23 octobre 2015 (vendredi)-sortir (toulouse)-toulouse

1
sortir Vendredi 23 octobre 2015 . LA DÉPÊCHE DU MIDI .27 F ranck Lubet est responsable de la programmation à la Cinémathè- que. Il nous parle de la rétrospec- tive Sam Peckinpah, le réalisateur sur- nommé « Bloody Sam » (Sam le sanglant) qui y est proposée jusqu’à jeudi prochain. Pourquoi cette rétrospective Sam Peckinpah ? Parce que c’est un cinéaste qui a développé cinéma « charnière » qui fait un trait d’union entre deux périodes du cinéma : le Hollywood classique et le nouvel Holly- wood. C’est un cinéma qui puise ses raci- nes dans les mythes fondateurs des USA, de l’Ouest sauvage américain. Le cinéma de Peckinpah a jeté les bases d’un autre ci- néma, d’une nouvelle façon de filmer. Dans quel sens ? Dans celui ou, d’abord, ou Peckinpah a filmé différemment la violence, qui est un thème récurrent dans ses films. Chez lui, la violence peut être graphique, c’est lui qui a amené avec des effets alentis — la balle qui rentre dans le corps, le sang qui coule… - une nouvelle façon de filmer et de monter la violence. Peckinpah revendiquait de mettre à l’écran ce qu’on ne montrait, jus- que-là, jamais. On voit les contrechamps, ce se passe après que la balle ait été tirée. Des cinéastes comme Coppola, Scorsese Tarantino, ont suivi cette voie tracée par Peckinpah Cette violence, il la magnifie ou la condamne ? Son cinéma complexifie la violence et la montre comme terreau de toute civilisa- tion et moyen de communication entre les êtres. C’est ce qui a déplu… Et derrière cette une vision nihiliste, pessimiste et sombre, on perçoit un sentiment de mélancolie. Qu’est-ce qui caractérise les personna- ges des films de « Bloody Sam » ? Ses héros sont des anti- héros, qui sont dans l’ambiguïté, entre le bien et le mal. Ses personnages sont des êtres en décalage avec leur temps, qui sont plus ou moins à leur place, ou qui n’ont plus leur place dans une époque. Ils doivent disparaître avec ou vivre sans. Son cinéma qui porte aussi une certaine mélancolie sur une époque révo- lue Des films à voir, cette semaine ? Ne pas manquer ce samedi (à 21h) « Pat Garrett et Billy le kid ». Il sera présenté par Gérard Lefort. Un shérif abattu dans cette ballade macabre interprétée par Bob Dy- lan, James Coburn, Kris Kristofferson. Ou encore « Major Dundee » (mercredi 28 oc- tobre 16h30) un grand western archétype de Peckinpah avec, pendant la guerre de sécession, un commandant Yankee (Charl- ton Heston) assoiffé de vengeance… Et également « Osterman weekend » (mer- credi 28, 21h). Un film de 1983 sur la vidéo surveillance, en avance sur son époque. Propos recueillis par Nicole Clodi Rétrospective Peckinpah, jusqu’au jeudi 20 octobre à la Cinémathèque (rue du Taur) Sam Peckinpah, sortez les flingues… « Pat Garrett et Billy le kid » présenté samedi par Gérard Lefort/Photo DR Plus qu’une petite semaine pour sentir le souffle sauvage, violent et crépusculaire des films de Sam Peckinpah (wes- terns et autres), présentés en rétrospective à Cinémathè- que l’essentiel CINÉMA > Rencontre autour de « Mise à Sac ». Présenté dil- manche à la Cinémathèque par le journaliste Éric Libiot, « Mise à sac » d’Alain Cavalier avec Michel Constantin est un film de casse mené minutieusement. Edgar, un cambrioleur du dimanche, monte un coup improbable avec des pro- fessionnels de la profession. Le casse