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1 INSPECTION ACADEMIQUE DE LA GIRONDE Roland Préhembaud IEN Journées pédagogiques 2000/2001 16 thèmes de réflexion après les visites de classes… sommaire 1. Evaluer soi-même son école, sa classe et ses besoins 1-6 2. Présentation, définition des cadres généraux 7-12 3. Les cadres horaires, les moments « repères » 13-14 4. Les impératifs physiologiques 15-17 5. Le cadre spatial, le matériel 18-19 6. l’installation, les lieux de vie 20-21 7. Le cadre réglementaire, les règles de vie 22-23 8. Le cadre humain, les outils de liaison 24-27 9. Le cadre pédagogique, les types d’activités 28-29 10. L’emploi du temps 30-31 11. La socialisation 32-35 12. La maîtrise du langage 36-37 13. De l’image au texte 38-39 14. Découvrir les mathématiques 40-41 15. Du graphisme à l’écriture 42-43 16. Les activités motrices 44-45 17. Préparer sa classe 46-47 18. Du contrôle à l’évaluation 48-49 19. l’ATSEM, cet incontournable… 50-51 SECTEURS SCOLAIRES DE CADILLAC, LA REOLE, MONSEGUR, PELLEGRUE, STE FOY LA GRANDE, SAUVETERRE DE GUYENNE 27, rue des Menuts 33190 La Réole fax 0556615099 c.e. [email protected]

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INSPECTION ACADEMIQUE DE LA GIRONDE Roland Préhembaud IEN

Journées pédagogiques 2000/2001

16 thèmes de réflexion après les visites de classes…

sommaire

1. Evaluer soi-même son école, sa classe et ses besoins 1-6 2. Présentation, définition des cadres généraux 7-12 3. Les cadres horaires, les moments « repères » 13-14 4. Les impératifs physiologiques 15-17 5. Le cadre spatial, le matériel 18-19 6. l’installation, les lieux de vie 20-21 7. Le cadre réglementaire, les règles de vie 22-23 8. Le cadre humain, les outils de liaison 24-27 9. Le cadre pédagogique, les types d’activités 28-29 10. L’emploi du temps 30-31 11. La socialisation 32-35 12. La maîtrise du langage 36-37 13. De l’image au texte 38-39 14. Découvrir les mathématiques 40-41 15. Du graphisme à l’écriture 42-43 16. Les activités motrices 44-45 17. Préparer sa classe 46-47 18. Du contrôle à l’évaluation 48-49 19. l’ATSEM, cet incontournable… 50-51

SECTEURS SCOLAIRES DE CADILLAC, LA REOLE, MONSEGUR, PELLEGRUE, STE FOY LA GRANDE, SAUVETERRE DE GUYENNE

27, rue des Menuts 33190 La Réole fax 0556615099 c.e. [email protected]

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Ecole maternelle

Journées pédagogiques 2000/2001

AVANT TOUT…EVALUEZ VOUS-MEME VOTRE CLASSE OU VOTRE ECOLE MATERNELLE

CADRE HORAIRE Organisation dans le temps

En début d’année, les enfants peuvent fréquenter sur des temps très courts L’accueil se fait de façon échelonnée Les sorties sont échelonnées L’heure du repas est avancée pour les plus jeunes Ceux qui déjeunent à l’école sont couchés aussitôt Le lever est échelonné, individualisé. Les enfants peuvent dormir chez eux et rejoindre l’école ensuite Les enfants peuvent se reposer quand ils le veulent Les récréations sont placées en fin de demi-journée Des collations sont organisées à l’école

CADRE MATERIEL Installation et locaux

Tous les espaces (salles et couloirs) sont utilisés en permanence La classe dispose d’un point d’eau utilisable en permanence Les enfants dorment dans de bonnes conditions d’hygiène Il y a moins de chaises que d’enfants Il y a autant de places en tables collectives qu’en tables individuelles Les activités motrices se font souvent à l’extérieur La cour est aménagée avec des installations pour petits Un chevalet pour la peinture est installé en permanence Les plus jeunes ont des moments où la cour leur est réservée Le restaurant scolaire est aménagé pour les tout-petits

CADRE REGLEMENTAIRE Règles de vie, autonomie, hygiène et sécurité

Les règles de vie sont élaborées avec tous les adultes de l’école Les règles de vie sont affichées pour les enfants, à leur portée Les enfants participent à la préparation des collations Les enfants participent au rangement après les collations Les enfants se brossent les dents après les repas Les passages aux toilettes ne se font plus collectivement Il y a plus de 5 coins jeux permanents Il n’y a plus de déplacements “ en petit train ” Le rangement du matériel est prévu à la portée des enfants Les ATSEM veillent à ne pas trop “ assister ” les enfants

_______________ Roland Préhembaud IEN

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CADRE HUMAIN Séparation, relations adultes et enfants

Une préparation à l’accueil est proposée au 3ème trimestre La famille reçoit un document de présentation de l’école maternelle La rentrée de septembre est échelonnée les enfants peuvent garder un objet personnel (poupée, “ doudou ” etc) Les parents accompagnent leurs enfants dans les classes Les parents aident leurs enfants à se déshabiller et à se rhabiller Le cahier de vie de l’enfant est envoyé au moins chaque quinzaine Les enfants ont des activités avec les enfants des autres classes L’emploi du temps de la classe est affiché pour les parents L’ATSEM est avant tout associée aux activités des enfants

CADRE PEDAGOGIQUE Apprendre et progresser

L’ emploi du temps est affiché pour les élèves et les parents On n’utilise pas plus d’une fiche polycopiée par jour Les élèves participent à des activités en tutorat Les élèves utilisent l’ordinateur Il y a des animaux dans l’école Les élèves participent à des activités de plantation Certaines activités font l’objet de programmation dans l’école (EPS,

graphisme) Il y a une BCD dans l’école Les sorties scolaires se répartissent sur l’ensemble de l’année Un bilan est adressé à la famille à la fin de chaque trimestre (au moins)

UN BILAN …POUR SOURIRE !

40 à 50 Vous avez mis en place l’école idéale… ouvrez les portes et faites visiter !

☺ 30 à 40 C’est bien. Il ne manque que peu de choses pour être parfait. Bon courage !

20 à 30 Il est grand temps de procéder aux changements qui s’imposent…vous aurez raison de lire la suite !

10 à 20 Peut-être faites-vous partie d’un échantillon témoin auquel on a demandé de devenir “ zone sinistrée ” ?

0 à 10 Voulez-vous savoir à partir de quel moment les enfants peuvent devenir des “ manifestants ” ?

_______________ Roland Préhembaud IEN

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Cadre horaire

En début d’année, les enfants peuvent fréquenter sur des temps très courts Parce qu’il vaut mieux que la fréquentation soit moins longue mais de meilleure qualité, insister toujours sur l’intérêt d’une entrée « en douceur » en suscitant des modes de garde complémentaires. S’il est vrai qu’il n’est pas catastrophique de voir pleurer un enfant lorsque sa maman le quitte pour les toutes premières fois, on ne peut que s’inquiéter de voir encore pleurer à Toussaint…

L’accueil quotidien se fait de façon échelonnée Mais attention ! Cela n’a d’intérêt que si l’enseignant est totalement disponible pour les parents parce que c’est le moment où ils ont quelque chose à dire rapidement… il est clair par contre que ce moment d’activités libres ne peut durer et que les parents doivent comprendre qu’il leur faut partir !

Les sorties sont échelonnées Aïe, Aïe… qui a pu inventer une situation aussi absurde qui fait attendre des parents qui ne font rien, dans la rue en même temps que les enfants qui ne font plus rien non plus, attendent dans la classe (ou dans le couloir ) ? A la réflexion, il est vrai que la même situation existe aussi au moment où les trains arrivent en gare et où ceux qui sont dedans, habillés et sacs à la main, attendent effectivement ceux de dehors… mais le train bouge, lui !…

L’heure du repas est avancée pour les plus jeunes C’est une bonne façon de créer les conditions d’un repas avancé pour que les petits ne soient pas trop fâchés de rester «à la cantine» . C’est aussi une excellente chose si cela permet de créer un service « spécial petits » .

Ceux qui déjeunent à l’école sont couchés aussitôt En liaison avec les partenaires municipaux, puisque les ATSEM vont être forcément mobilisées, il faut éviter ces longues récréations d’après repas… et on permet de donner à l’après-midi une durée plus propice à l’activité.

Le lever est échelonné, individualisé. Il s’agit bien là d’un moment très important puisque l’enfant passe du sommeil à la vie active. Il faut s’appliquer à donner à ce temps là toute la qualité que l’on attend du réveil… et expliquer aux ATSEM, lorsque c’est elles qui l’assurent, en quoi consiste l’aide à l’habillage.

Les enfants peuvent dormir chez eux et rejoindre l’école ensuite On voit mal au nom de quoi il faudrait interdire ce retour lorsqu’il est possible, sous prétexte qu’on « devrait dormir à l’école », parfois dans des conditions beaucoup moins agréables qu’à la maison !

Les enfants peuvent se reposer quand ils le veulent Ce qui implique qu’un coin-repos est disponible et qu’on peut y trouver refuge à tout moment, si nécessaire.

Les récréations sont placées en fin de demi-journée Parce qu’elles permettent ainsi de mettre en place la sortie échelonnée, de ménager le temps de disponibilité des ATSEM, de maintenir un rythme régulier à l’organisation des activités, de respecter les moments de plus grande disponibilité, de maintenir une durée correcte en évitant les habillages et déshabillages intempestifs…etc, etc.

Des collations sont organisées à l’école Quand bien même il aurait pris un petit déjeuner substantiel, un petit enfant ne peut passer plusieurs heures sans manger et surtout sans boire… encore faut-il que les collations soient des supports d’activités d’apprentissages (langage, mathématique, autonomie) puisqu’elles sont des moments de classe !

_______________ Roland Préhembaud IEN

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Cadre humain

Une préparation à l’accueil est proposée au 3ème trimestre Elle peut prendre des formes multiples, elle peut s’étaler sur plusieurs semaines, elle peut concerner les familles ou les structures d’accueil, mais il faut que cette préparation soit effective. Les réunions de parents, les fréquentations partielles accompagnées, les participations à de vraies activités lors des mois de mai ou juin sont les meilleures façons d’appréhender la rentrée, de dédramatiser l’événement pour les familles et de les faire adhérer à des fréquentations adaptées .

La famille reçoit un document de présentation de l’école maternelle Il peut être modeste ou luxueux, il garde un double effet positif : Pour la famille, il est un prétexte à parler de l’école, l’enfant le consultera en évoquant avec les parents les installations, les jeux, les autres, la Maîtresse, l’ATSEM, la rue, etc.. Pour l’école et les enseignants, il est un vrai travail collectif qui justifiera réflexion en commun, accords sur les termes et sur quelques objectifs clairs, bref, ce qui manque souvent aux conseils de Maîtres !

La rentrée de septembre est échelonnée Bien conçue, elle prolongera (et ne remplacera pas) la préparation à l’accueil du troisième trimestre. Elle permettra de faire rentrer d’abord les plus jeunes, les nouveaux élèves, dans une école plus calme, avec tous les adultes disponibles pour eux et leurs familles.

les enfants peuvent garder un objet personnel (poupée, “ doudou ”, etc. ) On en devine l’importance au moment des séparations, on en connaît les effets positifs au moment des conflits ou des périodes difficiles dans la journée. Il faut aider l’enfant à s’en séparer progressivement en fixant bien avec lui les règles de « rangement ». Placé dans la « corbeille à doudous » ou sur le lit ou dans le casier, l’essentiel est bien que je sache où le trouver en cas de besoin !

Les parents accompagnent quotidiennement leurs enfants dans les classes C’est mieux que dans la cour ou la salle de jeux, parce que c’est dans ce moment de « rupture » que

l’enfant va vouloir montrer tel dessin ou telle image, la place de tel élève ou le poisson rouge de la classe… autant de choses qu’on n’enverra jamais dans le cahier de vie ou le carnet de liaison !

Les parents aident leurs enfants à se déshabiller et à se rhabiller

Ils ne sont pas des colis qu’on prendrait tout prêts ou qu’on laisserait en consigne. Ce moment de passage d’un monde à un autre est suffisamment important pour qu’on invite les parents à y consacrer quelques minutes… encore faut-il que les conditions matérielles qu’on leur propose incitent à ne pas bâcler ce moment de rupture !

Le cahier de vie de l’enfant est envoyé au moins chaque quinzaine Essentiel parce qu’il permet d’associer les parents, de donner une image précise de ce qu’est l’école maternelle et d’informer clairement sur l’évolution de l’enfant, le cahier de l’enfant doit faire l’objet de toutes les attentions. C’est souvent un élément déterminant de la qualité de la relation avec les familles et de la crédibilité des enseignants.

Les enfants ont des temps d’activités avec les enfants des autres classes C’est important pour les enfants les plus jeunes puisqu’il s’agit d’une ouverture vers d’autres

adultes, vers d’autres élèves et qu’il faudra donc faire un effort d’adaptation. C’est important pour les enseignants puisqu’il leur sera donné de découvrir la réalité des autres classes, et notamment des

plus petits, souvent méconnue et donc, mal comprise.

