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3 - Sûratu-âl-îmranBismi-L-Lâhi-R-Ratoâni-R-Rahîm

’Alef-Lâm-mîm (1) ’Al-Lâhu lâ ’ilâha ’illâ huwa-l-hayyu-l-qayyûm (2) nazzala ‘alaylca-l-kitâba bi-l-haqqi musaddiqal-limâ bayna yadayhi wa ’anzala-t-tawrâta wa-l-’injîl (3) min qablu hudal-linnâsi wa ’anzala-I-fur- qâna ’inna-l-ladîna kafarû bi’âyâti-L-Lâhi lahum ‘adâbun sadîdun wa-L- Lâhu ‘aâzun dû-n-tiqâm (4).

3 - Sourate de la Famille d’Imran200 versets

Révélée à Médine après la sourate du Butin

Au nom d’Allah le miséricordieux le Très Miséricordieux.

AUf. Lam. Mim.(l) D n’y a d’autre Dieu qu’Allah, le Vivant, l’anima­teur de l’Univers.(2) Il t’a révélé le Livre, somme des vérités, qui confirme ce qui l’a précédé. Il avait révélé le Pentateuque et l’Evangile aupara- vant.(3) Pour servir de direction aux hommes. Et H a révélé le critérium du bien et do mal. Ceux qui renient les signes d’Allah subiront un châtiment terrible. Allah est puissant et réprime. (4).

Nous avons déjà montré que le nom Sublime de Dieu se trouve dans ce verset: «Il n’y a d’autre Dieu q’Allah, le Vivant, l’animateur de

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l ’Univers» en commentant le verset du Trône (voir n: 255 de la sourate de la vache).

«n t’a révélé le Livre, somme des vérités» il s’agit du Coran révélé à Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue- en toute vérité et sans aucun doute, Il l’a révélé avec Sa Science, les anges en témoignent. Dieu suffit comme témoin. Ce livre déclare véridique ce qui était avant lui et révélé aux autres Prophètes et Messagers en corroborant les en­seignements, les événements déjà racontés et confirment l’avènement de Mouhammad -qu’Allah le t)énisse et le salue- et la révélation du Co­ran qui abroge par sa teneur et sa véracité tous les autres Livres.

Dieu a fait descendre la Tora -ou le Pentateuque- sur Moïse Ben ‘Imran et l’Evangile sur Jésus fils de Marie -que Dieu salue tous les deux. Ces livres constituaient auparavant une direction pour les hom­mes. Il les suivit par le Coran qui est une distinction entre la bonne voie et l’égarement, et entre l’erreur et la vérité. Car le Coran contient les arguments, les signes clairs et les preuves évidentes.

Ceux qui ne croient pas aux signes de Dieu, un châtiment doulou­reux leur est destiné pour prix de leur reniement et de leur incrédulité. Dieu est puissant et se venge de ceux qui traitent Ses signes de men­songes et s’opposent à Ses Prophètes et Messagers.

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’inna-L-Lâha lâ yahfâ ‘alayhi say’un fî-l-’ard walâ fî-s-samâ’i (5) huwa-1- ladî yusawwirukum fî-l-’arMmi kayfa yasâ’u lâ ’ilâha ’illâ huwa-l-‘azîzu- l-telôm(6).

Allah sait tout ce qui passe dans les cieux et sur la terre. (5). C’est Lui qui vous façonne à Sa guise dans le sein de vos mères. Il n’y a d’autre Allah que Lui, le puissant, le sage. (6).

Dieu^ certes, connaît le visible et l’invisible et rien ne Lui est caché dans les cieux et sur la terre. «C’est Lu! qui vous façonne à sa guise dans le sein de vos mères» c’est à dire II accorde la beauté comme II accorde la laideur, crée le mâle et la femelle, le bienheureux et le malheureux.

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«n n’y a d’autre Allah que Lui, le puissant, le sage» une attestation de Son unicité, Il n’a pas d’associés, le puissant sur toute chose dont nul ne peut disputer Sa puissance, le sage dont Sa science ennbrasse tout. On trouve dans ce verset une allusion nnême une déclaration que Jésus le fils de Marie n’est qu’un serviteur créé comme les autres. Comment donc pourra-t-il être un Dieu comme prétendent les chrétiens alors que c’est Dieu qui l’a façonné comme II l’a voulu dans le sein de sa mère où il a subi des transformations successives comme toutes les autres créatures? Dieu montre également ces phases de la créa­tion dans ce verset: «n vous a créés dans les entrailles de vos mères: créa­tion après création dans trois ténèbres») [Coran XXXIX, 6].

huwa-1- ladî ’anzala ‘alayka-l-kitâba minhu ’âyâtum-mu^amâtun hunna ’ummu-l-kitâbi wa ’uharu mutasâbihâtun fa’amma-l-ladîna fi qulûbihim zaygun fayattabi‘ûna ma tasâbaha minhu-btigâ’a-l-fîtnati wa-btigâ’a ta’wîlihî wamâ ya'lamu ta’wîlahû ’illâ-l-L-Lâhu wa-r-râsihûna fî-l-‘ilmi yaqûlûna ’âmanna bihî kullum-min ‘indi rabbina wa mâ yaddakkaru ’illâ ’ulû-l-’albâb (7) rabbanâ lâ tuzi‘ qulûbanâ ba‘da ’id hadaytanâ wa hab la- nâ mi-l-ladunka r a t^ ta n ’innaka ’anta-l-wahhâb (8) rabbanâ ’innaka jâ- mi‘u-n-nâsi liyawmi-l-lâ rayba fîhi ’inna-L-Lâha lâ yuhlifu-l-mi‘âd (9).

C’est Lui qui t’a révélé le Livre. Il se compose de versets fondamen­taux, qui sont la base du Livre, et d’autres qui constituent des développe­ments. Les malveillants ne s’en tiennent qu’à ces derniers versets dont les ressemblances prêtent à confusion pour créer le désordre et satisfaire leur goût de discussion. Et les rapports qu’il y a entre ces deux sortes de ver­sets, Allah seul les connaît ainsi que les vrais savants. Ces dentiers diront:

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Nous croyons dans ce Livre, tout ce qu’il renferme vient de notre Seigneur. Mais , seuls, les gens sensés tirent parti des enseignements. (7) Seigneur, ne détourne pas nos cœurs de la voie droite après que Tu nous l’a montrée. Etends sur nous Ta miséricorde, car Tu es le vrai dispensateur. (8) Sei­gneur, Tu rassembleras les gens au jour inéluctable. Allah ne décommande pas les rendez-vous qu’il a donnés. (9).

Dieu veut dire que dans le Coran il y a des versets clairs qui ne suscitent aucune ambiguité, et d’autres qui peuvent prêter au doute. Quiconque renvoie ces derniers aux premiers en les traitant comme écoulant d’eux et s’attache aux versets clairs, aura trouvé le chemin droit, et si c’est le contraire, il sera égaré et perdant. C’est pourquoi Dieu les appelle «La prescription-mère» c’est à dire son fondement, et les autres «figuratifs» quant à la prononciation et à la structure et ja­mais à cause de leur sens.

Les docteurs musulmans les ont commentés comme suit:

- Ibn Abbas: Les versets fondamentaux abrogent les autres, ils constituent le licite, l’illicite, les devoirs, les prescriptions et les interdic­tions.

- Sa’id ben Joubaïr: Ils forment la mère du Livre parce qu’on les trouve dans d’autres Livres.

- Mouqatel: Nul parmi les hommes qui professent une autre reli­gion que rislam ne s’y confonde.

Quant aux versets figuratifs ou qui prêtent au doute, ils sont les versets abrogés (à savoir que dans le Coran il y a des versets abro­geants et d’autres abrogés), ceux qui parient du passé ou de l’avenir, les exemples, en quoi on croit mais on ne le suit pas. Mais Ibn Abbas précise qu’ils sont les lettres détachées qu’on trouve au début de cer­taines sourates.

Pour Mouqatel et Moujahed, les versets figuratifs qu’on rencontre au fil du discours donnant le même sens, ou qu’ils donnent les caracté­ristiques et les qualités des deux choses contradictoires telles: le Para­dis et l’Enfer, la situation des croyants et celle des incrédules (dans la vie future) etc...

Mais la meilleure interprétation, selon l’auteur de cet ouvrage, est

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celle donnée par Ibn Yassar qui a dit; «Les versets fondamentaux constituent les arguments du Seigneur, qui préservent les hommes, et qui repoussent l’erreur. On ne peut ni les décliner ni les altérer en leur donnant un autre sens. Quant aux figuratifs ou qui prêtent au doute, ils sont une épreuve pour les hommes, comme ils sont le licite et l’illicite, afin qu’ils se maintiennent sur la vole droite sans être égarés».

C’est pourquoi Dieu a dit; «les malveillants ne s’en tiennent qu’à ces derniers» pour se dévier du chemin droit et suivre l’égarement «pour créer le désordre» en s’attachant à ce qui prête au doute en l’interpré­tant à leur guise ne cherchant que satisfaire leur penchant, car ils sont incapables de traiter de la sorte les versets fondamentaux. On donne à titre d’exemple les chrétiens qui s’appuient sur ce qui est mentionné dans le Coran au sujet de Jésus fils de Marie comme étant un Esprit émanant de Dieu et une Parole jetée en Marie, et ils rejettent le verset qui dit: «Lui n’était qu’un serviteur auquel nous avions accordé notre grâce») [Coran XL!Il, 59] et cet autre: «Oui, il en est de Jésus comme d’Adam auprès de Dieu: Dieu l’a créé de terre puis D lui a dit: «Sois» et il est [Coran III, 59] et d’autres versets aussi.

«... et satisfaire leur goût de discussion» c’est à dire, d’après Mouqa­tel et As-Souddy; «Ils cherchent à savoir ce qu’il y aura lieu en le re­cherchant dans le Coran». Aicha -que Dieu l’agrée- a rapporté: «Après avoir récité ce verset; «C’est Lui qui t’a révélé le Livre... jusqu’à ... seuls les gens sensés tirent parti des enseignements», L’Envoyé de Dieu -qu’Al­lah le bénisse et le salue- a dit aux fidèles: «Si vom rencontrez des hom­mes qui discutent ces choses-là, ils sont ceux que Dieu a désignés, méfiez- vous d’eux». (Rapporté par Boukhari, MousUtn et abou Daoud/^^

Abou Oumama a rapporté qu’en commentant ce verset: «Les mal­veillants s’en tiennent à ces derniers versets..», le Prophète -qu’Allah le bé­nisse et le salue- dit: «Ce sont les Khawarejs», ainsi quand il interpréta ce verset; «Le jour où certains visages s’éclaireront tandis que d’autres vi-

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sages seront noirs») [Coran III, 106], Bien que ce hadith est arrêté chez ce compagnon sans le remonter, son sens est vrai. En effet la pre­mière inrK>vation qui a eu lieu dans l’islam, était celle des «Khawarejs» qui demeurait leur principe à cause de leur amour pour ce bas monde lorsque le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- avait partagé le butin de Hounaïn en constatant qu’il n’a pas été équitable dans cette répartition et en le jugeant ainsi mûs par leur feux raisonnement.

Un de ces Khawarejs appelé «Dzoul-Khowaisira» dit au Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue-; «Sois équitable!» Il lui répondit; «Tu es perdant et humilié! Si je n ’étais pas équitable, Dieu m ’aurait-Il confié les habitants de la terre et vous non?» Après le départ de cet homme. Omar demanda à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- l’aurosi- sation de le tuer, mais il lui dit; «Non, laisse-le. De la postérité de cet homme, naitront des gens qui réciteront le Livre de Dieu avec nonchalance, leur voix ne dépasseront par leur gosier et chacun d’entre vous répugnera de faire la prière avec eux. Ils sortiront de la religion (en tant que rebel­les) comme une flèche qui perce un gibier. LÀ où vous les trouverez, tuez- les, car quiconque tuera l’un d’eux sera récompensé»^

Ces Khawarej firent leur apparition du temps du Califat Ali ben Abi Taleb qui les tua à «An-Nahrawan». Mais au fil de jours plusieurs sec­tes issues d’eux se répandirent dans différentes régions et eurent leur propre dogme et leurs opinions. D’autres sectes aussi firent leur appa­rition tels que les Kadaria, les Mou'tazila, les Jahamia et d’autres qui créaient des innovations en matière religieuse, une chose que le Pro­phète -qu’Allah le bénisse et le salue- avait prédite quand il a dit; «Cette communauté sera répartie en soixante-treize sectes qui seront préci­pitées dans le feu à l’exception d’une seule» On lui demanda; «O Envoyé

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de Dieu, laquelle de ces sectes sera sauvée?» Il répondit; «Celle qui me suivra ainsi que mes compagnons» (Rapportépar Al-Hakem)^^K

«AUah seul les connaît» c’est à dire les versets figuratifs. Mais qua­tre commentaires ont été dits à ce sujet;

1 - Un commentaire dit que les hommes ne sont pas tenus de le savoir.

2 - Un autre dit que les Arabes le connaissent déjà à cause de leur éloquence et leur langue.

3 - Un troisième: seuls les hommes versés le connaissent.

4 - Un quatrième: seul Dieu le connaît.

En effet pour bien diriger les hommes, l’Envoÿé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- leur dit: «Le Coran n’a pas été révélé pour que cer­tains versets contredisent les autres. Ce que vous comprenez et saisissez, mettez-le en pratique, mais ce qui prête au doute, croyez-y tout simple­ment».

«... ainsi que les vrais savants» mais qui sont ces savants?

- Nous le sommes, comme a déclaré Ibn Abbas, et nous connais­sons très bien l’interprétation de ces versets.

- Ils sont les hommes versés dans la religion qui connaissent l’Inte- prétation et y croient, selon les dires de Moujahed

■ Dieu seul et ceux qui sont encradnés dans la Science qui disent; «Nous y croyons» d’après Mouhammad ben Ja’far ben Az-Zoubaïr.

Les docteurs musulmans rattachent l’interprétation des versets fi­guratifs à celle des versets fondamentaux qui ne comportent qu’une seule interprétation. Ainsi chaque verset confirme un autre et par la suite on ne trouve aucune fêlure dans le Coran, et il n’y a aucune place à une contradiction ou une erreur. A ce porpos on cite ce hadith où le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- avait invoqué Dieu en

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faveur d’Îbn Abbas en disant: «Mon Dieu, instruis-le dans la religion et enseigne-le l’interprétation».

Par ailleurs et d’après les opinions des ulémas, l’interprétation du Coran comporte deux branches:

- La première: elle est une explication d’une chose et à quoi elle aboutit, on donne à titre d’exemple les dires de Joseph à son père: «O mon père, voici, l’explication de mon ancienne vision») [Coran XII, 100}, ainsi ces dires de Dieu concernant le jour de la résurrection: «Qu’at- tendent-ils sinon son accomplissement. Le jour où viendra son accomplisse­ment») [Coran VII, 53]. Si on admet cela, on doit donc, en récitant le verset, s’arrêter là: «Allah seul les connaît» étant donné qu’il est le seul à connaître la vérité des choses et leur nature, et la phrase: «ainsi que les vrais savants» sera indépendante qui porte sur la croyance en ces versets.

- La deuxième: qui consiste à interpréter et expliciter le sens, on donne à titre d’exemple les deux hommes qui se trouvaient en prison avec Joseph et ayant fait des songes, lui dirent: «Fais-nous connaître la signification de tout ceci») [Coran XII, 36]. Dans ce cas on doit coordon­ner les deux phrases car les hommes sensés saisissent bien le sens des paroles de Dieu même s’ils ne connaissent pas à la perfection la réalité des choses qui dépend de Dieu seul, mais Ils y croient et connaissent le but.

Dans tous les cas, les gens sensés croyent aussi bien aux versets fondamentaux qu’aux figuratifs disant: «Nous croyons dans ce Livre, tout ce qu’il renferme vient de notre Seigneur» et on n’y trouve aucune contra­diction plutôt une con-oboration que Dieu confirme dans ce verset: «Ne méditent-ils pas sur le Coran? Si celui-ci venait d’un autre que Dieu ils y, trouveraient de nombreuses contradictions») [Coran IV, 82].

Oubaidallah Ben Yazid, qui vivait du temps de Anas, Abou Ouma­ma et Abou Ad-Darda‘, a rapporté qu’on demanda l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue- au sujet des hommes qui sont enraci­nés dans la Science, il répondit: «Ils sont ceux qui tiennent leur serment, ne disent que la vérité, ont le cœur droit, ne mangent que le licite et sont chastes».

L’imam Ahmed rapporte que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse

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et le salue- ayant entendu des hommes discuter au sujet du Coran et de ses versets, leur dit: «Des hommes qui vous ont précédés n’ont péri qu’à cause de cela, ils ne faisaient que rechercher ce qu’il y a de contradic­tion dans le Livre de Dieu (selon leur présomption). Or le Livre n’a été descendu que pour qu’une partie des versets corrobore et confirme Vautre. Dites ce que vous en connaissez, et ce que vous ignorez, confiez-le à vos sa­vants» (Rapporte par Ahmed)^^\

Quant à Nafé Ben Yazid, il a dit; «Les vrais savants sont les sou­mis à Dieu et qui s’humilient devant Lui pour acquérir Sa satisfaction. Ils ne s’enorgueillissent pas sur ceux qui leur sont supérieurs et ne dé­daignent pas ceux qui leur sont inférieurs.

Puis Dieu montre la conduite de ces savants qui l’implorent par ces mots; «Seigneur, ne détourne pas nos cœurs de la rme droite après que Tu nous l’a montrée» qui signifient; Ne dévie pas nos cœurs de la bonne direction après nous avoir dirigés, ne fais pas que nous pen­chions vers l’erreur à la façon de ceux qui s’attachent à ce qui prête au doute, plutôt affennls-nous sur la voie droite, et «Et&aàs sur noiK Ta miséricorde» par laquelle Tu affermis nos cœurs. Tu étalais la concorde entre nous et Tu augmentes notre foi, car Tu es le Dipensateur par ex­cellence.

Oum Salama rapporte que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- disait souvent; «O Toi qui tournes les cœurs, affermis mon cœur sur Ta religion, puis il récitait; «Seigneur, ne détourne pas nos orars de la voie droite après que Tu nous l’as montrée. Etends sur nous Ta misé­ricorde, Car Tu es les vrai dis eiKateur».

Suivant une autre version, Oum Salama raconta qu’elle entendait souvent l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- Invoquer Dieu par ces mots: «Mon Dieu Toi qui tournes les cœurs, affermis mon cœur sur Ta religion» Elle lui demanda; «O Envoyé de Dieu, le cœur se- ra-t-il tourné?» Il lui répondit; «Oui. Dieu n’a créé un homme sans que son cœur ne soit entre deux des doigts de Dieu à Lui la puissance et la gloire.

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S ’il le veut. Il l ’établit sur la voie droite, et s ’il le veut. Il l ’en détourne». Oum Salama lui dit alors: <<Enseigne-moi donc une invocation pour que je la formule en ma faveur». Il répliqua: «Dis: «Mon Dieu, le Seigneur de Mouhammad, absous mes péchés, dissipe la colère de mon cœur et préserve- moi du mal des tentations» (Rapporté par Ibn Mardaweih et Ibn Jari/^^.

Un autre hadith dans le même sens a été rapporté par ‘Aicha -que Dieu l’grée-. Elle a rapporté aussi que, quand le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- s’éveillait la nuit, il disait: «Il n’y a de Dieu que Toi, gloire à Toi. Je Te demcmde de me pardonner, d’étendre sur moi Ta miséri­corde, d ’augmenter ma science, de ne plus détourner mon cœur après m ’avoir dirigé. Accorde-moi une miséricorde venant de Toi, Tu es le Su­prême Donateur» (Rapporté par Abou Daoud et Nassax/^K

«Seigneur, Tu rass^bleras les gens au jour inéluctable» c’est à dire que les fidèles disent dans leur invocation: Seigneur, Tu réuniras les hommes le jour de la résurrection. Tu trancheras leurs différends. Tu rétribueras chacun selon ses œuvres qu’il a accomplies dans le bas monde».

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’inna-l-ladîna kafarû lan tughiya ‘anhum ’amwâluhum walâ ’awladuhum mina-L-Lâhi say’an wa ’ulâ’ika hum waqûdu-n-nâr (10) kada‘bi ’âli

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fîr‘awna wa-l-ladîna min qablihim kaddabû bi ’âyâtinâ fa ’ahadahumu-L- Lâhu bidunûbihim wa-L-Lâhu sadîdu-l-‘iqâb (11).

Quant aux infidèles, leurs richesses ou leurs enfants ne leur seront d’aucune utilité auprès d’Allah. Ils seront la proie du feu. (10) Comme les gens de Pharaon et ceux qui les ont précédés. Pour avoir traité nos signes de mensonges, Allah ne leur a pas fait grâce de leurs péchés. Et Allah est terrible dans ses châtiments.(ll).

Ces versets montrent le sort des incrédules au jour de la résur­rection et qu’ils seront l’aliment du Feu, comme le montre également ce verset; «Le jour où les excuses présentées par les injustes leur seront inutiles. Ils seront alors maudits. La pire des demeures leur est desinée») [Coran XL, 52]. Ce que les infidèles avaient amassé comme riches­ses dans le bas monde et la postérité qu’ils avaient engendrée ne les metteront aucunément au large vis-vis de Dieu, ne lés sauveront plus du châtiment du Feu et iis subiront des supplices très douloureux. Leur cas est présenté aussi dans ces deux versets; «Que leurs riches­ses et leurs enfants ne t’émerveillent pas; Dieu ne veut par là que les châ­tier en cette vie et qu’ils meurent incrédules») [Coran LX, 55]. et; «Que l’agitation des incrédules habitants ce pays ne te trouble pas * Piètre jouissance éphémère! La géhenne sera ensuite leur demeure: quel détes­table lit de repos») [Coran III, 196-197].

Oum AI-FadI a raconté; «L’envoyé de Dieu -qu’Aliah le bénisse et le salue-, dans une nuit à La IVIecque, répéta par trois fois; «Ai-je trans­mis le message?» Omar Ben Al-Khattab, qui était très compatissant, ré­pondit; «Certes oui, je jure par Dieu. Tu l’as fait avec un désir ardent, tu as déployé tes efforts et tu as prodigué de conseils. Sois patient» Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- répliqua; «La fo i l’emporte­ra et l’incrédulité sera repoussée jusqu’à ses sources. Des hommes pren­dront le large pour répandre l ’islam. Il arrivera un jour où les hommes réciteront le Coran et l’enseigneront. Ils diront: Nous avons lu et enseigné, qui donc pourra être mieux que nous? De ceux-là on n ’attendra aucun bien» Les fidèles lui demandèrent: «Qui sont ces gens ô Envoyé de Dieu?» Il rétorqua; «Ils sont des vôtres. Ceux-là seront l ’aliment du feu». (Rapporté par Ibn Abi Hatem et Ibn Mardawihy^^

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L’exemple de ces incrédules est Pharaon et sa cour qui ont traité les signes de Dieu de mensonge et se sont opposés aux Messagers de Dieu. Dieu certes est terrible dans Ses châtiments.

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qui li-l-la^a kafarû satuglabûna wa tufêarûna ’ilâ jahannama wa bi’sa- l-mihâd(12) qad kâna lakum ’âyatun fî fi’atayni-l-taqatâ fi’atun tuqâtilu fî sabîli-L-Lâhi wa ’uhrâ kâfiratun yarawnahum mitlayhim ra’ya-l-‘ayni wa-L-Lâhu yu’ayyidu binasrihi may-yasa’u ’inna fî dâlika la ‘ibrata-l- li’ïilî-l-’absâr (13)

Dis aux infidèles: «Vous serez défaits puis précités en foule dans l’En- fer. Quel triste séjour. (12) Vous avez l’exemple de ces deux armées qui se sont affrontées, l’une en combattant pour la cause d’Allah, l’autre incré­dule. Cette dernière paraissait à vos yeux deux fois plus nombreuse que l’autre. Mais Allah donne la victoire à qui II veut. C’est une leçon pour ceux qui méditent. (13).

Dieu ordonne à Son Prophète: O Mouhammad, dis aux incrédules: Vous serez vaincus, dans le bas monde, et au jour de la résurrection, vous serez rassemblés dans la Géhenne. Quel détestable lit de repos.

Mouhammad Ben Ishaq raconte: «Après sa victoire à Badr sur les polythéistes Qorachites, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le sa­lue- revint à Médine, rassembla les juifs dans le marché de Bani Qa- nouqa'. 11 leur dit: «Ô peuple juif. Embrassez l’Islam avant que Dieu ne

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vous inflige de la défaite qu’ont subie les Qoraïchites» Ils lui répondirent: «O Mouhammad! Que. cette bataille où tu as eu le pas sur cette troupe de Qoraïchites ne te trouble pas. Ils n’étaient que des gens inexpéri­mentés dans les combats. Par Dieu, si tu nous déclares la guerre, tu sauras que nous sommes les vrais guerriers à qui tu n’a pas fait en­core face» Dieu à cette occasion fit cette révélation: «Dis aux infidèles: «Vous serez défaits puis précipités en foule dans l’enfer» jusqu’à c’est une leçon pour ceux qui méditent» (Rapporté par Ibn Ishaq^^K

C’est pourquoi Dieu avertit les juifs qu’un signe leur a été donné prouvant qu’II fortifie Sa religion, donne la victoire à Son Prophète sur ses ennemis, afin que Sa Parole soit la plus élevée. Ce signe se mani­festa lorsque deux troupes se rencontrèrent pour se battre: les uns combattaient pour la cause de Dieu, et les autres étaient les incrédules pamni les Qoraïchites, et ce combat avait lieu à Badr.

«Cette dernière paraisait à vos yeux deux fois plus nombreuse que l’autre» Ce verset était un sujet de controverse entre les ulémas:

- Les uns ont dit: Les polythéistes voyaient de leurs propres yeux, les musulmans, le jour de Badr, en nombre deux fois supérieur au leur. En d’autres temnes. Dieu faisait montrer le nombre de croyants comme étant deux fois supérieur à celui des incrédules afin d’accorder la vic­toire aux musulmans. Mais en fait, les polythéistes avaient envoyé Omar Ben Sa'd pour guetter les musulmans et évaluer leur nombre avant le combat. Il leur dit qu’ils étaient trois cents et quelques hom- mesx. En réalité ils étaient 313 hommes mais, lors du combat, Dieu leur avait envoyé un renfort de mille anges.

- Les autres ont dit: «les musulmans, de leurs propres yeux, voy-

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aient les polythéistes en nombre deux fois supérieur au leur, et pour­tant Dieu leur a accordé la victoire, bien que certains ont rapporté que le nombre des incrédules variait entre neuf cent et mille, ce qui consti­tuait le triple.

Une question se pose: Quel est le point commun entre les deux opinions sus-mentionnées, et ce verset où Dieu avait raconté l’histoire de la bataille de Badr et dit: «Lorsque vous rencontrâtes vos ennemis, Al- lah les fit apparaître à vos yeux moins nombreux qu’ils n’étaient, de même s’n vous fit apparaître à leurs yeux moins nombreux. Allah exécuta ainsi l’ordre qu’il avait décrété») [Coran VIII, 444]? On trouve la réponse dans les dires suivants:

- Ibn Mass'oud rapporte: Le jour de Badr, nous regardâmes les po­lythéistes, pour la première fois, et constatâmes que leur nombre était le double du nôtre. Nous les regardâmes, pour la deuxième fois, nous trouvâmes que leur nombre était équivalent au nôtre. Tel est le sens du verset.

- Ibn Mass'oud rapporte également: «Leur nombre était tellement inférieur au nôtre quand nous les regardâmes, au point que j’ai dit à un fidèle qui se trouvait à mes côtés: Penses-tu que leur nombre dé­passe-t-il les 70?» Il me répondit: «Je crois qu’ils sont au nombre de 1(K)». Mais en captivant un des leurs et lui demandant de leur nombre, il nous dit qu’ils étaient 1000 hommes. Ainsi quand les musulmans re­gardaient les polythéistes, ils les trouvèrent deux fois plus qu’eux afin qu’ils se confient à Dieu et demandent Son secours.

Par contre quand les polythésites regardaient les musulmans, ils les trouvèrent deux fois plus qu’eux pour être pris de panique. Mais quand les deux armées s’aftontèrent et le combat fit rage. Dieu fût di­minuer chaque armée aux yeux de l’autre afin que chacune d’elles fonde sur l’autre, et Dieu exécuta ainsi l’ordre qu’il avait décrété pour distinguer entre la vérité et l’erreur, et afin que Sa Parole soit la plus élevée. Il a voulu rendre les croyants très puissants et humilier les in­crédules comme 11 a dit: «Dieu vous a cependant secourus à Badr, alors que vous étiez homiliés») [Coran 111, 123]. Il termina ces versets par: «Allah donne la victoire à qui II veut. C’est une leçon pour ceux qui médi­tent» qui signifie un enseignement pour ceux qui sont doués de clair­voyance afin qu’ils constatent que Dieu réalise toujours Ses décisions

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en accordant le secours aux fidèles dans le bas monde et dans l’au- delà.

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zuyyina li-n-nâsi hubbu-s-sahawâti mina-n-nisâ’i wa-l-banîna wa-1- qanâtîrî-l-muqantarati mina-d-dahabi wa-l-fî^ti wa-l-hayli-l-musawwam- ti wa-l-’an‘âmi wa-l-torti dâlika matâ‘u-l-^yâti-d-dunyâ wa-L-Lâhu ‘in- dahû husnu-l-ma’âb (14) qui ’a’unnabbi’ukum bihayrim min dâhkum U-1- ladîna-t-taqaw ‘inda rabbihim jannâtun tajri min tahtiha-l-’anhâru MHdîna fîha wa ’azwâjum-mutahharatun wa ri^âniun-mina-L-Lâhi wa- I^Lâhu basîrum bi-l-‘ibâd (15).

/Les hommes sont attirés par tout ce qui a de l’attrait, les femmes, les

enfants, les amoncellements d’or et d’argent, les chevaux de prix, les trou­peaux, les champs de culture... éphémères jouissances dans ce bas monde. Mais le plus beau séjour est auprès d’Allah, (14). Dis-leur: «Désirez-vous connaître quelque chose de préférable à toutes ces jouissances?». Ceux qui craignent Allah trouveront auprès de leur Seigneur des jardins arrosés d’eau vive, où ils deumeureront éternellement, des épouses sans impureté, et les grâces d’Allah. Allah observe Ses serviteurs. (15).

Dieu montre dans ces versets que les homme dans la vie pré­sente sont attirés par ses clinquants et ses jouissances en citant les femmes et les enfants. Il a commencé par les femmes car leur sédition est pire que les autres jouissances. Une réalité qui est confinnée aussi par ces paroles du Prophète: «je ne laisse après moi une sédition plus fu ­neste à l’homme que les femmes».

Mais si on cherche la femme pour garder la chasteté et fonder un foyer dans le but d’avoir une postérité, ceci constitue un acte recom­mandé voire obligatoire. Plusieurs hadiths ont été rapportés à cet

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égard dans lesquels l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- avait déclaré que la meilleure des nations est celle où le nombre des femmes dépasse celui des hommes. Il a dit;

-On m’a fait aimer les femmes et le parfum. Mais la prière est la joie de mes yeux^^K

- Ces bas monde n’est que jouissances éphémères, or la meilleure jouis­sance est la femme vertueuse qui, si tu la regardes, te plait. Si tu lui ordon­nes, elle obéit. Si tu t ’absentes d’elle, elle garde sa chasteté et tes biens. (Rapporté par Nassat et Mousüm/^K

L’amour des enfants peut être pour la parure dans le bas monde et l’orgueil, et aussi pour la progéniture et la multiplication de la communauté de Mouhammad -qu’Aliah te bénisse et te salue- où il y aura des hommes qui n’adoreront que Dieu seul sans rien Lui asso­cier. Il incitait au mariage pour réaliser ce but quand il a dit; «Epousez les femmes affectueuses et fécondes car je m’enorgueillirai de votre multi­tude sur les autres nations le jour de la résurrection}/

Quant à l’amour des richesses, tantôt il vise l’orgueil, l’ostentation et l’amogance sur les pauvres, ce qui est mépris; et tantôt pour dépen­ser en aumône afin de se rapprodier de Dieu, ou pour les proches pa­rents, les actes de charité, ce qui est loué et recommandé.

L’amour des chevaux est de trois sortes;

- Pour les consacrer au combat dans ta voie de Dieu et les mettre au service de ces guerrires quand ils en auront bescûn.

- Pour être une charge à leurs propriétaires.

- Pour être une portière à celui qui les possède pour en profiter et ne néglige pas ses devoirs envers Dieu en versant la zakate à leur su-

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jet ou pour la copulation. (Nous en parlerons plus loin en commentant la sourate du Butin).

Entre autres biens convoités figurent les troupeaux du bétail, les terres cultivées. Souwaïd ben Houbaïra a rapporté que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit; «Les meilleurs biens que puisse avoir un homme: me jument poulinière et une palmeraie fécondée».

Tout cela constitue pour l’homme une jouissance éphémère dans la vie présente, mais le meilleur retour sera auprès de Dieu. On a rap­porté qu’après la révélation de ce verset, Omar Ben Al-Khattab s’écria: «Seigneur, serait-ce après nous avoir embelli ce bas monde?» L’autre verset fut aussitôt descendu: «Dis-leur: «Désirez-vous connaître quelque chose préférable à toutes ces jouissances?» Dieu ordonne à Mouhammad de dire aux hommes que ceux qui Le craignent trouveront pour tou­jours auprès de Lui des jardins où coulent les ruisseaux de différentes boissons; du miel, du lait, du vin non enivrant et d’eau pure et limpide, ce qu’un œil n’a vu, oreille n’a entendu et esprit humain n’a imaginé. Ils y demeureront étemellement sans désirer aucun changement.

Ils y trouveront également des épouses toujours pures sans subir ni menstruations ni lochies qu’ont les femmes dans ce bas monde. Et la meilleure de toutes ces jouissances sera sans doute la satisfaction de Dieu, une grâce qui dépassera toute les autres. Dieu, en observant les hommes œuvrer, rétribuera à chacun la récompense qu’il méritera selon ses actions.

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’al-ladîna yaqûlûna rabbanâ ’innanâ ’âmannâ fagfîr lanâ dunûbanâ waqi- nâ ‘adâba-n-nâr (16) ’assâbirîna was-sâdiqîna wa-l-qânitîna wa-l-munfiqî- na wa-I-mustagfirîna bi-l-’asMr (17).

Ceux qui craignent Allah sont ceux qui disent: «O Seigneur , nous croyons, pardonne-nous nos péchés et préserve-nous du châtiment du feu» (16). Ce sont ceux aussi qui sont sincères, patients, dociles, charitables et implorent le pardon d’Allah au lever de l’aurore. (17).

Dieu promet à Ses serviteurs croyants la plus belle récompense,

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ceux qui croient en Lui, en Ses Livres et en Ses Prophètes. Ils implo­rent Son pardon et l’absolution de leurs péchés, et qui sont;

- Patients; en s’acquittant de leurs obligations et s’abstenant des choses interdites et repréhensibles.

- Sincères; dont leur foi les porte à accomplir leur devoirs avec zèle et assiduité.

- Dociles; pieux et soumis à Dieu.

- Qui dépensent de ce que Dieu leur a accordé; en aumône, pour les proches parents les pauvres et les nécessiteux.

- Qui implorent, dès l’aube, le pardon de Dieu. Ceci montre sans doute le mérite de l’imploration du pardon à ce moment-là».

A ce propos, il a été rapporté que, lorsque Jacob -que Dieu le sa­lue- avait dit à ses enfants; «je vais, pour vous, demander le pardon de mon Seigneur») [Coran XIÍ, 98] il avait retardé cette imploration jusqu’au lever de l’aurore. Et dans un hadith authentifié, le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit; «Notre Seigneur descend chaque nuit dans le ciel le plus proche, lorsqu’il ne reste qu’un tiers de la nuit et dit: «Qui M ’invoque, que Je puisse exaucer sa prière? Qui Me demande quelque chose, que Je puisse la lui donner? Qui implore Mon pardon, que Je le lui accorde?». (Rapporté par Boukhari et MousUm)^^^

‘Aicha -que Dieu l’agrée- a dit: «L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé­nisse et le salue- faisait la prière impaire (witr) au début de la nuit, à son milieu, ou à sa fin et même juste avant le lever le l’aube».

Abdullah Ben Omar priait souvent la nuit et demandait à son do­mestique: «O Nafe’l L’aube s’est-il levé?» Si la réponse était affirma­tive, il multipliait ses invocations jusqu’au matin.

ibrahim Ben Hateb a rapporté d’après son père qu’il a entendu un homme dans un endroit de la mosquée dire; « O Seigneur! Tu m’as or­donné et je T’ai obéi. Puisque c’est le lever de l’aurore, pardonne-

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moi». Il constata que cet homme n’était qu’Ibn Mass'oud -que Dieu l’agrée-

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sahida-L-Lâhu ’annahû lâ ’ilâha ’illâ huwa wa-l-malâ’ikatu wa ’ulû-‘îlmi qâ’imam bilqisti lâ ’ilâha ’illâ huwa-l-‘azîzu-l-tolcîm (18) ’inna-d-dîna ‘in- da-L-Lâhi-l-’islâmu wamâ htalafa-l-ladîna ’utû-I-kitâba ’illâ mim ba'di mâ jâ’ahumu-1- ‘ilmu bagyam baynahum wa may-yakfur bi‘âyâti-L-Lâhi fa’inna-L-Lâha sari‘u-l-Msâb (19) fa’in Mjjûka faqul ’aslamtu wajhiya li- L-Lâhi wa man-ittaba‘ani wa qui li-l-ladîna ’utû-l-kitâba wa-l-’ummiyyi- na ’a’aslamtum fa’in aslamû faqadi-htadaw-w-wa’in tawallaw fa’innama ‘alayka-l-balâgu wa-L-Lâhu basîrum bi-l-‘ibâd (20).

Allah proclame et avec Lui les anges et les hommes de science, qu’il n’y a d’autre Allah que Lui et qu’il régne par la justice. H n’y a d’autre Al­lah que Lui, le puissant et le juste. (18) Là religion d’Allah est l’Islam. Les gens du Livre ne se sont divisés entre eux qu’après avoir reçu la vérité, poussés par la jalousie. Celui qui repousse les enseignements d’Allah, Allah est pnmpt à régler son cas. (19) A ceux qui contrediront, dis leun «Moi, je me suis soumis à Allah ainsi que ceux qui me suivent. Demande à ceux qui ont reçu le Livre et aux illettrés: «Vous soumettez-vous?» S’ils se soumet­tent, ils seront dans la bonne voie. S’ils s’insurgent, rappelle-toi que ton rôle se borne à les avertir. Allah observe Ses serviteurs. (20).

Dieu est le plus sincère et le plus véridique des témoins quand II atteste et déclare qu’il n’y a d’autre Dieu que Lui, l’Unique, le créateur, et que tous les hommes sont Ses serviteurs qui ont toujours besoin de Lui, mais Lui, se suffit des autres, puis II joint le témoignage des anges

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et des hommes versés et savants au Sien, ce qui montre le mérite de ces hommes.

Il maintient la justice. Il ne lèse personne et réprime l’injustice voire l’interdire. Il est le puissant et le sage. Al-Zoubair Ben AL-‘Awam a rapporté qu’il a entendu l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-, alors qu’il se trouvait à ‘Arafa, réciter ce verset et dire à la fin: «Et moi aussi je témoigne ô mon Seigneur».

Ghaleb Al-Qattan raconte: «Je vins à Koufa pour fa ire le commerce et j ’habitai tout près de AI-‘A‘mach. Une nuit, voulant quitter ma demeure, je le vis faire sa prière nocturne et l’entendis réciter ce verset: «Allah proclame et avec Lui les anges..» Il dit à la fin: «Et moi aussi je témoigne avec Dieu en lui confiant ce témoignage afin qu’il me soit un dépôt auprès de Lui» Puis il répéta à plusieurs reprises: «la reli­gion d’Allah est l’Islam» Je me suis dit: «Il y a là un certain secret que j ’aime savoir».

Au matin, voulant lui faire mes adieux, je lui dis: «O Abou Mou­hammad, je t’ai entendu répéter ce verset!» Il s’écria: «N’as-tu pas idée de son mérite?» Je lui répondis: «Ça fait un mois que j ’habite près de toi et tu m’en as jamais parié» Il répliqua: «Par Dieu, je ne te le dirai pas avant l’écoulement d’un an». Je passai ainsi un an qu’à sa fin il me dit: «L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Au jour de la résurrection, on amènera quiconque aura témoigné cela, et Dieu dira: «Mon serviteur que voici s ’est engagé vis-à vis de Moi dans le bas monde, et il est de mon devoir de respecter mon engagement vis-à-vis de lui. Faites entrer mon serviteur au Paradis» (Rapporté par Tabara-

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«la religion d’Allah est l’Islam» On entend par là que, l’Islann qui si­gnifie la soumission à Dieu, aucune autre religion ne sera acceptée au­près de Lui. Cette religion qui consiste à suivre les Messagers et ce qu’ils ont apporté, mais comme Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue- fut leur dernier ainsi que son message qui abrogea tous les pré­cédents, quiconque ne suivra pas l’Islam, la religion qu’il aura suivie, ne serait plus acceptée, comme Dieu le confimne dans un autre verset; «Le culte de celui qui recherce une religion en dehors de l’Islam n’est pas acceptée. Cet homme sera, dans la vie future, au nombre de ceux qui ont tout perdu» [Coran III, 85].

Quant à ceux auxquels le Livre a été donné, une fois reçu la science, les uns se sont opposés aux autres par jalousie, haine et ini­mitié, et se sont divisés entre eux. Que ceux qui mêcroient sachent que Dieu est prompt dans ses comptes.

Dieu dit à Son Prophète, si ces gens-là argumentent contre toi au sujet de l’unicité, réponds leur; «Moi, je me suis soumis à Allah ainsi ceux qui me suivent» ne reconnaissant qu’un seul Seigneur à qui nous vouons un culte pur. Dans le même sens Dieu dit dans un autre ver­set; «Dis: «Voici mon chemin, j’en appelle à Dieu, moi, et ceux qui me sui­vent» [Coran XII, 108]. Puis II lui ordonne d’appeler les hommes à se soumettre à Lui et d’embrasser l’Islam, surtout ceux auquels le Livre a été donné et les illettrés parmi les polythéistes, s’ils sont soumis, ils sont bien dirigés, mais s’ils se détournent, ta mission s’arrête là et Dieu réglera leur compte et les jugera car 11 observe parfaitement ce qu’ils font, ils seront interrogés.

Le dernier verset sus-mentionné et d’autres qui lui sont pareils qu’on rencontre dans le Coran, montrent que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a été envoyé vers tous les hommes, et cela est confirmé par ce verset; «Dis: «O vous les hommes, je suis, en vérité, en­voyé vers vous tous») [Coran VII, 158].

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Dans un hadith authentifié, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Par celui qui tient mon âme en Sa main, tout homme qui entend parler de mon message, qu’il soit de cette nation ou un chrétien ou un juif, n ’y croit pas et meurt, il sera l ’un des damnés de l ’Enfer». (Rapporté par MousUm/^K

il a dit égalennent: «J’ai été envoyé vers le rouge et le noir» (une ex­pression qui signifie tous les hommes)». II a dit aussi: «Tout Prophète, avant moi, était envoyé vers son peuple. Quant à moi, je suis envoyé vers tout le monde» (Rapporté par Boukhari et Moustim/^K.

Anas Ben Malek raconte qu’un jeune homme juif était au service du Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-, tomba malade et le Pro­phète -qu’Allah le bénisse et le salue- alla le visiter alors que son père se trouvait chez lui. II lui dit: «O untel! Dis: il n ’y a d’autre divinité que Dieu» Le jeune homme regarda son père mais celui-ci garda le silence. Comme le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- réitéra sa de­mande, il regarda à nouveau son père qui lui dit: «Obéis à Aboul-Qas- sem». Le jeune homme dit alors: «Je témoigne qu’il n’y a d’autre divinité que Dieu, et je témoigne que tu es l’Envoyé de Dieu» Le Pro­phète -qu’Allah le bénisse et le salue- sortit en disant: «Louange à Dieu qui l’a sauvé du feu grâce à moi» (Rapporté par Boukhari et M ouslim /^\

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’inna-l-ladîna yakfurûna bi’âyâti-L-Lâhi wa yaqtulûna-n-nabiyyina bigayri Mqqin wa yaqtulûna-l-la^a ya’murûna bi-l-qisti mina-n-nâsi fa- bassirhum bi ‘a^bin ’alîm (21) ’ulâ’ika-l-ladîna Mbitat ’a‘mâluhum fî-d- dunyâ wà-l-’âWrati wamâ lahvun min nâsirîn (22).

A ceux qui nient les enseignements d’Allah, mettent a mort ignomi­nieusement les Prophètes et ceux qui prêchent le bien, annonce un châti­ment douloureux. (21) Ds perdront le bénéfice de leurs actions dans ce mtmde et dans l’autre et ne recevront aucun secours (22).

Dieu réprimande les gens du Livre qui ont comnnis tant de péchés en transgressant les lois de Dieu, niant les signes de Dieu que leurs Prophètes leur ont transmis en les traitant de mensonges, en se mon­trant rebelles aux enseignements de Dieu, en choisissant autre que le chemin droit tracé par leurs Prophètes, et en tuant une partie d’eux rien que parce qu’ils les appelaient à Dieu, à suivre la Vérité et leur or­donnaient la justice.

