1ere guerre mondiale

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Images de la Grande Guerre Images de la Grande Guerre 1

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Une présentation assez globale de la grande guerre, avec un accent sur le point de vue canadien.Corrections récentes.

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Page 1: 1ere guerre mondiale

Images de la Grande Guerre

Images de la Grande Guerre

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1870-1871 — guerre franco-prussienne

Bismarck Guillaume Ier Napoléon III

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L’Allemagne unifiée derrière la Prusse forme le IIe Reich juste après avoir pris l’Alsace-Lorraine à la France.

Napoléon III, prisonnier, s’exile en Angleterre pendant que la IIIe République hérite d’une France

humiliée, qui voudra sa revanche.

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Page 4: 1ere guerre mondiale

1879:Double-Alliance entre l’Autriche et l’Allemagne

1882:Triple-Alliance: l’Italie se joint aux précédentes car elle convoite la Tunisie dont s’est

emparée la France

1904:Entente cordiale entre Londres et Paris

1890:Guillaume II renvoie Bismarck, qui s’oppose à l’expansion coloniale pour éviter un

conflit avec la Grande-Bretagne

1894:Alliance franco-russe

1907:Entente entre Londres et Moscou — Triple-Entente

1879:Double-Alliance entre l’Autriche et l’Allemagne

1882:Triple-Alliance: l’Italie se joint aux précédentes car elle convoite la Tunisie dont s’est

emparée la France

1904:Entente cordiale entre Londres et Paris

1890:Guillaume II renvoie Bismarck, qui s’oppose à l’expansion coloniale pour éviter un

conflit avec la Grande-Bretagne

1894:Alliance franco-russe

1907:Entente entre Londres et Moscou — Triple-Entente

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De quelle alliance ce dessin exprime-t-il le point de vue?

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On récapitule: pourquoi cette guerre?- Rivalité des empires coloniaux: Guillaume II en a assez que l’Angleterre ait le plus grand empire,

alors il veut des colonies (qu’il va falloir prendre à d’autres). Première étape: développer la marine de guerre.

Bismarck n’était pas d’accord, il a été mis à la retraite.

- Militarisme: puisque Guillaume II achète des canons, l’Angleterre, la France, tout le monde doit suivre et dépense des fortunes pour être au niveau. Cela prépare les esprits à l’imminence et à

l’inévitabilité d’un conflit: si on a dépensé autant il faut bien que l’investissement rapporte—pour ça il va falloir battre quelqu’un.

- Esprit revanchard: humiliée en 1871, la France veut récupérer l’Alsace-Lorraine et sa fierté nationale (depuis quarante ans on a exhumé ou imaginé des super-héros bien de chez nous:

Vercingétorix, Roland, Jeanne d’Arc, du Guesclin, Cyrano, Arsène Lupin—notons que les héros français, malgré leur panache, ont une fâcheuse tendance à mourir vaincus).

- Montée des nationalismes: l’Europe centrale et les Balkans sont pleins de petites nations soumises à de grands empires—ces nations veulent leur indépendance et cherchent l’amitié des

rivaux de leurs oppresseurs (la Serbie, par exemple, a l’appui de la Russie et de la France).

- Jeu des alliances: si deux pays se battent, leurs alliés auront du mal à ne pas y aller aussi. Voilà pourquoi cette guerre sera mondiale.

(L’Italie sera le seul pays à se donner le temps de réfléchir, pour finalement s’engager du côté opposé à son alliance d’avant-guerre!)

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George V Raymond Poincaré Nicolas II

Victor Emmanuel III Guillaume II François Joseph Ier

Chefs d’États en 1914

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28 juin 1914:L’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône autrichien, est

assassiné avec sa femme à Sarajevo par Gavrilo Princip,

nationaliste serbe.

23 juillet:L’Autriche-Hongrie présente un ultimatum

humiliant à la Serbie. La Serbie accepte presque toutes les conditions.

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28 juillet - 4 août 1914:

2. Le jeu des alliances entraîne la Russie à

mobiliser.

3. L’Allemagne déclare la guerre à la Russie,

4. occupe le Luxembourg,

5. déclare la guerre à la France,

6. envahit la Belgique, qui est neutre.

7. L’Angleterre déclare la guerre à l’Allemagne.

1. L’Autriche déclare la guerre à la Serbie.

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Lord Kitchener, Secrétaire d’État pour la Guerre, invite les sujets du roi George

à s’engager pour défendre l’Angleterre: 59.000 Canadiens,

y compris des infirmières, répondent à l’appel britannique en 1914.

(Au total, 620.000 Canadiens ont servi dans la Grande Guerre.)

Kitchener est mort noyé/de froid avec son état-major et 643 marins, le 5 juin 1916—le croiseur Hampshire qui l’emmenait en Russie pour une

mission diplomatique a percuté une mine allemande au nord de l’Écosse. Seuls 12 hommes ont survécu.

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Sam Hughes, Ministre de la Défense depuis 1911.

Très orgueilleux, orangiste anti-catholique,convaincu de son propre héroïsme—il a demandé plusieurs fois la Victoria

Cross pour son (petit) rôle dans la guerre des Boers, il fut compromis dans le scandale du fusil Ross, arme sportive dont il avait fait équiper les troupes canadiennes, alors qu’elle n’était pas fiable en conditions de combat (les

soldats les jetteraient pour récupérer les Lee-Enfield des morts anglais...).

