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L'Afrique du Nord illustrée. 1930/04/26-1930/05/02. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

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L'Afrique du Nord illustrée. 1930/04/26-1930/05/02.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 :  *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source.  *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit :  *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits.  *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

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L'AFRIQUE DO NORD ILLUSTREE Annonçasl

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ANNONCESIIL'AFRIQUE DO NORD ILLUSTREE

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCESIII

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ANNONCESIVL'AFRIQUE DU. NORD ILLUSTREE

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ANNONCESVIL'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCESVII

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ANNONCESVIIIL'AFRIQUE DU NORD ï LLUSTRE E

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCESIX

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ANNONCESXr.'AFRIOUE DU NORD tUtlSTUF"

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCESXI

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ANNONCESJXHL'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

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Prix du numéro : 2 francs. SAMEDI 26 AVRIL 1930 25' Année. — Nouvelle Série, N° 469.

DIRECTION ET ADMINISTRATION : 3, Rue Pelissier, ALGER

Agence à PARIS : 28, Rue Beaurepairp — Tél. Nord 2B.84

ABONNEMENTS:

ALGERIE-TUNISIE-MAROC FRANGE: Un an 120 fr.Un an : 60 fr. ETRANGER: Un an 160 fr.

moto loicnncK"

Los Manifestationsdu Contenais de l'Algérie.- M. Bordes,GouverneurGénéral,reçoitau Palaia d'Eté les Victimesde la Guerreet AnciensCombattants.

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L'AFRÎQUE DU NORD ILLUSTREE

CHRONIQUEPB LASBMAINB

Le Maroc des écrivains

« Le Maroc, a dit un humoriste, est un

pays froid dont le soleil est chaud ».

Pour être spirituelle, la définition n'en est

pas moins un peu sommaire. Et beaucoup

d'esprits sérieux qui s'intéressent à la France

d'outre-mer rie s'en satisfont pas. Ceux-là

cherchent \à découvrit, à travers. les écri-

vains, ce qu'est réellement ï'enipire chéri-

fieii. Mais la documentation livresque dispo-nible reste bien incomplète. Les écrivains

d'imagination,"-— et ce sont, de beaucouples plus nombreux, — ont surtout parlé du

Maroc rpniantique et féodal ; pays de mos-

quées, de minarets, de marabouts, de pal-

miers,-de 4oums, de bourriquots et de cha-:

nieaux ; pays aussi d'armes damasquinées,de jolis cuirs, de tapis, de thé à la menthe,:

de baroud, de danseuses et de femmes voi-

lées. ;.-..".'Un !Maroc nouveau est cependant né à

côté de l'ancien et qui surprend et déroute

les chercheuïs par sa complexité.

Lorsque l'explorateur Jean Hess publia,voila bientôt trente ans, son livre truculent

et passionné : Israël au Maroc, cet ouvrage

fit quelque bruit. Néanmoins, avec le tempson l'oublia. Depuis lors, il est vrai, d'autres

événements et d'une autre importance se

produisirent, comme par exemple le coup

d'éclat de Tanger et celui d'Agadir, la grande

guerre, et aussi la campagne contre Àbd-el-

Krim dont Hubert-Jacques écrivit une belle

histoire, mais incomplète et partiale.Les frères Tharaud, invités pour ainsi dire

permanents du maréchal Lyautey, nous révé-

lèrent avec beaucoup plus de talent que

d'exactitude, des à côté curieux de la yie et

des moeurs marocaines, dans deux ou trois

de leurs livres, et plus spécialement dans

Marrakech et les Seigneurs de l'Atlas.

Simultanément, deux bons auteurs, moins

brillants peut-être, mais infiniment mieux

documentés, nous introduisirent dans la So-

ciété berbère. Le premier "Maurice Le Glay

avec ses Contes de la Plaine et des Monts et

Baddah fille berbère ; le second Paul Odi-

not avec Le Caïd Abdallah. Et ce furent aussi

M"""Titaïna et Célarié, et le fougueux Jean

Renaud dans des oeuvres diverses et Camille

Mauclair et Bouchor avec Fez ville sainte quitentèrent de nous faire voir le Maroc, tel

qu'ils l'avaient vu. Mais quel Maroc ? Un

Maroc encore truqué, presque turque, revêtu

des oripeaux d'une réalité à peu près com-

plètement imaginaire.Le Maroc de Pierre Dumas serait plutôt

un guide pour les artistes et Le Petit Maroc

de l'amusant et délicat Alphonse M,étérié;

dont on ne connaît encore que quelques

jolies pages, devra, semble-t-il, son charme

à la fantaisie beaucoup plus qu'à la véritc

totale.

Enfin, il y eut Claude Farrère et quelques

autres auteurs que j'oublie ou que je passe,

pour ne pas avoir l'air d'écrire une biblio-

graphie.Nul d'entre eux, cependant, n'a deviné, n'a

prévu le Maroc d'à présent, d'aujourd'hui.Ce Maroc neuf n'est raconté que par les

journalistes, au jour le jour. Ce sont eux

les historiens de la petite histoire marocaine.

Les historiens de la grande viendront plus

tard, fouiller dans les gazettes africaines et

recheï'Cher, de la première à la dernière ligne

les petits faits dont l'ensemble expliqué la

vie des peuples et des sociétés.

Les annonces mêmes les éclaireront sur

les moeurs et l'économie du pays, et fixeront

pour eux, avec le renfort de quelques statis-

tiques, les successifs degrés de sa prospérité.

Lors du tout récent voyage des membres

d'une délégation de l'Association Profession-

nelle de la Presse Républicaine à travers

l'.« Empire Fortuné » .et .'guelques heures

avant de remonter sur le bateau qui les de-

vait reconduire en France, leur présidentM. Latapie, ÏÏisàit publiquement à, peu près i

ceci : «Messieurs, -avant toute chose, nous

devons faire amende honorable. Reconnaître

ses torts et son ignorance n'est qu'une preu-ve de bonne foi. Nous reconnaissons les nô-

tres envers, vous et envers votre oeuvre. Le

Maroc que nous venons de parcourir,— bien

trop rapidement à notre gré,"mais pas assez

pour ri?avoir ni vu ni Compris,''— est une.

révélation. En France, on vous ignoré, vous

les pionniers. On ignore le Maroc, et ce quedes Français y ont fait et ce que d'autres

Français y font. Pis encore : on vous mécon-

naît ! Et .nous-mêmes dont c'est pourtant le

métier d'être renseignés et d'informer le pu-blic, nous en étions encore au Moghreb féo-

dal, au Maroc de la légende et, dés thèmes

romantiques, ou bien à celui de Farrère et

des « Hommes Nouveaux ». Bouron n'est

pourtant pas si vieux, puisqu'il vivait au

temps du Maréchal, votre premier et inou-

bliable animateur.« Mais, combien nous seiltôns.que vous

ayez parcouru un immense chemin depuis.Bourron ? Qui ça Bourron ? Voilà longtemps,dix ans peut-être déjà que l'espèce a dispa-ru. Di ans, c'est-à-dire, pour vous qui avalez

le temps, les distances et le progrès avec une

extraordinaire facilité, à peu près un siècle.

Votre cadence étonnerait les américains^«Vos fermes, vos ports, vos villes sortent

de terre comme par enchantement. Vos rou-

tes sont uniques au monde, vous équipez le

pays selon les plus modernes formules ; sa

prospérité n'est pas discutable dans son en-

semble. Votre agriculture est à la fois en

pleine évolution et en plein développement,et votre industrie minière stupéfiera peut-être un jour le monde. Dans cinquante ans,dans vingt ans, sait-on, vous aurez achevé

d'édifier un grand Empire !

« C'est de cela que nous sommes émerveil-

lés, nous qui pourtant avons vu tant de mer-

veilles au cours dé notre longue carrière.

C'est pour cela que vous devez être félicités.

Nous allons l'écrire dans nos journaux, et

nous ne cesserons de le répéter dès notre

retour en France, afin que l'on vous con-

naisse, que l'on ATOUSadmire en vous

aimant ».Pour flattés qu'ils soient d'un pareil lan-

gage, les Marocains n'en demandent pas tant.

Le premier souhait qu'ils forment c'est qu'enFrance on leur fasse un peu plus confiance.

Leur labeur mérite autre chose que le scep^ticisme et le doute. Passe encore qu'on

l'ignore ; mais ils ne veulent pas qu'on en

suspecte la qualité, ni que l'ignorance s'al-

lie à la méchanceté pour en médire, pour le

calomnier.Il y a toujours quelque chose d'admirable

et de grandiose dans l'évolution dès peupleset dans la transformation des Sociétés hu-

maines.La poésie de ces bouleversements, lents

ou brutaux, dépasse en splendeur celle des

plus admirables chefs-d'oeuvre. Car c'est

bien une poésie, harmonieuse et puissante,une poésie qui n'est ni écrite ni chantée,

mais bien mieux, gravée dans le sol -même*

sur lé roc et dans la terre, sur les Côtes

ocèanes et le rivage méditerranéen, dans les

vallées luxuriantes et le bled aride, et jus-

qu'aux sommets de l'Atlas, qui émane de

ce nouveau..monde en gésine.Et je ne peux m'empêcher d'imaginer quel

livre extraordinaire eut pu écrire sur le pays

moghrébien l'auteur du Cuivre et de L'En-

fant d'Austerlitz, de la Force et de La Ville

Inconnue, mon cher et regretté Paul Adam.

Il eut expliqué, lui, comment sur ce vaste

Champ d'Élaboration qu'est l'Afrique nordi-

que, trois et quatre fois plus grand que.lavieille France, des peuples et des nationalités

fusionnent, se mélangent, des énergies la-

tentes se dégagent, une race neuve grandit,iont le rôle, sans doute inscrit au livre de

.'Avenir, reste ignoré des hommes.

Aucun continent ne s'offre plus sur notre

planète à la chance des Christophe Colomb.

\fais, le philosophe, le sociologue, l'écrivain,le romancier, le poète tous gens assez dédai-

gnés à notre époque de réalisations brutales,sont tout indiqués, eux, pour découvrir aux

yeux du vieux continent, clos sous les pau-pières lourdes du temps, le monde nouveau

qui se lève et que la civilisation appelle aux

destinées les plus éclatantes.— « Un monde nouveau ? -^- Mais on fête

actuellement son centenaire en Algérie ! »

va-t-on objecter.Un siècle ! Qu'est-ce que cela pour un

Empire, pour une Société ? L'enfance.

Supposer cette anticipation d'une Afriquedominante, entrevoir même en rêve- ces

temps futurs, être impressionné, remué, ému

comme devant un beau ciel clair et mysté-rieux, par une nuit d'août sur quelque cîme

alpestre ou sur les monts d'Auvergne, est-ce

une jouissance de visionnaire plutôt que celle

d'un esprit clairvoyant ?DeA'iner c'est prévoir. Et, dans un ordre

d'idées moins philosophique et plus précis,moins grandiose et plus à la portée de tou-

tes les intelligences, existè-t-il en effet des

écrits plus éloquents et plus instructifs queles pages d'annonces des journaux maro-

cains ?L'éminenl directeur de l'Institut Scienti-

fique Chériiien, le docteur Liouville, répètevolontiers, -— et combien est convaincante

sa voix profonde de croyant ! — que ces

pages ont « quelque chose d'émouvant » et

que tout le Maroc est «émouvant ».« Remarquez bien, dit-il ; remarquez. Des

colonnes entières pour les tracteurs, les dé-

fonceuses, les faucheuses, les batteuses, les

moteurs, les engins puissants, les camions,les matériaux divers de construction. D'au-tres pages célèbrent la gloire des huiles lour-

des, de l'essence, du pétrole, des produitsindustriels et alimentaires ; d'autres encore

sont consacrées aux grands magasins, aux

hôtels, restaurants, brasseries, au commerce

protéiforme et aux plaisirs qui délassent :

théâtres, cinémas, dancings.Or, hier encore, ici-même, là où nous som-

mes en ce moment, c'était pourtant le bled

envahi par le doum !

Quel esprit clair, quel coeur un peu sen-sible ne serait-il pas ému à la lecture de ces

pages qui sont, "comme l'expression fidèled'une irrésistible force créatrice et donnentà tous une si belle leçon d'énergie et d'es-

pérance !A-t-on jamais écrit un plus beau livre ma-

rocain ??

A défaut d'une visite au Maroc « émou-vant » si ceux que l'on appelle «les diri-

geants de l'opinion publique » en France et

ailleurs, lisaient quelquefois et avec un peud'attention les journaux marocains — con-

jointement avec ceux d'Algérie et de Tunis,— sans doute seraient-ils émus eux aussi

par cette inimitable poésie de l'Effort fran-

çais en Afrique du Nord, et se plairaient-ilsalors à en réciter, devant leurs écouteurs,les strophes d'un si beau lyrisme et d'un sihaut enseignement !

HENRIRAINALDY.

frlle mauditeet la succession d'Henri Menier

Le grand publicconnaît surtout de la vie judi-ciaire,horsle retentissementdes poursuitescrimi-nelles,cesprocèsdits «pittoresques» et très sou-vent «parisiens» dont il convientqu'il soit saisien mêmetemps que le juge lui-même.Quelleestpour une femmela convenancedu vêtementmas-culin,ou bien la statuette nègre devra-t-elleréin-tégrer au nom de l'art l'expositiondu Théâtre Pi-

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

galle, dont elle fut rejetée pour la sauvegardedela vertu ? En revanche,rarement ces grands pro-cès,dont on parle longtempsau Palaisparcequ'ilsse prêtent auxsavantesdiscussionsjuridiques,par-viennentdans leur détail à la massedes profanes;et cela n'est pas extraordinaire,car rarement ilssont de nature à satisfaire,voire à stimulerseule-ment, les curiosités.L'affairede la successionMe-nier, cependant,qui fut naguère plaidéedevantlapremièreChambrede la Cour et dont les magis-trats de la Cour de Cassationvont être saisis ensuprêmeinstance,était sauvéede l'indifférenceparla seuleappellationdes parties. M"""veuveMenier,qui fut depuis la mort d'Henry Menier,M",e deElisaïeff,puis M'"°Pierre Bodin,venait demanderla révisiondu partage, fait avant-guerre,de lasuccessionde cet industrielnotoire,hommefasteen son privé, qu'il plut à l'un des avocatsde bap-tiser «une majesté chocolatière».

Quand on veut revenir sur un partage, c'estqu'il se révèle désavantageux; un des élémentsde ce désavantage,une des lésionsinvoquéesétaicbienmieuxqu'un château,qu'unparc....,c'était An-ticosti, l'île de l'Assomption.A M. Henri Menier,qui avait des meubles somptueux,des hôtels, desyachts, il avait fallu ce surcroîtde luxe,cette con-sécration de la splendeur,une île. Il é^ait pro-

l'holoHenriManuel.

