDakar où les attendront un humiliant billetde 15 € et un sandwich. Cruelle morale :il n’est pas si facile d’entrer dans l’his-toire…

Il n’y a pas si longtemps, on nous prédisaitla fin de celle-ci. Et l’impossibilité despeuples arabes, englués dans un immobi-lisme atavique, d’entrer dans la modernité.Les différentes étapes de ce qu’on aappelé : Le printemps arabe renvoya les pro-phètes à leurs boules de cristal. Après laTunisie, l’Egypte s’est embrasée et nousavons suivi la chute du dictateur sur nosécrans. Avec Après la bataille, Yousry Nas-rallah essaie de rendre compte, dans une

Il y a quelque chose de majestueux et d’in-sensé à voir la proue de l’immense

pirogue colorée (qui doit conduire les aspi-rants à un monde meilleur d’un village prèsde Dakar jusqu’en Espagne) fendre lesflots. Quelque chose de totalement déses-péré. Tenant fièrement le cap, le capitaineBaye Laye n’y croit pas vraiment. Il ne seberce pas d’illusions comme Lansana (celuiqui a organisé ce voyage clandestin) quis’écrie face au large : « Je suis un hommeafricain qui a décidé de rentrer dans l’his-toire ! »* Sur les écrans, on avait déjà vuces boat people aborder d’autres films :Eden à l’ouest de Costa Gavras ou Terraferma de Emanuele Crialese, visions cau-chemardesques de hordes d’affamés abor-dant aux rives de l’Eldorado européen…mais la vertu du film de Moussa Touré estde nous le faire vivre de l’intérieur, dupoint de vue africain. Et la perception enest tout autre, notamment parce que lamajeur partie du film se déroule à l’inté-rieur de la coque, dans un huit clos étouf-fant qui ne bercera jamais le spectateur

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Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 201230 31Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 2012

Si le cinéaste ne cachait pas son plaisirde « rencontrer ce public dans les très

belles salles des Studio ».Il avouait aussi« avoir le sentiment de s’exposer plus qued’habitude avec un film de génération très per-sonnel ». En tentant de refaire vivre lesannées 70 il espérait « transmettre les convic-tions des jeunes de l’époque à ceux d’aujour-d’hui ».C’est donc naturellement un de ces jeunes,Clément Métayer, 19 ans, principal per-sonnage du film, qui prend la parole à l’is-sue de la projection. Aucun problème pourlui dans le fait d’endosser le rôle d’Olivier

encore nos musiques, sont curieux de cetteépoque même s’ils ne nous ressemblent pas…Aujourd’hui le monde ne fait plus rêver…».Olivier Assayas rajoute : « Il y a eu un élanqui s’est construit et est retombé. Tout a étéremis en question, pas seulement la musiquemais aussi les arts, la littérature… Aujourd’hui,la société s’est incroyablement durcie, on nesait plus où est l’ennemi… Les politiques pas-sent leur temps à exhiber leur impuissanceface aux profits et à la mondialisation… Lesjeunes ne peuvent plus les croire… Si les ques-tions qu’ils se posent sur leur devenir sont sen-siblement les mêmes, ils n’ont plus droit à l’er-reur… La liberté existe sans douteindividuellement mais n’est plus envisagée defaçon collective… Les excès de l’époque– recherches spirituelles, voyages initiatiquesen Asie, etc… sont incompréhensibles, voireparaissent ridicules… Si on nous avait dit, il ya 40 ans, que tout ce qu’on a rejeté – télé,journaux, les politiques que nous considérionscomme tous pourris – deviendrait aussi for-maté, on ne l’aurait pas cru… On étaitsavant en histoire politique ; aujourd’hui c’estune langue étrangère pour les jeunes… »À la réaction d’une jeune spectatrice quiaffirme avoir aussi des rêves et parle dela possibilité, grâce à internet, d’êtreinformé, d’échanger… le réalisateurrépond : « Je n’identifie pas les jeunes à lasociété d’aujourd’hui, je constate simplementqu’ils subissent ce monde. À eux de déter-miner ce qu’ils vont en faire. D’autant qu’ilsemble qu’il y ait en ce moment un renou-veau de convictions et de foi au sein de lajeunesse – les révolutions du monde entier,le mouvement des indignés en donnent lapreuve ».Olivier Assayas nous apporte ensuite desprécisions sur son parti pris en ce quiconcerne la direction d’acteurs dans

Après mai : « J’ai voulu préserver une formed’innocence, d’inconscience sur le tournage,donc ne pas imposer ». Et sur la dimensionesthétique qui donne le ton au film : « lechoix de focales courtes (inhabituel chez lui),celui de plans larges qui correspond à« L’envie de regarder les lieux, de prendre durecul, de montrer l’univers dans lequel viventles personnages, de saisir la présence sensuellede la nature ». Le cinéaste évoquera enfin son parcours– dont on découvre le départ dans le film :« Je n’ai pas fait d’école de cinéma mais apprissur le tas ; quasiment tous les réalisateurs dema génération ont commencé par le cinémamilitant. Ils défendaient l’idée que les filmsn’avaient de valeur que s’ils étaient en priseavec les combats et les luttes du quotidien, etqualifiaient de cinéma de petits bourgeois celuide l’époque… Leurs réalisations étaient unpeu « primaires », « lourdingues ». Le mélange

