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- 76 - ’effet de serre un mécanisme naturel utile, déréglé par l’homme Lors de sa formation, il y a 4,6 milliards d’années, la terre ne possédait pas d’atmosphère. Il a fallu plusieurs millions d’années pour que des gaz forment une mince pellicule autour de notre planète. C’est la formation de cette protection gazeuse qui a permis le développement de la vie sur terre. L’atmosphère terrestre est structurée en couches superposées : la troposphère contient plus des ¾ de l’air. Cette couche d’une épaisseur d’environ 10 km, abrite l’ensemble des êtres vivants. C’est dans la troposphère que se forment la plupart des nuages. La température y baisse progressivement avec l’altitude (0,6°C tous les 100 m) ; la stratosphère contient notamment une mince couche d’ozone qui protège la Terre des rayons UV. L’air y est tellement rare, qu’il n’est pas possible d’y respirer. La température remonte progressivement avec l’altitude ; la mésosphère retrouve des températures très basses (jusqu’à –90°C) ; les températures de l’ionosphère sont très élevées : entre 200° et 1200° C. C’est ici que se forment les aurores australes et boréales. L’effet de serre de l’atmosphère terrestre L’atmosphère terrestre joue le rôle d’une serre de jardin : elle laisse passer l’énergie qui nous arrive du soleil et piège, sous forme de chaleur (rayonnement infra-rouge), une partie de cette énergie ré-émise vers l’espace par les nuages, les continents, les océans. Sans ce phénomène naturel qu’est « l’effet de serre », la température moyenne de la Terre serait de –18°C au lieu des 15°C actuels, ce qui rendrait la vie nettement plus difficile, voire improbable. L 2

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  • - 76 -

    ’effet de serre

    un mécanisme naturel utile, déréglé par l’homme Lors de sa formation, il y a 4,6 milliards d’années, la terre ne

    possédait pas d’atmosphère. Il a fallu plusieurs millions d’années pour que des gaz forment une mince pellicule autour de notre planète. C’est la formation de cette protection gazeuse qui a permis le développement de la vie sur terre. L’atmosphère terrestre est structurée en couches superposées : • la troposphère contient plus des ¾ de l’air.

    Cette couche d’une épaisseur d’environ 10 km, abrite l’ensemble des êtres vivants. C’est dans la troposphère que se forment la plupart des nuages. La température y baisse progressivement avec l’altitude (0,6°C tous les 100 m) ;

    • la stratosphère contient notamment une mince couche d’ozone qui protège la Terre des rayons UV. L’air y est tellement rare, qu’il n’est pas possible d’y respirer. La température remonte progressivement avec l’altitude ;

    • la mésosphère retrouve des températures très basses (jusqu’à –90°C) ;

    • les températures de l’ionosphère sont très élevées : entre 200° et 1200° C. C’est ici que se forment les aurores australes et boréales.

    L’effet de serre de l’atmosphère terrestre

    L’atmosphère terrestre joue le rôle d’une serre de jardin : elle laisse passer l’énergie qui nous arrive du soleil et piège, sous forme de chaleur (rayonnement infra-rouge), une partie de cette énergie ré-émise vers l’espace par les nuages, les continents, les océans. Sans ce phénomène naturel qu’est « l’effet de serre », la température moyenne de la Terre serait de –18°C au lieu des 15°C actuels, ce qui rendrait la vie nettement plus difficile, voire improbable.

    L2

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    La plupart des gaz à effet de serre existaient dans l’atmosphère avant l’apparition de l’homme : la vapeur d’eau (H2O), le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et le protoxyde d’azote (N2O). L’augmentation de l’effet de serre par l’homme

    Ces dernières décennies, les activités humaines ont provoqué non seulement une augmentation substantielle des émissions de certains d’entre eux (plus particulièrement le CO2), mais aussi le rejet dans la basse atmosphère de nouveaux gaz à effet de serre, comme les Chlorofluorocarbones (CFC) ou l’ozone (O3). Présent naturellement dans la stratosphère, l’ozone nous protège vitalement des rayons UV. Il constitue cependant un gaz à effet de serre nuisible lorsqu’il est produit dans la basse atmosphère (troposphère) par la combustion des carburants fossiles, notamment le pétrole.

    Les quatre principaux secteurs d’activité qui rejettent des gaz à effet de serre sont : • les industries ; • l’agriculture ; • le chauffage des bâtiments ; • les transports. En Région bruxelloise, les deux derniers secteurs représentent les sources les plus importantes d’émission de CO2. Pour toutes ces activités, c’est essentiellement l’utilisation des combustibles fossiles qui est en cause. La déforestation apporte une contribution non négligeable, mais difficile à quantifier : en effet, les forêts captent et fixent une grande quantité de CO2, restituée dans l’atmosphère lors de leur destruction . Le transport aérien est un secteur particulièrement gourmand en énergie fossile. Or ce trafic ne cesse d’augmenter.