L’emploi du temps de la classe est affiché pour les parents Elément essentiel de leur compréhension de ce que vit leur enfant, l’emploi du temps doit être lisible par tous, placé dans un lieu de passage et de rencontre. C’est le meilleur moyen de se prémunir contre les réclamations ou les demandes intempestives concernant des moments particuliers (sieste, collations, etc)

L’ATSEM est avant tout associée aux activités des enfants Cela semble une évidence mais hélas, quelquefois oubliée. Comment accepter l’idée qu’une adulte est occupée à balayer les feuilles de la cour ou à laver le couloir quand l’enseignant est seul pour assurer la gestion des ateliers avec ses 28 enfants ?

_______________ Roland Préhembaud IEN

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Cadre matériel

Tous les espaces (salles et couloirs)sont utilisés en permanence

Plus les enfants sont dispersés et mieux ils vont. A y bien regarder, on ne peut que souhaiter que les mètres carrés soient d’abord mis au service des activités. La salle inoccupée le matin peut accueillir des jeux calmes surveillés par l’ATSEM, le couloir est l’endroit idéal pour faire du porteur ou de la patinette…

La classe dispose d’un point d’eau utilisable collectivement Il a été pendant longtemps l’apanage des maternelles et on regrette qu’il ait été quelquefois sacrifié sur l’autel du « faire semblant d’être une vraie classe », sous-entendant que les jeux d’eau, le lavage des dents ou le nettoyage des pinceaux n’auraient pas de vertus éducatives.

Les enfants dorment dans de bonnes conditions d’hygiène Entrer dans des « dortoirs » n’est pas forcément un moment de rêve… chaleur, odeur et matériel obsolète ont plus de chance de susciter le cauchemar que de susciter des rêves bleus… et s’il est vrai que de gros efforts sont consentis dans ce domaine, on peut regretter qu’ils soient le plus souvent réservés aux plus petits.

Il y a moins de chaises que d’enfants Cela apparaît vite comme une évidence mais la profusion de chaises est inutile puisque les tout-petits ne sont jamais assis tous en même temps et que la place qu’elles prennent serait beaucoup mieux utilisée en coins-ateliers.

Il y a autant de places en tables collectives qu’en tables individuelles Les tables individuelles relèvent souvent de l’imitation de « l’école des grands »… les tables collectives permettent une véritable approche en petits groupes (4 à 6), avec une vraie communication adulte-enfant et enfant-enfant. Alterner ces dispositions seraient l’idéal !

Les activités motrices se font souvent à l’extérieur C’est un des effets pervers des salles de jeux, quand il y en a, que de voir des enfants surexcités dans des locaux toujours trop exigus et souvent surchauffés… alors qu’il y a de la place, de l’air et du soleil dehors !

La cour est aménagée avec des installations pour petits Moins elle comporte de matériel et d’installation et plus la cour est dangereuse, c’est bien connu ! On devrait veiller à ce que les installations servent au-delà de quelques quarts d’heures par jour et faire en sorte que les tout-petits en profitent parfois seuls…

Un chevalet pour la peinture est installé en permanence Parce que c’est essentiel pour l’expression, parce que dessiner et peindre sont des activités fondamentales à l’école maternelle, il faut absolument que cette installation soit préservée, améliorée et utilisée en permanence alors qu’elle est en passe de disparaître, sans doute parce qu’elle ne « fait pas sérieux » !

Les plus jeunes ont des moments où la cour leur est réservée C’est très important, sur le plan moteur, que les plus jeunes puissent utiliser les ballons, les trottinettes ou les balançoires, et si les grands sont là, on sait bien que c’est d’abord eux qui disposent des objets convoités !

Le restaurant scolaire est aménagé pour les tout-petits On se prend parfois à rêver qu’on pourrait administrer les mêmes traitements aux adultes décideurs lorsque l’on voit des petits dont les pieds ne touchent pas par terre pendant toute la durée du repas… lorsque rien n’est pensé à leur hauteur en matière de rangement de matériel ou lorsqu’on les contraint à subir le bruit et l’agitation d’un réfectoire qu’il suffirait de séparer avec quelques claustras ou quelques plantes vertes…

_______________ Roland Préhembaud IEN

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Cadre réglementaire

Les règles de vie sont élaborées avec tous les adultes de l’école Les obligations, les interdits sont d’autant plus importants que les enfants les découvrent souvent à l’école. Encore faut-il les aider à les comprendre et à se les approprier puisque c’est à ces conditions qu’ils sont « structurants ». Il est essentiel, dans cette perspective, que les règles soient les mêmes tout au long de la journée et que les enseignants, les ATSEM, le personnel municipal s’accorde régulièrement sur les exigences à avoir.

Les règles de vie sont affichées pour les enfants, à leur portée Cette mémoire est doublement utile puisqu’elle permet de servir de document de référence en cas de conflit et qu’elle est en même temps un outil d’entrée dans l’écrit… il va de soi que l’image et le symboles sont d’autant plus essentiels que les enfants sont plus petits… et on n’oublie pas que les parents sont concernés aussi !

Les enfants participent à la préparation des collations En petit groupe, avec l’ATSEM le plus souvent mais il n’y a aucune exclusive à faire, il s’agit de préparer, de tartiner, d’installer, de ranger, de remplir, en utilisant ce moment privilégié pour parler .

Les enfants participent au rangement après les collations On ne devrait pas avoir oublié que « le rangement fait partie de l’activité ». Ranger les verres et les bols, remettre les chaises à leur place ne pose aucun problème pour peu qu’on ait convenablement équipé avec du matériel adapté aux capacités des plus petits.

Les enfants se brossent les dents après les repas Même lorsqu’on n’a pas la chance d’être doté par les professionnels, on trouve aujourd’hui du matériel adapté aux jeunes enfants à des prix très modiques et qui permettent donc d’accéder à cette forme d’éducation à l’hygiène dont l’importance ne peut échapper.

Les passages aux toilettes ne se font plus collectivement Effarant, le temps perdu à attendre que les trois dizaines d’enfants aient satisfait à tour de rôle à un besoin…qu’ils n’avaient pas toujours réellement ressenti ! Inacceptables, ces passages aux toilettes mis en œuvre alors que les enfants sont arrivés depuis 15 ou 20 minutes et qu’ils auraient facilement pu y aller avec les parents ! Quant au respect de la pudeur des tout-petits, on se prend à rêver que Françoise Dolto soit enfin entendue !

Il y a plus de 5 coins-jeux permanents C’est bien évidemment le nombre d’enfants qui doit déterminer le nombre d’ateliers minima… le nombre de mètres carrés restant la seconde contrainte. Plus les enfants sont jeunes, plus il faudra limiter les participants à des coins-jeux difficiles à gérer comme les coins « dînette », les jeux de voitures, les coins « déguisements »… et pour pouvoir limiter le nombre d’enfants, il faut multiplier les ateliers possibles !

Nous avons abandonné les déplacements “ en petit train ” La recherche de comportements autonomes n’est pas « laxisme », mais la mise en rangs n’est pas forcément une « aide à l’ordre », surtout si personne ne peut en comprendre le sens et la justification… Ainsi, attendre que toute la classe soit « en rang » pour quitter la salle de jeux et faire 3 pas dans le couloir pour rentrer en classe n’a aucune justification en terme d’éducation !

Le rangement du matériel est organisé pour faciliter l’autonomie Des étagères à leur hauteur, des caissettes de rangement à roulettes pour les jeux ou les livres, des caddies pour les vêtements du coin déguisement ou les ballons, des tiroirs qu’ils peuvent manipuler et empiler… bref, il est essentiel que les enfants soient associés à la remise en ordre, au rangement, à l’installation… encore faut-il que les adultes leur facilitent la tâche !

Les ATSEM veillent à ne pas trop “ assister ” les enfants Ne pas habiller mais aider à s’habiller, ne pas chausser les enfants mais leur apprendre comment on se chausse, ne pas servir le lait ou l’eau à la collation mais faire en sorte que les enfants apprennent à se servir… toute la journée, et quelles que soient les situations, les ATSEM ont un rôle capital à jouer dans l’accession à l’autonomie, pour peu qu’on les aide, qu’on les encourage à ne pas aller vers la facilité, pour peu qu’on en parle avec elles !

_______________ Roland Préhembaud IEN

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Cadre pédagogique

L’ emploi du temps est affiché pour les élèves Adapté à la « lecture » par les enfants, il est un élément très important dans la vie de l’élève, dans la construction du temps et dans la perception qu’il a des événements quotidiens. Il doit faire l’objet de fréquents retours et servir, dans ce cadre, de prétexte permanent au langage et à la communication

On n’utilise pas plus d’une fiche polycopiée par jour C’est devenu la plaie de l’école alors qu’il s’agit d’un progrès considérable au service de l’enseignant. Non seulement leur coût est exorbitant et suscite des conflits inutiles avec les gestionnaires mais leur utilisation sans discernement nuit souvent à l’activité elle-même, quand elle limite l’action de l’enfant à quelques coloriages ou quelques croix dans les cases !

Les élèves participent à des activités en tutorat On en trouve de multiples formes plus ou moins institutionnalisées. Du « comité de lecture » hebdomadaire à la prise en charge quotidienne des petits par les grands, l’intérêt est tout aussi important pour les plus jeunes qui profitent de la parole et de l’image des aînés que pour les plus grands qui, responsabilisés, trouvent dans cette prise en charge de vraies raisons de lire et d’écrire.

Les élèves utilisent l’ordinateur Parfois ils s’en servent pour reproduire du texte, parfois pour entrer dans des histoires, pour jouer ou pour trouver des images, mais ils s’en servent ! et c’est bien là l’essentiel car rien ne serait pire que de faire acheter du matériel qui dormirait au fond de la classe en attendant…la récréation ou l’intervenant extérieur !

Il y a des animaux dans l’école On ne peut nier l’intérêt qu’ils présentent en termes d’activités scolaires : Organiser leur entretien, les nourrir, les mesurer, les peser, les photographier, les décrire pour les correspondants, etc, etc. Il est vrai que leur prise en charge pendant les vacances est parfois problématique, mais on ne peut que constater que dans la plupart des classes, leur rôle dans les activités d’expression est très important.

Les élèves participent à des activités de plantation A un moment où on se rend à nouveau compte de l’importance des démarches scientifiques dans l’enseignement, on se réjouit de constater que beaucoup de classes ont repris des activités liées aux plantations, aux observations du développement des plantes et aux réflexions liées aux différences…

Nous utilisons la télévision

La quasi-totalité des écoles est pourvue de téléviseur et de magnétoscope. Comment justifier une utilisation aussi réduite de l’image vidéo dont il faut rappeler à quel point elle peut être motif et support d’échanges et de réflexions parlées… pour peu qu’on ne se contente pas de regarder un film à Noël !

Il y a une BCD dans l’école Beaucoup d’efforts ont été consentis dans ce domaine. On aura garde de confondre la BCD avec le coin- lecture de la classe ou avec la bibliothèque municipale. La BCD devrait être un lieu central de l’école, on devrait y trouver les expos organisées par les classes, à tour de rôle, les animations autour des livres, les témoignages qu’on veut montrer aux autres élèves et aux parents…

Les sorties scolaires se répartissent sur l’ensemble de l’année Placées en début d’année, elles ont toutes les chances de favoriser les relations entre enfants et entre enfants et adultes mais elles permettent aussi de faire une moisson d’informations ou de documents qui seront exploités dans l’année…placées tard dans l’année, elles peuvent permettre un travail de préparation intéressant. Par contre, l’exploitation est souvent réduite.

Un bilan est adressé à la famille à la fin de chaque trimestre C’est la différence entre l’école maternelle et les autres services de garde d’enfants. L’enfant d’école maternelle est entré dans un projet d’enseignement et il fait l’apprentissage de son « métier d’écolier ». l’enseignant n’est ni un personnel « d’animation » ni un personnel de puériculture… il est un professionnel de l’enseignement et à ce titre, il a le devoir d’aider les parents à comprendre l’importance de cette période, l’évolution des progrès et, éventuellement, les difficultés qu’il constate ou qu’il craint.

_______________ Roland Préhembaud IEN

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Ecole maternelle

Journées pédagogiques 2000/2001

Il s’agit de faire vivre mieux…

Conséquence de son image positive d’une part et de la notion de « places disponibles » d’autre part, l’école maternelle accueille des enfants de plus en plus jeunes (actuellement 1/3 des enfants de 2 ans) dans des structures qui ont été pensées et organisées pour des enfants plus âgés. Les parents demandent l’inscription…

• parce que c’est un mode de garde gratuit • parce que cette école continue à véhiculer l’idée qu’elle est « la meilleure

du monde »… • parce qu’ils pensent que l’enfant a besoin de rencontrer d’autres

enfants…et qu’il n’y a aucune crèche à proximité. L’Ecole accepte l’admission…

• parce que c’est prévu par la loi d’orientation, • parce que « c’est important pour l’enfant »,

Mais en réalité, nous savons bien que les places qui s’offrent aux demandeurs sont plus souvent la réponse aux menaces liées aux opérations de « carte scolaire » que la traduction d’une véritable volonté de scolariser de façon précoce et donc spécifique !