Hughes refusa de laisser les Francophones former leurs propres bataillons, comme c’était l’usage dans les unités de réserve: sous commandement

britannique, l’armée canadienne parlerait la langue de son roi. À leur arrivée au camp de Valcartier, à Québec, les volontaires étaient forcés

d’apprendre l’anglais, ce qui n’aida pas au recrutement des Québécois.

Il y eut une exception: les “Van Doos” du 22e bataillon, tous Québécois, qui perdirent

près de 4000 hommes dans la guerre.

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MAIS:1. les Belges ont résisté plus que prévu;

2. la Grande-Bretagne est entrée en guerre aux côtés de la France;3. la rapidité de la mobilisation russe a forcé l’Allemagne à diviser ses troupes plus que prévu;

4. la France, avec ses trains et ses taxis parisiens, a eu le temps de déplacer ses soldats pour repousser l’offensive.

Le plan Schlieffen: «La Belgique est neutre, attaquons la France par là...Ensuite on s’occupera des Russes.»

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Généraux des Empires centraux

Paul Von Hindenburg Erich Ludendorff Conrad Von Hötzendorf Mustafa Kemal

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5-12 septembre 1914:

Bataille de la MarneJoffre et Galliéni, aidés des Britanniques de la BEF,

repoussent l’offensive allemande.

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Front de l’ouest,1914

Ce front continu s'étend sur 750 kilomètres de la Mer du Nord aux Vosges, c’est-à-dire à la frontière suisse.

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Sous la pluie ou la neige, avec les morts qui pourrissent tout autour, comme les

rations, et l’ennemi qui est toujours prêt à vous attaquer (au canon, au gaz, au fusil, au lance-flamme), les rats qui

mordent indifféremment morts

et vivants, c’est particulièrement

abominable.

Le front est bloqué: pendant quatre ans les soldats du front de l’ouest vivront comme des rats, organisant tant bien que mal leur vie dans les tranchées.

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Mais le pire, évidemment, c’est quand il faut sortir dans le no man’s land.

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L’avantage d’avoir un empire,c’est qu’on dispose de troupes coloniales...

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Avril 1915: Ypres

La 2e bataille d’Ypres est le premier combat pour les Canadiens, qui empêchent une percée allemande malgré l’utilisation de chlore,

contre lequel ils ne sont pas équipés.C’est la première utilisation de gaz mortel,

même si les Français ont utilisé des “engins suffocants” dès 1914.

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Pertes70.000 morts, blessés, ou disparus pour les Alliés35.000 morts, blessés, ou disparus pour les Allemands

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Le masque à gaz fait désormais partie du paquetage.

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Soldats tués lors d’une attaque au gaz.

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Pendant ce temps, au pays...

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... les femmes doivent remplacer les hommes dans tous les secteurs.

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Il sera bientôt difficile de dire qu’elles sont tropfragiles ou frivoles pour s’occuper de politique et voter.

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7 mai 1915:

Un U-boot coule le paquebot Lusitania, tuant 1198 personnes, dont 128 Américains.

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Où l’on s’est battu:les Canadiens ont envoyé l’essentiel de leurs troupes

en Belgique et en France, mais c’était loin d’être le seul front.

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Gallipolli: Français et Britanniques—dont Australiens et Néo-Zélandais

(ANZAC)—débarquent dans les Dardanelles pour prendre Istanbul aux Turcs,

selon un plan de Winston Churchill.

Après 180.000 pertes alliées et 220.000 pour les Turco-Allemands de Mustafa Kemal (futur fondateur de la

République Turque après la dissolution de l’Empire Ottoman) et Von Sanders, les Franco-Britanniques évacuent.

Cette défaite aura pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande la même portée symbolique que Vimy pour le Canada.

Avril - décembre 1915

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Premiers camps d’internement pour les “étrangers ennemis”,

suite à l’Acte des mesures de guerre de 1914.

Au Canada

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Le 9 juin 1915, les premiers ressortissants allemands et “autrichiens”, c’est-à-dire, souvent, ukrainiens, sont internés dans l’arène de curling de Fernie.

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Entre 1914 et 1920, 8.579 “étrangers ennemis”, y compris des femmes et des enfants, ont été incarcérés. Selon un certain colonel Otter, officier responsable des camps, seuls 3.138 pouvaient être classés comme prisonniers de

guerre. Des 5.441 restants, l’immense majorité, environ 5.000, étaient d’origine ukrainienne.

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Un camp d’internement au Québec

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Enver Pacha, principal leader du parti jeune-turc qui a pris la tête de l’Empire

Ottoman avant-guerre, s’est allié à l’Allemagne, qui lui a envoyé

des conseillers militaires pour se préparer à la guerre.

En 1915, prétextant la présence d’Arméniens aux côtés des Russes,

il ordonne la déportation et le massacre de la population arménienne de Turquie.

Le génocide arménien, 1915-1916

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Axes de déportation des populations arménienneset camps de concentration en 1915-1916

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Peut-on vraiment parler de “génocide”?

La grande majorité des historiens indépendants (ni turcs ni arméniens) semble s’accorder sur 1.2 à 1.5 millions de victimes,

sur une population estimée à 2.1 millions avant la guerre.

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Aujourd’hui, la Turquie refuse toujours de reconnaître ce génocide.

Elle conteste le nombre de morts: le chiffre officiel serait d’environ 300 000.Elle conteste qu’il y ait eu une volonté politique délibérée, de la part du gouvernement turc,

d’éliminer l’ensemble de la population arménienne.Elle préfère donc qu’on parle de “massacres”, dont elle affirme en outre que sont en grande partie

responsables Kurdes et Bédouins.