M. Edgai-dFaure.

priétairc de l'île d'Anticosti,située à quarantemil-

les du Labrador,à cent milles de la provincede

Québec,et que Elysée-Reclusappelait Ile Maudi-

te, car elle fut fatale aux navigateurs.Anticos-

ti, «Natiskotek» pour les indigènes,nom moinssuave sans doute que celui de ces îles dont lerhum avait enivréle Mariusde Pagnol,mais aus-si plus rocailleux,plus crispécontreles tempêtes;tout aussi digne,en somme,de tenter les conqué-rants d'aventure,et ceux qui ont le goût des hori-zonsneufs. Il est difficiledecroirequ'Anticostiaitété pour Henri Menierune spéculation,mêmedansle sens ou la spéculations'approchele plus de la

poésie,tant par la magnificencede son objet quepar la nécessité d'un rêve. Anticosti, accessible

pendant l'hiver aux seuls brise-glace,dépourvuede populationnaturelle, infertile en céréales, in-

grate au bétail, était pour Henri Menier,bienplu-tôt qu'uneentreprise,l'occasiond'un jeu de prin-ce et des gestes de la grandeur.Il l'avait peuplée,lui donnaitun gouverneuret en surveillaitl'exis-tence. On se laisse aller à imaginerAnticostiva-guementintermédiaireentre l'île de DonQuichotteet celle du CapitaineCorcoran.C'est au dire mê-medes géographesunede ces terres désoléesdontl'industriene tirera guère,et faites pourl'aborddequelquevaisseau fantôme surgi des légendesdeSterstevens,ou pour que l'étrange Maldoror,quinaguère donnaso\ nomà une boîte montparnas-sienne,en viennecourirles côtesen déclamantsoninterminablepsaume: «Vieil océan,ô grand céli-bataire, Je te salue,ô'vieil océan.»

De fait, quand on songe que la principaleex-ploitationpossibleétait celle du bois, on s'aper-çoit combiensa prospéritéétait aléatoire,puisqu'ilfallait amenerce bois au port mêmepar une voieferrée, puis l'amenerau moulinà papier, distantde 450 kilomètres.Commentce bois, richessead-mirabled'ailleurs,pouvait-ilconcurrencerceluidesforêts du continent,qui s'en va tout naturellement

M'""LucienSaint à l'entrée de l'Orphelinatindigènede Fès, accompagnéede S.E. Si MohamedTazi,1" khalifa et Présidentdu Comité de Patronagede l'Orphelinat. Photo Aimé.

au fil des grands fleuves,suivantune majestueuseet économiqueflottaison?

Sansdoute,M.GastonMeniera vendul'île 0 mil-lions de dollarsen 1U2C; mais il a fallu cette cir-constanceexceptionnelleque ces trois plus gros-ses sociétésde papier du Canada,qui constituentuen puissancefinancièretrès considérable,déci-dassent de se syndiquerpour acheter l'île ; il pa-raît d'ailleursqu'ellesen ont réduit l'exploitation.Et il avait fallu aussi que M. GastonMenierfitsur l'île de grandesdépenses,que suivant l'expres-sion pittoresquede M"Baudelot,il engraisse sonbillet de loterie.

Au procès de première''instance, le bâtonnierRousse-avait apporté au tribunal un superbeal-bum où tous les aspects d'Antiscostiétaient dé-peints. Cet album datait du temps où M. HenriMenier,qui venait d'acheter l'île, ressentait dansle vif la gloire un peu amusante de cetteroyantéd'outremer.La désillusionétait venue,maisl'albumétait resté. Pour le grand avantagedu pré-toire. Car bien que les magistrats aient dû jadisà M,"Lecoqde Kerland,le spectaclevnrié despro-jections cinématographiques,sans doute n'ont-ilspoint dédaignéles figures de l'île lointaine,froi-des et menues,énigmatiquessur les pagesde l'al-bum. Peut-être mêmefurent-ils quelquepeu dis-traits de l'ensemblede l'affaire,et des discussionstechniquesaiguës...Ainsi, et soit dit sans aucuneirrévérence,ainsi dans la piècede Gantillon,quandle colleurd'affichesinterrompaitsa besognepourmurmurerrêveusementles syllabesde Chanderna-gor.

Edgar-Faure.

Madame Saint à Fez

M'""LucienSaint est venuepasser une semaineà Fès, entre le 25 mars et le 1'" avril 11)30.

Dès l'arrivée de M'""Saint ici, tout le monde

conçutles plusgrandes espérancesen ce qui con-cerne les réalisationsd'oeuvressocialeset chari-tables au Maroc.

En efiet,les échosétaient arrivésjusqu'à nousdel'activitébienfaisantede M"'"LucienSaint, en fa-veur de la protection de l'enfance et des mal-heureux.

M'"" Saint comprit immédiatementque notregrande capitale,dont la populationmusulmane,is-raélite et européennedevenait de plus en plusdense,ne pouvaitrester plus longtempssans unematernité dignede son haut prestige et du chiffreimposantde seshabitants.Avecune clarté de vue,une rapiditéde décision,une fermeté de proposetune compétenceremarquables qui ont vivementfrappé ceux qui ont approchéla digne compagnede notre éminent Résident général, M'""LucienSaint résolut de créer une importante maternitéà Fès.

L'implantationdu bâtimenta été déterminéelorsde la visitede M""'Saintsur le terrain, le vendredi28 mars 1930,à 11h. 20.

Le devisa déjàété établipar M.Ambrosini,l'ha-bile et actif ingénieur,chef des Travaux munici-

paux de Fès, et le montantdes travaux doit s'éle-ver à près d'un millionet demi.

Avec la maternité, M'""LucienSaint a vouludoter la villede Fès d'un orphelinatindigène.

Le jeudi 27 mars 1030,M LucienSaint réunitdonc,à la Résidencede Boujeloud,les principauxnotablesde la Médina,sous la conduitede S. E.Sidi MohamedTazi, premierkhalifa du Pacha,etcomprenantnotammentle Présidentde la ChambreMixte indigène, le Mohtasseb,des membresduConseilmunicipalindigène,un Caïdde la banlieue,le Nadir des Habous.Assistéedu capitaine-inter-prète Sagne,qui est très connuà Fès et qui estactuellementattachéà la DirectiondesAffairesin-digènesà Rabat, M'""Saint exposa aux notablesmusulmansle but et l'utilité de l'oeuvrede l'or-phelinat.

Ils applaudirenttous à cette initiativeet félici-tèrent respectueusementM"'"Saint, en l'assurantde la vive gratitude de toute la populationmaro-caine.Un Comitéde patronagefut immédiatementconstitué.

Le lendemain,vendredi,au matin, M LucienSaint, accompagnéede M. le contrôleurVimal,ad-joint civil au général commandantla Région,M.Ambrosini,ingénieuren chef des Travauxmunici-paux; M.le docteurDarmezin,directeurdu Bureaud'Hygiène;MM.le capitaineSagnes,le lieutenantAndréani,fut reçue par S. E. Tazi et les autresmembresdu Comitéde Patronage à l'entrée d'unfondouk appartenant aux Habous, à la Médina.Après une visite minutieusedes lieux, M'""Saintdécida immédiatementd'arrêter son choix sur cefondouket chargeaM.Ambrosini,sousles auspicesde M. le contrôleurVimal,conseillerdu ComitédePatronage,d'établirun devispermettantd'installerl'orphelinat.

L'établissementdoit être diviséen deux partiesnettementséparées,l'une réservéeaux garçonsetl'autre aux filles,sans aucunecommunication,évi-tant ainsi unepromiscuitédangereuse.Chaquepar-tie doit comporterdeslocauxspéciauxpour le cou-chagedes pensionnaires,d'autres pourle vestiaire,pour la cuisine.

Chaquesectionaura, en outre, de petits atelierspour le préapprentissagedes garçons et des filles.

Dès que ces garçons auront reçu les premièresnotions de travail, ils seront dirigés sur l'écoleprofessionnelleindigènede Benjeloud,situéepréci-sémentà peu distancedu futur orphelinat.

Les filles recevront des leçonsappropriéesdeI couture,broderieset travaux ménagers.

Le budgetde l'orphelinatsera alimentépar dessubventionsde la villede Fès, des Habouset desdons particuliers recueillis par les membresduComité.

On prévoit le recrutement immédiatd'une soi-xantainede pensionnaires,chiffredéjà très appré-ciable,qui s'accroîtratrès rapidement.

La visitede M""Sainta provoqué,dans tous lesmilieuxindigènes,une vive sensation.

• MaxLepur.

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L'AÈMUQUK DU NORD ILLUSTHRK

Le Ve congrès international d'Archéologie

L'Archéologieest certainementet avant tout la

plus aimabledes sciences;elle est encore,sans au-cun doute, la plus pacifique,les discussionsaux-

quelleselle a pu donnerlieu étant restéestoujoursdans le domainede la pensée.

Et cependantexiste-t-ilune sourceplus abon-dante de controverses,puisque son champ d'in-

vestigationssouventremonteà la préhistoireet sedévoileaux esprits les plus savants d'une lamen-tablestérilité.

Il n'en paraissaittoutefoisaucunetrace au coursde la tenuede ce congrès;par contre,cequi fut le

plus remarquable,c'est d'y trouverune représenta-tion à peu près complètede la Sociétédes Na-

tions,car nous y avonsconstatéla présencede dé-

léguésde l'Espagne,de l'Italie, de l'Allemagne,du

Portugal,des Etat-Unis,du Maroc,de la Tunisie,del'Egypte,de Tchécoslovaquie,de Tripolitaine,du

Canada,etc..Et, en dernièreanalyse,ce fut la glorification

d'une grande figurealgérienne,peut-ondire, en la

personnede M. Gsell,membrede l'Institut, prési-dentdu Congrès.

Nul n'ignore,en effet,les remarquablestravaux

qui lui sont dus sur les villesmortesdu départe-mentde Constantineen particulieret à la recons-titution historiquedesquellesil a contribuéavec

une incomparablemaîtrise. La séanced'inaugurationdu V Congrèsde l'Archéologie.

Le Congrèsde l'Archéologie: Les congressistes à la sortie d'une séance.

Nousne voudrionspas terminerce très modesteet trop bref rappel d'une manifestationqui futgrande, sans nousarrêter un instant sur l'un âf.adiscoursqui furent prononcé"à l'issuedu banquetde clôture.

Le déléguéde l'Allemagne,M.Vygeârd,prenantla parole,exprimeses remerciementspourl'invita-tion qui lui a permisd'admirer le magnifiquela-beuraccomplisur la terre africainepar la France;il exprimel'espoir que l'ententeuniversellemani-festéepar ce congrèsdeviennedeplusen pluspuis-sante, porte la santé en l'honneurde l'Algérie etde son Gouverneurgénéral, et terminepar le cride «Vivela Frarce » !

Reprenantce toast émouvant,M. Pierre Bordesne manquaitpas de le souligneravecl'autoritéquelui conféraientses éminentesfonctions,et ce futdans une atmosphère d'universellecordialitéqueprit fin cette grande manifestation,dont l'Algéries'honore tout particulièrement d'avoir été lethéâtre.— 'j

Le Congrès des Sciences historiques

Certes,s'il y a un congrèsqui s'imposaitavanttout autre, à l'occasiondu Centenairede l'Algérie,c'est bien le Congrèsdes Scienceshistoriques,trèsheureusementorganiséepar la SociétéHistoriqueAlgérienneet le CommissariatGénéral,qui présideaux grandescommémorationsde l'année.

Il était présidépar M.Coville,membrede l'Ins-

titut et fut honoré de la présencede M. Koht,présidentdu Comitéinternationaldes Scienceshis-

toriques; M. Susta, professeur à l'Université de

Prague; M. Smets,recteur de l'Universitéde Bru-

xelles; M.Castro,professeurà l'Universitéde Ma-

drid; M.Ussani,professeurà l'Universitéde Rome.Il y a lieu de signaler,en outre, la présencede

MM.Glotz et Marion,membresde l'Institut; en-finet surtout de M.EmileBourgeois,leur confrèreà l'Institut et professeuren Sorbonne.

La journée d'inaugurationfut, commetoujours,consacréeplus particulièrementaux discours,quisont d'ailleurs nécessairespour créer une atmos-

phèrede cordialecompréhensionet préciserexacte-ment l'esprit qui doit présider aux travaux ulté-rieurs. Toutefois,il y a lieu de releverque le dis-coursprononcépar M.G. Marques,professeurà laFaculté des Lettres d'Alger,fut plutôt une confé-rence, d'ailleurs profondémentattachante, sur le

Moyen-Ageberbère.Ainsi fut évoquéavec un artconsomméle jeu toujours renouvelédes influencesorientales et occidentalesqui se sont, dui-antdes

siècles,disputéesle Maghi'eb.Au cours des travaux poursuivispar la suite,

les congressistesrivalisèrentd'éruditionet surent,par l'élévation remarquablede leurs communica-tions, dégager avec une incomparablegrandeur,toute la philosophiede l'Histoire.

L'émotionfut portée à soncomble,lorsque,à laclôturedes travaux,M.EmileBourgeois,qui avaitété déjà, au début, l'objet d'une manifestation

Le 2"Congrèsdes Scienceshistoriques: Les congressistespendant un repos.l'imtosF.icuuckei

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

particulière,organiséeen son honneur,par ses an-ciensélèves,prit la parolepour résumer,en quel-que sorte,les hautesleçonsà retenir de ce congrès.

S'autorisant de ses cinquante arts d'enseigne-ment, il exalte"le spectacleréconfortantde la jeu-«nesse qui l'entoure, de la jeunessede l'Algérieofrançaise,de la jeunessedes choses...»

Et ce fut, pour la Penséefrançaise,commeuneapothéose,d'où l'Algérie sort plus brillante et cer-tainementplus aimée.

Le Congrès pour l'avancement des Sciences

CeCongrèsa été organisépar l'Associationfran-

çaise pour l'avancementdes sciences,dont la fon-dationremonteà 1872,et qui fusionna,par la suite,avec l'AssociationScientifiquede France, fondée

par LeVerrier en 1864. **

Cette manifestationprend, indiscutablement,la

premièreplacedans l'ensembledes congrèsdont lacélébrationdu Centenairea provoquéla tenue en

Algérie.Elle a réuni des hommesqui,dans le do-maine serein de la pensée,constituentla superbeélite de la France contemporaine,digne continua-trice des ClaudeBernard, des Broca, des Frédel,des Quatrefages,dant le Gouverneurgénéral évo-

quait éloquemmentla mémoire en présidant àl'ouverturedestravaux.