Assayas quelque 40 ans plustôt, car « le personnage quej’incarne me ressemble beau-coup…On m’avait interditd’imiter Olivier ; je ne suis nison clone ni son sosie… Il nousa laissé une grande part deliberté et si les années 70 sontloin, les jeunes d’aujourd’hui seposent plus ou moins lesmêmes questions : quelle placedans la société va-t-on avoir ?Quel chemin va-t-on prendre ?Certes, les décors, costumes etdialogues nous ramenaient enarrière mais les préoccupationsde notre génération ne sontpas si éloignées ». Et le réali-sateur confirme  : «  Il y aquelque chose d’universel dansles années de jeunesse, même

si autour de 70 on se projetait dans un futurde révolution, on avait la conviction que dansles six mois à venir on allait chambouler lemonde, ce qui est impensable aujourd’hui. Onétait dans le rêve, l’abstrait, on explorait despistes – les notions de vie en communauté etde solidarité nous portaient ».Plutôt que de poser des questions, la majo-rité des spectateurs ayant vécu ces annéesont exprimé le besoin de témoigner  :« C’est comme si on était tombés dans la mar-mite de la révolution… On était sûr que çaallait arriver… On porte toujours le deuil decette utopie… Les jeunes d’aujourd’hui aiment

RencontreOlivier Assayas

Clément MétayerCarole Combes

Nous étions nombreux ce mercredi 24octobre à la projection en avant-première du dernier film d’OlivierAssayas Après mai, présenté par le réali-sateur lui-même et les deux jeunesacteurs Clément Métayer et CaroleCombes.

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33Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 2012Les CARNETS du STUDIO n°307 – décembre 201232

QUElQUES hEURESDE PRiNTEmPS

de Stéphane BrizéBouleversé par ce fi lm.

Complètement retourné, en larmespendant une heure. […] L’émotion estconstante, dans les regards, dans lessilences, dans l’incapacité de cette mèreet de ce fils à se parler, et, en se parlant,à comprendre leur trajectoire, leur vie, àaccepter ce qu’ils sont et à continuer àvivre, au mieux…Et pourtant, les absents sont omnipré-sents… le père, l’enfance, l’amour, la ten-dresse, le désir même (une scène boule-versante avec un voisin qui essaye derompre cet iceberg de non-dits…) lls sontlà, pas loin, mais ils sont muselés et ne s’ex-priment que par des actes manqués, pardes pulsions de violence, par des transferts(le chien, la cafetière… ) Cette confronta-tion entre la pulsion de vie et la chape deplomb du non-dit et du renoncement estterrifiante, traitée admirablement par lesdeux acteurs et par une multitude descènes incroyables de réalisme et de froi-deur […] Seule la mort a le pouvoir deretisser un lien, de faire sauter les verrous[…] Des moments qui m’ont fait penser àce film avec Signoret et Gabin, Le Chat jecrois… Thierry D

likE SOmEONE iN lOVE

de Abbas KiarostamiIl y a dans la mise en scène un

enchevêtrement de détails qui rythme lepropos dramatique qui s`intensifie toutde même en donnant vie et crédibilitéaux personnages dont la vie s`éclaire encours de route. Un film pudique et très

d’élan, de foi et deconvictions rendaitaveugle… ça fait par-tie des ambiguïtés del’époque… Moi, j’étaisattiré par la fiction,mais ne m’en vantaispas ! »

La rencontre se ter-mine sur la genèsed’Après mai : « J’avaisréalisé L’Eau froide en 1994, qui montrait déjà la jeunesse des années 70, mais pas dans lecollectif ; il s’agissait d’une fiction resserrée et violente. J’ai eu besoin d’approfondir avec unehistoire plus intime qui évoque davantage l’ambiance de l’époque. Nous avons une vision fan-tasmée de mai 68, mais les années qui suivent ont été un peu occultées ».

La conclusion de cette soirée richeen échanges est donnée par unespectatrice : « Votre film vient comblerun manque  ; tous les ingrédients del’époque et de sa jeunesse sont là ». SB

Vos critiques

intense sur les limites du mensonge, qu`ilreste voilé ou soit dévoilé. GG

DESPUÈS DE lUCiA

de Michel FrancoEn fait ce film a pour thème les

usages contemporains du téléphoneportable, et non les déboires d’unegamine irresponsable et d’un pèreviolent. À ce point que les dialogues sontdes demi-dialogues : ils ont quasimenttous lieu au téléphone ! Ce qui fait de cefilm une demi-histoire. XS

Film un peu déroutant au début parsa lenteur mais ensuite prenant,bouleversant, sans complaisance maissuperbe et déroutant au final. On nepeut oublier ce fi lm, i l marque etinterroge.

DANS lA mAiSON

de François OzonJubilatoire… manipulateurs

manipulés […] ASTrès décevant ! L’intrigue s’enlise

dans tous les stéréotypes. Un longmoment à passer. BG

Enchaînement de stéréotypes ouréflexion éclairée sur les liens étroitsentre littérature et cinéma ? Je penchesans hésiter pour la seconde proposition.[…] Le jeune lycéen raconte une histoireà son professeur comme un cinéastetend la main à un spectateur et nousrend ainsi complices jusqu’à la fin decette fiction dont on ne sait vraiment quidu prof ou de l’élève est celui quimanipule l’autre. Le meilleur Ozon sansaucun doute depuis longtemps. LN

Rubrique réalisée par RS

RencontreOlivier Assayas

Clément MétayerCarole Combes

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