2009-2013

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2009 - 2013 Stéphane Adam

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Un aperçu de ma production photographique

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2009 - 2013Stéphane Adam

PratiquesPauvre

Quand un reflex est fait pour de la prise de vue rapide et instinctive, à la recherche de cette ren-

contre décisive qui ne se reproduira jamais. La pratique du sténopé aspire à la

lenteur et oblige, grâce aux longs temps de pose induits par ce

procédé, à mieux apprécier le moment de la prise de vue et des lieux visités. Tout dans cette pratique est affaire de temps et de rêveries.

En utilisant un sténopé, je me place dans un rapport temporel différent de celui

dans lequel la société tend à évoluer, c’est aussi un parti pris

politique, une sorte de révolte. Je ne veux pas aller plus vite sans re-

garder, scruter, contempler le monde. Je revendique mon droit à la lenteur !

Serie «Errances portuaire» 2009Tirage argentique fait main sur papier baryté14 cm x 16 cm

Diptique «Mur de l’Atlantique» 2009Tirage argentique fait main sur papier baryté

14 cm x 16 cm chaque photographie

Les oniriques, 2007 Série de 9 photographies

Tirage argentique noir et blanc, contrecollé sur carton plume

10 cm x 10 cm

Ces sténopés peuvent se voir comme des séquences narratives, dans lesquelles il est question de suivre une déambulation dans un espace précis.

Au préalable à chaque photographie, je définis un espace aux limites données par le lieu ou un thème plastique sur lequel je vais travailler. Les différents fils que je vais tirer vont donner une identité propre à chaque composition.

J’utilise pour la prise de vue un dos d’une copie ukrainienne du Hasselblade (Kiev 88) sur lequel est fixée une boite avec un sténopé. Ce système me permet de faire avancer manuellement le film et ainsi, faire se superposer les différentes prises de vues que compose chaque photographie. Ainsi les thèmes définis vont prendre sens grâce à l’imbrication des différentes images dans la même photographie et ainsi raconter une histoire.

L’objet photographique joue avec les distances. Avec du recul, on contemple l’image dans son ensemble, ainsi on peut visualiser comment les différentes séquences de prises de vues interagissent entre elles, ensuite, autre chose se raconte si l’on se rapproche pour scruter la photographie dans ces détails.

Stén

oram

a

Sténoramas (photographies produites lors de la résidence à Pont-scorff pour L’Art Chemin Faisant), 2010Série de 3 photographiesTirage jet d’encre, contrecollé sur Dibon30 cm x 100cm

Sténoramas Père Lachaise, 2008Tirage argentique couleur fait main par

l’artiste (encadrée, sous verre)25 cm x 75 cm

Sténoramas Toits parisiens, 2008Tirage argentique couleur fait main par

l’artiste (encadrée, sous verre)25 cm x 75 cm

Exposition l’Image Public #4 du 1 au 24 octobre 2010, Mediathèque de Cesson-Sévigné.

Expo

rtatio

n

Premier projet d’affichage grand format dans l’espace public, Exportation est une réponse à l’exposition collective du même nom qui à réuni les éléves de 4éme année de l’ESA Lorient en 2008.

Collé sur le mur de la galerie ce sténorama montre les ports de Lorient imbriqués en une photographie. Cette affiche servira ensuite de fond de scène pour un petit théâtre éphémère où viendront se jouer quelques histoires improvisées.

Kesle

r-D

eville

rs

Une cités, des histoires.

Pour ce projet d’affichage urbain, j’ai eu la chance d’avoir le concours de Thèrése Ballu, première habi-

tante des nouvelles barres HLM, qui m’a très gentiment prêté ses photos du quartier, à l’époque où les gens vivaient dans les baraques en bois d’après-guerre.Ici j’ai collé des portraits en essayant de respecter

l’échelle 1 des personnages. Pour ensuite demander aux habitants du Kesler d’aujourd’hui de poser avec

l’histoire.

Lanester en visages

C’est à l’occasion du centenaire de Lanester que la ville a demandé à quatre étudiants de l’école d’art de faire des por-traits de Lanesteriens, afin de compléter leur fonds d’archive qui se trouve presque sans photographies des habitants d’il y a 100 ans.

Dans un petit studio improvisé, j’ai proposé aux gens de poser pour moi

devant un fonds photographique montrant le lieu où ils vivent,

ou qu’ils font vivre. Ces por-traits vont ensuite s’inscrire

dans la ville sous forme d’affiches collées sur

les panneaux d’affi-chage public.

Ada

m e

t Elle

s.

Adam et Elles, c’est l’aventure de quatre jeunes artistes : «les filles des flots» (Iza Venet, Ma-rianne Penven, Pauline Danet) et Stéphane Adam.

Ils décidèrent un soir de résidence commune de collaborer autour d’un projet : une série de photographies mises en scènes dans différents lieux de l’avenue de la perrière, mythique artère des marins, dockers, ouvriers. Investie aujourd’hui par les fêtards, étudiants et artistes. C’est aussi pour eux une manière de rendre hommage à cet endroit qui les a accueillis, puisque «les filles des flots» y ont leurs ateliers au-dessus du Bar des Flots et Stéphane Adam y vivait à l’époque.