Et s'il importepeuaux grandespersonnalitésmé-

tropolitaineset algériennes,qui y ont pris part, deLes Congressistesde la radiologiedevantl'Opéra d'Alger où ils se sont réunis

pour se rendre à Dellys.

Le Congrèsde l'avancementdes Sciences: Les Congressistespendant un repos.

se voir citer commele commanderaitl'hommageque nous leur devons,du moinsnous sera-t-il per-misde signaler ici les heureuxeffetsde leur puis-sant et rayonnantprestige personnel.

C'est à la science française, sans doute, maisc'est aussi à ces mêmes personnalitésqu'il fautattribuer l'empressementaveclequelsont venus se

joindre à elles les représentants les plus qualifiésde la sciencemondiale,et quenouscroyonsdevoirsaluer ici avec respect : tels furent, entre autres,M. le professeurFlahaut, déléguéde l'Associationfrançaisedu Canada;M.Vila,déléguéde l'Associa-tion espagnolepour l'avancementdes sciences;M.

Dehalu, chef de la délégation du Gouvernement

belge; M. le professeur Chugi; M. Sergesco,dé-

léguéde la Roumanie...

Il n'est pas possiblede faire contenir dans le

présent compte-renduun examen,mêmesuccinct,des études importantes qui ont été traitées aucoursde ce congrès.Nouspouvonscependantsigna-ler que c'est à la sectiond'électrologieet de radio-

logiemédicaleque se sont traitées les questionsles

plus intéressantes,en ce sens qu'elles se rappor-taient à la défensede la viehumaine,quiest, com-me chacunsait, l'objet d'une attention universelle.

Des banquets,des vins d'honneur,des excursionssont intervenus,entre temps, dans une très justemesure, pour distraire les éminentscongressistesde la sévérité auguste de leurs travaux et, si leurbref séjour au milieu de nous n'a pas ajouté desélémentsessentielsà leurs vastes connaissances,il

est certain qu'ils en emporterontle souvenirlumi-

neux et durablede l'accueilrespectueuxet recon-

naissant que l'Algérie a réservé à leur hautevaleur.

L'exposition d'art médicalet d'hygiène publique

M. le DocteurRaynaud,inspecteurgénéral desServicesde l'Hygiènepublique,a organisé, dansdes locauxde la Faculté de Médecine,à Alger,uneexpositiond'art médicalet d'hygiènepublique.

Lt grand prestige dont jouit, dans le mondescientifique,I'éminentanimateurde cette manifes-tation algérienne,suffisait pour appeler sur celle-ci l'attention déférente des membresdu Congrèspour l'avancementdes sciences.

Aussi tinrent-ilsà honneurde lui rendre l'hom-magedéférentd'unevisite,quia eu Heu,le 15avrildernier,en la*présencede M. Pierre Bordes.

Le GouverneurGénéral était accompagnédeM Pierre Bordes,de M. Galle,présidentdes Dé-légationsfinancières,de M. Atger, préfet d'Alger,M. Brunel,maire d'Alger,et de nombreusesnota-bilités.

C'est au coursâù cette visite qu'a pu être prise-la photographieci-dessous,au momentoù le Gou-verneur Généralvisitait la sectiondes spécialitéspharmaceutiqueset s'arrêtait plus particulièrementdevant l'expositionde la grande firme Bayer, siconnue.

Tous les exposantsbénéficiaientd'ailleurs d'uneattention flatteuse.Toutefois,l'attention des visi-teurs a été plus particulièrementretenue par unpanneau contenant de nombreusesphotographiesde soldats morts pour la Patrie. Il était d'ailleursprésenté par M Régis et M. Broussais,au nomde la Société«L'Algérienne».

En se retirant, M. Pierre Bordesne manquaitpas d'adresserau docteurRaynaudet à ses colla-borateurs ses chaleureusesfélicitations.

Le GouverneurGénéral et les Congressistesvisitant l'Expositiondes spécialitésphnrmaccutkrues.Photos Dcssault,

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

La pose de la première pierre de l'églisedu Sacré-Coeur à Casablanca

Nous avons relaté en son temps l'inauguration

par Sa Grandeur Mgr Vielle,de l'église Sainte-

Margueritedes Roches-Noires,à Casablanca.Quel-

quesmoisont passédepuiscettecérémonie,et MgrVielle est revenu dimanche13 avril à l'occasion

d'une fête analogue.C'est, en effet, le dimanchedes Rameauxqu'a

eu lieu en sa présence,au milieudes ombragesdu

Parc Lyautey,la pose de la premièrepierre de la

future église du Sacré-Coeur,dont nous avonspu-

blié,il y a quelquesmois,la maquette.Le R. P. Clément,vicaire général, et le R.P.

Henri Koelher,directeurgénéral des OEuvres,ac-

compagnaientMgr Vielle.La messe fut célébréele matin dans la petite

église actuelle,bien modesteen regard de la ma-

gnifiquecathédralequi va s'élevertout à côté.De-

vant une assistancenomb>~use,Mgr Viellebénit

la premièrepierre dans laquellef"t scelléun tu-

be métalliquecontenantle pro',",s.ver' 1 de la cé-

rémonie:«Ce dimanchedes Rameaux,13 avril 1930,cet-

te pierre, première d'une église qui sera dédiée

au Sacré-Coeurde Jésus,a été bénitepar Sa Gran-

deur MonseigneurVielle,vicaire apostoliquedu

Maroc,Sa SaintetéPie XI glorieusementrégnant,M. Lucien Saint, étant Résident gér'ral de la

France au Maroc,M. Orthlieb,contrôleuren chef

de la région de la Chaouïa,M. Courtin,chef des

Servicesmunicipaux,M. l'AbbéJ. Toupin,curé de

la paroisse,MM.Tourmonet Lafforgue,architec-

tes, M.Bohly,entrepreneur.»

La première pierre fut ensuite solennellement

placée à son emplacementdéfinitif,c'est-à-direà

la base de la colonnede l'évangile,et les assis-

tants se séparèrent tandis que retentissait dans

l'air du matin brumeuxle chant du «Te Deum».

Les chemins de ier

A l'occasionde l'Expositiondu ^Centenaireà

Oran, les GrandsRéseauxferrés de la Métropoleet de l'Afriquedu Nord ont édifié,à frais com-

muns,un pavillonoù sont exposéstous les docu-

Le Pavillondes Cheminsde fer.

ments de propagandetouristique de chacun desdits réseaux.

Ce pavillon,qui est situé à proximitédu GrandPalais, le long de l'allée centrale de l'Exposition,.affecteune forme dodécagonale; il est surmontéd une tour mauresquede 15 mètresde hauteur.

~ l'intérieur se trouveune cour mauresquedal-lée de zelligesmulticoloresqui lui donnentl'as-pect clune.des plus jolies cours de mosquéequise puissent voir clansl'Afriquedu Nord.

Au centre, un bassin rempli d'eau claire duqueljailhssent neuf jets d'eau qui animent de leurbruit léger et rafraîchissent,aux heuresde grand

CASABLANCA.— La cérémoniede la pose de la premièrepierre de la Cathédralede Casablanca.

soleil,le calmedecette courintérieure. i

Tout autour, les secteurs des Compagniespar- j

ticipantes: Alsace-Lorraine,Est, Etat, Etat-Al-

gérien, Midi,Nord, P.-L.-M.(Tous réseaux), P.O.

Une place a été réservée égalementdans les

secteurs algériens de l'Etat et du P.-L.-M.à la

CompagnieFermièredes Cheminsde fer tunisiens

et aux Cheminsde fer du Maroc.L'édificationde ce pavillona été confiéeau Ré-

seau P.-L.-M.Algérien,qui en a chargé son chef

des Servicescommerciauxet touristiques,M. Ma-

ria.M. Wolf, architecte,diplômédu Gouvernement

a eu la chargede la partietechnique.M. Antelme,entrepreneur,a construit l'édifice.Dans le Grand Palais, la CompagnieP.-L.-M.,

clansun stand particulier,présente un modèledelocomotivede train expressconstruitepar les élè-ves de 2"année de l'Ecoled'Apprentis du Dépôtd'Oran,et un modèlede machinefixe à vapeurconstruite par M. Lauze, chef de brigade d'ou-vriers, chargé du coursdu dessinet de la Direc-tion des travaux d'atelier à l'Ecoled'Apprentis.

Tout à côté, une maquetteau 1/20"de la Gared'Oran, faite toute en carton par un employéduServicede la Voie M, Jeantet (Alfred), est sai-

. sissanted'exactitudeet d'originalité.

Congrès National des Victimes de la guerreet des anciens Combattants

Lundi21 avril,à 18heures le GouverneurGéné-

ral et MadamePierre Bordesrecevaientau Palais

d'Eté les membresdu CongrèsNationaldes Victi-mes de la Guerreet des AnciensCombattants.

Plusde millecongressistesrépondantà l'aimableinvitationse réunirent autour des tables dresséeset décoréesavec goût au milieudes jardins.

La réputée Musiquede la LégionEtrangère et«La Voix du Géant» agrémentèrent cette bellemanifestationoù les grands mutilés étaient aux

placesd'honneur.

M. Pierre Bordesen une heureuseet émouvante

improvisationrendit un vibrant hommageaux vic-

times de la guerre et aux ancienscombattants,al-

locutionqui fut unanimementet chaleureusement

applaudiepar tous les assistants.

M. Soulmagnon,président de l'Interfédération

Nationale,offrit au nom de ses camarades,à M.Pierre Bordes,un magnifiqueet luxueux exem-

plaire de l'oeuvre admirable de Dorgelès «LesCroixde Bois».

Tour à tour MM.Soulmagnon,Pichot,présidentde l'Union Fédérale, Rivollet, secrétaire général,prirentla parolepourremercierle GouverneurGé-

néral de l'accueil affectueuxet inoubliablequ'ilsavaient reçu de l'Algérie; ils manifestèrenttouteleur gratitude à M. Pierre Bordes pour sa bien-veillanceet sa sollicitudeenvers les victimes dela guerre et ancienscombattants.

| C'est en pleinenuit que se termina cette émou-

i vante réceptionempreinteà la fois de grandeuretde simplicité.

Fred Bédeil.

Vueintérieuredu pavillon.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

La Foire de Marrakech: I. M. Saint visiteles stands; II. LeRésidentadmireunecuillerd'argent exécutéepar un artisan.

La 10e foire de Marrakech

Cettemanifestationde l'activitétoujourssurpre- !nante du Maroc,en général,et de la villede Mar- |rakech,en particulier,a déjà une histoirequimé- :rite quelqueattention.

L'idéepremièrese bornait,dèsle principe,à l'or-ganisationd'une simplefoire de ville,maintenuedansdes limites très modestes;un concoursd'éle-vage y était compris,mais l'associationdes agri-culteurset éleveursde Marrakech,allant plusloin,fit si bien que cette simple manifestationétaittransforméeen un concoursagricole.

L'ensembleobtint un tel succèsque, en 1921,c'était la «Semainede Marrakech» qui était or-ganiséeau bénéficedes trois grandesbranchesin-séparablesde l'activitéhumaine: l'agriculture,lecommerceet l'industrie.

La réussitedépassatoutesles espérances.Il n'enfallait pas plus pour autoriser et déclancherunnouveauprogrès.

Le principede la la grandefoireprenaitcorpsettrouvait aussitôt des partisansconvaincuset con-fiants.

Legénéralcommandantalorsla région,la Cham-bre mixte, l'Associationdes Agriculteurset Ele-veurs, le pacha de Marrakech,les grands caïdsse mirentà l'oeuvre,avecélan, et la Foirede 1922,fruit d'unecollaborationaussi éclairéequ'unanime,fut un triomphe.

L'affaire était définitivementlancée, le succèsétait désormaisaffirmépour l'avenir: il n'y avaitplusqu'àprocéder,avecsagesse,à uneorganisationdéfinitive,en adaptant aux possibilitéslocaleslesdispositionsen usagedans les grandesvilles delaMétropole

Un Comitépermanent préside à cette entre-prise; il a acquisdes terrains sur lesquelss'édi-fient peu à peu les pavillonset stands, répondantauxbesoinset déjà s'est fait sentirla nécessitédecréer une grande salle des fêtes, complétantunensemblefavorableà toutes autre manifestationsdont la bellerégion,dont Marrakechest le centre,poui-raêtre l'instigatrice.

La Foire de Marrakecha ainsiobtenuet fixésabonneplacedansle calendrierdesmouvementséco-

nomiques: le tempset la brillanteactivitédesor-ganisateursne pourrontque l'améliorerencore.

La 10eFoire,actuellementen cours, au momentoù nous écrivonsces lignes,porte le nomsymbo-liquede «La GrandeSemainedes Arts indigèneset du Tourisme».

La premièrepartiecomporte:1" Le Ssrvicecentral, organisépar les soinsde

M. Ricard; il groupede riches spécimensde tapisde Rabat, descuivreset poteriesdeFez,des samo-vars et cuivresde Meknès,desbroderiesde M"10J.

Dumas,de Casablanca;2"Le Servicerégional,organisépar Si Mameri,

inspecteurrégionaldes'Arts indigènes;il comprendde nombreuxtravauxde l'artisanat indigène,meu-

bles,tapis, cuirsouvrés...;3" Le Servicedu «VieuxMaroc», qui a réuni

tout ce que le passé a léguéde productionsorigi-nales et artistiques,d'un indiscutableintérêt.

La deuxièmepartie est affectéeau tourisme.D'une présentationparfaite, elle est l'oeuvredes

Syndicatsd'initiative,qui ont fait preuve, dansleurs organisationsrespectives,du meilleurgoûtet du chauvinismelocal le plus touchant.

Notonsquele Marocespagnoly est brillamment

représenté,sousla directionéminentede M.CanasFuentès,et quecette participationdu Comitéoffi-cieldu Tourismede la zoneespagnoleest vraimentémouvante.

Lecortègepasseclansles alléesduDjemaa-ei•Arsi.

Une expositiond'objets d'art indigènes.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

Réceptionau Palaisd'Eté des AnciensElèvesdes Ecoles primaires Supérieures.

Une réception au Palais d Eté

Parmi les nombreuxcongrès qui tiennent leursassises à Algerpendantles fête-sdu Centenaire,ilen est un qui servira plus particulièrementl'Al-

gérie et qui la fera mieux connaître à une trèsimportante catégorie de Français. Nous voulons

parlerduCongrèsde la FédérationdesAssociationsdes Anci:ns E'èvesdes EcolesPrimairesSupérieu-res de France et des Colonies.