Ne nous étonnons donc pas si le temps, les espaces, les formes pédagogiques, la formation des Maîtres, la place des parents, les outils d’enseignement, y sont encore trop souvent des répliques quasiment « à l’identique » de ce que l’on peut trouver pour les plus grands.

Mais soyons conscients qu’on demande alors aux enfants très jeunes un effort énorme pour s’adapter précocement à l’institution scolaire et que pour certains d’entre eux, en particulier pour ceux qui sont les plus carencés sur les plans socioculturel et/ou affectif, il y a là une difficulté majeure qui empêche l’Ecole maternelle de jouer complètement son rôle et condamne à priori le petit élève incapable d’entrer dans son « métier d’écolier» !

_______________ Roland Préhembaud IEN

10

Pour apprendre mieux…

Pour que l’Ecole maternelle devienne réellement « l’Ecole de tous les possibles », il faut que les enseignants soient persuadés que leur rôle consiste

• à mettre en place une Ecole qui prenne vraiment en compte la

spécificité des enfants très jeunes, leurs besoins affectifs, physiologiques, moteurs... pour que le « mieux vivre à l’école » garantisse l’efficacité des apprentissages.

• à mettre en place des situations pédagogiques, des modalités d’apprentissage, des outils d’observation et d’analyse des résultats qui, se démarquant des autres niveaux d’enseignement, donnent à l’Ecole maternelle tout son sens en favorisant les acquis du petit élève.

Il s’agit bien d’un équilibre à trouver entre deux nécessités... il s’agit bien de faire fonctionner une Ecole maternelle qui soit réellement adaptée

• à l’âge des enfants,

• à la situation actuelle de la petite enfance (notamment dans les zones

sensibles) et à l’environnement des enfants accueillis,

• à une perspective d’enseignement puisque l’Ecole maternelle constitue l’entrée dans une institution qui a ses perspectives, ses enjeux, ses contraintes et un projet d’apprentissages

_______________ Roland Préhembaud IEN

11

Ecole maternelle Journées pédagogiques 2000/2001

Il s’agit d’aider l’enfant à vivre mieux…

…dans les cadres nouveaux pour lui

…Pour qu’il aborde mieux les premiers apprentissages

Cadre temporel et

horaire

semaine journée

moments …

Cadre spatial et matériel

locaux

installations matériel

Cadre règlementaire

interdits

obligations tolérances

Cadre humain

parents adultes pairs …

CADRE INSTITUTIONNEL

projet éducatif programmes

apprentissages suivi

_______________ Roland Préhembaud IEN

12

Scolariser à l’école maternelle, c’est faire entrer l’enfant dans des cadres nouveaux et spécifiques...

...CARACTERISES PAR...

QUI CONDITIONNENT LA REUSSITE SCOLAIRE ATTENDUE…

C’EST DONC D’ABORD SUR EUX QU’IL FAUT TRAVAILLER

… mais pas seulement sur eux !

Un cadre horaire

Un cadre spatial

Un cadre réglementaire

Un cadre humain

*les cadres horaires doivent s’assouplir *les impératifs physiologiques, biologiques, chrono-biologiques, doivent être pris en compte (alternance entre activités individuelles et collectives, actives et calmes…)

*les lieux de vie doivent faire l’objet d’aménagements spécifiques (pour faciliter repères et appropriation) *le matériel doit être spécifique, adapté, (et pas seulement une « école en modèle réduit »)

*les règles de la classe de la cour de la cantine de la garderie... doivent être explicitées, comprises, constantes, cohérentes (quels que soient les moments de la journée ou les adultes intervenants)

Il faut aider la famille à avoir sa place, toute sa place mais « rien que sa place » préparation inscription aide à la séparation outil de liaison *aider l’enfant à accéder à l’autonomie affective comportementale *à se socialiser communiquer, partager

*les moments importants entrées sorties sieste repas récréations *l’alternance dans le temps vacances/classe jours de classe/repos rythme des activités

*des lieux multiples et spécifiques... *des volumes, des espaces surdimensionnés *un mobilier particulier... *des installations, des appareils, des jeux, des jouets...

*ce qui est permis activités, comportements ... *les interdits de dire de faire d’aller ... *les obligations de ranger de faire d’aller …

*des parents absents *des adultes de référence enseignants ATSEM intervenants personnels

(restaurant, garderies, transports)

*des pairs de la classe de l’école

______________ oland Préhembaud IEN

13

LE ROLE DE L’ECOLE MATERNELLE

EST D’AIDER L’ENFANT A ENTRER DANS LES APPRENTISSAGES…

• C’est adapter le cadre de vie à ce qu’il est réellement, à ses besoins, à ses capacités, à son environnement…

… pas seulement pour qu’il « soit bien » ou qu’il soit « heureux »… …mais parce que c’est une condition sine qua non à sa disponibilité, à sa curiosité, à son plaisir de découvrir, à son ouverture vers les autres…

• c’est adapter les contenus à ce qu’il est réellement, à ses besoins, à ses capacités, à son environnement…

…pas seulement en « faisant semblant » de lui proposer des activités « pseudo-scolaires »… …mais en prenant réellement en compte un programme d’acquisitions à faire, ses centres d’intérêts, ses difficultés potentielles, ses progrès, ses limites…

• c’est avant tout poser comme principe que « l’on peut faire quelque chose pour lui et qu’on va le faire »… et refuser l’idée que l’école se contentera de constater les différences individuelles.

***

Le règlement départemental qui a été élaboré en Gironde depuis 1996 est là pour …

…Sécuriser et encourager ceux qui sont engagés dans des transformations …en donnant des garanties juridiques, administratives, pédagogiques (rôle de l’écrit) …Inciter ceux qui hésitent en encourageant la diffusion de témoignages, la réflexion et l’initiative (rôle du document vidéo) …Garantir une cohérence départementale autour de véritables projets et non dans des actions ponctuelles « gadgets » (rôle de l’animation départementale)

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Ce qu’on ne devrait plus voir…

2 ou 3 enfants de 2 ans perdus dans une classe de grands …

Beaucoup d’enseignants des tout-petits passent beaucoup de temps à imaginer, à préparer, à mettre en place les situations pédagogiques les plus extraordinaires, les plus sophistiquées pour que ces chers petits apprennent quelque chose…

…mais ils sont vite déçus à juste titre tant l’écart est important entre leur investissement personnel et le résultat… …c’est souvent que les « apprentis- écoliers » ont bien d’autres soucis, bien d’autres préoccupations, bien d’autres angoisses qui sont autant de freins à l’apprentissage !

Une règle s’impose : ne pas faire comme si l’adaptation à l’école allait de soi !

Ce qu’on aimerait voir plus souvent…

L’ école met en place un vrai projet concernant l’accueil des tout-petits en utilisant au mieux l’ensemble de ses moyens matériels et humains…

La municipalité consent à réaliser des aménagements matériels et humains compte-tenu de la forte demande de scolarisation précoce…

Des partenaires convaincus qu’il ne s’agit pas là d’une structure qui concurrence la crèche… mais qu’il ne s’agit pas non plus d’un cours élémentaire miniaturisé… !

Des enseignants s’interrogent depuis des décennies sur les questions de savoir si l’école doit accueillir à 2 ans, si l’organisation de classes « réservées » aux 2 ans est préférable aux organisations de classes « hétérogènes » dans lesquelles les enfants sont au contact de plusieurs générations… en fait, il est clair que dans tous les cas, la scolarisation n’a d’intérêt que si elle ne place pas les plus jeunes en position « d’oubliés », de « laissés pour compte », dont on ne s’occupe que quand on a fini avec les plus grands… et si elle ne transforme jamais l’école maternelle en « garderie au rabais » !

Une règle s’impose : ne pas perdre de vue que l’enseignant est un professionnel de l’enseignement !

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Ecole maternelle

Journées pédagogiques 2000/2001

Les cadres horaires doivent s’assouplir…

EN QUELQUES MOTS… La rentrée échelonnée a permis de faire entrer les plus jeunes d’abord… tous les adultes étaient disponibles ce jour là pour les enfants, les mères… et les pères !, cela a permis de découvrir tranquillement les locaux, le matériel, les adultes et les futurs copains !

Ce qu’on aimerait voir plus souvent… Amélie était venue à l’école au mois de Juin, avec maman,

En accord avec la Maîtresse, elle a fait la rentrée avec tout le monde mais elle repart chaque jour beaucoup plus tôt, avant que le temps ne lui paraisse trop long et qu’elle ne réclame « l’heure des mamans ». De 1h la première semaine, on est passé à 2 heures après quinze jours et on en est à une matinée complète à la Toussaint… Comme dit la Maîtresse,« ce n’est pas grave de manquer quelques heures de classe quand on vient de démarrer un parcours qui va durer 20 ans ! »

Ce qu’on ne devrait plus voir…

Antoine était venu à l’école au mois de Juin, avec maman, Il n’a pas été possible d’aménager ses premières semaines de classe… alors, Antoine est venu dès le premier jour, toute la journée…« C’est pour son bien ! et puis d’ailleurs, maman et papa travaillent, et puis d’ailleurs ils n’ont pas les moyens de payer une nounou pour l’après-midi, et puis d’ailleurs, il n’y a pas de halte-garderie ici, et puis, d’ailleurs… » Les premiers jours, Antoine a bien pleuré… à partir de onze heures ! Au début, tout le monde a compati et Antoine a eu droit à la Maîtresse pour lui tout seul puis à l’ATSEM pour lui tout seul, puis à l’Aide éducatrice pour lui tout seul…Mais au bout de quelques jours, tout le monde en a eu un peu assez et Antoine aussi… Maman s’est inquiétée parce que Antoine ne voulait plus venir et il a même refait pipi au lit plusieurs fois… Alors cette fois, c’est décidé, Antoine est vraiment trop petit… il va attendre un peu et il reviendra dans quelques jours, quand « ça ira mieux »…Comme dit la Maîtresse, « Ce n’est pas grave de pleurer un peu lorsque Maman s’en va… à condition que ça ne dure pas pendant 2 mois ! »

ENTREES ET SORTIES DOIVENT FAIRE L’OBJET DE TOUTE L’ATTENTION DE TOUS…

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En quelques mots C’est le moment où l’enfant va changer de monde…quitter l’univers familial pour l’école le matin, quitter les copains et la Maîtresse le soir… Peut-être va-t-il en profiter pour « dire » ce qu’il ne peut dire, pour provoquer un peu, pour voir si on l’entend bien, si on le reconnaît, si on a vraiment envie de lui…Alors, pas de panique s’il fait semblant de ne pas voir Maman, s’il ne veut pas « faire la bise », dire « au-revoir »… C’est le moment où la maman a besoin de trente secondes pour dire ce qu’elle a sur le cœur, pour dire ce qui l’inquiète ou ce qu’elle a été obligée, encore faut-il être sûr qu’on a mis tous les atouts de son côté …

Ce qu’on aimerait voir plus souvent… c’est un temps d’arrivée assoupli (1/4 h à 1/2h), c’est un parent qui peut tranquillement et commodément déshabiller et préparer son enfant (penser aux sièges, aux porte-manteaux…) c’est un lieu aménagé pour que des enfants puissent entrer dans des activités autonomes dès leur arrivée, c’est une Maîtresse exclusivement disponible pour les parents, c’est une ATSEM occupée avec des enfants : passages aux toilettes, préparation des collations ou à la préparation matérielle des ateliers.

Ce qu’on ne devrait plus voir…

l’enseignant commence une activité collective pendant l’accueil…

les parents laissent les enfants aux ATSEM au portail…

les enfants sont accueillis dans la salle de jeux…

les parents s’occupent des enfants dans le couloir mais n’entrent pas en classe…

la Maîtresse ferme la porte parce que c’est l’heure…mais les enfants ne font rien, si ce n’est quelques « dessins libres » !

les parents attendent au portail, moteur tournant en double file…pendant que les enfants attendent à l’intérieur, habillés, prêts à partir…

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Ecole maternelle

Journées pédagogiques 2000/2001

Les impératifs physiologiques,

chrono biologiques doivent être pris en compte

l’organisation de la journee doit donc faire l’objet de l’attention de tous… En quelques mots… Il doit être une alternance de temps en ateliers (éclatés ) et de temps collectifs Les temps en ateliers permettent de varier les « formations », les groupes, les partenaires les contenus mais aussi le niveau d’attention requis, Les moments collectifs doivent être très courts et consacrés à des activités spécifiques,

Ce qu’on devrait voir plus souvent…

Le temps du petit déjeuner est proche de la rentrée du matin Le temps du repas est placé le plus tôt possible Pour les petits, le temps de la sieste doit être aussi près que possible de la fin du repas Les moments d’activités libres (récréations) sont placés en fin de demi-journées Ces moments de « récréation » ont lieu dehors, si possible, ou à l’intérieur, quand on y est contraint par les conditions climatiques. L’emploi du temps est affiché, connu des parents et compris des enfants pour lesquels il est un outil essentiel dans la compréhension et la maîtrise du temps.