Cela permet de ne pas remettre en question la mémoire de dirigeants dont certains sont toujours révérés comme fondateurs de la République de Turquie en 1923.

Cela évite des réparations financières énormes à l’État turc.

Cela évite une honte nationale bien lourde (les Allemands ont eu terriblement de mal à restaurer leur honneur après l’Holocauste—leur admission de culpabilité collective a été un pas déterminant pour

regagner le respect de la communauté internationale).

La loi turque punit de prison l’affirmation publique du génocide, ce qui pose problème pour entrer dans la Communauté Européenne.

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30 mai 1916:bataille du JutlandLes marines allemande et britannique

se rencontrent au large du Jutland. Malgré un avantage numérique pour les Anglais des amiraux Jellicoe et Beatty,

personne ne gagne: les pertes britanniques sont plus lourdes mais la Navy garde le contrôle de la mer.

La marine allemande évitera les confrontations directes au profit de ses sous-marins, les U-boots,

dont l’activité avait ralenti sous pression américaine, à cause du Lusitania.

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Angleterre Allemagne28 navires de ligne 16 navires de ligne9 croiseurs 5 croiseurs8 cuirassiers 6 pre-dreadnoughts26 croiseurs légers 11 croiseurs léger78 destroyers 61 torpilleurs

Forces en présence

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PertesAngleterre Allemagne6 094 morts 2 551 morts510 blessés 507 blessés177 prisonniers 1 navire de ligne 3 croiseurs de bataille 1 pre-dreadnought3 croiseurs cuirassé 4 croiseurs légers8 destroyers 5 torpilleurs

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1er juillet - mi-novembre 1916: bataille de la Somme

Le 1er juillet 1916 reste la journée la plus sanglante de l’histoire de l’armée britannique, qui perdit 57.470 hommes,

dont 19.240 tués.

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Français (sous Joffre) et Britanniques (sous Haig)

ont prévu une offensive, mais les Allemands, qui le savent,

attaquent à Verdun, forçant le gros de l’armée française

à la défensive.

Du coup, la bataille de la Somme sera surtout une affaire britannique, où les Canadiens confirmeront leur bonne réputation.

Cette bataille marquera notamment l’emploi de chars d’assaut—3e méthode, après l’artillerie et les gaz toxiques, tentée en vain pour débloquer

l’horrifiante situation des tranchées.

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420 000 Britanniques (dont 24 000 Canadiens), 204 000 Français

435 000 Allemands

Pertes

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L’aviation va se développer très vite

grâce à cette guerre, et ses missions vont se diversifier:

- observation,

- bombardement,

- chasse aux avions ennemis, et même aux sous-marins.

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Loin des carnages anonymes des tranchées, les as de tous pays vont devenir des héros nationaux, des chevaliers du ciel,

signant des photos ou des cartes postales à leur effigie,recevant des lettres d’admiratrices, des demandes en mariage, etc.

Certains seront célèbres même chez l’ennemi.

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Un tiers des aviateurs de la Première Guerre mondiale, dont 1 600 Canadiens, sont morts au combat.

25.000 Canadiens ont servi comme pilotes, observateurs et mécanos dans les forces britanniques.

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21 février-19 décembre 1916:

Verdun

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Erich Von Falkenhayn Philippe Pétain Robert Nivelle

se sont livré à Verdun une guerre d’attrition: il s’agissait d’épuiser les ressources et le moral de l’adversaire en tuant le plus de monde possible. Quand un des côtés n’en pourrait plus, la guerre serait finie.

En l’occurrence les “vainqueurs” (les Français, qui ont tenu leur front à 30.000 contre 150.000 au départ, avant l’arrivée des renforts) ont perdu plus d’hommes que leurs adversaires.

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378.000 Français (120.000 morts)

337.000 Allemands (100.000 morts)

Pertes

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6 avril 1917:

Les Etats-Unis entrent en guerre.

L’opinion publique américaine a été choquée par les attaques des U-boots sur les navires joignant l’Amérique à l’Angleterre—pour l’Allemagne il s’agissait, en livrant une guerre sous-marine totale, d’affaiblir suffisamment la Grande-Bretagne pour la contraindre à la paix avant

que les Américains ne s’en mêlent... Raté.

La goutte d’eau fut un message pour l’ambassadeur allemand à Washington, intercepté par les Britanniques:

il devait encourager son homologue à Mexico de proposer une alliance au gouvernement mexicain, qui attaquerait les Etats-Unis au sud pour les empêcher

d’envoyer leurs troupes en Europe. Le Mexique n’était pas intéressé.

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Dès 1914, des Américains s’étaient engagés

dans les armées française (Légion étrangère; escadrille

LaFayette) et britannique.

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“Parmi les légionnaires américains, plusieurs souhaitaient s'engager dans l'aviation. Après de longues démarches, un groupe d'Américains réussit à former, en avril 1916, avec l'aide de Français, l'Escadrille 124, “l'Escadrille américaine" basée à Luxeuil (Haute-Saône).

Elle fut dès lors affectée sur les différentes zones de combat. Cette période d'intense activité fut ponctuée de moments symboliques dont : le 6 décembre 1916, l'Escadrille prend le nom officiel d'"Escadrille La Fayette" ; le 4 juillet 1917 (Independance Day) une délégation de cette escadrille défile devant les statues de Washington et La Fayette, à Paris ; le 15 août 1917, l'Escadrille est citée à l'ordre de l'Armée.