Abou Oubaida ben Al-Jarrah -que Dieu l’agrée- rapporte: «Je de­mandai à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-: «Qui, par­mi les hommes, subira le châtiment le plus douloureux au jour de la résurrection?» Il me répondit: «Un homme qui a tué un Prophète ou un autre qui ordonnait le bien et déconseillait le reprehensible». Puis il récita ce verset; «A ceux qui nient les enseignements d’Allah mettent à mort ignomincieusement les Prophètes et ceux qui prêchent le bien, annonce un châtimoit douloureux». Ensuite il me dit; «O Abou Oubafda! Les fils d’Is­raël ont tué 43 Prophètes au début de la journée dans une même heure, et 170 hommes parmi eux ont tué aussi à la fin de la journée ceux qui leur or­donnaient le bien et déconseillaient le repréhensible. Ils sont ceux que Dieu les mentionne dans ce verset». (Rapporté par Ibn Abi Hatem et Ibn Ja- rir/^K

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Quant à Abdullah Ben Mass'oud, il a rapporté qu’ils ont tué 300 Prophètes. Ces gens-là ne trouveront aucun défenser au jour de la ré- sun-ectlon et leurs actions sont vaines en ce monde et dans l’au-delà.

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’alam tara ’ilâ-l-ladîna ’utû nasîbam mina-l-kitâbi yud‘awna ’ilâ kitâbi-L- Lâhi liya^um a baynahum tumma yatawalla farîqum minhum wahum mu'ridun (23) dâlika bi'annahum qâlû lan tamassanâ-n-nâru ’illâ ’ayyâ- mam ma‘dûdâtin wa garrahum fî dînihim mâ kânû yaftarûn (24) fakayfa ’idâ jama'nâhima liyawmi-l-lâ rayba fîhi wa wuffiyat kullu nafsim mâ ka- sabat wa hum lâ yuzlamûn (25).

Ne Yois-tu pas ces gens à qui une partie du Livre est parvenue et qui, lorsqu’on les convie à faire arbitrer leurs différends par le Livre, s’y refu­sent avec dédain? (23). Et cela parce qu’ils croient qu’ils ne subiront la peine du feu que peu de jours. C’est leur fausse compréhension de la reli­gion qui les jette ainsi dans l’errem'. (24) Qu’est-ce qu’il adviendra d’eux le jour inéluctable où nous les réunirons, le jour où toute âme sera rétribuée selon ses œuvres et où personne ne sera lésé.. (25).

Dieu désavoue le comportement des juifs et des chrétiens qui s’at­tachent fortement à leurs Livres présumés: La Tora et l’Evangile, en les appelant à la soumission à Lui, à prendre le Coran comme un juge et à suivre Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue-. Ils s’en dé- toumèrent avec dédain et s’éloignèrent poussés par leur obstination et

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leur Insoumission. Ils prétendirent que le feu ne les touchera que du­rant un temps limité, disant: «Nous subirons le châtiment du feu un seul jour pour chaque mille ans de la vie présente, ce qui fera en tout et pour tout sept jours (présumant que la durée de ce bas monde est de 7000 ans). Et ceci parce qu’ils se sont laissés égarer dans leur reli­gion par tout ce qu’ils ont inventé. Dieu les a laissés leurrer par leur fausse religion ce à quoi nul pouvoir n’a été concédé.

Dieu les menace en disant: «Qu’est-ce qu’il adviendra d’eux le jour inéluctable où nous les réunirons». Comment sera leur sort après avoir nié les enseignements de Dieu, traité leurs Prophètes d’imposteurs en les tuant avec ceux qui prêchaient le bien et déconseillaient le repré­hensibles?» Certes Dieu les interrogera sur tout ce qu’ils auront ac­compli dans le bas monde et chacun d’eux recevra la rétribution de ses actions.

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quii-l-Allâhumma mâlika-l-mulki tu’tî-I-mulka man tasâ’u wa tanzi‘u-1- mxilka mimman tasâ’u wa tu‘izzu man tasâ’u wa tudillu man tasâ’u biya- dika-l-hayru ’innaka ‘alâ kulli say’in qadîr (26) tûliju-l-layla fî-n-nahâri wa tûliju-n-nahâra fî-l-layli wa tuhriju-l-^yya mina-l-mayyiti wa tuhriju- 1-mayyita mina-l-^yyi wa tarzuku man tasâ’u bigayri ttsâb (27).

Dis: O mon AUah, Toi le Maître souverain. Toi qui confères et retires le pouvoir à qui Tu veux, qui élèves et rabaisses qui Tu veux. Toi dont tout le bonheur est entre Tes mains. Tu es tout - Puissant. (26). Toi qui fais suc­céder la nuit au jour et le jour à la nuit, qui tires la vie de la mort et la mort de la vie et qui distribues les richesses comme il Te plaît et sans compter. (27).

Dieu ordonne à Son Prophète Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue- de Le louer, de Le glorifier, de Lui être reconnaissant, de se fier à Lui, et de déclarer: «O Souverain du Royaume!» à qui appartient

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tout ce qu’il se trouve dans les cieux et sur la terre. II est le Donateur par excellence, connme II peut refuser à qui II veut».

II y a dans ce verset une exhortation à reconnaître les faveurs et les grâces de Dieu, surtout quand II a confié le Message à Mouham­mad -qu’Allah le bénisse et le salue- et la prophétie à un Qoraïchite arabe après l’avoir enlevée aux fils d’Israël. II l’a envoyé vers les hom­mes et les génies en lui accordant des qualités qui ont dépassé celles conférées à d’autres Prophètes auparavant. II lui a ordonné de profes­ser l’Islam qui fut répandu dans les quatre coins du monde.

Dieu dispose de Ses créatures à Sa guise. II honore qui II veut et abaisse qui II veut. Nul n’a le droit de critiquer les décisions de Dieu vers qui tout fera retour. A ceux qui ont objecté en disant; «Si seule­ment on avait fait descendre ce Coran sur un personnage important de l’une de ces deux cités?» Dieu répondit; «Sont-ils les dispensateurs de la miséricorde de ton Sei^eur?») [Coran XLIII, 31-32]. C’est à Lui qu’appar- tient la Sagesse persurasive et II accorde la prophétie à qui II veut, en le confirmant dans ce verset; «Dieu sait où placer Son message») [Coran VI, 124] en préférant les uns aux autres.

Dieu fait pénétrer la nuit dans le jour et le jour dans la nuit, en al­longeant l’un et raccourcissant l’autre, ou bien en leur donnant une du­rée égale, qui sont des phénomènes qu’on remarque dans les quatre saisons durant l’année.

«... qui tires la vie de la mort et la mort de la vie» qui signifie; II fend le grain pour faire pousser les plantations, comme II fait produire des grains de ces dernières, ainsi un dattier d’un noyau et un noyau d’un dattier, comme II peut faire un croyant d’un impie et vice versa, et cré­er une poule d’un œuf et un œuf d’une poule.

II accorde largement les richesses à qui II veut sans compter et donne à d’autres en mesurant ses dons, tout dépend de Sa volonté et de Sa sagesse.

Ibn Abbas rapporte que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le sa­lue- a dit; «Le nom Sublime de Dieu se trouve dans ce verset», et il récita; «Dis: O mon Anah, Toi le Maître souverain...» jusqu’à la fin du verset.

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lâ yattahidi-l-mu’minûna-l-kâfirîna ’awliyâ’a min dûni-l-mû’ninîna wa man yafal dâlika falaysa mina-L-Lâhi fî say’in ’illâ ’an tattaqû minhum tuqâtan wa yutod^rikumu-L-Lâhu nafsahû wa ’ilâ-L-Lâhi-l-masîr (28)

Les croyants ne doivent prendre pour alliés que des croyants et non des infidèles. Ceux qui le feraient perdraient tout appui auprès d’Allah à moins que ce ne soit pour parer à un danger. Allah vous met en garde contre sa colère. C’est d^ant lui que voœ devez comparaître. (28).

Dieu à Lui la puissane et la gloire défend à Ses serviteurs croyants de prendre les impies pour alliés et de leur manifester leur amitié en dehors des fidèles, tout en menaçant de désavouer qui­conque aura outrepassé Ses ordres et il n’aurait rien à attendre de Dieu. C’est un ordre qui a été aussi confirmé par ce verset: «O croyants, ne vous alliez pas à mes ennemis et aux vôtres. Vous leur offrez votre amitié... jusqu’à Ceux d’entre vous qui s’allient à mes ennemis pren­nent une mauvaise voie») [Coran LX, 1]. II a dit également: «O vous qui croyez, ne prenez pas les incrédules pour amis, de préférence aux croyants Voudriez-vous donner à Allah une raison certaine de vous condamner?») [Coran IV, 144] et: «O vous croyez, ne prenez pas pour amis les juifs et les chrétiens, ils sont amis les uns des autres. Celui qui, parmi vous, les prend pour amis, est des leurs») [Coran V, 51].

«A moins que ce ne soit pour parer à un danger» II y en a donc ex­ception quand ces gens-là constituent un danger pour les croyants, il est donc permis d’éviter leur mal en leur manifestant l’amitié en appa­rence. Al-Boukhari rapporte à ce propos que Abou Ad-Darda‘ a dit: «Parfois nous sourions à des gens, mais au fond, nos cœurs les mau­dissaient».

Cette appréhension, comme a dit Ibn Abbas, ne doit pas être tra­duite en actes plutôt elle ne s’exprime qu’en paroles ce que Dieu le confirme par ce verset: «... non pas celui qui subit une contrainte et dont le cœur reste paisible dans la foi») [Coran XVI, 106].

Dieu enfin met les hommes en garde contre Lui-même, c’est à

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dire contre Son courroux, Sa vengeance et Son châtiment que subira quiconque enfreint Ses enseignements, car le retour final sera vers Lui.

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qui ’in tuhfû mâ sudûrikum ’aw tubdûhu ya‘lamhu-L-Lâhu wa ya‘lamu mâ fî-s-samâwâti wamâ fî-l-’a rd wa-L-Lâhu ‘alâ kulli say’in qâdir (29) yawma tajidu kullu nafsin mâ ‘amilat min hayrim m uh^ran wamâ ‘ami- lat min sû’in tawaddu law ’anna baynahâ wa baynahû ’amdam ba‘îdan wa yu^ddirkumu-L-Lâhu nafsahu wa-L-Lâhu ra’ufum-bi-l-‘ibâd (30)

Dis-leur: Que vous cachiez vos pensées ou que vous les divulguiez? Al­lah le sait. Et n sait aussi ce qui se passe dans les cieux et sur la terre, n est tout-puissant. (29) Un jour viendra où toute âme sera mise en présence du bien qu’elle aura fait. Mise en présence du mal qu’elle aura fait, elle souhaitera mettre entre elle et lui un immense espace. Allah vous met en garde contre sa colère. Il est plein de bonté pour les hommes.(30).

Le poids d’un atome n’échappe au Seigneur, ni dans les cieux, ni sur la terre, II connaît ce que les hommes font en apparence et ce que recèlent leurs cœurs, II connaît le visible et l’invisible, Sa science em­brasse tout à tout moment et en tout lieu. II est puissant sur toute chose et réalise ce qu’il veut. Les hommes doivent donc l’appréhendre afin de ne commettre ce qui suscite son courroux. S’il accorde un cer­tain délai au pécheur, II est capable de le saisir quand II voudra comme peut le faire un puissant, un omnipotent.

C’est pourquoi 11 a dit ensuite; «Un jour viendra où toute âme sera en présence du bien qu’elle aurra fait.» II s’agit du jour de la résurrection où l’homme sera informé de tout ce qu’il aura fait; il sera réjoui du bien qu’il aura fait, et regrettera tout mal qu’il aura commis en éprouvant une grande détresse, souhaitant ainsi qu’un long intervalle le sépare de ce jour.

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Comme Dieu menace les hommes et qu’ils doivent redouter Son châtiment II leur rassure qu’il est clément et indulgent, ils ne doivent pas désespérer de Sa miséricorde qu’il accordera sans doute à ceux qui auront suivi Ses enseignements.

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qui ’in kuntum tuMbbuna-L-Lâha fat-tabi‘ûnî yuhbibkumu-L-Lâhu wa yagfir lakum dunûbakum wa-L-Lâhu gafûru-r-rafân (31) qui ’atî‘û-L-Lâ- ha wa-r-rasûla fa’in tawallaw fa’inna-L-Lâha lâ yuHbbu-l-kâfîrîn (32)

Dis-leur: Si vous aimez Allah, suivez-moi. Il vous aimera et vous par- domiera vos péchés. 11 est miséricordieux et clément. (31) Dis-leur: Obéis sez à Allah et au Prophète. S’ils se montrent réfractaires, qu’ils sachent qu’Allah n’aime pas les insoumis (32).

Quiconque présume aimer Dieu sans suivre le chemin tracé par Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue-, est menteur. Voilà ce qu’on peut déduire de ce verset, car il est tenu tout d’abord de se convertir et croire à tout ce que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a apporté. Ceci est confirmé par ce hadith prophétique: «Celui qui introduit dans notre tradition ce qui lui est étranger, verra rejeter (ses innovations)» (Rapportépar Boukhari)^^K

Dieu dit par la langue de Son Prophèt; «Si vous aimez Allah, suivez- moi, n vous aimera», donc ce qui est recherché est cet amour mutuel de part et d’autre qui est une conséquence normale. Un sage a dit à cet égard: «Ce qui importe le plus c’est d’être aimé et ne plus se contenter d’aimer».

Aicha -que Dieu l’agrée- a rapporté que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «La religion est-elle autre que l’amour en vue

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de Dieu et la haine en vue de Dieu? Dieu a dit: «Si vous aimez Dieu, sui- vez-moi» (Rapporté par Ibn Abi Hatem)^^K

Quelle sera la récompense qui suit ces enseignements, sinon l'ab­solution de ses péchés et l’obtention de la miséricorde de Dieu? La soumission et l’obéissance à Dieu puis à Son Mesager sont donc les conditions requises pour obtenir la grâce divine. Quant aux incrédules et rebelles, ils ne seront jamais aimés de Dieu car ils se sont détrou- nés de Ses enseignements. Nul ne pourrait donc prétendre aimer Dieu s’il ne suit pas Son Messager qui, si les autres Prophètes et Messa­gers vivaient à son époque, l’auraient suivi.

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’inna-L-Lâha-stafâ ’Âdama wa Nuton wa ’âla ’Ibrâhîma wa ’âla ‘Imrana ‘alâ-l-‘âlamîn (33) durriyatam baduhâ mim ba‘din wa-L-Lâhu sami‘un ‘alîm (34)

Allah a élu parmi les hommes Adam, Noé, la descendance d’Abraham et celle d’Imran, (33). Ces élus forment une seule et même lignée et AUah entend et sait tout. (34).

Dieu a choisi, de préférence aux mondes;

- Adam en le créant de sa main, lui insufflant de Son esprit, de­mandant aux anges de se prosterner devant lui, lui enseignant les noms de toues les créatures, lui donnant le paradis comme demeure, enfin le faisant descendre sur la tenre comme Sa sagesse l’exigeait.

- Noé en faisant de lui le premier Messager vers les habitants de la terre, lorsque ceux-ci commençaient à adorer les idoles et les sta­tues, à Lui associer d’autres divinités qui n’avaient aucun pouvoir. Comme Noé avait passé une longue durée avec son peuple les appe-

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lant à un Dieu unique, jour et nuit, en public et en secret, et son appel ne faisait que les éloigner, il invoqua alors Dieu pour qu’il se venge d’eux. Ils furent tous noyés sauf ceux qui avaient suivi Noé et monté sur l’arche avec lui.

- La descendance d’Abraham dont le maître des hommes et le der­nier Prophète Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue- était l’un d’eux.

- La descendance de ‘Imran: Cet Imran était le père de Marie la mère de Jésus -que Dieu le salue-. Donc Jésus était de la descen­dance d’Abraham comme nous allons en parler en interprétant la sourte «Les troupeaux».

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’id qâlati-m ra’atu ‘Im râna rabbi ’innî nadartu laka mâ fî b a tn î muMrraran fataqabbal minnî ’innaka ’anta-s-samî‘u-l-‘alîm (35) falammâ wada‘athâ qâlat rabbi ’innî wa<^‘tuhâ ’untâ wa-L-Lâhu ’aiam u bimâ wadâ‘at wa laysa-d-dakaru kal’untâ wa ’innî sammaytuhâ maryama wa ’innî ’u‘iduhâ bika wa durriyataha mina-s-saytâni-r-rajîm (36).

La femme d’Imran dit un jour: «Seigneur, je voue à ton culte l’enfant que je porte dans mon sein. Agrée-le, car Tu entends et sais tout. (35). Lors­qu’elle l’eût mis au monde, elle s’écria: Seigneur, j^i donné le jour à une fille. Et Allah savait ce qu’elle avait enfanté, n y a de différénce entre un garçon et une fille. Je l’ai appelée marie. Je la mets sous ta Sauvegarde, elle et sa postérité pour que Tu la défendes contre les maléfices de satan le mau­dit. (36).

La femme de 'Imran la mère de Marie -que Dieu la salue- s’appe­lait: Hanna Bent Faqoud. Mouhammad Ben Ishaq rapporte: «Elle était une femme stérile. Un jour, elle vit un oiseau abecquer son petit et eut tellement envie d’avoir un enfant. Elle implora le Seigneur qui l’exau­ça. La nuit elle eut de rapport avec son époux et tomba enceinte.

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Constatant sa grossesse, elle fit un vœu de consacrer cet enfant au service du temple. Elle s’adressa au Seigneur; «je voue à ton culte l’enfant que je porte dans mon sein. Agrée-le car Tu entends et sais tout» Elle ne savait pas encore ce qu’elle portait; un garçon ou une fille. Lorsqu’elle le mit au monde et sut qu’elle était une fille, elle s’écria; «J’ai mis au monde une fille». Dieu savait ce qu’elle avait enfanté, je l’ai appelée Marie. Mais un garçon n’est pas semblable à une fille dans sa robustesse et sa capacité pour servir le temple.

De ce fait on peut conclure qu’il est toléré de donner un nom à l’en­fant le jour de sa naissance, car une telle règle qui était suivie aupara­vant, pourrait encore être appliquée chez nous, une chose qui a été confirmée d’après un hadith authentifié dans lequel l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue- a dit; «Cette nuit j ’ai eu un garfon et je lui ai donné le nom de mon ancêtre Ibrahim». (Rapporté par Boukhari et Mous- lim/^K

Al-Boukhari a cité dans son Sahih qu’un homme informa l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- de la naissance d’un garçon et lui demanda quel nom devait-il lui donner? il lui répondit; «Donne-lui le nom Abdul-Rahmcm».

Samoura Ben Jondob rapporte que l’Envoyé de Dieu -qu’Aliah le bénisse et le salue- a dit: «A la rmissance de l’enfant et au septième jour, on doit présenter une aqiqa (une bête à sacrifier), en donnant un nom à l’enfant et en lui rasant la tête» (Rapporté par Ahmed et les auteurs des sunan)^^K

La mère de Marie pria le Seigneur: «Je la mets sous Ta sauvegarde, elle et sa postérité, pour que Tu la défendes contre les maléfices de satan le maudit». Elle mit donc sa fille ainsi que sa postérité, qui ne serait au­tre que Jé^us -que Dieu le salue- sous la protection de Dieu, et Dieu l’exauça, A ce propos, Abou Houraira a rapporté que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit; «Aucun enfant n’a été mis au

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monde sans avoir été au moment de sa naissance, touché par le démon, il sort en vagissant à cause de cet attouchement, à l ’exception de Marie et de son fils» Et Abou Houraira d’ajouter; «Récitez si vous voulez; «je la mets sous Ta sauvegarde, elle et sa postérité, pour que Tu la défendes contre les maléfices des Satan le maudit».

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fataqabbalahâ rabbuhâ biqabûlin hasanin wa ’am batahâ nabâtan hasanan wa kaffalahâ Zakariyyâ kullamâ dahala ‘alayhâ Zakariyyâ-1- m i^âba wajada ‘indahâ rizqan qâla yâ Maryamu ’annâ laki hâdâ qâlat huwa min ‘indi-L-Lâhi ’inna-L-Lâha yarzuqu may-yasâ’u bigayri ttsâb (37)

Allah réserva un charmant accoeQ à cette enfant, lui assura une crois­sance m^pdfique et en confia la garde à Zacharie. Toutes les fois que Za- charie allait la voir au Temple, il trouvait des alimente auprès d’elle. Il lui dit un jour: «Marie, d’où te viennent ces aliments?» Elle répondit: «Cela me vient d’Allah, car Allah distribue ses biens à qui H veut sans compter (37).

Dieu accueillit la petite fille, étant un vœu de sa mère, en lui réser­vant une belle réception, la fit croître d’une belle croissance en lui ac­cordant un joli visage et une belle forme, et II la réunit avec les hommes vertueux dans le but d’apprendre le culte et les actes du bien.

Etant une orpheline, comme raconte Ibn Ishaq, on confia sa garde à Zacharie. D’autres ont dit qu’à cette époque, les fils d’Israël avaient subi une année de disette et Zacharie la prit à sa charge. Que ce soit l’une on l’autre des deux raisons, Zacharie s’occupa d’elle par la grâce du Seigneur, afin d’apprendre et de s’instruire. Certains ont prétendu que Zacharie était le mari de sa tante maternelle, comme Ibn Ishaq et Ibn Jarir, mais l’opinion correcte est qu’il était l’époux de sa sœur, et ceci a été confirmé par un hadith cité dans les deux Sahihs (qu’on trouve dans le récit dun voyage nocturne et de l’ascension).... «où je trouvai les deux cousins maternels Yahia (Jean) et Jésus...» Ce qu’on doit retenir des deux opinions consiste à savoir que Marie était sous la

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garde de la femme de Zacharie, car selon un hadith prophétique: «La tante tient lieu d’une mère».

Ce que Zacharie avait vu de son cas exceptionnel l’étonna. Car: «Tontes les fois que Zacharie allait la voir au temple, il trouvait des ali­ments auprès d’elle» Moujahed, Ikrima et As-Souddy ont dit qu’il trouvait chez lui les fruits de l’été pendant la saison d’hiver, et les fruits d’hiver pendant la saison d’été, bien que Moujahed avait ajouté qu’il s’agit de la science. Mais la première opinion est la plus correcte étant donné que Dieu honore Ses élus par Ses grâces. Elle lui répondait toujours que ces aliments lui venaient de Dieu.

A ce propos, Jaber a raconté que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé­nisse et le salue- avait passé des jours sans rien goûter. Eprouvant une faim de loup, il se déplaça entre les appartements de ses femmes pour chercher de la nourriture mais vainement car il n’a rien trouvé. II alla voir sa fille Fatima: «As-tu quelque chose à manger car j ’ai telle­ment faim?» Non, lui répondit-elle, par Dieu je n’ai rien à te donner.

En sortant de chez Fatima, celle-ci reçut de la part d’une de ses voisines deux pains et un morceau de viande. Elle les mit dans une écuelle en disant: «Par Dieu, je ne les mangerai pas tant que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- ait faim» alors qu’ils éprou­vaient tous une faime de loup. Elle envoya son fils Al-Hassan- ou Al- Hussein suivant une variante-chez l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé­nisse et le salue- pour le convier. A son arrivée cahez elle, elle lui dit: «Père , je viens de recevoir du mets et je l’ai caché pour toi» - Ap­porte-le, lui dit-il. Fatima apporta l’écuelle et en la découvrant, elle la trouva débordante de la viande et du pain. Elle s’aperçut alors que c’était une bénédiction et une faveur de Dieu. Elle loua Dieu et la pré­senta à son père qui loua le Seigneur à son tour.

II lui dit: «O fille, d’où cela te vient-il?» Et Fatima de répondre: «Cela y\Bn\ de Dieu. Dieu donne, sans compter, sa subsistance à qui II veut». L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- s’écria alors: «Louange à Dieu qui a fait de ma fille une dame pareille à l’une des femmes des fils d’Israël qui, quand elle recevait des aliments de la part du Seigneur et en la lui demandant, répondait: «Cela me vient de Dieu. Dieu distribue ses biens à qui II veut sans compter».

L’Envoyé de Dieu -qu’Allahj le bénisse et le salue- ses épouses,

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sa fille Fatima, son mari Ali et ses enfants en mangèrent à satiété et l’écuelle resta toujours pleine du mets qu’ils distribuèrent aux voisins.

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hunâklika da‘â Zakariyyâ rabbahû qâla rabbi hab lî mil-ladunka durriya- tan tayyibatan ’innaka samî‘u-d-du‘â’i (38) fanâdathu-l-malâ’ikatu wahu- wa qâ’imun yusallî fî-l-mihrâbi ’anna-L-Lâha yubassiruka bi yahya musaddiqam bi kalimatim mina-L-Lâhi wa sayyidan wa ^sûran wa na- bayyan mina-s-sâliMn (39) qâla rabbi ’annâ yakunu lî gulâmun waqad balaganiya-l-kibaru wa-mra’atî ‘âqirum qâla kadâlika-L-Lâhu yafalu mâ yasâ’ (40) qâla rabbi-j‘al-lî ’âyatan qâla ’âyatuka ’alla tukallima-n-nâsa t alâtata ’ayyâmin ’illâ ramzan wadkur rabbaka katîran wa sabbih bi-1- ‘asiyyi wa-1 ’ibkâr (41)

A cette occasion, Zacharie adressa à son Seigneur la prière suivante: «Seigneur, donne-moi une belle postérité. Tu entends mes prières» (38) Des anges l’interpellèrent pendant qu’il priait, debout, dans le sanctuaire: «Allah t’annonce la naissance de Jean. Il croira à la parole d’Allah, sera noble, saura dompter ses passions et sera un Prophète d’entre les justes» (39) Il dit: «Ô Seigneur, comment puis-je être le père d’un garçon, moi qu’acca­blent les ans et dont la femme est stérile?».'Les anges lui répondirent: «C7est ainsi. Allah fait ce qu’il veut. (40). Zacharie dit: «Seigneur , donne- moi un signe» Le Seigneur répondit: «Le signe que je t’envoie est que tu ne pourras parler aux hommes pendant trois jours que par gestes. Répète sans lassitude fe nom de ton Seigneur et prie-le, matin et soir» (41).

Zacharie -que Dieu le salue-, voyant toujours les fruits auprès de Marie en dehors de leur saison, souhaita avoir un enfant malgré sa vieillesse, sa décrépitude et sa canitie. II savait aussi que sa femme

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était stérile, mais malgré tout cela, il implora le Seigneur de lui donner un enfant, avec une invocation secrète: «Seigneur, donne-moi une belle postérité. Tu entends ma prière» c’est à dire une belle descendance, un enfant qui sera un homme juste et vertueux. Tandis qu’il priait debout dans le Temple, les anges lui crièrent d’une voix audible: «Allah t’an­nonce la naissance de Jean (Yahia)» un garçon de ton sein dont le cœur sera rempli de foi».

«n croira à la parole d’Allah» c’est à dire il croira en Jésus fils de Marie qui est le Verbe de Dieu d’après l’interprétation d’ibn Abbas. Une opinion qui fut soutenue par Al-Rabi’ Ben Anas qui a dit que Jean (Yahia) était le premier à croire en Jésus. Et Ibn Abbas d’ajouter: «Yahia et Jésus étaient deux cousins maternels, la mère de Jean (Ya­hia) disait à Marie: «Je sens que l’enfant que je porte dans mon ventre se prosterne devant celui que tu portes dans le tien». Voilà comment Jean était le premier à croire en Jésus, le Verbe de Dieu, à savoir que la conception de jean était avant celle de Jésus».

Quant aux termes: «Sera noble», Qatada l’a commenté en disant qu’il sera maître grâce à sa science et à sa piété. D’autres ont dit que le mot noble signifie le clément et le pieux, ou le savant ou qui jouit d'un bon caractère.

Les opinions ont été controversées en interprétant le terme «saura dompter ses passions»;

- Celui qui s’abstient des femmes, d’après Ibn Mass'oud Ibn Abbas et Moujahed.

- C’est le stérile qui n’éjacule pas, d’après Abou-'Alia et Al-Rabi' Ben Anas.

- Tout homme rencontrera Dieu avec tant de péchés à l’exception de Yahia Ben Zacharie, selon Abdullah Ben Amr Ben AI-'As.

- Sa'id, quant à lui, récita ce verset, prit avec la main quelques grains de sable ef dit: sa verge ressemble à ces grains de sable, c’est à dire impuissant sexuellement.

- Le juge ‘Ayad a dit dans son livre «Ach-Chifa’»: «Sache que lorsque Dieu a fait l’éloge de Yahia et qu’il était chaste et saura domp­ter ses passions, il ne faut pas entendre par là qu’il était démuni d’une

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verge. Commentateurs et docteurs ont critiqué cette interprétation et ont dit que c’est un défaut qui ne sied pas aux Prophètes. Cela signifie qu’il était préservé de tout péché que peut commettre un mortel.

Bref on peut conclure que l’impuissance sexuelle, étant un défaut, le pouvoir de se dompter au moment où on peut avoir de rapports et de s’en abstenir, constitue un grand faste: fut-ce à la façon de Jésus qui n’a eu de sa vie aucun rapport, ou par la grâce que Dieu avait ac­cordée à Yahia ben Zacharie.

I\4ais celui qui se marie et a de tels rapports avec les femmes sans que cela le détourne de l’adoration de son Seigneur, bien au contraire il aura accompli ses pratiques cultuelles à la perfection, celui- là aura acquis un degré très élevé, ce degré qu’avait atteint notre maî­tre et Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- qui, malgré ses nom­breuses épouses, n’avait jamais négligé ses obligations envers Dieu. Quant à ses femmes, il les avait bien dirigées, bien traitées et bien en­tretenues dans la mesure de sa capacité. Il savait parfaitement qu’elles n’étaient du tout son but dans le bas monde à la façon d’autres hom­mes.

«... et un Prophète d’entre les justes» si la naissance d’un garçon était la première annonce des anges, celui-ci est la deuxième qui est meilleure que l’autre car il s’agit là de la prophétie.

Constatant la réalisation de son souhait, Zacharie s’étonna com­ment il pouvait avoir un garçon dans un âge tellement avancé? Il s’écria; «Seigneur, comment puis-je être le père d’un garçon, moi qu’acca­blent les ans et dont la femme est stérile?» L’ange lui répondit; «Il en sera ainsi. Dieu fait ce qu’il veut». Zacharie demanda d’avoir un signe par lequel il s’assurera de la naissance d’un garçon, et l’ange de lui trans­mettre; «... Tu ne pourras parler aux hommes pendant trois jours que par des gestes» Puis il lui ordonna d’invoquer le Seigneur souvent et sans lassitude, en le glorifiant au crépuscule et à l’aube.

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wa’id qâlati-l-malâ’ikatu yâ Maryamu ’inna-L-Lâha-stafâki wa thharaki wa stafâki ‘alâ nisâ’i-l-‘âlamm (42) yâ Maryamu-qnutî li rabbiki wa-sjudî wa-rka‘î ma‘a-r-râki‘în (43) dâlika min ’ambâ’i-l-gaybi nûMhi ’ilayka wa­mâ kunta ladayhim ’id yulqûna ’aqlâmahum ’ayyuhum yakfulu Marya­ma wamâ kunta ladayhim id yahtasimûn (44).

De même, lea anges dirent à Marie: «O Marie, Allah t’a choisie. Il t’a purifiée. Il t’a élue parmi toutes les femmes de l’univers».(42) O Marie, sois dévouée à ton Seigneur, prosterne-toi devant Lui et courbe la tête avec ceux qui la courbent. (43) Ce sont là des choses du temps passé que nous te divulguons. Tu n’étais pas parmi eux lorsqu’ils tiraient du sort avec des flè­ches pour savoir qui élèverait Marie. Tu n’étais pas non plus parmi eux lorsqu’ils se disputaient. (44).

Dieu fait connaître à Son Prophète ce que les anges avaient dit à Marie -que Dieu la salue- en lui rapportant que Dieu l’a choisie de pré­férence à cause de son adoration, sa piété, sa chasteté et sa pureté. II l’a élue encore une fois après une autre pour sa haute considération, à toutes les femmes de l’univers.

l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «La meil­leure des femmes est Marie la fille de 'Imran,et la meilleure d’entre elles est également Khadija Bent Khouailed». D’après Al-Boukhari, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Beaucoup d’hommes ont at­teint le degré de la perfection. Quant aux femmes, deux seules d’entre elles ont atteint ce degré: Asia la femme de Pharaon et Marie la fille de 'Imran. La supériorité de 'Aicha sur les autres femmes est pareille à la supériorité du «Iharid» sur les autres mets>/^K

Puis Dieu ordonna à Marie par l’intermédiaire des anges d’être plus fervente dans ses adorations, de multiplier ses inclinaisons et ses prosternations, d’être assidue à ses pratiques cultuelles et de ne ces­ser d’invoquer Dieu, car elle occupera un rang élevé dans les deux

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mondes. Elle a été sujet à un des miracles de Dieu en la faisant en­gendrer un enfant sans être touchée par un homme. Et Marie s’exécu­ta en obtempérant aux ordres de son Seigneur.

Dieu, en mentionnant le récit de Marie dans ces versets, et dans d’autrés, a voulu faire connaître à Son Prophète une partie des événe­ments concernant le mystère et ce qu’il en ignorait en lui disant qu’il n’était par panni eux lorsqu’ils se disputaient au sujet de Marie, mainte­nant il est devenu comme un témoin.

‘Ikirma rapporte; «Marie porta sa fille dans sa layette et se rendit chez les Bani Al-Kahen Ben Haroun (Aaron) le frère de Moise -que Dieu les salue- alors qu’ils étaient chargés du Temple, à l’instar de la garde de la Ka‘ba, et leur dit; «Voilà l’enfant que j ’ai consacrée à Dieu, occupez-vous d’elle car je ne la reprendrai pas et une fille n’entre pas au Temple». Ils s’écrièrent; «C’est la fille de notre imam ‘Imran, qui est chargé de l’Eucharistie! à savoir que ‘Imran dirigeait leur prière».

Zacharie leur dit; «Confiez-la à moi car ma femme est sa tante maternelle» - Non, lui répondirent-ils, nous ne le ferons pas de notre propre gré». Alors ils firent un tirage au sort et jetèrent leurs roseaux avec quoi ils transcrivaient la Torah. Zacharie l’emporta sur eux et prit Marie à sa charge».

‘Ikrima, As-Souddy et Qatada^nt ajouté; «lis sont allés à la rivière de Jourdain et ils se sont convenus d’y jeter leurs roseaux, le proprié­taire du roseau qui résisterait au courant d’eau, aurait la garde de Ma­rie. Ce fut fait, le roseau de Zacharie résista même il fendit l’eau en allant contre le sens du courant. Zacharie était, malgré tout, leur maî­tre, leur imam et leur Prophète - que Dieu le salue-

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’id qâlati-l-malâ’ikatu yâ Maryamu ’inna-L-Lâha yubassiruki bikalima- tim-minhu-smuhu-l-masîhu ‘Isâ bnu Maryama wajîhan fî-d-dunyâ wa-1-

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’âhirati wa mina-l-muqarrabîn (45) wa yukallimu-n-nâsa fîlmahdi wa kahlan wa mina-s-sâlittn (46) qâlat rabbi ’annâ yakûna lî waladun walam yamsasnî basarun qâla kadâlika-L-Lâhu yahluqu mâ yasâ’u ’idâ qadâ ’amran fa ’innama yaqûlu lahû kun fayakûn (47).

Voici que les anges dirent: «O Marie, Allah t’envoie le message sui­vant: n se nommera le Messie, Jésus, fils de Marie, sera intercesseur dans ce monde et dans l’autre et un des familiers d’Allah. (45) Dès le berceau, puis adulte, il parlera aux hommes. Il sera parmi Is justes».(46) Marie dit: «O Seigneur, comment pourrais-je avoir un fils, moi qui n’ai jamais eu de contact avec les hommes?» Les anges répondirent: «C’est ainsi, Allah crée comme II lui plait». Quand II décide une chose. Il dit: «Qu’elle soit et elle est».(47).

C’est une annonce que portent les anges à Marie qu’elle engen­drera un enfant d’une grande importance, la bonne nouvelle d’un verbe émanant du Seigneur qui dit à une chose «Sois» et elle est. Son nom est: le Messie, Jésus, fils de Marie, et sera connu sous ce nom de tous les hommes.

Dieu l’a attribué à sa mère car il est né sans père comme naissent tous les gens. II est illustre en ce monde, jouit d’une grande considéra­tion auprès de Dieu en lui inspirant Ses enseignements, en lui révélant le Livre et en lui accordant d’autres faveur. Dans l’autre monde, il inter­cédera en faveur des hommes que Dieu voudrait les gratifier, comme sera le cas d’autres Prophètes qui étaient doués d’une ferme résolu­tion.

Dès le berceau, il pariera aux hommes en les appelant à l’adora­tion d’un Dieu unique qui n’a pas d’associés, et ce sera un miracle, vu son bas âge, et aussi il leur pariera comme un vieillard dans sa jeu­nesse grâce à l’inspiration de Dieu. II sera parmi les justes par ses ac­tes et paroles)^.

Abou Houraira a rapporté que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Trois nourrissons ont parlé dès le berceau. Jésus, un autre du temps de Jouraij et un troisième».

Entendant la bonne nouvelle transmise par les anges, Marie s’ex­clama en soi-même: «O Seigneur, comment pourrais-je avoir un fils moi, qui n’ai jamais eu de contact avec les hommes?» Elle s’étonna comment

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aurait-elle un enfant? Nul homme ne l’a touchée, elle n’avait pas l’in­tention de se marier et en plus elle n’était pas une femme de mau­vaise conduite?. L’ange ne tarda pas à lui répondre; «C’est ainsi, AUah crée comme II veut» Rien ne pourra rendre Dieu à l’impuissance; II af­firme dans ce verset qu’il fera naître un garçon. Quand II décide une chose, II exécute sans aucun retard, une chose qui est plus que confir­mée dans ce verset: «Notre ordre est une seule parole, il est prompt comme un clin d’œil») [Coran LIV, 50]

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wa yu‘allimuhu-l-kitâba wa-l-hikmata wa-t-tawrâta wa-l-’injü (48) wa ra- sulan ’ilâ banî ’isrâ’îla ’annî qad ji’tukum bi’âyatin mir-rabbikum ’annî ’ahluqu lakum mina-t-tîni kahay’ati-t-tayri fa’anfuhu fîhi fayakûnu tayran bi ’idoî-L-Lâhi wa ’ubri’u-l-’akmaha wa-l-’abrasa wa ’u^-l-m aw- tâ bi ’idni-L-Lâhi wa ’unabbi’ukum bima ta’kulûna w ^ â taddahirûna fî buyûtikum ’inna fî dâlika la’âyatal-lakum ’in kuntum mu’minina (49) wa musaddiqa-l-limâ bayna yadayya mina-t-tawrâti wa li’uMlla lakum ba‘ - 1-ladî hurrima ‘alaykum wa ji’tukum bi ’âyatin mi-r-rabbikum fattaqû-L- Lâha wa ’ati‘ûn (50) ’inna-L-Lâha rabbî wa rabbukum fa‘budûhu hâdâ sirâtiun-mustaqîm (51).

AUah lui Miseignera le Livre, la sagesse, le Pentateuque et l’Evan^e. (48). n sera envoyé auprès des fils d’Israël. Il leur dira: «je viens à vous avec des signes de votre Maître. Je façonne avec de l’argUe des corps d’oi­seaux. Je souffle sur eux et ils s’envolent avec l’autorisation d’AUah. Je guéris les aveugles de naissance et les lépreux. Je ressuscite les morts avec l’aurotisation d’Allah. Je devine ce que vous mangez et ce que vous célez dans v»s maisons. Ce sont là autant de signes sà vous êtes crédules. (49) Je vous confirme ce que le Pentateuque vous à révélé avant moi. Je lève une

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partie des défenses qui y o u s ont été faites jusqu’ici. Je vous ai apporté des signes de votre Seigneur. Craignez Allah et obéissez-moi». (50) Allah est votre Maître et le mien. Adorez-Le. C’est là la voie droite». (51).

Pour confirmer la bonne nouvelle de la naissance de Jésus -que Dieu le salue- les anges infomient Marie que Dieu lui enseignera le Li­vre- c’est à dire l’écriture- la sagesse, le Pentateuque qui a été révélé à Moïse et l’Evangile qui lui sera révélé. Dieu l’appuyera aussi par de signes et de miracles en l’envoyant en tant que Messager aux fils d’Is­raël: il crée d’argile comme une forme d’oiseau, souffle en lui et il s’en­vole; il guérit l’aveugle de naissance et le lépreux, il ressuscite les morts. Tout cela avec la pemnission de Dieu.

Les ulémas et éxégètes ont commenté ces faits en disant: Dieu a envoyé les Prophètes avec des signes et miracles qui convenaient avec ce qui était répandu à leur époque. Du temps de Moïse, il y avait la magie. Dieu l’a envoyé avec des miracles qui ont rendu impuissants tous les sorciers et les ont obligés à se soumettre et même à croire en Dieu.

Du temps de Jésus, la médecine et la physique étaient à leur apo­gée. Il leur a apporté des miracles qui les ont rendus stupéfaits malgré leur degré très élevé de la science: comment pouvaint-ils par exemple donner une âme à une chose inerte? ou rendre la vue à un aveugle de naissance? ou guérir un lépreux? ou rappeler à la vie un mort qui ne sera ressuscité qu’au jour du Jugement?

Quant à Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue-, Dieu l’a en­voyé vers un peuple à une époque où la poésie et l’éloquence étaient de leur nature innée et avaient atteint le summum. Il leur a présenté de la part du Seigneur à Lui la puissance et la gloire, le Coran qui, si les hommes et les Djinns s’unissaient pour produire quelque chose semblable, ils ne produiraient rien qui lui ressemble, ou dix de ses sourates, et même s’ils s’aidaient mutuellement.

Jésus dit aussi aux fils d’Israël qu’il était capable de les informer ce qu’ils mangent et cachent dans leurs demeures, avec l’inspiration de Dieu sans doute, pour leur montrer la véracité de son message, pour leur rendre licite une partie de ce qui leur était interdit et pour confirmer ce qui existait avant lui de la Torah.

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On peut en conclure que Jésus par ce fait avait abrogé une partie du Pentateuque. Mais certains docteurs ont objecté disant qu’il n’a rien abrogé mais il n’a fait que trancher leurs différends. Enfin il les a conviés à croire aux signes qu’il leur a rapportés de la part du Sei­gneur, de se soumettre à lui et de lui obéir car eux et lui, ne sont que des serviteurs de Dieu qui sont appelés à suivre le chemin droit qu’il leur a tracé.

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0 ^ 0 ^ falammâ ’aMssa ‘Isâ minhumu-Hoifra qâla man ’ansâri ’ilâ-L-Lâhi qâla- 1-^wâriyyûna nal^u ’ansarû-L-Lâhi ’âmannâ bi-L-Lâhi washad bi’annâ muslimûn (52) rabbanâ ’âmannâ bimâ ’anzalta wa-t-taba‘nâ-r-rasûla fak- tubnâ ma‘a-s-sâhidîn (53) wa makarû wa makara-L-Lâhu wa-L-Lâhu hayru-l-mâkirîn (54).

Lorsque Jésus s’aperçut de leur infidélité, il dit: «Quels sont ceux qui me suivent dans la voie d’Allah?». «Nous, répondirent les apôtres. Nous croyons en Allah et témoignons que nous sommes soumis». (52). «Seigneur, ajoutèrent-ils, nous croyons à ce que Tu as révélé. Nous suivons Ton Pro­phète. Inscris-nous parmi ceux qui témoigneront au jour du jugement der- nier».(53). Les juifs complotèrent contre Jésus. Allah complota contre eux. Et Allah est plus fort que ceux qui complotent. (54).

Constatant l’incrédulité des juifs et leur obstination, Jésus s’écria: «Quels sont ceux qui me suivent dans la voie d’Allah?» c’est à dire qui sont mes auxiliaires et qui m’appuient dans la voie de Dieu, tout comme le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- qui demandait aux hommes pendant la saison du pèlerinage: «Qui me donne asile et me protège afin de faire parvenir les paroles de Dieu aux gens car les Qo- raïchites m’ont empêché de le faire». Les Médinois (Ansars) répondi­rent à son appel, l’abritèrent, le secoururent et il émigra vers Médine pour y être en sécurité parmi ses partisans.

Ainsi Jésus a tBouvé une foule parmi les fils d’Israël qui l’ont soute­nu, cru en lui et suivi la lumière qu’il leur a apportée. C’est pourquoi

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Dieu a dit: «Nous, répondirent les apôtres, nous croyons en Allah et témoi­gnons que nous sommes soumis» Il a été dit que ces apôtres étaient des blanchisseurs ou des pêcheurs, mais ce qui est le plus correcte, ils étaient des partisans et souteneurs comme le montre ce hadith cité dans le Sahih: «Le jour de la bataille des coalisés, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue- convoqua les gens: seul Al-Zoubaïr se présenta. Les convoquant une deuxième fois et seul Al-Zoubaïr se pré­senta. II dit alors: «Chaque Prophète a un apôtre, et mon apôtre est Al-Zou­baïr »(Rapporté par Boukhari et MousHm/^K

«Inscris-nous parmi ceux qui témoigneront au jour du jugement der- nim> Ibn Abbas a commenté cela en disant: «Parmi la communauté de Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue-.