Ce congrès,qui a réuni à Alger de très nom-breux professeurset élèvesde la Métropole,a te-nu sa séanceinauguralele mardi 15avril sousla

présidencede M. Pierre Bordes,GouverneurGéné-ral de l'Algérie.

A l'issue de cette cérémonie,les congressistessontallés déposerune palme,cravatéeauxcouleursnationales, au pied de la plaque de marbre oùsont inscrits les nomsglorieuxdes professeursetélèves do l'EcolePrimaire Supérieurede la ram-pe Valée,morts pour la Patrie pendantla grandetourmente.

L'après-midi,à 17 heures, M.le GouverneurGé-néral et M1""Pierre Bordesont conviéà un vind'honneurles membresdo ce congrès.

Au cours de cette cordiale manifestation,quieut lieu au Palais d'Eté, et qui fut agrémentéepar un concertdonnépar l'excellenteMusiquedesZouaves,«La Voixdu Géant» se fit entendre.

Installée au milieudes jardins, face au Palais,«La Voix du Géant» retransmit à l'aide de sespuissants haut-parleurs, l'émissionde Radio-P.T.T.-Alger. Entre temps, elle donna les meilleursmorceauxde son répertoire.

«La Voix du Géant», que l'on entendait pourla premièrefois à Alger,obtint un gi-ossuccèsdecuriosité.

Les congi'essistesfurent particulièrementchar-més par le bienveillantaccueilde M""'et M. Pier-re Bordeset émerveilléspar le cadre enchanteurdu Palais d'Eté. Ils chargèrent M. Dumas,prési-dent de leur Fédération,de remercierM. le Gou-verneur Généralet MadameBordeset de les as-surer de toute leur respectueusegratitude.

F. B.

Au camp National des Eclaireurs

Nul n'ignoreaujourd'huile bel idéal caresséparles animateurs du scoutismeet il serait superflude faire ici l'éloged'une organisationdor.'.la hau-te portéemoralen'échappeplus à personne.

A l'occasiondu Centenaire, «le camp nationaldes Boys-Scouts» se tient cette année à Alger etc'est aux portes du Sah'l que nos eclaireurs,ve-nus de tous les pointsde la Méti-opolc,do l'Etran-ger et de l'Afriquedu Nord, ont planté leurs pe-tites toiles rectangulaires.Us sont là quinzecents,tous joyeux, insouciants,Leur exubérancene les

empêeh?point cependantd'avoir pleinementcons-cience en leurs devoirsde scouts et d'observer,quand il le faut, une disciplineet une pondérationirréprochables.

Pour comprendreet mieux aimer l'éclaireur, ilfaudrait partager, pendant quelquesjours l'exis-tence qu'il mène en camping,vaincre avec lui lesinnombrablesobstaclesque lui opposentla natureet des circonstancesd'ordres divers; participer àses travaux, ses exerciceset à ses jeux; assisterà ses fêtes champêtreset écouter, le soir, à lalueur du feu qui crépite et vacille, les histoiresde Calumetou autres Parana.

Mais,visitezle campnationalet vousaurezdéjàune première impressionde ce que peut être le«modusvivendi» d'un boy-scout,de tout ce qu'ilcontientde romantismeet de noblesse.

Parcourez les différentessections.Voyez avec

quel soin jaloux elles ont été aménagées.Chaqu"pays,chaquerégionont rivaliséde goût et d'intel-

ligence,mettant à profit les moindresaccidentsdu terrain et l'aide précieusede l'arbre. Ici, lemot d'ordre est «bonne humeur» ! L'éclaireur,même dans les momentsles plus difficiles, doitconserverle sourire.Il s'ingénieà décorerson do-maine avec esprit. Telle troupe bourguignonnesculpteradans la terre humideun superbeescar-got et découperadans des feuilles de figuier deBarbaried'imposantesgrappesde raisins,Lesboys-marins d'Algervous préviendrontaimablementparde larges pancartesqu'il y a dangerà s'aventurerdans «leurs eaux» où foisonnent,paraît-il,de ter-riblesrequins...en l'occurenced'inoffensifsharengsfumésdont la dorure, terne et lépreuse,fait son-ger au dômedes Invalides.Un peu plus loin, lesBônoisont confiéla conciergeriede leurs «che-c

eux» à un yaouledcireur qui ne manquepas d'alture, bienqu'il soit de paille.

Et ce petit mondeva et vient,siffloteet respireau grandair du Sahel,tout chargédessenteursdubois d'eucalyptusvoisin. Pas une seule note dis-cordante;Français,Algérienset Etrangers ne for-ment plus qu'un bloc fraternel. Ils sont quinzecents, mais il n'y a qu'un seul coeur,qu'une seuleâmeet c'est bien là le résultat immédiatet le plussignificatifdu scoutismeinternational.

Dans un geste spontanéet louable,M. le Gou-verneur général Pierre Bordesa tenu, jeudi der-nier, à inaugurerofficiellementle CampNational.Accompagnédes principalesautorités civileset mi-litaires de la Colonie,auxquellesétaient venus sejoindre le colonelMarchai,directeur des servicesmilitairesau cabinetde M.Morinaud;MM.HubertMartin,présidentdu Bureauinternationaldu scou-tisme mondial; Lefèvre,chef de camp; Ncrdeux,chef adjoint; Chartus, chef de troupe à Alger, etFernand Hugues,présidentdu Comitéd'organisa-tion, il parcourut les huit sections,visiblementin-téressé par le spectacleoriginalet plaisant qui luiétait donné d'admirer.

La visitedu campterminé,nos boys-scoutsoffri-rent au représentantdu Gouvernementune fête entous points parfaite. Après un défilé impeccabledevant la tribune spécialementétablie, petits etgrands,eclaireurs,louveteauxet girls-scoutss'élan-cèrenten une chargeà la foisgrandioseet profon-démentémouvante.Leurs cris de joie, leurs hur-rahs frénétiques,le bruit des bâtonsqui s'enti-echo-quaient et le claquementsec de leurs étendards,c'était commeun hymneà la jeunesseet à la vie,qui montait,vibrant et formidable,vers le soleil...

AndréSarrouy.

M, Bordesvisite le camp des Boys-Scouts. Photos Dcssault.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

Un monument est élevé à Sfax

à la mémoire de Paul Bourde

La Tunisie a honoréla mémoiredu premierdi-recteur de l'Agriculture,M. Paul Bourde,en luiélevant un monumentà Sfax, destiné à rappelerà tous l'oeuvrefécondequ'il accomplit pour le

pays. Ayant débuté dans le journalisme, au«Temps», Paul Bourde,à 28 ans, fut chargé, parle «Moniteur Universel», d'accompagneren Al-

gérie une caravane parlementaire organisée parM. Thomson.Ce voyage détermina sa vocationcolonialeet désormaisil appliquatoute son éru-

dition, qui était grande, tout son talent de jour-naliste à l'oeuvrede colonisationqui l'attirait vers jce pays d'Afrique.

Etant venuen Tunisie,en 1899,il publie,à son .

retour de missionun rapport précis sur les cul- jtures fruitières et, en particulier, sur la culture jde l'olivierdans le centre de la Tunisie.

L'année suivante,M. Massicault,alors Résident

général de France en Tunisie,le nommeDirecteur jde l'Agriculture du Protectorat, dont les assisesn'étaient établiesen ce pays que depuisneufans à

peine. Ses premièrestournéesclansle pays l'amè-nent à constaterpartout dans la région du Centredes vestiges de moulinsà huiles,de pressoirsda-tant de l'époqueromaine; ces découvertesconfir-

ment ce que tous les textes latins lui ont appris,savoir l'existence d'une immense forêt d'oliviersdans tout l'hinterland,depuisSousse,Sfax jusqu'àSbeita et la frontière algérienne.Son projet dereconstituerl'antiqueforêt d'oliviersest désormaismis sur pied. Desterres seront concédéesaux co- jIons français, moyennant paiement d'une rede-

vanceminime,car la valeurde solaride est infime,elle ne prend d'importancequ'au fur et à mesuredes efforts consacrésà la planter.

La populationindigènelaborieusede Sfax estassociéeà cette oeuvrefécondepar le jeu du con-trat de «mgharça», dont Paul Bourdefait revivre jles effets avec une clairvoyancejudicieuse: c'est ]un bail à comptanten usage entre propriétaireset

cultivateurs indigènes,qui permet au propriétairedu sol d'avancerles fondsau mgharci,lequeleffec-tue la plantation. Les oliviers étant âgés d'aumoinsdix ans, le partage se fait équitableentre le

propriétaire et le mgharci.Avec le concourspré-cieux des autorités locales qui ont comprisl'im-menseportée de la tâche à accomplir,le program-me se réalise peuà peu.En 1881,le nombred'oli-viers plantés en Tunisie était au plus de -1mil-

lions; aujourd'hui, il atteint le chiffre de 17 mi-lions de pieds et la productionmoyenneannuellede la Régencereprésenteenvironun vingtièmedela productionmondialede l'huile d'olive.Dans laseule régionde Sfax, celle dont s'est plus particu-lièrementoccupéPaul Bourde,les oliviersplantésà son instigation,depuis1893,atteignent,dans un

rayonde cent kilomètres,sur près de .",50.000hec-

tares, le nombrede 4.500.000pieds.Et cette forêt

splendide,qui ceinture Sfax, en a l'ait aujourd'huile premier port de la Tunisieau point de vue des

exportations,grâce aussià l'apport desphosphatesde chaux provenant des gisements de Metlaoui

exploitéspar la Compagniede Sfax-Gafsa.Telle est l'oeuvreadmirableaccomplieen Tuni-

sie par Paul Bourde;elle fut retracéeôloquemmentpar denombreuxorateurs en présencede M. Sérot,sous-secrétaired'Etat à l'Agriculture;M. de Mi-

cilly, ambassadeurde France, représentant le Mi-nistre des Affairesétrangères; M. Manceron,rési-dent général de France à Tunis; M. le général de

Chambrun,commandantsupérieur des troupes deTunisie.

Mademoiselle Germaine Decot, peintre

GermaineDecot,jeune algéroise,vient d'exposerpour la premièrefois à Paris.

Après avoir fait ses études au Lycée d'Alger,elle travailla un an à l'Ecole des Beaux-Artsdecette ville et vint à Paris où, à l'EcoleSupérieuredes Beaux-Arts,elle fut acceptéepar le maîtreLucienSimonà compterparmi ses élèves.

C'est au Salondes Indépendantsque les pein-tures de la jeune artiste ont été très remarquéesde la Presse parisienneparmi 4.476exporants.

M. Guy Mounereau;dans l'«Echo de Paris», asignalé son envoi,et «Comoedia» a attiré l'atten-tion de ses lecteurs suv les oeuvresextrêmementintéressantesdu jeune peintre. «Paris-Midi», en-fin,a consacréun échospécialpource jeunetalent.

Un paysage parisien, plein de tonalités char-mantes et surtout une nature morte, traitée avec

Un monumentélevéà la mémoirede Paul Bourde.

M. Serot, sous-secrétaired'Etat à l'Agricultureet M. Manceronécoutent les discours.

Vue d'ensemblependant la cérémonie.

une simplicitécondensée,dénotent déjà une maî-trise très rare chez une jeune artiste...

Souhaitons à cette nouvelle représentante de

l'Algérie,dans sa vie artistique,un succèsque mé-ritent, et ses grandesqualités,et son goût sûr.

MauriceBcaugier.

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10 1. AFRIQUE DD NORD ILLUSTREE

ALGER.— L'hommagedes Gymnastesau Monumentaux Morts.

Le Centenaire

La 52''Fête FédéraleNationalede Gymnastique.

C'est un véritable tour de force que de mettresur pied en Algérie pai'eille manifestation.Auxproblèmeshabituels et, si l'on peut dire, classi-ques, qui tant de fois sèment la panique parmiles organisateurs,s'ajoutent ici d'innombrablesetsérieux obstacles.

Et pourtant,ce tour de forcea été réalisé,grâceà l'énergie,à l'habiledoigtéet au labeur opiniâtrede quelqueshommes;il a été brillammentréalisémêmeet ceuxqui,hier encore,se confinaientdansune appréhensionangoissanteou raillaient ridicu-lement, ceux-là sont les premiers aujourd'hui àapplaudiravec frénésiele succèsintégral et écla-tant de la 52"Fête FédéraleNationale de Gym-nastique.

Le programmeétait copieuxet varié. Il tintentièrementses promesseset se dérouladans unordre parfait. Dèssamedi,nos gymnastestinrent àrendre un pieuxhommageà la mémoiredes en-fants d'Alger morts pour la patrie. Après avoircopieusementfleuri le majestueux monumentduboulevardLaferrière, ils parcoururentles princi-pales artères de la ville en un défilé impeccableet imposant,auquelétaient venues se joindrelestroupes reconstituéesde 1830.La foule houleuse,qui se pressait sur leur passage, ne ménageanises ovations,ni ses fleurs.

Après quelquesjours sombreset froids, le cielavait retrouvé toute sa radieuse limpiditéet lesoleil,dont les rayons illuminaientbrillammentlacapitale, laissait espérer des lendemainsidéale-ment beaux.

La fête de nuit.

Dimanche,la journée était réservée aux mili-taires et aux scolairesqui se pi-oduisirentsur leterrain de l'hippodromeen une série d'exercicessavammentréglés.

Il est superflud'insister sur l'utilité de l'édu-cation physiquedans nos casernes et nos écoles.

Le Salut des bretons.

Déjà de réels progrès ont été obtenus.La péda-gogie, plus sobre, plus moderne,et qui fait unegrande place aux mouvementsrespiratoires, doitlogiquementdonnerles plusbeauxrésultats.

Le soir, à 9 heures, la fête de nuit attira, auStade de Saint-Eugène,un gros public.

Spectaclecharmant que celui offert par toutecette jeunesserivalisant d'adresse,d'ingéniositéetde talent ! Sur le «plateau» défilèrent, tour àtour, les groupes les plus artistiques et les types

les plus pittoresques.Statues vivantes, aux sil-houettessculpturaleset superbes;petitspaysansetpaysannesen costumenational,évoluantgracieu-sement au rythme des refrains du terroir, toutcela prenait, sous la lueur des projecteurs,un as-

pect fantastiqueet d'un heureuxeffet.La tâche du jury fut particulièrementdélicate.

Il n'était pas facile de départagerles concurrents!Et pourtant les récompensess'adressèrenttoujoursaux plus méritants.

