152 lâutilité de la rééducation postopératoire pour les ruptures de la coiffe des...

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2S100 79 e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T. CONCLUSION. Les résultats fonctionnels et radiologiques à long terme des réparations ou de la chirurgie palliative par lam- beau de trapèze des ruptures du subscapularis associés ou non à une lésion du supraspinatus ne sont satisfaisants que si la DG préopératoire du subscapularis est faible (< 1,5), si le Samilson préopératoire est à 0 et s’il n’y a pas de subluxation antérieure préopératoire de la tête humérale. 152 L’utilité de la rééducation postopé- ratoire pour les ruptures de la coiffe des rotateurs : étude prospective randomisée sur quarante-deux patients. Résultats à un an de suivi Marius SCARLAT* INTRODUCTION. Un nombre important d’études scientifi- ques prouve que les résultats du traitement chirurgical pour les ruptures de la coiffes des rotateurs sont supérieurs au traitement conservateur. Le but de cette étude est de comparer les résultats de la prise en charge postopératoire par rééducation dans un cabinet de kinésithérapie en ville (A) ou par auto-rééducation que le patient fait à son domicile (B). MATÉRIEL ET MÉTHODE. Ont été étudiés quarante-deux patients opérés « à ciel ouvert » pour ruptures réparables de la coiffe des rotateurs. Ont été éliminés les dossiers de ténodèse bicipitale, et/ou acromioplastie ou débridement sans réparation tendineuse. Le diagnostic de rupture de la coiffe a été confirmé par échographie et en peropératoire. Chaque patient a été informé concernant le type d’intervention et a signé un protocole d’accord. Le bilan a été effectué par le score de Constant et par le Score Simple de l’Epaule (SST). Le geste chirurgical a été effectué par le même opérateur. Dans les suites de l’intervention, les patients ont été revus à 3, 6, 26 et 52 semaines postopératoi- res. Les patients ont rempli le questionnaire d’auto-évaluation SST à 3, respectivement 6 et 12 mois postopératoires. La mobi- lité de l’épaule a été enregistrée à chaque contrôle. Les patients ont suivi les même principes de rééducation - travail passif de J1 a J45 et travail actif progressif à partir de J45. La série B a effec- tué des séances d’auto-rééducation pour 6 semaines, à un rythme de 5 auto-manipulations/jour, au seuil douloureux. RÉSULTATS. Six malades (4 en série A et 2 en série B) ont présenté des raideurs postopératoires nécessitant traitement. Le score de Constant a augmenté de 62,7 à 86,1 en moyenne pour l’ensemble des patients avec des chiffres comparables pour les deux séries. La reprise des activités habituelles était comparable pour les deux séries, en moyenne à 15,2 semaines postopératoi- res. Avec les chiffres actuels, nous n’avons pas trouvé de diffé- rence entre les 2 séries en terme de mobilité, force ou douleur. CONCLUSION. La rééducation après réparation chirurgicale des ruptures de la coiffe des rotateurs peut être effectuée dans des bonnes conditions par le patient lui-même selon un pro- gramme clairement expliqué. La rééducation chez le kinésithéra- peute devrait commencer avec le travail actif, c’est à dire à partir de J45. La rééducation trop brutale en postopératoire immédiat peut provoquer des raideurs par mécanisme réflexe ou des dégra- dations de la réparation ostéo-tendineuse. 153 Rupture itérative de la coiffe des rotateurs : quels résultats peut on espérer de la chirurgie ; à propos de 26 cas Philippe VALENTI*, Denis KATZ, Luis-Carlos DIAS, Ahmed EL HADI INTRODUCTION. Le but de cette étude rétrospective était d’évaluer le gain apporté par différentes techniques chirurgicales utilisées dans les ruptures itératives de la coiffe des rotateurs. MATÉRIELS ET MÉTHODES. Cette série comporte 16 fem- mes et 10 hommes d’un âge moyen de 57 ans (40/73). La rupture initiale était distale (inférieure à 1 cm) dans 12 cas, intermédiaire (1-3 cm) dans 8 cas, et rétractée (+ de 5 cm) dans 6 cas. La répa- ration initiale était une réinsertion transosseuse dans 20 cas, une suture tendineuse dans 4 cas et un lambeau deltoïdien dans 2 cas. Devant la persistance de douleurs, la rupture itérative a été con- firmée par un arthroscanner(24 fois sur 26), appréciant taille de la rupture et indice de dégénérescence graisseuse globale de l’épaule (IDG).La rupture itérative était inférieure dans 9 cas, égale dans 5 cas et supérieure dans 11 cas à la rupture initiale, mais avec une IDG s’aggravant dans tous les cas en moyenne 0,75 à 1,67. La reprise chirurgicale était effectuée en moyenne 27 mois après la chirurgie initiale (12/120) selon les modalités suivantes : 9 réinsertions transosseuses, 3 résections réinsertions, 3 sutures tendineuses, 3 lambeaux deltoïdiens, 3 lambeaux de grand dorsal, 3 prothèses inversées, 1 lambeau sous scapulaire et 1 lavage articulaire pour infection précoce. RÉSULTATS. Le recul moyen était de 41 mois (12/154). Le score de Constant progresse de 41 (23/68) à 63 (40/95) quelle que soit la technique. Le gain moyen était de 69 % sur la douleur (3,6 à 11,5), 43 % sur l’activité (7,8 à 13,6), 19 % sur la mobilité (24,8 à 30,8) et 3,2 % sur la force (5 à 7,3). Les meilleurs résul- tats sont obtenus apres réinsertion transosseuse (50 à 70) ou sutures tendineuses (55/78). Cependant, le gain optimal d’une réintervention est obtenu avec les lambeaux deltoïdiens (28 à 60) et les prothèses inversées (29 à 57). DISCUSSION ET CONCLUSION. La reprise chirurgicale d’une rupture itérative est justifiée devant la persistance de dou- leurs malgré la poursuite de la rééducation. L’arthroscanner guide la technique de reprise. Le score final est d’autant plus élévé qu’une réinsertion transosseuse a pu être effectuée, pour une petite rupture avec un IDG favorable. Cependant, les techni- ques de lambeau deltoïdien ou de prothèse inversée pour les épaules pseudo-paralytiques, avec un IDG défavorable permet- *Lidia de Abreu, Service d’Orthopédie, Hôpital Henri Mondor, 51, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, 94010 Créteil. *Marius Scarlat, Département de Chirurgie Orthopédique, Clinique Saint-Michel, avenue d’Orient, place du 4 Septembre, 83100 Toulon.