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    Des conséquences inquiétantes pour l’avenir Les scientifiques du monde entier admettent actuellement

    que la Terre s’est réchauffée de 0,6° C depuis la Révolution industrielle. La complexité des phénomènes climatiques ne permet pas de prévoir avec précision l’ampleur de l’augmentation de la température moyenne de la planète. Mais, ce qui est certain, c’est que l’augmentation de l’effet de serre générée par les activités humaines risque, à moyen terme, de perturber gravement nos conditions de vie sur terre. Les conséquences de l’augmentation de la température moyenne de la planète induite par l’accentuation de l’effet de serre sont en effet multiples : • fonte des étendues de glace (et donc d’eau douce) ; • hausse du niveau des mers ; • fréquence plus élevée des événements climatiques

    extrêmes (notamment tempêtes et inondations) ; • déplacement des zones de pluviosité et de végétation ; • extension possible de certaines maladies infectieuses ; • importantes migrations de populations. Une prise de conscience mondiale de l’augmentation de l’effet de serre et de la nécessité de l’enrayer

    La prise de conscience internationale des risques potentiels de changements climatiques s’est traduite par le célèbre protocole de Kyoto, ratifié par plus d’une centaine de pays industrialisés (mais pas par les USA qui sont le principal responsable de l’augmentation de l’effet de serre !) et entré en vigueur en février 2005. Pour sa part, la Belgique s’est engagée à avoir réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 7, 5% en 2012 (par rapport à 1990). Il faut être conscient que ce protocole n’est considéré par les scientifiques que comme un tout premier pas : une réduction de 60% des émissions de gaz à effet de serre serait nécessaire pour seulement stabiliser leur concentration dans l’atmosphère !

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    La répartition des émissions de CO2, le principal gaz à effet de serre d’origine anthropique, est très inégale dans le monde. En 1998, 15% de la population mondiale a produit 50% de ce gaz. Un Américain moyen émet 10 fois plus de gaz à effet de serre qu’un Chinois, lui-même 2 fois plus pollueur qu’un Indien. Cette inégalité dans la production de gaz polluants explique le principe, dans le cadre du protocole de Kyoto, des « permis de polluer ». Chaque gouvernement reçoit l’autorisation d’émettre dans l’atmosphère une certaine quantité de CO2 par an. Il répartit cette quantité, sous la forme de permis de polluer, entre ces entreprises nationales. Si une entreprise investit dans des technologies propres et émet dès lors moins de gaz qu’autorisé par son permis de polluer, elle peut revendre l’excédent à une entreprise qui pollue trop. La production d’une tonne de CO2 s’échange actuellement à environ 20 € entre entreprises. Ainsi, le droit de polluer se commercialise, se paye et se monnaye ; des bourses d’émissions de CO2 voient le jour ! Une entreprise a avantage à racheter à une autre un droit de polluer plutôt que de payer une amende en cas de dépassement de son seuil. Un dépassement d’une tonne par rapport au seuil autorisé par les permis de polluer coûte en effet une pénalité d’environ 40 €. Actuellement, avec ce système, les droits de production de CO2 s’échangent entre entreprises, mais le volume total de CO2 produit ne diminue pas ! Cette réduction se fera bientôt puisque les pays signataires de l’accord doivent renégocier à la baisse les volumes totaux de CO2 qu’ils s’autorisent à produire. Cette révision pourrait se faire vers 2008. Comment contrecarrer nos émissions de gaz à effet de serre ?

    Voici une liste non exhaustive de solutions pour un développement durable : • pour les industries :

    − augmenter le rendement des matières premières, notamment par le recyclage ;

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    − réduire au maximum l’emploi des combustibles fossiles (charbon, gaz, pétrole), par un meilleur rendement énergétique et par l’utilisation d’énergies renouvelables.

    • pour l’agriculture : − favoriser le développement et l’emploi des techniques

    de culture les moins exigeantes du point de vue engrais, pesticides et mécanisation, et donc en combustibles fossiles ;

    − diminuer l’élevage de bétail, et surtout de ruminants (grands émetteurs de méthane).

    • pour les bâtiments : − diminuer les volumes à chauffer ou à climatiser ; − perfectionner et généraliser les techniques d’isolation et

    de régulation thermique passive ; − baisser le thermostat d’un degré ; − utiliser des ampoules électriques économiques et

    éteindre les appareils plutôt que les mettre en veilleuse ; − installer des panneaux solaires.

    • pour les transports : − favoriser, chaque fois que c’est possible, les modes de

    déplacement les moins gourmands en combustibles fossiles ;

    − diminuer leur nécessité en « consommant local ». En ce qui concerne plus particulièrement les transports, il existe plusieurs solutions alternatives à la voiture individuelle (qu’il s’impose à chacun d’envisager pour ses déplacements en ville). Les transports en commun permettent de réduire fortement les émissions polluantes. Les possibilités de combiner plusieurs modes de déplacement se multiplient en milieu urbain. Le covoiturage peut être une alternative intéressante à l’échelle d’une entreprise ou d’un quartier. La mise en œuvre de telles solutions relève de la responsabilité conjointe des pouvoirs publics, des entreprises et des citoyens.

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    Deux types de véhicules particulièrement polluants, en Occident et en Chine