1ere partie art asiatique

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1ERE partie : Art Asiatique et Indien L’Asie est un territoire immense, le cours devra donc se centrer sur certaines régions. Cette année, nous choisirons l’Inde, où se développe au 5 e siècle avant notre ère le bouddhisme ! Cette religion se répandra dans toute l’Asie, notamment grâce à la route de la soie. Il passera par toute la péninsule indienne : le Népal, le Bangladesh, le Bhoutan… Au 6 e siècle, le bouddhisme, mais aussi l’hindouisme, se répandra jusqu’en Indonésie. Au 5 e siècle avant notre ère, nait celui qui sera le Bouddha au Népal. Il va se déplacer dans toute la vallée du Gange et promouvoir son message. Dans le Bouddhisme, le sage ne peut s’attacher aux choses matérielles. Tout est souffrance, il ne faut pas avoir de propriétés personnelles. Les moines sont toujours en déplacement, sauf à la mousson. Leur destin rencontre celui des marchands, ils suivent les mêmes routes. C’est une pensée très stricte. Son succès est dû à des décisions politiques prises au 3 e siècle avant notre ère. Chapitre 1 : La dynastie Maurya ( 323-185 ) C’est avec l’empereur Ashoka (272- 231) qui va développer l’art bouddhique régnant depuis sa capitale « Pâtaliputra ». Il va faire de nombreuses conquêtes jusqu’à la création d’un empire et puis va souffrir d’une crise morale et rejoindra la non- violence et le végétarisme bouddhique. Il va introduire l’écriture en Inde pilier monolithique avec les lois ou édit d’Ashoka. Les piliers :

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Page 1: 1ERE partie art asiatique

1ERE partie :

Art Asiatique et Indien

L’Asie est un territoire immense, le cours devra donc se centrer sur certaines régions. Cette année, nous choisirons l’Inde, où se développe au 5e siècle avant notre ère le bouddhisme !

Cette religion se répandra dans toute l’Asie, notamment grâce à la route de la soie. Il passera par toute la péninsule indienne : le Népal, le Bangladesh, le Bhoutan…Au 6e siècle, le bouddhisme, mais aussi l’hindouisme, se répandra jusqu’en Indonésie.

Au 5e siècle avant notre ère, nait celui qui sera le Bouddha au Népal. Il va se déplacer dans toute la vallée du Gange et promouvoir son message.

Dans le Bouddhisme, le sage ne peut s’attacher aux choses matérielles. Tout est souffrance, il ne faut pas avoir de propriétés personnelles. Les moines sont toujours en déplacement, sauf à la mousson.

Leur destin rencontre celui des marchands, ils suivent les mêmes routes. C’est une pensée très stricte. Son succès est dû à des décisions politiques prises au 3e siècle avant notre ère.

Chapitre 1   : La dynastie Maurya ( 323-185 )

C’est avec l’empereur Ashoka (272- 231) qui va développer l’art bouddhique régnant depuis sa capitale « Pâtaliputra ». Il va faire de nombreuses conquêtes jusqu’à la création d’un empire et puis va souffrir d’une crise morale et rejoindra la non-violence et le végétarisme bouddhique.

Il va introduire l’écriture en Inde pilier monolithique avec les lois ou édit d’Ashoka.

Les piliers   :

Dans la capitale, « Patshka ». On retrouve sur ces piliers des données politiques mais aussi cosmologique = le pilier est la référence au centre du monde et à l’axe cosmique.

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Ces piliers sont enterrés en partie dans le sol. On retrouve une fleur de lotus inversée, une frise avec des animaux. 4 lions ou seulement un lion selon le pilier.

Les animaux portent des symboles : Le lion est le pouvoir solaire, le symbole de la pensée de Bouddha)

Sur l’abaque on retrouve des oies symbole de l’âme migrant vers le ciel, du monde divin. 

Le chapiteau du pilier de Sarnath présente des éléphants, un symbole terrestre et royal ! On peut également remarquer la présence d’une roue, symbole du cycle des réincarnations et de la roue de la loi.

Des citations d’Ashoka se retrouveront jusqu’en Afghanistan.