La Fête de Nuit au Stade dû Saint-Eugène: I. Combatde Gladiateurs;II. Une phasede rugby.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE11

Mouvementsd'ensembleexécutés par plus de 6.000gymnastes.

La fête fédérale. I

Le record d'affluencefut battu lundi dernier àl'occasionde la fête fédérale et l'HippodromeduCaroubier,pourtant habitué aux foules compactes,n'avait jamais connupareillemultitude.

Il est assezdifficilede décrireune fête de gym-nastique et surtout d'émettre une critique quel-conquesur les différentesproductionsdes concur-rents. Nous laisserons donc ce soin à d'autresmieuxqualifiésque nous.

Disonsseulementque les mouvementsd'ensem-ble exécutéspar les cinq mille jeunes gens, surun motif oriental spécialementcomposépar lecapitaine Chevalier,chef de musiqueau 9' Zoua-ves, produisit une impressionprofonde et, sansdoute,inoubliable.La puissancede la masseet sonextraordinaire dynamismese révélèrent presquebrutalementaux yeux de l'incrédule,et beaucoupcomprendrontmaintenant poui'quoicertains mo-dernes épris d'idéal — cet idéal que l'on appellegénéralementavant-gardisme— viennenty puiserles meilleuresinspirations.

Après le concours,M. Berthier, délégué d'Or-léans, remit à M. Morinaud,sous-secrétaired'Etatà l'EducationPhysique,— qui présidait en com-pagnie de MM.Champetierde Ribes,ministredesPensions; Ricolfi, sous-secrétaired'Etat à la laGuerre, et Pierre Bordes,gouverneurgénéral del'Algérie— le drapeaufédéral.M. Morinaudten-dit l'emblèmeà M.Brunel,maired'Algeret, tournévers les gymnastes attentifs, prononçaune tou-chante allocution,dont nous extrayons le passagesuivant :

«L'éducationphysique,continuant la prépara-tion militaire, donnera à la France des hommessainset forts, aptes au travail, utiles dansla paix.Dans l'intérêt de notre jeunesseet de la Nation,il faut donc qu'à l'école,au collège,au lycée etdans nos sociétés post-scolaires,tous les jeunesFrançais s'astreignent à bien se préparer au ser-vice militaire.

«Nous nous efforceronsde remplir, quant ànous,de toutes nos forces cette tâche patriotique.

" Le bel exempleque vous nous donneznous yencourage,nous y inciteet nous y pousseirrésis-tiblement.

«Jeunes gens des nations amies, je vous sou-haite la plus affectueusebienvenue.Je suis heu-reux quevousayez particulièrementbrilléà notregrande fête fédérale.

«Jeunes gens de la Mère-Patrie,je vous saluesur cette terre d'Afrique, où notre France, parson oeuvrecivilisatrice,s'est pour l'éternité cou-verte de gloire.

«Jeunes Français d'Algérie, recevez tous nosélogespour votre belle tenue! »

Puis ce fut la ruée vers les trains, les tram-ways et les autobus et le joyeux retour à Algerqui disparaissaitdéjà sousles flotsde lumière.

Aux principauxartisans d'une aussi belle etaussi complèteréussite,à MM.Dominique,Ferrier,Giordanoet à tous leurs collaborateursdévoués,nous adressons nos complimentssincèreset cor-diaux.

Nous ne voudrionspas laisser se terminer dansune véritableapothéose,ces grandesfêtes de l'édu-cation physiquede France, sans exprimerun re-gret, un seul,mais gai, pournous,a la valeur d'un

hommageempreintd'un profondrespect,à l'égardde M.Cazalet,qui a été un précurseur et préside

depuisprèsd'undemi-siècleaux destinéesde la Fé-

dérationdesSociétésde gymnastiquede France.

La Tribune officielle'pendant les manifestations: Aucentre,M.Morinaud.

Le Défilédes Etendards. Photos Dessnult.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

La maquette du futur Hôtel de Ville de Philippeville.

Mairie de Philippeville ]

Les Villesd'Algériepossédantun Hôtel-de-Villesont rares. La plupart presséesde s'installer,choi-sissaientdes locauxrestreints, très modestes,dont

beaucoupsont de pauvres bâtisses qui subsistentencore.

Philippeville,sous la vigoureuse impulsiondeson Sénateur-Maire,Paul Cuttoli, a comprisdansses travaux d'utilité de premièreurgence,la cons-truction de son Hôtel-de-Ville,dont les travauxseront entrepris très prochainement.

Situé face à la mer à l'entrée du port commelesont la plupart des Mairiesmaritimes,cet édificeest conçuavecdes donnéesnouvelles.

Toutes les piècessont reliéespar de larges ves-tibules,dégagementset escaliers.A l'angle de larue Nationale,sur la mer, se dressera un beffroi,étudiédans une note mauresquemais pour lequell'architecteéviterade copierle minaretd'unemos-quée.Ultérieurementdans ce minaret serontinstal-lés un carillonet un haut-parleur.

La partie administrativeest conçued'une façonnouvelle.Elle conserveson autonomieentière etpeutêtre complètementisoléede la partie réception.Ellecomprendun grand hall,sur lequeldonnel'éta-ge, dans laquellesont installéstous les bureauxouservices publics.Au premier étage avec escalierspécial est prévue une grande bibliothèquedon-nant sur l'avenuePasserieu.

Sur la demandedu Sénateur-Maire,le stylo ara-be a été choisi,mais il sera adaptéà nos besoinsmodernes.

La surfacecouverteau rez-de-chausséeest envi-ron de 2.400mètres, avec une façade de 72 mè-

tres de longueur.Les constructionssont prévuessur pieux Franki et la décorationsera faite pardes artistes algériens.

Cette Mairiedoit être la véritable maisoncom-mune. Maisonde Travail, elle doit proclamer la

grandeur française et le rang élevéde son usage.Elle simplifierala missiondes élus. Elle faciliteral'accèsdu citoyen.Elle doit faire avant tout oeuvreutile.

Une belle soirée à Souk Ahras

La charmante petite ville de Souk-Ahrasvient

de se signaler à l'actualité par une très jolie fête,

dont les diverses caractéristiquesméritent d'être

relevéesavec le plus grand intérêt.Il s'agissait, en premier lieu, de glorifier une

heureuseidée,l'électrificationde la Compagniedes

Cheminsde fer algériensde l'Etat. Il y avait lieu,

ensuite, de procurer des ressourcesnouvellesaux

orphelinatsdes Cheminsde fer et au Bureau de

bienfaisance.Enfin, la sympathiquepopulationde la ville te-

nait à montrer qu'elle n'était pas insensible au

grand souffle qui unissait l'Algérie tout entière

dans la célébrationjoyeuse du Centenaire.La fête fut magnifique,l'aflluenceconsidérable,

et c'est l'aube qui mit fin au brillant et entraînant

cotillon,prévu au programme.Ce fut enfin une belle «nuitée» pour les des-

hérités, car il a été recueilliune sommede 2.000flancs verséeaussitôt aux oeuvresen cause.

SOUK-AHRAS.— Une fête masquéedonnéepar la C.F.A.E.au profitdu Bureaude Bienfaisance:

Un groupe de danseuses.

M. Gustave Wolf

C'est avec le plus vif empressementque nous

venons,aujourd'hui,offrir à M-GustaveWolf, deBône, nos plus cordialesfélicitations,à l'occasionde sa nominationtoute récente dans l'ordre natio-nal de la Légiond'honneur.

Cette distinctionétait attendue par nous depuislongtemps,car M.G.Wolf s'est toujourssignaléparl'activitéqu'il a miseau servicedu progrèsgénéral

M.WolfGustave.

du pays et par le prestigedont il jouit auprès detous ses concitoyens.

Il a créé à Bôneune importante brasserie dont

l'organisationest remarquable.Par ce moyen,il assure l'existenced'un personnel

nombreux,et dispensedans tout le départementdeConstantineun produitvraimentalgérien,jouissantd'ailleursd'une faveur progressive,bien faite pouréliminerpeu à peu toute interventionétrangèl'e.

Par ailleurs, membrede la Chambrede Com-merce, son expériencedes affaires s'exerce avecfruit dans l'intérêt de la communautéau sein decette honorableCompagnie.

Nousnous réjouissonshautementde le voir au-jourd'huià l'honneur.

M. Henri Sultana

Nous avons relevé avec la plus sincère satis-faction, dans la dernière promotionde la Légiond'honneur,le nomde notre ami, M.Henri Sultana,de Bône.

Le nouveaulégionnairejouit auprèsde ses conci-

toyenset dans tout le départementde Constantinede l'estime et de la sympathiegénérales.

Créateur-directeurdu plus important garage dela villede Bône,il est aussiadministrateurdélégué

M. Henri Sultana.

de la SociétéCommercialed'Armement,présidentde l'AssociationSportiveBônoiseet membrede laChambrede Commerce.

Industriel et commerçantavisé et d'une cons-ciencequi est un exemple,amateur et animateurde tous les spoi'ts,défenseur infatigabledes inté-rêts de la collectivité,M. H. Sultana reçoit aujour-d'hui la très légitime récompensede son labeur

fécond,de songénéreuxaltruismeet de sondévoue-ment à la chose publique.

Nous ne saurions manquer de lui adresser, encette heureusecirconstance,nos plus chaleureusesfélicitations.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE 13

L'Exposition de Beni-Ounif

Par l'ouverture de cette Exposition organiséepar les Servicesdes Territoiresdu Sud, voilà denouveaule Sahara porté sur le plan de l'actualité.

Commentse fait-il quecettenouvellemanifesta-tion du Centenairede l'Algérien'ait pas joui d'unefaveur au moinségale à celledont a bénéficiéle

Congrès de la Rose et de l'Oranger, tenu à El-Goléa ?

Il faut bien reconnaîtreque la possibilitéd'at-teindre Beni-Ounifpar le moyenbanal du che-min de fer enlèveà cette entreprise le caractèreessentiellementpittoresque qu'a offert aux con-

gressistesla route de l'Extrême-Sudalgérois.Et cependant,la mer d'alfa oranaise,les chotts,

Aïn-Sefra,Figuig offrentau touriste des spectaclesvraiment attrayants, et puis, pourquoise priverdu léger, maisdélicieuxfrissonque peut procureraux sensitifs l'approchedu «bled essiba», de ce

Tafillelt,d'où sortent de temps à autre des «har-kas » qui viennent faire parler la poudre sur laZousfana ?

Et encore,n'offre-t-ilpas un certain intérêt ce

pays que le fameuxtraité de 1845,déterminantlafrontière entre le Marocet l'Algériefrançaise,dé-clarait «no man's land», parce que, au Sud du

Téniet-es-Sasci,la terre, disait-il, ne méritait au-cune attention, puisqu'elle«ne s'y laboure pas».

Quoiqu'il en soit, l'immenserégion,dont l'arêtecentrale, marquéepar le cheminde fer, est, pour Expositiondu Centenaireà Beni-Ounif: Vue généraledes bâtiments.

Le Stand de la Dinanderie.

le moment,la seule partie bien vivante,est digneque l'opinion française s'en préoccupeautrement

que pour enregistrer les quelquesfaits divers quiont ensanglanté son histoire jusqu'à ces derniers

temps, et l'Expositionde Beni-Ounifvient à pro-pos pour réveiller l'attention des esprits trop in-différents.

Cette Expositionest présentéedans un bâtimentde stylearabe du plusheureuxeffet,La ported'en-trée est un véritablebijou, son gardien,un magni-fiquemodèlede couleur locale.

La documentationbien inattenduequi s'y pré-sente, sous une forme originale, est digne d'une

longue attention- Elle est inscrite dans douzestands tous intéressants.

En outre de son exposition,Beni-Ounifoffre auvisiteur son austère et vaste cadre, nettement sa-

harien, son incomparablelumière et, immédiate-mentdans ses abords,la nragnificonecde l'oasis de

Figuig,dont les 1500.000palmiers,que dominentles

Le Stand des Cuirs: Le Maître et les Elèves,

Une belle selle arabe.

minaretsde sept ksours, se groupentdans un cir-que de montagnesd'une impressionnantebeauté.

Porte de Figuig, Beni-Ounifest, par chemindefer, à dix-neufheures d'Oran.Les trains, circulanttrois fois par semaine, comportent des wagons-lits et une voiturerestaurant.

Troishôtels,dont l'un appartientà la CompagnieTransatlantique,réservent au voyageurun accueilagréable et confortable.Un voyage sans fatigue,un gîte recommandable,des impressionsrares etinoubliables,voilà ce qui attend les touristes quientreprendrontl'excursionde Beni-Ounif.L'expo-sition actuelle vient on augmenter l'attrait et si,parmi ceux qui se laisseront séduire, il en est,commenous l'espérons,qui voudronts'élever au-dessusdes sensationsfugitivesdol'heurequipasse,ils auront, une nouvellefois, l'occasiond'apprécierla grandeurde l'oeuvrecolonisatricede la Franceet d'admirer,au surplus,le dévouementet l'abnéga-tionde tous ceuxqui en sont, sur cette terre encore

hostile,les magnifiqueset trop modestespionniers.

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14L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

Le Casino Municipal

Le nouveau Casino Municipalélève ses impo-santes massesarchitecturales,son corpscentral etses deuxpavillons latéraux sur l'ancien emplace-ment d'une constructionvétusté, de style Louis-

Philippard,qui se vengeaitde sa monotonieexté-rieure de caserne ou de prison en groupant sousson toit des institutions multipleset disparates:un muséed'art, un tribunal de simplepolice,une

geôle et un centre de prophylaxiecontre les ma-ladies spéciales.

Par sa ligne et son mouvement,le nouvel édi-fice est très bien, simple, rationnel commel'exi-

geait le matériauemployéà le construireet quifutle cimentarmé, d'un plan remarquable,de propor-tions agréableset fort belles.Pourtant les difficul-

tyés à surmonterpour le soustraire à la banalitédu style palacefurent fort grandes: exiguitérela-tive de la placedisponible,nécessitéde se confor-mer au plan de voiriesur deux côtés imposantlesarcades et par là interdisant les mouvementsac-cusés de la façade. De tout cela, les architectestriomphèrentavec honneur,nous dotant d'un mo-numentque sa destinationne vouait du reste pasau grandiose, duquel on ne peut exiger qu'ilsoit une cathédrale,mais qui est à l'échelleet dejustes proportions,sans ornementde surchargenihixe inutile,sobresansinsolence,élégantsans clin-quant, noble sans austérité et heureusementre- Le Nouveau Casino Municipal: La façade du boulevardCarnot.

