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45 I. GENERALITES A - Qu’est-ce qu’un séisme ? B - Comment se manifeste-t-il ? Un séisme est une vibration du sol causée par une fracture brutale des roches en profondeur créant des failles dans le sol et parfois en surface. Les séismes sont, avec le volcanisme, l'une des manifestations de la tectonique des plaques. L'activité sismique est concentrée le long de failles, en général à proximité des frontières entre ces plaques. Lorsque les frottements au niveau d'une de ces failles sont importants, le mouvement entre les deux plaques est bloqué. De l'énergie est alors stockée le long de la faille. La libération brutale de cette énergie permet de rattraper le retard du mouvement des plaques. Le déplacement instantané qui en résulte est la cause des séismes. Après la secousse principale, il y a des répliques, parfois meurtrières, qui correspondent à des petits réajustements des blocs au voisinage de la faille. Un séisme est caractérisé par : Son foyer (ou hypocentre) : c’est la région de la faille où se produit la rupture et d’où partent les ondes sismiques. Son épicentre : point situé à la surface terrestre à la verticale du foyer et où l’intensité est la plus importante. Sa magnitude : identique pour un même séisme, elle traduit l’énergie libérée par le séisme. Augmenter la magnitude d’un degré revient à multiplier l’énergie libérée par 30. 3 Le risque sismique Source : Prim.net 3 Le risque sismique Echelle de magnitude (échelle de Richter)

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I. GENERALITES

A - Qu’est-ce qu’un séisme ? B - Comment se manifeste-t-il ?

Un séisme est une vibration du sol causée par unefracture brutale des roches en profondeur créant desfailles dans le sol et parfois en surface.

Les séismes sont, avec le volcanisme, l'une desmanifestations de la tectonique des plaques. L'activitésismique est concentrée le long de failles, en général àproximité des frontières entre ces plaques. Lorsque lesfrottements au niveau d'une de ces failles sontimportants, le mouvement entre les deux plaques estbloqué. De l'énergie est alors stockée le long de la faille.La libération brutale de cette énergie permet de rattraperle retard du mouvement des plaques. Le déplacementinstantané qui en résulte est la cause des séismes. Aprèsla secousse principale, il y a des répliques, parfoismeurtrières, qui correspondent à des petitsréajustements des blocs au voisinage de la faille.

Un séisme est caractérisé par :

✗ Son foyer (ou hypocentre) : c’est la région de la faille où se produit la rupture et d’oùpartent les ondes sismiques.

✗ Son épicentre :point situé à la surface terrestre à la verticale du foyer etoù l’intensité est la plus importante.

✗ Sa magnitude :identique pour un même séisme, elle traduit l’énergielibérée par le séisme. Augmenter la magnitude d’undegré revient à multiplier l’énergie libérée par 30.

3 Le risque sismique

Source : Prim.net

3 Le risque sismique

Echelle de magnitude (échelle de Richter)

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Echelle d’intensité (Echelle MSK- EuropeanMacroseismic Scale)

✗ Son intensité :qui mesure les effets et dommages du séisme en un lieudonné. Ce n'est pas une mesure objective, mais uneappréciation de la manière dont le séisme se traduit ensurface et dont il est perçu. On utilise habituellementl'échelle MSK, qui comporte douze degrés. L'intensitén'est pas, contrairement à la magnitude, fonctionuniquement du séisme, mais également du lieu où la mesure est prise. En effet, les conditionstopographiques ou géologiques locales(particulièrement des terrains sédimentaires reposantsur des roches plus dures) peuvent créer des effets desite qui amplifient l'intensité d'un séisme. Sans effet desite, l'intensité d'un séisme est maximale à l'épicentre etdécroît avec la distance.

✗ La fréquence et la durée des vibrations :ces 2 paramètres ont une incidence fondamentale sur leseffets en surface.

✗ La faille provoquée (verticale ou inclinée) :elle peut se propager en surface.