Quant au comportement des fils d’Israël, Dieu raconte que lors­qu’ils voulurent attaquer Jésus -que Dieu le salue- le torturer et le cru­cifier, ils médirent de lui auprès d’un des rois à cette époque, disant qu’il y a là un homme qui égare les hommes et les incite à lui être re­belles. il corrompt les gens, sépare entre ie père et son fils et sème la discorde. En plus, il est un bâtard. Le roi, emporté par sa colère, en­voya des soldats pour le torturer et le crucifier. En entourant la maison où Jésus était avec ses disciples, ces soldats crurent de l’avoir cap­turé. Mais Dieu l’éleva vers Lui à travers une lucarne de la maison, je­ta sa ressemblance à un autre homme parmi ceux qui se trouvaient avec lui. Comme il faisait nuit, les soldats prirent cet homme, l’humiliè- rent, mirent sur la tête une couronne d’épines et le crucifièrent. Voilà comment Dieu a comploté contre eux en sauvegardant Son Prophète et les laissant comme aveugles dans les ténèbres de leur égarement. II jette dans leurs cœurs la dureté et l’obstination contre la vérité, les laissant ainsi humiliés jusqu’au jour du rasemblement.

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’id qâla-L-Lâhu ya ‘Isâ ’inni mutawaffika wa râfi‘uka ’ilayya wa mutahhiruka min-l-la^na kafarû wa ja‘ilu-l-ladîna-t-taba‘ûka fawqa-l-lad îna kafarû ’ilâ yawmi-l-qiyâmati tumma ’ilayya marji‘ukum fa’a^ iu n u baynakum fîmâ kuntum fîhi tahtalifûn (55) fa ’ammâ-l-ladîna kafarû fa’u ‘addibuhum ‘adâban sadîdan fî-d-dunyâ wa-l-’âhirati wamâ lahum min nâsirîn (56) wa ’ammâ-l-ladîna ’âmanû wa ‘amilû-s-sâUMti fayuwaf- fihim ’ujurahum wa-L-Lâhu lâ yuMbbu-z-zâlimîn (57) dâlika natlûhu ‘alayka minal-l-’âyâti wad-^kri-l-tokîm (58).

Allah dit alors à Jésus: «C’est moi qui mettrai fîn à ta mission et te rappellerai à Moi. Je t’arracherai aux Infidèles. J’élèverai tes partisans au- dessus des infidèles jusqu’au jour du jugement dernier. A la fin, t o u s retour­nerez tons à Moi et je vous départagerai alors sur ce qui vous divise» (55). J’infligerai aux infidèle un châtiment sévère dans ce monde et dans l’autre. Et ils ne recevront aucun secours. (56). A ceux qui croient et font le bien, Allah réserve une splendide récompense, car Allah n’aime pas les pervers (57). Tels sont les signes que nous faisons se succéder à ton intention et tels sont les sages enseignements. (58).

Il y a eu une divergence dans les opinions en commentant les ter­mes: «C’est moi que mettrai fin à ta mission et te rappellerai à Moi».

- D’après Qatada: Je vais t’élever à moi et te faire mourir.

- D’après Ibn Abbas: Je vais te faire périr et t’élever.

- D’après Wahb Ben Mounabbeh: Dieu a fait mourir Jésus trois heures au début de la joumée quand II l’a élevé vers Lui.

- D’après Matar Al-Wan^aq et Ibn Jarir: Sa mort en ce bas monde n’a pas été une mort réelle mais il s’agit de son ascension au ciel.

Mais la majorité ont jugé que ce n’était pas une mort effective

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mais plutôt un genre de sommeil en se basant sur les sens de ces deux versets;

- C’est Lui qui vous rappeUe durant la nuit) [Coran VI, 60].

- Dieu accueille les âmes au moment de leur mort: Il reçoit aussi celles qui dorment, sans être mortes) [Coran )0<XIX, 42].

Cette opinion est encore confirmée en nous référant à ce hadith prophétique; «Au moment de son réveil, le Prophète -qu’Allah le bé­nisse et le salue- disait; «Louange à Dieu qui nous a rendu la vie après nous avoir péri».

Dieu dit ensuite; «je t’arracherai aux infidèles. J’élèverai tes partisans au-dessus des infidèles jusqu’au jour du jugement dernier». En effet après que Dieu ait élevé Jésus vers Lui, ses compagnons se divisèrent en plusieurs sectes: il en est ceux qui ont cru en son message et qu’il est le serviteur de Dieu, Son Messager et le fils de Sa servante. II en est d’autres qui ont été fanatiques en religion et l’ont pris pour le fils de Dieu. D’autres ont dit qu’il est Dieu et enfin ceux qui ont prétendu qu’il était l’un des trinités. Le Coran a raconté beaucoup à leur sujet, car ils perséveraient dans leurs suppositions 300 ans environs.

Un des rois grecs appelé Constantin surgit, et se convertit au christianisme. Sa conversion, comme on a dit: ou bien pour corrompre cette religion, ou parce qu’il était un philosophe, ou par ignorance. Mais ce qu’il a fait plus tard est qu’il a altéré le christianisme en y ajou­tant ou ôtant une partie de ses enseignements. Plusieurs lois ont été établies à son sujet mais le grand dépôt devint la pire perfidie. II leur a rendu licite la consommation de la chair du porc. A cette époque aussi, ils ont prié en se dirigeant vers l’Orient, ils ont orné et embelli les égli­ses et les ermitages; ils ont ajouté un jeûne de dix jours à cause d’un péché qu’il avait commis comme on a prétendu. Le christianisme est devenu «La religion de Constantin». De sa part, Constantin leur a bâti plus de 12000 églises et temples et la ville qui a porté son nom: Cons- tantinople (Istanbul actuellement). Une partie des chrétiens l’ont suivi et ont été appelés: Les melchites. Constantin avait agi ainsi pour vain­cre et humilier les juifs, et Dieu l’avait secouru contre eux parce qu’il était plus près de la vérité qu’eux, mais les uns et les autres n’étaient que des infidèles.

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Lorsque Dieu envoya Mouhammad -qu'Allah le bénisse et le sa­lue-, ceux qui ont cru en son Message, ont cru aussi à Dieu, à ses an­ges, à Ses Livres et à Ses Prophètes en suivant ainsi le chemin droit et la Vérité. Ils ont été considérés comme les adeptes de tous les Pro­phètes car ils ont cru en Mouhammad, le Prophète Arabe, illettré, le demie" des Messagers et Prophètes et le maître de tous les homme sans contestation.

Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue- les a appelés à croire à la vérité. Ils étaient ainsi plus proches de leur propre Prophète que ceux qui prétendaient le suivre après avoir altéré et falsifiée sa re­ligion. Si cela n’existait pas. Dieu aurait abrogé toutes les religions de Ses Prophètes par le Message qu’il a confié à Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue- et la vrai religion qui ne sera ni changée ni alté­rée jusqu’au jour de la résurrection. C’est pourquoi l’Islam demeure la religion dominante grâce à laquelle les musulmans ont pu conquérir les royaumes et les pays tant à l’Orient qu’à l’occident; ils ont pu vaincre, Cosroès et César et pillé leurs richesses et trésors en les dépensant pour la cause de Dieu. Dieu leur avait promis tout cela par la bouche de| Son Prophète; «Dieu a promis à ceux d’entre vous qui croient et qui accomplissent des œuvres bonnes d’en faire ses lieutenants sur la terre, comme il le fît pour ceux qui vécurent avant eux. D leur a promis aussi d’établir fermement leur religion qu’il lui a plu de leur donner et de chan­ger, ensuite, leur inquiétude en sécurité. Us m’adoreront et ils ne m’associe­ront rien») [Coran XXIV, 55].

Comme ceux-là étaient vraiment ceux qui avaint cru en Jésus, ils ont pu chasser les chrétiens du pays de Cham et les obliger à se réfu­gier en constantinople, où l’Islam ne cessera d’être la religion domi­nante jusqu’au jour de la résun-ection.

Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- leur fit connaître au début de l’ère islamique, qu’ils allaient conquérir Constantinople, s’em­parer de tous ses trésors et richesses, commettre un grand carnage en tuant les Byzantins de sorte que les hommes ne verraient plus un carnage pareil dans l’histoire. C’est pourquoi Dieu a dit; «J’élèverai tes partisans au-dessus des infidèles jusqu’au . rar de jugement dernier. A la fin, vous retournerez tous à Moi et Je vous départagerai alors sur ce qui vous

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divise. J’infligerai aux infidèles un ciiâtimmt sévère dans ce monde et dans l’antre. Et ils ne recevront aucun secours».

Ainsi Dieu a fait subir un châtiment implacable à ceux parmi les juifs qui ont mécru en Jésus et ceux qui ont dépassé la mesure dans leur croyance en le prenant pour un Dieu ou un fils de Dieu. Ils étaient sujet à un grand massacre, à la captivité, à la privation de leurs riches­ses et leur éloignement du pouvoir, et dans l’autre monde, ils subiront un supplice plus atroce encore.

«Tels sont les signes que nous faisons se succéder à ton intention et tels sont les sages enseignements» Dieu a raconté à Son Prophète l’his­toire de Jésus dès sa naissance et sa vie parmi les hommes, en lui communiquant tout cela par révélation et de ce qui est inscrit dans la Tablette Gardée qu'il ne faut pas mettre en doute. Dieu a aussi montré le cas de Jésus dans fa sourate «Marie» où II dit: «Celui-ci est Jésus, fils de Marie. Parole de Vérité dont ils doutent encore. Il ne convient pas que Dieu se donne un fils; mais gloire à Lui. Lorsqu’il a décrété une chose, n lui dit: «Sois» et elle est) [Coran XIX, 3-35].

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’inna matala ‘Isâ ‘inda-L-Lâhi kamatali ’Âdama halaqahû xnin turâbin t umma qâla lahû kun fayakûn (59) ’al-haqqu mir-rabbika falâ takum-mi- na-l-mmntann (60) faman hâjjjaka fîhi mim ba‘di mâ jâ’aka mina-1- ‘ihni faqul ta‘âlû nad‘u ’abnâ’anâ wa ’abnâ’akum wa nisâ’anâ wa nisâ’akum wa ’anfusanâ wa ’anfusakum tumma nabtahil fanaj‘al-la‘nata-L-Lâhi ‘alâ-l-kâdîbîn (61) ’inna hâdâ lahuwa-l-qasasu-l-toqqu wamâ min ’ilâhin ’illâ-L-Lâhu wa ’inna-L-Lâha lahuwa-l-‘aazu-l-Mkîm (62) fa’in tawallaw fa’iima-L-Lâha ‘alîmum bi-l-mufsidîn (63).

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Pour Dieu, l’origine de Jésus est la même que celle d’Adam, n l’a créé de l’argile, puis II lui a dit: «Sois» et il a été. (59) La vérité vient de ton Seigneur. Evite d’être parmi les sceptiques. (60) A ceux qui te contrediront au sqjet de Jésus, maintenant que tu es informé, propose leur ceci: «Réu­nissons nos enfants et les vôtres, nos femmes et les vôtres, joignons^ious à eux, puis adjurons Dieu de maudire ceux d’entre nous qui sont de mauvaise foi» (61) C’est là l’histoire authentique. Il n’y a de Dieu qu’Allah. Et Lui seul est tout puissant et sage (62) S’ils persistent à douter, certes Allah dé­couvre les méchants. (63).

Dieu, exalté soit-il, montre Son pouvoir dans la création, comme II a créé Adam de terre, sans père ni mère, II a aussi créé Jésus d’une mère sans père. Donc la création de Jésus lui était plus facile. Si vrai­ment on avait le droit de considérer Jésus comme étant le fils de Dieu, on aurait plus de droit de considérer Adam comme tel, mais cette pré­somption est fausse, erronée et rejetée totalement.

Dieu, exalté soit-ll, a voulu montrer Son pouvoir en créant Adam sans père ni mère, Eve également, Jésus d’une femelle sans mâle et tous les hommes des mâles et des femelles. II a dit de Jésus; «Nous ferons de lui un signe pour les hommes») [Coran XIX, 21] et a dit dans cette sourate; «La vérité vient de ton Seigneur. Evite d’être parmi les scep­tiques» qui signifie que c’est la vérité qu’il faut admettre sans en détour­ner et après cette vérité il n’y a que l’en-eur.

Dieu ordonne ensuite à Son Prophète que, après cette vérité écla­tante, si quelqu’un te contredit après ce que tu as reçu en fait de science, réponds-lui; «Venez! Appelons nos fils et vos fils, nos femmes et vos femmes, nous-mêmes et vous mêmes, nous feront alors une exécration réciproque en appelant une malédiction de Dieu sur les menteurs».

La raison pour laquelle ces versets du début de cette sourate jus­qu’ici furent révélés, était pour répondre à la députation des chrétiens de Najran. En effet, Ibn Ishaq a ratonté le récit suivant;

«Une députation des chrétiens de Najran vint trouver l’Envoyé de Dieu. Elle était formée de soixante cavaliers dont quatorze parmi leurs notables et maîtres. Ils entrèrent chez lui après la prière de l’asr, por­tant des habits somptueux ayant la beauté des hommes de Bani Al-Ha-

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reth Ben Ka'b. Ceux qui les avaient vus disaient: «Nous n’avons ja­mais rencontré auparavant une députation plus élégante.» Comme le temps de leur prière eut lieu, ils voulurent l’accomplir dans la mosquée de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- qui s’adressa à ses compagnons: «Laissez-les faire» Ils firent la prière en se dirigeant vers l’orient.

L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- s’entretint avec Abou Haritha Ben ‘Alqama, AI-‘Aqeb Abdul-Massih et Al-Ayham tous des chrétiens selon le rite du roi malgré leurs différends: l’un d’eux dit: Jésus est Dieu; l’autre: le fils de Dieu, et le troisième: l’une des trois hypostases. Que Dieu exalté soit-ll soit élevé au-dessus de ce qu’ils disent.

Mais tous les chrétiens prétendent que Jésus est Dieu disant qu’il donnait la vie et la mort, guérissait le lépreux et l’aveugle, connaissait l’invisible et le mystère, créait de terre une forme d’oiseau, et y souf­flait et il s’envolait, en fait tous ces miracles avaient lieu avec la per­mission de Dieu.

Ceux qui prétendaient qu’il est le fils de Dieu, disaient qu’il n’avait pas un père connu, il pariait dès le berceau, un miracle dont nul parmi les mortels n’avait fait une chose pareille.

Ceux qui prétendaient qu’il était l’une des trois hypostases, lui attri­buaient les propos divins tels: nous avons fait, ordonné, créé, décrété, car s’il était un homme semblable à nous, il aurait dit: J’ai fait, or­donné, créé et décrété, mais il n’est que Jésus fils de Marie. Gloire à Dieu, qu’il soit exalté. Il est au-dessus d’un tel blasphème.

Après son entretien avec les deux docteurs, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue- leur dit: «Convertissez-vous» Ils lui ré­pondirent: «Nous nous sommes déjà convertis». - Non, répliqua-t-il, vous ne vous êtes pas convertis. - Mais certes oui, rétorquèrent-il, et même avant toi». Il reprit: «Vous mentez! Ce qui vous empêche d’em­brasser l’Islam est votre prétention que Dieu s’est donné un enfant, vo­tre adoration de la croix et la consommation de la chair du porc».

Ils lui demandèrent alors: «Qui est donc son père ô Mouham­mad?» L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- garda le si­

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lence. Dieu alors lui révéla quatre-vingt et quelques versets qui sont les premiers de la sourate «La famille d’Imran».

Et Ibn Istiaq d’ajouter: «Après cette révélation qui a tranché cette question et qui a ordonné à Mouhammad de les appeler à une exécra­tion réciproque s’ils s’obstinent, il les convoqua. Ils lui répondirent: «Ô Abou Al-Qassem! Donne-nous le temps d’y réfléchir et nous viendrons plus tard pour répondre à ton appel».

Ils allèrent joindre AI-‘Aqeb, l’un des meilleurs parmi eux et le plus perspicace, qui n’était pas avec eux lors de leur entretien avec le Pro­phète -qu'Allah le bénisse et le salue- Ils lui demandèrent: «Que pen­ses-tu ô Abdul Massih?» II leur répondit: «Par Dieu ô chrétiens, vous savez bien que Mouhammad est un Prophète envoyé de Dieu. II vous a raconté toute la vérité au sujet de Jésus. Vous savez aussi que tout peuple qui a fait une exécration réciproque avec un Prophète, aucun de ses âgés n’a survécu ni un jeune a grandi, et si vous persistez vous ne chercherez que votre perte. Si vous refusez de répondre à son appel pour garder votre propre dogme, faite la paix avec cet homme-là et retournez à votre pays».

Les deux notables chrétiens revinrent chez le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- et lui dirent: «Nous nous sommes décidé à ne plus faire avec toi une telle exécration, nous te laissons prêcher ta reli­gion, quant à nous, nous gardons la nôtre. Demande à l’un de tes compagnons pour retourner avec nous à notre pays afin qu’il tranche nos différends au sujet de nos biens, car nous nous contenterons de ton jugement».

L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- leur répondit: «Revenez me voir le soir et j ’enverrai avec vous un homme digne de confiance» A ce propos. Omar ben Al-Khattab disait: «De toute ma vie je n’ai jamais convoité le commandement qu’en ce jour-là espé­rant être l’homme qu’il va désigner. En effet, je me rendis tôt à la mosquée pour faire la prière du midi. La prière achevée, l’Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et ie salue- regarda à droite et à gauche et je tendis le cou afin qu’ii me voie. Mais ils ne cessa de regarder les hommes qu’à la fin il aperçut Abou ‘Oubaida Ben Al-Jarrah, i’appela et lui dit: «Va avec eux et tranche leurs différends» Omar dit à ia fin: «Abou Oubaida s’exécuta».

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Un récit pareil est cité dans le Sahih de Boul<hari d’après Houdzai- fa -que Dieu l’agrée-. Quant à Ibn Abbas, il a raconté: «Abou Jahl -que Dieu le maudisse- a dit: «Si je vois Mouiiammad prier auprès de la Ka'ba, je piétine son cou» L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- ayant eu vent des propos d’Abou Jahl répondit: «S’il l’avait fait, les anges l’auraient fait périr devant tous les hommes. Si les juifs avaient demandé la mort, ils auraient péri et vu leurs places à l’Enfer. Enfin si ceux qui voulaient faire une exécration avec l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue-, ils se seraient retoumés chez eux sans trouver ni familles ni biens».

L’arrivée de la députation de Najran à Médine eut lieu en l’an 9 de l’Hégire comme l’a précisé AL-Zouhari. Les habitants de Najran étaient les premiers à payer la capitation à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé­nisse et le salue-. Le verset concernant cette capitation a été révélé après la conquête de La Mecque, et qui est le suivant: «Combattez ceux qui ne croient pas en Dieu et au jour dernier») [Coran IX, 29].

Abou Bal<r Ben Mardaweih raconte: «AI-‘Aqeb et Al-Tayeb vinrent trouver le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- qui les appela à faire une exécration réciproque. Ils lui promirent de le faire le lende­main. L’Envoyé de Dieu -qu’AHah le bénisse et le salue- arriva au ren­dez-vous amenant avec lui Ali, Fatima, Al-Hassan et Al-Hussein et envoya chercher les deux hommes, mais ils refusèrent de le faire et consentirent à payer le tribut. Il dit alors: «Par celui qui m ’a envoyé avec la vérité, s ’ils s ’obstinaient, cette vallée leur aurait accablés une pluie de feu». C’est à leur sujet que fut révélé ce verset: «... propose leur ce­ci: «Réunissons nos enfants et les vôtres, nos femmes et les vôtres...». (Rapporté par Ibn Mardaweih Al-Hakem et At-TayaUssi/^\

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qui yâ ’ahla-l-kitâbi ta'âlaw ’ilâ kalimatin sawâ’in baynanâ wa baynakum ’allâ na‘buda ’illâ-L-Lâha walâ nusrika bihî say’an walâ yattahida ba'duna ba‘dan ’arbâbam min dûni-L-Lâhi fa’in tawallaw faqûlû-shadû bi ’amiâ muslimûn (64).

Dis: «O gens d’Ecriture, adhérez à une formule qui nous soit unique aux uns et aux autres, à savoir, nous n’adorerons qu’Allah, nous ne l’asso­cierons à rien et nous ne nous prendrons point les uns les autres pour maî­tres en dehors d’Allah» S’ils s’y refusent, dites-leur: «Prenez témoignage que quant à nous, nous nous soumettons»(64).

Cette demande est adressée à tous les gens du Livre juifs, cliré- tiens et tous ceux qui se trouvent dans une situation pareille. Cette for­mule unique est équitable envers tout le monde qui consiste à adorer Dieu sans rien Lui associer, c’est à dire; s’abstenir d’adorer les idoles, la croix, les satues, le Taghout, le feu et autre. D’ailleurs ce qui était le message de tous les prophètes à leurs peuples car Dieu a dit à ce pro­pos; «Nous n’avons envoyé aucun Prophète avant toi sans lui révéler: «D n’y a de Dieu que Moi, adorez-Moi») [Coran XXI, 25], comme II a dit aussi; «Oui, nous avons envoyé un Prophète à chaque communauté: «Ado­rez Dieu! Fuyez les Ta^out») [Coran XVI, 36].

Puis Dieu ordonne à Son Prophète de dire à ces gens-là; que nul parmi nous ne se donne de Seigneur en dehors de Dieu. S’ils se dé- toument, dites-leurs; «Attestez que nous sommes vraiment soumis».

Al-Boukhari a raconté dans son Sahih l’entrevue entre Abou Sou- fian et Héraclius qui lui avait demandé au sujet de ¡’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue- quant à: sa lignée, ses caractères, son message etc...» Puis on apporta la lettre que l’Envoyé de Dieu -qu’Al­lah lé bénisse et le salue- lui avait adressée dans laquelle il a été écrit:

Au nom de Dieu le clément le Miséricordieux De Mouhammad le serviteur de Dieu et Son Envoyé

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Héraclius lè grand chef des Romains

Salut à quiconque suit la bonne voie. Ensuite je t ’appelle à la fo i musulmane, embrasse donc l’Islam, tu seras sauvé et Dieu t ’accordera une part double de la récompense. Si tu te détournes, tu seras respon­sable des péchés des laboureurs: «O gens de Livre! Venez à une parole commune entre nous et vous: nous n’adorons que Dieu sans rien Lui as­socier, nous ne prenons point les uns les autres comme Seigneur en de­hors de Dieu. S’ils se détournent, dites-leur: Soyez témoins que nous sommes soumis (des musulmans)».

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0 âS % h - ¿ ils i | î iiS îyâ ’ahla-l-kitâbi lima tuMjjûna fî ’Ibrahîma wamâ ’unzilati-t-tawrâtu wa- l-’injîlu ’illâ mim ba‘dihî ’afalâ ta‘qîlûn (65) hâ’antum hâ’ûlâ’i ^jajtum fi- mâ lakum bihî ‘ilmun falima tuMjjûna fimâ laysa lakum bihî ‘ilmun wa- L-Lâhu ya‘lamu wa ’antum lâ ta‘lamûn (66) mâ kâna ’Ibrâhîmu yahû- diyyan walâ nasraniyyan walâkin kâna ^nîfam-musliman wamâ kâna mina-l-musrikîn (67) ’inna ’awla-n-nâsi bi ’Ibrâhîma li-l-ladîna-t-taba‘uhu wa hâdâ-n-nabiyyu wa-l-ladîna ’âmanû wa-L-Lâhu waliyyu-l-mu’mi- nîn (68).

O gens d’Ecriture, pourquoi discutez-vous au sujet d’Abraham, puisque le Pentateuque et l’Evangile n’ont été révélés qu’après lui. Etes-vous dé­pourvus de jugement? (65). Passe encore que vous discutiez sur des choses que vous reconnaissez. Mais pourquoi discutez sur ce que vous ne savez pas. Dieu sait et vous ne savez pas. (66|) Abraham n’était ni juif, ni chré­tien, mais il était droit et soumis. Ce n’était pas un idolâtre. (67). Les vrais adeptes d’Abraham sont ceux qui l’ont suivi et qui me suivront, moi et mes fidèles. Dieu est le patron des croyants. (68).

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Dieu béni soit-il le Très-Haut, blârn^ les juifs et les chrétiens d’avoir discuté au sujet d’Abraham -que Dieu le salue- prétendant qu'il était des leurs. A ce porpos, Ibn Abbas raconte que les chrétiens de Najran et des docteurs juife furent réunis chez l'Envoyé de Dieu -qu’Ai- lah le bénisse et le salue- et se disputèrent au sujet ’d’Abraham. Les juif prétendirent: «Abraham n’était qu’un juif, et les chrétiens de leur ré­pondre: «non il était un chrétien». Dieu à ce moment fit cette révéla­tion: «O gens d’Ecriture, pourquoi discutez-vous au sujet d’Abraiiam...» qui signifie: O juifs comment prétendez-vous qu’Abraham était un juif alors que le Pentateuque ne fut révélé de la part de Dieu qu’à Moïse? Et vous chrétiens sur quoi vous vous êtes basés pour dire qu’il était chré­tien et que le christianisme n’a fait apparition que bien lontemps après lui? Dieu les réprimande en leur disant: «Etes-vous dépourvus de juge­ment?» Il les blâme aussi d’avoir discuté sur des choses dont ils n’avaient aucune connaissance. S’ils avaient discuté en se référant à ce qu’ils avaient comme Ecriture concernant leurs propres religions qui leur étaient révélées jusqu’à l’avènement de Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue-, cela leur aurait été plus bénéfique, mais ils discu­taient sur des choses qu’ils ignoraient, il leur ordonne de rendre tout cela à Lui qui connaît les choses apparentes et cachées en leur disant; «Dieu sait et vous ne savez pas».

Puis Dieu leur affirme qu’Abraham n’était ni juif, ni chrétien mais un vrai croyant soumis à Dieu et jamais un polythéiste. Ce verset est, dans son sens, pareil à l’autre qui est cité dans la sourate «La vache»; «Ds ont dit: «Soyez juifs, ou soyez clirétiens, vous serez bien dirigés». Il leur montre ensuite que les plus proches d’Abraham sont vraiment ceux qui l’ont suivi, ainsi que Mouhammad.et ceux qui ont eu la foi. Car Dieu est le Maître des croyants.

Donc ceux qui prétendent suivre la religion d’Abraham, doivent sui­vre également Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue- et ceux qui l’ont suivi parmi les Ansars, les Mouhajirins et leurs pareils.

Abdullah Ben Mass'oud a rapporté que l’Envoyé de Dieu -qu’Aliah le bénisse et le salue- a dit; «Chaque Prophète avait un patron parmi les autres Prophètes. Quant au mien, il est mon père, le confident de Dieu, Abraham -que Dieu le salue-. Puis il récita: «Les vrais adeptes d’Abraham

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sont cenx qui l’ont suivi et qui me suivent» Et Dieu termine ces versets disant qu’il est le Maître de ceux qui ont cru en Ses Prophètes.

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waddat tâ’ifatum-min ’ahli-l-kitâbi law yuÆllunakum wamâ yuÆlluna ’il- lâ ’anfusahum wamâ yas‘urûn (69) yâ ’ahla-l-kitâbi lima takfurûna bi ’âyâti-L-Lâhi wa ’antum tashadûn (70) yâ ’ahla-l-kitâbi lima talbisûna-1- Mqqa bi-l-bâtili wa taktumûna-l-Mqqa wa ’antimi taiamûn (71) wa qâ- lat tâ ’ifatum-min ’ahli-l-kitâbi ’âminû bi-l-ladî ’unzila ‘alâ-l-ladîna ’âma­nû wajha-n-nahâri wakfurû ’âhirahû la‘allahum yarji‘ûn (72) walâ tu’minû ’illâ liman tabi'a dinakum qui ’inna-l-hudâ huda-L-Lâhi ’an yu’tâ ’aMdxmi mit la mâ ’utîtum ’aw yuMjjukum ‘inda rabbikum qui ’in- na-l-fada biyadi-L-Lâhi yu’tîhi may-yasâ’u wa-L-Lâhu wâsi‘un ‘alîm (73) yahtassu bi-ratoatihî may-yasâ’u wa-L-Lâhu dû-l-fa^-l-‘azîm (74).

Une partie des gens d’Ecriture cherchent à vous égarer. Ds n’égarent qu’eux-^mêmes sans s’en rendre compte. (69). O gens d’Ecriture, pourquoi reniez-vous les révélations de Dieu alors que vous en êtes les témoins?. (70) O gens d’Ecriture, pourquoi mêlez-vous le mensonge à la vérité? Pourquoi dissimulez-vous sciemment la vérité? (71) Une partie des gens d’Ecriture dit: «Croyez à ce qui a été révélé aux croyants quand le jour pointe et, le soir, reniez-le. Peut-être les détournerons-nous de leur religion? (72) Ne vous fíez qu’à vos coreligionnaires». Dis-leur: La vraie direction vient de Dieu. Comme II vous a donné. Il peut donner à d’autres. S’ils vous récusent auprès de Dieu, réponds-leur: «La grâce est entre les mains de Dieu qui en

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dispose comme 0 Lui plait» Dieu est incommensurable et omniscient» (73). Il manifeste Sa clémence à qui II veut, car il dispose d’une grâce infi- nie»(74).

Dieu montre dans ces versets la jalousie des juifs et leur intention d’égarer les croyants poussés par leur haine, du moment que leur agis­sement ne leur rapporte que les conséquences néfastes sans s’en apercevoir. Dieu désavoue leur acte en leur disant: «O gens d’Ecritures, pourquoi reniez-vous les révélations de Dieu, alors que vous en êtes les té­moins?».

Dieu blâme et réprimande encore les gens du Livre pour avoir dis­simulé la vérité sous le mensonge, surtout ce qui se rapporte au Mes­sage du Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- qui est mentionné dans leurs Livres. Une partie d’eux dit: «Au début du jour, croyez à ce qui a été révélé aux croyants, à son déclin, retournez infidèles». C’était une machination de leur part pour embrouiller les faibles parmi les hommes. Ils leur proposèrent de manifester leur foi au début du jour en accomplissant la prière de l’aube avec les musulmans, et à sa fin ils pourraient revenir à leur propre religion dans le but que les gens disent: Certes il y en a de défauts dans cette religion et ils la déni­grent. Plusieurs commentaires ont été dits à ce sujet et qui donnent tous le même sens.

Dieu met en garde les fidèles contre les incrédules; «Ne vous fiez qu’a vos coreligionnaires» qui signifie ne divulguez rien de votre religion ni de vos secrets et propres affaires qu’à ceux qui suivent votre reli­gion car, une fois cela montré aux musulmans, ils pounraient le prendre comme argument contre vous. Mais Dieu est certes celui qui met les hommes dans la voie droite. II dirige les fidèles vers ce qui perfec­tionne leur foi, ce qui a été en effet révélé à son serviteur et Messager -qu’Allah le bénisse et le salue- comme signes évidents et arguments tranchants, même si, ô peuple juif, vous dissimulez tout ce qui se trouve dans le Pentateuque à son sujet.

La grâce est dans la main de Dieu. II la donne à qui II veut. Car II est celui qui donne et qui refuse, II accorde la foi, la science et toutes les autre faveurs à qui II veut, comme II égare qui II veut en le rendant sourd et aveugle, et en mettant un sceau sur son cœur et un voile sur ses yeux. Dieu est présent partout et II sait tout.

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wa min ’ahli-l-kitâbi man ’in ta’manhu biqin^rin yu’addihî ’ilayka wa minhum man ’in ta’manhu bidinâril-lâ yu’addihî ’ilayka ’illâ mâ dumta ‘alayhi qâ’iman dâlika bi ’annahum qâlû laysa ‘alaynâ fî-l-’umiyyina sabî- lun wa yaqûlûna ‘alâ-L-Lâhi-I-kadiba wa hum ya'lamûn (75) balâ man ’awfa bi'ahdihî wattaqâ fa’inna-L-Lâha yuMbbu-l-muttaqîn (76).

Panni les gens d’Ecriture, il en est qui, quand bien même on leur confierait un talent, le rendaient; il en est d’autres qui, si on leur confiait seulement un dinar, ne le rendraient qu’harcelés et contraints. Et cela parce qu’ils pensent: «Nous n’ayons aucun égard à avoir envers les igno­rants». Ils prêtent ainsi sciemment un mensonge à Dieu. (75) Loin de là, quiconque est fidèle a ses engagements et craint Dieu, éprouvera que Dieu aime les gens soumis» (76).

Dieu fait connaître aux fidèles que parmi les juifs, il en est ceux qui sont perfides et les met en garde contre eux en leur donnant cet exemple: «quand bien même on leur confierait un talent (d’or ou d’argent), le rendraient, il en est d’autres qui, si on leur confiait seulement un dinar, ne le rendraient qu’harcelés et contraints» c’est à dire en usant de tous les moyens de contrainte et d’insistance pour pouvoir récupérer ce droit. Car ils pensent: «Nous n’avons aucun égard à avoir envers les igno­rants», c’est à dire ils présument que les infidèles, qui sont pour eux les arabes, n’ont plus le droit de récupérer leurs biens qu’ils sont les leurs pour ainsi renier les droits des autres prétendant aussi que Dieu leur a rendus licites. Ils ne font que proférer des mensonges contre Dieu, alors qu’ils le savent.

Abou Sa'sa'a Ben Yazid a raconté qu’un homme demanda à Ibn Abbas: «Dans nos expéditions, il arrive que nous gagnons les biens des gens qui vivent dans les pays des musulmans et sous leur protec­tion, même le butin pourrait être une poule ou un mouton» Ibn Abbas de lui répliquer: «Que pensez-vous alors de ce butin?» Et l’homme de

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rétorquer: «On ne trouve aucun mal à s’en emparer». Ibn Abbas dit alors: «C’est bien ce que les gens du Livre disaient: «Nous n’avoihi au­cun égard à avoir envers les ignorants», mais sache que s’ils payent le tri­but, vous n’aurez aucun droit à leurs biens à moins qu’ils ne vous les donnent de bon gré».

Sa’id Ben Joubaïr a rapporté: «Lorsque les gens du Livre ont dit que les ignorants - ou les infidèles -, n’ont aucun moyen de nous contraindre, le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- s’écria: «Ces ennemis de Dieu ont menti. Rien de ce qui a été du temps de la Jahilia sans qu’il ne soit sous mes pieds à l ’exception du dépôt qui doit être resti­tué à son propriétaire qu’il soit p ieu x ou pervers. (Rapporté par Ibn Abi Hatem/ K

Dieu dit ensuite que celui qui remplit ses engagements et qui craint Dieu, parmi les gens d’Ecriture, qu’il sache que Dieu aime les soumis qui obtempèrent à Ses ordres et suivent le dernier des Pro­phète».

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’inna-l-ladîna yastarûna bi ‘ahdi-L-Lâhi wa ’Imânihim tamanan qalîlan ’ulâ’ika lâ halâqa lahum fî-1- ’âhirati walâ yukallimuhum-L-Lâhu walâ yan^ru ’ilayhim yawma-l-qiyâmati walâ yuzakkihim wa lahum ‘adâbum ’alîm (77).

Ceux qui vendent à vil prix leurs pactes avec Dieu et leurs serments, ceux-là seront déconsidérés dans l’autre monde. Allah ne leur adressera pas la parole, détournera Ses yeux d’eux et leur refusera Son pardon. Un châti­ment douloureux les attend (77).

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Ceux qui avaient conclu un pacte avec Dieu parmi ceux qui ont suivi l\/louliammad -qu’Allah le bénisse et le salue- et avaient dissimulé ses qualités et son avènement au monde, et qui vendaient leurs ser­ments mensongers à un vil prix en échangeant la vie future contre des biens éphémères de ce monde, ceux-là n’auront aucune part dans la vie de l’au-delà. Dieu ne leur parlera pas, ne les regardera pas au jour de la résurrection, c’est dire II ne leur accordera aucune élemence et ne les purifiera pas de leurs péchés et de leurs souillures. Ils seront précipités dans l’Enfer.

Plusieurs hadiths ont été rapportés à ce propos dont nous allons citer quelques-uns:

- Atx)u Dzarr a rapporté que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Il y a trois hommes que Dieu ne leur adressera pas la parole au jour de la résurrection, ne les regardra pas, ne les purifiera pas et ils subiront un châtiment terrible» Je lui demandai: «Quels sont ces hommes, ô Envoyé de Dieu? Ils sont sans doutes perdants et humi­liés» L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- me répondit à trois reprises: «Celui qui laisse trainer ses vêtements par ostentation, qui fa it écouler sa marchandise par des serments mensongers et qui joint à son aumône de propos désobligeants» (Rapporté par Ahmed, Mouslim et les auteurs des sunans/^K

- ‘Ady Ben ‘Omayra Al-Kindi raconte: «Un conflit surgit entre un homme de la tribu kinda appelé Oumrou’l Qais Ben Amer et un homme de Hadramout au sujet d’un morceau de terrain. Ils portèrent plainte auprès de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- qui demanda à l’homme de Hadramout de présenter une évidence et à Oumrou‘1 Qais de faire un serment. Le premier s’écria alors: «Tu lui as demandé de jurer ô Envoyé de Dieu? Par le Seigneur de la Ka‘ba j ’ai perdu mon terrain!» Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- répli­qua: «Celui qui fa it un faux serment pour s ’emparer injustement d ’un bien

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d ’un autre rencontrera Dieu à Lui la puissance et à la gloire, irrité contre lui». Puis il récita: «Ceux qui yendent à vil prix leurs pactes avec Allah et leurs serments...» Oumrou’l Qais lui demanda alors: «Quelle sera la ré­compense de celui qui ne fait pas un tel serment, ô Envoyé de Dieu?»- Le Parofiis, lui répondit-il. Il répliqua: «Je te prends à témoin que je lui cède ce terrain!» (Rapporté par Ahmed et N assat/^ \

- Mou’adh Ben Anas rapporte d’après son père que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Dieu a des serviteurs qui ne leur parlera pas au jour de la résurrection, ne les purifiera pas et ne les re- gcardera pas.» On lui demanda: «Qui sont-ils ô Envoyé dé Dieu?» il ré­pondit: «Celui qui désavoue ses père et mère et se détourne d'eux; celui qui désavoue son propre fils, et un homme qui méconnait les biens que d ’autres lui ont accordés et les désavoue». (Rapporté par Akmedy^K

- Abdullah Ben Abi Awfa raconte qu’un homme, voulant écouler une marchandise et la vendre à un autre, jura par Dieu - en mentant- qu’on lui a donné un prix supérieur. Dieu alors fit cette révélation: «Ceux qui rendent à vil prix...».

- Abou Houraira a rapporté que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé­nisse et lé salue- a dit: «Il y a trois hommes que Dieu ne les regardera pas au jour de la résurrection, ne les purifiera pas, et ils subiront un châti­ment douloureux: un homme, ayant tm superflu d ’eau, l ’interdit à un voy­ageur; un homme qui prête un serment de fidélité à un imam (gouverneur)

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ne le faisant que dans le but d ’obtenir des biens de ce monde, qui, lorsqu’il les lui donne, sera satisfait, et quand il les lui refuse, sera courroucé contre lui; et un homme qui présente sa marchandise (devant un acheteur) après la prière de l ’asr, jure (en mentant) qu’on lui a donné un tel prix, l ’ache­teur le croit» Puis il récita ce verset: «Ceux qui vendent à vil prix...». (Rapporté para Ibn Abi Hatem et Boukhari)^^K

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wa ’inna minhum lafarîqan yalwûna ’alsinatahum bi-l-kitâbi litateabûhu mina-l-kitâbi wamâ huwa mina-i-kitâbi wa yaqûlûna huwa min ‘indi-L- Lâhui wamâ huwa min ‘indi-L-Lâhi wa yaqûlûna ‘alâ-L-Lâhi-l-kadiba wa hum ya‘lamûn (78).

Certains d’entre eux dénaturent les paroles du Livre en le lisant pour donner le change sur ce qu’il contient. Mais ce qu’ils lisent n’est pas dans le Livre. Ils disent: «Ceci vient de Dieu». Or, ceci ne vient pas de Dieu. Ils prêtent sdanment à Dieu des m«isoi^es»(78).

Dieu dans ce verset dénonce une partie des juifs qui altèrent le Li­vre, en roulant leurs langues, en changeant quelque prescription dans le but de détourner les hommes ignorants leur inspirant que cela fait partie du Livre, mais en fait, il lui est étranger. Ils profèrent des men­songes contre Dieu alors qu’ils savent. Ils prétendent que cela vient de Dieu, mais cela ne vient pas de Dieu.

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mâ kâna libasarin ’an yu’tiyahu-L-Lâhu-l-kitâba wa-l-hukma wa-n-nu- buwwata tumma yaqûla li-n-nâsi kûnû ‘ibâdan lî min dûni-L-Lahi walâ- kim kûnû rabbâniyyina bimâ kuntum tu ‘allimûna-l-kitâba wabimâ kuntum tadnisûn (79) walâ ya’murakum ’an tattaWdû-l-malâ’ikata wa-n- nabiyyina ’arbâban ’aya’murukum bi-l-kufri ba‘da ’id ’antum musli­mûn (80).

n n’est pas admissible qu’un homme à qui Dieu a donné le Livre, la Sagesse et le don de prophétie, dise à ses semblables: «Adorez-moi à l’ex­clusion d’AUah». 11 devra leur dire au contraire: «Soyez les serviteurs d’Al­lah, vous qui connaissez le Livre et qui l’enseignez» (79). Il est non moins admissible qu’il leur prescrive de prendre les anges et les Prophètes pour des divinités. Va-t-il vous inciter à redevenir infidèles après avoir été sou- mis?»(80).

Ibn Abbas a raconté; «Lorsque les docteurs parmi les juifs et les chrétiens de Najran furent réunis chez [’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-, il les appela à embrasser l’Islam, Abou Rafé Al- Qouradhi lui répondit: «MouhamedI Veux-tu que nous t ’adorons cortime les chrétiens adorent Jésus fils de Marie?» Un chrétien de Naj­ran appelé Al-Ra‘is (le chef) dit aussi: «C’est bien à quoi tu nous appel­les ô Mouhammad?» L’Envoyé de Dieu répondit: «Que Dieu me protège de n'adorer que Lui, ou d ’ordonner à adorer un autre que Lui. Ce n ’est plus dans ce but qu’i l m ’a envoyé ou m ’a ordonné». Dieu fit cette révéla­tion à cette occasion: «n n’est pas admissible qu’un homme à qui Dieu a donné...» qui signifie qu’il n’appartient pas à un mortel auquel Dieu a donné le Livre, la sagesse et la prophétie de dire ensuite aux gens: «Adorez-moi en dehors de Dieu» c’est à dire avec Dieu. Si cela ne convient plus à un Messager ou à un Prophète, à plus forte raison ne conviendra jamais à un autre.

Al-Hassan Al-Basri a raconté à cet égard que certains juifs ado­raient leurs docteurs et leurs moines comme Dieu le montre dans ce

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verset: «Ds ont pris leurs docteurs et leurs moines ainsi que le Messie, fils de Marie, conune Seigneurs, au lieu de Dieu» [Coran IX, 31].

Dans le Mousnad, Il a été cité que ‘Ady Ben Hatem avait dit: «Ô Envoyé de Dieu! Ils ne les ont pas adorés?» - Certes oui, répondit-il, ils leur ont rendu licite ce qui est interdit et leur ont interdit ce qui est licite. Ils les ont suivi, voilà ce que signifie leur adoration». A saivoir que les ignorants parmi les docteurs, les moines et les chefs de l’égarement rentrent dans cette catégorie et sont sujets à la réprimande et au blâme, à l’inverse des Messagers et leur disciples pamni les olémas qui enseignent la religion.

Les Messagers - que Dieu les bénisse et les salue- sont les am­bassadeurs de Dieu auprès des hommes en tant que porteurs de mes­sages et chargés de missions. Ils ont été tous fidèles et ont transmis les messages et prodigué de bons conseils aux hommes les appelant à la vérité.

«Soyez les serviteurs de Dieu, vous qui connaissez le Livi« et qui l’en­seignez» Ibn Abbas a commenté ce verset de la façon suivante. «Le Messenger disait aux hommes: «Soyez des sages, docteurs et clé­ments» De sa part Al-Dahhak a dit que celui qui apprend le Coran doit être un jurisconsulte en matière religieuse.

Dieu dit ensuite: conviendrait-il à un Prophète d’agir autrement après que les hommes aient été soumis? Si c’est le cas, il n’aurait ap­pelé qu’à l’incrédulité. Car les Prophètes ont été tous ordonnés d’appe­ler à la foi et à Tadoration de Dieu seul sans rien Llii associer comme le confirme ce verset: «nous n’avons envoyé aucun Prophète avant toi sans lui révéler: «Il n’y a de Dieu que moi, adorez-moi») [Coran XXI, 25] et aussi ce verset: «Interroge ceux de nos prophètes que nous avons envoyés avant toi. Avous-nous établi, à côté du Miséricordieux, une divinité qu’ils devraient adorer?») [Coran XLIII, 45]. Au sujet des anges, H a dit: «Nous rétribuerions par la Géhenne quiconque d’entre eux dirait: «je suis un dieu en dehors de Lui». C’est ainsi que nous rétribuons les injuste^ [Coran XXI, 29]

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wa’id ’ahada-L-Lâhu mî^qa-n-nabiyyina lamâ ’âtaytukum min kitâbin wa Ukmatîn tumma jâ’akum rasûlum musaddiqu-l-limâ ma‘akum la- tu’minunna bihî wa iatansurunnahu qâla ’a’aqartum wa ’ahadtum ‘alâ d âlikum ’isri qâlû ’aqrarnâ qâla fashadû wa’ana ma ‘akum mina-s-sâhi- âhidîn (81) faman tawallâ ba‘da ^lika fa’ûla’ika humu-l-fâsiqûn (82).

Dieu reçut des Prophètes l’engagement suivant sous la foi du Livre et de la sagesse qui leur avaient été révélés: «Si un nouveau Prophète apparait et vous confirme ce que vous savez déjà, faites^ui confiance et prêtez-lui vo­tre entier concours». «Acquiescez-vous à cela, insista-t-il? En assumez-vous la responsabilité?» Ils répondirent: «Nous y acquiesçons». Il conclut: «Prenez-en témoignage et moi aussi j’en témoigne» (81) Ils sont perdus ceux qui, après un engagement aussi solennel, ne se soumettraient pas. (82).