Genèse

13, avenue de la Pérrière

2, rue Florian Laporte

20, avenue de la Perrière

34, avenue de la Perrière

8, rue Chalutier la Tanche

Au mois d’avril 2010, Paul-André Fortier a été invité par le Grand Théâtre de Lorient pour montrer le “solo 30 x 30.

Cette chorégraphique performative d’une durée de 30 minutes, a été rejouée chaque du jour mois d’avril entre 13 h et 13 h 30 sur une petite place à côté d’une rue passante.Autour de cette performance, j’ai proposé une série d’images, qui s’est appuyée sur le jeu de la mise en abime du danseur avec lui même. Pour ce faire j’ai agrandi une photographie prise le premier jour du spectacle pour qu’elle devienne un fond de scène. Une fois collée j’ai à nouveau fait, des prises de vues en créant un jeu entre les deux personnages. L’image sélectionnée a servi de nouveau fond de scène. J’ai répété cette opération dix fois.

Le s

olo

30 x

30.

Cette série de photographies est à l’origine un constat des traces du passage du temps a travers les manipulations, faites par les enfants de la cité (Kesler-Devillers à Lanester), où les affiches ont été collées. En choisissant d’accrocher ces photographies sur un «mur» de galerie, je tente de faire basculer le statut d’image constat, destinées aux archives, vers une photographie oeuvre d’art.

Ces photographies offrent plusieurs niveaux de lecture. Dans un premier temps l’image qui semble être en noir et blanc révéle des couleurs subtiles qui viennent parfois nourrir la prise de possession des photos par leurs protagonistes. Parfois c’est un détail architectural qui va signifier le lieu d’accrochage de l’affiche, et mettre en place un jeu de couches, sorte d’épiderme, temporel.

Affiches déchirées, 2010Photographies numériques, tirages jet d’encre contrecollés sur Dibon.50cm x 60 cm

Exposition Renaissance, du 1 au 16 avril 2010, Bar des Flots, Lorient

Emma, 2009 Tirage jet d’encre,

contrecollé sur Dibon60 cm x 80 cm

Exposition Hord-Bord, du 26 juin au 15 juillet 2010, galerie du Faouedic, Lorient

Jeux d’enfant, 2007, Série de 4 photographies,

Tirage argentique noir et blanc, contrecollé sur carton plume,

20 cm x 20 cm

Texte d’introduction explicitant mes motivations à être accueilli en

résidence «Culture à l’hôpital»

Centre Hospitalier Port-Louis Riantec

Le désir de travailler aujourd’hui autour des mécanismes de la mémoire s’est dirigé naturellement. D’une part, ma pratique de la photographie inscrit dans son essence même un rapport à la mémoire. D’une autre part, beaucoup plus importante, c’est physiquement que mon rapport à la mémoire se joue. J’ai dans ma famille deux personnes très proches de moi qui ont la maladie d’Alzheimer. C’est une manière d’être avec elles. Prendre le temps ici de rencontrer cette maladie. Prendre le temps que je ne peux avoir avec mes proches du fait de la distance qui nous sépare. Prendre le temps d’investir le territoire de la mémoire.

J’ai décidé de ne pas uniquement travailler avec les personnes malades d’Alzheimer, mais d’ouvrir mon regard sur tout le centre, comme s’il s’agissait d’une entité unique, un corps vivant où se côtoient personnels soignants, résidents, visiteurs. Chacun y a un rôle, chacun y a sa place. Je ne peux passer à côté sans prendre en compte les interactions qui les unissent.

La mémoire comme territoire multiple d’action artistique.Pendant ce temps de résidence, je compte via plusieurs fils d’action, travailler autour des mécanismes de la mémoire.

Mémoire réactivée, et enregistrée. Sous la forme de rencontre avec les résidents et en choi-sissant de les écouter et d’échanger autour de leurs propres photographies. Un reportage poétique au coeur du passé pour se montrer aujourd’hui.

Mémoire décomposée, sous forme de couches successives de portraits, collés sur les murs, des personnes faisant vivre le lieu, et cela en mobilisant les différents espaces de vies des résidents. Les lieux d’actions deviennent des espaces mémoriels à couches multiples où l’on peut découvrir des temporalités différentes inscrites sur un seul plan.

Mémoire en action, créée, grâce à la photographie et au travers d’un moyen minimum qu’est la pratique du sténopé. Redécouvrir une façon de faire des photographies. Redécouvrir les lieux que l’on habite, se sentir acteur, spectateur de son lieu de vie.

Inte

rstic

es

Les photographies précédentes font partie de l’expo-sition «interstices», produite pour clore la résidence.Il s’agit de caissons lumineux ouverts, 5 sténorama (30 x 100 cm), de 10 images prises avec mon smart-phone (30 x 30 cm) et de 4 bâches (130 x 130 cm).Lors du vernissage de l’exposition, j’ai proposé aux invités une déambulation, de la chapelle vers l’exté-rieur pour commenter les affiches collées sur les murs de l’hôpital.

Video des sténopés réalisés pendant l’atelier découverte.cliquez ici

Atelier découverte du sténopé, avec les résidents, suivi d’affichages.

(4m x 3m)

Stephane Adam 2013 © tous droits réservés.

Crédits photos

Claudie Manceau p 65

www.stephaneadam.fr

Stephane Adam 2013 © tous droits réservés.

Crédits photos

Claudie Manceau p 65