Un séisme peut se traduire à la surface terrestre par ladégradation ou la ruine des bâtiments, des décalages dela surface du sol de part et d'autre des failles, mais peutégalement provoquer des phénomènes annexes tels quedes glissements de terrain, des chutes de blocs, uneliquéfaction des sols meubles imbibés d’eau, desavalanches ou des raz-de-marée (tsunamis : vaguessismiques pouvant se propager à travers un océan entieret frapper des côtes situées à des milliers de kilomètresde l’épicentre de manière meurtrière et dévastatrice).

Différents types d'ondes sismiques rayonnent à partird'un foyer, point où débute la fracturation. Elles setraduisent en surface par des vibrations du sol. Le pointde surface directement au-dessus du foyer s'appellel'épicentre du séisme. Un séisme se caractérise par lalocalisation de son épicentre, par la profondeur de sonfoyer, mais aussi par sa magnitude.

La tectonique des plaquesLa surface de la terre est constituée d'une douzaine deplaques tectoniques, de forme irrégulière et d'environ100 km d'épaisseur. Il existe trois types de mouvementsentre plaques : certaines s'écartent, d'autres convergentet enfin d'autres coulissent horizontalement.La plupartdes séismes se produisent aux limites de ces plaques.Moins de 10% des séismes surviennent à l'intérieurmême des plaques.

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Source : BRGM

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Alors que ces plaques se déplacent régulièrement, dequelques millimètres à quelques centimètres par an, lesfailles restent bloquées durant de longues périodes,puis elles coulissent brutalement rattrapant ainsi leretard accumulé et engendrant alors un séisme.

Comme plusieurs de ses voisins européens, la Francemétropolitaine est un pays à sismicité modérée.Cependant, malgré son éloignement relatif des zones deforte activité résultant de la collision entre les plaquesafricaine et eurasiatique (régions actives de l'Italie, de laGrèce, de la Turquie ou de l'Afrique du Nord), desséismes violents peuvent s'y produire et méritent d'êtrepris en considération.

Les phénomènes induits :- les mouvements de terrain :

les séismes peuvent provoquer des glissements deterrain et des chutes de blocs par modification desconditions de l'équilibre géotechnique. Ainsi un versantstable en situation statique peut se trouver en

déséquilibre sous sollicitation dynamique.

- la liquéfaction des sols :

dans certaines conditions de sollicitations dynamiques,certains sols, notamment des sables fins gorgés d'eaupeuvent perdre toute portance (principe des sablesmouvants). Les bâtiments fondés sur ces sols peuventalors subir des tassements importants et desbasculements.

- les avalanches :

selon le même principe, un séisme peut être déclencheurd'avalanches. La cohésion du manteau neigeux ou descouches de neige entre elles peut être rompue par lavibration occasionnée.

- les tsunamis :

les séismes, s'ils se produisent dans la mer ou àproximité de la côte, peuvent être à l'origine de raz-de-marée ou tsunamis. La plus importante caractéristiqued'un tsunami est sa capacité à se propager à travers unocéan entier.

✗ Les conséquences humaines : les séismes sont des phénomènes naturels pouvant êtretrès destructeurs. Les victimes humaines directes sontpour la plupart concernées par l'effondrement desbâtiments, les mouvements de terrain associés ou les

tsunamis dans le cas de séismes sous-marins. Mais lesgrands séismes destructeurs occasionnent égalementun grand nombre de victimes indirectes du fait desruptures de canalisation de gaz et des violents incendiesqui s'ensuivent. Les populations sans abri doiventparfois être déplacées vers des zones moins affectées,ce qui augmente encore le préjudice psychologique desvictimes.

C - Les conséquences sur lespersonnes et les biens

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Carte des principales plaques tectoniques et déplacements associés.La plupart des séismes ont lieu dans les zones de contact entre les plaques.

A Plaque Juan de FucaB Plaque des CocosC Plaque CaraibeD Plaque ArabiqueE Plaque des Philippines

Source : BRGM

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L'alerte préventive n'étant pas réalisable à ce jour, ilimporte de bien connaître les consignes de sécurité etde les respecter. En cas de séisme, les services desecours (qui ressentiront les secousses sismiques enmême temps que les populations touchées)procéderont le plus rapidement possible à la mise enoeuvre des moyens nécessaires pour leur venir enaide.