La Salle de Restaurant.

haussé par ses terrasses d'une pointe d'origina-lité spécifiquementalgérienneet locale.

L'intérieur est d'une ordonnancetout aussi belleet judicieuse.Au sous-sol,les services,les com-

muns, les cuisineset les caves; au rez-de-chaus-

sée, d'un côté, le théâtre, les portes simples, àl'échelle humaine, s'ouvrant sur la clairière du

jardin-garage,qui permettentd'accéderà la sallede spectacles,élégante,biencomprise,d'uneacous-

tique parfaite et d'un dessin charmant, avec ses

tapis, ses fauteuilsrouges,ses loges,sa rampe,son

éclairage et son luxe sourdbien faits pour mettrele spectateur à l'aise sans l'écraser par trop de

magnificence;ailleurs,des locauxà usage d'exploi-tation hôtelière,puis sur le boulevard,l'entrée du

restaurant, l'escalierqui mène au premier étage.Rien d'écrasant, rien qui ne soit en liaison avecl'ensemble: au-dessusdes portes à tambour,les

fresques aux couleurs,commeil sied,calcairesdu

peintre Cai'los Raimon,d'un algérianismeplutôtrelatif et surtout vu de Paris, des murs blancscrèmeà rehauts d'or discretet intailléspar placesde panneaux décroatifs et l'accueil aimable desmoelleuxtapis d'unelie de vin effacée,sur chaquemarche retenus par une large et scintillantebandede cuivre. Onmonteet c'est le premierétage. Pi-

lastres,hauts plafonds,immensesalle quedes déni-vellationsfragmententpour la nécessitédes divers

usages,maisquel'oeilprenddansunseulregardsousla grande lumière tombéedes hautes baies. Des

siègesautour des tables rondes : le café, la salle

de thé, mais discrète, sans nickel ni rutilance in-tempestive.Des murs crayeux,de couleur crème,

des tenturesde veloursvert dont le toc rattrape levert plus pâle des sièges, des plafonds mouve-mentés de gorges et de cornichesd'où tombent,un peu en pyramidesrenversées,les lampadairesfaits de plaquesde cristal dépoli-A droite, le baraméricain; à gauche, sur toute la portée dola façade, les salles du restaurant par de hautesfenêtres tenduesd'uneglace et de rideaux de gui-pures en contrariant en X larges ouvertes surle boulevardet les perspectivesillimitéesde l'hori-zon marin. Sol carrelé de marbre, feutré de tapisou fait de bois lisse selon que l'on y passe, qu'ons'y arrête ou qu'ony danse. Un couloiret la sallede baccara, immensepièce tendue d'épaisse mo-quette d'un grenat sourdhachuré de motifs noirs,les trois tables de jeu, les fauteuils innombrableset profonds.Le doubleescalierqui mèneau théâ-tre et, répliquede la salle centraledu restaurant,la salle de la boule.Cinq tables, murs vert d'eaufiletésd'or, tapis, grandesbaiesvitrées ouvrant surle jardin et la rue de Constantine.Il y a là, com-me de l'autre côté et à une échelleforcémentré-duite, quelquechosequi rappelle la grande archi-ture française et l'élégance de la Galerie desGlaces.A côté, le salon de lecture dans une notecoloréedifférente.

Onmonteencoreet c'est l'hôtel,deux étages depalace.Ameublementsobreet net, hygiénique,sansla frigidité nue du style touring; fauteuils, tables,lits, miroirs, tapis partout et tentures aux cou-leurs reposantes.Et partout, pour chaquechambre,une salle de bain, porcelaine blanche et nickel.Cloisons,on pourrait dire étanches,isolatrices, im-perméablesau bruit, où vousaurez la certitude devousdétendreet de dormir sansvoir votre repos à

La SalledesFêtes. PhotosEichackcr.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

tout moment cassé par les bruits de la vie quicontinue,les discoursou les jeux de vos voisinsde

palier. Des terrasses, des jardins suspendus oufaii'e de la chaise-longueen contemplantle ma-

gnifiquedéroulementdesperspectives: les coteauxet la baie,la ville et la mer.

Tel est le CasinoMunicipalen soi,danssa struc-ture et son plan. Il nous faut dire ce qu'il est etce qu'il se propose d'être, par ailleurs, de par la

grâce de ceux qui le dirigent: M. Aletti, qui a |la haute main sur l'exploitation,et M. Laurent,délégué du Conseild'administration,qui l'assiste.

Tous deux sont des hommes charmants, d'ac-cueil ouvert, qui unissent à toutes les qualités de |l'hommeprivé les hautes vertus de l'hommed'af-faires. C'est M. Aletti, dont on a pu dire avecraison qu'il était le Napoléonde l'industrie hôte-lière française,qui a lancé Vichyet fait de cettebourgadeinsignifianteen soi, quoiqueriche de ses jeaux fameuses, la reine des stations thermalesfrançaises, la ville des élégances,du luxe et desplaisirs. Un tel homme,aussi actif, possédantson | .tour de main,son chicet son art, pourra beaucouppour Alger et c'est un vrai bonheurqu'il soit venuse fixer parminous et prendre à tâche d'apporter (à notrevillecequi lui a toujoursmanquéjusqu'ici :l'appoint du touriste étranger, le mouvement,leluxe, la vie et toutes les ressourcesqui sont consé-cutives et qui découlent.

Cela à force d'ingéniosité,de talent dépensé,detravail honnêteet consciencieux.

Dancinget jeux n'y serontpas de destinationplusimmorale qu'ailleurs,bien au contraire; le théâ-tre nous offrira des spectaclesnouveaux.

L'hôtel commeon l'a dit, présentera un confort ià peu près inconnu jusqu'ici, sauf dans les trèsgrands hôtels de luxe où les prix, eux aussi, sontde luxe.

La restauration s'affirme supérieure, inégala-ble quant au choix, à la qualité, à l'art de pré-senter et à la sciencedes cuiseurs. Le chef Som-mer, qui assume la lourde charge de diriger lescuisines,est un véritableartiste.

Construction,immeubleset meubles,matériel,onpeut évaluerà une centainede millionsle capitalinvesti dans cette entreprise.Elle se destineà ai-der à la prospérité d'Alger et de l'Algérie en yattirant les étrangers, en imprimantunevigoureu-se impulsionà l'industrie du tourismeet des voya-ges. Sur notre terre inconnueou méconnue,donttrop peu savent le charme et les splendeurs,elleprovoqueral'afflux des visiteurs, la circulationdel'argent ; elle nous vaudra des ressourcesnouvel-les, du travail, du mouvement,de l'activité, touteschosesdont l'Algérieet les Algérienstireront desprofits. Mais à cela seulementne se bornera passon rôle et une contre-partietout autant apprécia-ble est qu'elle contribuera à la colonisationintel-lectuelle et éducative poursuivi depuis un sièclepar la France sur la terre africaine.A notre peu-ple algérien si valeureux et riche en possibilités,elle apportera un peu de l'esprit de Paris et dansune certaine mesure elle apprendra l'élégance,latenue, le bongoût, l'amourdu beau.

Pour tous ce sera un affinement,un dressage,une ascensionvers des modessupérieurs de vivreet de sentir et pour beaucoup,qui se sentirontpousserdes dents,un appelà l'énergie,au dévelop-pementde l'être en force et en puissance,uneému-lation honnête,l'éveildes désirs qui créent les ges-tes et les activités.

La Salle de baccara.

Les Salonsde jeux.

Et c'est pour toutes ces raisons là, réelles,pra-tiques, utilitaires ou bien idéales, distantes etmêmeintellectuellesque les Algériensse doiventd'apporter le plus entier concoursà la réussite

d'une oeuvreplutôt désintéresséeet de gens déli-bérémentvenusvers eux beaucoupplus pour leurêtre utiles que pour se servir d'eux.

C H.

La Sallede lecture. Le Théâtre.

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16L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

CréationHélèneCorbctte.BonnlchOn<lcpaille ajourée noire.

CréationBettyBarrns.l'élite forme pailla et salin.

Robesde Mariéeset de Cortège.

La saison des nids est aussi celledes mariages.Robesécourtéesdes pe-tites mariées de ces dernièresannées,à côté des longues robes d'aujour-d'hui que,vousscmblezdépourvuesdegrâce et de majesté!

Cette saison, les robes de mariéestouchent le sol et la longue traîneachèvede leur donner la note somp-tueuseque la modeexige.

Ces robes immaculées aux façonscompliquées,aux corsages moulant lebuste, aux jupes élargies de godetssavants,demandentau crêpe satin ouau crêpe de Chine de rentrer dansleur composition.

Oh! les ravissants modèlesde ro-bes de mariéesprésentés actuellementpar la haute couture.Voiciun modèleen crêpe de Chinerehausséd'un plas-tron de dentellesur lequel le corsagese pose. La jupe plongeantedans ledos est très compliquéede godets.Lesmanches se terminent par un largevolanten forme incrustéde dentelle.

Encore un joli modèle conçu en

Georgetteet en laize de dentelle.Lecorsage décolleté devant en pointecernéede dentelle.On retrouvela lai-ze de dentelleau bas des manchesquis'achèventen volants.Elle borde lar-gementles panneauxde la jupe cou-pés en pointes.Cette jupe est montéesur un empiècementqui prolongepouiainsi dire la longueurdu corsage.C<dernier est blousant sur une petit<ceinture de Georgette et boucle d<strass. Voilà une robe délicieuse,facile à transformer après le mariageen robedu soir, puisqu'iln'y aura qu':faire disparaître la traîne.

Jeanne GARCIA, Hau-

tes Modes, expose cha-

que semaine des nou-

veaux modèles dans ses

salons, 48, Rue d'isly,

Alger, au 1er étage.

Et si nous parlions de la coiffure.Les petites couronnesd'orangerou deroses ont vécu.Le turban triompheen

perles, en tulle ou en dentelle.Ravis-sante aussi la résille. Il suffit d'étu-dier devant le miroir la coiffurefai-sant le mieuxvaloir la physionomie.Le voileadoucissantle regard achèvede donner à l'ensemblela grâce pu- ]diqueque nous aimons dans une ma-riée.

Les demoisellesd'honneurheureuse-ment suivent maintenant la coutumeanglaiseet s'habillenttoutesde la mê-mecouleur.Si elles sont à peuprès demêmessihouettesles façons des robessont conçuessur un seul modèle.Aumariagele plus parisien de la saison,nous admirionsdernièrementdix de-moisellesd'honneuraux i-obesfrôlantle sol et absolumentpai'eilles.Ces ro-bes et cellede la mariée portaient la

signature de Jeanne Lannir, un desnomsde l'aristocratie de la couture.

La mère de la mariée s'évade au-

jourd'huides teintes sombres.Le gris,le heige lui conviennent.Les jeunesfemmesfont appel aux coloris riantset doux.Ellesassortissentcommetoutl'élémentféminindu cortège les cha-peauxaux robes.Leschaussuress'ins-

pirent de cette harmonie.

SuzanneWerthy.

MÉMENTO

Bèrthe Hermance,couture,91, ave-nue desChamps-Elysées-

Bernard et C"', couture,35, avenuede l'Opéra.

Jean Latour, couture, 40, ime deDouai.

Andrée Nordet, modes,43, rue Ri-chelieu.

HélèneCorbett,G, rue Richepanse.

PETITCOURRIER

Entre nous.— Pour garder la lignefine et souple, faites des onctionsetfrictions avec l'Emacinede la Parfu-merie Ninon,31, rue du Quatre-Sep-tembre.Elle amèneralà seulementoùil le faut la diminutionde l'embon-point.La Pâte et le Savondes Prélatsnettoient et satinent la main admira-blement.ParfumerieExotique,26, ruedu Quatre-Septcmbre,Paris.

Une Coquette.— Parmi les tissusde la nouvellesaison,le rodelie,le si-nellie, le tussunnamtriomphent.

Maryane. — Suivez le traitementdu Rénovateur de l'Abbé Legros ettous ces malaisesdisparaîtronten mê-me temps que leur cause : la Consti-pation.Le flacon9 fr. 60 contre man-dat à M. Boutry, pharmacien,8, ruede Passy,Paris (16").

S. W.

PhotosMnnili-l

A Constantine.La Société Constantinoisca eu le

grandplaisirde revoirdans sa cité, M.HenryGalllslnn,de la SociétéMarseil-laisede Crédit,en tournéed'inspection.

M. Gollislnna été, pendantplusieursannées,directeurdu CréditLyonnaisàConstantine,où il avait su se créer detrès nombreuxamis.

Il nousplaît de releverici que ceux-ci lui ont réservél'accueille plus flat-teur. Nousne saurionstrop en féliciterM.Galllsian.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE1:

Créationh'rancis. Photo Manuel.Robecrêpeîlechinemarineagrémen-

tée d'un boléro.

La Guadeloupeproteste contre leprojet de créationd'un Gouver-ment général des Antilles.

M. Henry Bércngcr,sénateur de laGuadeloupe,vient de recevoir de M.Justin Archimèdc,présidentdu Conseilgénéral de la Colonie,le télégrammesuivant:

-'Pays entier, avec,énergie,protesteet vousdemandeprotester Sénat con-tre projet éventuelcréation gouverne-ment généralAntilles.Recevrezdélibé-ration par prochaincourrier. .!;-ehiintde.»

La protestation des «traîtres ».

Chacunsait (pie le cinéma,muetouparlant, fait une grandeconsommationde «traîtres».

Dansun drame,le traître est un per-sonnagenécessairetau demeurant,dansle grand dramede la création,n'a-t-ilpas fallu introduire Ahrimanou Sa-tan?...)

A petites causes,grands effets.Le GouvernementChinoisvient de

protestercontreles traîtres de cinémaIIl parait, en effet, qu'à Hollywood

c'est généralementun Chinoisqui estchargé de jouer ce rôle classique, litles Chinoisen ont assez...de servirdetète de Turc.

D'autantqu'à côtédesargumentssen-timentauxils invoquentdes argumentsmatérielséloquents.

Notammentcelui-ci: (pu- la Chinecontient des millions de spectateursdont la susceptibilitévaut d'être mé-nagée.

Tout ceciest bel et bon,maisne faitguère l'affairedes cinéastes,qui se de-mandenteu quel pays perdu ils pour-1 ront bien, désormais, aller chercher

! leurs traîtres?

Les Propos de table d'hôtede «L'Hôtellerie».

(/est une petiteartiste qui chercheàpercer,mais(plinebrillepaspar l'intel-ligence.

