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12 La Dernière L’Orient-Le Jour jeudi 22 juin 2017 Vingt ans que Nayla Audi régale le Liban et la Californie avec ses glaces et desserts qu’elle mitonne comme une couturière des saveurs et des parfums. Elle lance aujourd’hui un pop- up à New York et continue d’empoigner son métier avec audace et sérénité sans en faire un plat. Gilles KHOURY Elle a les joues grignotées des gour- mands de nouveaux défis, jamais rassasiés, et qui refusent de siester sur leurs lauriers. Une allure ployée sous un maelström de projets mais qu’on sent ébouillantée de tonus. Une cambrure qui ne fait pourtant pas de courbettes, préférant se pencher sur son aaire et saisir à bras-le-corps les embûches et les espoirs, pour remuer le tout sans rien mâcher (ni lâcher) de ses convictions. Une façon de se vêtir de noir généralement, histoire sans doute de ne pas faire d’ombre aux cou- leurs et arômes de sa planète toute en sucre cimentée. Des yeux nuageux qui grillent leur haut voltage quand vient la titiller une idée, mais se ferment sur les fioritures de ce monde « que je refuse de voir pour me concentrer sur l’essentiel ». Des mèches jais et raides, conformes à sa volonté de fer que rien ne semble pouvoir torsader. Et puis surtout un nez plus flaireur de hasards à attraper que renifleur d’opportunités périmées. Nayla Audi est une créatrice de glaces et desserts, et une femme d’aaires (autodidacte) comme on en fait peu. Ce n’est pas une chef (d’en- treprise) se satisfaisant de resserrer son tablier sur le torse bombé de ses réus- sites, plutôt une inventrice déglinguée, une laborantine aux sucreries érudites, qui essaye et fonce, innove et passe à autre chose, cherche et se perd parfois, mais toujours pour mieux se retrouver. Entamer une seconde vie En lieu et place de jouer à la poupée, cet enfant unique traînait déjà dans les fourneaux de ses grands-parents, où l’on mijotait des tartes saisonnières et autres desserts, le Vacherin entre autres, sa madeleine proustienne dont « je suis encore la recette ! ». Ce pen- chant pour les papilles ne cessera de la tirer par la manche alors qu’elle fait ses classes de politique à New York et qu’elle passe son temps à ré- aliser les recettes du New York Times. Elle s’en souvient de la sorte : « Je me suis toujours adaptée au registre du pays, je mange comme on le fait sur place, cuisine pareil. Je n’ai d’ail- leurs jamais cherché à reproduire les saveurs du Liban aux États-Unis. » Au milieu des années 90, elle est de retour à Beyrouth après un exil forcé à Los Angeles dont elle dit : « Nous sommes devenus citoyens du monde sans trahir Beyrouth, c’est le seul ca- deau de la guerre. Si j’ai surtout déve- loppé une relation avec Los Angeles, c’est parce que cette ville ne ressemble pas du tout à la mienne. » Nayla Audi s’improvise alors pâtissière comme on entame une seconde vie. À partir de sa cuisine, elle enfourne des maca- rons qu’elle imagine glacés, fait surgir de ses rêves (d’enfant) une cavalcade de glaces et sorbets aux parfums im- probables, et fricasse le tout de son aplomb coloré. « Plus que mon métier ou ma passion, c’est mon langage, ma manière de m’exprimer », avoue-t-elle avec une gourmandise que le temps n’a pas réussi à édulcorer. Dévorer le monde de ses yeux Très vite, la chantilly monte, au propre comme au figuré, alors qu’Oslo, l’emblème sous lequel la Li- banaise place ses créations sucrées, « est devenu sérieux » – plus de 80 parfums de glace, 300 biscuits et 20 employés à ce jour. « Mais je ne me suis jamais rendu compte de l’ampleur des choses. Chaque chose partait de la maison, de façon très artisanale. Après avoir été approuvé par ma mère, ma