Le 1er janvier 1918, l'Escadrille La Fayette sera intégrée dans l'Armée de l'Air américaine.”

L’escadrille La Fayette

(Antonin Guillot, http://www.lib.byu.edu/estu/wwi/comment/Allerey/Allerey02.html)

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“Au moment où l’escadrille disparaît officiellement, son bilan est le suivant:* 267 Américains se sont engagés dans l'aviation française* 255 ont reçu leur brevet de pilote* 180 servirent au Front * 66 moururent, dont 51 au combat* 15 furent faits prisonniers* 19 furent blessés * 199 victoires furent officiellement reconnues.”

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Avril 1917:

Vimy

Français et Britanniques avaient perdu 150.000 hommes en essayant de prendre

cette crête.

Currie a exigé que la prochaine attaque soit entièrement confiée à ses Canadiens

(jusqu’alors toujours incorporés aux troupes anglaises).

Byng l’a soutenu.

Ils se sont attachés à la préparation:

- les hommes devaient connaître le terrain et leur rôle, et ont été soumis à un entraînement

sévère,

- des savants, les “sound rangers”, avec parmi eux un prix Nobel de Physique, ont utilisé des techniques très modernes pour situer les canons allemands,

- un “barrage rampant” d’artillerie, soigneusement minuté, offrait un soutien beaucoup plus précis et efficace que les traditionnels pilonnages (ils ont quand même bombardé les tranchées ennemies pendant une semaine...)

Julian Byng Arthur Currie

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Sans oublier la logistique...

Bref, Byng et Currie n’ont rien épargné, sauf la vie de leurs troupes: 3.600 tués et 7.000 blessés (contre 24.000 pertes allemandes ), pour une telle opération c’est assez peu

(1/3 de pertes, quand même, puisque 30.000 Canadiens ont combattu).

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Le général Currie est anobli par le roi George V.

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tourne à la catastrophe pour les

Français au Chemin des Dames,du 16 au 21 avril 1917.

Les Allemands ont l’avantage aérien, leurs lignes sont fortifiées, etc.

Les Poilus doivent avancer dans la boue.150 à 180 000 hommes sont tués côté

français.

La même offensive,ordonnée par Nivelle, qui voit le triomphe canadien de Vimy,

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Les soldats français n’en peuvent plus. Depuis Vimy on sait que leurs chefs pourraient, s’il leur importait d’épargner la vie de leurs hommes, essayer des tactiques différentes.

Mais les généraux français ont dû se durcir devant les souffrances de leurs troupes, sinon ils auraient perdu la guerre depuis longtemps. Et ils n’ont de leçons à recevoir de personne.

Contrairement aux Britanniques, les Français se battent sur leur sol, pour la survie de la nation. En haut lieu le prix importe peu, il faut absolument y aller et chasser les “Fridolins” de la mère patrie.

Bref, des mutineries éclatent: les hommes refusent de continuer à crever comme des rats, pour rien,

pour la gloire de leurs officiers qui, le samedi soir, sirotent du champagne à l’arrière en charmante compagnie. 2/3 des régiments français seront touchés par cette grogne. Les hommes acceptent de tenir leurs positions mais refusent

les attaques suicidaires que leurs chefs ont pris l’habitude d’ordonner sans trop se demander combien de morts elles feront, ni si les gains vaudront les pertes.

Nivelle est remplacé par Pétain, qui fait juger et exécuter les meneurs, mais devra adopter des tactiques moins sanglantes.

Il prendra aussi des mesures pour

améliorer la vie des hommes au

front.

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Les tribunaux militaires prononcent 3427 condamnations dont 554 à mort.

1381 soldats sont envoyés en prison ou aux travaux forcés.

Entre 30 et 70 mutins sont exécutés (chiffres controversés, mais assez faibles

par rapport aux 200 exécutions de 1914 et aux 260 de 1915).

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Mai 1917:

Ecœuré par ce qu’il a vu en Europe, le premier ministre du Canada, Robert Borden, annonce la conscription dans

l’espoir d’achever le conflit le plus vite possible en y engageant 500.000 hommes.

Le Québec est furieux, il y a des émeutes.

Bientôt arrive l’élection fédérale: le Québec vote massivement pour les Libéraux de Laurier,

opposés à la conscription.

Mais Borden n’a pris aucun risque: il a accordé pour la 1ère fois le droit de vote aux soldats stationnés à

l’étranger, à leurs femmes, et aux infirmières militaires... tous désireux de renforcer l’armée.

La conscription passe, enrôlant 125.000 hommes,

dont 25.000 seulement iront au feu.

Le Québec ne votera pas Conservateur pendant cinquante ans.

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Il y a longtemps que les Anglaises, les Canadiennes et les Américaines réclament le droit de vote.

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Grâce à leur contribution à l’effort de guerre, elles vont enfin pouvoir participer aux élections.

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Manitoba, Alberta, Saskatchewan: 1916

Colombie-Britannique, Ontario: 1917

Nouvelle-Ecosse: 1918

Nouveau-Brunswick: 1919

Ile du Prince Edouard: 1922

Québec, 1940

« …les Canadiennes françaises risquent de devenir des «femmes publiques», «de véritables femmes-hommes, des hybrides qui détruiraient la

femme-mère et la femme-femme.»

Henri Bourassa

Vote des femmes au Canada

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Juillet - novembre 1917:

Passchendaele (3e bataille d’Ypres)

Première utilisation du gaz moutarde, ou ypérite.