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2S100 79e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

CONCLUSION. Les résultats fonctionnels et radiologiques àlong terme des réparations ou de la chirurgie palliative par lam-beau de trapèze des ruptures du subscapularis associés ou non àune lésion du supraspinatus ne sont satisfaisants que si la DGpréopératoire du subscapularis est faible (< 1,5), si le Samilsonpréopératoire est à 0 et s’il n’y a pas de subluxation antérieurepréopératoire de la tête humérale.

152 L’utilité de la rééducation postopé-ratoire pour les ruptures de la coiffedes rotateurs : étude prospectiverandomisée sur quarante-deuxpatients. Résultats à un an de suivi

Marius SCARLAT*

INTRODUCTION. Un nombre important d’études scientifi-ques prouve que les résultats du traitement chirurgical pour lesruptures de la coiffes des rotateurs sont supérieurs au traitementconservateur. Le but de cette étude est de comparer les résultatsde la prise en charge postopératoire par rééducation dans uncabinet de kinésithérapie en ville (A) ou par auto-rééducationque le patient fait à son domicile (B).

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Ont été étudiés quarante-deuxpatients opérés « à ciel ouvert » pour ruptures réparables de lacoiffe des rotateurs. Ont été éliminés les dossiers de ténodèsebicipitale, et/ou acromioplastie ou débridement sans réparationtendineuse. Le diagnostic de rupture de la coiffe a été confirmépar échographie et en peropératoire. Chaque patient a étéinformé concernant le type d’intervention et a signé un protocoled’accord. Le bilan a été effectué par le score de Constant et parle Score Simple de l’Epaule (SST). Le geste chirurgical a étéeffectué par le même opérateur. Dans les suites de l’intervention,les patients ont été revus à 3, 6, 26 et 52 semaines postopératoi-res. Les patients ont rempli le questionnaire d’auto-évaluationSST à 3, respectivement 6 et 12 mois postopératoires. La mobi-lité de l’épaule a été enregistrée à chaque contrôle. Les patientsont suivi les même principes de rééducation - travail passif de J1a J45 et travail actif progressif à partir de J45. La série B a effec-tué des séances d’auto-rééducation pour 6 semaines, à un rythmede 5 auto-manipulations/jour, au seuil douloureux.