Dieu raconte qu’il a reçu un pacte de chaque Prophète, depuis Adam jusqu’à Jésus -que Dieu les salue- en leur accordant quelque chose du Livre ou de la sagesse, que chacun d’eux devait croire à ce­lui qui viendra après lui et le secourir sans que pour autant son Livre ou sa sagesse ne l’empêchent de le faire. II les a défiés: «Etes-vous résolus et acceptez-vous mon alliance à cette condition?», et eux de répondre: «Nous y consentons.» Après cet engagement les uns furent les témoins contre les autres et Dieu aussi a témoigné avec eux. Quant à celui qui se détourne ensuite il ne sera qu’un pervers.

A ce propos Ali et Ibn Abbas ont dit: «Dieu n’a envoyé un Pro­phète sans recevoir de lui un engagement. Si Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue- vivait du temps de l’un d’eux, ce dernier devrait croire en son message et l’aider. Dieu d’autre part a ordonné à Son Prophète de recevoir un tel engagement de sa communauté».

L’imam Ahmed rapporte que ‘Omar vint trouver le Prophète -qu’Al­lah le bénisse et le salue- et lui dit: «O Envoyé de Dieu! On m’avait conseillé d’aller voir un juif qui m’a écrit quelques enseignements de la Torah. Puis-je te les montrer?» Le visage de l’Envoyé de Dieu -qu’Al­lah le bénisse et le salue- fut contrarié. Abdullah Ben Thabet qui était présent dit: «O Omar, n’as-tu pas vu son visage assombri? Omar

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s’écria alors; «Je me contente de prendre Dieu comme Seigneur, l’Is­lam comme religion et Mouhammad comme Envoyé» l'Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- fut soulagé et dit; «Par celui qui tient mon âme dans Sa main, si M oüe vivait parmi vous et vous le suiviez en me laissant, vous seriez égarés. Sachez que vous êtes ma communauté et que je suis votre Prophète». (Rapporté par Akmed/^K

Jaber a rapporté que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit; «N ’interrogez les gens du Livre sur rien car ils ne vous mon­trent plus le chemin droit du moment qu’ils sont égarés. Si vous le faisiez, vous auriez cru à l ’erreur ou renié une Vérité. Par Dieu, si Moïse vivait à cette époque parm i vous, il devrait me suivre». (Rapporté par Al-Hafedh Abou You‘la/^^.

Il faut donc retenir que Mouhammad, étant le dernier des Prophè­tes et Envoyés jusqu’au jour de la résurrection et le grand guide, s’il vi­vait à n’importe quelle époque, il serait d’obligation pour tous les autres Prophètes se le suivre. C’est pourquoi quand il a fait le voyage noc­turne à Jérusalem, il a dirigé la prière avec eux. Il est aussi {’interces­seur au jour du rassemblement où Dieu demandera corppte aux hommes. Il y occupera le poste glorieux qui ne conviend/a qu’à lui dont les Prophètes de ferme résolution en seront écartés jusqu’à ce tous les hommes s’adressent à lui pour intercéder en leur faveur. Que Dieu lui accorde Son salut et Ses t)énédictions.

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’afagayra dîni-L-Lâhi yabgûna walahû ’aslama man fî-s-samâwâti wa-1- ’ard taw‘an wa karhan wa ’ilayhi yurja‘ûn (83) qui ’âmannâ bi-L-Lâhi wamâ ’unzila ‘alaynâ wamâ ’unzila ‘alâ ’Ibrahîma wa ’Ismâ‘îla wa ’IsMqa wa Ya‘qûba wa-l-asbâti wa mâ ’ûtiya Mûsâ wa ‘Isâ wa-n-na- biyyûna mi-r-rabbihim lâ nufarriqu bayna ’a^dim nainhum wa natou la­hû muslimûn (84) waman yabtagi gayra-l-’islami dinan falay-yuqbala minhu wa huwa fî-l-’âWrati mina-l-hasirîn (85).

Êtes-vous attirés par une autre religion que celle de votre Allah, Lui à qui est soumis de gré ou de force tout l’univers et à qui tout retourne?» (83) Dites: «Nous croyons en Allah, à ce qu’il nous a révélé, à ce qui a été révélé à Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob et sa postérité. Nous croyons à ce que Moïse, Jésus et les Prophètes ont reçu de leur Seigneur. Nous ne fai­sons aucuiK différence entre eux et nous nous soumettons à Allah. (84) Ce­lui qui adoptera une autre religion que celle de l’Islam sera désavoué par Allah et il sera au nombre des réprouvés dans l’autre monde.(85).

Dieu désavoue tous ceux qui désirent une autre religion que La Sienne par laquelle II a révélé les Livres et envoyé les Prophètes, qui consiste à n’adorer que Lui sans Lui reconnaître un égal. C’est à Lui qui se sont soumis ceux qui sont dans les cieux et sur la terre de gré ou de force comme II l’affirme dans ce verset: «Ceux qui sont dans les cieux et ceux qui sont sur la terre se prosternent devant Dieu») [Coran XIII, 15]et aussi dans ce verset: «Tout être vivant, dans les cieux et sur la terre, se prosterne devant Dieu ainsi que les anges qui ne s’enorgeuillis- sent pas. Ils craignent leur Seigneur au-dessus d’eux et ils font ce qui leur est wdonné») [Coran )(VI, 49-50].

Ainsi le croyant est soumis corps et âme au Seigneur de bon gré, tandis que l’incrédule ne l’est que contraint et de force car il ne peut rien contre le pouvoir absolu et irrésistible de Dieu.

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Puis ordonne aux liommes de dire: «Nous croyons en Dieu, ce qui nous a été révélé -c.à.d, Le Coran- à ce qui a été révélé à Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob et aux «Asbats» qui constituent les différentes phratries des tribus juives, ce qui a été donné à IVloïse- le Penta­teuque- à Jésus - l’Evangile - aux Prophètes de la part de leur Sei­gneur. Nous n’avons pas de différence pour l’un d’entre eux, nous somme soumis à Dieu» Car les croyants parmi la communauté musul­mane croient à tout Prophète envoyé, à tout ce qui lui a été révélé, qui tiennent pour véridique tout ce que Dieu a révélé.

Dieu termine ces versets disant que le culte de celui qui recherche une religion en dehors de l’Islam, qui signifie la soumission totale à Dieu, n’est pas acceptée. Certes cet homme-là sera au nombre de ceux qui ont perdu toutes leurs œuvres dans le bas monde». Le Pro­phète -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit cet égard; «Celui qui intro­duit dans notre religion des choses qui lui sont étrangères, elles seront rejetées». (Rapporté par Boukhari/^K

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kayfa yahdî-L-Iâhu qawman kafarû ba‘da ’imânihim wa sahidû ’anna-r- rasûla Mqqun wa jâ’ahumu-l-bayyinâtu wa-L-Lâhu lâ yahdî-l-qawma-z- zâlimîn (86) ’ûlâ’ika jazâ’uhum ’anna ‘alayhim la‘nata-L-Lâhi wa-l-ma- lâ’ikati wa-n-nâsi ’ajma'în (87) hâlidîna fîhâ lâ yuhaffafu ‘anhumu-l-‘ad âbu walâ hum yunzarùn (88) ’illâ-l-ladîna tâbû mim ba‘di dâlika wa ’aslaM fa ’inna-L-Lâha gafûrur-raMm (89).

Comment concevoir qu’Allah ramène dans la bonne voie ceux qui l’ont renié après l’avoir élu» qui ont reconnu l’authenticité du Prophète et ont re­çu tant de preuves de sa mbsion? Allah ne dirige pas dans la bonne voie les

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pervers. (86) Ceux-là, leur récompense sera la malédiction d’Alalh, des an­ges et de tous les hommes'. (87) C’est pour l’éternité qu’ils seront maudits et leur châtiment n’aura ni adoucissement ni répit. (88). Echapperont à ce sort ceux qui se rachèteront par leur repentir et de bonnes œuvres, car Al­lah est miséricordieux et clément. (89).

Ibn Abbas a rapporté qu’un honnme des Ansars qui s’était couverti, a apostasié puis, regrettant son faire, chargea ses concitoyens de de­mander à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah te bénisse et le salue- si son re­pentir serait accepté. Dieu à cette occasion fit descendre ces versets; «Comment concevoir qu’Allah ramène dans la bonne voie ceux qui l’ont re­nié... jusqu’à AUah est miséricordieux et clément» Ses concitoyens lui transmirent ces propos divins et l’homme redevint musulman.

\ «... et ont reçu tant de preuves de sa mission» c’est à dire après avoir été témoins de la véracité du Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- et des preuves irréfutables qui leur sont parvenues. Comment ces gens-là poun-aient être dirigés à nouveau après leur apostasie et leur retour aux ténèbres du polythéisme? C’est pourquoi Dieu dit; «AUah ne dirige pas dans la bonne voie les pervers» Puis II montre leur cas et qu’ils auront la malédiction de Dieu, des anges et de tous les hommes, ils demeureront dans l’Enfer immortels et leur châtiment ne sera pas al­légé même pas pour une heure. Mais ceux qui s’étaient repentis et fai­saient des bonnes œuvres, échapperont à ce sort car Dieu est celui qui pardonne, II est miséricordieux.

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’inn:a-l-ladîna kafarû ba‘da ’imânihim tumma-z-dâdu kufral-lan tuqbala tawbatuhum wa ’ulâ’ika humu-d-^llûn (90) ’inna-l-ladîna kafarû wamâtû wa hum kufffarun falay-yuqbala min ’atodihim mil’u-l-’ard dahaban wala- wi-ftadâ bihî ’ûlâ’ika lahum ‘adâbum ’alîmun wamâ lahum min nâsi- rîn (91).

Ceux qui perdront la foi, après l’avoir eue, et se complairont dans l’im­piété, leur repentir ne sera pas accepté et leur égarement n’aura pas de fin.

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(90) Ceux qui vivent et meurent en infidèles, tout l’or de la terre ne suffi­rait pas à les racheter. Un châtiment douloureux leur est réservé et ils ne peuvent compter sur aucune aide.(91).

Dieu menace ceux qui auront été incrédules après avoir c^u, et croissent en incrédulité jusqu’à leur mort, et fait connaître que leur re­pentir ne sera accepté, comme II le montre dans ce verset: «Mais il n’y a pas de pardon pour ceux qui font le mal jusqu’au moment où la mort se présentant à l’un d’entre eux, il dit: «Oui, je me repens maintenant») [Coran IV, 181- Ceux-là sont les égarés qui se sont détournés de la voie droite. Ibn Abbas a raconté que ce verset fut révélé au sujet des gens qui s’étalent convertis puis avaient apostasié une fois après l’au­tre et à maintes reprises. Ayant chargé leurs concitoyens de demander l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- au sujet de leur re­pentir, Dieu alors fit cette révélation.

Ces infidèles qui meurent dans leur incrédulité, leur repentir ne se­ra pas accepté car ils n’étaient que des égarés, s’ils donnaient tout l’or de la terre croyant que cela leur serait un rachat, cela ne leur servirait à rien. A cet égard on rapporte que ‘Abdullah Ben Jad'an était un homme qui hébergeait les hôtes, payait les rançons des captifs et don­nait à manger aux pauvres. On demanda à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- si ces bonnes œuvres lui seraient utiles? - Non, répondit-il car il n ’a jamais dit un jour: «Seigneur pardonne mes péchés au jour du jugement dernier» ainsi s ’il avait donné tout l ’or de la terre pour se racheter, cela ne serait accepté, comme Dieu l ’affirme dans ce verset: «... où nulle compensation ne sera admise, où nulle intercession ne sera utile») [Coran II, 123] et: «... avant que vienne le jour où il n’y aura plus ni ra­chat, ni amitié») [Coran XIV, 31].

Anas Ben Malek a rapporté que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit; «Au jour de la résurrection on dira au damné du Feu: «Que penses-tu si tu possédais tout ce que la terre contient, le dépenserais- tu pour te racheter?» - Certes oui, répondra-t-il. Dieu lui dira alors: «Je t ’ai demandé une chose qui est plus simple que cela alors que tu te trouvais dans les reins d ’Adam, de ne rien M ’associer, mais tu n ’as voulu que recon­naître un égal à Moi» (Rapporté par Boukhari et M ouslim/^K

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Anas a rapporté que le Prophète -qu’Allah le l)énlsse et le salue- adit: «On amènera un bienheureux du Paradis et on lui demandera: «O fils d’Adam! Comment tu as trouvé ta demeure?».

- Il n’y a plus de plus belle ô Seigneur, répondra-t-il. On lui dira: «De­mande et souhaite» Il répliquera: «Je ne demande ni souhaite que d ’être ren­du au bas monde pour être tué dix fois pour ta cause ô Seigneur». Cela à cause de ce qu’il verra comme mérites d ’être martyrisé dans la voie de Dieu. Par contre, on amènera un des réprouvés de l ’Enfer et on lui demandera: «Comment as-tu trouvé ta demeure?» - La pire, ô Seigneur, répondra-t-il. On lui dira alors: «Si tu possédais tout l ’or de la terre, le dépenserais-tu pour te racheter? - Certes oui, ô Seigneur, répliquera-t-il. On lui dira: «Tu mens, je t ’ai demandé un chose plus simple que cela mais tu ne l’as pas faite» et on le rendra à l ’Enfer» (Rapporté par Ahmedy^^.

C’est pourquoi Dieu a dit:«Un châtiment douloureux leur est réservé et ils ne peuvent compter sur aucune aide».

lan tanâlû-î-birra hattâ tunfiqû mimma tuWbbûna wamâ tunfïqû min say’in fa’inna-L-Lâha bihî ‘alîm (92).

On ne peut acquérir la piété qu’en donnant sur ses biens les plus chers. Quelle que charité que vous fassiez Dieu la connaîtra» (92).

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On a dit que cette piété n’est autre que le Paradis.Anas Ben Malek raconte; «Atx)u Talha était des Ansars qui jouisX

sait de la plus grande propriété des palmiers. Parmi ces palmeraies qu’il préférait le plus, était celle de «Bairoha» qui se trouvait en face de la mosquée. L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- avait l’habitude de venir boire de son eau douce. Quand ce verset du Coran; «On ne peut acquérir la piété qu’en donnant sur ses biens les plus chers» fut révélé, Abou Talhà se leva et dit à l’Envoyé de Dieu -qu’Al­lah le bénisse et le salue- ; «O Envoyé de Dieu! Dieu t’a révélé ce ver­set, et comme cette propriété de Bairoha m’est la plus chère, j ’en fais aumône à Dieu, espérant que cela me vaudra un bien, et qu’il me ré­servera en revanche de Ses faveurs. Emploie-la donc ô Enovyé de Dieu comme Dieu t’indiquera». L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- s’exclama; «Comme c ’est merveilleux! C ’est un bien fruc­tueux, j ’ai bien entendu ce que tu viens de dire, mais je vois qu’il est préfé­rable de la donner à tes proches» Abou Talha répliqua; «Puis-je le faire?» Ainsi Abou Talha la partagea entre ses proches et ses cou­sins» (Rapporté par Boukhari et Mouslim/^ \

II a été cité dans les deux Sahihs que 'Omar a dit; «Ô Envoyé de Dieu, je n’ai jamais possédé dans ma vie des biens meilleur que mon terrain qui se trouve à Khaibar. Que m’ordonnes-tu d’en faire?» II lui répondit; «Garde les arbres pour toi et donne leur fruit en aumônes.

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kullu-t-ta‘âmi kâna Wllal-libanî ’isrâ’îla ’illâ mâ ^rrama ’isra’îlu ‘alâ naf- sihî min qabli ’an tunazzala-t-tawrâtu qui fa’tû bi-t-tawrâti fatlûhâ ’in kuntum sâdiqîn (93) famani-ftara ‘ala-L-Lâhi-l-kadiba mim ba‘di dâlika fa’ûlâ’ika humu-z-zâlimûn (94) qui sadaqa-L-Lâhu fat-tabi‘û millata ’IbraMma hanîfan wamâ kâna mina-l-musrikîn (95).

Tous les aliments étaient pennis aux fils d’Israël, à l’exception de ceux qu’Israël lui-même s’était interdits, avant que ne fut révélé le Pentateuque. Dis-leur: Apportez le Pentateuque et lisez-le si vous êtes sincères. (93) Qui­conque, après cela, mentira à propos d’Allah, sera vraiment coupable. (94) Dis-leur: «Allah est la sincérié même». Suivez-le culte d’Abraham, le mo­dèle de la droiture, qui ne s’est jamais comprom&i avec les idolâtres. (95).

Certains juifs vinrent auprès du Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- et lui dirent: «Parle-nous au sujet des choses que seul un Pro­phète puisse en donner la réponse» Il leur répondit: «Demandez-moi ce que vous voulez mais donnez-moi un engagement comme celui que Jacob avait pris de ses fils , dont vous respectez et qui consiste à me suivre si je vous donne les réponses exactes.» - Soit, dirent-ils, en voici les quatres questions: Quel aliment Israël (Jacob) s’était interdit? Quelles différen­ces y a-t-il entre les spermes de l’homme et ceux de la femme, et pourquoi une fois il y aura un garçon et une autre fois une fille? In- forme-nous au sujet de ce Prophète illettré et qui est son patron parmi les anges?

En lui donnant leur engagement de le suivre, il leur répondit: «Je vous adjure par celui qui a révélé la Tara à Movse, ne savez-vous pas qu’Is­raël tomba grièvement malade, et comme sa maladie dura longtemps, il f i t un vœu si Dieu le guérit, il s ’interdirait des aliments qui les préférait, à sa­voir qu’ils étaient la viande de chameaux et leur lait? - Certes oui, répon­dirent-ils. Il répliqua: «Mon Dieu sois témoin», puis il dit: «je vous adjure par celui qu’il n ’y a d ’autre Dieu que Lui. qui a révélé la Tora à Moïse, sa­vez-vous que le sperme de l ’homme est épais et blanc, tandis que celui de la

femme est jaune et fin, lequel de ces deux spermes domine, donnera la res­semblance à l ’enfant: si celui de l ’homme domine, un garçon naîtra avec la

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permission de Dieu, et si celui de la femme domine, il y aura une fille avec la permission de Dieu. - C’est vrai, répondirent-ils. Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- de poursuivre: «Mon Dieu sois témoin contre eux», puis il poursuivit: «Je vous adjure par celui qui a révélé la Torah à Moïse, savez-vous que les yeux de ce Prophète analphcéète dorment tandis que son cœur ne dort pas! - Seigneur, certes oui, dirent-ils. - Dieu sois té­moin, répliqua-t-il. Quant à mon patron, il est Gabriel, et Dieu, n’a envoyé un Prophète sans que Gabriel ne soit son patron» Ils s’écrièrent alors: «A ce point nous nous séparons de toi, car si tu avais un autre patron que lui, nous t’aurions suivi». Dieu à cette occasion fit cette révélation; «dis à qoi se déclare l’adversaire de Gabriel... jusqu'à ta fin du verset») [Coran II, 97] (Rapporté par Ahmedy^K

Ibn Abbas raconte: Israël (Jacob) - que Dieu le salue- souffrait sou­vent la nuit du nerf sciatique qui lui causait une douleur et une insomnie, maisie jour il n’éprouvait rien. II fit un vœu pour Dieu s’il le guérit, il ne mangerait plus de la viande collée aux os, et ses fils firent de même

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pour le suivre. C’était avant que la Torah ne fût révélée, c’est à dire que Jacob s’interdisait d’après sa propre décision sans se conformer à un enseignement. Et pour confirmer cela. Dieu demande aux fils d’Israël de lire la Torah -ou le Pentateuque- s’ils étaient sincères.

Dieu les met en garde de forger de tels mensonges sur Lui en leur disant; «Quiconque, après cela, mentira à propos d’Allah, sera vrai­ment coupable» Entre autres mensonges, il y a aussi la question du Sabbat que nous en parlerons plus loin, et leur prétention que Dieu n’a pas envoyé un autre Prophète qui appelle à Dieu fortifié par les argu­ments et les signes évidents.

Dieu ordonne à Mouhammad de Dire; «Dis-lenn «Allah est la sincé­rité même» en ce qu’il raconte et ce qu’il a fait descendre dans le Co-; ran comme enseignements. «Suivez le culte d’Abraham le modèle de la droiture, qui ne s’est jamais compromis avec les idolâtres» car aucun Pro­phète n’a apporté une religion qui soit claire et parfaite comme la sienne, comme II l’a dit aussi dans un autre verset; «Dis: mon Seigneur m’a mis dans la voie droite, m’a mis dans la vraie religion, le odte d’Abra­ham, modèle de droiture, et qui ne s’est jamais compromis avec les idolâ­tres») [Coran VI, 1611.

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’inna ’awwla baytin wuÆ‘a li-n-nâsi lalladî bibakkata mubârakan wa hu- dal-lirâlamîn (96) fîhi ’ayâtum bayyinâtum maqâmu ’Ibrahîma waman dahalahû kâna ’âminan wa li-L-Lâhi ‘ala-n-nâsi Mjju-l-bayti mani-statâ‘a ’ilayhi sabîlan waman kafara fa’inna-L-Lâha ganiyyun ‘ani-l-‘âlamîn (97).

Le premier temple élevé pour les hommes est celui de Bekka. C’est une bénédiction et une lumière pour l’humanité. (96) Terre de miracles et de signes sacrés, c’est en même temps l’oratoire d’Abraham. Quiconque y pénètre, éprouvera une sécurité parfaite. En faire le pèlerinage est une obli­gation envers Allah pour quiconque en a la possibilité. Quant aux infidèles, qu’importe? Allah peut se passer de l’univers. (97).

La Ka'ba qui se trouve à Bekka (un des noms de La Mecque) est

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en vérité le premier temple qui ait été fondé pour les hommes. Ils y ac­complissent la prière, font leurs rites, vers laquelle ils s’orientent en priant et y font la retraire spirituelle. Elle fut bâtie par Abraham dont juifs et dirétiens prétendent suivre sa religion. C’est aussi le lieu de pè­lerinage. Ce temple est t>éni et sert de direction aux hommes.

Abou Dzarr -que Dieu l’agrée a rapporté: «Je demandai: «Ô En­voyé de Dieu, quelle est la première mosquée qui fut élevée sur la terre?» Il me répondit: «La mosquée Sacrée - Et après? - La mosquée Al- Aqsa (Jérusalem)- Combien d’années se sont écoulées entre les deux?- Quarante ans. Là où la prière te surviendra fais-la, car où que tu te trou­veras sera un lieu de prière (Rapporté par Ahmed, Boukhari et Mous- üm)<^>.

Ali, de sa part, a dit que tant de temples existaient avant la Ka'ba mais celle-ci fut établie pour l’adoration de Dieu. Ces dires sont plus corrects que ceux d’AI-Souddy qu’aucun Temple n’existait avant la ka'ba.

«... est celui de Bekka» Bekka est un des noms de La mecque. Mais Ibrahim précise que Bekka est le nom donné à la Ka'ba et à la Mosquée, et ikrima de dire: Bekka est la Ka'ba et son entourage, en dehors de ces limites c’est La Mecque, une opinion soutenue aussi par Mouqatel Ben Hayyan. A savoir qu’on a donné à La Mecque plusieurs noms tels que: La Maison Antique, La Maison Sacrée, la Cité sûre, la Mère des cités...

«Terre de miracles et de signes sacrés» en effet on y trouve de si­gnes évidents que ce Temple a été bâti par Abraham et Dieu l’a ho­noré. Or, à l’intérieur on y trouve aussi la station d’Abraham, c’est à dire l’endroit où il se tenait pour achever la construction une fois les murs avaeint atteint une certaine hauteur alors que son fils Ismaël lui donnait les pierres. Cet endroit était attenant au mur du Temple, 'Omar Ben Al-Khattab -que Dieu l’agrée- l’avait retardé pendant son califat, vers l’est, afin de faciliter la circumambulation de sorte que ceux qui la

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font n’embrouillent pas ceux qui prient, car le Seigneur nous a recom­mandé de faire une prière tout près de la station d’Abraham; «Prenez donc la station d’Abraham comme lien de prière») [Coran II, 125]. On a dit que les traces des pieds d’Abraham sur la pierre existent toujours.

«Quiconque y pénètre, éprouvera une sécurité parfaite» II s’agit de l’Enceinte de La Mecque où tout homme effrayé y trouve la sécurité. Ainsi était le cas du temps de la Jahilla, l’homme qui commettait un meurtre, entrait dans cette enceinte mettant autour de son cou un mor­ceau de laine, comme a raconté Al-Hassan Al-Basri. II arrivait que le fils de la victime y rencontrait l’assassin de son père sans pour autant pouvoir se venger qu’en dehors de cette enceinte.

Ibn Abbas a dit: «Quiconque cherche un lieu de protection le trouve à l’intérieur de l’enceinte, nriais, s’il est coupable, on l’y laisse demeurer sans lui donner ni à manger ni à t>oire. En quittant ce lieu, on l’appréhende pour le juger. Dieu a k)len montré le caractère de cette enceinte où règne la sécurité dans ce deux versets; «Ne voient-ils pas que nous avons établi une enceinte sacrée et sûre, alors que tout autour des gens sont enlevés?») [Coran XXIX, 67] et: «Qu’ils adorent le Sei^eur de cette Maison: Il les a nourris; H les a préservés de la famine; Il les a déli­vrés de la peur») [Coran CVI, 3-4].

Ibn Abbas a rapporté que, le jour où La Mecque fut conquise, ¡’En­voyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit; «Plus d ’émigration (de cette ville) mais plutôt tm combat et une intention (d ’acquérir le bien). E t si l ’on vous invite à combattre, prenez-y part. Ce territoire Dieu l ’a ren­du sacré le jour où II a créé les cwux et la terre. Il est donc sacré à l ’égard de Dieu jusqu’au jour de la résurrection. On ne doit pas y livrer combat après moi; et ce combat ne m ’a été autorisé qu’une seule heure, d ’une cer­taine journée, il sera donc interdit à l ’égard de Dieu jusqu’au jour de la ré­surrection. On ne doit pas couper les épines, ni poursuivre un gibier, ni ramasser une chose trouvée à moins de la remettre à son propriétaire qui la reconnaîtra, ni cueillir ses dattes» Al-Abbas s’interrogea: «Ô Envoyé de Dieu, à l’exception de «l’izkhir» (plante à odeur aromatique) qu’on em­ploie dans les maisons et dans certaines industries». II lui répondit: «A l ’exception de l ’Izkhir» (Rapporté par Boukhari et MousUm/^K

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Abdullah Ben Al-Hamra' Al-Zouhari a rapporté qu’il a entendu l’En- voyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- dire, alors qu’il se trou­vait au marché de La Mecque: «Par Dieu, tu es le meilleur territoire et le plus préféré à Dieu. Si on ne m’avait pas contraint à te quitter, je ne t ’au­rais jamais quitté». (Rapporté pr Ahmed Tirmidzi Nassaf et Ibn Majaf^^ A savoir que plusieurs hadiths et versions ont été rapportés à ce pro­pos.

«En faire le pèlerinage est une obligation envers Allah pour quiconque en a la possilrilit^ D’après l’opinion unanime, c’est le premier verset qui prescrit le pèlerinage, malgré qu’une minorité ont dit que le verset sui­vant était plutôt le premier: «Acquittez-vous du pèlerinage et de la visite des lieux Saints en honunage a Allah») [Coran II, 196].

On peut déduire de plusieurs hadiths rapportés à cet égard, que le pèlerinage est l’un des cinq piliers de l’Islam et une obligation qu’on doit s’en acquitter une fois au moins dans la vie en se référant à ce haditti rapporté par At>ou Houraira: «L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé­nisse et le salue- nous prêcha et dit: «O gens! Dieu vous a prescrit le pè­lerinage, accomplissez-le donc: «Un homme demanda: «Doit-on le faire chaque année, ô Enwyé de Dieu?» L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé­nisse et le salue- garda le silence, mais à la troisième fois il lui répon­dit: «Si je dis: oui, cette obligation devra être remplie et vous ne pourrez plus la faire» Puis il ajouta: «Laissez-moi tranquille (sans poser torp de questions) tant que je vous laisse tranquille, car ce qui causa la perte de ceux qui vous ont précédés, ce fut l’excès de questions et leurs divergences envers leurs Prophètes. Ce que je vous ordonne de faire, faites-le dans la

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mesure de votre capacité, et ce que je vous interdis de faire, laissez-le (Rapporté par Ahmed et MousBm)»^^ .

L’homme doit accomplir le pèlerinage lui-même, et s’il est inca­pable de le faire, peut charger quelqu’un de le fiaire à sa place (en lui assurant les frais).

Ibn ‘Omar raconte; «Un homme demanda à l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue-; «Qui est, à ton a>ns, le vrai pèlerin?» II lui répondit: «Il est l ’homme à la tête ébouriffée et au corps puant (à came du long voyage)». Un autre se leva et demanda; «Quel est le meilleur pèlerinage?» II lui répondit «C’est celui où l’on prononce la talbia à haute voix et on présente les offrandes». Un troisième de demander aussi: «En quoi consiste la possibilité?» - La monture et le viatique, répliqua-t-il».

Ibn Abbas rapporte que l'Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Hâtez-vous à accomplir le pèlerinage prescrit parce que l ’un d’entre vous ne saura ce qu’il lui adviendra» (Rapporté par Ahmed/^^ .

«Quant aux incrédules, qu’importe? Aliali peut se passer de runivers». Plusieurs interprétations ont été feites à ce sujet:

- D’après ibn Abbas; quiconque renie l’obligation du pèlerinage, aura mécru et Dieu n’a pas besoin de lui.

- ‘Ikrima rapporte: «Quand fut révélé ce verset: «Celui qui adoptera une autre religion que celle de Tlslam sera désavoué par Allah» les juifs s’écrièrent; «Mais nous sommes des musulmans» Le Prophète -qu’AI- lah le bénisse et le salue- leur dit alors; «Dieu a prescrit le pèlerinage aux musulmans à qui en a la capacité». Ils répliquèrent: «II ne nous l’a

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pas prescrit» et refusèrent toute discussion à ce sujet. Dieu alors fit cette révélation; «ADali pent se passer & l’anireis».

Ali -que Dieu l'agrée a rapporté que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le t)énisse et le salue- a d it «Quiconque possède la monture et le viatique et ne s ’acquitte pas du pèlerinage à la Maison de Dieu, peut lui importe s ’il mourra comme un ju if ou un chrétien».

Al-Hassan Al-Basri rapporte ces propos de ‘Omar Ben Al-Khattab; «J’ai pensé envoyer des hommes à toutes les régions pour s'enquêter de ceux qui possèdent tes moyens et n'accomplissent pas le pèleri­nage, pour leur imposer un tribut car iis ne sont pas de vrais musul­mans».

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qui yâ ’ahlal-kitâbi lima takfiirûna bi ’âyâti-L-Lâhi wa-L-Lâhu sahîdun ‘alâ mâ ta‘malûn (98) qui yâ ahlal-kitâbi lima tasuddûna ‘an sabîli-L-Lâ­hi man ’âman tabgûnahâ ‘iwajan wa ’antum suhadâ’u wamâ-L-Lâhu bigâfîUn ‘amma ta‘malûn (99).

Dis: O gens d’Ecritnre, pourquoi repoussez-yous les signes d’Allah alors qn*Il est témoin de tontes vos actions. (98) Dis: O gens d’Ecriture, pourquoi détoun^-yous de la yoie d’ADah ceux qui ont la foi?. Préférez- yous les yoies tortaea8es?s yons qui êtes en état de témoigner. Mais Allah n’est pas inattentif à ce que yons faites.(99).

Dieu, par ces versets, réprimande les gens du Livre infidèles qui se sont obstinés en reniant les signes de Dieu et détournant les croyants de la voie de Dieu, qui savent bien la véracité de ce que l'En- voyé de Dieu a apporté. II les menace en les avertissant qu'il est té­moin de toutes leurs œuvres, car ils ont contredit les enseignements dé leurs Prophètes et maltraité le Messager qui les met en garde contre ce reniement, cette ingratitude et cette obstination. Certes II les jugera le jour «où ni les richesses, ni les enfants ne seront utiles») [Coran XXVI, 88].

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yâ ’ayyuhâ-l-ladîna ’âmanû ’in tuti‘û fariqam mina-l-ladîna ’utû-l-kitâba yaruddûkum ba‘da ’imânikum kâflrîn (100) wa kayfa takfurûna wa ’an­tum tutlâ ‘alaykum ’âyâtu-L-Lâhi wa fikum rasuluhû wa man ya'tasim bi-L-Lâhi faqad hudiya ’ilâ sirâtim mustaqîm (101).

O croyants, si vous écoutez certains adeptes du Livre, ils vous ren­dront mécréants après que vous avez eu la foi. (100) Et comment pourriez- vous perdre la foi, alors que vous entendez la lecture du Livre, alors que l’Envoyé d’Allah est parmi vous? Celui qui se réfugie en Allah, ceM-4à est dans la voie droite.(101).

Dieu met en garde les croyants parmi Ses serviteurs d’ot)éir à une partie des gens du Livre, qui sont jaloux d’eux à cause des bienfaits que Dieu leur a accordés, et à cause du Prophète qu’il leur a envoyé, comme Dieu ie montre dans ce verset: «Beaucoup de gens du Livre, miK pas l’envie, souhaiteraient de vous faire perdre la foi après que vous l’avez eue, après que la vérité s’est manifestée à eux-mêmes») [Coran II, 109] et aussi dans ce verset: «O croyants, si vous écoutez certains adeptes du Li­vre, ils vous rendront mécréants après que vous avez eu la foi».

Puis Dieu avertit les croyants en leur disant: «Et comment pourriez- vous perdre la foi, alors que vous entendez la lecture du Livre (le Coran), alors que l’Envoyé d’Allah est parmi vous?» c’est à dire vous êtes loin de mécroire du moment que les versets de Dieu descendent nuit et jour sur votre Prophète qui vous les récite en vous communiquant les en­seignements. Ce verset est pareil à celui-ci: «Pourquoi ne croyez-vous pas en Dieu, alors que le Prophète vous appelle à croire en vore Seigneur? H a vraiment conclu une alliance avec vous, si vous êtes croyants») [Coran LVII, 8].

Dans un hadith authentifié, le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- dit un jour à ses compagnons: «Quels croyants ont la fo i la plus parfaite?. Ils répondirent: «Les anges». Il répliqua: «Et comment ne pas l ’avoir alors que la révélation descend sur eux» Ils rétorquèrent: «Alors

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c’est nous». Et lui de répondre; «Comment n’êtes-vous pas croyants alors que je suis parmi vous». Ils lui demandèrent; «Qui a donc Ja foi la plus parfaite?» II répondit; «Ce sont de gens qui viendront après vous, liront les Livres et croiront en leur contenu» Puis il récita: «Celui qui se réfugié en AUah, celui-là est dans la rme droite» Cela signifie que s’attacher forte­ment à Dieu et se fier à Lui, sont à la base de toute bonne direction. Ce qui compte ensuite consiste à s’éloigner de toute aberration, re­chercher toujours la voie droite pour aniver au but.

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0 ' i t 2 0yâ ’ayÿuhâ-l-la^a ’âmànû-t-taqû-L-Lâha ^qqa tuqâtihî walâ tamûtun- na ’illâ wa ’antum muslimûn (102) Wa‘tasimû biMbli-L-Lâhi jami'an wa­lâ tafarraqû wadkurû ni‘mata-L-Lâhi ‘alaykum ’id kuntum ’a‘dâ’an fa ’allafa bayna qulûbikum fa’asbahtum bi ni‘matihî ’ihwânan wa kuntum ‘alâ safâ hufratim mina-n-nâri fa ’anqadakum minhâ kadâlika yubayyi- nu-L-Lâhu lakum ’âyâtihî la‘allakum tahtadûn (103).

O croyants, craigne AUah en mesrure de Sa puissance et ne mourez que musulmans. (102). Rest^ tous attachés au lien d’Allah et ne t o u s diil- sez pas. Reconnaisse les Inoifaits d’Allah pour t o u s , Lui qui d’ennemis que TOUS étifêE, a fait l’union entre yos X«i qid, par Sa grâce, t o u s a ren­dus frères, Dm qui, alws que t m i s étiez au bord du gouffre de l’enfer, t o u s

a mis en lien sûr. C’est ain» qu’Allah t o u s montre Ses sign^. Peut-être TOUS mainti idrra-Tons dans la T«e droite. (103).

Abdullah rapporté que l’Envoyé de Dieu a dit; «Craignez Dieu de la crainte qu’i l mérite» consiste à Le mentionner toujours sans L ’oublier, se soumettre à Lui sans Lui désobéir et à Lui être reconnaissant sans être in­grat». D’après Anas, le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit; «L’homme ne craint pas Dieu de la crainte qu’i l mérite s ’il ne contient pas sa langue».

Sa‘id Ben Joubaïr et Abou ‘Alya ont dit que le verset précité a été

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abrogé par celui-ci: «Craignez Dieu autant que vous le pouvez») [Coran LXIV, 16], mais Ali Ben Abi Talha a rapporté d’après Ibn Abbas que ce verset n’a pas été abrogé mais la crainte de Dieu en mesure de sa puissance, se rapporte au combat pour la cause de Dieu sans craindre le blâme de celui qui blâme, et agir avec équité même s’il est au détri­ment d’eux-mêmes, de leurs pères et de leurs enfants.

«Ne mourez que musulmans» qui signifie: suivez toujours les précep­tes de l’Islam lorsque vous vous portez bien, et vivez en sécurité ne mourant qu’en observant la religion, car un généreux et noble n’agit que selon ses bons caractères, et celui qui vit dans le vrai ou l’erreur, mourra croyant ou infidèle. Celui qui meurt croyant ou infidèle sera res­suscité tel qu’il était dans le bas monde.

Moujahed a raconté: «Les hommes faisaient leurs toumées pro­cessionnelles au moment où Ibn Abbas était assis portant à la main un bâton à la tête courbe. L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le sa­lue- dit: «Hommes! Craignez Dieu de la crainte qui II mérite et ne mourez que soumis musulmans. Sachez que si une goutte du Zaqoum était versée dans ce bas monde, elle aurait gâté toute leur subsistance. Pensez-y, com­ment sera le cas de celui qui ne se nourrirait que du Zaqoum?» (Rapporté par Tirmidzi, Nassaï et Ibn M aja/^K

Abdullah Ben Amr a rapporté que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé­nisse et le salue- a dit: «Celui qui aime être éloigné de l ’Enfer et entrer au Paradis, ne meurt qu’en croyant en Dieu et au Jour Dernier. Qu’il se comporte envers les hommes comme il aime qu’ils se comportent envers lui».

Dans un hadith authentifié, Jaber rapporte qu’il a entendu l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- dire; «Que l ’un d ’entre vous ne meure qu’en formant une bonne idée de Dieu».

Anas raconte: «Un homme des Ansars était malade. L’Envoyé de

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Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- voulant lui rendre visite, le ren­contra au marché. II le salua et lui demanda au sujet de sa santé. II lui répondit; «Je me porte bien maintenant ô Envoyé de Dieu, mais j ’es­père que Dieu me pardonne car j ’ai trop péché». L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue- répliqua: «Deux choses ne se réunissent dans le cœur d ’un malade sans que Dieu ne lui accorde ce qu’il demande: l ’espoir du pardon et la délivrance de la peur» (Rapporté par Al-Bazzar, Tirnddzi et Ibn M aja/^K

«Restez tous attachés au lien d’Allah» ce lien est l’alliance avec Dieu comme II le montre dans ce verset: «L’humiliation les a frappés, là où ils se trouvaient, à l’exception de ceux qui étaient protégés par une alliance de Dieu et une alliance des hommes») [Coran III, 112]. D’autres l’ont inter­prété qu’il s’agit du Coran en se référant à ce hadith concernant le Co­ran: «II est le lien solide avec Dieu et la voie droite».

«ne vous divisez pas>> est un ordre d’être toujours avec la commu­nauté sans se séparer d’elle, comme on le trouve également dans ce hadith cité dans le Sahih de Mouslim et rapporté par Abou Houraira. L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Dieu agrée pour vous trois choses et méprit trois autres. Celles qu’i l agrée: L ’adorer seul sans rien Lui associer, de s ’attacher fortement au pacte de Dieu sans se diviser et de prodiguer de bons conseils à ceux qui sont au pouvoir. Cel­les qu’i l méprit: Les commérages, l ’excès de questions et le gaspillage des biens»^^K

«Reconnaissez les bienfaits d’Allah pour vous, Lui qui, d’ennemis que vous étiez, a fait l’union entre vos cœurs. Lui qui, par Sa grâce, vous a ren­dus frères» jusqu’à la fin du verset. Cette partie du verset fut révélée au sujet des deux tribus: Aws et Khazraj qu’une guerre permanente avait

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éclaté entre elles du temps de la Jahilia (période pré-islamique). Uné animosité, des rancunes et des troubles avaient lieu de part et d’autre à cause de cette guerre. Lorsque l’Islam fit son apparition, une grande partie de ces tribus se convertit et les hommes devinrent comme frères s’aimant en vue de Dieu, liés les uns aux autres en vue de Dieu et s’encourageant mutuellment à la piété et à la crainte révérencielle de Dieu. Dieu dit à leur égard; «C’est Loi qui t’assâste de son secours et par l’intermédiaire des croyants. Il a uni leurs cœurs par une affection réci­proque. Si tu ayais dépensé tout ce que la terre contient, tu n’aurais pas uni leurs cœurs par une affection réciproque; mais Dieu a suscité entre eux cette affection») [Coran VIII, 62-63].

Les hommes des Aws et Khazraj étaient au bord d’un abîme de feu à cause de leur incrédulité mais II les a sauvés après les avoir diri­gés vers la foi.

Dieu a rappelé aussi Ses bienfaits à Son Prophète -qu’Allah le bé­nisse et le salue- lors de la répartition du butin de Honein. Certains des fidèles manifestaient leur mécontentement du partage qui n’était pas juste à leur regard; mais Dieu l’avait voulu. Alors {’Envoyé de Dieu -qu’Allah {e bénisse et le salue- leur dit; «O gens des Ansars! Ne vous ai- je pas trouvés égarés et Dieu vous a dirigés par moi? N ’étiez-vous pas divi­sés et Dieu vous a réunis par mon intermédiaire? N ’étiez-vous pas pauvres et II vous a enrichis grâce à moi?» Chaque fois qu’il leur rappelait une fa­veur, ils dirent; «Nous sommes reconnaissant^envers Dieu et Son En­voyé».

Mouhammad Ben Ishaq a rapporté d’après Yassar et d’autres, que ce verset fut révélé au sujet des Aws et des Khazraj; Un homme juif passa près d’une foule des Aws et Khazraj et fut très mécontent de les voir reconciliés. I{ demanda à un homme qui {’accompagnait d’aller s’asseoir avec eux et de leur rappeler ce qui avait eu lieu entre eux le jour de Bou'ath durant leur ancienne guene. L’homme s’exécuta et une grande haine fit alors son apparition, le sentiment tribal surgit à nou­veau, et les hommes commencèrent à ses soulever les uns contre les autres et ils se donnèrent un rendez-vous à un endroit appelé Al-Harra pour se battre. Le Prophète -qu’/Miah le bénisse et le salue- eut vent de leur dispute et vint auprès eux pour les calmer en leur disant; «Re­tournez-vous à votre animosité au temps de la Jahilia du moment que je suis parmi vous?» Et il leur récita le verset déjà mentionné. Les hommes

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regrettèrent leur comportement, se reconcilièrent, s’embassèrent et je­tèrent leurs armes.

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waltakum minkum ’ummatun yad‘ûna ’ilâ-l-hayri wa ya’marûna bi-1- ma‘rufi wa yanhawna ‘ani-l-munkari wa ’ûlâ’ika humu-I-muflihûn (104) walâ takunû ka-l-ladîna tafarraqû wa-htalafû mim ba‘di mâ jâ’ahumu-l- bayyinâtu wa ’ûlâ’ika lahum ‘adâbun ‘azîm (105) yawma tabyaddu wujû- hun wa taswaddu wujûhun fa’ammâ-l-ladîna-s-waddat wujûhuhum ’aka- fartum ba‘da ’imânikum fadûqû-l-‘adâba bimâ kuntum takfurûn (106) wa ’amma-l-ladîna-byaddat wujûhuhum fafî rahmati-L-Lâhi hum fîha hâlidûn (107) tilka ’âyâtu-L-Lâhi natlûhâ ‘alayka bi-l-^qqi wama-L-Lâ- hu yuridu zulman lil-‘âlamîn (108) wa li-L-Lâhi mâ fî-s-samâwâti wamâ fî-l-’ard wa ’ilâ-L-Lâhi turja‘u-l-’umûr (109).

Que de vous naisse un peuple qui appelle au bien, qui ne commande que de bonnes actions et qui défende les mauvaises. Ce serait là un peuple de bienheureux. (104) N’imitez pas ceux qui, après avoir reçu les enseigne­ments d’AUah, se sont diviés et ont glissé dans les luttes politiques. Ceux-là subiront un châtiment exemplaire. (105) Un Jour viendra où certains visages s’illumineront de blancheur et où d’autres s’assombriront. A ces derniers Al­lah dira: «Ah! Vous avez versé dans l’incrédulité après avoir cru? Endurez maintenant les supplices qui sont réservés aux incrédules» (106) Quant à ceux dont le visage rayonnera de blancheur, ils seront appelés dans la grâce d’AUah et cela pour l’éternité (107) C’est par amour de la vérité que nous te lisons ces versets d’Allah. Allah ne souhaite aucun mal aux hommes.

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(108) Allah n’est - 11 pas le Maître, en effet, des deux et de la terre et n*est-ce pas à Lui que tout fait retour?>>(109).