tante et mes deux filles, c’était mis sur le marché », confie-t-elle avec une franchise sans fards. Ceci dit, aussi rê- veuse qu’elle puisse être, Nayla Audi n’a pas les yeux plus grands que le ventre. C’est une femme qui a le com- pas dans l’œil pour ce qui est des esto- macs d’aujourd’hui ; ces bedons mo- dernes et jouisseurs, pointilleux mais décontractés, régressifs et récréatifs, et dont elle saupoudre les fantasmes de ses Angel Food Cakes cotonneux, glaces arc-en-ciel et tartes inimitables pour lesquels on joue du coude dans ses échoppes de Mar Mikhaël et Ver- dun. Nonobstant, elle doit surtout sa réussite au fait qu’elle est à la fois un paladin du sucré, « je suis maniaque par rapport à la qualité » au tempé- rament bien trempé mais jamais en- robé de ganache, mais aussi l’une des rares à vouloir révolutionner l’univers kitsch-baroque du dessert comme on l’entend localement. La conquête des États-Unis Réputée pour ses appétences de fer quand il s’agit de challenges, c’est à Los Angeles que Nayla Audi fait pousser Milk, son second bébé, le cousin amé- ricain d’Oslo. « J’ai vu une enseigne à louer et je me suis dit : allons-y, his- toire de voir ce que vaut ma glace dont j’ai décliné des parfums californiens. ». Et de poursuivre : « Je suis aveugle au risque en quelque sorte, j’ai envisagé chacun de mes projets comme des certitudes car je pense que la peur (du risque) coupe les ailes. » Deux points de vente à West Hollywood et Silver Lake où, filtrant l’air du temps pour en faire des Ice Cream Sandwiches, cookies et gâteaux décapants et chatoyants, elle insue son ADN ludique, doux et soigné dans un univers culinaire long- temps alourdi de junk et aujourd’hui prosterné devant la nourriture préten- dument saine et sans goût. Croquant ainsi le monde de ses yeux intransi- geants, la dame mappemonde ne re- lève pas le talon de l’accélérateur de projets et passe à la vitesse supérieure : « Il fallait que je m’adapte à l’évolution du marché aux États-Unis qui glissent vers la livraison en ligne. D’où le lan- cement du site de vente en ligne qui permettra une livraison en moins de 12h sur tout le territoire américain. » Pour ce faire, elle a choisi New York pour un pop-up qui aura lieu entre le 22 et le 25 juin, au 52, Kenmare Street, de midi à minuit. Elle y in- troduira ses desserts (dont la nouvelle saveur thé vert et rose accordée à la Grande Pomme) sur la côte Est, « qui pourra ensuite se les procurer en un clic », résume ce sacré bout de femme. Rapide, clair, net et précis, à l’image de son succès dont elle dit : « Je n’en sais rien… Quand on comprend, on perd quelque chose de cette magie. » BEYROUTH INSIGHT Nayla Audi, sucré bout de femme C’est à Los Angeles que Nayla Audi fait pousser « Milk », son second bébé, le cousin américain d’Oslo. Photo DR Le dessin de Pinter FÊTE DE LA MUSIQUE Hier soir, ils ont fait danser Beyrouth Anaïs DELMAS Beyrouth a accueilli hier soir la 17e édition de la fête de la Musique, évé- nement fédérateur (par excellence) de plusieurs communautés, générations et milieux qui se retrouvent chaque année – sous l’égide de l’Institut culturel français et des ministères de la Culture et du Tourisme, ainsi que de plusieurs ambassades partenaires – autour de musiques et d’énergies di- verses. Au programme, sonorités jazz, rock, blues, soul, musiques folkloriques et DJ animant les divers quartiers de la ville, pour une grande partie de la nuit. L’occasion pour les Beyrouthins de célébrer la musique tout en se prome- nant dans les divers lieux sélectionnés pour l’occasion, se réappropriant les trottoirs de la ville et ses lieux publics. Les premières festivités ont débu- té en intérieur : dans des églises, au