Ce qu’on ne devrait plus voir…

les rentrées ne sont pas échelonnées parce que ça ne fait pas sérieux… Mais les enfants commencent systématiquement la journée par une longue séance de « dessin libre » papier-feutres ou de pâte à modeler les enfants attendent trop longtemps pour se coucher l’après midi, ils vont régulièrement rester au lit jusqu’à la fin de l’après-midi, ou au mieux, jusqu’à la sortie en récréation… et dans ce cas, on n’est pas tout à fait à l’école ! les enfants sont contraints à de longues leçons collectives : on sait bien qu’ils vont s’agiter, faire semblant d’écouter ou trouver des activités parallèles, et que seuls quelques-uns d’entre eux tireront profit de ce type d’enseignement…

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LES COLLATIONS, UN MOMENT IMPORTANT…

EN QUELQUES MOTS… Un enfant de 3 ou 4 ans ne peut passer une demi-journée en activité, sans manger, sans boire, sans prendre un temps de repos, surtout s’il a été levé tôt, s’il a été bousculé « pour être à l’heure », s’il est arrivé de bonne heure à la garderie…ou s’il s’est couché trop tard ! Mais les collations n’ont leur place dans le temps scolaire que si elles sont de véritables temps pédagogiques pendant lesquels on n’oublie pas que la mission de l’école est d’aider aux apprentissages…

Ce qu’on ne devrait plus voir…

les enfants n’ont pas de collation … « ce n’est pas sérieux ! » et seuls ceux que les parents ont muni d’un pain au chocolat reprendront quelque force « à la récré » les enfants bénéficient d’une collation…mais ils n’ont rien à boire ! le petit-déjeuner est effectivement proposé…mais à 10h30, une heure avant l’heure du repas ! le petit déjeuner est organisé et servi par les ATSEM … pendant que les enseignants boivent le café ! les enseignants servent les enfants pendant le petit déjeuner… les enfants ont terminé, ils se lèvent et s’en vont… les ATSEM n’ont plus qu’à ranger. chacun apporte ce qu’il veut, et certains grignotent les choses les plus inattendues…

Ce qu’on aimerait voir plus souvent…

la collation est préparée par l’ATSEM avec un petit groupe d’enfants, prétexte à des activités numériques « pour de bon » les parents sont sollicités à tour de rôle pour des participations organisées (alternance des contenus en fonction des jours de la semaine) le petit déjeuner est un temps d’éducation à la consommation (cf programme EM) le petit déjeuner est terminé avant dix heures l’enseignant utilise ce moment pour animer un moment de langage, assis à une table avec un groupe d’enfants l’ATSEM assure l’aide au service mais pas le service ! les enfants se servent seuls grâce à du matériel adapté (petites bouteilles) et rangent le matériel et les chaises avant de repartir.

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LA « RECREATION », PAS FORCEMENT COMME CHEZ LES GRANDS…

EN QUELQUES MOTS… Si les activités sont organisées en alternance, Si les enfants ne s’ennuient pas en classe, à force de « faire semblant de travailler », Si l’emploi du temps est organisé en tenant compte, d’abord, des enfants…,

Les élèves n’ont absolument pas besoin d’une récréation en milieu de demi-journée qui ne correspond à rien, sinon à « faire semblant d’être à l’école comme les grands »… Il suffit d’ailleurs pour s’en convaincre de voir dans quel état de disponibilité la plupart d’entre eux reviennent de ce temps de « re-création »…

Ce temps de liberté devrait être placé en fin de demi-journée, le matin comme le soir

dix raisons pour déplacer la récré

Ne pas couper la dynamique des rotations aux ateliers (et permettre aux enfants de participer au moins à 4 activités en ateliers)

Libérer les ATSEM, pour leur repas le matin, pour les rangements, l’après-midi

Mettre en place une sortie échelonnée, qui évite aux parents d’attendre dehors des enfants qui ne font

plus rien et attendent…dedans.

Gérer au mieux le service de repas à horaire avancé (dans le cas de deux services en particulier)

Eviter les habillages et déshabillages successifs

Limiter strictement l’horaire et la durée des récréations

Dédramatiser l’heure des mamans puisqu’elle intervient pendant un temps de jeux

Libérer la cour pour l’école maternelle, et notamment pour les tout-petits

Respecter les données actuelles en matière de moments d’attention

Equilibrer l’après-midi de ceux qui dorment à l’école ou à la maison (repos+activités+jeux libres)

Donner un temps libre au bon moment pour ceux qui restent à la garderie du soir …

Test Essayez à votre tour de trouver dix raisons de continuer à placer la « récré » en milieu de demi-journée :

Alors ?

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Ecole maternelle

Journées pédagogiques 2000/2001

LE MATERIEL DOIT ETRE SPECIFIQUE, ADAPTE

En quelques mots… Essayons de ne pas perdre de vue que beaucoup d’enfants passent directement de l’univers familial à l’univers scolaire et que ceux qui « transitent » par des structures d’accueil de petite enfance ont souvent fréquenté des groupes plus restreints dans des espaces plus réduits, avec du matériel moins important que celui qu’ils trouvent chez nous…

o Pour un tout-petit qui n’a eu droit jusque là qu’à une balle de tennis ou à un ballon en peluche, imaginons ce que représentent les objets à découvrir dans la salle de jeux ou dans la cour : les ballons sauteurs, les ballons à lancer, les porteurs, les vélos, les trottinettes…

Essayons de ne pas mettre tout le matériel à disposition, tout de suite. Mieux vaut des rotations qui permettent de le retrouver après quelques semaines. Essayons de penser

o que l’enfant doit, tour à tour, pouvoir lancer, tirer, pousser, o que certains porteurs sont plus intéressants que d’autres parce qu’ils permettent d’être deux, trois,

voire plus sur la même machine et que cette machine, on ne la possède pas à la maison ! o qu’il faut pouvoir sauter, se balancer, grimper, porter… et que les cours de récréation les moins

riches en matériel de jeux sont, statistiquement, celles dans lesquelles il y a le plus d’accidents corporels.

Dans la classe, les équipementiers ont, depuis longtemps, compris le parti qu’ils pouvaient tirer de cette école miniaturisée et on se prend parfois à rêver d’une structure mieux adaptée parce que destinée réellement à des enfants en collectivité et non à des écoliers en modèle réduit.

o Quelques tables collectives, quelques petits bureaux individuels, des tapis, des bancs et des coussins…pourvu qu’il reste suffisamment de place pour installer de vrais coins-ateliers, avec de vraies séparations, des claustras, des petits paravents, des meubles séparateurs…

L’école se plaint parfois de ce que les enfants « laissent tout en désordre », et c’est, hélas, souvent vrai ! en fait, les petits vivent sur le modèle commode de l’ATSEM omniprésente et on a oublié que le rangement fait partie de l’activité… encore faut-il qu’ils puissent ranger et c’est rarement le cas.

o Sur le modèle de ce qui est généralement admis pour les porte-manteaux, on pourrait revoir l’organisation des meubles de rangement, la hauteur des placards, le poids des caisses à transporter ou la configuration des étagères en posant comme principe de construction et d’installation que c’est l’enfant qui doit pouvoir s’en servir… faute de quoi, tous les discours sur l’autonomie sont vains et on continue à éduquer sur le modèle « laisser aller- femme de ménage ».

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20 « coins-actions » qu’on aimerait voir plus souvent…

Coin « jeux de société », avec les classiques dont on sait à quel point ils s’avèrent importants en matière d’apprentissage : jeux de dés, jeu de l’oie, de chevaux, jeux de dominos, jeux de hasard et jeux de stratégie, « puissance 4, « qui est-ce ? », jeux de dames, jeux d’échecs, jeux de cartes, jeux de lettres, boggle, scrabble, etc

Coin « écoute », avec livres, cassettes et matériel d’enregistrement Coin « marionnettes » avec poupées, castelet…étonnamment absent des classes à un moment où tout

le monde insiste sur le langage, la communication et l’imaginaire. Coin « lecture » avec des albums, c’est évident mais aussi des « objets » à lire et des objets vrais

fournis par la Maîtresse ou par les parents: cartes postales, revues, dont on veillera seulement à renouveler le stock

Coin « dînette » avec sa table, ses couverts et ses installations à cuisiner. Coin « poupées », c’est un classique, avec ses coiffeuses et ses berceaux. Coin « voitures » où je dois trouver les garages, les parkings...et pas seulement pour les garçons ! Coin « jeux d’eau », essentiel chez les petits, il doit permettre de vider, de transvaser… sans en

renverser partout ! Coin « photos », images de la classe, des familles ou images de publicités découpées dans les

catalogues, essentiel pour les activités de langage, Coin « bricolage », avec ses jeux de construction, ses tenailles et ses boulons, ses vis et ses écrous et

quand c’est possible ses pointes et son marteau… Coin « nature », toute l’année, marrons, glands, feuilles, cailloux ou coquillages pour trier, classer,

observer Coin « dessins », où je suis sûr de trouver des supports variés et des outils toujours renouvelés pour

le dessin et le graphisme « libre » Coin « peinture », idéal lorsqu’il peut être utilisé en permanence Coin « toilette », où je sais que je trouverai ma brosse à dents, surtout si je reste à la cantine Coin « doudous », c’est là que j’irai si ça va mal, lieu important puisque les petits doivent savoir que

c’est là qu’ils retrouveront la poupée, l’ours ou la sucette qui les consolera en cas de conflit ou de coup de cafard…

Coin « repos », parce qu’il m’arrive souvent d’avoir un « coup de fatigue » dans la journée Coin « poubelle », je sais que c’est là qu’on jette les papiers et le reste Coin « puzzles », inépuisable mais qu’il faut penser à renouveler Coin « déguisements », où je trouverai quelques chapeaux, quelques foulards et quelques accessoires

indispensables au jeu symbolique Coin « vêtements », où je mettrai mes effets personnels : mon sac, mes chaussures…

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Ecole maternelle

Journées pédagogiques 2000/2001

LES LIEUX DE VIE* DOIVENT FAIRE L’OBJET

D’ AMENAGEMENTS SPECIFIQUES

En quelques mots… C’est une constante découverte pour ceux qui débutent en maternelle, qu’ils soient enseignants chevronnés, rompus à des classes élémentaires ou qu’ils soient de « vrais » débutants, tous prennent vite conscience que l’organisation matérielle de la classe est l’élément fondamental de la réussite

o elle conditionne les rotations, l’organisation des ateliers, o elle conditionne le calme, le silence ou le bruit et l’agitation o elle permet aux enfants de bien repérer les niveaux d’activités o elle permet aux adultes d’être efficaces o elle permet aux enfants d’être autonomes

Ce qu’on aimerait voir constamment…

*on travaille et on joue dans tous les espaces de l’école la zone « d’activité dirigée » est une table collective (ronde ou ovale, c’est mieux) autour de laquelle peuvent s’installer 8 enfants(environ) et l’enseignant, et près de laquelle on aura placé le tableau ou/et l’affichoir. elle est séparée du reste de la classe, ce qui permet à la Maîtresse ou à un enfant de parler à haute voix sans « arroser » toute la classe l’activité « d’entraînement » est fixe ou mobile au grès des activités : cela peut être le couloir ou un coin de classe ou l’espace qui contient le chevalet peinture et le lavabo les zones « d’activités libres » sont installées de telle façon que l’enseignant garde un regard sur ces enfants, même s’il est occupé à l’activité dirigée les fameux « coins » dont on peut penser qu’ils ne sont jamais trop nombreux sont bien isolés les uns des autres pour une classe de 28 ou 30 élèves, on peut raisonnablement penser qu’il est indispensable de disposer de six ou sept « coins » on utilise la salle de repos dont on peut disposer toute la matinée pour des activités calmes on joue dans les couloirs où une surface considérable est disponible pour les trotteurs et les porteurs on travaille dans les salles annexes inoccupées qui doivent permettre d’installer BCD ou ludothèque… la cour est utilisée plusieurs fois par jour, et pas seulement pendant les « récréations ».