Dieu exhorte les fidèles à former une communauté dont les mem­bres obtempèrent aux ordres divins en appelant au bien, ordonnant les autres à faire de bonnes actions et déconseillant les mauvaises. Ceux- là seront les bienheureux. Abou Ja‘far Al-Baqer rapporte que l’Envoyé de Dieu -qu’Aliah le bénisse et le salue-, après avoir récité le verset: «Que de vous naisse un peuple qui appeDe au bien» dit: «Le bien consiste à suivre les prescriptions du Coran et ma sunna».

Le but donc de ce verset est que parmi les fidèles naisse un groupe d’hommes qui n’aura pour mission que d’exécuter ces ordres bien que cela est un devoir pour tout fidèle. Dans un hadith authentifié, Abou Houraira rapporte que l’Envôyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Que celui d ’entre vous qui voit une chose repréhensible, la change par sa main, s ’il ne peut pas que ce soit par sa langue, et s ’il ne peut pas encore, que ce soit par son cœur, voilà le minimum de la foi». Sui­vant une variante: «En dehors de ça il n’y aura plus de la fo i fut-ce de la grandeur d ’un grain de moutarde» (Rapporté par MousUm/^K

Houdzaifô Ben Al-Yaman rapporte que le Prophète -qu’Allah le bé­nisse et le salue- a dit: «Par celui qui tient mon âme dans Sa nmin, vous devez ordonner à faire le bien et interdire le repréhensible, sinon. Dieu vous enverra un châtiment puis vous l ’invoquerez mais II ne vous exaucera pas» (Rapporté par Ahmed Timüdzi et Ibn M qja/^K

Puis Dieu exhorte les fidèles en leur disant: «N’imitez pas ceux qui, après avoir reçu les enseignements d’Allah, se sont divisés» pour ne plus être comme ceux qui les ont précédés pamni les autres générations qui

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se sont divisés, se sont opposés les uns aux autres, et ceci parce qu’ils ont cessé d’ordonner le bien et de déconseiller le repréhensible.

Abou Amer, Abdullah Ben Yahia, raconte: «Nous avons accompli le pèlerinage en compagnie de Mou'awia Ben Abi Soufian. Arrivés à la Mecque et après avoir terminé la prière du midi, Mou'awia dit: «L’En­voyé de Dieu a -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Les gens du Li­vres se sont diviés, au sujet de leur religion, en soixante-douze sectes. Cette communauté (musulmane) sera divisée en soixante-treize sectes dont une seule échappera au Feu et les autres y seront précipitées à cause de leur di­vergence dans l ’application de la religion. De ma communauté naîtront des hommes dont leurs instincts les domineront comme la rage qui attaque le corps en n ’y laissant aucune partie indemne». Ô Arabes! si vous n ’assume­rez pas la tâche que votre Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-, vous a confiée en guidant les autres, il vaut mieux à l ’un d ’entre vous qu’il ne le fasse envers lui-même» (Rapporté par Ahmed et Abou Daoud)^^K

«Uri'jour viendra où certains visages s’illumineront de blancheur et où d’autres s’assombriront» il s’agit du jour du Jugement Final où les visa­ges des hommes qui avaient suivi la sunna et ne s’étaient pas séparés de la communauté s’éclaireraient et jouiraient de la miséricorde de Dieu. Mais ceux qui avaient suivi d’autres sectes qui avaient introduit des innovations à la religion, auraient les visages noirs. Bien que cer­tains exégètes ont précisé qu’il s’agit des hypocrites, l’étendue du ver­set s’étale sur tous les impies et polythéistes.

Dieu rappelle enfin iaux hommes que tout ce qu’il y a dans les cieux et sur la terre Lui appartient et II en dispose selon sa volonté et c^est vers Lui que tout fera retour.

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Je vous ai distingué parmi les peuples comme étant le meilleur. En ef­fet, vous prescrivez le bien, vous défendez le mal et vous croyez en Allah. Si les gens l’Ecriture avaient la foi, il n’en vaudrait que mieux pour eux. S’ils comptent quelques croyants, la majorité est impie. (110). Ils ne peu­vent vous causer aucun mal, tout au plus quelques tracasseries. S’ils entrent en lutte avec vous, ils auront tôt fait de lâcher pied. Ils ne seront jamais vainqueurs. (111) L’opprobre les couvrira partout où vous les rencontrerez à moins qu’ils ne se soumettent à la loi d’Allah ou à celle des autres hom­mes. Ils se sont attiré la colère d’Allah et le mépris les couvre. Et cela parce qu’ils ont nié les signes d’Allah et mis ignominieusement à mort ses Prophètes. Et cela parce qu’ils se sont endurcis dans la désobéissance et dans l’injustice. (112).

La communauté musulmanse est certes la meilleure parmi les au­tres comme Dieu l’affirme dans le verset sus-mentionné. En quoi consiste cette Supériorité?

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Abou Houraira a dit; Parce que les musulmans amènent les autres hommes, les carcans aux cous, afin qu’ils embrassent l’Islam, c’est à dire qu’ils sont les plus utiles aux autres, en ordonnant le bien et dé­fendant le mal.

Quant à l’imam Ahmed, il rapporte qu’un homme demanda à l’En- voyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- alors qu’i! se trouvait sur sa chaire: «O Envoyé de Dieu! Quel est le meilleur parmi les hom­mes?» Il lui répondit; «Il est celui qui leur donne hospitalité, craint Dieu le plus, ordonne à faire le bien et interdit le répréhensible et qui maintient le mieux le lien de parenté».

Ibn Abbas a dit qu’il s’agit de ceux qui ont émigré à Médine avec l'Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-.

Mais ce qui est le plus correct est que ce verset concerne tout homme parmi toutes les générations qui observe de tels enseigne- ments,"bien que les meilleurs étaient sans doute les compagnons, viendront après eux ceux qui les avaient suivi et les suivront. Car lorsque Dieu a dit; «Nous avons fait de vous une conununauté éloignée des extrêmes»» c’est à dire l’élite «Pour que vous soyez témoins contre les hom­mes».

Dans le Mousnad le l’imam Ahmed, il est cité que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit; «Vous êtes venus après soixante-dix communautés mais vous êtes les plus nobles et les meil­leurs auprès de Dieu» Cette communauté n’a été élue ainsi que grâce à son Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- qui était le plus noble des autres Prophètes auprès de Dieu. Et ceci parce qu’il l’a envoyé ap­portant la religion la plus parfaite qu’il n’a donnée à aucun des autres Prophète et Messagers. Car quelque peu de ses pratiques qu’on fasse, apportera plus de récompenses et de mérites que tant d’autres des autres religions ne les apportent.

Il convient de mentionner à cet égard quelques hadiths que nous avons choisis entre autres;

-Abou Bakr As-Siddiq rapporte que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit; «Dieu m ’a accordé la faveur de faire entrer au Paradis soixante-dix mille membres de ma conwnunauté sans aucun compte à rendre, leurs visages aussi clairs que la pleine lune, leurs cœurs forment comme un seul cœur. J ’ai demandé davantage et Dieu m ’a donné avec cha­

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cun d ’eux soixante-dix mille hommes» (Rapporté par Ahmed). Et Abou Bakr de commenter cela en disant: «J’ai vu que cela englobera les ha­bitants de toutes les cités et atteindra ceux qui habitent dans les val- lées»^^\

- Ibn Abbas rapporte que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le sa­lue- a dit: «Les différentes communautés me furent présentées, et je vis un Prophète ou deux passer accompagnés d ’un groupe d ’hommes, un Prophète qui n’avait aucun compagnon. Puis m e grande multitude m ’apparut, je de­mandai: «Qu’est-ceci? Est-ce ma communauté?» On me répondit: «C ’est Moïse et sa communauté. Regarde plutôt à l ’horizon» Je vis alors une grande foule. Puis on dit: «Regarde de l ’autre côté de l ’horizon, regarde ici et là et à tout l ’horizon» Et je~.vis une foule innombrable. On me dit alors: «C ’est ta communauté. Soixante-dix mille d ’entre eux entreront au Paradis sans qu’on leur demande compte» Certains disaient: «Est-ce de nous qu’il s’agit, nous qui avons cru en Dieu, qui avons suivi le messa­ger? Ou s’agit-il de ceux qui sont nés en Islam, tandis que nous som­mes nés au temps de la Jahilla (l’ignorance)?» Faisant part de ces propos au Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-, il sortit de chez lui et dit: «Ce sont ceux qui n’emploient pas la magie, ni l ’ornithomancie, n’utilisent pas les pointes du fer, mais placent leur confiance en Dieu».

Oukhacha Ben Mohsen se leva et dit; «Serai-je l’un de ceux-là? II lui répondit: «Oui». Puis un autre se leva à son tour et demanda: «Serai-je l’un d’eux? «Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- lui répliqua: «Oukacha t ’a devancé» (Rapportépar MousUm)^^K

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- ‘Outba Ben Abdul-Salanni a rapporté qu’il a entendu l’Envoyé de Dieu -qu’Allati le bénisse et le salue- dire: «Mon Seigneur, à Lui la puis­sance et la gloire, m ’a promis de faire entrer au Paradis soixante-dix mille sans leur demander compte, et chacun d ’eux intercédera en faveur de soixante-dix mille. Puis mon Seigneur prendra dans le creux de Ses deux mains à trois reprises d ’autres hommes (pour les faire entrer au Paradis)» Omar alors proclama la grandeur de Dieu et dit: «Les soixante-dix mille premiers intercèdront en faveur de leurs pères, mères, enfants et tribus. J’espère être parmi ceux que Dieu les prendra dans le creux de Ses mains» (Rapporté par Tabaram)^^ .

- Anas rapporte que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Mon Seigneur m ’a promis de faire entrer quatre-cent mille de ma communauté» Abou Bakr s’écria alors: «O Envoyé de Dieu, invoque Dieu afin d’augmenter ce nombre». Il lui répondit: «C’est bien cela qu’il m ’a promis» Omar dit alors à Abou Bakr: «Ça te suffit ô Abou Bakr». Celui-ci répliqua: «Laisse-moi, peut t’importe que Dieu nous fasse en­trer tous au Paradis». Et Omar de répondre: «Dieu, s’il voudra, p)ourra faire entrer toutes Ses créatures au Paradis dans une seule poignée» Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- dit alors: «Omar a rai­son».

Parmi les autre hadiths qui montrent l’honneur de cette commu­nauté, et la haute considération que Dieu lui a réservée, et qu’elle est la meilleure de toutes les autres tant en ce bas monde que dans l’au-

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tre, il est cité dans les deux Sahihs d’après Abdullah Ben Mass'oud que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit à ses compagnons; «Ne seriez-vous pas satisfaits de former le quart des bien­heureux du Paradis?» Comme nous proclamâmes la grandeur de Dieu, il poursuivit; «Ou bien le tiers?», en faisant le Takbir, il dit enfin: «J’es­père que vous formiez la moitié des habitants de Paradis» (Rapporté par Boukhari et Mousüm/^K

Abou Houraira a rapporté: «Après la révélation de ce verset; «n y aura une multitude d’élus parmi les premiers arrivés * et une multitude par­mi les dernires») [Coran LVI, 39-0] l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- dit; «Vous formerez le quart des élus du Paradis, ou le tiers, ou la moitié, ou plutôt les deux tiers».

Abou Houraira a rapporté aussi qu’il a entendu l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue- dire: «Nous, venus les derniers, serons les premiers au jour de la résurrection. Néamoins ils ont repu le Livre avant nous. Ce jour (le vendredi) que Dieu leur avait prescrit, ils se sont divisés à son sujet, mais II nous a guidés vers ce jour, et les gens viennent par la suite: les juifs, le lendemain, et les chrétiens le surlendemain» (Rapporté par Boukhari et MousUm)^^\

Tous ces hadiths et d’autres encore se rapportent à ce verset: «Je vous ai distingué parmi les peuples comme étant le meilleur. En efiet, vous prescrivez le bien, vous défendez le mal et vous croyez en Dieu» Quir conque agit de même sera l’un d’eux. A cet égard Qatada rapporte qu’Omar Ben AL-Khattab -que Dieu l’agrée- vit dans un de ses pèleri­nages des gens appliquer ces préceptes, il récita le verset et dit: «Que

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celui qui veut être de cette communauté, observe ces prescriptions di­vines».

Quant à celui qui est loin de ces préceptes, sera l’un des gens du Livre que Dieu les dénigre dans ce verset: «Us ne s’interdisaient pas mu­tuellement les actions blâmables qu’ils commettaient») [Coran V, 79)].

Faisant l’éloge des fidèles et critiquant les gens du Livre, Dieu a dit: «Si les gens d’Ecriture avaient la foi» c’est à dire avaient cru en ce qui a été révélé à Mouhammad «il n’en vaudrait que mieux pour eux. S’ils comptent quelques croyants, la majorité est impie» qui signifie que peu d’entre eux avaient cru à ce qui vous a été révélé et à ce qui leur a été révélé, mais la plupart demeuraient des égarés, pervers et rebel­les.

Pour rassurer les fidèles croyants et leur annonçant la victoire sur le peuple impie. Dieu dit: «Os ne peuvent vous causer aucun mal, tout au plus quelques tracasseries. S’ils entrent en lutte avec vous, ils auront tôt fait de lâcher pied. Ds ne seront jamais vainqueurs» Ainsi était le sort des gens de Livre le jour de Khaibar, et avant eux les juifs de Médine des Bani Qainouqa’, An-Nadir et Qouraïdha, les chrétiens du pays Cham où les musulmans l’avaient emporté sur eux dans plusieurs combats et s’emparèrent de leurs royaumes pour toujours. Les musulmans demeu­reront au pays de Cham (actuellement Syrie) jusqu’ la descente de Jé­sus fils de Marie où il appliquera la religion de l’Islam et la loi que Mouhammad avait apportée, il brisera la croix, tuera le cochon et re­mettra le tribut. Aucune autre religion que l’Islam ne sera acceptée après cela.

Puis Dieu montre le sort de ces impies dans le verset suivant: «L’opprobre les couvrira partout où vous les rencontrerez à moins qu’ils ne se soumettent à la loi d’Allah..> c’est à dire l’humiliation les a frappés là où ils se trouvaient à l’exception de ceux qui étaient protégés par une alliance de Dieu et une allinace des hommes. Ils étaient aussi soumis au tribut et obligés à se conformer à la loi islamique. Ils vivaient sous la protection des musulmans tout comme ceux qui avaient conclu un pacte ou une trêve avec eux fut-ce avec une femme musulmane. Ils ont subi tout cela à cause de leurs méfaits car ils tuaient injustement les Prophètes et ne croyaient pas aux signes de Dieu, poussés par leur jalousie, leur orgueil et leur haine. Une humiliation les ont frappés dans ce bas monde et les frappera aussi dans l’autre.

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laysû sawâ’am min ’ahli-l-kitâbi ’ummatun qâ’imatun yatlûna ’âyâti-L- Lâhi ’anâ’a-l-layh wa hum yasjudûn (113) yu’minûna bi-L-Lâhi wa-l-yaw- mi-l-’âhiri wa ya’murûna bi-l-ma‘rûfi wa yanhawna ‘ani-l-mimkari wa yu- sâri'ûna fî-l-hayrâti wa ’ulâ’ika mina-s-sâliMn (114) wamâ yafalû min hayrin falan yukfarûhu wa-L-Lâhu ‘alîmum bi-l-muttaqîn (115) ’inna-l- ladîna kafarû lan tugniya ‘anhum ’amwâluhum walâ ’awladuhum mina-* L-Lâhi say’an wa ’ûlâ’ika ’asMbu-n-nâri hum fîhâ hâlidûn (116) mat alu mâ yunfiqûna fi hâdihi-l-hayâti-d-dunyâ kamatali rihin fîhâ sirrun ’asâbat harta qawmin zalamû ’anfusahum fa ’ahlakathu wa mâ zalamahumu-L-Lâhu walâkin’anfusahum yazlimûn (117).

Les gens d’Ecriture ne sont pas tous semblables. D y en a parmi eux qui ont le cœur ferme, qui passent leurs nuits à lire les versets d’Allah et à se prosterner, (113) Us croient en Allah et au jour du jugement dernier. Ils prescrivent le bien, réprouvent le mal et s’adonnent avec empressement aux bonnes œuvres. Ils sont au nombre des gens de bien. (114) Quelque bien qu’ils fassent, il leur en sera tenu compte. Allah sait qui le craint. (115). Quant aux infidèles, leurs richesses et leurs enfants n’entreront pas en ligne de tompte auprès d’Allah. Ils seront voués au feu étemel.(116) Leurs aumô­nes en ce bas monde ne leur vaudront aucune récompense, elles sont sem­blables à ces champs cultivés par des injustes, qui un vent chargé de gel anéantit. Ce n’est pas Alldh qui les a maltraités; ce sont eux qui se sont nuis à eux-mêmes. (117).

C e^ui est admis par ia plupart des commentateurs, est que ces versets furent révélés au sujet des docteurs des gens de Livre qui ont

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embrassé l’islam tels que; Abdullah Ben Salam, Assad Ben ‘Oubaïd7 Tha'Iaba Ben Chou'ba et autres.

Ces versets signifient que tous ceux qui ont été le sujet des ver­sets précédents parmi les incrédules des gens d'Ecriture et ceux-là ne sont pas semblables, étant donné que les uns sont devenus croyants et les autres restés infidèles. C’est pourquoi Dieu a dit qu’il en est par­mi eux une communauté droite qui est soumise aux ordres divins, dont les membres récitent, durant la nuit, les versets de Dieu, en faisant la prière nocturne, invoquant Dieu et récitant le Coran dans leurs prières. Ils croient en Dieu, au jour dernier, ordonnent le bien, déconseillent le blâmable et s’empressent de faire le bien, ils sont ainsi au nombre des justes. Ceux-là aussi ont été mentionnés à la fin de cette sourate; «Parmi les gens d’Ecriture, il en est qui croient en Anah, et à la fois à ce qu’il Yotis a révélé et à ce qu’il leur a révélé...») [Coran 111, 199]. Dieu fait connaître que quelque bien que ces gens-là accomplissent, il ne leur sera pas dénié, car toute bonne œuvre sera rétribuée par Dieu qui connaît ceux qui Le craignent.

Quant aux polythéistes incrédules, ni leurs biens, ni leurs enfants leur seront utiles contre Dieu. Ils mériteront le châtiment qui leur est ré­servé pour l’étemité.

Puis Dieu donne l’exemple des aumônes qu’ils font en ce bas mçndè à un vent chargé de grêle qui est pareil à un vent de feu qui brûle et détruit la récolte sans en rien laisser de ceux qui se sont fait tort à eux-mêmes. Leurs récoltes et fruits ont été anéantis au moment où ces impies en ont besoin. Ainsi toutes les œuvres des incrédules seront vaines et aucune récompense ne leur sera accordée par Dieu. Dieu certes ne les a pas lésés, et ne lèse personne, mais eux, ils se sont nuis à eux-mêmes.

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yâ ’ayyuhâ-l-la^na ’âmanû lâ tattalûdû bitânatam min dunikum lâ ya’lû- nakum habâlan waddû mâ ‘anittimi qad badati-l-bag^’u min ’afwâhihim wamâ tuhfî sudûruhum ’akbaru qad bayyanna lakumu-1-’âyâti ’in kun­tum ta‘qilûn (118) hâ ’antum ’ûlâ’i tuhibbunahum walâ yuWbbûnakum wa tu’minûna bi-l-kitâbi kullihî wa ’idâ lakûkum qâlû ’âmannâ wa ’idâ halaw ‘a d ^ ‘alaykumu-l-’anâmüa mina-l-gayzi qui mûtû bigayzikiun ’in­na-L-Lâha ‘alîmum bidâti-s-sudûr (119) ’in tamsaskum hasanatun ta- su’hum wa ’in tusibkum sayyi’atun yafrahû bihâ wa ’in tasbirû wa tattaqû lâ yadurrukum kayduhwn say’an ’inna-L-Lâha bimâ ya ‘malûna muMt (120).

O croyants, ne choisissez vos hommes de confiance que parmi vous. Les infidèles mettront tout en auvre pour embrouiller vos affaires. Rien ne les enchante plus que de vous savoir dans la peine. La haine s’échappe de leurs bouches et ce que leur cœur dérobe ^ t pire encore. Vous voilà avertis, si vous savez comprendre. (118) Où en êtes-vous avec ces gens-là? Vous les aimez et ils ne vous aiment pas. Vous croyez à tous les Livres révélés. Lors­qu’ils vous reiM ontrent, ils disent: Nous croyons. Mais dès qu’ils sont seuls, ils se mordent les doigts de rage. Dis-leur: Mourez de rage. Car Allah connaît le tréfonds de vos cœurs. (119). Le moindre de vos succès les at­terre. Si vous éprouvez un revers, ils se réjouissent. Soyez fermes et crai­gnez Allah et leur hostilité restera vaine. Allah sait tout ce qu’ils font(120).

Dieu interdit à Ses serviteurs croyants d’établir des liens d’amitié avec les hypocrites en leur révélant tous leurs secrets et dévoilant leurs propres affaires. Ces hypocrites ne manquent pas de faire tort aux croyants à tout moment et de leur nuire en usant de la tromperie et des machinations. Pour cela, II met en garde les fidèles contre eux et leur ordonne de n’avoir comme conseillers et amis autres que leurs coreligionnaires. A cet égard Abou Sa'id Al-Khouddri rapporte que l’En- voyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Dieu n’a envoyé un Prophète ni institué après lui un sucesseur sans que chacun d ’eux n ’ait deux

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genres de conseillers: les premiers leur ordonnent à faire du bien et les inci­tent à le faire, et les deuxièmes leur ordonnent à faire le mal et les incitent à le faire. Seuls seront préservés (de legarement) ceux que Dieu aura pré­servés» (Rapporté par Boukhari et N assa i/^ \

Ibn Abl Hatem rapporte qu’on a dit à Omar Ben Al-Khattab qu’un jeune homme de Hlra qui est digne de confiance et un scribe se trouve là, si tu le prends pour un sécrétaire? Il répondit: «J’aurais donc par ce faire un conseiller en dehors des croyants» Cela sans doute montre qu’il n’est pas pamnis de prendre de tels hommes qui ne sont pas mu­sulmans mais qui vivent parmi eux, comme sécrétaires et conseillers car ils pourraient connaître tous les secrets des mmusulmans, se mê­ler à leurs affaires personnelles et les communiquer à leurs ennemis.

Dieu les démasque en disant; «La haine s’échappe de leurs bouches et ce que leur cœur dérobe est pire encore» et cela en avertissant les fidè­les de les prendre pour amis, en leur montrant Ses signes peut-être ré­fléchiront-ils avant d’établir des liens d’amitié avec eux. Il leur dit: «Vous les aimez et üs ne t o u s aiment pas» même s’ils manifestent leur af­fection car les cœurs des infidèles ne recèlent que le mal aux musul­mans. Vous, croyants, croyez aux Livres célestes, les leurs et le vôtre, mais eux mécroient en votre Livre et c’est vous qui devez leur garder rancune.

«Ds se mordent les doigts de rage» cela montre sans doute le degré maximal de leur haine et leur jalousie. Mais II ordonne aux fidèles de leur dire: «Mourez de rage» car quelque soit leur rage. Dieu ne cessera plus de parachever Ses bienfaits et grâces sur Ses serviteurs croyants en faisant triompher Sa religion. Il connaît parfaitement le contenu des cœurs. Il réserve la belle récompense aux fidèles et infligera le plus douloureux châtiment aux incrédules.

Pour mettre au clair la grande hostilité que les infidèles gardent aux croyants, et leur haine. Il a dit: «Le moindre de vos succès les at-

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terre» qui signifie que si un bien arrive aux fidèles les impies s’en affli­gent car ils ne souhaitent plus un bien pour les croyants. Mais: «Si vous éprouvez un revers, ils se réjouissent» voilà comment ils se compor­tent envers les fidèles comme ce qui était arrivé aux musulmans à la bataille de Ouhod, la défaite qui réjouissait les hypocrites.

Dieu enfin exhorte les croyants et les dirige: «Soyez fermes et crai­gnez Allah et leur hostilité restera vaine» c'est à dire pour repousser leur mal, soyez patients, craignez Dieu et mettez votre confiance en Lui, Lui qui cerne les impies et les ennemis de toute part, car il n’y a ni force ni puissance qu’en Lui, et sachez que rien n’arrive en dehors de ce qu’il a décrété et prédestiné.

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wa’id gadawta min ’ahlika tubawwi’u-l-mu’minîna maqâ‘ida li-l-qitâ-li wa-L-Lâhu samî‘un ‘alîm (121) ’id hammat tâ’ifatâni minkum ’an tafsalâ wa-L-lâhu waliyyuhumâ wa ‘ala-L-lâhi falyatawakkali-1 mu’minûn (122) walaqad nasarakumu-L-Lâhu bi badrin wa ’antum ’adillatun fattaqû-L- Lâha la ‘allakum taskurûn (123).

Souviens-toi du matin où tu quittas les tiens pour ranger tes fidèles en ordre de bataille? Allah entendait et savait tout.(121) Deux groupes de sol­dats étalent sur le point de faire défection. Mais Allah raffermit leur cou­rage. C’est en Allah que les croyants doivent mettre leur confiance. (122). Allah vous a accordé la victoire à Bedr, malgré votre Infériorité. Observez les enseignements d’Allah si vous voulez qu’il vous traite en hommes recon­naissants (123).

il s’agit de la bataille de Ouhod d’après l’unanimité sauf Al-Hassan Al-Basri qui a précisé que c’était la bataille des coalisés.

La bataille de Ouhod eut lieu le samedi au troisième jour du mois ChawaI en l’an 3 de l’Hégire, bien que d’autres ont donné une date dif­férente.

La raison pour laquelle cette bataille déclencha, est que les poly-

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thésites voulurent se venger après la défaite qu’ils avaient subie le jour de Badr où un bon nombre de leurs notables furent tués, et où les mu­sulmans s’emparèrent de la caravane à la tête de laquelle se trouvait Abou Soufian. Les fils de ces hommes tués ainsi que les chefs des Qoraïchites qui restaient en vie dirent à Abou Soufian: «Prends tout cet argent et dépense-le pour la lutte contre Mouhammad» En effet ils purent préparer une année formée de 3000 combattants et marchèrent pour camper près du mont Ouhod en face de Médine.

A Médine, après la prière du vendredi, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- consulta les fidèles: Devait-il sortir pour affronter l’ennemi ou rester à Médine? Abdullah Ben Oubay lui répondit qu’il vaut mieux rester à Médine, si les polythéistes restaient où ils étaient, ils nous épargneraient leur mal, mais s’ils voulaient entrer à Médine, les hommes les battraient et les jeunes et les femmes leur jetteraient une envolée de pierres. Enfin s’il retoumaient, ils se seraient déçus.

Les fidèles qui n’avaient pas pris part au combat le jour de Badr lui proposèrent de sortir à leur rencontre. L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- entra chez lui, puis sortit en portant l’heaume sur la tête. Quelques-uns des fidèles regrettèrent d’avoir proposé la guerre et lui dirent: «Peut-être nous t’avons contraint au combat? Ô Envoyé de Dieu, si tu veux nous restons à Médine» Il leur répondit: «Il ne sied plus à un Prophète qui a porté son armure de reculer jusqu’à ce que Dieu lui donne un gain de cause.»

Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- quitta Médine à la tête d’une armée fbnnée de mille combattants. Arrivés à Al-Chawt, Ab­dullah Ben Oubay rebroussa chemin avec le tiers de cette armée irrité parce qu’on n’a pas adopté sa propostion. Lui et ses compagnons dis­ent: «Si nous savions combattre nous vous aurions suivi mais nous croyons que vous n’êtes pas dans la mesure de combattre» Quant à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- et les autres fidèles, ils poursuivirent leur marche jusqu’à ce qu’ils arrivèrent au versant de la vallée où ils campèrent de sorte que le mont Ouhod les protège de derrière. Il dit aux fidèles: «Ne commencez pas le combat avant que je vous l’ordonne».

L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- se prépara pour le combat, ordonna aux archers qui étaient au nombre de cinquante

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sous le commandement de Abdullah Ben Joubaïr, le frère de Bani Amr ben Awf de garder le sommet du mont et leur dit: «Repoussez par vos flèches les cavaliers de l’ennemi car nous n’allons pas être devant vous, surtout, ne bougez pas même si la victoire serait la nôtre ou la leur. Ne quittez jamais vos places même si nous subirons la défaite». Il mit à la tête d’une partie de l’armée Mouss'ab Ben ‘Oumayr en lui confiant l’étendard, et autorisa en ce jour-là aux jeunes de prendre part au combat.

Dans le camp adverse, l’armée était composée de 3000 fantassins et de cent cavaliers dont leur moitié se trouvait à droite sous le commandement de Khaled ben Al-Walid, et l’autre était à gauche et à la tête était Ikrima Ben Abou Jahl. Ils confièrent le commandement et l’étendard à Bani Abd Eddar. Nous détaillerons plus loin le déroule­ment du combat (voir le verset n: 151).

«Deux groupes de soldats étaient sur le point de faire défection» il s’agit, selon les dires de Jaber Ben Abdullah, de deux tribus: Banou Haritha et banou Salama.

Dieu ensuite rappelle aux fidèles la victoire qu’il leur avait accor­dée à Badr: «Alalh t o u s a accordé la victoire à Bedr malgré votre infério­rité» Cette bataille eut lieu le vendredi au dix-septième jour du mois de Ramadan en l’an 2 de l’Hégire. Ce jour du discemement entre la Vérité et l’erreur où Dieu a rendu sa religion puissante, dénigré le poly­théisme et vaincu les impies alors que les fidèles ne comptaient pas plus que 313 hommes y compris deux cavaliers et un seul chameau, et tes autres étaient mal équipés, qui avaient affronté une armée de 1000 guerriers bien équipés et qui avaient à leur disposition un grand nombre de montures et de richesses. Et ceci afin que les croyants sa­chent que la victoire ne vient que de Dieu en leur donnant un autre exemple et leur rappelant le jour de la bataille de Honein «quand vous êtes fiers de votre grand nombre, celui-ci ne vous a servi à rien».

Dans son Mousnad, l’imam Ahmed a rapporté que Simak a enten­du ‘lyad Al-Ach‘ari raconter: «J’ai participé au combat Al-Yamnouk où il y avait à la tête de notre armée cinq commandants. Omar nous dit alors: «Si le combat est inévitable prenez pour commandant Abou ‘Ou- bayda». On lui envoya une lettre afin qu’il nous secoure par un renfort, vu que notre situation était très difficile, il nous répondit: «J’ai reçu vo­

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tre lettre et je viens par le présente vous désigner un chef qui est plus puissant et dont i’amnée est la meilleure. II est Dieu à Lui la puissance et ia gloire, implorez Son secours, car Mouhammad -qu’Allah ie bé­nisse et le salue-, a été rendu victorieux le jour de Badr à la tête d’une année qui était très inférieure à la vôtre. Lorsque vous recevez ma let­tre-ci. combattez l’ennemi sans jamais me consulter.» En effet nous avons battu l’ennemi, chassé à une distance de quatre parasanges et acquis un grand butin».

A savoir que Badr est un endroit situé entre La Mecque et Médine où il y a un puits qui a été creusé par Badr Ben An-Narayne.

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’id taqûlu li-l-mu’minîna ’alan yakfîyakum ’an yumiddakum rabbukum bi talâtati ’âlâfîm mina-l-malâ’ikati munzalîn (124) balâ ’in tasbirû wa tattaqû wa ya’tukum min fawrihim hâdâ yumididkum rabbukum bihamsati ’âlâfîm mina-l-malâ’ikati musawwamîn (125) wamâ ja‘alahu-L- Lâhu ’illâ busrâ lakum walitatma’inna qulûbukum bihî wamâ-n-n-nasru ’illâ min ‘indi-L-Lâhi-I-‘azîzi-l-^kîm (126) liyaqta‘a tarafam mina-l-lad îna kafarû ’aw yakbitahum fayanqalibû hâ’ibîn (127) laysa laka mina-1- ’amri say’un ’aw yatûba ‘alayhim ’aw yu‘addibahum fa ’innahum zâlimûn (128) wa li-L-Lâhi mâ fî-s-samâwati wamâ fî-l-’ardi yagfiru li- may-yasâ’u wa yu‘addibu may-yasâ’u wa-L-Lâhu gafûru-r-raMm (129).

Tu disais aux fidèles pendant le combat: «N’est-ce pas assez que votre Seigneur relève vos courages par trois mille anges descendus du ciel?» (124) Bien mieux. Si vous êtes fermes dans votre foi et si vous craignez Allah, vos ennemis peuvent fondre soudainement sur vous, Allah vous donnera le

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concours de cinq mille anges d’élite. (125) Allah n’a agi ainà que pour yous donner confiance et affermir vos cœurs. Il n’y a qu’Allah, tout-puissant et sage, qui puisse donner la yictoire. (126) Soit qu’il provoque une scission dans le camp des infidèles, soit qu’il les mette en déroute. Ceux-ci s’en re­tourneront, défaits. (127) Cela ne te concerne pas. Bien que coupables, c’est à Allah seul qu’il appartint de leur pardonner ou de leur faire expier leurs fautes. (128) Allah est le Maître des cieux et de la terre. Il absout qui 11 veut et châtie qui II veut. En vérité, Allah est miséricordieux et clément. (129).

Cette promesse de Dieu, était-elle le jour de Badr on celui de Ou­hod? Deux opinions ont été données à ce sujet;

La première:

Ibn Jarir a dit que le verset; «Tu disais aux fidèles pendant le combat...» se rapporte à celui qui le précède; «Allah nous a accordé la yictoire à Bedr». Cette opinion a été soutenue par Al-Hassan et Al-Ra- bi' Ben Anas qui a ajouté; «Le jour de Badr Dieu a aidé les croyants avec mille anges puis avec d’autres dont le nombre a atteint à la fin cinq mille». Si l’on objecte et dit quelle relation existe entre ce verset et un autre cité dans la sourate du butin où Dieu parle de la bataille de Badr et dit: «Votre Semeur ne resta pas insensible à vos prières: «Je vous donne Fappui, dit-il, de mille anges en file ininterrompue...») [Coran VIII, 9J? La réponse est la suivante: Le nombre mille cité dans ce verset ne contredit pas le nombre trois mille cité dans le verset n: 124 cité dans cette sourate. Car il faut entendre par; mille en file ininterrompue, un mille à la suite d’un autre.

On peut en déduire que ce renfort de ces anges se rapporte à la bataille de Badr où ils ont combattu à côté des musulmans.

La deuxième:

Quant à Moujahed, Ikrima et Ad-Dahak, ils ont jugé qu’il s’agit de la bataille de Ouhod lorsque Dieu rappelle à Son Prophète Son se­cours en lui disant; «Souviens-toi du matin où tu quittas les tiens pour ran­ger tes fidèles en ordre de bataille...». Ce renfort n’a pas été complété par les cinq mille anges car, dans ce combat, les musulmanms avaient pris la fuite.

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Bien que la première, s’avère plus correte, Dieu est le plus savant.

«Si vous êtes fermes dans votre foi et si vous craignez AUah...» qui si­gnifie: Si vous être patients dans le combat des incrédules et vous craignez Dieu en obtempérant à Ses ordres, «Allah vous donnera le concours de cinq mille anges d’élite» ou suivant une autre interprétation: «cinq mille anges marqueurs» c’est dire qui se donnent des marques distinctives au moyen de touffes de laine blanche sur leurs turbans et sur les toupets de leur cheveux comme a précisé Ali Ben Abi Taleb.

En commentant cela Ibn Abbas a dit: «Le jour de Badr, les anges portaient des turbans blancs en laissant ia bande flotter sur leurs dos, et le jour de Honain, leurs turbans étaient rouges. Mais en fait, les an­ges n’ont pris part au combat et battu les impies qu’à Badr.

«Dieu n’a agi ainsi que pour donner confiance et affermir vos cœurs» c’est à dire que Dieu n’a promis aux fidèles de leur envoyer des anges que pour leur annoncer une heureuse nouvelle et tranquilliser leurs cœCrrs par la victoire qu’il allait leur accorder, èt qui en est seul ca­pable. En d’autres termes, II pourra seul triompher sur Ses ennemis sans le concours des fidèles, mais II l’a fait pour les pousser à combat­tre dans sa voie comme il l’affirme dans un autre verset: «Il en est ain­si: si Dieu l’avait voulu, il se serait débarrassé d’eux, mais n a voulu vous éprouver les uns par les autres») [Coran XLVIl, 4]. ,

Donc Dieu ordonne aux croyants de combàttre, et par leur inter­médiaire: «Soit qu’n provoque une scission dans le camp des infidèles, soit qu’n les mette en déroute» c’est à dire afin de tailler en pièces ou de culbuter une partie des incrédules et qu’ils repartent vaincus sans pou­voir réaliser leur projet.

II fait connaître ensuite à Son Prophète que tout revient à Dieu qui est maître de Ses décisions. II lui dit: «Cela ne te concerne pas» tout comme II lui a dit dans d’autres versets pour affirmer cela: «Seule t’in­combe la communication du message prophétique, le compte final nous ap­partient») [Coran XIII, 40] et: «Il ne t’incombe pas de diriger les incrédules. Dieu dirige qui II veut») [Coran II, 272] et aussi: «Tu ne diri­ges pas celui que tu aimes, mais Dieu dirige qui II veut») [Coran XXVIII, 56].

Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- n’avait pas le droit de525

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juger les Incrédules, car, comme le montre le verset. Dieu pourra: ou bien revenir vers eux en les dirigeant après leur égaremnet, ou bien les châtier dans les deux mondes parce qu’ils sont injustes.

Al-Boukhari rapporté qu’IBn Omar a dit: «L’Envoyé de Dieu -qu’Al­lah le bénisse et le salue- ne cessait d’appeler la malédiction de Dieu sur les impies en citant leurs noms jusqu’à ce que ce verset fût révélé: «Cela ne te concerne pas». Il a rapporté aussi d’après Abou Houraira, que lorsque l’Envoyé de Diue -qu’Allah le bénisse et le salue- voulait invoquer Dieu en faveur de quelqu’un ou maudire quelqu’un, il le faisait dans son qounoute en se relevant de l’inclinaison, après avoir dit: «Dieu écoute ceux qui le louent, notre Seigneur à Toi la. louange Mon Dieu, sauve Al-Walid Ben Al-Walid, Salama Ben Hicham, ‘Ayach Ben Abi Rabi'a et les faibles parmi les croyants. Mon Dieu, agis avec vio­lence contre la tribu de Moudar et accable-la par la disette comme les années de Joseph» Il faisait cela à haute voix et disait parfois dans la prière de l’aube: «Mon Dieu, maudis un tel, et un tel», en les désignant par leurs noms ainsi quelques tribus des arabres jusqu’à ce que Dieu lui révélât: «Cela ne te concerne

L’imam Ahmed a rapporté d’après Anas que le jour de la bataille de Ouhod, une incisive du Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- fut cassée et son sourcil blessé, et le sang coula sur son visage. II dit: «Comment un peuple peut-il réussir en maltraitant son Prophète de la sorte alors qu'il l ’appelle à Dieu?» Dieu alors lui révélai Cela ne te concerne pas». Up hadith pareil a été rapporté par Qatada.

Dieu rappelle aux hommes «qu’n est le Maître des cieux et de la terre» et ce qu’ils contiennent et leurs habitants ne sont que Ses escla­ves. «n absout qui II veut et châtie qui n veut» Car il dispose de tout, personne ne s’oppose à Son jugement. Il interroge les hommes et II n’est jamais interrogé

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O croyants, ne pratiquez pas l’usure en mutlipliant démesurément vo­tre capital. Craignez Allah, si vous voulez vivre heureux. (130) Redoutez le supplice du feu réservé aux insoumis. (131) Soumettez-vous à Allah et au Prophète. Peut-être obtiendrez-vous la miséricorde d’Allah (132) Hâtez- vous de gagner l’indulgence de votre Seigneur et le paradis, aussi vaste que les cieux et la terre, qu’Allah réserve aux vertueux. (133) Les vertueux qui distribuent leurs biens, qu’ils soient à l’aise ou dans la gêne, qui vainquent leur colère et qui pardonnent à autrui. Allah aime les cœurs généreux. (134) Les vertueux qui, lorsqu’ils commettent une mauvaise action ou se nuisent à eux-mêmes, appellent Allah et implorent Son pardon pour leurs péchés. Car qui peut effacer les péchés des hommes si ce n’est Allah? Les vertueux qui, de propos délibéré, ne persévèrent pas dans le mal. (135). Ceux-là auront pour récompense le pardon d’Allah et pour séjour éternel des jardins arrosés d’eau vive. Quelle belle récompense pour les hommes de bien. (136).

Dieu le Très haut interdit à Ses serviteurs croyants de pratiquer l’usure en produisant plusieurs fois leur capital. A l’ère préislamique -la Jahiliah- et à l’échéance des dettes, le créancier disait à son débiteur: ou tu payes out tu augmentes le montant de la dette. Si le débiteur ne

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pouvait s’en acquitter, le créancier lui accordait un délai supplémen­taire et ajoutait les intérêts. Ainsi au fil des jours, capital et intérêts pouvaient atteindre les multiples du montant de la dette. Dieu ordonne à Ses serviteurs de le craindre, peut-être seront-ils heureux dans la vie présente et dans l’au-delà.

Puis II les menace du feu afin de l’éviter en leur disant; «Redoutez le supplice du feu réservé aux insoumis» en les exhortant à Lui ot>éir ainsi à Son Prophète leur promettant sa miséricorde. Il les porte à s’empres­ser de faire toutes les œuvres pies et de se rapprocher de Lui pour ob­tenir comme récompense un paradis large comme les cieux et la terre préparé pour ceux qui le Craignent.

On a dit que ce Paradis se trouve sous la voûte du Trône dont sa largeur est égale à sa longueur. Dans un haditti authentifié l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le saluer a dit: «Lorsque vous implorez Dieu, demandez-Lui de vous accorder le Firdaws qui est la partie supérieure du Paradis dont son plafond est le Trône du Miséricordieux, et d ’où prennent source les fleuves du Paradis»^

Dans son Mousnad, l’imam Ahmed rapporte que Héraclius avait demandé par écrit à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-; «Tu m’appelles à un Paradis large comme les cieux et la terre, où se situe donc l’Enfer?» Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- ré­pondit; «Gloire à Dieu! Lorsqu’il fa it jour où va la nuit?».

Cette réponse comporte deux aspects;

1 - Le sens ne nous implique pas de renier l’existence de la nuit dans un certain endroit si on ne la voit pas quand il fait jour, même si on l’ignore. Ainsi l’Enfer est là où Dieu à Lui la puissance et la gloire veuille qu’elle soit. Ce qui est très logique.

2 - Il se peut, dans un autre sens, que si le jour enveloppe une moitié du globe terrestre, la nuit se trouve dans l’autre moitié. Ainsi le Paradis pourra être au ciel le plus élevé sous le Trône et dont sa lar­

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geur, comme Dieu le décrit, comme les cieux et la terre, et l’Enfer se trouve dans l’abîme.

II n’y a là aucune contradiction entre la largeur du Paradis et l’exi­stence de l’Enfer. Et Dieu est le plus savant.

A qui ce Paradis est réservé:

- «Aux vertueux qui distribiœnt leurs biens, qu’ils soient à l’aise ou dans la gêne» C’est dire qui dépensent leurs richesses en aumône qu’ils soient aisés ou pauvres, à l’état de la maladie ou d’une bonne santé, dans l’activité et dans la paresse, bref en toute circonstance comme Dieu le montre dans ce verset: «Ceux qui dépensent leurs biens, la nuit et le jour, en secret et en public») [Coran II, 27] c’est à dire qu’aucune autre préoccupation ne les empêche d’obéir aux ordres de Dieu, de dépenser pour obtenir Sa satisfaction, de faire la charité aux autres etc....

-«(A ceux) qui vainquent leur colère et qui pardonnent à autrui» c’est à dire au moment de leur colère, ils se comportent avec clémence sans répondre au mal par le mal, envers ceux qui leur nuisent. II a été cité dans une Tradition que Dieu a dit: «O fils d’Adam! Souviens-toi de Moi quand tu t’irrites, Je me souviendrai de toi quand Je m’irrite contre toi et pour t’épargner ma vengeance».

Plusuieurs hadiths ont été rapportés à ce propos dont nous citons quelques-uns:

- Abou Houraira a rapporté que l’Envoyé de dieu -qu’Allah le bé­nisse et le salue- a dit: «L ’homme fort n’est pas celui qui bat les gens, mais il est celui qui se maîtrise quand il est en colère». (Rapporté par Ah- med) >

- Abdullah a rapporté que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Lequel d ’entre vous préfère à ses propres biens les biens qu’il laissera à ses sucesseurs?» On lui répondit: «O Envoyé de Dieu! II n’en est pas un parmi nous pour préférer à ses propres biens les biens qu’il laissera à ses successeurs. II répliqua: «Sachez que les biens d ’un

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homme sont ceux qu’il a dépensés en aumône, e t les biens de ses succes­seurs sont ceux qu’il a conservés» (Rapportépar Àkm ed/^K

- Anas a rapporté d’après son père que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Celui qui se maîtrise au moment où il peut agir. Dieu l ’appellera devant tout le monde pour lui accorder la faveur de choisir la houri qu’il voudra» (Rapporté par Ahmed^^K

- En commentant ce vereet «Qui vainquent leur colère» Abou Hou­raira a rapporté que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Celui qui se maîtrise au moment où il peut se venger, Dieu remplit son cœur de fo i et de sécurité».

- «(A ceux) qui pardonnent à autrui» c’est à dire ceux qui, ayant nnaitrisé leur colère sans se venger, pardonnent à ceux qui leur cau­sent un certain préjudice, sans garder aucune rancune contre eux, et tel est le sommet de la clémence. «Allah aime les cœurs généreux» et ceux qui font le bien.