A Dhauli, dans la province d’Orissa, on retrouve un éléphant en ronde-bosse encore fondu dans la roche. Cet animal conserve aujourd’hui sa portée symbolique.

Les piliers ont toujours été vénérés, localisés dans un espace sacré et délimités par une balustrade (verdikà)

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Sânchî : colonne + quatre éléphants soutenant une roue de la loi. Sur la partie inférieure on remarque une balustrade ainsi qu’un couple de fidèles. Ils tournent autour dans le sens des aiguilles, le sens solaire.

Sarnath : lieu où le Bouddha a pour la première fois prêché sa pensée. On a retrouvé la balustrade et elle introduit une structure que l’on retrouvera dans l’architecture par la suite.

Le pilier n’est pas la seule représentation de l’axe cosmique, on retrouve également l’arbre ! L’inde étant un pays chaud, l’arbre est un abri ; chaque village en possède un, au pied duquel se trouvent des représentations de dieux anciens ou nouveaux. Dans le monde rural, on retrouve des images qui sont encore vénérées.

Gaya : On y fait des pèlerinages lorsqu’il y a un décès. On a toujours un arbre qui est vénéré avec des banderoles multicolores et des images murées dans un templion. Le passé est très présent en Inde.

L’architecture sacrée excavée   :

C’est sous Ashoka qu’elle apparait. Avant, l’architecture civile était en bois et c’est l’architecture sacrée qui se réserve la pierre.

Dans le Bihar, à Barabar hill, on retrouve une porte trapézoïdale creusée dans la grotte

La grotte de Lomas Rishi est constituée d’un arc avec une frise d’éléphants, symboles de la terre, qui convergent, sur le dessous, on a un crocodile symbolisant l’eau et qui se nomme : Makara. Dans les coins on retrouve des cornes d’abondance : elles marquent le lien avec le sacré, le lieu de passage…

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La thématique animalière constitue une partie fondamentale de l’art indien.

Plan : Salle rectangulaire, passage vers une salle circulaire. On devait probablement retrouver des constructions en bois où vivaient les ascètes. A l’époque d’Ashoka, on polissait la pierre pour la rendre luisante.

L’art de la terre cuite va se développer. Ce sera surtout un art populaire qui révèlera un culte porté à la femme, à la déesse mère.

Le plus souvent elles sont de couleur grise. Le corps est moulé et les détails et ornements sont ajoutés par la suite. Ce sont les terres-cuites de Mathura : on retrouve une abondance d’ornements, l’une d’elle porte un enfant…

Elles semblent nues mais en fait non, elles portent un vêtement mouillé qui colle au corps. Ces déesses étaient censées protéger les nourrissons. Leur dos est tout à fait plat, sans ornementation à l’exception des cheveux. Ceux-ci forment souvent des tresses attachées à des médaillons circulaires qui forment une couronne. Il s’agit en fait de la représentation d’un élément végétal = le fruit du lotus !

C’est la fleur qui symbolise l’Inde…Il est symbole de pureté et siège des dieux.

Chapitre 2   : Epoque Post-Maurya, époque Shunga et époque Mitra   : 2 e siècle- 1 er siècle avant notre ère

Les Yaksha et Yakshi   :

Il s’agit d’esprits mâle ou femelle de la nature attachés à un culte. Les mâles sont basés sur l’acquisition de biens, les femelles sont centrées sur la fertilité. Les Yaksha portent souvent des bourses et se retrouvent sur les routes, les Yakshi portent un bouquet de mangue annonçant la mousson. Ce sont des images en pierre avec un ornement limité…Ils portent un vêtement particulier, la dauti.

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Une architecture de pierre   : le type du stûpa, l’exemple du monument 2 de Sânchî  :

Il s’agit d’un monument avec un plan hémisphérique avec balustrade circulaire et quatre entrées. La principale de ses entrées était située à l’ouest. Le monument est en brique et recouvert de stuc. La balustrade est en pierre. Les entrées sont disposées en chicane.