Conservatoire national de musique et au musée archéologique de l’USJ, pour des concerts de musique classique. Du côté de Zaitunay Bay, l’ambiance était familiale et enjouée. La Chanterie de Beyrouth a attendri le public avec son chœur d’enfants reprenant des chan- sons françaises cultes, de France Gall à Enrico Macias. De nombreux ado- lescents et leurs parents étaient venus applaudir les jeunes chanteurs aux in- fluences rock, pop et blues qui se sont succédé sur scène. Autre lieu, autre style : les thermes romains flirtaient avec des perfor- mances jazzy aux sons armés et maî- trisés, où un public d’amateurs s’était donné rendez-vous. Très pros, les di- vers musiciens ont donné à voir un spectacle captivant et piquant. Avec en bonus, une apparition très applau- die du trompettiste Ibrahim Maalouf qui doit se produire le mois prochain à Baalbeck. La vibrante Gemmayzé expérimen- tait diverses musiques et danses, de- puis les percussions africaines jusqu’à la danse folklorique uruguayenne en passant par le didgeridoo dans une rue où déambulaient les passants, se faufi- lant entre foodtrucks et formations de musiciens. À quelques pas de là, Mar Mikhaël gardait son cachet de quartier branché avec une ambiance résolument dance et electro. La rue d’Arménie était ainsi devenue exceptionnellement piétonne pour permettre aux fêtards de danser de tout leur saoul sur le bitume qui s’échauait sous leurs pas... Insolite Bientôt sur les plages, un maillot de bain Trump Une société californienne fait des vagues depuis la commercialisation d’un maillot de bain une pièce dont le motif n’est autre qu’une photo du visage du président américain Donald Trump. Le maillot Shocked Trump est diusé par la compagnie de confection vestimentaire californienne Beloved Shirts. Il coûte 49,95 dollars (44,87 euros) et n’est pas échangeable ni remboursable. Fabriqué aux États-Unis, ce costume de bain reprend le visage présidentiel, les yeux écarquillés et la bouche ouverte comme s’il était interloqué. Il « dessine vos formes et est censé être flatteur », a indiqué la société, qui a mis en vente en mai un maillot une pièce avec la photo d’un torse poilu masculin ayant remporté un certain succès sur les réseaux sociaux. Sa dernière création a également provoqué des remous sur internet, de nombreux internautes estimant qu’il allait sûrement attirer les regards sur la plage. En Thaïlande, des statues de superhéros dans les temples bouddhistes D’immenses statues de superhéros en métal aux côtés de sages bouddhas : une vision surprenante qu’orent aujourd’hui certains temples bouddhistes en aïlande qui se tournent vers la modernité pour sortir du lot. C’est le cas du temple Wat Ta Kien où des statues monumentales des Transformers ont été ajoutées. On y voit aussi un dieu, Garuda, tenant un téléphone portable à la main. « Le temple a acheté cinq statues de Transformers et les a installées devant le temple pour que les enfants puissent jouer et les adultes prendre des photos », explique à l’AFP Pra Vichien, un des responsables religieux de l’édifice. Mais certaines voix en aïlande s’élèvent contre une conception souvent mercantile du bouddhisme. Les statues de Transformers sortent de l’atelier d’un artiste thaïlandais, Pairoj anomwong, qui connaît un certain succès également à l’étranger, notamment en Europe, avec ses statues de métal monumentales. L’artiste, lui-même bouddhiste, ne voit aucun mal à voir ses créations profanes dans l’enceinte de temples. Enfant, l’artiste thaïlandais a été un collectionneur passionné de figurines de héros de bandes dessinées, de Hulk à Spiderman, dont il fait aujourd’hui des versions monumentales en métal. Source : AFP Photos Michel Sayegh