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Ce qu’on ne devrait plus voir…

des salles de classe encombrées avec des bureaux et des chaises qui pourraient laisser penser que les enfants sont tous assis à leur pupitre au même moment… et qu’ils y restent longtemps !

dans la classe trop petite, l’enseignant a réussi à installer un ou deux semblants de « coins », et il faudra donc faire avec… Autant dire que seuls quelques enfants seulement y auront droit au quotidien !

l’enseignant s’adresse à quelques enfants dans le cadre d’une activité « dirigée »… mais comme ils sont installés à des bureaux placés comme à l’école (ça fait plus sérieux !), on leur parle si fort que tout le monde en profite !

le personnel municipal est contre l’utilisation du réfectoire (surtout si le couvert est installé depuis la veille au soir !)… alors on fait tout dans la classe, y compris le petit déjeuner ! Un espace pour chaque type d’activité devrait être la règle… fait-on sa toilette dans la classe ?

la salle de classe est minuscule mais dans le même temps où on vit les uns sur les autres, les couloirs sont totalement inoccupés, la cour ne sert que deux fois 30 mn par jour… et la salle voisine est toujours libre… car elle est réservée aux garderies !

la cour est bien équipée mais comme toutes les classes y sont en même temps, les élèves de maternelle n’ont jamais ni les jeux, ni les installations…

la classe est si petite qu’on n’a pas pu installer de chevalet peinture, alors on peint sur les bureaux et on transporte à chaque fois, pots de peinture, pinceaux et papiers.

la classe est assez grande mais aucun élément de cloisonnement n’a été installé, ce qui fait que les enfants se gênent mutuellement en permanence

les enfants sont en situation « de contrôle » mais ils continuent à être placés en bureaux face à face, ce qui fait qu’on ne saura jamais qui a fait quoi !

les enfants sont placés face à face, sur de bureaux installés en carré… mais l’enseignant leur interdit de parler

on a accueilli des tout-petits mais rien n’a été prévu pour leur repos, alors la classe est réinstallée chaque après-midi …avec des matelas !

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Ecole maternelle

Journées pédagogiques 2000/2001

LES REGLES DE LA CLASSE DE LA COUR DE LA CANTINE DE LA GARDERIE...DOIVENT ETRE EXPLICITEES, COMPRISES, CONSTANTES, COHERENTES

EN QUELQUES MOTS… Comment Mickaël peut-il construire un monde cohérent, comment peut-il trouver des repères si ce qui est interdit du matin devient permis à midi, si ce qui est autorisé avec telle enseignante ne l’est plus avec une autre ?

Ce qu’on aimerait voir constamment…

Les enseignants et les ATSEM se sont réunis dès le début de l’année

Ils ont choisi de « travailler » sur 20 règles qui sont introduites peu à peu, explicitées, représentées sur un grand panneau installé dans le couloir pour que les parents puissent le lire et, à leur tour, le commenter.

Et moins souvent…

« En rang » a dit la Maîtresse avant de quitter la salle de jeux… et Nadine est déjà à la porte, elle donne la main à sa copine et elle attend … elle attend que les autres soient aussi en rang … et ça dure, et ça dure ! jusqu’à ce que tout le monde soit en rang, et c’est très long ! ou jusqu’à ce que la Maîtresse soit si lasse d’attendre qu’elle renonce pour les derniers… les premiers comprendront vite que c’est inutile… et les derniers comprendront tout aussi vite que ce n’était donc pas réellement obligatoire !

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Le règlement de ma classe…

Des grands… dans la classe

je ne bouscule pas les autres je ne cours pas je parle doucement je ne me bats pas je range le matériel je jette mes papiers dans la corbeille

dans la cour

je ne grimpe pas aux arbres je prête les trottinettes je ne monte pas à reculons sur le toboggan je range les ballons dans le caddie je ne jette pas le sable

à la cantine

je ne jette pas le pain par terre je me sers tout seul je me lave les dents seul je ne quitte pas la table je ne crie pas

dans la salle de jeux

je ne crie pas je ne prends que le matériel permis je range le matériel je ne quitte pas la salle sans autorisation

…et des petits

Ecole maternelle

Journées pédagogiques 2000/2001

Je tire la chasse d’eau Je range ma brosse à

dents

Je range les ballons

Je ne joue pas au toboggan

Je ne cours pas dans le couloir

Je ne renverse pas les corbeilles

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AIDER LA FAMILLE A AVOIR SA PLACE… En quelques mots…Quand tous les indicateurs mettent en évidence le fait que les résultats scolaires sont largement tributaires des CSP (catégories socio-professionnelles), on devrait être soucieux au plus haut point de donner aux enfants, et aux parents, surtout aux plus démunis, tous les moyens nécessaires à la meilleure connaissance possible du système, on devrait redoubler d’attention à la relation que ces parents, moins au fait des règles, des contraintes et des « parcours » établissent avec l’école, on devrait tout faire pour que ces parents comprennent au mieux la place qui leur est faite dans l’institution et le rôle qu’ils peuvent et doivent y prendre… 20 occasions d’échanges…

Avant la rentrée Visites de l’école : Le plus tôt possible, à partir de l’inscription, elles permettent de

mesurer l’inquiétude des parents… et de commencer à dédramatiser l’événement.

o Ce n’est évidemment pas le moment d’insister sur les difficultés relationnelles de l’école, sur le conflit latent avec la mairie ou sur le manque d’équipements !

Moments de classe : ils tendent à se généraliser, sous des formes les plus variées. Rappelons que les enfants peuvent participer dans ce cadre à des activités scolaires mais que leurs parents ne peuvent les laisser seuls à l’école.

o Evitez de confronter ce jour-là le futur élève à des moments particulièrement « virils »… pensez que l’image qu’il va construire de l’école va sans doute être très marquée par ce premier contact et ce qu’il en comprendra !

Réunions préparatoires : Elles sont intéressantes si elles sont bien préparées, si les parents peuvent y parler de ce qu’ils ont vu, entendu ou compris… Elles sont faites pour eux, d’abord, et il est important qu’ils en repartent rassurés. On n’oubliera donc pas le côté convivial et détendu !

o Mieux vaut apporter quelques réponses à de vraies questions plutôt que d’innombrables réponses à des questions…que personne ne se pose ! il est donc important de ne pas surcharger la réunion en infos…

Documents « passeport » : Brochure de présentation de l’école, elle est remise aux parents au moment de l’inscription. Certaines écoles en réalisent aujourd’hui de très belles en utilisant au mieux les technologies nouvelles… Plusieurs écoles maternelles les réalisent en deux ou trois langues pour aider au mieux les non francophones. Quelques écoles ont réalisé ces documents sous forme de vidéos qui permettent de donner une bonne idée de ce qu’est une journée de classe. Une règle dans tous les cas : faire court.

o Là encore, ne pas oublier que c’est une certaine image de l’Ecole et des Enseignants qui va être véhiculée ; la présentation est donc très importante, et il vaudra mieux éviter les fautes d’orthographe !

Tutorat parental : c’est une pratique récente. Elle vise à « faire prendre en charge », au moment de la préparation à l’accueil, une maman « nouvelle » par une maman qui l’a vécue l’année précédente… De l’avis de tous, les résultats sont encourageants.

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Inutile de préciser que les modalités de choix des « partenaires » doivent être étudiées avec soin !

Au début de l’année

Documents écrits : Il s’agit d’abord de la fameuse « fiche de liaison » qui doit comporter le minimum d’informations mais les infos essentielles permettant notamment de garantir qu’on pourra joindre la famille à tous moments.

o On peut éviter l’imprimé type « renseignements généraux » pour peu qu’on se rappelle que les contacts sont, à l’école maternelle, quotidiens !

Réunions de rentrée : Mises en place quelques jours après la rentrée, elles permettent de bien cerner les questions qui préoccupent les parents et les ambiguïtés qu’il faut lever.

o Comme pour les réunions préparatoires, attention à leur longueur : « trop d’information tue l’information »… et attention à la litanie des cas particuliers qui n’ont d’intérêt ce jour-là que s’ils correspondent à des problèmes généraux (ils peuvent toujours être traités en relations duelles)

Rentrée échelonnée : Elle doit permettre de faciliter l’arrivée des tout-petits dans une structure plus calme, avec des adultes disponibles pour eux et leurs parents.

o Elle ne peut, évidemment, se faire en commençant par les « grands »… et elle ne peut s’étaler sur plusieurs semaines, le RD prévoyant par ailleurs la possibilité d’un accueil individualisé

Objets « transitionnels » : les « doudous », les « nounours » ou le « sussus » jouent évidemment un rôle très important s’ils sont laissés à disposition des tout-petits…

o On n’oubliera pas que l’école doit aider l’enfant à se séparer de ce trésor… encore faut-il qu’il sache où le retrouver en cas de petit malheur !

Affichages : noms des enseignants et des ATSEM, emploi du temps de la classe, emploi du temps des ATSEM sont autant d’infos que des nouveaux parents apprécieront de trouver dans le couloir d’arrivée ou dans le hall d’entrée.

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o C’est le meilleur moyen d’éviter que les parents s’inquiètent de tel ou tel aspect de la vie quotidienne, ou qu’ils s’opposent à tel ou tel moment de la journée… C’est aussi le meilleur moyen pour qu’ils sachent en quoi consiste réellement le travail des ATSEM

Tout au long de l’année

Moments d’accueil: ils doivent être mis en place de façon échelonnée pour que l’enseignant soit totalement disponible pour les parents…

o Lorsque ces pratiques sont bien mises en place et bien comprises, elles tendent à disparaître tout au long de l’année, les enfants –et les parents- intégrant facilement le cadre horaire social…

Moments de sortie : c’est l’intérêt de placer la récréation en fin de demi-journée puisqu’elle permet de fluidifier une sortie individualisée. Là encore, il est essentiel que l’enseignant soit totalement disponible pour les parents.

o Pour mettre fin à une situation ubuesque qui consiste à faire attendre des parents dehors, pendant que leurs enfants attendent dedans !

Cahier « personnel » : il doit informer sur les activités proposées, sur les formes de travail, sur les progrès réalisés, il doit permettre aux parents de comprendre, de suivre, de réagir… Grâce à une «page des parents » il s’agit de faire en sorte que les parents « participent ». Dessins, collages ou écrits, peu importe pourvu que l’enfant ait eu l’occasion d’en parler à la maison, ce qui l’incitera à en parler à l’école !

o Un cahier (ou un classeur ou une liasse de dessins) envoyé(e) toutes les six ou sept semaines, sans aucune information sur les consignes, sur les constats ou sur les réalisations n’est pas de nature à aider la famille à comprendre que l’école maternelle est autre chose qu’une garderie de luxe…mais il ne s’agit évidemment pas d’instaurer les « devoirs du soir » parentaux…

L’objet « collectif » : il s’agit d’un objet « attractif » qui est emporté par les enfants à tour de rôle. Suivant les classes, il peut revêtir des formes très différentes : livre de vie, poupée, animal vivant (cobaye, lapin…).

o Il s’agit bien là encore de stimuler la parole en créant des prétextes à parler en créant un objet transitionnel…dans les deux sens.

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Comités de lecture : il s’agit d’envoyer dès la petite section, des albums qui seront lus à la maison et pour lesquels on recueillera l’avis des parents et l’avis des enfants…

o Plusieurs écoles ayant donné les mêmes albums rendent possible une mise en commun des réalisations et des avis de lecture qui seront mises en commun lors d’une rencontre finale…c’est la fête !

Opérations ponctuelles

Ateliers « ouverts » : il s’agit de faire participer les parents des enfants à des activités d’ateliers. Il s’agit aussi de favoriser les participations inter-génération en rapprochant l’école maternelle de structures associatives ou municipales.

o La participation des parents doit donner lieu à agréments… on imagine sans peine qu’il est essentiel de garantir une certaine qualité !

Visites quartier : c’est une bonne façon de situer chacun dans son environnement, et on ne peut s’étonner de voir à quel point les enfants sont heureux de montrer leur immeuble, leur maison à leurs pairs et à leurs enseignants.

o Ce travail peut être prolongé avec quelque intérêt si on a pensé à faire quelques images…

Affichages : beaucoup d’activités des petits devraient donner lieu à des compte-rendus sous forme d’affichages et d’expositions, les dictées à l’adulte et les photographies, les dessins et les documents en constituant l’essentiel.

o Quel intérêt et quelle motivation pour les enfants si ces panneaux « sortent » de la classe et l’école et trouvent leur place dans des expositions extérieures : lieu de passage, lieux publics, magasins…!

Journal d’école : avec le matériel de production actuellement à disposition, c’est sans doute le bon moyen de justifier des productions parlées des enfants, un travail collectif des Maîtres…et peut-être la participation des familles !

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o On peut facilement concevoir que la production n’est pas pré-programmée mais liée aux événements justifiant qu’on a quelque chose à dire et à partager…

Fêtes et manifestations : anniversaires, kermesses, soirées diapos ou expositions sont autant de moments à privilégier parce qu’ils vont justifier de rencontres différentes entre les membres de la communauté éducative, de contacts privilégiés, d’autres formes relationnelles avec les partenaires de l’école…

O Encore ne faut-il pas confondre l’entreprise éducative qu’est l’école avec une entreprise commerciale ! à l’école, les recettes ne devraient jamais avoir plus d’importance que l’intérêt que les enfants ont pris à préparer la fête !