Quelle est sa fonction ? On y retrouve souvent des reliquaires censés conserver les cendres du Bouddha (histoire des huit rois qui se dispute les cendres et construisent chacun un stûpa)

Le stûpa de Sânchî n’est pas un des originaux. C’est Ashoka qui a construit un grand nombre de stûpa secondaires. On retrouve alors des cendres de personnages importants comme des moines célèbres…C’est le cas à Sânchî.

Plan : Stûpa, base, passage et balustrade (vedikâ, montants verticaux avec alvéoles oblongues et pierres ovales fixées et avec des pierres réunissant les montants. Elles sont souvent ornées)

Le vocabulaire iconographique et symbolique est important, mais on retrouve spouvent deux grandes représentations.

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- Makara le crocodile : il perd ses pattes postérieures et se retrouve avec une queue de poisson qui deviendra par la suite un feuillage. Il a des feuilles de lotus dans la gueule et une sorte de trompe.

- Nâga le serpent : il annonce les moussons et possède un symbolisme sexuel. Il est rattaché à la terre et à l’eau. C’est le serpent à cinq têtes.

On retrouve souvent côte à côte le monde réel et le monde fantastique. On retrouve également la première représentation de déesse…Lakshmi, déesse de la chance et de la prospérité. Elle se situe aux entrées du stûpa. Son symbole est le lotus, elle est entourée de jarres d’où s’écoule l’eau céleste. La jarre est symbole de fertilité.

Chapitre 3   : Le nord de la Péninsule. Le Madhya Pradesh, 1 er siècle de notre ère. Le Bengale, 1 er siècle avant notre ère- 1 er siècle de notre ère.

Les terres cuites de Chandraketugarh dans l’état du West Bengal. On distingue deux groupes de plaques : des plaques rectangulaires dont les bords sont soulignés par des pilastres ou des plaques suivant la silhouette du corps.

L’image est centrale et de face, légèrement déhanchée, la main droite fait le geste du don : le varadamudrâ. Point de vue iconographique, on retrouve des femmes de face accompagnées de ficèles de profil. La déesse est souvent mise en hauteur.

On voit des femmes ornées de grands turbans, de grandes fibules, des pendants d’oreilles et des colliers. Les lèvres étant plus épaisses qu’avant, on retrouve un léger sourire. Certaines peuvent être monstrueuses…

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Elles peuvent être attachées à la tige d’un épi de millet et devenir déesse des sols. Ce sont en fait des divinités anciennes nombreuses qui portent des noms différents. On retrouve encore des Yaksha et des Yakshi en plus de ces dieux locaux.

Le monument 1 de Sânchî.

La vedikâ est maintenant agrémentée de portiques appelés torana, les dimensions sont plus grandes. Le stûpa possède un escalier à double volée menant à une plate-forme. On retrouve au sommet une autre vedikâ et en son centre on retrouve un pilier arborescent symbole du pilier cosmique.

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L’ornementation se retrouve un peu partout mais principalement sur les portiques. Ils se retrouvent en dehors de la vedikâ et sont constitués de trois bandes horizontales avec montants verticaux. On retrouve une horreur du vide sur ces supports.

On a des scènes narratives : la vie de Buddha et ses vies antérieures, les jâtaka, mais aussi des scènes historiques de la vie bouddhique. 

On retrouve des stûpas sur les architraves, ils représentent les vies anciennes du Buddha. On a des vénérations de la roue de la loi, pour un arbre de la part d’éléphants, des représentations de Lakshmi.

Des animaux réels côtoient des animaux fantastiques. On retrouve par exemple Garuda, le symbole du feu dans l’air, le soleil et un Nâga. C’est un jeu entre opposés, l’eau et le feu. Le monde animalier est le cadre où se présentent les dieux et les humains.

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Des spirales terminent les architraves. Il n’y a pas encore de représentations physiques du Buddha à cette époque.

Représentation de femme en ronde-bosse très soignée, jupe collée au corps, seins nus, colliers…Elles s’enroulent autour d’un arbre, référence à la légende des arbres « Ashoka » qui fleurissaient avec un coup de pied de vierge.