du siècle. Leur plan : s’empa- rer littéralement d’une petite ville pour la piller. Ce petit régal ciné- matographique sera projeté, avec une présentation d’Éric Libiot, di- manche 25 octobre à 16 heures, à la Cinémathèque (69, rue du Taur). PEINTURE > Vernissage Mal- breil à Croix-Baragnon. Dans la suite logique de la parution du li- vre « Voyage dans les collections. Carnet pictural » (édition Privat), l’Espace Croix-Baragnon présente 25 planches originales et une litho- graphie signées du peintre toulou- sain François Malbreil. Le muséum de Toulouse a gracieusement ac- cepté de prêter 7 pièces qui seront mises en regard des planches qui les représentent. « Histoire natu- relle », vernissage mardi 3 novem- bre à 19 heures au 24, rue Croix-Ba- ragnon, Toulouse. Tél.05 62 27 61 62. en bref FESTIVAL > 4 concerts à Jazz sur son 31. Avant-der- nière — et riche — soirée, au- jourd’hui vendredi, pour Jazz sur son 31. Au programme : pas moins de 4 concerts. Tout com- mencera à 18h30 sous le chapi- teau de l’Automne Club, dans la cour du conseil départemental de la Haute-Garonne, organisa- teur du festival. A l’affiche : le quartet du pianiste Alfio Ori- glio (5 €). Au même endroit à 22 heures, on pourra applaudir le trio du saxophoniste améri- cain James Brandon Lewis (5 €). A 21 heures, les amateurs au- ront le choix entre une proposi- tion française, à savoir le quar- tet Okidoki, à la salle des fêtes d’Aussonne (gratuit), et un au- tre quartet, celui du contrebas- siste star Stanley Clarke, au Bas- cala de Bruguières (de 16 € à 27 €). Tél.05 34 45 05 92. MUSIQUE > Soirée soul music au Rex. Le Rex de Tou- louse propose chaque vendredi une soirée musicale intitulée « Le Rex part en live ». Pour ce soir vendredi, le Rex Live Or- chestra se produira sur la scène de la salle des Chevaliers du Fiel pour une soirée soul music. Constitué de huit musiciens ac- tivistes de la scène toulousaine, le groupe donnera le la au pu- blic pour un moment très dan- sant. Vendredi 23 octobre à 21 heures au Rex (15, avenue Ho- noré Serres), Toulouse. Tarif : 10 €. Tél. 0 561 385 771. exposition Ses cheveux blonds commencent à ti- rer sur le gris, mais sa palette reste cou- leur Renaissance. Rien de tel pour pein- dre de jolies Mona Lisa des temps mo- dernes. Enfin, moderne ! Blondes, rousses, brunes, les muses de Lluis Tre- serras paraissent toutes différentes et semblables à la fois, dans leurs robes hors d’âge. Un téton affleure parfois. Mais l’érotisme n’est plus la préoccupa- tion majeure de ce Toulousain de 57 ans parti se mettre au vert, en Ardèche, pour trouver l’inspiration. La sagesse, enfin ? Les prémices de la sérénité, sûrement. Effet miroir garanti sur ses modèles. « Il y a 50 % d’elles et 50 % de moi dans mes tableaux », avoue l’artiste, à l’heure de présenter son expo aux Toulousains, à la galerie Sakah. « C’est pour ça que mes modèles ont autant de points com- muns… Je les vampirise. Mais c’est to- talement éthéré, platonique. » « Ce qu’il peint, c’est un peu sa part fé- minine », traduit Bérit, sa compagne, pas jalouse pour deux sous. Et pour cause, ces jeunes femmes figées pour l’éternité paraissent totalement intem- porelles. Leur teint diaphane, c’est même à Bérit qu’elles le doivent. La pre- mière muse, une Norvégienne rencon- trée en Crète et qu’il n’a plus quittée de- puis. Hypnotisé Lluis ? Depuis, en tout