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12 La Dernière L’Orient-Le Jour jeudi 22 juin 2017

Vingt ans que Nayla

Audi régale le Liban

et la Californie

avec ses glaces et

desserts qu’elle

mitonne comme

une couturière

des saveurs et des

parfums. Elle lance

aujourd’hui un pop-

up à New York et

continue d’empoigner

son métier avec

audace et sérénité

sans en faire un plat.

Gilles KHOURY

Elle a les joues grignotées des gour-mands de nouveaux défis, jamais rassasiés, et qui refusent de siester sur leurs lauriers. Une allure ployée sous un maelström de projets mais qu’on sent ébouillantée de tonus. Une cambrure qui ne fait pourtant pas de courbettes, préférant se pencher sur son affaire et saisir à bras-le-corps les embûches et les espoirs, pour remuer le tout sans rien mâcher (ni lâcher) de ses convictions. Une façon de se vêtir de noir généralement, histoire sans doute de ne pas faire d’ombre aux cou-leurs et arômes de sa planète toute en sucre cimentée. Des yeux nuageux qui grillent leur haut voltage quand vient la titiller une idée, mais se ferment sur les fioritures de ce monde « que je refuse de voir pour me concentrer sur l’essentiel ». Des mèches jais et raides, conformes à sa volonté de fer que rien ne semble pouvoir torsader. Et puis surtout un nez plus flaireur de hasards à attraper que renifleur d’opportunités périmées. Nayla Audi est une créatrice de glaces et desserts, et une femme

d’affaires (autodidacte) comme on en fait peu. Ce n’est pas une chef (d’en-treprise) se satisfaisant de resserrer son tablier sur le torse bombé de ses réus-sites, plutôt une inventrice déglinguée, une laborantine aux sucreries érudites, qui essaye et fonce, innove et passe à autre chose, cherche et se perd parfois, mais toujours pour mieux se retrouver. Entamer une seconde vie

En lieu et place de jouer à la poupée, cet enfant unique traînait déjà dans les fourneaux de ses grands-parents, où l’on mijotait des tartes saisonnières et autres desserts, le Vacherin entre autres, sa madeleine proustienne dont « je suis encore la recette ! ». Ce pen-chant pour les papilles ne cessera de

la tirer par la manche alors qu’elle fait ses classes de politique à New York et qu’elle passe son temps à ré-aliser les recettes du New York Times. Elle s’en souvient de la sorte : « Je me suis toujours adaptée au registre du pays, je mange comme on le fait sur place, cuisine pareil. Je n’ai d’ail-leurs jamais cherché à reproduire les saveurs du Liban aux États-Unis. » Au milieu des années 90, elle est de retour à Beyrouth après un exil forcé à Los Angeles dont elle dit : « Nous sommes devenus citoyens du monde sans trahir Beyrouth, c’est le seul ca-deau de la guerre. Si j’ai surtout déve-loppé une relation avec Los Angeles, c’est parce que cette ville ne ressemble pas du tout à la mienne. » Nayla Audi

s’improvise alors pâtissière comme on entame une seconde vie. À partir de sa cuisine, elle enfourne des maca-rons qu’elle imagine glacés, fait surgir de ses rêves (d’enfant) une cavalcade de glaces et sorbets aux parfums im-probables, et fricasse le tout de son aplomb coloré. « Plus que mon métier ou ma passion, c’est mon langage, ma manière de m’exprimer », avoue-t-elle avec une gourmandise que le temps n’a pas réussi à édulcorer. Dévorer le monde de ses yeux