Avant le séisme, il faut :

• S'informer sur le risque, sa fréquence et sonimportance (mairie, préfecture, DDEA),• Prendre connaissance des mesures de sauvegarde,• Privilégier les constructions parasismiques,• Repérer les points de coupure du gaz, eau,électricité,• Fixer les appareils et les meubles lourds,• Éviter de placer des objets lourds sur des étagères,• Repérer un endroit où l'on pourra se mettre à l'abri.

En cas de séisme, il faut :

PENDANT la première secousse :

Rester où l'on est :

A l'intérieur : se mettre à l'abri près d'un mur, une

colonne porteuse ou sous des meubles solides,

s'éloigner des fenêtres, gagner un point en hauteur,

ne pas entrer dans un bâtiment endommagé.

A l'extérieur : ne pas rester sous des fils électriquesou sous ce qui peut s'effondrer (ponts, corniches,toitures...).

En voiture : s'arrêter si possible à distance deconstructions et de fils électriques et ne pas descendreavant la fin de la secousse.

Se protéger la tête avec les bras.

Ne pas allumer de flamme.

APRES la première secousse :

Après la première secousse, se méfier des répliques : ilpeut y avoir d'autres secousses. Évacuer le plus vitepossible.

• Ne pas téléphoner afin de laisser les réseauxdisponibles pour les services de secours,

• Couper l'eau, le gaz et l'électricité : ne pas allumerde flamme et ne pas fumer. En cas de fuite, ouvrir lesfenêtres et les portes et prévenir les autorités,

• Ecouter la radio pour connaître les consignes àrespecter et les précisions sur l'évènement,

• Évacuer le plus rapidement possible les bâtiments :il peut y avoir d'autres secousses (répliques),

• Ne pas toucher aux câbles tombés à terre,

• Ne jamais pénétrer dans les maisonsendommagées,

• Emporter les papiers personnels, des vêtementschauds, les médicaments indispensables ainsi qu'uneradio portative,

• Ne pas prendre l'ascenseur,

• S'éloigner de tout ce qui peut s'effondrer (marcherau milieu de la chaussée) et se tenir informer del'évolution de la situation en écoutant la radio,

• S'éloigner des zones côtières, même longtempsaprès la fin des secousses, en raison d'éventuels raz-de-marée,

• Ne pas aller chercher ses enfants à l'école, lesenseignants s'occupent d'eux,

• Si l’on est bloqué sous des décombres, garder soncalme et signaler sa présence en frappant sur l’objet leplus approprié (table, poutre, canalisation …).

D - Les consignes individuellesde sécurité

✗ Les conséquences économiques

et sur les biens :

les dommages matériels dépendent de l'amplitude et dela durée du mouvement du sol, ainsi que du mode deconstruction. Il peut s'agir de détérioration desstructures (fissuration) ou de destructions (écroulementdes bâtiments). Outre les habitations, les séismes ont unimpact très fort sur l'économie : destruction desinfrastructures (ponts, routes, voies ferrées , etc.),détériorations de l'outil de production (usines), rupturedes conduites d'eau, de gaz et d'électricité pouvantprovoquer incendies, explosions, électrocutions.

✗ Les conséquences environnementales :

les grands séismes peuvent occasionner desmodifications profondes de l'environnement. Pour lesséismes les plus forts, le jeu des failles peut faireapparaître des dénivellations ou des décrochements deplusieurs mètres, avec parfois changement total depaysage (vallées barrées par des glissements de terrainet transformés en lacs, rivières déviées, etc.). Dessources peuvent se tarir, de nouvelles peuventapparaître.

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Pendant

Après

Les réflexes qui sauvent :

Abritez-vous sous un meuble solide

Couper l’électricité et le gaz

N’allez pas chercher vos enfants à l’école :l’école s’occupe d’eux.