cas, son regard s’est aiguisé, comme ses pinceaux au toucher toujours délicat sur la toile. Résultat, des portraits d’une fi- nesse remarquable avec toujours la même quête, celle du beau. Sa fontaine de jouvence. Les corps ? Ils ne sont pas importants. Seuls comptent les visages. Ils auraient pu être peints par de Vinci ou Vermeer, même si la peinture de Treserras sem- ble plus proche du Néo-classicisme du XIX e quand il sacrifie les couleurs à la perfection des lignes. Et si, finalement, Treserras était un romantique qui s’ignore ! B. D. Expo Treserras, galerie Sakah (7, rue Croix- Baragnon), Toulouse, jusqu’au 26 novem- bre, du lundi au samedi. Lluis Treserras, le peintre qui aimait les femmes Louis Tresseras./ Photo DDM B.D festival Danses et continents noirs, pour entendre la parole du corps James Carlès, chorégraphe et danseur, est l’instigateur du fes- tival Danses et Continents Noirs qui, commencé hier soir, se poursuivra jusqu’au 8 no- vembre. Pour lui, la thématique choisie pour cette 17e édition, « Le corps musical », s’applique à questionner le public « afin qu’il entende la parole du corps et qu’il ne fasse pas que regar- der son apparence. Le corps de- mande une écoute plus atten- tive, plus fine lorsqu’il parle. » À la croisée des mondes choré- graphiques et artistiques, ce festival multiplie les proposi- tions chorégraphiques et artis- tiques (exposition, spectacles, cinéma, stages) est ainsi allé puiser sa matière au Sénégal grâce à la musicienne Leontina Fall et au cinéaste Joseph Gaï Ramaka qui présente sa version personnelle de « Carmen » à la Cinémathèque, à l’Allemagne avec la chorégraphe Ingeborg Liptay, à la Tunisie avec le dan- seur-chorégraphe Rochdi Bel- gasmi. « Ce dernier est une découverte explique James Carlès, son tra- vail sur les danses traditionnel- les de son pays et sur la danse contemporaine invite à dépla- cer nos regards sur notre con- ception de la danse orientale, sur les idées reçues. » C’est cette lutte contre les a priori qui constitue la trame de la mani- festation comme le prouve « TRÔ’MA » la nouvelle créa- tion de James Carlès, Stella Moutou, Jean-Luc Mégange et Thyeks : « Avec ces jeunes ar- tistes guadeloupéens éton- nants, l’idée de départ était de traiter de sport et de Marie-Jo Pérec avec l’aide du mapping, de la musique, des arts en por- tant un regard différent. » Le festival invente, interroge, fa- vorise les échanges entre struc- tures culturelles de la métro- pole et artistes grâce à un pro- gramme foisonnant, dans un contexte difficile. Le succès pu- blic est donc essentiel… Pascal Alquier Festival Danses et continents noirs du 22 octobre au 8 novem- bre à Toulouse et dans la métro- pole. Tél. 05 62 30 69 10 (www.ja- mescarles.com). Un festival qui multiplie les propositions : danse, cinéma./Photo DR UNE EXPO DÉDIÉE Présentée rue du Taur jusqu’au 18 dé- cembre, une expo « Sam Peckinpah, ange exterminateur ? » aligne un en- semble des documents conservés dans les collections de la Cinémathèque soit une trentaine d’affiches originales, au- tant de pressbooks, près de 550 photo- graphies et couvre la courte, mais in- tense filmographie du réalisateur. (Jusqu’au 18 décembre, à la Cinéma- thèque) cinémathèque POUR ALLER PLUS LOIN Journal numérique : cliquez sur la photo pour voir un diaporama. à voir SÉLECTION DU JOUR Stanley Clarke./Photo DDM, N. B.