Très vite, la chantilly monte, au propre comme au figuré, alors qu’Oslo, l’emblème sous lequel la Li-banaise place ses créations sucrées, « est devenu sérieux » – plus de 80

parfums de glace, 300 biscuits et 20 employés à ce jour. « Mais je ne me suis jamais rendu compte de l’ampleur des choses. Chaque chose partait de la maison, de façon très artisanale. Après avoir été approuvé par ma mère, ma tante et mes deux filles, c’était mis sur le marché », confie-t-elle avec une franchise sans fards. Ceci dit, aussi rê-veuse qu’elle puisse être, Nayla Audi n’a pas les yeux plus grands que le ventre. C’est une femme qui a le com-pas dans l’œil pour ce qui est des esto-macs d’aujourd’hui ; ces bedons mo-dernes et jouisseurs, pointilleux mais décontractés, régressifs et récréatifs, et dont elle saupoudre les fantasmes de ses Angel Food Cakes cotonneux, glaces arc-en-ciel et tartes inimitables

pour lesquels on joue du coude dans ses échoppes de Mar Mikhaël et Ver-dun. Nonobstant, elle doit surtout sa réussite au fait qu’elle est à la fois un paladin du sucré, « je suis maniaque par rapport à la qualité » au tempé-rament bien trempé mais jamais en-robé de ganache, mais aussi l’une des rares à vouloir révolutionner l’univers kitsch-baroque du dessert comme on l’entend localement.

La conquête des États-Unis

Réputée pour ses appétences de fer quand il s’agit de challenges, c’est à Los Angeles que Nayla Audi fait pousser Milk, son second bébé, le cousin amé-ricain d’Oslo. « J’ai vu une enseigne à louer et je me suis dit : allons-y, his-toire de voir ce que vaut ma glace dont j’ai décliné des parfums californiens. ». Et de poursuivre : « Je suis aveugle au risque en quelque sorte, j’ai envisagé chacun de mes projets comme des certitudes car je pense que la peur (du risque) coupe les ailes. » Deux points de vente à West Hollywood et Silver Lake où, filtrant l’air du temps pour en faire des Ice Cream Sandwiches, cookies et gâteaux décapants et chatoyants, elle insuffle son ADN ludique, doux et soigné dans un univers culinaire long-temps alourdi de junk et aujourd’hui prosterné devant la nourriture préten-dument saine et sans goût. Croquant ainsi le monde de ses yeux intransi-geants, la dame mappemonde ne re-lève pas le talon de l’accélérateur de projets et passe à la vitesse supérieure : « Il fallait que je m’adapte à l’évolution du marché aux États-Unis qui glissent vers la livraison en ligne. D’où le lan-cement du site de vente en ligne qui permettra une livraison en moins de 12h sur tout le territoire américain. » Pour ce faire, elle a choisi New York pour un pop-up qui aura lieu entre le 22 et le 25 juin, au 52, Kenmare Street, de midi à minuit. Elle y in-troduira ses desserts (dont la nouvelle saveur thé vert et rose accordée à la Grande Pomme) sur la côte Est, « qui pourra ensuite se les procurer en un clic », résume ce sacré bout de femme. Rapide, clair, net et précis, à l’image de son succès dont elle dit : « Je n’en sais rien… Quand on comprend, on perd quelque chose de cette magie. »

BEYROUTH INSIGHT

Nayla Audi, sucré bout de femme

C’est à Los Angeles que Nayla Audi fait pousser « Milk », son second bébé, le cousin américain d’Oslo. Photo DR

Le dessin de Pinter

FÊTE DE LA MUSIQUE

Hier soir, ils ont fait danser Beyrouth Anaïs DELMAS

Beyrouth a accueilli hier soir la 17e édition de la fête de la Musique, évé-nement fédérateur (par excellence) de plusieurs communautés, générations et milieux qui se retrouvent chaque année – sous l’égide de l’Institut culturel français et des ministères de la Culture et du Tourisme, ainsi que de plusieurs ambassades partenaires – autour de musiques et d’énergies di-verses. Au programme, sonorités jazz, rock, blues, soul, musiques folkloriques et DJ animant les divers quartiers de la

ville, pour une grande partie de la nuit. L’occasion pour les Beyrouthins de célébrer la musique tout en se prome-nant dans les divers lieux sélectionnés pour l’occasion, se réappropriant les trottoirs de la ville et ses lieux publics.