Dans un hadith authentifié, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Il y a trois choses, j ’en jure par Dieu, qu’elles seront réalisées: Toute aumône ne saura diminuer les biens de l ’homme, tout homme qui pardonne aux autres. Dieu le rendra plus puissant, e t tout homme qui fa it preuve de sa modestie. Dieu l ’élévera de degrés auprès de Lui»(^\

- Oubay Ben Ka'b rapporte que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé­nisse et le salue- a dit: «Celui qui aime occuper la plus haute demeure

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(au jour de la résurretion) et les plus hauts degrés, qu’il pardonne à celui qui l'a opprimé, qu’il donne à celui qui l ’a privé et qu’il maintienne le lien avec celui qui l ’a rompu» (Rapporté par Al-Hakem/^K

- (A ceux qui) lorsqu’ils commettent une mauvaise action ou se nuisent à eux-mêmes, appelent Allah et implorent Son pardon pour leurs péchés» c’est à dire une fois qu’ils commettent un péché, ils reviennent à Dieu repentants et implorent Son pardon.

A ce propos, Abou Houraira a rapporté que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit, en attribuant ces paroles au Seigneur: «Un homme a commis un péché e t a invoqué Dieu: «Grand Dieu! Par­donne-moi mon péché» Dieu le Béni et le Très Haut répond: «Mon servi­teur a commis un péché et a su qu’il a un Seigneur qui absout le péché ou châtie celuijqui Va commis». Puis le même homme a commis un autre pé­ché et dit: «O Seigneur, pardonne mon péché» Dieu le Très Haut répond: «Mon serviteur a commis un péché et a su qu’il a un Seigneur qui absout les péchés et châtie celui qui les commet». Puis pour la troisième fo is, le même homme commet un péché et dit: «Seigneur, j ’ai commis un péché, pardonne-moi» Dieu le Béni et le Très-Haut lui répond: «Mon Serviteur a commis un péché et a su qu’il a un Seigneur qui absout les péchés et châtie qui les commet. J ’ai pardonné à Mon serviteur, qu’il fasse ce qu’il veut» (Rapporté par Ahmed/^^.

Ali -que Dieu l’agrée- rapporte: «Chaque fois que j ’entendais un

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hadith de la tx>uche de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le sa­lue-, j'en tirais un bon parti. Si je l’entendais d’un autre que lui, j ’adju­rais son rapporteur de son authenticité afin que je l’admette. Une fois Abou Houraira m’a raconté qu’il a entendu l’Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- dire: «Tout homme qui commet un péché puis fa it ses ablutions, prie deux rak'ats et implore le pardon de Dieu, Dieu lui par­donne.» (Rapporté par Ahmed, Ibn Hibban et les auteurs des Sunans/^^ Ce qui confirme ce hadith est un autre cité dans le Sahih de Mousiim rapporté par le prince des croyants Omar Ben Al Khattab dans lequel il raconte qu’il a entendu le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- dire: «Pas un fidèle ne fa it des ablutions intègres puis dit: «J’atteste qu’il n’y a d ’autre divinité que Dieu, l ’Unique, Il n ’a pas d ’associés, et f atteste que Mouhammad est Son serviteur et Son Envoyé, sans que les portes du Paradis ne soient ouvertes devant lui pour y entrer par laquelle il voudra». (Rapporté par Mousüm

Abou Bakr -que Dieu l’agrée- a rapporté que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Ne cessez jamais de prononcer la profession de la fo i et d ’implorer le pardon car Ibliss a déclaré: «J’ai fa it périr les gens en leur suggérant les péchés et ils m ’ont fa it périr par l ’attestation qu’il n ’y a d ’autre divinité que Dieu et l ’imploration du pardon. Lorsque je les ai vus agir ainsi, je les ai fa it périr par leurs passions croyant qu’ils sont dans la voie droite» (Rapportépar Abou You*la)^^K

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Abou Sa'id rapporte que le Prophète -qu’Allah le t>énisse et le sa­lue- a dit: «Iblis dit: «Seigneur, je jure par Ta puissance, je ne cesse de ten­ter les fils d ’Adam tant qu’ils sont en vie». Le Seigneur lui répondit: «Je jure par Ma Majesté et Ma Puissance, je ne cesserai de leur pardonner tant qu’ils implorent Mon pardon».

Certes Dieu est celui qui absout les péchés tant que les hommes ne persévèrent pas dans le mal en s'entêtant alors qu’ils savent. Ils . doivent donc revenir à Dieu en se repentant afin qu’ils obtiennent l’ab­solution de leurs péchés comme Dieu l’affirme dans plusieurs versets, notemment ceux-là:

- «ne saTent-ils pas que Dieu accueille le repentir de Ses serviteurs») [Coran IX, 104}.

- «Quiconque fait le mai ou se fait tort à luinnême et demande ensuite pardon à. Dieu, toruvera Dieu clément et Miséricordieux») [Coran IV, 1101.

Ceux-là obtiendront leur récompense: un pardon de leur Seigneur; des jardins où coulent les ruisseaux où ils demeureront pour l’étenmité. Telle est la t>eMe récompense que Dieu a réservée à Ceux qui font le bien».

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qad halat min qablikimi sunanun fasîrû fî-l-’ar^ fa-n-zurû kayfa kâna ‘âqibatu-l-mukaddibîn (137) hâdâ bayânun li-n-nâsi wa hudan wa

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maw'izzatul-iilmuttaqîn (138) walâ tahinû walâ ta^anû wa ’antumu-I- ’a'iawna ’in kuntimi mu’ininîii (139) ’in yamsaskum qarhun faqad massa- 1-qawma qarhum mitluhû wa tilka-l-’ayyâmu nudâwiluhâ bayna-n-nâsi wa liya‘lama-L-Lâhu-l-ladîna ’âmanû wa yattahida minkum suhâdâ’a w- AL-Lâhu lâ yuWbbu-z-zâlimîn (140) wa liyuma^sa-L-Lâhu-l-ladîna ’âmanû wa yamMqa-l-kâfirîn (141) ’am ^sibtum ’an tadhuIû-1-ljannata wa lammâ ya‘lami-L-Lâhu-l-ladîna jâhadû minkum wa ya‘lama-s- sabirîn (142) wa laqad kuntum tamannawna-l-mawta min qabli ’an tal- qawhu faqad ra’aytumuhu wa ’antum tanzurûn (143).

Que d’expériences humaines ont été réalisées avant vous. Courez le monde. Rendez-vous compte des châtiments qu’ont éprouvés les incrédules. (137) C’est un avertissement pour les hommes. C’est un avis et une leçon pour ceux qui craignent. (138) Ne vous laissez pas abattre, ne vous lamen­tez pas, et vous aurez le dessus si vous avez la foi (139) Si un revers vous atteint, dites-vous que d’autres en ont subi aussi. C’est la loi commune, for­tune et infortune se succèdent parmi les hommes. C’est un moyen pour Al­lah de reconnaître les croyants et de faire sortir d’entre vous des témoins. Allah n’aime pas les injustes (140) C’est un moyen pour Allah de distinguer ceux qui ont la foi et d’anéantir les incrédules. (11) Avez-vous caressé l’illu­sion d’entrer au Paradis sans qu’Allah distingue entre ceux qui Le servent et presistent dans Sa voie (142) Vous souhaitiez la mort avant de la voir face à face. Maintenant vous l’avez vue. Vous l’avez bien vue. (143).

Après les tristes événements qui eurent lieu à la bataille de Ouhod et le meurtre de soixante-dix musulmans, Dieu s’adresse aux fidèles que de telles épreuves avaient subies des peuples avant vous qui, d’ailleurs, avaient suivi honnêtement leurs Prophètes, mais à la fin ils avaient emporté la victoire sur les incrédules qui traitaient les signes de Dieu de mensonge.

«C’est un avertissement pour les hommes» il s’agit du Coran qui contient les enseignements clairs, la bonne Direction et des exhorta­tions pour ceux qui ont la foi et appliquent la loi divine.

Puis, pour réconforter les fidèles après cette défaite. Dieu leur dit: «Ne vous laissez pas abattre» ne perdez pas courage «ne vous lamentez pas, et vous aurez le dessus si vous avez la foi» vous serez certes victo­rieux à la fin si vous êtes des croyants.

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«Si un revers vous atteint, dites-vous que d’autres en ont subi aussi» car que des blessures et des meurtres avaient accablés vos ennemis non loin de vous dans d’autres combats: «C’est la loi commune, fortune et infortune se succèdent parmi les hommes» c’est à dire que la guerre a des alternatives et cela dépend toujours de la sagesse de Dieu afin qu’il reconnaisse ceux qui croient, qui sont constants, et qui se font martyrs dans Sa voie rien que pour obtenir Sa satisfaction, car II n’aime pas les injustes.

«... et d’anéantir les incrédules» qui, une fois victorieux, ne tarderont pas à opprimer et semer la corruption, un pareil agir ne provoquera que leur perte et leur anéantissement.

Puis Dieu fait connaître aux hommes par Sa sagesse qu’il les met­tra à répreuve pour distinguer ceux qui sont fidèles et constants: «Avez-vous caressé l’illusion d’entrer au Paradis sans qu’Allah distingue en­tre ceux qui Le servent et persistent dans Sa voie?» II affirme cela dans d’autres versets quand II a dit: «Espérez-vous entrer au Paradis sans pas­ser par les épreuves qu’ont subies vos prédécesseurs? La privation et les ma­ladies ne les épargnèrent pas. Et ils furent ébranlés...») [Coran li, 214] et: «Les hommes pensent-ils qu’on les laissera dire: «Nous croyons» sans les éprouver?») [Coran XX\X, 2].

II rappelle aux fidèles leurs souhaits: «Vous souhaitfërfa mort avant de la voir face a face. Maintenant vous l’avez vue. Vous l’avez bien vue» c’est à dire avant ce jour-là -le jour de Ouhod-vous souhaitiez rencon­trer l’ennemi avec empressement désirant l’affironter afin de manifefster votre constance, voilà maintenant ce que vous aviez tant souhaité, al­lez-y et combattez.

L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit dans un hadith authentifié: «Ne souhaitez pas la rencontre de l ’ennemi, p lu tô t de­mandez à Dieu de vous accorder le pardon et la bonne santé. M ais si vous le rencontrerez, soyez constants et sachez que le Paradis est sous l ’ombre éks sabres». (Rapporté par Boukhari et MousUm/^^

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«Maintenant vous l’avez vue» c’est à dire voilà la mort dont vous souhaitiez, vous la voyez de vos propres yeux dans la mêlée et l’af­frontement de l’ennemi. Car un guerrier attend la mort en combattant comme il souhaite sortir victorieux.

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Mouhammad n’est qu’un Prophète comme il y en a eu bien d’autres avant lui. S’il venait à mourir ou à être tué, est-ce que vous déserteriez? Ceux qui désertent ne causent aucun tort à Allah et Allah récompense les reconnaissants. (144) Aucune âme ne quitte cette terre sans l’assentiment

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d’Allah et sans que sa fin ait été écrite et fixée. Celui qui recherche les pro­fits de ce monde, Je le satisferai et Je satisferai aussi celui qui recherche les profits de l’autre monde. Je récompenserai les reconnaissants. (145) Combien de Prophètes ont été tués au milieu de leurs compagnons! Ceux-ci ne sont pas laissés abattre par l’épreuve subie dans la voie d’Allah. Ils n’ont pas faibli et ils n’ont pas capitulé. Allah aime ceux qui sont endurants.(146) Ils ne savaient que répéter: «Seigneur, pardonne-nous nos péchés et nos excès. Affermis nos pas et accorde-nous la victoire sur les infidèles.(147) Allah leur accorda les biens de ce monde et la récompense suprême de l’autre monde. Allah aime ceux qui font le bien. (148).

Lorsque les musulmans subirent la défaite à la bataille de Ouhod et quelques-uns d’entre eux furent tués, le démon proclama: Mouham­mad a été tué. Ibn Qami'a retourna au camp des polythéistes et leur dit: «Je viens de tuer Mouhammad» Or cet infidèle ne l’avait pas tué mais il le frappait en lui causant une blessuere à la tête. Cette rumeur circula parmi les fidèles et crurent qu’il a été tué, ce qui engendra une certaine faiblesse dans leurs cœurs et les découragea. Ce verset fut alors descendu: «Mouhammad n’est qu’un Prophète comme il y en a eu bien d’autres avant lui» c’est à dire son sort ne fut pas étrange car bien d’autres Prophètes avant lui ont subi une fin pareille.

Abou Najih rapporte qu’un homme des Ansars passa par un autre qui roulait par terre dans son sang. II lui demanda: «O une tel, penses- tu que Mouhammad a été vraiment tué?» Cet Ansarien lui répondit: « S ’il venait à être tué, il avait certes transmis le message. Défendez donc votre religion».

Puis Dieu blâme ceux qui se sont affaiblis et devenus désespérés: «S’il venait à mourir ou a être tué, est-ce que vous déserteriez?» c’est à dire: retournereiz-vous sur vos pas en battant en retraite. «Ceux qui désertent ne causent aucun tort à AUah et AUah récompense les reconnais­sants» les vaillants ceux qui ont observé Ses enseignements, en ob­tempérant à Ses ordres, luttant pour Sa cause et qui ont suivi le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- mort et vivant. On rapporte qu’à la mort de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-, Abou Bakr As-Siddiq sortit pour annoncer cela et récita ce verset.

Aicha -que Dieu l’agrée- rapporte que, lors de la mort du Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-, Abou Bakr que Dieu l’agrée- arriva de

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sa demeure à Sanh monté sur un cheval. Il entra directement dans la mosquée sans parler à personne, puis se rendit chez elle voulant voir l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- convert d’un vête­ment. Il découvrit son visage, l’embrassa et commença à pleurer, puis il lui dit: «Que je ne sacrifie pour toi père et mère! Par Dieu, Dieu ne te fait pas mourir deux fois. La mort qui t’a été inscrite la voilà réalisée».

Ibn Abbas ajouta: «Abou Bakr sortit de chez le Prophète et trouva Omar s’entretenir avec les hommes, il lui dit: «Assieds-toi ô Omar. Puis s’adressant aux hommes, Abou Bakr dit: «Celui qui adorait Mou­hammad, Mouhammad est mort. Celui qui aodre Dieu qu’il sache que Dieu est Vivant et ne mourra jamais. Dieu le Très Haut a dit: «Mou­hammad n’est qu’un Prophète comme fl y en a eu bien d’autres avant lui... jusqu à la fin du verset. Par Dieu, poursuivit Ibn Abbas, c’est comme si les hommes ignoraient que Dieu à révélé ce verset que lorsque Atx>ü Bakr le récita, et les hommes ne cessèrent de le réciter.

Ibn Abbas raconte qu’Ali disait, du vivant de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue- en récitant le verset: «Par Dieu, nous ne retournerons plus sur nos pas après avoir été dirigés par Dieu. Par Dieu, s’il mourait ou s’il était tué, je combattrais pour les mêmes princi­pes qu’il prêchait jusqu’à ce que je meure à mon tour. Par Dieu, je suis son frère, son ami, son cousin paternel et son successeur. Qui donc a de droit de lui plus que moi?».

Ces dires de Dieu: «Aucune âme ne quitte cette terre sans l’assenti­ment d’Allah et sans que sa fin ait été écrite et fixée» signifient qu’aucune personne ne meurt avant que son terme ne survienne qui lui a été fixé dès sa naissance. Ils sont pareils à ce verset: «La vie d’aucun être n’est prolongée ni abrégée sans que son destin ne soit inscrit dans un Livre») [Coran XXXV, II] et ce verset: «C’est Lui qui vous a créés d’a i^ e, puis II a décrété un terme pour chacun de vous, un terme fixé par Lui») [Coran VI, 2].

Dans ce verset il y a une exhortation au combat sans être lâche ni hésiter à en prendre part, car combattre ou déserter ceci ne changera pas le temrie de la vie.

Quant aux biens de ce monde et à ceux de l’autre. Dieu les répar­tit à tous Ses serviteurs comme II le précise dans le verset: «Celui qm recherche les profits de ce monde. Je le satisferai et Je satisferai aussi celui

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qui recherche les profits de l’autre monde» En d’autres termes, celui qui œuvre pour acquérir les biens de ce monde, en aura sa part et sera privé dans l’autre monde. Mais celui qui n’œuvre que pour l’au-delà. Dieu lui réservera la plus belle récompense dans l’autre monde et lui donnera égàlemnet sa part des biens de la vie présente, comme Dieu le montre dans ce verset; <cNous croissons le champ de celui qui désire le champ de la vie future. Nous accordons quelques profits à celui qui désire le champ de la vie de ce monde, mais il n’aura aucune part dans la vie fu­ture») [Coran XLli, 20] et dans celui-ci; «A quiconque désire ce qui passe promptement, nous nous hâtons de donner ce que nous voulons, à qui nous voulons. Puis, nous le destinons à la Géhenne oû il brûlera méprisé et ré­prouvé. Les croyants qui désirent la vie future et qui font tous leurs efforts pour y tendre: voilà ceux dont le zèle sera reconnu») [Coran XVII, 19],

Pour soulager et reconforter les croyants après leur défaites à Ou­hod, [5ieu leur montre le cas de leurs prédécesseurs en disant; «Que de Prophètes ont été tués au milieu de leurs compagnons» Ibn Jarir a commenté cela et dit qu’il s’agit bien de la bataille de Ouhod quand les musulmans subirent la défaite et laissèrent tout combat en entendant les rumeurs que Mouhammad venait à être tué. Dieu les blâma à cause de leur comportement et leur dit; «S’il venait à mourir ou a être tué, est-ce que vous déserteriez?»

Mais Ibn Ishaq, dans la Biographie du Prophète, a commenté ce verset d’une façon différente en disant; «Combien de Prophètes ont combattu et ont été tués. Les troupes qui se trouvaient avec eux ne se sont pas laissées abattre par ces épreuves, n’ont pas faibli devant leurs adversaires, et n’ont pas cédé en combattant dans la voie de Dieu, plutôt ils ont fait preuve d’endurance. Ils ont poursuivi le combat sans que la mort de leurs Prophètes ne les arrête. Leur seule parole était; «Notre Seigneur, pardonne-nous nos péchés et notre excès dans notre conduite, affermis nos pas et accorde-nous la victoire sur le peu­ple incrédule. Ceux-là méritent sans doute la récompense dans la vie présente, qui est la victoire, ainsi que la meilleure récompense dans l’au-delà, c’est à dire en leur réunissant la belle rétribution dans les deux mondes, car Dieu aime les gens qui font le bien».

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yâ ’ayyhua-l-ladîna ’âmanû ’in tuti‘û-l-ladîna kafarû yaruddûkum ‘alâ ’a‘qâbikum fatanqalibu hasirîn (149) bali-L-Lâhu mawlâkum wahuwa hayru-n-nâsirîn(150) sanulqî fî qulûbi-1-ladîna kafarû-r-ru‘ba bimâ ’asra- bi-L-Lâhi mâ lam yunazal bihî sultânan wa ma ’wâhumu-n-nâru wa

bi’sa matwa-z-zâiimîn (ISl) walaqad sadaqakumu-L-Lâhu wa‘dahû ’id tahussûnahiun bi ’idnihî ^ ttâ ’idâ fasiltum wa tanâza‘tum fî-l-’amri wa ‘asaytum mim ba‘di mâ ’arâkum mâ tu^bbûna minkum man yurîdu*d- dunyâ wa minkum man yurîdu-l-’âWrata timmia sarfakum ‘anhum liyab- taliyakum walaqad ‘afâ ‘ankum wa-L-Lâhu dû fadlin ‘ala-l-mu’mi- nîn (152) ’id tus'idûna walâ talwûna ‘alâ ’aMdin wa-r-rasûlu yad‘ûkum fî ’uhrâkum fa’atâbakum gammam bi-gamnii-l-lakaylâ ta l^ n û ‘alâ mâ fâ- takum walâ mâ ’asâbakum w-AL-Lâhu habînun bimâ ta‘malûn (153).

O croyants, n’écoutez pas les infidèles si vous ne voulez pas retomber dans vos erreurs. Vous seriez perdus alors. (149) Allah, vous le savez, est votre Maître. C’est l’allié le plus sûr. (150) Nous jetterons l’effroi dans le cœur des infidèles pour les punir d’associer à Allah des divinités que ne prouve aucune révélation. L’enfer sera leur séjour. Et qud triste séjour que celui des réprouvés (151) Allah a tenu sa promesse en vous permettant d’anéantir vos ennemis jusau’au moment où vous avez fléchi, où vous vous êtes contrecarrés dans la conduite de la bataille et où vous avez désobéi après qu’il vous eût fait entrevoir ce que vous désiriez. Parmi vous, certains recherchaient les biens de ce monde, d’autres les biens futurs. Puis AUah a brisé votre élan pour vous éprouver. Maintenant Allah vous a pardonnés,

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car n est plein de sollicitiide pour les croyants. (152) Vous fuyiez alors sans vous soucier les uns des autres, tandis que le Prophète, sur vos derrières, tentait de vous ramener au combat. AUah vous envoya déception sur décep­tion pour vous empêcher de sentir à la fois ce que vous perdiez, et les coups que vous receviez. Car Allah sait tout ce que vous faites. (153).

Dieu met en garde les croyants de prendre pour maîtres les incré­dules et de leur obéir, car cette soumission n’engendre que la perte dans les deux mondes. II leur ordonne de n’obéir et de ne se soumet­tre qu’à Lui, de demander Son secours et de mettre en Lui leur confiance, en leur disant: «AUah, vous le savez, est votre Maître. C’est l’aUié le plus sûr».

Puis pour les rassurer, II leur annonce qu’il va jeter l’épouvante dans les cœurs des impies et les frapper d’humiliation pour prix de leurs incrédulité et polythéisme. Et dans la vie future leur demeure se­ra là Géhenne, l’affreux séjour qui leur est réservé, et II leur infligera un grand supplice.

Dans un hadith authentifié cité dans les deux Sahihs, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «O m ’a accordé cinq (fa­veurs) qu’aucun autre Prophète n ’avait reçues avant moi: La victoire (sur mon ennemi) à une distance d ’un mois de marche (en lui inspirant) la ter- rem; toute la terre m ’a été fa ite comme un lieu pour la prière et son sable un moyen de purification, quiconque de ma comrnmauté peut prier là où il sera le moment de la prière. Les butins sont devenus comme des biens lici­tes pour moi, alors qu’ils ne l ’étaient plus à aucun avant moi. On m ’a ac­cordé le droit d ’intercession. Dieu envoyait chaque Prophète à son peuple, tandis que moi. j ’ai été envoyé au monde entier». (Rapporté par Boukhari et MousUm)^^K

Dans un autre hadith semblable, on trouve cet ajout: «J’ai épargné mon intercession à quicorujue meurt sans rien associer à Dieu».

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En commentant cette partie du verset; «Nous jetterons l’efTroi dans les cœurs des infidèles» lt>n Abbas raconte que Dieu jeta l’épouvante dans les cœurs d’Abou Soufian qui dut retoumer à La mecque. Le Pro­phète -qu’Allah le bénisse et le salue- dit alors: «Abou Soufian a eu une idée de votre force et s’est retourné chez les siens le cœur plein d’épouvante».

«Allah a tenu Sa promesse en vous permettant d’anéantir vos ennemis» Cette promesse est la victoire d’après Ibn Abbas en acoïrdant la supé­riorité et le dessus sur les polythéistes pour les anéantir. Mais ceci, malheureusement, ne dura pas longtemps car, lorsque les musulmans ont fléchi et ont soulevé des contestations au sujet de cette affaire «et où vous avez désobéi», il s’agit des archers qui ont enfreint les ordres du Prophète en laissant leur poste sur le sommet de la montagne.

«Parmi vous, certains recherchaient les biens de ce monde, d’autres les biens futurs» car les fidèles, ayant vu les incrédules prendre la fuite au début du combat, une partie d’eux avait cessé de combattre et allait à la recherche du butin, et une autre était sur le qui-vive, celle qui dési­rait les biens de l’autre monde. Et malgré la mauvaise conduite de cer­tains, Dieu leur a pardonné sans les anéantir, d’après l’interprétation d’Ibn Jouraij.

Ibn Mass'oud raconte: «Le jour de Ouhod, les femmes étaient der­rière les fidèles pour achever les blessés parmi les polythéistes. Je jure qu’aucun d’entre nous ne recherchait les biens de ce monde jus­qu’à ce que Dieu eût révélé ce verset: «Parmi vous, certains recher­chaient les biens de ce monde, d’autres les biens futurs» Après qu’une partie de nous ait désobéi au Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- , il demeura acculé avec sept hommes des Ansars (Médinois), et deux Qoraïchites (Mecquois). Quand leur situation s’aggrava, il dit à ces hommes: «Puisse Dieu faire miséricorde à quiconque les repousse» Un homme des Ansars se leva, battit jusqu’à ce qu’il fut tué. Puis le Pro­phète -qu’Allah le bénisse et le salue- réitéra sa demande qu’à la fin les sept Ansariens furent tués, il dit aux deux autres: «Nous n’avons pas agi équitablement envers nos compagnons».

Abou Soufian arriva et leur dit: «Proclamez la grandeur de Houbal (une idole). L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- dit à ses deux compagnons: «Répondez-lui: Dieu est plus Haut et plus Puis­

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sant». Ils s’exécutèrent. Abou Soufian reprit: «Nous avons (l’idole) Al- ‘Ouzza et vous n’avez pas une idole pareille» L’Envoyé de Dieu -qu’Al- lah le bénisse et le salue- dit à ses deux compagnons: «Répondez: «Dieu est notre Maître, et les incrédules n’ont pas un protecteur». Atx)u Soufian rétorqua: «Ainsi est la guerre: une fois pour et une fois contre» (faisant allusion à la bataille de Badr). Mais l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue- riposta: «Non, elle n ’est plus ainsi nos morts sont vivants, ils sont pourvus de biens auprès de leur Seigneur. Quant aux vôtres, ils subissent le supplice du Feu».

Abou Soufian de poursuivre: «En ce jour-là, il y a eu des choses abominables: des défigurations, je ne les ai ni ordonnées ni interdites, je ne les ai pas aimées comme je ne les ai pas répugnées. C ’est une conduite qui ne m’a ni réjoui ni peiné.

A ces mots, les hommes regardèrent et trouvèrent Hamza le ven­tre creuvé, Hind avait enlevé le foie pour le manger mais elle devait le rejeter». L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- de deman­der: «A-t-elle mangé quelque chose?» - Non, fut la réponse. Il reprit: «Dieu n’a pas permis qu’une partie de son corps soit dans le feu (c’est à dire Si Hind l’avait avalée).

L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-, plus tard, or­donna qu’on place le cadavre de Hamza devant lui ainsi que celui d’un Ansarien, fit la prière funéraire sur eux. On retira le cadavre de l’Ansa- rien et on apporta celui d’un autre, et ainsi de suite. Il fit en ce jour-là la prière funéraire soixante-dix fois, et toujours le cadavre de Hamza devant lui.

D’après Al-Boukhari, Al-Bara‘ a raconté: «Le jour de Ouhod, fai­sant face aux polytéhistes, le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- ordonna aux archers, à la tête desquels se trouvait Abdullah Ben Jou­baïr de prendre leur position sur le sommet de la montagne et leur dit: «Si vous nous voyez prendre le dessus, ou si les polythésites l’au­raient sur nous, ne quittez plus votre position pour nous secourir».

Lorsque nous affrontâmes l’ennemi et les vainquîmes, ils prirent la fuite. Je vis même les femmes se réfugier auprès de la montagne cou­rant et retroussant leurs vêtements de sorte que les braceletes qu’elles portaient aux chevilles apparurent. Les archers s’écrièrent: «Au butin! Au butin!» Abdullah ben Joubaïr leur dit: «Le Prophète -qu’Allah le bé­

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nisse et le salue- m’a ordonné de ne plus quitter nos postes», mais ils lui désobéirent. Les polythéistes purent alors tuer soixante-dix fidèles.

Abou Soufian arriva et s’adressa aux musulmans; «Mouhammad est-il parmi vous?» L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- fit signe aux fidèles de garder le silence. Abou Soufian réitéra la ques­tion pour savoir si Ibn Abi Qouhafa (Abou Bakr) ou Omar Ben AL-Khat- tab s’y trouvaient, mais il ne reçut aucune réponse. II dit à la fin; «Si ces hommes-là étaient encore vivants, ils auraient répondu». Omar, ne pouvant se maîtriser, lui répondit; «Tu mens ô ennemi de Dieu. Dieu a laissé en vie ceux qui te causent de la peine». Abou Soufian répliqua: «Proclamez donc la grandeur de Houba!» Le Prophète -qu’Allah le bé­nisse et le saluer dit aux fidèles; «Répondez-lui» - Qu’est ce que nous devons dire?, lui demandèrent-ils-Dites, répliqua-t-il: «Dieu est plus haut et plus puissant». Abou Soufian de dire; «Nous avons Ouzza et vous n’avez rien (des idoles) - Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- dit aux musulmans: «Répondez-lui» - Qu’est ce que nous de­vons dire? - Dites: Dieu est notre Maître, mais vous autres, n’avez pas un protecteur». Abou Soufian de répliquer; «La guerre certes a ses al­ternatives; vous l’avez gagnée le jour de Badr, mais aujourd’hui nous avons le dessus. Vous allez trouver quelques uns de vos compagnons défigurés, une chose que je n’ai pas ordonnée, mais quand même elle ne m’a causé aucun chagrin».

Al-Zoubayr Ben AI-’Awam raconte; « J ’ai vu les domestiques de Hind et ses amies en fuite, retroussant les pans de leurs vêtements ne se souciant de rien. Les archers quittèrent leur poste sur la montagne nous laissant ainsi sans défense. A ce moment les cavaliers de l’enne­mi nous attaqua par le derrière, et un homme cria; «Mouhammad est mort». Nous battîmes en retraite et les polythéistes à notre poursuite, après avoir tué ceux qui portaient les étendards».

Abdullah Ben Mass'oud de commenter cet événement a dit: «Je ne pensais guère qu’un des compagnons du Prophète -qu’Allah le bé­nisse et le salue- désirait les biens de ce monde jusqu’ ce que Dieu ré­vélât: «Parmi vous, certains recherchaient les biens de ce monde... jusqu’à la fin du verset.

«Puis Allah a brisé votre élan pour vous éprouver» Ibn Ishaq raconte: «Anas Ben An-Nadar, l’onde d’Anas Ben Malek, vint trouver Omar Ben

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sonne ne les a vus ni avant cette bataille ni après elle. Il s’agit des deux anges Gabriel et Michel -que Dieu les salue-.

Quant à Omar Ben Al-Zoubaïr, il a raconté: «Oubay Ben Khalaf, le frère de Bani Joumah, avait juré à La Mecque qu’il allait tuer l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-. Ayant eu vent de ce serment, le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- s’écria: « C ’est moi qui le tuerai avec la permission de Dieu» Le jour de Ouhod, Oubay arriva au champ de bataille portant toute son armure en disant: «Puisse Dieu me fait périr si je laisserais Mouhammad en vie». En s’approchant du Prophète voulant le tuer, Mouss'ab ben ‘Oumayr, le fils de Bani Abd- Eddar se plaça en face de lui protégeant ainsi l’Envoyé de Dieu -qu’Al­lah le bénisse et le salue-; mais il fut tué. Le Prophète -qu’Allah le bé­nisse et le salue- remarquant alors un espace découvert entre la clavicule d’Oubay et son heaume, lui y assigna un coup de lance. Ou­bay tomba de son cheval sans qu’une goutte de sang ne fût coulée. Les amîs d’Oubay le transportèrent alors qu’il mugissait comme un tau­reau. Ils lui dirent: «Ne t’en fais pas, ce n’est qu’une égratignure» Il leur raconta alors les dires du Prophète -qu’Allah le benisse et le sa­lue-: « C ’est moi qui tuerai Oubay». Puis il dit: «Par celui qui tient mon âme dans Sa main, si les habitants de Dzil-Majaz avaient subi cette blessure, ils auraient tous trouvé la mort». Il mourut ainsi en incrédule dont le Feu est son sort. «Que les hôtes du Brasier soient doue extermi­nés».

Il est cité dans les deux Sahih que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le benisse et le salue- a dit: «Dieu se courrouce vivement contre des gens qui ont maltraité Son Prophète». Disant cela, il montra une canine qui a été cassée. «Dieu se courrouce vivement contre un homme que l ’Envoyé de Dieu -qu’Allah le benisse et le salue- a tué en combattant dans le che­min de Dieu».

Aicha, la mère des croyants -que Dieu l’agrée- a dit: «Chaque fois qu’Abou Bakr évoquait le jour de Ouhod, disait: «C e jour-là était comme consacré à Talha». Puis il raconta: « J ’étais le premier qui reve­nais à Ouhod et je vis un homme qui battait en défendant l’Envoyé de Dieu -qu ’Allah le benisse et le salue-. Je dis: «Sois Talha» car je n’avais pas assisté à sa bravoure auparavant. Puis je me dis: « S ’il était un des mes concitoyens, il me serait préférable alors qu’un

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Al-Khattab et Talha Ben Abdullah qui étaient avec une foule des Mou- hajirins et des Ansars après avoir jeté les armes. II leur dit; «Pourquoi avez-vous cessé de combattre?» On lui répondit; «L ’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue- est tué!» II leur répliqüa; «A quoi bon la vie après lui? Allez combattre et mourez comme il est mort en prê­chant l’Islam». Puis il s’élança sur les polythéistes et combattit jusqu’ ce qu’il fut tué.

Anas Ben Malek raconte que son onde Anas Ben An-Nadar a dit: «Je n’ai pas pris part à la bataille de Badr avec le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-, mais si Dieu me permettra de battre à ses cô­tés, II vous fera voir ce dont j’en suis capable.» Le jour de Ouhod, voy­ant les fidèles prendre la fuite, il s’écria; «Mon Dieu, je désavoue auprès de Toi ce que les polythéistes ont perpétré» II s’avança le sa­bre à la main et rencontra Sa‘d Ben Mou'adh et lui dit; «O Sa'd, je sens l’odeur du Paradià à Ouhod». II poursuivit son chemin et combat­tit jusqu’à ce qu’il fut tué. Seule sa sœur put reconnaître son corps grâce à un grain de beauté ou une certaine marque sur le doigt. On compta sur son corps quatre-vingt et quelques coups de sabre et de flèches».

«Vous fuiez alors sans vous soucier les uns des autres» En fuyant, les fidèles remontèrent sur la montagne sans retourner sur personne à cause de leur fureur. A ce moment le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- les appelait pour reprendre la bataille et résister devant l’en­nemi. As-souddy raconte; «Lorsque les polythéistes foncèrent sur les fi­dèles, ceux-ci prirent la fuite; Certains pamni eux retoumèrent à Médine et les autres remontèrent à la montagne et se tinrent sur un grand ro­cher. L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- les appela; «A moi ô serviteurs de Dieu! A moi ô serviteurs de Dieu!» C ’est à quoi Dieu a fait allusion dans ce verset; «Vous fuiez alors sans vous soucier les uns des autres, tandis que le Prophète, sur vos derrières, tentait de vous ramener au combat».

Plusieurs récits ont été racontés au sujet de la bataille de Ouhod qui donnent presque tous le sens, cependant il y a dans quelques uns certains détails. A ce propos, Sa'd Ben Abi Waqas rapporte qu’il a vu le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- combattre et deux hom­mes vêtus en blanc étaient à sa droite et à sa gauche et dont per-

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homme inconnu ne soit entre les polythéistes et moi et que je sois plus proche de lui de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le benisse et le salue-. Cet homme, qui dérobait ses pas, n’était qu’Abou Oubayda Ben Al-Jarrah.

J ’arrivai chez l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le benisse et le salue- et constatai qu’une de ses incisives fut cassée, une blessure au visage et deux anneaux de son heaume y sont enfoncés. Il nous ditr «Allez voir votre compagnon» sous-entendant Talha. Je ne prêtai pas attention à ses paroles et je m’approchai de lui pour lui enlever les deux anneaux quand Abou Oubayda s’écria: «Je t’adjure de me laisser faire». Comme il répugna de les enlever avec sa main pour ne pas lui faire du mal, il tint l’un des anneaux avec ses dents, et, en l’enlevant, causa la cassure de son incisive. Je le priai de me laisser enlever l’autre an­neau, mais il refusa et fit comme la première fois et causa la cassure de l’autre incisive.

Après avoir soigné l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le benisse et le sa­lue-, nous nous dirigeâmes vers Talha et comptâmes sur son cadavre soixante-dix et quelques coups de sabre et de flèches. Un de ses doigts fut coupé.

Ibn Wahb raconte: «Le jour de Ouhod, quand le Prophète -qu’Al­lah le benisse et le salue- fut blessé, le père de Abou Sa'id Al-Khoudri suça la blessure afin de la nettoyer. On lui dit: «Rejette ce que tu viens de sucer» - Non, répondit-il, par Dieu je ne le rejetterai plus» Lorsque le père d’Abou Sad s’en alla, le Prophète -qu’Allah le benisse et le sa­lue- dit à ses compagnons: «Celui d ’entre vous qui aime voir un des bien­heureux du Paradis, qu’il regarde cet homme qui tomba en martyr».

On demanda à Sahl Ben Sa’d à propos de la blessure de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le benisse et le salue-, il répondit: «Son visage fut blessé, ses incisives cassées et son heaume brisé. Fatima lui lavait la blessure et ‘Ali versait de l’eau contenue dans son bouclier. Lorsque Fatima constata que l’eau ne disait que couler le sang davantage, elle prit un morceau de natte qu’elle brûla et appliqua la cendre sur la bles­sure, et ainsi le sang cessa.

«Allah vous envoya déception sur déception» c'est à dire une tris­tesse sur une tristesse. Car la première, comme l’a expliquée Ibn At)- bas, était quand la rumeur fut répandue que le Prophète -qu’Allah le benisse et le salue- a été tué, et la deuxième lorsque les cavaliers des

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polythéistes dominèrent les musulmans après que leurs archers aient quitté leur poste malgré les ordres du Prophète -qu’Allah le benisse et le salue-.

D’autres ont interprété cette partie de verset disant que la pre­mière était la perte du butin et la deuxième |a défaite; une explication qui fut confirmée par la suite du verset; «Pour vous empêcher de sentir à la fois ce que vous perdiez, et les coups que vous receviez» Dieu est bien informé de ce que les hommes font.

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Puis, après ces mécomptes, Allah plongea dans le sommeil une partie d’entre vous pour les reposer. Les autres, uniquement occupés d’eux-mêmes, imputaient à Allah toute autre chose que du hien, comme l’auraient fait des

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idolâtres et disaient: «Nous est-il interdit d’intervenir dans cette affaire?» Dis-l«ir: «Toute cette affaire est aux mains d’Allah». Ils cachaient au fond de leur cœur bien des choses qu’ils n’osaient te divulguer. Ils pensaient no­tamment: «Si on nous avait laissé exprimer notre avis dans cette affaire, nous ne serions pas venus nous faire massacrer ici». Dis-leur: «Même si vous étiez restés dans vos demeures, ceux d’entre vous dont la mort a été décrétée seraient sortis pour aller tomber là où la mort les attendait». Et tout ceci pour permettre à Allah de découvrir ce qu’enferment vos poitrines, de démêler ce que cachent vos cœurs. Allah pénètre le fond de vos pensées» (154). Si certains d’aitre vous ont trahi le jour de la rencontre des deux ar­mées, c’est qu’ils ont été subornés par Satan, déjà prédisposés par leur pé­chés. Néanmoins Allah leur a pardonné, car II est plein de miséricorde et d’indulgence. (155).

Dieu rappelle à Ses serviteurs croyants qu’après l’affliction, Il leur a accordé la sécurité en forme de sommeil alors qu’ils étaient armés et ceci pour les rassurer. A ce propos Ibn Abbas a dit: «Dans le combat, le sommeil provient de Dieu, mais dans la prière, il est suscité par le démon».

Abou Talha, d’après Al-Boukhari, raconte; « J ’étais au nombre de ceux qui ont été enveloppés par le sommeil, mon sabre tombait de ma main et je le reprenais à maintes reprises».

L’autre partie désignée dans le verset était les polythéistes et les hypocrites qui étaient inquiets et ne se souciaient que d’eux-mêmes; lis fbmiaient de Dieu des opinions qui n’étaient pas confomnes ja la vé­rité, bien que leurs suppositions n’émanaient que de leur ignorance. Quant aux fidèles, ceux qui ont la foi et mettent leur confiance en Dieu, ils étaient sûrs, en fin de compte, que Dieu allait tenir Sa pro­messe et accorder la victoire à Son Prophète.

Donc, après cette victoire précaire, les polytéhistes croyaient qu’ils avaient eu le dessus à jamais sur les fidèles et que, à partir de ce jour-là, l’Islam est vaincu ainsi que les musulmans comme Dieu le montre dans un autre verset; «Vois pensiez que jamais le Prophète et les croyants ne retourneraient parmi les leurs. Cette méprise s’est imposée à vos coeurs sous des apparences trompeuses» [Coran XLVIII, 12]. Ce ne sont que des illusions et qui, d’ailleurs, ne se trouvent que chez les

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gens dominés par leur doute et leur suspicion une fois qu’une chose pareille leur arrive.

Les croyants, de leur part, disaient: «Y a-t-il quoi que ce soit qui nous concerne en cette affaire?» Ce qu'ils dissimulaient au fond de leur cœur, Dieu le révèle en s’adressant à Son Prophète: «Dis-leur que l’affaire appartient à Dieu» Al-Zoubaïr raconte à ce propos: «Lorsque nous fûmes pris d’effroi en nous trouvant dans cette situation difficile en compagnie de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le benisse et le salue-, le sommeil nous gagna. Par Dieu, et comme je me trouvais dans un rêve, j’entendis Mout’ab Ben Qouchaïr dire comme il se blâmait: «Nous est-il interdit d’intervenir dans cette affaire?» des propos que je retins de lui. Dieu ne tarda pas à faire cette révélation et leur dit ensuite: «Même si yous étiez restés dans yos demeures, ceux d’entre vous dont la mort a été décrétée seraient sortis pour aller tomber là où la mort les atten­dait» II leur fit savoir que nul ne pourra échapper à ce qu’il lui avait prédestiné

«Et tout ceci pour permettre à AUah de découvrir ce qu’enferment vos poitrines, de démêler ce que cachent vos cœurs» c’est à dire Dieu veut vous mettre à l’épreuve pour qu’il sépare le mauvais du bon et distin­guer le croyant de l’incrédule en actes et paroles. Car II connaît le contenu des cœurs. II leur déclare ensuite que ceux qui se sont dé­tournés lors de la mêlée, Satan les a fait trébucher à cause de ce qu’ils ont accompli. On a dit à ce propos: «La bonne action n’apporte qu’une bonne action et la mauvaise n’apporte qu’une mauvaise». Mal­gré leur agir, Dieu les a pardonné car II est plein de mansuétude et de clémence.

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’ihwânihim ’idâ <^rabû fî-l-’ard ’aw kânû guzzal-law kanû ‘indanâ mâ mâtû wamâ qutilû liyaj‘ala-L-Lâhu dâlika Msratan fî qulubihim w-AL- Lâhu yuhyi wa yumîtu w-AL-Lâhu bimâ ta’malûna basîr (156) wa la’in qutiltum fî sabîii-L-Lâhi ’aw muttum lamagfîratum-mina-L-Lâhi wa ra^ atun hayrum mimma yajma‘ûn (157) wa la’in muttum ’aw qutiltum la’ila-L-Lâhi tuMarûn (158).

O croyants, n’imitez pas les infidèles qui pensent, lorsque leurs frères partent en voyavge ou au combat: «S’ils étaient restés avec nous, ils ne se­raient pas morts et n’auraient pas été tués». Cette pensée, Allah l’a déposée dans leurs cœurs conmie un germe de chagrin. Allah ne donne-t-il pas la vie et la mort? Et ne voit-Il pas toutes vos actions? (156) Au surplus, si vous êtes tués ou si vous mourez au service d’Allah, la rémission de vos péchés et la miséricorde d’Allah ne sont-elles pas des biens plus précieux que ceux que vous-amassez? (157) Que vous mouriez ou que vous soyez tués, ne de­vez-vous pas faire retour à Allah? (158).

Dieu interdit aux fidèles d'être comme les incrédules dans leur (x>mportement et d'avoir les mêmes pensées, qui disaient aux leurs qui parcouraient la terre pour un commerce ou un voyage d’agrément ou qui combattaient, ils n’auraient pas trouvé la mort s’ils étaient restés avec eux sans quitter le pays. Cette croyance, Dieu «l’a déposée dans leurs cœurs comme un germe de chagrin» afin d'augmenter leur angoisse sur leurs morts. Puis, pour répondre à leur croyance erronée, Il leur dit: «Allah ne donne-t-il pas la vie et la mort?» C ’est Lui donc qui crée, fait vivre et ôte la vie, car nul ne vit ni meurt sans Sa volonté et Sa prédestination. Que la vie soit courte ou longe, nul ne saurait la rendre ainsi si ce n’est Dieu seul. Il leur rappelle toujours qu'il connaît parfaite­ment ce qu’ils font pour leur rétribuer et rien de leurs actions ne Lui se­ra caché.

Il fait connaître aux hommes que s’ils meurent ou sont tués dans la voie de Dieu, leur mort est un moyen pour obtenir la miséricorde de Dieu et Sa satisfaction, et qui sera meilleure pour eux que de survivre dans ce monde et ses biens éphémères. Tous les hommes feront cer­tainement retour à Dieu qui leur demandera compte de leurs actions.