Upload: la-depeche-du-midi

Post on 03-Dec-2015

238 views

Category:

Documents


14 download

TRANSCRIPT

Page 1: 23 Octobre 2015 (Vendredi)-Sortir (Toulouse)-Toulouse

sorti

r

Vendredi 23 octobre 2015 . LA DÉPÊCHE DU MIDI .27

Franck Lubet est responsable de la programmation à la Cinémathè-que. Il nous parle de la rétrospec-

tive Sam Peckinpah, le réalisateur sur-nommé « Bloody Sam » (Sam le sanglant) qui y est proposée jusqu’à jeudi prochain. Pourquoi cette rétrospective Sam Peckinpah ? Parce que c’est un cinéaste qui a développé cinéma « charnière » qui fait un trait d’union entre deux périodes du cinéma : le Hollywood classique et le nouvel Holly-wood. C’est un cinéma qui puise ses raci-nes dans les mythes fondateurs des USA, de l’Ouest sauvage américain. Le cinéma de Peckinpah a jeté les bases d’un autre ci-néma, d’une nouvelle façon de filmer. Dans quel sens ? Dans celui ou, d’abord, ou Peckinpah a filmé différemment la violence, qui est un thème récurrent dans ses films. Chez lui, la violence peut être graphique, c’est lui qui a amené avec des effets alentis — la balle qui rentre dans le corps, le sang qui coule… -une nouvelle façon de filmer et de monter la violence. Peckinpah revendiquait de mettre à l’écran ce qu’on ne montrait, jus-

que-là, jamais. On voit les contrechamps, ce se passe après que la balle ait été tirée. Des cinéastes comme Coppola, Scorsese Tarantino, ont suivi cette voie tracée par Peckinpah Cette violence, il la magnifie ou la condamne ? Son cinéma complexifie la violence et la montre comme terreau de toute civilisa-tion et moyen de communication entre les

êtres. C’est ce qui a déplu… Et derrière cette une vision nihiliste, pessimiste et sombre, on perçoit un sentiment de mélancolie. Qu’est-ce qui caractérise les personna-ges des films de « Bloody Sam » ? Ses héros sont des anti- héros, qui sont dans l’ambiguïté, entre le bien et le mal. Ses personnages sont des êtres en décalage avec leur temps, qui sont plus ou moins à leur place, ou qui n’ont plus leur place dans

une époque. Ils doivent disparaître avec ou vivre sans. Son cinéma qui porte aussi une certaine mélancolie sur une époque révo-lue Des films à voir, cette semaine ? Ne pas manquer ce samedi (à 21h) « Pat Garrett et Billy le kid ». Il sera présenté par Gérard Lefort. Un shérif abattu dans cette ballade macabre interprétée par Bob Dy-lan, James Coburn, Kris Kristofferson. Ou encore « Major Dundee » (mercredi 28 oc-tobre 16h30) un grand western archétype de Peckinpah avec, pendant la guerre de sécession, un commandant Yankee (Charl-ton Heston) assoiffé de vengeance… Et également « Osterman weekend » (mer-credi 28, 21h). Un film de 1983 sur la vidéo surveillance, en avance sur son époque.

Propos recueillis par Nicole Clodi Rétrospective Peckinpah, jusqu’au jeudi 20 octobre à la Cinémathèque (rue du Taur)

Sam Peckinpah, sortez les flingues…

« Pat Garrett et Billy le kid » présenté samedi par Gérard Lefort/Photo DR

Plus qu’une petite semaine pour sentir le souffle sauvage, violent et crépusculaire des films de Sam Peckinpah (wes-terns et autres), présentés en rétrospective à Cinémathè-que l’e

ssen

tiel ▼

CINÉMA > Rencontre autour de « Mise à Sac ». Présenté dil-manche à la Cinémathèque par le journaliste Éric Libiot, « Mise à sac » d’Alain Cavalier avec Michel Constantin est un film de casse mené minutieusement. Edgar, un cambrioleur du dimanche, monte un coup improbable avec des pro-fessionnels de la profession. Le casse du siècle. Leur plan : s’empa-rer littéralement d’une petite ville pour la piller. Ce petit régal ciné-matographique sera projeté, avec une présentation d’Éric Libiot, di-manche 25 octobre à 16 heures, à la Cinémathèque (69, rue du Taur).