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Ecole maternelle

Journées pédagogiques 2000/2001

L’alternance dans les activités… EN QUELQUES MOTS Un enfant de 3, 4 ou 5 ans ne peut pas passer sa journée « perdu » dans un grand groupe, il ne peut pas être attentif pendant longtemps, il ne peut pas se concentrer pendant des heures sur la même activité…

Le maître mot devrait être « alternance » entre activités collectives et activités en ateliers

activités « collectives » à certains moments bien précis C’est le moment où on refera le point sur les ateliers, ce qu’on a déjà fait, ce qu’il reste à faire…

C’est le moment des « rites » où on apprend à connaître les noms, les jours, les présents, les absents…

C’est le moment, forcément court, où on va écouter le conte que la Maîtresse a commencé ce matin,

C’est le moment où on va apprendre de nouvelles poésies et réciter les anciennes

C’est le moment des jeux de doigts et des chants

C’est le moment où on regarde la cassette à la télévision

C’est le moment où la Maîtresse lit un nouvel album

Et, si c’est en salle de jeux, c’est le moment de la ronde ou du jeu chanté…

« activité dirigée », c’est l’atelier où l’élève apprend… La maîtresse a réuni un petit nombre d’enfants autour d’une table collective,

Elle est en train de leur apprendre quelque chose de nouveau

Les autres enfants savent ce qu’ils ont le droit de faire, seuls ou avec l’ATSEM, et ils savent aussi que, pendant ce temps, il est interdit de déranger la Maîtresse…

« activité d’entraînement », c’est l’atelier où l’élève consolide les acquisitions…

Il fait des exercices qui lui permettent de réinvestir ce qu’il a appris en activité dirigée…

Il est installé avec ses camarades et l’ATSEM qui surveille tout ce petit monde

Il sait ce qu’il aura le droit de faire dès qu’il aura fini et il n’aura donc pas besoin d’aller demander « dis, Maîtresse, j’ai fini, qu’est-ce que je fais ? »

« activité de contrôle », c’est l’atelier qui permettra l’évaluation…

La Maîtresse a demandé de réaliser un exercice tout seul et David sait que cela servira à voir s’il a besoin d’une aide, ou s’il a tout compris, ou s’il a fait des progrès depuis le dernier essai…

Il sait aussi que ce travail sera collé dans le cahier et il le racontera à ses parents.

Il sait aussi qu’il doit vraiment faire tout seul, qu’il ne doit pas demander de l’aide, parce qu’on ne saurait plus exactement où il en est réellement.

Il sait enfin ce qu’il fera quand il aura fini, sans avoir besoin de demander…

« activité libre », c’est l’atelier où l’élève peut jouer…

En réalité, « un peu » libre, parce qu’il y a des règles à observer…

Emilie a eu le droit de choisir entre les jeux de puzzles, le coin lecture et les coins « dînette » et « déguisement »

Elle sait que le nombre d’enfants est limité sur chaque atelier et qu’il faudra attendre que quelqu’un le quitte pour pouvoir changer… les colliers l’aideront tant qu’elle est petite…

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Dans une journée,

l’enfant doit vivre les 4 niveaux d’activités, en alternance avec les temps collectifs

Activités « libres »

Les enfants sont dans des activités sans consigne fermée.

Ex : dînette, autos, coins-jeux, dessin, etc.

Activités « dirigées »

Avec l’enseignant, les enfants sont en groupe réduit, dans une situation aussi conviviale que possible

Activités « d’entraînement »

Seul ou à plusieurs, avec l’ATSEM ou un adulte

Réinvestissement de notions acquises précédemment

Activités de « contrôles »

Mesure d’un niveau d’acquisition Observation de comportements

L’enfant doit faire seul et sans aucune aide

L’adulte observe, évalue

Activité d’apprentissage, de remédiation, de renforcement Alternance

quotidienne

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Ecole maternelle Journées pédagogiques 2000/2001

Une matinée… à titre d’exemple

Rôle de l’enseignant

Rôle de l’ATSEM

9h-9h30 accueil

Arrivées échelonnées ; activités au choix L’enseignant est disponible pour les parents Passage aux toilettes au fur et à mesure des arrivées

Préparation du petit déjeuner avec un petit groupe d’enfants

5 à 10’ Séquence collective :Rites, appel, dialogues…

Disponible préparation ou rangement

9h30-10h collation

L’enseignant est en activité dirigée : langage et communication (assis à une table par ex)

L’ATSEM est en situation d’aide au service et au rangement

5 à 10’ Séquence collective : chant et présentation des ateliers

Disponible préparation ou rangement

10h-10h30 Ateliers (série 1)

4 niveaux d’activités : 1 groupe en activité dirigée avec l’enseignant (sur un apprentissage nouveau). 1 groupe en activité “ libre ” (bibliothèque, jeux symboliques ou activités d’expression).. 1 groupe en entraînement(cf ATSEM) 1 groupe en contrôle (cf ATSEM)

L’ATSEM est occupée avec un groupe : soit entraînement (réinvestissement d’acquisitions), soit contrôle avec mission de surveillance ou d’observation (activité avec consigne fermée)

5 à 10’ Séquence collective : jeux de doigts, comptines…

Disponible préparation ou rangement

10h30-11h ateliers (série 2)

EPS en salle ou à l’extérieur Même principes d’organisation qu’en classe (4 niveaux d’activités possibles)

Rôles et tâches identiques à série 1

5 à 10’ Séquence collective : ronde, relaxation…

Disponible préparation ou rangement

11h-11h30 ateliers (série 3)

Reprise séquence classe précédente (4 niveaux d’activités) avec rotation

Rôles et tâches identiques A série 1

5 à 10’ Séquence collective : lecture d’album…

Disponible préparation ou rangement

11h30-12h temps libre

A l’extérieur (récréation) ou à l’intérieur (classe), activités libres pour tous. Sortie échelonnée Enseignants disponibles pour parents

Non concernée : Libre pour rangements ou repas personnel ou pause légale ou début du repas des petits

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et Une après-midi… 13h30 à 16h Activités en alternance

Ateliers

Soit identiques à séquences 1.2.3. du matin

Soit “ ouverts ” :

L’enseignant est en activité dirigée sur un atelier (jeu de société par exemple) que les enfants fréquentent alternativement avec des ateliers “ libres ” ou d’ ”entraînement ” Ateliers alternés avec temps collectifs A l’intérieur : lectures, images, chants… A l’extérieur : jeux collectifs, parcours, rondes…

Coucher des enfants (le plus tôt possible) Surveillance (pour calme et sérénité) puis disponible pour aide à apporter au fur et à mesure des réveils (à l’extérieur du dortoir)

16h-16h 30 temps libre

A l’extérieur (récréation) ou à l’intérieur (classe), activités libres pour tous. Sortie échelonnée Enseignants disponibles pour parents

Non concernée : Libre pour rangements, entretien ou pause légale ou début garderie

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Ecole maternelle

Journées pédagogiques 2000/2001

LA SOCIALISATION

En quelques mots Elle se traduit par

La capacité à se séparer des parents La capacité à connaître les membres du groupe La capacité à intégrer les règles de vie d’un groupe La capacité à trouver sa place dans un groupe La capacité à changer de groupe

1.Capacité à se séparer des parents

Difficultés à vaincre : Pleurs intempestifs, rappels et retenues des parents au moment de l’accueil, difficultés au moment de la sieste, utilisation permanente des objets transitionnels, réclamation de « l’heure des mamans »…

A observer : Disparition progressive de ces indices Attitude de la famille (craintes, frustrations, sentiments de culpabilité…)

Remarques pédagogiques : Plus l’école dialoguera avec la famille, avant l’admission, pendant les temps d’accueil et de sortie, tout au long de l’année scolaire, plus elle permettra à l’enfant de comprendre qu’il n’y a pas disparition mais éloignement, dichotomie mais complémentarité entre les deux univers.

2.Capacité à connaître les membres du groupe

Difficultés à vaincre : L’enfant ne connaît pas ou ne reconnaît pas les enfants de sa classe, leurs caractéristiques, leurs prénoms, leurs noms, leurs photos, leurs objets personnels (exercices d’attribution)…

A observer : L’évolution de cette connaissance physique, sociale, comportementale (en classe, photos par ex), En liaison avec la famille, la façon dont l’enfant évoque ses pairs à la maison (qui ?, qui fait quoi ?…)

Remarques pédagogiques : Plus la classe va utiliser de repères, plus les échanges sur les identités, les absents, les portraits seront fréquents, plus elle aidera les enfants en difficulté d’intégration sociale à s’intéresser aux autres.

3.Capacité à intégrer les règles de vie d’un groupe

Difficultés à vaincre : *Intolérance à la frustration en cas de non-possession des objets désirés, de non-partenariat avec les enfants attractifs, de non-disponibilité des adultes sollicités… *Non-participation aux actions

A observer : *Manifestations d’agressivité, dans quelles conditions, dans quelles circonstances… *Manifestations d’exclusion et de résignation

Remarques pédagogiques : Plus les règles seront claires, permanentes et rappelées, plus elles aideront l’enfant à intégrer le cadre humain. Cela se traduira par une participation en évolution :

actions isolées

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collectives *Non-respect des consignes et des règles de vie : rangement, aide, écoute, services, offrandes…

*Manifestations de désobéissance, détournement des règles, mise en œuvre d’activités parallèles

actions en parallèle actions en association actions en coopération…

4.Capacité à trouver sa place dans un groupe

Difficultés à vaincre : * l’enfant ne parvient pas à remplir le rôle souhaité lors des situations vécues en groupe * l’enfant ne parvient pas à obtenir le statut souhaité dans le groupe * l’enfant ne parvient pas à établir une image positive dans le groupe

A observer : *Qui fait quoi ? , qui fait faire ?, à qui ?, qui pilote ?, qui imite ?, qui voudrait être « chef » et ne peut pas ?… *Qui est populaire ?, qui est choisi ?, qui est ignoré ?, qui est rejeté ? *La mise en place d’images positives, images de soi, images des autres La mise en place d’images négatives, L’absence d’image, la non-existence de l’enfant aux yeux des autres

Remarques pédagogiques : Plus les situations de vie collective seront variées (changements de partenaires, variétés de tâches collectives, modalités d’organisation du groupe), commentées et analysées, plus l’enfant a de chances de s’y révéler à lui-même et aux yeux des autres. C’est sur ces images que les enseignants peuvent avoir un impact très fort, dans la mesure où elles sont influencées, accentuées et parfois directement causées par l’attitude du Maître à l’égard de l’enfant…

5.Capacité à changer de groupe

Difficultés à vaincre : Lorsqu’il s’agit d’intégrer une nouvelle équipe. Lorsqu’il faut s’adapter à des partenaires inconnus ou méconnus, enfants ou adultes. Lorsqu’il faut trouver sa place dans une nouvelle situation.

A observer :

Manifestations d’inquiétude, angoisse, stress, mal-être, avant et pendant les activités d’échanges, les visites, les regroupements qui obligent à des ruptures de repères et à des comportements d’adaptation.

Remarques pédagogiques : La socialisation ne consiste pas à créer un cocon ou une bulle protectrice (une «illusion groupale») mais à donner à l’enfant les capacités pour vivre en groupe, pour y trouver sa place et pour en tirer le meilleur profit.

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des outils pour comprendre et aider…

A. Popularité Enquête ponctuelle

Amélie Bernard Chantal Daniel Emile Francis Gérard Henri Isabelle Julie Amélie x x Bernard x x Chantal x x Daniel x x Emile x x Francis x x Gérard x Henri x x Isabelle x Julie

Indice de popularité

0 5 4 2 1 1 1 2 0 0

Représentation graphique

Remarques :

Un sociogramme n’a d’intérêt que si il est considéré comme « la photo du jour ». Il doit donc être proposé plusieurs fois si on veut bien s’intéresser à la dynamique de socialisation.

Il a d’autant plus d’intérêt qu’il est proposé à propos d’une vraie situation à venir :

avec qui veux-tu être dans le car ? avec qui veux-tu être dans la chambre ? avec qui veux-tu être à la cantine ?…

Il a alors un prolongement capital : il permet de s’interroger sur les taux de satisfaction

des attentes exprimées en comparant ce que les enfants souhaitaient et ce qui s’est réellement passé en situation de choix libre.

B C

D

H

E

F

G

A

I

J

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B. Images des autres

Ex : « dis-moi qui est le plus gentil de la classe… »

Question1 Amélie Bernard Chantal Daniel Emile Francis Gérard Henri Isabelle Julie Amélie x Bernard x Chantal x Daniel x Emile x Francis x Gérard x Henri x Isabelle x Julie x total 0 5 0 0 1 1 1 2 0 0

Bilan après 8 questions

Est gentil Travaille

bien Aide ses copains

Est rigolo Est chouchou*

Est méchant Fait fâcher la maîtresse

Sent bon Images positives

Images négatives

Amélie 1 4 1 4 Bernard 5 6 3 7 3 5 21 5 Chantal 1 2 3 1 4 . Daniel 1 1 2 1 3 2 Emile 1 1 1 5 6 1 2 11 Francis 1 1 1 1 4 . Gérard 1 1 1 1 3 . Henri 2 1 1 1 1 6 . Isabelle 1 3 . 3 Julie 1 . .

Lecture

Enfants à image « forte » Positives Les « stars » et les « superstars » de la classe : Bernard Négatives Les « rejetés » : Emile

Enfants à image « floue » Plutôt positives : Henri, Gérard, Francis, Chantal… Plutôt négatives : Amélie, Isabelle

Enfants « sans » image

« Ignorés » : Julie

Remarques

Un « devinez-qui » n’a d’intérêt que si il est considéré comme « la photo du jour ». Il

doit donc être proposé plusieurs fois si on veut bien s’intéresser à la dynamique de socialisation.