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fabimâ ra^matim mina-L-Lâhi linta lahum walaw kunta fazzan galîzza- 1-qalbi lanfaddû min Mwlika fa‘fu ‘anhum wastagfîr lahum wa sâwirhum fi-l-’amri fa’idâ ’azamta fatawakkal ‘ala-L-lâhi ’inna-L-Lâhâ yuWbbu-1- mutawakkilîn (159) ’in yansurukum-L-Lâhu falâ gâliba lakum wa’in yahd ulkum faman dâ-l-ladî yansurukum mim ba'dihî wa ‘ala-L-Lâhi falyata- wakkali-l-mu’minûn (160) wamâ kâna li nabiyyin ’an yagulla wa may- yaglul ya’ti bimâ galla yawma-l-qiyâmati tumma tuwaffâ kulla nafsim mâ kasabat wahum lâ yuzlamûn (161) ’afamani-t-taba‘a ridwâna-L-Lâhi kamam bâ’a bi sahatin mina-L-Lâhi wa ma’wâhu jahannamu wa bi’sa-1- m asîr(162) hum darajâtun ‘inda-Lâhi w-AL-lâhu basîrum bimâ ya‘malûn (163) laqad manna-L-Lâhu ‘alâ -1-mu’minîna ’id ba‘ata fihim rasûlam min ’anfusihim yatlû ‘alayhim ’âyatihî wa yuzakkihim wa yu‘allimuhumu-l-kitâba wa-l-Wkmata wa’in kanû min qablu lafî ^lâlim mubîn (164).

C’est par la grâce d’Allah que tu es si doux envers les hommes. Si tu avais été brutal, que tu n’aies montré qu’un cœur endurci, ils se seraient dé­tachés de toi. Pardonne-leur, implore le pardon d’Allah pour eux et consulte-les dans les moments difficiles. Mais, une fois ta résolution prise, confie-toi à Allah, car Allah aime ceux qui se fient à Lui. (159). Si Allah vous prête appui, personne ne pourra vous vaincre. Mais s’il vous aban­donne, qui pourra vous rendre victorieux? C’est en Allah que les croyants doivent mettre leur confiance. (160) C’est indécent qu’un Prophète fraude sur le butin. Celui qui l’aura fraudé, rapportera la part du butin qu’il aura

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dissimulée au jour du jugement dernier. Ce jour-là, toute âme sera rétribuée suivant ses œuvres. Il n’y aura pas d’injustice. (161) Celui qui cherche la grâce d’Allah peut-il être comparé à celui qui a encouru la colère d’Allah et qui aura l’enfer pour séjour? Et quel affreux séjour. (162) Allah les mettra à un rang très différent. Car Allah voit toutes les actions des hommes. (163). Allah a marqué une bienveillance aux fidèles en choisissant parmi eux un Prophète pour leur divulguer ses enseignements, les rendre meilleurs et leur apprendre le Livre et la sagesse, eux qui étaient naguère dans un égarement complet. (164).

Dieu rappelle à Son Messager ainsi qu’aux croyants d’avoir, par une miséricorde de Lui, rendu son cœur si doux à leur égard. Al-Has- san Al-Basri a dit à ce propos: «Te l fut le caractère de Mouhammad par lequel Dieu l’a envoyé» Ce verset est semblable à un autre verset dans lequel Dieu a dit: «Un Prophète, pris parmi vous, est venu à vous. Le mal que vous faites lui pèse; il est avide de votre bien. Il est bon et mi­séricordieux envers les croyants» Coran IX, 128].

Puis Dieu lui dit: «Si tu étais brutal, que tu n’aies montré qu’un cœur endurci, ils se seraient détachés de toi» c’est à dire si le Prophète -qu’Al­lah le benisse et le salue- tenait des propos inconvenables et sévères, et si son cœur était dur envers les hommes, ils se seraient séparés de lui, mais Dieu, en lui accordant un doux caractère, les avaient réunis autour de lui pour rallier leur cœur.

Abdullah Ben Amr a dit: « J ’ai lu dans les Livres précédents les qualités du Prophète -qu’Allah le benisse et le salue-: II n’était pas grossier, n’avait pas un cœur dur, ne vociférait pas dans les marchés et ne répondait pas au mal par le mal, était indulgent et pardonnait aux autres». C ’est pourquoi Dieu lui dit: «Pardonne-leur, implore le pardon d’Allah pour eux et consultez-les dans les moments difficiles». En obtem­pérant aux ordres divins, il ne manquait pas à demander leurs opinions pour calmer leurs esprits afin qu’ils aient plus de zèle et de sincérité dans tout ce qu’il leur importait, par exemple quand il demandait leur avis avant d’entamer l’expédition de Badr, et quand ils lui répondaient: «Si tu nous demandais de traverser la mer, nous l’aurions fait avec toi. Si tu nous amenais vers les «Bourak Al-Ghimad», nous t’aurions suivi. Nous ne te dirons plus comme le peuple de Moïse lui a dit: «Mets-toi en marche, toi est ton Seigneur; combattez tous deux, quant à nous,

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nous restons ici» Mais plutôt nous te disons: «Mets-toi en marche, nous combattons avec toi, devant toi, à ta droite, à ta gauche» A sa­voir aussi que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le benisse et le salue- a consulté ses compagnons le jour de Ouhod s’il devait rester à Médine ou sortir pour affronter l’ennemi, et comme la pluaprt lui avait conseillé de sortir, il sortit avec eux. Ainsi le jour des coalisés (la bataille du fossé) quand il a conclu un pacte avec les coalisés suivant lequel il de­vait leur céder le tiers de la récolte des palmiers de Médine, mais comme Sa'd Ben Mouadh et Sa'd Ben ‘Oubada le lui ont déconseillé, il a passé outre de ce pacte. Enfin il les a consultés le jour de Houday- bya s’il devait attaquer les enfants et les femmes des polythéistes, mais ABou Bakr lui dit: «Nous ne sommes venus pour mener une guerre mais pour accomplir la visite pieuse» et il a respecté cette opi­nion.

ibn Abbas a dit que cette partie du verset: «Consulte-les» a été ré­vélée au sujet de Abou Bakr et de Omar qui étaient les deux apôtres de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le benisse et le salue-, ses deux minis­tres et les pères des musulmans. A ce propos Abdul Rahman Ben Ghanam a rapporté que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le benisse et le sa­lue- a dit à Abou Bkar et à Omar: «Si vous vous mettez d’accord sur une affaire je ne vous saurais contredire».

Ali Ben Abi Talab rapporte qu’on demanda l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le benisse et le salue-, au sujet de la résolution? II répondit:«Elle consiste à demander l ’opinion des hommes avisés puis suivre leur conseil».

«Mais, une fois ta résolution prise, confie-toi à Allah» c’est à dire qu’une fois tu les as consultés, et tu as pris une décision, place ta confiance en Dieu, car Dieu aime ceux qui se fient à Lui, II secourt ses fidèles serviteurs et ne les abandonne plus, et nul ne pourrait secourir en dehors de Lui».

«C’est Indécent qu’un Prophète fraude sur le butin» En commentant ce verset, Ibn Abbas raconte qu’au jour de Badr une pièce de velours avait été dérobée. Certains dirent: «Peut-être l’Envoyé de Dieu -qu’Al­lah le benisse et le salue- l’avait prise?», et comme ils persistèrent dans leurs suppositions. Dieu fit descendre ce verset. II ne convient pas à un Prophète, ni à un autre, de fraudeur sur le butin ni s’emparer

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injustement d’un bien quelconque car ce fraudeur viendra avec son pé­ché le jour de la résurrection.

A ce propos, plusieurs hadiths ont été rapportés, et nous allons nous contenter de citer ces quelques-uns;

- Abou Malek Al-Achja‘i a rapporté que le Prophète -qu'Allah le be­nisse et le salue- a dit; «Im pire des fraudes aux regards de Dieu est une coudée d ’un terrain prise injustement. Tu vois deux hommes voisins dont Tun d ’eux s ’empare injustement soit d ’un morceau de terrain, soit d ’une partie d ’un parvis d ’une habitation. Celui-là se verra entouré de sept terres au jour de la résurrection». (Rapporté par Ahmed/^K

- L'imam Ahmed raconte que l'Envoyé de Dieu -qu’Allah le benisse et le salue- employa un homme de la tribu Al-Azad appelé Ibn Al-Lot- bya pour collecter les aumônes. Lorsqu’il revint, après avoir accompli sa mission, il dit; «C e d me revient car je l'ai reçu comme cadeau, et cela est pour vous». Alors l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le benisse et le salue- monta sur la chaire, loua Dieu, le glorifia et dit; «Je charge l ’homme d ’entre vous pour accomplir une tâche que Dieu n ’avait confiée. Lorsqu’il revient, il présume: «Voici ce qui vous revient et ceci m ’appartient car je l ’ai reçu comme cadeau». Pourquoi ne reste-t-il pas dans la maison paternelle pour qu’on lui remette ce cadeau s ’il est vraiment sincère? Par Dieu, qu’aucun parm i vous ne prenne pas une chose illicite sans qu’il ne rencontre Dieu, au jour de la résurrection, en la portant. Je ne reconnaîtrai aucm de vous, lorsqu’il rencontrera Dieu, s ’il porte un chameau qui blatère, ou une vache qui beugle, ou un mouton qui bêle». Puis il leva les bras, et l'on put voir le blanc de ses aisselles, et dit; «Grand Dieu! Ai-je rempli ma mission» et il répéta cela par trois fois». Suivant une variante, on trouve cet ajout; «Cet homme-là m ’appellera: «Ô Mouhammad: O Mou­hammad!» Je lui répondrai: «Je ne puis rieri pour toi». (Rapporté par Ah- m ed/^\

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- D’après AL-Tirmidhi, Mouadh Ben Jabal raconte: «Lorsque l’En- voyé de Dieu -qu’Allah le benisse et le salue- me chargea d’aller au Yemen, et avant de partir il me manda et me dit: «Sais-tu pourquoi je t’ai convoqué? Eh bien ne prends rien quoique ce soit sans ma permis­sion car ce serait une fraude et: «Celui qui l’aura fraudé, rapportera la part du butin qu’il aura dissimulée au jour du jugement dernier». Retiens- ceci et va accomplir ta mission».

«Celui qui cherche la grâce d’Allah peut-il être comparé à celui qui a encouru la colère d’Allah et qui aura l’enfer pour séjour? Et quel affreux séjour?» c’est à dire iis ne sont pas pareils celui qui suit les enseigne­ments de Dieu pour obtenir Sa satisfaction et sa meilleure récom­pense, et celui qui a courroucé Dieu contre lui, qui ne mérite -par sa mauvaise conduite- que la colère de Dieu et qui aura au jour du compte final ia Géhenne comme rétribution -quelle détestable fin. Ce verset a ses pareils dans le Coran, on cite à titre d’exemple celui-ci: «Celui qui sait que la révélation que ton Seigneur a fait descendre sur toi est la vérité, serait-il semblable à l’aveugle?» [Coran Xiii, 19] et celui-là: «Celui à qui nous avons fait une belle promesse dont il verra l’accomplisse­ment serait-il comparable a celui à qui nous avons accordé les brèves jouis­sances de la vie de ce monde...» [Coran XXVIii, 61].

«Allah les mettra à un rang très différent» qui signifie que tant aux gens de bien qu’aux gens du mai, ils constituent une hiérarchie auprès de Dieu, qu’ils soient au Paradis ou qu’ils soient à l’Enfer, chacun d’eux occupera la place qu’il méritera. C ’est pourquoi Dieu a dit en­suite: «Car Allah voit toutes les actions des hommes» il accorde à chacun d’eux la récompense qu’il mérite sans ie léser ni l’opprimer,

«Allah a marqué une extrême bienveillance aux fidèles en choisissant parmi eux un Prophète» afin qu’ils puissent s’entretenir avec lui, lui po­ser de questions, lui tenir compagnie et tirer un bon parti de ses ensei-

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gnements. Dieu a dit aussi dans un autre verset pour confimner la na­ture des Prophètes; «Dis: «Je ne suis qu’un mortel semblable à vous. Il m’est révélé que votre Dieu est un Dieu unique» [Coran XVIII, 110], comme II a dit également: «Nous n’avons envoyé avant toi que des Pro­phètes qui se nourrissaient de mets et qui circulaient dans les marchés» [Coran XXV, 20] et; «Nous n’avions envoyé avant toi que des hommes rési­dant dans les cités, et que nous inspirions» [Coran XII, 109] et encore; «O assemblées des djinns et des hommes résidant dans les cités, et que nous inspirions» [Coran XII, 109] et aussi; «O assemblées des djinns et des hommes! Des Prophètes choisis parmi vous ne sont-ils pas venus à vous?» [Coran VI, 130].

Donc c’est une grâce infinie qu’un Prophète soit choisi parmi les hommes pour leur réciter les versets de Dieu, les purifier en leur enjoi­gnant d’ordonner le bien et de déconseiller le reprehénsible, et par ce faire leurs âmes seront purifiées et débarrassées de toutes les souillu­res et infamies qu’ils perpétraient au temps de leur polythéisme et de leur ignorance. II leur enseigne également le Livre et la sagesse même s’ils avaient été auparavant dans une erreur manifeste.

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’wa lammâ ’asâbtkum musîbatun qad ’asabtum mitlayhâ qultum ’annâ hadâ qui huwa min ‘indi ’anfusikum ’inna-L-Lâha ‘alâ kulli say’in qa­dîr (165) wamâ ’asâbakum yawma-l-taqa-l-jam‘âni fa bi’idni-L-Lâhi wa liya‘lamâ-l-mu’minîna(166) wa liya‘lama-l-ladîna nâfaqû wa qîla lahum ta‘âlu qâtilû fî sabîli-L-Lâhi ’awi-d-fa‘û qâlû law na‘lamu qitâlan la-t-ta- ba‘nâkum hum li-l-kufri yawma ’idin ’aqrabu minhimi lil’imâni yaqûlûna

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bi ’afawâhihim ma laysa fî qulûbihim wa-L-Lâhu ’a'iamu bimâ yaktu- mûn (167) al-ladîna qâlû li ’ihwânihim wa qa‘adû law ’atâ‘ûnâ mâ qutilû qui fadra’û ‘an ’anfusikumu-l-mawta ’in kuntum sâdiqîn (168).

Au moment de votre premier revers alors que vous aviez déjà infligé plusieurs défaites à vos ennemis, vous vous écriâtes: «D’où nous vient cette infortune?» Réponds-leur: «De vous-mêmes» Car Allah est tout-puisant. (165). La défaite que vous avez essuyée le jour 4e la rencontre des deux ar­mées à été voulue par Allah pour reconnaître les infidèle d’avec les hypo­crites. (166) A l’appel qui leur fut lancé de venir combattre au service d’Allah ou bien d’aider ses armées, ils répondirent: «Volontiers, si vous sa­vions combattre». Ces propos montraioit qu’ils étaient pliB ^ ès de l’infidé­lité que de la foi. Car leurs lèvres exprimaient des sentiments qui n’étaient pas dans leurs coeurs. Mais Allah sayait mieux que personne ce qu’ils dissi­mulaient. (167) Ceux qui étaient restés dans leurs foyers disaient à propos de leurs frères: «S’ils nous avaient écoutés. Us n’auraient pas été tués». Dis­leur: «Repoussez la^nort quand elle se j^ésentera à vous, » vous êtes véri­diques» (168).

Le jour de Ouhod les fidèles avaient perdu 70 hommes, par contre lors de la bataille de Badr, ils avaient tué 70 polythéistes et capturé 70 autres. Ils se demandèrent, après la bataille de Ouhod: « D ’on nous vient cette inforture?» Dieu imspira alors à Son Prophète de leur répon­dre: «De vous mêmes?».

A cet égard Omar Ben Al-Khattab a dit: «Les fidèles ont été punis lors de la bataille de Ouhod en perdant 70 hommes, et en fuyant le combat, laissant ainsi l’Envoyé dé Dieu -qu’Allah ie t>enisse et le salue- dont une de ses incisives fut cassée, sous le heaume brisé sur sa tête en lui causant une blessure. Cette punition leur fut infligée car l’année d’avant, lors de la bataille de Badr, ils avaient accepté ie rachat des captifs qu’ils tenaient. Dieu, le jour de Ouhod, leur rappelle cet événe­ment en disant: «Au moment de votre premier revers alors que vous aviez déjà infligé plusieurs d^aites à vos ennemis, vous vous écriâtes: «D’on nous vient cette inforture?. Rép<H^s4eun «De vousnnônes». Al-Hassan Al-Basri a dit: A cause de votre désobéissance à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le benisse et le salue- après qu’il a ordonné aux archers de garder leur poste à la montagne. Dieu est toute puissance, II fait ce qu’il veut

Il est vrai que les musulmans ont essuyé une défaite le jour de

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Ouhod comme nous l'avons raconté, mais c’était une chose qui s’est produite avec la pemnission de Dieu et selon Sa décision et Sa prédes­tination pour reconnaître ceux qui ont fui mûs par leur foi précaire et leur hypocrisie, et ceux qui ont la foi solide et ferme, qui ont résisté et enduré.

Parmi le premier groupe - les hypocrites - figuraient Abdullah Ben Oubay Ibn Saloul et ses compagnons qui étaient revenus sur leur pas laissant l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le benisse et le salue- et les fidèles pousuivre leur marche. On leur a dit: «Avancez! Combattez dans la voie de Dieu» Ils s'excusèrent en disant: «Volontiers, si nous savions combattre» nous vous suivrions certainement.

On a raconté que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le benisse et le sa­lue- quitta Médine à la tête d’une armée qui comptait mille hommes. Arrivés à «Al-Chawt» un endroit entre Ouhod et Médine, Abdullah Ben Oubay'ibn Saloul, en se détachant de l'armée, avec le tiers des hom­mes, dit: «II a obéi aux autres et m'a désobéi, (c’est à dire l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le benisse et le salue-) en consultant, ses compagnons, certains lui proposaient de sortir pour combattre, et d’autres lui suggé­raient de rester à Médine». Par Dieu, poursuivit Abdullah, pourquoi ô hommes risquerons-nous nos vies?» II revint sur ses pas accompagné des hypocrites et de ceux dont la foi était à l’épreuve. Puis Abdullah Ben Amr Ben Haram, le frère de Bani Salam, les appela en leur dis­ant: «Hommes! Je vous rappelle que vous vous êtes engagés vis-à-vis de Dieu de ne plus faire défaut à votre Prophète qui va au combat de votre ennemi!» Ils lui répondirent: «Si nous savions que vous allez vrai­ment combattre, nous ne t’aurions pas laissés seuls en face de l’enne­mi, mais nous sommes sûrs qu’il n'y aurait plus un combat». Lorsqu’ils persévérèrent dans leur obstination et leur refus, il répliqua; «Puisse Dieu vous éloigner de nous ô ennemis de Dieu». L’Envoyé de Dieu - qu'Allah le benisse et le salue- et les fidèles continuèrent à marcher pour affronter les impies. Dieu alors dit à propos de ces hypocrites: «Ils étaient plus près de l’infidélité que de la foi».

Ces gens-là disent avec leurs bouches ce qui n’est pas dans leurs cœurs, par exemple quand ils ont répondu: «Si nous savions combattre» nous t'aurions suivi. Ils ont dit cela en constatant, dans leur for intér­ieur, que des polythéistes étaient venus de pays lointains brûlés de dé­

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sir de combattre les musulmans pour venger leurs morts qui ont été tués à Badr. Mais d’autre part, ils savaient qu’un tel combat aura lieu certainement, et Dieu dévoile ce qu’ils dissimulèrent quand II dit; «Mais Allah savait mieux que personne ce qu’ils dissimulaient».

Puis Dieu mentionne ceux qui, après la défaite des fidèles et la tuerie de quelques-uns, blâmaient ceux-là et les autres en disant: « S ’ils nous avaient obéi, entendu notre opinion et étaient restés tran­quilles dans leurs foyei^, ils n’auraient pas été tués». Dieu leur répond en défiant; «Repoussez la mort quand elle se présentera à vous,''si vous êtes véridiques» Ils croyaient que si on reste chez soi sans aller combat­tre, on aura la vie sauve, mais ils ignoraient que la mort, tôt ou tard et au moment fixé, les emporterait même s’ils se trouvaient dans des for­teresses inexpugnables.

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walâ tahsabanna-la-ladîna qutilû fî sabîli-L-Lâhi ’amwâtam-bal ’ahyâ’un ‘inda rabbihim yurzaqûn (169) faritóna bimâ ’âtâhumu-L-Lâhu min fadli- hî wa yastabsirûna bi-l-ladîna lam yalhaqû bihim min halfihim ’allâ hawfun ‘alayhim walâ hum yafeanûn (170) yastabsirûna bini ‘matim-ni- na-L-Lâhi wa fadin wa ’anna-L-Lâha lâ yui^u ’ajra-l-mu’minîn (171) ’al- ladîna-s-tajâbu li-L-Lâhi wa-r-rasûli mim ba‘di mâ ’asâbahumu-l-qarhu li-l-ladîna ’ateanû minhum wa-t-taqû ’ajrun ‘azîm (172) ’al-ladîna qâla la-

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humu-n-nâsu ’inna-n-nâsa qad jama‘û lakum fahsawhum fazâdahum ’imânan wa qâlû hasbuna-L-Lâhu wa ni‘ma-l-lwakîl (173) fan-qalabû bi- ni‘matim mina-L-Lâhi wa fadlil lam yamsashum sû’un wa-t-taba‘u ridwâna-L-Lâhi wa-L-Lâhu dû facpin ‘azîm(174) ’innamâ dâlikumu-s- saytânu yuhawwifu ’awliyâ’ahû falâ tahâfuhum wa hâfuni ’in kuntum mu’minîn (175).

Ne croyez pas qae ceux qui ont été tués au service d’Allah soient morts. Non, ils sont vivants. Ds sont auprès d’Allah qui pourvoit à tous leurs besoins. (169) Heureux des bienfaits qu’Allah leur a distribués, sa­chant déjà le sort enviable réservé aux combattants qui ne les ont pas en­core rejoints, auquels toute crainte et toute peine seront épargnées. (170) Es se réjouissent des bienfaits et de la grâce d’Allah et de ce qu’Allah ne laisse rien perdre aux fidèles de leurs récompenses. (171) Les fidèles qui ont répondu à l’appel d’Allah et du Prophète, bien que l’adversité les ait frap­pés. A'ceux d’entre-eux dont la conduite et la foi auront été exemplaires, une récompense magnifique est réservée. (172tLes fidèles qui, lorsqu’on est venu leur dire: «Vos adversaires s’arment contre vous, prenez-garde», ont vu leur foi se décupler et ont dit: «Allah nous suffit, c’est le meilleur des protecteurs». (173) Ceux-là sont rentrés dans leurs foyers, comblés des bienfaits et de la grâce d’Allah. Aucun mal ne les a atteints. Ils ont suivi les commandements d’Allah, Allah dont la grâce est infime. (174) Ces mau­vaises nouvelles, c’est l’œuvre de Satan, qui toujours fait entrevoir des dan­gers à ses adeptes. Ne vous laissez pas ébranler. Craignez-moi si vous êtes croyants»(175).

Dieu fait connaître aux hommes que les martyrs, s’ils ont été tués dans ce monde, leurs âmes sont vivantes dans la demeure de ia stabi­lité.

Au sujet des hommes que le Prophète -qu’Allah le benisse et le salue- avait envoyés aux habitants de «Bir-Ma‘ouna» Anas Ben Malek raconte: «Je ne connais pas si leur nombre était quarante ou soixante- dix, l’Ênvoyé de Dieu -qu’Allah le benisse et le salue- les a envoyés au «Bir-Maouna» (un certain puits) qui appartenait à Amer Ben Toufaïl Al- Ja'far. Ces gens-là, qui étaient des compagnons de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le benisse et le salue-, campèrent dans une grotte qui sur­plombe le puits. Certains dirent aux autres: «Qui de vous est prêt pour communiquer le message du Prophète -qu’Allah le benisse et le salue-

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aux habitants de cet endroit?» Abou Mllhan Al-Ansari se leva et dit: «Moi».

Il sortit de la gn>tte et se dirigea ver&les demeures et, arrivé tout près d’elles, il s’écria: «O habitants de Bir Maouna, je suis l’émissaire de l’Envoyé de Dieu, j’atteste qu’il n’y a d’autre divinité que Dieu et que Mouhammad est Son serviteur et Son Envoyé. Croyez en Dieu et en Son Prophète» Un homme apparut du côté d’urie maison et lui jeta une lance qui perça son flanc et sortit de l’aube. Abou Milhan dit alors: « J ’ai réussi, Je jure par le Se^neur de ia Ka‘ba». Les habitants de ce lieu sui­virent les traces d’Abou Milhan jusqu’à ce qu’ils arrivèrent à la grotte et Amer Ben Ai-Toufall tua les compagnons d’Abou Milhan.

Au sujet de ces fidèles qui ont été massacrés Anas Ben Malek a dit que des versets du Coran furent descendus, dont le sens est le sui­vant: «Faites connaître à nos concitoyens que nous avons rencontré notre Seigneur, II est satisfit de nous et nous sommes satisfaits de Lui». Les fidèles avaient Hi et récité longtemps ce verset, puis il fut abrogé et substitué par celui-d: «Ne croyez pas qiK ceux qui ont été tués au service d’AUah soient morts. Non, ils sont vivants. Us sont auprès d’Al­lah qui pourvoit à tous leurs besoins».

Mouslim a mentk>nné dans son Sahih que Masrouq demanda à Ab­dullah de lui interpréter ce verset: «Ne croyez pas que ceux qui ont été tués au service d’Allah...», il lui répondit: «Nous avons déjà posé la même question à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le benisse et le salue- et il nous dit: «Leurs âmes sont dans les gésiers d ’oiseaux verts qui ont des abris comme des lanternes supendues au Trône. Ils parcourent le Paradis à leur gré puis reviennent le soir pour s ’abriter dans ces lanternes. Dieu les observe et leur derrumde: «Désirez-vous quelque chose?» Ils lui répondent: «O Sei­gneur, quelle chose désirons-nous encore alors que nous parcourons dans tous les coins du Paradis?». Mais, voyant que Dieu ne les laisse pas sans Lui de­mander quelque chose, ils Lui disent: «O Seigneur, nous désirons être rame­nés à la vie et retournés au bas monde afin d ’être tué de nouveau dans Ta voie». Lorsque Dieu constate qu’ils n'ont besoin de rien. Il les laisse tranquil- les»<^K

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Jaber raconte: «L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le benisse et le salue- me dit: «Sais-tu que Dieu a ramené ton père à la vie et lui dit: «De­mande-moi ce que tu veux» li Lui répondit: «Rends-moi à la vie pour que je sois tué encore une fois dans Ton chemin» Dieu lui répondit: « J ’ai décrété que-les martyrs- ne reviendront plus au bas monde».

Jaber raconte aussi: «Lorsque mon père fut tué, je le pleurai en découvrant son visage. Les compagnons m’interdisaient mais le Pro­phète -qu’Allah le benisse et le salue- ne le faisait pas, il me dit: «Ne le pleure pas car les anges ne cessèrent de l’envelopper de leurs ailes jusqu’à ce que son âme fut élevée au ciel».

Les rapporteurs des hadiths ont relaté plusieurs versions concer­nant le père de Jaber et les autres martyrs et qui, d’ailleurs, ne diffè­rent l’un de l’autre que dans les petits détails. Ce qu’il faut retenir consiste à savoir que Dieu honore le martyr et lui accorde un grand mérite. Son âme parcourt le Paradis, se délecte à cueillir de ses fruits, jouit de la plus haute considération divine et voit ce que Dieu a pré­paré aux croyants. Selon un hadith: «L ’âme du croyant prendra la forme d’un oiseau au Paradis. Quant aux âmes des martyrs, elles sont dans des gésiers d’oiseaux verts, et la différence entre les deux, est que ces dernières s’envolent et parcourent là où elles voudront.

«Heureux des bienfaits qu’Allah leur a distribués...» jusqu’à la fin du vei^et: signifie que les martyrs qui sont tués en combattant dans le sentier de Dieu seront pourvus de toutes sortes de bienfaits et de la grâce magnifilque du Seigneur, \^vront dans un grand bonheur, se ré­jouiront parce qu’ils constatent que ceux qui viendront après eux n’éprouveront aucune crainte ni chagrin, et ils ne regretteront rien de ce qu’ils ont laissé dans le bas monde.

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«Les fidèles qui <mt répondu à d’Allah et do P ro^ te, bim queFadyersité les a frayés» Ce verset fut révélé à la suite de la bataille de «Hamra Al-Assad», car en ce jour-là, après que les polythéistes aient accablés les fidèles de quelques pertes, irs retoumèrent vers leur pays mais, chemin disant ils regrettèrent de n’avoir pas conquis Médine pour mettre fin à la propagation de l’Islam. Ayant eu vent de cet événe­ment, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le benisse et le salue- demanda aux musulmans de s’élancer à leur pousuite pour les efhrayer et leur mon­trer qu’ils sont encore très forts. Parmi les fidèles qui ont pris part à la bataille de Ouhod, seul Jat>er Ben Atxluliah était autorisé à être avec les hommes qui poursuivaient les polythéistes, comme nous allons te relater plus loin.

Ikrima, de sa part, raconte «Après la t>ataille de Ouhod et le retour des polythéistes à leur pays, leurs concitoyens leur dirent; «Vous avez mal agi car vous n’avez pas tué Mouhammad ni avez fàit des captives parmi les musulmanes. Retoum^^ Ayant eu vent de ces propos, l’En- voyé de Dieu -qu’Allah le benisse et le salue-, envoya les fidèles à la poursuite des polythéistes. Arrivés à Hamra Al-Assad, ils ne trouvèrent personne car les infidèles avaient dit: «Nous reviendrons l’année pro­chaine pour attaquer les musulmans». A la suite de cet événement qui a été compté en tant qu^expédition,' Dieu révéla ce verset; «Les fidèles qui ont répondu a l’appeLfAllali et da Pro^iète..^.

Ibn Ishaq rapporte que Abou As-Saêb l’affranchi de ‘Aicha Bent Othman a raconté: «Parmi ceux qui ont pris part à la bataille de Ouhod avec l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le benisse et le salue- un homme a dit: «Mon frère et md prîmes part à la bataille de Ouhod et fumes tout deux blessés. Entendant l’appel du Prophète ^ u ’Allati le benisse et le salue- pour aller à la poursuite des impies, je dis à mon frere: «Allons- nous rater une expédition que nous devions l’accomplir en compagnie de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le t)enisse et le salue-, non par Dieu,» à savoir que nous n’avions aucune monture pour la monter; et chacun de nous éprouvait la douleur de ses blessures. Comme les miennes étaient moins graves, je dus porter mon frère sur mon dos à chaque fois que je pouvais le faire jusqu’à notre arrivée à l’endroit désigné».

La bataille de Ouhod eut lieu au mois de ChawaI. Les commer­çants venaient à Médine au mois Dzoul-Qo‘da et avant leur arrivée, iis

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campaient auprès du petit puits de Badr (Badr Al-Soughra). En cette année ils y arrivèrent après la bataille de Ouhod alors que les fidèles avaient été atteints par cette infortune, et ils s’en étaient plaint auprès du Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- qui appela les fidèles à sortir avec lui à la poursuite des polythéistes. Arrivé à Hamra Al As­sad, il dit aux fidèles: «Ils lèvent le camp maintenant mais l’année pro­chaine, quand ils viendront pour faire le pèlerinage, ils seraient incapables de l’emporter» Satan inspira alors à ses adpetes: «Vos ad- yersaires s’aiment contre vous, ^enez-garde».

Al-Hassan Al-Basri, en commentant ce verset: «Les fidèles qni ont répondu à T a j^ d’ADah et de Son Prophète» a dit «Après qu’Abou Sou­fian et ses compagnons éûent infligé les musulmans de certaines per­tes et rotoumèrent à leur pays, l’Envo;^ de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- dit aux fidèles; «Abou Soufian s’est retourné et Dieu a jeté la frayeur dans son cceur. Qui se porte volontiers pour l’attaquer?» Lui, Abou Bakr, Omar, Othman, Ali et une Ibule des compganons se mirent alors à la poursuite d’Abou Soufian. Etant informé de cette contre at­taque, Abou Soufian rencontra tme caravane et dit aux commerçants; «Repoussez Mouhammad et voie recevrez telle et telle chose, dites-lui que j’ai préparé une grande armée et j ’irai à leur rencontre». Les commerçants transmirent le message à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah te bénisse et le salue- qui leur répondit: «ADah mhb suffit, c’est le melDrar protecteur» et c’est à cette occaaon que ce verset fut révélé.

Ibn Abbas a dit que lorsqu’Abraham fut jeté au feu, il s’écria: «Al­lah nous suffit, c’est ie meilleur protecteur», ainsi Mouhammad -qu’AI- lah le bénisse et le salue- l’a déclaré quand on lui dit que les gens ont sûrement réuni leurs forces contre vous, craignez-les» Alors la foi des croyants augmentait et ils ne mettaient leur confiance qu’en Dieu.

Il a été rapporté dans un hadith: «Lorsque vous vous trouvez dans une situation diffidie et dans la gêne, dites; «AUah nous suffît, c ’est le meilleur protecteur».

«(>ax-là sont rmtrés dans lanrs foyers, comUés des bioifaits et de la grâce d’Allah. Anom mal ne les a atteints» cela signifie que lorsque les fidèles se sont fiés à Dieu, Il comt)la leur besoin et les défendit contre le mal de leurs adversaires, ainsi ils purent retoumer chez eux en tran­quillité. Quant aux bienfaits dtés dans le verset, Ibn Abbas raconte

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qu’une caravane de marchandises passa, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- les acheta et en fit un grand bénéfice qui les parta­ge entre ses comapaons.

«Ces maayaises nouvelles, c’est l’œuvre de Satan, qui toujours fait en­trevoir ses dangers a ses adeptes» c’est à dire que le démon effraye les gens par ses suppôts et qu’il sont si puissants et peuvent leur nuire mais Dieu dit aux croyants, en répondant aux agissements de satan: «Ne vous laissez pas ébranler. Craignez-moi si vous êtes croyants». Donc les fidèles ne doivent que se fier à Dieu et ne rechercher un refuge qu’auprès de Lui car c’est Lui qui leur suffit et leur accorde la victoire, comme II le montre dans un autre verset: «Dieu ne suffît-n pas à Son serviteur, alors que les gens te font pëur» [Coran XXXIX, 36J. Dieu ras­sure Ses serviteurs croyants et les exhorte à ne prendre aucun protec­teur en dehors de Lui, en mettant toute leur confiance en Lui, II leur accordera la réussite et la victoire. Plusieurs versets affirment cela dont nous citons à titre d’exemples ces quelques-uns:

- «Combattez les partisans de Satan, la cause de Satan est fragile» [Coran IV, 76].

- «Tels sont les partisans du Démon, Les partisans de Démons ne sont- ils pas perdus?» [Coran LVIII, 19].

- «Oui Dieu sauvera ceux qui l’assistent. Dieu est, en vérité, fort et puissant» [Coran XXII, 40].

- O vous qui croyez, si vous aidez Dieu, Il vous secourra») [Coran XLVIl, 7].

- Nous secourrons nos Prophètes et ceux qui auront cru durant leur vie en ce monde, comme le jour où les témoins se dresseront») [Coran XL, 51],

- Dieu a écrit: «Moi et Mes Prophètes, nous vaincrons sûrement» Dieu est fort et puissant») [Coran LVIII, 21].

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walâ yahzonka-l-la^na yusâri‘ûna fî-l-kufri ’innahum lay-yaAurû-L-Lâha say’an jurîdu-L-Lâhu ’alla yaj‘aia lahum h a ^ n fîl-’âhirati wa lahum ‘ad âbun ‘azîm (176) ’inna-l-ladîna-starawu-l-kufra bil ’imâni lay-yadurru-L- Lâha say’an wa lahum ‘adâbum ’alîm (177) walâ ya^banna-l-ladîna ka­farû ’annamâ numlî lahum hayrul-li ’anfusihim ’innamâ numlî lahum liyazdâdû ’itman walahum ‘adâbum muhîn(178) ma kâna-L-Lâhu liyad ara-l-mu’minîna ‘alâ mâ ’antum ‘alayhi ^ ttâ yamîza-l-habîta mina-t- tayyibi wamâ kâna-L-Lâhu liyutli‘akum ‘ala-l-gaybi wa lakinna-L-Lâha yajtabî mir-rusulihî may-yasâ’u fa ’âminû bi-L-Lâhi wa rusulihî wa ’in tu’minû wa tattaqû falakum ’ajnm ‘a:»m (179) walâ yahsabanna-l-ladîna yabhalûna bimâ ’âtâhumu-L-Lâhu min fadlihî huwa hayrl-lahum bal hu- wa sarrul-lahum sayutawwaquna mâ baMû bihî yawma-l-qiyâmati wa li- L-lâhi m irâtu-s-sam âwâti wa-l-’ardi wa-L-Lâhu bimâ ta‘malûna habîr(lSO).

Ne te laisse pas attrister par ceux qui se jettent dans l’impiété. Ils ne sauraient entamer la cause d’Allah. Allah les privera de toute part dans la vie future. Et ils encourront un châtiment terrible. (167) Ceux qui perdent leur foi pour devenir InfMèks ne font pas de tort à la caise d’ADali. Us en­courront un châtiment douloureux. (177) Que les infidèles ne croient pas que si nous les comblons de biens, ce soit pour leur être agréable. Nous ne les comblons de biens que pour qu’ils fassent eux-mêmes plus de mal. Ds lençourront un châtiment ignominieux. (178) Allah ne saurait laisser les fi­dèles dans l’état <w ils smt, sans distinguer entre ks mauvais et les bons. Il ne saurait, non plus, voues dividguer ses secrets. En vérité, Il dioisit ses Pro- ^lètes, comme n veut. Croyez en Allah et m ses Prophètes. SI vous croy» et si vous craignez. Il vous donnera une récompense magnifique. (179) Que

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ceux qui thésaurisent les biens qu’ils tiennent de la générosité d’Allah ne croient pas qu’ils fassent ainsi une action avantageuse. Loin de là, c’est un malheur pour eux. Au jour du jugement dernier, ils porteront, enroulés à leur cou, les biens qu’ils auront amassés. Allah est l’héritier des cieux et de la terre. H est informé de toutes vos actions. (180).

Comme le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- éprouvait un certain chagrin de voir les polythéistes se détourner de ses enseigne­ments en les appelant à Dieu et de se montrer rebelles et obstinés, Dieu le rassure qu’ils ne le nuisent en rien. Par sa sagesse, II ne veut leur réserver aucune part dans l’autre monde, et en plus, ils subiront un châtiment douloureux. Car ils ont troqué la foi contre l’infidélité. Ces gens-là qui persistent dans leur incrédulité ne doivent pas penser que le délai que Dieu leur accorde soit un bien pour eux, au contraire, II les laisse ainsi pour augmenter leurs péchés et ils ne subiront dans l’au- delà que le supplice le plus atroce. On trouve dans le Coran plusieurs versets qui confirment ce fait, lorsque Dieu dit par exemple; «Pensent- ils qu’en leur accordant des biens et des enfants, nous stimulons leur zèle pour le bien? Au contraire, ils n’en ont pas conscience» [Coran XXIII, 55 - 56] Et aussi ce verset: «Laisse-moi donc avec ceux qui traitent de men­songe ce discours; nous allons les conduire par étapes par oû ils ne savent pas.» [Coran LXVIII, 44] et cet autre: «Ne te laisse pas séduire par leurs richesses et par leurs enfants. Ces richesses et ces enfants, Allah ne les leur accorde que pour les faire souffrir au cours de cette vie périssable. Finale­ment, ils rendent l’âme, qu’ils sont encore infidèles» [Coran IX, 55].

Pour discerner les mauvais hommes des bons, il n’y a autre mo­yen que de les éprouver par une certaine infortune où fidèles et infidè­les seront dévoilés et connus: les croyants patients et les incrédules pervers. II s’agit de la bataille de Ouhod qui était cette épreuve pour les uns et les autres et où les hypocrites furent démasqués en trahis­sant le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- et en refusant de re­prendre le combat et la poursuite des polythéistes.

As-Souddy raconte à ce propos que certains dirent en ce jour-là: «Si Mouhammad est vraiment sincère et véridique, qu’il nous informe donc qui est le croyant et qui est l’infidèle parmi nous?» Dieu alors fit descendre ce verset: «Allah ne saurait, non plus, vous divulguer ses se­crets» C ’est à dire que Dieu seul tient et connaît tout le mystère dont la

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discrimination entre fidèles et incrédules. Il choisit aussi qui II veut par­mi Ses Prophètes, tout comme II dit dans un autre verset: « II connaît parfaitement le mystère, mais II ne montre à personne le secret de son mys­tère, sauf à celui qu’il agrée comme Prophète») [Coran LXXII, 26-27]. En­suite Il ordonne à Ses serviteurs de croire en Lui et en ses Messagers en leur obéissant et suivant les lois qu’ils apportent, ce qui sera très bénéfique pour eux.

Puis II critique les avares: «ceux qui thésaurisent les biens qu’ils tien­nent de la générosité d’Allah» sans les dépenser dans Son chemin et à Son service croyant que ce qu’ils amassent leur sera utile, bien au contraire, il sera un mal car, au jour du jugement dernier, ils porteront autour du cou tous les biens qu’ils auront amassés.

L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit à cet égard: «Celui à qui Dieu a accordé une richesse et n ’a pas payé la zakat ( l ’aumône légale) à son sujet, cette richesse lui apparaîtra au jour de la ré­surrection sous la form e d ’une couleuvre à la tête chauve munie de deux points (au-dessus de ses yeux) qui s ’enroulera autour de cou de cet homme, le prendra dans ses mâchoires et elle lui dira: «Je suis ta richesse, je suis ton trésor» Puis il récita: «Que ceux qui thésaurisent les biens.... jusqu’à la fin du verset». (Rapporté par Ahmed, Tirmidzi, Nassaï et Ibn Maja)^^K

Bien qu’Ibn Abbas a dit que ce verset a été révélé au sujet des gens d’Ecriture qui ne montraient pas clairement les Livres qu’ils te­naient de Dieu, la première interprétation s’avère plus correcte. Puis Dieu rappelle aux hommes que l’héritage des cieux et de la terre Lui appartient, qu’ils dépensent donc et donnent en aumône ce dont II leur a fait les dispensateurs, car en fin de compte, tout reviendra à Dieu qui connaît parfaitement ce que les hommes font.

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laqad sami'a-I^Lâhu qawla-l-ladîna qalû ’inna-L-Lâha faqîrun wa nateu ’agniyâ’u sanaktubu mâ qâlû wa qatlahumu-l-’ambiyâ’a bigayri Mqqin wa naqûlu dûqû ‘adâba-l-^rîq (181) dâlika bimâ qaddamat ’aydkikum wa ’anna-L-Lâha laysa bizallâmin lil-‘abîd (182) ’al-ladîna qâlû ’inna-L- Lâha ‘ahida ’ilaynâ ’alla nu’mina li rasûlin ^ tta ya’tiyanâ bi qurbânin ta’kuluhu-n-nâru qui qad jâ’akum fasulimi min qablî bi-l-bayyinâti wa bi-l-ladî qultum falima qataltumûhum ’in kuntum sâdiqîn (183) fa’in kad dabuka faqad kud^ba rusulum min qablika jâ’û bi-l-bayyinâti wa-z-zu- buri wa-l-kitâbi-l-munîr (184).

Allah a entendu ceux qui disent: «Allah est pauvre et nous sommes ri­ches». n prend note de leurs déclarations et de la mort ignominieuse qu’ils ont infligée aux Prophètes et II leur dira: «Eprouvez le supplice du feu» (181) Et cela en diâtiment de ce que vos mains ont perpétré. Allah ne punit jamais à tort les hommes. (182) A ceux qui disent: «Allah nous a recom­mandé de n’accepter pour Prophète que celui qui viendrait avec une of­frande que le feu du ciel consumerait aussitôt», réponds: «Bien des Proÿtôtes m’ont précédé qui ont fait des miracles et même celui dont vous parlez». Pourquoi les avez-vous mis à mort «i vous êtes de bonne foi?» (183) S’ils te traitent de menteur, dis-toi que les Prophètes qui t’ont pré­cédé ont subi le même sort, et pourtant ils ont opéré des miracles, apporté des FsauDKS et des livres divins (184).

Ibn Abbas raconte que lorsque ce verset; «Quiconque prête à Allah de bonne grâce, Allah de lui rend au centuple» [Coran II, 245] fut révélé, les juifs demandèrent: «O Mouhammad, ton Seigneur est-il devenu si pauvre qu’ii demande aux hommes de lui prêter?» Dieu alors leur ré­pondit par cette révélation: «Allah a entendu ceux qui disent: «Allah est IHuivre...».

Ibn Abbas raconte aussi; «Entrant dans la maison d’un ensei­

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gnant, Abou Bakr As-Siddiq trouva une foule des juifs qui entouraient un homme des leurs appelé Finhas, un de leurs docteurs en compa­gnie d’un autre appelé Achia'. Abou Bakr dit à Finhas; «Malheur à toi ô Finhas, crains Dieu et convertis-toi. Par Dieu, tu connais bien que Mou­hammad est un Prophète envoyé par Dieu et venu à vous apportant la vérité. Vous le trouvez cité chez vous dans la Torah et dans l’Evan- gile». Finhas répondit; «Par Dieu ô Abou Bakr, nous ne sommes plus des pauvres afin de recourir à Dieu, mais Lui, a besoin de nous. Nous ne L’implorons pas comme II nous implore, nous nous sommes suffis de Lui. Si vraiment II était riche, Il ne nous aurait pas demandé de Lui prêter comme votre Prophète prétend. Il nous interdit de pratiquer l’usure, mais par contre II nous accorde largement. S ’il était riche. Il ne nous aurait pas autorisé l’usure».