PEINTURE > Vernissage Mal-breil à Croix-Baragnon. Dans la suite logique de la parution du li-vre « Voyage dans les collections. Carnet pictural » (édition Privat), l’Espace Croix-Baragnon présente 25 planches originales et une litho-graphie signées du peintre toulou-sain François Malbreil. Le muséum de Toulouse a gracieusement ac-cepté de prêter 7 pièces qui seront mises en regard des planches qui les représentent. « Histoire natu-relle », vernissage mardi 3 novem-bre à 19 heures au 24, rue Croix-Ba-ragnon, Toulouse. Tél.05 62 27 61 62.

en bref

FESTIVAL > 4 concerts à Jazz sur son 31. Avant-der-nière — et riche — soirée, au-jourd’hui vendredi, pour Jazz sur son 31. Au programme : pas moins de 4 concerts. Tout com-mencera à 18h30 sous le chapi-teau de l’Automne Club, dans la cour du conseil départemental de la Haute-Garonne, organisa-teur du festival. A l’affiche : le quartet du pianiste Alfio Ori-glio (5 €). Au même endroit à 22 heures, on pourra applaudir le trio du saxophoniste améri-

cain James Brandon Lewis (5 €). A 21 heures, les amateurs au-ront le choix entre une proposi-tion française, à savoir le quar-tet Okidoki, à la salle des fêtes d’Aussonne (gratuit), et un au-tre quartet, celui du contrebas-siste star Stanley Clarke, au Bas-cala de Bruguières (de 16 € à 27 €). Tél.05 34 45 05 92.

MUSIQUE > Soirée soul music au Rex. Le Rex de Tou-louse propose chaque vendredi une soirée musicale intitulée « Le Rex part en live ». Pour ce soir vendredi, le Rex Live Or-chestra se produira sur la scène de la salle des Chevaliers du Fiel pour une soirée soul music. Constitué de huit musiciens ac-tivistes de la scène toulousaine, le groupe donnera le la au pu-blic pour un moment très dan-sant. Vendredi 23 octobre à 21 heures au Rex (15, avenue Ho-noré Serres), Toulouse. Tarif : 10 €. Tél. 0 561 385 771.

exposition

Ses cheveux blonds commencent à ti-rer sur le gris, mais sa palette reste cou-leur Renaissance. Rien de tel pour pein-dre de jolies Mona Lisa des temps mo-dernes. Enfin, moderne ! Blondes, rousses, brunes, les muses de Lluis Tre-serras paraissent toutes différentes et semblables à la fois, dans leurs robes hors d’âge. Un téton affleure parfois. Mais l’érotisme n’est plus la préoccupa-tion majeure de ce Toulousain de 57 ans parti se mettre au vert, en Ardèche, pour trouver l’inspiration. La sagesse, enfin ? Les prémices de la sérénité, sûrement. Effet miroir garanti sur ses modèles. « Il y a 50 % d’elles et 50 % de moi dans mes tableaux », avoue l’artiste, à l’heure de

présenter son expo aux Toulousains, à la galerie Sakah. « C’est pour ça que mes modèles ont autant de points com-muns… Je les vampirise. Mais c’est to-talement éthéré, platonique. » « Ce qu’il peint, c’est un peu sa part fé-minine », traduit Bérit, sa compagne, pas jalouse pour deux sous. Et pour cause, ces jeunes femmes figées pour l’éternité paraissent totalement intem-porelles. Leur teint diaphane, c’est même à Bérit qu’elles le doivent. La pre-mière muse, une Norvégienne rencon-trée en Crète et qu’il n’a plus quittée de-puis. Hypnotisé Lluis ? Depuis, en tout cas, son regard s’est aiguisé, comme ses pinceaux au toucher toujours délicat sur