Ne téléphonez pas (sauf urgence),libérez les lignes pour les secours

Ne fumez pas, ne provoquez ni flamme ni étincelle

Evacuez le bâtiment Ecoutez la radio : pour connaître les consignes à suivre

Eloignez-vous des bâtiments et des zones instables

Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de la Mer :

http://www.prim.net

Institut des Risques Majeurs en Rhône-Alpes :

http://www.irma-grenoble.com

Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) :http://www.brgm.fr

Bureau Central Sismologique Français (BCSF) :

http://www.franceseisme.fr/

Réseau Sismologique des Alpes (SISMALP) :

http://sismalp.obs.ujf-grenoble.fr/

Le Plan Séisme :http://www.planseisme.fr/

Direction Départementale de l'Equipementet de l'Agriculture de la Haute-Savoie :http://www.haute-savoie.equipement-

agriculture.gouv.fr

E - Pour en savoir plus

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II. LE RISQUE SISMIQUE DANS LE DEPARTEMENT

A - La sismicité dans ledépartement

La sismicité en Haute-Savoie est liée à plusieurs failles plus ou moins actives résultant de la formation de l'arcalpin : la vallée de l'Arve (de Bonneville à Chamonix), Aiguille Rouge, Abondance, Vuache.

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11/03/1817 : Localisé à Saint Gervais-les-Bains d'intensité VII MSK.11/04/1839 : Localisé dans le secteur d'Annecy d'intensité VII MSK.29/04/1905 : Séisme important, d'intensité VIII MSK, etaccompagné de nombreux dégâts sur Chamonix et Argentière enparticulier.

17/04/1936 : A proximité de Frangy et d'intensité VII MSK.

25/01/1946 : Séisme du Valais d'intensité VI, et particulièrementviolent en Haute-Savoie, notamment à Saint Gervais-les-Bains.

29/05/1975 : A proximité de Chaumont d'intensité V-VI.12/06/1988 : Séisme IV-V dans les aiguilles Rouges ressenti dansla vallée de Chamonix.14/12/1994 : Séisme de magnitude 4,5 (intensité VI) avecépicentre à Entremont qui occasionna quelques dégâts dans larégion de la Clusaz.15/07/1996 : Séisme d'Epagny de magnitude 4,9 (intensité VII-VIII) :Le 15 juillet 1996, à 2H13 heure locale, unséisme de magnitude de 4,9 a secoué la Haute-Savoie et sesabords. Ce séisme a engendré de nombreux dégâts(principalement chutes de cheminées et fissurations de cloisonset bâtiments) notamment dans l'agglomération annécienne. Lamagnitude et l'importance des dégâts auraient pût occasionnerdes désordres plus importants – voire des victimes – si celui-ciavait eu lieu de jour, à une heure de grande affluence, ou quelquesheures avant, lors du retour de la fête du 14 juillet.16/04/1998 : Séisme de magnitude 2,2 dont l'épicentre étaitsitué à Annecy. Ce séisme est la plus forte réplique du séismed'Epagny du 15/07/1996.23/02/2001 : Séisme de magnitude 3,4 dont l'épicentre étaitsitué à Martigny (Suisse), nettement ressenti par les habitants deChamonix et Sallanches.31/05/2001 : Séisme de magnitude 2,6 dont l'épicentre étaitsitué à 9 kilomètres d'Ugine (Savoie), ressenti dans notredépartement.22/02/2003 : Séisme de magnitude 5,4 dont l'épicentre étaitsitué près de Saint Dié (Vosges), ressenti dans notre département.23/02/2004 : Séisme de magnitude 5,1 avec épicentre dans larégion de Besançon (Doubs), ressenti dans notre département.12/06/2004 : Séisme de magnitude 3,5 à Albertville (Savoie),ressenti dans notre département.08/09/2005 : Séisme de magnitude 4,5 avec un épicentre situéentre Chamonix et Martigny (Suisse), ressenti jusque dans larégion grenobloise.

B - L’historique des principauxséismes dans le département

Source : Ministère de l'Ecologie, de l’Energie, du DéveloppementDurable et de la Mer

Enregistré initialement à une magnitude de 5,2 le séisme s'estrévélé, après études des capteurs plus précis, être de magnitude 4,9.