Enlisés dans la boue, les Alliés subissent des pertes monstrueuses:

448.000 blessés et tués, contre 260.000 pour les Allemands.

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Parmi les pertes alliées:

16.000 Canadiens, 36.500 Australiens.

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Novembre 1917:Révolution d’Octobre—les Bolchéviks de Lénine s’emparent du

pouvoir, ils fonderont l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques.

2 mars 1917:Nicolas II abdique après

la Révolution de Février. Kerensky arrive au pouvoir, et décide de poursuivre la guerre.

Mars 1918: le traité de Brest-Litovsk — après l’armistice de décembre 1917, Trotsky négocie la paix entre Russie et Empires centraux, qui

peuvent envoyer des troupes à l’ouest pour tenter de gagner la guerre avant l’arrivée des Américains.

Le 17 juillet 1918, Nicolas II est exécuté avec toute sa famille par les Bolchéviks.

La Révolution

russe

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24 octobre - 9 novembre 1917:

Caporetto

Allemands (dont Erwin Rommel, bientôt 26 ans, qui capture 3 000 Italiens à la tête de sa compagnie)

et Austro-Hongrois réussissent à percer le front italien.

L’Italie perd la moitié de son armée: 40 000 morts et 20 000 blessés,

275 000 prisonniers, 2 500 canons.

Les Austro-Allemands avancent de 100 km vers Venise,

mais une nouvelle ligne de front, tenue par les Italiens

avec l’aide de troupes françaises et britanniques, interrompt leur percée.

Otto Von Below

Luigi Cardona

Aujourd’hui, les Italiens parlent de

Caporetto comme les Français de la

Bérézina...

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6 décembre 1917:L’explosion de Halifax

Le Mont-Blanc, un navire de transport français chargé de 2 400 tonnes d’explosifs

(TNT, acide picrique, ...), entre en collision avec le Imo, transport norvégien.

Un incendie se déclare, les marins paniquent...

Ce fut la plus grande explosion d’origine humaine jusqu’à Hiroshima.

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Des badauds s’étant assemblés pour regarder le navire en perdition, la déflagration tua

1 000 personnes sur le coup, fit 7 000 blessés graves dont 1 000 mourraient

de leurs blessures,3 000 blessés plus légers,

1 500 sans-abris.

De nombreuses blessures laissèrent des gens handicapés, en particulier

au niveau des yeux, à cause des éclats de verre.

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Page 94: 1ere guerre mondiale

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Printemps 1918: Ludendorff lance une offensive pour finir la guerre avant que les troupes américaines ne puissent faire la différence

(les premiers hommes sont arrivés avec Pershing en mai 17, mais il faut les former avant de les envoyer combattre, et il faut qu’ils acquièrent de l’expérience).

S’ensuit une série de batailles où les Américains feront leur baptême du feu: Michael (21-25 mars: 255 000 pertes alliées, 239 000 pour les Allemands),

Georgette (4-30 avril: 110 000 pertes de chaque côté), Blücher-Yorck (27 mai-12 juin: 137 000 pertes à 130 000).

Chaque fois, les Alliés, désormais sous le commandement unique de Foch, reculent mais tiennent leur front.

Les Allemands ont avancé jusqu’à une soixantaine de kilomètres de Paris,mais ils sont épuisés, sans avoir réussi à terminer la guerre.

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Offensive allemande sur Reims le 15 juillet.

Le 18 juillet 1918: c’est au tour des Alliés de mener une contre-offensive

avec la 2e bataille de la Marne.

Aidés de 85 000 Américains et de troupes britanniques et italiennes, les Français repoussent les Allemands jusqu’au 6 août, où l’ennemi parvient à stopper leur avance.

95 000 Français 13 000 Britanniques12 000 Américains

168 000 Allemands

Pertes

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Pershing a d’abord dû laisser “amalgamer” ses troupes à l’armée française, mais après leur bonne conduite dans les contre-offensives alliées de l’été,

on leur laissera plus d’autonomie.

À Cantigny le 28 mai, les Américains remportent leur premier succès indépendant.

En septembre, avec 500.000 hommes, Pershing bat une armée allemande en retraite à Saint-Mihiel au prix de 5.000 pertes. L’affaire est assez modeste par rapport à d’autres batailles, mais elle remonte le moral des Alliés

et scelle l’autonomie de l’AEF.

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26 septembre-11 novembre:

Offensive Meuse-Argonne

La dernière grande bataille!Au nord-ouest de Verdun les troupes américaines sont

lancées à l’assaut des lignes allemandes.Partout le long du front,

les Alliés poussent leur avantage.

La victoire est là mais elle coûte cher:26 000 tués, 96 000 blessés pour les Américains;

28 et 92 000 côté allemand.

Leur inexpérience fait commettre aux Américains des erreurs que les Franco-Britanniques ont appris

à éviter—un bataillon de 550 hommes, par exemple, avance seul et finit par se perdre, encerclé par l’ennemi:

seulement 194 soldats s’en sortiront. Cela dit, la diversion qu’ils ont créée a permis à d’autres

unités de percer les lignes allemandes.