la toile. Résultat, des portraits d’une fi-nesse remarquable avec toujours la même quête, celle du beau. Sa fontaine de jouvence. Les corps ? Ils ne sont pas importants. Seuls comptent les visages. Ils auraient pu être peints par de Vinci ou Vermeer, même si la peinture de Treserras sem-ble plus proche du Néo-classicisme du XIXe quand il sacrifie les couleurs à la perfection des lignes. Et si, finalement, Treserras était un romantique qui s’ignore !

B. D. Expo Treserras, galerie Sakah (7, rue Croix-Baragnon), Toulouse, jusqu’au 26 novem-bre, du lundi au samedi.

Lluis Treserras, le peintre qui aimait les femmes

Louis Tresseras./ Photo DDM B.D

festival

Danses et continents noirs, pour entendre la parole du corps

James Carlès, chorégraphe et danseur, est l’instigateur du fes-tival Danses et Continents Noirs qui, commencé hier soir, se poursuivra jusqu’au 8 no-vembre. Pour lui, la thématique choisie pour cette 17e édition, « Le corps musical », s’applique à questionner le public « afin qu’il entende la parole du corps et qu’il ne fasse pas que regar-der son apparence. Le corps de-mande une écoute plus atten-tive, plus fine lorsqu’il parle. » À la croisée des mondes choré-graphiques et artistiques, ce festival multiplie les proposi-tions chorégraphiques et artis-tiques (exposition, spectacles, cinéma, stages) est ainsi allé puiser sa matière au Sénégal grâce à la musicienne Leontina Fall et au cinéaste Joseph Gaï Ramaka qui présente sa version personnelle de « Carmen » à la Cinémathèque, à l’Allemagne avec la chorégraphe Ingeborg Liptay, à la Tunisie avec le dan-seur-chorégraphe Rochdi Bel-

gasmi. « Ce dernier est une découverte explique James Carlès, son tra-vail sur les danses traditionnel-

les de son pays et sur la danse contemporaine invite à dépla-cer nos regards sur notre con-ception de la danse orientale,

sur les idées reçues. » C’est cette lutte contre les a priori qui constitue la trame de la mani-festation comme le prouve « TRÔ’MA » la nouvelle créa-tion de James Carlès, Stella Moutou, Jean-Luc Mégange et Thyeks : « Avec ces jeunes ar-tistes guadeloupéens éton-nants, l’idée de départ était de traiter de sport et de Marie-Jo Pérec avec l’aide du mapping, de la musique, des arts en por-tant un regard différent. » Le festival invente, interroge, fa-vorise les échanges entre struc-tures culturelles de la métro-pole et artistes grâce à un pro-gramme foisonnant, dans un contexte difficile. Le succès pu-blic est donc essentiel…

Pascal Alquier

Festival Danses et continents noirs du 22 octobre au 8 novem-bre à Toulouse et dans la métro-pole. Tél. 05 62 30 69 10 (www.ja-mescarles.com).

Un festival qui multiplie les propositions : danse, cinéma./Photo DR

UNE EXPO DÉDIÉE Présentée rue du Taur jusqu’au 18 dé-cembre, une expo « Sam Peckinpah, ange exterminateur ? » aligne un en-semble des documents conservés dans les collections de la Cinémathèque soit une trentaine d’affiches originales, au-tant de pressbooks, près de 550 photo-graphies et couvre la courte, mais in-tense filmographie du réalisateur. (Jusqu’au 18 décembre, à la Cinéma-thèque)

cinémathèque

POUR ALLER PLUS LOIN Journal numérique : cliquez sur la photo pour voir un diaporama.

à voir

SÉLECTION DU JOUR

Stanley Clarke./Photo DDM, N. B.