Séisme d'Epagny (15/07/1996)

Carte des intensités MSK

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C. 1 - La réglementation en vigueur

Le zonage sismique actuellement en vigueur en France aplus de vingt ans (décret du 14 mai 1991). Il se fonde surdes études techniques datant de 1985. Ce zonage estbasé essentiellement sur la sismicité historique et utiliseune approche statistique.

Il divise le territoire en cinq zones de sismicité croissante :

Zone O : sismicité négligeable mais non nulleZone Ia : sismicité très faible mais non négligeableZone Ib : sismicité faibleZone II : sismicité moyenneZone III : sismicité forte (zone réservée aux Antilles)

C. 2 - La surveillance et la prévision des phénomènes

✗ L'étude des séismes passés :

la sismicité historique

La prévision des séismes futurs est encore un objectifnon atteint par les sismologues. A défaut, la prévisiondes séismes se fonde sur le probabilisme et lastatistique. Elle se base sur l'étude des événementspassés à partir desquels on calcule la probabilitéd'occurrence d'un phénomène donné (méthodeprobabiliste). En d'autres termes, le passé est la clé dufutur.Cette étude des anciens séismes a un double objectif :déterminer la magnitude prévisible du séisme maximumet délimiter les zones atteintes par le passé. Ce travailaboutit à la réalisation de cartes des zones exposées àun même niveau d'aléa.

✗ La détection des séismes en temps réel :

la sismicité instrumentale

La surveillance sismique instrumentale se fait à partir destations sismologiques réparties sur l'ensemble duterritoire national et regroupées sous forme de réseaux(Géoscope, Sismalp, RAP, etc.) par l'intermédiaired'observatoires (RéNaSS). Les données collectées parles sismomètres sont centralisées par le Bureau centralde la sismicité française (BCSF), qui en assure ladiffusion. Ce suivi de la sismicité française permetd'améliorer la connaissance de l'aléa régional, voirelocal en appréciant notamment les effets de site.

✗ Après que le séisme ait eu lieu :

les enquêtes macrosismiques

Le BCSF est également chargé de la collecte des donnéesconcernant la perception des séismes par la populationet les désordres éventuels sur les bâtiments etinfrastructures. Cette démarche est fondamentale pourl'analyse du risque sismique, ainsi que pour identifierles effets de site.

Chaque citoyen peut témoigner directement sur le site duBCSF lorsqu'il perçoit un séisme. Pour accéder au site: www.seismefrance.fr

C. 3 - La construction parasismique

Une construction parasismique, c'est-à-dire construitedans le respect des règles parasismiques en vigueur, estune construction qui sauve la vie de ses occupants, enlimitant les désordres structurels. Le respect de cesrègles n'est pas une garantie à toute épreuve. En effet, siles désordres sont trop importants, la démolition dubâtiment peut être nécessaire. Le principe de laconstruction parasismique repose sur cinq piliersindissociables.

Le choix du site d'implantation est primordial. Lesterrains situés sur les reliefs et en haut des ruptures depente sont à proscrire. La zone de limite entre les solsrocheux et les sols mous est également à éviter.

La conception architecturale doit également êtreparasismique, non seulement au regard del'implantation du batiment sur le site mais également dutype d'architecture, qui doit permettre une bonnerésistance au séisme (forme, hauteur et élancement dubâtiment).

Le respect des règles parasismiques est impératif. Lesrègles PS 92 sont actuellement en vigueur en France.Pour la construction neuve, elles fixent les niveaux deprotection requis par commune et par type de bâtiment.Ces règles définissent également les modalités de calculet de dimensionnement des différents organes destructure des constructions.

La qualité de l'exécution est également importante. Elleconcerne non seulement les matériaux et éléments nonstructuraux (couplages et joints), mais également lerespect des règles de l'art.

La maintenance des bâtiments permet de garantirl'efficacité de la construction parasismique sur le longterme.