Aucune question n’est à exclure, dans la mesure où le problème n’est pas de savoir « si c’est vrai », mais de

comprendre comment et pourquoi les enfants construisent de telles représentations.

Mieux vaut avoir une image négative que pas d’image du tout… et pour exister aux yeux des autres, certains n’utilisent que l’agression. De ce point de vue, l’agressivité pourrait être considérée comme un signe positif : elle est le signe que l’enfant « ignoré » n’est pas encore un enfant « résigné ».

Il reste évident que si les images ne se construisent pas forcément « devant » le Maître, il peut facilement

contribuer à les installer, à les conforter ou à les modifier, par ses propres attitudes, ses interventions… ou ses maladresses !

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Ecole maternelle

Journées pédagogiques 2000/2001

« MAITRISE DES LANGAGES »

En quelques mots… Chacun est convaincu aujourd’hui que beaucoup d’enfants sont en difficulté parce qu’ils ne maîtrisent pas le langage utilisé autour d’eux Il faudrait aussi se convaincre que l’école est d’abord faite pour ça, et qu’il ne s’agit pas seulement de faire un constat mais d’aider… qu’il ne s’agit pas que seul l’enseignant parle, que seuls quelques enfants parlent… qu’on ne peut pas obliger un enfant à parler s’il n’a rien à dire ou s’il craint de le dire, qu’il n’y a pas d’heure pour avoir envie de parler et que le groupe n’est pas forcément une aide…

Ce qu’on voit encore trop souvent ! Des enfants qui, trop nombreux pour se sentir concernés individuellement, « font semblant »

d’écouter une histoire lue par un adulte Des enfants qui s’agitent sans écouter, parce que c’est trop long, Des enfants qui « font semblant » de parler, en racontant toujours la même chose… « qu’ils

sont allés regarder la TV chez leur Mamie », par exemple Des enfants qui n’écoutent pas parce qu’il n’y a rien à écouter Des enfants qui, vautrés sur la moquette du « coin - écoute » explorent les chaussettes ou les

dessous du voisin et de la voisine, comparent les couleurs des slips ou des tea-shirts, ou parlent entre eux de leur chien ou de leur maman…

Ce qu’on voit, mais pas assez ! De vraies situations d’écoute « pour de bon », en grand groupe. Des situations au cours desquelles les enfants peuvent comprendre qu’on ne dit pas

n’importe quoi, n’importe quand, n’importe comment… Des moments d’échanges au cours desquels les élèves peuvent apprendre à

écouter, à prendre en compte ce que l’autre a dit, peuvent réagir à un avis différent du leur

De vrais moments de langage pendant lesquels l’enseignant stimule, questionne, reformule, en relation privilégiée avec 5 ou 6 enfants dans une véritable situation d’apprentissage.

Des observations faites sur les enfants en situations difficiles, qui puissent permettre de suivre leur évolution et d’alerter éventuellement l’entourage…

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20 situations de langage intéressantes

parmi toutes celles que j’ai vues

1. dialoguer : échange individuel (relation directe entre l’adulte et l’enfant, au moment de l’accueil, de l’habillage, à un moment informel…)

2. parler devant les autres (prendre la parole « en public » au moment des rituels par exemple, pour dire,

expliquer ou répondre)

3. dire ensemble (comptines, poésies, jeux de doigts)

4. expliquer : devant une situation-problème, reformuler, dire et comprendre (devant le parcours équilibre en EPS par exemple)

5. échanger en liberté (petits déjeuners en tables réduites)

6. évoquer des actions qui ont été dessinées, en EPS par exemple ou en sciences (expériences faites

avec des aimants)

7. raconter l’histoire lue hier par l’adulte (à l’école ou à la maison, par l’enseignant, l’ATSEM ou les parents)

8. reconstituer une histoire à partir d’images (images séquentielles, BD)

9. reconnaître les fonctions de quelques écrits (journaux, prospectus, lettres, tickets, documents non

scolaires)

10. reconnaître des livres et leurs personnages (parmi ceux qu’on a lus et entendu lire depuis la rentrée, l’an dernier, à la maison dans le cadre des comités de lecture)

11. dire et dicter à l’adulte ou à un plus grand dans le cadre du tutorat (une règle de jeu, une lettre, une

histoire…)

12. créer une histoire à partir d’images (images choisies au hasard dans des séries)

13. inventer une longue histoire, sur plusieurs jours (elle sera écrite dans un livre de classe que chacun remportera à tour de rôle)

14. enregistrer sa voix (pendant la lecture, la récitation ou une explication)

15. savoir dire les prénoms de la classe (en regardant les enfants, les photos, les prénoms)

16. fabriquer des poésies avec les prénoms (à la manière de…)

17. transmettre un message ou une consigne (jeu du téléphone)

18. interroger pour trouver (objets cachés, jeu du « qui est-ce ? »…)

19. raconter la sortie en regardant les photos prises ce jour-là (et qui sont exposées)

20. parler devant la caméra vidéo (se présenter, présenter sa classe, son école…)

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Journées pédagogiques 2000/2001

« De l’image au texte » EN QUELQUES MOTS

Entrer dans la langue écrite consiste à comprendre que le signe renvoie à une signification. On s’efforcera donc de faire passer les enfants de la compréhension des images à celle des symboles puis des signes (qui n’ont plus aucun rapport avec la réalité qu’ils représentent). Cela passe par l’observation, la recherche du sens des messages, l’émission d’hypothèses et la validation de ces hypothèses.

Ce qu’on ne devrait plus voir !

des enfants qui travaillent toujours sur les mêmes supports scolaires, des enfants qui utilisent des fiches photocopiées sans intérêt, des enfants qui « font semblant » de s’intéresser aux images et aux textes, des parents qui croient pouvoir anticiper sur les apprentissages, des enseignants de maternelle qui n’ont aucune idée de ce que font les enfants au

CP !

Ce qu’on voit, mais pas assez !

des enfants qui sont mis en situation de réflexion et d’expression devant des images fixes ou mobiles

des enfants qui sont confrontés à l’organisation de codes (des symboles et des signes) des enfants qui lisent « pour de bon » dans de vraies situations en comprenant « à

quoi ça sert ? » des maîtres qui proposent des outils qui font partie de l’environnement des maîtres qui proposent des stratégies de découverte du sens (hypothèses,

anticipation, validation

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20 SUPPORTS POUR VOUS AIDER

A UTILISER LA LANGUE ECRITE…

les images publicitaires (21x27 découpées dans n’importe quel magazine) les journaux rapportés de la maison les cartes postales les bandes dessinées muettes ou parlantes les photos faites à l’école ou dans la famille le code de la route l’alphabet les alphabets (caractères différents) les prénoms de la classe les mots de tous les jours (rites quotidiens) les mots de la classe (consignes quotidiennes) les mots « rigolos » les phrases importantes (consignes ou textes connus) les mots aux parents les lettres aux correspondants les chants et poésies les premières de couverture les livres de la BCD l’ordinateur (le traitement de texte, les jeux) les jeux de société (buggle, scrabble)

les avez-vous essayés ?…

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Journées pédagogiques 2000/2001

« DECOUVRIR LES MATHEMATIQUES »

EN QUELQUES MOTS… Aborder les mathématiques au cycle 1, c’est proposer aux enfants un maximum de situations- problèmes dans les domaines essentiels de la construction de l’espace, des volumes et du temps, dans la découverte des nombres, des constellations et des signes, c’est faire jouer sans cesse les fonctions capitales de logique, d’anticipation, d’induction, de déduction, c’est faire des hypothèses… c’est avant tout faire parler, faire expliciter les démarches et les stratégies.

Ce qu’on voit encore trop souvent !

Toute la classe assise pendant de trop longues minutes devant un seul jeu de société ! Des enfants qui « font semblant » d’écouter un problème lu par un adulte Des enfants qui exécutent des consignes, sans se les approprier Des enfants qui « font semblant » de faire des mathématiques, sur des fiches photocopiées Des enfants qui ne cherchent pas, parce qu’il n’y a rien à chercher ! Des enfants qui passent à tour de rôle pour compter, parce qu’il faut « compter » ! Des enfants qui assistent au travail d’un seul élève, chargé de « faire » devant les autres… Des enfants trop vite astreints au crayon-papier sans avoir eu le temps de se confronter à une vraie situation

mathématique concrète. Des Maîtres qui confondent exercices de contrôle et activité mathématique Des fiches photocopiées, des fiches photocopiées, des fiches photocopiées, des fiches…

Ce qu’on voit, mais pas assez !

De vrais jeux de société, « pour de bon », en petit groupe. De vraies situations –problèmes, servant de supports aux activités mathématiques Des validations de solutions données par la situation elle-même Des enfants qui entrent seuls dans les consignes, Des situations au cours desquelles les enfants peuvent comprendre qu’on ne dit pas n’importe quoi, n’importe

quand, n’importe comment… Des moments d’échanges au cours desquels les élèves peuvent apprendre à comparer les solutions

trouvées, peuvent réagir à une solution autre que la leur De vrais moments de mathématique pendant lesquels l’enseignant est en relation privilégiée avec 5

ou 6 enfants dans une véritable situation d’apprentissage. Des observations faites sur les enfants en situations difficiles, qui puissent permettre de suivre leur

évolution et d’alerter éventuellement l’entourage… _______________ Roland Préhembaud IEN

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20 activités mathématiques intéressantes

parmi toutes celles que j’ai vues…

1. avec les photos individuelles, classements, tris, comptages (présents,

absents), organisation des places au petit déjeuner, aller chercher les enfants des photos…

2. boîtes aux trésors (trouver objets enlevés) 3. observer séries d’objets, de signes, de symboles… mélanger et retrouver

l’ordre initial 4. réalisation du plan de la classe, de l’école pour les correspondants 5. reconstituer une collection à partir d’un modèle caché dans le couloir et que

les enfants vont consulter (le moins souvent possible) 6. partages divers et multiples à l’occasion des fêtes, anniversaires, collations 7. tris d’objets hétéroclites dans un nombre de boîtes données 8. dominos 9. jeu de dé du « petit cochon » (le n° renvoie à une partie du corps) 10. le jeu de la basse-cour (le N° du dé fait avancer un des 6 animaux) 11. jeux de pliages (bateaux, chapeaux, masques…) 12. jeux de constructions : à partir des photos, à partir des schémas… 13. jeux de construction sur consignes (ex : faire un pont sous lequel cette petite

auto pourra passer…) 14. coloriages magiques (chaque case correspond à une couleur numérotée) 15. jeu de l’oie, jeu des petits chevaux (et toutes les formes identiques

fabriquées dans les classes) 16. jeu de l’épicier (faire des achats avec 10F à partir des produits découpés

dans les catalogues) 17. jeux des 7 familles (il en existe une multitude) 18. jeu du « qui est-ce ? » et tous les jeux de déduction qui en découlent

(trouver un élève de la classe par ex, un objet du trésor…) 19. jeux de stratégies (jeu de dames, abalone, quarto…) 20. livres à compter (Il en existe beaucoup). Quelques exemples : « un, deux,

trois, c’est à moi » Corinne Chaimeau ; Albin 98- 1,2,3 bébés…Le Néouanic ; Seuil 97-« un,deux, trois…foot, je compte avec le foot » Louchard ; Albin 98- « dix grenouilles » Blake ; Gallimard 97- « 26 lapins fêtent Noël »Smith ; école des loisirs 91…)

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Journées pédagogiques 2000/2001

Du graphisme à l’écriture

En quelques mots… Il s’agit d’aller de l’exploration à la production, puis à la reproduction : Il faut d’abord proposer aux enfants des activités de découverte des traces, dans tous les sens, sur tous les supports imaginables et avec tout ce qui peut servir à tracer… Il faut ensuite, et ensuite seulement, donner des consignes de tracé, avoir des demandes de production précise, esthétique, régulière… Il faut enfin exiger des reproductions graphiques, mais plus tard, bien plus tard… !

Ce qu’on voit encore trop souvent !

toujours les mêmes choses, avec du papier blanc et les stylos feutres… du « faire semblant » avec des fiches polycopiées qui n’ont aucun intérêt des enfants placés devant des exercices dont ils ne comprennent pas le sens, des activités répétitives non justifiées (lignes de lettres ou de syllabes artificielles !) des activités de passe-temps qui sont plus près de la garderie que de l’école des enfants à qui on demande d’écrire alors qu’ils n’ont pas encore eu suffisamment

d’occasions de « gribouiller »

Ce qu’on voit, mais pas assez !

des témoignages d’activités de découverte des traces sur les supports les plus variés (du papier, du fer, du carton, du bois, du tissu, du verre, etc),

des traces découvertes et comparées en multipliant les outils (du tracé au doigt jusqu’aux outils les plus rares)

une variation à l’infini des espaces et des plans de travail (du plus petit au plus grand, de l’horizontal au vertical)

des activités qui aient un sens, une signification, pour l’enfant, qu’elles répondent à la question « à quoi ça sert ? »

de vrais témoignages de productions qui peuvent être affichés, donnés à d’autres classes

_______________ Roland Préhembaud IEN

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20 points-clés pour vous aider

à justifier les activités d’écriture…

Ecrire pourquoi ? Pour mémoriser (chansons, poésies, histoire inventée …) Pour informer (panneaux d’informations, expos, titres…) Pour dire quelque chose à quelqu’un qui n’est pas là (mot aux parents,

lettres…) Pour s’entraîner (travail de reproduction, copie, exercice de dextérité et de

rapidité…) Pour mesurer ses progrès (évaluations formatives)

Ecrire avec quoi ?