Devantelle,on racontaitl'histoiredumonsieurqui demandaità un garçonderestaurant,assezpeuempressé,s'ilavaitdes varices,et auquel le garçonavaitrépondu:

- - .le vais voir à la cuisine..Moi,lit remarquerl'aimableartis-

te, ça ne nie serait pas arrivé.- Et pourquoidonc?

—Je regardetoujours la carte avantde coinmander.

)il| spécialité de Baptême ses |AU bonbons fins.

Mouillagedes /lotira Françaisecl Elrangire

dansle porid'Alger.La Directiondu Port nous informe

qu'il l'occasionde la visite en Algériede M. le Présidentde la Itépubliqueetîlescérémonieset l'êtesqui auront lieupendantson séjour,le l'orl d'Algerseraappeléà abriterdansseseauxun grandnombrede bâtimentsde guerre Irançois et étrangers pendant la pérh-dccompriseentre le I mal au malinet tetu maiau malin.

UneCommissionspécialenomméeparM.leGouverneurGénéralet comprenantdes représentantsde toutes les Admi-nistrationset Groupementsintéressésaexaminécettequestion.

Conformémentaux avisémisparcetteCommissionet aux instructionsde M.l'Ingénieuren chef du port,j'ai l'hon-neur de vous l'aireconnaîtreque, pen-dant la période sus-indiipiée.tout leplan d'eau du bassin de l'ancienportsera utilisépourle mouillaged'une im-portante partie de la •"lottefrançaiseet des bâtimentsétrangersvenant sa-luer le Chefde l'Etat. Serontseuls ré-servésles postesdes courriersréguliersde France et trois postesdes Compa-gnies CÔtièrcs.Les autres navires nepiiirrontêtre placésque dansle bassinde l'Aghacl la DarseSud.

Je vous invite,en conséquence,à te-nir Comptede cette situationet à avi-ser les armementsdont vous êtes les

I représentantsà Alger(pie la Direction! du Port ne disposera(pied'un nombrei restreintde postes(l'amarragepourtairei face aux besoinsdu CommerceMari-time.

il.esbâtimentsarrivant à partir du '.\mai qui ne pourront trouver placs àl'Agha,devrontmouillerhorsdes jetées,aux emplacementsqui leur serontdes:Huéspar les piloteset de façonà il.pas gêner les mouvementsprévusdebâtimentsde guerreet le balisage(piseramouillépourla revuenavale.

nograpliesdu Palais-Bourbon,dit LeJournal des liclaireurs:

—Vousvoulez réglementerla mort.Essayezdonc...vous verrez ce qu'ellevous répondra...

--Nous necomprimeronspas les jeu-nes cerveauxdès leurs premierspas...- Une crise très violente,mortelle,celle-là,s'est produite; mais elle n'eutpas de Conséquencesgraves...—Le COEUrqui bat sous la blousede l'ouvrierest souventaussi vaillantque celui qui bat sous le haut de for-me du bourgeois.—Vous leur liez tellementles brasqu'ils ne savent plus sur quel pieddanser.

—Je l'ai consulté.Il m'a réponduaf-firmativement; non.

-Le jour est enfinvenuoù les cer-veauxdes enfantsdu peupleauront ledroit de s'asseoirsur les bancsdes êco-

! les...

S.A.C.A.I).N.A.La SociétéAmicale (les Cinéaste-

Vmuteursde l'Afriquedu Norda tenuion assembléegénéralesamedidernierfans les salons de la Brasserie del'Etoile sous la présidenced'honneurde M.Ilanuedoiiebe.

Aucoursde la .réunionde celle jeuneet active Société,d'importantesdéci-sionsont été prises pour le plusgrandintérêt de l'art cinématographiqueamateur.

Il a éténotammentdécidéqu'un con-cours doté (le plusieurs prix et dontle sujet sera prochainementarrêté, au-ra lieu entre tous les membresîle laSociété.

Enoutre,une soiréeamicaleau coursde laquelle seront projetés les meil-leurs lilnispris par les membresde laS.A.C.A.I).A.N.pendantle défiléhistori-que du \'i avril, sera donnéeaussitôtque la sélectionen aura été l'aile parle Comitétechniquede la Sociétédontun desmembresfera la critiqueen mê-me temps(|Uune causeriedevulgarisa-tion.

Lesamateursde la photographiéani-méequi ne l'ont pas encorepartie dela S.A.C.A.D.A.X.sont priés de se faireinscrire au Siègesocial de la Soeiélé.1, rue d'isly, à Alger.

La «Vie Agricoleet Rurale».

Lenumérodu (i avril 1930est exclu-sivementconsacréau Centenairede l'Al-gérieet contientles articlessuivants :

L'Algériedansl'Afriquedu Nordfran-çaise, par P. Cbervin: la colonisationen Algérie(1830-1930),par C. Mercier;L'évçlutlonde la colonisationagricoleen Algérie,par P. Bcrlhnult;l.e mou-vementmutualistevu Algérie,por L.Boyor-Bansc;Levignoblealgérienet le,culturesde remplacement,par E.Vivet;Lespossibilitésarboricolesde l'Algérie,par M.Brichct;Leschevauxbarbes,par(i. Trouctte;La lutte biologiqueappli-quéeà l'agricultureen Algérie,par De-lassuset Lcpigrc;Commentdevenirco-lon,par P. Chervin.

Envoi franco de ce numéro, in—1",contre'2 fr. 50 en timbres-posteadres-sésà la librairieJ.-B.Hallièreet fils,1'.),rue Hautcfeuillc,Paris.

Stén«-Dactylographi«-C«mptabiUM16.luit, lafêrrlèrê

r»«»i»'«Ortadtlui»d'Algar•in««4ft UM*«I*•• Droit

Page 33: 1930-04-26 ADNI

18L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

Le Steamer «Charles-Schiaffino».

Les progrès ^réalisés par la Société

Algérienne de Navigation pour l'Afrique

dujNord" Charles Schialîino et G16"

Lesoffortsconjuguésdes Pouvoirspublicset del'Armementfrançais,pour opérer la rénovationde

'

noire MarineMarchande,n'uni pas laissé indiffé-rente la SociétéAlgériennede Navigationpourl'Afriquedu NordceCharlesScliiaffinoet C" », quis'est donnéepour missiond'apporterson tribut àl'oeuvrede redressementnational,en suivant fidè-lement le programmed'extensionet de développe-ment techniqueet commercialqu'elle s'est tracée.

Celte firme,dont nousavonsà maintesreprisessignaléle souciparticulierqu'elleattacheaux inté-rêts de la Colonie,s'est ingéniée,au coursde cesdernierstemps,à mettreà la dispositiondu Com-mercealgériendes unités de mieuxon mieuxap-propriéesauxbesoinsde sontraficet tndantà don-ner à l'ensemblede sa flotte un caractèrede plusgrandehomogénéité.

On peut affirmer,sans crainte d'être démenti,

que son organisationméthodique,en cetteannéeduCentenairede l'Algérie,voit le couronnementde seseffortsréalisé par la mise en servicerécente dedeuxsuperbesunités,dont nousdonnonsla photo-graphie.

Le 10 décembre1929,les ChantiersHowaldls-werke et Kiel,ont, en effet,mis à l'eau, pour le

comptedecetteSociété,le s/s «Marcel-Schiaffino»,dont les caractéristiquessont les suivantes:

Longueurentreperpendiculaires: 102m. 65.

Largeurboys membrures: 14 m. 63.Creuxsur quille: 8 m. 07.Vitesseen charge: 11 noeuds.D'autrepart, le 16 marsdernier,les Chantiersde

la SeineMaritime,au Trait, ont procédéau lance-mentdu s/s « Çharles-ScKiaffitîo», portant le nomdu fondateurde la Société,ayant les caractéristi-ques suivantes:

Longueurentre perpendiculaires: 106m. 720.Longueurhors tout : 111m. 500.Largeurhors membrures: 15 m. 680.Creuxsur quille: 7 m. 600.Vitesseen charge: 11 noeuds.Possédantla plus haute cotedu Bureaude clas-

sificationVeritas,ces deux unités sont d'une con-ceptionminutieuse,d'une réalisationpratique, sû-re et irréprochable; remarquablementaménagéespou/ le traficauquelellessontdestinées: marchan-dises diverses,vins, fûts, etc., elles disposentdecales et d'entrepontsspacieux,desservispar despanneauxaux plus grandesdimensionset par de

puissantsmoyensde levagepermettantdes mani-pulations rapides; leurs ponts, bien dégagés,lesdésignenttout spécialementpour le transport descolis lourdset encombrants.Elles sont toutes deuxalTecté-esà des servicesréguliersentre l'Algérieet

les portsfrançaisde l'Océanet de la Manche.

Il n'est pas sans intérêt de rappelerici les li-gnes desserviespar cette Compagnie,dont l'im-portance et l'accroissementdémontrent son pro-digieux développement,ainsi que le chemin par-couru depuis sa constitution,qui remonte à dixannées.

Ces lignessont les suivantes:LIGNEDEROUEN

S/s Charlcs-Schiaffino 5.900T.Monique-Schiaffino 5.300T.Ange-Schiaffino. 5.800T.Marcel-Schiaffino 5.600T.

Nicole-Schiafflno 6.700T.LIGNEDE BBEST-DUNKEHQUE

Schiaffino-Frères 4.800T.S/s Lautent-Schiaffino 5.000T.

Marie.I.ouise-Sehiaffino 5.500T.Scliiaffino 5.500T.Rose-Schiaffino 5.500T.

TTfiv? nv. LAMEDITERRANEES/s Antoine-Schiaffino .1.200T.

Catherine-Schiaffino 2.100T.Schiaffino-XXn 1.500T.Schiaffino-XXIII 2.300T.ScliiaffinoXXIV 2.300T.

LIGNESCOTIEBESiS/sJeanne-Schiaffino 1.300T

Finistère 1.250T.Prosper-Schiaffino 1.200T.Actif 1.100T.Ville-de-Tipaza 100T.Yillc-dc-Téncs 400T.N.-Dame-d'Afrique ;t00T.

On comprendque grâceà de tels moyens,la So-ciété Algériennede Navigationpour l'Afrique duNord »CharlesScliiaffinoet C1"» soit appelée àjouer un rôle prépondérantdans l'activitééconomi-que de la plus belle de nos possessionscolonialeset ait à coeurd'améliorerchaquejour la placequ'el-le occupedans l'Armementfrançais.

Nos souhaits sont que d'heureuxrésultats dansson exploitationsoient la juste récompensede l'in-térêt qu'elleporte au commercealgérien.

Le «Marcel-Schiaffino».

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE19

LES BEAUXFILMS

La femme et le pantin

Dansla nuit neigeuse,le train rou-lait péniblement,se dirigeantvers Sé-ville.

Soudainle convoi s'arrêta, bloquépar la neige.

Dansun compartimentde première,un riche Sévillan,Don Mateo, étaitfort ennuyéde cettehalte forcée.Par-courantles couloirs,il arriva dansunwagonde troisièmeoù il aperçutdeuxfemmesqui se battaient.L'uned'elles

teo; aussi je pars, et, cette fois, vousneniereverrezplus.

"Unsoir à Cadix,il entra dans unbaile empli de marins. Deux femmestournoyaientsur l'estrade, dans uneatmosphèrechaudeet vibrante.Il en-tendit réclamerConchita.Les cris re-doublèrent;il tourna la tête. C'étaitelle.

Mais ne dévoilons pas l'intriguede ce très beau film, l'une des oeu-vres les mieuxréussiesde Jacques deBaroncelli,qui bénéficied'une inter-

prélaiion. absolument remarquable.Conchita Monténégros'y révèle co-médiennede grande classe.

de chef de bataillon au Tadla, puis,après de nombreuxcombatsautour deTaza, reçoit l'élôgieusecitation sui-vante : «A prit part à denombreusesopérationsavec les troupes de Taza,donnanten toutescirconstancesle plusbel exempled'énergieet de courage.A su former une troupe d'une endu-rance et d'un mordant adinirables;enparticulierau coursdescombatsdes 16septembreet 25 octobre1917dans larégionde Touahar,a fait preuvedesplus bellesqualitésmilitaires.»

Il rejoint le front deFrance,au dé-butde 1918,est adjointaucommandantdu 1" Régimentde Zouaveset est citéà l'ordre de cette unitéle 8 novembre.Aprèsquelquessemainessur le Rhin,ilretourne au Marocavecson régiment.On sait lereste : lieutenant-colonelau9eZouaves,il est promucolonelle 23mars 1928et maintenuau commande-mentdu régiment.

De tels états de servicesse passentde commentaires.Nousne saurionsce-pendantterminerce rapideexposésansrappeler la belle cérémonie,toute ré-cente,oùfurent si magistralementpré-sentés aux «ancienszouaves»,par lecolonelLaborde,les drapeauxde Solfé-rino et de Sébastopol-

Ceuxquiont eu la bonnefortuned'yassister n'oiilvit'v.-i-;-'• -•-'. ,-,r

Onne peut que savoirgré à M. leGouverneur général Pierre Bordesd'avoireula généreusepenséedefaireimprimer,pour le faire distribuerauxancienset aux jeuneszouaves,le dis-coursdu colonelLaborde.

Lesparoles si émouvantesde ce fieret vaillant soldatméritent en effet derester, car elles ont fait communiertous les coeursdans un même senti-mentdereconnaissanceaveclesgrandsdisparuset ont évoqué,avecune rarepuissance, le glorieux passé de laFranceéternelle.

Le Restaurant des Ambassadeursà Casablanca

Une scène de «La Femme et le Pantin».

était admirablementjolie; il- les se-1para, et la petite;slerécompensad'un!sourire.

Quelquessemainesplus tard, DonMateodonnaitune fête splendidedansses jardins; il venait de reconduireune de ses invitées, quand une rosetomba à ses pieds. Il leva la tête etreconnutla petite du wagon.

—:Je me nommeConchaPerez,dit-elle, et j'habite avec ma mère calle

Monteros;veniezme voir.Et Don Mateo alla voir Conchita.

Il croyait l'avoir à sa merci, il futvite détrompé.

Un soir, il surprit Conchitaendor-mie. Furetant dans la chambre, ildécouvritle portrait d'un joli garçon.Une' jalousie,féroce l'envahit brus-quement et il comprit que l'amourétait né dans son coeur.

Alors, il demanda sa main à lavieille mère et donna de l'argent. 11fit acheter de superbes bijoux, desfleurs qu'il allait envoyerà sa futurefemme, quand il reçut ce court bil-let :

«J'allais me donner à vous, vousavez voulu m'achetèr. Vous ne mereverrez jamais plus. Adieu.— Con-cha.

Don Mateo donna des fêtes pours'étourdir; mais, au fond de soncoeur,il y avait une blessure qui nese fermait pas : le souvenirde Con-chita.