C. Les actions préventives

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Il est essentiel d'insister sur le fait que le non-respect del'une de ces cinq composantes de la constructionparasismique peut être à l'origine de l'effondrement dubâtiment lors d'un tremblement de terre. Pour lesbâtiments et infrastructures particulières, dits à risquespécial tels que les barrages, centrales nucléaires ouindustries à risques, des règles particulières sontappliquées. Elles permettent de garantir la sécurité de lapopulation pour des séismes de magnitude beaucoupplus forte que pour les bâtiments dits à risque normal.

C. 4 - La maîtrise de l'urbanisation

Le PPRN s'appuie sur deux cartes : l a carte des aléas(intégrant les effets de site géologique ettopographique, les failles actives, les risques deliquéfaction et de mouvements de terrain) et la carte duzonage. Celle-ci définit trois zones :- la zone inconstructible (zone rouge) où, d'une manièregénérale, toute construction est interdite, en raison d'un

risque trop fort d'effets induits (mouvements de terrain,liquéfaction, faille active) ;

- la zone constructible avec prescription (zone bleue) oùl'on autorise les constructions sous réserve de respectercertaines prescriptions ;

- la zone non réglementée (zone blanche), exempted'impact majeur.

Le code de l'urbanisme impose la prise en compte desrisques dans les documents d'urbanisme. Les schémasde cohérence territorial, les plans locaux d'urbanisme(PLU) et les cartes communales déterminent lesconditions permettant d’assurer la prévention desrisques naturelles prévisibles. Ainsi, ces documentspermettent de refuser ou d’accepter, sous certainesconditions, un permis de construire dans des zonessoumises au risque sismique.

D.1 - La mise en place du plan Séisme

Même si la France est un pays à sismicité modérée enmétropole, la possibilité qu'un séisme fort s'y produiseet engendre victimes et dégâts importants est avérée. Larareté des séismes en France représente un handicap : lamémoire du risque sismique et sa culture, ne sont pasdéveloppées chez les français, les décideurs ne sont passuffisamment mobilisés pour répondre à cet enjeu.

Partant de ces constats, le gouvernement a décidéd'engager un programme national de prévention durisque sismique, appelé plan séisme, sur la période2005-2010. Ce programme interministériel comporteplusieurs axes de travail, tels que l'information et laformation de la population, l'amélioration desconnaissances scientifiques, la réduction de lavulnérabilité, l'application des mesures réglementairesou l'évaluation du risque au niveau régional dans leszones les plus sismiques.

Le plan séisme est organisé en quatre chantierssubdivisés en actions pouvant être engagées, souventindépendamment, tant au niveau local que national :- mieux former, informer et connaître le risque- améliorer la prise en compte du risque sismique dans laconstruction- concerter, coopérer et communiquer- contribuer à la prévention du risque tsunami

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D. L'évolution de laréglementation

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D.2 - Le nouveau zonage sismique

Le 21 novembre 2005, à l'occasion du lancement du planséisme, a été dévoilé la nouvelle carte d'aléa sismiquepour la France métropolitaine et les communautésd'Outre-Mer.

✗ Les changements apportés par

le nouveau zonage

• La méthode probabiliste : l'étude probabiliste se basesur la sismicité historique et instrumentale introduisantune notion de période de retour des séismes, à l'inversedu zonage de 1991 qui se fonde uniquement sur la

répartition statistique des séismes historiques sur leterritoire. La méthode probabiliste a permis de fournirdes cartes d'iso-accélération (mesures du mouvementdu sol pendant un séisme) correspondant à un niveau deprobabilité de 10% d'ici cinquante ans.

• Un découpage communal : le nouveau zonage proposeun découpage par commune, et non plus par canton.

• Le nom des zones : les zones de sismicité ne seraientplus désignées par des chiffres romains. De zones O, Ia,Ib, II et III, on passerait désormais aux dénominationssuivantes : 1 (très faible), 2 (faible), 3 (modérée), 4 (moyenne) et 5 (forte).

Aléasismique

de laFrance

Carte d'aléa sismiqueprésentée par le MEDAD

en novembre 2005 et surlaquelle est basée le

nouveau zonage sismiquede la France.