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L’évolution du front de l’ouest

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✦ Janvier, avril 1918: grèves d’ouvriers allemands réclamant la paix

✦ Fin octobre 1918: à Kiel, deux équipages de la marine impériale refusent d’appareiller, 400 marins sont emprisonnés

✦ Début novembre: 20 000 révoltés arrivent à Kiel, exigeant la libération des marins et l’abdication de l’empereur

✦ Grèves et manifestations ouvrières éclatent un peu partout en Allemagne (la ligue spartakiste espère une révolution communiste, comme en Russie)

✦ 10 novembre: Guillaume II s’enfuit en Hollande

✦ 11 novembre 1918: le nouveau pouvoir signe l’armistice

La fin: la révolution allemande

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New York, 1919

Parade de la victoire pour les troupes de Pershing

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Généraux alliés

Douglas Haig et Ferdinand Foch

sont les principaux vainqueurs de cette guerre.

Mais les pertes abominables qu’ils ont consenties posent problème:

ces hommes étaient-ils des héros ou des bouchers?

Leur incapacité à limiter certains carnages tenait-elle en partie au peu d’importance qu’ils accordaient à la vie de leurs hommes,

ou étaient-ils dans l’impossibilité de procéder autrement?

Le fait qu’Arthur Currie, principal stratège à Vimy, ait la réputation d’avoir cherché à épargner ses troupes (en expliquant son rôle à chacun, en faisant des répétitions, etc.) semble indiquer que limiter les pertes

n’était pas une préoccupation majeure pour certains généraux. De fait, là où d’autres avaient sacrifié 150.00 hommes pour rien, Currie a atteint ses objectifs

pour un coût comparativement modique: 3.600 tués et 7.000 blessés.

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David Lloyd George Robert Borden Vladimir Ilitch Lénine

Woodrow Wilson Georges Clémenceau Charles Ier

Dirigeants en 1918

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En janvier 1918, alors que la guerre n'était pas terminée, le président américain Woodrow Wilson avait adressé au congrès américain un plan qui devait garantir la paix. Ce discours des 14 points (« The world must be made safe for democracy ») réclame notamment la création d'une « League of Nations ».

Les autres points servent de base au traité de Versailles de 1919.

Wilson recommande :

1 la fin de la diplomatie secrète, 2 la liberté de navigation et de commerce, 3 l’égalité des conditions de commerce entre toutes nations, 4 la réduction des armements, 5 le règlement des rivalités coloniales, 6 l'évacuation de la Russie, 7 l'évacuation de la Belgique, 8 la restitution de l'Alsace-Lorraine à la France, 9 la rectification des frontières italiennes, 10 l'autonomie des peuples d'Autriche-Hongrie, 11 l'évacuation de la Roumanie, de la Serbie et du Monténégro, 12 l'autonomie des peuples non turcs de l'empire ottoman, 13 la refondation d'une Pologne indépendante, 14 la création d'une association des nations (SDN).

Les 14 points

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Le Traité de Versailles, 1919

La France veut punir l’Allemagne et l’empêcher de recommencer: on occupe une partie du territoire, on fait payer des indemnités astronomiques (suspendues en 1931), on impose des limites

très strictes à l’armée (en particulier, pas d’aviation ni de marine de guerre).

Ce “Diktat” inspiré par la haine engendrera assez de haine pour mener Hitler au pouvoir. Sa mission: laver cette humiliation et rendre sa fierté à son peuple.

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Pays (re)créés par les Alliés après la guerre: Pologne, Autriche, Hongrie, Yougoslavie, Tchécoslovaquie, Finlande, Estonie, Lettonie, Lituanie, URSS.

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Au total: plus de 15 millions de morts (dont 6,6 millions de civils), 22 millions de blessés

C o û t h u m a i nPays Mobilisés Tués Blessés

Allemagne 13 millions 1,6 millions 4 millions

Autriche-Hongrie 7.8 millions 1.2 millions 3.6 millions

Canada 620 000 67 000 173 000

Etats-Unis 4.35 millions 120 000 234 000

France 8,41 millions 1,35 millions 3,5 millions

Grande-Bretagne 8 millions 950 000 2 millions

Italie 5.6 millions 650 000 950 000

Russie 12 millions 1.7 millions 4.95 millions

N.B. Les chiffres varient selon les sources: ce tableau est évidemment très approximatif

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Le mémorial canadien à Vimy

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La grippe “espagnole” de 1918-1919

Cette épidémie doit son nom au fait que les Français voulaient la tenir secrète: l’armée était affaiblie, on ne voulait pas le dire aux Allemands...

Les journaux publiaient donc des informations sur ce qui se passait “en Espagne”, car il fallait quand même informer les gens des précautions à prendre.

Les estimations des victimes varient de 20 à 100 millions de morts, mais on s’accorde généralement sur 30 millions en 18 mois: c’est la pandémie la plus mortelle de l’histoire

avec la Peste noire de 1350 (34 millions?). Partie de Chine et passant par les Etats-Unis, elle a touché le monde entier

(d’où les estimations très variées), et conduit à la création de l’ancêtre de l’Organisation Mondiale de la Santé par la SDN.

Curieusement, ce sont les jeunes adultes qui en ont le plus souffert.

Les conditions de vie des soldats (hygiène, malnutrition, gaz, etc.) et le stress des combats peuvent expliquer que, leur système

immunitaire étant affaibli, beaucoup de jeunes gens n’aient pas survécu.

On estime que cette maladie a fait plus de victimes que la guerre.

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Nombre de morts par pays:

Etats-Unis 500 à 675 000Grande-Bretagne 200 000 France 400 000Canada 50 000Australie 10 000 Inde 17 millions?

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Avancées technologiques

L’industrie d’armement est toujours le premier bénéficiaire de la guerre:

les chars d’assaut, les avions, les gaz, etc. ont été développés lors de ce conflit.