Abou Bakr, irrité, frappa violemment Finhas au visage et lui dit; «Par celui qui tient mon âme en Sa main, s’il n’y avait ce pacte entre nous, je t’aurais tranché la tête. O enenmi de Dieu, traitez-nous de menteurs si vous pouvez le faire et si vous êtes véridiques».

Finhas alla trouver ensuite l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- et lui dit; «Ô Mouhammad, regarde ce que ton compagnon a fait de moi» L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- de­manda à Abou Bakr la cause de son agissement, il lui répondit; «Ô En­vo yé de D ieu, cet ennem i de Dieu a proféré des paroles menstrueuses. Il prétend que Dieu est pauvre et eux sont riches. En­tendant cela, la colère s’empara de moi en vue de Dieu et je le frappai au visage». Mais Finhas renia d’avoir dit de choses pareilles. Dieu à cette occasion fit descendre ce verset; «AUah a entendu ceux qui disent: «Allah est pauvre et nous sommes riches».

Mais Dieu les menace et les avertit qu’il va consigner ces propos par écrit et II leur demandera compte parce qu’ils ont tué Ses Prophè­tes injustement dans le but d’aggraver leurs péchés, qui seront rétri­bués par un feu ardent pour prix de leurs mauvaises actions et de ce que leurs mains ont perpétré. Dieu certes, juge Ses serviteurs équita­blement et ne lèse personne.

«Ceux qui disent: «Allah nous a recommandé de n’accepter pour Pro­phète que celui qui viendrait avec une offrande que le feu du ciel consume­rait» Dieu par ce verset démentit les propos de ceux qui ont prétendu

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qu’il a conclu avec eux une alliance suivant laquelle ils ne croient en aucun Prophète tant qu’il ne leur a pas apporté une offrande que le feu consume. En d’autres termes qu’un des miracles de ce Prophète soit un feu qui descend du ciel et consume l’àumône faite par l’un des leurs. Mais Dieu charge Son Prophète de leur répondre: «Bien des Pro­phètes m’ont ^%cèdé qui ont fait des miracles» c'est à dire qu’ils leur ont présenté des signes et des arguments évidents «et móne celui dmit t o s

parlez? Pourquoi les avez-vous mis à mort» en les traitant de menteurs, en les confredisant et en vous montrant rebelles contre eux: «Si vous êtes de bonne foi?» et vous présumez que vous suiviez les enseigne­ments et la vérité qu'ils ont prêchés.

Puis Dieu a voulu réconforter Son Prophète et apaiser son cœur, II lui dit: «S ’ils te traitent de menteur, dis-toi que les Prophètes qui t’ont précédé ont subi le même sort, et pourtant ils ont opéré des miracles, ap­porté des Psaumes et des livres divins» c'est à dire les preuves évidentes, les feuillets et toutes les autres Ecritures venant du ciel.

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kullu nafsin ^ ’iqatu-l-mawti wa ’innamâ tuwaffawna ’ujûrakum yawma- 1-qiyâmati faman zu ^ d a ‘ani-n-nâri wa ’udUla-l-jannata faqad faza wa- mâ-l-^yâti-d-dunyâ ’illâ matâ‘u-l-gurûr (185) latublawunna fî ’amwâli- kum wa ’anfusikum wa latasma‘unna mina-l-ladîna ‘ûtû-l-kitâba min qablikum wa mina-l-ladîna ’asrakû ’adan katîran wa ’in tasbirû wa tatta­qû fa’inna ^lika min ‘azmi-l-’umûr (186).

Chaque âme pas«ra par les affres de la mort. Ce qui importe, c’est que vous receviez nos récompenses au jour de la résurrection. Celui qui échappera à l’enfer et entrera au paradis, sera le vrai vainqueur. La vie en ce bas monde n’est faite que de plaisirs éphémms. (185) Vous serez é ^ u - vés dans vos biens et dans vos personnes. Vous entendrez les gens d’Ecri-

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ture et les idolâtres tenir bien des propos désagréables sur yotre compte. Mais prenez patience et pliez>vous à Allah. C’est là, la seule attitude re- conunandable (186).

Aucune créature ne restera certainement pas en vie car tout périra et: <(La face de ton Seigneur subsiste, pleine de majesté et de munificence». Hommes, génies, anges et même les porteurs du Trône mourront. Dieu seul le Dominateur Suprême ne mourra pas. Comme rien n’exis­tait avec Lui, ainsi ríen ne subsistera à l’exception de Lui. Dans ce ver­set il y a une consolation pour les hommes qu’aucun d’eux ne sera étemel mais une fois son terme échu, il mourra comme toutes lés au­tres créatures. Au jour de la résurrection, ils seront rassemblés, jugés et rétribués selon leurs œuvres, et Dieu ne lésera personne.

Ali Ben Abi Taleb raconte que quand le Prophète -qu’Allah le bé­nisse et le salue- mourut, un personnage arriva, on entendait sa voix sans le j/oir, et leur dit; «Que la paix soit, sur vous ô habitants de cette demeure, ainsi que la miséricorde de Dieu est Ses bénédictions». Il ré­cita; «Tout homme goûtera la mort: vous recevrez sûrement votre rétri­bution le jour de la résurrection» Puis il dit; «En Dieu vous trouvez une consolation de toute chose perdue. Fiez-vous à Dieu et espérez Sa mi­séricorde. Car le vrai affligé est celui qui sera privé de la récompense. Que la paix de Dieu soit sur vous ainsi que sa miséricorde et Ses bé­nédictions». Jafar Ben Mouhammad a rapporté que Son père lui a dit en commentant ce récit; «Ali Ben Abi Taleb demanda alors à ceux qui étaient avec lui; «Connaissez-vous ce personnage? C ’est Al-Khadir - que Dieu le salue-».

Au jour du jugement dernier, quiconque sera préservé du feu et entré au Paradis, aura trouvé la plus belle récompense et le bonheur. A cet égard Abou Houraira rapporte que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «La grandeur de la place qu’occupe un fouet au Paradis est meilleur de ce bas monde et ce qu’il contient. Récitez si vous voulez: «Celui qui échappera à l’enfer et entrera au Paradis sera la vrai vainqueur». (Rapporté par Ibn Abi Hatem dont Vorágine se trouve dans les deux SahUt/^K

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Pour minimiser l’importance de ce bas monde et montrer qu’il n’est qu’une jouissance éphémère et trompeuse, Dieu dit: «La vie en ce bas monde n’est faite que de plaisirs éphémères» comme II le montre dans d’autres versets: «Tout ce qui vous a été donné n’est que jouissance éphé­mère de la vie de ce monde» [Coran XLII, 36] et: «Vous préférez la vie de ce monde alors que la vie dernière est meilleure et qu’elle durera plus long­temps» [Coran LXXXVII, 16 -17].

Dans un hadith, le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Par Dieu, ce bas monde par rapport à la vie future, est comparable à ce qu’un doigt puisse apporter lorsque l ’un de vous le plonge dans la mer».

«Vous serez éprouvés dans vos biens et dans vos personnes» un verset qui est pareil à celui-ci «Il n’est que trop vrai que nous vous exposerons de temps à autre à la peur et à la faim, que nous vous éprouverons dans vos biens...» [Coran II, 155]. Cela signifie que tant que le croyant est en vie, il sera éprouvé par la perte d’une partie de ses biens, d’un de ses enfants ou de ses proches parents, et cela ne sera que pour apprécier la femneté de sa foi et son endurance».

Dieu aussi dans le but de réconforter les fidèles qui ont émigré vers Médine en laissant biens et familles, et avant la bataille de Badr, leur dit: «Vous entendrez les gens d’Ecriture et les idolâtres tenir bien des propos désagréables sur votre compte». Mais en même temps II les ex­horte à supporter leurs méfaits, être cléments et à pardonner jusqu’à ce qu’il leur accorde une issue car la patience et la crainte révéren- cielle de Dieu «Sont la seule attitude recommandable».

A cet égard, Oussama Ben Zaïd raconte le récit suivant: «L ’En­voyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- monta sur un âne dont le bât était fait en velours fabriqué à Fadk, il prit en croupe Oussama Ben Zaïd (le rapporteur du hadith) pour aller visiter Sa'd Ben Oubada qui était malade et habitait chez Bani Al-Hareth Ibn Al-Khazraj, et ceci était avant la bataille de Badr.

Passant par une assemblée qui renfermait Abdullah Ben Oubay

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Ibn Saoul avant sa conversion à l’Isiam, et d’autres hommes musul­mans, des polythéistes les adorateurs des idoles et des juife. Il y avait également Abdullah Ben Rawaha. Quand la monture passa près de rassemblée et il y eut de la poussière, Abdullah Ben Oubay couvrit son nez f^r le pan de son vêtement et dit: «Ne nous couvrez pas de la poussière» L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- les sa­lua, s’arrêla près d’eux, descendit de sa monture et les invita à croire en Dieu en leur récitant un peu du Coran.

Abdullah Ben Oubay Ben Saloul lui dit; «Homme! Ce que tu viens de dire est merveilleux. Si c’est vrai, ne nous nuis pas dans nos as­semblées et retourne chez toi. Celui qui ira te voir, raconte - lui cela». Mais Abdullah Ben Rawaha objecta et dit; «Si, ô Envoyé de Dieu, viens nous rejoindre dans nos réunions car nous aimons cela».

Les musulmans, les idolâtres et les juifs se révoltèrent, s’injuriè­rent et furent sur le point d’en venir aux mains. Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- ne cessa de les calmer jusqu’à ce qu’ils devien­nent tranquilles. Puis il remonta sur son âne et continua son chemin jusqu’à ce qu’ils arriva chez Sa'd Ben Oubada et il lui dit; «Ô Sa‘d! N’as-tu pas entendu ce qu’a dit Abou Houbab- il voulait dire Abdullah Ben Oubay? 11 a dit telle et telle chose.» Sa'd Ben Oubada répondit; «Ô Envoyé de Dieu I Pardonne-lui et sois indulgent. Par celui qui t’a révélé le Livre, Dieu a apporté la vérité par cette révélation, car les ha­bitants de cette petite ville (Médine) avaient décidé de le couronner et de le prendre comme chef. Mais Dieu leur ayant refusé cela à la suite de la vérité qu’il t’a révélée, il a manqué ce couronnement et il a agi comme tu l’as vu».

L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- pardonna à ibn Oubay car les musulmans et l’Envoyé de Dieu pardonnaient aux poly­téhistes et aux gens de Livre comme Dieu leur a ordonné, et ils se montraient patients en supportant ce qu’ils subissaient de leur part jus­qu’à ce qu’ils reçurent l’ordre de Dieu pour les combattre.

Dieu exhorte les fidèles à être patients et pardonner à ceux qui leur nuisent, en montrant la raison quand II dit; «Beaucoup de gens du Livre, mûs par l’envie, souhaiteraient de vous perdre la foi après que vous l’avez eue, après que la vérité s’est manifestée à eux-mêmes. Excusez-les et

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pardonnez-lenr jusqu’à ce qu’Allah fasse connaître Sa volonté car II est tout-Puissant» [Coran II, 109].

L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- se demandait comment II pardonnait aux gens en obtempérant aux ordres divins jus­qu’à ce que Dieu le lui autorisât. Après L’expédition de Badr où les no­tables et vaillants parmi les Qoraïchites furent tués, Abdullah Ben Oubay Ben Saloul ainsi que des polythéistes et des idolâtres dirent (au sujet de ce pardon): «C ’est un ordre qui fut adressé à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et ie salue-. Prêtez-lui donc un serment d’al­légeance sur l’Islam. Les hommes alors se convertirent et firent ce ser­ment. II était rrarmal que quiconc]ue agissait équitablement envers les autres, ordonnait de faire le bien et interdisait le repréhensible, fût assu­jetti à un mal ou à une nuisance et qui devait par la suite patienter, endurer, demander l’aide de Dieu et revenir à Lui.

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Allah a reçu des gens d’Ëcriture la promesse qu’ils divulgueraient leur Livre et ne le tiendraient pas caché. Ils l’ont jeté par-dessus leurs épaules et l’ont échangé contre n’importe quoi. Quel honteux marché! (187) Que ceux qui s’extasient sur leurs actes et qui cherchent à être loués, même pour ce qu’ils n’ont pas fait, ne croient pas échapper au châtiment. Us subiront un

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châtiment douloureux. (188) Allah est Maître des cieux et de la terre, et II est tout-PuIssant. (189).

Dans ce§ versets on trouve un blâme et une menace adressés aux gens du Livre desquels Dieu a pris un engagement, par la bouche des Prophètes, de croire en Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le sa­lue- et d’annoncer son avènement afin que les hommes soient prêts pour recevoir son message, et au moment de son apparition, ils le sui­vront. Mais au lieu de faire une chose pareille ils se sont contentés d’acquérir un bien insignifiant et vil en dissimulant cette vérité et jetant cet engagement par-dessus leurs épaules. Quel détestable troc qu’ils ont conclu et quelle mauvaise allégeance. C ’est un avertissement adressé aux ulémas, théologiens et savants d’agir de la sorte. Ils doi­vent divulguer leur science sans en rien cacher et montrer le bon che­min aux gens afin qu’ils en profitent.

Dans un hadith authentifié le Prophète -qu’Allah bénisse et le salue- a dit: «Celui à qui on pose une question relative à une science et la dissimule, on mettra sur sa bouche une bride en feu au jour de la résurrec­tion». Et dans un autre hadith rapporté par Boukhari et Mousiim, il a dit; «Celui qui se vante posséder des choses qu’en réalité elles ne lui appar­tiennent pas, est comparable à celui qui porte de faux habits» (Rapporté par Boukhari et Mouslimÿ^K

On a rapporté que Manwan a dit à son domestique: «Ô Rafe’, va chez Ibn Abbas et dis-lui: «Si chacun de nous se réjouit de ce qu’il a fait et aime à être loué pour ce qu’il n’a pas fait, et sera châtié dans la vie future, alors nous subirons tous ce châtiment» (en faisant allusion au verset précité) Ibn Abbas répondit: «Ce verset ne vous concerne pas, car il a été révélé au sujet des gens du Livre, Puis il récita; «Allah a reçu des gens la promesse... jusqu’à la fin du verset. Ibn Abbas ajouta; «Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- avait demandé aux juifs une chose et ils la lui cachèrent en lui parlant d’autre chose. Ils croyaient qu’ils devaient être loués pour ce renseignement et ils furent réjouis de ce qu’ils avaient dissimulé en lui cachant la réponse».

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Mais d’après Abou Sa'id Al-Khôudri, l’interprétation de ce verset était la suivante: «Du temps de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- il y avait des hypocrites qui, lorsqu’il partait pour faire une expédition, restaient chez eux sans y prendre part en se réjouissant. Après son retour, ils lui présentaient leur excuses et aimaient à être loués pour ce qu’ils n’ont pas fait. Dieu à cette occasion fit cette révé- latoin.

Mouhammad Ben Thabet Al-Ansari rapporte que son père deman­da à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-: «O Envoyé de Dieu, je crains d’être perdu» - Pourquoi, lui répondit-il. - Dieu a interdit à l’homme, répliqua mon père, d’aimer à être loué pour ce qu’il n’a pas fait, quant à moi, j’aime à être loué. Il a interdit également la tartuferie, et j’aime la beauté. Il a interdit aussi d’élever nos voix au-dessus de la tienne, mais j’ai une voix forte.» L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- lui dit alors: «Serais-tu content à être loué, tué en martyr et entrer au Paradis?» - Certes pui, ô Envoyé de Dieu. Ainsi mon père vécut loué et fut tué en martyr le jour du meurtre de Moussailama l’im- posteuD).

Ces gens-là, concernés par les verset, ne croient pas qu’ils échap­peront au supplice du feu, bien au contraire, un châtiment très doulou­reux les attendra.

Dieu enfin rappelle aux hommes qu’il est le Maître des cieux et de la terre, puissant sur toute chose, qu’ils Le craignent et Le redoutent.

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’inna fî halqi-s-samâwâti wa-l-’ard wa-htilâfî-l-layli wa-n-nahâri la’âyâtil- li’ulî-l-’albâb (190) ’al-la^na yadkurûna-L-Lâha qiyâman wa qu‘ûdan wa ‘alâ junûbihim wa yatafakkaruna fî halqi-s-samâwâti wal-l’ar<£ rabbanâ mâ halaqta hâdâ bâtilan subMnaka faqina ‘adâba-n-nâr (191) rabbanâ ’innaka man tudhili-n-nâra faqad ’ahzaytahû wamâ li-z-zâlimîna min ’ansâr(192) rabbanâ ’innanâ sami‘nâ munâdiyan yunâdî li-l-’îmâni ’an ’âminû bi rabbikum fa’âmannâ rabbanâ fagfîr lanâ dunûbanâ wa kaffîr ‘annâ sayyi’âtinâ wa tawaffanâ ma‘a-l-’abrâr (193) rabbanâ wa ’âtinâ mâ wa‘attanâ ‘alâ rusulika walâ tuhzinâ yawma-l-qiyâmati ’innaka lâ tuhlifu- 1-mi‘âd (194).

La création des cieux et de la terre, la succession des nuits et des jours sont des preuves pour les gens qui méditent. (190) Les gens qui prient Allah, debout, assis ou couchés et pour qui la création des cieux et de la terre est*^ sijet de méditation, les gens qui disent: »«O Seigneur, Tu n’as pas créé tout cela en vain. Gloire à Toi. Préserve-nous de l’enfer? (191) Sei­gneur, celui que Tu précipites à l’enfer tombe dans l’ignominie. Les pervers ne pourront compter sur aucun secours. (192) Seigneur, nous avons entendu une voix qui nous conviait à croire en Toi. Nous avons cru. Pardonne-nous nos péchés, réponds pour nous des torts que nous avons causés aux autres et fais-nous mourir innocents. (193) Seigneur, donne-nous ce que Tu nous a promis par l’entremise de Tes apôtres. Fais que nous ne soyons pas humi­liés au jour de la résurrection. Toi qui ne manques jamais à Tes promesses (194).

La création des cieux et de la terre signifie l’immensité et la hau­teur des premiers, le baissement et l’épaisseur d# l’autre. On y trouve des choses fomnidables; des planètes, des astres, des mers, des mon­tagnes, des déserts, des arbres, des plantations diverses, des ani­maux, des minerais qui sont tous au sen/ice de l’homme.

«La succession des nuits et des jours» c’est à dire les uns se succè­dent aux autres, ils s’allongent et s’écourtent suivant les saisons ou ils ont une durée égale, tel est le décret du Tout-Puissant, l’Omniscient.

Ce sont là des signes pour ceux qui sont doués d’intelligence, qui méditent, pensent et constatent la réalité des choses, non comme les sourds et les muets qui sont démunis de toute raison et dont Dieu les décrit dans ce verset: «Que de signes contiennent les cieux et la terre. Les hommes passent auprès d’eux et s’en détournent» [Coran XII, 105].

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Puis Dieu décrit les gens qui méditent: «qui prieat Allah, debout, as­sis ou couchés» c’est à dire en toute posture selon leur capacité phy­sique. II est cité dans les deux Sahihs que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit à ‘Imran beri Houssayn: «Prie debout, si tu ne peux pas, prie assis et si tu es aussi incapable de le faire, prie couché» Donc ces gens-là ne cessent d’exercer leurs pratiques religieuses, en toute circonstance, soit en public, soit en leur for intérieur. Ils méditent sur la création des cieux et de la terre en s’apercevant de la sagesse du créateur. Son pouvoir. Sa sdence et Sa miséricorde. Al-Darani a dit à cet égard: «Je ne quitte ma maison sans que ma vue ne tomt>e sur une chose dont j’en profite et j’en trouve une leçon». Quant Al-Hassan Al-Basri, il a dit: «Une heure de méditation vaut mieux qu’une nuit à prier durant».

Jésus -que Dieu le salue- a dit: «Le bonheur est accordé à celui dont ses paroles sont une mentiorT de Dieu, son silence une réflexion et sa vue pour en tirw une leçon».

Jésus -que Dieu le salue- a dit aussi: «Ô fils d’Adam, le faible, crains Dieu où que tu sois, sois faible en ce monde, fàis que tes de­meures soient les mosquées et les oratoires, entraîne tes yeux à pleu­rer, ton corps à endurer, ton cœur à réfléchir, et ne te préoccupe plus de ce que tu vas acquérir le lendemain».

Le prince des croyants Omar Ben Abdul Aziz, se trouvant parmi ses compagnons, commença à pleurer. En lui demandant la cause, il répondit: « J ’ai médité ce bas monde, ses délices et ses bonheurs et j’én ai tiré plusieurs leçons: A peine ses délices cessent, sa détresse commence. S’il n’y avait pas de morale pour ceux qui réfléchissent, il y aurait certainement des avertissements pour ceux qui s’en rappellent».

A l’inverse de ceux qui ne prêtent pas attention aux signes qui se trouvent dans les cieux et sur la terre, ceux qui prient Dieu en Le men­tionnent à tout moment, méditent sur la créiition des cieux et de la terre et déclarent: «O Seigneur. n’aè pas créé tout cela en vain» c’est à dire: Tu n’as pas créé toutes çes créatures sans un but, mais au contraire, pour une raison logioue: pour rétribuer ceux qui font le bien d’après leurs actes, et pour rétribuer ceux qur^font le mal. Puis ces croyants-là chantent Sa pureté et s’écrient; «Gloire à Toi-Préserve-nous nous de l’enfer» Lui, qui a créé fout par la vérité et avec équité, qui est

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loin de tout défaut et vice, qu’il nous préserve du châtiment du feu, qu’il nous dirige vers les bonnes actions qui mènent au Paradis et nous éloignent de l’Enfer car; «Seigneur, celui que Tu précipites à l’enfer tombe dans l’ignominie. Les pervers ne pourront compter sur aucun se­cours».

Les fidèles disent aussi: «Seigneur, nous avons entendu un crieur qui nous appelle à la foi, qui n’est que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-, nous avons cru en lui, en son message et nous l’avons suivi, Seigneur, pardonne-nous nos péchés, dissiumule-les, efface nos fautes et mauvaises actions et rappelle-nous à Toi avec les bons et les justes. Seigneur, accorde-nous ce dont Tu nous a promis par l’intermé­diaire de Tes Prophètes et ne nous humilie pas au jour de la résurrec­tion devant tout le monde, car, en vérité, Tu ne manques jamais à Tes promesses.

Il a été affirmé que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le sa­lue- récitait les dix derniers versets de la sourate «La famille d’Imran» quand il se levait la nuit pour faire la prière nocturne. Ibn Abbas ra­conte: «Je passai une nuit chez ma tante maternelle Maimouna. L’En­voyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- (son époux) s’entretint avec elle durant une heure puis se coucha. Au troisième tiers de la nuit, il se leva, regarda le ciel et récita: La création des cieux et de la terre... jusqu’à la fin du verset. Puis il fit ses ablutions, se cura les dents et pria onze rak'ats. Bilal appela à la prière de l’aurore, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- sortit de chez lui à la mos­quée pour faire la prière avec les fidèles.

Dans un autre hadith rapporté par Ibn Abbas, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue- quitta son appartement vers la fin de la nuit, regarda le ciel et récita: «La création des cieux et de la terre... jus­qu’à la fin de la sourate, puis invoqua Dieu par ces mots: «Grand Dieu, m ets de la lumière dans mon cœur, de la lumière dans ma vue, de la lu­mière dans^mon ouïe, de la lumière à ma droite et à ma gauche, de la lu­mière devant m o te t derrière moi, de la lumière au-dessus de moi et au- dessous de moi et assigne-moi de la lumière au jour de la résurrection». (Rapporté par Ibn Mardaweih/^K

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‘Ata raconte: «Nous nous rendîmes Ibn Omar, Oubayd Ben Ou- mayr et moi chez Aicha -que Dieu l’agrée- et nous entrâmes chez elle alors qu’un voile nous séparait. Elle dit à Oubayd: «Ça fait longtemps qu’on ne t’a pas vu.» II lui répondit: «C ’est vrai. Plus que l’absence dure, l’envie de la rencontre sera plus intense». Ibn Omar dit alors: «Laissons cela. Raconte-nous ô Aicha la chose la plus étonnante que tu as vue de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-» Elle pleura et répondit: «Oh, toute sa vie était étonnante: Je me rappelle qu’une nuit -qui m’était consacrée - il entra chez moi et nous nous en- laçames puis il me dit: «Laisse-moi cette nuit adorer Dieu». Je lui ré­pondis: «Par Dieu, j’aime être tout près de toi comme j’aime que tu adores ton Seigneur».

II se leva, prit un peu d’eau contenu dans une outre et fit ses ablu­tions, puis il pria et pleura si longtemps que ses larmes mouillèrent sa barbe. (1 se prosterna ensuite en pleurant et ses lanmes coulèrent sur le sol. Enfin, la prière terminée, il s’étendit sur son flanc et pleura jus­qu’ ce que Bilal arriva pour l’avertir que c’est le moment de ia prière de l’aurore. Bilal demanda à l’Envoyé de Dieu -qu’Aliah ie bénisse et ie salue-: «Pourquoi pleurs-tu et Dieu t’a pardonné tes fautes antérieures et futures?» il lui répondit: «Malheur à toi ô Bilcd: Pourquoi ne pleuré-je pas alors que cette nuit J ’ai repu cette révélation: «La création des cieux et de la terre, la succession des nuite et des jours sont des preuves pour les gens qui méditent». Puis ii dit: «Malheur à celui qui récite ce verset sans méditer sur sa profonde signification».

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fastajâba lahum rabbuhum ’annî lâ ’u^‘u ‘amala ‘âmilim minkum min d akarin ’aw ’uatâ ba‘ kum mim-ba‘Æn fa-l-ladîna hâjarû wa ’uhrijû min diyârihim wa ’ûdû fî sabîlî wa qâtalû wa qutilû la ’ukaffiranna ‘anhum sayyi’âtihim wa la’udhilannahum jannâtin tajrî min tahtiha-l-’anhâru t awâbam min ‘indi-L-Lâhi wa>L-Lâhu ‘indahû husnu-t-tawâb (195).

Allah a exaucé leurs prières et leur a dit: «Je ne ferai perdre à aucun d’entre vous, hommes ou femmes, le bénéfice de ses actions. Vous êtes issus les uns des autres. Ceux qui auront souffert pour ma cause, qui auront combattu ou auront été tués à Mon service, ceux-là, J’absoudrai toutes leurs fautes. Je les recevrai dans des jardins où courent des eaux vives, en marque de récompense de leur Seigneur. C’est Allah qui décerne les meil­leures récompenses. (195).

Oum Salama rapporte: «Je demandai à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-: «Je ne trouve pas dans le Coran jusqu’à pré­sent un verset qui fait allusion aux femmes qui ont fait l’hégire (l’émi- gration)?» Dieu alors fit descendre ce verset: «Je ne ferai perdre à aucun d’entre v o ik , hommes ou femmes, le bénéfice de ses actions». En ef­fet Oum Salama, selon les dires des Médinois, était la première femme parmi les émigrés (Mouhagirins).

Le verset siginifie qu’après la prière des fidèles et leurs invoca­tions, Dieu leur informe qu’il les a exaucés car II n’est pas loin d’eux comme le montre ce verset: «Si mes serviteurs te questionnent sur moi, dis-leur que je suis près d’eux» [Coran II, 186]. Il ne laisse pas perdre l’action d’un homme ou d’une femme, mais II rétribue à chacun la ré­compense qu’il mérite selon ses œuvres, ils sont tous égaux à Ses re­gards. Il a réservé le Paradis, la plus belle récomepense à:

- «Ceux qui auront émigré» en laissant les demeures des polythéis­tes pour se diriger vers la demeure de la foi, et en délaissant familles, biens et proches...

- «qui auront souffert pour ma cause» c’est à dire leur seul péché était la foi en Dieu seul, une profession qui n’a pas plu aux impies dont leur comportement vis-à-vis d’eux était maléfique. Dieu a dit à ce pro­pos: «Ils expulsent le Prophète et vous-mêmes, parce que vous croyez en

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Dieu, votre Seigneur» [Coran LX, 1] et; «Ils ne leur reprochaient que d’avoir cru en Dieu le Tout-Puissant, celui qui est digne de louanges» [Co­ran LXXXV, 8].

- «qui auront combattu ou auront été tués à mon service» c’est là le plus grand sacrifice qu’un fidèle puisse accomplir dans la voie de Dieu. Selon un hadith authentifié cité dans les deux Sahihs; «Un homme de­manda; «O Envoyé de Dieu, si je mourais en combattant dans le che­min de Dieu, mes péchés me seront-ils pardonnés?» - Oui, lui répondit-il, si tu meurs dans le chemin de Dieu tout en étant constant et es­pérant avec fo i la récompense, et en état d ’attaque et non plus de fuite». Puis l’Envoyé de Dieu -qu’Allah lé bénisse et le salue- s’interrogea; «Répète la question?» L’homme lui répéta la question, et le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue- de lui dire: «Oui (toutes les fautes seront effacées) à l ’exception de la dette, car c ’est Gabriel qui vient de me le dire» (Rapporté par Boukhari et MousBm)^^K

Dieu promet à ces gens-là de leur pardonner leurs péchés, de les faire entrer au Paradis où coulent des ruisseaux dont l’eau est incor­ruptible, des ruisseaux de lait au goût inaltérable, des ruisseaux de vin, délices pour ceux qui en t>oivent et des ruisseaux de miel purifié, ils y trouveront ce qu’œil n’a vu, oreille^n’a entendu et esprit humain n’a imaginé. Telle est leur récompense de la part de Dieu qui a les plus belles récompenses pour Ses fidèles.

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lâ yagurrannaka taqalluba-l-ladîna kafarû fî-l-bilâd (196). matâ'un qali- lun tumma ma’mawhum jahannama wa bi’sa-l-mihâd (197) lâkini-l-lad îna-t-taqaw rabbahum lahum jannâtun tajrî min tahtiha -l-’anhâru

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halidîna fihâ nuzulam min ‘indi-L-Lâhi wamâ ‘inda-L-Lâhi hayru-1- lil’abrar (198).

Ne Sois pas impressionné de voir les infidèles parcourir à leur aise dans le pays. (196) Leur bien-être est éphémère. Us sont voués à l’enfer. Et quel triste séjour. (197) Par contre, ceux qui craignent leur Seigneur, au­ront pour séjour des jardins arrosés d’eau vive, séjour éternel et aménagé des mains mêmes d’AUah. Ce qui émane d’AUah est sans prix pour les jus- tes.(198).

Cela signifie: ne te trompe pas à ce que les Impies parcourent le pays à leur aise, délectent de ses fruits et vivent dans l’aisance et le bien-être. Toutes ces délices ne tarderaient pas à disparaître car elles ne constituent qu’une jouissance éphémère. Bientôt ils auront la Gé­henne comme détestable demeure étemelle. Dieu a montré le cas des incrédules dans plusieurs versets du Coran dont on tire ces quelques- uns:

- «Seuls les Incrédules discutent les signes de Dieu. Que leur agitation dans ce pays ne te trouble pas» [Coran XL, 4].

- «Ephémère sera leur réussite en ce monde. Finalement, Ils nous fe­ront retour. Puis nous leur infligerons un châtiment exemplaire pour les pu­nir de leur Impiété» [Coran X, 70].

- «Nous les laisserons jouir peu de temps de la vie de ce monde, nous leur ferons endurer, ensuite, un terrible châtiment» [Coran XXXI, 24].

- «Accorde donc un délai aux incrédules; accorde-leur un court délai» [Coran LXXXVI, 17],

Mais les croyants à qui Dieu a fait la belle promesse, verront l’ac­complissement car ils trouveront leur récompense auprès de leur Sei­gneur, un Paradis où coulent les ruisseaux, quelle manifique demeure pour l’étemité à ceux qui sont pieux et bons.

Abou Ad-Darda' disait souvent: «La mort ne sera que du bien tant au croyant qu’à l’infidèle. Quiconque ne me croit pas. Dieu dit: «Ce qui émane d’AUah est sans prix pour les justes» comme II dit aussi: «Que les infidèles ne croient pas que si nous les comblons de Mens, ce soit pour leur être agréable. Nous ne les comblons de biens que pour qu’ils fassent eux- mêmes plus de mal. Ils encourront un châtiment ignominieux») [Coran III, 178].

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wa ’inna min ’ahli-l-kitâbi lamay-yu’minu bi-L-Lâhi wamâ ’unzila ’ilay- kum wamâ ’unzila ’ilayhim hâsi‘îna li-L-lâhi lâ yastarûna bi ’âyâti-L-lâhi t amanan qalîlan ’ulâ’ika lahum ’ajruhum ‘inda rabbihim ’inna-L-Lâha sarî‘u-l-Wsâb (199) yâ ’a j^h â-l-la^a ’âmanû-sbirû wa sâbirû wa râbitû wattaqû-L-Lâha la'allakum tufliMn (200).

Parmi les gens d’Ecriture, il en est qui croient en Allah, et à la fois à ce qu’n vous a révélé et ce qu’il leur a révélé. Entièranent soumis à Allah, ils ne trafiquent pas de ses enselgnemrats pour un miséraUe profit. Os trou­veront leurs récompenses auprès de leur Seigneur qui régie rapidement ses comptes. (199) Croyants, soyez patients; rivalisez de patience, soyez sur le qui-vive et craignez Allah, si vous voulez être hrarenx)>(200).

Parmi les gens du Livre, il y a des hommes qui ont cru en Dieu, à ce qu’il a été révélé à Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue- et à ce qu’il leur a été révélé dans leurs propres Livres, ils se sont sou­mis à Dieu, ont suivi Ses enseignements, obtenipéré à Ses ordres, ne font pas un troc misérable en échangeant la foi contre un bien éphé­mère de ce monde, et surtout ils ne cachent pas ce qui a été men­tionné dans leurs Livres quant à l’avènement de Mouhammd -qu’Allah ie bénisse et ie salue-, ses qualités, sa description, son message et sa communauté. Ces gens-là sont l’élite qu’ils soient juifs ou chrétiens. A leur sujet le Seigneur a révélé plusieurs versets dont on cite à titre d’exemple ces quelques uns;

- «Ceux auquels nous avions donné le livre avant ldi, croiait en celui-ci» [Coran XXVIII, 52].

- «Ceux à qui nous avons donné le Livre et qui le récitent avec la foi qu’il convient, ce sont-là les vrais adeptes du Livre» [Coran II, 121].

- «n existe, chez le peuple de Moü«, une communauté dont les mem­

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bres se dirigent selon la vérité grâce à laquelle ils observent la justice» (Coran VII, 159].

- «Les gens d’Ecriture ne sont pas tous seaiblables. Il y en a parmi eux qui ont le cœur ferme, qui passent leurs nuits à lire les versets d’Allah et a se prosterner» [Coran Itl, 113].

- «Oui, ceux qui ont déjà reçu la science tombent prosternés sur leurs faces lorsqu’on leur lit le Coran. Ils disent: «Gloire à notre Seigneur! La promesse de notre Seigneur s’est accomplie» [Coran XVII, 107-108].

Tout cela s’applique à une minorité des juifs dont Abdullah Ben Salam et ses semblables parmi les docteurs mais, de toute façon, leur nombre n’a pa dépassé les dix.

Quant aux chrétiens, il en est plusieurs qui ont été bien dirigés vers ia vérité comme Dieu le montre dans ce verset: «Tu constateras que le^ hommes les pliK hostiles aux croyants sont les juifs et les polytiiéis- tes. Tu constateras que les hommes les ]dus proches des croyants par l’ami­tié sont ceux qui disent: «Oui, nous sommes Chrétiens» [Coran V, 82] Ceux-là, Dieu leur accordera des jardins où coulent les ruisseaux où ils demeureront éternellement.

Dans un hadith auttientifié, il a été rapporté que Ja’far Ben Abi Ta­leb, lors de son émigration en Abyssinie avec ses compagnons, récita la sourate de Marie devant Négus en présence de ses patriarches et moines, et ceux-ci commencèrent à pleurer en entendant la récitation. A savoir aussi que lorsque Négus mourut, le Prophète -qu'Allah ie bé­nisse et le salue- annonça sa mort à ses compagnons et leur dit: «Un de vos compagnons en Abyssinie vient à mourir. Priez pour lui». Il sor­tit dans le désert, rangea les fidèles et firent ensemble la prière funé- naire sur Négus.

Abbad Ben Mansour rapporte qu’il demanda à Al-Hassan Al-Basri de lui interpréter ce verset: «Parmi les gens d’Ecriture, il en est qui croient en Allah etc...», il lui répondit: Ils sont les gens du Livre qui vi­vaient avant Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue- et pourtant, ils avaient cru en lui et connaissaient l’Islam. Dieu leur accorda une double récompense: pour leur foi et pour avoir suivi Mouhammad - qu’Allah le bénisse et ie salue- avant son message.

U est cité dans les deux sahihs que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le

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bénisse et le salue- a dit que trois hommes recevront une récompense double, parmi eux: «Un homme des gens du Livre qui a cru en son Pro­phète et en moi>/^K

«Us ne trafiquent pas de ses enseignements pour un misérable profit» il s’agit de quelques-uns, à l’inverse de l’autre majorité maudite, qui n’ont rien dissimulé de ce qu’il a été révélé dans leur Livre, mais ils l’ont pro­mulgué et divulgué. Ceux-là trouveront leurs récompenses auprès de leur Seigneur, car Dieu est prompt dans ses comptes.

«Croyants, soyez jtatients, rivalisez de patience, soyez sur le qui-vive» AI-IHassan Al-Basri a dit; «Dieu exhorte les fidèles à être patients en accomplissant leurs obligations religieuses dictées par l’Islam que Dieu a agréé comme étant leur religion. Its ne doivent plus s’en détourner ni dans une gêne ni dans une aisance, ni lors d’une affliction ni d’un bon­heur, ils ne meurent qu’en tant que musulmans soumis à Dieu. D’autre part, ils sont tenus de s’encourager mutuellement à la patience pour af­fronter leurs ennemis sans dissimuler leur foi.

Quant au terme arabe qui dérive du m ot% l^lou , il a deux significations dont chacune fut adoptée par une partie des ulé­mas et soutenue par plusieurs hadiths. Nous allons ci-après parier de chacune d’elles;

Première signification: c’est la persévérance dans les pratiques cultuelles et la fermeté de la foi. Ibn Abbas rapporte que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Vous dirai-je quelles sont les actions par lesquelles Dieu efface les péchés et élève de degrés! Elles sont: ^Les ablutions intègres malgré les circonstances difficiles, l ’accomplisse­ment des prières dans les mosquées et l ’attente d ’une prière suivante après l\icquittement de sa précédente. Voilà la fermeté (de la foi)», et il répéta c^tte dernière phrases trois ki\s».(Rapporté par Mousiim et Nassaï)^^K

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Abou Salama Ben Abdul Rahman raconte; «Un jour Abou Hourai­ra vint me voir et me dit «O fils de mon frère! Sais-tu la raison pour la­quelle fut révélé ce verset; «Croyants, soyez patients, rivalisez de patience, soyez sur le qui-vive?» Répondant par la négative, il reprit'; «Du temps du Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- les fidèles n’al­laient pas à la conquête des pays étrangers. II fut révélé au sujet des hommes qui fréquentent les mosquées, s’acquittent des prières à leurs moments déterminés et mentionnent et invoquent Dieu. «Soyez pa­tients» en accomplissant les cinq prières, «rivalisez de patience» en domptant vos passions et instincts. «Soyez sur le qui-vive» en demeu­rant dans les mosquées, «et craignez Allah» en remplissant tous vos devoirs, si vous voulez être heureux».

Un autre hadith a été rapporté par Jaber Ben Abdullah d’où on peut déduire qu’ii s’agit des ablutions et des prières.

Deuxième signification: il s’agit de la garde des postes et des lieux, et d’être en face de l’ennemi pour l’empêcher d’entrer aux pays musul­mans.

- Salman rapporte qu’il a entendu l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé­nisse et le salue- dire; «La garde d ’un jour et d ’une nuit (en combattant dans la voie de Dieu) vaut mieux que le jeûne d ’un mois en y priant toutes ses nuits. Si celui qui la fa it meurt, les bonnes œuvres qu’il avait coutume de les faire seront cumulées, il recevra les bienfaits (dans le Paradis) et se­ra en sécurité dans sa tombe (lorsque les deux anges viendront lui poser les questions». (Rapporté par Atuned/^K

Ouqba Ben Amer a rapporté que ie Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit; «Les œuvres de chaque mort seront scellées sauf celles de celui qui aura combattu dans la voie de Dieu, car ses enivres seront accrues jusqu’au jour de la résurrection, et il sera préservé contre le tourment de la tombe». (Rapportépar Ahmed)^^K

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Sahl Ben AL-Handhala raconte que ie jour de la bataille de Hou- naïn, les fidèles partirent en compagnie de l’Envoyé de Dieu -qu’Aliah le bénisse et le salue-. Le soir, voulant faire la prière, un cavalier arriva et lui dit: «O Envoyé de Dieu, je vous ai devancé et suis monté sur telle et telle montagne où j’ai vu toute ia tribu de Hawazen avec leurs biens, leurs troupeaux et leurs familles». Le Prophète -qu’Aliah le bé­nisse et le salue- sourit et répliqua «Tel est te butin que les musul­mans auront demain si Dieu le veut» Puis il dit: «Qui va nous garder cette nuit?» - Moi, Ô Envoyé de Dieu, s’écria Anas Ben Abi MIrthad. - Monte alors, lui dit-il,.en lui désignant un cheval. Anas le monta et s’approcha du Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- qui lui dit: «Sois en face de ce défilé de la montagne jusqu’à ce que tu les domi­nes mais ne pense guère à aucune .attaque».

Le lendemain matin, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le sa­lue- se dirigea vers son oratoire, pria deux rak‘ats et dit aux hommes: «Votre cavalier est-il revenu?» - Non, fut la réponse. Il retouma à son oratoire pour faire d’autre prière surérogatoire tout en regardant vers le défilé. La prière terminée, il dit aux hommes: «Réjouissez-vous, votre cavalier est arrivé». Nous regardâmdes à travers les arbres et vîmes en effet le cavalier qui fut de retour. Lorsqu’il fut devant le Prophète; il lui dit: «Je suis parti et monté sur la hauteur du défilé là où tu m’as or­donné de guetter l’ennemi. Mais le matin, je suis monté même sur le deuxième défilé de la montagne sans observer personne» L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- lui demanda: «As-tu descendu la nuit?» - Non, répondit-il, sauf pour faire la prière ou satisfaire un be­soin» Il lui dit: «Ça y est pour cette fois car tu as mal agi mais ne ia re­commence pas».

Abou Raihana a rapporté: «Nous étions dans une expédition avec l’Envoyé de Dieu -qu’Aliah le bénisse et le salue-. Passant la nuit sur une place élevée, nous fûmes atteints d’un vent glacial de sorte que certains creusèrent dans le sol pour s’abriter en se couvrant de leurs boucliers. Remarquant tout cela, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- demanda: «Qui se porte volontiers pour nous garder cette nuit afin que je lui invoque Dieu et qu’il obtienne le mérite de mon invo­cation?» Un Ansarien (Médinois) répondit: «Moi ô Envoyé de Dieu» - Approche-toi, lui ordonne-t-il. Lorsque l’homme fut tout près du Pro­phète -qu’Allah le bénisse et le salue-, celui-ci lui demanda: «Qui est-

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tu?» En lui donnant son nom, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- fit en sa fàveur une longue et men/eilleuse invocation.

Et Aisou Raihana de poursuivre: «Entendant cette invocation, je lui dis: «Et moi aussi je me porte volontiers pour monter la garde» - Ap­proche-toi, me dit-il. Je m’exécutai. - Qui est-tu? me demanda-t-il. Je m’appelle Abou Raihana, répondis-je. II m’invoqua Dieu mais d’une fa­çon moins importante que la première. Puis il dit: «Il est interdit au feu de toucher des yeux qui pleurent par crainte de Dieu et d ’autres qui gar­dent pour la cause de Dieu». (Rapportépar Ahmed et Nassaï)^^K

II est dté dans le Sahih de Boukhari que Abou Houraira a rapporté que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah ie bénisse et le salue- a dit: «Que le malheur tombe sur celui qui se fa it le serviteur du dinar, du dirham et du vêtement. Quand on lui dorme il est content et quand on lui refuse, il s ’ir­rite e t devient abattu. Si une épine transperce sa peau, il ne peut plus l ’ar­racher.

«Que le bonheur soit accordé à un serviteur qui tient son cheval par la bride (pour le combat) dans la voie de Dieu, ayant les cheveux hirsu­tes et les pieds couverts de poussière. S ’il est en garde, il est aux avant- postes. e t s ’il est à l ’arrière-garde. il est à Varrière-garde. S ’il demcmde on ne l ’écoute pas, e t s ’il intercède, on n ’accepte pas son intercession». (Rapporté par Boukhariy^K

On termine enfin par montrer le mérite du combat dans la voie de Dieu, en dtant ce hadith rapporté par Abou Houraira: «Un homme vint trouver l’Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- et lui dit: «Montre-moi une œuvre (dont le mérite) équivaut au combat dans la

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voie de Dieu». Il lui répondit: «Je ne trouve aucune», puis il lui ajouta: «Serais-tu capable quand le guerrier est parti pour combattre d ’entrer à la mosquée pour y prier sans se lasser, et jeûner sans rompre le jeûne?» O En­voyé de Dieu, répliqua l’homme, qui le pourrait?» Et l'Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue- de poursuivre: «Par celui qui tient mon âme en sa main, même si tu en étais capable, tu ne saurais atteindre le de­gré réservé aux combattants pour la cause de Dieu». (Rapporté par Bouk- hari)<^>

INDEX

Préface..................................................................... ................................. 3Sourate de l’Ouverture (Al-Fatiha).......................................................11Sourate de la Vache.............................................................................. 28Sourate de la famille d’Imran............................................................ 422

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