Le portique nord est le mieux conservé. On y voit des personnages montant des éléphants ou des chevaux, ils portent des chasses mouches en queue de yack, c’est une denrée luxueuse dédiée aux rites religieux et à la vie royale.

On retrouve encore des vases d’abondance qui marquent l’entrée vers le sacré.

Les représentations du Buddha :

On le retrouvera sous toutes les formes : arbres, empreintes de pieds, roue de la loi, stûpa et est vénéré par des humains, des créatures fantastiques ou des animaux réels. Mais il ne sera jamais représenté physiquement

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Les images scéniques sont entourées par des vedikâ, des ziggurats et des pilastres.

La roue de la loi peut être sur pilier, empreintes…

Portique Nord :

Histoire de Vessantara, prince héritier qui a renié sa destinée royale…Il partira vivre dans la forêt avec sa famille.On voit que le prince vit dans une hutte et trouve qu’il possède encore trop, il donnera sa femme et ses enfants. L’ascète à qui il veut donner est en fait le roi des dieux : Indra, qui lui annonce qu’il doit passer sa vie de roi car il n’est pas prêt à devenir Buddha.

On retrouve aussi une jataka animale, le singe où l’on voit la compassion du futur Bouddha.

On retrouve là les reliquaires des cendres : ils ne sont pas bien grands et contiennent les cendres et des pierres semi-précieuses et précieuses, mais aussi des feuilles d’or. Ils sont en métal, en argent et en or.

Chapitre 4   : La première phase bouddhique au Mahârashtra 2 e siècle avant notre ère – 2 e siècle de notre   ère. On retrouvera deux types de monuments qui seront excavés : le sanctuaire ou caityagriha et le lieu d’habitation des moines ou vihâra.

Cette phase de développement de monuments excavés est étroitement liée à la mise en place de circuits commerciaux rattachant l’Inde au monde proche-oriental et méditerranéen. On retrouve des traces de Yavana, des grecs commerciaux et grands mécènes.

Les moines suivent les marchands. Durant les moussons ils rejoignent des « monastères » et notamment des stûpas intérieurs avec des cellules monastiques. Ce sont plus des lieux de cultes que des lieux de résidence.

On voit plusieurs sites tels que : Bhâjâ

On voit une entrée en fer à cheval, des piliers pentus vers l’intérieur de forme trapézoïdale. Les artistes jouent avec l’ornementation. Ici on retrouve de fausses poutres de bois…

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On constate qu’il y a des couples sur la balustrade et on retrouve des motifs de lucarnes.

Site de Bedsa : Beaucoup plus complexe, passage creusé dans le roc, cour intérieure, stûpa. On a également des rappels de l’utilisation du bois. Les chapiteaux sont en corolle de lotus inversés, on constate des images d’animaux et de couples en ronde-bosse.

Une balustrade est sculptée sur le bas des murs et des colonnes. Il n’y a aucune ornementation à l’intérieur du stûpa sauf le stûpa lui-même avec trois balustrades et un pilier de bois.

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Site de Karle : Site abîmé, la façade est supportée par un pilier. On retrouve des lucarnes en fers à cheval. On retrouve des couples au premier niveau, images de fertilité spirituelle et matérielle…c’est également le symbole du fidèle.

Même style de décoration qu’à Bedsa pour les vedikâ qui ornent les murs. On représente le monument dans le monument ! C’est la spécificité indienne.

Chapitre 5   : Le Nord de la péninsule, du 1 er siècle au 4 e siècle de notre ère. Afghanistan, Pakistan septentrional.

ET

Chapitre 6   : Le nord de la Péninsule, du 1 er siècle au 4 e siècle de notre ère. Mathurâ, époque Kshatrapa et Kushan. Bihar, 2 e siècle de notre ère.

Au premier siècle de notre ère, le souverain des Hans va faire pression sur les populations nomades du Nord qui seront repoussées vers l’ouest et descendront vers l’Inde et l’Afghanistan.

Les Kushan font partie de ces peuplades qui vont créer un grand royaume est qui oscilleront entre deux capitales. L’art Kushan se développera jusqu’au 4e siècle. L’image du Buddha va apparaitre ainsi que des personnages historiques.