Un certain nombre de soldats dont les blessures auraient été mortelles auparavant ont pu survivre, notamment parmi ceux

qui avaient été blessés à la tête. On les appelait les “gueules cassées”.

La médecine, elle aussi, progresse plus vite en temps de guerre.

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Ces hommes sont un autre facteur qui explique le pacifisme virulent

des années folles:chacun sait, désormais,

ce que coûte une guerre moderne.

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Quelques célébrités

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Edith Cavell 1865-1915

Infirmière britannique travaillant en Belgique occupée par les Allemands, elle a aidé des

centaines de soldats alliés à passer aux Pays-Bas, pays neutre d’où ils pouvaient regagner leurs

lignes et reprendre le combat.

En août 1915, les Allemands l’ont arrêtée, bien qu’elle ait aussi sauvé des vies allemandes.

Elle a reconnu les faits et a été condamnée à mort.

Elle a été fusillée en octobre, malgré l’intervention d’un diplomate américain

(donc neutre à ce moment-là).

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La propagande alliée a utilisé cette martyre pour galvaniser l’effort de guerre—notez comme

l’affiche l’a quelque peu rajeunie...

Incidemment, la chanteuse française Edith Piaf, née en décembre 1915, lui doit son prénom.

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Mata Hari(Margaretha Geertruida Zelle) 1876-1917

D’origine néerlandaise, cette célébrité sulfureuse du Paris d’avant-guerre (danseuse exotique,

elle était généreusement entretenue par ses riches amants) a été recrutée par un

officier du contre-espionnage français en 1916: ses aventures avec des notables de tous pays lui

permettraient, espérait-on, de recueillir des renseignements pour la France.

Ses voyages entre France, Espagne, Angleterre et Pays-Bas la rendent suspecte.

Après l’interception d’un message radio allemand mentionnant un espion que les Français

identifient comme Mata Hari, elle est arrêtée en février 1917, accusée d’avoir fourni à l’Allemagne des informations ayant causé

la mort de milliers de poilus. Lesquelles? On ne sait pas.

Les Français la fusillent en octobre, ce qui permet en outre de détourner l’attention

des horreurs du front.

Très vite les rumeurs circulent sur son éventuelle innocence—aujourd’hui encore,

on ignore complètement ce qu’elle a fait pour ou contre tel ou tel pays.

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Manfred Von Richthofen 1892-1918

Le Baron rouge est le pilote légendaire de cette guerre, l’As des as, avec 80 victoires homologuées.

Blessé à la tête en juillet 1917, il a refusé d’arrêter de voler bien qu’il fût diminué

et eût de violents maux de tête.

Sa mort n’est pas claire: des soldats australiens ou le pilote canadien Roy Brown l’ont abattu en avril 1918.

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Ernst Udet1896-1941

Le 2e as allemand de la guerre (62 victoires) y a survécu, mais il a eu de la

chance, comme le montre ce récit:

«Au cours du combat, nous sommes passés parfois si près l'un de l'autre que j'ai pu observer en détail le visage de mon adversaire - ou du moins ce que je pouvais en voir sous son casque. Sur le flanc de l'appareil, il y avait une cigogne et deux mots peints en blanc. A la cinquième passe il me frôla de si près que je sentis le souffle de son hélice - Je réussis à lire les lettres du mot V-I-E-U-X. Et tout le monde savait à l'époque que le "Vieux Charles" était l'avion de Guynemer.J'aurais dû m'en douter. Il n'y avait pas deux pilotes alliés à manier un appareil avec une telle maîtrise. Comme la plupart des bêtes de proie, cet homme aimait chasser tout seul. Ce fut Guynemer qui mit au point la tactique d'attaque du soleil dans le dos. C'est comme cela qu'il avait descendu mon copain Puz. Il était à l'époque crédité de 30 victoires déjà et je sentis que ce serait le combat de ma vie. (...)

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Je sortis le grand jeu, tout ce que je savais faire, virages boucles, tonneaux, glissades... Il collait au moindre de mes mouvements avec des réflexes incroyablement rapides et précis. Petit à petit, je réalisais que je n'étais pas de sa force. Non seulement son avion était supérieur, mais le pilote était un duelliste hors de pair. Seulement je n'avais pas le choix: me battre ou rompre le combat? Tourner le dos serait signer mon arrêt de mort.

J'engageais un virage très serré, et l'espace d'un instant, je l'eus enfin dans mon collimateur. Je pressais la détente... Rien! Ma mitrailleuse était enrayée. Tenant le manche de la main gauche, je secouai énergiquement la mitrailleuse de ma main droite. Rien à faire.J'eus une seconde la tentation de lui échapper en piquant à mort, mais avec un tel adversaire la manœuvre aurait été sans espoir. En quatre secondes dans ma queue, il m'aurait descendu sans la moindre difficulté.Alors le combat tournoyant se poursuivit. Pour moi, c'était la plus extraordinaire leçon de pilotage - abstraction faite des risques, bien sûr - j'avoue avoir totalement oublié pendant un moment que mon partenaire s'appelait Guynemer, et que c'était mon ennemi. Il m'a semblé que j'étais à l'entraînement, au dessus d'un terrain, avec un vieil ami... Mais cette impression ne dura guère. Nous étions en combat tournoyant depuis 8 minutes déjà, les 8 minutes les plus longues de ma carrière de pilote. Brusquement, Guynemer partit en retournement, en vol sur le dos il me passa sur la tête. Du coup, je lâchai le manche pour cogner de mes deux points sur ma foutue mitrailleuse! La méthode était primitive, mais quelquefois ça marchait!