RÉSULTATS. Six malades (4 en série A et 2 en série B) ontprésenté des raideurs postopératoires nécessitant traitement. Lescore de Constant a augmenté de 62,7 à 86,1 en moyenne pourl’ensemble des patients avec des chiffres comparables pour lesdeux séries. La reprise des activités habituelles était comparablepour les deux séries, en moyenne à 15,2 semaines postopératoi-res. Avec les chiffres actuels, nous n’avons pas trouvé de diffé-rence entre les 2 séries en terme de mobilité, force ou douleur.

CONCLUSION. La rééducation après réparation chirurgicaledes ruptures de la coiffe des rotateurs peut être effectuée dansdes bonnes conditions par le patient lui-même selon un pro-

gramme clairement expliqué. La rééducation chez le kinésithéra-peute devrait commencer avec le travail actif, c’est à dire à partirde J45. La rééducation trop brutale en postopératoire immédiatpeut provoquer des raideurs par mécanisme réflexe ou des dégra-dations de la réparation ostéo-tendineuse.

153 Rupture itérative de la coiffe desrotateurs : quels résultats peut onespérer de la chirurgie ; à proposde 26 cas

Philippe VALENTI*, Denis KATZ,Luis-Carlos DIAS, Ahmed EL HADI

INTRODUCTION. Le but de cette étude rétrospective étaitd’évaluer le gain apporté par différentes techniques chirurgicalesutilisées dans les ruptures itératives de la coiffe des rotateurs.

MATÉRIELS ET MÉTHODES. Cette série comporte 16 fem-mes et 10 hommes d’un âge moyen de 57 ans (40/73). La ruptureinitiale était distale (inférieure à 1 cm) dans 12 cas, intermédiaire(1-3 cm) dans 8 cas, et rétractée (+ de 5 cm) dans 6 cas. La répa-ration initiale était une réinsertion transosseuse dans 20 cas, unesuture tendineuse dans 4 cas et un lambeau deltoïdien dans 2 cas.Devant la persistance de douleurs, la rupture itérative a été con-firmée par un arthroscanner(24 fois sur 26), appréciant taille dela rupture et indice de dégénérescence graisseuse globale del’épaule (IDG).La rupture itérative était inférieure dans 9 cas,égale dans 5 cas et supérieure dans 11 cas à la rupture initiale,mais avec une IDG s’aggravant dans tous les cas en moyenne0,75 à 1,67. La reprise chirurgicale était effectuée en moyenne27 mois après la chirurgie initiale (12/120) selon les modalitéssuivantes : 9 réinsertions transosseuses, 3 résections réinsertions,3 sutures tendineuses, 3 lambeaux deltoïdiens, 3 lambeaux degrand dorsal, 3 prothèses inversées, 1 lambeau sous scapulaire et1 lavage articulaire pour infection précoce.

RÉSULTATS. Le recul moyen était de 41 mois (12/154). Lescore de Constant progresse de 41 (23/68) à 63 (40/95) quelleque soit la technique. Le gain moyen était de 69 % sur la douleur(3,6 à 11,5), 43 % sur l’activité (7,8 à 13,6), 19 % sur la mobilité(24,8 à 30,8) et 3,2 % sur la force (5 à 7,3). Les meilleurs résul-tats sont obtenus apres réinsertion transosseuse (50 à 70) ousutures tendineuses (55/78). Cependant, le gain optimal d’uneréintervention est obtenu avec les lambeaux deltoïdiens (28 à 60)et les prothèses inversées (29 à 57).

DISCUSSION ET CONCLUSION. La reprise chirurgicaled’une rupture itérative est justifiée devant la persistance de dou-leurs malgré la poursuite de la rééducation. L’arthroscannerguide la technique de reprise. Le score final est d’autant plusélévé qu’une réinsertion transosseuse a pu être effectuée, pourune petite rupture avec un IDG favorable. Cependant, les techni-ques de lambeau deltoïdien ou de prothèse inversée pour lesépaules pseudo-paralytiques, avec un IDG défavorable permet-

*Lidia de Abreu, Service d’Orthopédie, Hôpital Henri Mondor,51, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, 94010 Créteil.

*Marius Scarlat, Département de Chirurgie Orthopédique,Clinique Saint-Michel, avenue d’Orient, place du 4 Septembre,

83100 Toulon.