Kanishka, deuxième siècle de notre ère, empereur de la dynastie sera représenté habillé chaudement avec des grosses bottes. Un autre souverain sera représenté assis à la manière européenne, cela est lié à l’iconographie royale.

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On verra alors se développer l’art du Gandhâra dans le Pakistan septentrional.

Buddha apparait dans une autre région : Mathura…où le bouddhisme va également émerger comme grande religion. Il y aura beaucoup d’échange entre ces deux régions.

Question d’iconographie :

Représentation d’un bouddha du Gandhara

Le Buddha se fait représenter physiquement. Il revêt la jupe et l’étoffe. Le Buddha a la main droite relevée, la paume ornée de la roue de la loi dirigée vers le spectateur, dans le geste de protection…

Ces cheveux forment un chignon. Sur les images les plus anciennes ils portent une fine moustache. Le visage est plein, les yeux entrouverts, le regard dirigé vers le bas ; paupières en relief…On relève de l’inspiration hellénistique.

Une des images est le Buddha en position du lotus sur un trône, ici soutenu par des lions, sa tête est entourée d’un cercle avec des rayons. Deux génies représentent le céleste et on retrouve le ficus de l’éveil. On retrouve toujours une horreur du vide. Deux assesseurs anonymes l’entourent avec des chasses mouches.

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Le Buddha a un geste particulier, la main vers le spectateur parallèle à la scène = C’est le geste de protection, l’absence de crainte.

Il a les yeux ouverts qui regardent vers le fidèle. Il faut le distinguer des mortels et donc les artistes conçoivent un corps spécifique longues oreilles, étoile sur le front, paumes palmées, corps en or, chignon qui deviendra une excroissance par la suite.

On retrouve le symbole de la roue de la loi sur la plante des pieds.

Parfois on peut voir des inscriptions, elle s’inscrit sur le socle : la zone terrestre, humaine, inférieure, là où se trouvent les assesseurs.

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Les reliefs sont assez profonds et celui du Buddha est plus important. Il y a un grand nombre.

Pour les Mathura, on retrouve beaucoup de Buddha debout et un coloris particulier : teinte rosée avec des rehauts beiges.

Buddha debout Mathurâ :

Même étoffe et jupe, visage rond et yeux ouverts. Rappelle l’image de Kanishka. L’artiste n’ose pas faire d’espace vide entre les jambes d’où le côté compact de l’œuvre.

Il a été retrouvé avec une ombrelle de plus de deux mètres de diamètre avec une série de motifs symboliques.

Panneau de Gandhara :

Il représente les grands moments de la vie de Bouddha : naissance, éveil, premier sermon et décès.

Naissance dans le parc de Lumbini   :

On retrouve une femme qui s’enroule autour d’un arbre : fertilité, elle est la représentation de la naissance particulière de Buddha qui est sortis du flanc de sa mère Mâyâ. On retrouve Indra le roi des dieux qui accueille le nouveau né en compagnie de Brahma. Mâyâ peut parfois s’appuyer sur sa sœur qui élèvera l’enfant.

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L’éveil de Bodhgayâ   :

L’éveil ne peut être représenté, il se développera une iconographie particulière = Buddha médite et Mâra apparait, c’est le dieu des sens et de la mort qui souffle le mot empêchant la réincarnation. Il va envoyer ses filles pour tromper Buddha, mais déconfites par le refus de ce dernier, elles tentent de se transformer en vieilles femmes et ensuite perdent à jamais leur jeunesse. Mâra essaie ensuite d’envoyer des démons, la pluie sur Buddha. Celui-ci en a assez et appelle la déesse terre qui acquiesce avec lui, il peut devenir le Buddha…

Le premier sermon à Sârnâth :

Dans le parc des Gazelles, Buddha délivre son premier sermon à cinq ascètes. Ici deux sont représentés autours de la roue de la loi. On voit Buddha faisant le geste de protection avec une auréole, nimbe et un arbre.

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Le décès à Kushinagara :

Lorsqu’il sent son heure venue, il demande une couche entre deux allées d’arbres et veut regarder vers l’ouest, la tête au nord…Sa tête est posée sur la main droite. Ses fidèles hurlent, s’arrachent les cheveux pleurant leur maitre.