Avec un crayon à papier (pour pouvoir effacer) Avec des feutres (pour les couleurs) Avec des stylos à bille (parce que c’est commode) Avec des plumes (calligraphie, et c’est « comme les grands ») Avec l’ordinateur (pour faire varier les caractères)

Ecrire où ?

Sur le tableau (grand geste) Sur l’ardoise (essais, effaçage facile) Sur une feuille blanche(sans repère) Dans un cadre (avec limites) Sur une ligne (réduction- maîtrise)

Ecrire de mieux en mieux (repères et observables)

Maîtriser l’horizontalité Maîtriser la verticalité Maîtriser le sens des rotations et des tracés Maîtriser la régularité des lettres (hauteurs) Maîtriser la dynamique du geste (fluidité)

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Ecole maternelle

Journées pédagogiques 2000/2001

EPS A L’ECOLE MATERNELLE

En quelques mots… L’éducation physique devrait, comme c’est le cas dans d’autres champs disciplinaires, commencer par une longue phase d’exploration. Ce n’est qu’ensuite et si cette première étape est correctement menée qu’on peut aborder la seconde qui constitue la production.

Ce qu’on devrait voir, absolument !

Des activités d’exploration

Il s’agit avant tout de favoriser la découverte du monde et cela se traduit par un tableau qu’on devrait trouver dans toutes les écoles, dans toutes les classes.

Des espaces Des objets dans des situations motrices

Des partenaires objets espaces

ballo

ns

quill

es

cerc

eaux

balle

s

tram

polin

e

trotti

nette

porte

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plot

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sses

Salle de jeu

Cour Stade foot

Pré Vignes Forêt Tennis Route Salle des fêtes

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Il s’agit avant tout de provoquer des situations de découverte, d’exploration d’essais…

en croisant les éléments

Plus les objets sont différents, plus l’expérience sera riche

Plus les espaces sont diversifiés, plus l’expérience motrice sera enrichie

En début d’année, tableau de ce type qui traduit les activités proposées, mais qui montre aussi ce qui n’a toujours pas été proposé.

Il faut insister sur le caractère non dirigé de ces moments, ce qui ne veut pas dire que les adultes ne font rien : il faut solliciter les plus timorés, tempérer ceux qui font trop, observer les initiatives et repérer les comportements moteurs déficitaires…ou stimulants.

Des activités de production

Elles devraient s’articuler autour des verbes d’action et des déclinaisons possibles marcher Vite, lentement Longtemps Ramper, grimper Haut Aux barreaux Des marches Aux arbres sauter Pieds joints Sur 1 pied Loin Haut équilibrer Pied G/D surélevé Marchant, tournt En balançant porter Sur tête Sur épaules Dans ses mains Seul, à 2, à 3 courir Vite, longtemps Droit, autour A 2, à plusieurs lancer Loin Haut Dans (précision) Lourd/léger Jouer (de son corps) Avec ses doigts Avec musique Avec objets A faire semblant attaquer Prendre Poursuivre Attraper Trouver défendre Protéger Echapper Cacher Il ne s’agit plus d’explorer mais de résoudre une situation problème avec contraintes et consignes

Ce qu’on voit encore trop souvent !

Des classes qui ne font de l’EPS que dans la salle de jeux, si réduite parfois que les enfants ne peuvent ni courir, ni lancer, ni utiliser le matériel.

Des enfants qui n’ont pratiquement aucune occasion de se dépenser réellement, aucune occasion de manipuler, de lancer… et pour lesquels les séances d’EPS ne sont, en fait, pas plus dynamiques que la vie menée à la maison, dans le salon ou dans le jardin !

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Ecole maternelle

Journées pédagogiques 2000/2001 Préparer la classe

EN PEU DE MOTS…

Préparer la classe à l’école maternelle, c’est d’abord se préoccuper de ce qu’on va proposer comme situation susceptible de créer chez les petits des raisons d’agir, avec profit, avec plaisir. C’est se soucier des motivations, de la justification, aux yeux des enfants qui doivent pouvoir comprendre « à quoi ça sert ? »

Ce qu’on voit encore trop souvent !

Les enfants sont dans une activité « passe-temps », ou « fourre-tout » Les activités proposées continuellement sur fiches photocopiées Les enfants qui « font semblant » de faire quelque chose qui ressemble à « l’école » Des enfants qui passent à un atelier seulement dans une matinée Des ATSEM qui n’ont aucune idée de ce qu’elles doivent préparer

Ce qu’on voit, mais pas assez !

Les enfants savent « pourquoi » ils font ce qu’ils font Ils font des choses qui leur permettent d’apprendre quelque chose de nouveau Les enseignants savent ce qu’ils veulent faire apprendre Les enseignants savent comment ils vont s’organiser Les enseignants savent comment ils sauront qu’ils ont réussi, qu’ils ont été efficaces

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Evénement :

une sortie aux vendanges

activités de maîtrise de la langue Visionnement de diapositives Fim sur la vigne et le vignoble Les produits liquides Les boissons

Activités de type mathématiques Comparaison contenants Numération (grains) Jeu de dés (sur jeu à grains) Classement : les liquides

Lectures Supports sociaux : Collection de publicités Tracts commerciaux Catalogues étiquettes

Graphisme Décoration avec feuilles Décoration pieds de vigne Utilisation silhouettes ceps de vigne

Ouverture sur le monde Collection de bouchons Photos d’autrefois (en liaison avec familles)

Activités langue écrite (journal de la sortie) Dictée à l’adulte Ecriture à l’ordinateur Dessins Rédaction de textes Choix des photos Création des légendes Lettre de remerciements

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Exemple de projet de classe (emprunté à une jeune adjointe dans une classe à trois niveaux)

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Ecole maternelle

Journées pédagogiques 2000/2001

du contrôle à l’évaluation… En quelques mots…

Si évaluer signifie

aider l’enfant à comprendre qu’il progresse, aider les parents à comprendre que leur enfant progresse dans des domaines essentiels, les aider à comprendre qu’il a sans doute besoin d’eux dans certains autres domaines, les aider à comprendre qu’il a éventuellement besoin de quelqu’un ou de quelque chose d’autre…

Alors on ne voit pas ce qui pourrait faire problème dans l’évaluation… dont il faut rappeler qu’elle est le propre de l’enseignement et ce qui différencie l’enseignant du moniteur ou de la puéricultrice !

Il est essentiel que soit clarifiée la différence entre 3 notions essentielles :

Le contrôle : c’est la situation ponctuelle -exercice ou observation- qui permet à un moment donné, de mesurer une performance ou un comportement … La plupart des exercices proposés, y compris aux petits, peuvent servir d’exercices de contrôle sous réserve d’être certain que l’enfant l’a réalisé seul ! Le bilan : c’est l’activité qui sert à dresser un profil de compétences, sur un ensemble de critères, à intervalles réguliers. On peut faire un bilan des acquis dans le domaine de l’Education physique (adresse, équilibre, saut, course, etc) ou dans celui des mathématiques (numération, logique, espace, concepts de base…) ; on peut aussi établir un bilan sur l’ensemble des champs d’activités (langage, mathématique, EPS, arts plastiques, autonomie…) L’évaluation : c’est l’activité du Maître qui consiste à comparer les résultats des tests proposés à des moments différents, les résultats des contrôles, les résultats des bilans et à en tirer les conclusions et les enseignements (acquis, lacunes, progrès, régressions)

pour lui (pédagogie différenciée), pour l’enfant (évaluation formative) et pour les parents (information, compréhension et aide éventuelle)

Ce qu’on aimerait voir plus souvent

Des cahiers de vie sur lesquels figurent des témoignages d’exercices réellement réalisés par l’enfant seul, sans aide, et qui, repris de temps en temps, permettent de mesurer l’évolution de ses performances en graphisme, en langage, en motricité, en numération…

Des cahiers de vie sur lesquels figurent à intervalles réguliers des observations sur le comportement, sur les attitudes scolaires, sur les relations aux autres, sur l’acquisition de l’autonomie…

Des cahiers de vie sur lesquels on fait figurer la nature de l’activité et la façon dont elle a été réalisée pour que les parents ne confondent pas un exercice d’entraînement (que l’enfant a réalisé avec une aide extérieure) avec un exercice d’évaluation (contrôle réalisé seul)…

Des évaluations qui permettent de s’engager plus effectivement dans des pédagogies différenciées à partir du moment où elles montrent que tous les enfants n’ont pas les mêmes besoins au même moment…

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Ce qu’on aimerait ne plus voir

Un « pseudo-bilan » adressé aux parents tous les 3 mois qui ne comporte que quelques références aux activités de français et de mathématiques…

Des « évaluations » qui utilisent l’ensemble du livret de l’élève ou des versions commercialisées, en se contentant de cocher des rubriques « en voie d’acquisition », comme si, à l’école maternelle, on pouvait imaginer que certaines compétences soient définitivement acquises…

Toujours avec des livrets achetés, des pages et des pages de croix dans des cases… et on s’étonne que les parents ne s’intéressent pas à des documents incompréhensibles

Des cahiers de vie remplis de fiches polycopiées, exercices sans aucune mention sur les conditions de réalisation, sur la consigne, sur les effets attendus…

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Ecole maternelle

L’AGENT TERRITORIAL SPECIALISE EN ECOLE MATERNELL’ATSEM EST AU CENTRE D’UN RESEAU DE COMMUNICATIONS ; CE SONT CES LIAISONS QU’IL

Indemnités carrière, congés,

questions administratives... Nominations affectations

(ATSEM ou Agent...) La collectivité territoriale

l’ATSEM aide les enfants pendant les moments scolaires (ateliers, observations, matériel...)

l’ATSEM aide les enfants pendant les moments éducatifs (hygiène, habillage, autonomie...)

l’ATSEM aide les enfants à vivre et à trouver leur place: socialisation, compréhension et unité des interdits...)

L’ATSEM et les parents : Elle doit exister pour eux, officiellement (noms sur documents de la classe, sur les portes ...)

l’ATSEM et les parents : Elle est un interlocuteur; elle est soumise au devoir de réserve...

l’ATSEM et les parents : Elle peut participer à des structures d’échanges et de réflexion (Conseils d’écoles, équipes éducatives...)

L’Ecole et ses acteurs l’ATSEM etl’Enseignantdes responsadifférentes ene se partage(surveillancejuridique ...)

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LES ATSEM, CHEZ VOUS... Dans notre école,

1. Les ATSEM ont leurs noms (ou leurs prénoms) sur les portes des classes, avec ceux des Enseignants. 2. Les ATSEM sont présentées dans les cahiers des enfants. 3. Les ATSEM ont leurs emplois du temps affichés dans les lieux d’accueil. 4. Les ATSEM sont sur les photos de classes. 5. Les ATSEM des petits participent à la préparation à l’accueil. 6. Les ATSEM évitent de parler des enfants « des autres » aux parents d’un élève. 7. Les ATSEM participent aux Conseils d’Ecole. 8. Les ATSEM participent aux réunions organisées pour les parents d’élèves. 9. Les ATSEM animent des ateliers en classe. 10. Les ATSEM participent à l’observation des enfants, suivant les indications données par les Enseignants. 11. Les ATSEM aident les enfants à ranger le matériel, sans ranger à la place des enfants. 12. Les ATSEM ne servent pas les enfants pendant le petit déjeuner mais leur apprennent à se servir. 13. Les ATSEM apprennent aux enfants à se déshabiller et à ranger leurs affaires avant le coucher. 14. Les ATSEM laissent les enfants qui ne dorment plus repartir dans leur classe. 15. Les ATSEM aident les enfants à passer aux toilettes individuellement ou en petits groupes. 16. Les ATSEM participent à des moments d’échanges avec les Enseignants (hors temps de classe). 17. Les ATSEM veillent à ce que les interdits soient les mêmes, quels que soient les moments de la journée. 18. Les ATSEM passent plus de temps au contact des enfants qu’à d’autres tâches. 19. Les ATSEM font le ménage hors temps scolaire. 20. Les ATSEM savent à quelles questions des parents elles peuvent répondre...

Vous avez obtenu

plus de 15... c’est parfait ou presque, prenez des stagiaires... de 10 à 15... allez, encore un effort ! de 5 à 10 ... courage ! après ces journées, ça va s’arranger ! moins de 5... aïe, aïe, aïe... une seule consolation ...ça peut difficilement être pire !

_______________ Roland Préhembaud IEN

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