Un soir, en passant dans uneruelle, il s'entendit appeler. C'étaitelle. Us parlèrent pendant toute lanuit, Conchaacceptait d'être sa fem-me. Commeil allait partir, Don Ma-teo entenditsiffler sous les fenêtres;Conchas'élança vers un jeune gail-lard qui lui remit une lettre et dis-parut. C'était le garçondont il avaitvu le portrait dans la chambrede lapetite. Conchalut le billet :

«Concha,nous partonsdemainpourCadix,monfrère te remettra ce mot,— Lola.»

Concharefusa de montrer la let-tre à Don Mateoet celui-ci,furieux,partit en jurant qu'il ne reviendraitpas.

Il tint bon, deux jours et alorsqu'il allait s'avouervaincu,il la vilapparaître.Elle lui dit :

— Vous ne m'aimezpas, Don Ma-

Le Colonel Laborde

Samedi 12 avril, au cours de lagranderevue du Centenaire,le colo-lel Laborde,commandantle 9'' Zoua-'es, qui compteplus de trente annéeslebrillants servicesen Algérie,enTu-îisie et au Maroc,a reçu,desmainsduMaréchalFranchet d'Espérey,la cra-vate de commandeurde la Légionl'honneur.

Les «vieux chacals», qui connais-sent la réputationde bravouredu ma-jgnifiquesoldat qu'est le colonelLa- !

borde, s'enorgueillissentde compterparmi leurs amis ce sympathiqueoffi-i

cier, véritable entraîneur d'hommesqui, en dépit des trois graves blessu-res qu'il reçut au début de la guerre(une balle lui traversa la poitrine),est resté le chef alerte et vigoureuxqui s'imposeà l'affectionrespectueusede sesofficierset de ses hommes.

Déjà, en 1913, il manifestait sesbellesqualités.C'était au Maroc,où ilétait parti, commecapitaine,avec lel'r bataillondu 1erRégimentde Zoua-ves. Prenant part aux opérationsauSuddeMogadpr,il est cité,le 12avril,à l'ordredu corpsd'occupation.

Le 9 août 1914,il est en France,avecle régimentde marchede Zouaves.C'est le 1"' septembre,à Alincourt,qu'il a la poitrine traversée d'uneballe, et un ordre de l'Armée, endate du 22 septembre1914 (un despremiersde la grandeguerre), le citeen ces termes :

«Le28août 1914,a montréles plusbelles qualités militaires-A brillam-ment enlevésa compagnieà la baïon-nette, à l'attaqued'un village,a perducent hommesdans cette attaque, sansque le moral de sa compagnieait étéatteint. Est tombé grièvementblesséle l':r septembre,à la fin du combat,ayant réussi, durant- toute la jour-née, à empêcherdes forces ennemiessupérieuresde déboucherdes bois.»

Nouvelleblessurele 16juin 1915,eni entraînant ses zouavesà l'assaut, etnouvellecitation. Troisièmeblessure,

I le 25 septembre1915,en Champagne,et troisième citation. Après quoi, lecapitaine Laborde,promu officier dela Légiond'honneur,est mis à la dis-positiondu Résidentgénéralau Maroc.

Il y gagne rapidement ses galons

de cette voixvibrante,animéedu pluspur soufflepatriotique,qui, dans uneenvolée magnifique,fit pénétrer aucoeurde tous la plus intense, la plusformidableémotion.

Ah ! certes,à vousentendre,monco-

lonel, les vieux zouavesont comprispourquoiet comment «la belle2"»,dontvousavezévoquéle souveniravectant d'éloquenceet de conviction,neconnutplus qu'unepenséelorsque,le1" septempre1914,vousêtes tombéà

quelquesmètresde l'ennemi:— Sauverle capitaine!...Us ont compris aussi pourquoi,à

Taza, le bataillon de marche du 4e

Zouaves,que vous commandiez,avaitsi belleréputation: Tel chef,tels sol-dats !

En 1808,Napoléoninvitait Talley-randà réunir les aéputésdu Corpslé-ïisiatif dans des dîners nomDreux«pour cultiverleurs dispositions». Etie tout temps «la chaleur conimuni-cative des banquets» a exercésur laconduitedes auaires une action in-contestable.On entend dire souventque c'est au café que se traitent lesauaires et que c'est au restaurantqu'ellesse nouent.

lie distingué propriétaire du Res-taurant des Amuassaueursconnaîttrop tes dessousde la politiquepourne pas s'être souvenuqu'à aer'aut deParlement,une belle salle de restau-rant ne peut qu'être utile au négoceet à la vie socialed'une grande ville.

Il ne s'est trompé.Et l'accueilcor-dial, joyeux, approbateur,que l'élitede la Sociétécasablancaisea t'ait à laréalisationde son idéeest pour lui laréponsequ'il attendait.

JUe11 avril, de l'î à 19 heures, lespersonnalitésles plus notoiresétaientinvitéespar les soms du directeurdeletaDlissemeiit,M. Garignano,à l'i-naugurationde la salie. Le 1:2avril,un

'amer de gala a réuni toutes les

élégancesde Casablanca..Le lii avril,ue io h. à 18 n. i/z, un thé dansantaclôtureces letes auxquellesla eordia-

I litê uc-scnefs de ia maison,l'empres-! sèmentdu personnelont donneun air; de lamilie excessivementagréable.! Rien n'a été négligepour cnanner

jles consommateurs: la salle est vaste,les murs tapissés de beau marbre

j gris qu'un liseré d'or décore simpie-'ment;un jeu de lumièrejette sur l'en-sembleun éclairaged'unedouceblan-clieur.

l^es menus,dont le prix n est pasplusélevéquedans les grands restau-rants de la ville,sont CHOISISavec ledésir évidentde satisfaire ia clientèle.

Il y a, dans les grands lioteis deCasablanca,de bellessalles de restau-rant : cellesde l'Hôtel i\iajestic sontconnues; le restaurant de la villa Cla-ra, dans un joli cadre de verdure, esttrès iréquentê; le Koi de la isiereetle Petit rJoucetsont très estimes,maisle Restaurant des AmDassaueursaréuni dans son organisationtout cdque le progrèspeut apporter de per-fectionnementet d'attirance. Il nousappartenait de le signaler à nos lec-teurs.

CASABLANCA. La Salle du Restaurant des Ambassadeurs.Photos Fiandrin.

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20 L'AFRIQUE DU NOItI) ItLUMUH-.

MM. Tramalloniet Giroudqui ont effectué le trajet Alger-Gaoen 65.heures.

Alger-Gaoen 65 heures

Nous ne saurionsterminer nos dif-férents compte-rendussur le RallyeSaharien sans signaler le raid le plusinvraisemblableeffectuépar nos amisTramalloniet Giroud,deux sportsnienqui-accomplirentle trajet Alger-Gaoen 65 heures.•Cette performance remarquable à

tous pointsde vue montre surtout lesqualités physiquesd'endurancede cesdeuxas du volant.

Soixante-cinqheures, n'est-ce pasprodigieux,quand on songe qu'il fal-lait, il y a un an environ,vingt jourspour effectuerle mêmetrajet !

A une époqueoù tous les moteursmarchent, où toutes les roues tour-nent, où toutes les carrosseriesrésis-tent aux fantaisies des conducteurs,où en un mot il suffit d'avoir qua-tre roues et un moteur pour circulersans ennui et-même sans panne,unetelle performancetient du prodige.

Nous-sommesheureux et fiçrs deféliciterMM.Tramalloniet Girouddubel exploit sportif qu'ils viennent deréaliser.

PIECESDETACHEESETFOURNITURESFOURC&U10HSAUTOMOBILESMagnétos SCINTILLA

4-,RueMonge-2,RueLulll,ALGERTéléphone SO.OS

Humouraméricain.Au cours d'une réunion des princi-

paux constructeursd'automohilcsd'Ou-Ire-Atlantique,il a été décidéde' de-manderau Gouvernementaméricainde-consentirune réductionimportantesurles droits de douane sur les voituresimportéesdel'Etranger.Enmêmetemps,ces constructeursont émis le voeudevoir les paysd'Eu.ropesuivrecet exem-ple.Signalonsa cesujet quedeuxcentsautomobilesétrangères environ pénè-trent aux Etals-Unistous les ans, con-tre plusieurs dizaines de milliers devoituresaméricainesexportées.

En attendant,sansdoutepourrépon-dre il cevoeu,le Gouvernementfrançaisse propose de calculer les droits dedouaneperçussur les automobilesim-portées,nonplus sur le prix de revient,commeil est fait en ce moment,maissur un chiffrecorrespondantà peuprèsau prix de ventede ces voituresdansla Métropole.

U/ie caravane de tourismede vingt avions.

Vingtavions,pilotéschacunpar leurpropriétaire,entreprendront,à l'occa-sion desvacancesde Pâques,un vol de4.800km.à travers l'Europe.Levoyagedurc.radix jours et six femmesy pren-dront part.

Gordon, Sclfridgc junior. lîownsSlurw.W. I). MePhc-rson,». Lewis,filsde Sir Krederic Lewis et M. et M™"Chalmcrs,sont parmi les participants.

L'itinéraire n'est pas encorelixé,mais il csl probable que le groupevisiteral'Allemagne,la Suisse,la Tché-coslovaquie,l'Autricheet la Hollande.

AgentGénéral:MaxMARIOLLE- 3et5,RueMonge,ALGER

Les règlementssur la police,de circulation rendus applicables

à l'Algérie.Le Journal Officielpublicun décret

portant extensionà l'Algériedes dis-positionsdu"décret-loidu 2« décembreÏ!)26,portant unificationdes règlesdecompétenceen matièred'infractionauxrèglementssur la policede circulationet de conservationdes voiespubliques.

Unautre décret,relatif au mêmesu-jet, rend applicableà l'Algérie,lé dé-cret du ,'iOseptembrel'J'-JS,intervenupour l'applicationde l'article 7 du dé-

Ierct du 28 décembre1926.

Dans ces trois concours Rochet-iSchneideret Billetcr cl Cartier enlè-vent en outre :

Un Grand Prix.Un Prix d'Excellence.Un Prix d'Honneur.DeuxPremiers Prix.Nous félicitons vivement Rochet-

Schneidqret Billetcr cl Cartier quipeuvent,à juste titre, s'intituler leschampionsde l'éléganceautomobile.

Rappelonsque la grande marqueKoehel-Sehncidcra une succursaleàAlger,10!),rue Michclct.

Aulomobile-Clubde la Provinced'Alger.— GrandPrix du Centenaire.L'Auloniobile-Clubde la Province

d'Alger, pour célébrcd"grandiosenientles l'êtes du Centenaireet montrerànos visiteurs venant de France et del'étrangerque le Sport automobileesttenu en honneuren Algérie,où il estpratiquéavec ardeur cl enthousiasme,jorganiseà nouveaupour les 11 et 17niai, le -Grand.Prix du Centenaireet ile 18 mai le GrandPrix liugulli, surle circuit de Slaouéli.

Les succèsdes deux manifestationsprécédentesl'.)28et 1!I2!);courues surle-niême circuit sont encore,présentsà la mémoirede tous les sportifs al-gérienset du nombreuxpublic (.plus(le 20.000personnes)qui ont assistéet suivi avecintérêtces épreuves,pourque la '

CommissionSportive de cegroupement,pourne pas déchoirde sesprécédentesvictoiress'organiseet cher-che à faire encoremieuxen cette an-jnée mémorablede 1930. . I

Il faut que le GrandPrix du Cente-naire soif un véritable triomphe ap-préciéet:connu du mondesportif en-tier, pour qu'il soit suivi de nombreuxlendemainsles annéessuivantes.

A cet effet, la CommissionSportived'Algers'est déjà mise en relationsavecde nombreuxet réputéscoureursdontla plupart ont participé,la .semai-nedernièreau Circuitde Monaco.Noustiendronsle public au courant des ré-sultats obtenus.

Commeles dates des 11 et 17 maisont assez proches,nous prions MM.les coureursqui désirentparticiper àces ép.reuvcsde vouloir bien donnerleur inscription le plus rapidementpossibleà notre siège social, 4, rueEdouard-Cal,une première liste decoureurssera publiéeavant le l'"rmai

AVISMM.les Entrepreneursde transports

en commun(autocars,autobus")nui dé-

sireraient assurer le transport desvoyageursd'Algerà Sidi-Ferruchpen-dant les trois journéesde coursesdes11-17et 18 mai, sont priés de s'adres-ser à M.Jocteur Monrozier,3, rue Dù-niont-d'Urville,Tél. 48-48,de 2 à 3heures de l'après-midi,les 2223 et 24avril.,pour faire connaître leurs con-ditions et .recevoirdes instructions.

La CommissionSportive.

. Extrait du Règlementdu Grand Prix d'Algérie.

Voituresde Course.

Airr-ici.isI'IUÎMIKH.— L'Automobile-Club de la provinced'Algerorganise,sous la dénomination:3'"GrandPrixd'Algirie, une épreuve ouverte. pour.voiluresde coursequi aura lieu le di-manche11mai 1030.

AHT.-1.— Parcours.—- Ce GrandPrix sera couru sur le circuit ferméde Slaouéli,d'un .développementde 7km.200dansle sensdes aiguillesd'unemontre.t*. >

ART.5. — Voitures.— Cetteépreu-ve est ouverteaux voitures de coursede la premièrecatégorieprévueà l'ar-ticle premier de l'annexe.C. du Codesportif'international.

Aii'r.(i.—7Eliminatoires,.Handicap.—Le 3"GrandPrix d'Algériecomprendradeuxmanifestations: La premièrecon-sistant en éliminatoires,la deuxièmeen un handicapscellé.

L'IndustrieAutomobileLyonnaiseà l'honneur.

Les merveilleuxchâssis20 et 2(iCVG cylindresRochet-Schneider,élégam-ment habillés par les carrossiersdemarque Billetcr et Cartier )viennenten quelques jours, de faire une vé-ritable moisson de lauriers sur laCôted'Azur.

Qu'onen juge par le palmarèsci-après:

Au concoursd'éléganced'Hyères:Une conduite intérieure 26 CV est

classéehors concoursavec attributiondu challenge.

A Monte-Carlo,à Niceet à Cannes:Un ravissant cabriolet26 CV est

classé trois fois hors concourset sevoit décernerà Cannesle GrandPrixd'Honneur de la plus belle voiturefrançaise.

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L'AFRIQUE DU NÔRD ILL USt REEANNONCESXîil

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ANNONCESXXIVL'AFRIQUE DU NORD LLLUSTOEtEE

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