Les premières festivités ont débu-té en intérieur : dans des églises, au Conservatoire national de musique et au musée archéologique de l’USJ, pour des concerts de musique classique. Du côté de Zaitunay Bay, l’ambiance était familiale et enjouée. La Chanterie de Beyrouth a attendri le public avec son chœur d’enfants reprenant des chan-sons françaises cultes, de France Gall

à Enrico Macias. De nombreux ado-lescents et leurs parents étaient venus applaudir les jeunes chanteurs aux in-fluences rock, pop et blues qui se sont succédé sur scène.

Autre lieu, autre style : les thermes romains flirtaient avec des perfor-mances jazzy aux sons affirmés et maî-trisés, où un public d’amateurs s’était donné rendez-vous. Très pros, les di-vers musiciens ont donné à voir un spectacle captivant et piquant. Avec en bonus, une apparition très applau-die du trompettiste Ibrahim Maalouf qui doit se produire le mois prochain à Baalbeck.

La vibrante Gemmayzé expérimen-tait diverses musiques et danses, de-puis les percussions africaines jusqu’à la danse folklorique uruguayenne en passant par le didgeridoo dans une rue où déambulaient les passants, se faufi-lant entre foodtrucks et formations de musiciens.

À quelques pas de là, Mar Mikhaël gardait son cachet de quartier branché avec une ambiance résolument dance et electro. La rue d’Arménie était ainsi devenue exceptionnellement piétonne pour permettre aux fêtards de danser de tout leur saoul sur le bitume qui s’échauffait sous leurs pas...

InsoliteBientôt sur les plages,un maillot de bain TrumpUne société californienne fait des vagues depuis la commercialisation d’un maillot de bain une pièce dont le motif n’est autre qu’une photo du visage du président américain Donald Trump.Le maillot Shocked Trump est diffusé par la compagnie de confection vestimentaire californienne Beloved Shirts. Il coûte 49,95 dollars (44,87 euros) et n’est pas échangeable ni remboursable.Fabriqué aux États-Unis, ce costume de bain reprend le visage présidentiel, les yeux écarquillés et la bouche ouverte comme s’il était interloqué.Il « dessine vos formes et est censé être flatteur », a indiqué la société, qui a mis en vente en mai un maillot une pièce avec la photo d’un torse poilu masculin ayant remporté un certain succès sur les réseaux sociaux.Sa dernière création a également provoqué des remous sur internet, de nombreux internautes estimant qu’il allait sûrement attirer les regards sur la plage.En Thaïlande, des statues de superhéros dans les temples bouddhistesD’immenses statues de superhéros en métal aux côtés de sages bouddhas : une vision surprenante qu’offrent

aujourd’hui certains temples bouddhistes en Thaïlande qui se tournent vers la modernité pour sortir du lot.C’est le cas du temple Wat Ta Kien où des statues monumentales des Transformers ont été ajoutées. On y voit aussi un dieu, Garuda, tenant un téléphone portable à la main.« Le temple a acheté cinq statues de Transformers et les a installées devant le temple pour que les enfants puissent jouer et les adultes prendre des photos », explique à l’AFP Pra Vichien, un des responsables religieux de l’édifice.Mais certaines voix en Thaïlande s’élèvent contre une conception souvent mercantile du bouddhisme.Les statues de Transformers sortent de l’atelier d’un artiste thaïlandais, Pairoj Thanomwong, qui connaît un certain succès également à l’étranger, notamment en Europe, avec ses statues de métal monumentales.L’artiste, lui-même bouddhiste, ne voit aucun mal à voir ses créations profanes dans l’enceinte de temples.Enfant, l’artiste thaïlandais a été un collectionneur passionné de figurines de héros de bandes dessinées, de Hulk à Spiderman, dont il fait aujourd’hui des versions monumentales en métal.

Source : AFP

Photos Michel Sayegh