On peut voir une autre partie du cycle, devenu Bouddha, il veut prêcher son message à sa mère et aux dieux. Il va s’assoir sur le trône d’Indra sur le mont Méru. Il redescendra par une échelle en pierre précieuse…celles de Brahma et d’Indra sont en argent et or…Buddha est donc supérieur !

Ses motifs seront représentés tout au long de l’évolution bouddhique.

Les Bodhisattvas, l’exemple de Maitreya

Les boddhisattvas sont les Buddha du futur. C’est un être qui attend l’éveil, c’est un rang inférieur au Buddha.

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Ce culte surgit de la même manière que celui du Buddha. Son image est également la même, mais il n’a pas encore renoncé aux plaisirs terrestres : il est entouré de bijoux et d’attributs. On va créer beaucoup de Boddhisattvas…au fond, ils sont l’équivalent des saints chrétiens.

Iconographie Hindoue   !

L’art hindou se développe à la même période. Il y a énormément de dieux, mais quelques principaux…

Shiva   : il est lié à la nature, à la masculinité, au phallus = le linga…C’est l’image centrale des temples, un linga avec la face divine et parfois quatre faces.

C’est le dieu des ascètes, il a un chignon élaboré. C’est un dieu imberbe et il a un troisième œil horizontal qui deviendra vertical par la suite. Le phallus représente l’énergie spirituelle ; Il a une épouse Parvati, la fille de la montagne Himalaya. C’est un dieu destructeur qui possède un taureau comme monture. Etant ascète, il ne peut rendre hommage à sa femme, celle-ci va s’amuser avec Kâma, une sorte de cupidon ; furieux, Shiva soufflera le feu de son troisième œil et rendra kâma invisible !

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Le dieu est toujours représenté ithyphallique ; quand il est avec Parvati, les deux visages sont pareils. Il a la main gauche levée à 45° du plan et la main droite sur la hanche. Parvati tient un miroir qui montre le reflet de Shiva. Parvati est à gauche, car le rituel du mariage impose que la mariée soit à droite de l’homme, ensuite ils tournent 7 fois autour d’un feu sacré et elle passera alors à la gauche de l’homme.

Il existe des représentations de Shiva et de Parvati en une seule personne, c’est une sorte d’hermaphrodite.

Vishnu   :

Il fait son apparition à la même époque, mais restera longtemps « timide ». Il est le dieu de la stabilité, de la royauté. Il compte parmi ces épouses la déesse terre, car il est comme le roi, marié à la terre qu’il gouverne.

Il a quatre bras et des attributs, il a un disque dans la main supérieure gauche, une arme de jet, une massue dans la main supérieure droite, ses mains normales forment la posture de protection. Il possède une conque, employée dans les temples. Sa chevelure est dissimulée par un turban et il porte de nombreux bijoux. Il porte une étoffe épaisse à bouffants : caractéristique de la période Kushan.

Sa monture est Garuda.

Balarâma :

Un dieu très important à l’époque Kushan mais qui périclitera par la suite. C’est un dieu toujours ivre avec une guirlande de fleur. La main droite est relevée et il a un nimbe à tête de serpent. Il se rapproche du culte du Nâga, Nagini au féminin. Il n’est jamais figé, c’est une figure très souple. Il est représenté avec des gobelets et est présent sous la forme de nombreuses petites statuettes.

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Durgâ   :

C’est une déesse guerrière qui apparait lorsque des démons apparaissent, ils sont tellement ascètes que l’équilibre du monde est mis en danger. Un des ascètes est venu avec un buffle plus fort que tous les dieux. Ces derniers ont créé de leur souffle la déesse qui chargée de ses pouvoirs a mis à bas le démon-buffle.

Un rituel existe, la Durgâ-puja…

Elle a beaucoup de bras avec une arme dans chaque main. Le motif de base est une déesse cassant les côtes et les reins du buffle et l’étouffant avec son autre main. Elle est toujours armée et sa monture est un lion.