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Guynemer m'avait regardé faire et savait désormais que j'étais sa victime sans défense. Il fit une nouvelle passe juste sur ma tête, il était pratiquement en vol inversé, et là, à ma stupéfaction, il me fit signe de la main, en un geste amical, et mit cap à l'ouest.»

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Georges Guynemer 1894-1917

De santé fragile (tuberculose), Guynemer a quand même survécu à sept crashs au cours de

ses 600 missions.

On lui attribue53 victoires homologuées

(et 30 “probables”—il aimait voler seul).

Le plus populaire des pilotes français a disparu en mission, à 22 ans. Ni lui ni son “Vieux

Charles” n’ont été retrouvés.

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Billy Bishop 1894-1956

L’As des as de l’Empire britannique est canadien. Il est né à Owen Sound, en Ontario.

Bishop a remporté 72 victoires entre mars 1917

et la fin de la guerre, dont 25 en douze jours.

(Comme pour la plupart des pilotes, le nombre exact de ses victoires est controversé.)

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Francis Pegahmagabow1891-1952

Originaire de la bande de Parry Island, en Ontario.

Ayant participé aux batailles d’Ypres, de la Somme (blessé à la jambe),

du Mont Sorrel, de Passchendaele, de la Scarpe, d’Amiens, il a tué 378 allemands et en a capturé 300.

Après la guerre il représentera la nation Ojibwé et sera un éminent leader autochtone.

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Affecté au 22e bataillon (les “Van Doos”), il a participé à l’offensive de Vimy, où il a été blessé.

Le 8 juin 1918, pendant une attaque allemande, les hommes de sa section étant tous blessés, il est sorti de la tranchée pour faire face à une cinquantaine de soldats ennemis. Touché à plusieurs reprises, Kaeble ne cesse de tirer, vide plusieurs magasins de sa mitrailleuse Lewis, et réussit à stopper l'offensive.Mortellement blessé, il retombe dans la tranchée. Il tire ses dernières cartouches allongé sur le dos aux Allemands qui reculent, tout en encourageant ses hommes à tenir bon.

Il est mort le lendemain. Il sera le premier Canadien francophone à recevoir la croix de Victoria, la plus haute distinction britannique.

Caporal Joseph Kaeble1892-1918

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Lt. Col. Arnold Kemball Le 1er mars 1917, il devait mener son bataillon, le 54e

Kootenay (il habitait Kelso), dans un raid de préparation à la bataille de Vimy.

Les ordres qu’il avait reçus pour ses hommes étaient irréalisables. Il s’agissait de donner suite à une attaque au

gaz dont tout le monde parlait depuis des semaines, et ce par mauvais temps—non seulement les Allemands

étaient en pleine forme puisque le vent emportait le gaz loin de leurs tranchées,

mais en plus ils étaient avertis de l’assaut.

Kemball protesta auprès de son commandement pour faire annuler l’ordre. On refusa sa requête.

Il prit alors la tête de ses hommes malgré l’ordre de rester personnellement en arrière, et fut tué. Sachant que l’affaire était sans espoir,

il refusait d’envoyer ses hommes au carnage sans partager leur sort.

Les Allemands proposèrent une trêve pour rendre son corps à ses camarades,

ce qui fut fait dans le plus grand respect mutuel.

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✦ http://canadawiki.org

✦ http://www.firstworldwar.com/

✦ http://www.flyandrive.com/histoire2.htm

✦ http://www.histoirealacarte.com

✦ http://history.cbc.ca/history/

✦ http://www.infoukes.com

✦ http://www.warmuseum.ca/cwm/vimy/index_f.html

✦ http://wikipedia.org

✦ Berton, Pierre. Vimy. Toronto: McClelland and Stewart, 1986.

✦ Newman, Garfield, et al. Regard sur le Canada, 2e édition. Chenelière/McGraw-Hill. Montréal, 2001.

Bibliographie

MusiqueAlbinoni, Tomaso. Adagio pour cordes et orgue.

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Page 132: 1ere guerre mondiale

Et après?

Vous ne pourrez pas comprendre la 2e guerre mondiale sans réfléchir au bilan de la 1ère.

Si l’Allemagne hitlérienne a soif de victoires et balaie tout le monde sur son passage, c’est que les Allemands ont été humiliés à Versailles, désignés responsables de la guerre,

forcés de payer des indemnités qui ont ruiné le pays, occupés, alors que, comme les autres, ils s’étaient sacrifiés pour leur patrie

et leur empereur, le vrai responsable, qui voulait jouer à Jules César avec ses cousins russe et anglais.Ils parlent de “défaite imposée”.

Si l’Italie mussolinienne tombe dans les excès du nationalisme et s’unit à Hitler pour la revanche,

c’est qu’elle estime ne pas avoir reçu sa part quand les Alliés se sont partagé le monde en 1919

(la côte adriatique et Fiume ont été données à la Yougoslavie).Les Italiens, eux, souffrent d’une “victoire mutilée”.

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«La guerre est le massacre de gens qui ne se connaissent pas

au profit de gens qui eux se connaissent

mais ne se massacrent pas.»

Paul Valéry1870-1945

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«If we don't end war, war will end us.»

H. G. Wells1866-1946

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Images de la Grande Guerre

Images de la Grande Guerre

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F. Subra, septembre 2006 - avril 2008

Fin

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