Source : Planseisme.fr

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Avec ce nouveau zonage, le nombre de communesconcernées par la réglementation parasismiqueaugmentera et les mouvements sismiques de référenceseront ajustés : augmentés pour certaines communes etdiminués pour d'autres. Outre une périoded'enregistrement de la sismicité de plus de quaranteans, une réinterprétation des témoignages historiques,la prise en compte des séismes à l'étranger ainsi quel'amélioration des connaissances sur les failles activesen France ont conduit à une meilleure appréciation del'aléa sismique sur le territoire. Aussi, l'augmentationdu nombre de communes dans les zones de sismicité nesignifie aucunement un accroissement de la sismicité enFrance : cela est dû à une meilleure connaissance duphénomène sismique et à la réévaluation desparamètres de certains séismes majeurs.

Les accélérations indiquées dans la légende de la cartereprésentent les niveaux d'accélération qui sontattendus dans une zone donnée, elles correspondentaux mouvements du sol minimum auxquels lesbâtiments parasismiques devront résister (suivant leprojet de zonage tel que proposé à la date d'édition duprésent document). Elles sont les suivantes : - zone 1 (sismicité très faible) : pas de valeurréglementaire pour les bâtiments à risque normal,- zone 2 (sismicité faible) : accélération de référence aurocher 0,7 m/s²,- zone 3 (sismicité modérée) : accélération de référenceau rocher 1,1 m/s²,- zone 4 (sismicité moyenne) : accélération de référenceau rocher 1,6 m/s²,- zone 5 (sismicité forte) : accélération de référence aurocher 3 m/s².

✗ Règles Eurocode 8 : de nouvelles règles

parasismiques

Les normes de construction parasismique EC8 (Eurocode8) vont remplacer les normes PS 92 utilisésactuellement, et ceci pour trois raisons :

- les connaissances scientifiques évoluent sans cesse etil est normal que les compétences en matière deconstruction parasismique se soient développéesdepuis les normes PS 92 datant d'une quinzained'années. L'application de nouvelles normes permet defaire profiter les maîtres d'ouvrages des dernièresinnovations ;

- les règles EC8 sont des normes européennes, quipermettent donc une harmonisation des règlesparasismiques avec les pays voisins ;

- les règles EC8 nécessitent l'existence d'un zonagesismique basée sur une approche probabiliste : lenouveau zonage est cohérent avec l'application de cesnouvelles règles.

Les séismes violents peuvent affecter largement lapopulation. Les victimes sont blessées par des objets oudes éléments de bâtiments tombant sur elles ou sontensevelies sous les décombres. Au delà de 24 heures,les chances de retrouver des survivants diminuentrapidement. Cette situation souligne la nécessité d'uneintervention rapide qui passe par la localisation de larégion touchée (Réseau national de surveillancesismique).

✗ Au niveau départemental

En cas de catastrophe, le préfet déclenche le dispositifORSEC, lequel fixe l’organisation de la direction dessecours et permet la mobilisation des moyens publics etprivés nécessaires à l’intervention. Il prévoit notammentl'organisation des transports, de la circulation, del'accueil et de la protection des sinistrés, ainsi que de lasurveillance contre le pillage.En cas de nécessité, le préfet peut faire appel à desmoyens zonaux (zone de défense Sud-Est) ou nationaux.

✗ Au niveau communal

C'est le maire, détenteur des pouvoirs de police, qui a lacharge d'assurer la sécurité de la population dans lesconditions fixées par le code général des collectivitésterritoriales. A cette fin, il prend les dispositions luipermettant de gérer la crise et peut, si nécessaire, faireappel au préfet représentant de l'Etat dans ledépartement.

✗ Au niveau individuel

Afin d’éviter la panique lors de la première secoussesismique, il convient de s'organiser pour mieux faire faceen attendant les secours. Il faut notamment prévoir unkit, composé d'une radio avec ses piles de rechange,d'une lampe de poche, d'eau potable, des médicamentsurgents, des papiers importants, de vêtements derechange et de couvertures.Une réflexion préalable sur les itinéraires d'évacuation,les lieux d'hébergement complétera cette organisation.

E - L’organisation des secours

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Cartographie du risque sismiquedans le département